UN GOÛT D'INACHEVÉ : SUIVI DES ENGAGEMENTS DANS LA ...

Fondation Bill & Melinda Gates, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et la Kaiser. Family Foundation. Nous remercions tout.
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SIDA

UN GOÛT D’INACHEVÉ : SUIVI DES ENGAGEMENTS DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA, 4e ÉDITION

The Global Fund / John Rae

Paula Mengate, travailleuse communautaire, prend contact avec les conducteurs de grands routiers comme Charles Alwangata dans une « aire de repos » transfrontalière près de Maputo, où ces conducteurs doivent souvent attendre, pendant des jours, la fin des procédures douanières. Ces aires de repos sont des destinations privilégiées pour les travailleurs du sexe qui y rencontrent leurs clients. Le travail de Paula est donc de les avertir sur les risques liés au sida et aux autres maladies sexuellement transmissibles, de leur fournir des préservatifs gratuits et de les orienter vers les centres de dépistage.

Remerciements ONE remercie les membres de son conseil d’administration et ses soutiens de confiance : Bono, Joshua Bolten, Howard G. Buffett, Susan A. Buffett, Joe Cerrell, John Doerr, Jamie Drummond, Michael Elliott, Tom Freston, Helene D. Gayle, Morton H. Halperin, le docteur Mo Ibrahim, le docteur Ngozi Okonjo-Iweala, Ronald O. Perelman, Sheryl Sandberg, Kevin Sheekey, Bobby Shriver, Lawrence Summers et Mark Suzman ; ainsi que les membres du conseil consultatif sur la politique africaine de l’organisation : Melvin Ayogu, Amadou Mahtar Ba, Owen Barder, David Barnard, Erik Charas, Romy Chevallier, Paul Collier, Nic Dawes, Zohra Dawood, Eleni Z. Gabre-Madhin, Neville Gabriel, John Githongo, Angélique Kidjo, Warren Krafchik, Acha Leke, Xiaoyun Li, Jon Lomøy, Bunmi Makinwa, Susan Mashibe, Richard Mkandawire, l’archevêque Njongonkulu Ndugane, Arunma Oteh, Rakesh R. Rajani, Mandla Sibeko, John Ulanga et Russell Wildeman. ONE exprime sa reconnaissance à son ami et conseiller Bob Geldof ainsi qu’à son éminent parrain international, l’archevêque Desmond Tutu, pour leur aide et leurs conseils.

Les collègues suivants ont également contribué à la rédaction de ce rapport : Valentina Barbagallo, Catherine Blampied, Meagan Bond, Helena Contes, Emily Decamillis, Tamira Gunzburg, Tom Hart, Stuart Hickox, Andreas Huebers, Tobias Kahler, Matt Leffingwell, Adrian Lovett, Nachilala Nkombo, Gaia Pisani, Franziska Perlick, Friederike Röder, Lorriann Robinson et Emily Wigens.

Erin Hohlfelder et Cornelia Lluberes étaient en charge de l’analyse des données et de la rédaction de ce rapport. Miriam Schmidt a supervisé la production du rapport, et Eloise Todd a fourni des conseils stratégiques. David Wilson a revisé le rapport. Le design et le graphisme ont été confiés à Barney Haward de The Alpine Room, assisté par Patrizia Sonley et Yvan Dagenais.

Nos remerciements vont aussi aux millions de personnes qui travaillent et se mobilisent sans relâche pour rendre le début de la fin du sida possible. La persévérance et l’engagement de tous ceux qui s’impliquent, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des sphères gouvernementales, sont pour nous de réelles sources d’inspiration.

Nous remercions tous ceux qui nous ont apporté des commentaires constructifs lors de la rédaction de ce rapport, y compris grâce à de nombreux partenaires. Ce rapport n’aurait pas vu le jour sans les précieuses données, les conseils et l’expertise de l’ONUSIDA, la Fondation Bill & Melinda Gates, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et la Kaiser Family Foundation. Nous remercions tout particulièrement Erika Arthun, Amanda Banda, Christoph Benn, Lisa Carty, Nelly Comon, Zahira El Marzouki, Alexandra Farnum, Jennifer Goosen, Kate Harris, Regan Hoffman, Marika Hofmeister, Douglas Hopper, Mary Mahy, Beatrice Makar, Luis Montero et Jacqueline Wittebrood.

MÉTHODOLOGIE, ERREURS ET OMISSIONS La méthodologie complète de ce rapport ainsi qu’une version téléchargeable au format PDF sont disponibles sous le lien www.one.org/rapportsida. La rédaction de ce rapport a été achevée le 12 novembre 2015. Les informations qu’il contient étaient à jour à cette date. Toutefois, des événements survenus après cette date sont susceptibles de rendre obsolètes certains chiffres ou engagements contenus dans ce rapport. Toute erreur restante relève de notre entière responsabilité.

UN GOÛT D’INACHEVÉ

1

Sommaire 3 1ère PARTIE : Progrès accomplis et menaces restantes à l’approche du « point de bascule » 9 2ème PARTIE : Financer la lutte 11 Contributions des pays donateurs

14 Etats-Unis



15 Royaume-Uni



16 France



17 Allemagne



18 Pays-Bas



19 Japon



20 Danemark



21 Suède



22 Canada



23 Norvège



24 Australie



25 Institutions européennes



26 Irlande



27 Italie

28 Une année cruciale pour le Fonds mondial 30 Les ressources domestiques consacrées par l’Afrique à la santé et à la lutte contre le VIH/sida 34 Donateurs nouveaux et émergents 36 Contributions du secteur privé et financements innovants 38 Conclusion et recommandations 42 Notes

2

UN GOÛT D’INACHEVÉ

The Global Fund / John Rae

ère

PARTIE

PROGRÈS ACCOMPLIS ET RISQUES RESTANTS À L’APPROCHE DU «POINT DE BASCULE» Une jeune fille dans une madrassa (école) au Zanzibar, où l’enseignement relatif au VIH fait partie des programmes de l’école, comme dans l’ensemble de l’archipel.

UN GOÛT D’INACHEVÉ

3

Plus de 15 millions de personnes dans le monde reçoivent un traitement antirétroviral, contre 700 000 en 2000.1

Grâce aux mesures prises au niveau mondial, près de 8 millions de décès dus au sida ont été évités depuis 2000.2 Le nombre de vies sauvées équivaut à la population totale de la Suisse.

Progrès accomplis Près des trois quarts des femmes enceintes séropositives ont désormais accès à un traitement qui empêche la transmission du virus à leurs bébés.3

4

UN GOÛT AIDSD’INACHEVÉ REPORT 2015

Le Sénégal a connu l’une des plus belles réussites contre le VIH, avec une réduction des nouvelles infections de 87 % depuis 2000 – plus du double de la réduction moyenne de 40 % relevée en Afrique subsaharienne sur la même période.4

Les ressources consacrées à la lutte contre le sida ont augmenté de plus de 320 %, passant de 4,8 milliards en 2000 à 20,2 milliards de dollars en 2014.5

.75

600 enfants naissent encore chaque jour avec le VIH - plus d’un quart d’entre eux au Nigeria.6

22 millions de personnes dans le monde ont toujours besoin d’un traitement – l’équivalent de la population du Cameroun.7

En Afrique du Sud, .75filles plus de 800 âgées de 15 à 19 ans sont nouvellement infectées par le VIH chaque semaine.8

Risques restants .75

En comparaison avec la moyenne de la population, la prévalence du VIH est 19 fois plus élevée chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et 28 fois plus élevée parmi les consommateurs de drogues injectables. Elle est 49 fois plus élevée parmi les femmes transgenres que chez les autres adultes en âge de procréer.9

.75

.75

44 pays dépendent encore des donateurs internationaux pour 75 % ou plus de leurs besoins de financement dans la lutte contre le sida.10 UN GOÛT D’INACHEVÉ

5

Après plus de trois décennies de lutte mondiale contre le VIH/sida, un sentiment croissant de complaisance et de lassitude risque d’enrayer les progrès accomplis et l’élan nécessaire pour accélérer les efforts collectifs au niveau mondial. L’idée selon laquelle le sida est un problème urgent et pressant d’ampleur internationale ne fait plus la Une des journaux et n’est plus un sujet de discussion des couloirs des ministères, laissant ainsi de nombreux citoyens croire que le monde a tourné la page. Pourtant, on le sait, cette impression ne pourrait être plus éloignée de la réalité. Malgré les nombreuses victoires difficilement acquises ces dernières années, le monde est

toujours sur un terrain instable, se rapprochant mais n’ayant pas encore fait la moitié du chemin dans le combat pour éradiquer l’épidémie du sida. Dans le monde, 1,9 million de personnes supplémentaires ont reçu un traitement antirétroviral (ARV) l’année dernière – portant le nombre total de personnes sous traitement à 14,9 millions à la fin de l’année 2014 – mais 2 millions de nouvelles infections ont été recensées la même année, soit plus que le nombre de personnes ayant reçu un traitement 11. Le monde n’a donc toujours pas atteint le point de bascule crucial, ce moment où le nombre de personnes nouvellement mises sous traitement sera supérieur à celui des personnes nouvellement infectées.

Et même si l’apparition de traitements antirétroviraux plus sophistiqués signifie que le diagnostic du VIH n’est plus synonyme de sentence de mort, le sida reste mortel. Environ 1,2 million de personnes – plus de 3 200 par jour – sont décédées des suites de maladies liées au sida en

Progrès accomplis pour atteindre le point de bascule en Afrique subsaharienne

Progrès accomplis pour atteindre le point de bascule au niveau mondial 3 500 000

2 500 000

3 000 000

2 000 000

Nombre de personnes

2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000

1 500 000 1 000 000 500 000

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

Nombre de nouvelles infections Nombre de personnes supplémentaires bénéficiant d’un traitement

0 2001

2003

500 000

2002

0 2001

Nombre de personnes

Les données de l’an dernier laissaient penser que pour la première fois dans l’histoire de la maladie, ce point de bascule avait été atteint. Pourtant, selon de nouvelles estimations basées sur les données de 2013, le monde n’a pas atteint ce point de basculei. Malgré des progrès significatifs depuis 2013, le point de bascule reste encore un jalon insaisissable au niveau mondial.

Nombre de nouvelles infections Nombre de personnes supplémentaires bénéficiant d’un traitement i

6

UN GOÛT D’INACHEVÉ

En 2014, la comparaison des estimations annuelles sur la période 2000-2013, publiée par l’ONUSIDA, montrait que 2,3 millions de personnes supplémentaires ont bénéficié d’un traitement entre 2012 et 2013, soit plus que les 2,1 millions de nouvelles infections au VIH. Comment s’explique ce changement ? La compréhension de la maladie est en grande partie basée sur des échantillons de données, des modèles mathématiques et des estimations imparfaits. Chaque année, ceux qui rassemblent et analysent les données relatives au sida (y compris l’ONUSIDA, l’OMS et les pays de manière individuelle) peuvent modifier la manière dont ils estiment les chiffres des années précédentes et les tendances futures afin de rendre leurs estimations plus précises. Avec des données plus actuelles, combinées à des méthodes d’estimation améliorées, les résultats peuvent changer – et ils changent parfois de manière significative.

201412. Ces décès ont dévasté des familles et diminué les perspectives de croissance économique au sein de nombreuses communautés, villes et pays. Si les progrès en direction du point de bascule ont été plus rapides en Afrique subsaharienne que la moyenne dans le monde, les avancées ont été assez inégales au cours des dernières années. Avec 1,47 million de personnes supplémentaires ayant eu accès à un traitement en 2014, contre 1,36 million de nouvelles infections au VIH, l’Afrique subsaharienne a dépassé le point de bascule régional entre 2013 et 2014 (un jalon qu’elle avait atteint une première fois entre 2012 et 2013, avant de reculer légèrement l’année suivante). En d’autres termes, même si la région rassemblait 70 % des nouvelles infections dans le monde l’an dernier, elle comptait aussi 77 % des personnes nouvellement mises sous traitement sur la même période13. Les moyennes mondiales et régionales peuvent facilement masquer des disparités au niveau d’un pays ou au niveau local. Environ 80 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde vivent aujourd’hui dans seulement 20 pays – dont 13 en Afrique subsaharienne14. Les ratios de personnes nouvellement mises sous traitement par rapport aux personnes nouvellement infectées varient également beaucoup d’un pays à l’autre, avec des contrastes entre des pays comme le Kenya et la Tanzanie (où, en 2014, on compte à peu près deux fois plus de personnes supplémentaires ayant accès au traitement que nouvellement infectées) et des pays tels que le Sud-Soudan et le Mali (chacun comptant quatre fois plus de nouvelles infections que de nouveaux accès au traitement).15

Evolution vers le point de bascule par pays, 2014 U Point de bascule atteint U Action nécessaire U Régression

LES MOYENNES MONDIALES ET RÉGIONALES PEUVENT FACILEMENT MASQUER DES DISPARITÉS AU NIVEAU D’UN PAYS OU AU NIVEAU LOCAL

UN GOÛT D’INACHEVÉ

7

Le maintien du statu quo dans la riposte mondiale face au sida ne suffit tout simplement pas pour accélérer les progrès, sachant que les efforts actuels présentent encore de graves lacunes en termes de traitement, de prévention et de soins. Seules un peu plus de 40 % des 37 millions de personnes atteintes du VIH/sida ont accès à un traitement - tandis que les nouvelles lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandent que chaque personne dont le test VIH s’avère positif commence un traitement sans attendre16. Des millions de personnes sont nouvellement infectées chaque année, tandis que la stigmatisation et les défis en termes de droits de l’homme persistent17. Or, selon les experts, l’état d’avancement actuel et les évolutions potentielles de la maladie constituent une opportunité optimale pour agir. Si nous augmentons ou accélérons nos investissements dans les cinq prochaines années, nous pourrons faire plier la courbe afin d’éradiquer

l’épidémie d’ici à 2030, évitant ainsi jusqu’à 28 millions de nouvelles infections au VIH et 21 millions de décès liés au sida 18. Inversement, si les efforts restent au niveau de 2013, l’ONUSIDA estime que l’épidémie pourrait effectivement repartir à la hausse d’ici à 2030. Cette situation pourrait entraîner 2,61 millions de nouvelles infections en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, huit fois le nombre de nouvelles infections possibles si les investissements ne sont pas mis en œuvre19. Pour atteindre cet objectif, les contributions et changements requis seront nombreux : des programmes de lutte contre le sida mieux adaptés avec des combinaisons d’interventions plus rentables ; des efforts qui ciblent mieux les populations marginalisées ; une amélioration des données ; un engagement durable en faveur du développement d’outils nouveaux et plus efficaces ; et une mise en cohérence plus systématique

40% 8

UN GOÛT D’INACHEVÉ

entre les programmes de lutte contre le VIH/sida avec les Objectifs de développement durable (ODD). Pour soutenir ces efforts, nous devons mobiliser de nouvelles ressources pour financer la lutte et avancer plus vite. D’autres causes comme la crise des réfugiés à l’émergence de nouvelles épidémies comme Ebola exigent également davantage de financements, à juste titre. Il est d’autant plus important pour ceux qui militent pour la fin du sida d’expliquer pourquoi des ressources supplémentaires, allouées et délivrées dans l’urgence, peuvent combler les lacunes importantes en termes de prévention, de traitement et de recherche, pour finalement, sauver plus de vies. Dans le présent rapport, ONE analyse les sources actuelles de financement de la lutte contre le sida, explique les besoins financiers des années à venir et indique quels acteurs devraient contribuer à apporter ces nouvelles ressources essentielles.

DES PERSONNES ATTEINTES DU VIH/SIDA ONT ACCÈS AUX TRAITEMENTs

Karin Schermbrucker

FINANCER ème LA PARTIE LUTTE Comme beaucoup de femmes, Mary, qui vient du comté de Nakuru au Kenya, a découvert son statut VIH lorsqu’elle est tombée enceinte et qu’elle s’est faite dépistée dans le cadre de ses examens médicaux. Elle était anéantie et se sentait honteuse lorsqu’elle a appris qu’elle était séropositive. Par chance, un programme de santé communautaire a pu la prendre en charge, lui donner des conseils et lui fournir un traitement adéquat contre le VIH. Ce programme lui a finalement permis de rester en bonne santé et de donner naissance à des enfants séronégatifs. Aujourd’hui, Mary se sent en bonne santé et sait comment vivre sainement. Comme elle le dit elle-même, « j’étais complètement découragée et je pensais que je serais rejetée par la société ou la communauté. Mais, quand j’ai rejoint le programme et que j’ai commencé à assister aux sessions, j’ai découvert comment continuer à vivre ».

UN GOÛT D’INACHEVÉ

9

Niveau des dépenses mondiales consacrées à la lutte contre le sida 35 30 25 20 15 10 5

L’ONUSIDA estime que le financement total mondial de la lutte contre le sida atteindra 21,7 milliards de dollars en 2015 . Il estime également que les niveaux de dépenses annuelles doivent atteindre 32 milliards de dollars d’ici à 2020 afin de renverser la tendance sur la maladie.

10

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2020

2019

2018

2017

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

0 2000

La part respective de ces besoins de financement venant de ressources domestiques et extérieures variera en fonction des circonstances et des capacités de chaque pays. Pour atteindre ces objectifs financiers à l’horizon 2020, l’ONUSIDA estime que les pays à faible revenu auront besoin de financer eux-mêmes au moins 12 % de leurs besoins ; les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure 45 % de leurs besoins ; et les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure devront financer 95 % de leurs besoins eux-mêmes (contre 10 %, 22 % et 80 % en 2013)23.

Les parties suivantes analysent les évolutions des financements et les opportunités réalistes de mobiliser davantage de financements parmi quatre catégories de contributeurs actuels et/ou potentiels : 1. Les contributions des principaux pays donateurs ; 2. Les budgets nationaux africains ; 3. Les pays donateurs émergents ; 4. Le secteur privé et les mécanismes de financements innovants.

Les dépenses consacrées actuellement à la lutte contre le VIH /sida sont loin d’atteindre ces niveaux. Les dépenses mondiales pour lutter contre la maladie dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire ont atteint 20,2 milliards de dollars en 2014, légèrement en dessous du pic historique de 20,4 milliards de dollars, atteint en 2013. Au total, moins de la moitié des dépenses provenaient de donateurs internationaux : 57% des financements disponibles émanaient des ressources propres des pays concernés, une tendance encourageante. Pour atteindre les niveaux de financement nécessaires– près de 12 milliards de dollars de plus qu’en 2014, et plus de 10 milliards de dollars de plus que les niveaux prévus pour 2015 – le monde a besoin de rassembler 2 milliards de dollars supplémentaires chaque année jusqu’en 2020.

$ milliards

Le coût estimé du contrôle de l’épidémie de sida a significativement augmenté depuis la Déclaration politique sur le sida de 2011, qui demandait 22 à 24 milliards de dollars de dépenses annuelles pour la lutte contre le VIH/sida dans les régions dépourvues de ressources d’ici à 201520. En cohérence avec une ambition toujours plus importante sur ce qu’il est possible d’accomplir – éliminer l’épidémie du sida d’ici à 2030 –, l’ONUSIDA estime aujourd’hui qu’ il faudra près de 32 milliards de dollars de dépenses annuelles d’ici à 2020 pour accélérer la lutte contre le sida dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire 21. Sur ce montant total, les pays à faible revenu auront besoin de 8,2 milliards de dollars. Les pays à revenu intermédiaire qui abritent plus de la moitié des personnes atteintes du VIH dans le monde auront besoin de 23,8 milliards de dollars, dont 9,2 milliards pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 14,6 milliards de dollars pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure22.

Contributions des principaux pays donateurs Les contributions bilatérales et multilatérales des principaux gouvernements occidentaux ont à peine augmenté entre 2013 et 2014, passant de 8,49 à 8,64 milliards de dollars24. Une grande part de cette augmentation marginale est liée à une augmentation des ressources en provenance du Royaume-Uni en 2014. L’Italie, le Japon, les Pays-Bas et la Norvège ont également augmenté leur financement l’an dernier, tandis que le soutien de l’Allemagne et des Etats-Unis restait à peu près stable, et que neufs pays ont diminué leurs contributions25.

ii

Les calculs et les sources utilisés à partir de la page 14 pour les données contenues dans chaque tableau sont expliqués en détail dans la partie Méthodologie du rapport, disponible en ligne. Pour tous les tableaux, les chiffres d’APD proviennent de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) ; les chiffres d’aide au développement en matière de santé proviennent de l’ Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) ; et les chiffres de l’aide totale pour la lutte contre le VIH/sida proviennent de la Fondation de la Famille Kaiser (KFF).

Autre fait inquiétant, le financement extérieur dans la lutte contre le sida reste concentré dans les mains de quelques donateurs. En 2014, environ 87 % de l’aide internationale provenait de seulement cinq donateurs : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas26 (en comparaison, l’aide apportée par les cinq principaux donateurs en faveur de secteurs comme l’agriculture et la sécurité alimentaire ou la santé maternelle représente respectivement 64 % et 68 % de l’aide internationale)27. Même parmi les premiers donateurs mondiaux de la lutte contre le sida, le fardeau est inégalement réparti. Ainsi, les Etats-Unis ont apporté les deux-tiers de l’aide totale internationale consacrée à la lutte contre le VIH/sida au cours des dernières années28. Les tendances constatées en matière de financement des donateurs deviennent d’autant plus inquiétantes au regard des besoins de nombreux pays à faible revenu et pays à revenu intermédiaire : en 2014, 44

pays couvraient 75 % de leurs besoins en matière de lutte contre le sida grâce à de l’aide internationale29. Comme nombreux pays dépendent toujours majoritairement des financements extérieurs, la priorité pour les années à venir sera de maintenir un soutien politique fort parmi les pays donateurs ainsi que d’augmenter leurs financements. Ce chapitre présente un aperçu des principaux soutiens financiers, ainsi qu’une analyse des 14 premiers gouvernements donateurs (classés selon leurs niveaux de contribution à la lutte contre le sida en valeur absolue). L’analyse porte sur l’évolution de l’aide publique au développement (APD) en matière de santé et de lutte contre le sida des pays au cours des trois dernières années. Afin de préparer la prochaine reconstitution du Fonds mondial, ONE fait également des propositions pour les contributions financières futures de chaque donateurii.

FAIT INQUIÉTANT, LE FINANCEMENT EXTÉRIEUR DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA RESTE CONCENTRÉ DANS LES MAINS DE QUELQUES DONATEURS UN GOÛT D’INACHEVÉ

11

Palmarès des pays donateurs De nombreux gouvernements dans le monde contribuent à la lutte contre le sida par des canaux de financement bilatéraux et multilatéraux, ainsi qu’à travers un leadership politique. Mais tous ces donateurs ne se ressemblent pas. Leurs engagements financiers et politiques varient de manière importante (en valeur absolue et en termes relatifs). Le palmarès suivant met en avant ces différences, en désignant les pays champions de la lutte contre le sida et ceux qui, au contraire, sont à la traîne.

LES PLUS SUSCEPTIBLES DE MARQUÉS COMME (RELATIVEMENT)

ABSENTS

SÉCHER LES COURS

LA MEILLEURE

PROGRESSION

Italie (#13)

Corée, Espagne, Mexique et Indonésie Bien que ces pays aient un PIB parmi les plus élevés au monde – Corée (#13), Espagne (#14), Mexique (#15), Indonésie (#16) -ils ont peu contribué à la lutte contre le VIH/sida, ce qui contraste avec des pays dont l’économie est plus petite, tels que les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, le Danemark et l’Irlande.

12

UN GOÛT D’INACHEVÉ

Australie (#11), Pays-Bas (#5) et Danemark (#7) Les dépenses de développement de l’Australie tomberont probablement à 0,22 % du revenu national brut (RNB) en 2017-2018 – le niveau le plus bas dans l’histoire du pays – à moins que le nouveau Premier ministre, Malcolm Turnbull, ne renverse la tendance. Si les Pays-Bas sont dans le top 5 des donateurs de la lutte contre le sida, ils risquent de perdre leur place s’ils poursuivent les coupes dans leur budget d’aide au développement. En 2015, le ministre des finances danois, Claus Hjort Frederiksen, a proposé dans le cadre d’un projet de loi de couper l’aide au développement totale d’environ 2,9 milliards de couronnes (soit 440 millons de dollars) celle destinée au Fonds mondial de 40 %.

L’Italie a plus que décuplé ses décaissements en faveur de la lutte contre le VIH en 2014, après des années de désengagement. Le revirement a eu lieu en 2013, avec la promesse de l’Italiede 100 millions d’euros au Fonds. L’annonce récente du Premier ministre, Matteo Renzi, de faire de l’Italie le quatrième donateur du G7 en 2017 est également encourageante.

LES ÉTOILES MONTANTES

Canada (#9) et Commission Européenne (#12) Le Canada a augmenté sa contribution au Fonds mondial à l’occasion des deux dernières reconstitutions, et était en 2024 septième parmi les contributeurs au Fonds mondial. L’élection de Justin Trudeau pourrait permettre au Canada de renforcer encore davantage son rôle de leader en matière de santé mondiale. La Commission européenne était le sixième contributeur du Fonds mondial en 2014 et a régulièrement augmenté ses contributions lors de chaque nouvelle reconstitution du Fonds. Avec la nouvelle équipe en place et la prochaine révision à mi-parcours de son budget, la Commission a le potentiel de monter encore plus haut dans le classement.

LE MIEUX PLACÉ POUR

RÉUSSIR

LE PLUS CONSCIENCIEUX

LE PLUS INNOVANT

LE PREMIER DE LA CLASSE

LE MEILLEUR JOUEUR DE L’ÉQUIPE

DANS L’AVENIR Etats-Unis (#1)

Allemagne (#4) En 2015, l’Allemagne a consolidé son rôle de chef de file en matière de santé mondiale en organisant avec succès la conférence de Gavi, l’Alliance du vaccin et en mettant l’accent, lors du sommet du G7, sur la santé. Beaucoup espèrent qu’une augmentation de l’APD incitera l’Allemagne à accroître de manière significative sa contribution au Fonds mondial pour la période 2017-2019.

Irlande (#13) Bien que l’Irlande soit classée 44ème en terme de PIB, elle se trouve bien mieux classée – 13ème place mondiale – en termes de contributions à la lutte contre le VIH/sida.

France (#3) La France a été à l’initiative de la taxe sur les billets d’avion en faveur de la lutte contre le VIH/sida. Elle est aussi le premier pays à avoir affecté une partie des recettes de sa taxe sur les transactions financières (TTF) vers le développement, ce qui lui a permis de conserver sa place comme deuxième donateur du Fonds mondial.

Royaume-Uni (#2) La majeure partie de l’augmentation des financements pour la lutte contre le VIH en 2014 peut être attribuée au RoyaumeUni, qui a augmenté sa contribution de 903 millions de dollars à plus de 1,1 milliard de dollars. Sans cette augmentation, le total des financements aurait diminué en 2014.

Les Etats-Unis ont été et restent le plus important donateur de la lutte contre le VIH/ sida dans le monde. En 2014, leur contribution représentait environ les deux tiers des financements publics consacrés au VIH, principalement à travers le Fonds mondial et le PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief Plan d’urgence du Président des ÉtatsUnis pour la lutte contre le sida).

UN GOÛT D’INACHEVÉ

13

ÉTATS-UNIS Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

2013

2014

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

31 562,4

31 800,7

32 702,2

0,19 %

0,18 %

0,19 %

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

10 892,42

12 661,49

12 385,9

34,5 %

39,8 %

37,9 %

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

5 174,9

5 710,2

5 571,9

851,5

853,5

4 858,7

4 718,3

Fonds mondial (uniquement la part allouée 683,3 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale en matière de lutte contre le VIH/sid

Depuis plus d’une décennie, les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs de l’aide (en valeur absolue) accordée à la lutte contre le VIH/sida. En 2014, leur contribution représentait environ deux tiers du total des financements publics internationaux dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire30. Depuis 2000, près de la moitié des financements américains pour la lutte contre le VIH/sida ont été décaissés à travers le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR President’s Emergency Plan for AIDS Relief)31. Récemment, le PEPFAR a mis en œuvre une approche axée sur les données, en mettant l’accent sur des populations les plus à risque et les zones les plus touchées32. De nouveaux objectifs fixés en septembre 2015 ont également augmenté les investissements visant à réduire l’impact du VIH chez les adolescentes33,34.

14

UN GOÛT D’INACHEVÉ

4 491,6

Historiquement, les Etats-Unis ont également contribué à environ un tiers du total des financements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme depuis sa création, et le gouvernement américain a accueilli la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2013. Malgré des baisses significatives du budget américain en faveur de l’aide au développement de 2011 à 2014, les financements apportés aux programmes bilatéraux et multilatéraux de lutte contre le VIH/sida sont restés stables, en grande partie grâce au soutien bipartite de longue date des décideurs politiques américains. Alors que le budget proposé par Barack Obama pour 2016 entraîne une diminution d’environ 4 % par rapport aux niveaux de l’année précédente35, les niveaux de financement proposés par le Congrès devraient

dépasser la proposition du Président (comme ce fut le cas en 2013 et 2014). L’élection présidentielle dominera l’actualité en 2016, même si les candidats des deux partis ont exprimé leur soutien en faveur des programmes de lutte contre le sida, et l’opinion du Congrès aura sans doute une influence sur l’ampleur et l’orientation des financements pour la lutte contre le sida dans les années à venir.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter le budget total alloué à la lutte contre le sida en apportant une contribution équivalente à un tiers du budget du Fonds mondial pour la période 2017-2019, tout en augmentant également le soutien apporté au PEPFAR.

ROYAUME-UNI Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

2013

2014

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

14 823,4 (9 355 £)

19 094,5 (12 212,8 £)

19 381,2 (11 772,1 £)

0,56 %

0,70 %

0,70 %

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

3 234,50 (2041,3 £)

3 728,72 (2 384,9 £)

3 789,27 (2 301,6 £)

21,8 %

19,5 %

19,6 %

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

860,7

(543,2 £)

903

(577,6 £)

1 114

(676,6 £)

(76,1 £)

125,3

(80,1 £)

352,2

(213,9 £)

692,2

(436,8 £)

730

(466,9 £)

730,8

(443,9 £)

47,8

(30,2 £)

47,7

(30,5 £)

31

(18,8 £)

Fonds mondial (uniquement la part allouée 120,6 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida UNITAID (uniquement la part allouée à la lutte contre le VIH/ sida)

Au cours des dernières années, le Royaume-Uni est devenu l’un des principaux donateurs de la lutte contre le VIH/sida. En 2013, le pays s’est engagé à verser jusqu’à 1 milliard de livres sterling (1,64 milliards de dollars) au Fonds mondial pour la période 2014-2016, ce qui équivaut environ au double de sa contribution pour la période 2011-2013. . Toutefois, le Royaume-Uni a plafonné son engagement à un maximum de 10 % du total de la reconstitution, ce qui signifie que le pays n’a prévu de décaisser que 800 millions de livres sur le milliard promis pour 2014-2016. En 2014, la majeure partie de l’augmentation des financements internationaux pour la lutte contre le VIH/sida dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire peut être attribuée au Royaume-Uni, qui a atteint un financement total de 1,1 milliard de dollars36.

En parallèle, le Royaume-Uni a davantage centré ses financements sur certaines valeurs, comme l’universalité de l’accès aux traitements, la réduction de coûts pour les traitements de seconde et de troisième intention, l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH et la volonté de donner la priorité aux pays les plus pauvres et les populations les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles37. Le soutien du ministère anglais du Développement international (DFID) en faveur des investissements dans les pays à revenu intermédiaires a diminué ces dernières années. – Cette position politique a notamment des répercussions sur les mécanismes de financement de la lutte contre le VIH/sida tels que le Fonds mondial, au sein duquel le gouvernement britannique joue un rôle important38.

Le gouvernement britannique est en train de faire une évaluation de son aide multilatérale et qui aura potentiellement des implications pour les contributions du DFID aux agences d’aide multilatérale. L’examen de l’aide multilatérale mené en 2011 et les rapports de suivi ont conclu que le Fonds mondial offre un « très bon retour sur investissement» aux contribuables anglais39.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : 1,2 milliard de livres de financements pour le Fonds mondial pour la période 2017-2019.

UN GOÛT D’INACHEVÉ

15

FRANCE

* Même si les chiffres indiquent une diminution des financements, ces montants inférieurs sont dus à une spécificité française liée à la méthode de décaissements : la France utilise en partie des billets à ordre pour honorer sa promesse. Les montants engagés à travers ces billets à ordre ne sont versés que sur la base d’un échéancier pluriannuel et non pas en une fois l’année du dépôt du billet à ordre.

Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

2013

2014

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

11 064,5 (8 608,2 €)

10 718,3 (8 073,0 €)

10 367,2 (7 813,8 €)

0,40 %

0,38 %

0,36 %

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

1 080,39 (840,5 €)

1 088,43 (819,8 €)

1 027,72

9,76 %

10,2 %

9,91 %

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

393,4

(306,1 €)

412,8

(310,9 €)

316,9*

(238,8 €)

Fonds mondial (uniquement la part 258,2 allouée à la lutte contre le VIH/ sida)

(200,9 €)

285,1

(214,7 €)

215,3*

(162,3 €)

Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

58,6

(45,6 €)

50,9

(38,3 €)

49,9

(37,6 €)

UNITAID (uniquement la part allouée à la lutte contre le VIH/ sida)

76,6

(59,6 €)

76,8

(57,8 €)

51,7

(38,9 €)

Entre 2013 et 2014, les financements français pour la lutte contre le VIH/sida destinés aux pays à faible revenu et aux pays à revenu intermédiaire ont décliné, en grande partie à cause d’une baisse de près de 23 % du soutien apporté à UNITAID (ce qui se traduit en une baisse de 33% de l’aide spécifiquement liée à la lutte contre le VIH/ sida apportée à UNITAID). Cette baisse a refleté le déclin global de l’APD française, qui a baissé de plus de 350 millions de dollars en 2014, éloignant encore davantage le pays d’autres donateurs traditionnels comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne, deux pays qui ont augmenté leur APD en 201440. Malgré cette baisse de financement, la France reste le troisième donateur de la lutte contre le VIH/sida en 2014. Quant au Fonds mondial, la France demeure aujourd’hui le deuxième donateur le plus important si l’on regarde ses contributions cumulées. En effet, à la fin 2014, elle avait

16

UN GOÛT D’INACHEVÉ

(774,6 €)

contribué au budget du Fonds mondial à hauteur de plus de 3,42 milliards d’euros (4,5 milliards de dollars), ce qui représente plus de 12 % du budget total de ce partenariat. Pour la période 2014-2016, elle s’est engagée à verser un montant de 1,08 milliard d’euros (1,47 milliard de dollars), ce qui équivaut à son engagement pour la période 2011-201341. Ce soutien financier va de paire avec le soutien politique et public solide apporté par la France au Fonds mondial ainsi qu’avec son engagement en faveur des droits de l’homme, du renforcement des systèmes de santé (RSS) et de la protection des femmes et des filles. Au cours des derniers mois, François Hollande a renouvelé l’engagement de la France par rapport à la lutte internationale contre le VIH/sida, en particulier à travers le Fonds mondial et UNITAID (dont la France est

le principal contributeur)42. Le gouvernement français a également mis en place des mécanismes de financement innovants, en particulier la taxe solidaire sur les billets d’avion que la France a lancé pour soutenir UNITAID et la taxe sur les transactions financières (TTF). La France est le premier pays à avoir affecté une partie des recettes de sa TTF nationale au financement du développement. Elle s’est aussi engagée pour la mise en place d’une TTF au niveau européen dont une partie des recettes devrait également être utilisées à financer la lutte contre les pandémies comme le sida, la tuberculose et le paludisme43. Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial  : Consolider la position de la France en tant que deuxième contributeur du Fonds mondial, et rétablir sa contribution à UNITAID.

ALLEMAGNE Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

13 317,8

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

1 231,70

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

310,0

(241,2 €)

290,8

(219 €)

278,3

(209,8 €)

Fonds mondial (ajusté) 153,3

(119,3 €)

154,1

(116,1 €)

174,7

(131,7 €)

(121,9 €)

136,7

(103 €)

103,7

(78,2 €)

Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

Malgré une augmentation globale de son APD dans les dernières années, les niveaux totaux de financement de la lutte contre le VIH/sida de l’Allemagne sont restés relativement stables, et le montant total des contributions reste significativement en deçà du pic de soutiens distribués en 2008 (485,9 millions de dollars)44. Toutefois, l’Allemagne reste un donateur important de la lutte contre le sida : en 2014, elle était à la fois le cinquième donateur bilatéral et le quatrième contributeur du Fonds mondial. Entre 2013 et 2014, ses contributions au Fonds mondial ont augmenté de plus de 13 %. Dans sa programmation bilatérale, l’Allemagne a systématiquement adopté une approche axée sur les droits de l’homme pour réduire le poids du VIH45, et, comme beaucoup de ses homologues donateurs, elle a consenti à des investissements dans les femmes et les enfants, un point central de ses efforts en matière de lutte contre le VIH/sida46,47. L’Allemagne a également soutenu le financement innovant dans le

(10 361,2 €)

0,36 % (958,3 €)

9,3 %

156,7

domaine de la santé à travers l’initiative Debt2Health, selon laquelle les créditeurs renoncent à une partie de leur droit au remboursement, à la condition que le bénéficiaire investisse les ressources ainsi libérées dans des programmes approuvés par le Fonds mondial48. L’Allemagne a renforcé son leadership en matière de santé mondiale en 2015, accueillant avec succès, en janvier, la conférence de reconstitution des ressources de Gavi, l’Alliance du Vaccin, ainsi que le sommet du G7 (avec un accent mis sur les questions de santé) en juin. Dans le contexte particulier de la cise d’Ebola, le gouvernement allemand a milité pour le renforcement des systèmes de santé (RSS), défendant un accroissement des investissements en matière de RSS et pour une meilleure intégration des efforts réalisés en matière de RSS dans les initiatives relatives à des maladies spécifiques49. Ces dernières années, le Parlement

2013

2014

14 370,2 (10 823,6 €)

16 068,8 (12 111,1 €)

0,38 %

0,41 %

1 279,53 (963,7 €)

1 284,94 (968,5 €)

8,9 %

8,0 %

allemand a assuré quelques modestes augmentations par rapport aux propositions du gouvernement, mais les contributions stables du gouvernement lors des précédentes sessions de reconstitution des ressources du Fonds mondial ont déçu les partisans50. Nombreux espèrent qu’un budget global accru d’APD ouvrira la voie à une augmentation significative de la contribution allemande au Fonds mondial pour la période 2017-2019. Ces espoirs sont renforcés par la nomination du juriste allemand Norbert Hauser en tant que président du Conseil d’administration du Fonds mondial. Demande de ONE en vue de la reconstitution des ressources du Fonds mondial : Porter le soutien à 400 millions d’euros (455 millions de dollars) par an pour la période 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 665 millions d’euros). UN GOÛT D’INACHEVÉ

17

Pays-Bas Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

5 692,2

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

691,31

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

203,9

Les Pays-Bas font partie des cinq seuls pays à avoir augmenté leurs financements pour la lutte contre le VIH/ sida en 2014 par rapport à 201351. Toutefois, cette légère augmentation intervient dans un contexte de forte baisse de l’aide du pays et de l’abandon de l’objectif d’une APD à 0,7 % du revenu national brut (RNB) – objectif qu’ils atteignaient depuis 1974, mais plus depuis 201352. Cependant, les Pays-Bas font partie des dix premiers contributeurs au Fonds mondial et étaient le troisième contributeur bilatéral de la lutte contre le VIH/ sida en 201453. A travers ses programmes bilatéraux de lutte contre le VIH/sida, le ministère néerlandais des affaires étrangères a sensibilisé plus de 11,5 millions de jeunes au VIH et a permis à 1,3 million de personnes

18

UN GOÛT D’INACHEVÉ

(4 428,5 €)

0,69 %

175,1

5 422,7

2014 (4 084,4 €)

0,66 % (537,8 €)

12,1 %

Fonds mondial (uniquement la part allouée 28,7 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

2013

716,86

5 509

(4 152,1 €)

0,64 % (539.,9 €)

13,2 %

675,41

(509,1 €)

12,3 %

(158,6 €)

188,1

(141,7 €)

218,7

(164,8 €)

(22,3 €)

52,0

(39,2 €)

49,8

(37,5 €)

(136,2 €)

136,1

(102,5 €)

168,9

(127,3 €)

supplémentaires à accéder à un traitement antirétroviral54. En avril 2015, la ministre du commerce extérieur et du développement, Lilianne Ploumen, s’est engagée à réorganiser les efforts des Pays-Bas dans la lutte contre le VIH/sida, en particulier pour les jeunes femmes, les filles et les autres groupes à risques55. Dans le même discours, elle en a appelé à poursuivre l’aide apportée aux nombreuses personnes vivant avec le VIH/sida dans les pays à revenu intermédiaire. Dans l’avenir, le gouvernement souhaite rejoindre 12 autres organisations de développement pour combattre le VIH et promouvoir la santé sexuelle chez les jeunes à travers

un nouveau programme annuel de 58 millions d’euros (66 millions de dollars) qui sera lancé en 201656. Les préparatifs sont également déjà en cours pour accueillir la Conférence internationale sur le sida en 2018, que la ministre a décrit comme une « reconnaissance du rôle central joué par les Pays-Bas dans la lutte mondiale contre le sida »57.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter les financements pour la période 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 185 millions d’euros).

JAPON Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

2013

2014

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

8 074,7

8 809,6

9 194,4

0,17 %

0,18 %

0,19 %

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

1 492,78

1 020,75

1 071,22

18,5 %

11,6 %

11,7 %

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

159,2

95,2

175,9

Fonds mondial (uniquement la part allouée 143,6 à la lutte contre le VIH/ sida)

65,3

159,9

29,9

16,9

Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

En tant qu’hôte du sommet du G8 en 2000, le Japon a joué un rôle déterminant en créant le Fonds mondial et en soulignant que les maladies infectieuses sont une question dont les dirigeants du monde doivent se saisir58. Le pays reste aujourd’hui un contributeur significatif à la lutte contre le VIH/sida dans les pays pauvres ; il était le cinquième donateur du Fonds mondial en 2014 et l’un des cinq seuls pays à augmenter ses versements pour la lutte contre le VIH/sida entre 2013 et 2014, suite à une baisse de plus de 40 % l’année précédente59. Toutefois, le Japon se remet encore du tremblement de terre et du tsunami de 2011, et du ralentissement économique qui s’en est suivi. Entre 2012 et 2013, la proportion d’APD allouée à la santé a significativement baissé, et les dépenses du pays dans la lutte contre le VIH/sida se sont réduites de moitié. La dépréciation du yen a encore assombri davantage les

15,6

perspectives de croissance de l’aide au développement du Japon en matière de santé, en particulier parce que ses engagements auprès du Fonds mondial sont pris en dollars américains. Malgré les défis budgétaires, la santé mondiale reste une priorité pour le Premier ministre Shinzo Abe et son gouvernement. En mai 2013, le Japon a lancé sa Stratégie pour une diplomatie de la santé mondiale, présentant la santé comme un pilier diplomatique, et a rappelé l’« engagement sans faille » du gouvernement à l’égard du Fonds mondial60. Le Japon a continué à mettre l’accent sur la couverture de santé universelle (CSU) à la fois dans le contexte des Objectifs de développement durable (ODD) et à l’égard des efforts portant sur des maladies spécifiques ; en décembre 2015, il accueillera la réunion préparatoire de la

cinquième reconstitution des ressources du Fonds mondial, mettant un coup de projecteur sur la CSU, les systèmes de santé solides et le financement durable de la santé61. Le rôle de leader du Japon se poursuivra en 2016. En effet, le premier ministre Shinzo Abe a souligné que la santé mondiale sera l’un des trois sujets prioritaires lors de la réunion des ministres de la santé du G7 à Kobé et lors du sommet du G7 à Ise-Shima62.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Maintenir les niveaux actuels de financements pour la période 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 800 millions de dollars) et tirer profit du sommet du G7 pour apporter un soutien politique supplémentaire en faveur du Fonds mondial.

UN GOÛT D’INACHEVÉ

19

Danemark Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

2 840,9

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

307,23

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

180,5

La lutte contre le VIH/sida est une priorité de l’aide au développement danoise depuis 2001. Malgré une légère baisse des financements entre 2013 et 2014, le pays arrive premier dans la liste des pays dont la part dans le financement de la lutte contre le VIH dans les pays en développement est plus importante que leur part dans le PIB mondial en 2014. L’an dernier, le Danemark a donné 490,70 dollars pour chaque million de dollars de PIB (contre seulement 72,10 dollars et 69 dollars apportés respectivement par l’Allemagne et le Canada)63. Les contributions du Danemark en matière de lutte contre le VIH/sida sont principalement bilatérales, selon une stratégie de traitement et de prévention du VIH, de réduction de la pauvreté et de soutien à l’éducation, l’agriculture et les droits des femmes lancée en 200564.

20

UN GOÛT D’INACHEVÉ

(16 448,5 DKK)

0,83 %

165,9

2 948,3

2014 (16 560,3 DKK)

0,85 % (1 778,8 DKK)

10,8 %

Fonds mondial (uniquement la part allouée 14,6 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

2013

278,97

2 995,7

(16 831,9 DKK)

0,85 % (1 566,9 DKK)

9,5 %

192,68

(1 082,6 DKK)

6,4 %

(1 045,1 DKK)

193,1

(1 084,6 DKK)

167,2

(939,4 DKK)

(84,5 DKK)

14,6

(82,0 DKK)

16,7

(93,8 DKK)

(960,5 DKK)

178,5

(1 002,6 DKK)

150,5

(845,6 DKK)

Le Danemark mène en ce moment des programmes de lutte contre le VIH au Ghana, au Kenya, au Mozambique, en Tanzanie et en Ouganda65. Lors des élections législatives de juin 2015, le gouvernement de centre gauche de Madame le premier ministre Helle Thorning-Schmidt n’a pas été réélu66. En septembre 2015, le ministre des finances Claus Hjort Frederiksen (du nouveau gouvernement de centre droit dirigé par le premier ministre Lars Løkke Rasmussen) a présenté au gouvernement une proposition de budget réduisant l’APD d’environ 2,9 milliards de couronnes danoises (442 millions de dollars) ou 17 %, afin de libérer des crédits pour d’autres priorités nationales67. Cette proposition n’a pas encore été approuvée,

le gouvernement faisant face à des pressions extérieures pour revenir sur les coupes annoncées, que ce soit celle sur l’aide globale comme celle de la lutte contre le sida.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Maintenir l’APD globale au niveau de 2014 et avoir des objectifs des plus ambitieux pour la prochaine reconstitution (reconstitution des ressources précédente : 495 millions de couronnes danoises).

Suède Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

5 290,4

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

680,48

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

172,4

Le gouvernement suédois a pris l’engagement de consacrer 1 % de son RNB à l’APD, un objectif qui jouit d’un large soutien politique et au sein de l’opinion publique. Même si l’APD suédoise a augmenté de plus de 10 % en 2014 pour atteindre environ 6,2 milliards de dollars, son aide au développement en matière de santé a été réduite de presque 50 %, ce qui s’est traduit en une baisse de 11 millions de dollars en moins pour la lutte contre le VIH/sida68. Malgré ces réductions, la Suède a engagé des ressources importantes pour promouvoir des programmes de santé et de prévention, des systèmes de santé durables, et une égalité d’accès à des soins abordables pour les personnes atteintes du VIH/ sida. Fin 2014, la Suède arrivait neuvième dans la liste des contributeurs du Fonds mondial69.

(35 810,2 SEK)

0,97 %

114,3

5 604,7

2014 (36 504,5 SEK) 6 191,4

1,01 % (4 606,1 SEK)

12,9 %

Fonds mondial (uniquement la part allouée 58,1 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

2013

615,47

(42 472,4 SEK)

1,09 % (4 008,7 SEK)

11,0 %

313,73

(2 152,2 SEK)

5,1 %

(1 167 SEK)

165,8

(1 079,9 SEK)

154,4

(1 059,2 SEK)

(393,3 SEK)

58,2

(379,1 SEK)

63,8

(437,7 SEK)

(773,7 SEK)

107,7

(701,5 SEK)

90,6

(621,5 SEK)

La Suède mène, selon ses propres termes, une « politique étrangère féministe ». Sa politique d’aide au développement accorde donc une priorité à l’égalité femmes-hommes, en particulier aux droits sexuels et reproductifs des femmes – qui jouent un rôle clé dans la lutte contre le VIH/sida70. En septembre, la ministre de la coopération au développement international, Isabella Lövin, a annoncé son intention de tenir compte de l’égalité des genres dans la totalité du budget d’aide suédois71.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Prendre des engagements plus ambitieux que ceux de 2013 et participer aux efforts pour atteindre l’ODD numéro 3 (reconstitution des ressources précédente : 2,5 milliards de couronnes suédoises).

Le déclin de la part d’aide suédoise investie dans les questions de santé mondiale est un sujet de préoccupation. Toutefois, le gouvernement a joué un rôle proactif dans la conception des Objectifs de développement durable, y compris l’ODD numéro 3, centré sur la santé72.

UN GOÛT D’INACHEVÉ

21

Canada Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue  en pourcentage du RNB

5 089,6 0,30 %

0,27 %

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

1 248,33 (1 247,3 CAD)

1 173,13

24,5 %

25,0 %

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

144,2

Fonds mondial (uniquement la part allouée 93,7 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

Le Canada a réduit son soutien en faveur de la lutte contre le VIH/sida dans les pays à revenus faible et intermédiaire entre 2013 et 2014, principalement en raison d’une baisse de plus de 31 % de son aide bilatérale en la matière73. Malgré ces baisses, le Canada reste toutefois un acteur important de la riposte mondiale au sida ; il a systématiquement augmenté ses contributions lors des récentes reconstitutions du Fonds mondial, devenant ainsi le septième contributeur du Fonds mondial en 2014. Historiquement, les investissements du Canada en faveur de la lutte contre les maladies infectieuses s’inscrivent dans le cadre du soutien du pays à la santé maternelle, néonatale et infantile, le Canada étant un leader dans ces domaines.

22

UN GOÛT D’INACHEVÉ

50,5

2013 (5 085,5 CAD)

4 696,7

2014 (4 838,5 CAD)

4 196,4

(4 635,8 CAD)

0,24 % (1 208,6 CAD)

1 150,1

(1 270,5 CAD)

27,4 %

(144,1 CAD)

134,2

(138,3 CAD)

124,6

(137,6 CAD)

(93,6 CAD)

94,2

(97,0 CAD)

97,1

(107,3 CAD)

(50,5 CAD)

40

(41,2 CAD)

27,5

(30,4 CAD)

Ces thèmes ont en effet été particulièrement importants lors du sommet du G8 de 2010 à Muskoka et dans les actions de développement menées par le pays depuis. Si un gouvernement libéral majoritaire a été élu en octobre 2015, la direction du nouveau parlement canadien reste encore incertaine. Le Premier ministre, Justin Trudeau, a affirmé que son gouvernement veillerait à mieux impliquer toutes les parties prenantes dans la politique étrangère, ce qui pourrait ouvrir la voie à un engagement plus direct et accru du Canada en matière de lutte contre le VIH/sida et de santé mondiale en général.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter les financements d’au moins 20 % pour la période 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 650 millions de dollars canadiens).

Norvège Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

2013

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

4 527,6

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

721,72

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

110,3

(641,4 NOK)

111,4

(654,8 NOK)

123,5

(778,3 NOK)

Fonds mondial (uniquement la part allouée 39,7 à la lutte contre le VIH/ sida)

(230,9 NOK)

41,3

(242,8 NOK)

39,3

(247,7 NOK)

(26 327,5 NOK)

0,93 %

5 228

2014 (30 730,2 NOK) 5 006

1,07 % (4 196,7 NOK)

15,9 %

820,23

(31 547,3 NOK)

0,98 % (4 821,3 NOK)

15,7 %

845,14

(5 326,0 NOK)

16,9 %

Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

60,1

(349,5 NOK)

59,8

(351,5 NOK)

74,9

(472,0 NOK)

UNITAID (ajusté)

10,5

(61,1 NOK)

10,3

(60,5 NOK)

9,4

(59,2 NOK)

La Norvège a été l’un des rares gouvernements à accroître ses versements en faveur de la lutte contre le VIH/sida entre 2013 et 2014, augmentant son financement de près de 11 %. Lors de la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial, le pays s’est engagé sur un montant de 1,7 milliard de couronnes norvégiennes (277,8 millions de dollars) dans le cadre de l’appel du ministre des Affaires étrangères Børge Brende pour un « soutien de long terme, prévisible » pour lutter contre le VIH/sida74. Le gouvernement norvégien actuel, mené par Madame le Premier ministre Erna Solberg, a fait de la santé mondiale et de la lutte contre le sida une priorité de son cadre politique de coopération internationale. En

particulier, la Norvège a promis d’apporter un soutien à l’ONUSIDA75 et est l’un des rares donateurs européens d’UNITAID76. Le gouvernement a aussi lancé récemment Vision 2030, une initiative encourageant le secteur économique et les experts à trouver des voies nouvelles et innovantes pour réaliser ensemble des objectifs ambitieux en matière de santé et d’éducation77.

contributions, en cohérence avec le soutien plus général apporté par son gouvernement aux subventions du Fonds qui misent sur l’autonomisation des femmes et des filles, renforcent les systèmes de santé et font un lien avec le secteur de l’éducation.

Niveaux sans précédents de dette et de chômage, prix du logement en hausse et prix du pétrole en baisse : toutes ces inquiétudes sont de nature à créer un environnement difficile et à freiner les dépenses de développement de la Norvège78. Pourtant, à la veille de la cinquième reconstitution des ressources du Fonds mondial, la Norvège devrait augmenter ses

Demande de ONE en vue de la reconstitution des ressources du Fonds mondial : Augmenter dle financement pour la période 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 1,7 milliard de couronnes norvégiennes).

UN GOÛT D’INACHEVÉ

23

AustraliE Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

4 748,9

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

913,72

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

109,8

Au cours des dernières années, le gouvernement australien a entériné des baisses de plus en plus sévères de son APD globale. L’ancien gouvernement du Premier ministre Tony Abbott a ainsi annoncé quatre séries de coupes en seulement deux ans79. Les baisses du soutien à la lutte contre le VIH/sida ont été d’autant plus flagrantes que le gouvernement australien accueillait la Conférence internationale sur le sida à Melbourne en 2014. En septembre 2015, Tony Abbott a été remplacé par Malcolm Turnbull, qui a déclaré qu’il ne reviendrait pas sur les politiques du gouvernement précédent (y compris la politique en matière d’aide) sans une décision commune du gouvernement80. Si Malcolm Turnbull ne revient pas sur les coupes opérées par son prédécesseur, les dépenses en matière de

24

UN GOÛT D’INACHEVÉ

(4 587,4 AUD)

0,36 %

79,9

4 528,0

2014 (4 694,2 AUD)

0,33 % (882,7 AUD)

19,2 %

Fonds mondial (uniquement la part allouée 30,2 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

2013

935,12

4 198,3

(4 657,6 AUD)

0,27 % (969,4 AUD)

20,7 %

964,30

(1 069,8 AUD)

23,0 %

(106,1 AUD)

134,5

(139,4 AUD)

100,5

(111,5 AUD)

(29,2 AUD)

50,2

(52,0 AUD)

15,6

(17,3 AUD)

(77,2 AUD)

84,3

(87,4 AUD)

84,8

(94,1 AUD)

développement de l’Australie tomberont à 0,22 % du RNB en 2017-2018. Ce sera le niveau le plus bas atteint au cours de l’histoire de ce pays81. Comme le prévoit la stratégie actuelle du pays en la matière, 90 % de l’aide australienne doit être dirigée vers la région indo-pacifique ; en conséquence, la politique de lutte contre le sida du gouvernement met l’accent sur les défis nationaux et régionaux82,83. A travers sa stratégie de lutte contre le VIH/sida pour 2015-202084, l’Australie plaide en faveur d’un environnement juridique et politique équitables. Elle cible des populations et des lieux géographiques clés (en mettant l’accent sur la Papouasie Nouvelle Guinée et sur d’autres Etats du Pacifique) ; et œuvre à renforcer le caractère durable de

l’aide, en impliquant de nouveaux donateurs, dont ceux issus du secteur privé et des économies émergentes85. Le Fonds mondial a reçu une appréciation positive dans l’examen 2013-2014 de l’aide australienne qui a souligné que « chaque dollar apporté par l’Australie au Fonds mondial a provoqué un investissement dix fois plus important dans la région Asie-Pacifique »86.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter les financements pour 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 200 millions de dollars australiens).

Institutions de l’Union européenne (UE) Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

2013

APD totale en valeur absolue

18 443,9 (14 349,4 €)

16 104,1

(12 129,6 €)

16 105,7

(12 138,9 €)

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

106,3

(82,7 €)

101,6

(76,5 €)

91,1

(68,7 €)

Fonds mondial (uniquement la part allouée 74,3 à la lutte contre le VIH/ sida)

(57,8 €)

81,8

(61,6 €)

78,5

(59,2 €)

Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida 32,0

(24,9 €)

19,8

(14,9 €)

12,7

(9,6 €)

La Commission européenne (CE), qui gère son propre budget d’aide au développement pour le compte des 28 Etats membres de l’Union européenne (UE), a légèrement réduit son financement de lutte contre le VIH/, le faisant passer de 101 millions de dollars en 2013 à 91,1 millions de dollars en 201487. La Commission est l’un des donateurs les plus anciens du Fonds mondial. Alors que ses contributions au Fonds ont augmenté lors des reconstitutions récentes, ses versements bilatéraux en faveur de la lutte contre le VIH/sida ont été réduits de plus de moitié depuis 2012. Les budgets de l’UE et du Fonds européen de développement (FED), qui sont fixés tous les sept ans, actuellementde 2014 à 2020, devraient être soumis à une revue de mi-parcours au début de l’année 2016. Il s’agira d’une opportunité unique de consacrer davantage de ressources au développement

notamment de lutter contre le VIH/sida et son impact sur les pays les plus touchés et les populations marginalisées. La Commission mènera également une réflexion sur les politiques clés en matière de développement pour tenir compte des nouveaux ODD et de l’accord de Cotonou, qui régit les relations avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Là encore, il s’agira d’une opportunité de redéfinir les priorités et de mettre l’accent sur l’épidémie du sida. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies de cette année, la délégation de l’UE a souligné qu’il convient d’apporter des réponses adaptées aux populations les plus fragiles, confrontées à des taux d’infection élevés. Elle a aussi souligné la nécessité de mettre un terme à la stigmatisation de ceux qui vivent avec la maladie88.

2014

La reconstitution du Fonds mondial de 2016 sera la première pour la nouvelle Commission, son président Jean-Claude Juncker et son commissaire à la coopération internationale et au développement Neven Mimica. Elle constituera une occasion unique de traduire les messages en actions.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter les financements d’au moins 150 millions d’euros par an pour la période 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 370 millions d’euros sur 3 ans).

UN GOÛT D’INACHEVÉ

25

IRLANDE Type de financement (en millions de dollars, prix constants 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

844,4

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

139,41

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

66,6

Bien que l’Irlande ne soit que le 44e pays en termes de PIB, elle est beaucoup mieux classée – 13e mondiale – au regard de ses contributions à la lutte contre le VIH/sida. Son financement pour la lutte contre le VIH/sida a relativement peu baissé entre 2013 et 2014, malgré des coupes proportionnellement plus importantes dans l’aide au développement générale89. L’Irlande a essayé d’encourager d’autres Etats membres de l’UE à investir la moitié de leur APD dans les pays les moins avancés (PMA). Le ministre Seán Sherlock a donné l’exemple en étant l’un des deux ministres de l’UE à signer un engagement officiel en 2015 en faveur d’un soutien accru aux PMA. Cependant les montants de l’APD totale de l’Irlande et de celle consacrée à la santé ont baissé respectivement de 4,5 % et 16,4 % entre 2013 et 201490.

26

UN GOÛT D’INACHEVÉ

(656,9 €)

0,47 %

57,7

847,0

2014 (638,0 €)

0,46 % (108,5 €)

16,5 %

Fonds mondial (uniquement la part allouée 8,9 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

2013

111,33

808,8

(609,6 €)

0,38 % (83,9 €)

13,1 %

93,08

(70,2 €)

11,5 %

(51,8 €)

63,1

(47,5 €)

53,6

(40,4 €)

(6,9 €)

11,5

(8,7 €)

9,1

(6,9 €)

(44,9 €)

51,6

(38,9 €)

44,4

(33,5 €)

Tout porte à croire que l’Irlande continuera à être un contributeur de poids à la lutte contre le VIH/sida pour les régions dépourvues de ressources. Le pays engage des ressources importantes chaque année pour lutter contre le VIH/sida et d’autres maladies contagieuses dans les pays partenaires comme l’Ouganda, la Tanzanie, l’Ethiopie, l’Afrique du sud, la Zambie, le Zimbabwe et le Malawi91. A travers son partenariat avec la fondation Clinton, l’Irlande a également aidé à étendre l’accès aux services de traitement à des milliers de personnes au Mozambique et au Lesotho. Lors du premier sommet annuel de l’humanitaire de l’Irlande, en juillet 2015, Seán Sherlock a cité le VIH/sida, ainsi que l’égalité entre les sexes, la gouvernance, l’environnement et d’autres sujets transversaux, comme une part importante de l’engagement pris par son pays pour protéger les personnes vulnérables dans le monde92.

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter les financements pour 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 30 millions d’euros).

ITALIE Type de financement (en millions de dollars, prix constants, 2014)

2012

APD totale en valeur absolue en pourcentage du RNB

2 875,2

Aide au développement en matière de santé en valeur absolue et en pourcentage de l’APD

207,10

Aide totale accordée à la lutte contre le VIH/sida, dont :

14,6

2013 (2 236,9 €)

0,14 % (161,1 €)

7,2 %

Après des années de fort désengagement et les baisses d’APD décidées sous l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, l’Italie a promis un montant de 100 millions d’euros (135,9 millions de dollars) lors de la conférence sur la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial, en 2013, et a signé un protocole d’accord relatif à une coopération technique avec le Fonds mondial en 201493. Plus récemment, et ce qui importe le plus, elle a plus que décuplé ses versements en faveur de la lutte contre le VIH en 201494. En septembre 2015 (et plus tôt, en juillet, lors du sommet d’Addis Abeba sur le financement du développement), le nouveau Premier ministre Matteo Renzi s’est engagé à faire de l’Italie le quatrième donateur du G7 en 2017, lorsqu’elle accueillera le sommet. Cet engagement

14,6

(2 589,1 €)

0,17 % 154,96

(11,4 €)

2,4

(116,7 €)

considérable revient quasiment à doubler la part de l’APD dans le RNB depuis 2012, et supplante également l’engagement multiannuel pris par le gouvernement en avril, qui prévoyait une augmentation déjà notable de l’aide italienne, pour atteindre 0,21 % en 201795. En juillet 2015, le gouvernement italien a aussi adopté un cadre politique triennal pour le développement, qui souligne son engagement en faveur des problématiques de santé et sa participation continue dans les campagnes mondiale de lutte contre le VIH/sida, tout en mettant en lumière le travail du Fonds mondial à cet égard96. Ce cadre politique, ainsi que l’engagement financier récent de Matteo Renzi, représente une opportunité inédite pour le gouvernement d’accroître la contribution de l’Italie au Fonds mondial – et de respecter les engagements non payés de 2009 et 2010.

2,4

(2,518,9 €)

110,49

(83,3 €)

3,3 % (1,8 €)

0 (11,4 €)

3 342,1 0,16 %

4,5 %

Fonds mondial (uniquement la part allouée 0 à la lutte contre le VIH/ sida) Aide bilatérale pour la lutte contre le VIH/sida

3 437,5

2014

(1,8 €)

25,6

(19,3 €)

22,5

(17 €)

3,2

(2,4 €)

Demande de ONE en vue de la reconstitution du Fonds mondial : Augmenter les financements pour 2017-2019 (reconstitution des ressources précédente : 100 millions d’euros).

UN GOÛT D’INACHEVÉ

27

Une année cruciale pour le Fonds mondial

• Un traitement antirétroviral pour 8,1 millions

de personnes atteintes du VIH/sida ; Des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant pour 3,1 millions de femmes enceintes ; Des séances de conseil et de tests de dépistage du VIH pour 423 millions de personnes ; Des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour protéger 548 millions de familles du paludisme ; Des services de dépistage et de traitement pour 13,2 millions de cas de tuberculose99.

DOLLARS AMÉRICAINS (EN MILLIARDS)

Plus de 27 milliards de dollars de subventions octroyés à plus de 140 pays98 – avec plus de 14 milliards de dollars destinés spécifiquement à des programmes de lutte contre le VIH/sida – ont eu un impact réel sur le terrain. Ce montant a, entre autres, permis de fournir :

40 US$

22

30 US$

17

20 US$

11

10 US$

6

VIES SAUVÉES (EN MILLIONS)

En 2002, en réaction aux effets dévastateurs du sida, mais aussi de la tuberculose et du paludisme, les dirigeants du monde entier ont réuni leurs forces pour créer le Fonds mondial – un effort décrit comme un « trésor de guerre » pour lutter contre les trois épidémies. Grâce à d’autres donateurs, au secteur privé et à des investissements provenant des pays euxmêmes, le soutien apporté par le Fonds mondial a sauvé 17 millions de vies dans les années qui ont suivi sa création, et il est en voie de sauver 22 millions de vies d’ici à 201697.

Nombre de vies sauvées grace aux programmes soutenus par le fonds mondial

0

0 US$ 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Montants versés (cumulés)

Nombre de vie sauvées (cumulées)

• • • •

28

UN GOÛT D’INACHEVÉ

EN VOIE D’ÊTRE SAUVÉES MILLIONS DE VIES D’ICI 2016

22

Pour rester efficace en tant que trésor de guerre, le Fonds mondial tient une conférence de reconstitution des ressources tous les trois ans, au cours de laquelle les donateurs se réunissent et s’engagent sur les montants qu’ils donneront au fonds au cours des trois années suivantes. Les Etats-Unis ont accueilli la quatrième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial en décembre 2013. A cette occasion, les donateurs se sont engagés à verser 12 milliards de dollars pour la période 2014-2016100. Cela représentait le plus important montant jamais promis au Fonds et une augmentation de près de 30 % par rapport à la troisième reconstitution, même si cela ne permit pas d’attendre l’objectif global de collecte que le Fonds s’était fixé, à savoir 15 milliards de dollars. La prochaine reconstitution du Fonds mondial aura lieu mi-2016. Bien que l’objectif de collecte pour la période 2017-2019 ne soit pas encore finalisé au moment de la publication du présent rapport, ONE anticipe que le Fonds cherchera à lever au moins 13 milliards de dollars. Garantir ces montants sera un défi dans un contexte où un grand nombre de donateurs traditionnels ont de fortes contraintes budgétaires et où les fluctuations monétaires signifient que les monnaies des donateurs sont affaiblies par rapport au dollar américain. Le Fonds mondial n’atteindra pas son objectif sans :

• Un fort leadership politique et diplomatique,

accompagné d’une augmentation significative des contributions, de la part du pays qui accueillera la conférence ; Une augmentation des contributions des donateurs clés comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada, la Norvège et la Commission européenne ; Le maintien des niveaux de contribution de la part des donateurs les plus importants du Fonds Mondial de longue date, comme les Etats-Unis, la France et le Japon ;

• •

• Des contributions supplémentaires de la part des

nouveaux donateurs en matière de santé mondiale – y compris les acteurs issus du secteur privé ; Un soutien actif apporté au Fonds et aux financements nationaux en matière de santé de la part des dirigeants des pays durement touchés.



Lors de l’examen de leurs contributions au Fonds mondial pour les trois prochaines années, les donateurs seront nombreux à s’intéresser aussi à la nouvelle stratégie du Fonds pour les années 2017-2021 – un processus mené en parallèle aux efforts de collecte pour la reconstitution – pour orienter leurs décisions. Tout en faisant face à de nombreux défis politiques, le Fonds doit démontrer qu’il est une institution agile, capable d’adapter l’affectation des subventions en fonction des l’évolution de l’épidémiologie, des zones géographiques concernées et du contexte politique. En particulier, le Fonds doit :

• Orienter en priorité les ressources vers les pays

touchés de manière significative par la maladie et ayant les plus grosses difficultés à y faire face financièrement, en concentrant les efforts sur l’élimination de ces maladies en tant qu’épidémies ; Rechercher des moyens novateurs afin de garantir les services de santé pour les populations les plus marginalisées et les plus à risques, en particulier dans les pays où les avancées sont les plus fragiles et ceux où l’épidémie progresse ; Renforcer le soutien apporté aux organisations de la société civile locale en particulier, sans limiter ce soutien à ceux qui s’occupent ou représentent des personnes marginalisées ; Consentir à de nouveaux investissements dans des mesures transversales en matière de renforcement des systèmes de santé (RSS), à condition que les investissements soient mesurables, axés sur les résultats et ciblés sur le contrôle de l’épidémie ; Financer un petit nombre de mesures pilotes innovantes en matière de RSS, permettant d’explorer



• •



de nouvelles formes d’investissements dont les résultats sont susceptibles d’être étendus ; Travailler plus étroitement avec d’autres partenaires de développement pour mieux se coordonner avec les procédures de planification des pays, en offrant un soutien à la mise en place de plans nationaux de santé solides (ou le développement de tels plans) ; Accroître son efficacité à toutes les étapes de la procédure d’octroi des subventions. Les efforts en cours pour réformer les pratiques de passations des marchés – qui ont permis d’économiser 500 millions de dollars en seulement deux ans101 – et pour renforcer les chaînes d’approvisionnement sont à cet égard très prometteurs ; Renforcer les moyens du secrétariat, des mécanismes de coordination entre les pays et des autres partenaires en matière de collecte des données pour que le Fonds puisse mesurer l’impact des actions, y compris grâce à une ventilation des données par genre et orientation sexuelle, et puisse mieux cibler ses subventions à destination des personnes les plus difficiles à atteindre ; Envisager la mise en place d’ « instruments de transition » supplémentaires (par exemple en proposant des prêts en supplément des subventions, en fournissant un soutien supplémentaire pour la réforme de passation des marchés et la gestion de la chaîne d’approvisionnement, etc.) permettant de mieux soutenir et surveiller la transition de ses pays bénéficiaires102.









Le Fonds mondial a déjà prouvé son efficacité et son impact au cours de la dernière décennie. Avec un soutien supplémentaire de la part des donateurs et une stratégie affinée et modernisée, il pourra consolider encore davantage son rôle de mécanisme indispensable pour l’avenir et d’accélérateur fondamental de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et ce de notre vivant.

UN GOÛT D’INACHEVÉ

29

Les ressources domestiques consacrées par les pays africains à la santé et à la lutte contre le VIH/sida Aujourd’hui, la mobilisation des ressources domestiques des pays d’Afrique représente plus de 520 milliards de dollars par an – soit plus de 8,5 fois le montant que le continent reçoit sous forme d’APD103. Malgré ce progrès, la plupart des gouvernements africains n’ont pas respecté l’engagement pris à Abuja en 2001 de consacrer au moins 15 % de leurs budgets nationaux à la santé. En 2013, seuls 6 des 46 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des données comparables existent ont atteint cet objectif : le Rwanda, le Swaziland, l’Ethiopie, le Malawi, la République centrafricaine et le Togo. Entre 2012 et 2013, 10 pays ont augmenté la part de leur budget consacrée à la santé, alors que 26 pays n’ont vu aucun changement et que 10 pays ont vu cette part décroître.

Progrès accomplis vers l’objectif d’Abuja: part des dépenses de santé dans les dépenses publiques (dollars américain, prix courants 2013) Érythrée Soudan du Sud Mauritanie São Tome-et-Principe Kenya Tchad Nigeria Guinée Guinée équatoriale Gabon Comores Sénégal Angola Guinée-Bissau Côte d’Ivoire Cameroun Congo Botswana Mozambique Maurice Seychelles Cap-Vert Niger Ghana Bénin République unie de Tanzanie Soudan Sierra Leone Madagascar Mali Zambie Rép. dém. du Congo Gambia Liberia Burkina Faso Burundi Namibie Afrique du Sud Djibouti Lesotho Togo République centrafricaine Malawi Éthiopie Swaziland Rwanda 0 5 10 15 (cible) 20 Pourcentage

30

UN GOÛT D’INACHEVÉ

25

Si ces 40 pays d’Afrique subsaharienne avaient atteint l’objectif qu’ils s’étaient fixés à Abuja, 19,2 milliards de dollars cumulés auraient pu être investis dans le domaine de la santé en 2013104. Ce manque à gagner a des implications importantes au niveau des pays. Pour citer un exemple frappant, le Nigeria aurait pu consacrer 7,31 milliards de dollars supplémentaires à la santé en 2013 s’il avait alloué 15 % de son budget au profit de ce secteur. Cet écart représente 38 % du déficit cumulé d’Abuja en matière de financement de la santé105. Après le Nigeria, l’Angola et le Kenya ont eu les déficits les plus importants en Afrique subsaharienne. S’ils avaient respecté l’objectif d’Abuja, ils auraient déboursé respectivement 3,58 milliards de dollars et 1,32 milliard de dollars de plus dans le secteur de la santé106. En raison des contraintes et des procédures budgétaires nationales, il serait très improbable (et peut-être même non judicieux) que tous les pays de la région atteignent l’objectif de 15 % au cours de l’année à venir. En effet, l’ONUSIDA prévoit que le montant budgétaire moyen

alloué à la santé dans les pays supportant le poids de l’épidémie passera de 8,8 % à 9,9 % entre aujourd’hui et 2030107. Toutefois, si les pays qui n’ont pas atteint l’objectif d’Abuja en 2013 consacraient seulement 1 % de plus à la santé, ils généreraient plus de 3,7 milliards de dollars de ressources supplémentaires annuelles pour ce secteur108. Et si seulement 20 % de ces ressources supplémentaires étaient orientées vers des programmes de lutte contre le sida, cela rapporterait 740 millions de dollars – une somme suffisante pour financer une année de traitement antirétroviral pour près de 7 millions de personnes109. Outre les progrès accomplis par rapport à l’objectif d’Abuja, le niveau des dépenses par habitant que consacre un gouvernement à un ensemble de services de base dans le secteur social constitue un indicateur supplémentaire pour mesurer la performance du gouvernement en faveur du bien-être de ses citoyens. De nombreuses organisations de plaidoyer, dont ONE

fait partie, ont appelé les gouvernements des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire à s’engager sur un montant minimum de dépenses de base par habitant de 200 à 300 dollars par an110. Selon les estimations des experts de Chatham House (basées sur des orientations de l’OMS), si un minimum de 86 dollars par habitant était réservé, sur ce total, à la santé, il permettrait à la plupart des pays de fournir un ensemble de soins de santé de base à leurs populations111. En 2013, 12 pays d’Afrique subsaharienne ont atteint l’objectif de 86 dollars par habitant, et 34 pays ne l’ont pas atteint. Seul un de ces 12 pays (Swaziland) a également atteint l’objectif d’Abuja en 2013. Inversement, trois des cinq autres pays ayant respecté l’objectif d’Abuja (Ethiopie, Malawi et République Centrafricaine) ont eu des dépenses par habitant pour la santé parmi les plus basses. Les niveaux de dépenses fixés à Abuja ne signifient donc pas forcément que les pays en développement disposent d’assez de ressources pour faire face à leurs besoins en matière de santé.

LE NIGERIA AURAIT PU CONSACRER 7,31 MILLIARDS DE DOLLARS SUPPLÉMENTAIRES A LA SANTÉ EN 2013 S’IL AVAIT ALLOUÉ 15 % DE SON BUDGET AU PROFIT DE CE SECTEUR UN GOÛT D’INACHEVÉ

31

Dépenses publiques de santé par habitant (en dollars américains, prix courants 2013) Soudan du Sud Guinée-Bissau République centrafricaine Érythrée Rép. dém. du Congo Guinée Niger Burundi Madagascar Malawi Sierra Leone Tchad Éthiopie Liberia Comores Gambie République unie de Tanzanie Kenya Mozambique Bénin Mali Cameroun Mauritanie Sénégal Soudan Nigeria Burkina Faso Togo Côte d’Ivoire São Tome-et-Principe Rwanda Zambie Ghana Djibouti Lesotho Congo Cap-Vert Angola Swaziland Botswana Maurice Gabon Namibie Afrique du Sud Seychelles Guinée équatoriale 0

(cible) 86 100

200

300 MONTANT EN DOLLARS AMÉRICAIN

32

UN GOÛT D’INACHEVÉ

400

500

600

Parce qu’elles sont insuffisantes, et bien souvent inefficaces, les dépenses de santé ont empêché les pays d’intensifier la lutte contre le sida. Lors du sommet de l’Union africaine de 2012, les chefs d’Etat africains ont adopté la « Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale », conçue pour accentuer la riposte nationale des pays contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme113. Et pourtant, selon une étude publiée en 2014 par The Lancet, qui a passé en revue 12 pays bénéficiaires de niveaux importants d’aide extérieure, seuls trois pays (Botswana, Namibie et Afrique du Sud) financent la majeure partie de leurs programmes de lutte contre le sida grâce à leurs ressources domestiques. Sur les neuf pays restants, le Nigeria et le Kenya contribuent eux-mêmes à environ un cinquième du financement total de la lutte contre le sida, et sept pays (Ethiopie, Mozambique, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, la Côte d’Ivoire et Zambie) ne contribuent que 15 % ou moins des dépenses totales de leur pays en matière de lutte contre le sida114. Par ailleurs, si ces 12 mêmes pays atteignaient l’objectif d’Abuja, et s’ils augmentaient en conséquence la part de leurs dépenses nationales contre le sida au sein de leur budget de santé pour la période 2014-2018, seuls 40 % de leurs besoins en matière de lutte contre le sida seraient comblés. Aucun de ces pays, en outre, ne serait en mesure de financer de manière indépendante ses programmes de lutte contre le VIH/sida en se contentant d’atteindre l’objectif d’Abuja115. C’est pourquoi les pays doivent absolument explorer de nouvelles façons de mobiliser des ressources – et d’allouer les ressources existantes plus efficacement. Pour répondre à ce défi, plusieurs pays ont commencé à optimiser leurs ressources domestiques de manière innovante :

• Au Kenya, le Fonds fiduciaire et d’investissement pour

lutter contre le VIH/sida, lancé récemment, fait appel à des sources de financement diverses, comme la possibilité d’échange de créances, une loterie dont les recettes soutiennent la lutte contre le sida, l’investissement social d’entreprise, les ressources issues des infrastructures et des contributions de l’économie informelle. Selon les estimations, le Fonds sera capable de mobiliser 423 millions de dollars en 2018-2019. Ce montant, combiné avec les contributions du secteur privé kenyan, permettra de financer jusqu’à 55 % la stratégie de lutte contre le sida du Kenya116. L’Ouganda souhaite suivre l’exemple kenyan. Il prévoit d’établir un Fonds fiduciaire doté d’un milliard de dollars pour financer des programmes locaux de lutte contre le VIH117. L’argent de ce fond proviendra de prélèvements sur les transactions et les intérêts bancaires, les billets d’avion, la consommation électrique, la bière, les boissons non alcoolisées et les cigarettes. Il proviendra également de redevances sur les salaires des fonctionnaires et d’impôts d’entreprises118.



INSUFFISANTES ET BIEN SOUVENT INEFFICACES, LES DÉPENSES DE SANTÉ ONT EMPÊCHÉ LES PAYS D’INTENSIFIER LA LUTTE CONTRE LE SIDA

• Le Ghana a récemment augmenté sa TVA de 2,5 %, en

réservant les fonds ainsi dégagés au traitement du VIH, tandis que le Malawi demande à tous ses ministères et départements d’allouer un minimum de 2 % de leurs dépenses courantes à des programmes de lutte contre le VIH119. Avec un ratio impôts/PIB amené à passer de 19,2 % en 2015 à 21 % en 2020 et 28 % en 2030, les pays pourraient financer davantage d’investissements dans la santé au moyen de leurs propres ressources120. Les découvertes croissantes de pétrole, de gaz et de minéraux sur le continent africain pourraient servir de revenus supplémentaires pour la santé si ces derniers sont bien gérés et alloués de façon appropriée. Sur les 10 premières années de production, on estime que les industries extractives pourraient rapporter entre 9 % et 31 % de revenus supplémentaires à six pays (Ghana, Liberia, Mozambique, Sierra Leone, Tanzanie et Ouganda), soit un supplément de PIB de 2 à 6 % par an. Selon les estimations, ces fonds additionnels pourraient aider le Ghana à financer un tiers de ses besoins en matière de santé et d’éducation et combler la moitié des besoins du Mozambique en matière de financements de santé pour la prochaine décennie121. Plusieurs pays africains ont également développé des moyens d’obtenir et d’administrer des médicaments de manière plus abordable, tout en augmentant leur propre production de traitements antirétroviraux. Ainsi, le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Ouganda et la Tanzanie ont mis en place différents partenariats public-privé (PPP) qui encourageront une préqualification plus rapide par l’OMS de médicaments produits localement qui sont essentiels pour traiter le VIH/sida. Le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Ouganda et le Zimbabwe produisent aujourd’hui des antirétroviraux préqualifiés par l’OMS. De telles initiatives, jointes aux engagements des pays dans le cadre de la feuille de route de l’Union africaine sur la responsabilité partagée, sont susceptibles de renforcer durablement l’appropriation nationale de la riposte au sida122.





UN GOÛT D’INACHEVÉ

33

Donateurs nouveaux et émergents Un certain nombre de donateurs émergents fournissent des ressources financières et une expertise technique pour renforcer la lutte, tout en continuant à combattre la maladie à l’intérieur de leurs propres frontières. Il s’agit, en premier lieu, des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui ont un budget d’aide annuel combiné de 10,3 milliards de dollars. Les plus importantes contributions viennent de la Chine (7,1 milliards de dollars), de l’Inde (1,6 milliard de dollars) et du Brésil (730 millions de dollars)123. La plupart de ces pays essaient également de soutenir d’autres pays en tirant parti et en transférant leurs propres expériences et savoir-faire dans le cadre d’une « coopération sud-sud »124.

Russie Après avoir été l’un des principaux bénéficiaires du Fonds mondial pendant des années, la Russie s’est engagée à verser 60 millions de dollars au Fonds pour 2014-2016 et a remboursé plus de 300 millions de dollars en cumulé depuis 2002125. A un bilan hautement préoccupant quant à la fourniture de services aux citoyens marginalisés, dont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et des consommateurs





de drogue injectable126,127. Moyen-Orient Investissements en hausse de nombreux pays (Emirats arabes unis, Oman, Qatar, Arabie Saoudite et Koweit) en faveur de causes de santé mondiale, y compris pour Gavi, l’éradication de la poliomyélite et du paludisme128. Le VIH/sida reste un sujet tabou et ne suscite qu’un faible engagement : à ce jour, seuls l’Arabie Saoudite et le Koweit ont contribué au Fonds mondial (respectivement à hauteur de 70 millions de dollars et 4,5 millions de dollars).





Brésil Son programme national de lutte contre le sida a lancé le premier approvisionnement mondial universel de traitements antirétroviraux au milieu des années 1980129. Joue un rôle clé de coopération sud-sud en matière de VIH/sida à travers son centre international de coopération technique130.

• •

34

UN GOÛT D’INACHEVÉ

Inde Reste un bénéficiaire important du Fonds mondial (118 millions de dollars en 2015) mais s’est aussi engagée à verser 13,5 millions de dollars en retour pour la période 2014-2016131. Surnommée la « pharmacie du monde » puisqu’elle produit 70 % des médicaments antirétroviraux dans le monde132.

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Chine A reçu plus de 805 millions de dollars de la part du Fonds mondial depuis 2003, mais a contribué à hauteur de plus de 40 millions de dollars en retour au cours des dernières années133. A investi 14 millions de dollars dans des vaccins préventifs, des microbicides, des technologies de circoncision masculine et des traitements de préexposition dans le domaine du VIH/sida en 2013 et 2014134. Sur le point de devenir le premier financeur mondial de la recherche et du développement dans le domaine des sciences de la santé d’ici à 2019135.

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Afrique du Sud Pays qui compte le plus grand nombre de personnes séropositives ; soutient la majorité de sa riposte au sida par un financement national136. Se trouve à l’avant-poste des innovations et essais cliniques en matière de VIH, y compris des essais de vaccination contre le sida et des études sur les effets du traitement utilisé en prévention du sida137. A promis 1,5 million de dollars au Fonds mondial pour 2014-2016.

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UN GOÛT D’INACHEVÉ

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CONTRIBUTIONS DU Secteur privé et financements innovants Alors que les ressources des gouvernements  sont susceptibles de rester la principale source de financement de lutte contre le sida à court terme, le secteur privé peut et doit jouer un rôle plus important afin de combler les lacunes financières. De même, les canaux de financement innovants – aussi bien ceux déjà existant que ceux qui restent encore à développer ou à adapter pour le sida – peuvent compléter les ressources traditionnelles de financement et assurer une réponse plus dynamique et pérenne.

LE SECTEUR PRIVÉ PEUT ET DOIT JOUER UN RÔLE PLUS IMPORTANT AFIN DE COMBLER LES LACUNES FINANCIÈRES 36

UN GOÛT D’INACHEVÉ

Contributions du secteur privé

• Le niveau récent des dépenses philanthropiques

mondiales dans la lutte conre le sida s’est révélé décevant. Les organisations philanthropiques (incluant, sans exhaustivité, les fondations, les industries pharmaceutiques et les fonds) ont contribué à hauteur de 592 millions de dollars sous la forme de subventions et de programmes extérieurs en 2013, soit le niveau de financement le plus bas depuis 2007138. Le principal donateur philanthropique privé de la lutte contre le sida reste de loin la Fondation Bill & Melinda Gates139.

• Outre leurs propres subventions et programmes

extérieurs, de nombreuses organisations privées jouent un rôle croissant en soutenant l’octroi des subventions du Fonds mondial. Elles ont ainsi apporté leur compétence économique ainsi que plus de 1,69 milliard de dollars en investissements à ce jour140. L’un des contributeurs majeurs est (RED), une division de ONE qui collabore sous forme de partenariats avec des marques emblématiques pour développer des produits et services co-brandés (RED) qui génèrent des contributions au Fonds Mondial. (RED) a mobilisé 324 millions de dollars depuis 2006141, soutenant ainsi le traitement de 1,86 million de personnes dans huit pays à travers les subventions du Fonds mondial142. Un certain nombre de partenaires de (RED) s’engagent aussi dans l’ « Innovation Hub » du Fonds mondial, qui aide à mettre en relation les besoins des responsables de la mise en œuvre des programmes avec des solutions et des compétences du monde des affaires143.

• Parmi les autres contributeurs notables du Fonds

mondial, il convient de citer Chevron, BHP Billiton, Takeda Pharmaceutical Company et Comic Relief144.

• Un grand nombre d’entreprises et de marques

internationales financent également l’approvisionnement direct de services de prévention et de traitement du VIH/sida pour leurs effectifs et les communautés qui les entourent dans les zones très touchées, tandis que d’autres donnent des médicaments ou fournissent un soutien gratuit dans le domaine de l’entreprise.

Échanges de créances • Debt2Health est un mécanisme de financement

innovant initié par le Fonds mondial, dans lequel les gouvernements créditeurs renoncent à une partie du remboursement de leurs prêts, à condition que le pays bénéficiaire investisse les ressources ainsi disponibles dans des programmes validés par le Fonds mondial145. Lors du premier échange Debt2Health en 2007, l’Allemagne a annulé 50 millions d’euros de dettes de l’Indonésie, permettant à cette dernière et au Fonds mondial de contribuer conjointement pour 25 millions d’euros à des programmes de lutte contre le VIH/sida146. Pour la période 2008-2016, Debt2Health a reçu des promesses pour un montant de 106 millions de dollars, avec des contributions de la part de l’Australie (9,5 millions de dollars) en 2014 et de l’Allemagne (2 millions de dollars) en 2015 pour soutenir des programmes de lutte contre le VIH/sida en Indonésie, en Egypte, au Pakistan et en Côte d’Ivoire. La France a aussi recours aux échanges de créances pour soutenir la lutte contre le sida. Elle y a contribué pour 62 millions d’euros en 2013 et pour 7 millions d’euros en 2014147.

Impôts et taxes

• Le dispositif innovant de financement UNITAID a

mobilisé plus de 2,5 milliards de dollars de revenus pour la lutte contre le VIH/sida et d’autres maladies infectieuses en seulement huit ans148. La moitié du financement d’UNITAID provient d’une taxe sur les billets d’avion au départ de neuf pays149. Cette taxe a permis à UNITAID d’assurer le traitement de 750 000 enfants150,151.

• Créée en 1999, la taxe sida du Zimbabwe a permis de

collecter 118,7 millions de dollars (dont 38,65 millions de dollars en 2014)152 en demandant à tous les employeurs de l’économie formelle et à leurs employés de contribuer à hauteur d’au moins 3 % de leurs revenus aux efforts nationaux de lutte contre le VIH/sida153. Ce prélèvement constitue une initiative importante pour renforcer l’appropriation nationale des défis du pays en matière de santé. Il a incité le Congo, Madagascar, le Benin, le Mali, Maurice et le Niger à faire de même154.

• Le concept de taxe sur les transactions financières

(TTF) – un prélèvement marginal opéré sur les achats d’actions, d’obligations, produits dérivés et/ou autres instruments financiers – a longtemps été débattue comme une manière de collecter des financements pour les enjeux mondiaux urgents155. Dans les années qui ont suivi le lancement, par le président Nicolas Sarkozy, d’une TTF en 2012, le président François Hollande a doublé la taxe et réservé une partie de son produit au développement. Une partie des sommes récoltées par la TTF a déjà été utilisée pour financer la contribution de la France au Fonds mondial, et d’ici 2016, 50 % de son produit sera alloué à l’APD. François Hollande a également joué un rôle moteur dans l’établissement d’une TTF au niveau européen, qui pourrait être décidée dans les mois à venir et mise en place dès 2017156. Un tel accord permettrait de collecter entre 34 et 38 milliards d’euros (entre 39 et 43 milliards de dollars) chaque année, bien que les discussions sur les termes et conditions de cette taxe, ainsi que sur la répartition de son produit, n’aient pas encore commencé157.

Futures sources d’innovation et ressources

• Le capital privé represente un autre source

potentielle et lucrative de ressources. Les compagnies d’assurance, les fonds de pensions et autres investisseurs des pays de l’OCDE détiennent un capital estimé à 92 600 milliards de dollars. De plus, les particuliers fortunés détiennent aujourd’hui plus de 50 000 milliards de dollars d’actifs, et leur fortune croît à un taux annuel prévu de 7 %158. Des initiatives récentes ont utilisé une fraction de cette richesse privée au profit de la santé mondiale. Ainsi, en 2013, un homme d’affaires indonésien, Dato Sri Dr. Tahir, a apporté au Fonds mondial une contribution de 65 millions d’euros, qu’il a appelée son « meilleur investissement »159. Il a fait suivre cette contribution d’une nouvelle initiative financière, le Fonds indonésien pour la santé, établi avec un investissement initial de 40 millions d’euros provenant de huit dirigeants d’entreprises indonésiens160.

• De récents travaux de recherche indiquent que le

marché des investissements à incidence sociale dans le secteur de la santé est en croissance et pourrait atteindre 123 milliards de dollars161. Parmi les opportunités d’investissements, on peut citer le Cercle des Investisseurs dans l’innovation en matière de Santé, à travers lequel les investisseurs explorent, cultivent et répartissent des opérations de financement pour des innovations ayant un impact maximal en matière de santé et mettant l’accent sur la durabilité, la recherche et le développement ;

et le fonds d’investissement Abraaj, qui utilise du capital privé pour investir dans des hôpitaux et des fournisseurs de soins de santé dans les régions qui manquent de ressources162.

• Les obligations à impact sur le développement

(Development Impact Bonds – DIB) peuvent fournir des ressources payées à l’avance et des gisements supplémentaires de financement pour soutenir les priorités en termes de santé163, en permettant aux donateurs de soutenir un objectif de développement et d’être remboursés si cet objectif est atteint. Une DIB, le mécanisme de financement pour la lutte contre le paludisme au Mozambique (Mozambique Malaria Performance Bond – MMPB) a collecté 25 millions de dollars de la part d’investisseurs cherchant à atteindre un rendement mixte, à la fois social et financier, comme des investisseurs sociaux ou des entreprises privées164. Sur dix ans, le MMPB vise à éviter jusqu’à huit millions d’infections paludéennes et à réduire de 75 % la prévalence du paludisme dans certaines régions ciblées. S’il y parvient, l’utilisation des DIB pour la réduction du paludisme pourra servir d’exemple pour le VIH/sida165.

• La « Taxation des vices » – les taxes sur les produits

mauvais pour la santé, comme le tabac – pourraient aussi être utilisées pour financer des programmes mondiaux de santé et aider à réduire le risque des maladies non transmissibles sur le long terme. On estime que les gouvernements collectent déjà près de 270 milliards de dollars de recettes avec les accises sur le tabac à ce jour166. Le Cap Vert et les Comores imposent des droits d’accise sur l’alccol et utilisent les fonds ainsi dégagés pour des programmes de lutte contre le VIH167.

LES FINANCEMENTS INNOVANTS PEUVENT COMPLéTER LES RESSOURCES TRADITIONNELLES 37 UN GOÛT D’INACHEVÉ

Conclusion et recommandations Plus de trois décennies après la découverte du sida, le monde se trouve à un tournant critique. Nous savons traiter le VIH/sida avec des médicaments efficaces. Nous savons combiner plus efficacement les actions de prévention, et nous détenons les connaissances scientifiques nécessaires. Nous savons à quel endroit les interventions ont eu un impact et ont fait reculer l’épidémie, et nous savons où nos efforts collectifs ont achoppé, en échouant à mesurer et à atteindre les populations les plus marginalisées. Et nous avons une idée approximative de l’investissement requis pour mettre un terme au sida en tant qu’épidémie, une fois pour toutes. La question qui se pose aujourd’hui au monde est la suivante : allons-nous intensifier le combat et réaliser ce qu’il est possible de faire ?

Plus de ressources en provenance de plus de sources, y compris pour le Fonds mondial… Pour atteindre ces objectifs, il faut davantage de financement. Pour combler un manque de financement annuel de 12 milliards de dollars d’ici 2020, nous ne pourrons pas compter uniquement sur les quelques mêmes donateurs. La mobilisation des ressources nécessaires pour remporter la guerre contre le sida requiert les actions suivantes :

• Les donateurs traditionnels doivent réitérer leur

engagement politique et augmenter leurs contributions, fournissant le leadership nécessaire pour garantir le succès de la reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2106, tout en poursuivant et intensifiant les initiatives bilatérales contre le sida. Les pays durement touchés doivent générer et canaliser plus efficacement des ressources domestiques supplémentaires pour la santé et les programmes de lutte contre le VIH/sida en particulier. Les donateurs émergents doivent intensifier leur implication et former une nouvelle catégorie de donateurs, apportant des ressources et échangeant des bonnes pratiques avec leurs pairs. Le secteur privé doit contribuer davantage à la cause, en apportant des ressources, des compétences et son expertise du monde de l’entreprise. Les chercheurs et les acteurs du développement doivent développer et mettre en place de nouveaux flux de financement innovants au profit de la lutte contre le sida et d’autres défis mondiaux en matière de santé.

• • • •

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UN GOÛT D’INACHEVÉ

Dépensées plus efficacement et de manière plus responsable… Le monde ne doit pas être naïf sur la rapidité avec laquelle de nouveaux flux de financement devraient voir le jour. En effet, qu’il s’agisse des donateurs émergents, des gouvernements africains et des flux de financements innovants, la recherche menée par ONE montre qu’il faudra probablement de nombreuses années pour qu’ils portent leur niveaux actuels ou prévus de contributions de plusieurs milliers à plusieurs millions ou de plusieurs millions à plusieurs milliards – certains d’entre eux ne parviendront pas à temps pour soutenir l’accélération de la riposte contre le sida d’ici 2020. Dans ce contexte, le monde a besoin de poursuivre les gains d’efficacité à chaque étape de la lutte – de la programmation à la livraison, en passant par les marchés publics – par tous les acteurs de terrain, y compris par les mécanismes de financement comme le Fonds mondial, les donateurs bilatéraux d’aide en matière de santé, les ministères de la santé et les organisations non gouvernementales (ONG). Nous ne pourrons réaliser ces gains d’efficacité et ces économies de ressources sans de meilleures données pour orienter la mise en œuvre des priorités mondiales, les décisions d’allocation et les compromis difficiles. Les pays et les acteurs qui mettent en œuvre les programmes sur le terrain doivent développer des systèmes afin de collecter et restituer plus précisément, plus rapidement et dans une plus grande transparence les données dans des formats accessibles. Ainsi, il sera possible de définir les caractéristiques et tendances spécifiques de l’épidémie de sida au niveau local et de s’assurer que des ressources, qui sont limitées, soient ciblées de manière efficace là où elles sont susceptibles d’avoir le plus fort impact. Des efforts supplémentaires doivent être faits pour collecter des données ventilées

par sexe et quintile de richesse, mais également pour mener des mesures plus solides de l’incidence du VIH et la rétention au traitement ARV. Les agrégateurs de données doivent aussi être clairs sur les sources de leurs données et leur méthodologie, en donnant des explications lorsqu’il existe des écarts et les changements importants que ces écarts peuvent entraîner.

LA QUESTION EST MAINTENANT DE SAVOIR SI NOUS ALLONS INTENSIFIER NOS EFFORTS COLLECTIFS

… et ciblées Les populations marginalisées et les plus à risques (MARP), dont les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les détenus et les travailleurs du sexe, se trouvent face à d’immenses obstacles politiques et socio-économiques, puisqu’ils sont à la fois les plus susceptibles d’être infectés par le VIH et les moins susceptibles d’avoir un accès libre et sûr aux soins et aux traitements. Les données épidémiologiques relatives à ces groupes sont souvent fragmentaires ou au mieux anecdotiques, ce qui complique encore davantage les efforts pour les atteindre. Dans bien des régions du monde, les adolescentes et les filles sont confrontées à ce type de difficultés. La recherche démontre, preuve à l’appui, que la « pauvreté est sexiste »168, puisque des barrières structurelles, politiques et socio-économiques pèsent sur les femmes et les empêchent d’améliorer leur vie et celle de leurs familles. Dans le même ordre d’idée, le sida aussi est « sexiste » : les femmes représentent aujourd’hui 64 % des nouvelles infections au VIH parmi les adolescents dans le monde, et en Afrique ce pourcentage atteint 74 %169. Les filles et les jeunes femmes d’Afrique subsaharienne sont presque trois fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins, alors que seules 15 % d’entre elles sont conscientes de leur sérologie, et le sida reste la première cause de décès pour ce groupe de population170. Pour mieux aider ces groupes de population et s’assurer que le monde ne perd pas de terrain dans le combat contre l’épidémie, les gouvernements, les acteurs de terrain et les militants doivent mener trois actions clés :

• Mesurer : s’assurer que les populations les plus

marginalisées sont mieux quantifiées pour comprendre où elles se trouvent et dans quelle mesure elles sont exposées au fardeau de la maladie.

• Adapter : mieux adapter les programmes et les

investissements – si possible en ciblant les personnes les plus marginalisées et en adoptant des stratégies pour assurer l’égalité des sexes – pour que les spécialistes conçoivent des approches adaptées qui touchent le plus grand nombre et que les groupes concernés pèsent et donnent des conseils judicieux tout au long du processus. Délivrer : effectuer un suivi de la manière dont les programmes et mécanismes délivrent leurs services à ces populations, en tenant les pays et les acteurs de terrain pour responsables de leur impact.



En 2015, le monde s’est réuni pour adopter les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU – une vision ambitieuse pour éliminer l’extrême pauvreté, améliorer la santé et combattre les inégalités et le changement climatique, avec un objectif spécifique sur l’éradication de l’épidémie de sida d’ici 2030171. Toutefois, à ce jour, les ODD restent de belles intentions sur le papier, ou « l’une des plus incroyables listes de tâches jamais écrites »172. En 2016, les dirigeants du monde pourront saisir de premières opportunités pour prouver leur volonté d’avancer sur la santé mondiale et le programme des ODD. En particulier, la cinquième conférence sur la reconstitution des ressources du Fonds mondial sera pour les donateurs, les pays bénéficiaires et le secteur privé l’occasion de montrer leur volonté d’investir pour remporter la guerre contre le VIH/sida et d’autres maladies infectieuses. Une session spéciale à haut niveau de l’ONU sur le sida et la conférence internationale sur le sida qui se tiendra mi-2016 à Durban, en Afrique du sud, seront aussi des occasions pour les décideurs, les militants et les scientifiques de faire le point sur les progrès accomplis, de souligner les lacunes restantes et de renouveler les engagements collectifs pour mettre fin à la maladie. A chacun de ces moments, le monde observera, curieux de voir si la rhétorique devient réalité pour la lutte contre le sida et pour les millions de personnes dont les destins sont en jeu. UN GOÛT D’INACHEVÉ

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notes Nota Bene: toutes les ressources en ligne étaient accessibles en octobre 2015, sauf indication contraire. ONUSIDA, juin 2015 : « How AIDS Changed Everything – MDG 6: 15 years, 15 Lessons of Hope from the AIDS Response », Programme commun des Nations unis sur le VIH/sida, Genève. Disponible uniquement en anglais: http://www.unaids.org/sites/default/ files/media_asset/MDG6Report_en.pdf 2 Ibid. 3 Ibid. 4 Ibid. 5 Ibid. 6 ONUSIDA, juin 2015 : « How AIDS Changed Everything”, op. cit.; ONUSIDA, 2015, “Base de données AIDSinfo », disponible uniquement en anglais. http://aidsinfo.unaids.org/ 7 Ibid. note 1 8 Anthony Lake et Michael Sidibé, 17 février 2015 : « To End the AIDS Epidemic, Start Focusing on Adolescents », ONUSIDA. http://www.unaids.org/en/resources/ presscentre/featurestories/2015/ february/20150217_oped_all-in 9 ONUSIDA, juin 2015 : « How AIDS Changed Everything », op. cit. 10 ONUSIDA, juin 2015, « Factsheet: How AIDS Changed Everything – MDG 6: 15 Years, 15 Lessons of Hope from the AIDS Response ». http://www.unaids.org/en/ resources/campaigns/ HowAIDSchangedeverything/factsheet 11 Ibid. 12 Ibid. 13 Ibid. 14 ONUSIDA, juin 2015: « How AIDS Changed Everything », op. cit. 15 ONUSIDA, 2015, Base de données “AIDSinfo”, op. cit. 16 OMS, septembre 2015 : « Guideline on when to start antiretroviral therapy and on pre-exposure prophylaxis for HIV », Genève. Disponible uniquement en anglais. http://www.who.int/hiv/pub/ guidelines/earlyrelease-arv/en/ 1

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UN GOÛT D’INACHEVÉ

ONUSIDA, 2014 : « Gap Report », Joint United Nations Programme on HIV/AIDS, Genève. 18 ONUSIDA, juin 2015 : « Understanding Fast-Track: Accelerating Action to End the AIDS Epidemic by 2030 ». http://www.unaids.org/sites/default/ files/media_asset/201506_JC2743_ Understanding_FastTrack_en.pdf 19 ONUSIDA, 2014, « Fast-Track: Ending the AIDS Epidemic 2030 », Genève. http://www.unaids.org/sites/default/ files/media_asset/JC2686_ WAD2014report_en.pdf 20 Assemblée générale des Nations unies, juin 2011 : « Déclaration politique sur le VIH et le sida : intensifier nos efforts pour éliminer le VIH et le sida ». http://www. unaids.org/sites/default/files/sub_ landing/files/20110610_ UN_A-RES-65-277_fr.pdf 21 ONUSIDA, juin 2015 : « How AIDS Changed Everything », op. cit. 22 Ibid. 23 ONUSIDA, octobre 2015 : « UNAIDS Strategy 2016–2021 », Genève. http:// www.unaids.org/sites/default/files/ media_asset/20151019_UNAIDS_ PCB37_15-18_UNAIDS-2016-2021_ Strategy_EN.pdf 24 Kaiser Family Foundation et ONUSIDA, juillet 2015 : « Financing the Response to HIV in Low- and Middle-Income Countries: International Assistance from Donor Governments in 2014 ». https://kaiserfamilyfoundation.files. wordpress.com/2015/06/7347-11financing-the-response-to-aids-in-lowand-middle-income-countries.pdf 25 Ibid. 26 Ibid. 27 Calculs de ONE à partir de données de l’OCDE and de l’IHME concernant les cinq principaux contributeurs en faveur de l’agriculture et de la sécurité alimentaire (Etats-Unis (2,22 milliards 17

de dollars) ; Japon (1,225 milliard de dollars) ; Allemagne (1,123 milliard de dollars) ; Royaume-Uni (1,093 milliard de dollars) et France (793 millions de dollars) et en faveur de la santé maternelle (Etats-Unis (890 millions de dollars) ; Royaume-Uni (340 millions de dollars) ; Allemagne (120 millions de dollars) ; Australie (90 millions de dollars) et Canada (86 millions de dollars)). 28 Kaiser Family Foundation et ONUSIDA, juillet 2015 : « Financing the Response to HIV in Low- and Middle-Income Countries », op. cit. 29 ONUSIDA, juin 2015 : « Factsheet: How AIDS Changed Everything », op. cit. 30 Kaiser Family Foundation et ONUSIDA, juillet 2015 : « Financing the Response to HIV in Low- and Middle-Income Countries », op. cit. 31 Ibid. 32 Bureau du coordonnateur pour les États-Unis de la lutte contre le sida dans le monde (PEPFAR), 2014 : « PEPFAR 3.0 : Controlling the Epidemic: Delivering on the Promise of an AIDS-Free Generation », U.S. Department of State Office of Global Publishing Solutions. http://www.pepfar.gov/documents/ organization/234744.pdf 33 Janet Fleischman et Katherine Peck, avril 2015 : « Addressing HIV Risk in Adolescent Girls and Young Women », Center for Strategic and International Studies (CSIS) Global Health Policy Center, Washington, D.C. http://csis.org/ files/publication/150410_Fleischman_ HIVAdolescentGirls_Web.pdf 34 PEPFAR, décembre 2014 : « U.S. President’s Emergency Plan for AIDS Relief Fact Sheet ». http://www.pepfar. gov/documents/organization/247548. pdf 35 Kaiser Family Foundation, juillet 2015 : « U.S. Federal Funding for HIV/AIDS: The President’s FY 2016 Budget Request ».

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2015: « France and the Global Fund », Genève. http://reliefweb.int/sites/ reliefweb.int/files/resources/ Replenishment_2015France DonorSheet_Report_en.pdf 42 Ibid. 43 Reuters, 2014: « Merkel: Progress on Financial Transactions by May Important », Paris. http://www.reuters. com/article/2014/02/19/eu-tax-tradingmerkel-idUSB4N0GY00M 20140219 44 Jennifer Kates, Eric Lief et Carlos Avila, juillet 2009: « Financing the Response to AIDS in Low- and Middle-Income Countries: International Assistance from the G8, European Commission and Other Donor Government in 2008 », Kaiser Family Foundation. https://kaiserfamilyfoundation.files. wordpress.com/2013/01/7347-052.pdf 45 Ministère allemand des Affaires étrangères, 8 février 2013: « Global Health Policy ». http://www. auswaertiges-amt.de/EN/ Aussenpolitik/GlobaleFragen/ Gesundheit/Gesundheitspolitik_node. html 46 Ruth Evans, 2014: « Healthy Developments – Good Practices and Tools: Minding the Gap, German Federal Ministry for Economic Cooperation and Development ». http://health.bmz.de/ what_we_do/Reproductive-maternaland-child-health/good_practices_and_ tools/Minding_the_gap/index.html 47 Karen Birdsall, novembre 2011: « Healthier Mothers and Babies through PMTCT: A Decade of Prevention of Mother-to-Child Transmission », Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH. http://health. bmz.de/good-practices/GHPC/ Healthier_mothers_and_babies_ through_PMTCT/index.jsp 48 Ministère allemand de la Coopération et du Développement, 2010: « Debt for

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minister-ploumen-at-a-conference-ondutch-leadership-in-ending-aids 56 Ministère néerlandais des Affaires étrangères, janvier 2015: « New International Programme for Combating HIV and Promoting Sexual Health Among Young People », gouvernment des Pays-Bas. https://www. government.nl/ministries/ministry-offoreign-affairs/documents/mediaarticles/2015/09/01/press-releasesrhr-partnerships-2016-2020 57 Ministère néerlandais des Affaires étrangères, 9 avril 2015: « Speech by Minister Ploumen at a Conference on Dutch Leadership in Ending AIDS », gouvernment des Pays-Bas. https:// www.government.nl/ministries/ ministry-of-foreign-affairs/documents/ speeches/2015/04/09/speech-byminister-ploumen-at-a-conference-ondutch-leadership-in-ending-aids 58 S.E. M. Fumio Kishida, ministre des Affaires étrangères du Japon, 22 septembre 2014: « Delivering on Universal Health Coverage: Why the Time is Now ». http://www.mofa.go.jp/ files/000053807.pdf 59 Kaiser Family Foundation et ONUSIDA, juillet 2015: « Financing the Response to HIV in Low- and Middle-Income Countries », op. cit. 60 Gouvernement du Japon, juin 2013: « Japan’s Strategy on Global Health Diplomacy ». http://www.mofa.go.jp/ mofaj/files/000005946.pdf 61 Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, 16 mars 2015: « Africa: Japan to Host Key Global Fund Meeting ». http://allafrica.com/ stories/201503170828.html 62 CNN, 4 juin 2015: « Shinzo Abe: 3 Big Challenges Facing the World ». http://www.cnn.com/2015/06/04/ opinions/abe-g7-three-challenges/ 63 Kaiser Family Foundation et ONUSIDA,

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Fight AIDS, Tuberculosis, and Malaria ». http://www.brookings.edu/~/media/ projects/global-health/debtconversion. pdf 146 Banque mondiale : « Working Document: Debt-based, Right Timing Instruments ». http://pubdocs.worldbank.org/ pubdocs/publicdoc/2015/4/9773 81428418816930/FFD-debt-basedright-timing.pdf 147 Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, 2015, “Document de politique transversale projet de loi de finances pour 2016: Politique française en faveur du Développement”. http://www. performance-publique.budget.gouv.fr/ sites/performance_publique/files/ farandole/ressources/2016/pap/pdf/ DPT/DPT2016_politique_ developpement.pdf 148 Derek Marion, 2015 : « Financing Global Health Through UNITAID », The Borgen Project. http://borgenproject.org/ financing-global-health-unitaid/ 149 UNITAID, 2015 : « Innovative Financing: The Air Ticket Levy ». http://www. unitaid.eu/en/how/innovative-financing 150 Ibid. 151 UNITAID, 2015 : « Top Achievements 2014 ». http://www.unitaid.eu/en/ impact/16-home/1368-top-10achievements-2013 152 Lizzy Kutyauripo, 2015 : « Zimbabwe: AIDS Levy Raises Millions to Fund Zimbabwe’s HIV Response », allAfrica. http://allafrica.com/ stories/201506011826.html 153 National AIDS Council, 2013 : « Tanzania Hails Zimbabwean AIDS Levy Fund », National AIDS Council. http://www.nac.org.zw/news/tanzaniahails-zimbabwea-aids-levy-fund 154 Première réunion du comité technique spécialisé sur la santé, la population et la lutte contre la drogue, avril 2015 :

« Examen du rapport d’analyse de l’Appel d’Abuja en faveur d’une action accélérée », op. cit. 155 Heather R. Benjamin, 25 septembre 2014 : « A Small Tax That Could Add Up to Huge Gains for Public Health », Open Society Foundations. https://www. opensocietyfoundations.org/voices/ small-tax-could-add-huge-gainspublic-health 156 UNITAID, septembre 2011 : « Report on the Feasibility of a Financial Transaction Tax for Global Health and Development ». http://unitaid.org/ images/NewWeb/documents/Finance/ UTD-Report-TTF_en.pdf 157 Commission européenne, février 2013 : « Proposal for a Council Directive – Implementing enhanced cooperation in the area of financial transaction tax: analysis of policy options and impacts ». http://ec.europa.eu/taxation_customs/ resources/documents/taxation/ swd_2013_28_en.pdf 158 World Wealth Report 2015. https://www.worldwealthreport.com/ 159 Dato Sri Dr. Tahir, 15 novembre 2013 : « My Best Investment ». http://www. project-syndicate.org/commentary/ dato-sri-dr--tahir-on-his--65-milliondonation-to-the-global-fund-to-fightaids--tuberculosis--and-malaria 160 Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, 28 novembre 2014 : « Transitioning in Thailand ». http://www.theglobalfund. org/en/blog/2014-11-28_Global_Fund_ News_Flash/ 161 ONUSIDA, juin 2015 : « How AIDS Changed Everything », op. cit. 162 Fondation Bill & Melinda Gates, août 2015 : « Draft: The Potential Contribution of Private Finance and Expertise to Fund the Sustainable Development Goals ». 163 The Center for Global Health and Diplomacy, 2015 : « Partnerships and

Solutions: Expert Spotlight », op. cit. Adva Saldinger, 31 octobre 2013 :  « How a Restaurant Chain Pioneered a Social Impact Bond to Fight Malaria », Devex Impact. https://www.devex.com/ news/how-a-restaurant-chainpioneered-a-social-impact-bond-tofight-malaria-82212 165 Lily Han, 31 mars 2014 : « Malaria in Mozambique: Trialling Payment by Results », The Guardian. http://www. theguardian.com/global-developmentprofessionals-network/2014/mar/31/ malaria-control-payment-by-results 166 The Center for Global Health and Diplomacy, 2015 : « Partnerships and Solutions: Expert Spotlight », op. cit. 167 Première réunion du comité technique spécialisé sur la santé, la population et la lutte contre la drogue, avril 2015 : « Examen du rapport d’analyse de l’Appel d’Abuja en faveur d’une action accélérée », op. cit. 168 ONE, mars 2015 : « La pauvreté est sexiste : Pourquoi les femmes et les filles doivent être au cœur de la lutte pour l’éradication de l’extrême pauvreté ». https://s3.amazonaws.com/one.org/ pdfs/la_pauvrete_est_sexiste.pdf 169 ONUSIDA et Union africaine, 2015 : « Emanciper les jeunes femmes et les adolescentes : accélérer la fin de l’épidémie de sida en Afrique ». http://www.unaids.org/sites/default/ files/media_asset/JC2746_fr.pdf 170 Ibid. 171 Sustainable Development Knowledge Platform, 2015 : « Sustainable Development Goals », United Nations Department of Economic and Social Affairs. https://sustainabledevelopment. un.org/?menu=1300 172 ONE, septembre 2015 : “Les Objectifs de développement durable”. http://www. one.org/fr/odd/ 164

UN GOÛT D’INACHEVÉ

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The Global Fund / John Rae

A Chipembi en Zambie, Dorothy, âgée de 58 ans (à droite) et sa famille ont souffert de maladies toutes traitables et évitables. Après avoir perdu son mari à cause de la tuberculose, son enfant de deux ans a succombé au paludisme. Dorothy elle-même a été diagnostiquée comme séropositive après des années de maladie, qui la laissait la plupart du temps alitée. L’accès aux antirétroviraux, grâce à un programme soutenu par le Fonds mondial, lui a permis de se remettre sur pieds. Aujourd’hui, elle apprend à d’autres personnes vivant avec le VIH/sida à cultiver des légumes biologiques aussi bien pour leur propre consommation que pour la vente.

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