OBSERVATOIRE DE LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE ET CINEMATOGRAPHIQUE EN ILE-DE-FRANCE
Une étude réalisée par Olivier-René Veillon (directeur de la COMMISSION DU FILM D’ILE-DE-FRANCE) et Philippe Degardin (Directeur des études à AUDIENS)
p. 1/17
31 Mars 2010
OBSERVATOIRE DE LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE ET CINEMATOGRAPHIQUE EN ILE-DE-FRANCE PREAMBULE Cette étude est la cinquième édition de « l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Île-de-France » mis en place conjointement par Audiens et par la Commission du Film d’Ile-de-France en 2006. Son ambition est de mesurer précisément la structure et l’évolution de l’activité de la production cinématographique et audiovisuelle dans la Région Capitale afin de connaître la répartition des emplois du secteur et de bien apprécier les évolutions de celui-ci, notamment l’impact des politiques mises en œuvres pour en assurer le soutien, qu’elles soient nationales ou régionales, leurs effets se conjuguant dans la région qui pèse un poids majeur dans l’activité du pays. A la recherche d’informations fiables pour établir un indicateur constant à même d’évaluer précisément les évolutions du secteur, mission confiée par la Région à l’établissement public de coopération culturelle créé à son initiative, la Commission du Film d’Ile-de-France s’est rapprochée d’Audiens qui, en raison de sa position privilégiée de gestionnaire des retraites complémentaires des métiers du spectacle, dispose d’une base statistique exceptionnelle, constituée par les entreprises cotisantes et par l’ensemble des déclarations faites à l’organisme par leurs salariés permanents ou intermittents. Audiens est donc l’organisme le mieux placé en France pour assurer le suivi de la base de données nécessaire à la constitution de cet « Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Île-de-France» et du baromètre annuel de l’activité du secteur. La Commission du Film d’Ile-de-France dispose, de son côté, de l’ensemble des informations liées au contexte et aux conditions d’exercice dans le secteur qui lui permettent d’analyser et de mettre en perspective les données recueillies. Elle rencontre et interroge régulièrement les entreprises du secteur sur leurs conditions d’exercice de l’activité et recueille les informations utiles sur l’impact des productions étrangères qu’elle accueille pour leurs tournages en Ile-de-France. Celles-ci s’adressent en amont à la Commission pour décider de l’opportunité d’un tournage en Ile-de-France. Une de ses missions principales est de faire qu’elles choisissent effectivement l’Ile-de-France dans un contexte de forte concurrence internationale. La Commission est donc bien placée pour connaître les tenants et aboutissants de cette activité. Les données recueillies et analysées dans le présent document portent sur les années 2001 à 2008 pour l’ensemble, et en partie sur l’année 2009. En effet les données qui ont précédé la mise en place de l’étude ont été reconstituées afin de pouvoir disposer d’un ensemble cohérent susceptible de cerner les évolutions en cours sur toute la décennie.
METHODOLOGIE Comme pour les éditions précédentes de l’étude, la démarche se fonde sur la constitution d’un univers cohérent, objet strictement circonscrit de la recherche, délimitant précisément les contours du p. 2/17
secteur d’activité, à savoir la production cinématographique et audiovisuelle et l’ensemble des activités de service qui lui sont directement et spécifiquement liées. Dans une démarche itérative entre le service des études d’Audiens et la Commission du Film d’Ile-de-France, l’univers a été constitué après analyse et vérification des éléments constituants les codes NAF afin d’intégrer tous ceux qui participent et contribuent à l’activité de production cinématographique et audiovisuelle. Ont été exclues les activités de diffusion audiovisuelle et d’exploitation cinématographique, secteurs importants qui ne reflètent pas directement l’activité de production audiovisuelle et cinématographique-objet de cette étude. Ont été intégrées toutes les activités de production proprement dites, sauf celles assurées par les personnels permanents des entreprises de diffusion, et notamment la production de films pour la télévision assurée par les producteurs indépendants, la production de longs et courts métrages cinématographiques, la production de films institutionnels et publicitaires et l’ensemble des prestations techniques spécifiquement dédiées au cinéma et à la télévision. Toutes les activités de service directement ou indirectement liées au secteur (restauration, constructions et aménagements non spécifiques etc.) mais qui ne sont pas cotisantes à Audiens ne font pas partie du champ de l’étude. L’impact économique global de l’activité et son incidence sur l’emploi est donc très supérieur à celui mesuré ici. Pour les productions étrangères accueillies les coûts indirects liés aux transports et à l’hôtellerie peuvent représenter, par exemple, en fonction de l’importance des équipes, une part importante des budgets. Une fois constitué l’univers des entreprises cotisantes à Audiens dans le secteur d’activité ainsi circonscrit, les données accessibles sont, jusqu’en 2009, celles des entreprises elles-mêmes, considérées globalement, et, jusqu’en 2008, le traitement de l’année 2009 n’étant pas complètement achevé, celles des salariés déclarés aux régimes de retraite complémentaires gérés par Audiens (Arrco et/ou Agirc), qu’ils soient permanents ou intermittents et la masse salariale correspondante. Les chiffres fournis pour l’année 2008 ne sont donc pas une estimation mais les données complètes permettant de disposer d’une photographie précise de l’activité du secteur en termes d’emplois et d’impact économique. Il faut noter que les nouveaux codes NAF (nomenclature 2008) attribués peuvent, pour quelques entreprises du secteur, différer des anciens. Ces reclassements ponctuels n’ont pas d’impact sensible sur les données globales et ne remettent pas en cause les tendances observées et la comparabilité, d’une année sur l’autre, des données recueillies. La principale modification introduite au 1 er janvier 2008 dans la nomenclature des codes NAF ne permet plus de distinguer la production de films pour la télévision de la production de programmes de télévision. Ces deux secteurs ont été regroupés en un seul : production de films et de programmes pour la télévision, ce qui est mieux conforme à la réalité de l’activité du secteur. L’ensemble de la séquence statistique a donc été reconstituée selon ce nouveau principe afin de garantir la comparabilité des données. Cela ne change pas la nature des informations recueillies et permet de lever une distinction qui s’avérait souvent arbitraire. En effet dans les sociétés de production les mêmes équipes peuvent être amenées à travailler sur des œuvres patrimoniales aussi bien que sur des programmes de flux.
p. 3/17
I/ Les entreprises du secteur de la production audiovisuelle et cinématographique (données établies sur la base des entreprises cotisantes auprès d’Audiens en retraite ARRCO et/ou AGIRC). Ile de France Production de films et de
5911A programmes pour la télévision Production de films
5911B institutionnels et publicitaires Production de films pour le
5911C cinéma
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
782
823
882
931
1 047
1 127
1 236
1 354
1 451
842
847
849
911
938
988
1 054
1 102
1 122
1 053
1 124
1 166
1 219
1 316
1 356
1 402
1 444
1 461
496
497
501
507
530
538
561
573
567
3 173
3 291
3 398
3 568
3 831
4 009
4 253
4 473
4 601
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
270
291
301
329
370
407
434
447
482
647
658
676
677
706
719
797
807
849
242
256
275
278
299
321
346
367
377
128
126
131
146
161
164
186
186
176
1 287
1 331
1 383
1 430
1 536
1 611
1 763
1 807
1 884
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de video et de programmes de télévision Total
Autres régions Production de films et de
5911A programmes pour la télévision Production de films
5911B institutionnels et publicitaires Production de films pour le
5911C cinéma
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de video et de programmes de télévision Total
En termes de nombre d’entreprises, l’organisation du secteur décrite dans les éditions précédentes de cette étude se maintient, à savoir un grand nombre de structures rapporté au volume d’activité. En effet le nombre d’entreprises en activité a augmenté de 45% entre 2001 et 2009, et s’est paradoxalement maintenue dans les périodes de baisse relative d’activité en 2002, 2003 et 2004, alors que les effectifs globaux du secteur étaient en diminution. En 2005 et 2007, la croissance de 7% suivait l’évolution du secteur. Depuis 2008 la croissance ralentit mais se maintient cependant à 4% en 2008 et à 3% en 2009. C’est donc bien à une consolidation du secteur, à un niveau élevé à laquelle nous assistons. p. 4/17
Le seul domaine d’activité qui connaît pour la première fois une faible baisse du nombre de ses entreprises (-1%) est celui de la post-production qui subit de plein fouet l’accélération de la mutation numérique et l’effondrement de l’activité de la filière photo-chimique conduisant à la disparition d’entreprises historiques comme le laboratoire GTC. Toutefois avec un solde négatif de six entreprises seulement la résistance du secteur à la crise en 2009, en raison de sa capacité à intégrer des prestations numériques nouvelles, est un trait marquant. Le phénomène est plus sensible dans les autres régions avec dix entreprises en moins, par rapport au nombre stabilisé en 2007 et 2008 de 186 entreprises. Il faut toutefois nuancer cette analyse car les chiffres sur le nombre des entreprises ne dit rien sur leur situation ni sur leur éventuelles difficultés. II/ Taux d’évolution du nombre d’entreprises 2001/2009. Taux d'évolution annuelle du nombre d'entreprises en activité
10,0% 9,0% 8,0% 7,0% 6,0% 5,0% 4,0% 3,0% 2,0% 1,0% 0,0% 2002
2003
2004
2005 Ile de France
2006
2007
2008
2009
Autres régions
En 2009, si la consolidation du nombre d’entreprises est le phénomène le plus marquant, le phénomène est plus net en Ile-de-France avec un taux d’évolution plus faible que celui constaté dans les autres régions, à l’exception constatée plus haut du secteur de la post-production qui résiste mieux en Ile-de-France que dans les autres régions aux effets de la baisse des investissements dans la production nationale. Les difficultés actuelles, notamment de la production audiovisuelle, contribuent à concentrer encore davantage l’outil industriel en Ile-de-France. III/ Nombre d’entreprises d’Ile-de-France en activité par secteur 2001/2009.
p. 5/17
Nombre d'entreprises d'Ile de France en activité par secteur, de 2001 à 2008
1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0 2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Production de films et de programmes pour la télévision
Production de films institutionnels et publicitaires
Production de films pour le cinéma
Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Les entreprises du secteur de la production audiovisuelle et cinématographique sont essentiellement des très petites entreprises. En Ile-de-France 44% d’entre elles ne déclarent aucun emploi permanent en 2008. L’intermittence apparaît donc non seulement comme un mode d’activité permettant une indemnisation adaptée des périodes de chômage mais aussi comme une modalité essentielle dans l’organisation entrepreneuriale du secteur. Un quart des entreprises du secteur ne déclarent qu’une ou deux personnes ayant occupé un emploi permanent ; 13% d’entre elles déclarent 3, 4 ou 5 personnes ayant occupé un emploi permanent ; elles ne sont que 8% à déclarer entre 11 et 50 personnes en emploi permanent et seulement 2% affichent un effectif supérieur à 50 personnes. Cette répartition par taille n’est pas la même selon les secteurs, les entreprises de la production de films pour le cinéma sont les entreprises les plus petites en moyenne (3 personnes ayant occupé un emploi permanent en 2008 par entreprise), les entreprises de la post-production étant les entreprises les plus importantes en moyenne (11 personnes ayant occupé un emploi permanent en 2008 par entreprise). Répartition des entreprises en activité en 2008 en Ile-de-France par nombre de permanents déclarés : Post-production de films Nombre de Production de films Production de films Production de films cinématographique permanents et de programmes institutionnels et pour le cinéma s, de vidéo et de déclarés en 2008 pour la télévision publicitaires programmes de télévision 0 40% 49% 49% 33% 1 17% 17% 18% 11% 2 8% 8% 10% 10% 3 6% 5% 6% 5% 4 5% 3% 3% 6% 5 3% 3% 3% 3% 6-10 8% 8% 6% 12% 11-50 11% 6% 4% 16% 51 et plus 2% 1% 1% 5%
TOTAL
44% 16% 9% 6% 4% 3% 8% 8% 2%
p. 6/17
IV/ Effectifs déclarés et masse salariale associée. L’exploitation des déclarations nominatives annuelles nous permet de connaître et de suivre les évolutions jusqu’à la fin de l’année 2008 des effectifs déclarés par entreprise et de la masse salariale associée à ces effectifs. Les données en effectifs représentent le nombre de personnes déclarées par secteur et statut (permanent / intermittent). Une personne déclarée par plusieurs entreprises d’un même secteur et dans le même statut est comptabilisée une seule fois.
p. 7/17
2001 Ile de France
Per.
2002
Inter.
Per.
2003
Inter.
Per.
2004
Inter.
Per.
2005
Inter.
Per.
2006
Inter.
Per.
Inter.
5911A
Production de films et de programmespour la TV
3 812
49 430
3 890
48 561
4 204
45 451
5 528
48 846
5 739
51 565
6 219
52 838
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
4 322
21 901
3 692
22 742
3 380
19 971
3 747
20 042
3 804
21 554
3 737
20 031
5911C
Production de films pour le cinéma
2 796
48 768
2 691
40 906
2 800
41 990
3 074
43 305
3 293
49 519
3 416
50 900
5 733
17 877
5 330
16 557
5 038
16 262
5 057
15 914
5 143
16 003
5 529
16 696
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total Ile de France
16 461 101 575 15 449
93 566 15 263
90 637 17 155
93 168 17 705 101 160 18 614 102 229
Autres régions 5911A
Production de films et de programmespour la TV
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
5911C
Production de films pour le cinéma
614
3 494
530
3 515
640
3 839
1 016
3 691
1 129
4 209
1 274
5 387
1 228
6 768
1 185
7 201
1 109
5 820
1 175
5 588
1 340
5 633
1 395
5 625
426
3 576
477
3 266
452
3 465
526
2 876
617
3 828
693
7 258
630
2 142
279
2 052
323
2 090
312
2 209
365
2 324
459
2 561
2 632
13 912
2 457
13 940
2 511
13 077
3 002
12 300
3 423
13 553
3 790
18 020
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total autres régions
2007 Ile de France Production de films et de 5911A programmespour la TV
Per.
2008
Inter.
Per.
Inter.
7 232
58 234
6 998
56 815
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
4 059
21 504
4 692
22 436
5911C
Production de films pour le cinéma
3 464
57 306
3 918
58 735
5 801
17 466
5 953
18 257
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total Ile de France
20 260 112 605 21 265 112 815
Autres régions Production de films et de 5911A programmespour la TV
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
5911C
Production de films pour le cinéma
1 358
4 860
1 344
5 236
1 568
6 763
1 677
6 824
690
4 081
785
5 008
544
2 525
639
3 123
4 133
15 324
4 413
16 951
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total autres régions
p. 8/17
Après une année 2007 marquée par une très forte croissance de l’emploi, avec un rythme de croissance deux fois supérieur à celui des deux années précédentes, 2008 est globalement une année de consolidation. L’effectif global évolue peu et se maintient à un niveau élevé confortant le seuil atteint l’année précédente. La séquence sur la décennie apparaît donc ainsi, après la crise des premières années, 2001, 2002 et 2003, le redressement de 2004, la croissance de 2005 poursuivie en 2006 et accélérée en 2007, 2008 est une année de consolidation. La structure des effectifs poursuit cependant une évolution intéressante, très marquée en 2007, et toujours sensible en 2008 rééquilibrant à la marge le poids des emplois permanents par rapport aux emplois intermittents. Tout semble indiquer, que dans le contexte de la croissance de l’activité, qu’elle soit forte comme en 2007 ou moins marquée comme en 2008 le nombre d’intermittents a atteint un seuil, au-delà duquel l’activité a tendance à transformer ces emplois en emplois permanents. En 2008 l’emploi intermittent évolue donc très peu en Ile-de-France, avec seulement 210 déclarations nouvelles alors qu’il continue de croître dans les autres régions avec 1 627 nouvelles déclarations. L’explication de ce phénomène se trouve dans la forte capacité de l’Ile-de-France en 2008 à créer des emplois permanents et à poursuivre, dans un contexte de moindre croissance, l’évolution constatée en 2007. Ce sont ainsi plus de 1 000 emplois permanents (1 005) qui auront été créés en Ile-de-France soit cinq fois plus que d’emplois intermittents. C’est donc bien à un renforcement de l’appareil productif audiovisuel et cinématographique auquel on assiste dans la Région avec une structure d’emploi plus favorable à l’emploi permanent donc mieux à même de soutenir un développement inscrit dans la durée. Il y a toutefois des différences sensibles entre les différents secteurs d’activité. A commencer par les conséquences de la baisse d’activité dans la production de programmes de télévision, liées aux incertitudes pesant sur France Télévisions avec le changement de modèle économique induit par l’arrêt de la publicité en soirée et par la chute des revenus publicitaires des chaînes commerciales. La baisse des investissements en production des chaînes de télévision a eu des conséquences directes sur l’emploi, plus forte pour l’emploi intermittent que pour l’emploi permanent. L’emploi intermittent est en effet, compte tenu de son volume, une variable d’ajustement directement touchée en cas de baisse d’activité. Il y a donc dans ce domaine près de 1 500 (1 419) déclarations d’emplois intermittents en moins en Ile-de-France. Mais la baisse concerne seulement 234 emplois permanents. Les autres secteurs font plus que compenser, en particulier pour l’emploi permanent, la baisse d’activité de la production télévisuelle, avec notamment la bonne tenue en 2008 de la production cinématographique et, de manière plus surprenante, en cette année de crise économique globale de la production de films institutionnels et publicitaires. Ce phénomène s’explique par la présence dans cet univers de nombreuses sociétés de production éxécutive intervenant sur le marché de la production publicitaire, audiovisuelle et cinématographique étrangère, dans des proportions très variables et dont le niveau d’activité, profitant de la croissance mondiale avec l’arrivée de nouveaux entrants dans la production internationale présente en Ile-de-France, est restée soutenu. Le secteur a ainsi créé plus de 600 emplois permanents (633) et eu recours à près d’un millier de nouveaux intermittents (932). Ce secteur, mal connu puisqu’il n’entre pas dans les statistiques de la production française établis par le CNC à partir des œuvres cinématographiques et audiovisuelles ayant reçu l’agrément, apparaît donc comme un secteur clé pour le développement de l’activité en Ile-de-France, notamment dans les périodes de reflux de la production française, comme c’est le cas en 2008 pour la production télévisuelle. La production cinématographique proprement dite, essentiellement française crée de son p. 9/17
côté 454 emplois permanents et a recours à près de 1 500 intermittents (1 429) compensant la perte d’emplois intermittents de la production audiovisuelle. Dans les autres régions le phénomène est moins marqué, l’emploi intermittent restant en croissance y compris pour la production de films de télévision, secteur où la baisse n’affecte que faiblement l’emploi permanent (14 emplois perdus). Les autres régions continuent également à créer des emplois permanents en 2008 avec 280 emplois nouveaux. Mais, contrairement à l’Île-de-France, le nombre de nouveaux emplois intermittents est nettement supérieur avec 1627 emplois intermittents. Il faut souligner dans le domaine de la post-production le maintien de la croissance des emplois tant permanents, avec 152 déclarations nouvelles, qu’intermittents avec 791 déclarations, alors même que le nombre d’entreprises actives dans le secteur est en légère baisse (cf. supra). Le phénomène se vérifie également dans les autres régions. La consolidation du secteur n’a donc pas encore en 2008 d’impact négatif sur l’emploi, ce qui ne sera très probablement pas le cas en 2009. Les évolutions sont donc contrastées entre l’Ile-de-France et les autres régions. L’Ile-deFrance continue à transformer ses emplois intermittents en emplois permanents avec une évolution beaucoup plus forte de ces derniers, alors que dans les autres régions l’activité ne progresse qu’avec le recours principal aux intermittents. A noter cependant que les autres régions maintiennent, sans doute grâce à leurs dispositifs de soutien, très orientés vers les téléfilms, leur activité de production audiovisuelle, alors que l’Ile-de-France est seule à subir la baisse d’activité dans ce domaine. Le maintien en 2008 d’un solide niveau d’activité et d’emploi, malgré la baisse sensible des investissements dans la production télévisuelle est donc dû à deux facteurs principaux : la forte présence des productions internationales, dans leur grande diversité et le dynamisme de la production cinématographique française. La place prépondérante qu’occupe l’Ile-de-France dans le développement de celle-ci avec l’impact fortement localisant de son fonds de soutien et des dispositifs d’accueil de tournage mis en place par la Commission du Film assure une forte polarisation de l’activité dans la Région capitale. On retrouve dans la liste des films générant le plus grand nombre de déclarations des films soutenus par la Région Ile-de-France et ayant donné lieu à un travail ambitieux et générateur d’emplois tant en matière de décors que d’acteurs de complément : « Mic-macs à tire larigot » de Jean-Pierre Jeunet, « Le Code a changé » de Danièle Thomson, « Le Concert » de Radu Mihaileanu et « Les Herbes Folles » d’Alain Resnais. On y retrouve évidemment les plus gros budgets du cinéma français cette année là, en commençant par « Océans » de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, « Coco » de Gad Elmaleh, « OSS 117 » de Michel Hazavanicus et « Le Petit Nicolas » de Laurent Tirard ainsi que les films de la société de production qui assure, de très loin, la première contribution à l’emploi dans le cinéma en Ile-de-France, la seule mini-major du cinéma français, Europacorp. La société de Luc Besson se distingue avec « Transporteur 3 » d’Olivier Megaton, « Banlieue 13 Ultimatum » de Patrick Alessandrin et « From Paris with Love » de Pierre Morel. Il faut noter à cet égard que deux des productions majeures d’Europacorp, « Artur et la vengeance de Maltazar » et le dernier opus de la série qui sont pour le CNC des productions 2008 ne rentrent pas dans les dix premiers films en termes d’emploi en 2008. Ce devrait être le cas en 2009 où l’essentiel des travaux se situe. Cela laisse augurer pour les chiffres de 2009 une moindre baisse d’activité que celle inscrite dans les chiffres déjà connus de la production cinéma dont les investissements 2009 sont en baisse de 26%.
p. 10/17
Les synergies déjà constatées les années précédentes entre les différents dispositifs de financement, notamment depuis la mise en place du crédit d’impôt national et la montée en puissance du fonds de soutien de la Région (14 M d’euros en 2008) jouent à plein au bénéfice de l’Ile-de-France, mais le trait le plus marquant est, comme l’indique la croissance de l’activité des sociétés de production éxécutive, appréhendée dans la catégorie, « production de films institutionnels et publicitaires ». En effet l’année 2008, malgré la forte concurrence internationale et en l’absence du crédit d’impôt international, adopté le 30 décembre 2008 pour la loi de finance 2009, est une bonne année pour l’accueil de productions étrangères en Ile-de-France. La Région Ile-de-France est intrinsèquement attractive en raison de ses décors en premier lieu, et de l’ensemble de ses compétences artistiques et techniques qui en font une destination qui garantit la meilleure réponse aux demandes les plus exigeantes. En 2008, sans crédit d’impôt les productions des majors hollywoodiennes étaient présentes, parce que rien ne remplace la tour Eiffel pour « GI Joe, the rise of cobra » ou les quais de la Seine et le marché de la rue Mouffetard pour « Julie and Julia » de Norah Ephron, ou le Paris du tournant du siècle, celui de l’art nouveau, des hôtels particuliers d’Hector Guimard, comme l’Hôtel Mezzara de la rue La Fontaine décor principal du « Chéri » de Stephen Frears. A noter que ce dernier film, production indépendante d’initiative britannique, co-produit avec la France et pré-financée en partie aux Etats-Unis, a bénéficié du soutien de la Région Ile-de-France. Mais au-delà de la présence de ces productions aux budgets solides affichant une ambition artistique supposant une réponse spécifique en termes de décors, rendue possible par la politique d’accueil adéquate mise en place dans l’ensemble des sites patrimoniaux de la Région, le développement de l’activité et sa croissance sont passés par l’arrivée déjà initiée en 2007 qui avait vu le tournage du premier film indonésien et du premier film coréen à Paris, de cinématographies du monde dans toute sa diversité, qui toutes veulent mettre en scène les décors iconiques de la région. La région Île-de-France a accueilli à nouveau des films indiens, dont le mal nommé « London Dreams » de Vipul Sha dont le tournage s‘est réparti entre Londres et Paris, un premier film thaïlandais « Dear Galileo » de Nithiwat Tarathorn et une grosse production russe « Kromov » d’Andreï Razkenov. De ce point de vue le meilleur atout pour le développement de l’activité dans la Région, audelà de la présence des majors hollywoodiennes qui vont bénéficier à plein du crédit d’impôt international en 2009 et plus encore en 2010, tient dans la mise en place de politiques d’accueil différenciées et adaptées permettant à chaque cinématographie dans le monde de réaliser en Ile-deFrance certaines de ses productions les plus ambitieuses.
p. 11/17
Masse salariale en k€ 2001 Ile de France Production de films et de 5911A programmespour la TV
Per.
2002
Inter.
Per.
2003
Inter.
Per.
2004
Inter.
Per.
2005
Inter.
Per.
2006
Inter.
Per.
Inter.
103 713
258 115
118 192
271 909
127 679
277 812
150 169
307 822
160 759
312 249
172 780
332 217
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
57 698
88 869
56 296
94 930
54 443
83 720
60 568
83 005
64 043
84 826
64 552
81 897
5911C
Production de films pour le cinéma
65 424
197 537
70 300
178 777
73 902
195 148
79 112
213 432
86 723
242 306
93 366
234 293
140 679
103 577
137 730
102 403
136 955
101 037
137 434
105 060
144 086
114 468
154 653
113 878
367 515
648 098
382 518
648 020
392 978
709 319 455 611 753 849 485 352
762 286
7 687
12 739
6 974
12 335
7 943
13 985
14 533
13 532
15 908
16 507
19 499
18 323
13 450
16 976
13 472
17 395
13 040
16 090
14 525
16 262
16 028
17 054
18 122
17 868
4 913
8 797
5 156
10 265
6 211
10 231
7 589
9 106
7 831
11 727
7 681
21 243
5 359
4 522
4 043
5 204
4 242
4 551
4 462
4 687
5 095
5 785
5 850
7 051
31 409
43 034
29 645
45 200
31 436
44 857
41 109
43 587
44 861
51 073
51 152
64 484
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total Ile de France
657 717 427 282
Autres régions 5911A
Production de films et de programmespour la TV
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
5911C
Production de films pour le cinéma Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total autres régions
2007 Ile de France Production de films et de 5911A programmespour la TV
Per.
2008
Inter.
Per.
Inter.
188 944
358 532
199 474
347 241
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
70 438
89 571
75 562
95 449
5911C
Production de films pour le cinéma
96 833
272 662
116 302
283 671
165 691
125 756
168 946
133 803
521 906
846 521
560 284
860 163
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total Ile de France
Autres régions 5911A
Production de films et de programmespour la TV
20 477
18 848
19 990
19 462
5911B
Production de films institutionnels et publicitaires
20 290
19 850
21 757
20 661
5911C
Production de films pour le cinéma
8 606
13 390
9 333
16 267
8 026
7 178
10 240
9 129
57 399
59 267
61 320
65 518
Post-production de films
5912Z cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
Total autres régions
p. 12/17
En termes de masse salariale, en Ile-de-France les tendances dégagées de l’évolution des effectifs se confortent et se précisent. En 2008, l’activité économique de l’ensemble des secteurs continue de croître, mais moins rapidement qu’en 2007. Ainsi, la masse salariale globale augmente de 4% en 2008, après avoir augmenté de 10% en 2007. Ce sont les emplois intermittents qui croissent le moins rapidement, puisque leur masse salariale augmente de 2% en 2008 après avoir augmenté de 11% en 2007. Les emplois permanents croissent dans les mêmes proportions qu’en 2007, et plus rapidement que les emplois intermittents (+8% en 2007 et +7% en 2008). Le nombre de personnes ayant occupé un emploi dans ces secteurs a lui beaucoup moins progressé en 2008, puisqu’il n’augmente que de 1%, après avoir augmenté de 10% en 2007. C’est la plus faible croissance observée sur la période 2003-2008. Là aussi, ce sont surtout les personnes ayant occupé un emploi d’intermittent qui ont le moins rapidement évolué (+0,2% en 2008 contre +10% en 2007). Le nombre de personnes ayant occupé un autre emploi (permanents) a augmenté plus rapidement, mais moins qu’en 2007 (+5% en 2008 contre +9% en 2007). Globalement, depuis 2001, le nombre de personnes ayant occupé un emploi dans ces secteurs a augmenté beaucoup plus rapidement dans les emplois permanents (+29%) que dans les emplois intermittents (+11%). De la même manière, la masse salariale des emplois permanents a augmenté de 52% sur la période, et celle des emplois intermittents a augmenté de 33%. Le renforcement structurel de l’appareil productif audiovisuel et cinématographique se conforte avec le maintien de la croissance de l’emploi permanent à un niveau élevé, + 5%, au détriment de la croissance de l’emploi intermittent. Compte tenu du niveau atteint par l’intermittence, la baisse relative de son poids est plutôt une bonne nouvelle qui doit permettre au secteur de consolider sa croissance et de résister plus solidement à la baisse d’activité dans la production nationale en 2009. A cet égard le fait d’avoir des structures de production mieux dotées en emplois permanents peut leur permettre d’aller chercher des marchés de substitution, notamment du côté de la production étrangère, en relais d’un repli de la production nationale. C’est ce que semble indiquer les données encore trop incomplètes dont nous disposons pour analyser l’activité en 2009.
250 000 000
Evolution de la masse salariale des permanents déclarés en Ile-de-France
200 000 000 150 000 000 100 000 000 50 000 000 0 2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Production de films et de programmes pour la télévision Production de films institutionnels et publicitaires Production de films pour le cinéma Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
p. 13/17
En 2008, l’évolution de l’activité économique varie selon les secteurs. Cette année est marquée par la très forte augmentation de la masse salariale déclarée par les entreprises de la production de films pour le cinéma (+20%), ce qui s’explique en raison de la présence de productions françaises majeures (cf. supra) et par le ralentissement de la croissance de la masse salariale des entreprises de la post-production (+2%), secteur dont la masse salariale évoluait déjà beaucoup moins vite les années précédentes et qui en 2008 est marqué par la baisse d’activité initiée de la filière photo-chimique que ne compense pas complètement le développement des prestations de post-production numérique et d’effets visuels . Il faut souligner en effet que dans le secteur de la post-production les évolutions sont contrastées. A la crise des laboratoires initiée en 2008, à la baisse globale des prestations pour la production audiovisuelle, s’oppose dans des proportions très inégales la réussite internationale du secteur des effets visuels, avec des sociétés comme Buf Compagnie et Mac Guff qui connaissent une forte croissance de leurs effectifs en raison de la pertinence et de la spécificité de leur offre de prestations 3D.
400 000 000
Evolution de la masse salariale des intermittents déclarés en Ile-de-France
350 000 000 300 000 000 250 000 000 200 000 000 150 000 000 100 000 000 50 000 000 0 2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Production de films pour la TV
Prod° films institutionnels et publicitaires
Production de films cinéma
Prestations techniques cinéma et TV
2008
Après une année de forte augmentation de l’emploi intermittent (+11% de masse salariale en 2007), 2008 se caractérise par un net ralentissement de cette croissance (+2% en masse salariale et +0,2% de personnes ayant occupé un emploi). Pour la première fois depuis que nous suivons l’évolution de l’emploi dans ces secteurs, l’emploi des intermittents a baissé dans les entreprises de la production de films pour la TV (-3% de masse salariale, et -2% de personnes ayant occupé un emploi). C’est essentiellement l’emploi des artistes qui a baissé, mais aussi, dans une moindre mesure, conséquence en premier lieu des retards de mise en production de France Télévision et de l’anticipation de la baisse des recettes publicitaires de chaînes de télévision commerciales Si l’activité économique de la production de films cinéma augmente en 2008, le nombre de films associés à cette activité reste équivalent à celui de 2007. Sur les 121 794 intermittents déclarés dans les 4 secteurs en 2008, la plupart ont des revenus dans ces secteurs qui les apparentent à des occasionnels, ou des acteurs de compléments. En effet, p. 14/17
66% d’entre eux ont un revenu en 2008 (acquis dans ces 4 secteurs uniquement) qui s’élève à moins de 3 500 € dans l’année. Niveau de revenu perçu dans les Nombre 4 secteurs d'intermittents Moins de 3 500 € 80 011 De 3 500 € à moins de 7 500 € 9 257 De 7 500 € à moins de 11 500 € 6 433 De 11 500 € à moins de 18 500 € 8 628 Plus de 18 500 € 17 465 Total
Poids 66% 8% 5% 7% 14%
121 794
V/ Perspectives 2009. Au regard des cotisations encaissées, il apparaît clairement que l’évolution de la masse salariale est en baisse en 2009. Cette baisse est plus importante pour les intermittents, alors que les permanents seront proches d’une évolution nulle ou légèrement positive. En effet la consolidation du secteur constatée ces dernières années a globalement renforcé l’appareil de production audiovisuelle et cinématographique permettant de garantir le niveau d’emploi des permanents, malgré l’approfondissement de la crise sous ses multiples formes en 2009. En 2009 la crise est en effet trois fois au rendez-vous avec un faible niveau d’engagement dans la production audiovisuelle, approfondissant l’évolution constatée en 2008, toujours en raison des effets de la réforme de France Télévision et des ajustements de grille des chaînes commerciales, auquel s’ajoute la forte baisse des investissements dans la production cinématographique en baisse de 26% et la crise devenue aigüe de la filière photo-chimique avec la fermeture d’un laboratoire historique GTC et le plan social mis en œuvre chez Eclair. La seule bouffée d’oxygène en 2009 qui devrait avoir contribué de manière significative au maintien de l’appareil productif en Ile-de-France est la très forte augmentation des tournages et des prestations pour des productions étrangères avec notamment l’arrivée des premiers films bénéficiant du crédit d’impôt international. Ces films vont contribuer à accentuer fortement le poids de la production internationale, une tendance constatée depuis 2005. De manière encore provisoire, l’évolution de l’emploi en 2009 peut être déduite de l’évolution des cotisations dues sur l’exercice 2009 en retraite complémentaire. Toutefois, cette analyse n’apporte qu’une tendance. En effet, les cotisations dues évoluent au fur et à mesure de l’exploitation des déclarations nominatives annuelles: un ajustement est fait entre les cotisations dues, c'est-à-dire appelées au cours d’un exercice, et les cotisations qui seront réellement versées.
p. 15/17
-180 000 000,00
Evolution des cotisations dues en retraite complémentaire par région
-160 000 000,00 -140 000 000,00 -120 000 000,00 -100 000 000,00 -80 000 000,00 -60 000 000,00 -40 000 000,00 -20 000 000,00 0,00 2001
2002
2003
2004 IdF
2005
2006
2007
2008
2009
Autres régions
Au regard des cotisations encaissées, il apparaît clairement que l’évolution de la masse salariale est en baisse en 2009, de 2,5% sur la France entière. Cette baisse est plus sensible pour les entreprises situées en Ile de France (-2,7%), que pour les entreprises situées dans les autres régions (0,8%). Il se peut qu’au final, la réelle baisse de l’activité soit plus marquée, car les cotisations dues peuvent être supérieures aux cotisations qui seront réellement versées, dans une conjoncture défavorable. 12,0%
Taux d'évolution annuelle des cotisations dues en retraite complémentaire Entreprises situées en Ile de France
10,0% 8,0% 6,0% 4,0% 2,0% 0,0% 2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
-2,0% -4,0% -6,0% -8,0% Permanents
Intermittents
p. 16/17
Pour les entreprises situées en Ile de France, la baisse en 2009 des cotisations dues en retraite complémentaire ne concerne que les emplois intermittents, baisse qui atteint 6%. Pour les autres emplois, il semblerait que la tendance soit à la stabilité. Pour les emplois intermittents, cette baisse concerne l’ensemble des secteurs étudiés, à l’exception de la post-production, dont les cotisations continuent d’augmenter en 2009, mais dans une moindre mesure qu’en 2008 (+6,7% en 2008 et +3% en 2009). La production de films institutionnels et publicitaires et la production de films pour le cinéma sont les secteurs les plus touchés par la baisse en 2009 (-11% pour le premier et -9% pour le second). La production de films et de programmes pour la TV avait déjà enregistré une baisse d’activité en 2008 (-1% de cotisations dues), qui s’accélère en 2009 (-4%). Pour les emplois permanents, les évolutions sont encore plus disparates selon les secteurs : Les secteurs de la production de films et de programmes TV et de la production de films institutionnels et publicitaires enregistrent une baisse des cotisations dues en 2009 (-1,5% pour le premier et -4% pour le second). Les emplois permanents continuent de croître dans les autres secteurs, moins rapidement qu’en 2008 pour la production de films pour le cinéma (+2% en 2009 contre +20% en 2008), et plus rapidement qu’en 2008 pour la post-production (+7% en 2009 contre +2% en 2008). A noter que le nombre de films pour le cinéma déclarés sur 2009 est en augmentation par rapport à 2008, mais les cotisations dues en retraite complémentaire pour les intermittents déclarés pour ces films est en baisse. Ainsi, en 2008, 44 films versaient des cotisations intermittents pour un montant supérieur à 150.000 €, ils ne sont plus que 31 en 2009. En effet les investissements dans la production cinématographique sont en forte baisse en 2009 (-26%) en l’absence de très gros budgets. Les films qui contribuent le plus à l’emploi en 2009 sont à nouveau constitués par les productions EuropaCorp, à commencer par « Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec » de Luc Besson, mais aussi «l ‘Immortel » de Richard Berry, les films soutenus par la Région Ile-deFrance, « La Rafle » de Rose Bosch, « Gainsbourg , une vie héroïque » de Johann Sfarr, « Un homme très recherché » d’Isabelle Mergaut, ainsi que les autres budgets majeurs du cinéma français : « Camping 2 » de Fabien Onteniente, « La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier, « Les Petits mouchoirs » de Guillaume Canet, « Le Mac » de Pascal Bourdiaux et « Soins Complets » de Pierre Salvadori. Dans le contexte de crise qui marque l’année 2009, il nous est apparu utile de souligner l’évolution contra-cyclique d’un secteur qui, au sein des activités de post production connaît une évolution remarquable, le secteur de la création 3D et de la prestation d’effets visuels. L’univers constitué avec la dizaine d’entreprises en Ile-de-France ayant une activité spécifiquement dédiée à la 3D (Buf Compagnie, Mac Guff, Mikros Image, La Maison, Cube Créative, Duran Duboi, DelacaveHerold Family, etc)… Au regard des cotisations dues en retraite complémentaire sur ces entreprises, l’année 2009 s’avère être celle pour laquelle la croissance de la masse salariale (en considérant qu’elle est corrélée à la croissance des cotisations) est la plus forte sur la période observée, avec +17%. Cette évolution est à mettre au regard de celle de l’ensemble des entreprises du champ de l’étude, qui est négative en 2009 (-3%). L’évolution des cotisations dues pour les emplois intermittents en 2009 se situe à un niveau proche de ce qui est observé depuis 2004, à l’exception de l’exercice 2006, au cours de laquelle les cotisations dues pour les emplois intermittents avaient baissé. p. 17/17
Au niveau de l’emploi permanent, la hausse observée en 2009 est la plus élevée de la période observée, avec une croissance de 13%, alors qu’en moyenne, de 2002 à 2008, cette croissance se situe à 1% par an. Cette évolution est due à la réussite de la filière 3D française sur le marché international et à l’impact des premiers films 2009 entrants dans le périmètre du crédit d’impôt international, avec notamment le premier long métrage américain en 3D relief entièrement fabriqué en Ile-de-France, la production de Chris Meleandri pour Universal « Despicable Me » fabriqué par Mac Guff et la présence de Buf au générique d’ « Avatar ».
6 000 000
Cotisations dues en retraite complémentaire
5 000 000
4 000 000
3 000 000
2 000 000
1 000 000
0 2001
2002
2003
2004 Permanents
2005
2006
Intermittents
2007
2008
2009
Total
p. 18/17