Résolution 102A – Constituer un mouvement plus vaste pour créer une société juste  Notre syndicat a une longue et fière tradition de collaboration entre ses travailleurs et d’autres groupes dans le but  engendrer quelque chose de plus grand que ce qui aurait été possible seul. Cette tradition, toujours bien vivante  dans l’ensemble du syndicat, a commencé dès sa fondation en 1921 par des préposés à l’entretien d’appartements,  qui se sont unis à des groupes confessionnels et de défense des droits des immigrants pour exiger des salaires et  des conditions de travail équitables. Elle se poursuit aujourd’hui alors que les membres de l’UIES  et les travailleurs  non syndiqués de la lutte pour les 15 $ de l’heure s’unissent aux mouvements en faveur de la justice  environnementale, raciale et pour les immigrants, ainsi qu’à d’autres mouvements.  À notre congrès de 2012, nous avons reconnu que nous vivions à « une époque qui exigeait de nous d’innover le  mieux possible afin d’établir et de renforcer des partenariats stratégiques durables entre les groupes  communautaires et les travailleurs ». Nous nous sommes donné le défi de nous engager encore plus à fond envers  les partenariats stratégiques par le biais d’une résolution, intitulée « Uniting for a Broad 99% Movement » (l’union  pour un vaste mouvement des 99 %), qui continue d’orienter notre travail de partenariat stratégique dans le monde  actuel en évolution rapide.  Aux États‐Unis, 64 millions de personnes gagnent moins de 15 $ de l’heure et doivent se résoudre à combiner deux  ou trois emplois pour peiner à joindre les deux bouts. Bien des gens au Canada partagent le même sort. À Porto  Rico, environ le tiers des travailleurs gagnent le salaire minimum. La majorité des nouveaux emplois créés sont  souvent sous‐payés et à temps partiel, ce qui rend particulièrement difficile la réussite des jeunes dans la vie. Ils  sont déjà bien endettés en raison des prêts étudiants lorsqu’ils commencent à travailler et ne peuvent s’en sortir. Il  en découle que bon nombre d’entre eux ne peuvent pas concrétiser le rêve américain ou en retarde la réalisation.  Nous savons que notre syndicat doit surtout se concentrer sur l’augmentation du pouvoir des travailleurs dont les  salaires baissent et les vies sont en jeu parce que de grandes sociétés et des milliardaires bien nantis s’évertuent  depuis plus de 40 ans à mettre des bâtons dans les roues des travailleurs qui essaient de se regrouper et de former  des syndicats.  Les groupes de pression des riches tentent sans cesse de nous priver de nos libertés fondamentales. Ils versent des  milliards de dollars en fonds occultes dans les campagnes électorales afin de s’assurer que les gouvernements se  préoccupent des plus riches et non du reste d’entre nous. Ils s’efforcent de faire adopter des lois et d’intenter des  poursuites en justice qui entravent les efforts des gens pour se regrouper et réclamer qu’un jour de travail honnête  mérite un juste salaire. Malgré les sècheresses, les tempêtes parfaites et d’autres conditions météorologiques  extrêmes, ils s’opposent aux efforts déployés pour prendre soin de notre planète et protéger notre environnement  de la pollution, et ce, même si nos enfants souffrent d’asthme ou ne peuvent boire d’eau potable.  Ces mêmes milliardaires sous‐tendent les efforts déployés pour nous diviser en fonction de notre sexe, de notre  lieu de naissance, de notre milieu de vie, de la façon dont nous rendons un culte, des personnes que nous aimons,  de notre identité de genre ou de la couleur de notre peau. Leur programme extrémiste mène au sous‐financement  de nos écoles et à la surpopulation des prisons, menace de déchirer les familles des immigrants, prive des  protections juridiques fondamentales et égalitaires les homosexuels, lesbiennes, et transgenres et finance des  poursuites judiciaires pour essayer d’abolir des lois phares comme la Voting Rights Act (loi sur le droit de vote).  Leur influence s’exerce bien au‐delà de nos frontières — exportant leur idéologie extrémiste qui porte préjudice à  tous les travailleurs — puisqu’ils ont transféré des capitaux et des emplois sous‐payés outremer. Pour renforcer le pouvoir des travailleurs, nous devons élargir notre mouvement afin de nous donner la force de  gagner sur chacun des fronts suivants : la justice raciale, climatique et pour les immigrants, les droits des femmes  relatifs à la procréation, ainsi que l’égalité des femmes, des personnes handicapées, des lesbiennes, des  homosexuels, des bisexuels et des transgenres. Nous avons besoin d’un mouvement pouvant mobiliser les gens  1

Résolution 102A – Constituer un mouvement plus vaste pour créer une société juste  dans la rue, ébranler les structures qui nous entravent et rassembler les forces des organisations comme la nôtre et  de nos alliés, notamment des organisations politiques indépendantes,  afin que nous puissions faire front commun  et obtenir gain de cause.   Le mouvement élargi que nous pouvons contribuer à créer doit lutter pour une économie avantageuse pour tous  qui, entre autres, soutient les individus qui se regroupent pour obtenir des hausses de salaire et améliorer les  normes du travail, crée de bons emplois accessibles à tous, corrige notre système d’immigration défaillant, met fin  au racisme structurel, s’assure que chaque communauté a accès à de l’air pur et à de l’eau potable et que chaque  personne est égale sans égard à son identité de genre ou à l’être aimé. Notre syndicat peut réaliser l’impossible en imaginant un monde dans lequel le pouvoir d’un vaste mouvement  rassemble toutes les personnes qui aspirent à bien faire vivre leurs familles, permet à tous de respirer la liberté, le  bonheur et la santé et accueille toute personne désireuse de rendre notre monde meilleur — un mouvement grâce  auquel nous pourrons concrétiser notre vision d’une société juste. Par conséquent, qu’il soit résolu que notre syndicat crée, en tant qu’élément essentiel de nos trois stratégies  fondamentales, un mouvement plus vaste en faveur de la justice au sein duquel nous pourrons tour à tour agir  comme chefs de file, nous joindre à d’autres acteurs ou emboîter le pas. Un mouvement qui peut mobiliser les gens  dans la rue, ébranler les structures et les systèmes qui nous entravent tous et organiser nos forces de façon  durable. Pour ce faire, nous devons : 1. Aligner l’ensemble de la structure et des ressources du syndicat sur une stratégie de mobilisation d’un  mouvement national et créer une instance de direction commune à tout le syndicat pour superviser le  développement et l’exécution de ses activités pour constituer ce mouvement.  2. Inciter davantage de gens à se joindre à la lutte pour les 15 $ de l’heure et lier ce mouvement aux luttes  pour la justice économique, raciale, environnementale et pour les immigrants, pour les droits des  femmes relatifs à la procréation, ainsi que pour l’égalité des femmes, des Amérindiens et des Premières  Nations, des personnes handicapées, des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels et des  transgenres.  3. Lier la lutte pour la justice économique au combat pour l’égalité raciale, en mettant en œuvre un  ensemble de recommandations internes et externes qui contribueront à enrayer le racisme encore  présent dans nos systèmes économiques, de justice criminelle, de santé et d’autres structures qui nous  entravent. Nous engagerons notre organisation dans une lutte visant à mettre un terme au racisme à  l’encontre des Noirs, un sinistre vestige de l’esclavage et de la ségrégation aux États‐Unis.  4. Poursuivre notre engagement en vue d’une réforme sensée de l’immigration qui offre une voie d’accès  à la citoyenneté aux 11 millions de travailleurs immigrants sans‐papiers qui vivent et travaillent aux  États‐Unis, continuer de soutenir et de favoriser des politiques pro‐immigration à l’échelle étatique et  locale et mobiliser la part grandissante de l’électorat originaire d’Amérique latine, de l’Asie ou des îles  du Pacifique, d’Afrique et des Caraïbes pour donner un véritable poids au vote des immigrants que  certains craignent tant. 5. Unir nos forces à celles du mouvement pour la justice environnementale dans la lutte en faveur de la  qualité de l’air et de l’eau, contrer les effets des changements climatiques et mettre en lumière  l’imbrication de la justice climatique et des questions d’inégalités économiques, sociales et raciales. 2

Résolution 102A – Constituer un mouvement plus vaste pour créer une société juste  6. Concentrer nos efforts sur l’augmentation de notre force dans les États et les provinces qui, combinée à  notre force collective au sein de l’industrie, nous permettra de faire avancer les nos trois stratégies  fondamentales et d’obtenir des gains à grande échelle. Nous adopterons des principes qui  conjugueront nos forces infranationales avec celle que nous avons au sein de l’industrie et qui  éclaireront nos décisions en matière de programme et d’investissement. 7. Transformer le gouvernement afin qu’il permette aux familles de travailleurs et aux collectivités  d’exercer une influence déterminante sur les pouvoirs publics et qui équilibre le pouvoir et l’influence  des entreprises et des groupes de pression des riches. 8. Transformer le capital, en travaillant avec les élus, les partenaires et les autres parties intéressées pour  transformer les marchés financiers et les systèmes économiques afin d’enrayer le racisme structurel et  donner plus de pouvoir à l’ensemble des travailleurs.  9. Travailler avec des membres d’autres syndicats du pays afin qu’ils mettent leur force au service de ces  luttes.  

3