Une Gauche Têtu? Malgré une situation économique difficile et de fortes manifestations, la gauche s'entête à adopter le mariage pour tous. Entre compromis et ténacité, la majorité semble parfois être sous l'influence d'un certain lobby Gay.
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urant toute la campagne présidentielle, ils étaient là. Le soir du 6 mai 2012, ils flottaient parmi la foule. Parmi les drapeaux socialistes et écologistes, on distinguait les illustres étendards multicolores. Neuf mois plus tard, la majorité socialiste vote le texte de loi autorisant le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels ainsi que la PMA (Procréation Médicalement Assistée) et GPA (Gestation Pour Autrui). Cette réforme constitue pour la gauche, le principal chantier de ce début de quinquennat. Un conseiller du chef de l’État ose même avancer qu' «au second tour de l’élection présidentielle, il a perdu plus de voix à cause de ce thème qu'à cause du droit de vote des étrangers». Le gouvernement socialiste a fait des sujets sociétaux un enjeu majeur, probablement pour dissimuler son impuissance économique sous un arsenal de lois sociétales. Les vives contestations (dans la rue et dans l'hémicycle) n'ont pas bousculé cette majorité obstinée. La gauche gouvernementale et l’extrême gauche ne seraient-elles pas sous l’influence de certains lobbies puissants qui veulent en finir avec l’hétérosexualité et faire triompher la théorie du genre, si en vogue dans les universités américaines?
Une gauche gay-friendly Incertitude politique ou pari sociétal, François Hollande et le mariage pour tous, c'est comme l'histoire d'un président et d'une réforme qui n'était pas son genre. «Hollande est contre, mais il veut que ceux qui sont contre pensent qu'il est contre aussi» notait un directeur de cabinet ministériel en janvier dernier. En effet, avant l'intervention devant l'Association des Maire de France, le Président assurait l'obligation de célébration du mariage en mairie. Seulement le jour J, le chef de l’État rappelle, dans son discours, «la liberté de conscience». Une allocutions rapidement retirée par l’Élysée. Pis, une délégation de l'Inter-LGTB (représentée par Nicolas Gougain et Mathieu Nocent) est reçue en toute hâte le lendemain. Un possible rappel à l'ordre qui évite un sérieux coup de clash à gauche. Les ministres ne se gênent même plus pour porter haut en couleur les revendications gays et lesbiens. Ainsi, la ministre du logement, Cécile Duflot, rédige une tribune dans le journal Libération, multiplie les tweets pro-gay et réalise une vidéo pour une association homosexuelle. Le b.a.-ba pour cette ministre d'Europe Écologie Les Verts, un parti où la commission LGBT a toujours été influente.
Les Français sont favorables Cependant, les réformes et les propositions de la gauche dans ce domaine, sont majoritairement en accord avec l'avis des citoyens. Dans un premier temps, les sondages prouvent que 66% des Français (d'après l'Ifop) sont favorables au mariage pour tous. Et ce chiffre ne diffère pas des
autres enquêtes d'opinions. Ensuite, pour les auteurs du code civil, «Les lois sont faites pour les mœurs, et les mœurs varient. Le mariage peut subir le perfectionnement graduel auquel toutes les choses humaines paraissent soumises». Et ce, il y a plus de 200 ans. Enfin, la France ne fait que rattraper son retard auprès d'autres grands pays européens. Parmi eux, on retrouve les Pays-bas, la Belgique, l'Espagne, le Portugal, le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Islande et demain probablement la Grande-Bretagne. Et ces pays ne comptent pas pour autant d'importants lobbies Gay■ écrit par Benjamin Lévêque
