let , s cruise!

nous embarquons à Koh Chen à bord du Toum Tiou 1, un navire ..... soirée, les membres de l'équipage ont prévu un menu spécial ainsi qu'un spectacle suivi.
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RY T H M E D E C RO I S I È R E Catherine Vanesse & Photos Vincent Sung

From the Khmer temples of Angkor to the ancient capital of French Indochina, the Mekong winds its way over a little more than 450 kilometers. A mythical river to be discovered along the water, to take the time of a trip in slow motion.

 , LET S CRUISE!

Au long du Mékong Des temples khmers d’Angkor à l’ancienne capitale de l’Indochine française, le Mékong serpente sur un peu plus de 450 kilomètres. Un fleuve mythique à découvrir au fil de l’eau, pour prendre le temps d’un voyage au ralenti.

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e sa source sur les plaines du Tibet jusqu’à Saigon, le Mékong s’écoule sur près de 4500 km, irriguant la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Le nom donné à l’origine par l’ethnie Taï répartie dans tout le bassin, Mae Nam Khong, signifie “Mère de tous les fleuves”. Dès lors, quoi de plus enchanteur que d’embarquer à bord d’un bateau pour parcourir au rythme de l’eau quelques centaines de kilomètres sur le Mékong, l’un des plus longs fleuves au monde, tout en profitant des escales dans de petits villages du Cambodge et du Vietnam, à la découverte de la culture locale ?

(Ho Chi Minh City), the Mekong flows over nearly 4,500 km, irrigating China, Burma, Thailand, Laos, Cambodia and Vietnam. The name originally given by the Taï tribes, distributed throughout the whole basin, Mae Nam Khong, means “Mother of all Rivers”. Thus, what’s more enchanting than embarking on a boat to cruise a few hundred kilometers on the Mekong at the rhythm of water flowing, on one of the longest rivers in the world, while enjoying stops in small villages in Cambodia and Vietnam, to discover the local culture?

Le ciel se pare de couleurs orangées. Il est presque 18 h lorsque nous embarquons à Koh Chen à bord du Toum Tiou 1, un navire au charme colonial géré par la compagnie fluviale CroisiEurope. Va La, le commissaire du bateau, un Cambodgien maniant allégrement le khmer, le français et l’anglais, accueille l’ensemble des passagers : des Français, des Suisses, des Belges, des Suédois et des Britanniques. La taille moyenne du groupe invite à engager la conversation et faire connaissance sur le pont supérieur, à l’occasion de la première soirée. Après une brève présentation de l’équipage et du programme, nous prenons nos quartiers dans l’une des dix cabines en bois, certes un peu spartiate, mais agréable. La croisière peut démarrer pour une aventure de 8 jours et sept nuits, du Cambodge au Vietnam sur une distance totale de 450 km à une vitesse moyenne de 15 km/h.

The sky is adorned with orange colors. It is almost 6 pm when we embark in Koh Chen aboard the Toum Tiou 1, a ship with colonial charm managed by the river company ‘Compagnie Fluviale du Mekong by CroisiEurope’. Va La, the ship’s manager, a Cambodian man with a keen sense of Khmer, French and English languages, welcomes all passengers: French, Swiss, Belgian, Swedish and British. The average size of the group invites you to talk and get to know each other’s on the upper deck during the first evening. After a brief presentation of the crew and the program, we are shown to our quarters in one of the ten wooden cabins, admittedly a bit simple and cramped, but pleasant. The cruise can start for an adventure of eight days and seven nights, from Cambodia to Vietnam for a total distance of 450 km at an average speed of 15 km/h.

FROM ITS SOURCE ON THE PLAINS OF TIBET TO SAIGON

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. . . TO S A I G O N

LE TONLÉ SAP DONNE LE TON

Aux aurores du premier jour, le bateau navigue jusqu’à Kampong Chhnang, une ville aux abords du Tonlé Sap et dont le nom signifie “village de potiers”. Nous descendons sur la terre ferme et après une traversée du marché local, nous arrivons dans un village où l’ensemble de l’activité en saison sèche est liée à la poterie. C’est sous nos regards ébahis qu’une dame nous fait une démonstration. Ici pas de tour, elle place son morceau d’argile et commence à tourner autour afin de réaliser une jarre, qui sera rachetée par un vendeur en gros à 0,75 dollar. À la fin de la journée, cette paysanne en aura produit dix exemplaires, tous presque parfaitement identiques. Un faible prix, mais un complément de revenu important pour certaines familles. Exposés sur une table, des bougeoirs et autres petits pots en argile : la visite des touristes dans le village permet de vendre la production à un prix équitable. Un peu plus loin, une odeur de caramel émane d’une marmite, la production de sucre de palme constitue une autre activité importante de la région, avec la culture du riz et la pêche.

Près de 200 espèces de poissons sont répertoriées dans le Tonlé Sap. Plus grand lac-rivière d’eau douce d’Asie du Sud-Est, il constitue un site de première importance du point de vue écologique et économique, reconnu en tant que réserve de biosphère par l’UNESCO en 1997. Autre particularité du Tonlé Sap : le sens du cours de la rivière s’inverse. Selon la saison, elle coule du lac vers le Mékong (nord-ouest vers sud-est en saison sèche de novembre à mai) ou du Mékong, alors en crue, vers le lac (sud-est vers nord-ouest à la saison de fonte des neiges himalayennes et des pluies de mousson, de mai à novembre), un phénomène rare, pour ainsi dire unique au monde. Nous remontons à bord du Toum Tiou 1 pour découvrir la vie des habitants du lac. Dans le village flottant de Kampong Chhnang, vivent environ 1500 familles et entre les maisons en bois, l’école et les échoppes, la population se déplace sur de petites embarcations. Le bateau poursuit sa navigation avant de jeter l’ancre à quelques kilomètres de Kampong Tralach, que nous découvrons le lendemain matin.

The Tonle Sap Sets the Tone

Nearly 200 species of fish are listed in the Tonle Sap. It is the largest freshwater lake and river in Southeast Asia and a site of major ecological and economic importance, recognized as a biosphere reserve by UNESCO in 1997. Another peculiar feature of the Tonlé Sap: the direction of the river gets reversed. Depending on the season, it flows from the lake to the Mekong (north-westerly to southeast in the dry season from November to May) or from the Mekong, then flooded, towards the lake (south-east to northwest melt of Himalayan snows and monsoon rains, from May to November), a rare phenomenon, unique in the world. We return aboard the Toum Tiou 1 to discover the life of the inhabitants of the lake. In the floating village of Kampong Chhnang, about 1,500 families are living, and between wooden houses, school and stalls, the floating village population moves on small boats. The boat continues its navigation before dropping anchor a few kilometers from Kampong Tralach, which we’ll discover the next morning.

At dawn on the first day, the ship sailed to Kampong Chhnang, a town on the outskirts of Tonlé Sap, whose name means “village of potters”. We disembark to the mainland and after crossing a local market, we arrive in a village, where the whole activity during the dry season is related to pottery. It is under our astonished glances that a Khmer lady gives us a demonstration of their local techniques. Here, no pottery wheels are used; she places her piece of clay on a support and begins to turn around in order to make a jar, which will be bought by a wholesaler at 0.75 dollar. At the end of the day, this peasant woman will have produced ten copies, all almost identical. A low price, but an important income supplement for some families. Exhibited on a table: candle holders and other small clay pots, touristic visits to the village allow them to sell some of their production at a fair price. A little further on, a caramel smell emanates from a pot, palm sugar production is another important activity of the region, with rice cultivation and fishing.

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...À SAIGON

Pour nous rendre à la pagode de Kampong Tralach, des chars à bœufs chargent notre groupe à travers les rizières et étangs de lotus. Le bruit des sabots sur la terre rouge du Cambodge plonge, là aussi, le voyageur dans le passé. C’est très certainement ce qui frappe le plus lorsqu’on fait une croisière comme celle-ci, le temps semble arrêté, on perd ses repères sur la date, l’époque dans laquelle nous vivons. On y prend enfin le temps du voyage non connecté (le bateau propose le wifi, mais la connexion est tellement lente que la plupart des touristes abandonnent l’idée de consulter leurs mails ou leur page Facebook !), d’observer les paysages qui défilent tranquillement, de s’installer sur l’un des transats avec un livre, jouer une partie de cartes avec des compagnons de voyage ou prendre l’apéro. Une pause relaxante, dans un monde où tout va très vite. To get to Kampong Tralach Pagoda, we are ‘loaded’ by pairs on ox carts and navigate through the rice fields and lotus ponds. The sound of the hooves on the red-colored roads, made of Cambodian soil, plunge us in another dreamlike state, back into the past. This is certainly what strikes most when you embark on a cruise like this one, Time seems to stop. We lose our bearings on the date, the time in which we live. Finally, we take the time to disconnect from our hurried life (the boat offers free WIFI, but the connection is so slow that most tourists abandon the idea of checking their emails or their Facebook page!), to observe the landscapes that pass slowly, to sit on one of the deckchairs with a book, play a game of cards with fellow travelers or take an aperitif. A relaxing break, in a world where everything goes very fast, too fast…

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D’ailleurs, nous arrivons déjà à Phnom Penh dans l’après-midi du troisième jour. Deux choix s’offrent alors à nous : temps libre ou découverte de la ville. Si quelques courageux se lancent dans l’agitation de la capitale à vélo, d’autres optent pour une visite de deux heures en tuk-tuk, avant d’explorer à pied la riche vie nocturne locale. Une première approche qui sera approfondie après une bonne nuit de sommeil, avec la visite des principales attractions de Phnom Penh : le palais royal, la pagode d’argent, le musée national, le Wat Phnom, le Russian Market et Tuol Sleng, plus connu sous le nom S-21. Aujourd’hui reconverti en musée, S-21 était jusqu’au milieu des années 70 un lycée appelé Tuol Svay Prey. De 1975 à 1979, au moins 12 380 adultes et enfants y ont été torturés et exécutés. Pour terminer la journée sur une note plus joyeuse, nous assistons à une démonstration de danse apsara sur le pont du bateau, pour notre dernière soirée au Cambodge. C’est également à Phnom Penh que Chung Bao Quan rejoint notre équipée, il sera notre guide vietnamien francophone jusqu’à Saigon. La discrétion qu’offre la navigation laisse à Chung Bao Quan toute la liberté de s’exprimer et de partager sur la culture et la politique du Vietnam, une véritable mine d’informations.

Incidentally we are already arriving in Phnom Penh in the afternoon of the third day. Two options are available to choose from: free time or discovery of the city. If a few courageous people take the option of hustle and bustle through the capital by bicycle, others opt for a two-hours tuk-tuk city tour, before we all explore the local nightlife on foot. A first approach that will be deepened after a good night’s sleep, as a heavy schedule looms over the next day with visits of the main attractions that Phnom Penh has to offer: Royal Palace, Silver Pagoda, National Museum, Wat Phnom, Russian Market and Tuol Sleng under the name S-21. Now converted into a museum, S-21 was until the mid-seventies a high school called Tuol Svay Prey. From 1975 to 1979, at least 12,380 adults and children were tortured and executed there. To end the day on a more joyful note, we witness an Apsara dance demonstration on the deck of the boat, for our last night in Cambodia. It is also in Phnom Penh that Chung Bao Quan joins our team, he will be our French Vietnamese guide until our final destination: Saigon. The discretion offered by navigating on slow water leaves Chung Bao Quan free to express himself, as he shares a wealth of information on Vietnam’s culture and politics.

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Traverser une frontière par voie fluviale permet de se retrouver directement immergé au cœur de la vie locale, sans passer par les formalités administratives. En quelques kilomètres, les petites embarcations de pêcheurs changent de style. Ici de nombreuses femmes portent le chapeau conique “nón lá”, emblème du Vietnam. Situé au nord du delta du Mékong, Chau Doc constitue notre première escale. Sur les berges, de nombreuses fermes de poissons que nous visitons à bord d’une petite embarcation. L’odeur est forte, presque écœurante dans la chaleur du début du mois de mars. Nous continuons jusqu’à un village sur la terre ferme. Les maisons sur pilotis et les ponts de bambous donnent une idée du niveau que le Mékong peut atteindre en saison des pluies. Sur l’une de ces habitations, des traits noirs et une date indiquent le niveau des crues année après année, un niveau qui a tendance à baisser suite à la construction des différents barrages en amont du Mékong, affectant par la même occasion l’économie locale.

Crossing a border by river makes it possible to find oneself directly immersed in the heart of the local life without going through the administrative formalities. In a few kilometers, small fishing boats change their style. Here many women wear the conical hat “nón lá”, emblem of Vietnamese lifestyle. Located north of the Mekong Delta, Chau Doc is our first port of call. On the banks, there are many fish farms that we visit aboard a small boat. The smell is strong, almost sickening in the heat of the beginning of March. We continue to a village on the mainland. The houses on stilts and bamboo bridges give an idea of the level that the Mekong can reach in the rainy season. On one of these dwellings, black lines and a date indicate the level of the floods year after year, a level that tends to rapidly decrease as a result of the construction of various dams upstream of the Mekong, affecting the local economy at the same time.

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© Ivan Mateev_Getty Images_Istockphoto

 www.voyageursdumonde.fr

Dans ce village, nous faisons connaissance avec l’une des 54 ethnies qui composent le pays : la communauté Cham, un peuple d’origine hindouiste converti à l’islam et dont le système familial est matriarcal. Chez les Chams, les enfants portent le nom de leur mère, il ne s’agit donc pas d’un patronyme, mais d’un matronyme, et ce sont les filles qui héritent et non les garçons. Les Chams sont considérés par les musulmans du Moyen-Orient comme des marginaux, en ce sens qu’ils pratiquent un islam dénué de toutes les obligations relatives à la voie majoritaire. En plus de croire en Allah, ils vénèrent également les dieux locaux hindouistes et bouddhistes... Nous arrivons en fin d’après-midi à Chau Doc, l’occasion de découvrir l’effervescence de cette ville de plus de 160 000 habitants à l’heure où les marchés du soir s’installent et où les cyclo-pousses chargés de passagers ou de marchandises parcourent inlassablement les rues. Le tour de la ville est rapide, peut-être un peu trop, nous aurions aimé prendre le temps de nous asseoir pour déguster une soupe Phò (prononcer feu) et une bière tout en observant l’agitation urbaine. Même si au niveau de la cuisine à bord, le chef khmer nous aura tout au long du séjour gâté avec ses plats traditionnels adapté aux goûts des Occidentaux. In this village, we meet with one of the fifty-four ethnic groups that make up the country: the Cham community, a people of Hindu origin converted to Islam and whose family system is matriarchal. In the Chams traditions, children bear the name of their mother, so it is not a Patronym, but a Matronym, and it is the girls who inherit and not the boys. Chams are considered as outcasts by Muslims from the Middle East, in the sense that they practice Islam religion without all the obligations related to the majority channel. In addition to believing in Allah, they also worship the local Hindu and Buddhist gods... At the end of the afternoon, we arrive at Chau Doc, an opportunity to discover the effervescence of this city of more than 160,000 inhabitants. It’s sunset and evening markets are setting up wares, Vietnamese cycles loaded with passengers or goods are traveling tirelessly throughout the streets. The tour of the city is quick, maybe a little too fast, we would have liked to take the time to sit down, to taste a Phở (noodle soup with beef ) and a beer while watching the bustle of the city, even if the quality of the cooking on board, with its Khmer chef, will have us spoiled throughout the entire cruise, thanks to his traditional dishes adapted to the tastes of the Westerners.

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RO M A N F L E U V E

SUR LES TRACES DE MARGUERITE DURAS

Au cinquième jour de navigation, nous arrivons à Sa Đéc. C’est dans cette ville que Marguerite Duras a rencontré Huynh Thuy Le, le fils d’une riche famille chinoise qui inspira son livre L’amant, prix Goncourt du roman en 1984. En parcourant les rues de Sa Đéc, nous passons devant l’école fondée par la mère de Marguerite, où des écoliers nous font de grands signes depuis la cour de récréation. Un peu plus loin, nous sommes invités à entrer dans la maison de L’amant. Construite en 1895, la demeure fut classée en 2010 “site historique national” par les autorités vietnamiennes. Elle est ouverte au public depuis 2007. Des guides francophones ou anglophones accompagnent les visiteurs et proposent de vivre une expérience plus originale en louant l’une des chambres de la maison, pour 50 dollars la nuit petit-déjeuner inclus et visionnage du film L’amant dans sa version non censurée. Au Vietnam, le long métrage est en effet diffusé dans une version où les scènes érotiques ont été coupées, ce qui n’a évidemment pas empêché la plupart des Vietnamiens de découvrir le film dans son intégralité grâce aux copies qui ont toujours circulé sous le manteau, explique notre guide. Après le dîner sur le bateau, nous avons droit, nous aussi, à une projection du blockbuster de Jean-Jacques Annaud.

In the Footsteps of Marguerite Duras

On the fifth day, we arrive at Sa’dec. It is in this city that Marguerite Duras met Huynh Thuy Le, the son of a wealthy Chinese family who inspired her book The Lover, Goncourt Prize of novels in 1984. Walking through the streets of Sa Đéc, we pass in front of a school founded by Marguerite’s mother, where schoolchildren greet us happily from their playground. A little further on, we are invited to enter the house of The Lover’s family. Built in 1895, the mansion was classified in 2010 as a “national historic site” by the Vietnamese authorities. It is open to the public since 2007. French or English-speaking guides accompany visitors while explaining the story of the house tumultuous past. On offer, a more original experience is suggested by renting one of the two bedrooms in the house for $50/ night including breakfast and viewing of the movie L’Amant (The Lover) in its uncensored version. “In Vietnam, the feature film is indeed broadcast in a version where the erotic scenes have been cut, which obviously did not prevent most Vietnamese to discover the film in its entirety thanks to the copies that have always circulated on the black market,” explains our guide. After dinner on the boat, we too are entitled to an uncensored screening of Jean-Jacques Annaud’s blockbuster…

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La croisière touche bientôt à sa fin, avec au programme du sixième jour la visite d’une poterie, d’une plantation d’arbres fruitiers à Vinh Long et du marché flottant de Cai Be, avant de terminer par la traversée du canal Cho Gao. Près de 4000 bateaux transitent chaque jour sur ce canal stratégique du delta du Mékong, long de 28 kilomètres et large de 100 mètres. Deux heures de traversée au rythme paisible de la navigation, qui permettent de réaliser l’importance du trafic fluvial dans la région. Pour notre dernière soirée, les membres de l’équipage ont prévu un menu spécial ainsi qu’un spectacle suivi d’une soirée dansante. Pour nous, le soleil se lève une dernière fois sur le Mékong et Saïgon se profile au loin. Allongés sur les transats, les mots de Marguerite Duras nous résonnent aux oreilles et résument notre périple : « Je regarde le fleuve. Ma mère me dit quelquefois que jamais de ma vie entière je ne reverrai de fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages, le Mékong et ses bras qui descendent vers les océans, ces territoires qui vont aller disparaître dans les cavités des océans. » Nous accostons au port de Saïgon, il est temps de reprendre ses valises et de se lancer dans la circulation frénétique et pétaradante de deux roues de la plus grande ville du Vietnam. On the sixth day, the cruise is nearing its end, with a visit to a pottery, a fruit tree plantation in Vinh Long and the floating market of Cai Be, before ending the day overlooking sunset with the passage of the Cho Gao Canal. Nearly four thousand ships pass daily through this strategic channel of the Mekong Delta, twenty-eight kilometers long and hundred meters wide. Two hours crossing to the peaceful rhythm of navigation, which make it possible to realize the importance of the river traffic in the region. For our last evening, the crew members planned a special dinner menu as well as a traditional Khmer dance show followed by a dance party. For us, the sun rises one last time on the Mekong and Saigon looms in the distance. Lying on the deckchairs, Marguerite Duras’ words echo to our ears and summarize our journey: “I look at the river. My mother sometimes tells me that never in my whole life will I see rivers as beautiful as these, as large, so wild, the Mekong and her arms going down to the oceans, those territories that are going to disappear in the cavities of the Oceans.” We arrive at the port of Saigon, it is time to take back our suitcases and to embark on the frenetic and bustling traffic of two wheels in the biggest city of Vietnam.

Compagnie Fluviale du Mékong  www.cfmekong.com  [email protected]

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