Variable annuities - un produit complexe et risqué - Ressources ...

19 oct. 2010 - technique de ces produits de l'imbrication de risques d'assurance et de risques ... En termes de gestion actif/passif, la seule contrainte pour.
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Variable annuities Un produit complexe et risqué Version 1.0

Conférence du 19 octobre 2010 Frédéric PLANCHET Actuaire Associé [email protected]

Conférence variable annuities Réunion du 19 octobre 2010

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Préambule

Les contrats de type variable annuities ont suscité en 2008-2009 de nombreux travaux pour leur adaptation au marché français. Le crise financière, puis économique, a conduit les différents acteurs à tempérer leur enthousiasme pour ces produits complexes à concevoir et gérer. Les inquiétudes quant au devenir des régimes de retraite obligatoires incitent les assureurs à explorer ces produits pour compléter leur offre de produits de retraite supplémentaires. Cette présentation s’attache plus particulièrement aux conséquences sur la gestion technique de ces produits de l’imbrication de risques d’assurance et de risques financiers.

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Contexte

Les variable annuities constituent une alternative aux contrats en euros ou UC « purs » qui apparaissent a priori comme des produits intéressants pour l’assuré en termes de couple rendement / risque.

Ces produits ne sont toutefois pas complètement nouveaux sur le marché : - Produits UC avec garantie plancher décès, - Produits UC structurés (fonds à formules, ou CPPI),

- Produit Euro diversifié (loi du 26 juillet 2005). Conférence variable annuities Réunion du 19 octobre 2010

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Contexte

Contrat Euro diversifié Il s’agit de contrats créés par la loi du 26 juillet 2005, composés de supports euro et UC, avec des garanties exprimées en euros. Ils permettent a priori un meilleur rendement que les contrats en euros grâce un investissement accru en actions, et une protection aux assurés, avec un capital garanti au terme. La gestion comptable et technique est particulière : - comptabilité auxiliaire d’affectation (canton), - valorisation des actifs en valeur de marché,

- calcul de la PM comme la valeur actuelle probable des engagements au terme de l’assureur (le taux d’actualisation peut être supérieur au taux du tarif) - constitution d’une provision de diversification comme la différence entre les actifs et les provisions mathématiques, - suppression de la réserve de capitalisation, la PRE, et la PPE. Conférence variable annuities Réunion du 19 octobre 2010

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Contexte

Exemple : l’adhérent choisit le niveau de la garantie entre 80 et 100% de ses vers. (par ex. 100%). les versements de l’adhérent sont ensuite affectés entre une provision mathématique exprimée en euros et placée en obligations pour assurer la garantie à l’échéance, et une « provision technique de diversification » (PTD) exprimée en nombre de parts et investie en actifs diversifiés afin de dynamiser la performance. Pour une prime initiale de 100 € et en supposant un taux d’actualisation de 2,75%, la PM initiale s’élève à 80 euros environ. En termes de gestion actif/passif, la seule contrainte pour l’assureur est de disposer chaque année d’1 actif supérieur à la PM (la PTD « absorbe » les fluctuations d’actifs). L’assureur peut ainsi mettre en œuvre une politique de placements plus orientée actions contrairement à des contrats € classiques, où tous les ans, l’assureur doit disposer de la PM (qui sera cette fois 100 euros revalorisés avec un mécanisme de cliquet)

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Contexte

Typologie :

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Contexte

Exemple : GMAB 15 ans, rollup 2% et ratchet 5 ans

Le capital investi est garanti après 1 période de 15 ans. Par ailleurs une certaine revalorisation des sommes investies est prévue et un cliquet tous les 5 ans.

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Contexte

Quelques ordres de grandeur :

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Contexte

Les variable annuities sont des produits innovants au sens où ils permettent de développer la gamme actuelle de produits d’assurance, utiles (ils permettent aux assureurs de maintenir leur part de marché) mais également risqués. Les risques sont multiples : - risque d’assurance : risque de mortalité pour les GMDB, risque de longévité / rachat pour les GMWB, risque de tarification, etc. - risque de marché : risque sur le sous jacent, risque de taux, risque de base, risque de liquidité, etc.

- risque de défaut, - risque opérationnel …

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Contexte

Les variable annuities peuvent être de complexité très diverses, de la simple garantie plancher sur un contrat en UC (GMDB) à un couplage de garanties en cas de vie et de décès avec des engagements viagers.

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Contexte

Le schéma de fonctionnement d’un contrat de type variable annuities est complexe : Fonds d’investissement

Banque

Frais de souscription Coût de couverture

Assureur Commission d’apport

Réassureur

Apporteur

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Evaluation et couverture des engagements

L’évaluation des engagements (et donc la tarification) est complexe car elle nécessite la prise en compte d’interactions entre des risques d’assurance (mortalité, longévité, rachat) et des risques financiers (y compris le rachat) :

 jJ

Fj

V  EP

1  r 

Tj

A

Q F



Dès que le modèle utilisé pour décrire les marchés financiers prétend être un peu réaliste (sauts) le marché devient incomplet et se pose la question du choix de la mesure Q. De plus tout écart dans l’anticipation du niveau du risque d’assurance (mortalité, longévité, rachat) conduit à une inadéquation de la couverture.

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Evaluation et couverture des engagements

Les montants obtenus pour évaluer le « prix » des garanties n’ont de sens que lorsque des couvertures (imparfaites) sont mises en place et gérées :

La situation dans laquelle la gestion de la couverture n’est pas mise en œuvre est bien plus dangereuse. Le « prix » de la clause optionnelle n’a de sens qu’avec une gestion active du portefeuille de couverture.

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Evaluation et couverture des engagements

La mise en place d’une couverture peut être envisagée de différentes manières. Réassurance : - un coût potentiellement élevé,

- une diminution des exigences de marge de solvabilité peu intéressante dans les normes actuelles, - un risque de contrepartie non négligeable, dans la mesure où le réassureur est exposé à un risque systémique susceptible d’affecter l’ensemble de son portefeuille en cas de chute du marché sans mutualisation possible (nécessité d’un « collateral »), - risque de renégociation de traité.

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Evaluation et couverture des engagements

Couverture financière : - capacité à mettre en place un modèle actuariel permettant notamment le calcul de la distribution des flux, ainsi que le calcul des sensibilités (« grecques ») de l’actif et du passif (problème de volumétrie et d’interface entre outils à étudier), et une plateforme de hedge (pour les opérations de passage d’ordre), - niveau d’expertise suffisant afin de pouvoir mettre en place une allocation à base d’options, futures et cash, et de suivre dans le temps cette couverture, - risques résiduels possibles (en fonction du hedging mis en place), risque de contrepartie (OTC), et risque opérationnel élevé.

Dans les deux cas on est confronté à une problématique de comptabilisation de la couverture dans les normes locales (Art. R332-2 et R-332-45 C. Ass. et avis du CNC n°2004-04). Conférence variable annuities Réunion du 19 octobre 2010

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Evaluation et couverture des engagements

La technique de couverture retenue modifie sensiblement le profil de la charge résiduelle:

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Evaluation et couverture des engagements

Le comportement face à des chocs, par exemple +20 % de mortalité (stress) ou -30 % de valeur de l’actif (crash) dépend de la structure de la couverture :

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Evaluation et couverture des engagements

Enfin, une fois évalués les risques intrinsèques associés à la forme de la couverture, il reste des risque opérationnels parfois difficiles à identifier a priori : Exemple (tracking error) : une SICAV "PASCAL Large CAP US" benchmarkée sur le SP500 a investi 2% chez Madoff et 5% de Cash chez Lehmans. Il n'existe aucun dérivé sur la SICAV "PASCAL Large CAP US" (en particulier des futures). Il est aussi difficile de shorter ce fond (peu liquide, ça dépend de PASCAL et de sa bonne volonté). Donc pour couvrir, on va utiliser des futures SP500, qui eux sont très liquides. On suppose que la NAV historique a un bon alpha avec le SP500 (0.99) et que donc l’opération a du sens. Quand Lehmans et Madoff font défaut le fonds prend -7%, indépendamment du SP500. Cette perte est naked puisque non reflétée dans le SP500 et c'est l'assureur qui compense. Typiquement, la couverture est adaptée aux benchmarks. Si les fonds dévient, la couverture ne peut rien faire.

En pratique il est donc indispensable de construire le portefeuille de couverture sur des indices liquides seulement (ETF Trackers) : pas de rabais, des frais de transaction mais pas de risque de tracking error. Conférence variable annuities Réunion du 19 octobre 2010

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Conclusion

La structure de l’offre et ce qui en découle dépendent avant tout des stratégies de couverture. La plupart des stratégies de couverture sont mixtes et envisagent : - la couverture par instruments structurés sur mesure, - la réassurance sur tout ou partie du portefeuille. Outre le risque lui-même, de telles offres induisent : - des contraintes au niveau de la gestion opérationnelle, - un système d’information développé, - un suivi permanent et fragile. Enfin, des produits alternatifs a priori plus simples à gérer existent, notamment les contrats Euro diversifiés.

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Références bibliographiques

BAUER D.; KLING A.; RUSS J. [2007] « A Universal Pricing Framework for Guaranteed Minimum Benefits in Variable Annuities », proceedings of the 18th AFIR colloquium COLEMAN T. F., LI Y.; PATRON M., [2006] « Hedging Guarantees in Variable Annuities (Under Both Market and Interest Rate Risks)' », Insurance: Mathematics and Economics , vol 38, pp. 215-228 PLANCHET F., THÉROND P.E., JUILLARD M. [2010] Modèles financiers en assurance. Analyses de risques dynamiques seconde édition revue et augmentée, Paris : Economica. PLANCHET F. DONIO M. [2009] « Variable annuities et contrat euro diversifié : quelle place en assurance-vie ? », la Tribune de l’Assurance (rubrique « le mot de l’actuaire »), n°133 du 01/03/2009.

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