Avis sur les perspectives agricoles et alimentaires 2014-2015 au ...

10 sept. 2014 - à travers la mise en place d'intrants (semences, engrais, pesticides) et de matériels agricoles en vue d'améliorer la production. De manière ...
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Avis sur les perspectives agricoles et alimentaires 2014-2015 au Sahel et en Afrique de l’Ouest Une campagne agropastorale avec des stades de développement des cultures hétérogènes, nécessitant un suivi rapproché. Du 08 au 10 septembre 2014, s’est tenue à Banjul en Gambie, la concertation régionale sur l’évaluation à mi-parcours de la campagne agropastorale et les perspectives agricoles et alimentaires 2014-2015. Cette réunion rentre dans le cadre du fonctionnement du Dispositif Régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Au sortir de cette concertation, les participants ont fait les constats suivants : En guise de préparation de la campagne agro-pastorale, les pays ont consenti d’importants investissements à travers la mise en place d’intrants (semences, engrais, pesticides) et de matériels agricoles en vue d’améliorer la production. De manière générale, les pluies enregistrées en juin et juillet ont été mal réparties dans le temps et dans l’espace régional avec de longues séquences sèches. Elles ont été précoces dans la zone soudanienne et tardives dans le nord et l’ouest du Sahel. La reprise significative des pluies, observée à partir de la troisième décade de juillet, s’est intensifiée au cours du mois d’août occasionnant des inondations suivies de dégâts dans certaines zones notamment en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger. Les cumuls pluviométriques saisonniers sont inférieurs à équivalents à ceux de 2013 et globalement inférieurs à la normale (moyenne inter-annuelle 1981-2010). Cependant, des quantités de pluies supérieures à la normale ont été enregistrées dans le sud des pays du Golfe de Guinée et dans certaines zones du Sahel (Ouest du Burkina Faso, Sud-ouest du Mali, Ouest et Centre-Sud du Niger et zone soudanienne du Tchad). Sur le plan hydrologique, les principaux cours d’eau ont connu des débits faibles en début d’hivernage et une évolution lente compte tenu des conditions pluviométriques observées. A partir de juillet 2014, ils ont atteint des niveaux proches de la moyenne décennale, mais qui restent inférieurs à ceux de 2013. Le niveau de remplissage des barrages et autres points d’eau de surface évolue favorablement depuis le mois d’août. La poursuite de la pluviométrie jusqu’à la mi-octobre pourrait se traduire par de bonnes disponibilités en eau pour la production agricole de contre-saison. Concernant la situation des cultures, des retards et reprises de semis ont été notés au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée Bissau, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad. La reprise des pluies à partir de la troisième décade du mois de juillet a favorisé le développement des cultures dans des conditions hydriques satisfaisantes. La poursuite des pluies en septembre et octobre, pourrait assurer une humidité résiduelle des sols permettant aux cultures pluviales de boucler leur cycle, mais avec des rendements inférieurs à la normale dans la zone sahélienne. A la fin du mois d’août, les stades phénologiques des cultures sont très hétérogènes et varient de la levée à la maturation suivant les pays et les localités du fait de la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies. Cependant, les récoltes sont en cours dans certaines zones soudaniennes et du Golfe de Guinée. Au plan phytosanitaire, la situation reste calme dans l’ensemble des pays, malgré les menaces habituelles des ennemis des cultures (sautériaux, oiseaux granivores, chenilles…) et des dégâts occasionnés par les animaux domestiques et sauvages. Concernant le criquet pèlerin, la vigilance a été renforcée grâce aux dispositifs nationaux et celui régional de veille mis en place.

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En conséquence, les productions agricoles (céréales et légumineuses) attendues pourraient être moyennes au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad. Elles seraient inférieures à la moyenne quinquennale en Gambie, en Guinée Bissau, en Mauritanie et au Sénégal. Quant aux racines et tubercules, leur production serait moyenne à bonne dans le Golfe de Guinée. La situation pastorale a été marquée par une longue période de soudure du fait de l’insuffisance de pâturages en juin et début juillet. Elle s’est progressivement améliorée au fur et à mesure de l’installation des pluies. La production de biomasse est satisfaisante dans l’ensemble, excepté en Gambie, en Mauritanie, au Sénégal, par endroits au Niger, au Burkina Faso et au Tchad. Les points d’eau sont assez bien remplis facilitant ainsi l’abreuvement des troupeaux. La situation zoo-sanitaire est satisfaisante, hormis quelques cas de foyers endémiques de maladies pseudo-hydro-telluriques enregistrées et maitrisées grâce aux interventions des services vétérinaires dans tous les pays. Les mouvements des troupeaux sont normaux dans toute la région sauf dans le Nord Mali, l’Est Niger, le Nord du Nigéria et au Tchad. Les marchés connaissent actuellement un bon niveau d’approvisionnement dans les principaux bassins même si le rythme et le volume des flux sont faibles par endroits. Les prix ont connu une baisse par rapport à juillet 2013 et une stabilité relative comparés à la moyenne quinquennale dans tous les bassins de la région, sauf en Mauritanie, au Nord du Mali, au Nord du Nigeria, au Nord-est du Sénégal et au Sud du Tchad du fait des perturbations d’approvisionnement en céréales. Les stocks résiduels de céréales au Bénin, au Mali et au Burkina Faso, l’offre mondiale de maïs et de blé, pourraient jouer un rôle régulateur sur les prix des céréales dans la région. Les prix du bétail sont en général favorables aux éleveurs sauf au nord Tchad et au nord du Mali où certains marchés ruraux connaissent un dysfonctionnement à cause de l’insécurité. Toutefois, des inquiétudes demeurent sur le fonctionnement des marchés et des flux transfrontaliers le long des frontières des pays touchés par l’épidémie à virus Ebola. La situation alimentaire s’améliore progressivement du fait des effets combinés de la stabilité des prix et des diverses assistances humanitaires apportées par les Etats et leurs partenaires en faveur des populations en insécurité alimentaire. Les perspectives de récoltes renforceraient les disponibilités alimentaires dans la région à court terme sauf dans certaines zones. A l’issue des travaux, les participants à la concertation régionale sur les perspectives agricoles et alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest ont formulé les recommandations ci-après : A l’endroit des pays 1. Renforcer le suivi rapproché de la campagne agropastorale avec une meilleure implication des partenaires techniques et financiers et des organisations des producteurs ; 2. Prendre les dispositions pour finaliser les enquêtes agricoles et rendre disponibles les estimations de production d’ici novembre 2014 ; 3. Préparer les cycles d’analyse du Cadre Harmonisé en collectant à temps les données ; 4. Renforcer la veille sur le marché régional et les flux transfrontaliers. A l’endroit du CILSS, de l’UEMOA, de la CEDEAO et des partenaires 1. Prendre les dispositions nécessaires pour avoir des informations sur l’évolution de la campagne agropastorale, la situation alimentaire et nutritionnelle dans les pays touchés par l’épidémie à virus Ebola ; 2. Evaluer l’impact de l’épidémie à virus Ebola sur la situation alimentaire, nutritionnelle, le fonctionnement du marché régional et les flux transfrontaliers lors des missions conjointes de suivi de la campagne agropastorale ; 3. Renforcer les assistances humanitaires dans les pays touchés par l’épidémie à virus Ebola. Fait à Banjul, Gambie, le 10 septembre 2014 Les participants 2