Marine

22 juin 2013 - time, il a visité la base navale de Sepangar, ainsi que le quartier général des .... traitement et à l'exploitation des données, à des plon- gées d'expertises ..... (le système d'information RH) les informations ...... Toutes les forces engagées étaient reliées en liaison de données tactiques (L16), ce qui a joué un.
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LES MARINS AU SERVICE DES MARINS Livre blanc

Océan Indien - GAP

Opération Serval

Interview du ministre de la Défense PAGE 6

L’état-major d’Alindien embarqué (BPC) PAGE 20

La patrouille maritime PAGE 22 au combat

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LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

ÉDITORIAL

SOMMAIRE AZIMUT

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LIVRE BLANC

6

6

Entretien avec M. Le Drian, ministre de la Défense

ACTUALITÉS

7

7

Anniversaire du Débarquement : les commandos à l’honneur – Déplacement du chef d’état-major de la Marine en Malaisie 8 Polynésie française : opération Tautaï 2013 – Entraînement Italian Minex 2013 9 Huit mines et sept tonnes de TNT neutralisées en baie de Somme par une mission franco-allemande – Amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien et commandant des forces françaises aux Émirats arabes unis 10 Atalante : déploiement d’un Falcon 50M à Djibouti – Corymbe : le Latouche-Tréville déjoue une attaque de pirates 11 Entraînement multinational de guerre des mines dans le golfe Arabo-Persique – Piraterie : coopération avec la Marine tanzanienne

PASSION MARINE

12

LES MARINS AU SERVICE DES MARINS VIE DES UNITÉS

20

20 Alindien reprend le large 22 Serval : la Patmar au combat 24 Air Défense Week : entraînement interallié et interarmées à Landivisiau

PLANÈTE MER

26

L

es marins chargés du « soutien des autres marins » sont un des maillons-clés de la performance globale de nos unités.

Le soutien de l'homme est assuré en mer par les marins militaires. Parce que « tout le monde est dans le même bateau », un cuisinier est d'abord marin avec la formation appropriée. C'est également un militaire apte à mettre en œuvre des armes individuelles ou des pièces d'autodéfense par exemple. Ainsi, ce marin pourra être pompier, brancardier, équipier au cours d'un ravitaillement à la mer, secouriste de combat, tireur de pièce de 12,7 mm ou encore opérateur dans une équipe de visite. Cela s'appelle la polyvalence, un impératif renforcé par l’optimisation des équipages. Par ailleurs, leur travail est rythmé, non pas par des horaires administratifs, mais par la mission et est donc lié aux objectifs opérationnels. Quand, par exemple, l'équipage se tient prêt à l'engagement aux « postes de combat », la chaîne chargée de l'alimentation ne nourrit plus les marins dans les espaces de restauration habituels, mais in situ quelle que soit l'heure du jour et de la nuit et aussi longtemps que nécessaire. Quand, en quelques heures, l'équipage d’un BPC passe de 177 à 650 avec l'arrivée des renforts interarmées, toute la chaîne « soutien de l'homme » doit être sans délai au rendez-vous. Le service fourni avec une flexibilité toujours appréciée, parfois dans des conditions matérielles rustiques, fait réellement la différence. D'autre part, pendant les missions permanentes ou non, la gestion de l’existence « administrative » des marins continue (mutation, solde, avancement…). Certes facilitée par la « téléadministration » qui s'est installée dans la vie quotidienne à bord, elle ne saurait ni se substituer ni déshumaniser la relation des unités déployées avec le portbase et donc l'appui du soutien à distance. Ainsi, à terre, des marins civils et militaires assurent la continuité et la permanence de ce service. Personne ne parle des trains qui arrivent à l'heure. Cols Bleus le fait et met à l’honneur ces hommes et ces femmes souvent dans l’ombre, civils et militaires, dont le rôle est irremplaçable.

26 C’est par la mer que vivra la terre

CHRONIQUE DU PERSONNEL

28

Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga Directeur de la publication

28 Gros plan sur la conciliation vie privée – vie professionnelle des marins 30 Rencontres militaires blessures et sports : le sport comme thérapie 31 Rencontre autour des acteurs de la solde

AGENDA

33

ESPACE LOISIRS

34

34 Serge Markó , une belle palette COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 3

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Amers et Azimut

Manche / mer d CMT Éridan P

Situation des bâtiments déployés au 13 juin 2013 47 bâtiments et 4 600 marins en mer

Au la rgee de Brestt large FREMM AAquitaine Essais BSAD Alcyon Alcyo on opérationnelle opérationnelle Préparation

RHHM Tenace T RHM

Déploiement Grand Nord St-Pierre-et-Miquelon ST-PIERRE-ET-MIQUELON

PSP Flamant

St-Barthélemy

Patrouilleur La Capricieuse Patrouille

CLIPPERTON Clipperton

POLYNÉSIE FRANÇAISE Polynésie française

Point d’appui Bases permanentes à l’étranger et outre-mer Département, collectivité ou territoire d’outre-mer Zones économiques exclusives françaises 4 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

ANTILLE-GUYANE ANTILLE -GUYANE

Surveillance maritime

St-Martin Guadeloupe Martinique

Dakar Dakar

Guyane française L

FASM Latouche-Tréville

Opération Corymb

C

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EN MISSION PERMANENTE : Sous-marin lanceur d’engins (SNLE) Atlantique II (+ opération Serval) Commandos (+ opération Serval) Fusiliers marins : équipes de protection embarquées (EPE)

che / mer du Nord Éridan Préparation opérationnelle

on Au large de Toulon er PPaul aul PPréparation opérationnelle nelle el ((entraînement entraînemen Gabian) FDA Chevalier ratioonnelle ((entraînement entraîneme Gabian) FLF Aconitt Préparation opérationnelle trall ép n opé ratio tionnelle ll ((entraînement entraîneme î nt GGabian) a n) BPC Mistral Préparation opérationnelle roco réparation ti opé ratioonnelle ((entraînement entraînement GGabian) abian) TCD Siroco Préparation opérationnelle p co pri PPréparation réparation opé ratioonnelle ((entraînement entraînement GGabian) abian) CMT Capricorne opérationnelle Re tour déploieme nt AAtlantique tlantique FAAA CCassardd Retour déploiement BPC DDixmude ixmude PPréparation réparation opé ratioonnelle opérationnelle FFASM ASM DDupleix upleix PPréparation réparation opé ratioonnelle opérationnelle Médi terrranée occidentale Méditerranée AAviso viso CCDT DT BBouan ouan CContrôle ontrôle des pêches ((campagne cam mpagne EU Thon rouge)) BEGM TThétis h hétis CContrôle ontrôle des pêches ((campagne cam mpagne ne EEU Thon rouge) e) BCR VVar ar PPréparation réparation opé rationneelle opérationnelle BBPD Plu uton OOpération pération de guer re dess mines Pluton guerre Médi terranée oriental le Méditerranée orientale FFDA DA FForbin orbin DDéploiement éplooiement AAviso viso LLVV LLavallée avallée DDéploiement éplooiement CMT CMT Orion Orion Préparation Préparation opérationnelle opérationnelle

BPC Tonnerre Mission Jeanne d’Arc FASM Georges Leygues Mission Jeanne d’Arc

Abu Dhabi

PSO L’Adroit

éploie Déploiement

Djibouti Djibouti Libbreville Libreville Mayotte La Réunion

tion Corymbe mbe RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

Océan Indien FLF Guépratte FS Nivôse BCR Somme CMT Pégase CMT Sagittaire BATRAL Jacques Cartier

Wallis-et-Futuna WALLIS-ET-FUTUNA

Opération Atalante nte Opérationn AAtalante talante Opération on EEnduring nduring FFreedom reedom e Opérationss de guerre guerre des d mines Opérationss de guerre gue des mines ines Patrouille

NOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 5

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LIVRE

blanc

ENTRETIEN AVEC M. LE DRIAN, MINISTRE DE LA DÉFENSE 1 Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale a été conçu dans un contexte budgétaire particulièrement contraint. Que réserve-t-il à la Marine nationale ? Le président de la République a pris les décisions nécessaires pour concilier deux impératifs majeurs : défendre la France face aux menaces actuelles et émergentes, et mettre un terme à la spirale de la dette publique qui risquait de supprimer à terme toutes nos marges de manœuvre. Le Livre blanc traduit cet équilibre. Mais stabiliser le budget de la défense à 31,4 milliards d’euros par an, refuser de faire de la Défense la variable d’ajustement des comptes publics et maintenir intactes nos ambitions et nos responsabilités internationales constituent le meilleur choix possible. La Marine nationale jouera tout son rôle dans ce projet qui nous conduit à préparer la Défense des années 2020. Elle le fera car les opportunités de développement économique et les sources de menaces sont souvent maritimes. Mon histoire personnelle d’enfant et d’élu de Lorient, puis de ministre chargé de la Mer, me guide naturellement dans mon action de ministre de la Défense. Mais je sais que les Français sont convaincus et fiers des valeurs que notre pays défend lorsque les marins, au quotidien luttent contre la piraterie, freinent le narcotrafic, protègent nos approches maritimes dans l’Hexagone et en outre-mer, tout en assurant la permanence de la dissuasion. Les marins savent aussi dominer le combat en haute mer comme cela a été le cas pendant l’opération Harmattan ou contribuent, comme c’est le cas aujourd’hui, de manière déterminante à l’opération Serval au Mali. La loi de programmation militaire 2014-2019 viendra prochainement préciser le format et les capacités de la Marine. L’objet de mon déplacement à Toulon, à bord du BPC Dixmude, est la présentation de ce nouveau Livre blanc. Où en est-on de la préparation de la future programmation militaire ? Quand sera-t-elle connue et votée ? La loi de programmation militaire 2014-2019 est en cours d’élaboration. À la demande du président de la République, les forces opérationnelles seront le plus possible épargnées par la réduction d’effectifs de 24 000 personnels. De la même manière, aucun programme à effet majeur ne sera supprimé afin de préserver nos capacités militaires et industrielles. Il nous reste encore plusieurs semaines de travail avec le chef d’état-major des armées, l’amiral Rogel et les autres chefs d’état-major d’armée, ainsi que les grands subordonnés du ministère avant de présenter ce texte en conseil des ministres, cet été. La programmation militaire sera ensuite examinée puis adoptée par le Parlement cet automne. Dès le 1er janvier, elle aura force de loi et je tiendrai les engagements que j’aurai soumis à la représentation nationale. Vous comprendrez donc aisément qu’il m’est difficile d’être plus précis 6 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

avant cette échéance, mais à l’évidence la Marine contribuera aussi à l’effort demandé au ministère. Les enjeux maritimes mondiaux ont-ils été pris en compte ? Je suis convaincu de l’importance croissante des enjeux maritimes dans le monde. La sécurisation des approvisionnements de l’Europe notamment en dépend. Notre vaste espace maritime et ses ressources sont un de nos leviers de croissance et doivent être protégés. La lutte contre le narcotrafic s’effectue principalement en mer, des Caraïbes à la

Méditerranée en passant par l’Afrique occidentale. La montée des tensions en Asie fait de la mer son principal théâtre. Nous assistons par ailleurs à l’émergence de nouvelles puissances maritimes. Mes homologues, du Brésil à l’Asie du Sud-Est, évoquent fréquemment ces sujets avec moi. C’est pourquoi j’ai souhaité faire de la liberté des voies maritimes stratégiques et des enjeux de défense liés à la mer une priorité de notre action dans les années à venir. Le Livre blanc le mentionne particulièrement. La Marine nationale y trouvera bien sûr toute sa place. ®

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INFO

actus

ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT LES COMMANDOS À L’HONNEUR 1 Lors de la cérémonie de commémoration du débarquement de 1944, M. Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens Combattants, a annoncé officiellement que la plage de Ouistreham serait le point central des activités autour des 70 ans du débarquement, au mois de juin 2014. Ce 70e anniversaire honorera plus que jamais l’action des commandos marine, seuls militaires français à avoir débarqué sur les plages normandes en 1944. Cette année, pour le 69e anniversaire, les festivités avaient débuté pour l’École des fusiliers marins et la Force maritime des fusiliers marins et commandos, le 4 juin. Une marche était organisée, de Colleville-Montgoméry à Amfreville, en l’honneur de la fameuse route qu’ont empruntée les 177 commandos Marine ayant débarqué sur les plages normandes en 1944. Près de 1000 personnes s’étaient rassemblées pour ce moment fort de recueillement et de mémoire. La journée du 5 juin a été marquée par diverses célébrations, notamment au cimetière britannique et au mémorial Commando de Bénouville, en présence des autorités militaires et civiles locales. Le len-

M. KADER ARIF, LORS DE LA CÉRÉMONIE DE COMMÉMORATION DU 69E ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT DE 1944.

demain, après un dépôt de gerbe à la mer à Colleville, la cérémonie de tradition de l’École des fusiliers marins s’est tenue sur la plage de Ouistreham. Les traditionnels baptêmes de cours de fusiliers marins, ainsi que la remise de bérets verts d’une promotion de commandos marine ont été organisés sur cette mythique plage, creuset de l’histoire des commandos marine. ®

DÉPLACEMENT DU CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE EN MALAISIE

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B R E F

SORTIE DE BASSIN DU PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE

Le 3 juin 2013, dans la base navale de Toulon, le porte-avions Charles de Gaulle est sorti du grand bassin Vauban où il était entré, il y a quelques semaines, pour arrêt technique intermédiaire. Cette phase de modernisation programmée, Indisponibilité pour entretien intermédiaire (IEI), a pour but l’entretien courant et la rénovation de certaines installations en l’occurrence : les systèmes de navigation et de combat et de stabilisation de la plateforme… Les travaux se poursuivent à quai. Le porte-avions reprendra la mer au début de l’été pour une série d’essais de bon fonctionnement des installations, suivis d’une période de mise en condition opérationnelle. LANCEMENT D’ARIANE 5 SOUS PROTECTION EN GUYANE

Du 4 au 5 juin 2013, l’ensemble des Forces armées en Guyane a été mobilisé pour assurer la protection externe du Centre spatial guyanais (CSG) à l’occasion du 213e lancement de la fusée Ariane 5. En mer, le patrouilleur P400 La Capricieuse et une vedette côtière de surveillance maritime (VCSM) de la Gendarmerie maritime ont assuré la protection des approches maritimes du plateau de lancement, dissuadant toute tentative d’intrusion par une embarcation. Un avion de surveillance maritime Falcon 50 a également veillé à ce qu’aucun aéronef ou navire ne se trouve sous la trajectoire de la fusée. L’ABEILLE FLANDRE S’ENTRAÎNE AU REMORQUAGE

LE CEMM ET SON HOMOLOGUE.

LE CEMM ET LE VICE-MINISTRE DE LA DÉFENSE MALAISIENNE.

1 À l’invitation de son homologue malaisien, l’amiral Aziz Bin Jaafar, le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Bernard Rogel, s’est rendu en Malaisie du 6 au 8 juin dernier. À Kuala-Lumpur, l’amiral Rogel a été reçu par le vice-ministre de la Défense, M. Datuk Abdul Rahim Bakri et a pu s’entretenir longuement avec le CEMM malaisien, pour évoquer l’importante coopération

navale franco-malaisienne, ainsi que les enjeux maritimes de cette région stratégique d’Asie du Sud-Est. Le CEMM s’est également rendu sur l’île de Bornéo, à Kota-Kinabalu. Accueilli par le contre-amiral Rosland Bin Omar, commandant la 2e région maritime, il a visité la base navale de Sepangar, ainsi que le quartier général des forces sous-marines malaisiennes. ®

Le 3 juin 2013, le navire de transport Ark Forwarder a simulé une avarie électrique totale lors de son transit entre Toulon et Marseille, afin d’entraîner l’équipe de gestion de crise du préfet maritime. Cet entraînement a été conduit avec le Cross Méditerranée, chargé d’assurer la surveillance du trafic maritime, et le Centre opérationnel de la Marine (COM), chargé du remorquage d’urgence. À 12 h 15, les premières équipes sont hélitreuillées par un hélicoptère Dauphin de service public pour dresser un premier état des lieux. Face à une situation qui se dégrade, le préfet maritime ordonne d’effectuer un remorquage d’urgence. Ce dernier est réalisé par le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage l’Abeille Flandre, affrété par la Marine nationale, clôturant ainsi l’entraînement. COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 7

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INFO

actus

E N

B R E F

LA MARINE NATIONALE AU CŒUR DE LA SOLITAIRE DU FIGARO

Le 2 juin 2013, le départ de la 44e édition de la Solitaire du Figaro a été donné de Pauillac (Gironde), depuis le patrouilleur de service public (PSP) Flamant, par M. Alain Juppé, maire de Bordeaux. Le patrouilleur de la Marine nationale opère à proximité de la flotte des « Figaristes » jusqu’à Porto. Au cours de sa mission de surveillance maritime, il contribue à la sécurité de la course. Avant le départ officiel, un marin habituellement affecté dans un équipage d’un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la flottille 24F a assuré une présentation très concrète des gestes à effectuer en cas de naufrage lorsque des moyens aériens sont mis en œuvre. Par ailleurs, dans la soirée du 9 juin, le Flamant a évacué, au large de Cedeira (Nord de l’Espagne), l’un des 41 skippers, Louis Maurice Tannyères du Figaro Bénéteau 2 Joanna, après une blessure lors d’une chute. L’équipage du patrouilleur a récupéré le skipper avec une embarcation semi-rigide et l’a débarqué à La Corogne pour un examen médical. Un équipier a d’autre part embarqué à bord du voilier, qui a mis le cap sur Gijón (Nord de l’Espagne), terme de la deuxième étape de la course. LE TÉMÉRAIRE : 10 ANS DE PARRAINAGE AVEC LA HAUTE-MARNE

Une délégation de marins du SNLE Le Téméraire s’est rendue, le 31 mai 2013, en Haute-Marne afin de célébrer les 10 ans de parrainage par le département. M. Bruno Sido, président du Conseil général de Haute-Marne, et le VAE Charles-Edouard de Coriolis, commandant les forces sous-marines et la Force océanique (Alfost), ont présidé la cérémonie au Mémorial Charles de Gaulle de Colombey-lesDeux-Églises. Puis une conférence, organisée par la chambre de commerce et d’industrie de Haute-Marne et le ministère de la Défense, a présenté aux acteurs économiques locaux les modalités d’accès aux marchés publics des forces armées. Enfin, des collégiens ont restitué des projets pédagogiques élaborés lors de séjours dans des unités de la Marine nationale de Brest.

8 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

POLYNÉSIE FRANÇAISE OPÉRATION TAUTAÏ 2013 1 Du 27 au 31 mai 2013, une soixantaine de militaires des Forces armées en Polynésie française (FAPF) et une soixantaine de militaires des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC), ainsi que des observateurs des îles Cook, Australiens et Néozélandais ont participé à l’opération multinationale de police des pêches Tautaï 2013 dans le Pacifique sud. Cette opération renforce la coopération régionale et la dissuasion en matière de pêche illégale dans la zone économique exclusive de Polynésie française (ZEE PF) et contribue à la préservation mondiale du stock de thonidés. L’opération Tautaï 2013 a été pilotée depuis le Centre maritime commun (CMC) de Papeete. La mutualisation des ressources et des compétences a été pleinement exploitée afin d’optimiser les interventions dans une zone d’environ 10 millions de km2. Concernant les moyens navals prépositionnés, le patrouilleur Arago a été déployé aux côtés du patrouilleur La Moqueuse. La vedette des Douanes Arafenua complétait le dispositif. Trois avions de surveillance maritime Gardian de la Marine nationale ont assuré l’appui aérien. Les îles Cook ont mis à disposition le patrouilleur TeKukupa. Durant cette opération, quatorze navires de pêche ont été contrôlés et neuf infractions relevées en haute mer. Il s’agissait de la 4e édition de l’opération Tautaï. La participation française à cette opération s’inscrit

MISE À L’EAU D’UNE ÉQUIPE DE CONTRÔLE.

dans les mesures prises depuis 2003 pour renforcer la lutte contre la pêche illégale dans la zone exclusive de Polynésie française et des États voisins du Pacifique. À ce titre, les FANC et les FAPF, qui constituent les deux points d’appui de l’action militaire sur le théâtre Pacifique, jouent un rôle essentiel dans le dispositif opérationnel. ®

ENTRAÎNEMENT ITALIAN MINEX 2013 1 Du 12 au 24 mai 2013, un détachement du Groupe de plongeurs démineurs de la Méditerranée (GPD) a participé à l’entraînement annuel Italian Minex, dans la baie de La Spézia (Italie). La première semaine a été dédiée principalement à des actions de recherche par sonar remorqué, au traitement et à l’exploitation des données, à des plongées d’expertises pour lever le doute sur les interprétations des échos et à la récupération des mines lors des identifications par les plongeurs. La deuxième semaine était axée sur l’échange entre les nations, complété par la présentation du New Suit modernisé (système de plongée atmosphérique). Une brève présentation du drone sous-marin Remus 100 a été CHASSEUR DE MINE ITALIEN EN OPÉRATION.

dispensée aux plongeurs français qui ont par la suite été accueillis sur les chasseurs de mines italiens Chocchia et Rimini. « Au-delà de l’intérêt d’entretenir des liens forts avec les pays situés autour de la Méditerranée, l’entraînement Italian Minex 2013 est une occasion intéressante de faire valoir le savoir-faire et les méthodes de travail de la guerre des mines française et de les comparer avec les nations représentées. Enfin, cet entraînement permet à l’unité de confirmer sa capacité de projection par voie routière et à l’étranger d’une équipe mixte constituée d’experts dans les domaines de la recherche par sonar et de la plongée », témoigne le capitaine de corvette Deroide, commandant du GPD Méditerranée. ®

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HUIT MINES ET SEPT TONNES DE TNT NEUTRALISÉS EN BAIE DE SOMME PAR UNE OPÉRATION FRANCO-ALLEMANDE 1 Du 23 mai au 12 juin 2013, les chasseurs de mines français L’Aigle et allemand Sulzbach Rosenberg, ainsi que le bâtiment base de plongeurs démineurs (BBPD) Vulcain ont mené une opération conjointe de recherche et de destruction d’engins explosifs historiques, au large de la Seine-Maritime et de la baie de Somme. Dans une zone bien connue des chasseurs de mines et des plongeurs démineurs de la Marine nationale, les deux chasseurs de mines français et allemand ont exploré les fonds marins, sous la coordination du Centre opérationnel de la Marine de Cherbourg où se trouvait également un officier allemand. Huit mines allemandes de la Seconde Guerre mondiale ont été découvertes. Les marins allemands et français en ont détruit sept qui représentaient l’équivalent de près de 7 tonnes de TNT. La huitième mine sera détruite dans les semaines à venir. Outre le symbole fort d’une coopération franco-

allemande, cette opération a participé à l’effort d’assainissement des fonds marins et de sécurisation des activités maritimes (dont la pêche), qui est fourni tout au long de l’année par la Marine nationale. La coopération franco-allemande se poursuit, car le Vulcain fait désormais route vers la mer du Nord et la Baltique. Des échanges en matière de dépiégeage sont notamment prévus avec leurs homologues allemands. ®

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B R E F

LE DERNIER VOYAGE DE L’EX-SAÔNE

L’ancien pétrolier de la Marine nationale Saône, dont le processus de dépollution et de déconstruction va débuter prochainement dans le port de Brégaillon (La Seyne-sur-Mer), a quitté la base navale de Toulon le 4 juin 2013. Au terme d’une manœuvre qui a duré de longues heures, conduite par le service des moyens portuaires de la base navale, l’ex-Saône a été échouée dans le dock flottant RI-38. Le 5 juin, l’industriel, désormais responsable de l’ex-Saône, a procédé à un ultime pompage à l’intérieur de la coque pour l’alléger, et au déballastage du dock pour le mettre à flot. Après avoir été désembossé, le dock portant l’ex-Saône a ensuite été remorqué puis accosté sur le site de l’industriel à Brégaillon, où la coque sera dépolluée et déconstruite. Le marché de démantèlement des ex-Saône, Dives et Argens en attente dans la rade de Toulon se poursuit donc. Les travaux de découpage à bord du dock devraient durer un an.

COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 9

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INFO

actus

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OSER ET VAINCRE

Lors d’une cérémonie à bord de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, le 6 juin 2013, les nouveaux marins embarqués ont reçu leur fourragère et l’équipage a été récompensé au titre de la récente mission du bâtiment en océan Indien. La fourragère rappelle le comportement exemplaire des marins du contretorpilleur Chevalier Paul au cours de la Seconde Guerre mondiale, distingués par trois citations. Le commandant, le capitaine de vaisseau Nicolas Vaujour, est revenu sur la nouvelle devise du Chevalier Paul « Oser et vaincre ». « Vaincre, c’est rappeler notre raison d’être : mener le combat pour remporter la victoire. Mais c’est aussi être combatif pour ne pas subir. Dans cette période d’incertitude, il faut garder le cap et faire preuve de détermination. Oser, a-t-il ajouté, c’est faire preuve d’imagination, d’initiative, c’est sortir des sentiers battus pour trouver des solutions. La force de la Marine est son adaptabilité. Il nous faut prendre et accepter le risque de l’inédit et de la nouveauté.» Le vice-amiral d’escadre Xaxier Magne, commandant la Force d’action navale, a ensuite salué l’engagement des marins du Chevalier Paul, récompensés par une citation collective et plusieurs distinctions individuelles. LA BASE NAVALE DE CHERBOURG ACCUEILLE PLUS DE 8 500 VISITEURS

À l’occasion du week-end de clôture du bicentenaire de l’installation à Cherbourg de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, 8 500 visiteurs français et étrangers sont venus sur le site de la base navale de Cherbourg. Ce 2 juin 2013, 18 bâtiments avaient ouvert leurs portes dont les PSP Cormoran et Pluvier, le chasseur de mines allemand Sulzbach Rosenberg ou encore L’Aigle et l’Abeille Liberté. La Belle Poule avait également fait le déplacement et a reçu à son bord près de 1 300 visiteurs. L’hélicoptère EC 225 de la Marine nationale, basé à Maupertus, a réalisé une impressionnante démonstration d’assaut par les airs sur le bâtiment de soutien de région Élan. Un avion CESSNA a également parachuté des commandos marine sous les yeux du public.

10 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2012

ATALANTE DÉPLOIEMENT D’UN FALCON 50M À DJIBOUTI 1 Du 13 au 31 mai 2013, un détachement Falcon 50M de la Marine nationale a été déployé à Djibouti, dans le cadre de la mission européenne de lutte contre la piraterie Atalante (TF 465). En complément des moyens navals déjà engagés en permanence dans l’opération Atalante, la France a déployé un détachement et un avion de surveillance maritime Falcon 50M de la flottille 24F de la base aéronautique navale (BAN) de Lann-Bihoué, près de Lorient. Ils ont opéré depuis la base aérienne 188 des Forces françaises stationnées à Djibouti. Le Falcon 50M effectue des missions de surveillance d’une durée moyenne de cinq heures. Il est placé sous le contrôle opérationnel du commandant de la zone maritime océan Indien (Alindien) qui définit son cadre d’emploi. Opérant en parfaite complémentarité avec les bâtiments et hélicoptères de la force, les missions du détachement sont planifiées par l’état-major embarqué de la force en fonction des informations recueillies par les différents acteurs engagés dans la zone dans la lutte contre la piraterie. Durant ce déploiement, l’une des principales zones de patrouille qui lui a été confiée est l’International Recommended Transit Corridor (IRTC). Il s’agit

d’un axe de navigation long de 490 miles nautiques centré sur le golfe d’Aden, par lequel plus de 20 000 navires, principalement marchands, transitent chaque année. La zone est donc particulièrement prisée des pirates attirés par la valeur de ces bâtiments. Les unités navales de l’opération Atalante, appuyées par des éléments aériens de patrouille maritime, jalonnent ce couloir de transit et en assurent la sécurité. Le détachement a effectué neuf missions opérationnelles durant cette période, représentant un total de 45 heures de vol. ®

CORYMBE LE LATOUCHE-TRÉVILLE DÉJOUE UNE ATTAQUE DE PIRATES

1 L’équipage du Latouche-Tréville, engagé dans l’opération Corymbe depuis le 7 avril 2013, est intervenu auprès de trois navires menacés par les occupants d’un groupe d’embarcations suspectes, empêchant ainsi tout acte de piratage à leur encontre, le 5 juin 2013. Alors qu’il est en patrouille dans le golfe de Guinée au large du Nigéria, les équipes de quart du Latouche-Tréville interceptent une conversation radio relatant une possible attaque de pirates. Après investigations, il s’avère qu’un navire servant de base pour les vedettes de sécurité des platesformes pétrolières a été attaqué. Aussitôt, le commandant, en lien avec son contrôleur opérationnel, décide de rallier à vitesse opérationnelle le nord de sa position sur une vingtaine de nautiques. Pendant le transit, les conversations radio

des différents protagonistes révèlent qu’une tentative d’attaque vient également d’avoir lieu sur deux autres bâtiments transitant dans la zone. Lorsque le Latouche-Tréville arrive, l’équipage du premier bâtiment, qui s’est replié dans sa « citadelle » (local sécurisé à bord d’un navire), reprend le contrôle de son navire. De son côté, l’équipage d’un des deux autres bâtiments confirme avoir été encerclé par deux embarcations. Surveillées à distance pour leur comportement suspect, ces dernières sont contrôlées par la frégate française alors qu’elles font route vers la côte. Faute d’éléments permettant d’établir avec certitude une activité de piraterie et après s’être assuré que les membres d’équipage des trois navires attaqués étaient en sécurité, le Latouche-Tréville a repris sa patrouille dans le golfe de Guinée. ®

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ENTRAÎNEMENT MULTINATIONAL DE GUERRE DES MINES DANS LE GOLFE ARABO-PERSIQUE 1 La guerre des mines constitue un domaine d’expertise reconnu aux armées françaises qui contribue à la crédibilité de la dissuasion et à la sûreté de nos approvisionnements. Enjeu de sécurité stratégique majeur, elle fait l’objet d’une coopération étroite avec les pays du golfe Arabo-Persique et de l’océan Indien. En entraînant les différentes composantes d’un groupe de guerre des mines, sur la base d’un scénario interallié réaliste, l’International Mine Countermeasures 2013 (IMCMEX 13) permet d’entretenir à la fois leur capacité opérationnelle et leur interopérabilité. Actuellement en déploiement dans le golfe AraboPersique, le groupe de guerre des mines et son état-major français embarqué à bord de l’USS Ponce ont participé à l’exercice IMCMEX du 8 au 25 mai. Il s’agissait de renforcer la sécurité maritime tout en accroîssant les relations avec les pays riverains et de coopérer avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. Cet entraînement, qui rassemblait 41 pays et 6 500 hommes, visait à démontrer l’interopérabilité des participants dans les composantes surface, aérienne et sous-marine (drones et plongeurs) de la lutte contre les mines. À bord de l’USS Ponce, l’étatmajor de guerre des mines français commandait un Task Unit composé de sept chasseurs de mines, dont le CMT Sagittaire. Afin de permettre une bonne coordination avec les moyens français déployés, deux officiers étaient intégrés respectivement au commandement du Task Group et de la Task Unit.

L’ÉTAT-MAJOR DE GUERRE DES MINES FRANÇAIS EMBARQUÉ À BORD DE L’USS PONCE.

L’état-major français avait déjà conduit de nombreuses opérations depuis un bâtiment de commandement et de ravitaillement français. Cet entraînement lui a permis, pour la première fois, de conduire les opérations à partir d’un bâtiment de transport de troupes américain en mettant en œuvre des moyens de guerre de mines modernes, comme des drones sous-marins. Ces échanges sont très enri-

PIRATERIE COOPÉRATION AVEC LA MARINE TANZANIENNE

1 Les 30 et 31 mai 2013, la frégate Guépratte a conduit des activités de coopération avec la Marine tanzanienne à Dar es Salaam, dans le cadre du programme LMCB, Local Maritime Capability Building, de l’opération européenne de lutte contre la piraterie Atalante. Ces activités ont été marquées par la visite, le 30 mai, du général de brigade Abdullah Mwemjudi, commandant les opérations et l’entraînement de la Marine tanzanienne. Lors de cette visite, cinq plon-

geurs tanzaniens ont effectué un entraînement de visite de coque, aux côtés des plongeurs de bord de la frégate, malgré une faible visibilité. Ce savoir-faire constitue une capacité opérationnelle indispensable pour contrôler l’intégrité d’une coque ou s’assurer qu’un quai ne présente pas de danger, pour intervenir à la suite d’une avarie de combat ou fortune de mer, ou encore pour la maintenance des appendices de coque. Le lendemain, dix marins tanzaniens se sont rendus à bord du Guépratte afin de découvrir l’organisation de la lutte contre les sinistres. Ils ont assisté à une présentation des procédures et des moyens mis en œuvre. Les Tanzaniens ont ensuite pu mettre en pratique ces connaissances en participant à un exercice sécurité (Securex) simulant une voie d’eau provoquée par un impact dans la coque du bâtiment, sous la ligne de flottaison. La frégate Guépratte est déployée depuis le 14 mai au sein de l’opération Atalante, aux côtés de la frégate de surveillance Nivôse. ®

chissants et permettent à chaque nation de mettre en avant son savoir-faire dans ce domaine. Côté français, le bilan est extrêmement positif : toutes les mines d’entraînement mouillées dans les zones confiées aux unités sous commandement français ont été retrouvées. Le chasseur de mines Sagittaire s’est particulièrement distingué en effectuant 7 des 14 remontées de mines réalisées par la force. ® E N

B R E F

MONITEURS TIOR

Organisé par le bureau Sport de l’École des fusiliers marins de Lorient, le stage de moniteurs aux techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR) a qualifié huit stagiaires fusiliers marins. Qualification indispensable dans le cadre du combat rapproché, cette formation permet d’encadrer toutes les séances inscrites au programme. Les TIOR sont essentielles pour les fusiliers marins dans leur emploi de protection/défense, mais également pour les factionnaires et les équipes de visite et brigades de protection des bâtiments de la flotte (toutes spécialités confondues). Le deuxième niveau de formation d’encadrement est l’instructeur TIOR, d’une durée de quatre semaines, organisé exclusivement au Centre national des sports de la Défense.

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LES MARINS AU SERVICE DES MARINS DOSSIER RÉALISÉ PAR L’EV1 CLÉMENCE FESTAL

n marin en cache toujours un autre. Comme une ombre, les marins des métiers du soutien de l’homme suivent chaque marin au quotidien et tout au long de sa carrière. Le soutien revient à donner les moyens aux équipages des unités embarquées ou non de se déployer, d’opérer et de combattre dans la durée. Le soutien de l’homme occupe ainsi une place fondamentale pour la bonne exécution des missions et les hommes et femmes qui le composent en sont des maillons indissociables. Leur objectif est d’assurer la satisfaction des besoins des équipages déployés pour exécuter leur mission. Qu’ils soient militaires ou civils, leur champ d’action est vaste. Il va de la gestion de la vie courante (alimentation, mise à disposition de ressources et d’équipements divers, ravitaillement, hébergement, habillement…) au soutien administratif et financier (solde, gestion ressources humaines, comptabilité…), en passant par la mise en œuvre d’actions au profit de la préservation du moral (soutien psychologique, accès à l’information, à la culture, aux loisirs…). Le soutien dans la Marine a été profondément modifié par la succession des réformes que conduisent les armées et plus généralement le ministère de la Défense depuis 2008. Elles ont notamment généré un ensemble de réorganisations qui ont débouché sur la création de nouvelles structures interarmées (Centre de pilotage et de conduite du soutien, Servive du commissariat des armées…) et à la mise en place de la chaîne de soutien via les bases de défense. Pourtant, l’importance des métiers du soutien de l’homme ne s’est jamais démentie. C’est au quotidien que se mesure, dans nos équipages et dans les organismes interarmées, leur importance vitale. Coup de projecteur sur ces marins et leurs métiers, pour mieux comprendre leur champ d’action et leur place dans la réussite des missions. ®

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LE SOUTIEN DE L’HOMME EN MOUVEMENT Avec l’arrivée des bâtiments à équipage optimisé, l’évolution du système financier et comptable, la mise en place de Rh@psodie, la rationalisation des métiers du soutien, la nécessité d’une vision interarmées des compétences et des spécialités, la recherche de synergies des formations et emplois, les spécialités du soutien de l’homme ont sensiblement évolué. Équipages de la flotte : quatre métiers adaptés aux nouveaux modes de travail Touchés par de nombreuses évolutions, les officiers mariniers spécialistes du soutien de l’homme se sont adaptés progressivement aux nouvelles exigences, tandis que le périmètre des spécialités correspondait de moins en moins à la réalité du quotidien. Il était donc nécessaire de les rendre cohérents. À partir de 2009, deux mouvements ont caractérisé cette évolution : le regroupement des spécialités liées aux métiers de l’alimentation (commis, cuisiniers, maîtres d’hôtel, assistants de foyer) ; la séparation des métiers de l’administration RH (fourriers et secrétaires militaires). La flexibilité étant le maître mot de ces évolutions. Il en a résulté des parcours professionnels diversifiés, harmonisés avec les métiers des autres armées et du monde civil, qui facilitent le recrutement, l’optimisation des formations associées et les reconversions.

Officiers : des spécialités en mouvement Les officiers spécialisés dans le soutien de l’homme, les officiers du corps technique et administratif (Octam), ainsi que les commissaires connaissent eux aussi des évolutions. Cela a commencé en 2012 avec la création d’un corps unique des commissaires regroupant ceux des trois armées. Ils garderont toutefois un domaine d’emploi. Ainsi, les futurs commissaires

qui feront le choix de la Marine suivront une formation pour acquérir les savoir-faire maritimes indispensables à leurs futures affectations. En 2014, le corps des Octam va évoluer : les officiers deviendront soit commissaire des armées, avec en alternance des affectations Marine et interarmées, soit officier spécialisé de la Marine. Les travaux, notamment statutaires, se poursuivent pour préparer la transition. Ces réformes vont, in fine, concerner l’ensemble des officiers spécialisés de la Marine dans le soutien de l’homme. La DPMM s’apprête à faire évoluer certaines spécialités : Admin (administration), Recol (restauration collective) ou encore Dirfoy (direction de foyer) qui allient com-

DES MARINS AU SERVICE DE TOUS, TOUS AU SERVICE DES MARINS S ans une solide structure à l’épreuve de la mer, étroitement liée aux terrains et aux hommes et femmes qui la composent, le

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soutien de l’homme perdrait tout son sens. Ce lien est maintenu grâce à une organisation optimisée dont les acteurs sont complémentaires.

pétences du soutien administratif et financier, des conditions de vie, des RH ainsi que des compétences maritimes. Elles pourraient être rassemblées dans une spécialité : FILORH(1), accueillant aussi les Octam qui feront le choix de la Marine. La création d’une seule spécialité leur donnera une meilleure visibilité et permettra aux officiers concernés d’avoir des possibilités d’emploi plus larges tout en reconnaissant leurs savoir-faire spécifiques et en préservant leurs compétences maritimes. La DPMM communiquera prochainement plus précisément sur ces évolutions. ® (1) Finances, logistique, RH.

L’équipage est un et indivisible. C’est le socle du fonctionnement de la Marine. Le soutien de l’homme s’inscrit dans cette logique. Les individus qui le composent sont donc des maillons interdépendants. Ils sont animés par l’esprit de cohésion, de solidarité et d’entraide qui fonde la vie en équipage. Ainsi, le premier niveau du soutien de l’homme c’est l’équipage lui-même qui participe à différentes tâches collectives. Viennent ensuite les experts : ils sont intégrés dans les unités opérationnelles – où ils tiennent plusieurs postes (par exemple cuisinier et tireur, commis aux vivres et brancardier…) – ou opèrent, à terre, dans les structures organiques marine ou dédiées au soutien (BdD). Leur champ d’actions est large, allant des spacieuses cuisines des bases navales à celles des sousmarins, des bureaux d’état-major aux postes étroits des frégates soumises aux soubresauts de la mer, des théâtres d’opérations aux bureaux des BARH. Enfin, le commandement joue un rôle primordial, pour écouter, relayer, appuyer, soutenir les marins, alerter les autorités ou solliciter les différents organismes du ministère concernés. ®

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PASSION

Marine

COUP DE PROJECTEUR : LES HOMMES AU SERVICE D Rencontre avec ces hommes qui soutiennent chaque jour leurs camarades, marins ou non. actions engagées au profit du militaire blessé ou malade par les acteurs de la chaîne du soutien (armées – Marine ou associations…). »

MOT Julie Weissenbacher, Morestau, TCD Siroco « La spécialité de Morestau permet de découvrir les différents métiers de la cuisine. J’ai la chance de participer au travail des cuisiniers, à la confection des plats quotidiens, des pâtisseries et de la boulangerie. Les membres de l’équipage attendent beaucoup de ce que nous leur servons. Lorsque je confectionne des gâteaux, je passe aux différents postes de manœuvre pour les distribuer, je vois alors les yeux des marins briller et suis fière de leur avoir apporté ce petit truc en plus. »

LV Catherine Paquet, officier spécialisé de la Marine Admin, DPMM LES MATELOTS DE LA SPÉCIALITÉ MORESTAU DÉCOUVRENT TOUS LES ASPECTS DE LA CUISINE, Y COMPRIS LA BOULANGERIE.

PM Alexandra Lecomte, Gecoll, GSBdD Toulon, centre de restauration Titan « J’appartiens à la spécialité Gecoll (Gérant d’organismes de restauration et de loisirs), mais j’assure actuellement les fonctions d’adjudant de compagnie. À ce titre, je suis chargée de la gestion des effectifs du personnel du restaurant Titan de la base navale de Toulon. Mon rôle est de transmettre toutes les informations administratives vers les BARH ou vers les unités qui demandent la mise à disposition d’un expert du soutien de l’homme pour une mission. En plus, je contribue aux objectifs quotidiens du centre de restauration Titan : nourrir plus de 2 000 personnes à chaque déjeuner et plus de 400 à chaque dîner. Nous devons être en permanence réactifs et nous adapter. Par exemple, une unité extérieure à la base de défense exécute sans préavis une activité dans la base navale de Toulon ou à proximité, nous devrons, ce jour-là, nous adapter sans délai à cette suractivité temporaire. Je joue donc un rôle de soutien continu, non seulement vis-à-vis des clients du restaurant à un moment essentiel de la journée, mais aussi vis-à-vis des hommes et femmes placés sous mes ordres et qui comptent sur moi. »

SA Sylvie Onzon, responsable du Pôle d’aide aux blessés et malades (PABM) de la Cellule d’aide aux blessés et d’assistance aux familles de la Marine (CABAM) « Apporter le soutien humain nécessaire aux blessés et malades ainsi qu’à leur famille est ma mission quotidienne, et plus généralement 16 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

celle du PABM. Nous apportons une aide sociale, administrative, juridique, financière et morale en les dirigeant vers les professionnels compétents, en les informant sur leurs droits (notamment assurances, indemnisations et reconnaissance Opex…) et en maintenant le lien entre le marin et l’institution dans un esprit de solidarité, de fraternité et de cohésion cher à tous les marins. Nous coordonnons l’ensemble des

« Officier de la spécialité Admin (Administration), affectée au sein du bureau officier de la DPMM (PM1), j’assume la double responsabilité de gestionnaire des ressources humaines et d’adjointe au chef de la section Réglementation-administration. Dans ce cadre, j’interviens quotidiennement au profit du soutien de l’homme, notamment comme gestionnaire RH. Chargée de la gestion des officiers sous contrat de la filière État-major, je m’attache à mettre en œuvre une gestion personnalisée et un accompagnement individuel des marins. Ma mission est de faire coïncider au mieux les aspirations personnelles de ces jeunes officiers et les besoins de la Marine. »

MOT Christopher Assadet, volontaire Vivres, Orion « Ma mission au quotidien, comme volontaire Vivres, est de participer aux nombreuses tâches qu’implique la restauration à bord. Je suis chargé de la mise en place des carrés pour le service et j’aide en cuisine à la confection de la quarantaine de repas que nous servons tous les jours. Mais mon implication à bord ne s’arrête pas là, l’embarquement nécessite d’être polyvalent. Je fais partie de l’équipe d’infirmerie du bâtiment et peut intervenir comme brancardier si la mission opérationnelle le nécessite. » LES VOLONTAIRES VIVRES APPRENNENT À CUISINER DANS DES CONDITIONS PARTICULIÈRES, COMME DANS LES CUISINES TRÈS EXIGUËS DES SOUS-MARINS OU DE CERTAINS BÂTIMENTS.

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E DES HOMMES PM Arnaud Jegat, GESTRH, Service d’administration du personnel (SAP) du GSBdD Brest-Lorient « Je suis responsable de la section Situations individuelles au BARH du GSBdD/SAP de Brest qui administre près de 8 000 marins. À ce titre, je coordonne une équipe de sept personnes, chargée de renseigner les marins, de recueillir, analyser, puis saisir dans Rh@psodie (le système d’information RH) les informations administratives nécessaires à la satisfaction de leurs droits indemnitaires et à la tenue de leur dossier administratif (mariage, naissance, déménagement, changement de compte bancaire…). Plus tôt ces informations sont connues par le système, plus tôt le marin bénéficie d’une solde conforme à sa situation. Mon rôle est également de les conseiller sur leurs droits et sur les démarches à entreprendre (dossiers à constituer) ou en cas de constat d’écart de solde détecté. Dans ce cas, j’analyse les raisons pour lesquelles la solde versée n’est pas conforme et demande si nécessaire au CERH (Centre d’expertise des ressources humaines) qu’un paiement de régularisation soit réalisé. Je veille à ce que la situation administrative soit correctement traitée par les outils RH et solde (Louvois) pour que cela ne se reproduise pas. Le contact quotidien avec les administrés permet d’entretenir une relation de confiance. Derrière chacun d’entre eux, il y a une famille. Il est donc de mon devoir de mettre tout en œuvre pour satisfaire leurs droits dans les meilleures conditions. » APPORTER DES RÉPONSES ET DES SOLUTIONS AUX MARINS, TENIR À JOUR LEURS INFORMATIONS ADMINISTRATIVES…, SONT LES MISSIONS QUOTIDIENNES D’UN BARH.

ÊTRE À L’ÉCOUTE DES MARINS, UN ASPECT ESSENTIEL DU SOUTIEN DE L’HOMME, EN PARTIE OPÉRÉ PAR LES PSYCHOLOGUES DES SERVICES LOCAUX DE PSYCHOLOGIE APPLIQUÉE – SLPA.

QM1 Benjamin Lauret, Gecoll, BCR Marne « Je suis maître d’hôtel au carré du commandant du BCR Marne. Pour moi, ce métier nécessite d’être extrêmement inventif et disponible. Savoir faire face aux imprévus mais aussi faire preuve d’imagination en sont les principales caractéristiques. Cela se concrétise au quotidien dans la prévision des repas, l’organisation de la réception d’invités extérieurs, le service… Je m’attache à rendre les longues semaines passées en mer les plus conviviales possible en imaginant des recettes et des dressages originaux. »

CC Jacques Brélivet, psychologue, chef du SLPA de Lorient « Comme psychologue clinicien, chef du service de psychologie de la Marine à Lorient,

j’assure avec mon équipe le suivi et le soutien psychologiques des marins des unités implantées sur la base des fusiliers marins et commandos et sur la base aéronavale de LannBihoué. Ce suivi prend par exemple la forme de bilans psychologiques individuels de fin de mission pour les commandos marine lorsqu’ils rentrent d’une Opex où ils ont été exposés à des risques psychotraumatiques. Le soutien psychologique est quant à lui réalisé sous la forme d’une offre permanente de consultations personnelles à la demande des marins ou de leur famille. »

TSEF 1 Richard Wierzbicki, CFSI (Centre fonctionnel des systèmes d’information) « Je travaille au sein du CFSI chargé d’assurer la qualité et la régularité de certaines données RH constitutives de la solde des marins. Je prends part à cette mission au quotidien, en maintenant opérationnel un ensemble de programmes informatiques. Ces programmes transmettent à Louvois un certain nombre d’informations, comme par exemple des données antérieures au raccordement, afin qu’il en tienne compte dans le calcul de la solde. Mon objectif, qui est celui du CFSI, est de tout faire pour que les marins perçoivent une solde juste. »

SM Aurélia Balleydier, Ascom, assistant de commandement, cabinet du chef d’état-major de la Marine

s

« En tant qu’Ascom, mon quotidien est de permettre à l’autorité pour laquelle je travaille de se consacrer pleinement à la prise de décision. Je trie l’information qui arrive pour en traiter une partie à mon niveau et ne transmettre que l’essentiel au chef afin de lui éviter de s’encombrer de détails. Concrètement, cela se traduit par la prise en charge d’une série d’informations logistiques, de son courrier, de son agenda ou encore de l’organisation de ses déplacements… »

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PASSION

Marine tement. J’assure l’accueil des candidats, prépare leur entretien et me charge du suivi administratif de leurs dossiers. »

MT Fabrice Fleuridas, Gecoll, sous-marinier

APPROVISIONNEMENT, STOCKAGE ET DÉLIVRANCE DES EFFETS D’HABILLEMENT REPOSENT SUR LES SAVOIR-FAIRE DE MARINS MILITAIRES ET CIVILS.

s

Officier principal Pascal Urvoas, Octam, directeur de l’établissement logistique du commissariat des armées (Eloca) de Brest

« Comme directeur de l’Eloca de Brest, mon travail consiste à traduire et décliner concrètement sur le terrain les directives générales fixées par le Service du commissariat des armées (SCA), ainsi que les objectifs à l’égard des trois soutiens spécialisés dont j’ai la charge : - approvisionnement, stockage et délivrance de denrées alimentaires (produits frais, surgelés, laitiers, épicerie et boissons) assurés par la plate-forme logistique destinés à 165 unités (dont 85 navigantes). Je décide, en fonction du budget alimentation dont je dispose, de la mise en œuvre et de la gestion des stocks afin de satisfaire au mieux les unités, dans les délais demandés ; - ceci est complété par une production de plats préparés et de produits de boulangerie, représentant, à l’année 7 000 tonnes de vivres et près de 5 millions de portions culinaires permettant l’alimentation des 22 000 ressortissants de la BdD Brest-Lorient ; - s’agissant de l’habillement, je veille à assurer l’approvisionnement, le stockage et la délivrance d’effets d’habillement grâce aux six salons répartis entre Brest, Lorient, Cherbourg et Paris. Soutenir, c’est anticiper avant de satisfaire. »

LV Philippe Trouche, Recol, porte-avions Charles de Gaulle « Officier de la spécialité Recol, je suis responsable de la restauration à bord du porte-avions, chef de service et capitaine d’une compagnie de 73 marins. Le service est divisé en trois secteurs (approvisionnement, production, distribution) et permet de servir jusqu’à 4 000 repas par jour pour les six carrés et la cafétéria. Les quantités cuisinées au quotidien sont particulièrement importantes : 400 kg de 18 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

pain, 600 kg de viandes, 800 kg de légumes ou de féculents… Pour cela, le porte-avions embarque 320 tonnes de vivres pour 45 jours d’autonomie avant chaque départ à la mer, en les stockant dans les 1 000 m3 de locaux de stockage, ce qui est un challenge de gestion des stocks et de prévision des menus. La production est ensuite répartie sur les deux principales cuisines du bord. »

MOT Jenny Belledant, volontaire Équipage, SLPA Nancy « Les matelots volontaires Équipage ont une vocation principalement bureautique, de gestion des tâches administratives. Au quotidien, j’assure ces fonctions au service local de psychologie appliquée de Nancy où je suis affectée. Dans un SLPA, nous sommes quotidiennement au contact de militaires ou de civils. Ce contact me permet de me sentir utile, non seulement pour les marins, civils ou militaires des autres armées qui viennent chercher un soutien psychologique, mais aussi pour la Marine en participant à la constitution des dossiers des candidats au recruÀ BORD DES SOUS-MARINS, LE CUISINIER ET LE COMMIS ŒUVRENT AU QUOTIDIEN POUR LE BIEN ÊTRE DE L’ÉQUIPAGE.

« Je suis cuisinier. Je contribue à apporter non seulement des forces, mais aussi du réconfort à l’équipage. Je cherche constamment à améliorer le quotidien de l’équipage et ce dans un milieu très particulier. La cuisine d’un sousmarin fait seulement 3 m2, soit la taille d’une cabine téléphonique aux « normes handicapés ». Je m’efforce dans ces conditions, de faire preuve d’inventivité et de proposer des plats à la hauteur des attentes. Lors d’un cycle à la mer de 90 jours, nous servons quotidiennement, au moins un dessert maison. À bord, le cuisinier et le commis, qui travaillent toujours de concert, sont incontournables et de nombreuses attentes reposent sur eux. Il faut être très organisé, anticiper au maximum et le travail de planification des repas avec le commis est très important… C’est un métier très exigeant mais aussi très gratifiant. »

CRP Roberto Lemos, responsable du service du commissariat, BPC Tonnerre « Trouver des solutions. C’est une façon schématique mais concrète de décrire le rôle du commissaire à bord. Pour soutenir l’équipage, je suis chargé de coordonner l’action de tous les acteurs du soutien de l’homme, des commis, en passant par les COMLOG (comptable logisticien), ou encore les chargés du BARH (bureau administratif des ressources humaines). Notre objectif est de prévoir en amont l’ensemble des situations relevant de la vie quotidienne, administrative et financière du bâtiment afin d’en décharger le personnel et lui permettre de se concentrer pleinement sur la mission. Concrètement, cela se traduit par la gestion de l’alimentation à bord (achat, approvisionnement, planification et réalisation des repas), des informations administratives des marins (vérifier que toute l’information est bien prise en compte), mais aussi la supervision de toutes les finances et des mouvements de matériels pour permettre au bâtiment de rester le plus longtemps possible autonome au cours de sa mission. » ®

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LE SOUTIEN DE L’HOMME, UNE NÉCESSITÉ ABSOLUE Ces marins qui sont au service de tous les marins sont une composante indispensable de la Marine.

Sans eux, son contrat opérationnel ne pourrait être rempli. Rencontre avec le contre-amiral Louis-Michel Guillaume, sous-chef d’état-major Soutien – Finances, qui nous explique combien le travail de ces hommes est précieux.

vec la réforme du soutien, les marins du soutien de l’homme ont vocation à intervenir dans deux types d’organismes : à terre, au sein des unités interarmées du soutien (BdD, GSBdD, CPCS, EMSD…) ou en mer, à bord de nos bâtiments. Ainsi, chaque marin affecté à terre à vocation à embarquer, et chaque marin embarqué peut être amené à poser son sac à terre. L’essentiel est qu’un marin, quel que soit le milieu dans lequel il évolue, conserve sa spécificité, celle d’un homme ou d’une femme de mer, capable d’embarquer à tout moment mais aussi de s’adapter à tous les types de postes que la mission nécessite. L’équipage, fondement de notre institution, fait du marin du soutien de l’homme un marin comme les autres, capable par exemple, comme en témoignait il y a quelques temps, ici dans Cols Bleus, une jeune Gecoll, de passer de la boulangerie du bord à son poste de tireur à la 12.7. Depuis 2008, année au cours de laquelle la réforme du soutien a été entamée, les marins ont participé au succès de sa mise en place. Malgré les difficultés rencontrées et le chemin restant à parcourir, ces marins, en acteurs responsables de la réforme, ont fait preuve de motivation et de compréhension. Ces caractéristiques sont celles des marins, toujours prêts à aller de l’avant et à faire preuve d’abnégation. Le Livre blanc a récemment fixé de nou-

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veaux objectifs avec un nouveau modèle d’armée qui appelle des réflexions, sources très certainement de nouvelles évolutions, notamment concernant les métiers, la formation ou les cursus. Alors que les missions de la Marine ont été confortées, il est important d’aborder ces changements avec la même intelligence et la même confiance que celles dont les marins ont fait preuve jusqu’alors. L’adaptation est l’une des caractéristiques des marins, nous allons devoir en faire preuve,

notamment dans le cadre des évolutions techniques et matérielles de métiers embarqués. Ce dont on peut être cependant assuré, c’est qu’avec l’arrivée des bâtiments de nouvelle génération à équipages optimisés, jamais le soutien à terre n’aura été aussi primordial pour le succès des missions en mer ou en vol. Je reste donc optimiste quant à l’avenir du soutien et plus particulièrement celui des marins du soutien de l’homme dont on n’aura jamais de cesse de rappeler la nécessité. ®

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VIE DES

unités

ALINDIEN REPREND LE LARGE Depuis le 15 octobre 2010, l’amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien (Alindien) et son état-major, qui étaient embarqués à bord d’un bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) depuis 1973, sont installés à terre, au cœur du golfe Arabo-Persique. Enjeu majeur pour la stabilité régionale, cette zone constitue une priorité stratégique confirmée par le nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

ALINDIEN, LE VA MARIN GILLIER, ET SON ÉTAT-MAJOR À BORD DU BPC TONNERRE.

1 Depuis 2010, Alindien a vu ses missions s’élargir tout en continuant à assurer le contrôle opérationnel des unités déployées du canal de Suez au sud de l’Australie et de la Birmanie jusqu’au cap de Bonne Espérance. Du fait de son contrat opérationnel, Alindien doit embarquer périodiquement avec son étatmajor, si la situation le nécessite, pour diminuer sa vulnérabilité et être capable d’assurer, depuis la mer, la continuité du contrôle opérationnel dans sa zone de responsabilité. Impliqué dans de multiples opérations, principalement Atalante et Enduring Freedom, Alindien exerce le contrôle opérationnel des moyens français déployés au sein de sa zone, soit jusqu’à 12 bâtiments, 10 aéronefs et en moyenne près de 500 militaires simultanément. Afin d’entretenir sa capacité de commandement à la mer, le vice-amiral Marin Gillier et les 48 officiers et sous-officiers de son état-major ont embarqué à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre pour une mission d’une vingtaine de jours entre Abu Dhabi (Émirats arabes unis) et Goa (Inde). Réalisé dans le cadre de la mission Jeanne d’Arc 2013, ce déploiement a débuté le 18 mai, après une manœuvre subtile de transfert des systèmes d’information et de communication.

Un état-major interarmées Initialement composé de marins, ce commandement opératif s’est progressivement interarmisé (EMIA). Depuis début 2013, jusqu’à 2 500 militaires sont placés sous le commandement d’Alindien. Ainsi, le colonel (air) Stéphane Groen occupe depuis deux ans le poste de chef de l’état-major interarmées d’Alindien : « Reprendre la barre d’un 20 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

commandement occupé par des officiers de marine pendant trente-sept ans, il s’agissait d’un véritable challenge ! Je me suis d’abord appuyé sur les officiers de marine de l’EMIA et sur un premier embarquement à bord du Mistral en 2011 pour mieux appréhender les spécificités marine. Cela m’a permis de préserver le socle de l’état-major avant de l’interarmiser en agrégeant d’autres couleurs d’uniformes. » ZONE DE RESPONSABILITÉ D’ALINDIEN.

Lutte contre la piraterie L’amiral conduit également les actions de lutte contre la piraterie menées sous contrôle national. Ainsi, en septembre 2011, après une alerte lancée par l’équipage d’un catamaran français naviguant dans les eaux territoriales yéménites, la réactivité des forces prépositionnées et les moyens de recherche mis en œuvre pendant plusieurs jours par l’EMIA Alindien

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BRIEFING QUOTIDIEN D’ALINDIEN.

et la force européenne Atalante, en étroite coopération avec d’autres partenaires déployés dans la zone, ont permis de libérer une ressortissante française à quelques nautiques des côtes somaliennes. Pour prévenir ce type de situation extrême, des mesures de comportement sont adressées à l’ensemble des navires d’intérêt français qui transitent dans le golfe d’Aden par cet EMIA. « Nous nous chargeons aussi du soutien des navires de commerce et des professionnels de la mer français, particulièrement ceux qui nous envoient leur position, précise le maître timonier Guillaume Dereix. Pour les plaisanciers, qui se signalent rarement, nous devons faire de longues recherches, les localiser puis les contacter. La France déconseille fortement à ses ressortissants de s’aventurer dans la zone mais certains s’y risquent. Ils n’ont pas toujours conscience qu’ils peuvent y laisser la vie. Notre rôle est aussi de les informer. Petit à petit, le bouche à oreille fonctionne ! »

Des missions opérationnelles diverses Depuis l’été 2012, Alindien assure également le contrôle opérationnel de la mission Tamour d’assistance médicale aux victimes des conflits syriens en Jordanie. Projeté dès août 2012 dans le camp de Zaa’tari, à quelques kilomètres de la frontière, le détachement s’articulait autour d’un groupement médico-chirurgical. La France a depuis adapté son offre médicale aux besoins prioritaires des patients et transformé le dispositif en groupement médical. Le pôle Logistique opérationnelle de l’EMIA est chargé de la coordination du soutien de cette opération. « En tant que force prépositionnée, nous avons pu être projetés immédiatement et mettre en place le matériel et les installations nécessaires au soutien du groupement », indique le commandant (terre) Marc Pierrard. Alindien soutient également le désengagement français d’Afghanistan en permettant aux flux de matériels pondéreux l’utilisation d’une route stratégique à moindre coût. L’existence même d’un commandement dédié à la zone Moyen-Orient – océan Indien constitue l’affirmation de la présence française dans cette région. L’EMIA Alindien entretient les processus de planifi-

cation de défense, d’entraînement interarmées avec les pays du Golfe et les forces présentes dans la région. Il est enfin chargé de l’entraînement interarmées des forces présentes dans sa zone de responsabilité permanente, à l’image des campagnes de tir Rafale régulièrement organisées à Djibouti. « Dans le cadre de la complémentarité des COMIAs, explique le capitaine (air) Christophe Bottier, les Rafale sous contrôle opérationnel d’Alindien vont s’entraîner à Djibouti et inversement pour les Mirage 2000 des Forces françaises stationnées à Djibouti. Cela nécessite une organisation conjointe des manœuvres logistiques. » En mai 2013, le déploiement du BPC Tonnerre et de la frégate anti-sous-marine Georges Leygues a été l’occasion pour Alindien de conduire un entraînement amphibie franco-émirien, Ta’awoun, avec la 13e DBLE et sous appui Rafale.

politique de Défense de la France. Par sa présence et les différentes actions de coopération conduites avec les pays de la zone, il contribue à la stabilité régionale, tout en affirmant la capacité de la France à défendre ses intérêts et ceux de ses alliés. Alindien est reçu régulièrement par de hautes autorités civiles et militaires dans la zone de responsabilité permanente afin de renforcer la coopération bilatérale en matière de sécurité. Ce fut le cas lors des deux escales effectuées par le Tonnerre au Sultanat d’Oman et en Inde. Inséré au cœur d’un environnement interallié et interarmées, l’état-major d’Alindien élabore en permanence une appréciation de situation régionale afin de garantir aux autorités nationales une capacité autonome de décision. Enfin, il dispose régulièrement des fleurons de l’industrie française – Rafale, VBCI, Caesar, Felin – et les bâtiments les plus modernes de la Marine – frégates de défense aérienne, sous-marins nucléaire d’attaque, patrouilleur expérimental L’Adroit et BPC – qui sont régulièrement déployés dans la zone. Par les opérations et entraînements qu’il conduit, il contribue à démontrer la qualité des systèmes d’armes de dernière génération issus de notre industrie de défense et à maintenir l’interopérabilité avec les alliés. Ainsi, ce commandement de niveau opératif permet de traduire les grandes orientations du chef d’état-major des armées en actions concrètes sur le théâtre. « Dans une approche interarmées, Alindien s’attache à coordonner les actions pour en optimiser les effets. Il inscrit l’action française dans une dynamique continue et cohérente qui lui a permis de gagner une grande légitimité auprès des commandements alliés implantés dans la région », précise le CV Christophe Cluzel, chef opérations de l’EMIA. Pendant toute la période embarquée sur le Tonnerre, l’état-major et le bord ont permis à Alindien d’assurer la continuité du commandement et de conserver entière sa capacité de contrôle opérationnel. ®

Actions de coopération régionale Au-delà des missions opérationnelles qu’il exerce sous l’autorité du chef d’état-major des armées, Alindien et les forces qui sont placées sous ses ordres jouent un rôle majeur dans la mise en œuvre de la

LE 30 MAI 2013, VA GILLIER ACCUEILLE À BORD DES AUTORITÉS INDIENNES : LE VA MONTY KHANNA, ADJOINT DU « CHIEF OF NAVAL STAFF » POUR LES RELATIONS INTERNATIONALES, ET LE VA PARHAR, COMMANDANT LA RÉGION MARITIME DE GOA ET L’AÉRONAUTIQUE NAVALE.

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VIE DES

unités

Serval

LA PATMAR AU COMBAT Le 8 janvier 2013, les flottilles 23F et 21F reçoivent l’ordre d’activer leur plan d’alerte. Une semaine plus tard, les deux tiers des équipages opérationnels de la composante des Atlantique 2 (ATL2) sont à Dakar pour opérer en première ligne dans l’opération Serval. Récit par le premier commandant de ce qui constitue, à ce jour, l’un des plus importants détachements extérieurs de la patrouille maritime. Au plus fort de l’opération, près de la moitié des aéronefs en ligne étaient engagés et plus de 220 marins du ciel déployés. 1 08 janvier. 15 h 00. Le commandant adjoint opérations de la flottille m’informe que le plan d’alerte est activé. Étant justement d’alerte comme commandant du détachement (COMDET), je cherche à obtenir davantage d’informations. Les flottilles sont en effervescence, tout le personnel s’active. Chacun sait ce qu’il lui reste à faire et déroule sa checklist. L’heure de décollage du premier ATL2 est définie, la deuxième vague du personnel, dont je fais partie, décollera le lendemain matin en Transall. 09 janvier matin. Nous sommes une trentaine de marins à embarquer dans le Transall, direction Dakar. Un premier ATL2 a décollé dans la nuit et est déjà posé sur le tarmac sénégalais. À bord, la pression monte, tous les scénarios sont envisagés. 09 janvier, en fin de journée. Le Transall se pose à Dakar et je prends mes marques dans les locaux

L’ATLANTIQUE 2 EN VOL AU-DESSUS DU MALI DANS LE CADRE DE L’OPÉRATION SERVAL.

opérations du détachement. Les vols et les briefings s’enchaînent à un rythme soutenu. Décision est prise de renforcer de manière significative le détachement. Les équipages et les techniciens arrivent progressivement. Je mets un point d’honneur à briefer les nouveaux arrivés sur les spécificités du théâtre. Nous sommes au cœur des opérations.

Les missions de l’ATL2 sont multiples et se cumulent au cours du même vol : renseignement, appui des forces au sol, guidage d’avions de chasse sur des objectifs terrestres, commandement et contrôle. Les équipages sont tous rompus à ce genre de missions, qu’ils ont déjà menées, pour certaines, lors de l’opération Harmattan. Les ATL2 deviennent peu à peu les anges gardiens des forces engagées au

LE DÉTACHEMENT ATL2 À DAKAR. 22 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

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sol. Les échanges radio témoignent d’une tension palpable lors des progressions vers les territoires aux mains des terroristes. 12 janvier. Après l’annonce du chef d’état-major des armées de renforcer significativement les moyens aériens vers le théâtre d’opérations Serval, le commandant de la flottille vient prêter main forte au détachement. Après un cours briefing, il prend le commandement du détachement. Je deviens alors le « deputy COMDET », chargé de la conduite des opérations. Parallèlement au renforcement de la composante terrestre, les missions de l’ATL2 évoluent et l’utilisation de sa capacité de tir de bombes GBU12 est envisagée. Nous sommes parés en seulement quelques jours, malgré les contraintes de tous ordres. La chaîne armement a fait, là encore, une performance remarquable. La première mission armée est ordonnée dans le cadre de la reprise de la ville de Gao. C’est l’équipage Ulysse Charlie de la flottille 21F qui effectuera la mission dont je suis désigné Mission commander.

LE 7 FÉVRIER, LE DÉTACHEMENT ATL2 EST FIER D’ACCUEILLIR LE CA HERVÉ DE BONNAVENTURE, AMIRAL COMMANDANT LA FORCE D’AÉRONAUTIQUE NAVALE, ET LE CV CHRISTOPHE LUCAS, COMMANDANT DE LA BASE DE LANN-BIHOUÉ.

26 janvier. 03 h 00. Briefing, puis nous partons vers l’avion. Il fait nuit, la température est encore supportable. Sous l’avion, les « boums » (armuriers) s’affairent. Deux bombes GBU12 sont gréées dans la soute armement. Une fois sur zone, nous renseignons les forces au sol. La situation est complexe : l’imbrication des forces amies et ennemies et la proximité des habitations rendent délicates les options de tir. Après plus de onze heures de vols, nous nous posons pour refaire les pleins et rentrer à Dakar, cinq heures de vol plus tard. Nous venons d’effectuer le premier vol opérationnel armé de GBU12 de l’histoire de la Patmar.

suite, notamment sur des cibles d’opportunité. Le rythme des vols est toujours aussi intense et malgré la fatigue accumulée, les équipes sont mobilisées, de plus en plus rôdées et aguerries. Les premières relèves des équipages ayant atteint 120 heures de vol en moins de 30 jours s’effectuent progressivement. 2 février. Je reprends le commandement. Nous avons vécu des moments forts, intenses, pendant lesquels nous étions fiers de commander nos équipages au combat. C’est une expérience unique en patrouille maritime d’avoir réuni le commandant et son commandant en second sur un théâtre d’opérations, à l’image de ce qui se pratique en flottille de chasse embarquée.

29 janvier. La veille, j’ai reçu un appel du Centre de planification et de commandement des opéPOUR LA PREMIÈRE FOIS EN OPÉRATION, DES BOMBES GBU12 ONT ÉTÉ LARGUÉES.

« LES ATL2 DEVIENNENT PEU À PEU LES ANGES GARDIENS DES FORCES ENGAGÉES AU SOL. »

rations (CPCO) : une mission offensive de bombardement d’un bâtiment logistique ennemi est planifiée pour l’ATL2. L’équipage désigné est Wallaby Echo de la flottille 23F. Le commandant de la flottille assumera les responsabilités de Mission commander. Toutes les procédures sont révisées et le jour-J, l’ensemble de l’équipage est prêt. Il arrive sur zone. Les conditions météo sont difficiles, mais la cible est identifiée et confirmée par le CPCO. Le dialogue s’engage entre l’aéronef et le pilote du drone français déjà présent, en charge de pointer la cible avec son illuminateur à notre profit. L’autorisation de tir est alors donnée. Une première bombe est larguée, puis une deuxième. La cible est détruite. Après douze heures de vol, l’aéronef est de retour. Les boums sont fiers et certains d’entre eux ne dissimulent pas leur émotion… La patrouille maritime vient de faire un grand pas en avant, récompensant des années de préparations et d’entraînements opérationnels indispensables. D’autres missions similaires seront réalisées par la

7 février. J’ai l’honneur d’accueillir l’amiral commandant la Force d’aéronautique navale (Alavia) venu appuyer l’action des équipages. Au programme, entretiens avec le personnel et compte rendu notamment sur l’emploi de l’aéronef équipé d’un nouveau senseur (caméra Wescam) et des ateliers. Lors de son adresse, le CA de Bonnaventure a souligné la polyvalence de cet avion de combat aéromaritime, ainsi que le professionnalisme et la combativité des marins de la patrouille maritime. L’amiral a pu mesurer les spécificités d’un détachement ATL2 comme celui-là en mission non permanente et son esprit d’équipage. Il résume la journée en inscrivant sur le tableau de tradition du détachement Serval les mots suivants : « Vous êtes magnifiques ! » 10 février. L’heure de la relève a sonné pour moi. Je transmets mes responsabilités au commandant de la flottille 21F. ®

CAPITAINE DE CORVETTE OLIVIER ROUSSILLE, COMMANDANT EN SECOND DE LA FLOTTILLE 23F

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VIE DES

unités

Air Defense Week

ENTRAÎNEMENT INTERALLIÉ ET INTERARMÉES À LANDIVISIAU Du 21 au 31 mai 2013, le Groupe aérien embarqué (GAé) a organisé l’entraînement interallié et interarmées Air Defense Week depuis la base d’aéronautique navale de Landivisiau. L’occasion pour Français, Suisses et Britanniques de développer leurs capacités à opérer ensemble dans le domaine de la défense aérienne, et plus particulièrement dans la défense de forces navales.

PILOTE DE RAFALE MARINE EN VOL, PENDANT L’ENTRAÎNEMENT AIR DEFENSE WEEK.

1 De nombreux moyens ont été déployés par la Marine nationale pour ces manœuvres. Ainsi, aux côtés du GAé, constitué de 12 Super Étendard Modernisé, 12 Rafale Marine et 1 Hawkeye, la frégate antiaérienne Cassard a joué un rôle primordial dans le réalisme des scénarios de l’entraînement. L’armée de Terre a quant à elle mobilisé deux sections Mistral (missile sol-air infrarouge), l’une du 35e RAP et l’une du 11e RAMA avec lequel la base de Landivisiau est jumelée. L’armée de l’Air, engagée depuis ses bases aériennes, a mobilisé une dizaine d’aéronefs : un Rafale bi-place de l’escadron de chasse 1/91 Gascogne, un Rafale C de l’escadron de chasse 1/7 Provence, un Rafale C de l’escadron de chasse 2/30 Normandie-Niemen, un Mirage F1, un C160 Transall, un C130 Hercules et des ravitailleurs C135. La Suisse a déployé sur la base de Landivisiau un détachement de 7 chasseurs F18. Le Royaume-Uni a, quant à lui, mis en place sur la base 2 hélicoptères SeaKing de la Royal Navy, ainsi qu’au large, la frégate de défense aérienne HMS Diamond. 24 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

Des missions diverses Les moyens navals, aéronavals, terrestres et aériens ont travaillé de manière coordonnée ou en opposition durant ces dix jours. Les participants ont

ainsi pu s’entraîner dans des missions complexes et variées, notamment de défense aérienne, de maîtrise de l’espace aéromaritime, de détection et d’attaque, de jour comme de nuit. Afin de res-

DEUX RAFALE DE LA FLOTTILLE 12F DÉCOLLENT DE LA BAN DE LANDIVISIAU.

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UN HÉLICOPTÈRE SEAKING DE LA ROYAL NAVY PASSE DEVANT LA TOUR DE CONTRÔLE DE LA BASE DE LANDIVISIAU DURANT L’ENTRAÎNEMENT.

LA FRÉGATE BRITANNIQUE HMS DIAMOND.

UN F18 SUISSE SE PRÉPARE SUR LA PISTE ALORS QU’UN RAFALE MARINE DÉCOLLE EN ARRIÈRE PLAN.

UN RAFALE MARINE ET UN RAFALE AIR EN FORMATION (PHOTO D’ARCHIVE).

pecter l’environnement de la BAN de Landivisiau, la plupart des missions aériennes ont été effectuées au-dessus de la mer, au large des côtes bretonnes. Le chef des opérations du détachement suisse sur la base de Landivisiau, Teddy, témoigne de la nécessité pour son unité de participer à un tel entraînement : « Les premiers vols ont donné lieu à beaucoup d’échanges entre Français, Britanniques et Suisses. Les pilotes suisses ont pu apporter une expertise forte concernant la défense aérienne, leur domaine de prédilection, et retirer beaucoup d’expérience lors des manœuvres maritimes (…). Nous avons amélioré l’interopérabilité et la coordination avec l’ensemble des participants. »

Un bilan très positif De nombreuses satisfactions ont en effet été retirées de cet entraînement opérationnel. Côté britannique, quatre contrôleurs aériens ont été brevetés après des vols des deux SeaKing. Dans le même temps, les aviateurs suisses ont dépassé leurs objectifs d’entraînement et ont tiré parti des missions réalisées avec les forces maritimes et terrestres. Les unités françaises ont, quant à elles, combiné leur expertise et leur savoir-faire avec les nations alliées pour maintenir à haut niveau leur qualification opérationnelle. Air Defense Week démontre la capacité des forces participantes à conduire des opérations en coalition, tout en intégrant les composantes Terre, Air, Mer. Ce type d’entraînement démontre par ailleurs la nécessité de la coordination et l’interopérabilité des forces et des équipements dans un environnement stratégique où la coopération interalliée et interarmées est de plus en plus importante. ®

CAPITAINE DE VAISSEAU ÉRIC AYMARD, COMMANDANT LE GROUPE AÉRIEN EMBARQUÉ (GAé) L’entraînement Air Defense Week vient de s’achever. Quel est votre sentiment sur son déroulement ? Nous avions programmé 350 sorties et en avons réalisé 330. C’est un taux particulièrement satisfaisant, obtenu grâce à un travail de réflexion et d’organisation en amont sur le programme des vols. Nous souhaitons désormais pérenniser l’Air Defense Week sur une base bi-annuelle. Quelles sont vos plus grandes réussites ? L’objectif premier d’entraîner le GAé a été réalisé avec succès. De plus, nous étions très attachés à la participation britannique, notamment celle de l’escadron n°849. Nous sommes heureux de constater que la dynamique de coopération créée par les accords de Lancaster House se poursuit. Les Britanniques ont mis à disposition une de leurs frégates les plus modernes, le HMS Diamond (frégate de type T45). La participation de la FAA Cassard, pièce maîtresse habituelle au sein du groupe aéronaval, est également une grande satisfaction, partagée. Elle montre la détermination du commandant de la Force d’action navale de voir ses frégates suivre un entraînement opérationnel de bon niveau, malgré un contexte très contraint dans lequel beaucoup de bâtiments sont déployés en opérations. Il en va de même pour les éléments de l’armée de l’Air, très mobilisés compte tenu de l’opération Serval. Les Suisses étaient également très enthousiastes, malgré la tonalité inhabituelle des entraînements pour eux (défense des forces navales et protection des mobiles à forte valeur ajoutée). Qu’est-ce qu’un entraînement de ce type apporte au GAé ? Réaliser un entraînement international et interarmées de cette ampleur permet d’apporter richesse et variété aux thèmes travaillés, et de complexifier les scénarios d’entraînement. Le « benchmark » des tactiques opérationnelles de chacun a une forte valeur ajoutée. Le GAé ne peut pas toujours s’entraîner seul. S’enfermer sur soi-même, c’est régresser. Quel a été le concours de l’armée de Terre lors de cet entraînement ? Grâce au jumelage entre la base de Landivisiau et le 11e RAMA, nous travaillons ensemble régulièrement. Au cours des deux dernières semaines, nous avons conduit avec eux des entraînements sur le thème du Close Defense Support. Pour l’armée de Terre, cela consistait à protéger ou à tenter de détruire avec leurs missiles sol-air Mistral des avions participants. Toutes les forces engagées étaient reliées en liaison de données tactiques (L16), ce qui a joué un rôle de catalyseur opérationnel en permettant à chacun de communiquer sa position et celle des aéronefs/véhicules voisins. Tous contribuent à l’élaboration et la maîtrise de la situation tactique.

ASP BLONDEAU ET EV LOUSTAUNAU

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VIE DES PLANÈTE

unités mer

C’EST PAR LA MER QUE VIVRA LA TERRE Tout au long de ce dernier semestre, Cols Bleus vous a présenté les différents aspects de la maritimisation. D’un point de vue économique, celle-ci est le processus conduisant les littoraux, les mers et les océans à jouer un rôle de plus en plus significatif. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, écrivait en 1996 dans un ouvrage consacré à la maritimité(2) : « Les gens de mer sont les acteurs et les objets de la culture maritime. Les actions nécessaires en faveur de la sauvegarde du patrimoine maritime n’ont de sens, {…} que si elles éclairent les hommes, les femmes qui en permanence l’édifient ». 1 La mer est précieuse pour l’Homme et par conséquence pour la Terre. Jusque récemment, l’humanité a concentré ses efforts sur les activités terrestres qui ne représentent pourtant que 29 % de la surface totale du globe. L’exploitation de la mer se limitait pour l’essentiel à la pêche, à la production pétrolière sur le plateau continental et au commerce de marchandises et de données avec les câbles sous-marins. Mais avec l’augmentation globale de la population mondiale, les besoins ont considérablement cru et évolué. Après la Seconde Guerre mondiale, et surtout depuis 1980, un plus grand nombre de pays accède aux modes de transports individuels, notamment l’automobile. Cela implique une mondialisation des échanges entre pays fournisseurs de pièces détachées, pays producteurs et pays consommateurs. Dans le même temps, l’exploitation pétrolière est plus sollicitée et les réserves commencent à diminuer. Il en est de même pour l’accès aux techniques de l’information et aux nouvelles technologies. L’une et l’autre reposent sur un mélange de savoirs et de matériels. Si les premiers sont équitablement répartis sur l’ensemble du globe grâce à un réseau de grandes universités et de pôles d’excellences, il en va 26 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

ÉOLIENNE À BOULOGNE-SUR-MER.

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PAQUEBOT EN CONSTRUCTION AUX CHANTIERS DE SAINT-NAZAIRE.

MARIN PÊCHEUR À BORD D’UN CHALUTIER.

LITTORAL URBANISÉ À CANCUN (MEXIQUE).

PORTE-CONTENEURS ENTRANT DANS LE PORT DE SAINT-NAZAIRE.

différemment des matériaux requis pour élaborer ces nouvelles technologies. C’est le cas des terres rares dont les industries informatiques et téléphoniques sont très friandes. Les zones d’extraction et de production sont essentiellement localisées en République populaire de Chine et en Australie. Mais les stocks, à l’instar du pétrole, diminuent alors que la demande augmente fortement. De nombreuses entreprises se sont donc intéressées aux richesses sous-marines car les océans s’avèrent être riches en ressources minérales et énergétiques.

La mer source de vie Au-delà de son rôle nourricier et commercial, la mer est également source de vie. L’activité de la pêche, d’abord, a fixé dès l’origine de l’humanité des populations le long des littoraux. Les siècles ont passé mais la pêche demeure et les hommes ont compris qu’il fallait désormais l’exploiter de façon durable, avec une meilleure gestion du stock et de ses prélèvements, ainsi que la construction de fermes aquacoles. Autre source de vie, l’énergie. Ainsi, l’apport de nouvelles technologies permet d’envisager, à terme, d’utiliser rationnellement et judicieusement les vents marins et les courants sous-marins, les différentes couches thermiques ou encore la force des marées. De nombreux projets aboutis laissent à penser que l’apport de la mer sera demain déterminant et qu’il pourrait contribuer à favoriser le développement des bandes littorales et des territoires d’outre-mer. Dernier facteur, la mer, en attirant les populations, crée de l’emploi. Que ce soit pour les activités maritimes (construction et réparation navale, ports…), commerciales ou tou-

ristiques, la mer est un formidable vivier d’emplois directs et indirects. La France possède le deuxième plus grand espace marin, or c’est sur les littoraux que continueront de se développer les futures activités économiques et sociales de la planète.

Le sens de la mer Comme c’est par la mer que vivra la Terre, il apparaît tout aussi évident que notre pays doit garantir en intégralité ses prérogatives sur ses possessions marines. « Chacun peut gouverner lorsque la mer est belle », écrivait ainsi P. Syrus, poète et philosophe latin. Avoir le sens de la mer implique donc le devoir de la défendre. Le rapport sénatorial sur la maritimisation(3) en fixe tous les enjeux et rappelle un propos du président de la République, M. François Hollande : « Si la France détient ici un potentiel majeur pour son avenir, encore

doit-elle se donner les moyens politiques et administratifs de concrétiser cette ambition maritime. » La France maritime est un atout pour notre pays dans cette période où le tissu industriel subit chaque jour des délocalisations. Comme le précise ce rapport, «c’est sur et au cœur des océans que se jouera une grande partie de l’avenir de notre planète, la mer est une chance pour la France ». Et elle a, dans ce domaine, des capacités commerciales, militaires, industrielles de premier plan qu’il faut défendre dans un monde dont le centre de gravité est, comme nous le verrons dans un prochain numéro, l’Extrême-Orient, avec notamment la mer de Chine méridionale. ® ANTOINE DE SURIREY

(1) P. Syrus, poète et philosophe latin. (2) La maritimité aujourd’hui, L’Harmattan, sous la direction de Francoise Peron et Jean Rieucau. (3) http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-67411.html

IMMERSION DE L’HYDROLIENNE « L’ARCOUEST » AU LARGE DE L’ÎLE DE BRÉHAT.

COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 27

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CHRONIQUE

dupersonnel

GROS PLAN SUR LA CONCILIATION VIE PRIVÉEVIE PROFESSIONNELLE DES MARINS Cette semaine, la Marine en questions nous plonge dans le quotidien des marins : sont-ils satisfaits de l’équilibre entre leur travail et leur vie personnelle ? À quelles contraintes font-ils face ? Tour d’horizon des résultats de l’enquête.

CAPITAINE DE VAISSEAU PLOBNER, CHEF DU BUREAU CONDITION DU PERSONNEL DE LA MARINE 1 « Près de 70 % des marins disent être satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Déjà évoqué dans l’article consacré à l’embarquement(1), ce sujet constitue un enjeu important pour la Marine, parce qu’il contribue très largement à la motivation et au moral des marins. Cet équilibre peut être le fruit de nombreux facteurs : épanouissement personnel, privé et familial (les résultats du CSRHM le montrent bien), mais aussi conditions de travail et d’exercice du métier. Les marins, comme l’ensemble des militaires, sont soumis à des sujétions qui pèsent sur leur vie familiale et leur pouvoir d’achat, les absences bien sûr, mais aussi 28 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

la disponibilité et la mobilité qui sont exigées d’eux. Dans la situation économique actuelle, ils sont ainsi de plus en plus nombreux à faire le choix du célibat géographique pour préserver l’emploi de leur conjoint, voire un investissement pour l’achat d’une résidence principale. Nous travaillons avec l’agence Défense mobilité pour renforcer l’accompagnement des conjoints en termes d’emploi en amont du rotary de l’été. Les efforts dans ce domaine doivent être poursuivis. Nous savons aussi combien les dispositifs d’aide aux familles sont appréciés : chèques emploi service universel, crèches Défense ou conventionnées ou encore prêts de l’Igesa. Ils permettent de compenser en partie certaines contraintes

liées aux astreintes et départs en mission. Les cellules familles mises en place par les unités lors des déploiements de longue durée participent aussi à ce soutien, dont les commandants sont les premiers acteurs. L’ensemble de ces démarches contribue à entretenir l’esprit d’équipage des marins qui s’étend à leurs proches qui partagent leurs contraintes. On retrouve dans les réponses des marins, dans leur volonté et leur détermination à mener de front leur engagement au sein de la Marine et leur vie familiale, la motivation dont ils font preuve chaque jour, individuellement et collectivement, pour accomplir leur mission. » ® (1) Cols Bleus n° 3015 du 8 juin 2013.

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Des marins satisfaits Globalement, les deux tiers (67 %) des marins interrogés estiment être satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Une conciliation plus facile après trente ans... Plus les marins avancent en âge, plus la conciliation leur semble aisée. Ils sont 65 %, entre 30 et 34 ans, à être satisfaits de cet équilibre, cet âge correspond souvent à l’arrivée du premier enfant. Le taux progresse ensuite avec constance et atteint 91% pour les plus de 50 ans. À l’inverse, les jeunes marins éprouvent davantage de difficultés. 38 % des moins de 20 ans et 42 % des 20-29 ans se disent insatisfaits.

... et avec des enfants Cet équilibre est souvent mieux ressenti lorsque les marins ont des enfants. La parentalité comme moteur de l’équilibre vie professionnelle/vie privée est un constat qui peut paraître inattendu et en même temps naturel tant elle peut participer à l’épanouissement des individus. Le taux de satisfaction des marins croît donc jusqu’à quatre enfants. À partir du cinquième, la tendance s’inverse.

Peu de différences entre les marins à terre et embarqués Du point de vue des marins embarqués, les résultats sont positifs, près des deux tiers des marins (61 %) s’estimant satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Ce taux de satisfaction est un peu plus élevé parmi les marins affectés à terre (70 %).

Près d’un marin sur deux préoccupé par les sujétions de la vie militaire Pour 54 % des marins ayant participé à l’enquête, les obligations liées au statut militaire sont une contrainte. Les moins de 20 ans sont particulièrement concernés par «l’incertitude des programmes d’activité» (64%*) et les «astreintes» (43 %) qui concernent aussi, dans une moindre mesure, les 20-24 ans (26 %). Les 40-44 ans citent le plus souvent les contraintes liées à la « mobilité géographique » (49 %).

Pouvoir d’achat et disponibilité au centre des préoccupations Les deux principales difficultés rencontrées par les marins en dehors du travail sont le «manque d’argent» et le «manque de temps», ces deux contraintes concernent plus souvent les jeunes de moins de 30 ans. Les problèmes liés au transport (36 % des moins de 20 ans estiment que c’est l’une des deux contraintes qui leur pèse le plus en dehors du travail) sont également cités ainsi que les difficultés de logement (29 %). ® L’ÉQUIPE DU CSRHM

* Deux réponses possibles. Le total est supérieur à 100.

Concernant votre situation professionnelle actuelle, êtes-vous satisfait(e) de l’équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle ? (en %) Hommes

Femmes

Total

Satisfait(e)

67

69

67

Très satisfait(e)

13

13

13

Assez satisfait(e)

54

56

54

33

31

33

Peu satisfait(e)

23

23

23

Pas du tout satisfait(e)

10

8

10

100

100

100

Insatisfait(e)

Total Source : CSRHM – Enquête La Marine en Questions 2012.

Part des marins satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle selon leur âge. (en %) 100

84 80 60

65 62 59 57

69

91

73

Part des marins satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle selon le nombre d’enfants. (en %) 100 80 60

40

40

20

20

0

0

s + an ans ans ans ans ans ans et 20 24 29 34 39 44 49 ans e - - - - d 20 25 30 35 40 45 50

60

0

68

1

81 74 78

2

3

4

68

5 ou +

Source : CSRHM – Enquête La Marine en Questions 2012.

Source : CSRHM – Enquête La Marine en Questions 2012.

Contraintes liées au statut militaire qui pèsent le plus. (en %) * % 1. L’incertitude des programmes d’activité

42

2. La mobilité géographique

35

3. La pesanteur hiérarchique

21

4. Les astreintes

20

5. La durée des absences

19

6. Les obligations particulières et/ou restrictions de certains droits

12

7. La disponibilité

12

Source : CSRHM – Enquête La Marine en Questions 2012.

Quelles sont les deux contraintes qui pèsent le plus dans votre vie quotidienne en dehors de votre travail ? (en %) * % 1. Le manque d’argent

51

2. Le manque de temps

42

3. Les problèmes de transport

18

4. Les difficultés de logement

18

5. Les problèmes de garde d’enfants

17

6. L’éducation des enfants

9

7. Les problèmes domestiques

7

8. Le soin de proches malades

5

Source : CSRHM – Enquête La Marine en Questions 2012.

COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 29

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CHRONIQUE

dupersonnel

RENCONTRES MILITAIRES BLESSURES ET SPORTS

LE SPORT COMME THÉRAPIE Trois questions à Arnaud Sallembien, ancien commando marine blessé en mission en 2000, et récent « stagiaire » aux Rencontres militaires blessures et sports (RMBS) qui se sont tenues à Bourges du 27 mai au 14 juin.

DE L’ESCRIME À L’ESCALADE, EN PASSANT PAR LE CANOË-KAYAK, LA PLONGÉE, LE BASKET-BALL, L’AVIRON, LE TIR À L’ARC, LA NATATION, LE BASKET-BALL EN FAUTEUIL OU L’ATHLÉTISME, PLUS DE 19 ACTIVITÉS SPORTIVES ONT ÉTÉ PROPOSÉES LORS DES RENCONTRES MILITAIRES BLESSURES ET SPORTS.

« TOUT EST POSSIBLE, NOTAMMENT GRÂCE AU SPORT », ARNAUD SALLEMBIEN.

1 Après dix jours de stage aux Rencontres militaires blessures et sports (RMBS), quel est votre état d’esprit ? Il est très bon ! D’abord, j’ai passé dix jours formidables. J’étais le seul marin mais je m’adapte. J’ai ainsi pu côtoyer des militaires des autres armées, surtout des « jeunes » blessés en Afghanistan. Mon accident remontant à treize ans, j’ai de l’ancienneté si j’ose dire ! Lors des tables rondes, j’ai ainsi pu rencontrer les jeunes, les conseiller et les motiver. Je leur ai d’abord dit de récupérer puis de se reconstruire, ce qui demande du temps. Grâce à mon vécu, j’ai pu leur montrer que tout est possible, notamment grâce au sport. À titre personnel, je suis un boulimique de sport que je pratique à haute dose mais avec des valides. Là, pendant les RMBS, j’ai pu pratiquer avec des non valides, tout en m’essayant à des sports adaptés.

marins et commandos. Malgré mon accident, le handicap et les difficultés à surmonter, la vie ne s’arrête pas. Certes, la reconstruction prend du temps mais on peut y arriver. Si treize ans se sont écoulés depuis mon accident, je continue de me fixer des objectifs. En ce moment, je vise l’obtention d’un brevet professionnel de sport pour pouvoir faire de l’encadrement. J’ai donc dit aux jeunes blessés pendant les RMBS qu’il fallait se fixer des objectifs tout en se disant que rien n’est impossible. Nos armées disposent de très bonnes structures pour nous, il nous faut donc savoir en profiter. ®

Justement quelles disciplines avez-vous plus spécifiquement pratiquées ? Dans l’esprit des fusiliers marins et commandos, j’aime les challenges. J’ai été servi pendant ces dix jours durant lesquels j’ai pu m’essayer à de nombreux sports, dont l’athlétisme et le 100 mètres. J’ai pu constater que je pouvais démarrer dans les starting-blocks, ce que je ne pensais pas possible à cause de mon handicap. J’ai pu aussi faire de l’escrime, du basket en fauteuil, de l’équitation ou du golf. Mais c’est le biathlon, une épreuve combinant de la course d’orientation à des épreuves de tir à la carabine laser, qui m’a le plus plu. Au niveau cardio, j’ai 30 ® COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013

pu me « faire monter la pile » ! Non seulement le physique suivait mais je suis parvenu à maintenir ma concentration pendant les tirs, malgré des efforts intenses auparavant. Enfin, les RMBS, ce sont également des tables rondes et des rencontres, comme celles des directeurs techniques des équipes de France handisports. C’est donc un moment de partage et d’échanges. Qu’avez-vous enfin envie de dire aux lecteurs de Cols Bleus ? Que j’ai eu de la chance car la Marine m’a permis de me réinsérer. Civil désormais, je suis affecté au bureau Sport de la base des fusiliers

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

RMBS, MODE D’EMPLOI La pratique sportive est l’un des meilleurs moyens pour se reconstruire après une blessure, dixit les spécialistes. C’est fort de ce constat que s’est tenue dans la région de Bourges la deuxième édition des Rencontres militaires blessures et sports (RMBS) du 27 mai au 14 juin. Un événement du monde de la Défense au profit des militaires blessés des trois armées et de la gendarmerie. Plus de 19 activités sportives ont ainsi été proposées aux 54 militaires blessés, encadrés par 48 intervenants sportifs, dont 10 de la Fédération française handisports. Point d’orgue de cet événement, la journée du 4 juin a permis de présenter aux autorités civiles – dont Mme Valérie Fourneyron, ministre des Sports, et M. Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens Combattants –, les RMBS tout en donnant la parole à des blessés participants. Cette journée s’est terminée par la mise en œuvre de démonstrations dynamiques dévoilant notamment les dernières nouveautés en matière de prothèses. Une quinzaine de militaires blessés, amputés stabilisés, devrait ainsi recevoir ce nouveau type d’appareillage d’ici 2014. Quant à l’événement à proprement dit, il a également été pérennisé, validant son organisation d’un point de vue administratif par le Centre national des sports de la Défense (CNSD), le Centre sportif de l’Institution nationale des Invalides (CSINI) gardant par ailleurs ses prérogatives sportives.

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RENCONTRE AUTOUR DES ACTEURS DE LA SOLDE Le 23 mai dernier, le vice-amiral d’escadre Christophe Prazuck, directeur du personnel militaire de la Marine et sous-chef d’état-major Ressources humaines, a réuni les acteurs de la solde des marins lors d’un séminaire destiné à faire le point sur la mise en œuvre de Louvois au sein de la Marine, un peu plus d’un an après le raccordement. 1 Ce séminaire – auquel ont participé le directeur des ressources humaines du ministère de la Défense, le CGA Jacques Feytis, et le directeur central du Service du commissariat des armées, le CRG Jean-Marc Coffin – avait pour objectif de permettre aux acteurs de la solde des marins, qu’ils soient des unités, des bureaux administratifs des ressources humaines (BARH), des bases de défense ou de l’échelon central (Direction du personnel militaire de la Marine, Centre d’expertise des ressources humaines - CERH), de partager les informations sur les difficultés rencontrées depuis la mise en service du logiciel Louvois et les plans d’actions destinés à les maîtriser. Empêché par les travaux de la loi de programmation militaire, le séminaire a été ouvert par une allocution filmée du chef d’état-major de la Marine, suivie d’une introduction par le DPMM. Ils ont rappelé les enjeux et l’objectif prioritaire qu’est le versement de la solde des marins et souligné la mobilisation continue, depuis plus d’un an, de l’ensemble des acteurs RH/Solde en symbiose avec le commandement, sans oublier les marins eux-mêmes qui en sont les bénéficiaires. Le CERH a ensuite présenté le nouveau cycle de la solde, l’organisation mise en place pour assurer le soutien nécessaire aux acteurs de la solde et a exposé les plans d’action pour le traitement des imposables et la gestion du plan de mutation. Le SMODI (Service ministériel opérateur des droits financiers) chargé du pilotage opérationnel de la solde sous Louvois et le CSR (Centre de soutien Rhapsodie) chargé de la maintenance de Rhapsodie sont également intervenus. Le DC SCA, le CRG Jean-Marc Coffin pilote opérationnel de la solde, a ensuite rappelé les mesures d’urgence qui ont été mises en œuvre depuis fin 2012 (numéro vert, dispositif fiscal spécifique pour les revenus d’activité 2012, renforcement de la communication vers les administrés avec diffusion d’un info-solde mensuel et création d’un espace RH-solde sur le portail Intradef).

Après avoir présenté les mesures d’ordre techniques adoptées (mise en place d’un tableau de bord, création d’un centre opérationnel de la solde, véritable tour de contrôle érigée au sein du SMODI…), il a identifié les points d’efforts prioritaires, avec à court terme, l’accompagnement des militaires dans le calcul de leur revenu d’activité imposable 2012, le suivi spécifique du plan annuel de mutation et des travaux de résorption des trop-perçus. À moyen terme, il a précisé que l’accent serait mis sur les mesures de stabilisation du calculateur Louvois, l’harmonisation des procédures (directives opératoires, mesures de contournement) et le renforcement du contrôle interne comptable. L’ensemble des présentations du séminaire ainsi qu’une série de questions/réponses sont disponibles sur le portail RH : Page d’accueil Intramar / Fonction RH / Portail RH / Soutien / Droits financiers individuels / Solde.

Le DRH MD, le CGA Jacques Feytis, a conclu la matinée de présentation en rappelant l’historique du dossier. Il a insisté sur la mise en place d’une gouvernance de cet « écosystème » avec pour objectif de permettre à l’ensemble des acteurs du ministère de mieux travailler ensemble et sur le pilotage des chantiers destinés à la sortie de crise. L’après-midi, quatre tables rondes ont été organisées pour permettre aux acteurs de la solde, délégués administratifs, représentants des BARH et du CERH notamment, d’échanger sur les pratiques et gestes métiers, mais aussi sur les difficultés respectives qu’ils rencontrent. En clôture, le DPMM a notamment annoncé une tournée des ports et des unités que le CERH réalisera en visioconférence dès la rentrée, au profit des acteurs RH et solde. L’important étant de maintenir le bon niveau d’échange entre les acteurs du terrain, en contact avec les marins administrés et le CERH, et de continuer à faire le point sur les grandes échéances à venir concernant la solde (les imposables qui s’achèvent, le plan annuel de mutation qui commence…). ®

RETOUR SUR LA 49E SESSION DU CFMM Le Conseil de la fonction militaire de la Marine (CFMM) s’est réuni du 27 au 31 mai 2013 sur le site de la base des fusiliers marins et commandos de Lorient. Retrouvez sur le portail RH (Page d’accueil Intramar / Fonction RH / Portail RH) un article dédié à ce rendez-vous phare de la concertation, l’intégralité du communiqué de cette 49e session et le film dédié au CFMM expliquant ses missions, sa composition, son fonctionnement.

COLS BLEUS ® N°3016 ® 22 JUIN 2013 ® 31

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INFO

agenda

pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique à : [email protected] DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez DÉPLACEMENTS OFFICIELS ET RENCONTRE DES MARINS DANS LES FORCES • Le 20 juin, le chef d’état-major de la Marine accueillera le ministre de la Défense à Toulon. M. Le Drian présentera le Livre blanc à la Marine nationale. Le 21 juin, le CEMM participera à la séance plénière du Conseil supérieur de la fonction militaire. Il interviendra le 26 juin au Centre des hautes études militaires (CHEM). Le lendemain, l’amiral Rogel recevra son homologue koweïtien. Du 1er au 4 juillet, il sera en déplacement à Saint-Pétersbourg (Russie) à l’occasion du salon International Maritime Defence Show. Le 8 juillet, il s’adressera aux stagiaires français de l’École de guerre. Le 9 juillet, il effectuera un déplacement officiel en Pologne. • Le major général de la Marine représentera le CEMM à Cherbourg, le 28 juin, à la cérémonie de départ du préfet maritime, le vice-amiral d’escadre Bruno Nielly. Du 17 au 23 juin, Le Bourget (Île-de-France) Salon international de l’aéronautique et de l’espace. Du 17 au 23 juin, Méditerranée Entraînement multilatéral Search and Rescue Canale. Du 22 au 23 juin, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) Escale du Mutin, ouverture au public.

Du 20 au 25 juin, Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) Record SNSM. Participation du voilier Atout Chance de l’École des mousses et présence du RHM Tenace. Du 22 au 27 juin (océan Indien) Entraînement multinational de guerre des mines Artémis-Trident. Du 24 au 28 juin, Brest (Finistère) Entraînement tactique multinational Frukus.

Le 23 juin, Cap de la Chèvre (Finistère) Commémoration des pilotes de l’aéronautique navale disparus.

PERMUTATIONS

Le 26 juin, Nouméa (Nouvelle-Calédonie) Les vingt ans de la FS Vendémiaire.

Le 27 juin, Paris (Île-de-France) Colloque du CESM « L’innovation permanente ». Du 27 au 30 juin, Morlaix (Finistère) Escale des goélettes Mutin, Belle Poule et Grande Hermine au festival Entre terre et mer. Du 6 au 13 juillet, Manche Participation du Mutin à la Classic Channel Regatta 2013. Du 13 et 14 juillet, Pauillac (Gironde) Ouverture au public de la Belle Poule.

PROGRAMME 14 JUILLET À PARIS ET EN RÉGION PARISIENNE

MOBUREAU QM2 Mobureau, affecté en septembre 2013 à Carcassonne, cherche permutation à Paris. Urgent. Contact au 06 37 61 09 51 ou [email protected].

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• Sur les Champs-Élysées Les unités de la Marine qui défileront cette année sont : l’École navale et l’École de maistrance, le BPC Mistral, la FDA Forbin, la FASM Jean de Vienne. Plusieurs aéronefs de l’aéronautique navale participeront au défilé aérien : 2 Super Étendard Modernisé, 2 Rafale Marine, 1 Atlantique II, 1 Falcon 50, 1 Caïman Marine, 1 Panther et 1 Dauphin SP. • Place de l’Opéra Maquette de SNLE de 13,50 m, présentée par des sous-mariniers et une délégation de la FASM Jean de Vienne. De 15 h à 15 h 30, aubade de la Musique des équipages de la flotte de Toulon. • Esplanade des Invalides Présentation au public des hélicoptères Caïman Marine et Dauphin. Rencontres avec l’équipage de la FDA Forbin. • Au Bourget Rencontres avec une délégation de marins du BPC Mistral. Programme détaillé à venir sur www.defense.gouv/marine COLS BLEUS ® N° 3016 ® 22 JUIN 2013 ® 33

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ESPACE

loisirs

CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

UNE BELLE PALETTE 1 Serge Markó aime les « bateaux gris ». Les porte-avions Foch et Clemenceau, le croiseur Colbert, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc… Depuis trois décennies, il a ainsi bourlingué sur de nombreux bâtiments de la Marine nationale. Ses multiples œuvres réalisées lors d’embarquements et escales en témoignent. Aquarelles, croquis ou huiles. Il a forgé ses talents depuis sa prime jeunesse. Étudiant aux Beaux-Arts, Serge Markó s’est d’abord lancé dans le dessin publicitaire. Il suit ensuite des cours de l’académie Frochot, tout en exposant en France et ailleurs. Devenu peintre officiel de la Marine depuis 1983, Serge Markó obtient une pluie de prix et de récompenses et enchaîne les embarquements. Les Philippines, la mer de Chine, Djibouti, l’archipel de Crozet, la Terre Adélie, les Marquises… Si l’artiste-reporter élargit ses horizons, il poursuit également ses travaux à terre, qu’il s’agisse de ses œuvres de paysagiste ou de portraitiste. Son goût avéré pour la perspective, la ligne et le détail l’entraînent logiquement sur des sujets architecturaux. Quant aux mondes industriel et mili-

COLS BLEUS N°3016 22 JUIN 2013 COUVERTURE INFOGRAPHIE : PAUL SÉNARD/MN INFO ACTUS  PAGE 6 : NELLY QUINSAT/MN PAGE 7 : JEAN-CHRISTOPHE ROUXEL ; MN ; MN PAGE 8 : MN ; MN PAGE 9 : MN ; MN PAGE 10 : MN ; MN PAGE 11 : DR ; MN PASSION MARINE  PAGES 12-13 : BENJAMIN RUPIN/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; STÉPHANE MARC/MN ; STÉPHANE MARC/MN ; STÉPHANE MARC/MN ; VINCENT MAUPILE/MN ; SIMON GHESQUIERE/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; LAETITIA RAPUZZI/MN ; STÉPHANE MARC/MN ; BRUNO PLANCHAIS/MN ; ANNE-FLORE CABURET/MN ; SIMON GHESQUIERE/MN ; LAETITIA RAPUZZI/MN ; ANNE-FLORE CABURET/MN ; SIMON GHESQUIERE/MN ; LUDOVIC PICARD/MN ; FRANCK SEUROT/MN ; FRANCK SEUROT/MN ; STÉPHANE MARC/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; FRANCK SEUROT/MN ; MN PAGE 14 : INFOGRAPHIES : PAUL SÉNARD/MN PAGE 15 : INFOGRAPHIE : PAUL SÉNARD/MN PAGE 16 : FRANCK SEUROT/MN ; PAUL-DAVID COTTAIS/MN PAGE 17 : ALAIN MONOT/MN ; SIMON GHESQUIERE / MN PAGE 18 : VANESSA ELISABETH/MN ; JOHANN PESCHEL/MN PAGE 19 : MN ; SIMON GHESQUIÈRE/MN ; LUDOVIC PICARD/MN

taire, ils le passionnent car n’empêchent pas, selon lui, l’émotion. En adepte et digne héritier d’Albert Brenet (1903-2005), également peintre de la Marine et illustrateur hors pair, Serge Markó s’est fait chroniqueur de son époque et de la Marine de la fin du XXe siècle. En 176 pages et plus de 200 reproductions, ce livre permet de (re)découvrir un peintre de la Marine à l’œuvre foisonnante. ®

VIE DES UNITES PAGES 20-21 : PASCAL GIGHOU/ MN ; INFOGRAPHIE : MN ; PASCAL GIGHOU/MN ; PASCAL GIGHOU/ MN; PAGES 22-23 : MN ; SÉBASTIEN CHENAL/MN ; MN ; MN ; MN PAGES 24-25 : DR ; MN ; FRÉDÉRIC DUPLOUICH/MN ; MN ; FRÉDÉRIC DUPLOUICH/MN ; JEAN-JACQUES MESSAGER/MN PLANETE MER PAGES 26-27 : DANIEL COUTELIER/METL-MEDDE ; LAURENT MIGNAUX/ METL-MEDDE ; LAURENT MIGNAUX/ METL-MEDDE ; LAURENT MIGNAUX/ METL-MEDDE ; LAURENT MIGNAUX/ METL-MEDDE ; LAURENT MIGNAUX/ METL-MEDDE ; LAURENT MIGNAUX/ METL-MEDDE CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 28 : NATHALIE RATTIER /MN PAGE 30 : ANTHONY THOMAS-TROPHIME/ARMÉE DE TERRE ; ANTHONY THOMAS-TROPHIME/ARMÉE DE TERRE PAGE 31 : BRUNO PLANCHAIS/MN AGENDA

À lire Le Regard au large, de Serge Markó. GD éditions, 176 pages, 55 euros. Commandes et règlements sur le web à http://www.gdeditions.fr/

PAGE 33 : JULIE BARTHÉLÉMY/MN ; ALEXANDRA BOIDEC/MN ; ARIK BENAYOUN/MN

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bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

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