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matérielle et logistique ; superviser l'ensemble des tâches et suivre l'avancée au quotidien des ... L'architecture des squelettes d'acier et de grillage a même été.
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dossier de presse

Motore, silenzio, limone !

Ieri, oggi, domani* - Hier, aujourd’hui, demain 5 La Storia* - Rétrospective en quelques dates 7 Cinecittà - Une édition « bellissima » 9 Les chiffres clés d’un événement unique au monde 11 Les infos pratiques - les temps forts, les tarifs et les contacts 13

des compétences propres au monde du cinéma Le pôle événementiel de l’Office de Tourisme

15 Producteur exécutif, administrateur et responsable du casting

Le Centre Technique Municipal et les Parcs et Jardins, Co-régisseurs plateau de la Fête du Citron®

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Portrait de... Ange Landra 17 Décorateur scénographe et peintre en décor de la Fête du Citron®

Quelques repères pour la fabrication des motifs d’agrumes

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L’or du Pays Mentonnais

La culture du Citron à Menton, une longue histoire A quoi reconnaît-on un vrai Citron de Menton ? Avec l’IGP, c’est maintenant que tout commence !

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Motore, silenzio, limone ! Moteur, silence, citron !

Depuis plusieurs décennies, la Fête du Citron® ravit des milliers de spectateurs venus des quatre coins du monde pour admirer les motifs géants tout en agrumes. C’est à la fin de la « Belle Époque », au milieu des années 30 que l’agrume mentonnais entre en scène...

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* Hier, aujourd’hui, demain*

C’est à la fin des années 20 que la direction de l’ancien Hôtel Riviera eut l’idée d’organiser une exposition de fleurs et d’agrumes dans les jardins du Palace, pour dynamiser l’activité économique de l’établissement. Le succès fut tel qu’il fit des émules les années suivantes. La fête descendit alors dans la rue. Les années 30 marquent la fin de la « Belle Epoque », entraînant la disparition des riches hivernants sur les rives de la Méditerranée. La municipalité, désireuse de conquérir une nouvelle clientèle touristique, crée en 1934 la Fête du Citron. En 1936, la fête investit pour la première fois les Jardins Biovès. 80 ans plus tard, ces mêmes jardins situés en face du Casino Barrière et longeant l’une des artères principales de la ville abritent toujours l’exposition des décors d’agrumes. À l’époque, la fête se résumait à la création de motifs au sol ainsi que des défilés de chariots d’arbustes, d’orangers et de citronniers. Au début des années 50, pour donner un coup de projecteur à la manifestation, sont créés les prix Orange et Citron qui distinguent des personnalités gravitant dans le monde du cinéma et de la chanson. Le prix Orange distingue une célébrité jugée sympathique, tandis que le prix Citron est décerné à un artiste réputé pour son supposé mauvais caractère. Gérard Philippe, Léo Ferré ou encore Simone Signoret ont reçu cette précieuse distinction !

Il faudra alors attendre une vingtaine d’années avant d’apercevoir les premiers motifs aériens (1957). Les fruits étaient alors piqués pour être fixés sur les armatures métalliques, déclenchant inévitablement un vieillissement prématuré du fruit. Pour y remédier, les élastiques font leur apparition dès 1959 ! Ce nouveau système d’accrochage des agrumes, à la fois simple et ingénieux, assure également aux décors d’oranges et de citrons une plus longue conservation. Cette avancée technique, si simpliste soit-elle, est pourtant une petite révolution qui permettra quelques années plus tard d’allonger la durée de l’événement mentonnais, pour atteindre aujourd’hui une vingtaine de jours. Dans le même temps, l’événement mentonnais se professionnalise et ce sont désormais 5 agents de la Ville qui se consacrent à temps plein au destin de la Fête du Citron. Au début des années 70, devant l’affluence grandissante de la fête qui attire près de 50 000 visiteurs, une passerelle est construite pour relier les deux jardins. Les monuments d’oranges et de citrons, y compris les sujets secondaires, deviennent de plus en plus spectaculaires et imposants. En 1978, la durée de la fête est portée à deux semaines et pour faire face à l’afflux de spectateurs, les parades (corsos) investissent le bord de mer. À l’aube de son cinquantenaire en 1983, la fête franchit la barre symbolique des 100 000 visiteurs.

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Mais c’est au milieu des années 90 que la Fête du Citron entre résolument dans une nouvelle ère. Les décors d’oranges et de citrons atteignent des hauteurs jusque-là inégalées, et plus de cent trente tonnes de fruits sont alors nécessaires pour leur réalisation alors qu’une dizaine suffisait lors des premières éditions. Au fil des deux dernières décennies, le programme de la fête s’est considérablement densifié, allant jusqu’à proposer tous les deux ou trois jours un événement dans l’événement. La fête s’est enrichie d’un premier corso nocturne en 1993 puis d’un second en 2006. L’année suivante, événement exceptionnel : l’exposition des motifs d’agrumes se visite à la tombée de la nuit à travers un spectacle «  sons et lumières  ». L’idée séduit un très large public, incitant la Ville de Menton à imaginer les décors d’oranges et de citrons comme de véritables scènes qui accueillent musiciens et comédiens. L’espace confiné et la magie de la nuit offrent un spectacle étonnant tout en préservant

une certaine intimité. En 2015, les premiers chars d’agrumes autotractés ont fait leur apparition, ce qui annonce le renouvellement des chars dans leur ensemble avant la fin de cette décennie. Ce sont d’ailleurs deux nouvelles structures motrices qui sortiront des ateliers municipaux en 2016. Enfin, le circuit des corsos nocturnes a été repensé, à la fois pour rendre à la circulation l’une des artères principales de la ville et pour offrir une parade plus dense et flamboyante. Avec ses nombreuses nouveautés, dont certaines sont encore dans les cartons, la fête n’a cessé de se réinventer depuis plus de 80 ans, tout en préservant son âme et son identité. Fidèle à elle-même, elle épouse l’air du temps et regarde l’avenir avec sérénité. Qu’on se le dise, au moment de rendre honneur au cinéma de « Cinecittà », les spectateurs ne sont pas près de lire le mot « FIN »..

*Ieri, oggi, domani Comédie de Vittorio De Sica, avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni (1963)

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* Rétrospective en quelques dates

1928 Première exposition de fleurs et d’agrumes

municipalité cherche à donner une couleur locale aux défilés.

ferronnerie est utilisée pour construire l’ossature des structures sur lesquelles reposeront les fruits. Pour la première fois, l’organisation s’approvisionne à l’étranger (en Sicile) pour couvrir les besoins en fruits, devenus trop importants pour la production locale touchée par le gel.

1934 Naissance officielle de la Fête du Citron.

1959 Nouveau procédé de fruitage. Les agrumes

dans les jardins de l’ancien Hôtel Riviera.

1933 Désireuse de relancer l’activité touristique, la

1935 Apparition de la première affiche de la Fête

du Citron et du premier corso.

1936 La Fête du Citron est organisée sur 6 jours et

investit pour la première fois les Jardins Biovès. Et ce sont près de 10 000 citrons et 12 000 oranges qui seront utilisés pour la réalisation des motifs au sol.

1940 -1 946 La Seconde guerre mondiale fait

cesser toutes les activités dans la région. Les Mentonnais redoutent de voir les Jardins Biovès transformés en champ de blé comme lors du premier conflit mondial.

1953 Au parterre d’oranges et de citrons, l’agrume

est désormais fixé sur des arceaux métalliques, donnant à la fête un tout autre relief.

1955 Pour la première fois, la Fête du Citron a un

thème : la musique !

1957 Apparition des premiers motifs aériens. Sur

une idée des Services Techniques de la Ville, la

ne sont plus piqués mais attachés à la structure par un élastique.

1966 Hommage à Verdi, la fête a pour thème les

« Quatre saisons du citron »

1970 Les rondes enfantines rythment la fête. Peut-

être que l’on chantait « Sous le pont de Menton, on y danse, on y danse » pour célébrer la passerelle qui relie désormais les Jardins Biovès.

1977 Le citron à toutes les sauces... La gastronomie

s’invite dans la fête !

1978 Devant l’affluence que suscite l’événement,

la durée de la fête est doublée et portée à deux semaines.

1982 Une première : 100 tonnes d’agrumes sont nécessaires à la confection des chars et des motifs.

1983 50e anniversaire de la fête et pour la première

fois les agrumes nécessaires à la confection des chars et des motifs viennent d’Espagne.

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1991 La guerre du Golfe éclate et des soldats

français foulent le sol irakien. La fête est annulée.

1993 Pour ses 60 ans, la fête s’offre un premier

l’Inde. Alors qu’un éléphant ouvre les corsos, les Mentonnais franchissent pour la première fois les jardins Biovès à la tombée de la nuit...

corso nocturne. L’appellation Fête du Citron® devient également une marque déposée.

2010 Lors de la 77e Fête du Citron, Menton met à

1995-1999 La bande dessinée inspire la fête.

2013 Pour son 80e anniversaire, la Fête du Citron

Mickey s’invite au pays du citron, tandis que l’immense Roi Lion d’oranges et de citrons trônera un temps à Disney Land Paris. Suivront la venue d’Astérix et Obélix, de Lucky Luke et même du plus célèbre des reporters, Tintin.

2000 Le nouveau millénaire voit apparaître les premiers motifs articulés.

l’honneur le 7e Art.

se lance dans une course contre le temps et revisite Le Tour du Monde en 80 Jours. La fête ouvre une nouvelle trilogie autour des Voyages extraordinaires de Jules Verne qui, après 20 000 lieues sous les mers, s’achèvera en 2015 avec les Tribulations d’un citron en Chine.

2015 Durant l’hiver 1955, les tracteurs remplacent

2002 C’est en voisin que Pinocchio découvre la

Fête du Citron.

définitivement les ânes pour tirer les chars. 60 ans après l’apparition des véhicules motorisés, la fête lance les premiers chars autotractés.

2006 La Fête du Citron invite les carnavals du

2016 Menton, ville-frontière à l’extrême sud-est

monde, et danse la samba pour l’occasion !

2007 Création des Jardins de Lumières. La Fête

du Citron s’approprie les décors et les couleurs de

de la France, rend hommage à sa « sœur latine », l’Italie, à travers l’âge d’or de son cinéma et les studios de Cinecittà.

* La Storia Film de Luigi Comencini, avec Claudia Cardinale et Lambert Wilson (1986)

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pour une édition « bellissima » !

A partir du 13 février, la 83e la Fête du Citron s’ancre sur les rives de la Méditerranée. Après avoir achevé un tour du monde en 80 jours, plongé 20 000 lieues sous les mers et être revenue de ses tribulations en Chine, la fête tourne la page des Voyages extraordinaires de Jules Verne pour ouvrir les portes de Cinecittà. Elle explore, non sans nostalgie, les archives des mythiques studios de cinéma romains. Elle met sous le feu des projecteurs les longs métrages transalpins qui ont traversé les frontières, marqué toute une génération de cinéphiles, et qui sont devenus au fil du temps des films cultes.

Visite des Jardins Biovès

Les Jardins de Lumières

De La Dolce Vità à Amarcord, les Jardins Biovès offriront une promenade poétique, une recherche du temps perdu pleine de mélancolie, en mettant en scène les chefs-d’œuvre du cinéma italien. Péplums, drames, comédies, ou encore westerns-spaghetti : des films de légende où les talents se rassemblaient en nombre derrière Federico Fellini, Luchino Visconti, Sergio Leone et tant d’autres réalisateurs monumentaux.

Les Jardins de Lumières, eux, plongeront les visiteurs-spectateurs dans l’ambiance intime et feutrée des cinémas de quartier. Au clair de lune, sous les éclairages et grâce au jeu des acteurs, les décors d’agrumes prennent vie. Ils s’illuminent même avec émerveillement, caressés par les bandes originales composées notamment par Ennio Morricone et Nino Rota.

Viaggio in Italia* - Voyage en italie

La Notte** - La Nuit

› du 13 février au 2 mars

› les mardis 16 et 23 février, à partir de 20h30 › les vendredis 19 et 26 février, à partir de 20h30

* Viaggio in Italia

**La Notte

Film de Roberto Rossellini, avec Ingrid Bergman et George Sanders (1954)

Film de Michelangelo Antonioni, avec Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni (1961)

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Les Corsos :

Autour de la fête

La Fête du Citron® ne serait pas ce qu’elle est sans ses célèbres parades, les corsos inspirés des plus grands carnavals du monde ! Des rendez-vous déclinés de jour (chaque dimanche) comme de nuit (jeudis 18 et 25 février). Fanfares, saltimbanques et semeurs d’ambiances virevoltent, zigzaguent entre les chars d’agrumes et les carrioles burlesques. Cette année, un hommage particulier sera rendu aux Clowns ou à La Strada de Fellini. Les jeudis jusqu’à la tombée de la nuit, la parade, désormais resserrée pour plus de spectacle, sera conclue par deux feux d’artifice grandioses.

La Fête du Citron®, c’est aussi pendant toute la durée de l’événement une multitude de rendezvous, des spectacles, des concerts et même des projections ! C’est aussi au fil de la ville une farandole d’animations de rue et des défilés de vieilles voitures italiennes.

des parades incontournables

Musique, cinéma, spectacles et artisanat

Pour plus d’informations, téléchargez l’appli de la fête pour smartphone et tablette ou consultez le site Internet de la fête. www.feteducitron.com

› les dimanches 14, 21 et 28 février à 14h30 › les jeudis 18 et 25 février, à 20h30

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d’un événement unique au monde !

Outre l’implication de la majorité des services municipaux et de l’ensemble du personnel de l’Office de Tourisme, la Fête du Citron emploie près de 400 personnes recrutées en tant que manutentionnaires, caissiers et contrôleurs. Ce sont également plus de 1200 artistes, danseurs et musiciens qui se produisent pendant toute la durée de l’événement. A cela s’ajoutent évidemment les agents de sécurité présents à toutes les entrées de la manifestation. Ces derniers viennent compléter le déploiement conséquent des forces de l’ordre, que ce soit de la police nationale ou de l’armée.

19 jours de fête 240 000 spectateurs en moyenne chaque année 10 chars et 10 scènes dans les jardins 400 intervenants Plus de 20 000 heures de travail des équipes, essentiellement municipales

12 personnes sont mobilisées chaque jour pour changer les fruits détériorés

140 tonnes d’agrumes pour les jardins et les chars Jusqu’à 18 tonnes de fruits pour les motifs les plus imposants

45 kg d’oranges ou 30 kg de citrons sont nécessaires pour recouvrir 1m2

10 tonnes d’agrumes supplémentaires pour le remplacement des fruits abîmés Plus de 750

000 élastiques pour l’accroche des fruits

Entre 6 et 8 km de buis tressés

15 tonnes d’acier

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Les temps forts et les tarifs de l’événement

Samedi 13 février, à 11h › Inauguration de la 83e Fête du Citron Samedi 13 février, à 14h › Ouverture de l’exposition des motifs d’agrumes Dimanche 14 février, à 14h30 › Corso aux fruits d’or Mardi 16 février, à 20h30 › Les Jardins de Lumières Jeudi 18 février, à 20h30 › Corso nocturne (suivi d’un feu d’artifice) Vendredi 19 février, à 20h30 › Les Jardins de Lumières Dimanche 21 février, à 14h30 › Corso aux fruits d’or Mardi 23 février, à 20h30 › Les Jardins de Lumières Jeudi 25 février, à 20h30 › Corso nocturne (suivi d’un feu d’artifice) Vendredi 26 février, à 20h30 › Les Jardins de Lumières Dimanche 28 février, à 14h30 › Corso aux fruits d’or Du Samedi 13 février au mercredi 2 mars › Exposition des motifs d’agrumes

EN

FA N

TS

S

GR

O U

PE

S LT E AD U

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Programme complet sur www.feteducitron.com et sur l’appli de la fête

Exposition des motifs d’agrumes (en journée)

10€

9€

6€

Corso des fruits d’or et corso nocturne (tribunes*)

25€

20€

10€

Corso des fruits d’or et corso nocturne (promenoirs)

10€

9€

6€

Jardins de Lumières (en soirée)

13€

11€

8€

Forfait Corso (tribunes*) + Exposition des motifs d’agrumes

30€

25€

15€

Forfait Corso (promenoirs) + Exposition des motifs d’agrumes 17€

15€

10€

* Tribunes : places assises numérotées (réservations obligatoires) ** Tarifs applicables aux enfants de 6 à 14 ans Entrée gratuite (sauf tribunes) pour les enfants de -6 ans et les personnes à mobilité réduite (sur présentation de la carte d’invalidité à partir de 80%)

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Les contacts, les supports de la fête

Office de Tourisme de Menton

Les supports de la fête

Palais de l’Europe 8 avenue Boyer 06500 Menton France

www.feteducitron.com

Vos contacts presse

Le portfolio de Menton

Patricia Mertzig + 33 (0)4 92 41 76 53 [email protected]

ww.flickr.com/photos/tourisme-menton/collections

Catherine Choquier + 33 (0)4 92 41 76 88 [email protected]

L’appli de la fête disponible pour ios et android téléchargeable sur l’App Store et Google Play

Autres sites Internet www.tourisme-menton.fr www.menton.fr

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des compétences propres au monde du cinéma Événement emblématique de la ville de Menton, la Fête du Citron est devenue au fil des années une imposante production. Avec près de 400 intervenants recrutés pour l’occasion, auxquels s’ajoutent les agents municipaux (en particulier les services techniques et la police municipale) et ceux de l’Office de Tourisme, l’événement fait appel à des compétences variées. Certaines sont même proches des métiers du cinéma !

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Producteur exécutif, administrateur et responsable du casting Un œil sur les dépenses engagées, l’autre à visionner des propositions d’animations de rue, le Pôle événementiel de l’Office de tourisme a un rôle central dans l’organisation de la Fête du Citron®. Ce service fait appel à des compétences propres au cinéma, avec notamment la présence d’un producteur exécutif, d’un administrateur ou encore d’un responsable de casting. Dès l’annonce du thème, le pôle collabore avec les créatifs pour définir les grandes lignes du « storyboard » - c’est-à-dire les principales scènes fruitées des jardins Biovès, ainsi que les motifs d’agrumes qui défileront lors des corsos. Avec les ateliers, le Pôle événementiel étudie la faisabilité et le coût des esquisses. Dès que les projets sont arrêtés, et les besoins estimés au plus juste, il lance les marchés publics liés à la métallerie, au montage des tribunes, à la sécurité, aux feux d’artifice ou encore à celui des fruits. Ce sont en effet près de 140 tonnes d’oranges et de citrons qui doivent être commandées. Le pôle s’assure également des besoins et des demandes des ateliers ou du service Parcs et jardins tout au long de la fabrication des décors. De même, il intervient dans le recrutement des manutentionnaires et des surveillants qui renforcent les équipes des ateliers, en amont de la Fête, et celles des contrôleurs, caissiers et agents de sécurité pendant toute la durée de la manifestation. Chaque année, celle-ci emploie près de 400 personnes ! Preuve que la Fête du Citron®, au-delà du spectacle, est une véritable bouffée d’oxygène dans le pays mentonnais en cette saison, par ses retombées économiques directes et indirectes. Le Pôle événementiel est également un directeur de casting, chargé de sélectionner les professionnels du spectacle qui animeront les corsos, les jardins

de lumières et les rues pendant l’événement. Aux côtés des groupes locaux d’arts et de traditions qui représentent le pays mentonnais, plusieurs centaines de comédiens, musiciens, figurants, acrobates, semeurs d’ambiance et clowns sont ainsi recrutés ! Chaque année, ces animations doivent bien sûr être pensées au plus près du thème, au point que certaines compagnies adaptent leur spectacle à la configuration particulière des corsos ou des jardins. A cette tâche de programmation s’ajoute celle de la gestion logistique : s’assurer de la disponibilité des troupes et des matériels et surtout, héberger les compagnies dont certaines sont parfois composées d’une cinquantaine de personnes ! Mais le résultat est là : grâce à ce professionnalisme et au rayonnement de la Fête du Citron®, tant en France qu’à l’étranger, les artistes se pressent pour s’y présenter. Certaines en font même une des plus sérieuses références pour leur publicité. Enfin, le Pôle événementiel est un administrateur avisé, qui garde l’œil sur les dépenses et les recettes - au total, un budget de l’ordre de deux millions d’euros. A la rigueur de la gestion répond l’anticipation permanente face aux aléas d’un tel événement : augmentation du prix des matières premières, changements de réservation après une annonce météo ou en fonction des vacances scolaires, opérations commerciales sur les ventes en ligne, etc. Une préoccupation de tous les instants car, comme le rappellent les agents du pôle, ils doivent engager des sommes importantes pour préparer la manifestation, avant de percevoir les premières recettes. Un peu comme dans l’industrie du cinéma. La Fête du Citron® et Cinecittà, un thème tout trouvé !

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Co-régisseurs plateau de la Fête du Citron® Vendredi 30 octobre, 16h35. Le téléphone portable sonne. Les agents du Centre Technique Municipal apprennent que l’ossature et la pose du grillage du troisième char de la fête viennent de se terminer dans les ateliers. S’ils sont en avance sur le planning, ils savent que la pression sera tout autre à la mi-janvier, quand il s’agira d’assembler les structures dans les jardins en faisant face aux aléas météorologiques. Car le « CTM », co-régisseur plateau de la fête, y travaille une bonne partie de l’année. Dès la fin de l’été en effet, il faut gérer à la fois l’optimisation des effectifs et l’organisation matérielle et logistique ; superviser l’ensemble des tâches et suivre l’avancée au quotidien des squelettes métalliques et des éléments décoratifs. Tout en s’appuyant sur le savoir-faire d’un personnel qui associe une multitude de corps de métier – peintre, soudeur, menuisier, etc. Le service municipal a ainsi une vision d’ensemble qui lui permet à tout moment de pallier les imprévus et d’apporter des solutions aux problèmes rencontrés. D’autant que les structures d’oranges et de citrons, toujours plus élégantes et réalistes, ne sont pas le seul défi, depuis la mise en place il y a quelques années des Jardins de lumières. A ce titre, le Centre technique réfléchit avec le Pôle événementiel à la scénarisation des décors qui accueillent des musiciens et des comédiens. Objectif cette année, avec Cinecittà : évoquer des scènes de films en travaillant aussi la bande-son de grands compositeurs italiens pour instaurer une véritable ambiance, visuelle et sonore ! On comprend mieux alors les enjeux du calendrier : mi-novembre, les ateliers ont déjà

réalisé les structures métalliques de sept chars - il s’agit généralement des structures les plus complexes. Les éléments décoratifs en plâtre, bois ou polystyrène sont également finalisés à cette date. Dès la descente des décors de Noël dans les jardins, les équipes se concentrent alors sur les motifs qui composent l’exposition, un travail de près de deux mois. C’est ensuite à la mi-janvier, en pleine nuit et sous la forme d’un convoi exceptionnel, que les structures métalliques descendent des anciens abattoirs en empruntant la route de Castellar. Elles sont assemblées dans les jardins Biovès, directement dans leur massif, tandis que les ateliers désormais libérés se lancent dans la fabrication des derniers chars. Un mois avant l’événement, cette course contre le temps gagne aussi l’équipe du service Parcs et Jardins. Les décors, une fois soudés et solidement amarrés, sont enveloppés d’échafaudages en vue de la pose des éléments décoratifs, des guirlandes de buis et des agrumes, mais pas seulement. Il faut aussi intercaler les alimentations électriques, à la fois pour le son, l’éclairage et les effets spéciaux. Ce « fruitage » des motifs s’accompagne des décorations au sol, qu’elles soient florales ou en agrumes, et du changement des fruits abîmés tout au long de la fête. Dans ces conditions, la gestion du personnel, selon les prévisions météorologiques et en faisant appel à d’autres services voire à des équipes de nuit, est un facteur déterminant. On peut être rassuré : quoi qu’il arrive et grâce aux services municipaux, le lever de rideau sur Cinecittà aura bien lieu le 13 février !

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Décorateur scénographe et peintre en décor de la Fête du Citron®

Le regard malicieux, Ange Landra nous reçoit dans les anciens abattoirs. C’est là, dans la vallée du Fossan, à l’ombre du Campanin, que les décors d’oranges et de citrons prennent vie. Ce jour-là, sans se départir de sa bonne humeur, le technicien est pressé par le temps et les contraintes liées aux différents corps de métier. « Chaque thème amène de nouveaux défis : résoudre des problèmes techniques tout en assurant une bonne coordination des tâches. Non seulement il faut tenir compte des contraintes de chacun, que ce soit celles des menuisiers, des peintres, des manutentionnaires ou encore des jardiniers, mais il faut aussi intégrer la spécificité de chaque structure. Elles sont devenues de plus en plus complexes puisqu’elles embarquent machine à fumée, lumières et son. » Aux ateliers, Ange a vécu cette révolution au fil des années. Les décors d’oranges et de citrons autrefois statiques sont désormais pensés comme de véritables animations visuelles. L’architecture des squelettes d’acier et de grillage a même été réinventée. Les braquants, entendez par là les tiges métalliques qui participent au renforcement des charpentes d’acier, tendent à disparaître à l’œil nu. Ange Landra a consacré à la fête vingt-cinq ans de sa vie. Il la connaît sur le bout des doigts. Avec son équipe, il intervient sur les éléments décoratifs qui habillent et mettent en valeur les sujets d’agrumes, que ce soit par la réalisation d’une patine ancienne,

d’un décor mural ou d’un trompe l’œil par exemple. Avec un souci du détail, il apporte un réalisme parfois saisissant. « L’an passé, les spectateurs ont été bluffés par les yeux plus vrais que nature du dragon céleste. Son regard impressionnant donnait au Tian Long haut de quatorze mètres toute sa force et sa majesté » souligne le décorateur. Un petit détail qui a fait la différence et nécessité des heures de travail. Au fil des années, de nouveaux matériaux ont été introduits dans la réalisation des éléments de décors. Le bois reste certes très utilisé mais le papier mâché a par exemple complètement disparu des ateliers mentonnais, car il n’offre pas la même finesse, même s’il demeure encore apprécié des carnavaliers. « Quand la fête s’est intéressée à la bande-dessinée, il nous a fallu reproduire des personnages en 3D le plus fidèlement possible » se rappelle Ange Landra. « Le plâtre offrait ce bon compromis et permettait de respecter la volonté des ayants-droit ». Puis au début des années 2000, le polystyrène a remplacé progressivement le plâtre. Jugé plus léger et moins fragile, il offre même la possibilité d’être recyclé ! Grâce à ce matériau, les grandes pièces peuvent être retaillées pour donner naissance à de nouveaux décors. Une histoire d’un quart de siècle, qu’Ange Landra conclut en regardant vers l’avenir radieux d’une fête qu’il porte dans son cœur. Avant de se remettre au travail pour être fin prêt le 13 février !

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pour la fabrication des motifs d’agrumes

Septembre

Janvier

Démarrage de la fabrication des premiers chars dans les ateliers.

› Traçage des motifs au sol dans les Jardins Biovès.

Novembre

› Les imposants motifs sont transportés depuis les ateliers jusque dans les jardins, de nuit et en pièces détachées, par un exceptionnel convoi de camions.

› Montage de la passerelle reliant les Jardins Biovès. › 7 chars sont déjà finalisés. Ils sont stockés avant le fruitage, qui interviendra au dernier moment. › La fabrication des décors de l’exposition des motifs d’agrumes commence.

› Recherche du buis qui sera tressé en guirlandes.

› Montage et soudures des structures métalliques, des échafaudages pour le fruitage, et pose des guirlandes de buis et des alimentations électriques. › Installation des palissades autour des Jardins Biovès. › Réception de la première livraison des agrumes et début du fruitage.

Février

› Poursuite du fruitage des structures et, à l’issue, démontage des échafaudages. › Réalisation des décorations au sol. › Pose du gazon et finitions… la Fête peut commencer !

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l’or du Pays Mentonnais De forme elliptique, un jaune plus vif, une peau à forte teneur en huile essentielle, le fruit couleur or s’épanouit ici à la brise salée de la Méditerranée. Sa puissance aromatique, ses qualités gustatives sans pareilles, sa pulpe sucrée et son zeste parfumé sont en effet recherchés par les plus grands chefs, les plus grands pâtissiers mais aussi par les consommateurs avisés.

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Une longue histoire à Menton

Selon la légende, Menton aurait été fondée sur une terre miraculeuse au climat bienfaiteur, qu’Eve aurait elle-même ensemencée en y plantant un fruit d’or, le citron, emporté du Paradis. Elle choisit ce lieu du bout du monde, oasis ultime d’une route que Dante Alighieri désignera plus tard comme la plus solitaire, pour y reproduire son jardin d’Eden. Tout ici rappelle en effet le calme préservé et la volupté des Hespérides, même s’il n’en fut pas toujours ainsi ; le destin du lieu sera souvent marqué par les guerres et la convoitise d’autres royaumes. C’est précisément à la faveur d’accords avec l’un d’eux, le Comté de Provence, que les paysages mentonnais vont réveiller la légende. Le royaume préférant importer le blé provençal, le promontoire - l’un des sens donnés au nom de Menton est celui d’un mont qui domine la mer - abandonne la culture céréalière et viticole pour celle du citron. L’agrumiculture se développe ainsi dès le XVe siècle et, légende ou réalité, profite d’une terre fertile unique au monde, nourrie par les reliefs montagneux et le climat doux mais humide. Les jardins de petite superficie se multiplient, enchâssant la cité dans une véritable citronneraie à ciel ouvert. Le rendement est alors raisonnable – de 30 000 à 35 000 citrons par hectare – mais le « fruit d’or » s’exporte déjà bien. Y compris jusqu’à la cour des rois. Il connaît son plein essor jusqu’au XVIIIe siècle, avec la promulgation de textes qui régissent sa culture et

son commerce, par les Princes de Monaco alors souverains de Menton. En 1671, le Prince Louis 1er institue ainsi le « Magistrat des Citrons ». L’agrume, source de revenus conséquents pour la Principauté, voit sa production encadrée de façon plutôt favorable aux petits exploitants, qu’elle protège d’une domination éventuelle du négoce à grande échelle – à l’image de l’ordonnance de 1683. En 1701, le « Magistrat de Santé » est créé pour veiller à l’état sanitaire des exportations du fruit d’or, qui ne cessent de s’accroître et seront encore réglementées en 1733. L’agrumiculture atteint ici sa période la plus faste, un siècle durant. Les vertus du citron – le plus souvent avérées – contre le scorbut ou d’autres maladies, le rendent de plus en plus populaire : Europe du Nord, Russie et même Amérique du Nord... Il devient connu du monde entier ! Ce succès permet aux familles mentonnaises de vivre et de subsister malgré le morcellement de leurs terres. La préparation des caisses et le calibrage des citrons offrent également un emploi à de nombreux habitants. Le milieu du XIXe siècle marque le début du déclin, précipité par une succession de malheurs. Localement, le gel va décimer les plantations à deux reprises. Les techniques agricoles n’ont de

On retrouve la trace de la première exportation du Citron de Menton en 1495, sous la forme de deux écus d’or remis à Jérôme Grimaldi (Seigneur de Monaco) en paiement de deux charges de « pommes d’oranges » envoyées au Duc d’Orléans.

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surcroît pas évolué depuis le Moyen-Âge, s’ajoutant à un réseau d’irrigation archaïque qui entraîne de grandes fluctuations dans les récoltes. Les grandes exploitations étant alors de plus en plus prisées, les négociants abandonnent le relief mentonnais – dont les surfaces cultivables ont été trop morcelées, pour se tourner vers l’Italie et l’Espagne. Une tendance accentuée par l’absence d’un port dans la cité – celui-ci ne sera construit qu’en 1890 – qui oblige les échanges à se faire via Marseille, Nice ou Gênes, augmentant de trop le prix de l’agrume. Plus généralement, la Riviera française se tourne dans le même temps vers l’économie du tourisme. Celui-ci, en pleine révolution dès le rattachement de Menton à la France (1861), modifie durablement le visage de la commune. Construction d’hôtels, de ports, de gares, de casinos et de jardins remarquables… Menton vit un siècle d’urbanisation et de progrès jamais connus encore. Le résultat en est cependant la raréfaction d’un foncier cultivable et accessible aux exploitants. Peu à peu, les citronneraies disparaissent.

C’était toutefois compter sans la volonté de la municipalité qui, dès 1989, entreprend de la relancer. Dans un premier temps, la Ville de Menton encourage son développement à la fois en octroyant des aides financières aux agrumiculteurs et en préservant les terres agricoles. Plus de 5000 citronniers sont ainsi replantés sur les terres du pays mentonnais. Cette renaissance s’accélère au début des années 2000, toujours sous l’impulsion du Député-Maire de Menton Jean-Claude Guibal, alors président de la Communauté d’Agglomération de la Riviera Française. Sous l’égide de la CARF, l’Association pour la promotion du Citron de Menton (APCM) est créée en 2004, avec pour mission de solliciter une Indication géographique protégée (IGP) en faveur de l’agrume. Dix ans plus tard environ, au prix de nombreux efforts, l’Union européenne délivre le précieux label au Citron de Menton. Celui-ci est désormais reconnu, identifié par des critères et des conditions de récolte qui en assurent les propriétés uniques et, surtout, il est ainsi protégé dans le monde entier au même titre qu’une marque.

La Première Guerre mondiale, qui voit disparaître toute une jeunesse active, et surtout le terrible gel de 1956, mettront un terme à cette culture du citron que les Mentonnais avaient organisée et développée pendant cinq siècles.

Deux siècles après son âge d’or, la légende millénaire du Citron de Menton va connaître un nouveau chapitre, passionnant. La Fête qui lui est dédiée depuis les années 1930 continue, elle, d’en écrire la belle histoire.

Jusqu’au XVIIe siècle, l’utilisation du citron reste confinée dans la préparation de mets de luxe.

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un vrai Citron de Menton ?

Si le citron est universel, il serait originaire des plaines de l’Himalaya où il pousse à l’état sauvage. De là à y situer le jardin des Hespérides… Dès le quatrième millénaire avant notre ère, l’agrume traverse le Moyen-Orient, la Mésopotamie, la Palestine… La vallée de Cédron, entre Jérusalem et le mont des Oliviers, porterait son nom. L’habitat naturel du fruit d’or se situe alors entre les 40° parallèles nord et sud, ce qui comprend notamment le bassin méditerranéen. Il n’est pas étonnant que ce soit ici, au cœur de la mer nourricière dont Menton est un épicentre, que le citron s’épanouit le mieux, entre mer et montagne. Un miracle de la nature, sorte d’exception botanique, qui donne à l’agrume toute sa spécificité. Car s’il existe autant de variétés de citrons que de lieux pour les cultiver, toutes ne se valent pas. On les distingue donc selon différents critères : forme, épaisseur de peau, nombre de pépins, couleur, arôme, acidité... En Europe, seules huit variétés de citrons bénéficient d’une Indication géographique protégée (IGP). Six d’entre elles sont italiennes et souvent acides. Dans ces conditions, on comprend mieux l’importance du Citron de Menton qui vient de rejoindre ce cercle très fermé grâce à ses propriétés gustatives uniques au monde ! Le Citron de Menton est issu de l’espèce Citrus Limon qui comprend les variétés Adamo, Cerza,

Eureka, Santa Térésa. Sa variété, logiquement dénommée « Menton », se distingue de ses cousins italiens ou espagnols par sa forme elliptique (et non pas ronde), et par sa couleur qui varie en fonction des saisons. Plutôt jaune clair, voire verdâtre, au début de sa culture, il se pare d’un jaune presque lumineux – d’où son nom de « fruit d’or » – quand il arrive à maturité optimale. Son écorce finement granulée est très parfumée et dégage des essences aromatiques très prononcées sur la citronnelle fraîche. Son jus limpide à reflets jaunes est intensément parfumé, avec une acidité douce, et sans amertume. Le Citron de Menton doit ses particularités à son mode de culture ainsi qu’au climat dont il bénéficie. La proximité de la mer Méditerranée et la protection naturelle d’un amphithéâtre montagneux offrent au terroir un microclimat propice à l’épanouissement des agrumes. La barrière de montagnes au nord protège le citronnier des dégâts induits par les vents, notamment en période de fructification. Quant à la brise marine, elle permet de son côté de l’aérer. Les flancs de colline du pays mentonnais, à la roche-mère gréseuse offrent un P.H. quasi neutre qui participe pleinement aux vertus de l’agrume mentonnais. L’hygrométrie proche de celle d’un climat tropical, la douceur de l’air iodé des brises marines et les faibles amplitudes des températures entre le jour et la nuit participent également à limiter l’accumulation en sucre et favorisent le

Les recherches menées avec l’Inra révèlent que le citron du terroir mentonnais est riche en acides et en essences. Sa peau a une forte teneur en huile essentielle.

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goût, acidulé et sans amertume, du fruit. De même, le froid tout relatif dans le pays mentonnais entre la mi-janvier et le début du mois de février a un rôle favorable sur la couleur soutenue, ses qualités gustatives et sa conservation. Protégé par des pluies de courtes durées, préservé par les brumes estivales lors des périodes les plus chaudes, et jouissant d’un ensoleillement important tout au long de l’année,

le Citron de Menton est non seulement un miracle de la nature mais également un fruit d’exception, plébiscité par les plus grands chefs étoilés parmi lesquels Joël Garaut, président d’honneur de l’Association pour la promotion du Citron de Menton (APCM). Grâce à l’obtention en 2015 d’une Indication géographique protégée (IGP), l’avenir s’annonce radieux.

La délimitation de l’aire géographique du Citron de Menton a tenu compte de l’implantation historique des citronniers, des vieux vergers à réhabiliter et des restanques favorables à sa relance.

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c’est maintenant que tout commence ! « Il faut que Menton redevienne enchâssée dans des citronneraies. » C’est en ces termes que le DéputéMaire de Menton Jean-Claude Guibal imagine la ville dans une vingtaine d’années. Car, si l’Indication géographique protégée (IGP) est l’aboutissement d’un long processus de reconnaissance, l’histoire moderne du Citron de Menton n’en est qu’à son commencement. L’IGP dont bénéficie le Citron de Menton se base sur un cahier des charges strict, élaboré par l’Association pour la promotion du Citron de Menton (APCM) avec le concours de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). Pour obtenir le droit d’apposer le label, gage de sérieux et de qualité, tout producteur devra donc se conformer à ce cahier des charges, et respecter des pratiques culturales spécifiques (taille des arbres, densité fruitière, entretien et irrigation des parcelles, fertilisation raisonnée, certification des plants). Les obligations sont certes nombreuses mais indispensables pour homogénéiser la production et valoriser le fruit d’or. Une production, jusqu’ici de 150 à 200 tonnes par an, qui doit désormais

anticiper l’explosion de la demande. C’est la raison pour laquelle l’APCM, sous l’égide des communes, incite les propriétaires à replanter des citronniers par le biais d’aides ou la valorisation de parcelles. Un recensement précis est entrepris depuis quelques années déjà. Et si les contraintes sont nombreuses, l’association accompagne tous ceux, professionnels ou particuliers, qui souhaiteraient se lancer ! A l’image du centre Esatitude de Menton, qui emploie des adultes souffrant de handicap pour cultiver un verger de 200 citronniers. Parallèlement à la relance de la production, qui sera pérennisée jusque dans le prochain Plan local d’urbanisme (PLU) de la Ville de Menton – « Des terrains non constructibles et à vocation agricole seront dédiés à une agriculture identitaire et raisonnée » annonce Jean-Claude Guibal –, la promotion se prépare depuis plusieurs mois. En effet, pour exploiter cette marque IGP Citron de Menton, la ville-centre, concernée au premier plan par l’utilisation de son nom, prévoit un marketing à la mesure de la nouvelle réputation internationale du « fruit d’or ».

La Ville est elle-même productrice de citrons, sur les terrains de la Casetta à Garavan et du jardin du Palais de Carnolès qui abrite la plus grande collection d’Europe ouverte au public.

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