Ville de Montbéliard

2 juin 2011 - il inspire articles, dessins, poésies ou chansons. ..... vous délivre du bon lait directement sorti du pis de la ...... En kiff' avec mon Iphone 3G.
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Le

Quinson de

Montbéliard Journal paraissant tous les 100 ans

2e siècle - Numéro 2

Juin 2011

Habitants de Montbéliard

Des Trissus* depuis longtemps aux couleurs du monde 

Un mot de la Rédaction « Est-il rien sur cette Terre Qui soit plus surprenant Que faire son centenaire Quand on atteint 100 ans ? » Le Quinson du Coinot est né le 4 juin  1911 à l’occasion de l’anniversaire du collège Cuvier, créé en 1811 et installé dans l’ancienne Souaberie, place Velotte, en plein cœur du quartier du Coinot. En fondant ce journal humoristique et satirique «  paraissant tous les cent ans  », ses auteurs ont voulu témoigner de leur vie et de leur ville. Un témoignage pris sur le vif, résultat d’un esprit potache mais néanmoins contestataire, celui qui caractérisait les étudiants montbéliardais de l’époque. Une tribune libre, destinée avant tout aux Montbéliardais de 2011 que nous sommes. Car, ils nous exhortaient à reprendre la plume… aussi vive et acérée que la leur, espéraient-ils. Leur défi a été relevé par les Archives municipales, détentrices d’un exem­plaire original du précieux journal, qui ont invité l’ensemble des habitants à s’exprimer. De toute une ville et non seulement d’un quartier. D’où une toute petite entorse aux souhaits de nos prédécesseurs… Le Quinson du Coinot a vécu ! Vive Le Quinson de Montbéliard ! Un siècle après, le pinson1 continue de siffler… Jeunes, hommes et femmes de tous âges et toutes conditions, les uns réunis en comités d’écriture organisés dans chaque quartier, les autres en «  free-lance  », tous Feuilleton du Quinson de Montbéliard (2e épisode)

Le départ de Bernard de Saintes

Montbéliard, fin 1793, an II de la République française

« P

ioche-Fer ! Pioche-Fer ! Pioche-Fer ! » Une forte clameur s’était élevée dans l’église Saint-Maimbœuf à l’arrivée du conventionnel français Bernard de Saintes. Ce montagnard radical avait jugé plus conforme à ses convictions antireligieuses de renoncer à ses prénoms André Antoine, qui faisaient trop « Ancien Régime », pour adopter ceux de Pioche-Fer, leur équivalent dans le calendrier révolutionnaire. Il avait par ailleurs fait fermer tous les lieux de culte de la ville. La vieille église Saint-Maimbœuf au château, appelée

ont contribué à la rédaction de ce numéro 2 que l’on espère digne du précédent. Il est en tous cas lui aussi le reflet de son temps. Guerres mondiales, pollution, technologie galopante, interdictions en tous genres… Le monde a changé, il est devenu une affaire extrêmement sérieuse ! Mais il interpelle, il met en colère, il incite à la nostalgie, il pousse à la création, à l’imagination, il inspire articles, dessins, poésies ou chansons. Les rédacteurs de 2011 ont avant tout traduit leurs peurs et leurs rêves. Voilà notre clin d’œil au futur. À l’avenir. En laissant une trace tangible de ce que fut le Vingtième siècle et les premières années du Troisième millénaire, nous espérons transmettre le flambeau. Prouver que la mémoire n’est pas seulement dans les livres d’histoire, qu’elle est d’abord dans le cœur des gens. Quelques mots encore, que nous empruntons à nos prédécesseurs « pour adresser par avance un salut cordial à nos successeurs, à ceux qui, en 2111, reprendront la plume pour rédiger le troisième numéro de ce journal. Ces futurs vaillants qui sont encore au royaume des gosses  ». Saluons-les car dans un siècle Montbéliard sera toujours Montbéliard et aura toujours besoin de lieux d’expression libres. Longue vie Montbéliard !

au

Quinson

de

1911  : premier cri du Quinson du Coinot. La ville compte alors 10 392   habitants. Voie de passage entre Vosges et Jura, l’autoroute des invasions fonctionne depuis des siècles et les lointains ancêtres des Trissus seraient, comme alentour, des Indo-européens (Séquanes, Burgondes etc.). Mais, la proximité des Helvètes et des Germains a toujours compté. Ainsi, plus près de nous, en raison de la présence au château durant quatre cents ans des Wurtemberg allemands, le Trissu est de religion protestante. Montbéliard est terre d’asile pour des étrangers voisins persécutés en raison de leur religion réformée. En 1912, Peugeot s’installe à Sochaux. Débute ainsi un processus de développement industriel prometteur. Mais, deux guerres mondiales sanglantes opposent cruellement les peuples, transforment la carte du monde et jettent sur les routes de l’exil des populations entières dans un brassage d’ethnies et de civilisations sans précédent. Certitudes et modes de vie en sont durablement affectés. Des réfugiés russes, polonais, italiens, espagnols s’embauchent dans les forges, les usines textiles et métallurgiques. Plus tard, le développement de l’industrie automobile fait venir de leurs campagnes les paysans originaires des Vosges, de la Haute-Saône ou du Haut-Doubs.

Quinson (prononcez « tienson » en patois montbéliardais) : pinson ou cri aigu

Dès 1969, pour faire tourner à plein ses usines, Peugeot a massivement recours à l’immigration extérieure. Un chapelet de nationalités s’égrène alors tout au long des chaînes de montage.

l’église allemande, parce qu’on y prêchait à l’époque des Wurtemberg dans la langue du prince, était devenue depuis peu le lieu de rassemblement de la Société populaire, une société révolutionnaire formée de citoyens triés sur le volet parmi les Montbéliardais les plus favorables à la Révolution et à la France. La nef offrait un spectacle de désolation  : sièges brisés, stèles funéraires soulevées ; le beau mausolée du comte Renaud de Bourgogne, derrière la table de cène, avait été cassé à coups de masse et des cercueils de la famille de Wurtemberg gisaient ouverts dans l’allée principale. Après avoir été sorties de leur « boîte », les dépouilles princières avaient été insultées puis jetées dans la cour. D’un pas rapide, le conventionnel remonta la nef, gravit énergiquement l’escalier de la chaire et fit cesser d’un geste sec et nerveux la clameur. Le silence s’établit. De son regard perçant, Pioche-Fer scruta l’assemblée, s’arrêtant de-ci de-là sur un visage qui aussitôt

blêmissait. Il s’éclaircit la gorge puis déclara d’une voie pointue : « - Citoyens de Montbéliard, je vous ai délivrés de la tyrannie de la famille de Wurtemberg. Le tyran est rentré dans son pays. Je vous ai apporté l’égalité  : les ci-devant sont sommés de restituer leurs titres aux autorités révolutionnaires ; ceux qui ont refusé sont soit en prison, soit en fuite. Les honteux insignes de l’esclavage, blasons, bannières, ont été arrachés : ils sont remplacés par notre belle cocarde ! La superstition est abolie : plus de pasteurs, plus de curé, les églises désormais sont vides et les esprits sont libres ! Le château, les halles, le collège sont aujourd’hui au peuple ! Le ci-devant comté a été rattaché, selon vos désirs, à notre belle France, patrie une et indivisible. Et pourtant, j’entends des murmures ! Mes décisions seraient contestées ! Y aurait-il des traîtres parmi vous, des ennemis de la France et de la Révolution ? Ingrats ! Qui n’est pas d’accord avec mes arrêtés ? »

1

En 1973, l’usine Peugeot de SochauxMontbéliard fait travailler 37 390 personnes ; 7 498 sont étrangères (20 %). C’est la plus grande usine de France surgie à moins de deux kilomètres du quartier du Coinot ! Ces personnes assurent le développement de Montbéliard et de toutes les localités voisines appelées à se regrouper en une entité territoriale nouvelle, le District urbain du Pays de Montbéliard. Le district se dote d’équipements adaptés à une agglomération qui, avec les familles des migrants, s’approche des 140 000 habitants. Les Montbéliardais, pour leur compte, ont vu leur nombre franchir la barre des 30 000. 2011  : cri du Quinson de ­Montbéliard «  Au secours nos ha-

L’assemblée pétrifiée resta silencieuse. Chacun regardait ses pieds. Personne n’osait intervenir. Cette attitude eut le don de renforcer la colère du révolutionnaire. Ses yeux lançaient des éclairs. Devenu rubicond, notre homme trépignait et du fond de la nef on voyait son haut chapeau monter et descendre, rythmant ses invectives : « - Lâches ! Vous êtes des lâches ! On vous donne tout, mais peu vous chaut : tout ce qui vous intéresse c’est votre bourse. Pourvu qu’on n’y touche pas ! La patrie en danger, vous vous en moquez comme d’une guigne ! Pour la sauver, on vous demande un don patriotique. Rien ! Robespierre m’avait bien prévenu : crois-tu, citoyen, que Montbéliard, ce trou qui baragouine le français, mérite d’être française ? Ah ! Vous ne voulez pas des belles idées révolutionnaires ! Je vais vous les faire avaler, moi, Bernard de Saintes ! » Une petite voix timide s’éleva alors de ­l’assemblée :

bitants s’en vont ! » Depuis 1975, la ville a perdu 6 000 habitants, l’agglomération près de 20 000 et l’usine Peugeot de Sochaux-Montbéliard près de 29 000 salariés. En raison des évolutions technologiques, des crises énergétiques et d’un système économique évoluant vers une plus grande mondialisation de la production, l’emploi industriel local s’est raréfié. Les Trissus espèrent des lendemains meilleurs avec la diversification industrielle et les implantations tertiaires (services, université, recherche, environnement, etc.). Assombri par le chômage, notamment des jeunes, et ses effets parfois désastreux, l’avenir est à la recherche de couleurs. * Nom donné aux habitants de Montbéliard

«  - Et mon chat ? - Que vient faire ton chat, citoyen, dans ce débat ? cria presque à s’en étouffer le révolutionnaire. - Tu lui as fait couper la tête. Oh ! Mon pauvre Léo ! ajouta un peu plus fort le quidam avec des sanglots dans la voix. Ce n’était pourtant pas un séditieux : il passait sa journée à dormir dans le poêle, près du foyer. Mon pauvre Léo ! » Quelques jours auparavant, Bernard de Saintes avait effectivement fait dresser une guillotine sur la place Saint-Martin pour terroriser les Montbéliardais qui refusaient de verser un impôt destiné à financer les armées de la République. Voulant vérifier qu’elle fonctionnait bien, le bourreau avait fait tomber le tranchant de la lame sur le col d’un pauvre chat qui avait eu le malheur de passer par là. - Mon chat ! reprit de plus belle la voix. (suite) ►

Montbéliard aujourd’hui Au café du commerce

Le Quinson de Montbéliard | 2

Slamamonbé* Cela peut vous paraître bizarre Mais je ne suis pas de Montbéliard Je suis arrivé là par hasard Un dimanche soir de mars Vous n’allez pas me croire J’arrivais de Montélimar J’ai cherché un bar Je suis allé jusqu’à Bart Mais y’a pas de bars A Montbéliard Le dimanche soir Je me suis dis on verra lundi

Que de cafés noirs ou crèmes, petits ou grands ont été servis aux clients [ensommeillés, Que d’histoires joyeuses ou tristes, longues ou courtes ont été racontées, Que de rendez-vous d’amour ou d’affaires, avec ou sans lendemains, [ont été donnés, Que de regards langoureux ou brefs, vides ou prometteurs ont été échangés, Cent ans déjà, Et toujours là, Cent ans encore, Pour mille histoires.

Quelle tuile !

À un ami

’habitude, une tuile est un ­événement imprévu et ­désagréable ; MOI, je suis une tuile du temple Saint-Martin. Vous connaissez ? Le plus ancien ­temple de France construit spécifiquement pour le culte protestant en 1601.

ésidents de Bossière, nous avons un homme, qui vient d’ailleurs, pas de très loin, avec sa famille. Il aime la France, il est là pour nous aider, pour être près de nous. Et tous ne soyons pas jaloux. Ce que je salue en lui, sa bonté et sa gentillesse, il a aussi ses souvenirs d’enfance sous un autre soleil, c’est un homme parmi les hommes du monde entier. Et je lui demande d’accepter mon amitié.

D

Le toit commençait à prendre l’eau et en 2007, pas moins de 27 000 tuiles (nombre équivalent aux habitants de Montbéliard !) ont été utiles pour nous remplacer mes compagnes et moi. Et que sommes-nous devenues ? Sans me vanter : de véritables stars ! Démontées et descendues avec soin, décorées pour certaines, nous avons été vendues pour financer les travaux. Quel enthousiasme chez les amateurs, non seulement dans le Pays mais également dans toute la France et même hors de nos frontières. MOI, je suis au Canada, accrochée au mur dans la maison d’un Montbéliardais expatrié. De là, je vous adresse bien le bonjour !

R

Une paire d’amies

V

oilà bien longtemps que nous vivons ensemble. Je me souviens vous avoir étrennées un jour d’hiver où la neige tombait en ­abondance. Vous étiez belles alors. En tissu écossais à dominance rouge. Bien chaudes grâce à votre peau de mouton. Je vous sortais surtout par temps froid. Avec quel amour vous me réchauffiez ! Vous étiez comme des jumelles, jamais l’une sans l’autre. Vous m’attendiez patiemment toutes les nuits au pied du lit. Au petit matin je vous retrouvais bien sages. Le temps a passé et vous voilà bien fatiguées, bien mitées aussi. Votre teint a fané. Que faire de vous ? Oh, qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais vous laisser mourir dans la soupente du grenier, livrées à l’appétit des souris ? Non, je vous veux près de moi après tant d’années heureuses.

À Montbéliard le lundi soir Pas plus de restaurants que d’bars La misère noire Dans la rue piétonne il fait noir Plus personne après 7 h du soir Il pleut et j’ai le cafard Je regrette déjà mes nougats noirs J’ai cherché à nouveau un bar Mais y’a pas de bars À Montbéliard Le lundi soir Je me suis dit, on verra mardi Enfin arrive le mardi Enfin s’éveille la « belle endormie » On a l’impression que la ville revit On croise des gens qui vous sourient Le soleil est dans les cris Le fronton de la mairie est [soudain moins gris Et finalement on se dit C’est p’t-être pas mal ici ! On trouve des bars remplis À Montbéliard Le mardi soir Je suis à Monbéliard depuis [trois ans J’y ai amené mes enfants J’ai fait découvrir la ville [à mes parents Franchement aujourd’hui [je suis content Est-ce le changement [de gouvernement Qui fait que maintenant La ville n’est plus tout à fait [comme avant Sont-ce les prémices d’un nouvel [élan ? Réponse dans 100 ans ! * En anglais “to slam” : claquer, par extension déclamer.

Et pour toi le bonheur… c’est Dormir, manger une glace, mais pas aux fruits

Nasser

Oui, c’est que je vous aime mes bonnes et braves charentaises.

Suite du feuilleton du Quinson de Montbéliard - Est-ce qu’on peut faire taire ce coquin ! cria Bernard de Saintes. Je parle de République en danger, de Salut public, on me répond “Mon chat !”. Voilà bien les Montbéliardais ! C’est à pleurer ! «  Le chat ! Le chat !  » reprirent en chœur d’autres voix ! Puis l’une d’elles lança : « Tête de pioche ! ». L’injure sembla plaire à l’assemblée qui se mit à crier à l’unisson : « Tête de pioche, tête de pioche ! », couvrant la voix de l’orateur. Celui-ci se démenait dans la chaire, il sautait, tendait un doigt accusateur, criant

à s’en époumoner : « Qu’on arrête les séditieux !  ». Mais rien n’y faisait ! Bientôt son chapeau tomba, ce qui provoqua le fou rire de l’assemblée. Et le « Tête de pioche ! Tête de pioche !» repartit de plus belle. Bernard de Saintes était atterré. Jamais il n’avait connu de telle situation et Dieu sait s’il avait été exposé à de nombreux dangers dans sa carrière politique ! Il essuyait son visage en sueur avec son jabot, lorsqu’un œuf vint s’écraser sur son front, accentuant la teinte jaunâtre de sa peau. Un autre œuf suivit, complété bientôt par d’autres projectiles plus solides. Pour se protéger des jets, le brave révolutionnaire replia son grand corps maigre

dans la chaire. On ne voyait plus que ses mains agrippées à la bordure de la cuve et le sommet de sa perruque. Et il se mit à pleurer ! Le tapage s’arrêta. On n’entendait plus que les sanglots de Pioche-Fer. «  On dirait les miaulements de mon chat ! À la guillotine ! À la guillotine ! ». « À la guillotine ! À la guillotine ! » reprit l’assemblée. Plusieurs gaillards se saisirent du conventionnel. Hissé au-dessus des têtes, il ne bougeait plus. Le cortège quitta l’église, descendit la rue du château en portant triomphalement son trophée, entouré d’une foule de plus en plus nombreuse qui applaudissait, dansait et criait « À bas PiocheFer !  ». Arrivé place Saint-Martin, Bernard

La tante Arie a troqué son âne contre des chevaux

Cité rêvée

M

ontbéliard ! La dame a de l’Allan !* Le dernier jour de décembre, une année sur deux, elle se mettait sur son 31. Il fallait tout ce temps à la grande dame pour revêtir milles feux et boulonner sa tenue d’apparat. Lors d’une folle nuit, elle devenait la Cité rêvée, après avoir été celle des ­boulons. Ce soir-là, presque tout le monde faisait la fête dehors. Drapées de leurs boulons, les machines déambulaient au rythme de musiques entraînantes. Au centre-ville le spectacle était à tous les coins de rue. La fête se poursuivait audelà des douze coups de minuit, dans une ambiance torride… grâce aux feux disséminés partout et aux bouteilles de champagne. Cette nuit-là, Madame Cité rêvée avait vraiment le feu aux… boulons. La fête terminée, c’était l’année nouvelle sur les chaînes de montage de la 3008 Peugeot. Un boulon, deux boulons, trois boulons, passe la chaîne, un boulon, deux boulons, trois boulons, passe la chaîne, un boulon, deux boulons…  * Structure culturelle de Montbéliard

Vachement bien !

A

ujourd’hui, pour boire du lait, on doit l’acheter en brique ou en bouteille au supermarché. Il a été pasteurisé, parfois écrémé et n’a plus rien à voir avec le lait bien chaud qui sortait du pis de la vache que nous allions chercher à la ferme. Mais depuis peu, les fils de la ferme Breuillot ont trouvé une solution. Un automate installé devant le supermarché vous délivre du bon lait directement sorti du pis de la vache. Bien sûr, il n’a plus l’odeur de l’écurie, mais vous pouvez au moins découvrir le vrai goût du lait. Et peut-être que dans 100 ans, les vaches montbéliardes vous attendront dans un pré, juste devant le supermarché… saiton jamais !

de Saintes fermement empoigné par deux bouèbes fut déposé devant la guillotine, plus mort que vif. Le maire avait été prévenu. Les bras croisés sur la poitrine, il se tourna vers Bernard et lui lança  : «  Que disais-tu déjà, citoyen, en arrivant à Montbéliard ? Que tu nous apportais la liberté ?  Et te souviens-tu de ma réponse ?  » Blanc comme un linge, Pioche-Fer ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. C’est alors qu’une voix s’éleva : « Il a sans doute un chat dans la gorge ! Rends-lui sa liberté, citoyen maire, et qu’il s’en aille, on l’a assez vu ! ». La suite au prochain numéro

100 ans déjà

P

etit journal endormi dans un autre temps, il a été écrit par des anciens, s’entend. Sans jouer de la flûte de Pan, nous allons travailler à son apparition et surtout à sa publication pour les cent ans du numéro deux. Déjà tant, sans écritures ! Alors en quelques jours, en quelques temps, nous allons redonner une nouvelle vie à un journal qui sommeille depuis longtemps sans effacer les paroles d’antan. Nous allons passer beaucoup de notre temps à cent pour cent sur ce thème. Même si nous laissons à par être des fautes sans le vouloir, «  hum ! hum !  », c’est un passe-temps amusant et délicieux. Aux lectrices, aux lecteurs de nous comprendre et d’en comprendre le sens. Apparu depuis longtemps, son papier est jauni par le temps, même s’il est encore à cent pour cent avec des textes perçants d’un ancien temps. Faire revivre un journal qui dort en corps, nous serons deux, nous serons cent, sans qu’on nous dise paresse ! Sa parution fera en sorte que le numéro deux fera bien des ans vieux. Et il faudra encore compter jusqu’à cent pour que l’ancre coule à nouveau. Bons cent, s’entendent ! Alors en attendant que notre papier devienne jeune âtre à son tour, il aura déjà fait couler beaucoup d’encre. Nous ne sommes pas nombreux, mais on ressent tant bien que mal qu’il est temps pour nous de poser notre plume, car il est temps de s’en aller.

Montbéliard aujourd’hui

Le Quinson de Montbéliard | 3

J’ai 124 ans ! Ça y est, elle se réveille ! Que se passe-t-il donc ? Le soleil m’aveugle. Ah ! c’est leur fameuse fée électricité. Mais comment mon mari a-til fait pour l’installer en une nuit dans notre chambre ? Qui est cette jeune fille qui me sourit gentiment ? Comme elle ressemble, en plus jeune, à ma belle-sœur Marguerite ; elle est habillée drôlement, et ce collier  : des épines en métal !!! Et pourquoi ses cheveux sombres ont-ils des pointes bleues ? Vite, je dois me lever. - Doucement Mamie, doucement. Mamie ?! Mais mes enfants ont 3 et 5 ans ! - Mamie ? Reste encore au lit un moment, on t’expliquer. Je n’ai pas résisté. Voilà, ils m’ont tout dit. J’ai 124 ans. Je suis endormie depuis 100 ans et me voilà de retour. C’est sûr, je ne suis plus la Belle au Bois dormant mais je suis en forme pour mon âge. - Demain, on emmène Mamie se promener en ville ! Enfin, je vais mettre mon manteau de fourrure tout neuf. Que me racontez-vous ? Plus personne n’en porte car c’est cruel pour les animaux ?! Bon, d’accord mais qu’avez-vous d’autre à m’annoncer ? Mon petit-fils Daniel m’explique qu’on trie les déchets (quelle drôle d’idée !), qu’il y a des trous dans la couche d’ozone, que la pollution est vraiment un problème pour la survie de la terre, qu’il n’y aura bientôt plus de pétrole. Oh là, là, tout cela est compliqué ! - Mais quel est ce bruit incessant dans la rue ?

Les mots - Les voitures, Mamie. Il y en a tellement que des pistes spéciales vélos sont construites. Et c’est bon pour la planète. D’ailleurs, près de Montbéliard passe la véloroute qui relie Nantes à Budapest. Incroyable ! Et les douaniers contrôlent les cyclistes quand ils changent de pays ? Il n’y a plus de frontières ?! C’est merveilleux ! J’ai toujours détesté le nationalisme poussé à l’extrême et rêvé d’une société où tous les hommes seraient frères dans un univers sans frontières. - Mamie, sache que pendant ton sommeil, la France a connu deux guerres mondiales, que dans le monde il y a encore des guerres, des minorités écrasées, des personnes réduites en esclavage y compris des enfants, que les entreprises partent là où les profits sont plus juteux et mettent des milliers de salariés au chômage. Encore une chose, des hommes ont marché sur la lune ! Sur la lune ! Et pourquoi pas sur Mars ? - Mais dis-moi, si l’homme est capable de marcher sur la lune ; est-ce qu’il existe un moyen de connaître ma descendance avant que je passe de vie à trépas ? - Bien sûr, grâce aux ordinateurs et à Internet le «  sésame ouvre-toi  » d’aujourd’hui. En quelques clics on peut communiquer et se voir facilement de plusieurs points du globe et en même temps. Toute la famille est prévenue et ils viendront tous te saluer et t’envoyer plein de bisous car ils habitent aux quatre coins du globe. Ouh là là, New-York, Tokyo, HongKong, Casablanca, la tête me tourne !

- Que me dis-tu ? Mon petit-fils manipule de l’argent toute la journée et fait faire d’énormes bénéfices à la banque qui l’emploie ? J’espère au moins que son travail améliore la situation économique mondiale ! - Non Mamie, désolé ! Actuellement nous connaissons une crise économique mondiale terrible et à Montbéliard, comme ailleurs, beaucoup de gens souffrent. - Mais à quoi servent tous vos progrès techniques, votre révolution informatique si la pauvreté dans le monde existe toujours ? - Mamie, c’est comme l’invention de l’imprimerie il y a cinq siècles, cela a ouvert des temps nouveaux mais n’a pas tout ­révolutionné !

À force de faire des jeux de mots J’ai des maux de tête Textuelle Sensuelle J’enfile mes mots comme [des textiles Texte, Texto Les mots sont partout Peu importe le contexte Mon texte est con Comme quelqu’un qui conteste Tu compte me test ? Compte mon texte... 1.2.3.4.5 phrases

Écrire plus, c’est ça qu’il faut [que je fasse Certes c’est pas facile Mais l’écriture ça me fascine Fasciné, falsifiée mon écriture Tu risques d’être inséré Ils nous demandent de nous insérer C’est vrai c’est dur Sinon ça se saurait J’aurais voulu continuer Mais il faut que je trouve une chute DSL faut pas tout dévoiler Alors chuuute...

Les 6 000 pattes Un mille pattes, on sait ce que c’est, mais un 6 000 pattes… ? Ça n’existe pas une bête pareille ! Et bien si, c’est le nombre de jambes qui se sont élancées pour la 27e édition de la course à pied entre Belfort et Montbéliard le « Lion 2010 ».

Et pour toi le bonheur… c’est Regarder les garçons les plus beaux

Mariame

Histoire Chapeau bas, Monsieur B.

I

l est des personnes dont on semble avoir oublié le souvenir. Sans elles, pourtant, notre ville aurait un tout autre visage. Essayons un seul instant d’imaginer Montbéliard sans son château. Qu’aurions-nous à la place  : des cubes de verre, de fer et de béton ? Des ruines, vestiges d’une époque révolue ? Il n’y a pas si longtemps, le château n’était plus que l’ombre de lui-même. Épuisé par des décennies d’occupations dévastatrices, promis à la démolition. Un homme pourtant a livré bataille. Il en a essuyé des refus, des contretemps, des railleries. Mais les efforts ont payé. Et, grâce à lui, Montbéliard arbore toujours fièrement, son emblème, son identité. Nous lui devons bien d’autres choses à ce Monsieur, mais sachez bien, lecteurs du Quinson, que sans lui, vous ne liriez probablement pas ce canard. Car il était là en 1911, bien décidé à donner à Montbéliard l’une de ses plus belles fêtes populaires. Et sans cette fête, assurément, pas de Quinson ! Alors, pour le plaisir que nous partageons à jouer les potaches et pour votre attachement à votre ville, merci Monsieur Blazer.

Mais quelle mouche avait donc piqué Henri Mouhot ?

Et pour toi le bonheur… c’est

H

Sauter dans les flaques d’eau après la pluie

enri Mouhot, né à Montbéliard le 15 mai 1826, consacra les trois dernières années de sa vie à voyager du royaume de Siam (Thaïlande) à celui du Laos en passant par la redécouverte d’Ang­kor, l’ancienne capitale khmère du Cambodge.

Amadou

Les fièvres tropicales, sans doute le paludisme, ont eu raison de sa résistance : il mourut le 10 novembre 1861 au bord de la Nam Khan, un affluent du Mékong, non loin de Luang Prabang (Laos). Ce voyage lui valut une reconnaissance posthume après la publication en 1863 de la première édition de son récit* et influença sûrement la politique d’extension coloniale du Second Empire. Pour ma part, la rencontre avec le naturaliste montbéliardais remonte à l’hiver 1998 alors que je voyageais avec mon épouse dans cette partie du Sud-Est asiatique. Depuis lors, je me suis attaché au personnage avec lequel j’avais des affinités évidentes : voyageur, photographe et rêveur. Enfin, grâce à la ville de Montbéliard et dans le cadre de Utopies & innovations, au printemps 2010, je pus mettre mes pas dans ceux de Mouhot. Le 29 avril, je m’envolai de Paris pour Bangkok. Cela lui avait pris trois ans et coûté la vie… je n’avais qu’un peu plus de deux mois pour, 150 ans plus tard, dresser un état des lieux en revenant indemne : pas le temps de baguenauder ! Dans l’absolu, les descriptions q­ u’Henri Mouhot faisait des lieux qu’il découvrait ont encore aujourd’hui toute leur pertinence... La chaleur, le bruit, les odeurs, les couleurs, les parfums, Bangkok, ville

De l’aspect éphémère des frontières 

moderne à l’activité incessante, le fleuve Khao Phraya (Ménam) au trafic de bateaux ininterrompu, les fastes du palais royal, le dénuement d’une grande partie de la classe populaire, le commerce des pierres précieuses à Chanthaburi, les pêcheurs des îles, la forêt tropicale humide et luxuriante, la fatigue, les moustiques, la beauté des temples, la magnificence d’Angkor et, enfin, l’hospitalité et les sourires des populations, tout cela je l’ai partagé chaque jour avec lui. Les bus, les trains et les taxis collectifs ont depuis longtemps remplacé les éléphants et les chars à bœufs, et pendant ces longs trajets d’où je sortais rompu, je m’interrogeais sur les raisons qui avaient transformé ce jeune marié, honnête homme du xixe siècle et photographe, en aventurier solitaire. Nous ne le saurons jamais vraiment puisque dans ses lignes il ne se révèle pas, ou trop peu et nous nous perdons en conjectures. À moins

que... ? Mais cela sera peut-être le début d’une autre histoire… * Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l’Indochine. Dernière réédition chez Arléa, Paris, février 2010.

Et pour toi le bonheur… c’est Partager plus de moments avec ma maman

Sanja

A

oût 1796, les habitants et les terres du Pays de Montbéliard sont officiellement cédés à la

France. À cet instant le département du MontTerrible (Porrentruy et Délémont) et Belfort se battent pour attirer ce petit pays dans leur giron. Les Montbéliardais se donnent par vote au département du Mont-Terrible mais Montbéliard devient un modeste cheflieu de canton. Devant tant d’ingratitude, les Montbéliardais changent leur fusil d’épaule et réclament leur rattachement au département du Doubs et plus précisément à l’arrondissement de Saint-Hippolyte. Espoir déçu ! Les Montbéliardais sont rattachés au Haut-Rhin mais dépendent toujours de la sous-préfecture de ­Porrentruy. 1814 : la région de Porrentruy et Délémont est rendue à la Suisse, Montbéliard est rattaché au département du Doubs et devient sous-préfecture en 1816. Que de tribulations administratives !

Montbéliard autrefois

Le Quinson de Montbéliard | 4

La Lizaine sens dessus dessous

J

eudi 27 mai 2010 midi, l’avenue de Lattre de Tassigny transporte un flot de véhicules bruyants et malodorants. Au volant de ma 206 Peugeot, je suis arrêté au feu du carrefour des rues du général Leclerc, de l’Étuve et de Lattre de Tassigny. À gauche, le quartier du Coinot ; je pense à l’article signé « Lisette du Coinot » paru dans le Quinson en 1911. Elle écrivait : « il n’est pas sur la machine ronde un endroit qui puisse être meilleur ». Quelques secondes me propulsent 60  ans en arrière : à cet endroit précis, un enfant de 10  ans ouvrait la voie la plus courte pour rejoindre le quartier de la rue des Potiers au bouillonnant centre commercial du quartier du Coinot dynamisé par les établissements Bernard&Mégnin, première grande surface d’outillage et bricolage. Feu vert, le trafic redémarre lentement ; pas plus vite que le canot de l’enfant qui, porté par la Lizaine qui coule encore sous le bitume, glissait vers son port d’attache.

Le canot d’un mètre cinquante, était métallique et de couleur rouge avec deux flotteurs de part et d’autre. Il avait été acquis par l’enfant grâce aux pourboires amassés au fil des mois lorsqu’il vendait La Vie et Cité fraternelle sur le parvis de l’église Saint-Maimbœuf avant les messes du dimanche matin. Je suis le trajet de l’enfant, à la même vitesse, tant la circulation est dense. Sur ma gauche, les façades de la rue Clemenceau, côté jardins ou rivière, portent les traces d’encoches où des poutres de bois ou de fer étaient encastrées. Arrimées à celles-ci, de légères passerelles permettaient aux riverains de rejoindre la rue des Huisselets. D’autres desservaient des vergers de fruits colorés aussi tentants que défendus, d’ondulantes prairies caressées délicatement par les eaux calmes de la Lizaine et où le soleil s’invitait dès l’aube. Sur ma droite, le lycée des Huisselets, toujours aussi solennel. Je progresse, à la vitesse d’un homme au pas ou d’un

De 10 en 10 1911 - Fête du centenaire du collège Cuvier les 4 et 5 juin - Première édition du ­Quinson. 1921 - Souscription publique pour le goudronnage des rues de la ville. - Étienne Oehmichen réalise le premier vol d’un «  appareil à voilure tournante » : l’hélicoptère est né ! - Chômage partiel aux usines Peugeot malgré la sortie de la Quadrilette. 1931 - Construction de l’école de la Prairie et de la cité-jardin de la Citadelle. - Le premier film parlant passe au cinéma Tivoli le 29 avril (avenue Wilson). - La Ville investit à Charquemont pour installer une colonie de vacances. 1941 - Mars : pour éviter les représailles, le préfet invite les populations (surtout les jeunes) à s’abstenir de peindre la lettre « V » sur les murs et façades. - Les réunions, cortèges et défilés sont interdits. - Émile Blazer, grande personnalité montbéliardaise s’éteint le 19 avril. 1951 - Célébration de la bataille des maquisards d’Écot contre les troupes d’occupation. - Huitième traversée de Montbéliard à la nage le 30 juillet. - Noël : match de foot historique à Ludwigsburg. La réconciliation passe par le sport !

canot sur la Lizaine. À gauche, je revois l’imposante demeure de l’ancienne brasserie Arlen accolée à la propriété Tuetey avec son jardin tiré au cordeau où toutes les variétés de légumes du catalogue Vilmorin s’exposaient fièrement comme des régiments en costumes colorés, prêts pour le défilé du 14 juillet. C’est à cet endroit que le boulevard s’interdit de suivre les caprices du paresseux cours d’eau et pose son ruban d’asphalte sur ce qui était une bourdonnante et verte prairie transformée en parkings. La Lizaine poursuit son borgne chemin au pied des maisons de la rue des Halles. L’enfant se réfugiait dans ce mystérieux décor, orné d’iris, de fleurs de nénuphars, de quelques îlots de roseaux. Il découvrait ce royaume et, comme dans un roman d’aventures, il en était l’explorateur. Il remontait le courant dans sa petite embarcation, escorté par des libellules aux ailes délicates et d’impressionnants bancs de poissons argentés. Les enfants de la rue des Halles, qui pêchaient assis sur les marches de leur maison, le saluaient. À l’angle de la rue Saint-Maimbœuf et des Huisselets, là où la Lizaine fait un angle droit, un escalier permettait aux pêcheurs d’accéder à leurs barques depuis la route. C’est ici que l’enfant accrochait son canot à un anneau fixé à une falaise qui protégeait le parc paisible d’une romantique demeure remplacée aujourd’hui par le parking de la Poste. TUTUTUTUUUUT ! Un superbe 4X4 noir d’une marque japonaise s’arrête à ma hauteur, le jeune chauffeur se penche dans ma direction et me lance en souriant  : « alooors paapy, elfeulévert, ziva ou ziva pas ? C’est pas l’endroit pour rêver ! » « Ben si… justement ». Trop tard, il est parti.

Et pour toi le bonheur… c’est Avoir un chat que j’appelerai Loulou

Zia

L’abri

P

romenez-vous les Trissus, promenez-vous les Montbéliardais, redécouvrez votre ville. Empruntez la rue des Tours, passez derrière le restaurant Scorpio, là, à droite, à ras-de-terre, regardez le sommet d’une arcade ouvrant sur une grotte comblée depuis longtemps. Quand le monde était dans la tourmente, il y a presque 70 ans, c’était « l’abri », notre refuge. Nous habitions rue des Tours, j’avais 8 ans. Parfois, la nuit, un terrifiant mugissement nous réveillait en sursaut : Alerte ! Alerte ! La sirène ! Les bombardiers arrivent ! Vite, sauvons-nous, vite à l’abri. En chemise de nuit, enveloppées de couvertures, cramponnées à nos parents, ma sœur et moi, nous courrons. Hors d’haleine, nous nous engouffrons dans l’abri où d’autres fuyards, les yeux agrandis d’angoisse, nous accueillent à la lueur des bougies. Sans un mot, sans un bruit, nous attendons que les sirènes se taisent… sauvés ! Alors, soulagés, nous osons respirer, bouger, sortir. Ce n’est pas encore pour cette fois. Je n’ai pas oublié ! Souvenez-vous ! N’oublions pas !

Je suis allée au Paradis 1961 - Tremblement de terre ressenti dans tous les quartiers de la ville. - Pose de la première pierre du lycée des Grands Jardins, futur lycée Cuvier. - La Ville décide la construction d’une piscine à la Petite Hollande. 1971 - On patine sur le bassin du port en ­janvier. - L’Agence pour l’emploi rue Lalance ouvre ses portes le 8 avril. - 10 septembre : premier train électrique en gare de Montbéliard. 1981 - Grandes fêtes de juin au centre­ville avec la Foire des associations de Montbéliard. - Le CCAS s’installe rue de Velotte. - Le comice agricole de Montbéliard fête ses 100 ans. 1991 - La Ville reçoit le trophée «  Éco­action » pour la création du parc du Prèsla-Rose. - Pose de la première pierre du CCAS à la Petite Hollande. - Le Théâtre de l’Unité pose ses valises à Montbéliard. 2001 - Fermeture des bains-douches de la ­Citadelle mis en service en 1930. - 9 août : au Kenya mort accidentelle de Jacky Boxberger athlète de demi-fond. - 1re édition du festival des Mômes. 2011 - Seconde édition du Quinson sorti du Coinot pour réunir la Ville entière.

E

t oui ! Comment et avec qui je vais vous le raconter. À l’époque, nous étions une bande de copains et partions souvent à l’aventure. Gourdes et casse-croûte emballés et accrochés à la ceinture, nous partions du côté du Mont-Chevis dans le quartier de la Citadelle à l’ascension du Paradis. La Citadelle, c’est ce quartier en forme d’escargot où l’on dit à qui veut l’entendre « qu’à la Citadelle, la vie y est belle ». Nous prenions la direction de la ferme Breuillot. C’est là que deux fois par semaine je remplissais pour la famille deux bidons de lait bien chaud de la dernière traite. Ensuite, nous traversions le Bois Bourgeois puis le champ de tir où nous récupérions quelques douilles restées sur place après l’entraînement des militaires du 1er RA. Nous étions les premiers aventuriers de Koh-Lanta : cabane au milieu de la sapinière, feu de bois… C’était notre Paradis ! Même si c’était l’enfer pour les hannetons à qui nous attachions un fil à la patte, patte qui quelquefois restait accrochée au fil quand ils arrivaient à se libérer. En fin d’après-midi, sales et fatigués de notre périple au milieu des bois, nous rentrions à la maison fiers de notre aventure, souvent avec quelques égratignures que nos mères savonnaient énergiquement pendant la toilette du soir.

Vends appartement

D

ans les années 1980, ce couple de Montbéliardais avait acquis, pour s’y retirer à la retraite, une maison à Saint-Martin-­Vésubie, charmant village de l’arrière-pays niçois. Le soleil, la mer, le rêve d’une partie de leur vie devenait réalité. L’ultime démarche, avant de quitter la région, fut la vente de leur appartement.

Et pour toi le bonheur… c’est Aller à la piscine

Alihan et Serife

L’agent immobilier rassura ses clients : ce bien de qualité trouverait preneur rapidement. Et l’affaire fut vite conclue avec un jeune ménage embauché depuis peu chez Peugeot. Huit mois après, nos gentils retraités revenaient à Montbéliard. Ne connaissant personne dans ce village du Midi, ils ne supportaient pas l’isolement. Ils souhaitaient acquérir ou louer un appartement, de préférence dans l’immeuble où ils avaient vécu 26 ans. Dans la salle d’attente, le client suivant voulait vendre l’appartement qu’il avait acquis depuis peu car il était muté dans une autre région… et c’était celui de nos gentils retraités. Le bonheur de ces retraités délicieux qui ont racheté « leur » appartement ! Quant à l’agent immobilier, il est resté, à leurs yeux, le plus grand professionnel de la place.

Au pied de Cuvier

N

ous habitions rue du Collège au Coinot. Pour mes frères et leurs camarades, il était difficile de jouer au ballon dans la rue, alors leur stade Bonal était la place SaintMartin, à l’époque sans voitures ! Avec mon amie Ginette, nous transportions aussi nos jouets sur la place. Les garçons, pour être tranquilles, nous passaient par-dessus la barrière qui entourait le monument de Cuvier avec poupée, landau, etc., c’était notre salle de jeux. Lorsque l’on s’inquiétait de notre absence, les garçons répondaient « les filles sont dans Cuvier  ». Le Prince, superbe chien malinois de Monsieur Bull du café du 14 juillet, était également ­notre ­gardien.

Et pour toi le bonheur… c’est Aller seule à Paris

Elma

Le triporteur

A

u Coinot, rue du Collège, le magasin que tenaient mes parents s’appelait «  le Caïffa  » spécialisé dans la vente de café. À l’époque, avant-guerre, mon père faisait des tournées avec un triporteur. Le samedi, c’était le lavage de la caisse qu’il faisait sécher sur le trottoir. Je n’avais qu’une hâte, c’était de sauter à l’intérieur pour me cacher. Mon frère refermait le couvercle rapidement et à toute allure me faisait faire trois ou quatre fois le tour du Coinot. Puis il se sauvait et m’abandonnait dans ma prison. Je criais car je ne pouvais pas soulever le couvercle qui était trop lourd. Mon grand-père était mon ­«  libérateur ».

Montbéliard demain L’école à Montbéliard (et ailleurs)

L’école en 1961

Le Quinson de Montbéliard | 5

Rêve ou… réalité

L’école en 2011 Le beau-père de énorme 4 x 4 am Bryan, au volant de son éricain aux vitres le dépose vers le po rtail d’entrée. teintées, En fermant la beau-père dit : «  porte du pick-up, le Tu t’amuseras bien  !» Après l’école le be au -p èr e demande : « Tu ne t’es pas en nuyé ? »

an par la main, Tenant sa mam pied. Pierre vient à l’école à Faisant vrombir le «   : La maîtresse a été moteur du pick-up  : an am m tions de gen Recommandara pu n ir . J’irai la trouve tille ? Elle a osé te  !» en bi s lle r, ça ne se passera ai av tr pas comme ça ! » « Tu la maman demande : Les enfants ne Après l’école,trav aillé ?» quelqu’un rentre restent assis que si « Tu as bien dans la classe. u T En arrivant et en quillement : « n ! quittant l’école : Marchant tran tio ni pu e «  Salut maîtresse ! » un as u T  ? ge sa été as e ! » Tu l’as sans doute mérité Nous vivons une ép oque formidable aient si quelqu’un  ! Les enfants selalevcla . sse rentrait dans quittant l’école . : En arrivant, reenvoir Madame » «Bonjour, au ue formidable ! Nous vivions une époq

L'école en 2111 ? (à écrire en famille dans le "Quinson" ­numéro 3)

J

eudi 28 mai 2111. Je sors dans la rue Clemenceau : les commerçants qui s’interpellent avec de gros éclats de rire agencent leurs présentoirs. Il fait beau. À l’ombre des tilleuls, j’hésite à prendre la direction du temple avec son jet d’eau et sa verdure sous les platanes. Non, je me dirige vers les Halles. D’immenses ginkgos laissent passer une lumière filtrante sur la fontaine. Les sentiers piétonniers rayonnent comme un soleil au milieu des fleurs de printemps. Voici la mobile à eau du paysan de Montenois. Il livre au marché ses légumes : la ville est entièrement alimentée par les paysans des communes rurales voisines. Par petits groupes, des habitants sont assis sur les bancs ombragés.

J’emprunte la rue de la Schliffe en direction de l’esplanade au pied du château. Le passage piéton à droite du ruisseau laisse à gauche circuler les vélos. Cette rue est parallèle à la rue Centrale dans laquelle on sillonne à travers les étals. Un lézard gris s’échappe des graminées colorées de bleuets, de marguerites, de bugles, de renoncules,… une sitelle oriente mon regard vers le tronc d’un grand tilleul qui me tient à l’ombre ; dans le ciel les téléphériques transportent les habitants des communes et des quartiers voisins. Un rêve ? Non, simple imagination de Montbéliard en 2111.

La tombola

V

ous avez la chance de naître en cette belle année 2011 ! Vous serez peut-être alors l’heureux gagnant de notre grande tombola de 2111. Si les chanceux sont plusieurs, l’ensemble des noms sera déposé dans un diairi et une main innocente (si cela existe encore) tirera au sort l’heureux gagnant. Celui-ci devra aller chercher les lots que nous prévoyons pour lui à bicyclette de façon à faire plaisir aux écologistes (si ce centenaire alerte peut encore ­pédaler). Il lui sera offert un bouquet de tulipes (en souvenir de Frédéric), une voiture

Peugeot… miniature… n’exagérons pas ! Mais aussi une saucisse de Montbéliard. Une vraie Boitchu au médaillon rouge et or. À moins qu’en 2111, notre saucisse ne se consomme via des petites pilules vertes ou roses ou peut-être bleues, voire en tube, qui sait ?! Rendez-vous donc, en juin 2111 pour le tirage de cette tombola. Nous préciserons la date exacte et le lieu ­ultérieurement. Bonne chance et longue vie à tous !

Société Orwell,

ils sont devenus fous !

Le progrès a des progrès à faire !

B

Connais-tu l’angoisse de la correspondance ratée, celle de la billetterie en panne ou de la queue au guichet, alors que ton départ est dans 7  minutes ? Peux-tu encore te rendre à Voujeaucourt, à Colombier-Fontaine, à Rang, à Novillars, à Besançon par la vallée du Doubs ? Sûrement trouveras-tu surfait de passer ton dimanche à Moscou ou ton samedi soir à Barcelone, peut-être même iras-tu déjeuner plusieurs fois par semaine dans les calanques marseillaises. Vois-tu, en cette année 2011, je ne sais pas si mes enfants pourront aller faire leurs études à Besançon sans qu’ils aient besoin d’une voiture, sachant que pour se rendre à la gare TGV de Méroux-Moval, il leur faudra autant de temps que pour se rendre à Besançon. Le temps de voyage sera toujours aussi long.

ig Brother en vrai ? En pire ! George Orwell, auteur du roman 1984, n’aurait pas pu imaginer de telles pratiques, même dans ses rêves les plus fous. Aujourd’hui nous pouvons tous être surveillés, fliqués, tracés avec les portables, la vidéosurveillance, la géo-localisation, les fichiers divers et variés, internet et les réseaux sociaux, etc. Paris, Lyon, Strasbourg, les grandes et petites villes, en France et à l’étranger, se dotent de milliers d’yeux électroniques qui guettent nos moindres gestes. Depuis dix ans, le marché mondial de la vidéosurveillance explose ! Mais ces réseaux de vidéosurveillance ne sont-ils pas la marque du renoncement au progrès social, à l’humanité des villes ? Ce système ne fige-t-il pas les inégalités sans jamais répondre au malaise social ? Ne justifie-t-il pas la peur de l’autre et ne fait-il pas de chacun de nous un suspect ?

C’est la rançon du progrès, un progrès à un milliard d’euros.

Ici et là, certains ne renoncent pas et des voix, de plus en plus nombreuses, s’élèvent contre cette atteinte aux libertés publiques.

Et pour toi le bonheur… c’est Me réunir avec toute ma famille et faire un jeu tous ensemble

Anissa

F

aire la critique d’une réalisation lorsqu’elle est achevée est chose aisée. En 2010, nous avons construit en tenant rarement compte de l’existant. Seuls les grands projets avaient le droit de naître. L’épopée de la grande vitesse me fait penser au roman Ravage de René Barjavel, qui décrivait une société où l’on ne pouvait pas concevoir de se déplacer à moins de 8 000 km/ heure. Si, au début du xxie siècle, certains prônaient la simplicité, le ralentissement, le temps de vivre, voire la décroissance, ils passaient pour des obscurantistes, des ennemis du progrès.

J’aurais voulu être une artiste Les voies ferrées construites par nos aïeux du xixe  siècle et qui reliaient les villes et villages ont été progressivement abandonnées, puis déclassées et enfin revendues pour disparaître au profit de la route et de l’automobile. En 1920, il fallait 6 minutes pour rejoindre Audincourt depuis Montbéliard en train ; en 2010, il faut 20  minutes pour le même trajet en bus. Combien dans un siècle ? La gare de Montbéliard fut en son temps sujette à polémique, construite par deux fois, elle faillit même ne pas voir le jour. Voyageur de l’an 2111, peux-tu encore prendre un train à Montbéliard ?

Avoir un nom Changer de nom Mais NON ! Codée par mon interphone Touchée par mon téléphone Plaquée par ma voiture Cartée par mon banquier Étiquetée par la Redoute… J’ai peur… Immatriculée par la Sécu J’en peux plus ! Je ne suis qu’un numéro ! 1 n° !

Et pour toi le bonheur… c’est Me rouler dans l’herbe en haut d’une pente

Chaïma

Arrêtons d’arrêter

I

l faut arrêter de fumer, de boire, de trop manger, c’est mauvais pour la santé et cela peut entraîner la mort. Mais, les cigarettes aussi nocives soientelles, sont toujours en vente, l’alcool est souvent meilleur marché qu’un jus de fruit naturel, quant à l’alimentation on ne sait plus vraiment ce que l’on met dans nos assiettes. Arrêter de rouler trop vite, c’est dangereux et cela pollue la planète, mais le compteur de certains véhicules peut monter jusqu’à 200 ou 300 km/h. Il faut arrêter de jeter, la cour est pleine. Mais pour appâter le client on fait de jolis emballages qui ne servent à rien sauf à encombrer nos poubelles qui débordent de plus belle. Arrêter de jouer sur Internet, cela peut entraîner addiction et enfermement. Alors oui, arrêtons ! La coupe est ­pleine…. Arrêtons d’arrêter !

Société Slam De Folie Tous les jours à Montbéliard [je les vois Je les vois ces gens d’en bas Ces gens qui rament pour [leur pouvoir d’achat Je ne suis pourtant pas de ceux là Mais ça me fait mal, moi qui suis là De voir ce désarroi, de voir tout ça J’essaie à ma manière d’aider [ces gens J’essaie d’être intelligent De ne pas donner n’importe [comment J’ donne aux Restos du cœur J’ai l’impression de donner [un peu de bonheur Mais l’augmentation du nombre [de « restaurés » m’écœure

Le Quinson de Montbéliard | 6

Histoire d’accents

ou un tout petit accent peut changer le cours de l’histoire ! FANT de NCE : POUR EN MEME AGE PETITE ANNO R TE IT -S BY BA E 3 ANS CHERCH 3 ans cherche pour enfant de Petite annonce : me âgé baby-sitter mê LE RD : ELIA B T N E O D DE M ST LIQUI CHE E e salé MAR E SALE beurr le R  : R d r U a E B éli Montb hé de Marc idé u est liq

Je ne veux pas arrêter de donner Donner c’est aider un peu Donner c’est partager Plus les pauvres partagent Plus les riches s’accaparent C’est la misère noire Plus les riches s’enrichissent Plus les pauvres s’appauvrissent C’est la logique capitaliste Le système s’emballe « T’as pas cent balles » La société déraille Demain, c’est p’t-être moi [qui serai en bas J’regarderai les gens avec leur pouvoir d’achat Et j’me dirai « Que font-ils [pour moi » ?

IL DORT OU IL TRAVAILLE Il dort où il travaille

P

auvre piéton, ennemi public n° 1 du macadam. Bousculé sur les trottoirs par des piétons à roulettes, insulté sur la route par des automobilistes, cyclistes, deux roues de tous poils. Aujourd’hui on ne marche plus, on roule : en rollers, en skate-board, en trottinette, en monocycle, en automobile. Toujours plus vite, les rollers ont même leur fête (« la déferlante ») et, pendant quelques heures, sont les rois du bitume à Montbéliard. Fini le refrain « Un kilomètre à pied, ça use, ça use, un kilomètre à pied ça use les souliers », faites place au refrain « Un kilomètre sur roues, ça fuse, ça fuse, un kilomètre sur roues, ça fuse à toute vitesse ».  Aujourd’hui tout le monde roule, tout le monde nous roule, ça roule les mécaniques, tous ces fous de la roulette nous font marcher ; il ne reste plus qu’une solution au piéton : la roulette… russe ?!

LE MOD EL AUSSI B E DE L’ŒUVRE EST EAU QU E CELUI MODELE DU

TOUS AIMAIENT LE SUICIDE Tous aimaient le suicidé

Le model é de l’œu vre beau que celui du m est aussi odèle

UNES ADORE LES JE LA RELIGIEUSE ore les jeûnes La religieuse ad

J’donne à MSF C’que j’donne c’est pas bezef Pourtant la misère progresse J’ai donné beaucoup, comme [beaucoup, pour le tsunami On a un peu reconstruit Mais où tout le fric est-il parti ?

CES PARENTS SONT IND IGNES Ces parents sont indignés

Roule ma poule

NTIC NTIC, késako ? Une nouvelle marque de boisson énergétique, un animal de compagnie ? Pas tout à fait, quoique… NTIC ou Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, tout un programme. Aujourd’hui, en 2011, téléphone, presse, radio, télévision, Internet tiennent dans une poche. Avec ces nouveaux outils, c’est un jeu d’enfant de lire la presse du jour, d’écouter le dernier album de son idole, de faire des achats et de se les faire livrer… ou de jouer toute la nuit au poker avec des joueurs du monde entier. Quelle sacrée avancée technologique ! Mais où va-t-elle nous conduire ? Avec ces petites merveilles, on peut tout faire depuis son canapé, les doigts de pieds en éventail. Enfin, presque tout… car si étonnantes et fabuleuses qu’elles soient, elles n’apportent pas la chaleur, la tendresse ou la délicatesse d’une relation, bref pas la magie de l’amour.

Et pour toi le bonheur… c’est Jouer aux Lego et faire des fleurs et des maisons

Busra

Je surfe, tu surfes, il surfe…



facebook : Waouh !! je peux y rencontrer tous mes amis virtuels et les amis de mes amis. meetic.fr : J’y ai connu mon conjoint et fondé une famille. google : Tu y trouveras plein de recettes si tu ne sais pas ce que tu vas faire à manger. google est ton ami pour la vie !!!! copainsdavant : Où sont mes copains d’école ? Un clic et je tchate avec eux pole-emploi.fr : Tu cherches un TAF, vas faire un tour, on ne sait jamais ! impots.gouv.fr : T’as plus de temps pour payer tes impôts mais… il faudra les payer quand même. Un SMS sur mon phone, c’est un pote, LOL. On va se mater un film chez moi ce soir ? On va s’taper un délire grave ! SURFER sur Internet est rentré dans nos mœurs. Et dans 100 ans ?

Jeunesse

Génération tête à l'envers Création collective avec Barcella

Génération tête à l’envers Cette chanson, créée par des jeunes de 13-14 ans dans le cadre de la résidence du chanteur Barcella, a été interprétée le 2 décembre 2010 à la MALS lors du concert-création Barcellades. Au temps jadis on disait « Mon cher..» Aujourd’hui c’est plus pareil. C’est du passé la langue de Molière, Wesh cousin ! Comment ça baigne ? Connais-tu la dernière nouvelle ? LOL X PTDR. En vélo j’me suis gamelle Dans un container. En lâchant les mains sur mon Vespa Pour impressionner ma clique, J’ai déboulé les rues de Grand Cha’ Lorsque j’ai croisé les flics. En cabrant sur la roue avant Je gérais comme un ouf ! Les deux couettes dans le vent, J’me la coulais douce. Génération, un brin lunaire Toile au plafond et tête à l’envers

C’est rien comparé à c’que j’ai fait Lundi en cours d’EPS, En kiff’ avec mon Iphone 3G J’envoyais des SMS, Quand les défenseurs m’ont hurlé Hé ! Cousine réveille-toi ! Je n’ai pas vu arriver, Le prof derrière moi. Il n’a même pas cherché à comprendre Donc la sentence est tombée ; Le bougre n’a pas été très tendre, « Le portable ... confisqué ! » J’suis montée dans l’panier d’basket, Mais j’suis restée coincée. J’avais l’air d’une girouette, Bonjour les pompiers ! Génération, un brin lunaire Toile au plafond et tête à l’envers

Et pour toi le bonheur… c’est Faire une promenade en vélo Aïssata

Oh, là, y’a ma daronne qui m’appelle, Il est l’heure d’aller grailler. N’hésite pas à m’donner des nouvelles, Je vais la faire enrager. Elle nous a fait d’la ratatouille Et des merguez cramées. J’ai le ventre qui gargouille, J’vais m’déconnecter Ma génération n’est pas la tienne, Tout est beaucoup plus fragile, À croire que nous n’avons pas de veine. Le futur, que sera-t-il ? Car dans quelques années à peine On aura bien l’air fin. Prenez-en tous de la graine, Retn’ez ce refrain Génération, un brin lunaire Toile au plafond et tête à l’envers (2 x) Génération, PTDR Jeunes fanfarons et code éphémère (2 x) Amélie, Alexandre, Ahmet, Élisa, Léa, Lisa G., Laura, Éléonore, Clément, Chahinez, Vincent, Loriane, Dénora, Lisa P., Émilie, Manel, Sara, Abdullah, ­Juliette. (Maîtrise du conservatoire de musique)

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Jeunesse

Le Quinson de Montbéliard | 7

Le code-barres à toutes les sauces Définition

Un code-barres est une succession de barres parallèles d’épaisseur et d’intervalles variables. On en trouve sur les emballages des produits qui peuvent être identifiés rapidement à l’aide d’un scanner.

Langage familier

Un truc barres c un machin zarbi avec des traits debout, y en a sur toute la bouffe kon achète, c un truc de ouf, y a plein de numéros dsu c chelou PTDR* c pour faire plus rapide. * pété de rire

Le jour de Noël au supermarché, les jouets discutent : « Où sont les tiens ? » demande le camion de pompiers à la poupée. Elle pleurniche : « Ils cachent tout le temps ma chevelure ou leurs traits noirs me défigurent. » « Moi, je ne les trouve pas gênants, ils sont en général placés au dos de mon emballage. Tu en as combien toi ? » insiste le camion. La poupée réplique : « Des barres je ne sais pas mais j’ai 13 chiffres comme tout le monde. » « 13 ? Ça porte malheur. Ils vont me brûler les circuits avec leur scanner. »  s’exclame le véhicule.

Code barbecue

Verlan

Code barbelés

Code-barres avec une succession de barres parallèles et d’épaisseur variable.

Petite annonce

Vds code-barres, parfait état, peu utilisé. barres parallèles – chiffres  : 13 – coloris : noir garanti 2 ans – 32,50 € scanner compris. mail : www.code-barres.fr

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BARACASTO Durée de l’offre limitée !!! Nawal, Hélène, Sofia, Viktoria, Coumba, Mohamed, Katia, Kübra, Wildin, Saïdou, Janna, Daniel, Yassine, Méliza, Rumeysa, Aleyna, Halima, Ayssenur, Imène. (CM2 Petit-Chênois)

9 782917 196182 L’école à la maison

Code barrage

Code baraque

Poésie

Ce sont des barres Parallèles Comme des lamelles Mises verticalement Sur les aliments Que l’on vend. Ça sert à découvrir Avec un grand plaisir Des jolis prix Tout minis. On peut les trouver Au supermarché Ils sont examinés Analysés Identifiés Par une lumière C’est un scanner. Qu’elle est fière La caissière !

Le marchand de barres du 13 rue Joe Woodland a été trouvé chez lui, hier matin, gisant dans une mare d’encre. Des barres d’épaisseur variable ont été dérobées. Le commissaire chargé de l’enquête a interpellé un suspect : un code barres endommagé. On a retrouvé sur lui les barres disparues. Il a été conduit derrière les barreaux où il sera interrogé à l’aide d’un scanner.

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EXCLUSIVI

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Un reba-deco est une sioncesuc de reba lelèrapa de seur paié et de levalterin blesariva. On les retrou sur les gelabaen des duipro qui vepe être éfitidéni mendepira à delai d’un nersca.

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Code barque

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Autoportraits à la manière d’Andy Warhol

Les enfants du monde

Le style qui caractérise la majorité des portraits de Andy Warhol est l’utilisation de la sérigraphie, les couleurs clinquantes et sa fascination pour les stars. Ici les stars sont les enfants.

Extrait de la chanson réalisée par les enfants pour le festival Urban Session On a la chance d’avoir des droits [en France On est les enfants du monde

À

l’école maternelle des Poilus, il y a deux classes avec trente élèves chacune. C’est beaucoup d’enfants. Cette année, un de nos copains a eu une maladie très grave qui s’appelle le cancer. En décembre, il a été opéré. Après il allait souvent à l’hôpital pour faire de la chimio et restait dans sa maison pour ne pas attraper de microbes. Il nous manquait et s’ennuyait tout seul à la maison. Alors Dominique, un maître très fort en informatique, a installé « Skype » sur l’ordinateur de notre

Les enfants ont tous les mêmes droits Ils ont le droit de vivre et d’aider [pour donner leurs idées Yeah j’ai le droit d’aimer le monde Yeah j’ai le droit de dire que les guerres [sont immondes J’ai le droit de m’exprimer à ma façon J’ai le droit de vivre ma vie [pour être heureux Et j’ai aussi le droit de vous [rendre heureux Papa, maman, je vous aime [tous les deux c­ lasse. Tous les après-midi, l’un de nous cliquait sur « Skype » et une petite sonnerie indiquait que l’ordinateur de notre classe appelait l’ordinateur de Diego. Ensuite, c’était magique, on voyait Diego dans sa chambre devant son ordinateur et lui voyait la classe. On lui parlait un petit peu avant de travailler. Quand il ne comprenait pas, la maîtresse lui expliquait avec des feuilles qu’elle mettait devant l’écran.

On est les enfants du monde Je n’ai pas le droit d’être impoli [de mentir et de cracher sur les gens Malheureusement les gens [restent indifférents Les gens restent indifférents En Afrique ils ne peuvent pas aller [à l’école car ils ont pas d’argent Mais malheureusement cela [ne touche pas assez de gens Assez de gens Assez de gens

Notre copain a fait tout le travail de la maternelle et cette année, il est au Cours préparatoire avec nous.

Alexandre, Éléa, Henri, Maël, Nicolas, Estelle, Diego, Enza, Séphora, Mary, Noé, Basile, Jenny, Amélie, Bilal, Noah.

On est les enfants du monde Célia, Bilel, Seifeddine, Paul, Quentin, Sofiane, Mathieu, Rizlaine, Jasmine, Maud, Chloé. (Espace Ravel - Jules Verne) Suzanna, Fatima, Médina, Mali, Solène, Elvira, Coumba, Stella, Marina (Atelier Arts graphiques moyens-grands de la MJC de la Petite Hollande)

Jeunesse

Le Quinson de Montbéliard | 8

Imagine ta ville Loin des préoccupations des adultes, les enfants ont créé une ville de rêve dans laquelle ils aimeraient vivre. Extrait de la réalisation de l’atelier Arts plastiques de la MJC de la Petite Hollande  dans le cadre de l’action de Médiation culturelle sur le quartier.

Les enfants se déplacent en marchant, à chameau ou en tapis volant

Maison mosaïque naturelle. Il y a plein de végétation sur le toit Des magasins en forme de sucre d’orge

Une journée à l’école maternelle du Mont-Chevis Lundi 14 juin 2010, notre journée se partage entre le travail avec le maître, la danse avec Christine qui est chorégraphe, et la piscine l’après-midi. Nous apprenons à danser le zouk et d’autres rythmes pour le spectacle de fin

Arbre à télévision

Arbre de la sagesse

d’année et nous danserons devant nos parents. En fin de journée, nous prenons le bus pour aller à la piscine. Trois personnes nous accueillent et nous apprennent à nager.

Maison visage, on y entre par la langue

Bilel, Maïssa, Bilal, Imad, Aselya, Myriam, Lou-Anne, Soufiane, Yaghmorassen, Louis, ­Candice. (Classe des Moyens-Grands)

Cette maison marche et elle fait bateau, elle a plusieurs étages

Une maison tortue qui marche et qui transporte des gens et quand ils veulent changer d’endroit, ils disent « Tortue marche à Toulouse »

Coumba, Mathilde, Lucas, Théo, Andréa, Abderahmane, Solène, Zinedine, Adel, Sabrina, Farès.

Quand les enfants kiffent Charquemont

V

ous connaissez sûrement Charquemont ! Charmant village du Haut-Doubs où, en 1931, la Ville a acheté un bâtiment pour servir de colonies de vacances aux petits Montbéliardais. Depuis 80 ans, des milliers d’enfants sont venus l’été ou avec leur classe, se ressourcer au milieu de la nature.

Colonie de vacances

Et qu’en pensent les petits colons ? Elisa et Sullyvan : Les moniteurs et monitrices sont super, trop cool. Jessy et Jessica : On mange très bien et il y a de très belles activités.

Ryan  : J’ai aimé jouer dans la cour avec des petites voitures et les veillées avec les jeux et la boum. Antoine : J’ai bien aimé faire du vélo et rester autour d’un feu de camp. Célia : On a fait du théâtre, de la danse et du cirque. J’ai beaucoup aimé. Nasser : J’ai aimé faire de la trottinette, du foot et du skate. Fidaa : Je trouve que le personnel est au top. Victor  : J’aime la façon dont ça marche : les veillées des grands qui se cou-

chent plus tard et les veillées des petits qui se couchent plus tôt. Anastasia : Je m’assieds sur le banc et je discute avec mes copines. J’ai trouvé le séjour super avec des veillées inattendues. Nicolas : J’ai bien aimé jouer au mime et faire mon spectacle de cirque. Devant tant de compliments nous ne pouvons que souhaiter longue vie à Charquemont.

Et pour toi le bonheur… c’est Avoir une maison dans un arbre

Kristina

L

a plupart des enfants montbéliardais de nos jours vivent plutôt heureux. On ne s’ennuie jamais et on peut faire de nombreuses activités en dehors de l’école. On a le château avec son musée, le Près-la-Rose avec ses jeux, son marchand de glaces et ses expositions au Pavillon des Sciences. On peut aussi aller voir des matchs de football au stade Bonal ou se promener au centre ville et au très beau marché de Noël. Mais tous les matins c’est toujours difficile de se lever pour aller à l’école. L’école c’est bien pour travailler ou pour retrouver des camarades. Dans notre classe, il est difficile de travailler car il y en a qui font le bazar ou qui discutent. On apprend non seulement les différentes matières de l’école mais aussi à devenir un bon citoyen. Certains élèves vont à l’accueil périscolaire après l’école où des animateurs les aident à faire leurs devoirs.

Classe verte

Chloé, Lyna, Antoine, Nicolas, Jordy, Olivier, Lison, Jeanne et Jules de l’école de la Prairie nous parlent de leur expérience. Avec toute la classe nous sommes partis à Charquemont. Là-bas nous apprenons à nous orienter dans la campagne, à reconnaître les plantes et les oiseaux grâce à leur chant, mais aussi à vivre en collectivité et à économiser l’énergie. Il y a un terrain de foot, des trottinettes, des skates, des livres et plein de jeux. Les veillées sont très amusantes : on voit des films, des spectacles, on joue aux cartes et on peut même participer à une boum.

La vie d’un p’tit Montbéliardais en 2010/2011

Toute la classe part aussi en classe verte au centre de Charquemont où on apprend à reconnaître les arbres, les fruits et les oiseaux. On fait aussi des sorties avec l’école comme les visites d’expositions, le cinéma, la piscine ou des rencontres sportives avec d’autres classes. Bref, nous avons de la chance de vivre comme nous vivons. Alors, à dans cent ans ! Extraits des écrits de Lyna, Chloé, Antoine, Nicolas, Jordy, Olivier, Lison, Jeanne (CM2 École de la Prairie).

Directeur de la publication Jacques Hélias Rédaction en chef Archives municipales Rédacteurs André, Catherine, Christian, Claude, ­Daniel N., Daniel K., Élisa, Élisabeth, Fanny, Françoise, Gérard, Gilles, Gino, Jean, JeanClaude, Kamel, ­Kamel Z., Madeleine-Rose, Michel, ­Michèle  K., Michèle L., ­Micheline, ­Monique, Nicole, Nouara, Simone, ­Suzanne, l’atelier d’écriture de la Maison d’arrêt avec Lionel, enseignant. Et les conseils de Louisa. Et les enfants de : - École maternelle du Mont-Chevis (Classe des grands de Nénad, enseignant) - École maternelle des Poilus (Classe des moyens-grands d’Évelyne, enseignante) - École élémentaire du Petit-Chênois (Classe CM2 de Marie-Claude, enseignante) - École élémentaire de la Prairie (Classe CM2 de Daniel, enseignant) - Conservatoire de musique, danse et art dramatique (Collège Pergaud - Classe de 4e CHAM de Brigitte, professeur de chant) - Maison des Jeunes et de la Culture de la Petite Hollande (Sandrine et Hélène, ­animatrices) - Espace Ravel au Jules Verne (Rachid, ­Abdenor et Kamel, animateurs) Crédits photos Denis Bretey, Daniel Nowak, Christian ­Simon, Paula Pino-Garin, Noël Jeannot, ­Archives municipales Montbéliard. Conception graphique Atelier Gaia - Montbéliard Imprimeur Estimprim - Montbéliard