DECEMBRE 2017 L'actualité économique et financière - WATSON

26 déc. 2017 - groupe d'ingénieurs prenant le pseudonyme Satoshi Nakamoto, cette monnaie est fabriquée par un réseau d'ordinateurs. Un bitcoin n'est au final qu'une série de lignes ... Le site Bitcoin.fr publie même une liste de commerçants qui acceptent la crypto- monnaie. On y trouve des restaurants, des hôtels, des ...
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L’actualité économique et financière

DECEMBRE 2017

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Le point

Réglementation



DES CHANGEMENTS DANS LA TARIFICATION SOLENN MORGAN - Le 14/12



MIF 2 va remettre à plat les sources de revenus des banques privées et imposer plus de transparence sur les frais. Les clients des banques privées doi-vent s’attendre à des changements de tarifs avec l’entrée en vigueur l’année prochaine de la réglementa-tion MIF 2. Celle-ci va en effet remet-tre de l’ordre dans la façon dont les acteurs de la chaîne de gestion de fortune se rémunèrent et facturent leurs services à l’investisseur final. En premier lieu, MIF 2 va permet-tre au client d’y voir plus clair sur les coûts de gestion de son patrimoine. Elle va obliger les banques privées à détailler tous les frais imputés aux clients. Y compris les frais prélevés en amont par les producteurs de produits financiers et qui sont aujourd’hui difficiles à estimer pour les clients. Rétrocommissions encadrées, voire interdites Dans le même temps, MIF 2 va remettre à plat la façon dont les ban-ques privées se rémunèrent. En tant que distributeurs, elles reçoivent aujourd’hui de l’argent de la part des gérants qui créent les produits finan-ciers sous forme de rétrocessions. Cette situation était malsaine aux yeux des législateurs qui redou-taient que les banques mettent en avant les produits leur rapportant le plus d’argent de la part des gérants. Pour préserver l’intérêt des inves-tisseurs finaux, MIF 2 interdit donc les rétrocessions dans le cas où le client a totalement délégué la ges-tion de son portefeuille. « La plupart des banques privées prévoient de rehausser leur tarification en réper-cutant sur les frais de mandat l’impact de la disparition des rétroces-sions », explique Annabelle Azoulay, directrice de la banque privée de JP Morgan en France. « En ce qui nous concerne, l’impact sera neutre pour nos clients », rassure-t-elle. « Cela n’aura pas d’impact en tant que tel sur le client », insiste aussi Sofia Merlo, codirectrice de BNP Paribas Wealth Management. La banquière évoque un effet de vases communicants. « La commission [de la banque privée] au client sera affi-chée un peu plus élevée mais la partie commission de gestion [prélevée par le gérant] sera plus faible. » Sachant qu’ils ne verseront plus d’argent aux distributeurs que sont les banques privées, les gérants vont en effet revoir leurs frais à la baisse. « Pour compenser la fin des rétro-commissions, les banques pourront valoriser demain des services qu’elles ne facturent pas aujourd’hui comme l’ingénierie patrimoniale », fait cependant valoir Sébastien Lacroix, directeur associé senior chez McKinsey. — S. P.



Le point

Fiscalité

DIVIDENDES, PERP : LES BONNES STRATEGIES FISCALES POUR 2018 Marie-Christine Sonkin / Chef du service Patrimoine | Le 22/12 à 07:29

Entre les réformes fiscales prévues par la loi de finances et la confirmation de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source, comment prendre les meilleures options pour éviter les pièges de la fiscalité ? Embellie sur la fiscalité de l'épargne : la création de la « flat tax » ou prélèvement forfaitaire unique de 30 % se substitue à compter du 1er janvier à l'impôt sur le revenu au barème progressif plus prélèvements sociaux. Pour certains actionnaires, l'ancienne fiscalité des plusvalues assortie des abattements pour durée de détention est plus avantageuse. Ils peuvent d'ailleurs toujours en bénéficier pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018. Mais pour beaucoup, il sera plus avantageux d'opter pour le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Idem pour les dividendes. Le contribuable pourra opter pour le barème progressif après abattement de 40 % plus prélèvements sociaux sans abattement ou pour le PFU de 30 %. Mais la mariée était un peu trop belle. Les sénateurs ont donc tenté d'introduire, avec la bénédiction du gouvernement, un dispositif anti-abus. L'idée était de couper l'herbe sous le pied de ceux qui ont la possibilité de choisir la rémunération la plus avantageuse et de se distribuer des dividendes plutôt que des salaires ou des revenus imposables au barème progressif. Le dispositif envisagé plafonnait l'application du PFU aux dividendes à 10 % du capital investi pour les salariés dirigeants et cadres possédant plus de 10 % des droits de vote d'une société. Quant aux indépendants, ils ne pouvaient avoir droit au PFU que pour la part du revenu n'excédant pas 10 % du capital social et du compte courant d'associé. Mais la commission des Finances de l'Assemblée a supprimé l'amendement voté au Sénat, le dispositif comportant des effets pervers. Les députés LREM veulent élaborer une autre mesure anti-abus qui entrerait en vigueur en 2019. En attendant, quelle est la bonne stratégie pour 2018 ?

Salaires ou dividendes ? Attention, souligne Thaline Melkonian, responsable de l'Ingénierie patrimoniale de Degroof Petercam France, « le choix pour la distribution de dividendes n'est pas toujours le plus avantageux. D'abord, les prélèvements sociaux sur les dividendes ne sont pas générateurs de droits. Ensuite, il peut être indispensable de se distribuer un salaire 'normal' pour bénéficier de l'exonération de l'outil de travail, par le passé au titre de l'ISF, aujourd'hui au titre de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI). Nombre d'entrepreneurs sont propriétaires de l'immeuble nécessaire à l'exploitation et peuvent à ce titre être exonérés d'IFI. » Enfin, avant d'opter pour des dividendes, il faut mesurer l'impact de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source. En 2018, année de transition, les dirigeants qui peuvent choisir auront probablement intérêt à opter pour des salaires plutôt que pour des dividendes. L'impôt sur le revenu de 2018 généré par les salaires sera « effacé » par un

crédit d'impôt modernisation du recouvrement (CIMR). Mais les dividendes considérés comme des revenus exceptionnels ne bénéficieront pas du même traitement.

Quelle stratégie pour PERP ? Pour le contribuable, l'entrée en vigueur du prélèvement à la source ne présente pas que des avantages. Les produits d'épargne retraite PERP, Madelin, article 83, PERE, Prefon, Corem..., ouvrent droit à une déduction du revenu imposable. Un mécanisme rendu inopérant en 2018 du fait de la neutralisation des revenus perçus cette année dite de transition par le CIRM. Cet écueil a attiré l'attention des professionnels qui ont envoyé le 19 septembre dernier un courrier au Premier ministre afin d'attirer son attention sur cet effet pervers. Les députés LREM ont résolu le problème... Mais pas dans le sens attendu par les épargnants ! « Ils ont choisi le bâton plutôt que la carotte », commente Rosa Riche, directrice de l'ingénierie patrimoniale chez ? Bordier et Cie France. Pour éviter un comportement d'optimisation qui aurait consisté à verser au maximum en 2017, rien en 2018 et à reprendre ses versements en 2019, le législateur a mis en place des mesures dissuasives. « Si les primes versées en 2018 sont inférieures à celles versées en 2017 et en 2019, le contribuable ne pourra déduire de son revenu imposable en 2019 que la moyenne des versements réalisés en 2018 et 2019 », résume Rosa Riche (voir exemple 1). Dans ces conditions, quelles sont les meilleures stratégies ? Pour Rosa Riche, si vous n'aviez pas de PERP, vous avez toujours intérêt à en ouvrir un avant le 31 décembre 2017. Vous pouvez ainsi cotiser au maximum * et cumuler les plafonds de déductibilité des trois dernières années, ce qui vous permettra de minorer l'impôt exigible en 2018. « Vos versements de 2018 et 2019 seront de toute façon plafonnés à 10 % de votre revenu imposable, et vous ne serez pas concerné par la mesure anti-optimisation puisque vous pourrez verser la même chose en 2018 et 2019 », précise-t-elle (voir exemples 2 et 3). Si vous avez déjà un PERP, vous avez intérêt à continuer de verser les mêmes sommes que d'habitude en 2018 et 2019. Ainsi, vous n'entrerez pas dans le champ de la mesure anti-abus. Ceux qui n'auront pas ouvert de Perp en 2017 auront-ils intérêt à le faire en 2018 ? Seuls pourront en tirer un avantage fiscal ceux qui toucheront en 2018 des revenus dits « exceptionnels » (plus-values sur cessions de valeurs mobilières, dividendes...) qui ne sont pas concernés par la mesure de neutralisation des revenus par le CIMR. Ils pourront donc déduire de cette assiette imposable les versements sur un Perp. « Attention, souligne Rosa Riche, ils ne pourront opérer cette déduction que s'ils optent pour le barème progressif de l'impôt et renoncent au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, et ce pour l'ensemble des revenus et plus-values dans le champ d'application du PFU. Or cette option est rarement intéressante. »

* Sauf si vous avez utilisé d'autres produits d'épargne retraite soumis au même plafond







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Marchés

Financiers

BITCOIN : TOUT COMPRENDRE A CETTE MONNAIE VIRTUELLE > Boris Cassel|26 décembre 2017, 7h10|MAJ : 26 décembre 2017, 9h25|

D'un simple petit programme informatique inventé en 2008 est née une monnaie virtuelle qui pèse aujourd'hui 260 milliards de dollars (220 milliards d'euros). Décryptage du phénomène. Le bitcoin intrigue et interroge. Après avoir flirté avec les 20 000 dollars, sa valeur a brusquement chuté. Présentation de la plus célèbre des monnaies virtuelles. Le Bitcoin est-il une vraie monnaie ? Oui, mais. C'est une monnaie électronique décentralisée. Autrement dit, elle ne passe pas par les banques et elle n'est pas régulée, organisée par des autorités publiques (banques centrales, etc.). Il existe aujourd'hui 16,7 millions de bitcoins en circulation. Un nombre qui ne pourra pas, à terme, dépasser les 21 millions. Le bitcoin est une monnaie très particulière. Il est possible de la diviser jusqu'à 8 chiffres après la virgule. En clair, vous pouvez acheter 0,00000001 bitcoin. Sa valeur d'échange avec les autres monnaies, son cours, fluctue énormément. Aujourd'hui, comptez environ 12 500 euros pour vous offrir un bitcoin. Les échanges de Bitcoin sont-ils sécurisés ? Oui, en principe. Créée entre 2008 et 2010 par un informaticien ou un groupe d'ingénieurs prenant le pseudonyme Satoshi Nakamoto, cette monnaie est fabriquée par un réseau d'ordinateurs. Un bitcoin n'est au final qu'une série de lignes de code cryptées. D'où son nom de crypto-monnaie. Le hic, c'est qu'en informatique tout se copie aisément. Un petit malin pourrait par de simples copier-coller multiplier à l'envie ses bitcoins. Un système de vérification des transactions a donc été inventé pour s'assurer que lorsque Marcel donne son bitcoin à Jeanine pour lui acheter une table, il ne refourgue pas, en parallèle, une copie de son bitcoin à Antoine pour lui acheter une voiture. C'est la « chaîne de bloc ». En gros, les transactions, regroupées par blocs de 1 000, sont vérifiées et validées par des ordinateurs. Ils s'assurent que le bitcoin est bien passé d'un portemonnaie à un autre. Tous les échanges, à tout moment, sont ainsi enregistrés sur un gigantesque registre. Peut-on les acheter et les revendre facilement ? Oui. Il existe des bourses d'échange. Pour détenir un bitcoin, il faut au préalable posséder un porte-monnaie électronique. Attention, la notion de prélèvement n'existe pas dans ce monde-là. Il est seulement possible d'effectuer des virements. Vous recevrez alors deux types de clés : l'une, dite publique, est une sorte de RIB (relevé d'identité bancaire) où l'on peut vous envoyer votre argent ; l'autre, privée, est votre code d'accès au bitcoin. Attention de ne pas la perdre... Est-ce risqué d'investir sur le bitcoin ? Oui. « C'est certainement l'actif le plus risqué qui existe sur le marché. A tout moment, tout peut être perdu », estime Nicolas Houy, chercheur au CNRS. D'ailleurs, de nombreux krachs éclair, de gigantesques dégringolades de cours, ont marqué la jeune histoire de cette monnaie. En cas de pépin, impossible de faire appel aux lois qui protègent habituellement les épargnants (garantie des dépôts, etc.). Peut-on payer en bitcoins ? Oui. Mais, les frais de transaction, parfois supérieurs à 15 euros,et le yo-yo incessant de sa valeur en rebutent plus d'un. Ainsi, le site de jeux vidéo Steam a décidé, il y a peu, d'arrêter de les accepter comme moyen de paiement. Le site Bitcoin.fr publie même une liste de commerçants qui acceptent la cryptomonnaie. On y trouve des restaurants, des hôtels, des agences de voyages et des sociétés de services digitaux (création de sites, hébergeurs Web, fournisseurs de logiciels...). Pour l'heure, en France, les grands sites marchands et les banques n'autorisent pas les transactions en bitcoins. Seule la néobanque Revolut a intégré récemment cette option à son appli. Est-ce la monnaie des mafias ? Pas forcément. « En anonymisant les transactions, le bitcoin favoriserait les échanges illicites » : une affirmation qui fait rire les connaisseurs du sujet. « Les transactions sont enregistrées à vie. Donc, si vous deviez avoir une activité illégale, surtout n'utilisez pas le bitcoin ! », sourit Nicolas Houy. Est-ce vrai que les transactions sont extrêmement énergivores ? Oui. Pour valider les transactions, les échanges de bitcoins, des ordinateurs — les mineurs — tournent à plein régime aux quatre coins de la planète. Selon le site Internet Digiconomist.net, le bitcoin consomme autant d'électricité que 3 millions de ménages américains. Une transaction en bitcoins nécessiterait l'équivalent de huit jours d'électricité pour une famille !

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Politiques

monetaires

LA FED PREVOIT TROIS HAUSSES DE TAUX EN 2018 Nicolas Rauline Le 13/12 à 16:43Mis à jour le 14/12 à 09:27

La Réserve fédérale américaine a une nouvelle fois relevé ses taux d'intérêt mercredi. Elle prévoit trois autres gestes l'an prochain. L'inflation, toujours en deçà des objectifs, et les futures baisses d'impôts incitent à la prudence. C'est la dernière hausse des taux d'intérêt de Janet Yellen, mais elle n'était pas la moins attendue. A l'issue de sa réunion, ce mercredi, la Fed a annoncé une hausse des taux d'intérêt, la troisième cette année, portant son taux directeur de 1,25 à 1,5 %. Elle prévoit trois hausses de taux supplémentaires en 2018 en s'appuyant sur une prévision de croissance de 2,5 % l'an prochain, avec un taux de chômage à 3,9 %. Janet Yellen effectue sa dernière sortie, avant de passer la main à Jerome Powell en février. - Michael NAGLE/REDUX-REA

Le chômage américain au plus bas depuis 17 ans Tous les voyants sont en effet au vert pour l'économie américaine, et la banque centrale a été confortée dans sa décision par les derniers chiffres tombés ces jours-ci. Le chômage est ainsi à son niveau le plus bas depuis 17 ans, à 4,1 %, et 228.000 nouveaux emplois ont été créés en novembre, alors que les chiffres de septembre et d'octobre ont été revus à la hausse. En outre, la réforme fiscale, longtemps attendue, n'a jamais été aussi proche de voir le jour : le Sénat et la Chambre des représentants doivent se mettre d'accord, ces jours-ci, sur la version finale du texte, qui pourrait être présentée la semaine prochaine. Les marchés, qui ont été portés toute l'année par la promesse de cette réforme, devraient donc continuer à se montrer optimistes dans les semaines qui viennent. Incertitudes à moyen terme Un sujet d'inquiétude demeure néanmoins : l'inflation. En novembre, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4 %. En excluant les prix de l'alimentaire et de l'énergie, la hausse est de 0,1 %, soit une hausse annualisée de 1,7 %, en dessous des prévisions moyennes de 0,1 point. L'inflation tarde à se rapprocher de l'objectif fixé par la Fed (2 %) et certains pointent le risque de surchauffe. D'où des débats plus animés sur le rythme de hausse que devra adopter la Fed en 2018. Jusqu'ici, la Réserve fédérale préconisait trois hausses d'un quart de point sur l'année, mais certains, comme Goldman Sachs et Deutsche Bank, pensent désormais qu'elle pourrait aller jusqu'à quatre. Les prévisions macroéconomiques sont en effet plus optimistes pour les prochains mois : le chômage pourrait descendre sous les 4 % et Goldman Sachs a récemment revu ses prévisions de croissance à la hausse, à 2,3 %. La nomination de Powell : un signe de continuité et de prudence La réforme fiscale, en dopant les investissements, pourrait aussi faire pression pour une accélération du rythme d'augmentation. Mais, selon Goldman Sachs, dans une note publiée il y a quelques jours, « étant donné les incertitudes qui demeurent encore sur la réforme fiscale, et la sensibilité politique du sujet, l'impact sur les décisions de la Fed ne devrait pas être pris en compte dans l'immédiat. » Ce sera alors un premier test pour le nouveau directeur de la Fed, Jerome Powell, qui doit prendre ses fonctions en février. Sa nomination a été perçue comme un signe de continuité et de prudence, par rapport à d'autres candidatures. Se pose enfin la question de la pertinence des baisses d'impôts, qui pourraient accroître le risque de surchauffe. Ce qui incite certains à la prudence. Ainsi, Bank of America Merrill Lynch rappelle dans une note publiée juste avant la décision de la Fed qu'« aucun cycle de hausse ne se fait sans douleur », et que des risques de correction existent sur les marchés pour 2018.

LA BCE MAINTIENT SES TAUX BAS, MALGRE UNE CROISSANCE FORTE Les Echos Le 14/12 à 14:16Mis à jour à 17:01

Pas de changement dans la politique monétaire de la BCE. - Shutterstock

L'institut d'émission n'apporte aucun détail sur la future réduction des achats d'actifs, mais revoit à la hausse ses prévisions de croissance.

Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de ne pas modifier sa politique monétaire d'un iota. Les taux directeurs restent à leur niveau actuel. 0 % pour les opérations principales de refinancement, 0,25 % pour le taux de facilité de crédit et -0,4 % pour le taux de dépôt. Et les taux ne sont pas près d'être relevés. Selon la formule consacrée du communiqué, elle aussi intacte, « le Conseil des gouverneurs prévoit que les taux d'intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels pendant une période prolongée, et bien au-delà de l'horizon fixé pour les achats nets d'actifs. » Pas d'annonces sur le QE Justement, l'institut d'émission rappelle que le volume mensuel des achats d'actifs (QE) sera ramené à 30 milliards d'euros à partir de janvier 2018, comme il l'a été annoncé en novembre dernier. Ils se poursuivront jusqu'à septembre 2018 et « au-delà, si nécessaire ». Lors de la dernière réunion de la BCE, l'institution gardienne de l'euro avait annoncé la réduction des achats d'actifs, amorçant ainsi la fin progressive de son soutien à l'économie européenne . Dans la foulée de ces annonces, conformes en tout point aux anticipations des investisseurs, les marchés sont restés placides. Aucune réaction sur l'euro ou sur les emprunts d'Etat n'a pu être observée. Croissance à 2,3% en 2018 le président de la BCE Mario Draghi a ensuite tenu une conférence de presse. Il a notamment révisé à la hausse ses prévisions macroéconomiques qui ont provoqué une petite hausse des emprunts d'Etat et de l'euro face au dollar. L'institut anticipe une croissance dans la zone euro à 2,4 % en 2017 contre 2,2 % prévu initialement, et 2,3 % en 2018 contre 1,8 % prévu auparavant. Les prévisions d'inflation ont également été revues à légèrement à la hausse à 1,4 % en 2018 contre 1,2 % dans une première estimation. « Les informations diponibles, y compris les projections des équipes de la BCE - les nouvelles projections - signalent un rythme solide d'expansion économique et une amélioration significative des perspectives de croissance », a assuré Mario Draghi.

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Economie Monde

ELECTIONS EN CATALOGNE : LES ENTREPRISES PAIENT LE PRIX DE L'INCERTITUDE POLITIQUE CECILE THIBAUD - Le 18/12 à 17:20Mis à jour à 18:



Plus de la moitié des entreprises de la région ont noté une baisse des ventes, et une sur cinq affirme subir les effets d'un boycott sur le marché espagnol.

Le monde des affaires catalan est en état d'alerte. Plus de 3.000 entreprises ont choisi de déménager leurs sièges sociaux hors de la région, depuis le départ des banques CaixaBank et Sabadell, début octobre. Mais quelle est la part de l'effet d'entraînement et celle de l'impact réel du risque indépendantiste ? C'est ce qu'essaie de démêler une étude

publiée récemment par l'école de commerce ESADE. « Les milieux économiques se sentent pris entre deux feux dans les affrontements entre Madrid et Barcelone, et il est souvent difficile de distinguer ce qui relève de l'émotionnel et du rationnel », explique l'économiste Fernando Trias de Bes, qui a dirigé l'enquête. « Le questionnaire, réalisé de façon anonyme, vise précisément à évaluer de façon technique l'impact concret sur le monde économique d'un phénomène dont la société n'arrive à parler que de façon passionnelle. » Double vulnérabilité A quelques jours des élections régionales du 21 décembre, le résultat de l'étude est sans appel, 44 % des entreprises interrogées assurent avoir perdu des clients et 56 % ont noté une baisse des ventes, évaluée à 9,5 % entre octobre et novembre, durant les semaines les plus tendues. Si 46 % déclarent avoir gelé leurs investissements pour l'instant, 52 % affirment ne pas avoir modifié pour l'instant leurs projets du fait de l'incertitude politique. Les entreprises de la région sont doublement vulnérables. Sur leur marché catalan, elles subissent le contrecoup d'une baisse de la consommation, notable durant les semaines où le conflit a été le plus chaud. Et elles voient se fracturer le marché espagnol et se dresser de nouvelles barrières commerciales, sous forme de boycott vis-à-vis des produits identifiés comme catalans. Les entreprises catalanes, qui effectuent 35 % à 40 % de leurs ventes vers le reste de l'Espagne, ont gros à perdre. « Parmi les entreprises interrogées, 19 % reconnaissent subir un boycott, dont 12 % des PME et 33 % des multinationales qui ont leur siège à Barcelone », souligne le coordinateur du rapport. Redresser le cap Cette enquête réalisée auprès d'un échantillon de 123 entreprises qui comptent au total 158.000 salariés, est la face visible de l'initiative 'Reconstruire l'entreprise, reconstruire la Catalogne', un lobby qui rassemble quelque 130 dirigeants d'entreprises catalanes de tous secteurs, décidés à mettre la politique de côté et à travailler ensemble pour redresser le cap et impulser de nouvelles politiques depuis les administrations centrale et régionale. « Nous parlons strictement de l'intérêt des entreprises, notre idée est d'ouvrir des voies de travail sans dresser de barrière politique entre les uns et les autres », explique Fernando Trias de Bes. L'économie catalane a accusé un net coup de frein et sa croissance devrait être de 0,4 % à 0,5 % au quatrième trimestre contre 0,9 % au troisième, selon le ministre de l'Economie Luis de Guindos. Le secteur de l'hôtellerie a été l'un des premiers affectés, et assure que les prix ont chuté de 19 % depuis septembre.

TRUMP ET SA MAJORITE FRAGILISES AU SENAT ELSA CONESA Le 13/12 à 16:29Mis à jour à 19:34 Moins connu que son rival républicain, le démocrate Doug Jones a réussi à reprendre un siège de sénateur de l'Alabama que son parti avait perdu en 1992. John Bazemore/AP/Sipa

La défaite du républicain Roy Moore en Alabama fait reculer à une seule voix la majorité républicaine au Sénat, compliquant l'agenda de Trump. Un revers personnel pour le président même si l'adoption de la réforme fiscale est en bonne voie après un accord mercredi entre républicains.

Les élus républicains ont été bien inspirés de vouloir boucler leur réforme fiscale en un mois : c'est sans doute le seul texte du mandat de Trump dont l'adoption ne devrait pas être contrariée par leur défaite en Alabama. Mardi soir, les électeurs de cet Etat très conservateur leur ont, en effet, infligé une cuisante défaite en choisissant un démocrate pour les représenter au Sénat, fragilisant dangereusement la majorité républicaine au Congrès.

Un soutien sans ambiguïté du président

Contre toute attente, Doug Jones, un ex-procureur fédéral de 63 ans moins connu que son rival Roy Moore, est parvenu à reprendre ce siège occupé par un républicain depuis 1992, en dépit de l'investissement personnel de Trump en faveur du candidat sortant. Accusé d'attouchements sexuels sur mineures, ce dernier avait refusé de se retirer de la course malgré les appels répétés des leaders du parti, capitalisant sur le soutien sans ambiguïté du président tout au long de la campagne. « C'est un revers terrible pour Donald Trump », écrit Larry Sabato, politologue de l'Université de Virginie sur son blog , rappelant que le président avait gagné cet Etat « avec plus de 28 points d'avance l'an dernier ».

Un avertissement pour les élections de mi-mandat

Pour le président et sa majorité, la défaite de Roy Moore est, de fait, bien plus qu'une mésaventure locale. A moins d'un an des élections de mi-mandat, elle sonne comme un rappel à l'ordre. « Quand on nomme des candidats non qualifiés et embarrassants pour le parti, on prend le risque d'abîmer l'ensemble de la marque », a prévenu Josh Holmes, consultant et proche du leader républicain au Sénat, Mitch McConnell. A court terme, elle vient surtout fragiliser la très courte majorité républicaine au Sénat, qui passe de 52 à 51 voix sur 100. Une situation qui va compliquer sérieusement l'agenda législatif du président, dont la réforme fiscale a été adoptée au Sénat à une voix d'avance il y a deux semaines. Mercredi, les démocrates militaient déjà pour faire siéger immédiatement Doug Jones afin qu'il puisse prendre part au vote final de la réforme fiscale , attendu la semaine prochaine . Mais ce dernier ne devrait prendre ses fonctions que début 2018. Les républicains du Sénat et de la Chambre des représentants en ont profité pour se mettre d'accord mercredi sur un texte final qui prévoit un impôt sur les sociétés à 21 % et un taux d'imposition maximum pour les particuliers à 37 %.

Trump prend ses distances

Après avoir fait de ce scrutin une sorte de référendum autour de sa personne, Trump s'applique désormais à prendre ses distances avec Roy Moore. Il a félicité le vainqueur sur Twitter et rappelé qu'il avait soutenu initialement un autre candidat républicain précisément parce que « Roy Moore ne pouvait pas gagner. J'avais raison ! ». Au lendemain de la défaite, les élus de la majorité pointaient de leur côté l'influence de l'ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, qui s'est personnellement investi en faveur de Roy Moore, présenté comme un candidat antisystème. Moins d'un mois après avoir gagné plusieurs scrutins locaux , les démocrates se prennent désormais à croire qu'ils pourraient reprendre le contrôle du Sénat l'an prochain. La mobilisation élevée de la communauté afro-américaine pour un scrutin local d'ordinaire peu suivi est, de fait, un signal encourageant. Mais l'objectif demeure ambitieux : les démocrates devraient conserver dix sièges de sénateurs sortants dans des Etats gagnés par Trump l'an dernier, et en gagner deux de plus pour asseoir une majorité.

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PRET IMMOBILIER : UNE SOURCE DE STRESS POUR LES FRANÇAIS HELENE DUPUY | LE 11/12 À 18:27

Les Français appréhendent les démarches pour contracter un crédit immobilier - Shutterstock

La plupart des Français appréhendent le montage d'un projet de financement immobilier, qu'ils soient primoaccédants ou emprunteurs expérimentés.

Comprendre les différents éléments d'un prêt immobilier, trouver le meilleur taux d'emprunt et en négocier les conditions... Avec les taux très bas , les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l'emprunt immobilier. Mais ils sont également beaucoup à trouver les démarches compliquées. Ainsi, l'année 2017 pourrait bien devenir le nouveau record de production de crédits immobiliers, dépassant 2016 et ses 250 milliards d'euros prêtés par les banques françaises. Et en même temps, 65 % des Français estiment que les différentes démarches nécessaires à la souscription d'un prêt immobilier sont « compliquées », selon un sondage Opinion Way pour la fintech Pretto , spécialiste du courtage immobilier*. Pour près d'un Français sur cinq (17 %), la marche à suivre serait « très compliquée », alors que seuls 2 % semblent ne pas percevoir de difficultés. Les primo-accédants - qui contractent un prêt pour la première fois - sont proportionnellement encore plus nombreux à trouver la procédure difficile (78 %). Pour 61 % d'entre eux, comprendre les différents éléments d'un prêt immobilier (assurance, garantie, remboursement anticipé...) ressort comme l'élément le plus complexe. Puis suivent la constitution du dossier par le rassemblement des pièces nécessaires (51 %), la comparaison des caractéristiques des offres des différentes banques (46 %) et le fait de trouver les meilleurs taux d'emprunt (45 %). De l'appréhension aussi pour les emprunteurs expérimentés Les emprunteurs expérimentés sont moins stressés par ces démarches mais elles restent compliquées pour 58 % d'entre eux. Ils appréhendent surtout le fait de comparer les offres et d'obtenir le meilleur taux. Ainsi, les personnes ayant déjà souscrit un prêt immobilier sont moins inquiètes que les primo-accédants concernant la compréhension des différents éléments d'un prêt immobilier par exemple. Mais elles sont davantage stressées à propos de la capacité à déceler l'offre de prêt la plus compétitive. Elles sont en effet 52 % à citer la comparaison des différentes offres comme un élément compliqué (contre 36 % pour les primo-accédants) et 50 % le fait de trouver les meilleurs taux (contre 39 %), toujours selon le sondage. Face à cette appréhension, plus des deux tiers des Français (primo-accédants et emprunteurs expérimentés) se déclarent rassurés lorsqu'ils sont accompagnés par courtier, spécialiste du prêt immobilier. « Cette étude reflète ce que nous observons sur le marché, avec la part des courtiers qui continue de progresser : après avoir doublé ces dix dernières années, le marché anticipe que la part représentée par les courtiers dans la production de crédit immobilier pourrait atteindre 50 % d'ici à 2020 », souligne Renaud Pestre, cofondateur de Pretto.

*Etude menée auprès d'un échantillon de 1.068 personnes, représentatif de la population française en novembre 2017.

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Immobilier

IMMOBILIER : 2017, ANNEE RECORD EN NOMBRE DE TRANSACTIONS HELENE DUPUY | LE 19/12 А 19:02, MIS А JOUR А 19:20

Côté prix, au troisième trimestre, les appartements anciens ont gagné 5,1 % sur un an. ©Shutterstock











Les volumes de vente ont augmenté cette année de 15,5 % sur un an, selon les Notaires de France. Après ce plus haut niveau jamais enregistré, 2018 devrait être marquée par une accalmie.

2017 s'annonce déjà comme une année record dans l'immobilier, avec 952.000 transactions enregistrées à fin septembre et peut-être même un million d'ici à la fin de l'année. Les volumes de vente ont ainsi augmenté de 15,5 % sur un an, ont annoncé mardi les représentants des Notaires de France. Un plus haut niveau jamais enregistré. Côté prix, au troisième trimestre, les appartements anciens ont gagné 5,1 % sur un an. « Cette reprise s'accentue chaque trimestre », souligne Thierry Thomas, président de l'Institut notarial de droit immobilier, avec une hausse de 3,7 % au deuxième trimestre 2017, après 3 % au premier. L'Ile-de-France tient le haut du pavé (+ 5,8 % sur un an), les prix ayant commencé à se redresser dès la fin 2015. En province (+ 4,5 %), la reprise a été plus tardive, effective depuis mi-2016. Bordeaux et Saint-Etienne perdent une pièce Toutes les grandes villes françaises ont vu leurs prix au mètre carré augmenter en 2017 , à l'exception de Saint-Etienne, Le Havre et Dijon. Bordeaux détient la palme, avec une hausse de 12 %, à 3.590 euros le m2. L'effet LGV, la qualité de vie et le renouveau urbain expliquent en partie cet engouement. Paris suit (+ 7,8 %), à des sommets avec un mètre carré à 8.940 euros. Il pourrait atteindre 9.190 euros en janvier 2018, selon les projections de l'indice notaires-Insee. Hormis quelques villes, « il n'y a pas eu de flambée des prix cette année », tempère Maître Antoine Dejoie, membre du bureau du Conseil supérieur du notariat. Une légère décélération des prix est même attendue au dernier trimestre 2017 et début 2018. Cependant, ces hausses des prix n'ont pas été compensées par les taux de crédit, restés à des niveaux très bas . L'an dernier, le pouvoir d'achat immobilier des Français a ainsi baissé dans 17 villes sur 20, selon le courtier Meilleurstaux. Avec une mensualité de 1.000 euros, il était possible d'acheter 59 m2 à Bordeaux au début de l'année 2017 contre 49 m² seulement désormais. Seules les villes d'Angers et de Toulon ont gagné du pouvoir d'achat immobilier, pour respectivement 2 et 4 m². Un effet Brexit а Paris ? « Les Français qui s'étaient expatriés à Londres pourraient revenir et acheter à Paris dans les trois ans », observe Thierry Delesalle, notaire à Paris. Un retour qui devrait contribuer à faire augmenter le prix des appartements familiaux (à peu près 5 % du marché parisien) et, dans leur sillage, celui des logements plus petits. Une tendance progressive, car ces Français commencent par louer dans la capitale. « Ils étaient pour beaucoup propriétaires de leur logement à Londres, et cherchent dans un premier temps à le vendre dans de bonnes conditions, sachant que les prix de l'immobilier londonien ont chuté d'environ 30 % depuis le Brexit », explique le notaire. A propos de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), les notaires ne pensent pas qu'il y aura de report massif des placements dans l'immobilier vers des valeurs mobilières. « Il y aura peut-être certains arbitrages, mais il est encore trop tôt pour en mesurer l'impact », estime Thierry Thomas.