Le Soir Jeudi 9 novembre 2017

César, dernier artiste majeur du Nouveau Réalisme n'ayant pas fait l'objet d'une rétrospective au centre Pompidou, s’y exposera dès le 13/12. © D.R.

CULTURE

+ MÉDIAS

DJ, beatmaker, ... ces autres métiers du rap ÉVÉNEMENT Une

semaine avec les arts du hip-hop à Namur

Danse, graffiti et deejaying sont au programme du Théâtre et du Centre culturel. C’est l’occasion de s’intéresser, entre autres, à ceux qui « passent la musique » pour les rappeurs. ’expo bruxelloise de l’été passé, Yo!, a dû susciter des vocations. Et la vague des rappeurs francophones du Plat Pays, irrésistible ces tempsci, donner des idées dans la capitale wallonne : jusque samedi, les arts du hip-hop, quasi tous, s’y exposent entre Théâtre et Centre culturel. La chose s’intitule From Hip to Hop et dans le genre, c’est une première. Même si cette culture a déjà eu le temps de se manifester entre Meuse et Sambre, la preuve par les inoxydables danseurs de Namur Break Sensation, 25 ans de dallage et de parquet au compteur. Ou, il y a quelques jours, dans ce même Théâtre plein comme un œuf pour Caballero & JeanJass, programmés là, bonne idée, dans le cadre du festival Beautés Soniques. De rap, il ne sera pourtant pas question cette fois, ou alors de manière détournée. Place en effet à ceux qui distillent aux pros de la rime et de la punchline du bon son, des beats, breaks et scratches selon les goûts. Que serait un rappeur sans son DJ ? On croit savoir que la question peut faire débat ! Reste qu’ils seront cinq, des magiciens de la platine, à rejoindre Namur pour ce mini festival : Grazzhoppa, vu et entendu avec De Puta Madre ; Jurassik Mark, soit un des bboys de Namur Break Sensation ; Turtle Master, également beatmaker et auteur en janvier avec Soul T d’un « Let me in » soft et funky ; KO-Neckst, aux tables tournantes pour Convok, Give Me 5 ou encore Les Autres ; et Kwak, qui sait tout du groove, du funk et de la soul, il suffit pour s’en convaincre de se rendre à l’une de ses soirées bruxelloises légiti-

À NE PAS MANQUER

Nos suggestions De la danse. Quatre spectacles au programme dont Hashtag 2.0 (vendredi 10 et samedi 11 à 20 h 30 au Théâtre royal), la nouvelle création du Pockemon Crew, compagnie lyonnaise qui dénonce dans la bonne humeur notre hyper connexion. De la photo. Ian Dykmans « shoote » dès 2007 les fresques de Bonom et l’accompagne dans ses performances nocturnes. Stijn Coppens est passionné par les classiques du rap et les grands Américains comme Ice T, Public Enemy ou Rakim. Ses photos sont exposées pour la première fois. Au Théâtre. De la vidéo. Le hip-hop passe aussi par les images… Celles, au Théâtre, des dix épisodes de la série Ceci n’est pas un graffiti. Ou celles de NBS Lifestyle, ou 25 ans au service du b-boying en compagnie des danseurs de Namur Break Sensation.

L

D.S. From Hip to Hop, jusqu’au 11/11, Namur (Théâtre Royal et Centre Culturel de Bomel). www.hiptohop.be et 081/22.60.26

De Ice T en passant par Rakim ou encore Public Enemy, les portraits du photographe gantois Stijn Coppens immortalisent avec réalisme les pionniers du rap US. A voir au Théâtre royal de Namur. © STIJN COPPENS

mement baptisées Strictly Niceness. Dans le métier que pratique Turtle Master, Jonathan Parmentier sur sa carte d’identité, pas de stars. Ceux qui brassent des millions jouent ailleurs. « Oui, l’image qu’on a des DJ stars, dit-il, c’est évidemment plus sur la scène EDM. » L’Electronic Dance Music, qui fait courir les foules à Tomorrowland… « C’est vrai aussi que dans le milieu hip-hop, le DJ est fort assimilé à celui qui passe juste les instrus pour le MC– le “Master of

Ceremony” – mais à côté de ça, il y a également toute une scène “DJ sets”. Et puis, de plus en plus souvent, les DJ ont aussi la casquette de beatmaker. » Turtle lui, a commencé par la

mc’s. Je produisais pour eux, et ils me demandaient de passer les instrus sur scène... Aujourd’hui, je continue, et je joue aussi de sets en solo. » DJ, beatmaker, compositeur : faut-il multiplier les cas-

« Il n’y a pas plus de portes ouvertes qu’avant. Il faut juste ne pas hésiter à aller les pousser soi-même » TURTLE confection de sons, le beatmaking, avant de mixer. Et DJ, il l’est devenu un peu par la force des choses : « J’avais des potes

quettes pour vivre de la musique en Belgique ? L’explosion de la scène hip-hop facilite-t-elle le travail ? « J’ai deux casquettes et

oui, ça ouvre des portes. Après, je ne pense pas qu’il y en ait plus d’ouvertes qu’avant. Il faut juste se donner les moyens, ne pas hésiter à aller pousser les portes soi-même. » Comme lui, dans les bars, par exemple. « C’est à nous d’aller voir s’ils ne cherchent pas des DJ, justement. En tout cas, moi, c’est comme ça que je fonctionne. Et là, je travaille avec une toute nouvelle agence de booking (NDLR : Full Colorz), qui me trouve des dates un peu plus “concrètes”. Ça aide aussi. Je pense que dans le milieu musical

belge en général, les gens arrivent un peu plus à se professionnaliser, de par ces nouvelles petites agences de booking. » Ce 11 novembre, au Théâtre de Namur, il a carte blanche pour s’occuper de l’after party d’un des spectacles de danse. « J’ai invité à Namur un DJ bruxellois et ami de longue date : DJ Kwak. J’en avais envie depuis longtemps, et je n’avais jamais eu l’occasion de faire… » Concrètement, le tandem va fonctionner comment ? « Ce sera “black music” au sens très large du terme, en partant du jazz et de la soul, pour arriver au hip-hop actuel. Je devrais assurer le warm up, il enchaînera et on terminera à deux en “back to back”. Ce sera en fonction du couvre-feu que le Théâtre nous imposera… » DIDIER STIERS



EXPOS IN À GORGE SÈCHE, APRÈS LA TRAVERSÉE 13 artistes • 8 lieux Commissaire : Mehdi-Georges Lahlou

PARCOURS OFF 200 artistes • 100 lieux

COMME IL NOUS PLAIRA d’après William Shakespeare

150 ACTEURS, CHORISTES ET MUSICIENS

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