Question Ces textes cherchent-ils seulement à nous dépayser ou ont ...

les habitants de la Bétique refusent le progrès technique et scientifique. - vie en autarcie, dans le sens non pas d'une absence de commerce, mais du caractère ...
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Question Ces textes cherchent-ils seulement à nous dépayser ou ont-ils une autre visée ? Votre réponse se fondera sur quelques exemples précis. Elle devra être organisée et synthétique. 1, dépaysement -spatiale : exotisme des lieux et des gens -temporel 2, une visée critique : la critique de la sté 3, une proposition d'un nouveau modèle : un rapport harmonieux à la nature, et une revalorisation du travail Sujet 1 : commentaire de texte exemple de corrigé tiré du site du Monde I. La Bétique : un pays utopique 1. Un monde isolé 2. Un pays d'abondance 3. Un pays serein et constant II. Une société idéale 1. Le bonheur simple des habitants 2. Une société rurale uniforme III. La critique du monde réel 1. L'opposition entre les deux mondes 2. Le blâme du superflu Ou I Le topos du locus amoenus, du lieu parfait et aimé 1. Un lieu isolé et clos 2, Le paradis sur terre II Un modèle de société 1, Le lieu, métaphore de l’être 2, Un idéal de société et de vie III Valeur pédagogique de l’utopie 1, Un miroir inversé du monde réel 2, Un univers chimérique Sujet 2 : dissertation En quoi l'évocation d'un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l'entoure ? Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus, les œuvres que vous avez étudiées en classe et celles que vous avez lues. I L’évocation d’un monde très éloigné du nôtre 1, Les procédés du dépaysement 2, La fiction du regard éloigné 3, Le caractère séduisant des univers lointains II Pourquoi ? Le monde très éloigné du nôtre nous parle néanmoins de nous 1, Proposer de notre société un miroir inversé 2, Délivrer une leçon 3, Dimension réaliste prompte à revenir même dans ce qui semble le plus lointain III Une stratégie du détour 1, Démarche paradoxale

2, Un lecteur qui participe à l’élaboration du sens 3, Fonction et valeur du détour ou exemple de corrigé tiré du site du Monde I. L'évocation d'un monde très éloigné du nôtre transporte le lecteur dans un ailleurs séduisant 1. Elle dépayse totalement le lecteur 2. La peinture de mondes exotiques est souvent séduisante II. L'évocation de mondes très éloignés renvoie à notre propre monde 1. Elle se construit par le regard étranger à ces mondes 2. Elle tend un miroir critique de notre société 3. Elle est un monde « impossible » qui nous ramène à nos propres usages III. Une argumentation indirecte : quand le voyage vaut le détour 1. Donner matière à réflexion au lecteur sans lui imposer une thèse : le détour du monde lointain 2. Détour fictionnel : un potentiel philosophique exploité par la littérature moderne 3 : écriture d'invention Vous avez séjourné en Bétique. Déçu, vous décidez de partir. Écrivez le discours d'adieu que vous prononcez devant les habitants. → raisons de la déception : la Bétique elle-même déçoit - fermeture aux autres : autarcie néfaste à long terme car la sté n'évolue pas - l'art et le luxe ne sont pas superflus, ils représentent la preuve de notre humanité et non de notre vie animale et répétitive - une sté moribonde finalement car pas d'évolution, lassitude d'un temps qui est cyclique, sans accident. → style : XVIIIeme → composition : *remerciements pour accueil chaleureux *exposition des arguments : ? oratoires, gradation, emploi d' !, … *pathétique et polémique exemple de corrigé tiré du site du Monde I Un discours 1. Tonalité oratoire - présence d’une captatio benevolentiae élémentaire : apostrophe, interpellation de l’auditoire par la deuxième personne du pluriel, sollicitation de l’attention, expression de l’émotion du locuteur qui s’adresse à toute une communauté, marques emphatiques de la première personne. - recherche d’effets rhétoriques simples : rythmes, usage d’une ponctuation expressive. 2. Le topos du discours d’adieu - célébration de l’hospitalité des hôtes, du caractère unique et enchanté de l’aventure. - réseau lexical de l’attachement indéfectible. - promesses du souvenir éternel. 3. Construction du discours - on valorisera les copies mettant en oeuvre une délibération, en particulier celles qui mettent en relief l’usage de la concession. - on valorisera les copies qui établiront de façon cohérente une relation entre les arguments et la narration : nécessité de reprendre le voyage qui est l’outil d’une quête. Articulation de l’argumentation sur deux plans : individuel (l’itinéraire singulier du locuteur) et universel (le sens de l’univers ainsi expérimenté) - ouverture : le locuteur peut montrer que de retour dans une société plus prosaïque, il s’efforcera de mettre en valeur certains des enseignements de la Bétique en les adaptant au monde tel qu’il va.

II Le discours pourra mettre en oeuvre un bilan argumenté de l’expérience 1. Certes, la Bétique est un lieu merveilleux et enchanteur - un univers utopique : lieu serein, et poétique, harmonie entre l’homme et la nature. - des habitants exceptionnels : sens de la morale, aspiration au bonheur de tous, refus du luxe. - une société faite d’équilibre et de modération. 2. Néanmoins, des raisons politiques poussent le locuteur à quitter la Bétique - les habitants de la Bétique refusent le progrès technique et scientifique. - vie en autarcie, dans le sens non pas d’une absence de commerce, mais du caractère unilatéral de ce commerce ; fermeture à tout ce qui est différent, étranger. - risque d’être soumis aux aléas climatiques : société qui n’a accédé qu’à une indépendance illusoire. - risque de l’immodestie. - danger de la mollesse et de l’affaiblissement. - danger d’une égalité absolue qui nuit à l’exercice de l’autonomie et de la responsabilité individuelle. - poids écrasant de la communauté, absence d’intimité, de jardin secret. 3. Enfin des raisons existentielles pourront être mises en relief pour justifier le départ - loin d’affranchir, ce lieu risque d’instaurer une nouvelle servitude d’ordre moral et intellectuel. - réflexion métaphysique sur la condition humaine et le besoin paradoxal d’inachèvement qui la caractérise : le sentiment d’insatisfaction donne à l’homme la preuve qu’il est vivant, en mouvement. Réflexion existentielle. Risque d’une perfection qui nuit à la possibilité du désir. Dimension problématique de la notion de « bonheur obligatoire ». (Ulysse père de Télémaque refuse l’immortalité donnée par la nymphe Calypso). - désir d’aventure, de divertissement et de liberté alors que cet univers peut générer l’ennui, au sens philosophique du terme. III Le discours pourra alors s’interroger sur la valeur de l’expérience ainsi vécue. 1. Le paradoxe de l’utopie - dimension régressive : refus du temps, de l’Histoire ; société figée ; l’utopie sacrifie le présent au nom du passé ; ce lieu de nulle part est aussi hors du temps. - sentiment d’irréalité : l’utopie est un songe aimable, certes, mais un songe. - son désir d’absolu en fait une « totalité de riens » plutôt qu’une « moitié de quelque chose ». - paradoxe d’un système qui en oeuvrant pour le bien risque d’engendrer un danger propre à son ambition absolue. 2. A contrario une célébration de la civilisation et du progrès humain - valorisation de la civilisation, de la créativité humaine, du raffinement qui éloigne l’homme de l’état de nature. La Bétique est, par exemple, un univers qui ignore les instruments de musique ! Cf. « le superflu, chose très nécessaire. » - paradoxe : la nature est conçue comme une norme alors que l’homme serait tenu pour coupable de suivre ses penchants naturels. 3. La leçon de l’utopie - la Bétique ne vaut pas en tant que lieu à faire advenir mais parce qu’elle permet de mettre en relief ce qui fait défaut au monde réel ; le locuteur peut montrer qu’à ses yeux l’expérience en Bétique se révèle utile car ce lieu est un miroir inversé de notre civilisation. - on valorisera les copies qui mettront l’accent sur le paradoxe et l’ambivalence de l’utopie : elle est le « meilleur des mondes impossibles », ce qui est à la fois sa qualité et son défaut. Le meilleur des mondes n’est peut-être pas un monde où l’on obtient ce que l’on désire mais un monde où l’on désire quelque chose. Mes chers amis, C'est le cœur serré que je m'adresse à vous en ce jour. Permettez-moi tout d'abord de vous adresser à tous mes remerciements les plus sincères. Voilà déjà un an que, au hasard de mes pérégrinations, j'ai découvert la Bétique et que je me suis installé parmi vous. Votre accueil a dépassé toutes mes attentes. Votre simplicité et votre générosité m'ont touché et je vous serai éternellement reconnaissant de tout ce que vous avez partagé avec moi. Jamais je n'oublierai ces vertes collines, où règne l'abondance sous un climat doux et constant ! Jamais je n'oublierai vos chaumières où frugalité rime avec sérénité ! Cependant, l'heure du départ a pour moi sonné. Je vais désormais reprendre mon voyage. Certes, la Bétique est un pays merveilleux, idyllique, et vous êtes un peuple très vertueux. Vos mœurs sont paisibles et justes, vous vous contentez de ce que vous offre une nature luxuriante qui vous chérit particulièrement. Vous refusez tout superflu, tout luxe, que vous

considérez comme la source de tous les vices et du malheur qui agitent les autres peuples. Vos désirs se bornent à ce qui vous est nécessaire et vous avez ainsi trouvé, loin de tous, le chemin du bonheur en faisant le choix de la frugalité. Toutefois, même si vous m'avez proposé de m'installer parmi vous, ce dont je vous remercie encore, je ne peux demeurer ici, car je sens bien que je ne pourrai jamais m'adapter parfaitement à votre société. Vous m'avez enseigné à me méfier du superflu et je retiendrai sans aucun doute la leçon à mon retour en France – pays où la mode fait des ravages, s'il en est. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir jamais me passer de tout ce que vous considérez comme inutile, voire dangereux. Pour moi, j'admire le savoir-faire, le génie de nos architectes, de nos peintres, de nos musiciens… et même de nos cuisiniers ! La créativité, le talent de ces artistes, mais aussi le raffinement qu'ils nous offrent me semblent justement représentatifs de ce que l'humanité peut produire de meilleur. N'est-ce pas par ces réalisations que l'homme révèle pleinement toutes ses capacités ? L'art peut-il être seulement synonyme de corruption ? Au contraire, dans votre société, non seulement vous ne jouissez d'aucun de ces biens, mais en plus, votre mode de vie conduit à une certaine uniformisation. Vous n'avez pas le choix de votre métier, vos maisons, vos vêtements se ressemblent. Votre société manque de diversité, les individus ne peuvent y affirmer leur personnalité, leur originalité… et je crois que cela me manque. Ce qui me manque également, ce sont les échanges avec d'autres peuples, d'autres cultures. Votre pays vit replié sur lui-même, en autarcie, mais il me semble que la découverte des autres, de leurs mœurs, de leurs savoirs constitue un enrichissement inestimable pour tout individu. D'ailleurs, sans cette curiosité, vous aurais-je découverts ? Aurais-je compris à quel point il est important de savoir aussi se contenter de plaisirs simples pour ne pas succomber à la cupidité ? Mais, pour être tout à fait honnête avec vous, il me semble qu'il y a quelque chose d'excessif dans votre mode de vie. La monotonie de votre climat et de votre vie si bien réglée ont fini par me lasser quelque peu. Je crois qu'il me faut du changement, que je désire « autre chose ». Ce bonheur égal et uniforme dans lequel vous vivez me paraît au fond à la limite de l'humanité. D'ailleurs, un homme dont les désirs sont bornés et satisfaits, un homme sans désirs en d'autres termes, est-il encore bien vivant ? L'insatisfaction n'est-elle pas un des moteurs de l'humanité ? C'est ce désir qui me pousse à repartir et à poursuivre mon exploration du monde, en quête de nouvelles expériences, de nouvelles découvertes. Je crois que la Bétique restera pour moi le pays dont je rêverai mais où je n'ai pu vivre. Merci, encore une fois, de tout ce que vous m'avez apporté et que le ciel vous soit toujours aussi clément ! Adieu, chers habitants de la Bétique !