Quelle ville pour demain

14 avr. 2015 - croître des inégalités de toutes sortes par le biais des nouvelles technologies ? Une technologie n'existe que si elle est acceptée et utilisée par ...
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Atelier de réflexion

Quelle ville pour demain ? Vivre ensemble dans une ville connectée, intelligente, numérique, en harmonie avec son environnement

Mercredi 25 mars 2015 CNRS, Campus Gérard-Mégie – Auditorium Marie-Curie 3, rue Michel-Ange, Paris 16e

Conception graphique : © CNRS - Communication INSIS / Valérie PIERRE

www.cnrs.fr

Préambule

De nombreux colloques et manifestations sont organisés sur le thème de la « ville intelligente » dans lesquels l’aventure technologique prend toute sa place. Les thèmes traités concernent l’énergie et le changement climatique, la mobilité, et les réflexions se concentrent principalement sur les bâtiments et quartiers neufs à énergie positive, smart grids, véhicules propres, modes doux et plans de mobilité. Ces colloques n’envisagent cependant que très modestement l’épuisement des réserves, le coût de l’énergie et de la nourriture, la gestion des déchets, et ne réinscrivent guère ces questions dans une réflexion sur le vivre ensemble. Ils tiennent également peu compte de l’hétérogénéité des moyens financiers, des logiques collectives, du caractère pluraliste de nos sociétés et de la spécificité des milieux. Or la ville est un système complexe qui façonne et/ou est façonné chaque jour par des habitants dont les comportements évoluent. Ces évolutions peuvent être mieux appréhendées et dirigées grâce aux apports des technologies numériques, mais elles peuvent également être accélérées par ces dernières. Ceci suscite un enjeu majeur : est-il possible de concevoir et de mettre en œuvre des manières de vivre ensemble dans une ville intelligente, plutôt qu’entretenir et accroître des inégalités de toutes sortes par le biais des nouvelles technologies ? Une technologie n’existe que si elle est acceptée et utilisée par une partie de la société, même minoritaire, qui a les moyens et la volonté de l’acquérir. Ceci semble pouvoir être généralisé à l’ensemble des technologies du numérique, qui se développent d’autant plus vite qu’une large communauté les adopte, voire les détourne pour en améliorer l’usage et la valeur. Pour beaucoup, la ville intelligente paraît être le résultat de l’application de technologies que l’on peut qualifier de « hard », liées au infrastructures telles que les routes, métros, ou constructions, et qui alimentent la réflexion de nombreux colloques, et de « soft » pour lesquelles les modes de vie choisis par la population sont déterminants. Les technologies « soft » ont un impact direct sur le comportement de la population urbaine et peuvent par conséquent entrainer des modifications profondes dans le fonctionnement du système urbain, et ceci dans des domaines très divers : la santé et le bien-être, l’accès à la nourriture (jardins citadins), les actes de la vie quotidienne, la culture, la formation, le divertissement, etc. Ces activités essentielles dans la vie des individus le sont aussi par leur poids économique. De ce fait, il parait nécessaire de les comprendre afin d’anticiper l’évolution des villes intelligentes : quelle société construit-on à l’aide des nouvelles technologies ? Quel impact peuvent-elles avoir dans un contexte d’épuisement de nombreuses ressources ? Quel rôle peuvent-elles jouer dans des sociétés pluralistes et pluriculturelles, où les métissages réussis côtoient les crispations identitaires ? Comment ces technologies intègrent-elles la place de la nature dans la ville ?

Comment aborder de façon réfléchie la question du vivre-ensemble dans des villes intelligentes, compte tenu de la prévision d’une urbanisation croissante à l’échelle de la planète ou de l’exposition à des risques sanitaires et environnementaux variés ? Comment faire en sorte que l’usage de nouvelles technologies n’accroisse pas les inégalités et constitue un outil pour lutter contre elles ? L’analyse des hypothèses qui conduisent à investir dans les technologies « hard » (ex : énergie rare et chère/énergie bon marché et abondante ; priorité à la réduction des émissions de GES/emploi) doit amener à démystifier ces choix et à ouvrir de nouvelles pistes d’analyse et de recherche. Une approche systémique, heuristique, inter- et pluri-disciplinaire, associant étroitement les sciences de l’ingénieur, les sciences humaines et sociales ainsi que les sciences de l’environnement, est nécessaire pour réaliser ce travail. Construit autour d’ateliers thématiques liant intimement ces aspects « hard » et « soft », le séminaire de réflexion conjoint CNRS/Académie des Technologies a pour but de susciter des discussions à partir d’exposés introductifs afin de poser des bases de travail et d’identifier des pistes de recherche en vue de les transformer en défis scientifiques.

Comité de pilotage Bernadette Charleux (Saint-Gobain) Helena Devillers (Mission pour l’interdisciplinarité du CNRS) Agathe Euzen (Institut écologie et environnement du CNRS) Marie Gaille (Institut des sciences humaines et sociales du CNRS) Laurent Nicolas (Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes du CNRS) Jean-Claude Raoul (Académie des technologies

Contact : Laurent Nicolas ([email protected])

Programme 9h30-9h50

Introduction Alain Bravo, Vice-Président de l’Académie des technologies Anne Renault, Directrice de la Mission pour l’interdisciplinarité du CNRS

9h50-12h15

Atelier « Introduction aux nouvelles technologies pour la ville » Yves Farge (Académie des technologies) : Appropriation des technologies Christiane Weber (LIVE) : Services écosystémiques et éco-ingénierie François Bertière (Bouygues Immobilier) : Les éco-quartiers, vision d’un aménageur Nathalie Rolland (IRCICA) : Réseaux de capteurs pour répondre aux défis de la ville créative et durable Frédéric Wurtz (G2ELab) : Enjeux et perspectives du bâtiment intelligent pour le génie électrique : conception, supervision optimale et intégration dans les réseaux et les éco-quartiers Anthony Béchu (Agence d’architecture A. Bechu) : Ecocite, ville fractale Pierre-Olivier Cheptou (CEFE) : Le milieu urbain comme modèle en écologie Table ronde

12h15-13h15

Buffet

13h15-15h

Atelier « Réseaux et gestion des déchets dans la ville » Sabine Barles (Geographie Cité) : Le métabolisme urbain : un enjeu majeur pour les villes Olivier Coutard (LATTS) : Vertus, limites et enjeux des réseaux « intelligents » : l’exemple des réseaux énergétiques urbains Hervé Quenol (COSTEL) : Observatoire en environnement urbain : exemple des prairies Saint Martin à Rennes Jean-Paul Derian (Suez Envrionnement) : Les réseaux structurants, l’eau, les déchets Bernard Saunier (BSR Technologies) : Réseaux de chaleur et récupération de chaleur Table ronde

15h15-16h30

Atelier « La mobilité dans la ville » Sophie Mougard (STIF) : Vision de la mobilité future en Ile-de-France Sylvain Allano (PSA) : La place du véhicule du futur au sein d’une ville intelligente : interactions, partages, convergences Christophe Enaux (LIVE) : Quels fonctionnements urbains ? Les enjeux de la mobilité de demain Table ronde

16h30-17h

Conclusions et perspectives Luc Abbadie (CNRS / IEES) Alain Pouyat (Académie des technologies)