miryam haddad lauréate du prix jean-françois prat p. 3

28 juin 2019 - DIGITAL DEVELOPMENT DIRECTOR: MIKHAIL MENDELEVICH. PUBLISHER: INNA BAZHENOVA. WEBMASTER MARTIN LETOURNEUR.
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VENDREDI 28 JUIN 2019 / NUMÉRO 300 / 1€

MIRYAM HADDAD LAURÉATE DU PRIX JEAN-FRANÇOIS PRAT P. 3

JUSTICE LE PROCÈS OPPOSANT DMITRI RYBOLOVLEV ET SOTHEBY’S SE TIENDRA BIEN À NEW YORK P. 6

FOIRE PARIS PHOTO SE LANCE À NEW YORK P. 8 NOMINATION KATE FOWLE PREND LA TÊTE DU MOMA PS1 P. 8 SALON MASTERPIECE DÉMARRE À LONDRES P. 8 VENTES PUBLIQUES OSENAT ET LA MAISON VERSAILLAISE PILLON FUSIONNENT P. 9

WHAT’S NEW THE ART NEWSPAPER DAILY / VENDREDI 28 JUIN 2019 / ÉDITION FRANÇAISE

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MIRYAM HADDAD LAURÉATE DU PRIX JEAN-FRANÇOIS PRAT 2019 (P.  3)… LE PROCÈS OPPOSANT DMITRI RYBOLOVLEV ET SOTHEBY’S SE TIENDRA BIEN À NEW YORK (P. 6)… PARIS PHOTO SE LANCE À NEW YORK (P. 8)… KATE FOWLE PREND LA TÊTE DU MOMA PS1 (P. 8)… MASTERPIECE DÉMARRE À LONDRES (P. 8)… OSENAT ET LA MAISON VERSAILLAISE PILLON FUSIONNENT (P.  9)… LE FESTIVAL DESIGN PARADE LANCÉ À HYÈRES ET À TOULON (P.  9)… CHRISTIE’S ORGANISE LA PREMIÈRE VENTE CARITATIVE EN ARABIE SAOUDITE (P.  9)… IN PICTURES  : NOTRE SÉLECTION D'EXPOSITIONS CHEZ LES PARTICIPANTS À LA LONDON ART WEEK (P. 10)…

« AUJOURD’HUI, ON VIT UNE ÈRE DE PERMÉABILITÉ ENTRE LES ACTIVITÉS, ENTRE L’ART, LE DESIGN, LA MUSIQUE, LA MODE, LE SPORT, LA TECHNOLOGIE… ET LOUIS VUITTON, QUI VEUT S’INSCRIRE DANS LE PRÉSENT, NE PEUT PAS JUSTE ÊTRE LÀ POUR FAIRE DES MALLES » MICHAEL BURKE, PDG DE LOUIS VUITTON, LE FIGARO, 27 JUIN 2019

LAST DAYS SAMEDI 29 JUIN « JÉRÔME ZONDER. PORTRAITS », CABINET DES DESSINS JEAN BONNA - BEAUX-ARTS DE PARIS, 75006 PARIS, WWW.BEAUXARTSPARIS.FR DIMANCHE 30 JUIN « THÉO MERCIER. EVERY STONE SHOULD CRY », MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE, 75003 PARIS, WWW.CHASSENATURE.ORG « LES NABIS ET LE DÉCOR », MUSÉE DU LUXEMBOURG, 75006 PARIS, MUSEEDULUXEMBOURG.FR

AGENDA VENDREDI 28 JUIN FESTIVAL DESIGN PARADE, VILLA NOAILLES, 83400 HYÈRES ET ANCIEN ÉVÊCHÉ, 83000 TOULON, VILLANOAILLES-HYERES.COM 18 H « GS-GP-001 », GALERIE SATOR, 75003 PARIS, GALERIESATOR.COM « FILLIOU-CI, FILLIOU-LÀ », GALERIE DE MULTIPLES, 75003 PARIS, WWW.GALERIEDEMULTIPLES.COM SAMEDI 29 JUIN « JULES ADLER, PEINDRE SOUS LA IIIE RÉPUBLIQUE », LA PISCINE - MUSÉE D’ART ET D’INDUSTRIE ANDRÉ DILIGENT, 59100 ROUBAIX, ROUBAIX-LAPISCINE.COM « EMMANUELLE LAINÉ. SUSPENSION VOLONTAIRE DE LA CRÉDULITÉ », FRICHE LA BELLE DE MAI, 13003 MARSEILLE, WWW.LAFRICHE.ORG « STEPHAN BALKENHOL », LE PORTIQUE, 76600 LE HAVRE, WWW.LEPORTIQUE.ORG « JOAN MIRÓ. AU-DELÀ DE LA PEINTURE », FONDATION MAEGHT, 06570 SAINT-PAUL DE VENCE, WWW.FONDATION-MAEGHT.COM « AS I LIKE », GALERIE ALAIN GUTHARC, 75003 PARIS, WWW.ALAINGUTHARC.COM « SUMMER TIMES », GALERIE ODILE OUIZEMAN, 75003 PARIS, WWW.GALERIEOUIZEMAN.COM « JOHANNA CONTE. ELÉGIE », GALERIE CHRISTOPHE GAILLARD, 75003 PARIS, GALERIEGAILLARD.COM « MASTERPIECES », GALERIE THOMAS BERNARD – CORTEX ATHLETICO, 75003 PARIS, WWW.GALERIETHOMASBERNARD.COM « XIAO FAN RU. PASSAGES », GALERIE RX, 75003 PARIS, WWW.GALERIERX.COM DIMANCHE 30 JUIN « BRICE DELLSPERGER. BODY DOUBLE 36 », « MONSTER CHETWYND », VILLA ARSON, 06105 NICE, WWW.VILLA-ARSON.ORG POUR APPARAÎTRE DANS CET AGENDA, CONTACTEZ-NOUS SUR [email protected]

MIRYAM HADDAD LAURÉATE DU PRIX JEAN-FRANÇOIS PRAT 2019 Hier soir, au siège du cabinet d’avocats d’affaires Bredin Prat et du Fonds de dotation Bredin Prat pour l’art contemporain, à Paris, l’artiste Miryam Haddad a été désignée lauréate de la 8e édition du Prix Jean-François Prat. Auparavant, les critiques Dorothée Dupuis, Alain Berland et J. Emil Sennewald avaient respectivement défendu le travail de Sol Calero, Miryam Haddad et Landon Metz. Par Philippe Régnier

Sol Calero, Pie, 2018 ; Frutas friestal 2, 2018. Courtesy Crêvecœur (Paris)

LE PRIX JEAN-FRANÇOIS PRAT A ÉTÉ L’OCCASION D’UNE PLAIDOIRIE POUR LA PEINTURE

Le Prix Jean-François Prat a été l’occasion hier soir d’une remarquable plaidoirie pour la peinture, à travers les trois exposés des rapporteurs 2019, Dorothée Dupuis, Alain Berland et J. Emil Sennewald, dans un pays, la France, où elle n’a pendant longtemps tout simplement pas été regardée, comme l’a souligné le parrain de cette 8e édition, Bernard Blistène. En introduction, le directeur du musée national d’art moderne/ Centre Pompidou a rappelé la générosité pour l’institution de Marie-Aline Prat et de son époux, disparu le 26 mars 2011, et dont le prix porte aujourd’hui le nom. « Je ne crois pas au discours unique, mais au choix de la passion », a déclaré Bernard Blistène, soulignant aussi le rôle de l’amateur devant une assemblée d’avocats qui s’apprêtaient à voter pour l’un des trois artistes en lice : Sol Calero, Miryam Haddad et Landon Metz.

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Première à prendre la parole, Dorothée Dupuis a défendu avec conviction le travail de la Vénézuélienne Sol Calero. Espagnole par son père, l’artiste a pu très tôt venir en Europe, qu’elle considérait à l’époque comme la terre de l’art. Depuis 2013, son travail est traversé par des problématiques d’identité, même si dans ses peintures s’affiche une iconographie de fruits. La dimension politique de son œuvre se cache en effet derrière une esthétique proche du décoratif, pour « ne pas effrayer les gens », comme elle l’a confié à la critique d’art. Son travail interroge le multiculturalisme, invite l’artisanat – elle utilise volontiers la mosaïque –, convoque la couleur. Mais si dans ses compositions jamais un corps n’apparaît, elle dénonce un monde où les classes sociales n’ont pas disparu.

LES ŒUVRES DE MIRYAM HADDAD SONT PEUPLÉES DE SORCIÈRES QUI CONCOCTERAIENT DANS LEURS GROS CHAUDRONS UN SAVANT MÉLANGE DE L’ORIENT ET DE L’OCCIDENT

Dans un discours très construit, Alain Berland (collaborateur de The Art Newspaper) a proposé une analyse percutante du travail de la Syrienne Miryam Haddad. La jeune femme, qui a suivi aux Beaux-Arts de Damas un enseignement des plus classiques faisant la part belle à la calligraphie, a ensuite intégré l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où elle a fréquenté les ateliers de Philippe Cognée et de Till Eitel. Citant Cézanne, Alain Berland considère qu’elle réalise aujourd’hui une « peinture couillarde ». Le critique d’art n’a pas hésité à déclarer : « elle fait des gestes que font les hommes » en référence à la puissance de la matière présente dans ses œuvres. Ces dernières sont aussi peuplées de sorcières – en référence au mouvement féministe – qui, selon le rapporteur, concocteraient dans leurs gros chaudrons un savant mélange, en premier lieu de l’Orient et de l’Occident. Dans l’ultime plaidoirie, J. Emile Sennewald a convoqué les philosophes pour analyser la peinture de l’Américain Landon Metz, invitant à se plonger dans la « profondeur de sa peinture ». Selon le critique, l’artiste « touche aux fondamentaux » du médium, interroge ce qui fait tableau, ce qui fait peinture. Miryam Haddad, Quand la terre ne nous soutient plus, 2019. Courtesy Galerie Art : Concept (Paris)

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Landon Metz, Untitled, 2016. Courtesy Nadia Rizzo Collection et Von Bartha (Suisse).

LA PRATIQUE DE LANDON METZ A ÉVOLUÉ, DÉLAISSANT LES PINCEAUX POUR S’ADONNER À LA TEINTURE

La pratique de l’Américain a évolué, délaissant les pinceaux pour s’adonner à la teinture, dont l’aspect final conserve une part de surprise, la teinte obtenue ne pouvant être préméditée. « Sa vibration nous envoie vers une profonde transparence », a encore déclaré J. Emile Sennewald, faisant référence à Hegel. Très en verve, le critique voit dans le travail de Landon Metz une peinture consciente de son histoire sans reproduire le passé tout en étant dans son présent. À l’issue de ces présentations de haut vol et des débats qui les ont accompagnés, les votants ont désigné Miryam Haddad lauréate de la 8e édition du Prix Jean-François Prat. http://prixjeanfrancoisprat.com http://www.bredinpratfoundation.org

THE ART NEWSPAPER DAILY (ÉDITION FRANÇAISE)

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MAQUETTE BÉRÉNICE TROEIRA

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LE PROCÈS OPPOSANT DMITRI RYBOLOVLEV ET SOTHEBY’S SE TIENDRA BIEN À NEW YORK Un juge de la Cour de district américaine vient de rejeter une requête de Sotheby’s visant à faire annuler le procès et a demandé la remise de documents jusqu’à présent confidentiels. Par Margaret Carrigan Selon des documents déposés mardi 25 juin devant un tribunal fédéral de Manhattan, un juge de la Cour de district américaine vient de rejeter une requête de Sotheby’s visant à faire annuler un procès intenté contre la maison de ventes aux enchères en octobre 2018 par deux sociétés appartenant au milliardaire et collectionneur russe Dmitri Rybolovlev qui lui demandent 380 millions de dollars de dommages et intérêts.

Dmitri Rybolovlev. © Francknataf

CETTE AFFAIRE EST LA SUITE D’UN LONG FEUILLETON JUDICIAIRE

Cette affaire est la suite d’un long feuilleton judiciaire entre Dmitri Rybolovlev et Yves Bouvier. Des procédures sont en cours à Monaco, à Singapour, à Hongkong, à Berne et dans le canton de Genève. Sotheby’s et Yves Bouvier ont ensemble poursuivi Dmitri Rybolovlev à Genève en novembre 2017 afin de bloquer une action en justice que l’oligarque russe envisageait de former au Royaume-Uni. De même, la maison de ventes aux enchères avait demandé le rejet de l’action en justice intentée à New York à la lumière des procédures judiciaires suisses déjà en cours. Le juge Jesse M. Furman a rejeté cette requête, affirmant que « bien qu’il existe un litige parallèle en Suisse, Sotheby’s n’a pas réussi à établir qu’il existait des «circonstances exceptionnelles» justifiant cet abandon ».

L’ordonnance exige également que soient remis au tribunal les documents qui étaient auparavant confidentiels à la demande de Sotheby’s, qui souhaitait que certaines pièces soient mises sous scellés. Dmitri Rybolovlev soutient que les informations contenues dans ces documents sous scellés confirment que la maison de ventes a « assisté matériellement » Yves Bouvier, marchand d’art suisse et à l’époque roi des ports francs, en escroquant le collectionneur de plus d’un milliard de dollars en surfacturant 38 œuvres d’art au cours d’une décennie. Sotheby’s est intervenu dans la vente de 14 des œuvres en question, dont le désormais tristement célèbre Salvator Mundi, attribué à Léonard de Vinci, cédé pour 450 millions de dollars. Parmi la poignée de documents déclassifiés déposés mardi figurent des courriels et d’autres échanges entre le personnel de Sotheby’s et Yves Bouvier concernant des contrats importants négociés entre eux, y compris celui de l’œuvre de Léonard, que Dmitri Rybolovlev avait acheté par l’intermédiaire d’Yves Bouvier en 2013 pour 128,7 millions de dollars.

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Des documents supplémentaires, déposés dans une version non expurgée cette fois, révèlent qu’Yves Bouvier a payé cette œuvre 83 millions de dollars à Sotheby’s, suggérant une majoration de 53,62 % de l’œuvre lors de sa vente au collectionneur, comme l’avait prétendu Dmitri Rybolovlev. Toujours selon des sources non expurgées, Samuel Valette, vice-président des ventes privées mondiales de Sotheby’s, a envoyé à Yves Bouvier un projet d’estimation du Salvator Mundi à 100 millions de dollars après que Dmitri Rybolovlev a demandé lui-même une évaluation parce qu’il soupçonnait le marchand de fraude. Dans son courriel d’accompagnement, Valette demande à Yves Bouvier de « lui faire savoir si cela a fonctionné pour lui », selon les documents de la cour. Les éléments récemment remis révèlent également une correspondance entre Sotheby’s et Yves Bouvier et les prix de vente de Wasserschlangen II de Gustave Klimt en 2012, mais aussi de L’Homme assis au verre de Picasso et Nu couché au coussin bleu de Modigliani, tous deux en 2011. Nombre de ces œuvres ont été expédiés vers le port franc suisse du marchand. Aucun des documents confidentiels soumis à la cour de New York ne nomme expressément Dmitri Rybolovlev ou ses sociétés. Sotheby’s a affirmé qu’ils ne savaient pas qui était le client « ultime » d’Yves Bouvier jusqu’à son arrestation à Monaco en 2015, lorsque Dmitri Rybolovlev l’a accusé pour la première fois de fraude. Le juge Furman a ordonné aux deux parties de déposer toutes les versions non expurgées ou reformulées des documents pertinents dans les deux semaines suivant l’ordonnance, notant que Sotheby’s devait informer le tribunal dans les deux semaines suivant toute décision de la justice suisse concernant la demande de mise sous scellés en attente. Les avocats de toutes les parties sont convoqués à une première audience préparatoire le 24 juillet.

PARMI LA POIGNÉE DE DOCUMENTS DÉCLASSIFIÉS DÉPOSÉS MARDI FIGURENT DES COURRIELS ET D’AUTRES ÉCHANGES ENTRE LE PERSONNEL DE SOTHEBY’S ET YVES BOUVIER

« La décision d’hier [de mardi] – bien que décevante – concerne la procédure et ne se prononce pas sur le bien-fondé des prétentions sans fondement de M. Rybolovlev, a déclaré Sotheby’s dans un communiqué adressé à The Art Newspaper. Bien que la procédure puisse continuer à New York, il prévoit également que notre affaire en cours se poursuive en Suisse, que nous avons toujours considérée comme étant le lieu approprié pour cette affaire, puisque les actes au centre du litige s’y sont déroulés. Sotheby’s va plaider vigoureusement sur le fond de l’affaire en Suisse et à New York ». En novembre, Dmitri Rybolovlev avait été mis en garde à vue par la police monégasque pour avoir tenté d’influencer les plus hautes autorités monégasques impliquées dans l’affaire en cours avec Yves Bouvier. En outre, l’achat d’un manoir pour 95 millions de dollars auprès de Donald Trump est devenu un fait pris en compte dans le cadre des enquêtes du gouvernement américain sur les finances de l’actuel président. Un procès à New York pourrait nécessiter que le collectionneur comparaisse devant un tribunal américain. Le représentant de Dmitri Rybolovlev a refusé de commenter l’affaire en cours.

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NEWS BRIEF PARIS PHOTO SE LANCE À NEW YORK

Paris Photo. © Florent Drillon

Le salon Paris Photo va lancer une nouvelle foire aux États-Unis : Paris Photo New York. Son édition inaugurale se déroulera du 2 au 5 avril 2020, au Pier 94. La manifestation sera organisée main dans la main avec The Association of International Photography Art Dealers (AIPAD), créée en 1979 et qui regroupe 120 galeries internationales. En 23 ans d’existence, Paris Photo s’est peu à peu imposée comme le grand rendez-vous mondial dans cette spécialité. Elle exportera ce savoir-faire à Manhattan. « Nous sommes très heureux de créer ce pont entre Paris et New York et de bénéficier d’une identité transatlantique. L’enthousiasme de nos plus anciens exposants et de notre réseau de collectionneurs et curateurs révèle l’immense potentiel de Paris Photo New York, pour s’implanter sur le sol américain », ont déclaré Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo, et Christoph Wiesner, son directeur artistique. A. C. www.parisphoto.com

KATE FOWLE PREND LA TÊTE DU MOMA PS1

Kate Fowle. © James Hill

Fin du suspense : c’est Kate Fowle qui a été nommée directrice du MoMA PS1. Ancienne conservatrice en chef du Garage à Moscou, elle succède à Klaus Biesenbach, qui a quitté le musée new-yorkais en octobre 2018 pour diriger le Museum of Contemporary Art de Los Angeles. Actuellement directrice générale de l’organisme Independent Curators International à New York, elle prendra son poste le 3 septembre. Kate Fowle a officié au Garage, musée d’art contemporain de Moscou, de 2013 à mars 2019. Elle a aussi été commissaire au Ullens Center for Contemporary Art à Pékin de 2007 à 2008. La conservatrice est connue pour nouer des liens solides avec les artistes qu’elle défend, comme David Adjaye, Olga Chernysheva, Urs Fischer, Rashid Johnson, Robert Longo, Anri Sala, Taryn Simon, Juergen Teller ou Rirkrit Tiravanija. « Kate Fowle est la personne idéale pour diriger cette institution dynamique et maintenir la place du MoMA PS1 parmi les plus importants musées d’art contemporain », a déclaré Agnes Gund, présidente du conseil d’administration de l’institution. N. K. www.momaps1.org

MASTERPIECE DÉMARRE À LONDRES

Phyllida Barlow pour « Masterpiece Presents ». © Phyllida Barlow. Courtesy de l’artiste et Hauser & Wirth. Photo : Alex Delfanne

8 / 28 JUIN 2019 / THE ART NEWSPAPER DAILY (ÉD. FRANÇAISE) # 300

Ouverte hier, 27 juin, au Royal Hospital Chelsea, à Londres, la neuvième édition de Masterpiece London réunit cette année plus de 150 exposants. La foire de « cross-collect » accueille une vingtaine de nouvelles galeries cette année, dont Wildenstein (New York), Richard Saltoun et Annely Juda Fine Art, deux galeries d’art contemporain basées à Londres. Des enseignes parisiennes telles que Chenel en archéologie, Les Enluminures en livres médiévaux, Yann Ferrandin en art tribal, Oscar Graf et Didier Luttenbacher pour les arts décoratifs, Marcilhac ou Mathivet pour l’Art déco, ou encore Perrin et Steinitz en mobilier ancien sont aussi présents. Lancée en 2017, la section « Masterpiece Presents » met à l’honneur une installation monumentale de Phyllida Barlow, composées de pompons multicolores, rappel des grands formats qu’elle a développés dans les années 1990. Pour la première fois, la foire présente un parcours de sculpture moderne et contemporaine, pensé par Jo Baring, directrice de la collection Ingram. En progression d’année en année, la foire éclectique se lancera en octobre à Hongkong et présentera un pavillon Masterpiece à Fine Art Asia. A.L. T. www.masterpiecefair.com

NEWS BRIEF OSENAT ET LA MAISON VERSAILLAISE PILLON FUSIONNENT

Le siège d’Éric Pillon Enchères à Versailles. Photo : D.R.

La maison de vente Osenat vient d’annoncer que la société versaillaise Éric Pillon Enchères « fusionnait » avec elle. « Redonner ses lettres de noblesse au savoir-faire inégalé des maîtres ébénistes d’antan, tel est notre objectif. Où mieux qu’à Versailles, ville qui contribue au rayonnement de l’hexagone dans le monde entier, réaliser un tel projet ? », a déclaré Jean-Pierre Osenat, actuel président du Symev, principal syndicat de la profession. Grand spécialiste des ventes consacrées à Napoléon, organisées dans son fief de Fontainebleau, ce dernier investit donc après l’Empire un autre champ, celui de l’Ancien Régime et de la monarchie, créant à compter de septembre deux nouveaux départements, l’un sur les souvenirs historiques – mobilier et objets d’art liés à la royauté – et l’autre consacré à l’art et à l’histoire russes. D’après nos informations, Éric Pillon Enchères a réalisé ces deux dernières années un résultat proche de 3 millions d’euros hors frais, soit environ six fois moins que la société Osenat. Éric Pillon restera commissaire-priseur au sein de la nouvelle entité, animant les ventes d’art moderne, sa spécialité. A. C. www.osenat.com

LE FESTIVAL DESIGN PARADE LANCÉ À HYÈRES ET À TOULON

Projet de Hugo Poirier et Pauline Bailay pour le concours Design Parade Toulon. © Hugo Poirier & Pauline Bailay

La Villa Noailles, à Hyères, ouvre grand ses portes au design jusqu’au 30 juin. Lancé aujourd’hui, le Festival international Design Parade vise à donner un aperçu des tendances créatives actuelles et à repérer de nouveaux talents, à travers des expositions, des ateliers et des rencontres. L’événement se déploie aussi pour la quatrième fois à Toulon, à l’ancien évêché, centré sur l’architecture d’intérieur. Points d’orgue du festival, les deux concours qui couronnent le travail d’un lauréat dans chaque domaine sont présidés par Mathieu Lehanneur pour le design à Hyères, et par François Champsaur pour l’architecture d’intérieur à Toulon. Au programme des expositions à la Villa Noailles : le Centre Pompidou présente une soixantaine de pièces de ses collections de design dans une scénographie signée India Mahdavi, à côté de propositions de Mathieu Lehanneur, de Sara de Campos ou encore de Pierre Yovanovitch. Le festival s’achève dimanche 30 juin, mais les expositions restent ouvertes jusqu’au 29 septembre à Hyères, et jusqu’au 24 novembre à Toulon. A-L.T. www.villanoailles-hyeres.com

CHRISTIE’S ORGANISE LA PREMIÈRE VENTE CARITATIVE EN ARABIE SAOUDITE

Vente caritative organisée à Jeddah par le ministère de la Culture d’Arabie saoudite et Christie’s le 26 juin 2019. Courtesy Christie’s

9 / 28 JUIN 2019 / THE ART NEWSPAPER DAILY (ÉD. FRANÇAISE) # 300

Christie’s a tenu le 26 juin une vente caritative en Arabie saoudite, la première du genre dans ce pays d’après elle, organisée par le ministère de la Culture local, créé en 2018. La vacation a eu lieu dans le quartier ancien d’Al-Balad à Jeddah, connu pour ses 600 maisons historiques et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Intitulée « Art for Al Balad », la dispersion a permis de lever 1,3 million de dollars (1,1 million d’euros) pour près de 40 œuvres au profit d’un futur musée du patrimoine prévu in situ mais aussi d’une organisation médicale et éducative locale sans but lucratif destinée aux enfants. Une œuvre d’Abdullah AlShalty a obtenu 173 000 dollars, une pièce signée de Son Altesse Royale le prince Badr bin Abdulmohsen bin Abdulaziz Al-Saud a remporté 133 333 dollars et, enfin, une œuvre d’Abdullah AlShaikh est partie pour 101 333 dollars. Selon Michael Jeha, président de Christie’s pour le Moyen-Orient, la maison de ventes a « aidé à lever plus de 25 millions de dollars pour des causes caritatives dans la région » depuis l’ouverture en 2005 d’une succursale à Dubaï. A. C. www.christies.com

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Notre sélection d'expositions chez les participants à la London Art Week

Charles Beddington, éminent expert de la peinture vénitienne des XVIIe et XVIIIe siècles, présente « Canaletto, Bellotto et leur entourage ». Pour l’occasion, il expose une vue inédite de Westminster Bridge par Canaletto. « Canaletto, Belotto and their Circle », Charles Beddington LTD, jusqu’au 5 juillet, Londres, www.charlesbeddington.com Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, Westminster Bridge from the North with the Lord Mayor’s Procession, 25 May 1750, huile sur toile. Courtesy de Charles Beddington Fine Art.

Renommé pour ses pièces exceptionnelles destinées aux cabinets de curiosités, Georg Laue expose pour la première fois depuis 1883 la cassette de l’abbaye de Newbattle attribuée au « Master of Perspective » de Nüremberg et datée de 1565. C’est l’un des premiers exemples de décors à polyèdres en Europe. « The Renaissance Casket from Newbattle Abbey », Georg Laue Kunstkammer Ltd, jusqu’au 5 juillet, Londres, www.kunstkammer.com Maître of Perspective, Cassette de l’Abbaye de Newbattle, Nuremberg, 1565. Courtesy de Georg Laue, Kunstkammer Ltd. & Trinity Fine Art

L’exposition « Expressive Souls » proposée par l’expert en sculpture Danny Katz explore la manière dont les artistes parviennent à rendre compte de manière sensible la nature complexe et transcendantale de nos émotions. « Expressive Souls », Daniel Katz Gallery Ltd, jusqu’au 5 juillet, Londres, www.katz.art Elsa Kalmàr-Kövesházi, Salomé, 1907, Marbre, 64 cm. Courtesy de Daniel Katz Gallery Ltd

10 / 28 JUIN 2019 / THE ART NEWSPAPER DAILY (ÉD. FRANÇAISE) # 300

IN PICTURES

Notre sélection d'expositions chez les participants à la London Art Week

En réaction aux débats sur le Brexit et l’identité britannique, le marchand Sam Fogg explore le lien entre le Royaume-Uni et l’Europe à travers un ensemble d’œuvres du Moyen-Âge (du VIe au XVIe siècles). « Medieval Art in England », Sam Fogg, jusqu’au 27 juillet, Londres, www.samfogg.com Broche, Angleterre, 800-850, argent, 6,3 cm de diamètre. Courtesy de Sam Fogg

À côté de son habituelle sélection de peintures et de sculptures italiennes, la galerie Colnaghi présente cette année une exposition mettant en lumière les inspirations antiques des peintres du XVIIe siècle. « An Eye on the Antique : SeventeethCentury Painting and Antiquity », Colnaghi, jusqu’au 5 juillet, Londres, www.colnaghi.com Casque Samno-Attique, fin du Ve siècle-debut IVe siècle av J.-C., 27,7 cm. Courtesy de Colnaghi

Riche de son expérience en tant que collectionneur de peintures anciennes, Franck Baulme a ouvert une galerie à Londres où il expose cette année une sélection personnelle d’œuvres (peintures, sculptures et arts graphiques) de maîtres anciens du XVIIe au XIXe siècles. « A Parisian’s passion for Old Masters », F. Baulme Fine Arts, jusqu’au 5 juillet, Londres, www.fbaulme-finearts.com Hyacinthe Collin de Vermont, Le jugement de Pâris, huile sur toile, 80 x 100,2 cm. Courtesy de F. Baulme Fine Arts

London Art Week, jusqu'au 5 juillet, Londres, www.londonartweek.co.uk

11 / 28 JUIN 2019 / THE ART NEWSPAPER DAILY (ÉD. FRANÇAISE) # 300