élevage - VetAgro Sup

12 mars 2014 - les porcs sur l'aire d'abattage afin de procéder à l'abattage et à la découpe ...... Dans l'agroalimentaire, cette technique permet de détecter les ...
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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON Année 2014

- Thèse n°

ANALYSE DE L’USAGE DU MEDICAMENT VETERINAIRE EN ELEVAGE PORCIN EN RELATION AVEC LA PRESENCE DE RESIDUS DANS LES VIANDES PORCINES, MADAGASCAR.

THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 03 Octobre 2014 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par CREPIEUX Tiphaine Née le 18 Septembre 1989

à Reims

VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON Année 2014

- Thèse n°

ANALYSE DE L’USAGE DU MEDICAMENT VETERINAIRE EN ELEVAGE PORCIN EN RELATION AVEC LA PRESENCE DE RESIDUS DANS LES VIANDES PORCINES, MADAGASCAR.

THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 03 Octobre 2014 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par CREPIEUX Tiphaine Née le 18 Septembre 1989

à Reims

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Liste des Enseignants du Campus Vétérinaire de Lyon

Civilité M. M. M me M. M. M me M. M me M. M. M me M me M me M. M. M. M. M. M. M. M me M. M. M me M. M me M me M. M me M me M me M. M me M. M. M. M me M. M me M. M me M. M me M. M. M. M me M. M me M me M me M me M. M me M.

N om ALOGN I N OUW A ALVES-DE-OLI VEI RA ARCAN GI OLI ARTOI S BARTHELEM Y BECKER BELLI BEN AM OU-SM I TH BEN OI T BERN Y BERTHELET BON N ET-GARI N BOULOCHER BOURDOI SEAU BOURGOI N BRUY ERE BUFF BURON FOSSE CACHON CADORE CALLAI T-CARDI N AL CAROZZO CHABAN N E CHALVET-M ON FRAY COM M UN DE BOY ER DES ROCHES DELI GN ETTE-M ULLER DEM ON T DESJARDI N S P ESSON DJELOUADJI ESCRI OU FAU FOURN EL FRAN CK FREY BURGER FRI KHA GI LOT-FROM ON T GON THI ER GRAI N GRAN CHER GREZEL GUERI N HUGON N ARD JUN OT KECK KODJO LAABERKI LACHERETZ LAM BERT LATTARD LE GRAN D LEBLON D LEP AGE LOUZI ER M ARCHAL

P rénom Théodore Laurent M arie-Anne M arc Anthony Claire P atrick Agnès Etienne P hilippe M arie-Anne Jeanne-M arie Caroline Gilles Gilles P ierre Samuel Thierry Thibaut Jean-Luc M arie-P ierre Claude Luc Karine Loic Alice M arie-Laure P ierre I sabelle Zorée Catherine Didier Corinne M ichel Ludovic M ohamed-Ridha Emmanuelle Alain Françoise Denis Delphine P ierre M arine Stéphane Gérard Angeli M aria-Halima Antoine Véronique Virginie Dominique Agnès Olivier Vanessa Thierry

M me M me M. M. M. M me M me M me M me M me M. M. M. M me M me M me M. M. M me M.

M I ALET M I CHAUD M OUN I ER P EP I N PIN P ON CE P ORTI ER P OUZOT-N EVORET P ROUI LLAC REM Y ROGER SABATI ER SAW AY A SEGARD SERGEN TET SON ET THI EBAULT VI GUI ER VI RI EUX-W ATRELOT ZEN N ER

Sylvie Audrey Luc M ichel Didier Frédérique Karine Céline Caroline Denise Thierry P hilippe Serge Emilie Delphine Juliette Jean-Jacques Eric Dorothée Lionel

Unités pédagogiques P athologie du bétail Gestion des élevages P athologie du bétail Santé P ublique et Vétérinaire Anatomie Chirurgie (ACSAI ) P athologie du bétail P athologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Equine Biologie fonctionnelle Biologie fonctionnelle Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Biologie fonctionnelle Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Santé P ublique et Vétérinaire Santé P ublique et Vétérinaire Biotechnologies et pathologie de la reproduction Biotechnologies et pathologie de la reproduction Biologie fonctionnelle Anatomie Chirurgie (ACSAI ) P athologie médicale des animaux de compagnie Santé P ublique et Vétérinaire Anatomie Chirurgie (ACSAI ) P athologie médicale des animaux de compagnie Biologie fonctionnelle Gestion des élevages Gestion des élevages Biologie fonctionnelle Santé P ublique et Vétérinaire Equine Santé P ublique et Vétérinaire P athologie médicale des animaux de compagnie Anatomie Chirurgie (ACSAI ) P athologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Gestion des élevages Santé P ublique et Vétérinaire P athologie du bétail Santé P ublique et Vétérinaire Santé P ublique et Vétérinaire Gestion des élevages Gestion des élevages Santé P ublique et Vétérinaire Biotechnologies et pathologie de la reproduction P athologie médicale des animaux de compagnie Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Biologie fonctionnelle Santé P ublique et Vétérinaire Santé P ublique et Vétérinaire Santé P ublique et Vétérinaire Gestion des élevages Biologie fonctionnelle P athologie du bétail Santé P ublique et Vétérinaire Equine Biologie fonctionnelle P athologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Santé P ublique et Vétérinaire Gestion des élevages Gestion des élevages Santé P ublique et Vétérinaire P athologie morphologique et clinique des animaux de compagnie P athologie médicale des animaux de compagnie Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Biologie fonctionnelle Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Biologie fonctionnelle Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Santé P ublique et Vétérinaire Anatomie Chirurgie (ACSAI ) Biologie fonctionnelle Anatomie Chirurgie (ACSAI ) P athologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Santé P ublique et Vétérinaire

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Mise à jour : 12 mars 2014

Grade P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences Contractuel M aître de conférences M aître de conférences Contractuel M aître de conférences P rofesseur P rofesseur M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences Stagiaire M aître de conférences M aître de conférences M aître de conférences Stagiaire P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur P rofesseur M aître de conférences Contractuel M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur P rofesseur P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur P rofesseur M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur P rofesseur P rofesseur M aître de conférences P rofesseur I nspecteur en santé publique vétérinaire (I SP V) M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences M aître de conférences M aître de conférences M aître de conférences P rofesseur P rofesseur P rofesseur M aître de conférences M aître de conférences Contractuel M aître de conférences M aître de conférences Contractuel M aître de conférences P rofesseur M aître de conférences Contractuel P rofesseur

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REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur René Ecochard, De la Faculté de médecine de Lyon, Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de ce jury de thèse, Sincères remerciements. A Monsieur le Professeur Philippe Berny, Du campus vétérinaire de VetAgro-Sup de Lyon, Qui nous a fait l’honneur d’accepter d’encadrer ce travail, Pour ses conseils et ses encouragements, Qu’il trouve ici l’expression de notre reconnaissance et notre profond respect. A Monsieur le Professeur Pierre Demont, Du campus vétérinaire de VetAgro-Sup de Lyon, Qui nous a fait l’honneur d’accepter de participer à ce jury de thèse, Pour sa disponibilité et ses qualités pédagogiques, Hommages respectueux. Au Docteur vétérinaire Vincent Porphyre, De l’unité SELMET du CIRAD, Pour nous avoir confié ce travail, pour nous avoir encadré tout au long du stage, pour ses précieux conseils et sa confiance. Sincères remerciements.

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A ma famille,

A mes parents, pour votre soutien inconditionnel et vos précieux conseils. Merci !

A ma sœur, pour notre complicité, tous ces bons moments partagés, merci d’être toujours à mes côtés ! Avec Xav et Anna, vous êtes une super famille !

A mon frère, Pauline et Jade, pour ces bons moments passés ensemble, toujours trop rares !

A ma grand-mère, pour les bons moments passés en Lozère, autour d’un aligot !

A Violaine, pour nos petits repas à Paris, pour ta gentillesse et ton soutien.

A Nathalie et Eli, Valérie et Didier, Pierre Antoine, Léa, Andréa, Perrine et Lazar, Guillaume, pour tous les bons moments partagés.

A Hugo, je t’aime !

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TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS............................................................................................................................................ 5 TABLE DES MATIERES.................................................................................................................................... 7 TABLE DES ILLUSTRATIONS ........................................................................................................................... 10 Figures .......................................................................................................................................................... 10 Tableaux ....................................................................................................................................................... 11 Table des abréviations .................................................................................................................................. 12 INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 13 PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ACTUEL DE L’ELEVAGE PORCIN A MADAGASCAR ................................... 15

1 1

LA FILIERE PORCINE A MADAGASCAR ................................................................................................................. 15 1.1.1 Le développement de la filière......................................................................................................... 15 1.1.2 Les acteurs de la filière .................................................................................................................... 15 1.1.2.1 1.1.2.2 1.1.2.3 1.1.2.4 1.1.2.5 1.1.2.6 1.1.2.7

1.1.3

Importance de la filière porcine à Madagascar............................................................................... 19

1.1.3.1 1.1.3.2

1.1.4

Les éleveurs ............................................................................................................................................ 15 Les fournisseurs d’aliments .................................................................................................................... 15 Les vétérinaires du secteur privé, les techniciens d’élevage .................................................................. 16 Les lieux d’abattage ................................................................................................................................ 16 Les bouchers et charcutiers .................................................................................................................... 17 Le secteur public ..................................................................................................................................... 18 Les officiers de police judiciaires (OPJ) ................................................................................................... 18 Production annuelle ............................................................................................................................... 19 Vente et Consommation......................................................................................................................... 19

Le cheptel porcin ............................................................................................................................. 20

1.1.4.1 Historique ............................................................................................................................................... 20 1.1.4.2 Importance du cheptel national ............................................................................................................. 20 1.1.4.3 Les races ................................................................................................................................................. 21 1.1.4.3.1 La race locale (Kisoa zanatany) .......................................................................................................... 21 1.1.4.3.2 Les races améliorées (importées) ...................................................................................................... 21 1.1.4.3.3 Les porcs métis .................................................................................................................................. 22 1.1.4.4 Les régions d’élevage.............................................................................................................................. 22

1.1.5

Les types d’élevage .......................................................................................................................... 23

1.1.5.1 1.1.5.2 1.1.5.3

1.1.6

Les élevages familiaux (traditionnels) .................................................................................................... 23 Les élevages artisanaux (intermédiaires) ............................................................................................... 24 Les élevages intensifs (industriels, modernes) ....................................................................................... 24

Les principales maladies rencontrées en élevage porcin à Madagascar ......................................... 25

1.1.6.1 Origine bactérienne ................................................................................................................................ 25 1.1.6.1.1 La pasteurellose ................................................................................................................................. 25 1.1.6.2 Origine virale .......................................................................................................................................... 26 1.1.6.2.1 La maladie de Teschen ....................................................................................................................... 26 1.1.6.2.2 La peste porcine africaine .................................................................................................................. 27 1.1.6.2.3 La peste porcine classique ................................................................................................................. 28 1.1.6.2.4 La grippe porcine ............................................................................................................................... 30 1.1.6.3 Origine parasitaire .................................................................................................................................. 31 1.1.6.3.1 La cysticercose ................................................................................................................................... 31 1.1.6.4 Bilan ........................................................................................................................................................ 34

2

LES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LA VIANDE DE PORC A MADAGASCAR ............................................................... 34 1.2.1 Définition ......................................................................................................................................... 34 1.2.2 Risques liés aux résidus d’antibiotiques dans les viandes ............................................................... 35 1.2.2.1 1.2.2.2

Risques individuels ................................................................................................................................. 35 Augmentation de l’antibiorésistance ..................................................................................................... 35

7

1.2.2.3

1.2.3

Pollution de l’environnement ................................................................................................................. 36

Réglementation concernant les résidus d’antibiotiques dans la viande.......................................... 36

1.2.3.1 Limites Maximales de Résidus (LMR) et normes relatives aux résidus d’antibiotiques dans la viande de porc 36 1.2.3.1.1 Méthodes de fixation des LMR .......................................................................................................... 36 1.2.3.1.2 Fixation des temps d’attente pour les médicaments vétérinaires ..................................................... 37 1.2.3.1.3 Les normes internationales : le Codex Alimentarius .......................................................................... 37 1.2.3.1.4 Les normes nationales : législation en vigueur à Madagascar ........................................................... 38

1.2.4

Plans de surveillance sanitaire à Madagascar ................................................................................ 38

1.2.4.1 Inspection des viandes ........................................................................................................................... 38 1.2.4.1.1 Méthodes d’inspection et prélèvements réalisés .............................................................................. 38 1.2.4.1.2 Lieux d’abattages concernés .............................................................................................................. 39

1.2.5

Plans nationaux de surveillance des résidus d’antibiotiques dans les viandes de porc ................... 39

1.2.5.1 Présentation ........................................................................................................................................... 39 1.2.5.2 Méthodes d’analyses disponibles ........................................................................................................... 40 1.2.5.2.1 LC-MS-MS .......................................................................................................................................... 40 1.2.5.2.2 Premi© Test....................................................................................................................................... 40 1.2.5.2.3 Agar inhibition Test ............................................................................................................................ 41 1.2.5.2.4 HPLC (High-performance liquid chromatography)............................................................................. 41 1.2.5.3 Méthode choisie ..................................................................................................................................... 42 1.2.5.4 Résultats d’analyses ............................................................................................................................... 42 1.2.5.4.1 Analyses 2010 et 2011 ....................................................................................................................... 42

3

L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES : ETUDE PREALABLE ...................................................................... 43 1.3.1 Les acteurs de la santé animale ...................................................................................................... 43 1.3.1.1 Les vétérinaires....................................................................................................................................... 43 1.3.1.1.1 Description de la structuration des vétérinaires à Madagascar ........................................................ 43 1.3.1.1.2 Rôles des services vétérinaires .......................................................................................................... 44 1.3.1.2 Les professionnels para-vétérinaires ...................................................................................................... 45 1.3.1.3 Les techniciens d’élevage et vaccinateurs .............................................................................................. 45 1.3.1.4 Les organisations paysannes .................................................................................................................. 45

1.3.2

Les médicaments vétérinaires disponibles sur l’île .......................................................................... 46

1.3.2.1 La délivrance des médicaments vétérinaires .......................................................................................... 46 1.3.2.1.1 Réglementation de l’OIE sur la délivrance des médicaments vétérinaires ........................................ 46 1.3.2.1.2 Réglementation en vigueur à Madagascar ........................................................................................ 46 1.3.2.1.3 Délivrance de l’AMM d’un médicament à Madagascar ..................................................................... 47 1.3.2.2 Les antibiotiques .................................................................................................................................... 48 1.3.2.2.1 Importance ........................................................................................................................................ 48 1.3.2.2.2 Antibiotiques disponibles sur l’île ...................................................................................................... 48 1.3.2.2.3 Tétracyclines ...................................................................................................................................... 48 1.3.2.2.4 Pénicillines ......................................................................................................................................... 49 1.3.2.3 Les antiparasitaires ................................................................................................................................. 49 1.3.2.3.1 Importance ........................................................................................................................................ 49 1.3.2.3.2 Antiparasitaires disponibles sur l’île .................................................................................................. 49

2 DEUXIEME PARTIE : ENQUETE SUR L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES PAR LES ELEVEURS PORCINS A MADAGASCAR ET ANALYSE DES RESIDUS DANS LES VIANDES DE PORCS COMMERCIALISEES ...... 51 1 2

OBJECTIFS ................................................................................................................................................... 51 MATERIEL ET METHODE .................................................................................................................................. 52 2.2.1 Construction de l’étude ................................................................................................................... 52 2.2.1.1 Méthode d’échantillonnage ................................................................................................................... 52 2.2.1.1.1 Choix des zones d’étude .................................................................................................................... 52 2.2.1.1.2 Choix des éleveurs interrogés ............................................................................................................ 52 2.2.1.1.3 Prélèvements à l’abattoir .................................................................................................................. 53

8

2.2.1.2 Détections de résidus d’antibiotiques dans le jus de viande .................................................................. 54 2.2.1.2.1 Méthode d’analyse ............................................................................................................................ 54 2.2.1.3 Réalisation du questionnaire d’enquête ................................................................................................ 55 2.2.1.4 Analyse statistique sur les données d’enquête ...................................................................................... 57

3 4

DEROULEMENT DE L’ETUDE ............................................................................................................................. 62 RESULTATS .................................................................................................................................................. 63 2.4.1 Données générales sur les zones d’étude ........................................................................................ 63 2.4.1.1 2.4.1.2 2.4.1.3 2.4.1.4

2.4.2

Résultats des analyses Premi© Test effectuées .............................................................................. 67

2.4.2.1 2.4.2.2 2.4.2.3

2.4.3

Carte de Madagascar et régions étudiées .............................................................................................. 63 Zone 1 : Tsiroanomandidy, région Bongolava ........................................................................................ 64 Zone 2 : Arivonimamo, région Itasy ........................................................................................................ 65 Zone 3 : Imerintsiatosika, région Itasy .................................................................................................... 67 Analyses 2012 et 2013 ........................................................................................................................... 67 Synthèse des prévalences nationales et régionales de 2010 à 2014 ...................................................... 68 Analyses 2014 ......................................................................................................................................... 70

Enquêtes en élevages, données récoltées et analyses statistiques ................................................. 71

2.4.3.1 Données récoltées .................................................................................................................................. 71 2.4.3.1.1 Installations ....................................................................................................................................... 71 2.4.3.1.2 Stratégie d’élevage ............................................................................................................................ 72 2.4.3.1.3 Relations entre les éleveurs et les techniciens et vétérinaires .......................................................... 75 2.4.3.1.4 Vaccination des animaux ................................................................................................................... 75 2.4.3.1.5 Traitements antibiotiques ................................................................................................................. 76 2.4.3.1.6 Castrations des animaux .................................................................................................................... 78 2.4.3.2 Description des groupes obtenus grâce à l’ACM et la CAH sur les données d’enquête ......................... 79

5

DISCUSSION ................................................................................................................................................. 81 2.5.1 Analyses Premi© Test ..................................................................................................................... 81 2.5.1.1 2.5.1.2 2.5.1.3 2.5.1.4 2.5.1.5

2.5.2

Construction de l’enquête ............................................................................................................... 83

2.5.2.1 2.5.2.2 2.5.2.3

2.5.3 2.5.4

Qualité des prélèvements....................................................................................................................... 81 Prévalences nationales ........................................................................................................................... 82 Comparaison des prévalences entre zones d’étude ............................................................................... 82 Comparaison des prévalences entre abattoir ......................................................................................... 82 Analyses 2014 ......................................................................................................................................... 83 Choix des zones d’étude ......................................................................................................................... 83 Réalisation des enquêtes ........................................................................................................................ 83 Choix des éleveurs interrogés................................................................................................................. 84

Données d’enquête et synthèse des pratiques à risque .................................................................. 84 Analyse statistique .......................................................................................................................... 87

2.5.4.1 2.5.4.2

Analyse descriptive ................................................................................................................................. 87 Groupes obtenus grâce à l’analyse ......................................................................................................... 87

2.5.5 Recommandations aux éleveurs concernant l’utilisation des médicaments vétérinaires ............... 89 2.5.6 Constat sur l’utilisation d’hormones de synthèse à visée contraceptive ......................................... 89 CONCLUSION ................................................................................................................................................ 91 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................. 93 ANNEXES..................................................................................................................................................... 101 Annexe 1 : Normes du Codex Alimentarius concernant les LMR des résidus de médicaments vétérinaires retrouvés dans la viande de porc en 2012 .................................................................................................. 101 Annexe 2 : Questionnaire d’enquête .......................................................................................................... 103 Annexe 3 : Script réalisé sur R pour l’analyse des données d’enquêtes, grâce à la méthode ACM et CAH 112 Annexe 4 : Jeu de données utilisé pour réaliser l’analyse statistique ......................................................... 113

9

TABLE DES ILLUSTRATIONS Figures Figure 1 : Tuerie d'Imerintsiatosika (gauche) ........................................................................................ 16 Figure 2 : Tuerie de Tsiroanomandidy (droite)...................................................................................... 16 Figure 3 : Carcasses de porcs à l'abattoir d'Anosizato .......................................................................... 17 Figure 4 : Pesée des carcasses à l'abattoir d'Anosizato ........................................................................ 17 Figure 5 : Boucherie à Tsiroanomandidy ............................................................................................... 18 Figure 6 : Truies et porcelets de race locale .......................................................................................... 21 Figure 7 : truie et porcs engraissés de race améliorée (type Large White) .......................................... 22 Figure 8 : Porc engraissé de race métisse ............................................................................................. 22 Figure 9 : Case en bois ........................................................................................................................... 23 Figure 10 : Cases en terre ...................................................................................................................... 24 Figure 11 : Elevage intensif avec bâtiments en béton .......................................................................... 25 Figure 12 : Cycle épidémiologique de Taenia Solium (Rasamoelina-Andriamanivo, Porphyre et al, 2013)...................................................................................................................................................... 32 Figure 13 : Détection des larves sous la langue avant abattage ........................................................... 33 Figure 14 : Inspection des carcasses à la tuerie par un agent de l'Etat ................................................. 39 Figure 15 : Carte de répartition des échantillons positifs aux résidus d'antibiotiques par région à Madagascar, pour 2010 (a), et 2011 (b). La coloration bleue en fonction du nombre d'échantillons analysés, le cercle rouge en fonction de la prévalence de positifs (Rakotoharinome et al, 2013) ....... 43 Figure 16 : Clinique vétérinaire de Tsiroanomandidy ........................................................................... 44 Figure 17 : Pressage de l'échantillon pour obtenir du jus de viande .................................................... 54 Figure 18 : Ajout de 100µl de jus dans l'ampoule Premi© Test ............................................................ 54 Figure 19 : Mise en incubation à 64°C pendant 3h ............................................................................... 55 Figure 20 : Lecture des résultats ........................................................................................................... 55 Figure 21 : Histogramme des valeurs propres ...................................................................................... 59 Figure 22 : Représentation de l'ACM avec 2 axes ................................................................................. 59 Figure 23 : Répartition des élevages en fonction des différentes variables exploitées ........................ 60 Figure 24 : Dendrogramme obtenu avec la méthode de Ward ............................................................ 60 Figure 25 : Classification des hauteurs .................................................................................................. 61 Figure 26 : Représentation de l'ACM finale avec distinction des groupes par couleur ........................ 62 Figure 27 : Carte de Madagascar et régions étudiées .......................................................................... 63 Figure 28 : Carte de répartition des échantillons positifs aux résidus d'antibiotiques par région à Madagascar pour 2012, 2013 et 2014. La coloration bleue en fonction du nombre d'échantillons analysés, le cercle rouge en fonction de la prévalence de positifs…………………………………………………....66 Figure 29 : Histogramme des types de bâtiments en fonction des zones étudiées.............................. 72 Figure 30 : Répartition du nombre de cases par élevage en fonction des zones étudiées ................... 72 Figure 31 : Répartition des races utilisées en fonction des zones étudiées.......................................... 73 Figure 32 : Répartition des types d'activité en fonction des zones étudiées ........................................ 73 Figure 33 : Répartition des productions annuelles de porcs des élevages en fonction des zones étudiées ................................................................................................................................................. 74 10

Figure 34 : Répartition des élevages recevant ou non la visite d'un technicien en fonction des zones étudiées ................................................................................................................................................. 75 Figure 35 : Répartition des éleveurs vaccinant leurs animaux en fonction des zones étudiées ........... 76 Figure 36 : Histogramme des éleveurs connaissant ou non les antibiotiques utilisés en fonction des zones étudiées ....................................................................................................................................... 76 Figure 37 : Répartition de la gestion des animaux malades après traitement en fonction des zones étudiées ................................................................................................................................................. 77 Figure 38 : Histogramme des éleveurs ayant recours ou non à la castration chimique en fonction des zones étudiées ....................................................................................................................................... 78

Tableaux Tableau I : Effectif total du cheptel porcin dans la région de Bongolava et dans le district de Tsiroanomandidy d'après le recensement 2004/2005 ......................................................................... 64 Tableau II : Effectif du cheptel porcin reproducteur dans la région de Bongolava et dans le district de Tsiroanomandidy en fonction de la race et du sexe d'après le recensement 2004/2005 .................... 64 Tableau III : Effectif du cheptel porcin dans la région de Bongolava et dans le district de Tsiroanomandidy en fonction de la catégorie d'âge et du sexe d'après le recensement 2004/2005 .. 65 Tableau IV : Effectif total du cheptel porcin dans la région d'Itasy et dans le district d'Arivonimamo d'après le recensement de 2004/2005 ................................................................................................. 66 Tableau V : Effectif du cheptel porcin reproducteur dans la région d'Itasy et dans le district d'Arivonimamo en fonction de la race et du sexe d'après le recensement de 2004/2005 .................. 66 Tableau VI : Effectif du cheptel porcin dans la région d'Itasy et dans le district d'Arivonimamo en fonction de la catégorie d'âge et du sexe d'après le recensement 2004/2005 .................................... 66 Tableau VII : Résultats des analyses Premi© Test effectuées sur les prélèvements 2012 pour les 10 régions prélevées .................................................................................................................................. 67 Tableau VIII: Résultats des analyses Premi© Test effectuées sur les prélèvements 2013 pour les 6 régions prélevées .................................................................................................................................. 68 Tableau IX : Prévalences nationales d’échantillons contaminés entre 2010 et 2013 ......................... 698 Tableau X: Récapitulatif des prévalences d'échantillons positifs pour les régions de Bongolava et d'Itasy entre 2010 et 2013…………………………………………………………………………………………………………….....69 Tableau XI : Résultats des analyses Premi Test 2014 pour les trois zones d'étude……………………… ……70 Tableau XII : Résultats des analyses Premi Test 2014 en fonction de l'abattoir étudié pour les trois zones d'étude ........................................................................................................................................ 71

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Table des abréviations ACM: Analyse en Composante Multiple AMM: Autorisation de Mise sur le Marché CAH: Classification Ascendante Hiérarchique CCRVDF: Comité du Codex sur les Résidus des Médicaments Vétérinaires dans les Aliments CIV: Centre d’information des Viandes DJA: Dose Journalière Admissible DES : Dose Sans Effet DSV: Direction des Services Vétérinaires FAO: Food and Agriculture Organization GPPVM: Groupement des Professionnels Para Vétérinaires Malgaches HLPC: High Performance Liquid Chromatography INSTAT : Institut National des Statistiques de Madagascar LC-MS-MS : Liquide Chromatographie couplée à la Spectrométrie de Masse LMR: Limites Maximales de Résidus LNDV: Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire OIE : Organisation mondiale de la santé animale OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONDVM : Ordre National des Docteurs Vétérinaires Malgaches OPJ : Officier de Police Judiciaire PPA : Peste Porcine Africaine PPC : Peste Porcine Classique RA : Recensement Agricole

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INTRODUCTION Madagascar est une île de 587 295 Km² située dans l’hémisphère Sud, au Sud Est de l’Afrique, séparée de celle-ci par le canal du Mozambique. Elle est localisée dans l’Océan indien, et sa superficie en fait la quatrième plus grande île du monde. L’île est découpée en cinq régions climatiques distinctes, et l’année est divisée en deux saisons, l’hiver austral (saison sèche) d’Avril à Novembre et l’été austral (saison des pluies) de Décembre à Mars, caractérisé par la présence de cyclones. Madagascar est découpée en trois bandes de reliefs différents, une bande côtière étroite à l’Est, des Hauts Plateaux au centre, et une zone de plateaux plus bas et de plaines à l’Ouest. En 2011, la population totale était estimée par l’Institut National des Statistiques de Madagascar (INSTAT) à 20 696 070 habitants, avec 73% de la population vivant en milieu rural. En 2010, 76,5% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté, et ce phénomène était encore plus marqué au sein des populations rurales où ce taux atteignait 82,2%. L’élevage est une activité prédominante à Madagascar. Celui de zébus est important pour des raisons culturelles, mais d’autres élevages sont également très présents comme ceux de porcs, de petits ruminants, et de volailles. D’autres types d’élevages, plus secondaires sont également retrouvés, comme la cuniculture, et la pisciculture par exemple. La possession d’animaux d’élevage à Madagascar peut être envisagée par la population comme une source de revenus, une source d’autoconsommation ou un moyen de capitaliser en prévision de difficultés (contraintes climatiques, variation des prix des matières premières, imprévus). On constate, d’après les données 2010 de l’INSTAT, que presque la moitié des ménages en milieu urbain possède au moins un animal d’élevage, et environ les trois quarts des ménages en milieu rural. En moyenne sur la population totale, plus de 69% des ménages exercent une activité d’élevage à Madagascar. L’animal majoritairement présent est le poulet (faible coût d’achat et d’entretien), suivi du zébu, puis du porc. La plus grande réserve de valeurs pour les ménages reste les zébus. Concernant l’élevage porcin, l’effectif total du cheptel estimé en 2012 s’élève à 1 518 180 têtes pour le pays, contre plus de 10 millions de zébus et environ 30 millions de volailles (source SAIGS/DSI/MINEL). L’élevage porcin est essentiellement destiné à la vente des animaux, pour la production de viande. L’arrivée de la peste porcine africaine en 1998 a décimé plus de la moitié du cheptel porcin de l’île et la maladie se maintient sur le territoire depuis (Ravaomanana J. et al. 2011). Malgré un plan de relance de la filière porcine mis en place ces dernières années pour améliorer les conditions d’élevage et sécuriser les revenus , l’absence de plan de lutte national contre la peste porcine africaine reste un frein majeur au développement des élevages, causant ponctuellement des pertes conséquentes qui découragent les éleveurs. Ce fléau, toujours d’actualité, constitue une menace permanente pour les éleveurs, qui limitent 13

les investissements par peur des pertes en cas d’épidémies, ce qui bloque considérablement le développement de la filière. Des études précédentes dirigées à Madagascar ont rapporté des contaminations fréquentes des viandes porcines par des contaminants chimiques, dont hormones et résidus d’antibiotiques (Porphyre et al. 2013) (Rakotoharinome et al. 2013). Actuellement, une action vise à déterminer les moyens de maîtriser ces contaminations en productions porcine, en identifiant les pratiques d’élevage et en ciblant les messages prioritaires à communiquer aux professionnels sur le terrain et aux étudiants vétérinaires durant leur cursus. Il semblerait que les pratiques et l’utilisation des médicaments vétérinaires varient en fonction des zones et selon les types d’élevage (taille, type de production…). Ce travail s’inscrit dans cette action et est axé sur la thématique précise de la présence de résidus d’antibiotiques dans la viande de porc à Madagascar et l’étude de l’utilisation des médicaments vétérinaires en élevage. Il a permis de consulter de nombreux acteurs de la filière porcine et de comprendre le fonctionnement général de la filière porcine à Madagascar. La synthèse des données recueillies, à la fois bibliographiques et empiriques est présentée dans ce document.

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PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ACTUEL DE L’ELEVAGE PORCIN A MADAGASCAR La filière porcine à Madagascar

1.1.1 Le développement de la filière La filière porcine détient une place importance dans l’économie du Pays, elle est positionnée au second rang en termes de valeur et au troisième rang en termes de nombre comparé aux autres types d’élevage (bovin, caprin, ovin et avicole). La pratique de l’élevage porcin concerne l’ensemble du territoire, avec des productions variables en fonction des zones. Plusieurs plans de relance de la filière ont été initiés ces dernières années, cependant actuellement l’élevage de porc n’est pas une priorité dans les objectifs de développement. 1.1.2 Les acteurs de la filière La filière porcine est constituée de nombreux acteurs intervenant à différentes étapes de la chaîne de production. 1.1.2.1 Les éleveurs Les éleveurs sont les acteurs ciblés principalement pour notre enquête. Il existe différents profils d’éleveurs, situés en zone rurale principalement mais également en zone périurbaine. L’élevage est pour eux une source de revenus principale ou complémentaire. D’après le recensement de l’agriculture (RA) de 2004-2005 effectué par le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, le nombre d’exploitations concernant l’élevage porcin s’élevait à 520 624 en 2004, comprenant majoritairement des petits élevages (moins de 10 porcs). 1.1.2.2 Les fournisseurs d’aliments En termes d’alimentation, les pratiques divergent en fonction des élevages et des contraintes des éleveurs. Bien souvent, les éleveurs possédant peu de têtes sont également agriculteurs : ils n’achètent pas d’aliment mais consacrent une partie de leur récolte à leurs animaux. D’autres élevages, de plus grande taille généralement, achètent des aliments spécifiques. Les intrants les plus communément retrouvés pour l’alimentation des porcs à Madagascar sont le maïs, le manioc sec, le son de riz, et les tourteaux, achetés sous forme de provende dans des dépôts d’aliments spécialisés. On note également la présence de farine de poisson, farine de sang et farine d’os retrouvées assez régulièrement. Il existe plusieurs distributeurs d’aliments pour animaux d’élevage à Madagascar, qui proposent différentes formules adaptées à chaque stade physiologique des animaux. Les prix de ces aliments fluctuent en fonction des cours du marché et de la saison et ne sont pas toujours à la portée des éleveurs.

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1.1.2.3 Les vétérinaires du secteur privé, les techniciens d’élevage Ce sont les garants de la santé animale dans les élevages. Malheureusement, leur faible nombre ne leur permet pas de répondre pleinement à la demande des éleveurs en termes de soins aux animaux. Dans la plupart, on compte environ un vétérinaire pour 10 000 têtes de bétail, ce qui n’est pas suffisant pour assurer un service satisfaisant, notamment pour les élevages les plus reculés. Cependant, ils sont les référents pour les suivis de troupeaux, le traitement des maladies, la prophylaxie, et jouent également un rôle de conseiller concernant la conduite d’élevage. Certains vétérinaires privés sont mandatés par l’Etat, ils participent alors à différentes campagnes sanitaires instaurées (prophylaxie). Les vétérinaires mandatés se voient attribuer une zone de fonction, incluant généralement plusieurs communes. 1.1.2.4 Les lieux d’abattage Il existe différents lieux d’abattage à Madagascar :  Les aires d’abattage : c’est un endroit spécifique réservé à l’abattage des animaux, disposant de très peu de matériel dédié à l’hygiène, devant néanmoins posséder un système d’évacuation des eaux usées et déchets. Les bouchers amènent directement les porcs sur l’aire d’abattage afin de procéder à l’abattage et à la découpe des animaux, en payant un droit d’utilisation de l’aire au responsable, généralement un agent de la commune.  Les tueries (fig 1 et 2): ces lieux correspondent à un ensemble d’infrastructures : un local d’abattage avec palan et crochets, un parc d’attente, un local de triperie et de boyauderie, un local pour les services vétérinaires (inspection des viandes), une arrivée d’eau potable et un système d’évacuation. Les tueries peuvent être municipales (dans la majorité des cas) ou privées. Il y a du personnel sur place afin de procéder à l’abattage et à la découpe des animaux. Des espaces différents sont dédiés à chacune des espèces abattues.

Figure 1 : Tuerie d'Imerintsiatosika (gauche) Figure 2 : Tuerie de Tsiroanomandidy (droite)

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Les abattoirs (fig 3 et 4): ils comprennent un parc d’attente, une salle d’abattage équipée, une salle d’habillage, une salle de triperie et de boyauderie, une salle de ressuyage, des installations frigorifiques, une section sanitaire, la présence d’eau potable et de canaux d’évacuation. Les abattoirs appartiennent bien souvent à des grossistes, qui achètent les porcs en grande quantité grâce à des collecteurs qui les amènent à l’abattoir. Les carcasses sont ensuite vendues directement aux bouchers. La grande majorité des abattoirs se trouve à Antananarivo.

Figure 3 : Carcasses de porcs à l'abattoir d'Anosizato Figure 4 : Pesée des carcasses à l'abattoir d'Anosizato

Les questions d’hygiène sont vraiment primordiales dans ces lieux, notamment dans les aires d’abattage et les tueries. En effet, bien souvent, ces structures sont mises à disposition pour l’abattage des animaux, les autorités prélèvent uniquement des taxes pour l’utilisation des locaux, sans assurer le nettoyage nécessaire. Le rôle de l’inspection sanitaire est donc double : d’une part l’inspection des carcasses pour contrôler la qualité sanitaire des produits ; d’autre part l’inspection de l’hygiène du lieu, facteur également déterminant dans la qualité sanitaire des aliments. 1.1.2.5 Les bouchers et charcutiers Il n’existe pas de recensement des bouchers et des charcutiers à Madagascar. Ils sont nombreux en ville, on retrouve principalement leurs étals (fig 5) sur les différents marchés et plus rarement dans des boutiques équipées de présentoirs réfrigérés. Les bouchers achètent les porcs vivants directement aux éleveurs ou passent par l’intermédiaire de collecteurs. Ils les font ensuite abattre dans un abattoir d’Antananarivo ou dans des tueries dans d’autres villes avant de récupérer les carcasses à mettre en vente.

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Figure 5 : Boucherie à Tsiroanomandidy

1.1.2.6 Le secteur public Il regroupe à la fois des vétérinaires, des ingénieurs d’élevage, des adjoints techniques et des assistants d’élevage. Ils sont regroupés dans différentes entités, le Ministère de l’Elevage, la Direction des Services Vétérinaires et les différentes Directions Régionales. 1.1.2.7 Les officiers de police judiciaires (OPJ) Les OPJ ont pour rôle de contrôler et surveiller différents aspects de la filière. Il existe plusieurs fonctions d’OPJ d’élevage : - les vétérinaires inspecteurs chargés du contrôle sanitaire des produits d’origine animale et aquatique ; - les vétérinaires inspecteurs chargés de l’inspection des viandes au marché ; - les vétérinaires inspecteurs chargés de l’inspection aux frontières ; - les ingénieurs d’élevage généticiens ou zootechniciens chargés du contrôle et de l’inspection en matière d’amélioration génétique ; - les ingénieurs d’élevage zootechniciens chargés du contrôle et de l’inspection en matière d’alimentation animale. - les ingénieurs d’élevage zootechniciens chargés du contrôle et de l’inspection en matière de production animale. Leur rôle est à la fois de rechercher des fraudes concernant l’élevage, et d’établir des procès verbaux. Pour ce faire, ils ont accès à toutes les structures pouvant être susceptibles de subir des contrôles, et peuvent réaliser les examens nécessaires (prélèvements de viande, d’aliments pour bétail, analyses…). Ils peuvent également demander aux responsables des structures les documents relatifs à la régularité de l’établissement, les documents de traçabilité et les justificatifs de transactions. Dans le cas de constat d’infraction, ils peuvent organiser la saisie des éléments en cause et la destruction, à la charge du responsable. Ils doivent également ordonner la régularisation des établissements en faute sous peine de sanction, voire de fermeture de l’établissement.

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Ils travaillent donc sur plusieurs étapes de la production : ils sont garants de la sécurité sanitaire des produits d’origine animale et contrôlent l’hygiène des aliments ainsi que des établissements concernés. Ils travaillent pour la santé animale, avec pour objectif de contrôler les maladies animales, enrayer les épizooties, et organiser le réseau d’épidémiosurveillance. Ils contrôlent également tous les intrants relatifs à la production, les aliments pour animaux, les produits vétérinaires afin de vérifier la conformité des produits utilisés et de limiter les risques pour la santé publique. 1.1.3 Importance de la filière porcine à Madagascar 1.1.3.1 Production annuelle La commercialisation de la viande de porc est exclusivement destinée à la consommation nationale. La présence sur l’île de la maladie de Teschen (endémique) a entrainé l’interdiction d’exportation d’animaux vivants et de produits d’origine animale depuis les années 1950 ; la présence de peste porcine africaine sur le territoire depuis 1998 interdit toujours les exportations. Il existe plusieurs circuits de commercialisation possibles. Les éleveurs peuvent vendre leurs animaux soit en passant par des collecteurs qui les achètent généralement dans les campagnes directement dans les élevages pour les emmener jusqu’à un abattoir d’Antananarivo, soit directement au boucher ; pratique régulière dans les tueries communales où les carcasses sont pesées et vendues sur place. Les carcasses produites dans les abattoirs et tueries homologuées sont soumises à une inspection vétérinaire de la viande et bénéficient d’un estampillage qui certifie la qualité sanitaire des produits. Malheureusement, de nombreuses tueries illégales existent, et les carcasses sortant de ces locaux ne présentent aucune garantie en termes de sécurité sanitaire. Concernant les autres ventes, de porcelets ou de porcs en cours d’engraissement, les transactions s’effectuent soit directement entre éleveurs à l’élevage ou au marché, soit en passant par des intermédiaires ou des collecteurs qui prospectent pour les éleveurs. La majorité des ventes se passent directement d’élevage à élevage, en évitant le marché, car les éleveurs ont peur des rassemblements d’animaux qui favorisent les transmissions de maladies. D’après le recensement effectué en 2012 (source SAIGS/DSI/MINEL), le cheptel national porcin de Madagascar s’élève à 1 518 180 têtes. Concernant le nombre de porcs abattus chaque année, le rapport économique et financier 2010-2011 fournit par le Ministère d’Etat chargé de l’Economie et de l’Industrie (MEEI) indique pour l’année 2010, 252 623 porcs abattus à Madagascar. Les porcs produits ont un rendement carcasse d’environ 60 kg en moyenne, cependant cela est difficilement interprétable devant la grande hétérogénéité des porcs abattus. 1.1.3.2 Vente et Consommation La viande de porc est très appréciée à Madagascar, et notamment la race locale (kisoa zanatany), recherchée pour sa viande plus grasse que les races améliorées. Le prix moyen au 19

kilo est variable selon la région et les morceaux choisis. Elle est plus chère que la viande de zébu, et environ équivalente à la viande de volaille. La viande de zébu est la viande la plus commune et la moins appréciée, c’est pourquoi c’est la moins chère, à l’inverse des pays européens. La consommation des porcs malades tués pour limiter les pertes économiques est fréquente chez les éleveurs. Cependant, la consommation de viande est toutefois globalement urbaine, surtout sur les hauts plateaux où la population est plus dense et le pouvoir d’achat plus élevé. Elle est plutôt exceptionnelle dans les campagnes, et réservée plus particulièrement à la fin de semaine et aux fêtes religieuses. D’une manière générale, la consommation journalière moyenne de viande à Madagascar est très faible (environ 15g/jour/habitant), et la viande disponible est constituée pour 85% de viande bovine porcine et avicole, les plus produites à Madagascar d’après le rapport national sur l’état des ressources génétiques animales à Madagascar de la FAO édité en Mars 2003.

2. Description de l’élevage porcin à Madagascar 1.1.4 Le cheptel porcin 1.1.4.1 Historique Madagascar est un pays présentant un secteur agricole fortement développé, et dans ce secteur l’élevage tient une place particulièrement importante aussi bien sur le plan social, culturel, qu’économique. L’élevage est ancestral à Madagascar, et représente pour de nombreuses familles malgaches une source de revenus et d’approvisionnement en viande. Le cheptel porcin s’est constitué initialement au XVIIème siècle, avec à l’origine des porcs venant d’Europe et d’Asie. Les animaux étaient de race locale rustique à l’origine, mais l’introduction d’animaux de races améliorées (originaires d’Europe principalement) dans la seconde partie du XXème siècle a donné lieu à de nombreux croisements afin d’augmenter la productivité des élevages. L’effectif porcin national connaît des fluctuations importantes liées à deux facteurs principaux : tout d’abord l’élevage est directement lié à la disponibilité en matières premières alimentaires, ensuite le contexte sanitaire du pays est défavorable à la croissance de cet élevage, avec des épisodes de crises sanitaires décimant des populations entières de porcs. 1.1.4.2 Importance du cheptel national D’après le recensement effectué en 2012 (source SAIGS/DSI/MINEL), le cheptel national porcin de Madagascar s’élève à 1 518 180 têtes. Cependant, il faut considérer les nombreuses variations rapportées ces dernières années. Environ 180 000 têtes assurent la reproduction du cheptel, divisées en 113 000 truies et 67 000 verrats. La race locale est prédominante, bien que les races améliorées soit de plus en plus présentes.

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1.1.4.3 Les races 1.1.4.3.1 La race locale (Kisoa zanatany) Le porc local est très différent des races importées. Il est haut sur ses membres, longiligne, de taille variable et son poids adulte est proche de 50kg. Il est généralement de couleur noire, grise ou pie-noire (fig 6). L’avantage de cette race est sa capacité à s’adapter en conditions difficiles. En effet, les animaux présentent une bonne résistance à la chaleur et l’insolation, une bonne tolérance aux variations alimentaires et une bonne fécondité, avec des portées qui varient généralement entre 10 et 12 porcelets, avec 1,5 portée par an en moyenne. Ces avantages en font une race peu exigeante en termes d’entretien et peu coûteuse. Ces porcs donnent une viande grasse très appréciée des malgaches. Toutefois, malgré l’avantage lié à leur résistance, ils présentent une productivité peu élevée et sont donc moins intéressants sur le plan économique, en comparaison des races améliorées De plus, ils sont fréquemment atteints par la cysticercose, à cause de leur mode d’élevage, le plus souvent en divagation. Cette maladie parasitaire rend la viande dangereuse pour la consommation humaine (contamination de l’homme par ingestion de viande mal cuite avec des symptômes pouvant être dramatiques, lors de neurocysticercose par exemple). Les porcs se contaminent plus facilement lorsqu’ils sont élevés en divagation, car ils peuvent consommer des fèces humaines contenant des cysticerques.

Figure 6 : Truies et porcelets de race locale

1.1.4.3.2 Les races améliorées (importées) Deux principales races importées sont considérées comme des races améliorées ayant augmenté la productivité du cheptel porcin de Madagascar. Tout d’abord, la race Large white provenant d’Angleterre à l’origine, maintenant utilisée dans le monde entier et notamment dans les pays du Sud lorsque les conditions climatiques permettent leur adaptation. Ce sont des porcs de grand format, se distinguant par un port des oreilles dressées (fig 7). Ils présentent à la fois de très bonnes performances de croissance, des carcasses bien conformées et une qualité de viande très satisfaisante. Les truies sont très fécondes et très bonnes nourricières pour les porcelets. 21

Ensuite, la race Landrace, danoise d’origine mais utilisée dans de nombreux pays. C’est également une race de grand format, on la reconnaît par le port des oreilles à l’horizontale vers l’avant. Elle possède des performances de prolificité et croissance remarquables. Elle est très régulière dans la qualité des portées, avec des porcelets particulièrement précoces. Les carcasses sont de bonne qualité et la viande est maigre. Cependant elle reste exigeante concernant les conditions environnementales et ne s’adapte pas à tout type de milieu.

Figure 7 : truie et porcs engraissés de race améliorée (type Large White)

1.1.4.3.3 Les porcs métis De plus en plus, les éleveurs réalisent des croisements entre les races locales et les races améliorées afin de bénéficier des qualités distinctes de ces deux races. Les porcs métis présentent des bonnes aptitudes pour l’élevage et sont peu exigeants en termes de soins (fig 8).

Figure 8 : Porc engraissé de race métisse

1.1.4.4 Les régions d’élevage L’élevage porcin est très répandu à Madagascar, cependant on note la présence de régions plus productrices que d’autres. En effet, les régions d’Antananarivo, d’Antsirabe et de Fianarantsoa étaient les plus porteuses de la filière avec respectivement 295 000, 323 700 et 276 000 porcs comptabilisés en 2012. Cela s’explique par une plus forte quantité d’aliments disponibles pour les porcs dans ces zones. D’autres régions comme Mahajanga, Antsiranana, Toliara sont également riches en élevages porcins. 22

1.1.5 Les types d’élevage La taille moyenne des exploitations est de 2,8 porcs par élevage en 2008, et la valeur moyenne d’un porcelet au sevrage est estimée à 106 900 ariary (environ 36 euros). L’élevage porcin est essentiellement destiné à la vente des animaux, pour la production de viande. L’autoconsommation est très faible. On constate la présence de vols liée à l’insécurité rencontrée principalement en milieu rural, avec des vols d’animaux vivants, ou dernièrement, par empoisonnement (administration de paralysant et vol des carcasses directement à l’élevage). Les sous produits principaux sont les lisiers, qui servent à l’épandage pour les cultures, et parfois comme nourriture pour poissons en bassins. On distingue trois types d’élevage porcins à Madagascar. 1.1.5.1 Les élevages familiaux (traditionnels) C’est l’élevage majoritairement retrouvé à Madagascar, il représente environ 70% des exploitations rencontrées. Dans ce cas de figure, le propriétaire est bien souvent à la fois éleveur et agriculteur. Dans ce type d’élevage, l’éleveur possède très peu de porcs (en général entre 1 et 10 animaux), il utilise la race locale et l’activité est généralement uniquement l’engraissement (pas de reproduction à l’élevage). Les installations sont souvent rudimentaires, avec des cases en terres ou en bois (fig 9), et parfois il n’y a pas de bâtiments destinés aux animaux. L’alimentation est principalement constituée de produits de récupération, une partie des récoltes est dédiée aux porcs ainsi que les restes de cuisine. L’éleveur n’a que très peu de connaissances concernant les aspects sanitaires et ne dispose que de très peu de moyens; de ce fait les animaux ne sont généralement ni vaccinés ni déparasités, et ne bénéficient d’aucun traitement médical. Les caractéristiques principales de ce type d’élevage sont donc la valorisation des déchets alimentaires, un rendement faible mais une rentabilité correcte grâce aux faibles coûts d’achat et d’entretien des animaux.

Figure 9 : Case en bois

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1.1.5.2 Les élevages artisanaux (intermédiaires) Ce type d’élevage est fréquemment rencontré chez des foyers ayant d’autres sources de revenus (des employés, des artisans ou autres). Il permet d’apporter un complément de revenu grâce à l’engraissement des animaux. Les effectifs retrouvés sont plus conséquents, de 10 à 100 bêtes environ, avec des techniques d’élevage plus développées : des bâtiments en durs (fig 10), le choix de races métisses, une alimentation complémentée en maïs, son, manioc et autres, et des mesures d’hygiène et de prophylaxie instaurées (nettoyage des bâtiments, vaccinations, vermifugations).

Figure 10 : Cases en terre

1.1.5.3 Les élevages intensifs (industriels, modernes) Ces élevages sont de plus en plus rares à Madagascar, ils sont de grande taille avec en moyenne plus de 100 porcs. Les techniques d’élevage sont bien maîtrisées et les races améliorées sont généralement utilisées. Les élevages de ce type sont bien souvent à la fois naisseur et engraisseur, et fournissent des porcelets pour les autres élevages de la zone. De l’aliment spécifique pour les porcs est utilisé selon des rations calculées (sous forme de provende). Les éleveurs connaissent les contraintes sanitaires et respectent les consignes d’hygiène et de traitements (vermifugation, vaccination) pour les animaux dans la majorité des cas. Les bâtiments d’élevages sont conséquents (fig 11).

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Figure 11 : Elevage intensif avec bâtiments en béton

1.1.6 Les principales maladies rencontrées en élevage porcin à Madagascar 1.1.6.1 Origine bactérienne 1.1.6.1.1 La pasteurellose  Etiologie La pasteurellose porcine est due à Pasteurella multocida, une bactérie pathogène opportuniste retrouvée très fréquemment dans les élevages. Ce sont des petits bacilles immobiles, polymorphes, Gram positifs, présentant une faible résistance aux agents physiques et chimiques. Elles sont localisées dans les cavités nasales et les amygdales. Ces bactéries ont pour hôtes un grand nombre d’espèces animales et l’homme. La contamination peut être directe ou indirecte, par voie cutanée ou respiratoire principalement (OIE).  Epidémiologie Les Pasteurella ont une répartition mondiale. P. multocida est cosmopolite. On peut citer parmi les hôtes principaux les ruminants, les suidés, les lapins, les volailles, les carnivores, les rats, les primates et l’homme, par exemple. Certaines espèces peuvent être considérer comme réservoir, comme les rongeurs, les lagomorphes, les chats et chiens.  Etude clinique La pasteurellose atteint généralement des animaux affaiblis, et soumis au stress. L’infection est parfois inapparente, mais le plus souvent les Pasteurella sont responsables de troubles respiratoires ou généralisés, de forme aigüe ou suraigüe. La mortalité est variable, pouvant atteindre 70 à 100%. Les signes cliniques de la pasteurellose sont souvent des symptômes associés à une pneumonie subaigüe ou chronique (toux, coup de flanc, amaigrissement). D’autres formes existent : une forme septicémique hémorragique mortelle en quelques heures, une forme intestinale avec des selles muqueuses hémorragiques, également des formes suppuratives avec apparition d’abcès, d’arthites, etc…  Diagnostic Le diagnostic clinique se base sur les symptômes, le contexte épidémiologique et les lésions retrouvées. A l’autopsie, on constate une congestion pulmonaire, une congestion de la 25

trachée et des bronches, une pneumonie purulente. On peut noter également la présence d’une entérite hémorragique ou entérocolite purulente. Lors de la forme septicémique, on peut retrouver des pétéchies et des foyers de nécrose sur de nombreux organes. Le diagnostic de laboratoire repose sur l’identification de la bactérie à partir de pus, de sérosités, de sécrétions, ou de liquides biologiques. Il est possible de cultiver la bactérie en hémoculture. Le diagnostic différentiel doit être fait avec toutes les autres maladies respiratoires des porcs, comme par exemple le Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc.  Traitement Le traitement est à base d’antibiotiques, principalement des pénicillines ou des tétracyclines, mais souvent décevant.  Prophylaxie La prophylaxie est difficile car il existe beaucoup de porteurs asymptomatiques, ce qui facilite la transmission de la maladie. 1.1.6.2 Origine virale 1.1.6.2.1 La maladie de Teschen  Etiologie La maladie de Teschen, aussi appelée encéphalomyélite à Teschovirus ou maladie de Talfan, est due à un virus de la famille des Picornaviridae, du genre Teschovirus, le Teschovirus porcin de sérotype 1 (PVT-1). D’autres sérotypes sont responsables de formes atténuées de la maladie, et de formes asymptomatiques (OIE).  Epidémiologie Cette maladie touche uniquement les suidés, les autres espèces n’étant pas connues comme sensibles. La contamination se fait par contact direct par voie oronasale. C’est une maladie très contagieuse, touchant toutes les classes d’âge et causant environ 30 à 50% de mortalité. C’est une maladie observée très rarement, seulement dans certaines parties d’Afrique, dont Madagascar. Cette maladie ne figure plus sur la liste officielle de l’OIE.  Etude clinique La période d’incubation est en moyenne de 14 jours. Les signes cliniques présents chez le porc lors de la manifestation de la maladie sont les suivants : hyperthermie jusqu’à 41,5°C, lassitude, anorexie, troubles locomoteurs. Ensuite peuvent apparaître un phénomène d’hypersensibilité, des tremblements, des spasmes, une paralysie flasque, un opisthotonos et un nystagmus. Des convulsions peuvent également être notées, chez les jeunes animaux principalement. En phase terminale, on observe une paralysie ascendante, qui conduit à la mort de l’animal par suffocation lors de l’atteinte des muscles respiratoires. La maladie est toutefois d’intensité variable, et peut conduire à la guérison comme à la mort en fonction des individus.  Diagnostic 26

Le diagnostic est à la fois clinique sur les signes observés, et lésionnel car on note des lésions histologiques au niveau du cerveau et de la moelle épinière. De plus, un diagnostic de laboratoire pour confirmer le diagnostic est possible par identification du virus à partir du système nerveux central du porc touché ou par la détection d’anticorps spécifiques dans le sang. Le diagnostic différentiel doit comprendre la maladie d’Aujeszky, la forme aigüe de la peste porcine classique, l’encéphalite japonaise, l’infection à Streptococcus suis, les encéphalomyélites à virus hémagglutinants et les intoxications.  Traitement Il n’existe pas de traitement pour cette maladie.  Prophylaxie Il existe plusieurs vaccins contre ce virus, vivants ou inactivés. Leur utilisation est rare, ils sont interdits dans certains pays indemnes de cette maladie. A Madagascar, un vaccin est disponible et utilisé chez certains éleveurs. 1.1.6.2.2 La peste porcine africaine  Etiologie La peste porcine africaine est due à un virus à ADN (ASFV) de la famille des Asfaviridae, du genre Asfivirus. Il est le seul arbovirus à ADN connu, et plusieurs génotypes ont été identifiés pour ce virus. Il est très résistant aux faibles températures, et peut survivre de longues périodes dans le sang, les fèces, et les tissus. Ce virus peut se multiplier dans son vecteur (OIE).  Epidémiologie Ce virus peut atteindre plusieurs espèces de différentes manières. Les suidés sauvages d’Afrique, comme les phacochères, les potamochères et les sangliers ont souvent une infection inapparente et constitue un réservoir pour la maladie. Les porcs domestiques déclarent généralement des signes cliniques lorsqu’ils sont atteints. La transmission est directe entre animaux malades, ou indirecte par l’intermédiaire d’un vecteur, une tique du genre Ornithodoros (Roger F. et al. 2001), ou encore par la consommation de viande ou de déchets ménagers contaminés. Concernant Madagascar, l’introduction de la maladie sur le territoire date de 1998. Une succession d’épisodes hémorragiques avec une forte mortalité chez les animaux est à l’origine des recherches ayant menant à la découverte du virus sur l’île. La maladie s’est propagée sur l’ensemble du territoire, et a entrainé une perte de plus de 60% du cheptel porcin. Le pic de l’épidémie s’est situé entre Septembre 1998 et Mars 1999 (Rousset et al. 2001). Depuis, étant donné l’absence de traitement et de vaccin disponible, la menace est toujours présente et la maladie évolue de façon enzootique.  Etude clinique La période d’incubation est comprise entre 3 et 15 jours, la forme aigüe dure 3 à 4 jours.

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Forme suraigüe : elle est caractérisée par une mort subite avec très peu de signes cliniques.  Forme aigüe : elle est caractérisée par une fièvre élevée (40,5-42°C), une leucopénie et une thrombocytopénie précoce (dans les 48h-72h), une anorexie, des vomissements, des diarrhées, une augmentation du rythme cardiaque et respiratoire, une mort en 6 à 13 jours. Chez les porcs domestiques, la mortalité est proche de 100%.  Forme subaigüe : cette forme présente les mêmes symptômes que la précédente, elle est toutefois d’intensité plus faible. La mort survient au bout de 15 à 45 jours, mais le taux de mortalité est moins élevé, entre 30 et 70% des porcs domestiques.  Forme chronique : les signes sont variables, pouvant inclure une perte de poids, des pics irréguliers de température, des signes respiratoires, des plaques de nécrose sur la peau, des arthrites. La mortalité est faible dans ces cas la.  Diagnostic Le diagnostic repose sur plusieurs éléments. Tout d’abord le contexte épidémiologique de la zone concernée, et les signes cliniques observés. Sur le plan lésionnel, l’autopsie des cadavres révèlent principalement des hémorragies dans les nœuds lymphatiques gastriques, hépatiques et rénaux, des pétéchies rénales, une splénomégalie congestive, et des œdèmes localisés. Le diagnostic différentiel doit se faire avec la peste porcine classique, le syndrome dysgénésique et respiratoire porcin, la salmonellose, la maladie d’Aujeszky et la pasteurellose. Le diagnostic de laboratoire repose soit sur l’identification directe par isolement de l’agent viral soit sur un test sérologique indirect.  Traitement Actuellement, il n’existe pas de traitement contre la peste porcine africaine.  Prophylaxie Dans les pays où la peste porcine africaine est présente, le contact entre les porcs domestiques et la faune sauvage est fortement déconseillé. A ce jour, il n’existe pas de vaccin efficace contre la peste porcine africaine car les vaccins inactivés ne sont pas immunogènes et les vaccins atténués possèdent un pouvoir pathogène résiduel trop élevé. La maîtrise et l’éradication de cette maladie passent donc par des mesures sanitaires renforcées, avec l’interdiction de la divagation, de la vente et de la consommation d’animaux malades. Malheureusement, ces consignes ne sont pas appliquées partout ce qui ne permet pas l’élimination de la maladie, notamment à Madagascar (Costard et al. 2009). 1.1.6.2.3 La peste porcine classique  Etiologie La peste porcine classique, aussi appelé choléra porcin est due à un virus du genre Pestivirus de la famille des Flaviviridae. Il existe un sérotype divisé en trois génotypes majeurs, qui 28

comptent dix sous-types au total. Ce virus est relativement proche des Pestivirus des ruminants. Il peut survivre jusqu’à plusieurs années à faible température, mais est inactivé par une cuisson à 65°C pendant 30min. Il est peu résistant dans le milieu extérieur, sensible à la déshydratation et aux UV. Il peut survivre de façon variable dans la viande en fonction du mode de conservation. Il survit très longtemps dans les matières en décomposition.  Epidémiologie La maladie évolue de façon épizootique, elle est extrêmement contagieuse. La virulence de la maladie dépend à la fois du virus, de l’âge du porc et du statut immunologique de l’élevage. La forme aigüe est fréquemment retrouvée chez les jeunes animaux, alors que les formes subaigües et chroniques sont plutôt présentes chez les animaux âgés. Les hôtes de ce virus sont les porcs domestiques et sauvages, qui sont les réservoirs naturels. La transmission se fait principalement par voie oronasale, par contact direct ou indirect entre les animaux. Le virus est retrouvé dans le sang, les sécrétions, les excrétions et les tissus infectés (OIE).  Etude clinique La période d’incubation dure entre 2 et 14 jours. Concernant les signes cliniques, ils dépendent de la forme rencontrée :  Forme aigüe : présence d’une fièvre élevée (41°C), d’une anorexie, d’une léthargie, d’une leucopénie sévère, de lésions hémorragiques multifocales sur la peau, d’une conjonctivite, de nœuds lymphatiques hypertrophiés, d’une cyanose de la peau aux extrémités, d’une dyspnée, d’une ataxie puis paralysie, avec parfois des convulsions. La mort survient en 5 à 25 jours, et le taux de mortalité chez les porcs domestiques atteint 100%.  Forme chronique : elle est caractérisée par une dysorexie, une fièvre intermittente et modérée, de la diarrhée, un retard de croissance. La mort survient généralement au bout de trois mois.  Forme congénitale : elle présente une mort fœtale, ou une résorption, une momification, des avortements, des faiblesses ou des malformations congénitales.  Diagnostic Le diagnostic repose sur l’étude épidémiologique de la zone touchée, le statut immunologique du troupeau, le nombre d’animaux atteints, les signes cliniques retrouvés. Les lésions sont également évocatrices de la maladie : pour la forme aigüe, on retrouve une leucopénie et une thrombocytopénie marquée, des lésions hémorragiques. Pour la forme chronique, on constate une déplétion généralisée du tissu lymphoïde, des ulcères dans le tube digestif, mais les lésions inflammatoires et hémorragiques sont souvent absentes. Pour la forme congénitale, on constate de nombreuses malformations, comme une hypoplasie cérébrale, une microencéphalie, une hypoplasie pulmonaire par exemple. Le diagnostic différentiel comprend la peste porcine africaine, les septicémies (salmonelloses, pasteurelloses, …), les maladies causant des avortements (maladie d’Aujeszky, syndrome respiratoire et reproductif du porc…), les maladies liées à des troubles 29

nerveux (encéphalomyélite virale, intoxication), les infections congénitales liées à des Pestivirus de ruminants. Le diagnostic de laboratoire passe par une méthode directe par isolement et identification du virus à partir de prélèvements spécifiques (nœuds lymphatiques, foie, rate par exemple), ou par méthode indirecte avec des tests sérologiques (ELISA, neutralisation du virus par anticorps fluorescent).  Traitement Il n’existe pas de traitement pour la peste porcine classique. Les animaux touchés doivent être euthanasiés puis incinérés.  Prophylaxie La prophylaxie sanitaire repose sur un système de surveillance accrue de la maladie, incluant les éleveurs, les vétérinaires praticiens et les autorités vétérinaires avec des mesures spécifiques de sécurité (mise en quarantaine, politique d’importation réglementée). Des mesures d’hygiène dans les élevages sont également nécessaires pour limiter la propagation de la maladie. La prophylaxie médicale passe par l’utilisation d’un vaccin vivant inactivé dans les pays touchés par la maladie, malheureusement cela ne suffit pas pour l’éradication de la maladie. Dans les pays où la peste porcine classique est absente, la vaccination des animaux est interdite. 1.1.6.2.4 La grippe porcine  Etiologie La grippe porcine est une maladie infectieuse, virale, très contagieuse, affectant les porcs de tout âge. Elle est due à des virus grippaux de type A. Ce sont des virus enveloppés à ARN appartenant à la sous-famille des Orthomyximiviridae, au genre Influenza virus. Il existe deux sous-types retrouvés fréquemment, le H1N1 et le H3N1 (OIE).  Epidémiologie C’est une maladie présente partout dans le monde. Elle est très contagieuse, et se propage très rapidement. Elle est directement liée à la grippe humaine, et des transmissions entre les deux espèces sont possibles. Elle affecte les porcs domestiques et sauvages. Le virus est transmis de façon directe ou indirecte. Il est excrété par les animaux porteurs (symptomatiques ou asymptomatiques) sous forme d’aérosols, et retrouvés également dans les sécrétions nasales et trachéobronchiques.  Etude clinique La période d’incubation est de 24 à 48h. Les signes cliniques majeurs sont une hyperthermie marquée (41°C), une anorexie et une prostration, des signes respiratoires (toux, dyspnée et jetage). Les taux de morbidité peuvent atteindre 100%, cependant le taux de mortalité reste en général faible. La guérison est spontanée en 7 jours environ.  Diagnostic

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Le diagnostic repose sur l’étude épidémiologique de la zone touchée, et le contexte de l’élevage. Les signes cliniques sont évocateurs de la maladie. Concernant le diagnostic de laboratoire, on peut mettre en évidence l’agent pathogène par une réaction d’hémagglutination ou par immunofluorescence. Pour les tests indirects, on peut utiliser l’inhibition de l’hémagglutination ou l’hémolyse radiale.  Traitement Il n’existe pas de traitement médical pour la grippe porcine. La mise à disposition d’eau à volonté est recommandée pour maintenir une bonne hydratation chez les animaux malades et des anti-pyrétiques peuvent être utilisés afin de réduire l’hyperthermie.  Prophylaxie La prophylaxie sanitaire consiste à isoler les animaux malades, et appliquer des bonnes conditions d’hygiène au sein de l’élevage. Concernant la prophylaxie médicale, il existe un vaccin vivant inactivé. 1.1.6.3 Origine parasitaire 1.1.6.3.1 La cysticercose  Etiologie La cysticercose porcine est causée par des métacestodes (larves de cestodes) de différentes espèces de Taenia spp. Le Taenia solium provoque la cysticercose chez le porc et la neurocysticercose chez l’homme. Le Taenia est un parasite prenant la forme d’un ver plat à l’âge adulte. Il appartient à l’embranchement des Plathelminthes, à l’ordre des Cyclophyllidés, à la famille des Taeniidae et du genre Taenia (OIE). Le Taenia est une menace à la fois pour l’homme et l’animal, il existe différentes formes infestantes conduisant à différentes maladies (Peniche-Cardena A. et Dominguez-Alpizar J.L. 2002).  Epidémiologie La cysticercose est fortement liée à la promiscuité existant entre l’homme et le porc, particulièrement présente dans les pays en développement, notamment à Madagascar. Le cycle épidémiologique (fig 12) comprend deux stades : le stade larvaire et le stade adulte. L’homme est l’hôte définitif du parasite alors que le porc constitue un hôte intermédiaire (Pondja A. et al. 2012). Le porc se contamine en ingérant des œufs de Taenia solium, émis dans l’environnement avec les fèces d’homme. Il développe alors une cysticercose, les sites privilégiés des kystes sont les muscles, le foie, sous la langue. La cysticercose humaine due à Taenia solium est un problème majeur en santé publique dans les pays développés et dans les pays en développement (Gonzalez A.E. et al. 1997). L’homme peut se contaminer de deux façons :  En ingérant des métacestodes, c'est-à-dire des larves, en mangeant de la viande de porc ladre mal cuite : il développe dans ce cas un Taeniasis, le parasite se développe donc dans le tube digestif et peut atteindre jusqu’à plusieurs mètres de long. 31

 En ingérant des œufs soit par auto-infestation s’il porte un Taenia adulte, soit en mangeant des aliments souillés par contact avec des féces humain : il développe alors une cysticercose, les œufs passent dans la circulation sanguine, se transforment en larves qui s’enkystent dans différents tissus en créant une réaction inflammatoire. Cela peut avoir des conséquences dramatiques en fonction de la localisation des kystes, et notamment lors de localisations nerveuses quand on est dans le cas d’une neurocysticercose.

Figure 12 : Cycle épidémiologique de Taenia Solium (Rasamoelina-Andriamanivo, Porphyre et al, 2013)

 Etude clinique Bien souvent, la cysticercose porcine est asymptomatique. Une diarrhée peut être notée lors de l’infestation, et des signes nerveux peuvent apparaître lors d’une localisation nerveuse. Lorsque les cysticerques sont installés, on peut parfois noter des myosites, et rarement des morts subites lors d’une infestation massive du cœur. 32

Chez l’homme, les localisations principales des cysticerques sont le système nerveux central, les muscles striés, les yeux mais elles peuvent cependant être présentes partout dans l’organisme.  Diagnostic Chez l’animal vivant fortement infesté, les kystes peuvent être vus ou palpés dans différents tissus, notamment sous la langue dès la deuxième semaine d’infestation (fig 13). Chez le porc, cela à une valeur diagnostique. Concernant le diagnostic post mortem, il se fait généralement à l’abattoir lors de l’inspection des viandes.

Figure 13 : Détection des larves sous la langue avant abattage

 Traitement  Chez le porc Plusieurs molécules sont efficaces dans le traitement de la cysticercose chez le porc. La molécule de choix semble être l’oxfendazole, très pratique car en une seule prise à 30mg/Kg, sans effet secondaire et en garantissant une viande consommable (Sikasunge C.S. et al. 2008). Cette molécule présente une excellente efficacité sur les kystes musculaires et cérébraux (100%) car on observe une mortalité des larves de 100% après 4 semaines. D’autres molécules sont utilisées, en particulier l’albendazole, cependant cette dernière présente plusieurs inconvénients : plusieurs prises sont requises car son efficacité a été prouvée à 100% pour un traitement journalier pendant 30 jours, débutant 0 ou 15 jours après l’infection à une dose de 15mg/Kg (Kaur M. et al, 1995) ; des effets secondaires marqués sont constatés (anorexie et léthargie); et les kystes ne sont pas complètement réabsorbés.  Chez l’homme Lors du développement d’une cysticercose chez l’homme, tous les organes sont susceptibles d’êtres touchés. Les organes le plus fréquemment concernés sont les tissus sous cutanés, les muscles, les yeux et le cerveau. L’albendazole et le praziquantel sont efficaces pour le traitement de la cysticercose chez l’homme (Cruz M. et al. 1991). Le niclosamide est également satisfaisant pour le traitement de cette maladie mais les effets secondaires éventuels ne sont pas connus (Soto H 1997).  Prophylaxie 33

La cysticercose reste un problème très présent partout dans le monde même si le contrôle de cette maladie à évolué ces dernières années grâce à de nouveaux outils diagnostiques et la réalisation d’un vaccin (Moreno L. et al. 2012). La prophylaxie passe tout d’abord par des mesures hygiéniques. En effet la transmission du parasite entre l’homme et l’animal est facilitée à Madagascar par la proximité entre les élevages de porcs et les latrines. Une séparation géographique de ces deux éléments serait une première étape pour limiter les transmissions d’homme à animal. De plus, la divagation des animaux est également à bannir. En effet, les animaux se nourrissant seuls autour des élevages peuvent consommer des fèces humaines et ainsi se contaminer. L’interruption de la transmission homme-animal de cette maladie est indispensable pour l’éradication de la cysticercose. Concernant la prophylaxie médicale, le traitement des porcs avec l’oxfendazole en une seule prise à 30mg/Kg trois mois avant l’abattage des animaux est une mesure de lutte contre la cysticercose. 1.1.6.4 Bilan

Les maladies détaillées ci-dessus sont celles le plus fréquemment rencontrées dans les élevages porcins à Madagascar ou celles qui ont des conséquences importantes sur la santé publique. Ce sont les maladies sur lesquelles il existe aussi le plus de données. Cependant, il ne faut pas négliger la présence d’autres problèmes, moins étudiés : la salmonellose (maladie bactérienne) qui présente des risques pour la santé humaine, les maladies d’élevage de types digestifs (diarrhées) ou respiratoires (syndrome dysgénésique et respiratoire du porc), les parasites internes (ascaris retrouvés très souvent), et externes (poux, gales, ect.). Il existe très peu d’informations sur la contamination des porcs par des échinocoques et les conséquences possibles sur l’homme.

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Les résidus d’antibiotiques dans la viande de porc à Madagascar

1.2.1 Définition D’après la réglementation de l’Union Européenne, les résidus d’antibiotiques sont des substances antibiotiques actives (les principes actifs, les excipients et les produits de dégradation) et leurs métabolites, qui restent dans les denrées alimentaires obtenues à partir d’animaux qui ont été traités avec ces substances (Passantino A. et Russo C. 2008). Il existe différents cas de figures, les traitements peuvent être intégrés à l’alimentation ou la boisson, ou faits par injection par exemple (Gustafson R.H. et Bowen R.E., 1997). Les résidus peuvent être retrouvés dans la viande de façon homogène si le traitement est systémique, ou plus particulièrement concentrés au point d’injection s’il s’agit d’un traitement local. Il est difficile de prévoir en quelle quantité certains résidus peuvent être retrouvés dans les viandes car cela dépend de leur pharmacocinétique (Buur et al. 2006). Les viandes ne sont pas les seuls produits contaminés, car les résidus d’antibiotiques peuvent également se retrouver dans le lait (Vragovic N. et al. 2011), dans les œufs et dans les poissons. 34

Des réglementations internationales existent, déterminant la quantité maximale de résidus d’antibiotiques tolérable dans la viande afin de limiter les risques pour la santé des consommateurs. 1.2.2 Risques liés aux résidus d’antibiotiques dans les viandes 1.2.2.1 Risques individuels Les résidus de médicaments vétérinaires contenus dans les aliments d’origine animale peuvent représenter un véritable danger pour la santé humaine. En effet, les résidus d’antibiotiques particulièrement, ou de substances métabolisées, peuvent engendrer des phénomènes d’allergie chez les consommateurs, pouvant être plus ou moins grave (Kantiani L et Farre M. 2010). Les allergies sont le plus souvent rencontrées lors d’ingestion de βlactamines, qui sont très allergènes. De plus, des perturbations de flore digestive sont parfois constatées. Ces résidus peuvent être retrouvés dans les viandes, mais également dans d’autres produits comme le lait par exemple (Kang E.K. et al. 2004). 1.2.2.2 Augmentation de l’antibiorésistance L’utilisation des antibiotiques, toujours en expansion ces dernières années, aussi bien en santé humaine qu’en santé animale est un facteur favorisant le développement de bactéries antibiorésistantes. Les antibiotiques sont consommés en grande quantité dans les élevages intensifs, notamment de porcs et de volailles, et en aquaculture (Holmström K. et al. 2003). Ces bactéries résistantes, sélectionnées après plusieurs mutations, sont capables de survivre à la majorité des traitements antibiotiques, ce qui pose des problèmes pour la santé animale et humaine. En effet, cela nécessite le développement de nouveaux traitements antibiotiques pour contourner les résistances. Les bactéries antibiorésistantes peuvent également être transmises de l’animal à l’homme, soit par le biais de la chaine alimentaire ou par contact direct (Barton, 2000). L’épandage d’effluents contaminés par des résidus d’antibiotiques dans l’environnement pourrait également entraîner le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques et la contamination des humains (Klopfenstein C., 2004). De plus, lorsque les hommes ingèrent de la viande contenant des résidus d’antibiotiques, on peut parfois observer une perturbation de la flore bactérienne commensale présente dans le tube digestif, et par conséquent des troubles digestifs associés. Ces perturbations ont déjà été rencontrées chez le porc, avec une étude sur les multiples résistances des entérocoques commensaux du tube digestif (Mazaheri R. et al. 2011). Des bactéries non pathogènes de la flore commensale peuvent devenir antibiorésistantes suite à de trop fortes consommations de résidus. Une étude a montré, par exemple, que la consommation orale d’antibiotiques entrainait une augmentation du risque d’antibiorésistance chez la bactérie Eschérichia coli chez le porc, bactérie commensale de la flore digestive (Burow E. et al. 2014). L’augmentation continuelle de l’utilisation des antibiotiques en santé animale et humaine conduit donc à l’émergence de nouvelles bactéries mutantes résistantes aux antibiotiques, 35

qui sont extrêmement difficile à traiter et qui représentent un danger majeur pour la santé publique (Campagnolo et al. 2002). Des études précédentes effectuées sur des animaux ont révélé de nombreuses bactéries résistantes aux antibiotiques : notamment les Escherichia Coli, les salmonelles, les campylobacter et les entérocoques (Chowdhury et al. 2009). 1.2.2.3 Pollution de l’environnement L’utilisation non raisonnée des antibiotiques pose également des problèmes au niveau environnemental. En fonction de leur pharmacocinétique, les antibiotiques sont plus ou moins dégradés dans l’organisme puis éliminés par différentes voies (fèces, urine, sécrétions, lait…). Ces déchets d’élevage sont ensuite traités et utilisés à diverses fins : le lisier peut servir de fertilisant pour les terres cultivables et donc être épandu dans les champs, ou rejeté dans l’environnement. Si les traitements subis n’ont pas dégradé les résidus d’antibiotiques, ceux-ci se retrouvent donc dans l’environnement, et peuvent notamment contaminer les eaux de surface, les nappes phréatiques, et les eaux potables consommées. Les rejets de médicaments vétérinaires dans l’environnement peuvent avoir des impacts négatifs sur de nombreuses espèces végétales et animales (dérèglement hormonaux, sélection de bactéries antibiorésistantes, perturbation des écosystèmes par exemple) et pour la santé humaine lors de contaminations d’eau potable (Combalbert S et al. 2010). 1.2.3 Réglementation concernant les résidus d’antibiotiques dans la viande 1.2.3.1 Limites Maximales de Résidus (LMR) et normes relatives aux résidus d’antibiotiques dans la viande de porc 1.2.3.1.1 Méthodes de fixation des LMR L’élimination totale du risque lié à la présence de résidus d’antibiotiques présents dans les denrées alimentaires d’origine animale n’est pas réalisable en réalité (Wilson J.S et al. 2003). C’est pourquoi il existe des limites maximales de résidus (LMR), qui réduisent ce risque en dessous d’un seuil acceptable. D’après la réglementation de l’Union Européenne (règlement CE 470/2009), les LMR prennent en compte deux facteurs :  La DJA, la dose journalière admissible, qui est définie comme la dose maximale de résidus ou de contaminants qu’un consommateur peut ingérer sans danger sur le long terme. Cette DJA est déterminée en fonction du potentiel toxique du résidu en cas d’ingestion par l’homme ou l’animal. Le potentiel toxique comprend à la fois la nature des effets et les relations dose-effets. La DJA est calculée à partir de la DSE, dose sans effet pour l’animal. En pratique, des tests en laboratoire sont effectués sur différentes espèces d’animaux afin de déterminer la dose la plus élevée d’une substance, administrée par voie orale, sans effet chez l’espèce étant la plus sensible testée. La DJA est fixée à partir de la DSE, en fonction d’un facteur de sécurité (Fs). Généralement, ce facteur est égal à 100, il comprend un premier facteur 10 qui considère que l’homme à une sensibilité 10 fois supérieure à celle de l’espèce la plus sensible, et un second facteur 36

10 qui considère que parmi l’espèce humaine, des individus peuvent avoir une sensibilité 10 fois plus élevée que la moyenne.  Le niveau d’exposition des consommateurs dépend de l’ingestion des différents aliments (viandes, abats, produits dérivés…). Les niveaux d’exposition sont déterminés par des quantités journalières consommées, qui sont très largement supérieures aux moyennes réelles, afin de ne pas sous-estimer le risque potentiel. Pour la viande de porc, la quantité ingérée par jour prise en compte pour le calcul des LMR est de : 300g de muscles, 100g de foie, 50g de rein, 50g de graisse et/ou peau. Les LMR (en ug/kg) sont ensuite fixées par l’équation suivante : Fraction de la DJA (ug)/ ingéré alimentaire (kg). Les LMR pour les antibiotiques prennent en compte un autre aspect, le développement de l’antibiorésistance. En effet un des risques liés aux résidus d’antibiotiques retrouvés dans les denrées alimentaires et la sélection de bactéries résistantes à ces antibiotiques dans la flore digestive des consommateurs. Pour limiter au maximum ce risque, des enquêtes microbiologiques sont réalisées en plus des enquêtes toxicologiques pour évaluer l’activité des résidus d’antibiotiques sur la flore digestive humaine. Il existe de ce fait pour les antibiotiques une DJA toxicologique et une DJA microbiologique. La DJA la plus faible est ensuite utilisée pour le calcul des LMR. 1.2.3.1.2 Fixation des temps d’attente pour les médicaments vétérinaires Pour garantir des teneurs en résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées alimentaires d’origine animale inférieures aux LMR, il a été fixé des temps d’attente, qui correspondent aux délais minimaux à respecter entre la dernière administration d’un médicament et l’abattage de l’animal. Les temps d’attente sont calculés en fonction de la pharmacocinétique du médicament (absorption, diffusion, dégradation, élimination) et peuvent être variables en fonction de la posologie, de l’espèce concernée et de la voie d’administration. 1.2.3.1.3 Les normes internationales : le Codex Alimentarius Le Codex Alimentarius est une commission créée en 1963 par l’OMS et la FAO avec pour objectif de protéger la santé des consommateurs et privilégier les pratiques loyales pour le commerce des aliments. Il édite des normes alimentaires, des lignes directrices et des codes d’usages internationaux. La rédaction de normes concernant les LMR des médicaments vétérinaires dans les aliments est effectuée par le CCRVDF (Comité du Codex sur les Résidus des médicaments Vétérinaires dans les aliments) (Companyo et al. 2009). Les fonctions de ce comité sont : - Déterminer les médicaments vétérinaires prioritaires pour l’examen de leurs résidus dans les aliments ; - Recommander des limites maximales pour les résidus de ces substances ; 37

- Elaborer au besoin des codes d’usage ; et examiner des méthodes d’échantillonnage et d’analyse pour la détermination des résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments. Le Codex Alimentarius a publié des normes concernant les LMR des résidus de médicaments vétérinaires contenus dans la viande de porc, qui sont présentées en annexe 1. Madagascar est membre du Codex Alimentarius depuis 1966. 1.2.3.1.4 Les normes nationales : législation en vigueur à Madagascar Il n’existe pas de normes nationales concernant les LMR à Madagascar, donc il n’y a pas de valeurs seuil réglementaires pour la quantité autorisée de résidus d’antibiotiques dans les viandes. On se réfère donc aux normes internationales éditées par le Codex Alimentarius. 1.2.4 Plans de surveillance sanitaire à Madagascar 1.2.4.1 Inspection des viandes L’inspection des viandes est réalisée dans les abattoirs et les tueries de Madagascar par des agents inspecteurs titulaires d’une autorisation administrative et vétérinaire délivrée par le Chef de Service Régional chargé de l’hygiène alimentaire et de la santé publique. L’inspection sanitaire des viandes est définie comme « l’examen méthodique pratiqué sur les viandes afin de déterminer les points de non-conformité aux normes de salubrité et d’évaluer les risques qui en découlent » par l’article 2, chapitre premier de l’arrêté interministériel n° 274/2005 relatif à la visite et au poinçonnage des viandes de boucherie. La conformité aux normes sanitaires des viandes de boucherie est attestée par l’apposition d’une estampille sur chaque demi-carcasse. En complément, l’agent inspecteur sanitaire peut contrôler les documents relatifs aux animaux abattus (document d’accompagnement et carnet d’abattage) et il doit tenir un registre des réglementations relatives à la structure inspectée, ainsi qu’un registre répertoriant les opérations d’abattage et de contrôles effectués. 1.2.4.1.1 Méthodes d’inspection et prélèvements réalisés L’inspection des viandes se fait par examen visuel des carcasses, et coupes au couteau de zones définies pour la détection de certains pathogènes (Cysticercus cellulosae par exemple) (fig 14). Lors d’une suspicion de non-conformité, ou pour des examens de routine, des prélèvements peuvent être réalisés sur les carcasses. Tout prélèvement doit comporter quatre échantillons, un destiné au laboratoire et trois prévus pour des experts. Les échantillons doivent être identiques, scellés et accompagnés d’un feuillet explicatif comportant la nature et l’état du prélèvement, la dénomination sous laquelle il est mis en vente, la date du prélèvement et le numéro sous lequel les échantillons sont enregistrés au moment de leur réception par le chef de service hiérarchique dont relève l’agent verbalisateur.

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Figure 14 : Inspection des carcasses à la tuerie par un agent de l'Etat

1.2.4.1.2 Lieux d’abattages concernés Tous les abattoirs et toutes les tueries du pays sont soumis à ce plan de surveillance, des inspecteurs sont donc présents pour l’inspection dans tous les établissements de façon permanente ou ponctuelle. Cependant, il existe des lieux d’abattages illégaux, non homologués par l’Etat, dans lesquels il n’y a pas d’inspection réalisée ; les viandes issues de ces lieux d’abattage sont vendues de façon illégale sur les étals sans estampillage, sans aucune garantie de sécurité sanitaire. Les étals sont donc également soumis à des contrôles effectués par les agents inspecteurs afin de vérifier l’origine des viandes vendues. 1.2.5 Plans nationaux de surveillance des résidus d’antibiotiques dans les viandes de porc 1.2.5.1 Présentation Depuis 2010, le réseau Qualireg (réseau scientifique et technique des acteurs agroalimentaires de l’Océan Indien), en partenariat avec la Direction des Services Vétérinaires de Madagascar a organisé la mise en place d’un plan de surveillance national des résidus d’antibiotiques dans la viande de porc à Madagascar. Pour ce faire, des prélèvements de diaphragme ont été réalisés dans 6 abattoirs du pays (4 situés à Antananarivo, 2 dans d’autres régions) sur des carcasses provenant de différentes régions. Ces prélèvements ont été effectués annuellement depuis 2010 jusqu’en 2013. En 2012, les prélèvements de 2010 et 2011 ont été analysés au Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire (LNDV) de Madagascar à Antananarivo grâce au test Premi© Test. Les résultats obtenus ont fait l’objet d’un article scientifique (Rakotoharinome et al. 2013). Le Premi© Test une technique qualitative qui permet de détecter la présence d’antibiotiques ou de sulfamides dans les échantillons à un taux supérieur aux LMR définies par le Codex Alimentarius. Cette méthode permet seulement de déterminer la présence ou 39

non d’antibiotiques ou de sulfamides, mais ne permet ni de quantifier ni d’identifier la molécule présente. Les prélèvements 2012 et 2013 ont été analysés au cours du stage pour avoir une prévalence par région étudiée et une prévalence nationale pour les deux années. 1.2.5.2 Méthodes d’analyses disponibles 1.2.5.2.1 LC-MS-MS La méthode LC-MS-MS est une technique de chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse. C’est une méthode quantitative et qualitative, qui permet d’analyser un grand nombre d’échantillon dans un temps cours. La chromatographie liquide est une technique de séparation des molécules au travers d’un support solide et grâce à un fluide liquide appelé phase mobile. Les molécules sont individualisées grâce à leur temps de rétention différent pour chaque molécule, dépendant des interactions physiques et chimiques avec la phase mobile et la phase stationnaire. Le MS-MS est un spectromètre de Masse à triple quadrupoles en tandem. C’est un instrument produisant des ions et pouvant les séparer dans une phase gazeuse selon le rapport de la masse sur la charge (m/e). Cette technique est la plus spécifique et la plus sensible pour le dosage des résidus. Dans l’agroalimentaire, cette technique permet de détecter les contaminants présents dans les denrées alimentaires, notamment les médicaments vétérinaires dans les produits d’origine animale (hormones de croissance, antibiotiques, antiparasitaires, tranquillisants,…) (Stolker A. et al. 2007). Pour l’analyse de résidus dans les carcasses, les prélèvements à l’abattoir nécessaires à la réalisation de ce test sont du sérum ou un extrait de muscle (diaphragme par exemple). Cette méthode est la méthode de choix actuellement pour la détection de résidus d’antibiotiques dans la nourriture (Bogialli, Di Corcia, 2009) et dans l’alimentation animale (Stolker A., Brinkman U., 2005). Elle permet d’analyser des échantillons d’espèces différentes, et des résidus provenant de nombreuses familles d’antibiotiques (Juan-Garcia A. et al, 2006). On peut également l’utiliser pour identifier des résidus d’antibiotiques dans l’environnement, à partir d’échantillons d’eau, de boue ou de terre (Moreno-Bondi M. et al. 2009). Elle permet à la fois de séparer les molécules, de quantifier chaque molécule et de les identifier par la spectrométrie de masse. 1.2.5.2.2 Premi© Test Premi©Test est une technique de détection des résidus d’antibiotiques et de sulfamides dans la viande développée par la société DSM aux Pays-Bas. C’est un test standardisé prévu pour détecter la présence de substances antimicrobiennes à des concentrations supérieures aux limites maximales de résidus (LMR) éditées par le Codex Alimentarius. Il est certifié AFNOR VALIDATION pour les viandes de porc, bovin et volaille (hors viande hachée) (Oucher S. et al. 2009). 40

Le principe est basé sur l’inhibition de la croissance d’une ou plusieurs bactéries sensibles aux antibiotiques contenus dans le muscle, ou le jus de viande extrait du prélèvement. L’analyse dure environ 4h.  Principe : Le principe du test est basé sur l’inhibition du développement de Bacillus stearothermophilus var. calidolactis. c’est un micro-organisme très sensible à de nombreux résidus d’antibiotiques et de sulfamides (Kilinc B. et al. 2007), initialement utilisé pour une détection dans le lait mais qui a montré son efficacité pour d’autres prélèvements (Aila et al. 1998). Pour cette réalisation, un nombre standardisé de spores est enrobé dans un excipient de gélose contenant des nutriments spécifiques. Le jus de viande est ensuite ajouté (extrait de viande fraîche) dans l’ampoule Premi©Test qui est mis en incubation à 64°C. Cela va permettre aux spores de germer s’il n’y a pas de substances inhibitrices, c'est-à-dire des antibiotiques. En se multipliant, les spores vont acidifier le milieu, cette acidification se traduira par un changement de couleur de l’indicateur, qui passera du violet au jaune. 1.2.5.2.3 Agar inhibition Test Le test d’agar inhibition permet de détecter la présence de résidus d’antibiotiques dans différents tissus pour plusieurs espèces animales.  Principe : Ce test repose sur l’inhibition de bactéries sensibles aux antibiotiques lors de la présence de résidus d’antibiotiques dans les tissus examinés. Différents milieux sont préparés à base d’agar et à différents pH (en général : pH 6,0 ; pH 7,2 ; et pH 8,0). Il est important d’utiliser des milieux avec différents pH car certaines molécules présentes dans les tissus (en particulier les protéines) peuvent avoir des actions variables en fonction du pH et cela peut avoir des répercussions sur la mise en évidence de résidus d’antibiotiques. A ces milieux sont ajoutés des spores de bactéries sensibles aux antibiotiques : pour les milieux aux pH 6,0 ; 7,2 ; 8,0, Bacillus subtilis est ajoutée. Un quatrième milieu est complété avec Micrococcus luteus. Ces préparations sont ensuite étalées sur des boîtes de Pétri. Les prélèvements à analyser sont ensuite utilisés pour récupérer un jus. Ce jus sera ajouté aux préparations précédentes à raison de 10µL par milieu. Les milieux avec Bacillus subtilis seront mis à incuber une nuit entière à 30°C ; ceux avec Micrococcus luteus seront mis à incuber pendant 24h à 37°C. Lorsque les prélèvements analysés contiennent des résidus d’antibiotiques, on voit apparaître des zones d’inhibition, qui sont mesurées et mises en corrélation avec la quantité de résidus d’antibiotiques présents dans les tissus. Ce test présente une bonne sensibilité à la grande majorité des antibiotiques, cependant il n’est pas très rapide. 1.2.5.2.4 HPLC (High-performance liquid chromatography) La chromatographie en phase liquide permet la séparation ou la purification d’un ou de plusieurs composés constituant d’un mélange afin de pouvoir les identifier et les quantifier. 41

Plusieurs types de tissus peuvent être prélevés pour cette analyse, comme du lait par exemple (Cinquina A. et al. 2003).  Principe : Les composés à séparer sont mis en solution dans un solvant. Ce mélange est ensuite introduit dans la phase liquide (éluant). Les molécules interagissent alors plus ou moins avec la phase stationnaire placée dans une colonne chromatographique. La phase mobile poussée par une pompe parcourt la colonne chromatographique. Les composés se répartissent donc selon leurs affinités avec la phase mobile et la phase stationnaire du dispositif (Cooper K.M et al. 2005). En sortie de colonne, les différents composés sont détectés et caractérisés par l’émission d’un pic. Le chromatogramme (succession de pics) est ensuite analysé. 1.2.5.3 Méthode choisie La méthode choisie pour cette étude est le Premi©Test pour sa rapidité, sa facilité d’utilisation, sa fiabilité et son faible coût. 1.2.5.4 Résultats d’analyses 1.2.5.4.1 Analyses 2010 et 2011 En 2012, les prélèvements de 2010 et 2011 ont été analysés au Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire de Madagascar (LNDV) à Antananarivo grâce au test Premi© Test fourni par le réseau Qualireg, afin de déterminer la prévalence de prélèvements positifs à la présence d’antibiotiques. Les résultats obtenus lors de ces analyses sont présentés dans la figure 15 ci-dessous:

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Figure 15 : Carte de répartition des échantillons positifs aux résidus d'antibiotiques par région à Madagascar, pour 2010 (a), et 2011 (b). La coloration bleue en fonction du nombre d'échantillons analysés, le cercle rouge en fonction de la prévalence de positifs (Rakotoharinome et al, 2013)

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L’utilisation des médicaments vétérinaires : étude préalable

1.3.1 Les acteurs de la santé animale 1.3.1.1 Les vétérinaires 1.3.1.1.1 Description de la structuration des vétérinaires à Madagascar Initialement, les services vétérinaires malgaches étaient entièrement dirigés par l’Etat, jusqu’en 1994 où la libéralisation des services vétérinaires (liée au désengagement de l’Etat) a entrainé la restructuration en deux organismes distincts :

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1.3.1.1.1.1 La direction des services vétérinaires (DSV) : secteur public Rattachée au Ministère de l’élevage, la Direction des Services Vétérinaires a en charge la santé animale et la protection des consommateurs. Les agents de la DSV sont des vétérinaires de l’Etat et des vétérinaires sanitaires (vétérinaires privés mandatés par l’Etat) travaillant principalement au niveau des districts. Ils réalisent des plans de vaccination, des soins et participent à la surveillance épidémiologique des maladies. 1.3.1.1.1.2 L’Ordre National des Docteurs Vétérinaires Malgaches (ONDVM) : secteur privé Il regroupe tous les vétérinaires du secteur privé, son rôle est de superviser les activités des vétérinaires et auxiliaires de santé, résoudre les litiges et aider les nouveaux vétérinaires lors de leur installation. En 2012, Madagascar compte environ 200 vétérinaires en activité, soit en moyenne un vétérinaire pour 10 000 exploitations. De plus, la répartition des vétérinaires sur le territoire n’est pas homogène, les localisations privilégiées étant les chefs lieux des districts, où les vétérinaires ouvrent généralement leurs cabinets (fig 16). De ce fait, les élevages les plus reculés ne bénéficient pas de suivi vétérinaire. Pour pallier à cette difficulté, des professions para-vétérinaires sont apparues afin d’améliorer les services de santé dans les zones les plus enclavées.

Figure 16 : Clinique vétérinaire de Tsiroanomandidy

1.3.1.1.2 Rôles des services vétérinaires A l’origine, les services vétérinaires ont été crées afin de lutter contre les maladies animales des animaux de rente, et de réduire l’impact des épizooties rencontrées dans les cheptels. Grâce à la maîtrise croissante de certaines épizooties majeures, les services vétérinaires ont diversifié leurs activités et ont travaillé sur les maladies affectant la productivité des animaux, afin d’améliorer la production. Initialement présents uniquement dans les exploitations, les services vétérinaires ont ensuite élargi leur champ d’action aux abattoirs 44

où ils exercent à la fois une surveillance épidémiologique des maladies animales et un contrôle de la qualité sanitaire des aliments. Chaque pays doit constituer ses objectifs en termes de protection de la santé animale et de la santé publique, mettre en place une législation visant à atteindre ces objectifs, et les services vétérinaires auront alors pour fonction de contrôler les productions afin de vérifier qu’elles respectent les normes requises. Parallèlement à ces contrôles, les services vétérinaires ont un rôle de formation, sensibilisation et conseil auprès des acteurs des différentes filières de production (éleveurs, industriels agroalimentaires) afin de diminuer les risques portant atteinte à la qualité sanitaires des aliments. Ils sont présents à de nombreux niveaux de la chaîne de production afin de protéger la santé animale et la santé publique. 1.3.1.2 Les professionnels para-vétérinaires Les agents para-vétérinaires ont pour rôle de faire le relais avec les vétérinaires au niveau des communes. Ce sont des techniciens, nommés para-professionnels vétérinaires et sont habilités à réaliser plusieurs missions qui leurs sont confiées sous la responsabilité et la supervision d’un vétérinaire. Ils sont organisés en Groupement des Para-Professionnels Vétérinaires Malgaches (GPPVM). En pratique, il n’existe que très peu de para-vétérinaires en activité pour le moment. 1.3.1.3 Les techniciens d’élevage et vaccinateurs Le plus fréquemment, on rencontre sur le terrain des techniciens qui proviennent de formations variées (formés par l’Etat, par des vétérinaires, ou autoproclamés). Ils sont capables de réaliser différents actes techniques comme la vaccination, la vermifugation, les actes courants de médecine et chirurgie (injections, castrations…) et s’occupent également de la vente de médicaments vétérinaires dans les communes, normalement sous l’autorité d’un vétérinaire mais, parfois de façon indépendante. Les vaccinateurs sont entièrement dédiés à la vaccination des cheptels, et notamment lors des campagnes de vaccinations obligatoires imposées par l’Etat, qui concernent les bovins mais qui n’ont pas été mises en place à ce jour pour les porcins. 1.3.1.4 Les organisations paysannes Les organisations paysannes à Madagascar sont des associations de paysans ayant pour but d’améliorer les conditions d’agriculture et d’élevage pour leurs membres. De nombreuses organisations paysannes existent dans différentes régions de Madagascar, et sont regroupées généralement en fédérations. Depuis plusieurs années, ces fédérations ont décidé d’agir dans le domaine de la santé animale pour pallier au manque d’intervenants (vétérinaires et professionnels para-vétérinaires) dans les zones reculées. En effet, le dispositif de santé animale mis en place à Madagascar est encore complexe et ne satisfait pas pleinement les éleveurs. C’est pourquoi les organisations paysannes ont pris l’initiative de développer leurs propres systèmes de santé animale, comme c’est le cas par exemple de 45

la fédération FFTS dans la région de Sofia, et de la fédération Fifatam dans la région Amoron’i Mania, toutes deux membres de la fédération Fifata, qui regroupe huit fédérations régionales d’organisations paysannes. Après des enquêtes auprès des éleveurs, deux niveaux de besoin ont été déterminés : garder les animaux en vie et améliorer leur santé pour améliorer leur production. De ce fait, des actions ciblées ont été choisies pour répondre à ces attentes : une prophylaxie médicale, des soins curatifs et des conseils sur la conduite d’élevage. Ces actions sont réalisées par différents acteurs de la fédération : des techniciens animateurs intervenant dans les plans de vaccinations, les programmes de formations et l’approvisionnement en médicaments ; des vaccinateurs villageois élus pour suivre une formation et pouvoir par la suite effectuer les soins médicaux de base dans les élevages (vaccination, diagnostic des maladies courantes, surveillance épidémiologique…) ; et les paysans, membres ou non de la fédération qui suivent des formations et reçoivent des conseils en termes d’élevage. Ces différentes fédérations pourraient élargir leur zone d’activités à d’autres régions si les résultats des actions entreprises sont satisfaisants. 1.3.2 Les médicaments vétérinaires disponibles sur l’île 1.3.2.1 La délivrance des médicaments vétérinaires 1.3.2.1.1 Réglementation de l’OIE sur la délivrance des médicaments vétérinaires Selon l’OIE, la délivrance des agents antimicrobiens répond à des règles très strictes :  les médicaments vétérinaires doivent êtres prescrits ou délivrés par un vétérinaire ou une autre personne formée et autorisée à réaliser cette prescription ;  Ils doivent être distribués uniquement dans les systèmes agréés ou autorisés par l’Etat et administrer aux animaux par un vétérinaire ou une personne agréée pour pratiquer ces actes.  Chaque Etat doit prévoir un plan de collecte et d’élimination des déchets issus des médicaments vétérinaires (emballages, médicaments non utilisés ou périmés) et les autorités concernées doivent contrôler cette collecte.  Les étiquetages des médicaments vétérinaires doivent contenir des instructions sur l’utilisation et le recyclage des médicaments. 1.3.2.1.2 Réglementation en vigueur à Madagascar L’accès aux médicaments vétérinaires est réglementé à Madagascar, par le Ministère de l’Elevage et des Ressources Halieutiques. En effet, dans le décret n°92-284 réglementant la pharmacie vétérinaire datant de 1992, il est stipulé que seules les personnes ou structures suivantes sont autorisées à délivrer des médicaments vétérinaires au détail :  Les docteurs vétérinaires inscrits au tableau de l’ordre,  Les pharmaciens titulaires d’une officine, 46



Les dépôts de médicaments placés sous la responsabilité de pharmaciens ou de docteurs vétérinaires  Et les groupements d’éleveurs agréés pour les médicaments de catégorie 2 d’usage courant, inscrits sur la liste arrêtée par le ministre chargé de l’élevage. La réglementation régissant le fonctionnement des dépôts de médicaments impose des règles très strictes pour l’ouverture de ces établissements :  Ils doivent se trouver à au moins 10km de la première pharmacie vétérinaire,  Leur approvisionnement doit se faire dans une pharmacie vétérinaire,  L’établissement reste sous la responsabilité d’un docteur vétérinaire  Et ils ne peuvent vendre que certains types de médicaments : les vaccins et autres produits biologiques. Les médicaments de pharmacie humaine, et les hormones sont proscrits. Ces règles sont peu souvent respectées en réalité. Le contrôle de la pharmacie vétérinaire est placé sous l’autorité du Ministre chargé de l’élevage. En pratique, il est réalisé par les Services Vétérinaires Officiels. Pour se faire, les Services Vétérinaires Officiels sont autorisés à inspecter les établissements en relation avec les médicaments vétérinaires et à pénaliser en cas de non-conformité. En réalité, ces contrôles sont très rares. La prescription des médicaments vétérinaires doit être réalisée sous la responsabilité d’un vétérinaire, mais aucune règle n’est imposée sur la délivrance des médicaments, de ce fait les vendeurs opèrent librement, généralement sans ordonnance et sans avoir vu les animaux à traiter. 1.3.2.1.3 Délivrance de l’AMM d’un médicament à Madagascar La vente de médicaments vétérinaires n’est possible que si les médicaments sont conformes à la réglementation. En effet, les médicaments délivrés doivent bénéficier d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). L’AMM permet de garantir la qualité et l’innocuité du médicament. Elle s’obtient en présentant un dossier devant une commission nationale prévue à cet effet. Le dossier est étudié afin de vérifier :  La conformité du dossier,  La conformité analytique,  L’efficacité et l’innocuité du médicament vétérinaire,  L’utilisation et le coût du médicament vétérinaire dans le cadre de la pathologie locale,  Et la conformité avec la législation en vigueur. Si tous ces critères sont satisfaisants, l’AMM est délivrée dans un délai de six mois et est valable pour une durée de 5 ans. Pour les médicaments importés, ils doivent bénéficier d’une AMM dans leur pays d’origine afin de pouvoir être importés et soumis par la suite à la commission malgache afin d’obtenir une AMM pour Madagascar. 47

1.3.2.2 Les antibiotiques 1.3.2.2.1 Importance Les agents antimicrobiens sont des éléments essentiels à la santé humaine et animale. Les antibiotiques sont considérés comme une des solutions pour combattre les maladies d’élevage (Dang Pham K. et al. 2013). Les antibiotiques en élevage sont utilisés pour différentes raisons : pour la prévention d’apparition de maladies (antibioprohylaxie), pour le traitement curatif de maladies, ou pour l’amélioration de la croissance des animaux afin d’augmenter la productivité (Barton, 2000). Cette dernière utilisation est interdite dans certains pays, notamment dans l’Union Européenne et à Madagascar. En France, il existe un guide de bonnes pratiques de l’antibiothérapie vétérinaire à l’usage des vétérinaires afin d’optimiser l’utilisation des antibiotiques en fonction des effets attendus et en limitant au maximum l’antibiorésistance. A Madagascar, il n’existe aucun guide d’utilisation des antibiotiques à l’attention des vétérinaires et des éleveurs ; on constate un manque de sensibilisation des acteurs aux différents risques d’une mauvaise utilisation des antibiotiques. Différents antibiotiques sont utilisés en élevage porcin en prévention et traitements de certaines maladies fréquentes en élevage porcin : le ceftiofur, les tétracyclines, les sulfonamides et le tiamulin sont généralement employés en prévention des maladies respiratoires ; la gentamycine, l’apramycine et la néomycine sont utilisées pour le traitement des diarrhées (McEwen S. et al. 2002). 1.3.2.2.2 Antibiotiques disponibles sur l’île Aucune information n’est donnée concernant l’importation spécifique des médicaments vétérinaires, il est donc difficile de connaître précisément les quantités importées et leur provenance. Cependant, au cours de différents entretiens avec des vétérinaires et des techniciens vétérinaires, il apparait qu’environ deux tiers des médicaments proviennent d’Inde et d’Asie, et un tiers d’Europe (France et Hollande principalement). Les antibiotiques sont distribués par des fournisseurs spécialisés, il en existe une dizaine à Madagascar, tous basés à Antananarivo. Même si on retrouve de nombreux antibiotiques à Madagascar, seulement trois familles sont utilisées en grande majorité : les tétracyclines (tétracycline, oxytétracycline), et les pénicillines, avec ou sans streptomycine. 1.3.2.2.3 Tétracyclines Les tétracyclines sont largement utilisées dans le monde, elles représentent 65% des antibiotiques prescrits en Europe pour les traitements vétérinaires, et sont les antibiotiques les plus utilisées aux Etats Unis (Nhiem et al. 2006). Ce sont des antibiotiques large spectre, actifs sur les bactéries Gram positif et Gram négatif, et sur les bactéries anaérobies. Des LMR ont été identifiées pour ces molécules pour différents types de tissus. L’oxytétracycline est la molécule la plus utilisée à Madagascar. 48

L’oxytétracycline et la chlortétracycline n’ont pas la même pharmacocinétique et donc pas les mêmes effets (Castillo et al. 1998). 1.3.2.2.4 Pénicillines

Les pénicillines sont largement utilisées dans le monde, du fait de leur coût faible et de leur grande disponibilité. A Madagascar, elles sont utilisées le plus souvent en injection intramusculaire, associées ou non à la streptomycine. Elles sont utilisées pour différentes orientations thérapeutiques, comme lors de diarrhées, lors de troubles respiratoires, ou encore lors de chirurgie à titre préventif par exemple.

1.3.2.3 Les antiparasitaires 1.3.2.3.1 Importance Les antiparasitaires sont primordiaux dans la lutte de nombreux parasites internes et externes du bétail. Sur le terrain, on constate que les éleveurs sont coutumiers de l’utilisation de ces médicaments, même si les pratiques divergent (fréquence d’utilisation, animaux ciblés et molécules utilisées). Un des gros fléaux concernant l’élevage de porc reste la cysticercose, transmissible à l’homme. Cette maladie se traite chez le porc grâce à des antiparasitaires internes. L’oxfendazole est la molécule de choix pour le traitement de cette maladie, son efficacité est prouvée et sans effet secondaire (Mkupasi E. et al. 2013). 1.3.2.3.2 Antiparasitaires disponibles sur l’île De nombreux antiparasitaires sont disponibles à Madagascar. Ils se présentent soit sous la forme de bolus soit en injection intramusculaire. Les antiparasitaires utilisés sur les porcs ne sont pas systématiquement prévus pour cette espèce initialement, les vétérinaires adaptent parfois la posologie d’antiparasitaires pour bovins afin de les administrer aux porcs. La molécule de choix utilisée comme antiparasitaire externe est l’ivermectine, déclinée dans différents produits, parfois associée à d’autres éléments, comme des vitamines par exemple. Concernant les vermifuges, plusieurs sont disponibles : les molécules retrouvées le plus fréquemment sont le lévamisole, l’albendazole, et l’oxfendazole. Leur fréquence d’utilisation varie en fonction des élevages, certains les utilisent de manière systématique tous les mois sur tous leurs animaux ; d’autres les utilisent de façon plus ponctuelle, tous les 3-4mois, ou encore uniquement sur les animaux atteints. Les pratiques sont variables en fonction des éleveurs.

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DEUXIEME PARTIE : ENQUETE SUR L’UTILISATION DES MEDICAMENTS VETERINAIRES PAR LES ELEVEURS PORCINS A MADAGASCAR ET ANALYSE DES RESIDUS DANS LES VIANDES DE PORCS COMMERCIALISEES Objectifs

Nous savons qu’il existe une forte prévalence de résidus d’antibiotiques dans les viandes de porc à Madagascar, d’après les études menées précédemment (Rakotoharinome et al. 2013). Les résultats exposés sur des cartes de Madagascar (Fig 15) donnent des prévalences nationales comprises entre 32% et 39,3% (Tab IX). Ce stage présente deux objectifs généraux :  Comprendre pourquoi les viandes de porc présentent un fort taux de résidus d’antibiotiques en quantité supérieure aux LMR. Pour cela, des enquêtes dans les élevages de porcs auprès des éleveurs à Madagascar ont été réalisées afin de déterminer les pratiques d’élevage en général et leurs habitudes en termes d’utilisation des médicaments vétérinaires. Les antibiotiques sont ciblés en particulier. D’autres acteurs de la filière seront également rencontrés lors des missions pour tenter d’avoir des informations plus globales sur le fonctionnement de la filière, comme les vétérinaires, les techniciens vétérinaires, les pharmaciens, les collecteurs et les bouchers.  Poursuivre le plan de surveillance national, en réalisant des analyses sur les échantillons de 2012 et 2013, et faire des prélèvements et les analyser pour le plan de surveillance de 2014. La problématique de cette étude est déclinée en deux questions :  Quels sont les usages en élevage porcin des médicaments vétérinaires ?  Parmi ces usages, quels sont ceux qui expliqueraient la présence de résidus d’antibiotiques dans les viandes ? Pour répondre à ces questions, nous avons formulé des hypothèses qui nous guideront pour la construction de l’enquête :  Les usages sont très hétérogènes, non systématiques ni raisonnés, basés sur l’expérience empirique, dépendant de la zone (disponibilité des médicaments, acteurs de la santé animale présents). On s’intéresse à l’utilisation des antibiotiques et des antiparasitaires internes.  Les principaux facteurs de risque seraient : - Méconnaissance des délais d’attente, - Gestion des maladies sans vétérinaire - Médicaments de qualité suspecte - Abattage précoce par peur de perte économique

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 L’utilisation des antibiotiques par les techniciens vétérinaires et les agents de santé animale resterait mal maîtrisée (mauvais diagnostic, mauvaises molécules utilisées). Nous avons formulé une dernière hypothèse concernant les analyses d’échantillons de muscle de 2012 à 2014 réalisées lors de ce stage : Etant donné qu’aucune campagne de sensibilisation n’a été mise en place au cours de ces dernières années, nous pouvons supposer que les prévalences d’échantillons contaminés par des résidus d’antibiotiques pour 2012, 2013, et 2014 seront similaires aux prévalences obtenues pour 2010 et 2011.

2

Matériel et méthode

2.2.1 Construction de l’étude 2.2.1.1 Méthode d’échantillonnage 2.2.1.1.1 Choix des zones d’étude Nous avons choisi pour cette enquête trois zones d’étude situées sur l’axe à l’Ouest d’Antananarivo à des distances différentes de la capitale : Imerintsiatosika (à 28km), Arivonimamo (à 48km) et Tsiroanomandidy (à 220km). Imerintsiatosika et Arivonimamo se trouvent dans le district d’Arivonimamo, dans la région d’Itasy. Tsiroanomandidy se trouve dans le district du même nom, dans la région de Bongolava. Ces zones ont été choisies selon plusieurs critères :  leur forte production de porcs.  leur distance par rapport à Antananarivo : en effet, les pratiques diffèrent selon les régions, donc il est important d’étudier différentes zones. On verra si la distance par rapport à Antananarivo influe sur les pratiques d’élevage. De plus, la majorité des porcs élevés dans ces régions est abattue à Antananarivo, donc choisir des distances différentes peut permettre par la suite de mettre en évidence une relation ou non entre la présence de résidus d’antibiotiques dans la viande et la distance parcourue par les animaux traités avec des antibiotiques.  les données existantes : des prélèvements ont déjà été réalisés les années précédentes (depuis 2010) sur des carcasses provenant de ces régions, donc cette étude permet la continuité des données sur le long terme.  Leur facilité d’accès : les zones sont assez proches d’Antananarivo et facilement accessibles (route en bon état), ce qui permet de gagner du temps pour l’étude. 2.2.1.1.2 Choix des éleveurs interrogés Dans chaque zone, 30 éleveurs de porcs sont interviewés afin de connaître leurs pratiques d’élevage, et plus particulièrement leur utilisation des médicaments vétérinaires. Le choix se 52

porte initialement sur les élevages dont on a prélevé des échantillons de diaphragme sur les carcasses, cependant la traçabilité des carcasses étant souvent négligée, d’autres élevages seront également choisis, de façon aléatoire sur la base du volontariat et en fonction des contraintes de terrain (facilité d’accès, connaissance de l’adresse de l’élevage…). L’objectif est d’être le plus représentatif possible, les éleveurs seront donc sélectionnés au hasard, sans contrainte de localisation, taille d’élevage ou type d’activité. Au final, 90 enquêtes seront réalisées, les données seront ensuite centralisées dans un tableau de données et serviront à l’analyse statistique nécessaire pour la détermination de facteurs de risque. 2.2.1.1.3 Prélèvements à l’abattoir 2.2.1.1.3.1 Choix des viandes analysées Le prélèvement le plus adapté pour la réalisation du Premi© Test pour détecter la présence de résidus d’antibiotiques dans les carcasses de porc à des taux supérieurs aux LMR du Codex Alimentarius est le muscle. On a choisi de prélever un morceau de diaphragme (environ 10g), car ce muscle n’est pas un morceau de choix pour la consommation et est souvent endommagé lors de la découpe de la carcasse. Les prélèvements étaient réalisés par les agents de l’abattoir, ils n’étaient donc pas standardisés car variables en fonction de le l’agent. L’idéal aurait été de faire des prélèvements sur des carcasses en connaissant le propriétaire du porc, afin d’aller dans l’élevage correspondant et questionner l’éleveur sur ces pratiques. En réalité, sur le terrain, la traçabilité est souvent inexistante, et seule la commune d’origine est connue pour chaque carcasse, car les porcs sont achetés par des collecteurs. Il est donc impossible de connaître l’élevage de chaque porc abattu. Même si parfois les éleveurs emmènent eux-mêmes leurs porcs à l’abattoir, il est très difficile par la suite de localiser leur élevage, c’est pourquoi les enquêtes ont généralement été réalisées dans des élevages différents de ceux prélevés. 2.2.1.1.3.2 Choix des abattoirs concernés Le choix est porté sur deux types d’abattoir différents :  Tout d’abord, un abattoir d’Antananarivo est ciblé, l’abattoir d’Anosizato : c’est un abattoir urbain qui écoule plusieurs dizaines de carcasses par jour : 30 prélèvements de chaque zone d’étude ont été réalisés (Imerintsiatosika, Arivonimamo, Tsiroanomandidy)  Ensuite, lors des déplacements dans les zones d’études, des échantillons ont été prélevés dans les tueries communales, 30 échantillons de nouveau par zone. Au total, l’échantillonnage comptera 60 prélèvements de chaque zone d’étude (30 effectués dans l’abattoir d’Anosizato à Antananarivo et 30 effectués dans la tuerie communale de la zone d’étude), donc en résumé 180 échantillons seront analysés pour l’année 2014, 60 pour la région de Bongolava et 120 pour la région d’Itasy. 53

D’autres prélèvements seront réalisés par les techniciens du LNDV sous la direction de la DSV à l’issue du stage, dans les autres régions de Madagascar afin de poursuivre la surveillance nationale et d’estimer la prévalence nationale de la présence de résidus d’antibiotiques dans les viandes de porc à Madagascar pour l’année 2014. 2.2.1.2 Détections de résidus d’antibiotiques dans le jus de viande 2.2.1.2.1 Méthode d’analyse La méthode d’analyse choisie pour réaliser cette étude est le Premi©Test. C’est un test standardisé pour la détection de substances antimicrobiennes dans la viande, certifié AFNOR VALIDATION pour les viandes de porc, bovin et volaille (hors viande hachée).  Protocole : - Bien se laver les mains avant de commencer le test - Découper le nombre d’ampoules nécessaires et enlever le film de protection - Prendre environ 2cm3 de viande maigre et utiliser un presse-viande pour en extraire environ 250µl de jus de viande (fig 17) - Pipeter 100µl de jus à l’aide d’une seringue et le verser sur la gélose sans la toucher (fig 18) - Laisser à température ambiante pendant 20min pour une pré-incubation - Eliminer le jus de viande en remplissant puis en vidant deux fois de suite l’ampoule de test avec de l’eau déminéralisée. Laver avec de l’eau déminéralisée impérativement. - Fermer l’ampoule de test avec le film fourni pour éviter l’évaporation - Faire incuber l’ampoule dans un incubateur Premi©Test ou au bain-marie à 64°C (fig 19) - Faire un témoin en parallèle. Lire les résultats du Test lorsque le témoin aura changé de couleur (au bout de 3h environ)

Figure 17 : Pressage de l'échantillon pour obtenir du jus de viande Figure 18 : Ajout de 100µl de jus dans l'ampoule Premi© Test

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Figure 19 : Mise en incubation à 64°C pendant 3h

 Matériel nécessaire : - Kit Premi©Test (ampoules de gélose) - Pipette monocanal P20, P200, P1000 - Ciseau - Presse-viande - Pointes - Incubateur ou bain-marie (64°C)  Lecture des résultats : Il faut lire la couleur uniquement sur les deux tiers inférieurs de l’ampoule. Un changement de couleur évident (gélose jaune en fin de test) indique une absence d’antibiotiques ou de sulfamides à une concentration supérieure au seuil de détection. S’il n’y a aucun changement de couleur ou un changement peu évident (gélose violette en fin de test), cela implique une présence d’antibiotiques ou sulfamides à une concentration supérieure au seuil de détection (fig 20). Les échantillons positifs doivent être confirmés par une méthode physico-chimique pour identification et quantification, car ce test est uniquement qualitatif, il n’indique pas la molécule en cause ni la quantité exacte de résidus.

Figure 20 : Lecture des résultats

2.2.1.3 Réalisation du questionnaire d’enquête D’autres enquêtes ont déjà été réalisées dans d’autres pays afin de cerner les pratiques d’utilisation des antibiotiques chez les éleveurs de porcs (Dunlop R.H. et al, 1998). L’objectif de ce questionnaire est de récolter le plus d’informations possibles sur l’utilisation des 55

médicaments vétérinaires. L’utilisation des antibiotiques est ciblée, mais également d’autres produits comme les hormones de synthèse (médroxyprogestérone acétate, une hormone utilisée comme contraception chez les femmes) et les antiparasitaires internes, en référence à d’autres travaux de recherche à Madagascar. Ce questionnaire a été réalisé grâce à un modèle conceptuel représentant les pratiques à risques possibles en relation avec les résidus d’antibiotiques retrouvés dans les viandes. Il est formé autour de six axes qui possèdent chacun des points clés intervenant dans les pratiques à risques qu’il convient d’étudier lors de l’enquête. Les six axes et points clés sont les suivants :  Environnement :  Hygiène : l’hygiène du bâtiment, la propreté des animaux, l’hygiène intégrée dans les pratiques d’élevage, la gestion des déchets.  Ambiance : les paramètres d’ambiance de l’élevage.  Divagation : la divagation des animaux de l’élevage et la proximité des animaux de l’élevage avec d’autres animaux en divagation (élevages voisins).  Bâtiment : les bâtiments d’élevage, matériaux, localisation, organisation du cheptel dans les bâtiments.  proximité avec d’autres élevages : la localisation des élevages voisins et les contacts possibles entre les élevages.  quarantaine : la présence d’une quarantaine pour les nouveaux animaux de l’élevage et sa localisation.  infirmerie : la présence d’une infirmerie pour les animaux malades et sa localisation.  Eleveur :  Stratégie : de production, ses objectifs économiques, ses contraintes.  Connaissances : sur les pratiques d’élevage, sur les maladies des porcs, sur les traitements correspondants, sur l’existence de temps d’attente, de résidus d’antibiotiques dans les viandes, sur les risques en santé publique.  Moyens économiques : l’importance de l’activité d’élevage de porc sur les revenus du foyer (activité principale, secondaire), la dépendance économique de la famille de l’éleveur à cette activité.  Habitudes d’achat : pour les animaux, pour l’alimentation, pour les médicaments vétérinaires.  Relations avec la filière : avec les vendeurs de matières premières, avec les acheteurs ou collecteurs, avec les vétérinaires et les techniciens vétérinaires.  Pratiques :  Usage médicaments : l’usage des antibiotiques et des antiparasitaires internes dans les élevages, les habitudes des éleveurs.  Gestion des animaux malades : présence d’une infirmerie, les traitements administrés aux animaux malades, le devenir de ces animaux.

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 Prévention : la présence d’une prophylaxie médicale avec l’utilisation de vaccins, l’utilisation d’antibiotiques en prévention de maladies, l’utilisation d’antiparasitaires internes en prévention de maladies.  Engraissement/naissance : le type de production.  Biosécurité : les mesures d’hygiène mises en place dans l’élevage.  Animal :  Type.  Sexe.  Age.  Etat sanitaire : conformation et propreté.  Statut physiologique : jeune, adulte, truie gestante, truie de réforme, cochette, porc à l’engraissement, verrat reproducteur.  Origine (lieu achat, distance) : multi-source/mélange, une seule source.  Pathogène :  Situation actuelle en élevage et dans la région : les différentes maladies rencontrées en ce moment dans l’élevage et dans la région avec les impacts de ces maladies.  Historique en élevage et dans la région : les différentes maladies ayant touché le cheptel ces dernières années, dans l’élevage et dans la région, et les impacts de ces maladies.  Alimentation :  Mode d’alimentation : type de ration.  Qualité des matières premières : origine, proportion.  Présence/absence de déchets de cuisine/restaurant : quels types de déchets et en quelle quantité.  Antibiotiques dans l’aliment : quel produit et quelle dose utilisés. Le questionnaire a été constitué à la suite de ce modèle conceptuel en considérant les six axes et en introduisant des questions reprenant les divers points clés. Il n’a malheureusement pas pu être testé avant le début de l’enquête par faute de temps. Au final, il réunit 82 questions fermées et semi-ouvertes. Il est présenté en annexe 2. 2.2.1.4 Analyse statistique sur les données d’enquête Les enquêtes ont permis de créer un jeu de données de 59 variables au total. Ces variables ont été classées en différentes catégories basées sur les axes définis dans le modèle conceptuel initial permettant de caractériser les élevages (environnement, éleveur, pratiques, animal, pathogènes, alimentation). Certaines réponses se sont révélées trop vagues et de ce fait, elles ont été retirées du jeu de données. D’autres informations étaient trop variables en fonction des éleveurs pour pouvoir les regrouper par la suite en classes ; elles ont été elles aussi éliminées. Les données pour lesquelles il existait très peu de variabilité entre les élevages n’ont pas été retenues pour l’analyse statistique. 57

Les variables choisies sont essentiellement des variables qualitatives, et les variables quantitatives présentes ont pu être regroupées en classes, en veillant à limiter au maximum le nombre de classes par variable. L’objectif était d’effectuer une typologie des élevages et de leurs pratiques en termes d’utilisation des médicaments vétérinaires. Etant donné le grand nombre de variables qualitatives, l’Analyse en Composante Multiple (ACM) associée à une Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) s’est révélée appropriée pour obtenir le type de résultats souhaités. En effet, l’ACM permet de résumer un tableau de données à variables qualitatives, de dégager des profils d’individus afin de distinguer des groupes et de caractériser ces groupes grâce aux différentes modalités des variables. La CAH permet d’associer les individus en classes homogènes et de les hiérarchiser. L’analyse sur le jeu de données initial n’a pas permis de révéler des groupes bien distincts du fait du nombre important de variables incluses. Après plusieurs essais, un modèle satisfaisant a été trouvé incluant 25 variables, ciblées sur la description des élevages et les pratiques courantes des éleveurs en termes d’utilisation des médicaments, principalement des antibiotiques. Les variables sélectionnées ont été celles liées :  Aux zones d’études des élevages : code de chaque élevage, et zone d’étude  Aux installations des élevages : type de bâtiments, nombre de cases, présence d’une infirmerie, désinfection des bâtiments.  Aux pratiques générales d’élevage : nombre d’animaux présents, race, conformation, type d’activité, production annuelle, acheteur, lieu de saillie.  A l’alimentation : présence de restes de cuisine dans la ration (appelés eaux grasses).  Aux relations entre l’éleveur et les techniciens d’élevages : visites d’un technicien dans l’élevage, origine des médicaments achetés, vaccination des animaux.  A l’utilisation des antibiotiques : connaissance des antibiotiques disponibles, utilisation des antibiotiques pour différents traitements, devenir des animaux malades après traitement antibiotique, devenir des animaux malades non traités, connaissance de l’existence de temps d’attente pour les antibiotiques, connaissance de l’existence de résidus d’antibiotiques dans les viandes.  A l’utilisation de vermifuges : vermifugation des animaux, présence de cysticercose lors de la vente. Les caractéristiques des données utilisées sont présentées en annexe 3. Les analyses statistiques ont été réalisées sous R en utilisant les packages « tdisplay » et « FactoMineR », le script utilisé est présenté en annexe 4. Les étapes permettant d’aboutir aux résultats sont détaillées ci-dessous.  1ère étape : Importation du jeu de données sous R Cette importation a été possible grâce au package « tdisplay ».  2ème étape : Transformation des variables quantitatives en variables qualitatives, en regroupant les modalités par classe  3ème étape : Première Analyse en Composante Multiple 58

Il s’agit de faire une ACM afin d’évaluer la répartition de l’ensemble des élevages.  4ème étape : Choix du nombre d’axes grâce à l’histogramme des valeurs propres

Figure 21 : Histogramme des valeurs propres

Le choix du nombre d’axes se fait en fonction de la localisation d’une « cassure » dans l’histogramme. Ici, on décide de garder deux axes (fig 21).  5ème étape : ACM avec maintien de deux axes :

Figure 22 : Représentation de l'ACM avec 2 axes

Les variables qualitatives sélectionnées comme étant supplémentaires, c'est-à-dire qu’elles sont illustratives mais ne rentrent pas en compte dans l’ACM, sont identifiées en vert dans la figure 22. Les deux variables les plus liées à l’axe 1 sont le devenir des animaux traités et l’utilisation de traitements antibiotiques, et les deux variables les plus liées à l’axe 2 sont l’origine des médicaments et la visite d’un technicien dans l’élevage. Pour visualiser les différents élevages en fonction des variables qualitatives prises en compte dans l’ACM, nous avons utilisé les ellipses représentées dans la figure 23 ci-dessous : 59

Figure 23 : Répartition des élevages en fonction des différentes variables exploitées



6ème étape : Classification Ascendante Hiérarchique

Figure 24 : Dendrogramme obtenu avec la méthode de Ward

60

La CAH permet d’obtenir le dendrogramme ou l’arbre hiérarchique mettant en évidence les différences entre les élevages et donnant une première idée des groupes formés (fig 24).  7ème étape : Coupe de l’arbre hiérarchique pour faire apparaître des classes d’individus On s’intéresse pour cette étape à la hauteur de coupe à choisir afin de faire apparaître des groupes homogènes. Pour visualiser les hauteurs de coupe possibles, il suffit de les placer dans un vecteur numérique et de les ordonner par ordre décroissant. Cette classification des hauteurs est représentée dans la figure 25 ci-dessous.

Figure 25 : Classification des hauteurs

On constate qu’il y a un saut très important entre la 2 ème et la 3ème hauteur, ce qui signifie qu’il est très difficile de réduire trois classes en deux classes, donc l’arbre hiérarchique est séparé en trois classes.  8ème étape : Caractérisation des classes La variable « classe » est ajoutée au jeu de données utilisé et par la suite les classes seront caractérisées à l’aide des variables. Pour ce faire, le package « FactoMineR » a été utilisé. La description des trois groupes obtenus sera faite dans le prochain paragraphe.  Dernière étape : ACM et représentation des individus de chaque groupe en couleur Cette dernière étape permet de visualiser l’homogénéité à l’intérieur des groupes et l’hétérogénéité entre les différents groupes (fig 26).

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Figure 26 : Représentation de l'ACM finale avec distinction des groupes par couleur

3 Déroulement de l’étude L’étude a été réalisée lors d’un stage de 4,5 mois à Madagascar du 17 Février au 28 Juin 2014. Elle s’est globalement déclinée en six activités :  Activité 1 : Etudier le contexte de la filière porcine et du médicament vétérinaire à Madagascar grâce à des recherches bibliographiques, rencontrer les acteurs principaux et organiser l’enquête sur le terrain.  Activité 2 : Analyser les données récoltées sur les prélèvements en abattoirs réalisés précédemment. Etablir les pourcentages de prélèvements de viande positifs aux résidus d’antibiotiques pour les zones d’études choisies (Bongolava et Itasy) des échantillons de 2012 et 2013.  Activité 3 : Réaliser des prélèvements en abattoir pour les régions de Bongolava et Itasy et analyser ces échantillons afin d’obtenir une prévalence de prélèvements positifs aux résidus d’antibiotiques dans les zones étudiées pour l’année 2014.  Activité 4 : Réaliser une enquête auprès de 90 éleveurs de porcs au sein des zones d’étude afin d’avoir une vision globale de leur utilisation des médicaments vétérinaires, en particulier des antibiotiques pour répondre à la problématique.  Activité 5 : Mettre en évidence les pratiques à risques en rapport avec la présence de résidus retrouvés en quantité importante dans les viandes.  Activité 6 : Rédiger des recommandations à l’attention des éleveurs pour favoriser une meilleure utilisation des médicaments vétérinaires en tenant compte des contraintes rencontrées sur le terrain. Rédiger un cours de cas pratiques sur l’utilisation des médicaments vétérinaires à l’aide des données d’enquête récoltées disponible en ligne pour les étudiants vétérinaires d’Antananarivo. Le travail de terrain s’est déroulé en quatre temps : 62

 Analyses des échantillons 2012 et 2013 pour les zones d’étude choisies : régions Bongolava et Itasy, 178 analyses au total  Prélèvements dans l’abattoir d’Anosizato (quartier d’Antananarivo) sur les carcasses provenant des trois zones d’étude, et analyses directement au LNDV (30 prélèvements pour chaque zone, 90 au total)  Prélèvements dans chacune des tueries des trois zones d’étude et analyses directement sur place grâce à un matériel transportable (30 prélèvements par tuerie, 90 au total)  Enquêtes chez les éleveurs de porc sur l’usage des médicaments vétérinaires dans les trois zones (30 enquêtes par zone, 90 au total)

4

Résultats

2.4.1 Données générales sur les zones d’étude 2.4.1.1 Carte de Madagascar et régions étudiées Notre étude a été réalisée dans deux régions de Madagascar, Bongolava et Itasy, localisées sur la figure 27.

BONGOLAVA

ITASY

Figure 27 : Carte de Madagascar et régions étudiées

63

2.4.1.2 Zone 1 : Tsiroanomandidy, région Bongolava Tsiroanomandidy est le chef lieu de la région de Bongolava, situé dans la province d’Antananarivo. Cette commune est située à 220km à l’ouest de la capitale. La région comptait 318 262 habitants en 2012 d’après l’Instat.  Agriculture La grande majorité de la population travaille dans le secteur agricole dans cette région, et les principales cultures observées sont celles du riz, du maïs, et du manioc.  Elevage Tsiroanomandidy accueille le plus grand marché de bovidés du pays, qui se tient officiellement tous les vendredis mais qui reçoit des bovins en transit tous les jours sur un terrain très proche de la ville. Plus de 60 000 bovins et plus de 9 000 porcs ont été emmenés sur ce marché en 2012. Le ministère de l’élevage a édité des données statistiques concernant la taille des différents cheptels de la région : 449 730 têtes estimées pour les volailles, 254 657 têtes estimées pour les bovins, 66 026 têtes estimées pour les porcs et 5 120 têtes estimées pour les ovins et caprins confondus. Tsiroanomandidy possède une tuerie communale où sont abattus les bovins, les porcs, les ovins et les caprins. En 2012, 5 067 bovins et 5 201 porcs ont été abattus dans les tueries officielles. Les carcasses sont inspectées par un vétérinaire sanitaire fonctionnaire de l’Etat rattaché à la Direction Régionale du Développement Rural de Bongolava dans ces tueries. On ne connaît pas le nombre exact d’animaux abattus illégalement sans contrôle sanitaire. Concernant le cheptel porcin, une description des différentes catégories d’animaux d’après le recensement de 2004/2005 est présentée ci-dessous (Tab I, II, et III) : Tableau I : Effectif total du cheptel porcin dans la région de Bongolava et dans le district de Tsiroanomandidy d'après le recensement 2004/2005

Localisation/Effectif Région Bongolava District Tsiroanomandidy

Porcs mâles

Porcs femelles

Total

32 135

33 135

65 270

10 527

10 985

21 512

Tableau II : Effectif du cheptel porcin reproducteur dans la région de Bongolava et dans le district de Tsiroanomandidy en fonction de la race et du sexe d'après le recensement 2004/2005

Localisation/Effectif Région Bongolava District Tsiroanomandidy

Race locale Mâles Femelles 4 185 6424 Donnée manquante

4 265

Race améliorée Mâles Femelles 1 004 9 Donnée manquante

64

9

Total Mâles 5 189

Femelles 6 433

Donnée manquante

4 274

Tableau III : Effectif du cheptel porcin dans la région de Bongolava et dans le district de Tsiroanomandidy en fonction de la catégorie d'âge et du sexe d'après le recensement 2004/2005

Localisatio n/ Effectif Région Bongolava District Tsiroanom andidy

-2mois

2-6mois

6mois-1an

1an et +

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

Mâles

Femelles

3 413

4 367

9 964

7 815

8 722

10 943

10 943

10 905

32 135

33 135

2 024

2 775

7 114

6 945

5 706

5 562

6 748

6 868

21 608

Donnée manqua nte

Mâles

Femelles

Total Mâles

Femelles

 Santé animale La région de Bongolava compte 9 vétérinaires sanitaires mandatés par l’Etat pour l’année 2013. Chaque vétérinaire est attribué à une zone délimitée contenant un nombre défini de communes. Chaque vétérinaire travaille dans un cabinet avec des techniciens vétérinaires et des vaccinateurs. Il n’existe pas de liste des techniciens vétérinaires car certains sont rattachés à des cabinets vétérinaires alors que d’autres travaillent dans des dépôts de médicaments vétérinaires ou à titre indépendant. Cependant, leur nombre dans la région est estimé à une cinquantaine environ. La ville de Tsiroanomandidy possède un cabinet vétérinaire, qui compte six techniciens et vaccinateurs dirigés par un vétérinaire. Il existe également deux dépôts de médicaments vétérinaires dans la ville, gérés par des techniciens. 2.4.1.3 Zone 2 : Arivonimamo, région Itasy Arivonimamo est une commune située dans le district du même nom, dans la région d’Itasy, à 48km de la capitale sur l’axe Ouest. Le district d’Arivonimamo comptait d’après l’Instat 296 851 habitant en 2012.  Agriculture Les principales cultures retrouvées dans Itasy concernent le riz, le maïs, le manioc, la pomme de terre, et le haricot. On constate que 98% des communes travaillent dans le secteur de l’agriculture, et que cela représente plus de 85% de la population.  Elevage D’après le recensement de 2004/2005, la région d’Itasy comptait 58 251 exploitations de bovins, 63 782 exploitations de volailles, 21 827 piscicultures, et d’autres types d’élevage moins important comme les petits ruminants, et les lapins. Concernant l’élevage porcin, le nombre d’exploitations s’élève à 43 569 réparti de la façon suivante (Tab IV, V, VI) :

65

Tableau IV : Effectif total du cheptel porcin dans la région d'Itasy et dans le district d'Arivonimamo d'après le recensement de 2004/2005

Localisation/Effectif Région Itasy District Arivonimamo

Porcs mâles

Porcs femelles

Total

41 892

47 982

89 873

18 997

22 951

41 948

Tableau V : Effectif du cheptel porcin reproducteur dans la région d'Itasy et dans le district d'Arivonimamo en fonction de la race et du sexe d'après le recensement de 2004/2005

Localisation/Effectif Région Itasy District Arivonimamo

Race locale Mâles Femelles 4 687 9 992 5 457

Donnée manquante

Race améliorée Mâles Femelles 348 654 Donnée manquante

548

Total Mâles Femelles 5 034 10 646 Donnée manquante

6 005

Tableau VI : Effectif du cheptel porcin dans la région d'Itasy et dans le district d'Arivonimamo en fonction de la catégorie d'âge et du sexe d'après le recensement 2004/2005

Localisatio n/ Effectif Région Itasy District Arivonima mo

-2mois

2-6mois

Mâles

Femelles

3 728

4 217

13 938

11 739

1 658

1 545

7 188

5 967

Mâles

Femelles

6mois-1an

1an et +

Total

Femelles

Mâles

Femelles

14 673

16 072

9 553

15 954

41 892

47 982

6 637

7 544

3 514

7 895

18 997

22 951

Mâles

Mâles

Femelles

 Santé animale La région d’Itasy compte 5 vétérinaires mandataires, pour 51 communes. La répartition se fait selon une organisation interne entre les vétérinaires, avec une couverture normalement obligatoire pour toutes les communes. On compte un cabinet vétérinaire à Arivonimamo et un dépôt de médicament sous la responsabilité du vétérinaire. Cinq techniciens travaillent pour le vétérinaire, et dix techniciens travaillent sur la commune et dans les alentours de façon indépendante. Concernant les médicaments, le cabinet vétérinaire se fournit auprès de plusieurs importateurs à Antananarivo, les produits viennent majoritairement d’Inde et de Chine, mais également d’Europe. D’après les rapports des vétérinaires au directeur régional de l’élevage, on dénombre 3 742 porcs traités avec des antibiotiques pour l’année 2013. Ce chiffre cependant reflète uniquement les animaux traités par les cabinets vétérinaires, et ne prend pas en compte les traitements effectués par les techniciens indépendants, il est de ce fait très inférieur au nombre réel d’animaux traités avec des antibiotiques. 66

2.4.1.4 Zone 3 : Imerintsiatosika, région Itasy Imerintsiatosika est une commune située dans le district d’Arivonimamo, et dans la région d’Itasy, à 28km à l’Ouest d’Antananarivo.  Santé animale La commune d’Imerintsiatosika compte un vétérinaire qui a ouvert à un cabinet récemment, deux dépôts de médicaments sous la responsabilité du vétérinaire et un dépôt indépendant. Le vétérinaire emploie onze techniciens salariés, et il estime qu’environ quarante techniciens indépendants travaillent sur la commune. Des contrôles sont effectués par les agents de l’Etat dans les dépôts afin de vérifier les cahiers de vente et la détention de produits autorisés dans les dépôts. 2.4.2 Résultats des analyses Premi© Test effectuées 2.4.2.1 Analyses 2012 et 2013 Les prélèvements réalisés en 2012 et 2013 ont été gardés au congélateur en attente de nouveaux réactifs Premi©Test. Ces réactifs ont été livrés au LNDV en Mars 2014, ce qui a permit l’analyse des échantillons afin d’obtenir des prévalences dans différentes régions et une prévalence nationale pour 2012 et 2013. Les résultats 2012 sont présentés ci-dessous (Tab VII). Tableau VII : Résultats des analyses Premi© Test effectuées sur les prélèvements 2012 pour les 10 régions prélevées

Région

Bongolava Itasy Haute Matsiatra Vakinankaratra Diana Sofia Anosy Melaky Sava Analamanga TOTAL

Positifs

Négatifs

9 2 7 7 5 7 2 Non traité Non traité Non traité 39

31 38 23 33 18 11 16 Non traité Non traité Non traité 180

Total prélèvements analysés 40 40 30 40 23 28 18 0 0 0 219

Prévalence

22,5% 5% 23,3% 17,5% 21,7% 25% 11,1% Non traité Non traité Non traité 17,8%

L’intervalle de confiance de la prévalence nationale de 2012 (17,8%) est : [12,6 ; 23,0]. Les trois régions qui n’ont pas été traitées présentaient un nombre trop faible de prélèvements pour obtenir des résultats exploitables (inférieur à 5). Les résultats 2013 sont présentés ci-dessous (Tab VIII) : 67

Tableau VIII : Résultats des analyses Premi© Test effectuées sur les prélèvements 2013 pour les 6 régions prélevées

Région

Bongolava Itasy Amorani Mania Vakinankaratra Sofia Analamanga TOTAL

Positifs

Négatifs

8 4 2 20 24 9 67

41 44 10 30 25 19 170

Total prélèvements analysés 50 48 12 50 49 28 237

Prévalence

16% 8,3% 16,7% 40% 49% 32,1% 28,3%

L’intervalle de confiance de la prévalence nationale de 2013 (28,3%) est : [22,4 ; 34,2].

2.4.2.2 Synthèse des prévalences nationales et régionales de 2010 à 2014  Prévalences nationales Tableau IX : Prévalences nationales d'échantillons contaminés de 2010 à 2013

Positifs

Négatifs

Prévalence nationale

IC à 95%

2010

90

190

32%

[26,4; 37,6]

2011

270

417

39,3%

[35,6; 43,0]

2012

39

180

17,8%

[12,6; 23,0]

2013

67

170

28,3%

[22,4 ; 34,2]

Année

Notre hypothèse de départ suggérait que les prévalences nationales (Tab IX) étaient semblables d’une année à l’autre car aucun programme de sensibilisation concernant les résidus d’antibiotiques n’a été mis en place au cours de cette période. Nous avons réalisé un test du Khi 2 en prenant les prévalences consécutives deux à deux ; le test a révélé une différence significative entre 2011 et 2012 (une diminution) pour une pvalue égale à 0,05. Nous n’avons pas pu mettre en évidence d’autres variations d’une année sur l’autre avec ce test et une p-value de 0,05. Afin de visualiser la répartition des échantillons contaminés et les variations entre les régions étudiées, nous avons réalisé des cartes comme précédemment pour l’étude de 2010 et 2011 (Rakotoharinome et al, 2013). Ces cartes sont représentées ci-dessous (fig 28).

68

Figure 28 : Carte de répartition des échantillons positifs aux résidus d'antibiotiques par région à Madagascar pour 2012, 2013 et 2014. La coloration bleue en fonction du nombre d'échantillons analysés, le cercle rouge en fonction de la prévalence de positifs.



Prévalences régionales

Tableau X : Récapitulatif des prévalences d'échantillons positifs pour les régions de Bongolava et d'Itasy entre 2010 et 2013

Bongolava

IC à 95%

Itasy

IC à 95%

2010

28%

[15,3; 40,7]

23,6%

[14,6; 32,6]

2011

39,3%

[31,3; 47,3]

44,2%

[37,6; 50,8]

2012

22,5%

[9,3; 35,7]

5%

Effectif trop faible

2013

16%

[5,6; 26,4]

8,3%

Effectif trop faible

2014

16,7%

[7,1; 26,3]

12,5%

[6,5; 18,5]

Année

69

Nous avons réalisé des tests du Khi 2 de la même façon que précédemment afin de vérifier si les prévalences régionales (Tab X) suivaient le même schéma que les prévalences nationales. L’objectif était également de mettre en évidence une tendance à l’augmentation ou à la diminution de la proportion de viandes contaminées par les résidus d’antibiotiques. On a pu constater une différence significative pour les deux régions entre les prévalences 2011 et 2012 (p-value=0,05). On retrouve donc une diminution de la prévalence nationale et des prévalences régionales d’échantillons contaminés pour les région de Bongolava et d’Itasy entre 2011 et 2012. 2.4.2.3 Analyses 2014 

Synthèse des prévalences des trois zones étudiées

Tableau XI : Résultats des analyses Premi Test 2014 pour les trois zones d'étude

Zone d’étude

Prévalence de prélèvement s positifs

IC à 95%

50

16,70%

8

52

13,30%

7

53

11,70%

[0,071 ; 0,263] [0,045 ; 0,221] [0,035 ; 0,199]

Nombre de prélèvements à l’abattoir Annosizato

Nombre de prélèvements à l’abattoir local

Nombre total de prélèvement s par zone

Positifs Premi Test

30

30

60

10

30

30

60

30

30

60

Négatifs Premi Test

Tsiroanomandidy Arivonimamo Imerintsiatosika

Une autre hypothèse de départ était que les pratiques des éleveurs étaient variables en fonction des zones, et donc les prévalences d’échantillons contaminés seraient également variables pour ces zones. Nous avons réalisé un test du Khi 2 pour comparer les prévalences des trois zones étudiées en 2014 (Tab XI). Pour une p-value de 0,05, aucune différence significative entre les zones n’a pu être mise en évidence. 

Synthèse des prévalences en fonction de l’abattoir concerné pour les 3 zones étudiées

70

Tableau XII : Résultats des analyses Premi Test 2014 en fonction de l'abattoir étudié pour les trois zones d'étude

Région

Bongolava

District

Tsiroanomandidy

TOTAL

Itasy

Arivonimamo

Nombr e de positifs

Nombr e de négatifs

Total prélèvemen ts

Tsiroanomandidy

Anosizato Tsiroanomandidy

4 6

26 24

30 30

10

50

60

6 2

24 28

30 30

8

52

60

3 4

27 26

30 30

7

53

60

Arivonimamo

Anosizato Arivonimamo

ARIVONIMAMO Imerintsiatosika

TOTAL

Abattoir

TSIROANOMANDIDY

TOTAL Itasy

Zone d’étude

Anosizato Imerintsiatosika

Imerintsiatosika

IMERINTSIATOSIKA

Une autre hypothèse était que la contamination des viandes par les résidus d’antibiotiques pouvait varier en fonction de l’abattoir considéré. Pour explorer cette hypothèse, nous avons réalisé, pour chaque zone d’étude, des prélèvements dans un abattoir de la capitale ainsi que dans un abattoir local, afin de pouvoir faire une comparaison (Tab XII). Notre idée était que les porcs malades vendus après traitement étaient vendus majoritairement aux abattoirs locaux, donc nous attendions une prévalence d’échantillons positifs pour l’abattoir local supérieure à celle obtenue pour l’abattoir d’Antananarivo. Un test du Khi 2 a également été réalisé sur ces résultats, cependant la correction de Yates à été appliquée car nous avons affaire dans ce cas à des effectifs réduits, avec certaines classes inférieures à 5. On peut en conclure que les prévalences d’échantillons positifs ne sont pas significativement différentes en fonction des abattoirs prélevés (p-value=0,05). 2.4.3 Enquêtes en élevages, données récoltées et analyses statistiques 2.4.3.1 Données récoltées 2.4.3.1.1 Installations Les élevages possédaient tous, sauf un, des bâtiments pour les animaux. Le type de structure variait de la simple case en bois aux constructions en béton. Les bâtiments se trouvaient généralement au sein d’une cour clôturée, le plus souvent à proximité des habitations des éleveurs (les porcs étant même parfois à l’intérieur des maisons) afin de limiter les vols. Cependant, certaines fois, les cases étaient situées directement en bord de rue. Les porcs étaient toujours maintenus enfermés, sauf pour un élevage, qui laissait les porcs en liberté. La répartition des types de bâtiments en fonction des zones est présentée ci-dessous (fig 29).

71

100 80 60 40 20 0

Bois Dur Divagation Figure 29 : Histogramme des types de bâtiments en fonction des zones étudiées

La taille des élevages varie entre une et plusieurs dizaines de cases. La répartition du nombre de cases par élevage en fonction de la zone étudiée est présentée dans la figure 30.

100% 50% 0% > 5 cases 2-5 cases 0-1 case Figure 30 : Répartition du nombre de cases par élevage en fonction des zones étudiées

Concernant l’hygiène au sein de l’élevage, les pratiques divergent. On note cependant qu’aucun élevage ne possède ni pédiluve, ni quarantaine pour les animaux. Il n’y a jamais d’équipement spécial pour rentrer dans les élevages, ni de matériel spécifique (seau, balai,…). Seulement 8 élevages sur les 90 interrogés possèdent une infirmerie pour les animaux, et seulement 46% des éleveurs effectuent une désinfection (de fréquence variable) des locaux. 2.4.3.1.2 Stratégie d’élevage Chaque éleveur fait différents choix pour mener au mieux son élevage. Ces choix concernent entre autres la race élevée, le type d’activité effectué, la production annuelle souhaitée, le lieu d’achat des porcs, les acheteurs sélectionnés, et la conduite de la reproduction dans le cas d’ateliers naisseur.  Races élevées 72

Les races améliorées (Land race et Large white) sont très largement retrouvées dans les élevages (environ 60% des cas), alors que la race locale est moins fréquente (environ 12% des cas), autant représentée que la race métisse. La répartition des races utilisées en fonction des zones est présentée dans la figure 31.

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

Mixte Métisse Locale Améliorée

Figure 31 : Répartition des races utilisées en fonction des zones étudiées

 Type d’activité Les types d’activités varient considérablement d’une zone à l’autre, comme montré cidessous dans la figure 32.

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

Engraisseur Naisseur engraisseur Naisseur

Figure 32 : Répartition des types d'activité en fonction des zones étudiées

73

 Production annuelle Les productions annuelles en fonction des zones étudiées sont représentées dans la figure 33. 100% 80%

> 50 porcs

60%

11-50 porcs

40% 1-10 porcs

20% 0%

Figure 33 : Répartition des productions annuelles de porcs des élevages en fonction des zones étudiées

 Lieu d’achat des porcs Les éleveurs peuvent acheter leurs porcs directement dans d’autres élevages (le plus souvent : 70% des cas), ou en passant par le marché, et dans ce cas à des éleveurs ou des collecteurs.  Choix des acheteurs lors de la vente d’animaux Les éleveurs peuvent vendre leurs porcelets à d’autres éleveurs, et leurs porcs engraissés soit à des collecteurs (généralement venant d’Antananarivo), soit aux bouchers de la ville. Il est à noter que les éleveurs vendent au plus offrant, pas systématiquement à la même personne. Les animaux malades sont achetés moins cher, ainsi que les porcs atteints de cysticercose (baisse de 30% du prix en moyenne).  Reproduction Pour la saillie des truies, les éleveurs ont plusieurs choix possibles. Certains possèdent un verrat, qu’ils utilisent pour saillir leurs truies, ainsi les animaux ne sortent pas de l’élevage. Parfois, dans ce cas de figure, d’autres truies viennent à l’élevage pour se faire saillir par le verrat. Ceux qui ne disposent pas d’un verrat font appel au service d’un autre éleveur : celuici emmène le verrat dans l’élevage, ou à l’inverse, la truie est emmenée dans l’élevage possédant le verrat.

74

2.4.3.1.3 Relations entre les éleveurs et les techniciens et vétérinaires Tous les éleveurs ne font pas appel à un technicien, certains déclarent traiter eux-mêmes leurs animaux sans aide extérieure. Cela est rendu possible par le fait que les médicaments sont vendus aux éleveurs sans ordonnance. La majorité des éleveurs (72%) reconnaissent tout de même faire appel à un technicien plus ou moins régulièrement en fonction des cas. La présence de visites de technicien dans les élevages est variable en fonction des zones comme le montre la figure 34.

100% 80% 60% 40%

Non

20%

Oui

0%

Figure 34 : Répartition des élevages recevant ou non la visite d'un technicien en fonction des zones étudiées

2.4.3.1.4 Vaccination des animaux La vaccination des animaux n’est pas systématique, il n’existe pas de plan national de vaccination concernant les porcs. Aucun vaccin n’est obligatoire, donc les frais engendrés restent à la charge des éleveurs. Plusieurs vaccins sont disponibles pour les porcs ; les plus utilisés en routine sont : le vaccin contre la maladie de Teschen, le vaccin contre la peste porcine classique et le vaccin contre la pleuropneumonie (infections à pasteurelles). La répartition des éleveurs vaccinant leurs animaux en fonction de la zone est présentée dans la figure 35.

75

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

NON OUI Figure 35 : Répartition des éleveurs vaccinant leurs animaux en fonction des zones étudiées

2.4.3.1.5 Traitements antibiotiques Plusieurs questions ont été posées concernant l’utilisation des antibiotiques dans les élevages de porc. Tout d’abord, il était important d’estimer le nombre d’éleveurs connaissant les produits antibiotiques utilisés. Cette proportion en fonction des zones est présentée dans la figure 36.

100% 80% 60% 40% 20% 0% NON OUI

Figure 36 : Histogramme des éleveurs connaissant ou non les antibiotiques utilisés en fonction des zones étudiées

Ensuite, nous nous sommes intéressés au nombre d’éleveurs déclarant utiliser des antibiotiques pour traiter leurs animaux. Certains éleveurs, par manque de moyen ou de connaissance, n’utilisent jamais d’antibiotiques. On constate néanmoins que globalement, l’utilisation des antibiotiques est assez répandue (dans 78% des élevages). Les éleveurs utilisent presque exclusivement l’oxytétracycline et les penicillines, associées ou non à la streptomycine. Concernant le devenir des animaux malades après traitement, quatre cas de figures ont été dégagés : certains éleveurs vendent leurs animaux par peur de perte économique (en moyenne 1 à 7 jours après traitement antibiotique) ; d’autres préfèrent tuer les porcs dès 76

l’apparition de signes cliniques par peur de propagation aux autres animaux de l’élevage, et dans ce cas ils consomment les porcs tués ; d’autres encore affirment toujours réussir à guérir leurs animaux grâce au traitement antibiotique employé ; enfin certains éleveurs emploient plusieurs de ces solutions en fonction de la situation. La figure 37 présente les différents cas de figure en fonction des zones étudiées.

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

Pas traités Tous guéris Tués+ consommés Vendus malades

Figure 37 : Répartition de la gestion des animaux malades après traitement en fonction des zones étudiées

Enfin, nous avons pu constater que très peu d’éleveurs ont des connaissances sur les LMR et les temps d’attente; en effet, seulement 12 d’entre eux sont capables de définir correctement les temps d’attente et seulement 9 sur 90 peuvent décrire de façon simple les risques liés à la présence de résidus d’antibiotiques dans les viandes.  Vermifugation La vermifugation des porcs est largement pratiquée par les éleveurs puisque 93% de ceux interrogés vermifugent les animaux régulièrement. La posologie, le mode d’administration et la fréquence d’administration sont variables en fonction des élevages. Nous avons toutefois relevé que les éleveurs ont des pratiques similaires concernant la fréquence de traitement : certains vermifugent les animaux tous les mois, alors que d’autres seulement tous les 3 mois. Généralement, les truies ne sont pas vermifugées pendant la gestation, le vermifuge est donné soit pendant l’allaitement soit après le sevrage. Certains éleveurs choisissent de traiter seulement les porcs de race locale ou seulement les animaux atteints de cysticercose ; cependant la majorité d’entre eux traite tous les animaux présents dans l’élevage en même temps, sans distinction. La présence de cysticercose lors de la vente des animaux est encore trop importante puisque 16% des éleveurs déclarent subir des pertes économiques à cause de cette infestation parasitaire (de 10 à 20% en fonction de la zone). 77

2.4.3.1.6 Castrations des animaux  Castration des mâles : La castration des porcs mâles est globalement systématique dans les élevages. Elle est faite à des âges variables en fonction des élevages, allant de quelques jours jusqu’à 4 mois environ. Elle est pratiquée sans anesthésie, sans analgésie, aucun anti-inflammatoire ni antibiotique n’est administré à l’animal dans la grande majorité des cas. La castration est réalisée soit par un technicien, soit par l’éleveur, soit par des « spécialistes » autoproclamés ne disposant d’aucun diplôme particulier.  Castration des femelles : Trois cas de figure existent. Tout d’abord, certains éleveurs font le choix de ne pas stériliser les femelles par peur de complication suite à la chirurgie. Ils séparent alors les mâles des femelles pour éviter les saillies si les mâles ne sont pas castrés (ou castrés tardivement). D’autres éleveurs choisissent d’effectuer une ovariectomie sur les femelles, généralement réalisée par un technicien d’élevage. L’opération est souvent faite avant les premières chaleurs de l’animal. Cette méthode est également employée pour les truies de réforme (après 4 ou 5 portées) afin d’améliorer l’engraissement. Enfin, la castration chimique des porcs femelles est la dernière méthode utilisée, bien qu’elle soit illégale. Les éleveurs de porcs se procurent, dans des pharmacies humaines, ou parfois directement chez le vétérinaire ou le technicien, des injections de médroxyprogestérone acétate. Ces injections ont une action contraceptive d’une durée de trois mois chez les femmes. Les éleveurs utilisent ces injections sur les porcs femelles à l’engraissement et sur les truies de réforme (après 4 ou 5 portées) afin d’améliorer l’engraissement. La proportion d’éleveurs ayant recours à cette pratique est représentée dans la figure 38.

100% 80% 60% 40% 20% 0% NON OUI Figure 38 : Histogramme des éleveurs ayant recours ou non à la castration chimique en fonction des zones étudiées

La fréquence d’utilisation de ce produit est variable. Parfois, une seule injection est réalisée pour toute la période d’engraissement, parfois la pratique est d’effectuer une injection tous les trois mois. Les techniciens sont informés de cette pratique et la réalisent eux même dans les élevages dans 45% des cas. 78

2.4.3.2 Description des groupes obtenus grâce à l’ACM et la CAH sur les données d’enquête Ces méthodes d’analyses statistiques ont permis de séparer les 90 élevages en trois groupes possédant des caractéristiques différentes. 25 variables ont été retenues au final pour l’analyse statistique, et 11 ont été enregistrées comme étant des variables illustratives, c'està-dire qu’elles ne rentrent pas en compte dans l’ACM mais apportent des informations pour la typologie des élevages des différents groupes. Les variables illustratives sont celles liées à la zone d’étude et à la description des élevages. Les variables utilisées pour la discrimination des groupes sont celles liées aux mesures d’hygiène, à l’utilisation des antibiotiques et des vermifuges. Un élément primordial pour la description des groupes est le v-test ; il permet de définir les variables significativement liées au groupe en question. Cela montre l’importance de chaque variable pour la discrimination des groupes. La description des groupes est présentée ci-dessous :  1er groupe : Ce groupe réunit 42 élevages.  Variables illustratives : 50% des élevages sont situés dans la zone d’Arivonimamo, 33% dans celle d’Imerintsiatosika et 17% dans celle de Tsiroanomandidy. 71% des élevages ont des bâtiments en dur, et l’élevage en divagation fait parti de ce groupe. 55% des élevages ont une taille moyenne avec entre 2 et 5 cases ; 14% n’ont qu’une case et 31% ont plus de 5 cases. 55% des éleveurs ont moins de 10 animaux au moment de l’enquête et 100% en ont moins de 50. 62% des éleveurs utilisent la race améliorée. 64% des éleveurs ont une activité mixte, naisseur et engraisseur. 65% des élevages ont une production annuelle comprise entre 11 et 50 animaux.  Variables liées à la discrimination du groupe: Concernant les mesures d’hygiène, seulement 52% des éleveurs de ce groupe désinfectent les bâtiments et seulement 5% des élevages possèdent une infirmerie. 29% des éleveurs admettent donner les restes de cuisine aux porcs. Tous les éleveurs de ce groupe font appel à un technicien pour la gestion des soins, et 62% d’entre eux achètent les médicaments vétérinaires directement à leur technicien. 48% des éleveurs vaccinent les animaux. Concernant les antibiotiques, 83% des éleveurs ne connaissent pas les produits utilisés dans leurs élevages. 76% déclarent avoir recours aux antibiotiques pour certains traitements. Aucun éleveur de ce groupe ne sait définir les délais d’attente liés à l’utilisation des antibiotiques ni décrire les risques liés aux résidus retrouvés dans la viande. 24% des éleveurs admettent vendre les animaux malades après traitement antibiotique (généralement entre 1 et 7 jours après l’arrêt du traitement). Pour la vermifugation, tous les éleveurs traitent leurs animaux régulièrement et 10% ont déjà eu des porcs atteints de cysticercose.

79

Les variables les plus discriminantes pour ce groupe (v-test supérieur à 2) sont : l’achat des médicaments au technicien, la visite d’un technicien dans l’élevage, l’absence de connaissance des antibiotiques utilisés, l’absence de connaissance sur les temps d’attente et les résidus dans la viande, la vaccination et la vermifugation des animaux.  2ème groupe : Il réunit 38 élevages.  Variables illustratives : 18% des élevages sont localisés dans la zone d’Arivonimamo, 37% dans la zone d’Imerintsiatosika et 45% dans la zone de Tsiroanomandidy. 79% des élevages possèdent des bâtiments en dur. 53% des élevages sont de taille moyenne avec entre 2 et 5 cases. Ce groupe détient les 4 élevages avec plus de 50 animaux présents lors de l’enquête. 63% des éleveurs utilisent la race améliorée. 58% des élevages sont à la fois naisseur et engraisseur et 26% sont des ateliers d’engraissement. 16% des élevages ont une production annuelle supérieure à 50 porcs.  Variables liées à la discrimination de ce groupe : Seulement 47% des éleveurs de ce groupe affirment désinfecter les bâtiments d’élevage, et 16% des élevages possèdent une infirmerie pour les animaux malades. 21% des éleveurs déclarent donner les restes de cuisine aux porcs. Seulement 50% des éleveurs ont recours à l’aide d’un technicien pour leur élevage, et 66% achètent les médicaments directement chez le vétérinaire. Seulement 21% des éleveurs vaccinent les animaux. Concernant les pratiques liées aux antibiotiques, 79% des éleveurs connaissent le nom de produits utilisés. Tous les éleveurs de ce groupe ont recours aux antibiotiques pour certains traitements. Tous les éleveurs connaissant les temps d’attente relatifs aux antibiotiques (c'est-à-dire 12 éleveurs sur 90) et tous ceux ayant des notions sur les risques liés aux résidus dans la viande (c'est-à-dire 9 éleveurs sur 90) se trouvent dans ce groupe. Malgré leurs connaissances, 37% des éleveurs de ce groupe admettent vendre les animaux malades après les avoir traités avec des antibiotiques. 95% des éleveurs de ce groupe vermifugent les porcs régulièrement, et 18% déclarent avoir déjà eu des problèmes de cysticercose dans leur élevage. Les variables les plus liées à ce groupe (v-test supérieur à 2) sont : la connaissance des produits antibiotiques, le recours à des traitements antibiotiques, la connaissance des délais d’attente, l’absence de visite de technicien, la connaissance des résidus d’antibiotiques, l’achat des médicaments chez le vétérinaire, le traitement de tous les animaux malades et les élevages avec plus de 50 porcs présents.  3ème groupe : Ce groupe réunit 10 élevages.  Variables illustratives : Dans ce groupe, 20% des élevages sont situés dans la zone d’Arivonimamo, 20% dans la zone d’Imerintsiatosika et 60% dans la zone de Tsiroanomandidy. 40% des élevages regroupés ici 80

ont des bâtiments en bois et 60% des bâtiments en dur. Tous les élevages ont entre 1 et 5 cases, et 60% d’entre eux ont une seule case. Tous les élevages de ce groupe ont entre 1 et 10 porcs présents lors de l’enquête. 40% des éleveurs utilisent la race locale. 90% des élevages sont des ateliers d’engraissement. 80% des élevages ont une production annuelle inférieure ou égale à 10 porcs.  Variables discriminantes pour ce groupe : Concernant les pratiques liées à l’hygiène, 90% des éleveurs disent ne pas désinfecter les bâtiments, et aucun n’a aménagé d’infirmerie pour les animaux malades. 90% des éleveurs déclarent donner les restes de cuisine à manger aux porcs. Seulement 40% des éleveurs font appel à un technicien pour les soins aux animaux, et 90% des éleveurs achètent les médicaments chez le vétérinaire. 10% des éleveurs affirment ne jamais utiliser de médicaments vétérinaires. 90% des éleveurs ne vaccinent pas les animaux. Concernant les antibiotiques, aucun éleveur de ce groupe ne les utilise. Aucun éleveur ne connaît ni le nom des antibiotiques les plus couramment employés, ni les temps d’attente et les risques liés aux résidus. 30% des éleveurs déclarent vendre leurs animaux dès l’apparition de signes anormaux, et cela sans traitement préalable. 60% des éleveurs de ce groupe traitent régulièrement leurs porcs avec des vermifuges, et 30 % des éleveurs admettent avoir déjà eu des porcs atteints de cysticercose. Les variables les plus liées à ce groupe (v-test supérieur à 2) sont : l’absence de traitement antibiotique sur les animaux, l’activité d’engraissement, l’utilisation des restes de cuisine pour l’alimentation des porcs, l’absence de vermifugation, la faible production annuelle des élevages, la petite taille des élevages, l’achat des médicaments chez le vétérinaire et l’emploi de la race locale.

5

Discussion

2.5.1 Analyses Premi© Test 2.5.1.1 Qualité des prélèvements Les analyses Premi© Test ont été effectuées au LNDV pour les prélèvements 2012 et 2013, et pour les prélèvements réalisés à l’abattoir d’Anosizato pour 2014. Concernant les prélèvements réalisés dans les abattoirs locaux des trois zones d’études, les analyses ont été faites directement sur place, le matériel utilisé étant peu volumineux et donc facilement transportable. Concernant les analyses 2012 et 2013, les échantillons ont été conservés au congélateur entre leur collecte et l’analyse, les règles de maintien de la chaîne du froid semblent avoir été respectées. Pour 2014, les prélèvements faits à l’abattoir d’Anosizato étaient directement apportés au LNDV et mis sous froid, et les prélèvements dans les abattoirs locaux des zones d’étude étaient également conservés au congélateur ou dans de l’azote liquide lorsque les conditions ne permettaient pas de disposer d’un congélateur. Les 81

prélèvements utilisés pour toutes les analyses effectuées durant ce stage ont été conservés dans de bonnes conditions, et les résultats des analyses ne sont donc pas remis en cause par la qualité et la conservation des prélèvements. D’autres études de la prévalence de résidus d’antibiotiques dans des carcasses ont employé différents échantillons. C’est le cas par exemple de l’étude réalisée à l’abattoir de Zaria, au Nigéria en 2001. Cette étude effectuée sur des bovins utilisait des prélèvements d’urine réalisés à l’abattoir après éviscération sur lesquels étaient réalisés des tests d’inhibition de croissance bactérienne (Kabir et al. 2001). On constate donc que le prélèvement de muscle est un des prélèvements possibles pour la détection de résidus d’antibiotiques mais il existe d’autres prélèvements permettant ce dépistage. 2.5.1.2 Prévalences nationales Les prévalences nationales sont élevées, entre 17,8% et 39,3% selon les années, entre 2010 et 2013. Nous pouvons comparer ces prévalences avec celles obtenues grâce à d’autres études réalisées dans d’autres pays. Au Vietnam, une étude réalisée entre 2009 et 2010 a donné une prévalence d’échantillons de muscles de porcs contaminés par des résidus d’antibiotiques de 41,2% grâce au Premi© Test (Dang Pham K. et al. 2012). Une autre étude réalisée dans le Sud Est du Nigéria dans un abattoir municipal de Nsukka, à donné une prévalence d’échantillons de muscles de porc contaminés de 20% grâce au test des quadrupoles (Ekene V. Ezenduka ey Chinyere Ugwumba, 2012). On constate que les prévalences sont variables d’un pays à l’autre, mais globalement élevées dans les Pays du Sud étudiés. En comparaison, une étude au Danemark a montré une prévalence nationale comprise entre 0 et 0,025% selon les années (Alban et al. 2014). La contamination des viandes par les résidus d’antibiotiques est encore très présente de nos jours, notamment dans certains pays en développement et reste un problème pour la santé publique. Elles sont à l’inverse globalement bien maîtrisées dans les pays industrialisés. 2.5.1.3 Comparaison des prévalences entre zones d’étude Une autre hypothèse de départ était qu’il existait peut-être une variation de prévalence en fonction de l’éloignement de la zone étudiée à la capitale. Les tests effectués sur les résultats n’ont pas révélé de différence significative entre ces trois zones (Tsiroanomandidy, Arivonimamo et Imerintsiatosika). Cela signifie que pour ces zones, la proportion de viandes contaminées par des résidus d’antibiotiques est environ équivalente. On peut donc en conclure que la gestion des animaux malades après traitement antibiotique donne les mêmes résultats, de manière générale, pour les éleveurs des trois zones. L’éloignement à la capitale n’a donc pas d’influence sur les pratiques des éleveurs, qui vendent des animaux malades après traitement antibiotique en proportion équivalente. 2.5.1.4 Comparaison des prévalences entre abattoir Enfin, la dernière hypothèse émise était que les prévalences d’échantillons positifs étaient différentes dans les abattoirs dans la capitale par rapport à ceux d’autres régions. Nous pensions que les porcs malades étaient plus souvent vendus localement et moins amenés 82

jusqu’à la capitale. Nous nous attendions à trouver une prévalence d’échantillons contaminés plus élevée dans les abattoirs locaux que dans l’abattoir d’Antananarivo. Les résultats n’ont pas mis en évidence de variation significative entre les différents abattoirs. On peut donc conclure que les animaux malades sont vendus indifféremment aux bouchers locaux ou à des collecteurs venant de la capitale, certainement au plus offrant et de façon non systématique. 2.5.1.5 Analyses 2014 Il est important de préciser enfin, que les prélèvements que nous avons effectués en abattoirs et tueries cette année ne concernent que deux régions, Itasy et Bongolava, donc ils ne permettent pas à eux seuls d’établir une prévalence nationale d’échantillons positifs aux résidus d’antibiotiques à Madagascar pour l’année 2014. D’autres prélèvements pourront être envisagés sur des carcasses originaires de différentes régions afin d’enrichir les données et de pouvoir estimer une prévalence nationale. 2.5.2 Construction de l’enquête 2.5.2.1 Choix des zones d’étude Les enquêtes ont été réalisées dans trois zones d’étude situées sur la RN1, à des distances différentes d’Antananarivo. Nous avons travaillé seulement dans deux régions (deux zones se trouvant dans la même région), relativement proche de la capitale (220km au plus loin). Nous ne pouvons donc attribuer nos données qu’à ces deux régions et en aucun cas généraliser au niveau national. Pour avoir une réelle représentativité de Madagascar, il aurait fallu enquêter dans chaque région ou au moins sélectionner les principales regroupant un nombre conséquent d’élevages porcins. 2.5.2.2 Réalisation des enquêtes Les enquêtes réalisées dans les élevages se sont toujours déroulées dans de bonnes conditions, les éleveurs mettant de la bonne volonté pour répondre à nos questions. Le questionnaire n’a pas pu être testé avant le début de l’enquête par manque de temps. De ce fait, les questions ont parfois du être reformulées pour une meilleure compréhension, mais dans la majorité des cas les réponses étaient cohérentes et exploitables par la suite pour l’analyse statistique. Lors de la construction de l’enquête, l’objectif était de se limiter au maximum à des questions fermées ou semi-ouvertes afin de pouvoir regrouper les modalités des variables en classes par la suite. Le questionnaire comportait de nombreuses questions (81) sur de différentes thématiques, mais les éleveurs étaient toujours disponibles et la durée des interviews n’a pas été un problème. Les éleveurs ne parlant pas le français ou très peu pour la plupart, la présence d’une traductrice était indispensable pour mener ces interviews. La traductrice malgache qui m’accompagnait dans les élevages, était une technicienne du LNDV, elle a donc parfaitement compris les enjeux liés à cette étude puisqu’elle a également participé à la collecte des prélèvements de diaphragmes en abattoir et aux analyses Premi©Test. Travaillant toujours 83

avec la même personne, le biais admis du fait de la traduction a été identique tout au long de l’étude. 2.5.2.3 Choix des éleveurs interrogés Le choix des éleveurs interrogés s’est fait de façon aléatoire, après s’être rendu compte qu’il était impossible ou presque de retrouver les élevages d’origine des carcasses prélevées. L’objectif a été cependant d’enquêter des élevages situés dans des quartiers différents afin d’obtenir des informations sur toute la zone, et d’éviter d’aller dans plusieurs élevages appartenant aux membres d’une même famille. La variabilité des élevages a été le fruit du hasard, car nous n’avions pas de critère de sélection, notre démarche étant basée sur le volontariat. Les élevages ont parfois été trouvés grâce aux vétérinaires des zones d’étude qui nous indiquaient leur emplacement, mais dans la majorité des cas nous avons eu recours au porte à porte, ce qui a très bien fonctionné. Seulement un éleveur a refusé de participer à notre enquête sur toutes les personnes sollicitées. 2.5.3 Données d’enquête et synthèse des pratiques à risque Nous avons pu récolter des données à la fois sur les caractéristiques des élevages afin de réaliser des typologies, et sur les pratiques générales des éleveurs. Nous nous sommes intéressés plus particulièrement à l’utilisation des médicaments vétérinaires, en ciblant les antibiotiques, les vermifuges et les hormones.  Description des élevages interrogés On constate que les élevages de porc sont hétérogènes au sein des zones, les types sont variables, du simple atelier d’engraissement avec un seul animal aux élevages naisseur et engraisseur comptant plusieurs dizaines voir centaines de porcs. La plupart des élevages interrogés sont de taille moyenne, avec des bâtiments en dur et plusieurs cases pour les animaux, et exercent une activité naisseur et engraisseur.  Données sur les pratiques d’hygiène Globalement, les mesures d’hygiène ne sont pas respectées (pas de pédiluve, pas de quarantaine, pas d’équipement ou matériel spécifique), par manque de connaissance ou de moyens. Les éleveurs n’ont pas conscience de la nécessité de ces mesures pour la prévention des maladies. De plus, très peu ont mis en place une infirmerie pour les porcs malades, et la désinfection reste aléatoire, non systématique et faite principalement lors de l’apparition de maladies à proximité. Les restes de cuisine sont encore trop souvent utilisés pour l’alimentation des porcs. Les éleveurs ont par contre bien intégré la nécessité d’arrêter la divagation des animaux, et un seul élevage avait recours à cette pratique. De plus, ils évitent généralement les regroupements d’animaux et la plupart des ventes se font directement dans les élevages, ce qui limite la circulation des animaux et donc la propagation de maladies contagieuses. Pour la reproduction cependant, les éleveurs ne possédant pas de verrat sont obligés d’emmener les truies dans d’autres élevages, ce qui peut être à l’origine de contaminations. 84

 Données sur l’utilisation des antibiotiques Le recours à un technicien est souvent pratiqué dans les élevages, pour les actes courant comme pour la gestion des maladies. Si on compare avec une autre étude réalisée au Soudan en 2011, on constate que très peu d’éleveurs soudanais font appel à un vétérinaire pour l’utilisation de médicaments (seulement 4% des éleveurs) alors qu’à Madagascar, 72% des éleveurs sont accompagnés par un technicien. L’importance du rôle des vétérinaires et assistants vétérinaires est donc variable en fonction des pays, notamment dans les pays en développement où on note de grandes divergences de pratiques. Malgré le manque important de vétérinaires à Madagascar (seulement environ 200 vétérinaires sur tout le territoire), l’accompagnement des éleveurs est tout de même relativement efficace grâce à la présence des techniciens en plus grand nombre. Ces techniciens travaillent soit pour un vétérinaire, soit de façon indépendante (illégale), mais tous n’ont pas reçu une formation spécifique. De ce fait, les compétences sont très variables en fonction des techniciens rencontrés et certains manquent de connaissances médicales ; les conseils donnés aux éleveurs sont parfois aberrants. Les vétérinaires ne se déplacent que très rarement dans les élevages de porcs, ce sont les techniciens qui travaillent sur le terrain. Nous avons fait le constat que généralement, les techniciens n’informent pas les éleveurs des traitements effectués sur leurs animaux : ils réalisent un traitement sans donner d’explication. Les éleveurs ne maîtrisent donc pas l’utilisation des médicaments, laissant cette tâche au technicien. Seuls les éleveurs autonomes, qui préfèrent traiter eux-mêmes leurs animaux, connaissent les produits utilisés, les posologies et les voies d’administration. Ce sont également eux qui sont le plus renseignés sur les délais d’attente et les risques liés aux résidus dans la viande, cependant cela ne concerne qu’un nombre très faible d’éleveurs pour le moment. Une étude précédente réalisée sur des éleveurs porcins suisses a également montré que les éleveurs étaient peu sensibilisés aux risques liés à une forte utilisation des antibiotiques et notamment au développement de l’antibiorésistance (Visschers V.H.M. et al. 2014). Ce manque de connaissance est un problème global, non spécifique des pays en développement. On observe un manque général de connaissance, aussi bien chez les éleveurs que chez les techniciens et les vétérinaires, qui ne sont pas sensibilisés aux dangers d’une mauvaise utilisation des antibiotiques. Malgré ces lacunes, l’utilisation des antibiotiques est largement répandue dans les élevages porcins, principalement pour des traitements curatifs individuels, de façon empirique. De rares éleveurs utilisent des antibiotiques en préventif, généralement lors de l’introduction de nouveaux animaux. L’alimentation des porcs n’est jamais supplémentée avec des antibiotiques. Malheureusement, on constate que les antibiotiques sont parfois utilisés lors de suspicion de peste porcine (classique ou africaine), alors qu’ils n’ont aucune action sur les virus en cause. Les molécules les plus utilisées sont l’oxytétracycline et les pénicillines associées ou non à la streptomycine, car ce sont les plus disponibles sur le marché, et les moins chères. On 85

remarque qu’une étude réalisée au Pérou parue en 2014 (Redding L.E. et al, 2014b) a mis en évidence l’utilisation des mêmes molécules chez les éleveurs laitiers des zones rurales. Une autre étude sur les élevages intensifs de poules pondeuses a mis en évidence également l’utilisation majoritaire d’oxytétracycline (Nwanta J. et al. 2011). On constate donc que les mêmes antibiotiques sont utilisés pour diverses espèces et différentes maladies. L’utilisation répétée des mêmes molécules antibiotiques peut augmenter l’apparition de résistances chez certaines bactéries. D’autre part, on note que près d’un quart des éleveurs admettent vendre les animaux malades après leur avoir administré des antibiotiques, sans respecter les délais d’attente. On retrouve le même phénomène dans d’autres études, notamment une réalisée en Tanzanie, où 95% des éleveurs de poulets interrogés vendaient également les poulets avant la période d’attente requise suite à l’utilisation d’antibiotiques, par peur de pertes économiques (liées à une mort précoce des animaux) (Nonga et al. 2009). Ce procédé n’est donc pas propre à Madagascar ni à l’espèce porcine. Cette pratique est une cause directe de la contamination des viandes par les résidus d’antibiotiques. De plus, les collecteurs et bouchers achètent sans difficulté des porcs malades car les prix sont inférieurs à ceux des porcs sains. Il est donc facile de les vendre, et ils sont ensuite abattus dans des abattoirs non contrôlés. Un des aspects non traités dans cette étude est la quantité d’antibiotiques utilisés. En effet, les traitements étant réalisés parfois par l’éleveur et parfois par le technicien d’élevage, le plus souvent sans traçabilité, nous n’avons pas pu instaurer de mesures des quantités utilisées comme il avait été fait dans une étude au Pérou en 2013 (Redding L.E. et al. 2014a). La courte durée du stage était aussi un obstacle, car nous n’avions la possibilité de passer qu’une seule fois par élevage.  Synthèse des pratiques à risque Les éléments clés à l’origine des mauvaises pratiques générales concernant l’utilisation des médicaments vétérinaires sont :  un manque de formation des acteurs de la filière,  un manque de connaissance de la réglementation,  un manque de sensibilisation sur les risques liés à l’utilisation des médicaments vétérinaires,  l’existence de circuits de commercialisation secondaires illégaux facilitant l’écoulement des viandes insalubres,  La peur des pertes économiques poussant les éleveurs à vendre les animaux malades. Des formations peuvent être envisagées à destination des éleveurs, des techniciens et des vétérinaires en premier lieu pour améliorer leur gestion des élevages. Des rappels sur la législation sont indispensables, notamment dans les zones les plus reculées qui ont peu accès à l’information. Une communication sur les risques pour la santé publique, en utilisant les médias comme les journaux, la télévision et la radio, permettra d’avertir les éleveurs sur les conséquences de leurs mauvaises pratiques. Un renforcement de l’inspection des viandes 86

et l’instauration de sanctions pour les circuits illégaux de commercialisation des viandes pourront être mis en place pour dissuader les acteurs de la filière de vendre des viandes contaminées.  Données sur l’utilisation des vermifuges Globalement, l’étude a montré que presque tous les éleveurs utilisent des vermifuges régulièrement sur leurs animaux. La fréquence de traitement est variable, généralement tous les mois ou tous les trois mois. Malgré cela, la cysticercose reste un problème récurrent dans environ 16% des élevages, et même si les contrôles à la vente sont fréquents, la vente des porcs atteints est possible à des prix inférieurs à ceux des porcs sains, ce qui représente un risque pour les consommateurs. En effet, la viande mal cuite peut être à l’origine d’une contamination de l’homme et du développement d’une neurocysticercose (maladie pouvant avoir des conséquences graves). 2.5.4 Analyse statistique 2.5.4.1 Analyse descriptive Concernant l’analyse statistique sur les données recueillies, il était prévu initialement d’effectuer une étude des facteurs de risque concernant la présence de résidus d’antibiotique dans les viandes de porc grâce à la réalisation de modèles linéaires généralisés. Cependant dans ce cas, nous avions besoin d’une variable à expliquer : « Absence ou Présence de résidus d’antibiotiques dans la viande » pour chaque élevage, afin de tester chacune des variables explicatives avec la variable à expliquer. Comme l’étude a révélé qu’il était presque impossible d’effectuer des enquêtes dans les élevages d’origine des carcasses prélevées, d’autres analyses statistiques descriptives ont été privilégiées. 2.5.4.2 Groupes obtenus grâce à l’analyse L’ACM et la CAH nous ont permis de mettre en évidence trois types d’élevage distincts, deux groupes importants (42 et 38 élevages) et un groupe plus petit (10 élevages). On constate que chaque zone étudiée présente plusieurs des types d’élevage obtenus. Les zones ne sont donc pas homogènes en termes d’élevage porcin.  1er groupe Dans ce groupe, on a affaire à des élevages de taille et de production annuelle moyenne. Ils disposent généralement de bâtiments en dur, la plupart sont des ateliers naisseur et engraisseur et ils utilisent souvent des races améliorées. Les mesures d’hygiène sont faibles, la désinfection des bâtiments effectuée dans un cas sur deux et très peu d’éleveurs possèdent une infirmerie. La moitié des éleveurs vaccinent leurs animaux, ce qui est supérieur à la moyenne générale sur les 90 élevages. Concernant l’utilisation des médicaments vétérinaires, tous se font aider par un technicien, mais de ce fait peu d’entre eux connaissent les médicaments utilisés. La plupart utilisent des antibiotiques sans maîtriser les temps d’attente associés ni s’être renseigner sur les risques liés aux résidus 87

dans la viande. Un quart des éleveurs vendent les animaux malades après leurs avoir administrés un traitement antibiotique sans respecter les délais d’attente. Tous les éleveurs de ce groupe utilisent des vermifuges, et peu d’entre eux ont déjà du déploré des porcs atteints de cysticercose. Globalement, les élevages de ce groupe sont en développement, leur taille augmente, et les pratiques s’améliorent : le choix de races améliorées, des pratiques d’hygiène plutôt bien connues et réalisées, et une volonté de soins des animaux avec l’assistance d’un technicien. Cependant, il est important de souligner le manque de connaissance général des éleveurs de ce groupe sur les antibiotiques et leurs conditions d’utilisation, ainsi que sur la gestion des animaux malades. Leur manque de savoir concernant les dangers liés à l’emploi des antibiotiques sur les animaux peut être envisagé comme un risque lié à la présence de résidus dans les viandes.  2ème groupe Ce groupe réunit les plus gros élevages interrogés ainsi que des élevages de taille moyenne. Leurs installations sont en dur, et leur production annuelle moyenne à élevée. Plus de 50% des élevages sont des ateliers naisseur et engraisseur, et un quart sont des ateliers d’engraissement. La désinfection des bâtiments est effectuée en même proportion que précédemment, cependant on compte plus d’élevages possédant une infirmerie dans ce groupe. Seulement la moitié des éleveurs sollicite un technicien pour la gestion des soins, et peu d’entre eux vaccinent les animaux. Ce groupe contient les éleveurs ayant les meilleures connaissances sur les antibiotiques, leur utilisation et les précautions à prendre. Malgré cela, plus d’un tiers des éleveurs vend les animaux malades après traitement antibiotique sans se soucier des délais d’attente. Même si quasiment tous les éleveurs vermifugent les animaux, un nombre non négligeable connaît des problèmes de cysticercose. En résumé, on regroupe ici les plus gros élevages et les éleveurs avec le plus de connaissances médicales. On constate que ces éleveurs, plus autonomes que les précédents, font moins appel à des techniciens. Malgré les connaissances plus développées, certaines mauvaises pratiques sont à souligner, notamment la vente des animaux traités avec des antibiotiques, mesure pouvant être directement associée à la contamination des viandes.  3ème groupe Ce groupe est beaucoup plus petit que les deux précédents car il représente seulement 10 élevages. Ces élevages sont les moins avancées en termes de structure, de production et de connaissance des éleveurs. En effet ce sont principalement des ateliers d’engraissement, dans des locaux en bois, avec un nombre très faible d’animaux et des races locales privilégiées. On reconnaît ici le type d’élevage familial, où l’élevage est une source de revenu complémentaire pour des familles avec souvent très peu de moyens, donc peu de possibilité de soins. Les règles d’hygiène ne sont globalement pas suivies (pas de désinfection, pas d’infirmerie), aucune vaccination n’est réalisée. Ce groupe renferme des éleveurs qui n’utilisent pas d’antibiotiques sur leurs animaux, souvent faute de moyen. Ils n’ont donc aucune connaissance relative aux médicaments, ne connaissent ni le nom des produits ni les 88

conditions d’utilisation. Moins de la moitié d’entre eux font appel à un technicien, et la vente des animaux s’effectue dès la suspicion de maladie, avant d’engendrer des frais. On constate que ces élevages sont en minorité, on retrouve plus fréquemment des élevages de taille moyenne à importante. 2.5.5 Recommandations aux éleveurs concernant l’utilisation des médicaments vétérinaires La description précédente nous montre qu’il existe plusieurs profils d’éleveurs à Madagascar, mais que tous ont des pratiques à risques en termes d’utilisation des médicaments vétérinaires, et notamment des antibiotiques. Afin d’améliorer ces pratiques, ceci dans l’objectif de diminuer la contamination des viandes par des résidus d’antibiotiques à Madagascar, il est important de cibler chaque profil d’éleveur et d’adapter les actions à mettre en place et les recommandations à transmettre. En effet, pour le premier groupe décrit, on constate que les éleveurs se reposent beaucoup sur les techniciens pour la gestion des soins. Dans ce cas, la sensibilisation aux risques liés aux antibiotiques est à faire aussi bien auprès des éleveurs que des techniciens. Améliorer les compétences des techniciens grâce à des formations, et insister sur la transmission des connaissances entre techniciens et éleveurs semblent des éléments clés pour le changement des pratiques. Pour le deuxième groupe, on remarque que les éleveurs sont plus autonomes et possèdent de meilleures connaissances générales. Cependant la gestion des animaux malades reste parfois problématique. Le renforcement de la sensibilisation, avec le rappel de la législation concernant l’utilisation des médicaments et les risques associés sont primordiaux. Les avantages de l’accompagnement par un technicien pourront également être mis en avant afin d’instaurer le suivi d’agents compétents dans les élevages. Des sanctions pourront être pensées pour les éleveurs ne respectant pas les règles. Enfin pour le troisième groupe, le manque évident de moyen est le problème majeur des élevages concernés. La formation des éleveurs en priorité sur les pratiques d’élevages en général, concernant l’installation, l’alimentation, la reproduction des animaux est à envisager. L’objectif dans ce cas est de permettre aux éleveurs d’améliorer leur production grâce à des éléments simples et peu couteux, afin d’obtenir à long terme des élevages en développement et un accès aux soins des animaux permis par les revenus générés. L’accompagnement de ces éleveurs par des techniciens est nécessaire pour mettre en place ces améliorations. 2.5.6 Constat sur l’utilisation d’hormones de synthèse à visée contraceptive Cette enquête à également été l’occasion d’apporter des données sur une problématique déjà connue à Madagascar, l’utilisation de médroxyprogestérone acétate pour améliorer l’engraissement des truies reproductrices et des femelles à l’engraissement. Une étude précedente (Porphyre et al. 2013) a mis en évidence le détournement d’injections de cette 89

hormone, initialement prévue pour la contraception humaine, par les éleveurs de porcs. Cette injection est largement présente à Madagascar grâce à un programme de coopération des Etats-Unis (US AID). Elle est vendue sans ordonnance à prix très réduit (20 centimes d’euros) dans les pharmacies humaines principalement pour les jeunes filles, et a une action contraceptive d’une durée de trois mois. Ces détournements observés depuis 2012 permettent aux éleveurs de porcs d’améliorer l’engraissement des animaux. L’enquête réalisée cette année a montré l’augmentation de l’utilisation de cette hormone pour les porcs. 20% des échantillons testés en 2012 étaient positifs à la médroxyprogestérone acétate, alors que cette année, près de 40% des éleveurs interrogés l’utilisent, avec des variations par zone, allant de 37 à 57% des éleveurs concernés. Les avantages liés à cette injection sont nombreux : le faible coût, la facilité d’obtention et d’utilisation, l’absence d’effet secondaire chez les animaux, la réversibilité de l’injection. Tous ces éléments sont une difficulté à la réduction de son utilisation. Un autre fait marquant est que certains techniciens et vétérinaires voient dans cette injection un atout commercial : ils achètent eux-mêmes le produit à la pharmacie et le revendent ensuite à leurs clients à un prix deux ou trois fois supérieur au prix d’achat. Cette pratique est illégale et considérée comme du détournement de fond de coopération, puni par la loi. Elle représente surtout un danger pour la santé publique, car malgré la faible consommation de viande des habitants à Madagascar, les conséquences de l’utilisation de ces hormones pour les consommateurs restent cependant mal connues, notamment à long terme.

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CONCLUSION Conclusion La problématique de cette étude était centrée sur l’utilisation des médicaments vétérinaires par les éleveurs de porcs pour comprendre la forte contamination des viandes par des résidus d’antibiotiques. Trois groupes d’élevages différents ont été mis en évidence, en analysant les caractéristiques d’élevage (taille, activité, structures, hygiène…), la gestion des maladies, l’utilisation des médicaments vétérinaires et les connaissances générales des éleveurs. Les pratiques d’élevage sont hétérogènes au sein des zones étudiées, mais on retrouve des similitudes entre certains élevages de zones différentes. D’une manière générale, le constat d’un manque de mesures d’hygiène, déjà observé lors d’une étude en 2005 et 2006 (Costard et al. 2009), est toujours présent. Concernant l’utilisation des antibiotiques, on a pu mettre en évidence des pratiques à risques chez la majorité des éleveurs, liés à un manque général de connaissances médicales aussi bien chez les éleveurs que chez les techniciens vétérinaires. Parmi les éléments liés à la présence de résidus d’antibiotiques dans les viandes, on peut souligner que plus d’un quart (27%) des éleveurs admet vendre leurs animaux encore malades après traitement sans respect des temps d’attente. Cette étude a donc mis en évidence un dispositif de santé animal encore fragile à Madagascar avec un contexte économique difficile, de nombreuses menaces sanitaires et un manque de compétences des acteurs de la filière. En parallèle de ces enquêtes en élevages, le plan national de résidus d’antibiotiques dans la viande de porc a été poursuivi. Nous avons pu donner des prévalences nationales d’échantillons contaminés pour 2012 (17,8%) et 2013 (28,3%). Des analyses pour 2014 ont été réalisées dans deux régions et ont donné des taux compris entre 12,5% et 16,3%. La proportion de viandes contaminées par des résidus d’antibiotiques en concentration supérieure aux LMR reste donc préoccupante à Madagascar. D’autre part, on constate que d’autres espèces d’élevages sont concernées car une autre étude sur la viande de volaille vendue à Antananarivo (la capitale), a également montré une contamination élevée en résidus d’antibiotiques (Randrianomenjanahary R., 2006). Perspectives Les données récoltées pourront être un support d’information pour les acteurs de la santé animale afin de cerner les pratiques d’élevage, et parmi celles-ci de cibler celles à risques associées à la contamination des viandes. Cela permettra de mettre en place des actions correctives visant à réduire la proportion de viandes contaminées par des résidus d’antibiotiques à Madagascar ; mesures adaptées à chaque type d’élevage rencontré. Des futurs programmes pourront comporter un volet centré sur la formation des différents acteurs de la filière porcine, comprenant les éleveurs, les techniciens et les vétérinaires.

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De plus, il est prévu de préparer suite à ce stage un module e-learning destiné aux étudiants vétérinaires d’Antananarivo, basé sur des cas pratiques imaginés à partir des informations recueillies. D’autres actions pourront être envisagées, notamment concernant la partie « inspection et contrôles des viandes ». En effet, les agents inspecteurs de l’Etat, travaillant dans les abattoirs, pourraient transmettre des informations et renforcer la surveillance. Ils côtoient les éleveurs et les collecteurs apportant les animaux à l’abattoir, et sont ainsi bien placés pour communiquer des messages concernant les risques liés aux antibiotiques dans les viandes. Enfin, ce stage a permis de mettre en place une étude concernant les pratiques en élevage porcin à Madagascar. Cette étude a été menée dans trois zones situées dans deux régions de l’île. Les travaux pourront être réemployés dans d’autres régions afin d’obtenir une vision plus globale des pratiques d’élevage à Madagascar. On peut également penser que cette enquête est transposable à d’autres espèces d’élevage si besoin. Concernant les prévalences d’échantillons positifs obtenues pour 2014, elles ne concernent que deux régions. Il est prévu que d’autres prélèvements soit réalisés au cours de cette année afin d’entreprendre d’autres analyses Premi© Test et, au final, pouvoir donner une prévalence nationale représentative de l’ensemble de Madagascar. La poursuite du plan national de surveillance concernant les résidus d’antibiotiques dans la viande de porc à Madagascar est nécessaire, cela permettra aux acteurs de la santé animale d’observer les évolutions durant les prochaines années et d’adapter leurs actions de façon adéquate. La synthèse des résultats obtenus grâce à cette étude sous forme de publication scientifique est en cours de rédaction.

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100

ANNEXES Annexe 1 : Normes du Codex Alimentarius concernant les LMR des rési dus de médicaments vétérinaires retrouvés dans la viande de porc en 2012

Nom Albendazole

Description Antihelminthique

Amoxicilline

Antimicrobien

Avilamycine (résidu : Acide

Antimicrobien

dichloro isoeverninique (DIA).

Azapérone (résidu : azapérone et azapérol)

Tranquillisant

Benzylpénicilline (+/- procaïne)

Antimicrobien

Carazolol

bêta-bloquant adrénorécepteur

Ceftiofur

Antimicrobien

Chloretetracycline/ Oxytétracycline/ Tétracycline Colistine

Antimicrobien

Cyhalothrine

Insecticide

Danofloxacine

Antimicrobien

Dexaméthasone

Glucocorticostéro

Antimicrobien

Tissu -

Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse/peau Muscle Foie Rein Graisse/peau Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Foie Rein Graisse/ peau Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle

101

LMR (ug/kg) - 100 - 5000 - 5000 - 100 - 50 - 50 - 50 - 50 - 200 - 300 - 200 - 200 - 60 - 100 - 100 - 60 - 50 - 50 - 50 - 25 - 25 - 5 - 2000 - 6000 - 2000 - 200 - 600 - 1200 - 150 - 150 - 200 - 150 - 20 - 20 - 20 - 400 - 100 - 50 - 200 - 100 - 1

Année -

1993 Id Id id 2012

-

2009

-

1999

-

1999

-

2003

-

1999

-

2003

-

2008

-

2005

-

2001

-

2009

ïde Dihydrostreptomyci ne/ Streptomycine

Antimicrobien

Doramectine

Antihelminthique

Febentel/ Febendazol / Oxfendendazol

Antihelminthique

Flubendazol

Antihelminthique

Fluméquine

Antimicrobien

Gentamicine

Antimicrobien

Ivermectine

Antihelminthique

Lévamisole

Antihelminthique

Lincomycine

Antimicrobien

Narasine

Antimicrobien

Néomycine

Antimicrobien

Phoxime

Insecticide

Ractopamine

Aide à la production

-

Foie Rein Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse

-

2 1 600 600 1000 600 5 100 30 150 100 500 100 100 10 10 500 500 3000 1000 100 2000 5000 100

-

Foie Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rein Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon

-

15 20 10 100 10 10 200 500 1500 100 15 50 15 50 500 500 10000 500 50 50 50 400 10 40 90

102

-

2001

-

2001

-

1999

-

1995

-

2005

-

2001

-

1993

-

1997

-

2003

-

2011

-

1999

-

2003

-

2012

Somatotropine porcine

Aide à la production

Spectinomycine

Antimicrobien

Spiramycine

Antimicrobien

Thiabendazole

Antihelminthique

Tilmicosine

Antimicrobien

Tylosine

Antimicrobien

-

Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon Graisse Muscle Foie Rognon Graisse

-

10 Non spécifié

-

500 2000 5000 2000 200 600 300 300 100 100 100 100 100 1500 1000 100 100 100 100 100

-

2003

-

1999

-

1997

-

1995

-

1999

-

2009

Annexe 2 : Questionnaire d’enquête

QUESTIONNAIRE D’ENQUETE POUR LES ELEVEURS DE PORCS I/ NOM Code Nom N° de prélèvement abattoir correspondant

II/ LOCALISATION Commune District Région Coordonnées GPS

103

III/ ENVIRONNEMENT 1) Infrastructures : Est-ce qu’il y a des bâtiments pour l’élevage ? Si oui, quel matériau ? Où sont-ils situés ? Est-ce que les animaux sont toujours enfermés, ou ils peuvent divaguer

Oui / Non Matériau : Localisation : Divagation : Oui / Non Combien de temps passé dehors ? Quelle distance parcourue ? Vont-ils dans le village ? Dans les rizières ? Oui / Non

Est-ce qu’il y a d’autres élevages de porc dans le village ? La commune ?

Distance :

Est-ce qu’il y a une quarantaine pour les nouveaux animaux ?

Oui / Non Type : Localisation :

Est-ce qu’il y a une infirmerie ?

Oui / Non Type : Localisation :

2) Hygiène / Biosécurité : Est-ce qu’il y a un pédiluve ?

Oui / Non Type : Localisation :

Est-ce qu’il y a une désinfection des bâtiments ?

Oui / Non Produit utilisé : Fréquence :

Est-ce qu’il y a un équipement spécifique pour l’élevage ?

Oui / Non Type :

IV/ ANIMAUX Type

Race

Nombre

Sexe

Age

Stade Propreté physiologique (1/5)

104

Conformati on (1/5)

Origine

V/ ALIMENTATION Quelles sont les différentes rations alimentaires pour :

- les porcelets : - les truies : - les porcs à l’engraissement : - les truies de réforme : - autre :

Où sont achetées les matières premières ?

Fabrication sur place : Fréquence Type d’aliment : Achat local : Fréquence : Type d’aliment : Achat à distance : Fréquence :

Y a-t-il des déchets de cuisine ou de restaurant dans la ration ? Si oui, quel type ? Y a-t-il des antibiotiques dans l’alimentation ? Si oui, quelle molécule ?

Type d’aliment : Oui / Non Type : Oui / Non 105

Produit : (molécule)

VI/ STRATEGIE DE L’ELEVEUR : 1) Production : Naisseur :

Naisseur engraisseur :

Oui / Non -Nombre de porcelets vendus par an : - A quel âge : - Poids : - Où : - A qui : - La mère est-elle emmenée avec les petits lors de la vente : Oui / Non Oui / Non

Engraisseur :

- nombre de porcelets vendus par an : - A quel âge : - Poids : - A qui : - Où : - Nombre de porcs engraissés vendus par an : - A quel âge : - Poids : - A qui : - Où : Oui / Non - Nombre de porcelets achetés par an : - A qui : - Où : - Nombre de porcs engraissés vendus par an : - A qui - Où - A quel âge : - Poids : - Nombre d’animaux malades vendus par an : - A qui : - Où : - Perte économique :

2) Relations avec la filière : Y a-t-il un vétérinaire qui vient traiter les animaux ? Est-ce qu’il vient souvent ? Quels actes fait-il ?

Oui / Non

Nom :

Commune :

Nom :

Commune :

Fréquence : Actes :

Y a-t-il un technicien vétérinaire qui vient traiter

Oui/ Non

106

les animaux ? Est-ce qu’il vient souvent ? Quels actes fait-il ?

Fréquence :

Où achetez-vous les médicaments vétérinaires ?

Au vétérinaire : fréquence : Au technicien vétérinaire : fréquence : A la pharmacie : fréquence : Dans un dépôt : fréquence : A un autre éleveur : fréquence :

Actes :

Autre :

fréquence :

Localisation :

VII / PATHOGENE ET PREVENTION Endroit sans problème ou forte pression de maladie ? Est-ce qu’il y a des maladies dans la commune ? Dans l’année ? Dans le mois ?

Oui / Non Quelles maladies : Dans l’année : Dans le mois : Nombre d’élevages touchés :

Y a-t-il déjà eu des maladies dans votre élevage ? Dans l’année ? Dans le mois ?

Oui / Non Quelles maladies : Dans l’année : Dans le mois : Nombre d’animaux touchés :

Faîtes-vous vacciner vos animaux ?

Oui / Non Quels animaux : Qui vaccine ? A quel moment : Quels vaccins : Combien de fois : 107

Efficacité : Oui / Non Est-ce qu’il vous arrive de traiter des animaux non malades ? Pourquoi ? Cibler différentes catégories d’animaux

Porcelets naissance

Porcelets sevrage

Oui / Non Produit : Dose : Coût :

Sur quels animaux : A quelle fréquence : Efficacité :

VIII / USAGE DES MEDICAMENTS VETERINAIRES 

Antibiotiques

Quand un animal est malade, est-il traité ? Oui / Non  Si l’animal est traité : Quelle molécule est utilisée ?

Où sont achetés les médicaments ? Qui traite les animaux ? Combien de fois les animaux sontils traités ? A quelle dose est utilisé le médicament ? Le traitement est-il efficace ?

Oui / Non

Quels animaux sont traités ? Utilisez-vous d’autres produits que des médicaments vétérinaires pour traiter les animaux ?

Oui / Non Produits :

 Si l’animal n’est pas traité : 108

Engraisseme nt

Truies réforme

Mois avant la vente

Que devient l’animal ?

Il est vendu : Oui / Non Il est gardé : Oui / non Il est tué : Oui / Non

A qui : Par qui :

 Si l’animal est guéri : que devient-il ? Il reste dans l’élevage ? Il est vendu ?

Oui / Non Oui / Non - A qui : - Où : - Combien de temps après l’arrêt du traitement :

 Si l’animal ne guérit pas : que devient-il ? Il reste dans l’élevage ? Il est vendu ?

Oui / Non Oui / Non

Combien de temps :

- A qui : - Où : - Combien de temps après l’arrêt du traitement : Il est tué ? Il est mort ?

Oui / Non Par qui : Oui / Non

Qu’est-ce que vous en faites ?

IX/ CONNAISSANCES DE L’ELEVEUR Savez-vous ce qu’est un temps d’attente ?

Oui / Non

Savez-vous ce qu’est un résidu d’antibiotique dans la viande ?

Oui / Non

Savez-vous quels sont les risques liés aux résidus retrouvés dans la viande ?

Oui / Non

Définition :

Définition :

Risques :

109

X/ ANTIPARASITAIRES INTERNES Quels produits sont utilisés comme antiparasitaires internes contre la cysticercose? Où sont-ils achetés ? Qui traite les animaux ? Mode d’utilisation : - Quels animaux sont traités ? - Quand sont-ils traités ? - A quelle fréquence est effectué le traitement ? Quelle dose est utilisée pour traiter les animaux ? Quel est le prix d’un antiparasitaire interne ? Le traitement est-il efficace ?

Quels animaux : A quel moment : Fréquence de traitement :

Oui / Non

Combien de temps après le traitement les animaux sontils vendus ? Utilisez-vous d’autres produits que des médicaments vétérinaires?

Oui / Non Produits :

XI / CASTRATION DES ANIMAUX Pratiquez-vous la castration chirurgicale des animaux ? Quels animaux ?

Oui / Non sur les porcelets + traitements ab

Qui fait la castration ? Combien coûte une castration chirurgicale ? Combien de temps engraissez-vous les animaux après la castration ? Qui achète l’animal engraissé ? 110

Pratiquez-vous la castration chimique des animaux ? Quels animaux ?

Oui / Non

Quel produit est utilisé ? Où est-il acheté ? Qui fait l’injection ? Combien d’injections sont réalisées ? Quelle est la dose dans une injection ? Combien coûte une injection ? Combien de temps engraissez-vous les animaux après la castration ? Qui achète les animaux castrés chimiquement ? Consommez-vous des animaux castrés chimiquement ?

Oui / Non

1) Pertes : Combien y a-t-il de vols d’animaux le dernier mois ? Dans l’année ? Combien y a-t-il de morts par prédation le dernier mois ? Dans l’année ? Combien y a-t-il de morts naturelles le derniers mois ? Dans l’année ? Quelle est l’importance de ces pertes sur la production annuelle?

2) Mouvements des animaux :  Est-ce qu’il y a des animaux qui sortent de l’élevage ?  Si oui, pourquoi ? Pour la reproduction :

Oui / Non Localisation des élevages : Fréquence :

Pour emmener les animaux au marché :

Oui / Non Quel marché : 111

Quels animaux : Acheteur : Présence de cysticercose : Que deviennent les animaux invendus : Autre : Y a-t-il des animaux en divagation autour de l’élevage :

Oui / Non Provenance :

X/ COMMENTAIRES

Annexe 3 : Script réalisé sur R pour l’analyse des données d’enquêtes, grâce à la méthode ACM et CAH >mada >mada[,"animauxpresents"] mada[,"conformation"] mada[,"productionannuelle"] round(acm$eig,1) acm plot(acm,invisible=c("var","quali.sup")) > plot(acm,invisible=c("ind")) > plot(acm,invisible=c("ind", "quali.sup")) > res.mca = MCA (mada, quali.sup = 1:14, quanti.sup = NULL, graph=FALSE) > par(mfrow=c(2,2)) > plot.MCA(res.mca,choix="var") plot(res.mca,invisible=c("ind"),autoLab="yes", selectMod="cos2 10") > plot(res.mca,autoLab="yes", selectMod="cos2 5", select="cos2 5") > plotellipses(acm, keepvar = "quali", axis = c(1, 2), means=TRUE, level = 0.95, magnify = 2, cex = 0.5, pch = 20, pch.means=15, type = c("g","p"),keepnames = FALSE, namescat = NULL, xlim=xlim, ylim=ylim, lwd=1,label="all", autoLab=c("auto","yes","no")) > classification plot(classification,xlab="Individu",main="") > classif plot(rev(classif$height),type="h",ylab="hauteurs") 112

> classes mada.comp dim(mada.comp) > colnames(mada.comp)[26] summary(mada.comp) > catdes(mada.comp,num.var=26) > acm_final plot(acm_final,invisible=c("var","quali.sup"),habillage=26) > variable CTR rownames(CTR) CTR CTR > groupe1 groupe2 groupe35 [c]

Infirmerie

Stratégie d'élevage

Désinfection Nombre d'animaux présents Race

Arivo

Imer

Total

36,7 3,3 60

Quantit é 8 0 22

26,7 0 73,3

9 11 9

31 37,9 31

3 20 7

10 66,7 23,3

3 16 11

10 53,3 36,7

15 27 27

16,8 30,3 30,3

OUI

4

13,3

2

6,7

2

6,7

8

8,9

NON

26

86,7

28

93,3

28

93,3

82

91,1

OUI

16

53,3

14

46,7

11

36,7

41

45,6

NON 1--10 [1] 11--50 [2] >50 [3]

14 20 7 3

46,7 66,7 23,3 10

16 17 13 0

53,3 56,7 43,3 0

19 14 15 1

63,3 46,7 50 3,3

49 51 35 4

54,4 56,7 38,9 4,4

Améliorée Locale Métisse

14 8 4

46,7 26,7 13,3

18 1 2

60 3,3 6,7

21 2 4

70 6,7 13,3

53 11 10

58,9 12,2 11,1

%

113

%

Quantit Quantit % é é 4 13,3 23 0 0 1 26 86,7 66

% 25,6 1,1 73,3

Mixte

4

13,3

9

30

3

10

16

17,8

Conformation des animaux

1--2 [1] 3 [2] 4--5 [3]

13 4 13

43,3 13,3 43,3

1 15 14

3,3 50 46,7

6 9 15

20 30 50

20 28 42

22,2 31,1 46,7

Dechets cuisine

OUI NON

16 14

53,3 47,7

14 16

47,7 53,3

11 19

36,7 63,3

41 49

45,6 54,4

Type d'activités

Naisseur Engraisseur Naisseur Engraisseur

1 17

3,3 56,7

3 5

10 16,7

6 8

20 26,7

10 30

11,1 33,3

12

40

22

73,3

16

53,3

50

55,6

50 [3]

9 16 5

30 53,3 16,7

4 22 4

13,3 73,3 13,3

7 18 5

23,3 60 16,7

20 56 14

22,2 62,2 15,6

4 25 0 1

13,3 83,3 0 3,3

8 16 2 4

26,7 53,3 6,7 13,3

10 15 5 0

33,3 50 16,7

22 56 7 5

24,4 62,2 7,8 5,6

17

56,7

6

20

9

30

32

35,6

9

30

12

40

5

16,7

26

28,9

4

13,3

12

40

16

53,3

32

35,6

15 15

50 50

27 3

90 10

23 7

76,7 23,3

65 25

72,2 27,8

Vaccination des animaux

vétérinaire technicien dépôt mixte OUI NON

18 3 3 6 7 23

60 10 10 20 23,3 76,7

11 15 0 4 14 16

36,7 50 0 13,3 46,7 53,3

12 10 3 4 8 22

40 33,3 3,3 13,3 26,7 73,3

41 28 6 14 29 61

45,6 31,1 6,7 15,6 32,2 67,8

Connaissance antibiotiques

OUI NON

23 7

76,7 23,3

9 21

30 70

11 19

36,7 63,3

43 47

47,8 52,2

Traitements antibiotiques

OUI NON

22 8

73,3 26,7

23 7

76,7 23,3

25 5

83,3 16,7

70 20

77,8 22,2

8

26,7

6

20

10

33,3

24

26,7

Devenir des animaux après traitement

vendus encore malades morts/ tués + consommés tous guéris Pas traites jamais malades

2

6,7

1

3,3

4

13,3

7

7,8

12 8 0

40 26,7 0

9 7 7

30 23,3 23,3

10 5 1

33,3 13,3 6,7

31 20 8

34,4 22,2 8,9

Connaissance temps d'attente

OUI NON

5 25

16,7 83,3

2 28

6,7 93,3

5 25

16,7 83,3

12 78

13,3 86,7

Production annuelle

Antibiotiques

Acteur santé animale

boucher collecteur Acheteur éleveur mixte pas de reproduction Lieu de saillie pour à l'élevage les truies autre élevage (transport truie) OUI Visite technicien dans l'élevage NON Origine des médicaments

114

Vermifuge

Connaissance résidus d'antibiotiques

OUI

5

16,7

2

6,7

2

6,7

9

10

NON

25

83,3

28

93,3

28

93,3

81

90

Devenir des animaux non traités

vendus malades jamais malades tous traités

6 8 16

20 26,7 53,3

8 11 11

26,7 36,7 36,7

11 5 14

36,7 16,7 46,7

25 24 41

27,8 26,7 45,6

Traitements vermifuge

OUI NON

25 5

83,3 16,7

30 0

100 0

29 1

96,7 3,3

84 6

93,3 6,7

Présence de cysticercose à la vente

OUI

6

20

5

16,7

3

10

14

15,6

NON

24

80

25

83,3

27

90

76

84,4

115

NOM PRENOM : CREPIEUX TIPHAINE TITRE : ANALYSE DE L’USAGE DU MEDICAMENT VETERINAIRE EN ELEVAGE PORCIN EN RELATION AVEC LA PRESENCE DE RESIDUS DANS LES VIANDES PORCINES, MADAGASCAR. Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, (03/10/2014)

RESUME : L’élevage porcin est considérable à Madagascar avec un cheptel de plus de 1,5millions de têtes en 2012.La viande de porc consommée à Madagascar est fortement contaminée par des résidus d’antibiotiques (Rakotoharinome et al. 2013). Ce travail présente une étude réalisant 90 enquêtes dans les élevages de porcs dans trois zones d’étude (deux régions) de Madagascar afin d’analyser les pratiques d’utilisation des médicaments vétérinaires et de mettre en évidence des mauvaises pratiques pouvant être associées à la présence de résidus dans les viandes. Il existe différents types d’élevage porcin à Madagascar mais on relève dans chaque type des pratiques à risque pouvant être améliorées. Nous avons également effectué des analyses sur la viande afin de déterminer des prévalences de viandes contaminées pour 2012, 2013 et 2014. La contamination des viandes reste élevée durant ces années (entre 17,8% et 28,3%). Cette étude permet de cibler les problèmes en élevage porcin concernant l’utilisation des médicaments vétérinaires afin de mettre en place par la suite des actions correctrices visant à réduire les taux de contaminations des viandes, à Madagascar.

MOTS CLES : - Porc - Elevage - Antibiothérapie - Porc (viande) - Aliments – Teneur en médicaments vétérinaires

JURY : Président :

Monsieur le Professeur René ECOCHARD

1er Assesseur : 2ème Assesseur : Membre invité :

Monsieur le Professeur Philippe BERNY Monsieur le Professeur Pierre DEMONT Docteur Vincent Porphyre

DATE DE SOUTENANCE : 03/10/2014 ADRESSE DE L’AUTEUR : 6, rue de la Chataigneraie, 35190 SAINT-PERN 116