mise en place de finance directe en mauritanie

16 mars 2014 - Figure 7 : Proposition d‟architecture du marché financier . .... de la Mauritanie, en présentant successivement les données concernant la.
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Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG)

Programme Master en Banque et Finance (MBF) 2005 - 2006 Option : Finance d’entreprise et marchés financiers

MEMOIRE DE FIN D‟ETUDES

MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE FINANCEMENT PAR LE MARCHE EN MAURITANIE

Présenté par :

ALPHA AMADOU DIALLO

Sous la direction de :

DR. MOHAMED LEMINE OULD RAGHANI Directeur des Etudes à la Banque Centrale de Mauritanie

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DEDICACES ET REMERCIEMENTS Je remercie le BON DIEU ALLAH LE TOUT PUISSANT, mes parents, mes sœurs, ma femme, mon fils et toute ma famille qui m’a encouragé de suivre la formation du MBF et qui m’a soutenu tout au long du périple. Je remercie tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin à réaliser ce travail, à commencer par mon maitre de mémoire Dr Raghani, et mon évaluateur Pr Ouatarra dont les précieux conseils m’ont permis de me guider dans

ce

sujet

ô

combien

passionnant

et

tout

aussi

important pour la Mauritanie. Par ailleurs, je tiens à souligner les difficultés rencontrées dans la réalisation de mon étude. Elles concernent avant tout principalement l‟obtention des informations concernant les liens entre les banques et les entreprises bénéficiant de crédits. Les relations croisées entre ces deux entités qui appartiennent le plus souvent aux mêmes conglomérats sont difficiles à appréhender. Ensuite, il s‟agit également des difficultés rencontrées pour l‟obtention de rendez-vous ou de documentations auprès des principales banques en Mauritanie. Ces difficultés s‟expliquent généralement par la culture du secret et la crainte des banques de se prononcer sur un projet qui pourrait à terme les amener à restructurer profondément leur mode de gouvernance. Enfin, compte tenu de la confidentialité des documents internes utilisés pour la réalisation de mon mémoire, je me suis engagé auprès de certains intervenants à ne pas citer les sources de quelques idées et propositions avancées. C‟est pour cette raison que certaines affirmations qui suivront ne disposeront malheureusement pas toujours de références.

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MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE FINANCEMENT PAR LE MARCHE EN MAURITANIE

Résumé : En Mauritanie, pays à la frontière entre le Maghreb et l‟Afrique sub-saharienne, les banques montrent leur limite en tant que pourvoyeurs exclusifs du capital. Le secteur informel reste alors la seule alternative pour les PME et les particuliers. Une des alternatives à ce monopole inefficient consiste à introduire un système de financement par le marché. Ce rapport propose la mise en place un tel mécanisme en Mauritanie. Un tel changement nécessite des réformes de fonds pour améliorer le cadre légal et la gouvernance et implique des risques que seule une volonté politique stable et sans faille peut mener à bout et mitiger. Abstract: The financial system of Mauritania, a poor country edging both North and West Africa, is dominated by the primary banks that hold a monopole on financial intermediation. In this environment where the legal system and corporate governance make it hard for capital to be allocated rationally, financial disintermediation reforms allied with an improvement of legal and prudential enforcement can spur a financial system that promotes economic growth. This report is meant to propose introducing market based intermediation in Mauritania.

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Sommaire DEDICACES ET REMERCIEMENTS .......................................................................................................... - 2 RESUME : ......................................................................................................................................................... - 3 SOMMAIRE ...................................................................................................................................................... - 4 LISTES DES SIGLES ET ABBREVIATIONS .............................................................................................. - 5 LISTE DES TABLES ET FIGURES .............................................................................................................. - 6 INTRODUCTION ............................................................................................................................................. - 7 CHAPITRE 1 : LES ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE DE LA MAURITANIE .......................................................................................................................................................................... - 12 I. LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE LA MAURITANIE ........................................................................... - 12 II. LE SYSTEME FINANCIER DE LA MAURITANIE ............................................................................................ - 22 CHAPITRE 2 : AVANTAGES ET COUTS COMPARATIFS DES SYSTEMES FINANCIERS RHENAN ET ANGLO-SAXON ...................................................................................................................................... - 34 I. NOTION DE FINANCEMENT INDIRECT ET SON ORGANISATION ..................................................................... - 34 II. NOTION DE FINANCEMENT DIRECT OU INTERMEDIATION DE MARCHE ....................................................... - 42 III. GAIN RELATIF DU FINANCEMENT DIRECT ................................................................................................ - 50 CHAPITRE 3 : QUEL SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT POUR LA MAURITANIE ............ - 52 I. PROPOSITION DE SEQUENCE....................................................................................................................... - 52 II. L‟ARCHITECTURE A METTRE EN PLACE ..................................................................................................... - 54 III. LA REGLEMENTATION ET LES AUTORITES DE REGULATION ..................................................................... - 63 III. LA FAISABILITE DU SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT .......................................................................... - 67 CONCLUSION ............................................................................................................................................... - 71 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................... - 72 ANNEXES ....................................................................................................................................................... - 76 ANNEXE A : CADRE LEGAL DE LA MAURITANIE............................................................................................ - 77 ANNEXE B : SYNOPSIS DE L‟ECONOMIE MAURITANIENNE ............................................................................ - 82 TABLE DES MATIERES .............................................................................................................................. - 91 -

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Listes des sigles et abréviations

ARMF : BCM : BIT : BRI : BTP : CDD : CME : DGPTE : EIU : EUA : FMI : FSF : FSFI : FSFM : FSFNB : GB : IDH : IDE : ITIE : MRO : OPEP : PIB : PMA : PME : PNUD : PPTE : SNIM : TCN : TIR : UE : USA :

Agence de Régulation des Marchés Financiers Banque Centrale de Mauritanie Bureau International du Travail Banque des Règlements Internationaux Bâtiments et Travaux Publics Contrat de Désendettement et de Développement Chicago Mercantile Exchange Direction Générale du Trésor et de la Politique Economique (France) Economist Intelligence Unit Emirats Arabes Unis Fonds Monétaire International Fournisseur de Services Financiers Fournisseur de Services Financiers Intégrés Fournisseur de Services Financiers de Micro finance Fournisseur de Services Financiers Non Bancaires Grande Bretagne Indice de Développement Humain Investissement Direct Etranger Initiative de Transparence dans les Industries Extractives Mauritanian Ouguiya Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole Produit Intérieur Brut Pays les Moins Avancés Petites et Moyennes Entreprises Programme des Nations Unies pour le Développement Pays Pauvres Très Endettés Société Nationale Industrielle et Minière Titre de Créance Négociable Tableau des Interrelations Union Européenne Etats Unis d‟Amérique

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Liste des tables et figures Tableaux

Tableau 1 : Données géographiques.................................................................................... - 13 Tableau 2 : Les principaux indicateurs économiques ......................................................... - 14 Tableau 3 : Répartition de l‟intermédiation financière entre les acteurs ............................. - 25 Tableau 4 : Répartition du capital bancaire mauritanien ..................................................... - 26 Tableau 5 : Nature du capital bancaire mauritanien ............................................................ - 26 Tableau 4 : Sélection d‟indicateurs économiques de la Mauritanie .................................... - 83 Tableau 5 : Tableau des opérations financières de l'Etat: années 2002 à 2005 ................... - 84 Tableau 6 : Balance de paiements 2002-2005, en millions de Dollar ................................. - 85 Tableau 7 : Structure des crédits par secteur d‟activité ....................................................... - 86 Tableau 8 : Le PIB par branches d‟activités, au prix courant, en Millions de MRO .......... - 86 Tableau 9 : PIB et ses emplois, aux prix courants En millions d'UM ................................ - 87 Tableau 10 : PIB réel par branche d'activité, aux prix de 1998 En millions d'UM ............ - 87 Tableau 11 : Indice général des prix a la consommation (1992- 2005). ............................. - 88 Tableau 12 : Evolution annuelle de l'encours des BT et celle des taux moyens pondérés adjugés ................................................................................................................................. - 89 Tableau 13 : Tableau pluriannuel des flux économiques et financiers ............................... - 90 Figures

Figure 1: Carte de la Mauritanie ......................................................................................... - 13 Figure 2 : Instruments de crédit de la finance indirecte ...................................................... - 38 Figure 3 : Produits de la finance directe .............................................................................. - 44 Figure 4 : Acteurs de la finance directe............................................................................... - 46 Figure 5 : Intervenants commerciaux de la finance directe ................................................ - 49 Figure 6 : Phases de la mise en place du marché financier en Mauritanie .......................... - 53 Figure 7 : Proposition d‟architecture du marché financier .................................................. - 54 Figure 8 : Compartiments à mettre en place ....................................................................... - 56 -

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INTRODUCTION Un système financier efficace pour un pays en développement doit incorporer des intermédiaires financiers qui jouent le rôle de médiateurs rationnels à travers un marché financier local. La fragilité des banques des pays pauvres est souvent mise en cause par les rapports d‟audit internationaux. Même en cas de libéralisation du marché du crédit, étant donné les problèmes de gouvernance au niveau des banques, la détermination du taux d‟intérêt dans les PMA n‟est pas toujours faite sur des bases du marché. La personnalisation des rapports commerciaux et les conflits d‟intérêts privés au sein des banques sont un frein à la rationalisation de la prise de décision. Ainsi il n‟est pas rare de voir le népotisme prendre le dessus et les membres de la famille et les amis des propriétaires des banques peuvent bénéficier de taux préférentiels. Construits sur un modèle français désormais archaïque avec un monopole bancaire pour l‟octroi du crédit, la plupart des pays francophones d‟Afrique de l‟Ouest ne parviennent pas à encourager l‟investissement dans leurs économies à travers les banques seules. L‟absence d‟institutions financières non bancaires est un frein à l‟activité économique formelle. La conséquence directe de l‟absence de marchés financiers est que l‟état africain type doit faire recours à des ressources externes pour financer ses déficits, ce qui le rend dépendant des fluctuations des devises sur le marché très volatile des changes.

Du fait de la quasi

impossibilité d‟accéder au crédit à travers les banques, le secteur informel prend le pas sur le formel avec des taux de crédit souvent d‟usure.

La corruption généralisée encourage

l‟évasion fiscale y compris de la part des banques. L‟existence de monopoles crée des lobbies qui mettent les intérêts des uns au dessus du bien commun et empêchent les réformes structurelles. L‟Etat est donc perdant dans le sens où il ne peut pas mobiliser des ressources suffisantes pour offrir des services publics de qualité. Le manque de financement fait que la plupart des entreprises sont financées avec les fonds propres, ce qui limite leur potentiel au revenu investi par un actionnariat peu diversifié, composé la plupart du temps d‟amis ou de membres du même cercle familial. Vu la globalisation de l‟économie mondiale ces défauts de structure et d‟organisation coûtent des points de croissance aux économies africaines. Les banques ne jouent peut être pas pleinement leur rôle par défaut de supervision suffisamment rigoureuse ou du fait de l‟importance du lobby bancaire qui fait pression sur les décideurs politiques, économiques et judiciaires.

Il se pourrait aussi que l‟architecture

financière monopolistique de certains pays d‟Afrique de l‟Ouest empêche la compétition et l‟innovation qui doivent permettre de réduire les taux d‟intérêt ainsi que les coûts de transaction. -7-

Deux pistes peuvent être suivies séparément ou de concert : d‟une part exercer une meilleure régulation sur les banques pour les inciter à ne pas délaisser leur responsabilité sociale, d‟autre part introduire un marché financier et des intermédiaires financiers non bancaires. Le risque d‟une mauvaise implémentation du marché financier est important étant donné les problèmes de gouvernance publique en Afrique. Une mauvaise mise en œuvre ne ferait que renforcer les déséquilibres existants. Par ailleurs la mise en place de marché financier local est source d‟instabilité macro-économique dans le court terme (Wyplosz, 2001) et si le pays ne bénéficie pas d‟une certaine stabilité politique ces problèmes seuls peuvent faire chuter le gouvernement. Par ailleurs si le marché réel des biens et services n‟est pas libéralisé, la supervision bancaire inefficace, la corruption généralisée et les droits de propriété non reconnus, la libéralisation financière fera plus de mal que de bien : par exemple un système financier libéralisé est plus prône à des crises du secteur bancaire (Demirgüç-Kunt et Detragiache, 1998). Classé 152ème à l‟IDH du PNUD, la Mauritanie est un pays pauvre dépendant de l‟aide extérieure bilatérale ou/et multilatérale. La densité de population est extrêmement faible d‟ou un faible taux de bancarisation. Le commerce est l‟activité économique principale et la plupart des transactions sont informelles. En Mauritanie l‟intermédiation formelle se fait à travers les banques de dépôts. Bien que les banques étrangères aient été autorisées à pénétrer récemment le marché, la majorité du capital est détenu par les nationaux. Les fonds propres personnels restent le moyen exclusif de financement car l‟actionnariat n‟est pas encore répandu dans les mentalités et la plupart des entreprises sont familiales ou tribales. Comme dans les autres pays d‟Afrique de l‟Ouest le crédit est strictement réglementé par la banque centrale. L‟allocation de capital par les banques ne se fait pas sur des bases rationnelles. Les problèmes de gouvernance sont si répandus que les référentiels comptables ne sont pas fiables, d‟où un manque d‟information chronique. En effet les banques en Mauritanie se sont constituées pour servir de dépositaires aux liquidités de groupements économiques. La plupart des transactions étant informelles, à moins de pouvoir disposer d‟informations privilégiées, il est difficile d‟évaluer les positions nettes des uns et des autres. Le faible taux de bancarisation limite l‟effet de la politique monétaire aux zones urbaines. Cette situation renforce la fuite des capitaux vers le secteur informel et fragilise l‟Etat. Le manque de diversification des sources de financement rend le système prône à des crises en cas de chocs exogènes sur le marché des changes ou des matières premières. -8-

Par ailleurs étant donné la sous utilisation de l‟effet de levier financier par les entreprises mauritaniennes, la problématique de l‟allocation rationnelle du capital pour de longues maturités est donc plus que jamais d‟actualité. A cet effet l‟apparition d‟un nouveau compartiment financier, indépendant des banques et accessible à tous, est souhaitable pour favoriser le développement économique. En s‟inspirant du modèle anglo-saxon, une des pistes de réflexion est de libéraliser le marché du taux d‟intérêt en mettant fin à l‟accès exclusif des banques au capital financier. Ce processus de mise en place d‟une intermédiation par le marché, interactif par nature, a pour objectif : 1. De créer un marché financier transparent et réglementé où les agents économiques en situation d‟excédent prêteraient directement à ceux en situation de déficit. Le dit marché financier en conjonction avec le marché du prêt bancaire classique permettraient de réduire le coût de l'endettement. 2. D‟obliger les structures demandeuses en capital à respecter une certaine discipline de fonctionnement dite "de marché" sans laquelle elles ne pourraient profiter de la nouvelle manne de financement moins cher.

L‟amélioration de la gouvernance

d‟entreprise et la professionnalisation de la gestion financière est au cœur de ce processus de changement. L'expérience de mise en place de finance de marché en Afrique est menée principalement par l'Afrique du Sud, l‟Egypte et le Maghreb (Tunisie, Maroc). En Afrique de l‟Ouest, le marché financier régional (Bourse Régionale des Valeurs Mobilière) a permis à des acteurs étatiques et privés de diversifier et d‟augmenter leurs sources de financement. En prenant l‟exemple sur ces marchés émergents, on peut se poser la question de savoir comment un tel mécanisme de finance directe peut être mis en place en Mauritanie. Quels peuvent en être les risques ? Comment peut-on mitiger ces risques ? Notre étude s‟ajoute à la littérature déjà existante sur la mise en place d‟intermédiation directe à travers un marché financier dans un pays en développement avec un secteur informel très important. L‟objet de notre recherche est d‟évaluer comment réformer l‟économie en Mauritanie, en tenant compte des caractéristiques propres pour qu‟elle puisse accueillir un marché financier.

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Ainsi l‟objectif général de ce mémoire est de proposer la mise en place d‟un système de financement par le marché en Mauritanie. Les objectifs spécifiques sont de : 1. Faire un état des lieux du système financier Mauritanien, 2. Souligner les différences entre finance indirecte et finance directe, 3. Proposer une articulation d‟un système financier pour la Mauritanie basé sur le financement par le marché La mise en place d‟un marché financier, aussi bien de la dette que des titres de propriété, peut avoir un effet catalyseur pour le développement.

Le principal frein à la libéralisation

financière est la peur du changement renforcé par le manque d‟informations sur le processus. Pourtant le développement de marchés financiers permet la création de nouveaux métiers à valeur ajoutée et de réduire le taux de chômage qualifié. De plus un tel marché a le potentiel d‟éliminer en grande partie les asymétries en ce qui concerne l‟information vu qu‟il doit impliquer une transparence renforcée sur les patrimoines et les interrelations des opérateurs économiques. L‟analyse des facteurs limitatifs permettra de mettre en évidence les faiblesses du système financier mauritanien et aura des implications pour la politique économique et monétaire. Notre travail s‟appuie sur des entretiens avec des parties prenantes ainsi que sur la revue documentaire pour d‟une part analyser l‟environnement financier mauritanien et d‟autre part identifier les caractéristiques structurelles qui peuvent permettre le développement d‟un marché financier en Mauritanie. A cet effet, nous avons administré des questionnaires semiouverts et ouverts. La revue documentaire est faite sur des documents publiés sur Internet, en librairie et au centre de documentation de la BCM. Un questionnaire informel a été administré aux autorités du Ministère des Finances, de la banque centrale, des banques, du patronat et des institutions internationales impliqués directement ou indirectement dans la supervision bancaire et potentiellement concernés par les réformes pour la mise en place d‟un système de financement par le marché.

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Dans le premier chapitre, nous allons présenter les enjeux du développement socio économique de la Mauritanie. Dans la première partie du premier chapitre, nous allons faire état des performances économiques de la Mauritanie, en présentant successivement les données concernant la création de richesse et l‟emploi dans les 3 secteurs de l‟économie, l‟évolution des prix et l‟équilibre extérieur, et le niveau de développement. Dans la deuxième partie de ce premier chapitre, nous allons faire l‟état des lieux du système financier de la Mauritanie en analysant le circuit de financement, les intermédiaires financiers, et le rôle de la banque centrale et la politique monétaire, et les problèmes économiques de la Mauritanie et les perspectives. Dans le deuxième chapitre, nous allons faire l‟analyse des avantages et coûts comparatif du financement avec intermédiation bancaire exclusive et du financement par le marché en commençant en première partie par la notion de financement bancaire et son organisation, avant d‟exposer en deuxième partie la notion d‟intermédiation de marché. Pour finir ce deuxième chapitre, en troisième partie, nous allons souligner le gain relatif du financement direct par le marché. Dans le troisième chapitre nous allons proposer notre contribution à la mise en place d‟un système de financement par le marché en Mauritanie. Pour commencer nous allons proposer une séquence de mise en place du marché financier, puis présenter l‟architecture à mettre en place. Ensuite nous allons spécifier la réglementation et les organes de contrôle à mettre en place. Enfin nous allons analyser la faisabilité du système de financement par le marché en Mauritanie.

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Chapitre 1 : Les enjeux de développement socio économique de la Mauritanie Situé à la limite entre l‟Afrique du Nord et l‟Afrique de l‟Ouest, la Mauritanie fait partie des PMA (Pays les Moins Avancés) classé 152ème à l‟IDH du PNUD en 2005. Plus de la moitié de la population est considérée comme pauvre et le taux de chômage est très élevé, particulièrement chez les jeunes. Dans ce contexte, l‟économie a un rôle important à jouer dans le développement. La découverte de pétrole offshore en 2004 a soulevé d‟énormes espoirs dans la population en termes d‟amélioration de la croissance économique, synonyme d‟emplois et d‟augmentation des revenus. Néanmoins, une croissance fondée entièrement sur l‟exportation de matières premières n‟est pas soutenable et le développement d‟un secteur industriel moderne et de PME compétitives est le véritable moteur d‟un développement économique soutenu dans le temps. Pour ce faire l‟organisation du système financier et le mode d‟allocation du capital est un facteur clé.

I. Les performances économiques de la Mauritanie La Mauritanie occupe une superficie de 1,03 million de km² sur la côte nord-ouest de l‟Afrique. Elle est bordée à l‟ouest par l‟océan Atlantique sur plus de 700 km, au sud par le Sénégal dont elle est séparée par le fleuve Sénégal, au sud-est et à l‟est par le Mali (sur 2237 km), au nord-est par l‟Algérie (sur 463 km) et au nord-ouest par le Sahara Occidental (sur 1561 km). Les deux tiers du territoire mauritanien se trouvent dans le Sahara. Les seules terres fertiles et cultivées sont les plaines alluviales du fleuve Sénégal et les oasis. Pendant une vingtaine d‟années la sécheresse a accentué la désertification du pays, principalement dans la zone saharienne. La zone sud est plus verdoyante, principalement la vallée du fleuve Sénégal à vocation agricole. L‟est est occupé par des terres de pâturage.

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Figure 1: Carte de la Mauritanie

Tableau 1 : Données géographiques Superficie : 1.030.700 km² Population : 2,99 millions d’habitants Capitale : Nouakchott Langues officielles : Français, Arabe Monnaie : Ouguiya (1 euro = ouguiyas - 1 Dollar = ouguiyas) Croissance démographique : 2,91 % par an (DGPTE 2005) Espérance de vie : 51 ans (Banque Mondiale, 2003) Taux d’alphabétisation : 41% (Banque Mondiale, 2003) Indice de développement humain : 0,465 / 152ème sur 177 pays (P.N.U.D.2005) Taux de fécondité : 4,6% (P N U D 2005) Taux d‟urbanisation : 54%

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Ses principales ressources sont le minerai de fer et le poisson. Des explorations poussées ont permis de découvrir des gisements de pétrole dont l‟exploitation doit permettre d‟accroître sensiblement le PIB. Les principales activités économiques sont l‟élevage et le commerce. Les principaux indicateurs économiques sont consignés dans le tableau ci-après. Tableau 2 : Les principaux indicateurs économiques PIB : 1,5 milliards de dollars en 2004 (DGPE 2005) PIB par habitant : 556 $US en 2004 ; 654 $US en 2005 (DGPTE 2005) (EIU 2004) Taux de croissance : 6,9% en 2004 (DGPTE 2005) Taux d’inflation : 8% en 2004 (estimations EIU 2005) Balance commerciale : - 378 millions de dollars en 2004 (DGPTE 2005) Principaux clients 2004 : Japon (20,9%), France (17,2%), Espagne, Italie (EIU 2005) Principaux fournisseurs : France (22%), Espagne, Chine, Belgique (EIU 20054)

1. La création de la richesse

La Mauritanie, défavorisée par des conditions naturelles difficiles, est l‟un des pays les plus pauvres du monde. Son économie est peu diversifiée et repose aujourd‟hui sur trois secteurs, dont deux secteurs d‟exportation qui la rendent dépendantes des aléas des cours mondiaux : la pêche et l‟exploitation du minerai de fer qui contribue à environ 15% du PIB. Des concessions d‟exploration on-shore ont par ailleurs été attribuées dans l‟est du pays. Enfin, le secteur minier bénéficie d‟une forte relance de ses activités grâce à de nouveaux permis de recherche accordés pour des métaux de base (cuivre) et des métaux précieux (or).

Le

principal contributeur au PIB en 2005 est le secteur tertiaire (24,6% du PIB) suivi par les secteurs primaire (21,2%) et secondaire (18,7%).

1.1 Les ressources naturelles

La Mauritanie détient d‟importantes réserves de minerais dans les régions désertiques du Nord et du pétrole offshore dans sa face maritime dans l‟Océan Atlantique. Malgré la compétition dans le domaine et la volatilité des prix, le secteur minier est la première source - 14 -

de devises du pays avec 389 Million de Dollar en 2005 soit 12, 5% du PIB. Le fer compose la majeure partie des exportations de minerai. En outre, le nombre d‟entreprises étrangères sollicitant un permis de recherche ne font qu‟augmenter à cause des potentialités énormes qu‟offre la Mauritanie. Il s‟agit de groupes tels que Nanton International (Espagne), Mauritania Venture Ltd (Irlande), El Aouj S.A. (Australie), Peaks Metals (Qatar), Triton SNB Mines Ltd. (Australie), Medis Belgium (Belgique), Shield Mining (Australie), Alba Mineral Resources (GB), Sphere Investment Ltd. (Australie), Rio Narcea Gold Mines Ltd. (Canada), BHP Minerals (Australie), Rex Diamond Mining Corporation (Canada), FMC Technologies (USA), Defiance Mining (Canada), Hardman Resources (Australie), Ashton West Africa Property Ltd. (GB), Diamet Minerals (Australie), La Source (France), Groupment Burns Trading Pty Ltd. (Australie), et Wadi Al Rawda (EAU). Les réserves de cuivre de la Mauritanie quant à elle sont estimées à 23 Million de tonnes. Par ailleurs la Mauritanie détient les premières réserves mondiales de gypse (9 Milliard de tonnes). La Mauritanie détient aussi des réserves non négligeables de sel, (450 Millions de tonnes) qui font l‟objet d‟une exploitation artisanale, et de phosphates (160 Millions de tonnes). Plusieurs gisements de pétrole (Chinguetti, Tioff, Banda, Tevel) ont aussi été repérés en Mauritanie, et l'exploration continue, menée par une concurrence mondiale d‟entreprises tel que Woodside (Australie), Dana Petroleum (GB), Compagnie Nationale de Pétrole (Chine), Wintershall AG (Allemagne), Reposol (Espagne), IPG (GB-Russie), Al Thani (EAU), Energem (Canada), Zaver (Pakistan) et Total (France). La Mauritanie a donc un certain avenir comme exportateur (certes relativement mineur) de pétrole et peut-être de gaz naturel. Ces gisements sont estimés à 950 millions barils de pétrole et la qualité est plutôt bonne.

1.2 Les performances du secteur primaire Le secteur primaire était jusqu‟en 2001, le 1er contributeur au PIB de la Mauritanie. Sa contribution a une tendance baissière depuis 1995, passant d‟une moyenne de 43% du total des activités marchandes entre 1992 et 1996, à une moyenne de 34% entre 1997 et 2001 pour s‟établir à une moyenne de 29% entre 2002 et 2005. Cette baisse est largement due aux aléas climatiques et aux équipements de travail archaïques.

La modernisation du matériel de

production est fortement limitée par le manque et l‟inaccessibilité du financement.

La

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croissance du secteur primaire est négative en terme réel (Prix Constants de 1998) pour une moyenne de croissance de -2,8% sur la période 2000-2005. En 2005, l‟élevage a contribué pour plus de la moitié (53%) à la contribution du secteur primaire au PIB, suivi par la pêche (27%) et pour finir l‟agriculture (20%).

A. LA PECHE La Mauritanie détient l‟une des zones les plus poissonneuses au monde grâce à un écosystème littoral exceptionnel : l'existence de hauts-fonds et de vasières permet la prolifération d'herbiers (zostères) qui, alliée à la confluence de courants (upwelling), favorise la reproduction des espèces marines. La pêche est la 2ème source de devise du pays (173 Millions de Dollars US en 2005) après l‟exportation du minerai de fer. Les prises annuelles sont estimées à 450 000 tonnes, dont la majorité est exportée directement vers l‟Union Européenne et le Japon. Le secteur de la pêche est l‟un des premiers employeurs du pays (35% des emplois). La Mauritanie détient sur sa côte une zone de pêche dénommée Zone Économique Exclusive, longue de 322 km. A l‟image des autres pays d‟Afrique de l‟Ouest, le secteur est victime de la sur pêche et d‟une flotte archaïque, composée de quelques embarcations artisanales et de vieux bateaux chinois dédiés à la pêche en haute mer. La modernisation de la flotte a été freinée par une règle limitant à 49%, le capital étranger pour la propriété d‟un bateau de pêche local. La Mauritanie a reçu 430 Millions d‟Euros dans le cadre de son accord global de pêche avec l‟Union Européenne pour la période 2002-2006, ce qui représente une augmentation de 163 Millions d‟Euros par rapport à la période précédente. Un accord d‟un montant de 516 Millions d‟Euros a été signé en 2006 pour la période 2006-2012. Ce nouvel accord autorise 200 bateaux venant de 13 pays européens à pêcher dans les eaux territoriales de la Mauritanie. Pour faire face à l‟amenuisement des ressources halieutiques, une baisse de 30% a instaurée pour les espèces en voie de disparition et une baisse de 60% pour les prises en haute mer. Des mesures ont aussi été récemment mises en place avec la création d'une réserve de pêche étroitement surveillée en regard du Banc d'Arguin. Dans le cadre du nouvel accord avec l‟UE, les prises pélagiques (anchois, sardines, …) doivent désormais être débarquées au port de Nouadhibou. Cette mesure fait partie de la politique d‟encouragement du gouvernement pour la création d‟une zone industrielle autour du port de Nouadhibou pour la conservation et le traitement des prises de pêche pour

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augmenter la valeur ajoutée du secteur et maintenir un pole économique (environ 20 PME actuellement) créateur d‟emplois autour du port. Étant donnée l‟importance stratégique du secteur, la Banque Mondiale en a fait un axe prioritaire de sa coopération avec la Mauritanie pour encourager le développement et la réforme du secteur privé de la pêche. La Stratégie Macroéconomique de 2004-2005 inclut des mesures pour encourager les partenariats, moderniser la flotte locale et améliorer la gestion et la surveillance des ressources halieutiques. Le Gouvernement Mauritanien a donné son aval à des projets de développement d‟infrastructures tels que l‟extension du port de Nouadhibou, la construction d‟entrepôts et d‟un nouveau port de pêche artisanale avec l‟appui du Japon. Par ailleurs le Japon, qui l‟un des 1er consommateurs du poisson mauritanien appuie des projets pour équiper et améliorer les techniques de pêche et de conservation des pêcheurs traditionnels. La pêche traditionnelle génère moins de revenus que la pêche industrielle mais emploie une plus grande fraction de la population.

B. L’AGRICULTURE et L’ELEVAGE Situé à la bordure du Sahara, La Mauritanie est un pays largement désertique à 80 ou 90%. Le climat est principalement désertique. Il est caractérisé par une grande sécheresse de l‟air qui engendre une évaporation intense, par d‟importants écarts de température diurne et nocturne et par des vents violents, parfois brûlants, souvent chargés de sable et de poussière. La région côtière est plus tempérée. La région du fleuve Sénégal jouit d‟un climat beaucoup plus humide. L‟agriculture non intensive n‟est possible que dans le Sud, sur les bords du fleuve Sénégal. Bien qu‟elle occupe la majorité des populations vivant dans les zones rurales du sud du pays, à la frontière avec le Sénégal, la part de l‟agriculture dans le PIB est en moyenne de 4% ces 10 dernières années (4,4% du PIB en 2005). L'agriculture est surtout pratiquée dans les oasis et en bordure du Sénégal et de ses principaux affluents : culture pratiquée après le retrait de l'inondation dans le lit majeur du fleuve (dite pour cela culture de décrue), et cultures irriguées avec pompage de l'eau dans le fleuve. La culture pluviale, pratiquée dans l'arrière-pays, est sérieusement compromise en période de sécheresse. Le secteur souffre du manque de moyens pour se moderniser par l‟acquisition de semences enrichies, d‟équipements de travail et d‟irrigation. La Mauritanie n‟a pas atteint

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l‟autosuffisance alimentaire et de ce fait est un importateur net de céréales (riz, blé, …) qui sont la base de l‟alimentation de sa population. L'élevage, essentiellement de dromadaires de boucherie et de bœufs africains, constitue la base de quelques grandes fortunes du pays. Il n'est pratiquement pas exporté (moins de 2 % de l'exportation totale) et est pratiqué par les nomades depuis le XVIe siècle. En fin 2004, la population animale était estimée à 8,8 Millions de caprins, 1,5 Millions de bovins et 1,2 Millions de chameaux. La Mauritanie possède plusieurs entreprises de traitement du lait animal, notamment Tiviski et Top-Lait, spécialisées dans la commercialisation du lait frais et pasteurisé, de yaourt et de fromage. Ces produits sont consommés en grande partie sur le territoire national mais un marketing efficace couplé à un financement adapté pourrait permettre d‟exporter ces produits dans toute la sous région.

1.3 Les performances des secteurs secondaire et tertiaire A. L’EXPLOITATION MINIERE L'exploitation du minerai de fer, qui est actuellement assurée par la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière), a commencé à l'époque de la colonisation française dans la région de Zouerate. Le minerai est extrait de mines à ciel ouvert au Kedia d'Idjil comme Fderîck, Rouessat et Tazadit (en fait de véritables reliefs constitués de minerai) et est acheminé jusqu'au terminal portuaire de Casado à Nouadhibou sur une distance de 650 km à travers le désert par une ligne ferroviaire longeant la frontière du Sahara occidental. Le train minéralier est l'un des plus grands du monde avec trois motrices tirant 200 wagons pesant 24.000 tonnes. Le total du fer exploité correspond à 10,4 millions de tonnes par an. Le total du fer importé en Europe correspond à 10,2 % de ses besoins. Le site exploité a des réserves estimées à 200 Million de Tonnes de fer (d‟une pureté de 66% avec moins de 8% de carbone) Il s'agit de la plus importante source de revenus mauritanienne (94,9 %). Les actionnaires de la SNIM sont l‟État Mauritanien (78,4%), la Banque Industrielle du Kuwait (7,2%), la Compagnie Minière Arabe (5,7%), le Fonds Iraquien pour le Développement Extérieur (4,6%), le Bureau de Recherches et de Participation Minières (2,3%), la Banque Islamique de Développement (1,8%), et des privés mauritaniens (0,1%).

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Avec 3.750 emplois, la SNIM est de loin la 1ere entreprise de la Mauritanie. Une bonne gestion et des investissements soutenus en équipements et formation, qui ont amélioré la productivité, lui ont permis de se hisser dans le top 500 des plus grandes entreprises africaines.

La SNIM est un exemple concret de partenariat de financement entre la

Mauritanie et l‟étranger.

Son statut régional lui permet d‟accéder à des sources de

financement diversifiées. L‟accès à un marché financier local, dont il peut être un acteur majeur, peut être un catalyste pour accélérer son développement et lui donner une envergure internationale. Actuellement, la Mauritanie est le 13ème producteur de fer au monde avec des exportations de 10 à 11.000 tonnes, loin derrière le Brésil qui exporte annuellement environ 200.000 tonnes ou les États Unis avec environ 50.000 tonnes par an. Plusieurs autres projets sont en cours de finalisation dont celui entre la compagnie australienne Sphere Investments Ltd. et la SNIM, qui ont signé un accord de partenariat pour développer un projet d‟extraction de minerai de fer à Guel El Atrouj. Pour ce faire, les deux parties ont financé une étude de faisabilité de 11 Millions de Dollars US. Le coût total du projet est de 900 Millions de Dollars US Par ailleurs en 2004, la compagnie Émirati Wadi Al Rawdan et la compagnie canadienne First Quantum ont signé un accord avec les autorités mauritaniennes pour réactiver le projet minier de Guelb Moghrein, une ancienne mine de cuivre à coté de la ville d‟Akjoujt (à 320 km de la capitale Nouakchott). Ce projet dont l‟exploitation a débuté en Septembre 2006 a permis de produire 2,5 Million de tonnes de cuivre concentré, avec une teneur en or de 1,6g par tonne.

B. LE PETROLE La Mauritanie est devenue producteur de pétrole en début 2006. Un gisement de pétrole a été découvert dans l'océan Atlantique et la société australienne Woodside exploite les champs de Chinguetti. Ce gisement est entré en production en Février 2006, et le premier tanker a quitté le pays en Mars de cette même année à destination de la Chine. Après avoir atteint 70.000 barils au début de l‟exploitation, la production a baissé à 25.000 barils en fin 2008 à cause d‟un défaut sur le puits de Woodside et de la complexité du terrain. L‟exploration pétrolière était en fin 2005 la 1ère source d‟Investissement Direct Étranger (IDE) pour la Mauritanie, passant de 5,8 Millions de Dollars US en 1999 (38% de l‟IDE) à 731,1 Millions de Dollars US en 2006 (90% de l‟IDE), soit une augmentation de 12.506% en 7 ans.

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2. L’évolution des prix et l’équilibre extérieur La Mauritanie est un pays largement dépendant de l‟extérieur comme le démontre les statistiques de sa balance de paiement.

2.1 L’évolution du niveau des prix Le taux d‟inflation de la Mauritanie est resté plutôt stable dans les années 90, dans une moyenne d‟environ 5%. Il a doublé en 2004, passant de 5,3 à 10,4% en 2004, avant de s‟établir à 12,1% en 2005. Cette augmentation est liée à la forte dépendance de la Mauritanie aux importations de céréales, qui est la base de l‟alimentation locale, et d‟hydrocarbures, dont les prix se sont sensiblement appréciés sur le marché mondial.

2.2 L’état de la balance des paiements La Mauritanie est fortement soumise aux variations du prix du fer sur le marché mondial et au rendement du secteur de la pêche. A elles deux, les ressources halieutiques et le minerai de fer composent plus de 90% de ses exportations. La contribution du secteur de la pêche à la balance de paiement est baissière de 37% en 10 ans, passant de 277 Millions de Dollar US en 1995 à 173 Millions de Dollar US en 2005. Cette baisse du secteur de la pêche a fait passer la contribution de la pêche de 56% des exportations en 1995 à 27% en 2005. Avec 389 Millions de Dollar US, le minerai de fer, quant à lui, représente 62% des exportations de la Mauritanie en 2005, qui se situaient à 625 Millions de Dollars US. Lesdites exportations, soutenues par le secteur minier, ont augmenté respectivement de 38% et 42% en 2004 et 2005, tandis que les importations quant à elles, fortement influencées par l‟importation de matériels et d‟équipements servant à l‟intensification de l‟exploration pétrolière entre 2003 et 2005, ont cru respectivement de 70% et 55% en 2004 et 2005. Le début de l‟importation de machines industrielles pour le secteur pétrolier à partir de 2003, a doublé le déficit de la balance commerciale, qui est passé de 223 Millions de Dollars US en 2003 à 803 Millions en 2005. Néanmoins à l‟image des pays autres pays d‟Afrique de l‟Ouest, le déficit de la balance commerciale de la Mauritanie est structurel, lié à l‟excédent des importations d‟hydrocarbures et de denrées alimentaires par rapport à la capacité de production et d‟exportation nationale. - 20 -

Le solde des transactions courantes, quant à lui, est déficitaire, à l‟image de la balance commerciale.

2.3 La stabilité de la valeur extérieure de la monnaie La Monnaie de la Mauritanie est une monnaie librement convertible appelée l‟Ouguiya (MRO).Le régime de change mauritanien est un flottement administré, autrement dit, la valeur de la monnaie est fonction de l‟offre et de la demande par rapport aux principales devises (Dollar, Euro) du marché international des changes. Cependant la Banque Centrale a défini une bande de glissement de son taux de change et réalise des interventions discrétionnaires en cas de dérive par rapport à cette bande ou de volatilité excessive. Ces interventions sont assez efficaces puisque la valeur extérieure de la monnaie par rapport au Dollar est restée plutôt stable ces dernières années (entre 255 et 277 MRO pour 1$). L‟Euro, quant à lui, à l‟image de sa tendance haussière par rapport au Dollar depuis 2002, a connu une appréciation de plus de 50% par rapport à la monnaie nationale entre début 2002 et fin 2005. Cette appréciation a été un avantage notamment pour la SNIM à travers ses exportations de minerai de fer vers l‟Europe. Par ailleurs, la Banque Centrale de Mauritanie a restructuré le secteur des changes local en 2004, en limitant à 10 le nombre de licences à accorder aux bureaux de change et en augmentant à 50 Millions de MRO le capital minimum des bureaux de change. Cette réforme a permis de consolider les bureaux de change qui sont passés d‟une centaine en 2004 à 10 en fin 2005. Grâce à ces réformes, la prime du marché de changes informel sur le marché officiel est devenue marginale à partir de 2004.

3. Le niveau de développement La Mauritanie met en œuvre depuis une quinzaine d‟années un programme d‟ajustement structurel et enregistre globalement de bons résultats économiques (croissance moyenne de 5% par an environ, depuis 1994). Néanmoins, près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de 1 USD. La pauvreté affecte particulièrement les zones rurales. Ce programme a permis d‟enregistrer de bonnes performances économiques et d‟améliorer les indicateurs de développement humain. La croissance s‟est accélérée depuis 2003 notamment

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grâce aux secteurs du BTP et des services. La fin des travaux de la route Nouakchott Nouadhibou a permit de relier Tanger à Dakar, et par extension, l‟Europe à l‟Afrique de l‟Ouest. Elle devrait stimuler l‟ouverture de l‟économie et du commerce mauritanien aux pays voisins. Le 16 mars 2000, la Mauritanie a été le premier pays à bénéficier d‟un traitement extrêmement favorable de sa dette auprès du Club de Paris dans le cadre de l‟initiative pour la réduction de la dette des Pays Pauvres Très Endettés (Initiative PPTE). A cet égard, le point de décision a été atteint en février 2000 et le point d‟achèvement en juin 2002, avec 1,1 Mds US$ d‟allégement de dette. Cette réduction a été renforcée par l‟effort additionnel de remise de la dette bilatérale française (Contrat de Désendettement et de Développement, C2D). Par ailleurs la récente annonce par le G8 de l‟annulation de la dette des pays pauvres concerne la Mauritanie pour un montant de l‟ordre de 1 Md US$. L‟année 2004 avait vu les rapports de la Mauritanie avec les Institutions de Bretton Woods, jusqu‟ici considérées comme exemplaires, se dégrader. Le FMI avait interrompu son programme d‟aide à la réduction de la pauvreté en décembre 2004 après avoir constaté l‟importance des dérapages budgétaires et les tentatives mauritaniennes pour les dissimuler. Néanmoins, l‟adhésion à l‟initiative ITIE est un gage renouvelé en matière de transparence.

II. Le système financier de la Mauritanie Le système financier mauritanien repose à 89% sur les banques de dépôts. Ces banques, qui sont la clé de voute du système financier de la Mauritanie, sont réglementées par la Banque Centrale de Mauritanie.

1. Le circuit de financement en Mauritanie A l‟image des autres pays d‟Afrique de l‟Ouest et de la plupart des pays du Maghreb, en Mauritanie le crédit formel est nécessairement bancaire. Les banques de dépôts sont les uniques intermédiaires financiers de transmission de la monnaie à l‟économie.

Elles

collectent l‟épargne pour allouer le crédit. Les institutions financières non bancaires sont quasiment inexistantes. Le taux de bancarisation étant peu élevé du fait de la faible densité de population et de la faible présence des banques dans les zones rurales, le secteur informel est la principale source de financement des particuliers, des entreprises individuelles et de la

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plupart des PME. En l‟absence de statistiques fiables sur le secteur informel, il est difficile de mesurer l‟incidence des opérations de politique monétaire de la banque centrale.

1.1 Financement bancaire Le financement bancaire est la source exclusive de financement formel en Mauritanie. Les conditions de principe pour l‟octroi du crédit dans les banques commerciales sont les mêmes que dans la sous région à savoir principalement : 1. être titulaire d‟un compte à vue dans la banque en question, 2. justifier de revenus constants suffisants pour payer les mensualités du crédit, 3. présenter des garanties à réaliser par la banque en cas de défaut de paiement. En plus du crédit bancaire, le produit bancaire de financement le plus usité est le crédit documentaire dans le cadre du commerce international. Le total des crédits alloués par les banques s‟élevait à 187 Milliards d‟Ouguiya en fin 2005 et le rythme de croissance du crédit était de 20% en 2002, 40% en 2003 et 20 % en 2004. Jusqu‟en 2005, le crédit bancaire était alloué principalement au secteur privé à hauteur de plus de 95%. Néanmoins en 2005, le crédit alloué à l‟état a augmenté de 511%, passant de 7 à 47 Milliards d‟Ouguiya, ce qui représente ¼ (25%) du total du crédit alloué par les banques. Cette augmentation s‟explique principalement par la participation accrue des banques au marché des bons du Trésor dont l‟encours a connu une croissance de 300%, passant de 14 à 55 Milliards d‟Ouguiyas. Cet engouement des banques pour ces produits financiers émis par le Trésor Public à travers la Banque Centrale démontre un intérêt certain à diversifier un bilan dominé par des actifs de crédit. Par ailleurs, L‟Etat arrive ainsi à se financer à des taux assez avantageux, le taux moyen pondéré adjugé étant de 12,7%.

1.2 Financement extérieur La position extérieure nette de la Mauritanie est largement déficitaire.

Le déficit était

respectivement en 2005 de 40 Milliards d‟Ouguiya pour la Banque Centrale et 32 Milliards pour les banques commerciales. Autrement dit, les dépôts des banques chez leurs correspondants étrangers sont inférieurs à leurs créances. Ce déficit extérieur net croît à un

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rythme (70% en 2003, 130% en 2004, 50% en 2005) plus rapide que l‟augmentation annuelle des avoirs intérieurs net. La construction du Tableau des Interrelations des comptes macro économiques (TIR) permet de mettre à jour l‟incidence de l‟Investissement Direct Etranger sur le Secteur Privé à partir de 2004, lié notamment à l‟exploration et à l‟exploitation du pétrole. En effet en 2003, le Secteur Public avait bénéficié de la plupart du financement extérieur du pays en récoltant 70% des 56 Milliards d‟Ouguiya provenant du Reste du Monde (RM). A partir de 2004, le secteur privé récolte plus de 90% de ce financement extérieur provenant du RM. En même temps, comme l‟indique aussi la balance commerciale, le financement extérieur a presque doublé en 2004, passant à 141 Milliards d‟Ouguiya, puis en 2005, passant à 235 Milliards d‟Ouguiya.

1.3 Autres circuits de financement A l‟image des autres pays d‟Afrique, la plupart des transactions économiques en Mauritanie se font à travers le secteur informel parce que les micros entreprises voire certaines PME n‟ont pas de registre de commerce indispensable pour l‟ouverture d‟un compte commercial. De ce fait en Mauritanie, la majorité de l‟allocation du crédit se fait à travers l‟informel car le financement bancaire est inadapté pour allouer le crédit à l‟économie en raison notamment du faible taux de bancarisation. Le secteur informel est l'ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de la législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la Comptabilité Nationale. Selon le BIT une structure informelle est une entreprise le plus souvent individuelle ou s‟appuyant sur une forme de partenariat, avec peu d‟employés qui gagnent de faible revenus, utilisant des technologies de subsistance rudimentaires et opérant au delà des règlementations gouvernant les entreprises formelles. Le secteur informel a son origine dans le mode de transmission de la production culturelle et rurale propre aux pays du tiers-monde. Pendant la colonisation les états nations d‟Europe s‟occupaient seulement d‟extraire les ressources naturelles et de lever des taxes sur les productions vivrières des indigènes. Au lendemain des indépendances, des pays se sont formés qui à l‟image des métropoles devaient centraliser et évaluer la masse des transactions monétaires. La mauvaise gouvernance publique a conduit les habitants des nouveaux pays ainsi constitués à continuer à court-circuiter le secteur formel sans quoi ils ne peuvent plus survivre. En effet il n‟est pas rentable pour une micro entreprise de devoir

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respecter des législations qui lui imposent de payer des taxes, de respecter un code du travail, de gérer la relation avec une banque car les services publics sont inexistants. Les facteurs qui encouragent le développement du secteur informel sont : 1. un exode rural marqué, 2. la corruption et la mauvaise gouvernance généralisée 3. un déficit d‟alphabétisation de qualité surtout postuniversitaire, 4. un taux de croissance et d‟investissement peu élevé ce qui suggère une stagnation de l‟activité économique dans le secteur formel. Le manque de données fiables sur ce secteur ne permet pas d‟apprécier sa taille réelle et la nature et le volume exacts des transactions qui s‟y déroulent.

2. Les intermédiaires financiers La majorité de l‟intermédiation en Mauritanie se fait à travers les banques de dépôt. La distribution entre les institutions en fin 2004 est comme suit : Tableau 3 : Répartition de l’intermédiation financière entre les acteurs Institutions

Total bilan

Banques de dépôts (10)

Pourcentage du marché

168.8

88.2%

Quasi banques (1)

6.3

3.3%

UNCACEM

5.6

2.9%

Assurances

5.0

2.7%

Poste

2.5

1.3%

Micro finance

2.2

1.1%

CNSS

1.0

0.5%

Total

191.4

100.0%

Source : World Bank/IMF 2006

2.1 Les banques commerciales Il existe 10 banques en Mauritanie. Sur ces dix, seules 4, la Chingitty Bank, la BNM, la BMCI et la BAMIS existent depuis plus de 15 ans. La répartition du capital entre ces banques se présente dans le tableau 4 ci-après.

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Tableau 4 : Répartition du capital bancaire mauritanien Sigle

Capital en MRO (En Millions)

Raison sociale

% du capital total bancaire

GBM

Générale de Banque de Mauritanie

7.200

21%

BNM

Banque Nationale de Mauritanie

6.000

18%

SGM

Société Générale de Mauritanie

4.000

12%

CHINGUITY BANK

Chingitty-Bank

3.500

10%

BNP Paribas

BNP Paribas – Mauritanie

3.220

9%

BMCI

Banque Mauritanienne pour le Commerce International

3.000

9%

BCI

Banque pour le Commerce et l‟Industrie

2.040

6%

BAMIS

Banque El Wafa Mauritanienne Islamique

2.000

6%

BADH

Banque El Amana pour le Développement et l‟Habitat

1.500

4%

BACIM BANK

Banque pour le Commerce et l‟Investissement en Mauritanie

1.500

4%

Total

33.970

100%

Source : Banque Centrale de Mauritanie (www.bcm.mr)

A part les filiales de la Société Générale et de la BNP, le capital des banques mauritaniennes est détenu en majorité par des nationaux. Tableau 5 : Nature du capital bancaire mauritanien (En Millions de MRO) Banque

Capital Etat

GBM BNM

Capitaux privés 4.680 6.000

Capitaux étrangers 2.520

Total capital 7.200 6.000

% état

% privés 65% 100%

% étranger 35%

SGM

0,08

4.009,92

4.010

1.785

3.500 3.220 3.000 2.040

0,002%

99,998%

CHINGUITY BANK

1.715 BNP Paribas BMCI BCI

3.220 3.000 1.734

306

49%

51% 100% 100% 85%

15%

BAMIS

1.700 300 1.500 BACIM BANK 1.500 Total 1.715 23.334 8.921 Source : Banque Centrale de Mauritanie (www.bcm.mr) BADH

2.000 1.500 1.500 33.970

5%

85% 100% 100% 69%

15%

Actionnaires étrangers Non spécifié Groupe Société Générale: 51%, Ballouhey SA: 37%, Banque Européenne d'Investissement: 12% Banque Arabe Libyenne Groupe BNP Paribas Non spécifié Groupe Saoudien El Baraka

26%

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69% du capital bancaire mauritanien est détenu par des nationaux. L‟Etat est actionnaire dans une seule banque, la Chingitty Bank, à hauteur de 49%, ce qui représente 5% du capital total bancaire. Le capital étranger, quant à lui, se situe à 26% du capital total bancaire.

Sur le plan environnemental, les banques de la Mauritanie souffrent d‟un déficit de mise en application des contrats dans le pays. A cause de la perception de l‟inefficience du secteur judiciaire où les décisions sont longues et influençables, les règlements à l‟amiable sont la règle. Même les banques renoncent à porter leurs clients insolvables de mauvaise foi en justice. La particularité du code foncier créant un statut de titre d‟occupation ne conduisant pas nécessairement à l‟obtention d‟un titre de propriété complique le recouvrement. Certaines banques acceptent ces titres d‟occupation temporaire en tant que garantie en espérant que le client obtienne un titre de propriété dans le futur. Ce système implique un taux de litige élevé qui a conduit à ce que la banque centrale ne reconnaisse pas ces titres comme des garanties acceptables. Les banques de la Mauritanie sont organisées sous la forme de Sociétés Anonymes administrées par : 

un PDG (4 banques sur 10, totalisant 54% du capital total bancaire),



un Conseil d‟Administration et gérées par un DG (6 banques sur 10 dont les 2 banques à capital à majorité étranger).

Ainsi les banques à capital homogène, appartenant à une même famille ou un même groupe, ont tendance à privilégier la forme PDG où le Président du Conseil d‟Administration est en même temps le Directeur Général de la banque. Les banques à capital étranger sont toutes organisées avec un Conseil d‟Administration indépendant de la gestion, qui a désigné un Directeur Général, devant lui rendre compte.

2.2 Les établissements financiers La loi bancaire modifiée par l‟ordonnance 2007-20 permet l‟existence d‟établissements de crédit autre que les banques selon des modalités au cas par cas. Ce texte est une grande avancée concernant la gouvernance d‟entreprise avec des restrictions sur les conditions à accorder sur les crédits à des entreprises apparentées aux banques. Le déficit des moyens humains et matériels accordés à la supervision bancaire en limite l‟application. L‟ordonnance - 27 -

2007-05 autorise la constitution de coopératives financières tel que des caisses de crédit rural mais seulement dans le cadre de la micro finance, c'est-à-dire à destination de personnes à revenus faibles. Cette ordonnance impose le respect de certaines normes prudentielles dont le spectre est défini mais sans plus. Cela pose encore une fois le problème de la supervision.

A. CREDIT BAIL Crée en 1999, Mauritania Leasing est un établissement financier spécialisé dans le crédit bail. Considérée comme un quasi banque par la loi 99-042, son portefeuille s‟élevait en fin 2004 à 6,2 Milliards d‟Ouguiyas. Ses actionnaires incluent une banque locale, la BNM, l‟OPEP et la Banque Européenne d‟Investissement. Il ressort des entretiens avec les responsables de l‟entreprise que le cadre légal défaillant est la principale contrainte notamment en ce qui concerne le non respect des engagements par certains clients et la difficulté de récupérer les équipements en cas de litige.

Ces problèmes ont conduit l‟établissement à demander

systématiquement comme garantie, des titres fonciers, ce qui en retour ne facilite pas l‟accès au crédit bail par certains opérateurs économiques.

B. ASSURANCES Depuis l‟abolition du monopole d‟état de la SMAR en 1994, la concurrence a débuté dans le secteur des assurances. Avec un volume annuel moyen de 10 Million de Dollars US, soit 3,4 Dollar par habitant, les assurances souffrent du faible taux de participation de la population dans l‟économie formelle. Le pourcentage d‟assurés par rapport à la population active est marginal. Les grands groupes commerciaux actionnaires des banques sont les principaux acteurs des assurances et accordent des taux préférentiels aux membres de même groupe. Contrairement aux pays environnants, le marché local n‟a pas pu attirer de grands groupes internationaux et à ce jour seul une société d‟assurances (Atlantic London Gate) a une participation minoritaire anglaise. La concentration est très poussée : un monopole NASR avec les trois 3 premiers groupes détenant plus de ¾ des primes totales. La plupart des contrats d‟assurances portent sur l‟assurance des véhicules et des avions de la flotte d‟Air Mauritanie, la compagnie aérienne nationale. Une autre raison du faible taux d‟assurances en ce qui concerne les véhicules (1 conducteur sur 2 n‟est pas assuré) est le manque de contrôle par la police où la corruption est présente à l‟image des autres pays d‟Afrique.

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C. POSTE Issu de la réforme du secteur des télécommunications, la Poste est gérée par Mauripost qui comprend en plus de la poste la Caisse Nationale d‟Epargne et la caisse des comptes courants. En fin d‟exercice 2005, les services financiers de la poste avaient un total de 28,314 comptes d‟épargne avec des dépôts d‟une valeur de 991 millions Ouguiya et 19,000 comptes courants avec des dépôts totalisants 1.5 Milliard d‟Ouguiya. Le manque de comptabilité analytique et de système d‟information efficace fait qu‟il très difficile d‟analyser les performances de Mauripost. L‟entreprise bénéficie de subventions très importantes (312 Million d‟Ouguiya en 2004) qui ne permettent d‟avoir une image claire de la gestion financière, caractérisée selon certains responsables par des moyens archaïques et une gouvernance défaillante.

2.3 Micro finance et Autres intermédiaires Il s‟agit notamment des intermédiaires du secteur de la micro finance qui est largement informel. Il existe deux types de créditeurs informels : 1. le crédit informel individuel s‟appuyant sur un réseau d‟intermédiaires de proximité (famille, amis,…) 2. le crédit informel collectif comprenant des intermédiaires plus ou moins informels tel que les caisses de crédit et les tontines.

Les tontines sont des mécanismes de

distribution à tour de rôle d‟une cagnotte épargnée entre plusieurs participants. Elles sont le plus souvent animées par des femmes. Malgré l‟importance de l‟informel dans l‟économie mauritanienne la micro finance formelle est encore à ses balbutiements. La loi 98/008/1998 qui réglemente les caisses et coopératives de crédit et d‟épargne mutuellement bénéfique offre un monopole à ces dites structures pour la réalisation des activités de micro finance. Bien que l‟instruction 001/GR/1999 définit un ratio réglementaire spécifique aux institutions de micro finance, la micro finance formelle est soumise aux mêmes règles en matière de taux d‟intérêt, de comptabilisation et de reporting, d‟où un faible taux d‟enregistrement des structures de micro finance aux mécanismes formels liés à la banque centrale. Un service de supervision des institutions de micro finance a été mis en place en 2002, mais le banque de moyens en limite l‟opérationnalisation effective notamment pour effectuer des contrôles sur site. De ce fait, la plupart des institutions de micro finance sont peu supervisées et gérées de façon plus ou moins anarchique. - 29 -

Une Stratégie Nationale de Micro Finance a été adopté en 2003 en conseil des ministres. Il existe 108 unités de micro finance en fin 2004, dont 67 agrées par la Banque Centrale en fin 2004, dont 40 sont indépendants et 23 affiliés à des réseaux dont 17 au réseau CAPEC qui est le plus important. Les ressources disponibles en fin 2004 sont 1,9 Milliard de dépôts, 1,3 Milliards de crédit, 377 Millions de fonds propres répartis en 92.000 membres. Le réseau CAPEC qui détient 87% des dépôts (entités fournissant un reporting) et 66% des crédits a été mis en place par Développement International Desjardins (DID) grâce à l‟appui de la Banque Centrale. La gestion de ce réseau a été assignée l‟Agence de Promotion des Caisses Populaires d‟Epargne et de Crédit (PROCAPEC), à travers une instruction de la Banque Centrale de Mauritanie datée du 24 Mars 1997.

Cette agence a pour objectif

d‟appuyer la création des organismes de micro finance et de leur fournir un appui technique et financier. A part les entités du réseau CAPEC, la plupart des institutions de micro finance s‟appuient sur des ressources externes à l‟épargne collectée pour distribuer le crédit.

3. La banque centrale et la politique monétaire La Banque Centrale de Mauritanie est l‟organe central chargé de : 1. Elaborer et mettre en œuvre la politique monétaire 2. Emettre et gérer la monnaie fiduciaire et les réserves officielles de change 3. Mettre en œuvre la politique de change et superviser le marché des changes 4. Mettre en place les systèmes et moyens de paiement 5. Assurer la stabilité du système financier

4. Les problèmes liés au système de financement et les perspectives A l‟image des autres pays d‟Afrique, la Mauritanie est entièrement dépendante du commerce, de l‟extraction de matières premières et du secteur primaire, tous des secteurs où des fluctuations et des chocs exogènes ne sont pas exclure. L‟agriculture avec la pêche représentait un quart du PIB de la Mauritanie au début de l‟an 2000. Le secteur primaire est le plus important à la majorité de la population vivant dans les zones rurales. En 2005 il a reçu à peine 4,5% des crédits alloués au Primaire. La création de caisses de crédit rurale capables de distribuer des crédits sur les dépôts collectés peut permettre de fournir à l‟agriculture le financement dont il a besoin pour ses investissements. - 30 -

La mise en commun de ces caisses en des coopératives peut fournir les moyens nécessaires pour l‟achat de machineries qui doivent permettre à l‟agriculture de se développer. Malgré une part assez importante dans la croissance de la Mauritanie, le secteur secondaire ne profite pas de l‟épargne collectée.

Ceci suggère soit un endettement extérieur ou des

matériels peu renouvelés par manque de moyens financiers. La capacité de production locale est très faible et l‟essentiel du minerai est exporté. Malgré une contribution d‟en moyenne ¼ dans le PIB mauritanien, le commerce est le premier récipient de l‟épargne collectée. Ce biais vers l‟activité commerciale a été expliqué par les données sociologiques et culturels propres à la Mauritanie comme pour la plupart des pays d‟Afrique de l‟Ouest. Par ailleurs le commerce étant la prédilection du secteur informel, on se demande s‟il n‟y a pas un effet de fuite des prêts accordés aux commerçants vers ce secteur. L‟inégalité de la distribution du crédit entre les différents secteurs accentue les déséquilibres et cette anomie doit être rectifiée pour impliquer le Primaire et le Secondaire.

Par ailleurs sur le plan de la gouvernance bancaire, le commun dénominateur des banques locales est qu‟elles appartiennent en majorité à des groupes familiaux qui s‟en servent comme dépositaires des fonds des entreprises liées formellement ou informellement à la même famille étendue. Cette caractéristique a été héritée des mentalités locales et du sens aigu du secret sur le patrimoine tribal. Ainsi, en général, chaque gestionnaire d‟entreprise cherche toujours à déposer ses fonds dans la banque gérée par un membre de sa famille ou du moins d‟une famille affiliée à la sienne pour éviter d‟être tributaire d‟un autre cercle relationnel. Il ressort donc que les banques sont de simples branches financières de conglomérats dont les activités couvrent les divers domaines de l‟économie mauritanienne à savoir l‟industrie extractive, la pêche, le commerce, l‟agriculture et l‟élevage. Les actionnaires des banques ignorent le plus souvent le pacte social les liants aux épargnants pour se concentrer sur la rentabilité des groupes auxquels ils appartiennent. La conséquence est que d‟une part des prêts sont accordés à des conditions favorables aux membres du même groupe et d‟autre part que le total des crédits inter groupe dépasse parfois la capitalisation de la banque. Les conglomérats à qui appartiennent les banques mauritaniennes sont impliqués dans des activités extrêmement rentables et jouissent d‟un appui politique non négligeable ce qui devrait être une garantie de stabilité, malheureusement à cause de la prédominance du secteur informel elles ne logent pas l‟essentiel de leurs fonds dans les banques. Cette situation - 31 -

transfère le risque de défaut entièrement sur les épargnants qui apportent un financement presque gratuit aux dits conglomérats et renforce le manque de confiance de la population et des investisseurs étrangers vis à vis du système financier formel. Puisqu‟il n‟existe pas d‟information sur la vraie nature des groupements qui détiennent le capital des banques mauritaniennes, il est presque impossible de détecter les défaillances éventuelles de membres d‟un même groupe qui pourrait menacer la stabilité financière du système bancaire. La supervision bancaire, n‟étant pas adapté à cet état de fait, n‟est pas en mesure de dévoiler le risque qu‟une seule entreprise peut faire courir à l‟économie. Le mode d‟organisation ainsi décrit limite la possibilité que les banques soient les garants de la bonne gouvernance au sein des structures clientes auxquelles elles accordent des crédits puisque ces mêmes clients sont membres de la plupart des conseils d‟administration des banques et que les intérêts des uns et des autres sont étroitement liés. Par ailleurs les gestionnaires nommés par ces conseils d‟administration ne sont souvent ni assez compétents ou indépendants Bien que certaines des banques se soient embarquées dans des processus de modernisation, les services sont obsolètes, de piètre qualité et coûteux pour les particuliers et les PME. Les distributeurs automatiques ne sont pas encore généralisés et les services clientèles manquent de personnel pour gérer les questions et plaintes.

Par ailleurs les banques sont présents en

majorité dans les grands centres urbains alors que la population est localisée principalement dans les campagnes. Puisque les activités économiques tournent essentiellement autour commerce qui est en même temps la première source d‟emploi du secteur informel, les commerçants sont les vrais banquiers de la Mauritanie. La pratique de favoriser des partenaires commerciaux dont le niveau de risque est connu peut être discutée mais l‟effet de fuite est immédiat et que ce soit volontaire ou involontaire les facilités d‟accès au crédit ne dépendent pas toujours du niveau de risque. Les prêts aux entreprises servent à financer d‟autre prêts, informels ceux là puisqu‟on suppose que la probabilité que ces entreprises apparentées qui reçoivent des liquidités à moindre coût les distribuent en partie en tant que crédits informels en plus des dividendes générés est assez forte. Cette situation renforce l‟effet d‟exclusion du système productif et la mentalité à court terme des agents économiques pour qui le manque de matériel et de moyens financiers dû notamment à l‟inaccessibilité au crédit sont des préoccupations majeures.

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Chapitre 2 : Avantages et coûts comparatifs des systèmes financiers rhénan et anglo-saxon Le principal rôle d‟un système financier est de mettre en rapport des agents économiques ayant besoin de fonds à ceux qui sont en position d‟excédent de fonds. Deux tendances se sont dégagées par le passé pour la mise en relation entre épargne et investissement : le modèle rhénan d‟inspiration franco-germanique et le modèle anglo-saxon prôné par le Commonwealth et les USA. Le modèle rhénan, dont l‟Allemagne et la France sont les principaux acteurs, privilégie la finance indirecte où les banques commerciales ont le quasi monopole de l‟intermédiation financière qui permet l‟allocation du capital à l‟économie. Le modèle anglo-saxon, quant à lui, s‟appuie sur la finance directe avec des marchés de capitaux très développés animés principalement par des établissements financiers non bancaires, d‟où la notion de capital risque. A la fin de la 2ème guerre mondiale le modèle anglo-saxon s‟est imposé et le dollar est devenu la monnaie de référence avec la signature des accords de Bretton-Woods. Mais le modèle rhénan a continué d‟exister jusqu‟aux années 70-80 marquées par les chocs pétroliers, la crise de l‟endettement mondial et les avancées dans la théorie économique.

La France et

l‟Allemagne à la suite de la fin de la guerre froide ont appliqué les théories économiques Néokeynésiennes en cherchant comme les autres états à réduire l‟inflation et en insistant sur la diversification des compartiments de leur architecture financière interne. L‟apparition de l‟Euro a conduit à une standardisation encore plus poussée de l‟architecture financière mondiale sur le modèle anglo-saxon.

I. Notion de financement indirect et son organisation Dans la finance indirecte, les intermédiaires financiers prêtent aux particuliers et aux entreprises les fonds collectés auprès d‟épargnants. Apparu avec la Chambre des Prêts encore appelée Banque de Venise au 14ème siècle, les banques sont les acteurs principaux de la finance indirecte et ont développé des instruments financiers très variés.

1. Origines et évolution de la finance indirecte A l‟origine la banque de Venise avait été crée pour faciliter le remboursement d‟un prêt de la principauté de Venise contracté auprès de commerçants de la ville. Au fur et à mesure, la - 34 -

chambre des prêts a pu offrir des services de factoring de traites, de dépôt de fonds et de circulation de la monnaie à travers l‟ouverture de comptes individuels. La possibilité de circulation dématérialisée de la fiducie par la compensation entre soldes inscrits dans des livres a réduit les préoccupations de sécurité et encouragé les échanges entre les grands empires en Europe Occidentale. Etant donné que les monnaies anciennes étaient des pièces de métal, il fallait un intermédiaire pour s‟assurer de la qualité du métal dont était fonction la valeur de la monnaie utilisée pour les échanges commerciaux (DeRoover, 1948) ; Lane et Mueller, 1985 ; Kohn, 1999). La banque de Venise a fait des émules à Gênes, Barcelone et le système de virement a été amélioré par la banque d‟Amsterdam et vulgarisé par d‟autres banques autour de Hambourg. Crée en 1694 et à l‟origine des billets de banque, la banque d‟Angleterre est l‟ancêtre de la banque moderne. Elle est la première à fournir des services centralisés de paiement des intérêts échus de la dette du gouvernement grâce aux impôts déposés dans ses coffres. En même temps elle autorise la couronne à s‟endetter en donnant comme garantie les impôts à collecter et des bons de trésor (exchequer bills). Les premières banques à réseaux sont apparues en Ecosse avec la création de la banque d‟Ecosse en 1695 et de la banque royale d‟Ecosse en 1727. La compétition entre ces deux banques et d‟autres banques privées présentes dans les villes d‟Ecosse a abouti à la création du prêt bancaire. La création en 1717 en France d‟une banque royale inspirée des théories de l‟écossais John Law fut l‟occasion pour l‟occasion d‟imposer les billets de banque comme moyens de paiements à la place des pièces de métal. En effet, des ordonnances de 1720 autorisent le paiement des loyers et des impôts avec les billets de banque émis par la banque royale tout en rendant illégal l‟utilisation des pièces en métal autrement que pour de petites transactions. La banque royale, grâce à son association avec la compagnie des Indes fut instituée comme un monopole dans la collecte de l‟épargne publique et en tant qu‟unique prêteur à la monarchie. L‟échec de la banque royale a conduit en 1804 à la création de la banque de France qui a aussi reçu le monopole de la circulation fiduciaire.

2. Les intermédiaires : Revue de la littérature En général les banques dominent l‟architecture financière des pays « en développement » (Ul Haque, 2002). En l‟absence de banques, les agents économiques investissent seulement dans des biens facilement liquidables. Le rôle des banques apparaît donc d‟investir dans des actifs - 35 -

peu liquides avec des caractéristiques technologiques à haut rendement, de réduire le risque de liquidation prématurée des actifs (Bencivenga et Smith, 1991) et de partager certains risques avec les entrepreneurs (Pagano, 1993). Greenwood et Jovanovich (1990) abondent dans le même sens en soulignant que le gain de productivité du fait de la présence d‟intermédiaires permet une croissance économique plus élevée. Par ailleurs Jappelli et Pagano (2002) ont modélisé les effets de l‟intermédiation financière sur l‟allocation du capital. Par leur compétence à collecter et évaluer les différents projets d‟investissement, les banques ont la capacité d‟élever la productivité moyenne du capital dans l‟économie. De plus elles doivent encourager les entrepreneurs à investir sur les technologies les plus productives Plus spécifiquement, il ressort de la revue de la littérature que le rôle de l‟intermédiaire dans le cas de la finance indirecte est :  de fournir aux opérateurs économiques des moyens de paiement : Ces moyens de paiement prennent la forme de IOU ou par (garantie de) compensation de soldes pour l‟achat et la vente de biens et services.  d’être le délégué de la surveillance que les créanciers souhaitent mener vis à vis des emprunteurs dans une économie : Dans le cas par exemple où une même personne emprunte auprès de plusieurs, il n‟est pas optimal pour chaque créancier de surveiller l‟unique emprunteur. Il est plus efficace que les créanciers engagent collectivement un intermédiaire qui veille à ce que le débiteur puisse honorer ses engagements (Townsend, 1979 ; Diamond, 1984 ; Williamson, 1986 ; Gorton et Haubrich, 1987 ; Seward, 1990 ; Krasa et Villamil, 1992). Quant au problème de la surveillance de l‟intermédiaire, on suppose qu‟il peut être réglé par la diversification du portefeuille ou/et le niveau et la disponibilité du capital de l‟intermédiaire (Winton, 1995).  de fournir des informations sur les différents projets d’investissement disponibles : Ce rôle intervient pour éviter que chaque agent économique s‟engage dans la recherche, la production ou/et la vente d‟informations au risque pour l‟économie que certains puissent disposer d‟informations sûres et d‟autre pas. Hirschleifer, 1971 ; Leland et Pyle, 1977 ; Grossman et Stiglitz, 1980 ;

Campbell et Kracaw, 1980 ; Diamond, 1984 ;

Ramakrishnan et Thakor, 1985 ; Boyd et Prescott, 1986 ont tous reconnu l‟utilité de

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l‟existence de l‟intermédiaire pour assurer que tous les agents économiques peuvent disposer des mêmes informations concernant les investissements potentiels ex ante et/ou ex post.  de fournir aux épargnants un moyen d’harmoniser leur revenu avec leur consommation : En effet sans intermédiaire pour collecter et rémunérer l‟épargne, les consommateurs devraient liquider leurs investissements à chaque fois que leur épargne non rémunérée ne leur permettrait pas de faire face à leurs besoins incompressibles (Bryant, 1980 ; Diamond et Dybvig, 1983 ; Jacklin, 1987 ; Haubrich et King, 1990 ; Hellwig, 1994 ; Diamond, 1997 ; Von Thadden, 1998).  de fournir la liquidité nécessaire aux transactions monétaires : Les banques sont apparues pour servir de centrale de règlement entre les commerçants pour des raisons aussi bien de sécurité que pour faciliter les échanges entre les villes. Comme l‟a montré Freeman (1996a, b) les billets de banque ont d‟abord servi à pouvoir régler les créanciers dans le cas où ils se présentent pour se faire payer avant que les emprunteurs ne soient arrivés pour rembourser leur dû. Williamson (1992), Green (1997), Cavalcanti et Wallace (1999), McAndrews et Roberds (1999). Gorton et Pennacchi (1990) ont souligné qu‟il ne doit pas y avoir d‟agents économiques qui auraient des informations privilégiées sur la santé financière des banques, autrement il pourrait y avoir un premium sur les transactions bancaires en fonction de l‟augmentation de la probabilité de défaut des banques. Holmstrom et Tirole (1998) ont expliqué comment la ligne de crédit bancaire par exemple permet aux entreprises de faire face aux chocs de liquidité d‟une façon qui ne peut pas être répliqué par les marchés financiers.

3. Instruments de crédit de la finance indirecte Les différents types d‟instruments de crédit offerts par une banque peuvent être classés selon la destination du financement.

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Figure 2 : Instruments de crédit de la finance indirecte INDIVIDUS

Particulier/Professionnel

ENTREPRISES

Cycle d'exploitation

Cycle d'investissement

escompte d'effets avance facilité de caisse

crédit moyen/long terme

découvert prêt bancaire avance marché crédit d'investissement

crédit campagne

crédit bail

crédit marchandises Source : Cours de Techniques Bancaires MBF 2005

Les financements applicables aux particuliers et aux professionnels sont : 

l‟avance qui permet de bénéficier d‟une facilité de caisse en attendant que le revenu ou le salaire soit viré.



le prêt bancaire où on distingue a. le prêt personnel qui est un crédit à l‟équipement. b. le prêt immobilier qui est un crédit pour l‟achat ou la construction d‟un bien immobilier.



le crédit d‟investissement destiné au professionnel.

Les financements applicables aux entreprises sont regroupés selon qu‟ils interviennent pour le cycle d‟exploitation ou pour l‟investissement. Les instruments applicables au cycle d‟exploitation sont :  l‟escompte d‟effets de commerce qui permet aux entreprises de retrouver de la trésorerie en mobilisant une créance à court terme plus ou moins sûre.  la facilité de caisse qui est un financement à très court terme du décalage entre les paiements à émettre et ceux à recevoir.  le découvert qui permet de combler un déficit de financement du fonds de roulement.

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 l‟avance sur marché ou commande qui est un crédit de caisse pour financer la réalisation d‟un marché ou d‟une commande sûre.  le crédit de campagne destiné surtout aux agriculteurs qui leur permet de bénéficier d‟un financement temporaire de stocks de produits dont la vente est différée mais assurée.  le crédit sur marchandises qui sert à acheter des biens de consommation qui devront être gagés au profit de la banque. Dans ce cas les marchandises sont confiées à un tiers consignataire professionnel auquel il reviendra de surveiller et contrôler les entrées et sorties des stocks. Il devra s‟assurer que les transactions inscrites obéissent à l‟accord signé entre le banquier et l‟entreprise. Les instruments applicables au cycle d‟investissement sont :  le crédit à moyen/long terme qui sert à investir dans des équipements dans le cadre d‟un plan de renouvellement, extension ou restructuration au niveau de l‟entreprise.  le crédit bail mobilier ou immobilier permettant de disposer d‟une immobilisation, moyennant le paiement d‟une rente fixe.

Après un certain nombre d‟annuités,

l‟immobilisation devient la propriété du client.

4. Marché monétaire Le marché monétaire est le lieu ou s‟échangent les instruments de créances à court terme émises par le gouvernement, les établissements financiers et des entreprises non financières d‟une certaine taille.

C‟est un marché inter-institutions, notamment interbancaire qui

représente la transition entre la finance indirecte et la finance direct. Pour les pays développés il représente le segment le plus liquide du marché et pour les pays émergents et en développement il permet d‟assurer la transition d‟une économie d‟endettement vers une économie de marché financier.

Bien qu‟elle s‟appuie encore sur les banques comme

intermédiaires, la conservation et la compensation des titres peuvent être assurées par tout intermédiaire agréé, banque comme non banque.

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Les Titres de Créances Négociables dans le cadre du marché monétaire sont : 

les bons de banque centrale servant à influencer le niveau de liquidité dans l‟économie.



les bons du trésor qui sont des titres de créances à court terme de l‟Etat.



les certificats de dépôt qui sont des titres de créances à moyen terme émises par les banques.



les billets de trésorerie servant au financement à court terme des entreprises autre que les banques et les établissements financiers,



les bons des établissements financiers qui sont des titres de créances à moyen terme détenus par les établissements financiers non bancaire.



les bons des institutions financières régionales.

L‟avantage des TCN est que les agents économiques sont en mesure de lever des ressources de l‟épargne sans forcément passer par les banques. Ceci est d‟autant plus utile lorsqu‟on fait face à des oligopoles bancaires et à un environnement financier manquant de transparence. Grâce aux TCN, les banques centrales disposent d‟outils d‟open-market et elles peuvent par ce canal influer de façon plus dynamique sur les réserves obligatoires et les ratios prudentiels. Les taux du marché monétaire sont calculés à partir du taux de refinancement interbancaire du jour au jour. Ces taux varient en fonction de la liquidité, de la maturité et du risque de crédit des instruments. L‟échange de titres avec des contreparties autre que les banques implique un mécanisme de règlement-livraison entre intermédiaires similaire à la compense de moyens de paiement. Il est assuré par un dépositaire à qui les intermédiaires transmettent leurs ordres. Cette notion de dépositaire est au cœur de la finance directe.

5. La banque centrale et la politique monétaire Que ce soit en France, en Angleterre ou aux Etats Unis, le secteur bancaire naissant a connu maintes crises qui ont conduit à des paniques généralisées.

L‟endettement débridé des

banques nationales vis à vis des banques privés et du public et le manque de régulation de l‟activité bancaire privée en était sans doute la cause.

Ces raisons ont motivés la

multiplication au début du 20ème siècle de banques centrales cherchant à imposer une régulation plus ou moins stricte sur les autres établissements financiers.

Les premières - 40 -

banques centrales à apparaitre sont la Banque Centrale de Suède en 1668, la Banque d‟Angleterre en 1694 et la Banque de France en 1800. A l‟origine ces banques centrales avaient été conçues non pas comme des institutions centrales, mais comme des instituts d‟émission de billets de banque et d‟escompte de lettres de change et de billets à ordre, pour le compte et au profit de l‟Etat. La nécessité est apparue très tôt de rendre les banques centrales indépendantes du pouvoir politique pour limiter les interférences et conflits d‟intérêt. Cette indépendance est avant tout légale, et dans la fixation de l‟objectif qui peut être soit de maîtriser l‟inflation ou la masse monétaire ou encore le taux de change. L‟indépendance doit se matérialiser aussi bien dans la gestion de la banque centrale que dans la mise œuvre des stratégies idoines pour atteindre les objectifs fixés. La banque centrale se définit comme l‟institution qui se situe au centre des systèmes de paiement pour garantir les règlements et contrôler l‟expansion de la masse monétaire. C‟est l‟institution considérée comme apte à préserver la confiance dans la monnaie du pays. Le rôle typique d‟une banque centrale est de: o mettre en œuvre la politique monétaire à travers des instruments adaptés, o contrôler la masse fiduciaire, o jouer le rôle de banquier de l‟état et des banques, prêteur de dernier ressort, o gérer les réserves officielles de devises et d‟or, o réglementer et superviser le secteur bancaire. Les instruments typiques d‟une banque centrale sont : 

Le taux d‟intérêt de base et le taux de refinancement



Les opérations open market pour influencer le taux d‟intérêt



Le taux des réserves obligatoires



Le taux des réserves de change



Les opérations d‟achat/vente de devises pour influencer le taux de change



Le taux minium de capitalisation du bilan ajusté pour le risque (Bâle = 8%)

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II. Notion de financement direct ou intermédiation de marché Le marché financier est le canal d‟échange dans la finance directe. Accessible à tous à travers des intermédiaires commerciaux en plus des banques, il permet aux entreprises de lever des fonds substantiels tout en permettant aux consommateurs privés d‟investir leur excédent de trésorerie sur des valeurs mobilières.

Les titres échangés peuvent aussi être donnés en

garanties, ce qui fournit un effet de levier pour le détenteur. Ce type de marché est apparu en Angleterre au début du 19ème siècle avec les fonds d‟investissements (mutual fund) en même temps que les banques et a commencé à prendre son essor aux Etats- Unis après le krach boursier de 1929 pour s‟étendre un peu partout en Europe au lendemain de la 2ème guerre mondiale. La finance de marché repose sur le trio Marchés/Produits/Acteurs.

1. Les marchés La finance directe implique la présence de marchés où des acteurs s‟échangent des produits financiers.

A. MARCHE D’ACTIONS Le marché d‟actions est un lieu d‟échange d‟actions d‟entreprises. Le marché des capitaux propres est un élément essentiel du système financier moderne dans la mesure où il permet aux entreprises de lever des fonds. La capitalisation de marché, la variation des indices boursiers et du rapport Prix/Bénéfice sont autant d‟informations propres à donner des indications sur la santé financière d‟une économie. Une économie dont l‟indice du marché des actions tend vers la hausse est souvent considérée comme une économie en croissance et une économie en récession est souvent caractérisé par un marché d‟actions baissier. La capitalisation totale du marché mondial d‟actions était estimée à 36,6 Trillion de Dollars en Octobre 20081. La bourse d‟Amsterdam a été la première en 1602 à émettre une action. En raison des avancées technologiques, les échanges se font de moins en moins selon la méthode de la criée et de plus en plus de façon virtuelle à travers des logiciels et réseaux informatiques.

Les principales bourses mondiales d‟actions sont le New York Stock

Exchange (NYSE), le NASDAQ, Euronext (regroupant les bourses française, hollandaise, allemande, belge et portugaise)

1

source : http://seekingalpha.com/article/99256-world-equity-market-declines-25-9-trillion

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B. MARCHE OBLIGATAIRE Le marché obligataire est un marché financier où des participants échangent des titres de dette appelés obligations. Le marché de la dette est un marché principalement de gré à gré. Toutefois le New York Stock Exchange est la principale bourse de valeurs obligataires au monde. En raison de la relation inverse entre le prix des obligations et le taux d‟intérêt, le marché obligataire peut servir de guide pour l‟estimation des taux d‟intérêts futurs à travers la courbe des taux. Depuis l‟introduction de l‟Euro, les marchés obligataires ont connu une croissance phénoménale soutenue par l‟émergence des fonds à gestion alternative, des assurances, des fonds d‟investissements et de pension comme contreparties de volume en plus des banques. La taille du marché obligataire mondial était estimée à 49,9 Trillion de Dollars US en fin 2006 dont 50% pour la dette américaine. Les composantes du marché obligataires sont: 

Le marché obligataire privé



Le marché obligataire de l‟Etat et structures affiliées



Le marché obligataire des Collectivités (principalement les municipalités)



Le marché des obligations hypothécaires

C. MARCHE DE PRODUITS DERIVEES Le marché de produits dérivés a commencé à se développer dans les années 80 pour permettre aux acteurs des marchés financiers de se couvrir par rapport aux risques inhérents aux positions qu‟ils prenaient dans le cadre de la gestion de leurs portefeuilles. Le niveau de spéculation introduit par les fonds alternatifs en a fait la plus grande partie des transactions sur les marchés financiers internationaux. Les produits dérivés sont échangés soit de gré à gré par des banques d‟investissement ou à travers des bourses de valeurs. Les deux principales bourses de produits dérivés sont EuroNext.Liffe et le Chicago Mercantile Exchange (CME). C‟est le marché financier le plus large au monde avec un encours de positions de 81 Trillion de Dollars US en Mars 2008 (Source : BRI)

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2. Les produits Les instruments échangés sur les marchés financiers sont classés selon qu‟ils représentent un titre de propriété ou un titre de créance. Les titres de créance ont la priorité sur tout autre titre sur le remboursement en cas de faillite. Les produits dérivés, apparus plus récemment, quant à eux servent à mitiger le risque des portefeuilles financiers.

actions prioritaire

obligation zéro coupon obligation taux fixe obligation taux variable obligation indexée à l'inflation obliation convertible obligation très risquée "junk bond"

Produits dérivés

action courante

Titres de dette

Titres de propriété

Figure 3 : Produits de la finance directe

produits fermes: • forward • futures • swap

produit optionnel: • option • warrant • hybride

A. TITRES DE PROPRIETE La détention d‟une action confère le droit au dividende, à une quote-part de l‟actif social et au vote. Il existe deux types d‟actions : Les actions courantes qui sont apportées par les associés lors la constitution de l‟entreprise et qui peuvent être négociées à tout moment. Les actions prioritaires qui confèrent le droit à la priorité et dans le paiement des dividendes et dans le remboursement des parts sociales en cas de faillite.

B. TITRES DE CREANCE On y distingue une:

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Obligation zéro coupon qui est une obligation ne comportant que deux flux financiers, un flux initial et un flux final sans aucun paiement intermédiaire. Le souscripteur se protège contre le risque de taux. Depuis 1982 aux USA et 1991 en France il est possible de « démembrer » une obligation d‟état en échangeant soit une portion du principal ou des intérêts. Ces démembrements sont des obligations zéro coupon. Obligation à taux fixe qui est un titre de dette dont l‟échéancier de flux est connu par avance. Obligations à taux variable qui est un titre de dette dont le taux d‟intérêt est indexé à la mesure d‟un taux de marché. Ce taux de référence, facilement observable, servira de base au calcul du taux d‟intérêt à appliquer au paiement d‟intérêts périodiques sur l‟obligation. Obligation indexée à l‟inflation qui s‟adresse à toutes les catégories d‟investisseurs souhaitant protéger leur pouvoir d‟achat. Le paiement des intérêts est ajusté pour tenir compte de l‟inflation et l‟investisseur reçoit la même valeur réelle dans le temps. Obligations convertibles/ warrants Obligations très risquées Certains acteurs ont leurs produits propres. Il s‟agit notamment du secteur public et para public. Les obligations du secteur public et affilié incluent les : Obligations du gouvernement central et organes rattachés Obligations des Entreprises publiques Obligations des municipalités Le risque de crédit minime qu‟offre la garantie d‟un Etat fait que les taux de ces obligations servent de jalons pour évaluer le niveau de risque des titres privés.

C. PRODUITS DERIVES Les produits dérivés sont instruments financiers servant à se couvrir contre divers risques financiers. Les produits dérivés sont subdivisés entre produits fermes et produits optionnels. Les produits fermes sont:

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Le Forward, qui est un accord d‟achat ou de vente d‟un actif à une date et un prix futurs précisés dans le contrat négocié de gré à gré entre deux parties.



Le Futures, qui est un Forward dont le prix est négocié sur un marché à terme organisé.



Les Swaps, qui sont des dérivés qui reposent sur l‟échange de flux. Les Swaps les plus courants sont : o Les swaps de taux d‟intérêt qui échangent les intérêts d‟un prêt ou dépôt à taux variable contre les flux d‟un prêt à intérêt fixe. o Les swaps de change qui échangent les intérêts d‟un prêt ou dépôt dans une monnaie contre les intérêts d‟un prêt ou dépôt dans une autre devise.

Les produits optionnels sont : 

L‟option, qui est un produit donnant le droit et non l‟obligation d‟acheter ou de vendre une quantité donnée d‟un actif financier à un prix précisé à l‟avance.

L‟option

américaine permet d‟exercer son droit à tout moment pendant la durée de vie de l‟option. L‟option européenne ne permet d‟exercer son droit qu‟à la date de maturité. 

Les Warrants, qui sont des options qu‟une entreprise associe à des émissions obligataires pour les rendre plus attractives.



Les Hybrides, qui sont des titres sans réelle classification fondés sur des produits fermes avec des caractéristiques optionnelles.

3. Les acteurs et les mécanismes de fonctionnement Les acteurs de la finance directe sont les moteurs du système. Figure 4 : Acteurs de la finance directe

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Dépositaire

Autorité de marché

Bourse

Acteurs

Agence de notation

Commerciaux

Etat

Il s‟agit notamment de : 

La bourse des valeurs mobilières

C‟est une structure constitué en société anonyme dont le capital est détenu pour la plupart par les intervenants institutionnels.

Elle organise les cotations et fournit des informations

financières en temps réel sur les transactions du marché. 

Le dépositaire

Il assure la compensation des mouvements de titres dématérialisés ainsi que la livraison. Il garantie les contreparties sur le règlement de l‟ensemble des transactions et pour ce faire reçoit en temps réel les informations venant des acteurs du marchés concernant les caractéristiques des produits échangés. Il s‟agit notamment de : 

La nature de l‟opération : achat/vente ou prêt/emprunt



La date de valeur



L‟information sur les contreparties réelles ou intermédiaires



La catégorie de risque du titre

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La date d‟échéance



La valeur nominale unitaire



Le taux de rendement



Le montant net





Les intervenants commerciaux à savoir : o Les sociétés de Gestion ou/et d‟intermédiation/ apporteurs d‟affaires qui sont les spécialistes des marchés financiers.

Leur participation en tant

qu‟actionnaires de la bourse et du dépositaire leur confère le statut de faiseur de marché. Avec l‟émergence du modèle de banque globale, cette fonction est de plus en plus assurée à travers les grands groupes bancaires tels que Citigroup, HSBC, Deutsche Bank, ... o Les banques d‟investissement spécialisées dans l‟achat et la vente de titres de portefeuille o Les fonds d‟investissements ou OPVCM en France qui est une entité gérant un portefeuille dont les fonds investis sont placés en valeurs mobilières. o Les gestionnaires de portefeuilles et de patrimoine, titulaires de mandats de gestion les autorisant à acheter ou vendre des titres au profit de personnes physiques et morale. o Les fonds de pension qui sont des fonds par capitalisation, investissant sur des instruments de marché au profit d‟une caisse de retraite. o Les assurances qui visent à garantir le paiement d‟une indemnité suite à un risque général ou spécifique. o La gestion alternative ou hedge fund qui un mode gestion spéculative destinée à bénéficier des arbitrages ou de la diversification vers les devises, matières premières, dettes décotées, … 

L‟autorité des marchés

L‟Autorité de surveillance des marchés est une entité indépendante comme la banque centrale composée d‟équipes pluridisciplinaires détachées de la banque centrale, du ministère des finances, avec des contreparties identifiées dans les établissements financiers. 

Les Agences de notation

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L‟existence d‟agences de notation permet de forcer les entreprises à réguler leur niveau d‟engagement pour pouvoir bénéficier des conditions privilégiées dont bénéficient les bonnes côtes auprès des intervenants du marché. En fournissant des informations indépendantes, les agences de notation permettent aux intermédiaires commerciaux de tester la qualité de leurs modèles internes. 

L‟Etat

Le Gouvernement tend à être le souscripteur le plus important dans les marchés financiers obligataires locaux du monde. L‟avantage pour l‟économie est la présence de titres liquides et disponibles sur plusieurs maturités, ce qui permet d‟alimenter un marché secondaire et de postuler une courbe des taux. Particulièrement utile pour la politique monétaire, la courbe des taux fournit des estimations sur les anticipations des faiseurs de marché en ce qui concerne les taux d‟intérêt à court terme futurs. Ces anticipations qui sont des prévisions en fonction des hypothèses en présence, varient en fonction des publications des données macroéconomiques, d‟où la nécessité de disposer d‟outils statistiques de collecte et traitement de données performants.

Figure 5 : Intervenants commerciaux de la finance directe Banque d'investissement

Société de Gestion

Fonds d'investissement

Fonds de pension

Compagnies d'assurance

Hedge Fund

Gestionnaire de portefeuille

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Grâce au développement du réseau ICap, les traders du monde entier peuvent disposer d‟instruments étrangers standardisés. Le réseau ICap s‟appuie sur 3 plateformes : 

Datatec : présent surtout en Amérique Latine offrant des monnaies spot ou Forward, permettant de participer aux adjudications de forex (foreign exchange) et d‟obligations par certaines banques centrales.



Broker tec : présent en Europe et en Amérique du Nord avec un panel assez large de titres publics et privés.



Etc : présent partout ailleurs dans les pays émergents en plus d‟être présent dans les pays développés.

III. Gain relatif du financement direct King et Levine (1993) et Levine et Zervos (1998) ont démontré qu‟il y a une corrélation positive assez forte entre l‟introduction de marchés financiers locaux et la croissance économique à long terme. Cette corrélation est expliquée aussi bien du fait de l‟accumulation accrue de ressources que par le renforcement de la productivité. D‟autres auteurs tels que Christopoulos et Tsionas (2003), Calderon et Liu (2000), Levine, Loayza et Beck (1999) et Rousseau et Wachtel (1998) ont confirmé ces résultats et indiquent un effet de causalité entre la présence de marchés financiers et la croissance économique soutenue à long terme.

1. Gain en matière économique La présence de marché financier est susceptible d‟avoir une incidence positive sur l‟économie d‟un pays par: 

Un financement non inflationniste des déficits à travers des instruments adaptés.



L‟apparition de nouveaux instruments dits « instruments open market » pour la conduite de la politique monétaire



La réduction de l‟effet systémique des crises bancaires



L‟augmentation de l‟investissement étranger.



La mise en place d‟un système de pension plus efficace qui profite des avantages de la capitalisation.



La réduction du risque transactionnel à travers la diversification des éléments du portefeuille d‟investissement des épargnants et de financement des entreprises



Le développement de l‟appareil productif, source de renforcement de la productivité

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2. Gain en matière de transparence Le déficit d‟information fiable est l‟un des freins les plus importants à l‟investissement dans un pays. La mise en place d‟un marché financier implique des règles très strictes en matière de transparence pour les acteurs intéressés à y participer.

Ces règles sont de nature à

renforcer : 

Le niveau d‟accès à l‟information



La transparence des transactions et des positions.



La qualité de la gouvernance d‟entreprise

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Chapitre 3 : Quel système de financement direct pour la Mauritanie Dans les pays développés l‟apparition de marchés financiers a considérablement augmenté les flux réels. Le même potentiel de développement de marché de capitaux existe en Afrique. Une bonne implémentation peut permettre de diversifier les sources de financement et d‟accélérer la croissance des économies africaines. La mise en place de finance directe est un processus qui implique l‟appui de l‟état pour permettre de diversifier les demandes et les offres de financement. Pour arbitrer le marché il y‟a lieu d‟instaurer un mécanisme de contrôle compétent qui assure de la fiabilité, de l‟exhaustivité et de la diligence du reporting de l‟information fournie par les intervenants du marché. Etant donné la population sous étude, nous ne ferons pas l‟erreur d‟ignorer les facteurs informels et sociaux qui caractérisent la Mauritanie et nous nous efforcerons de décrire un modèle, le plus réaliste possible de mise en place d‟un système de financement direct.

I. Proposition de Séquence L‟historique du développement des marchés financiers dans les pays émergents (Asie du Sud, Europe de l‟Est) fait ressortir que la mise en place de marchés dynamiques et liquides jouant pleinement leurs rôles doit se faire suivant une séquence avec des étapes plus ou moins parallèles et une démarche plus ou moins flexible.

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Figure 6 : Phases de la mise en place du marché financier en Mauritanie

•Régulation BCM accrue •Marché des changes •Marché interbancaire (monétaire) •Institut de régulation •Marché de dérivés gré à gré (forwards)

Phase 1

Phase 2 •Infrastructure de trading •Bourse d'actions et de warrants •Marché obligataire ETAT •Développement dérivés gré à gré (dérivés de taux)

•Marché obligataire privé •Bourse de dérivés (futures) •Agence de notation

Phase 3

Les premiers auteurs à évoquer ce sujet ont été McKinnon (1973) et Shaw (1973). Ils ont proposé comme séquence de libéralisation financière d‟abord les réformes fiscales, ensuite les réformes du système de change pour finir avec le système de libéralisation et de mise en place de marché financier. Mc Kinnon (1993) et Naim (1999), quant à eux, ont proposé une stratégie mixte composée de réformes de stabilisation macro économique, de libéralisation de la balance des paiements et de libéralisation financière, sans pour autant insister sur une séquence particulière. Issues de la crise financière asiatique de 1997, les théories actuelles portées par Williamson et Mahar (1998) et Barry Eichengreen (2000) insistent sur les règlements prudentiels qui doivent suivre les réformes de stabilisation macro économique avant toute libéralisation financière. Nous proposons les étapes suivantes pour la Mauritanie : 1. La modernisation du système réglementaire suivi du développement du marché des changes en mettant l‟accent sur la cotation continue de la monnaie nationale vis à vis de certaines monnaies internationales (Dollar, Euro, Yen, et monnaies de pays voisins (CFA, Dinar Marocain, Dinar Tunisien, Dinar Algérien).

Cette étape prépare et

facilite l‟arrivée d‟acteurs étrangers tout d‟abord régionaux, puis internationaux sur le marché intérieur. Cette pénétration des acteurs régionaux, américains, européens,

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japonais et autres, principalement institutionnels, est d‟autant plus nécessaire que l‟épargne locale n‟est pas suffisante pour financer certains projets d‟investissement particulièrement onéreux. 2. Une fois la liquidité de la monnaie nationale assurée vis à vis des contreparties, il s‟agit alors de promouvoir le marché monétaire (marché interbancaire et bons du trésor), d‟initier un marché de dérivés (en commençant par les instruments de gré à gré tel que les forwards par exemple), et de stimuler le marché obligataire du gouvernement qui doit servir de base au développement d‟un marché obligataire des entreprises. 3. Si la liquidité et la confiance sont de mise, alors les investisseurs internationaux s‟intéresseront au marché local dans le cadre de la diversification de leurs portefeuilles.

L‟infrastructure de marché à travers les intermédiaires se trouvera

renforcée et les nouvelles filières du système éducatif peuvent créer des métiers à valeur ajoutée propres à élever le niveau du revenu du pays.

II. L’architecture à mettre en place Figure 7 : Proposition d’architecture du marché financier

•Système informatisé: •Rôles: •1. exécute les ordres •2. assure le reporting

•Liaison entre les acteurs et le système de cotation

•FSF: •1. agrée= négociateur •2. non agrée= collecteur d'ordre

Cotation

Acteur

Routage

Compensation

•Chambre de compense chargé du règlement et de la livraison (appel de marge)

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L‟architecture générale du marché financier mis en œuvre à travers une bourse de valeurs mobilières s‟appuie sur :  _des systèmes de routage qui relient les clients aux collecteurs d‟ordres et aux négociateurs et les négociateurs au système central ;  _ un système central de cotation qui assure l‟exécution automatique des ordres ;  _ un système de diffusion en temps réel de l‟information alimenté par le système de cotation ;  _ des systèmes de règlement / livraison via la chambre de compensation, également alimentée par le système de cotation. Pour être efficient, le marché à mettre en place en Mauritanie doit comporter un marché primaire et un marché secondaire. Le marché primaire est celui des émissions à proprement dites ou émissions initiales, à travers les Offres Publiques d‟Achat (OPA) et de Vente (OPV) de produits financiers (actions et obligations). Ces produits peuvent être soit offerts au public à travers la bourse des valeurs mobilières ou négociées au gré à gré directement ou à travers des courtiers, qui jouent le rôle d‟intermédiaires entre les vendeurs et les acheteurs. Le marché primaire est dominé par les investisseurs institutionnels. Ces derniers valorisent la transaction et proposent leurs prix. Le marché secondaire est le marché de titres « occasion ». C‟est le lieu où s‟échangent les titres après leur première émission.

1. Les compartiments Sur le plan réglementaire, la bourse incorpore des compartiments distincts avec des conditions d‟admission différentes. La compartimentation est fonction du type de titre à échanger, de la dimension des entreprises et de l‟ouverture du capital au public.

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Figure 8 : Compartiments à mettre en place

Actions

Autres produits

Sukuk

Compratiment high cap

Obligations

al ljara

Compartiment mid cap

Warrants

bay'salaam

hors côte

Dérivés

Chaque compartiment a des règles de listing. Autrement dit, les entreprises doivent respecter des critères précis avant de pouvoir émettre des instruments financiers au niveau de chaque compartiment. En ce qui concerne le marché des actions, la compartimentation proposée est la suivante : 1. Le compartiment 1 est réservé aux entreprises avec une capitalisation de plus de 1 Milliards d‟Ouguiyas et qui propose plus de 25% du capital au public. Les entreprises qui participent à ce compartiment doivent publier leurs états financiers audités pour les 5 années précédentes l‟émission du titre. 2. Le compartiment 2 est réservé aux entreprises moyennes à forte croissance dont la capitalisation est de plus de 100 Millions d‟Ouguiyas et qui offrent au moins 10% de leur capital au public. Les entreprises qui participent à ce compartiment doivent publier leurs états financiers audités pour les 2 années précédentes l‟émission d‟un titre.

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Par ailleurs, d‟autres compartiments sont mis en place, en fonction de la nature du titre à échanger : 1. Un compartiment pour les obligations 2. Un compartiment pour les warrants 3. Un compartiment pour les produits dérivés De plus, pour faciliter le positionnement des entreprises dans ces compartiments, il doit être mis en place :  une nomenclature sectorielle qui indique le secteur d‟activité des entreprises,  un indice de capitalisation boursière, RIM25, regroupant les 25 titres les plus côtés  une indication sur le mode de cotation adopté (continu ou fixing) qui renseigne sur la liquidité des titres La Mauritanie étant un pays à prédominance musulmane, les produits financiers respectant la Shari‟a (loi islamique) sont susceptibles de connaître un grand engouement. Il est donc proposé au sein du marché financier un compartiment réservé à certains produits de la finance islamique. Les principes de la finance islamique sont : 1. l‟interdiction du taux d‟intérêt 2. le partage des risques entre investisseur et prêteur 3. la prohibition de la spéculation, de la prise de risque inconsidéré 4. la nature sacrée des contrats et la nécessité de partager l‟information entre les parties 5. l‟interdiction d‟investir dans certains domaines d‟activité (alcool, jeux de hasard) L‟islam encourage la prise de profits ex post dans la mesure où le profit symbolise le succès de l‟entreprise humaine mais l‟imposition d‟un taux d‟intérêt fixé ex ante, indépendamment de la réussite ou non de l‟investissement est jugé immoral. Bien que la finance islamique s‟appuie principalement sur des instruments de commerce, il existe des produits financiers qui respectent la Shari‟a (loi islamique). Le principal instrument financier islamique est le « sukuk ». Etant donné l‟interdiction du taux d‟intérêt, le sukuk permet d‟acquérir une quote part dans la propriété : 

d‟une dette (sukuk al Murabaha)



d‟un bien (sukuk al Ljara)



d‟un projet (sukuk al Istisna) - 57 -



d‟une entreprise (sukuk al Musharaka)



d‟un investissement (sukuk al Istithmar)

L‟instrument le plus agréé par les théologiens islamiques est le Ljara. Le bay al salaam quant à lui est équivalent au forward. Il a été employé notamment pour permettre aux agriculteurs de financer leurs récoltes. Il s‟agit d‟un contrat de livraison à terme selon une échéance déterminé d‟un bien dont la nature et la quantité et la qualité doivent être spécifiés. Pour cette raison nous proposons ces deux instruments financiers comme instruments de départ du compartiment islamique du marché financier. Le dernier compartiment est la hors côte dans lequel évolue les valeurs épisodiques et mineures.

Ce compartiment est une transition entre une participation faible et une

participation active au marché. Certains entreprises pourront débuter leur participation au marché à travers cette catégorie avant de rejoindre un autre compartiment une fois qu‟ils auront amélioré leur niveau de participation.

De même certains titres appartenant au

compartiment mid cap par exemple pourront être relégués à ce compartiment s‟ils négligent de respecter le contrat de participation active qu‟ils ont signé.

2. Les intervenants du marché Les intervenants du marché sont les acteurs qui permettent l‟échange des titres au sein du marché. Nous proposons les intervenants suivants pour le marché en Mauritanie : 1. La Bourse, qui est un Société Anonyme, dont la mission est d‟organiser et d‟assurer l‟accès au marché et son fonctionnement. Elle fournit le cadre qui permet l‟échange des titres. Elle incorpore une chambre de compensation automatique des titres, de même qu‟un système automatisé de règlement/livraison. 2. Le Fournisseur de Services Financiers (FSF) qui est le principal acteur de la bourse, le donneur d‟ordre. La Bourse est constituée par réseau d‟ordinateurs interconnectés et reliant entre eux à travers des plateformes électroniques de négociation, les donneurs d‟ordre, qui sont les membres du marché. La Bourse est spécifiquement chargé de : - 58 -



Etablir les règles de fonctionnement du marché, qui sont soumises à l‟approbation de l‟Agence de Régulation des Marchés Financiers (ARMF),



Approuver l‟admission des valeurs et des instruments financiers à la cote du marché,



Fixer de concert avec l‟ARMF les règles d‟adhésion au marché et d‟approuver ou non les candidatures d‟adhésion au marché en fonction des dites règles,



Gérer les systèmes informatiques de cotation,



Assurer la publicité des négociations et la diffusion des cours,



Enregistrer les négociations entre les membres du marché au travers d‟une chambre de compensation, qui agit comme contrepartie centrale et garantit ainsi le paiement des titres vendus et la livraison des titres achetés,



Offrir aux émetteurs les services du marché pour la cotation de leurs titres et la réalisation de leurs opérations financières.

Pour éviter que les banques locales suite à l‟entrée d‟une concurrence non bancaire commencent à prendre des positions de plus en plus risquées pour compenser leur perte de part de marché, il est proposé de permettre la constitution de Fournisseur Intégré de Services Financiers. Le FSF peuvent alors se décliner en 3 grandes composantes : 

les FNBSF (Fournisseur Non Bancaire de Services Financiers) ou intermédiaires financiers non bancaires, qui peuvent être des courtiers, fonds de placement, …



les FSFI (Fournisseur de Services Financiers Intégrés)

qui est un organisme

fonctionnant sous le principe de banque universelle et offrant en plus des services bancaires classiques, d‟autres services financiers tels que les polices d‟assurances, des services de pension et des titres.

Cette catégorie permet de faire apparaître les

conglomérats financiers mauritaniens. 

et les FSMF (Fournisseurs de Services de Micro Finance), composante dans laquelle on retrouve les sociétés, caisses et coopératives d‟épargne et de crédit. Le FSMF est autorisé à allouer le crédit, mais selon des seuils, qui sont fonction du niveau de risque de l‟emprunteur, au-delà desquels seuls le FSFI est compétent.

Pour aider la transition vers la finance de marché les banques seraient alors participantes plutôt que victimes. En permettant à la banque traditionnelle d‟offrir plusieurs autres services financiers, les relations croisées entre les sociétés pourront être mises à jour. En effet les études transversales de certains pays (Barth, Caprio et Levine, 2001a ; Cetorelli et Gambera, 2001 ; Demirgüç-Kunt, Laaven et Levine, 2002 ; Beck, Demirgüç-Kunt,

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Maksimovic, 2002a, b) ont montré que les nombreuses restrictions imposées aux banques limitent l‟entreprise privée.

Il est démontré que le rapprochement entre FSF et entreprise

induit par les services financiers intégrés est un atout pour l‟entreprise dans la disponibilité et le coût du financement qui lui est proposé (Petersen et Rajan, 1994 ; Berger et Udell, 1995 ; Vander, 2002), d‟autant plus pour les pays comme la Mauritanie où l‟information financière manque de transparence (Rajan et Zingales, 1999). Cette nouvelle catégorie d‟incorporation commerciale doit donner lieu à des fusions acquisitions qui permettent d‟arriver à des structures intégrés et plus solides financièrement. Par ailleurs, l‟intégration des activités de banque commerciale et de banque d‟investissement est un facteur d‟efficacité pour l‟économie dans la mesure où les banques commerciales sont plus efficaces pour trouver des informations sur le profil de risque d‟un client (Cantillo, 1998), mais sont légalement contraintes en ce qui concerne les prises de participation dans les entreprises (domaine réservé aux banques d‟investissement). De plus les banques peuvent plus facilement restructurer les entreprises non solvables pour les rendre rentables (Chemmanur et Fulghieri, 1994), notamment grâce à la possibilité de renégocier le prêt bancaire (Detragiache, 1994).

Cette mesure est susceptible de générer des économies

d‟échelle pour les nouvelles structures et de réduire les coûts transactionnels. De plus la mise en place d‟un statut commercial reconnu distinct pour les institutions de micro finance doit permettre de mettre en place une législation adaptée pour ce secteur et d‟encourager la formalisation et la professionnalisation des activités de micro finance et leur intégration au marché. Les FSF sont les négociateurs du marché financier, qui sont agrées par la bourse pour y exécuter des ordres d‟achat et de vente, soit pour le compte de leurs clients ou pour leur propre compte. Certains intervenants issus des FSF interagissent aussi avec le marché. Il s‟agit : 

Des agents de compense, qui se chargent des opérations de règlement/livraison afin que les acheteurs et les vendeurs soit livrés et payés dans des délais réglementaires une fois que les ordres des FSF ont été exécutés. Il est à noter que le FSF peut en même temps jouer le rôle d‟agent de compense.



Des collecteurs d‟ordre, qui sont des FSF non agrées par le marché. A ce titre ils reçoivent des ordres auprès de leurs clients et les acheminent vers les FSF agrées.

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3. Les mécanismes de fonctionnement Trois (3) phases principales caractérisent le fonctionnement d‟un marché financier : 1. l‟expression d‟un besoin financier 2. l‟émission d‟un titre 3. l‟acquisition ou la cession du dit titre Ces phases sont mises en œuvre à travers la bourse o Phase de consultation : Durant cette phase, les responsables testent le système de courtage. o Phase de pré échange (durée : 15 minutes) : Durant cette phase les ordres sont enregistrés, mais aucun n‟est exécuté encore. o Ouverture des enchères : Durant cette phase, le système exécute les ordres enregistrés pendant la phase de pré échange. Aucun nouvel ordre n‟est enregistré et un ordre existant ne peut être ni modifié, ou annulé. o Enchères (durée : 6 heures) : Les enchères ont lieu normalement. Les titres sont échangés de façon continue. o Phase de pré clôture (5 minutes) : Idem que Pré échange (Les ordres sont enregistrés, mais aucun n‟est exécuté) o Phase de clôture : Idem que Ouverture des enchères (le système exécute les ordres enregistrés pendant la phase de pré clôture. Aucun nouvel ordre n‟est enregistré et un ordre existant ne peut être ni modifié, ou annulé.) o Echange final et clôture (10 minutes): Durant cette phase, seuls les nouveaux ordres peuvent être enregistrés, et ils sont valorisés au prix de clôture.

A. Gestion du besoin A l‟origine de la souscription d‟un titre existe un besoin financier, Un individu ou une entreprise désire financer un besoin de consommation ou d‟investissement que son Cash Flow périodique n‟arrive pas à financer. Si la dépense est prévisible, il a la possibilité de placer des fonds pour pouvoir satisfaire son besoin le moment venu. Autrement si la dépense par exemple est soudaine (frais de décès, de santé, déménagement, …), il n‟a d‟autre choix que de s‟endetter auprès de sa banque ou de vendre des biens réels (meubles, terrains). Mais avec la présence de finance directe et s‟il en est un participant, il aura la possibilité de liquider des titres auxquels il, ou son conseiller financier dans le cadre de la - 61 -

gestion par procuration, aura souscrit ; ou il pourra par exemple prendre un prêt bancaire et ne pouvant pas donner sa maison déjà hypothéquée comme garantie, il pourra offrir ses titres de créance comme collatéral. Ce besoin financier s‟exprime par la transmission d‟un ordre directement à travers la plateforme électronique prévue à cet effet.

Grâce au développement des Nouvelles

Technologies de l‟Information et de la Communication, certains clients peuvent directement exprimer leur besoin à travers l‟internet.

B. Emission La souscription se fait soit à travers un établissement financier, membre du marché. Toute nouvelle souscription est inscrite pour commencer par un FSF, soit collecteur d‟ordre ou négociateur. Le FSF pour ce faire doit s‟assurer que : 1. Les administrateurs de l‟entité souhaitant émettre un titre comprennent leurs responsabilités conformément aux règles de listing par rapport au délit d‟initié par exemple ou à la mise à disposition régulière des informations demandées. 2. Les documents d‟émission sont fournis.

Il s‟agit notamment du formulaire de

demande, du registre de commerce, des états financiers certifiés par un auditeur indépendant agréé par la bourse, du certificat d‟émission de titres. L‟entreprise doit aussi fournir des garanties en matière de gestion en démontrant la présence en son sein d‟un système de gestion et de contrôle efficient et faisant ressortir la liste et les qualités des ressources humaines et techniques mises en œuvre dans le cadre des opérations de bourse.

C. Echange/règlement/livraison Grâce à la révolution technologique des années 80, il existe de nombreuses plateformes d‟échange de produits financiers. Il s‟agit de logiciels installés sur ordinateur qui mettent les teneurs et participants du marché en rapport les uns avec les autres. La plupart des plateformes incluent des services de valeur ajoutée tel que des analyses pré échange, des indicateurs de risque et des outils de gestion des ordres placés.

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On reconnaît les plateformes selon les types de systèmes, la méthode de découverte du prix, le type d‟échange et les catégories de participants qu‟elle autorise. Ces plateformes permettent aux autorités de contrôle de surveiller les échanges pour y déceler des anomalies du genre délits d‟initié et autres. Elles incluent des questionnaires remplies par les contreparties propres à donner des renseignements sur la courbe des taux du gouvernement et le niveau de transparence. Le besoin de transparence se situe à deux niveaux, avant (pré) et après (post) transaction. Les informations fournies pour garantir la transparence pré transaction sont : 

Le prix consolidé avec o la probabilité de défaut o la perte en cas de défaut o la capitalisation du marché



L‟accessibilité des marchés de collatéral



L‟offre de volume et offre macro

Après toute transaction, les acteurs donnent des informations concernant le prix consolidé et le volume échangé

III. La réglementation et les autorités de régulation 1. La réglementation La régulation des acteurs financiers est une nécessité pour la mise en place d‟un système de financement direct. Cette régulation est fondée sur une réglementation stricte des acteurs et dicte des règles d‟adhésion, de participation continue au marché. La réglementation s‟appuie d‟abord sur des lois nationales qui doivent être mises à jour par rapport aux standards internationaux. La réglementation permet de :  Prévenir et de punir les comportements qui nuisent à la concurrence saine  Prévenir et de sanctionner les délits d‟initié et autres violations des règles du marché  Assurer que toute l‟information requise sur les transactions est disponible  Garantir une stabilité du système

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Les mesures légales et réglementaires spécifiques à mettre en place concernent plusieurs domaines à savoir :  La protection des investisseurs Il est essentiel de fournir à l‟investisseur une protection optimale pour l‟encourager à acquérir des titres du marché financier. Des mesures spécifiques doivent être prises par rapport à :  la publication des participations mutuelles des actionnaires dans les sociétés ayant des rapports commerciaux entre-elles,  la mise en place de normes de fonctionnement strictes (manuels de procédure, dispositifs de contrôle interne,…)  la mise en place d‟un mécanisme de garantie des dépôts avec un fonds où les contributions des banques seront indexées sur le niveau de risque observé (prises de positions sur le marché monétaire, obligataire, …).  La gestion foncière Le titre foncier étant l‟une des garanties les plus disponibles et les plus utilisées en Mauritanie, l‟amélioration du système de gestion foncière peut permettre rendre les garanties plus fiables et d‟améliorer nettement le climat de confiance entre créditeurs et débiteurs. Le système actuel qui consiste à l‟attribution d‟un titre d‟occupation provisoire a montré ses limites étant donné que la plupart des intermédiaires financiers n‟acceptent pas ce titre provisoire comme garantie à un prêt. Il faut donc autoriser l‟attribution directe d‟un titre foncier sans avoir à passer par ce titre provisoire. Par ailleurs d‟autres mesures doivent être prises pour instaurer plus de transparence dans la gestion des garanties à savoir l‟enregistrement des prêts immobiliers et l‟amélioration du cadre légal de prise et de réalisation de garanties. De plus la difficulté pour les intermédiaires de disposer des garanties en cas de défaut du débiteur doit être résorbée. Une piste de solution consiste à simplifier la procédure de saisie immobilière du Code de Procédure Civil et à réduire les coûts de participation aux ventes aux enchères.  règles de banqueroute Le code commercial doit autoriser un agent économique de se placer de bonne foi en état de faillite. Cette règle est un peu controversé étant donné la possibilité pour certains individus de faire présenter des certificats de décès falsifiés pour les libérer de leurs engagements - 64 -

contractuels, mais elle est nécessaire étant donné la nécessité pour un agent économique de pouvoir stopper les pertes et liquider les biens avant qu‟il ne reste plus rien. Néanmoins des mesures doivent être prises pour restreinte l‟accès au crédit des mauvais débiteurs, en attendant qu‟ils régularisent leurs situations. Par ailleurs, il faut moderniser les règles comptables et adopter les normes internationales relatives au mark to market (valoriser les biens au coût du marché plutôt qu‟au coût historique).

2. Les autorités de régulation et de contrôle Plusieurs organismes de régulation et de contrôle seront institués pour s‟assurer du bon fonctionnement du marché financier. Il s‟agit de :  L’Agence de Régulation des Marchés Financiers L‟autorité de régulation du marché est l‟instance chargée de veiller à la protection des investisseurs et au bon fonctionnement du marché. A ce titre les règles d‟organisation et de fonctionnement du marché sont soumises à son approbation. Nous proposons la création d‟une agence publique indépendante pour jouer ce rôle. Le rôle de cette agence sera de : 

Veiller au respect des règles du marché,



Superviser les activités de trading, de compensation et les opérations de règlement/livraison sur le marché secondaire. La supervision du marché primaire peut être déléguée à la bourse elle-même à l‟image de la bourse Euronext par exemple,



Veiller à la qualité et l‟exhaustivité de l‟information financière fournie par les intervenants du marché,



Superviser les FSF membres du marché.

Nous proposons pour cette agence deux organes de décision : le conseil d‟administration et le conseil de gestion. Le conseil d‟administration est rattaché au Conseil des Ministres et est composé de 5 membres, dont le Ministre des Finances, le Gouverneur de la Banque Centrale, le président de l‟Association des Intervenants du marché, le président du conseil d‟administration de la Société de Bourse et un membre nommé par la société civile qui devra être un spécialiste des questions financières.

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Le rôle de ce conseil d‟administration est de : 

Mettre en place la politique générale de l‟agence et de superviser son exécution,



Approuver les programmes, projets et plans de l‟agence,



Proposer une structure organisationnelle pour l‟agence,



Mettre en place des statuts pour guider la gestion administrative et financière



Approuver les budgets annuels et bilans de clôture de l‟agence,

Le conseil de gestion est chargé de mettre en œuvre le rôle de régulation et de contrôle du marché financier.

Le directeur du conseil de gestion est nommé par le conseil

d‟administration. Son rôle est d‟assurer la gestion technique, administrative et financière de l‟agence.  L’Association des Intervenants du Marché L‟Association des Intervenants du Marché est une association regroupant les intervenants du marché dont la mission est de : 

Représenter juridiquement et défendre les intérêts des participants du marché. C‟est le « syndicat » des acteurs du marché.



Instaurer un code de déontologie du métier et collaborer avec l‟autorité de régulation pour veiller à son respect.



Fournir une formation initiale et continue adéquate aux participants du marché.

 L’Agence de notation La mise en place d‟une agence de notation répond à la préoccupation d‟évaluation indépendante de la qualité non seulement des titres, mais aussi des émetteurs.

Cette

évaluation repose sur l‟attribution de notes dites « rating ». Les principales agences de notation mondiales peuvent être sollicitées dans un premier temps pour assurer ce rôle. Il s‟agit de Moody‟s et Fitch & co. Le rôle de ces agences est de : 

Fournir des informations concernant le risque de défaillance



Prendre en compte les innovations financières et les éléments qualitatifs dans la notation



Fournir une expertise indépendante, internationalement reconnue



Assurer le suivi des notes attribuées

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Un contrat de transfert de compétences avec l‟une de ces agences de notation peut permettre à terme la mise en place de filiales nationales permettant de valoriser les ressources humaines du pays.  Le système de reporting a la BCM Pour mettre en place la finance directe, il est nécessaire de réformer le système de reporting règlementaire en le renforçant tout en le décentralisant. Les vérificateurs les plus seniors pourront se trouver à la banque centrale mais les autres devront être dispatchés pour pouvoir intervenir dans les différentes caisses de crédit, et autres sociétés d‟intermédiation réparties dans le pays. La BCM doit créer des départements distincts pour le suivi du dispositif prudentiel, le respect des règles de concurrence et la protection des consommateurs.

III. La faisabilité du système de financement direct

1. Les risques et les contraintes La mise en d‟un système de financement direct implique des risques et des contraintes qui doivent être pris en compte dans le plan de mise en œuvre. Il s‟agit notamment de : 

La mauvaise implémentation, susceptible d‟intervenir au cas où un mécanisme de suivi évaluation du plan d‟action ne serait pas fonctionnel où en cas de manque de stabilité politique pour mener la réforme.



L‟importance du secteur informel, qui pose le risque de la fuite des ressources formelles vers ce dernier. Pour mitiger ce risque, il faudrait une politique de prise en compte des activités informelles à travers des mesures incitatives liées à la création de formes d‟entreprises souples avec un capital de départ réduit, bénéficiant d‟une fiscalité adaptée avec un accès facilité au crédit.



La Mauvaise régulation qui peut être due à deux raisons majeures : o Le déficit de moyens humains spécialisés par rapport au marché, o Le défaut d‟indépendance voire d‟éthique des autorités de régulation.

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Du système judiciaire non évolutif. Au cas où il y aurait déficit de : o Ressources humaines pour traiter de façon efficiente et efficace les litiges à naître. o D‟investissements dans les appareils judiciaires (police, tribunaux).



Données culturelles, notamment l‟environnement socioculturel, qui pourrait être un frein à la rationalisation de la prise de décision.

En effet l‟esprit ethnique est

fortement ancré dans les mentalités mauritaniennes. 

Problèmes de Gouvernance, notamment la possibilité de corruption financière (délits d‟initié), du fait des interrelations entre entreprises et groupes financiers.

2. Préalables à la mise sur pied Il existe certains préalables à remplir par la Mauritanie avant de pouvoir mettre en place un système de financement direct aussi bien au niveau du cadre légal et réglementaire, de l‟environnement du secteur financier et des acteurs du système.

A. Lois et règlements Comme préalables en matière réglementaire : 

Le système judiciaire doit se sentir concerné et être prêt humainement et techniquement. A cet effet l‟impartialité, la rapidité, la justesse des décisions de justice doivent être mieux garanties en ce qui concerne la protection du bien privé acquis et entretenu légalement.



Les nouveaux règlements doivent être adoptés, votés avec des décrets d‟application publiés et vulgarisés et les structures prévues doivent être crées.

B. Environnement du secteur financier L‟environnement du secteur financier est un facteur de clé de facilitation des réformes pour la mise en d‟un système de financement direct. Tout d‟abord grâce à la réforme de la justice, le secteur des affaires doit être assaini et la corruption maîtrisée. Ensuite les systèmes d‟information et de paiement doivent être modernisés.

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En ce qui concerne le système d‟information sur les activités et transactions financières o L‟information bancaire doit être standardisée ; o Toutes les banques de données (incidents de paiement, centrale des bilans des banques et entreprises, risque de crédit) doivent être revues, informatisées et centralisées dans un fichier unique accessible de façon instantanée par réseau informatique à tous les acteurs intéressés ; Le système de paiement doit être modernisé pour : o Améliorer la bancarisation à travers par exemple le paiement de tous les fonctionnaires à travers des comptes bancaires et en obligeant le paiement par chèque ou virement des transactions au-delà d‟un certain seuil. o Mettre en place un système de compense électronique avec règlements instantané. Par ailleurs le secteur financier doit disposer de ressources humaines locales spécialisées en finance d‟entreprise et de marché. Pour ce faire il faut ajouter la Finance d‟entreprise et de marché aux programmes de l‟université de Nouakchott pour favoriser l‟acquisition de connaissances à valeur ajouté pour l‟économie et encourager les jeunes à suivre ces formations qualifiantes. Ce programme peut être rattaché à d‟autres facultés offrant des formations qualifiantes en finances dans la région, notamment le Programme Master en Banque et Finance au CESAG.

C. Acteurs financiers En même temps que l‟environnement légal est réformé pour faciliter l‟investissement, les acteurs du système financier que sont la banque centrale et les intermédiaires financiers doivent aussi être rénovés pour pouvoir mieux accompagner le nouveau système.  La Banque centrale En tant que garant du système bancaire et financier, la banque centrale doit être rendue plus indépendante du pouvoir politique et dotée de nouveaux outils afin de pouvoir jouer pleinement son rôle de régulateur de dernier ressort sans interférences.

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Les mesures à prendre sont les suivantes : 

Réviser les statuts de la BCM pour la rentre plus autonome et transparente ;



Faire en sorte que le Gouverneur soit irrévocable sauf en cas de faute lourde ;



Ajouter au mandat de la BCM la régulation des assurances, du secteur de la poste;



Introduire des bons de la banque centrale à courtes maturités pour lui permettre de mieux réguler la liquidité du système bancaire;



Multiplier les contrôles sur site des institutions financières.

 Les banques et institutions financières En ce qui concerne les intermédiaires financiers, les mesures à prendre visent à améliorer la concurrence et la gouvernance en : 

Encourageant la constitution de nouveaux intermédiaires avec des partenaires expérimentés dans le domaine de la finance de marché et l‟ouverture du capital des banques aux étrangers ;



Encourageant le développement du crédit bail, du factoring, et du capital risque ;



Instituant la séparation du rôle de l‟administration et de la gestion par la professionnalisation du métier de chef d‟entreprise, à travers l‟établissement par exemple d‟une procédure de licence pour les dirigeants et les auditeurs des banques.



Favorisant le renforcement du contrôle interne, et l‟application de normes strictes en matière d‟attribution et de surveillance des crédits ;



Améliorant la qualité de l‟information financière et le professionnalisme des auditeurs à travers une : o Application stricte du code du commerce, y compris les sanctions prévues, o Règlementation plus stricte des auditeurs des institutions financières ;



Appliquant strictement les normes prudentielles de Bâle 2.

A cet effet, chaque

établissement financier doit soit organiser ou contracter le suivi du profil de risque de ses clients et débiteurs.

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CONCLUSION La ligne séparant la finance directe et la finance indirecte a tendance à s‟effacer avec le renforcement des conglomérats financiers globaux. Cette globalisation des intermédiaires financiers est une chance et un défi pour les pays en voie de développement. Un pays qui néglige de construire une architecture financière interne solide risque de mettre en danger sa monnaie en cas de crise financière mondiale. De même un pays qui se renferme sur lui-même en adoptant un protectionnisme financier trop poussé risque de voir le taux de fraude augmenter et risque de ne pas profiter des avantages de la globalisation. Une façon de réduire le facteur de contamination en cas de crise est de promouvoir un marché interne liquide et vibrant où les entreprises peuvent se financer de manière transparente. C‟est ce marché intérieur qui pourra attirer les investisseurs étrangers. La mise en place de finance directe est une entreprise compliquée impliquant la coordination de plusieurs acteurs, en premier lieu l‟Etat. Là réside sa difficulté. Dans cet exercice, L‟Etat a une double responsabilité de superviseur afin de mettre en place des mécanismes professionnels et stricts de régulation pour prévenir les crises et les abus ; et d‟acteur afin de fournir des jalons tels qu‟une courbe des taux à échéances à longues maturités autour desquels les entreprises peuvent se fonder pour évaluer leurs actifs financiers. Une planification, coordination et un suivi efficace peuvent permettre une implémentation rigoureuse.

Les bénéfices sont sûrs puisque l‟intermédiation bancaire même avec

l‟introduction de banques étrangères est limitée au potentiel de son organisation locale actuelle d‟où ne peut naître pour le moment une concurrence qualifiée. En effet le manque de transparence et d‟informations croisées rend la lisibilité générale très faible à moins d‟être en mesure de disposer d‟informations privilégiées.

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ANNEXES

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Annexe A : Cadre légal de la Mauritanie Les lois du système judiciaire mauritanien applicables aux transactions financières dans l‟économie : 

Ordonnance 83-27 du 5 Juin 1983 définissant le code foncier.



Loi n° 93.022 du 26 janvier 1993 instituant un régime particulier de recouvrement des créances bancaires et des établissements de crédit.



Loi n° 99-042/1999 portant réglementation du leasing



Loi n° 2000-05 portant Code de Commerce



Ordonnance 89-126 portant Code des Obligations et Contrats modifié par Loi n° 200131 modifiant le Code des Obligations et Contrats.



Ordonnance 2007-04 portant statut de la Banque Centrale



Ordonnance 2007-05 portant réglementation des établissements de micro finance



Loi 2007-020 portant réglementation des établissements de crédit et abrogeant l‟ordonnance 95-011

Ordonnance 89-126 du 14 Septembre 1989 portant institution du Code des Obligations et des Contrats. Celui-ci n‟a pas d‟effet rétroactif et ne peut être abrogé que par une autre loi.. Ce code est divisé en 3 livres: Livre I (articles 1-21) traite des dispositions générales; livre II (articles 22-488) traite des obligations en général et comprend 9 titres traitant, dans l‟ordre, des causes des obligations, des modalités des obligations, du transfert des obligations, des effets des obligations, de quelques moyens d‟assurer l‟exécution des obligations, de la nullité et de la rescision des obligations, de l‟extinction des obligations, de la preuve des obligations et de celle de la libération et enfin de l‟interprétation des conventions et de quelques règles générales de droit ; le livre III (articles 489-1178) couvre les différents contrats déterminés et des quasi-contrats qui s'y rattachent, il comprend treize titres, traitant respectivement de la vente, de l‟échange, du louage, du dépôt et du séquestre, du prêt, de la donation et du waqf (la mainmorte), du mandat, de l‟association, des contrats aléatoires, de la transaction, du nantissement, des différentes espèces de créanciers. Les articles 1179 à 1182 couvrent les dispositions finales. La version arabe de ce texte fait foi en cas d‟équivoque. En cas de lacunes, il est fait référence au rite malékite (islamique). L'article 1180 abroge tous les textes antérieurs contraires au présent code. (1182 articles; pp. 495-580).

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Loi n° 93-40 du 20 juillet 1993 portant Code des Assurances. Il est divisé en 2 livres. Le Livre I (articles 1 à 195 ; pp. 444-496) traite des opérations d‟assurances et est divisé en 6 titres qui couvrent les règles communes à toutes les assurances, les assurances des dommages non maritimes, les dispositions particulières aux assurances des personnes ainsi que celles des groupes, le contrat d‟assurance maritime et les assurances obligatoires. Le Livre II (articles 196 à 378 pp. 496- 554) porte sur les opérateurs. Il contient 5 titres relatifs aux entreprises (mauritaniennes à l‟article 205, p.502 et étrangères à l‟article 206, p. 503), à l‟exercice et aux institutions de contrôle, à l‟organisation professionnelle, à l‟organisation de l‟expertise judiciaire en matière d‟assurance et enfin aux intermédiaires d‟assurance. (378 articles; pp. 444-554) Loi n° 2000-05 du 15 mars 2000 portant Code de Commerce. Ce code régit principalement les actes de commerce et les commerçants. L‟article 1465 précise que les lacunes de cette loi sont comblées par le Figh Islamique et que la version arabe de ce texte fait foi. Le présent code est divisé en 5 livres. Le Livre I (articles 1-196) traite du commerce en général. Il est divisé en 3 titres qui s‟intéressent, dans l‟ordre, à l‟acte de commerce (art. 6-8), aux commerçants (art. 9-80), au bail commercial et au fonds de commerce (art. 81-196). Le Livre II (articles 197-812 ) de ce même code concerne les sociétés commerciales et le groupement d‟intérêt économique. Il est divisé en 4 titres traitant, en son titre I, des dispositions communes à toutes les sociétés commerciales dont l‟apport et les titres sociaux (art. 216-229), la publicité (art. 230-235), la transformation de la société commerciale ( art.236-243), des nullités et des responsabilités (art. 244-256), des fusions et des scissions (art.257-274), de la nationalité des sociétés (art. 275-278) et de la dissolution, liquidation et partage (art. 279302). En son titre II il traite des règles de fonctionnement des diverses sociétés commerciales telles la société en nom collectif (art. 303-318), la société en commandite simple (art. 319332), la société en participation (art. 333- 338), la société à responsabilité limitée (art. 339392), les sociétés par actions (art. 393- 678). En son titre III il porte sur les infractions et les sanctions pénales (art. 679-760) et enfin le titre IV (art. 761-812) est consacré au groupement d‟intérêt économique dont les articles 761 à 766 définissent les dispositions générales. Le Livre III ( articles 813-977) est composé de 4 titres traitant respectivement de la lettre de change (art. 813-884), du billet à ordre (art. 885-891), du chèque (art. 892-972) et enfin des autres moyens de paiement (art. 973-977). Le Livre IV (articles 978-1211) est compartimenté en 6 titres, il porte sur les contrats commerciaux partant des dispositions générales (art. 978- 78 -

980) suivi des contrats relatifs aux intermédiaires du commerce (art. 981-1021), des contrats bancaires (art. 1022-1114), du nantissement (art. 1115-1156), du crédit –bail (art. 1157-1167) et finissant par le contrat de transport (art. 1168-1211). Le Livre V (art. 1212-1267) concerne la liberté des prix et de la concurrence. Celui-ci est divisé en 4 titres. Le Titre I porte sur les dispositions générales (art.1212-1214). Le Titre II sur la liberté des prix (art. 1215-1216). Le Titre III sur la transparence et le libre fonctionnement du marché (art. 1217-1237) et le Titre IV sur la surveillance et la protection du fonctionnement du marché (art.1238-1267). Le Livre VI ( articles 1268-1466) concerne les difficultés de l‟entreprise. A part les dispositions générales en son titre I (art. 1268-1270), il traite en son Titre II des difficultés antérieures à la cessation de paiement (art.1271-1284) et en son Titre III, des difficultés liées à la cessation de paiement (art. 1285-1461). Les articles 1462 à 1466 traitent des dispositions finales. (1466 articles; pp. 171-347) Loi n° 2000-05 du 15 mars 2000 portant Code de Commerce. Ce code régit principalement les actes de commerce et les commerçants. L‟article 1465 précise que les lacunes de cette loi sont comblées par le Figh Islamique et que la version arabe de ce texte fait foi. Le présent code est divisé en 5 livres. Le Livre I (articles 1-196) traite du commerce en général. Il est divisé en 3 titres qui s‟intéressent, dans l‟ordre, à l‟acte de commerce (art. 6-8), aux commerçants (art. 9-80), au bail commercial et au fonds de commerce (art. 81-196). Le Livre II (articles 197-812 ) de ce même code concerne les sociétés commerciales et le groupement d‟intérêt économique. Il est divisé en 4 titres traitant, en son titre I, des dispositions communes à toutes les sociétés commerciales dont l‟apport et les titres sociaux (art. 216-229), la publicité (art. 230-235), la transformation de la société commerciale ( art.236-243), des nullités et des responsabilités (art. 244-256), des fusions et des scissions (art.257-274), de la nationalité des sociétés (art. 275-278) et de la dissolution, liquidation et partage (art. 279302). En son titre II il traite des règles de fonctionnement des diverses sociétés commerciales telles la société en nom collectif (art. 303-318), la société en commandite simple (art. 319332), la société en participation (art. 333- 338), la société à responsabilité limitée (art. 339392), les sociétés par actions (art. 393- 678). En son titre III il porte sur les infractions et les sanctions pénales (art. 679-760) et enfin le titre IV (art. 761-812) est consacré au groupement d‟intérêt économique dont les articles 761 à 766 définissent les dispositions générales. Le Livre III (articles 813-977) est composé de 4 titres traitant respectivement de la lettre de change (art. 813-884), du billet à ordre (art. 885-891), du chèque (art. 892-972) et enfin des autres moyens de paiement (art. 973-977). Le Livre IV (articles 978-1211) est compartimenté - 79 -

en 6 titres, il porte sur les contrats commerciaux partant des dispositions générales (art. 978980) suivi des contrats relatifs aux intermédiaires du commerce (art. 981-1021), des contrats bancaires (art. 1022-1114), du nantissement (art. 1115-1156), du crédit –bail (art. 1157-1167) et finissant par le contrat de transport (art. 1168-1211). Le Livre V (art. 1212-1267) concerne la liberté des prix et de la concurrence. Celui-ci est divisé en 4 titres. Le Titre I porte sur les dispositions générales (art.1212-1214). Le Titre II sur la liberté des prix (art. 1215-1216). Le Titre III sur la transparence et le libre fonctionnement du marché (art. 1217-1237) et le Titre IV sur la surveillance et la protection du fonctionnement du marché (art.1238-1267). Le Livre VI ( articles 1268-1466) concerne les difficultés de l‟entreprise. A part les dispositions générales en son titre I (art. 1268-1270), il traite en son Titre II des difficultés antérieures à la cessation de paiement (art.1271-1284) et en son Titre III, des difficultés liées à la cessation de paiement (art. 1285-1461). Les articles 1462 à 1466 traitent des dispositions finales. (1466 articles; pp. 171-347) Loi n° 2001-31 du 07 février 2001 portant modification de l‟ordonnance 89-126 instituant le Code des Obligations et des Contrats. Ce Code comprend 4 titres. Titre I modifie et les articles 1, 7 et 10 du livre I du Code des Obligations et des Contrats. Titre II les dispositions modifiant, complétant ou abrogeant les articles 369, 399, 440, 442 et 449 du livre II de ce même code et titre III modifie ou complète les dispositions relatives à la société contractuelle. Ainsi elle cite de manière détaillée les modifications apportées aux articles suivants : 920, 924, 925, 929, 930, 931, 947, 987, 996, 997, 1016 et 1023 ainsi que les chapitres et sections dans lesquels ils prennent place au sein du livre III du Code des Obligations et Contrats. L‟article 14 du livre premier renvoie au Code de la Nationalité. (7 articles ; pp. 199-208)

Loi 2007-020 portant réglementation des établissements de crédit abrogeant l‟ordonnance 95-011. Cette ordonnace comprend 11 chapitres. Après avoir défini le champ d‟application de la loi, le Chapitre 2 parle des conditions d‟agrément des établissements de crédit. Le Chapitre 3 mentionne les interdictions. Le chapitre 4 parle de la réglementation et le chapitre 5 de l‟organisation des établissements de crédit. Le chapitre 6 mentionne la nature des audits périodiques à mener et le chapitre 7 de la supervision du système. Les chapitre 8 et 9 indique les sanctions disciplinaires et les mesures pénales, le chapitre 10 les organisations professionnelles. L‟ordonnance se termine dans des dispositions générales.

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Ordonnance 2007-05 portant réglementation des établissements de micro finance. Cette ordonnance contient 6 titres. Le 1er titre contient des Dispositions Générales. Le 2ème précise les opérations autorisées, agréments et enregistrements. Le 3ème aborde les mécanismes de fonctionnement. Le 4ème aborde les mécanismes de contrôle, surveillance et les normes financières à respecter. Le 5ème contient les interdictions, infractions et sanctions. Enfin le 6ème titre contient des dispositions transitoires et finales.

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Annexe B : Synopsis de l’économie Mauritanienne

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Tableau 6 : Sélection d’indicateurs économiques de la Mauritanie

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Tableau 7 : Tableau des opérations financières de l'Etat: années 2002 à 2005 en millions d'UM 2004 2005 130.414 131.300 117.925 121.000 59.178 76.000 54.929 45.000 3.818 0 0 0 12.489 10.300 8.201 7.600

Total des recettes y/c dons Total des recettes hors dons Recettes Fiscales Recettes Non Fiscales Comptes Spéciaux du Trésor Autres (recettes non ventilées) Dons dont PPTE

2002 108.571 95.035 41.549 51.505 681 1.300 13.536 8.339

2003 119.675 103.927 44.887 51.308 7.221 511 15.748 9.264

TOTAL DES DEPENSES Dépenses de fonctionnement Traitements et salaires Dépenses sur Biens et Services Subventions Militaires Intérêts sur dette publique Extérieurs Intérieurs Comptes spéciaux Dépenses d'invest. et prêts nets Dépenses d'investissement Autofinancement Hors budget

117.581 72.405 16.070 28.920 9.285 9.859 7.675 5.950 1.725 596 43.629 43.232 26.411 16.821

159.480 109.578 16.042 37.250 28.928 16.426 9.271 6.630 2.641 1.662 48.923 47.572 28.950 18.622

149.569 101.889 17.150 39.148 12.566 18.648 11.928 7.270 4.658 2.448 47.278 47.097 28.621 18.476

166.100 126.600 22.400 60.600 8.700 17.700 16.100 8.300 7.800 1.100 39.500 36.600 21.400 15.200

Restructurat. et prêts nets Dépenses de restructuration Autres Dépenses Solde hors dons Solde y/c dons FINANCEMENT Extérieur (net)

162 235 1.547 -22.546 -9.009 9.009 2.434 2.434 12.924 4.830 -15.320 -8.500 -8.400 -100

1.351 0 980 -55.553 -39.806 39.806 748 748 13.838 1.830 -14.920 20.600 20.500 100

182 0 402 -31.645 -19.156 19.155 -52 -52 14.188 0 -14.240 -3.800 -4.000 200

2.900 0 0 -45.100 -34.800 34.800 -3.800 -3.800 12.500 0 -16.300 20.600 33.100 -12.500

-13.951 8.469 6.577 13.981

-2.026 6.433 765 13.286

-5.662 4.193 10.857 13.619

0 0 3.100 14.900

Emprunts (nets) Tirages Projets Tirages programme Amortissement Intérieur Système bancaire Autres Dépenses ordonnancées et non règlées Instances de paiement (DBC) Erreurs et omissions Extérieurs exceptionnels Source MF/DBC

- 84 -

Tableau 8 : Balance de paiements 2002-2005, en millions de Dollar Balance commerciale Exportations Minerai de fer Pêche Autres Réexportations Importations fob Produits pétroliers Matériel et éqt pour les industries pétrôlières et minières Autres Services et revenus (nets) Services non facteurs nets Recettes Dont: Licences de Pêche Paiements dont services liés à la prospection pétrolière et minière Services facteurs nets Recettes dont redevances pêche Paiements intérêts sur la dette Transfers courants Transfert prives (net) Transfert officiels dont: Aide multilatérale PPTE Solde des transactions courantes Compte de capital et financier Compte de capital Compte financier Investissement directs dont: prospection pétrolière Prêts officiels a moyen et a long termes Décaissements Principal exigible Autres transactions privées en capital Autres capitaux et erreurs et omissions Balance globale Financement Actifs extérieurs net BCM Avoirs Engagements Banques commerciales (net) Financements exceptionnel

2002 -99,5 331,7 166,7 143,4 3,0 18,6 -431,2 -85,2 -209,5 46,0 -80,3 74,0

2003 -223,7 318,3 163,9 131,6 2,0 20,8 -542,1 -100,3 -182,7 -259,1 -87,3 -145,0 44,2

-154,3 -4,2 126,3 162,9 161,6 -36,6 -36,6 101,0 30,4 70,6 42,2 47,5 86,1 0,0 86,1 67,4 50,0 16,0 94,1 -78,1 2,7 -154,6 -21,0 21,0 -41,1 -39,9 -34,3 -5,7 -1,2 62,1

-189,2 -12,4 57,7 94,6 93,4 -36,9 -36,9 137,9 45,0 93,0 39,9 -173,1 140,7 0,0 140,7 101,9 95,3 1,7 86,9 -85,2 37,1 -89,9 -122,3 122,3 61,1 46,5 42,2 4,3 14,6 61,2

2004 -483,8 439,6 230,2 172,6 1,3 35,5 -923,4 -145,0 -414,9 -363,4 -142,0 -207,6 52,0 22,1 -259,6 -78,0 65,6 104,5 103,2 -38,9 -38,9 108,7 47,7 61,0 30,9 -517,1 427,1 15,5 411,6 391,6 362,1 19,9 95,2 -75,3 0,1 -19,2 109,2 -109,2 50,9 1,7 -7,2 8,8 49,2 58,3

2005 -803,2 625,1 389,4 172,7 3,0 39,0 -1428,3 -196,4 -797,6 -438,5 -234,6 -299,2 79,6 31,6 -378,7 64,6 108,6 103,3 -44,0 -41,7 161,0 60,0 101,0 28,7 -876,8 763,5 763,5 814,1 731,1 -28,0 52,6 -80,6 -22,5 39,4 73,8 -73,8 10,7 -29,4 -33,0 3,6 40,1 63,1

- 85 -

Tableau 9 : Structure des crédits par secteur d’activité En Millions d‟Ouguiyas Secteur Agriculture et élevage

déc.-92

déc.-96

déc.-00

dec-04

dec-05

855

357

229

1 294

936

Pêche

14 415

12 011

14 174

18 917

19 809

Mines

142

Industries

2 916

2 315

2 182

4 285

4 535

Constructions

1 202

1 052

3 099

14 481

15 868

955

877

1 022

2 702

5 909

12 013

9 053

24 389

33 912

29 883

Services

3 500

3 120

6 010

24 251

25 776

Autres

9 179

4 751

8 657

19 465

22 756

45 177

33 536

59 762

119 307

125 472

Transport Commerce

Total crédits Bruts

Source Banque Centrale de Mauritanie (www.bcm.mr) Tableau 10 : Le PIB par branches d’activités, au prix courant, en Millions de MRO En Millions d‟Ouguiyas 1. Agriculture, pêche, exploitation forestière 1. 1 Agriculture, Sylviculture et Exploit. Forestière 1. 2 Elevage 1. 3 Pêche 2. Activités extractives 2. 1 Extraction de produits pétroliers 2. 2 Extraction de minerais métalliques 2. 3 Autres activités extractives 3. Activités manufacturières 3. 1 Activités manufacturières hors Eau-Electricité 3. 2 Production et distribution d'eau et d'électricité 4. Bâtiment et travaux-publics 5. Transports et télécommunications 6. Commerce, restaurants, hôtels 7. Autres services Correction PISB TOTAL DES ACTIVITES MARCHANDES 8. Administrations publiques P.I.B. AU COUT DES FACTEURS Taxes nettes sur les produits P.I.B. AUX PRIX DU MARCHE

2.001

2.002

2.003

2004*

2005*

70.502,0

73.689,0

84.724,0

91.589,0

105.408,0

10.319,0 40.089,0 20.094,0 31.279,3

11.052,0 42.660,0 19.977,0 36.208,0

15.297,0 48.889,0 20.538,0 28.111,2

13.019,0 51.558,0 27.012,0 45.538,7

21.086,0 56.203,0 28.119,0 70.583,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

25.473,0 5.806,3 17.564,0

29.231,0 6.977,0 17.616,0

20.633,0 7.478,2 18.516,0

35.767,0 9.771,7 21.287,0

22.479,0

16.401,0

15.016,0

15.097,0

17.584,0

1.163,0 20.170,0 15.415,0 37.430,0 41.865,0 -8.397,0

2.600,0 24.237,0 17.595,0 39.678,0 48.796,0 -9.925,0

3.419,0 25.978,0 19.783,0 43.888,0 57.052,0 -11.733,0

3.703,0 33.945,0 22.532,0 50.203,0 61.191,0 -12.569,0

37.312,0 23.839,0 60.896,0 59.343,0 0,0

225.828,3 35.496,0 261.324,3 23.809,1 285.133,3

247.894,0 38.005,0 285.899,0 25.187,5 311.086,5

266.319,2 41.479,0 307.798,2 29.020,0 336.818,2

313.716,7 44.449,0 358.165,7 37.102,4 395.268,0

379.860,0 65.429,0 445.289,0 51.713,0 497.002,0

- 86 -

Tableau 11 : PIB et ses emplois, aux prix courants En millions d'UM TOTAL RESSOURCES P.I.B au prix du marché Importation de Biens et Services TOTAL EMPLOIS Consommation finale des Administrations Publiques Consommation Finale des Ménages Investissements Exportation de Biens et Services * Données provisoires Source : ONS

2.000 400.648,1 256.837,0 143.811,1 400.648,1

2.001 444.571,0 285.133,3 159.437,6 444.571,0

2.002 470.347,6 311.086,5 159.261,1 470.347,6

2.003 525.313,7 336.818,2 188.495,4 525.313,7

2004* 705.197,5 395.268,0 309.929,4 705.197,5

2005* 969.123,0 497.002,0 472.121,0 969.123,0

70.986,0

75.484,0

69.976,4

101.125,8

108.383,4

111.745,0

190.550,0 47.657,3 91.454,8

202.587,0 69.083,7 97.416,3

229.811,0 69.494,7 101.065,5

244.881,0 92.346,8 86.960,1

291.296,0 182.702,2 122.815,8

459.259,0 221.040,0 177.079,0

Tableau 12 : PIB réel par branche d'activité, aux prix de 1998 En millions d'UM 2.000

2.001

2.002

2.003 2004*

2005*

1. Agriculture, pêche, exploitation forestière 61.554,0 59.152,7 53.592,1 55.978,7 51.729,2 55.839,0 1. 1 Agriculture, Sylviculture et Exploit. Forestière 10.838,0 9.513,1 8.475,9 10.905,3 6.730,6 9.040,0 1. 2 Elevage 35.104,0 34.694,9 35.046,8 35.679,1 36.710,6 37.823,0 1. 3 Pêche 15.612,0 14.944,7 10.069,4 9.394,3 8.288,0 8.976,0 2. Activités extractives 31.091,0 29.621,6 28.643,1 30.440,7 32.963,1 33.194,0 2. 2 Extraction de minerais métalliques 26.463,5 24.030,6 22.236,8 23.683,0 24.889,0 2. 3 Autres activités extractives 4.627,5 5.591,0 6.406,3 6.757,7 8.074,1 3. Activités manufacturières 21.997,5 17.322,0 16.546,5 16.387,2 18.092,0 15.981,0 4. Bâtiment et travaux-publics 14.805,0 17.887,5 20.496,1 21.620,2 25.832,0 25.987,0 5. Transports et télécommunications 11.369,0 12.941,6 16.756,7 17.333,5 19.389,2 21.716,0 6. Commerce, restaurants, hôtels 29.734,0 31.928,7 32.558,7 34.266,3 35.895,7 37.781,0 7. Autres services 36.751,3 40.524,8 42.757,9 45.203,9 47.591,1 40.893,0 Correction PISB -5.376,0 -6.711,5 -7.076,5 -7.446,9 -7.890,6 TOTAL DES ACTIVITES MARCHANDES 201.925,8 202.667,4 204.274,6 213.783,6 223.601,8 231.391,0 8. Administrations publiques 29.620,5 34.755,3 36.482,0 39.351,6 39.763,2 43.576,0 P.I.B. AU COUT DES FACTEURS 231.546,4 237.422,7 240.756,6 253.135,3 263.365,0 274.967,0 Taxes nettes sur les produits 18.768,9 20.132,6 19.624,0 21.811,6 25.820,2 29.964,0 P.I.B. AUX PRIX DU MARCHE 250.315,3 257.555,3 260.380,7 274.946,8 289.185,3 304.931,0

- 87 -

Tableau 13 : Indice général des prix a la consommation (1992- 2005). 1.991 1992* 1993* 1994* 1995* 1.996 1.997 1.998 1.999 2.000 2.001 2.002 2.003 2.004 2.005

Moy. 54,9 57,5 60,5 63,8 66,8 70,3 73,8 78,2 81,0 86,5 93,1 98,1 103,3 114,1 127,9

Gliss en déc. 6,6 4,7 5,4 3,8 5,6 5,2 5,5 3,6 9,7 4,1 8,3 3,0 16,1 5,8

Taux d'inflation 4,8 5,3 5,4 4,7 5,2 5,0 5,9 3,6 6,8 7,7 5,3 5,3 10,4 12,1

- 88 -

Tableau 14 : Evolution annuelle de l'encours des BT et celle des taux moyens pondérés adjugés

DATES

Taux moyen pondéré adjugé en %

Encours Bons du Trésor en Millions d'Um

31-12-94

4,13

500,00

31-12-95

8,13

2.410,00

31-12-96

9,33

4.340,00

31-12-97

14,79

5.458,00

31-12-98

16,16

8.685,00

31-12-99

14,16

6.285,00

31-12-00

10,93

4.339,90

31-12-01

3,14

2.853,30

31-12-02

6,01

8.500,00

31-12-03

7,65

6.800,00

31-12-04

7,22

14.000,00

31-12-05

11,84

55.413,00

- 89 -

Tableau 15 : Tableau pluriannuel des flux économiques et financiers Secteurs

CN0 3

CN0 4

CN0 5

AP03

AP0 4

AP0 5

SP03

SP04

SP05

105. 920 77.3 95 47.0 97

106. 500 101. 800 36.6 00

300. 710 274. 628 44.7 75

335. 603 322. 284 135. 606

450. 233 469. 204 184. 440

SB0 3

SB0 4

SB0 5

RM0 3

RM0 4

RM0 5

Som me

Som me

Som me

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

don 2 cap REVENU NATIONAL DISPONIBL E BRUT

382. 187

441. 522

556. 733

CONSOMM ATION

346. 007

399. 679

571. 004

INVESTISSE MENT BRUT

92.3 47

182. 702

221. 040

EXPORT (b et s.n.f.) IMPORT (b et s.n.f.)

86.9 60 188. 495

122. 816 309. 929

177. 079 472. 121

REVENUS (net)

13.3 80

17.4 03

17.1 06

TRANSFERT (net)

31.9 88

28.8 51

42.6 25

SOLDE DES ONF (S – I)

PRETS NETS COMPTES SPECIAUX ET CORRESPO NDANTS FINANCEM ENTS EXTERIEU RS Transfert de capital

0

0

0

81.47 6 71.37 9 47.57 2

37.47 5

18.5 72

1.351

-182

31.9 00 2.90 0

1.662

2.44 8

40.48 8

21.2 02

748

-52

122. 816

177. 079

188. 495 13.3 80 31.9 88

309. 929 17.4 03 28.8 51

472. 121 17.1 06 42.6 25

56.1 67

140.8 59

235.3 11

18.6 92

122. 287

203. 411

1.35 1

182

2.90 0

0

0

0

1.10 0

1.66 2

2.44 8

1.10 0

0

0

0

35.9 00

15.6 79

199. 411

0

0

0

0

119. 658 4.11 4

0

0

103. 932

215. 573

0 23.6 29

0

23.6 29

0

0

0

0

0

0

88

2.15 8

8.59 3

-36

0

0

0

0

0

0

3.80 6

12.29 1

0

0

0

24.1 69

0

0

0

8.24 2

0

0

0

0

0

0

Investissemen ts Direct Investissemen ts de portefeuille Autres investissemen ts

86.9 60

3.80 0

7.84 5

56.1 67

0

140.8 59 4.114 103.9 32

235.3 11 0 215.5 73

5.958

Acquisitions / cessions d'actifs financiers non produits Variation des AEN FINANCEM ENTS INTERIEUR S variation Crédit intérieur Variation de la masse monétaire Financement intérieur non bancaire AUTRES POSTES Total opérations financières

29.20 0 29.10 0

24.2 00 24.4 00

11.9 00 24.4 00

23.0 65 7.30 0 15.6 65

34.6 06 43.3 23 8.51 7

100

200

12.5 00

10.53 9

45.4 54

27.8 00

7.27 1

-200 23.0 82

0

0

0

0

0

-100

6.78 6

3.80 6

12.2 91

6.13 5 21.8 00

10.4 06 18.9 23

15.6 65

8.51 7

15.9 27

0

0

0

22.0 65

2.32 9

1.88 5

17.3 83

20.1 39

20.48 7

32.48 2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

36.0 69 32.6 42 15.9 27

6.786

12.5 00

- 90 -

Table des matières DEDICACES ET REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. - 2 RESUME : ............................................................................................................................................................................ - 3 SOMMAIRE ......................................................................................................................................................................... - 4 LISTES DES SIGLES ET ABBREVIATIONS ................................................................................................................. - 5 LISTE DES TABLES ET FIGURES .................................................................................................................................. - 6 INTRODUCTION ................................................................................................................................................................ - 7 CHAPITRE 1 : LES ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE DE LA MAURITANIE ........... - 12 I. LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE LA MAURITANIE ................................................................................................ - 12 1. La création de la richesse ...................................................................................................................................... - 14 1.1 Les ressources naturelles ................................................................................................................................ - 14 1.2 Les performances du secteur primaire ............................................................................................................ - 15 A. LA PECHE ................................................................................................................................................. - 16 B. L‟AGRICULTURE et L‟ELEVAGE.......................................................................................................... - 17 1.3 Les performances des secteurs secondaire et tertiaire ..................................................................................... - 18 A. L‟EXPLOITATION MINIERE .................................................................................................................. - 18 B. LE PETROLE ............................................................................................................................................. - 19 2. L’évolution des prix et l’équilibre extérieur........................................................................................................... - 20 2.1 L‟évolution du niveau des prix ....................................................................................................................... - 20 2.2 L‟état de la balance des paiements ................................................................................................................. - 20 2.3 La stabilité de la valeur extérieure de la monnaie ........................................................................................... - 21 3. Le niveau de développement .................................................................................................................................. - 21 II. LE SYSTEME FINANCIER DE LA MAURITANIE ................................................................................................................. - 22 1. Le circuit de financement en Mauritanie ............................................................................................................... - 22 1.1 Financement bancaire ..................................................................................................................................... - 23 1.2 Financement extérieur .................................................................................................................................... - 23 1.3 Autres circuits de financement ....................................................................................................................... - 24 2. Les intermédiaires financiers ................................................................................................................................. - 25 2.1 Les banques commerciales ............................................................................................................................. - 25 2.2 Les établissements financiers.......................................................................................................................... - 27 A. CREDIT BAIL ........................................................................................................................................... - 28 B. ASSURANCES .......................................................................................................................................... - 28 C. POSTE ........................................................................................................................................................ - 29 2.3 Micro finance et Autres intermédiaires ........................................................................................................... - 29 3. La banque centrale et la politique monétaire ........................................................................................................ - 30 4. Les problèmes liés au système de financement et les perspectives ......................................................................... - 30 CHAPITRE 2 : AVANTAGES ET COUTS COMPARATIFS DES SYSTEMES FINANCIERS RHENAN ET ANGLO-SAXON ................................................................................................................................................................ - 34 I. NOTION DE FINANCEMENT INDIRECT ET SON ORGANISATION ........................................................................................... - 34 1. Origines et évolution de la finance indirecte ......................................................................................................... - 34 2. Les intermédiaires : Revue de la littérature ........................................................................................................... - 35 3. Instruments de crédit de la finance indirecte ......................................................................................................... - 37 4. Marché monétaire .................................................................................................................................................. - 39 5. La banque centrale et la politique monétaire ........................................................................................................ - 40 II. NOTION DE FINANCEMENT DIRECT OU INTERMEDIATION DE MARCHE ............................................................................. - 42 1. Les marchés ........................................................................................................................................................... - 42 A. MARCHE D‟ACTIONS ............................................................................................................................ - 42 B. MARCHE OBLIGATAIRE ....................................................................................................................... - 43 C. MARCHE DE PRODUITS DERIVEES .................................................................................................... - 43 2. Les produits ........................................................................................................................................................... - 44 A. TITRES DE PROPRIETE .......................................................................................................................... - 44 B. TITRES DE CREANCE ............................................................................................................................. - 44 C. PRODUITS DERIVES ............................................................................................................................... - 45 3. Les acteurs et les mécanismes de fonctionnement.................................................................................................. - 46 III. GAIN RELATIF DU FINANCEMENT DIRECT ..................................................................................................................... - 50 1. Gain en matière économique ................................................................................................................................. - 50 2. Gain en matière de transparence ........................................................................................................................... - 51 -

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CHAPITRE 3 : QUEL SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT POUR LA MAURITANIE ................................ - 52 I. PROPOSITION DE SEQUENCE........................................................................................................................................... - 52 II. L‟ARCHITECTURE A METTRE EN PLACE ......................................................................................................................... - 54 1. Les compartiments ................................................................................................................................................. - 55 2. Les intervenants du marché ................................................................................................................................... - 58 3. Les mécanismes de fonctionnement ....................................................................................................................... - 61 A. Gestion du besoin ............................................................................................................................................ - 61 B. Emission .......................................................................................................................................................... - 62 C. Echange/règlement/livraison ............................................................................................................................ - 62 III. LA REGLEMENTATION ET LES AUTORITES DE REGULATION ........................................................................................... - 63 1. La réglementation .................................................................................................................................................. - 63 2. Les autorités de régulation et de contrôle.............................................................................................................. - 65 III. LA FAISABILITE DU SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT ............................................................................................... - 67 1. Les risques et les contraintes ................................................................................................................................. - 67 2. Préalables à la mise sur pied ................................................................................................................................. - 68 A. Lois et règlements ............................................................................................................................................ - 68 B. Environnement du secteur financier ................................................................................................................. - 68 C. Acteurs financiers ............................................................................................................................................ - 69 CONCLUSION ................................................................................................................................................................... - 71 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................................. - 72 ANNEXES ........................................................................................................................................................................... - 76 ANNEXE A : CADRE LEGAL DE LA MAURITANIE ................................................................................................................ - 77 ANNEXE B : SYNOPSIS DE L‟ECONOMIE MAURITANIENNE ................................................................................................. - 82 TABLE DES MATIERES ................................................................................................................................................. - 91 -

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