les douze travaux de ghoul - ElDjazairCom

7 nov. 2013 - le commerce et l'industrie franco-algérien (CCIFALG) ... Plusieurs projets de développement local inspectés ..... dépit d'un environnement agité» a-t-il ...... obtient son baccalauréat en ... constitue un réel défi technologique et permettra, à terme, de continuer les ..... des sciences médicales, l'avenue Abane.
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Le magazine promotionnel de l'Algérie

www.eldjazaircom.dz Revue mensuelle-N°68-Novembre2013

Grands chantiers du Président ABDELAZIZ BOUTEFLIKA

LES DOUZE TRAVAUX DE GHOUL

DITORIAL

Fondateur Directeur Général:

Ammar KHELIFA

Directeur de la rédaction Smail ROUHA Coordinatrices : Meriem KHELIFA Chahrazed KHELIFA

ANP: Une institution

L’

républicaine

L

Directrice de la publicité et des relations extèrieurs Ines KETFI ATTAL

AMMAR KHELIFA

a m a r. k h e l i f a @ e l d j a z a i r c o m . d z

’Algérie est devenue depuis le démantèlement du Soudan, le 9 juillet 2011, le plus vaste pays d’Afrique, du monde arabe et du bassin méditerranéen, avec ses 2 381 741 km². Elle partage plus de 6300 km de frontières terrestres avec sept pays dont le Sahara Occidental occupé par le Maroc. Elle occupe la 15e place mondiale en matière de réserves pétrolières. Elle est classée 10e producteur de gaz naturel à l’échelle mondiale et deuxième fournisseur de l’Europe, et son sous-sol regorge de gisements de minerai exploités et non exploités dont la valeur financière a été estimée par des spécialistes à hauteur de 2600 milliards de dollars. En plus de ces atouts, sa façade méditerranéenne et sa profondeur africaine lui confèrent une positionclé dans un monde qui connaît de grands bouleversements géostratégiques générant de véritables tragédies humaines en Afrique, en Asie, en Amérique latine et même en Europe. Des tragédies, dont l’interprétation est falsifiée, qui nous interpellent en tant que citoyens d’un pays déterminé à demeurer maître de son sort. Au moment où nous célébrons le 59e anniversaire du déclenchement de la révolution armée, l’heure n’est-elle pas propice à ce genre de questionnement ? Si, elle l’est et à forte raison lorsqu’il s’agit de notre peuple qui a échappé de justesse à la malédiction obscurantiste promise par le FIS et mise en exécution par ses bras armés. Une malédiction que certains charlatans avaient même essayé de nous fourguer sous l’emballage d’une « régression féconde » qui n’a, en fin de compte, engendré que désastre et malheur au sein d’un peuple trahi au nom d’Allah et qui n’a retrouvé son salut qu’après l’intervention d’une armée demeurée fidèle aux principes novembristes. En ce 1er novembre 2013, nous sommes tenus de nous incliner devant le sacrifice de nos glorieux chouhada et de nos valeureux moudjahidine, non pas comme dans un rituel qui nous est imposé par le calendrier, mais en vrais citoyens conscients des enjeux planétaires auxquels de nombreux pays dont l’Algérie font face. Nos « ambitions » démocratiques et domestiques ne doivent en aucun cas nous faire perdre de vue la réalité d’un monde que les cartels financiers, les multinationales et les complexes militaro-industriels sont en train de remodeler selon leurs intérêts. La seule et unique manière d’exprimer notre fidélité envers nos glorieux chouhada et nos valeureux moudjahidine réside dans notre aptitude à taire nos divergences et à rester unis comme l’ont fait nos aînés lorsque l’heure du 1er novembre 1954 avait sonné. Soyons vigilants, le combat mené par l’ALN hier est le même combat que mène aujourd’hui l’ANP. Après notre douloureuse expérience des années 1990, nous n’avons plus le droit à l’erreur. Notre avenir en tant que nation souveraine dépend dans une large mesure de notre attitude patriotique et non des envolées « lyriques » chantant les louanges d’une démocratie sans paix et sans pain. Dans un monde où il n’y a pas de place pour les faibles, nous avons grand intérêt à ce que notre armée ne soit pas mêlée aux palabres et aux démêlés politicards rétrogrades, cyniques et pervers auxquels nous assistons de temps à autre. Et c’est le moins que l’on puisse faire pour démontrer notre maturité politique ainsi que notre reconnaissance envers des Hommes qui ne se sont pas contenté de sauver l’Algérie de l’anéantissement, mais qui veillent inlassablement à lui assurer les conditions de sa stabilité dans un contexte régional aux allures d’une poudrière. Au regard des défis extérieurs auxquels notre pays est confronté, il est de notre devoir d’élever l’ANP au rang des constantes nationales, en nous inspirant du sens donné par nos aînés au combat libérateur annoncé par Novembre 54, et du caractère nationaliste de la lutte antiterroriste menée par leurs dignes héritiers. L’ANP, c’est notre alphabet patriotique, n’en déplaise à tous ceux qui s’acharnent à nous imposer un abécédaire inadapté à notre culture et contraire à nos valeurs ancestrales. Souvenons-nous de Tiguentourine et de ces Hommes dont la bravoure et le professionnalisme ont étonné le monde entier, opérant au milieu d’installations gazières dont la superficie dépasse celle du Luxembourg. Même les mauvaises langues s’étaient tues après ce coup d’éclat qui a épargné à l’Algérie une énorme catastrophe humaine et économique. Prenons le dessus sur nos étroites visions en élargissant notre espace visuel sur les 6300 km de frontières terrestres. Que voyons-nous ? Des tonnes de poison et des quantités exceptionnelles d’armes et de munitions récupérées par des Hommes qui veillent H 24 sur notre tranquillité et nos richesses tant convoitées. A ces Hommes méritant plus que le respect et à cette armée qui n’a jamais démérité son statut populaire, nous exprimons notre reconnaissance et nous ressentons plus que de la fierté d’appartenir au même peuple et à la même nation. Par AMMAR KHELIFA [email protected]

Ils ont contribué avec nous : Dr. Mohamed Larbi Ould-Khelifa, président

de l’Assemblée populaire nationale

Mohamed Abdou Bouderbala, directeur

général des douanes

Kamel Garaoui, Ex-officier supérieur de l’ANP Aïssa Kasmi, ancien cadre de la Sûreté nationale Yves Bonnet, directeur du Centre de recherche international du terrorisme

Maître Serge Pautot, ancien coopérant, avocat

au barreau de Marseille, vice-président du Club pour le commerce et l’industrie franco-algérien (CCIFALG)

Rédaction Ammar Belhimer Leïla BOUKLI Mohamed mEBARKI El-Yazid DIB Smail ROUHA Boualem TOUARIGT Farouk Salim Salim HOURA Soulef Biskri Radia ZEKRI Nora SARI Samar BEY Nina ARSLANE

Reporter Photographe Abdessamed Khelifa

Direction Artistique : Halim Bouzid Salim Kasmi

Contacts : Sarl COMESTA MEDIA N° 181 Bois des Cars 3 - Dely-Ibrahim - Alger Algérie Tél. : 00 213 (0) 661 929 726 +213 (21) 360 915 Fax : +213 (21) 360 899 E-mail : [email protected] [email protected]

SOMMAIRE

Le magazine promotionnel de l'Algérie

N° 68

Novembre - 2013 Revue offerte, ne peut être vendue

pro c ha i n e m e n t

P. 29

ger

r

Dr. Mohamed-Larbi Ould Khelifa, président de l'APN

P. 17

Abdelmalek Sellal, Premier ministre

A LA UNE P.07 P.17 P.19 P.29 P.33

Aux origines du 1er Novembre

La naissance de l’OS

Abdelmalek Sellal face à la société civile de Tébessa

« Le Président Bouteflika a une vision claire»

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal à Tébessa

Plusieurs projets de développement local inspectés Réflexion préliminaire sur les mutations socio-politiques

Leçons du passé et perspectives d’avenir

Samira Kerkouche née Bouras, députée FLN

« Mon père est mon symbole »

TRAAmar Saïdani à partir de Blida P.37

présidentielle de

« Les grands chantiers du Président Bouteflika »

Q

uelle est la stratégie de développement économique et social initiée par le Président Bouteflika ? Quels en sont les points forts, les caractéristiques tels qu’ils ressortent de ses déclarations ? Quels sont les objectifs de la prochaine étape ? Le magazine El Djazaïr.com tentera de retracer dans sa prochaine édition cette stratégie telle qu’elle apparaît dans les discours et textes officiels. Notre magazine s’attachera à en rechercher la cohérence et à en montrer les contours, les axes essentiels, les principes. Il tentera aussi de faire un bilan d’étape sur les résultats obtenus, les objectifs atteints, les réalisations dans les différents domaines afin de situer le chemin parcouru et de mesurer ce qui reste à faire. Nous aborderons aussi la prochaine étape telle que l’a définie le président de la République : ses objectifs, ses priorités. Nous ambitionnons de proposer au lecteur, dans la mesure de nos possibilités, une tentative d’une vue d’ensemble de la stratégie de développement mise en œuvre afin qu’il puisse se faire une idée, par lui-même, en toute objectivité. Revue offerte, ne peut être vendue

« Le FLN soutiendra la condidature de Bouteflika à la présidentielle de 2014 »

TRANSPORT P.41 P.47 P.50 P.53 P.64 P.67

Grands chantiers du président Abdelaziz Bouteflika

LES DOUZE TRAVAUX DE GHOUL Développement du rail

Amar Ghoul plaide pour une entreprise de maintenance Métro d’Alger

Amar Ghoul annonce de nouvelles extensions Métro d’Alger

Une réalité tangible Les travaux ont été lancés par Amar Ghoul

Une nouvelle tour de contrôle à l’aéroport international d’Alger Tahar Allache, président directeur général de la SGSIA

Un gestionnaire en quête perpétuelle de nouveaux défis

INDUSTRIE P.77 P.81

Sider et ArcelorMittal signent un nouveau pacte d’actionnaires

L’Etat reprend le contrôle du complexe sidérurgique El-Hadjar Rouiba Industrie mécanique

Les premiers véhicules Mercedes en 2014

Copyright Comesta média

P. 99

Le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale

Edité par Comesta média : Dépôt légal : 235-2008 / ISSN : 1112-8860

P. 37

Amar Saïdani, secrétaire général du FLN

www.eldjazaircom.dz

P. 77

Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement

P. 93

Karim Djoudi, ministre des Finances

SANTE P.83

Conférence nationale des directeurs de la santé et de la population de wilaya

P. 87

P. 83

Abdelmalek Boudiaf promet la fin de la pénurie de médicaments

AGRICULTURE P.87

Journée mondiale de l’alimentation

L’Algérie efface la dette de 16 Etats

HYDRAULIQUE P.89

Le H24 à l’horizon 2015 pour la wilaya de Tipasa

Un nouveau challenge de taille à relever

ACTUALITE P.93

Une loi de finances pour encourager l’investissement

P.95

Annoncé à l’issue de la visite de Jean-Pierre Raffarin

P.103 P.109

Dr. Abdelmalek Boudiaf,Ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière

Un sommet économique algéro-français en décembre à Alger

DGSN P.99

Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du Développement rural

P. 67

P. 33

Lutte contre le crime organisé

L’expérience algérienne présentée en Colombie Le commissaire divisionnaire Djillali Boudalia, directeur de la communication de la DGSN

« Le partenariat police-presse, un jumelage primordial » Sûreté de wilaya de Sétif

Le citoyen au centre de la stratégie sécuritaire

VIE D’ENTREPRISE P.121

HUAWAI Telecommunication Algeria

Un partenaire de choix

EVENEMENT P.127

Entreprise nationale de communication et de publicité

« Le plaisir de lire »

Tahar Allache, P-DG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA)

Samira Kerkouche née Bouras, députée FLN

La naissance de

l'OS

Par Boualem Touarigt Novembre 2013

N° 68 El-Djazaïr.com

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A LA

UN Entre la constitution en février 1947 d’une structure clandestine du MTLD, l’Organisation Spéciale (OS) chargée de la préparation de la lutte armée et le déclenchement de la guerre de libération le 1er novembre 1954, ce fut un long chemin fait de multiples épreuves. Les partisans du recours à la lutte armée furent en butte aux hésitations de la direction du MTLD qui allait éclater en deux tendances rivales. Ils furent une poignée, vivant dans la clandestinité et face à la répression. Ils s’accrochèrent à leur objectif et déclenchèrent la révolution avec des moyens dérisoires.

8

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A LA

UN

L

Massacres du 08 mai 1945

es massacres de mai 1945 ont entraîné de profonds bouleversements au sein du mouvement national. Le MTLD, créé en 1946 à la suite du PPA interdit, s’oriente plus vers une voie légaliste et réformiste. Mai 1945 avait montré l’exaspération des populations algériennes et la forte montée du sentiment national. La revendication de l’indépendance avait fait de grands pas. Des éléments modérés initialement partisans de l’assimilation avaient évolué, réclamant désormais l’indépendance, même si l’objectif devait se réaliser par étapes en ayant recours à la voie légale. Le mot d’ordre unitaire du mouvement des Amis du Manifeste de la Liberté (qui avaient regroupé les militants du PPA, les modérés partisans de Ferhat Abbas et les oulémas) du congrès de mars 1945, qui avait revendiqué un Etat autonome fédéré à la France, était désormais dépassé. Dans leur très grande majorité, les militants du mouvement national se retrouvent pour demander l’indépendance et un Etat algérien autonome. Même les communistes, traditionnellement éloignés de la revendication nationale et enfermés dans la stratégie du mouvement communiste international, se radicalisent et beaucoup de leurs militants évoluent très vite vers l’indépendance. Cette revendication largement partagée par un grand nombre de militants du mouvement national mettra plus de neuf années pour déboucher sur la lutte armée. Au cours de cette période, c’est au sein du MTLD que les partisans les plus résolus du recours à la lutte armée vont s’exprimer, tracer leur chemin, se regrouper et se préparer. Ils ont connu la répression, la clandestinité et ont souffert de la scission du mouvement et des hésitations des deux principales tendances, les «messalistes » et les Novembre 2013

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A LA

UN Militants du PPA

Messali Hadj, leader du PPA/MTLD

« centralistes » qui privilégient tous la voie légaliste tout en tenant un discours radical et en tentant de ne pas couper avec les partisans de la lutte armée qui bénéficiaient d’un grand élan de sympathie au sein des militants. La plupart des militants qui ont déclenché la lutte armée viennent du MTLD et de sa branche armée clandestine l’Organisation Spéciale 10 El-Djazaïr.com N° 68

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(OS). Si la base du MTLD se radicalise, la direction hésite à prendre une position nette. A la conférence des cadres qui se tient à Alger en octobre 1946, Messali impose aux militants de combiner la lutte légale avec le recours à la lutte armée. Le congrès du MTLD, qui se tient en février 1947 à Bouzaréah d’abord puis à Belcourt, aboutit à un compromis sur les

questions fondamentales. A côté du MTLD, vitrine légale du mouvement appelé à participer aux élections, on maintient la branche politique clandestine qui reste le PPA et on met en place une structure clandestine chargée de préparer la révolution armée, l’Organisation Spéciale (OS.). Le congrès désigne à la tête de cette structure Mohamed Belouizdad, un jeune intellectuel, alors assistant d’Augustin Berque au gouvernement général de l’Algérie et membre du bureau politique. Il est assisté de Hocine Aït Ahmed, membre du bureau politique et trésorier du MTLD. La branche du mouvement national la plus radicale, à l’époque la seule à réclamer ouvertement l’instauration d’un Etat algérien en dehors de la communauté française, s’engage dans la préparation de la lutte armée..

A LA

UN L’Organisation Spéciale s’organise

Le MTLD participe aux élections municipales d’octobre 1947 à la suite desquelles il s’impose comme le premier parti d’Algérie. Son mot d’ordre d’indépendance triomphe sur les projets fédéralistes du PCA et de l’UDMA. L’OS s’organise à partir du 13 novembre 1947. Ben Bella est responsable de l’Oranie, Boudiaf du Constantinois. La première réunion de l’état-major de l’organisation se tient le 13 novembre 1947. Elle regroupe Belouizdad, Aït Ahmed, Belhadj Djilali, Boudiaf, Reguimi, Mahsas et Maroc. Après la seconde réunion, Belouizdad se retire pour des raisons de santé avant d’être admis dans un sanatorium en France en 1949. Le second état-major est composé comme suit : • Chef d’état-major : Hocine Aït Ahmed Instructeur général, inspecteur général : Abdelkader Belhadj Djilali • Département de Constantine : Mohamed Boudiaf • Alger 1 (Alger, Mitidja, Kabylie, Titteri) : Djilali Reguimi • Alger 2 (Chlef, Dahra) : Mohamed Maroc • Département d’Oran : Ahmed Ben Bella M’hamed Yousfi était chargé des réseaux de transmissions, de renseignements et de «complicités», autrement dit caches et hébergement pour les militants recherchés. Il faut noter que si trois d’entre eux ont été des membres fondateurs du FLN, deux autres (Djillali Reguimi, Mohamed Maroc), ont été dirigeants du mouvement messaliste après le 1er novembre 1954. Belhadj Djilali est entré dans l’histoire sous le nom de Kobus, indicateur de la DST française et organisateur d’un maquis messaliste dans la vallée du Chélif. M’hamed Yousfi, libéré de prison en 1955, rejoint l’ALN à l’extérieur où il s’occupera

Mohamed Belouizdad

Hocine Ait Ahmed

Mohamed Boudiaf

Ahmed Mahsas

Ahmed Ben Bella

Mhamed Yousfi

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A LA

UN Belhadj Bouchaib

Souidani Boudjemaâ

d’approvisionnement en armes. Après l’indépendance, il a été DGSN puis ambassadeur. L’état-major commence par mettre sur pied un organigramme où les différentes structures (groupe, section, brigade) sont strictement cloisonnées. Une brochure d’instruction est mise au point par Aït Ahmed, chef national, et Belhadj Djilali, instructeur général. En douze leçons, elle porte sur le maniement des armes, les actions de commando et les tactiques de guérilla. Selon des estimations établies par la suite, l’organisation comptait alors entre 1.000 et 1.500 militants. L’étatmajor organise alors deux stages de formation militaire, le premier en janvier et le second en août 1948 dans le Dahra. Les élections du 4 avril 1948 sont truquées à grande échelle par le gouverneur Naegelen et elles sont suivies d’une violente répression qui fait de nombreux morts et des centaines d’arrestations. La voie électorale est bloquée. L’option 12 El-Djazaïr.com N° 68

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choisie par le MTLD est légitimée. Un comité central élargi du PPA se réunit clandestinement à Zedine en décembre 1948, dans la ferme de Belhadj Djilali. Aït Ahmed y présente un rapport où sont traitées les formes de la lutte armée. Il rejette l’insurrection paysanne et le terrorisme et il insiste sur l’implantation des combattants au sein des populations rurales. Le déclenchement de la lutte armée est alors envisagé à très court terme. Après décembre 1948, les chefs de zone ne font plus partie du Consei l supérieur qui remplace l’état-major et qui comprend cinq membres : l’inspecteur général Belhadj Djilali, son adjoint Reguimi (en même temps chef d’Alger-Ville), le chef d’étatmajor et son adjoint, le responsable des services généraux, transmissions et génie Mohamed Maroc. Djilali Reguimi est chef des deux zones d’Alger et Mitidja. Mahsas prend la zone Sahara avec deux sections à

Hocine Lahouel

Laghouat et Djelfa. Ould Hamouda dirige la zone de Kabylie et Ben Bella celle de l’Oranie. Les services généraux montent trois ateliers de fabrication d’explosifs financés par les militants : un à la rue Rovigo à Alger, un à Hussein Dey et un en Kabylie. On commence à former des spécialistes. Mohamed Maroc réussit à confectionner un poste émetteur à portée réduite. Le 5 avril 1949 un commando de l’OS monte une attaque contre la poste d’Oran, préparée par Aït Ahmed. Y participent Ahmed Ben Bella, Souïdani Boudjemâ, Belhadj Bouchaïb, Omar Haddad, Mohamed Khider. A l’été 1949, Ben Bella remplace Aït Ahmed à la tête de l’OS. Le nouvel état-major comprend Ahmed Mahsas responsable de la région Alger Ouest, Ahmed Bensaïd, responsable du département d’Oran, alors que Boudiaf est toujours responsable du département de Constantine et Djilali Reguimi de celui d’Alger.

A LA

UN 1950-1953 : les militants de l’OS souffrent de la crise du MTLD

Le 18 mars 1950, un militant de Tébessa Abdelkader Khiari est enlevé par un groupe de quatre personnes (Benaouda, Benzaïm, Adjoumi, Baccouche). Il s’échappe et dénonce l’organisation à la police qui déclenche une vague d’arrestations qui se déroulent du 19 mars au 27 mai. La direction du MTLD, qui s’est résolument engagée dans le jeu électoral, cherche à éviter la

dissolution. Elle nie l’existence de l’OS et désavoue les militants.De 1950 à 1953 le MTLD vit une grave crise. Le pouvoir colonial ferme la voie légaliste et les militants sont soumis à une grande répression qui décime l’organisation clandestine paramilitaire. Alors que la direction a recours aux luttes d’appareil, Messali, tout en préconisant une ligne légaliste, joue sur la mobilisation des militants de base. Il accuse la direction de vouloir saborder l’appareil clandestin. Secrètement, il avait demandé

un plan pour la reconstitution de l’OS. Jusqu’en 1952, il empêche le mouvement de s’engager plus en avant dans la voie réformiste. A la suite des incidents lors de sa visite à Orléansville, il est déporté à Niort le 14 mai 1952. La direction ne condamne pas le recours à la lutte armée, mais s’oppose à la reconstitution d’un appareil paramilitaire. Elle privilégie la lutte légaliste pour l’application du statut de l’Algérie et ses élus s’engagent dans des alliances avec des libéraux européens. C’est le cas à Alger où le maire Jacques Chevallier

La poste d’Oran attaquée par le commando de l’OS, le 5 avril 1949

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A LA

UN prend des élus MTLD comme adjoints. Au congrès d’Alger d’avril 1953 (qui se tient sans Messali), le courant légaliste fait approuver des statuts qui donnent au comité central les pouvoirs réels de direction. Benabdelmalek Ramdane réussit à imposer la décision de recréer l’OS. Messali et Ben Boulaïd sont dans la commission qui en est chargée. Les partisans de Messali sont écartés des instances dirigeantes. En avril 1953, le MTLD participe aux élections municipales. Cette ligne électoraliste désoriente les militants. Devant la contestation des militants, le comité central accepte, le 28 mars 1954, de remettre ses pouvoirs à Messali qui désigne une délégation provisoire. Les centralistes bloquent les finances du parti et décident de s’allier aux « activistes » partisans du recours à la lutte armée. Le mouvement se divise en deux forces l’une entraînant l’écrasante majorité du parti derrière le chef charismatique, l’autre regroupant les cadres de l’appareil. Cherchant à éviter la scission, Boudiaf lance à la fin mars 1954 l’idée d’une troisième force avec l’objectif de réunir le parti autour de la lutte armée pour l’indépendance. Les centralistes acceptent une alliance tactique avec les radicaux pour

Benabdelmalek Ramdane

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Ahmed Mahsas

contrer Messali et ne pas se couper de la base des militants. Une alliance tactique entre les centralistes, qui veulent contenir le courant messaliste sous le couvert d’un congrès leur donnant toutes les garanties, et les activistes de l’OS soucieux de recréer l’unité du parti pour engager la lutte armée. Le 23 mars 1954, une réunion regroupant trois membres du comité central (Hocine Lahouel, Abdelhamid Sid Ali et Mohamed Dekhli) et le contrôleur général Bouchebouba Ramdane ainsi que deux militants représentant les partisans du recours à la lutte armée (Boudiaf et Ben Boulaïd) aboutit à la constitution du Comité révolutionnaire d’unité et d’action(CRUA). On décide la création d’un bulletin spécial Le Patriote qui sera financé par le Comité central dont Salah Louanchi sera le responsable de la rédaction. Messali en est informé par Ben Boulaïd qui lui demande d’appeler à l’unité du mouvement. Il refuse toute conciliation et tient le congrès d’Hornu, le 14 juillet 1954, où il écarte

les centralistes. A la même époque, en mars 1954, les partisans de la lutte armée commencent à s’organiser. Mohamed Boudiaf, alors responsable de l’organisation du MTLD en France et son adjoint Mourad Didouche, ont rencontré à Paris Ahmed Mahsas, ancien responsable régional de l’OS, et décidé de regrouper en France les partisans du recours à la lutte armée. Ils jettent les bases de la future fédération de France du FLN. C’est à la même période qu’est rompue l’alliance entre les centralistes et les radicaux. Ceux-ci avaient décidé d’accélérer la préparation de la lutte armée, sans compter sur une éventuelle réunification du mouvement qui tardait à se concrétiser. En juin 1954, sept d’entre eux, dont des représentants des maquisards de Kabylie qui avaient déjà pris les armes, se réunissent dans une maison de la rue Montpensier à Alger. Ils décident d’accélérer le déclenchement de la lutte armée. Peu après, un regroupement se tient avec des éléments sûrs, anciens de l’OS.

A LA

UN De g. à dr.: Rabah Bitat, Mustapha Ben Boulaïd, Mourad Didouche, Mohamed Boudiaf, assis: Belkacem Krim, Larbi Ben M’hidi,

C’est la réunion dite « des 22 » où est approuvé le déclenchement à très brève échéance de la lutte armée. En juillet 1954, se tient à Berne en Suisse une réunion entre des délégués des « 22 » (Boudiaf, Ben Boulaïd, Didouche, Ben M’hidi) et deux membres du comité central Yazid et Lahouel qui tiennent des promesses d’aides en moyens humains et matériels, mais qui ont été par la suite vite désavouées. Les partisans de la lutte armée rompent avec les représentants du comité central. La « troisième force», celle qui prônait le recours immédiat à la lutte armée, s’était constituée en force autonome des deux grandes tendances rivales qui avaient fait éclater le MTLD. Elle se constitua en une force révolutionnaire qui allait faire fusionner le mouvement national autour de la guerre de libération nationale.

Vers le déclenchement de la révolution

Le groupe des radicaux, partisans du déclenchement de la lutte armée dans les plus brefs délais, accélèrent la préparation. Le noyau constitué par les 22 s’est renforcé avec les révolutionnaires de Kabylie dirigés par Krim Belkacem et Amar Ouamrane. Ils décident de se structurer et de commencer à réunir les moyens matériels qui étaient dérisoires: pas d’argent, peu d’armes. Ils découpent le territoire en cinq zones et désignent les cinq responsables : Mustapha Ben Boulaïd, Mourad Didouche, Belkacem Krim, Rabah Bitat, Larbi Ben M’hidi, Mohamed Boudiaf se chargeant de la coordination et des contacts avec la délégation

extérieure installée au Caire. Selon certains témoignages, dont celui de Krim Belkacem, rapporté par Yves Courrière, le groupe se serait réuni à la mi-octobre 1954 dans une petite maison du quartier Climat de France à Alger. Les six se seraient entendus sur la dénomination du nouveau mouvement à créer (FLN), la date du déclenchement de la révolution et le contenu de la déclaration que Boudiaf et Didouche avaient été chargés de rédiger. Une deuxième réunion eut lieu le 24 octobre au domicile de Boukechoura à la Pointe Pescade au cours de laquelle la plate-forme du 1er Novembre a été définitivement mise au point et les derniers détails du déclenchement de la Révolution. B. T. Novembre 2013

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A LA

UN Abdelmalek Sellal face à la société civile de Tébessa

«Le Président Bouteflika a une vision claire» Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a insisté sur la volonté de l’Etat à construire le pays, sans avoir des visées électoralistes. « Ce que nous entreprenons, c’est pour construire l’avenir du pays. Nous ne pensons ni à demain ni aux urnes », a-t-il affirmé. Par Soulef BISKRI

Le Premier ministre répondant aux questions de la société civile

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UN Le meilleur investissement économique de l’Algérie devrait cibler la ressource humaine, a souligné Abdelmalek Sellal

P

endant plus de trois heures, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a parlé puis écouté les représentants de la société civile de la wilaya de Tébessa. C’est à l’université de la ville qu’il s’est conformé à ce qui est devenu une tradition dans le cycle de ses sorties sur le terrain pour superviser la mise en œuvre du programme de développement des collectivités locales, instigué par le président de la République. Face à ses hôtes, le Premier ministre a lancé des messages politiques, dressé un état des lieux non exhaustif des réalisations de l’Etat au niveau local, parlé des projets à venir. «Ces visites entrent dans le cadre de l’application du programme du président de la République. Et bientôt, nous allons présenter un bilan », a-t-il promis en préambule à son discours. L’homme ne l’avait pas préparé. Il a préféré recourir au libre ton, au langage spontané. C’est assurément avec de la sincérité dans la voix qu’il a évoqué furtivement l’élection présidentielle du printemps 2014. « Nous savons ce qui se dit sur la place publique. Pourtant, ce que nous entreprenons, c’est pour construire l’avenir du pays. Nous ne pensons ni à demain ni aux urnes», a-t-il assené, telle une réponse du berger à la bergère, soit les personnes et les groupes qui 18 El-Djazaïr.com N° 68

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spéculent, sans avoir d’éléments d’informations fiables, sur le prochain rendez-vous électoral. «Dans ce pays, nous avons la chance d’avoir des hommes debout. Nous avons un Président qui a une vision claire et qui sait où il va. Nous avons la stabilité en dépit d’un environnement agité» a-t-il poursuivi avant de préciser davantage ses propos. «Le développement d’un pays, ce n’est pas une question d’argent. C’est une question de vision. L’essentiel n’est pas dans la direction qu’on emprunte, mais de s’y engager ensemble et de préserver la cohésion entre les citoyens. Si nous marchons ensemble, nous réussirons. Et c’est le rôle de votre gouvernement. Notre ambition est de servir le pays et nous n’attendons rien en retour. » Il a développé, une fois ces mises au point formulées, la feuille de route du gouvernement et ses priorités. «Nous misons sur la modernisation de la base industrielle du pays», a-t-il affirmé, en soulignant que ce n’était là guère une vue de l’esprit mais bel et bien une ambition que son équipe œuvre à concrétiser par des actions sur la législation et par des mesures favorisant les partenariats multiformes et promouvant la production nationale. A ce titre, il a expliqué qu’il n’est plus question, aujourd’hui, d’asseoir l’économie nationale uniquement sur les recettes

des exportations du pétrole et du gaz. Il a précisé que les autorités publiques veillent à ne plus rééditer l’expérience du milieu des années 1980 qui ont connu l’effondrement de l’économie du pays dans le sillage d’une baisse brutale et drastique du prix du pétrole. Il a reconnu que l’on s’engage ainsi dans une voie prudentielle, même si les caisses de l’Etat sont pleines. « Le développement économique que nous mettons en œuvre n’est pas tributaire de moyens financiers, qui existent », a-til attesté, en relevant que la ressource humaine ne manque pas non plus. « L’Algérie, qui recèle un important potentiel humain et financier, ne saurait compter indéfiniment sur les seuls revenus des hydrocarbures. Il y va de son indépendance », a soutenu Abdelmalek Sellal, qui a estimé que « le meilleur investissement économique de l’Algérie devrait cibler la ressource humaine qui nécessite d’être réhabilitée dans le processus de développement national », avant de signaler que le taux de chômage des universitaires est nettement plus élevé que la moyenne nationale, puisque il se situe aux alentours de 25%. «L’économie nationale n’a pas encore atteint le stade de développement lui permettant d’employer toutes les compétences universitaires », a-t-il regretté, en terminant par une note positive, c’est-à-dire que le pays s’achemine doucement mais sûrement vers une valorisation optimale des promus des universités. Au registre des relations internationales, le Premier ministre a tenu à clarifier la position de l’Algérie par rapport au conflit entre les autorités tunisiennes et les leaders du mouvement Ennahda. Pour rappel, le Président Bouteflika a accordé successivement des audiences à l’ancien Premier ministre tunisien Gaïd Essebsi et le numéro 1 du parti Ennahda Mohamed Ghannouchi. «La Tunisie est un pays frère et nous ne lui souhaitons que du bien. Notre initiative visait seulement à faire rapprocher les frères dans ce pays. Nous n’avons nulle intention de nous ingérer dans les affaires internes de nos frères », a-t-il signifié pour couper court à toute interprétation tendancieuse de la démarche algérienne. S. B.

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Le Premier ministre Abdelmalek Sellal à Tébessa

Plusieurs projets de développement local inspectés Abdelmalek Sellal et les neuf ministres, qui l’accompagnaient dans cette sortie sur le terrain à l’est du pays, ont supervisé entre autres le chantier de renforcement des infrastructures de l’aéroport Larbi Tébessi, les projets d’extension de la ville et inauguré une cité de logements sociaux, un centre commercial, une installation de réseau d’eau potable… Au terme de la visite, le Premier ministre a accordé un budget additionnel à la wilaya pour parachever son programme de développement. Par Soulef BISKRI

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal accompagné de Tayeb Belaiz, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Mebarki, ministre de l’Enseignement supèrieur et de la Recherche scientifique, lors de la présentation de la maquette d’extension du pôle universitaire de Tebessa

C

’est sur le tarmac de l’aéroport Cheikh Larbi Tebessi que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a entamé sa visite de travail dans la wilaya de Tébessa. A l’intérieur d’une tente, dressée pour la circonstance en ce

lieu, il a suivi attentivement, entouré des neuf ministres qui l’accompagnaient (Intérieur et des Collectivités locales, Transports, Travaux publics, Enseignement supérieur, Jeunesse et des Sports, Agriculture, Commerce, Habitat et Ressource en eau), un exposé sur le développement de la

ville et une présentation du projet de renforcement des infrastructures de l’aéroport. Ce dernier, budgétisé à hauteur de 1, 5 milliard de dinars, vise la consolidation de la piste principale (3000 x 45 m), de la voie de circulation (1358 x 25 m) et du parking avions et des bretelles, ainsi que la construction Novembre 2013

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UN des bandes stabilisées et d’un réseau d’assainissement sur 2750 mètres linéaires. Le chantier devait être livré en 2012, mais a connu, selon l’exposant, un retard considérable à cause des grèves cycliques du personnel. «Ce projet doit être achevé, au plus tard, au premier trimestre 2014 », a intimé M. Sellal, qui a suggéré alors l’idée de donner à l’infrastructure le statut d’aéroport international dès lors que la piste principale, au cours d’homologation, est conçue pour l’atterrissage des gros porteurs. « Si le besoin de réaliser une nouvelle aérogare se faisait ressentir, il faut l’exprimer au ministère concerné», a instruit M. Sellal.

Extension de la wilaya par la création de 5 pôles urbains

L’homme et son équipe ont été édifiés, par la suite, sur le projet d’extension de la ville, qui sera formalisé par la création de cinq pôles urbains. Contrairement à Alger, Oran, Constantine et Annaba, le problème de rareté d’assiettes foncières ne se pose pas dans cette région d’extrême Est. 2504 hectares, dont 1057 relevant juridiquement du domaine privé, ont été dégagés pour

Le Premier ministre a émis des réticences relatives au projet de réalisation de 11 000 logements

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donner plus de volume à la wilaya. Des plans et des croquis des interventions envisagées pour développer Tébessa (construction de nouvelles cités intégrées, réaménagement des places publiques et axes structurants, édification des équipements publics…) ont été montrés au Premier ministre. « Nous avons demandé 11 milliards de dinars pour mettre à exécution ces projets. Notre gros souci est la réhabilitation des sites anciens », a soutenu un responsable municipal. «Tout l’accompagnement financier sera assuré par les pouvoirs publics. Mais il faut veiller à récupérer, dans les plus brefs délais, la ville de Tébessa qui a un nom et une histoire », a répondu M. Sellal. La délégation gouvernementale s’est déplacée ensuite vers l’exploitation agricole Allouche Mohamed Laïd à Bekaria. Démarré en 2009, ce périmètre agricole de 33 hectares serait totalement opérationnel, selon son exploitant, dans trois ans. Déjà la moitié de la superficie est irriguée et devra bientôt donner ses premières semences. En outre, l’exploitation possède un forage ; un bassin et un hangar de 900 mètres carrés où devrait être installée une chambre froide. A cet endroit, le Premier ministre a remis,

symboliquement, une dizaine d’actes de concession à des agriculteurs. Il n’a pas manqué, néanmoins, d’interpeller les autorités locales sur ce qu’il a considéré comme une anomalie, donner 2500 hectares en concession à uniquement 300 exploitants alors que la superficie aurait pu être partagée entre dix fois plus de bénéficiaires. Il les a exhortés, en conséquence, à «délivrer les concessions agricoles à plus de personnes et dans de plus brefs délais. Il faut permettre aux jeunes d’investir dans le travail de la terre en supprimant les entraves bureaucratiques ». Au point de l’inauguration d’un centre commercial, autrefois géré par l’Entreprise de distribution des Galeries algériennes (ex-EDGA) et réhabilité dans le cadre de l’éradication du commerce informel, Abdelmalek Sellal a remis des décisions d’attribution de locaux à des jeunes de la région. Il a exprimé, à l’occasion, l’urgence d’organiser les marchés à bestiaux dans cette wilaya, frontalière avec la Tunisie, qui n’en possède que sept. Il a marqué, aussi, la nécessité d’accélérer le mouvement de résorption du commerce informel. A Tébessa, 43 marchés sauvages, dans lesquels 775 opérateurs activent, existent encore,

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UN bien que les autorités de la ville soient parvenues à réhabiliter 21 espaces de vente, récupéré et distribué 483 locaux appartenant à divers organismes (AADL, OPGI…), réalisé un marché de gros de fruits et légumes de 60 stands, 6 marché de détail et 18 marchés hebdomadaires.

2000 places pédagogiques supplémentaires à l’université Vers 10h30, la délégation est arrivée à l’université de Tébessa, qui offre 2000 places pédagogiques. L’ensemble architectural, réalisé en un bloc semicirculaire de quatre étages, est structuré en deux ailes : un bloc administratif et des espaces pédagogiques (40 salles de classes, une Bibliothèque, deux salles de lectures de 500 places chacune, une salle internet doublée d’une partie dédiée aux activités multimédia, six amphithéâtres et trois foyers). Ce pôle universitaire, articulé autour de six facultés où sont déjà inscrits 14.500 étudiants, renforcera les capacités d’accueil de la wilaya par les 8000 places pédagogiques de Boulhaf Dyr, en projet à quelques dix kilomètres du chef-lieu de Tébessa. A la cité de 586 logements publics locatifs de Hammamet, le Premier ministre a eu un coup de gueule, en visualisant un ensemble d’habitations collectives, implanté sur un terrain vague, sans espaces verts, sans commerces, sans équipements. Le résultat du projet, qui a coûté à l’Etat près de 943 millions de dinars, n’est pas à la hauteur des attentes des pouvoirs publics, qui conçoivent les cités sous une forme intégrée. « J’en ai assez. Là où je vais, je vois la même chose », a déploré Abdelmalek Sellal, s’insurgeant contre la réalisation d’un pôle résidentiel sans l’accompagner d’aucun équipement de service ou de structures socioculturelles et d’activités sportives. A la cité des 250-Logements de Djebel Anoual, où il a supervisé l’état d’avancement du chantier de réhabilitation du tissu urbain, il est revenu à la charge, jugeant impératif de « miser sur la qualité des travaux et des matériaux, de créer des espaces verts en rompant avec les formes invariablement triangulaires qu’on

leur donne ». Le constat immuable, fait de ville en ville, qu’il visite depuis le mois de novembre 2012, a incité le Premier ministre a décidé de soustraire l’élaboration et la mise en œuvre des plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme (PDAU) aux responsables locaux. Ils seront désormais soumis préalablement à l’approbation du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.

Transformation chimique du phosphate, un projet phare

Au siège social de Ferphos, l’une des plus importantes entreprises minières en Algérie, Abdelmalek Sellal a eu droit à une présentation détaillée des nouvelles orientations données à l’activité de la société, qui opère dans une ville qui possède des réserves en ce minerai avoisinant, les deux milliards de tonnes. Jusqu’alors, Ferphos se limitait à produire et à exporter du phosphate brut. Elle consent, actuellement, un investissement de 2,2 milliards de dinars, dont plus de la moitié dans la construction d’une usine à Oued Keberit dans la wilaya de SoukAhras, pour transformer le phosphate en acide phosphorique et en phosphate di ammonium. Ce projet, une fois finalisé, permettrait, selon l’exposé d’un cadre de l’entreprise, au pays de satisfaire les besoins de l’agriculture en engrais mais également d’exporter un produit fini. Les objectifs à moyen et long termes assignés à ce programme sont comme suit : production de 6 à 7 millions de tonnes de phosphate brut par an entre 2017 et 2020 et environ 10 millions de tonnes au-delà de 2020. Il s’agit surtout d’obtenir de 4 à 5 millions de tonnes annuellement de phosphate transformé chimiquement entre 2017 et 2020 et 8 millions de tonnes chaque année au-delà de 2020. L’autre but visé est de parvenir à exporter 2 millions de tonnes de phosphate brut par an. Intervenant à la fin de la présentation, Abdelmalek Sellal a rappelé qu’un contrat de partenariat est en cours de négociation avec un groupe qatari pour l’exploitation du phosphate à Tébessa. « L’usine de transformation de phosphate relève d’une décision

du gouvernement algérien qu’il faudra exécuter quelles que soient les conditions », a-t-il affirmé. Enième halte dans le programme de cette journée, l’inauguration du système d’alimentation en eau potable de la ville de Tébessa à partir du barrage d’Ain Dalia. Ce projet, qui a coûté 93 millions de dinars, servira les besoins en eau potable d’une population égale à 70.000 habitants. Dans un premier temps, les volumes transférés se limiteront à 4.500 m3. Ils augmenteront, en quelques mois, à 15.000 m3. Le Premier ministre a jugé utile de réaliser de nouveaux forages, en vue d’atteindre les besoins de la ville, estimés à 41.000 m3/jour. Au terme de sa visite, le Premier ministre a annoncé que la wilaya bénéficiera d’un programme de développement additionnel assorti d’un budget de 40,56 milliards de dinars. Cet argent permettra la construction de 4.000 logements aidés, l’achèvement des travaux de rénovation du réseau d’alimentation en eau potable, le raccordement du réseau de gaz de ville, la réalisation de quatre polycliniques et leurs équipements, la réhabilitation de plusieurs établissements scolaires, l’ouverture de 46 cantines scolaires et deux demi-pensions. L’enveloppe budgétaire complémentaire servira, en outre, à la réhabilitation du village ancien de Youkous, à l’aménagement de la forêt récréative de Taga, ainsi qu’à l’extension du réseau de fibre optique et à la modernisation du service public. A ce propos, Abdelmalek Sellal s’est montré intéressé par le centre d’accueil des citoyens au siège de la wilaya. Les applications numériques créées et mises en ligne sur le site web de la wilaya offrent aux administrés une démarche souple et moderne pour introduire leurs demandes d’audience et requêtes, transmettre le courrier aux différentes administrations par le net, demander des pièces d’état civil… Elles permettent de souscrire plus facilement aux offres de la wilaya en matière de logement, Calpiref, délivrance du permis de construire… Cette expérience concluante est à reconduire ailleurs. S. B. Novembre 2013

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Actualité Pacte économique et social de croissance

Le premier groupe de travail installé Le groupe, composé des représentants des trois partenaires et d’experts, se chargera de concevoir la stratégie de développement économique et social qui cadre avec la politique du gouvernement, tout en se basant sur l’efficacité économique et l’équité sociale. Par Nina ARSLANE

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal présidant la 15e tripartite

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Actualité

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rois mois. C’est le délai imparti au premier groupe de travail chargé de l’élaboration d’une ébauche du pacte économique et social. Installé moins d’une semaine après la tenue de la quinzième tripartite, par Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, le premier groupe de travail tiendra sa première réunion de travail incessamment. Il est composé des représentants des trois partenaires et d’experts. La mise en place de cinq groupes de travail a été, pour rappel, décidée à l’issue de la tripartite. Conformément aux recommandations émises lors de la rencontre gouvernement-UGTAPatronat, le nouveau pacte devra, par ailleurs, introduire une nouvelle donne, à savoir la nouvelle politique de croissance. Pour ce faire, il a été fait appel selon Benyounes à un grand nombre d’experts. « La liste reste ouverte », a-t-il assuré. Il est en effet question, a indiqué le ministre, de réinstaurer un climat de confiance entre le gouvernement, le patronat et le partenaire social. « C’est pour cette raison que le premier ministre a insisté sur l’installation rapide de ce premier groupe de travail qui devra élaborer une nouvelle stratégie basée sur l’efficacité économique et l’équité sociale », a-t-il souligné, et d’ajouter : « Seule la justice sociale peut garantir la stabilité économique. » Le deuxième groupe de travail a pour mission de proposer les modalités de contribution du Fonds national d’investissement (FNI) au financement de l’investissement public et privé, le troisième axera, pour sa part, son travail sur la protection de la production nationale à travers divers instruments, comme le crédit à la consommation de produits fabriqués en Algérie. Le quatrième groupe, en revanche, s’occupera de la question de l’encadrement des actes de gestion. Le cinquième planchera sur les modalités à même de faciliter l’intervention des entreprises nationales du secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH), dans les projets nationaux d’équipement 24 El-Djazaïr.com N° 68

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Une tripartite consacrée à l’investissement

La cérémonie d’installation s’est déroulée en présence de présidents d’organisations patronales, de cadres du secteur et du secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens. Dans son intervention, Abdelmadjid Sidi Saïd a rappelé qu’«il faut répondre à l’urgence de développement et de croissance sans toutefois occulter d’autres aspects tous aussi importants ». Le patron de l’UGTA a réitéré la nécessité de la révision du pacte économique et social afin de répondre à l’ambition nationale de l’édification d’un développement pérenne et durable dans tous les domaines. De leur côté, les représentants des organisations patronales présents ont affirmé que les propositions porteront notamment sur l’enrichissement et l’actualisation du pacte économique et social élaboré en 2006. Habib Yousfi, porte-parole de la Coordination du patronat algérien a indiqué que les 94 propositions émises lors de la tripartite peuvent d’ores et

déjà être mises en œuvre. « Dans ce nouveau pacte, a-t-il souligné, il faut qu’il y ait des dispositions en référence aux orientations et expériences passées. Il faut que la démarche à suivre ait une thématique. » Pour rappel, l’organisation patronale avait lors de la tripartite économique plaidé pour une stratégie visant à assurer une plus grande visibilité de la politique de l’Etat appelé à déterminer les secteurs prioritaires. Le rapport du groupe sera présenté au Premier ministre durant la première quinzaine du mois de décembre prochain a, en outre, annoncé Amara Benyounes. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement a rappelé l’urgence d’aller vers un système de production indépendant des hydrocarbures. Il a, néanmoins, appelé les membres du groupe à être pragmatiques et pratiques et a qualifié le document de consensuel, de très important et de très attendu. N. A.

CONTRIBUTION Par Garaoui Kamel, Ex-officier supérieur de l’ANP

La 15e tripartite et la question de l’implémentation des stratégies en Algérie

L

’absence d’exécution est peut-être le plus grand obstacle freinant la réussite de quantité de politiques et de projets publics en Algérie. Et, très souvent, cet échec est faussement attribué à d’autres facteurs. L’exécution effective de stratégies ne saurait être le fait d’un petit nombre de responsables, elle devrait être plutôt l’œuvre de tous. C’est, en ellemême, une discipline faisant appel aux bonnes pratiques en matière de leadership et de management de projets. C’est un ensemble spécifique de comportements et de techniques que les organisations doivent développer et diffuser en leur sein pour réussir. L’objectif de la présente contribution, qui prend comme illustration les travaux de la 15e tripartite, est de sensibiliser les responsables au niveau des administrations sur l’extrême importance de s’approprier et de développer les techniques et méthodes d’exécution de stratégies. Elle présente aussi une synthèse de la méthode de Kaplan et Norton, qui nous semble la plus pratique et la plus aisée d’emploi en comparaison aux autres méthodes conçues jusquelà à travers le monde.

Une nouvelle stratégie pour la 15e tripartite, et après ?

Le rideau est tombé sur la 15e tripartite consacrée à « la dynamisation du développement économique national ». Elle s’est tenue, à Djenane El-Mithak le jeudi 10 octobre 2013, sous la haute autorité de Son Excellence Monsieur le Président de la République. Présidée par le Premier ministre, cette rencontre a vu la participation du gouvernement, de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), des organisations patronales, et pour la première fois de syndicats autonomes, du collectif Nabni, du Think-tanks Care, et d’experts. La vision (l’ambition) était clairement affichée : « Un consensus renforcé entre tous les partenaires autour de la bataille de la croissance, de la dynamisation du développement économique national et de la relance industrielle, de la création de l’emploi par la construction d’une économie forte et diversifiée et indépendante des hydrocarbures. Pour cela il a été convenu du maintien de la concertation, la renforcer et l’élargir à d’autres acteurs économiques pour parvenir à un large consensus national autour des questions fondamentales

du devenir économique durant les prochaines années ». Avant la rencontre de Djenane El-Mithak, Monsieur Sellal a déclaré : «Nous ambitionnons d’aboutir à une charte, quelles que soient les circonstances. » Et d’ajouter : «Nous allons élaborer une stratégie pour développer davantage l’économie nationale, une économie qui devrait être fondée sur la création d’unités industrielles nationales publiques, privées ou mixtes. » Ala fin des travaux, le Premier ministre a fait part des nouvelles dispositions en vue d’encourager et de développer l’entreprise nationale, et annoncé la mise en place de cinq groupes de travail tripartites, devant achever leurs propositions – portant sur une stratégie de développement de l’économie nationale – en début d’année 2014. 1. Le groupe chargé d’élaborer le pacte économique et social de croissance. 2. Le groupe chargé de proposer les modalités de contribution du Fonds national d’investissement (FNI) au financement de l’investissement national public et privé. 3. Le groupe chargé de l’encouragement de la production nationale, dont le crédit à la consommation pour les produits locaux.

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CONTRIBUTION 4. Le groupe de travail chargé de l’encadrement des actes de gestion. 5. Un groupe chargé de proposer les modalités facilitant l’intervention des entreprises nationales du BTPH dans la réalisation du programme national d’équipement. S’agissant de l’ambition récurrente de la relance de l’industrie nationale, la grande question qui reste posée a trait aux difficultés de mise en œuvre effective de la stratégie qui sera finalisée en début 2014 par les cinq groupes de travail. L’honorable journaliste Samira Imadalou a clairement mis le doigt – dans les passages ci-dessous / El-Watan du 07 octobre 2013 – sur l’obstacle premier freinant le développement de l’industrie nationale : « Les avis sont partagés sur les résultats attendus de la rencontre de ce jeudi, mais beaucoup plus sur la mise en œuvre des décisions qui en découleront. « Il y aura sans nul doute des décisions et des mesures au profit du monde économique, mais qu’en serat-il de l’application sur le terrain ? On risque de tomber dans le même piège que les précédentes rencontres, c’est-à-dire de grandes annonces et très peu de suivi sur le terrain. Ça sera encore une fois de la poudre aux yeux», convergent à ce sujet des opérateurs économiques privés contactés à cet effet. Pour Abdelwahab Ziani, vice-président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), le problème du suivi des décisions se pose avec acuité. «Seulement 30% des 200 mesures de la tripartite de mai 2011 ont été mises en œuvre, alors que le reste attend toujours», rappelle M. Ziani. Ce ne sont pas les mesures en faveur du monde économique qui ont manqué depuis la tripartite de mai 2011 annoncée dans le discours du président du 15 avril 2011, mais c’est plutôt l’application effective puisque théoriquement il a répondu favorablement à plusieurs revendications depuis l’ère d’Ahmed Ouyahia, notamment en ce qui concerne la fiscalité, les crédits bancaires, l’effacement des dettes, l’accès au foncier, la mise à niveau des entreprises et les lenteurs bureaucratiques. Sur ce point, Larbi Ouahmed, opérateur économique privé (Dekorex) reste sceptique. «Les entreprises algériennes de production ont été mal 26 El-Djazaïr.com N° 68

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représentées, sachant que 57 000 entreprises ont été fermées par la LFC 2009 par le mode de paiement unique, pour ne citer que ce séisme économique qui a provoqué plus de chômage et la croissance de l’informel. Le gouvernement actuel aura du mal à éliminer cette bureaucratie actuellement contraignante et qui constitue un retard dans la croissance de notre économie et la création d’emplois», nous dira-t-il, saluant au passage l’initiative entreprise par le nouveau noyau (ndlr : la confédération du patronat algérien), et souhaitant aller vers un syndicat patronal unifié représenté dans toutes les régions. «Cette tripartite doit être un moment fort qui nous permettra de sortir avec une vision globale pour l’économie nationale. C’est la particularité de cette réunion ouverte à plusieurs acteurs, mais cette vision définitive doit se traduire par l’application et la réalisation sur le terrain», souligne, pour sa part, le patron d’Alliances Assurances, Hassan Khelifati, membre du Forum des chefs d’entreprise (FCE) avant de poursuivre : «Pour cela, il faut trouver un consensus entre toutes les parties».

Et alors, que faire ?

La solution est de savoir comment bien agir pour réussir l’implémentation de la stratégie qui sera élaboré par les groupes de travail installés – l’implémentation est le processus traduisant en actions ! "#$%&'(! )#*+,-##(.(# /!

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des stratégies est appréhendée en Algérie quasi exclusivement du point de vue de la macro-économie, tout en faisant l’impasse sur la toute aussi nécessaire approche par les techniques du management stratégique (voir figure 1). Et je m’étonne, à cet égard, que l’un de nos plus illustres experts du leadership et du management - en l’occurrence le docteur A. Lamiri qui a participé à la rencontre du 10 octobre, n’ait pas soufflé mot sur cette grande question, notamment dans son billet consacré à la rencontre, paru dans ElWatan du 14 octobre dernier. Pour réussir l’implémentation d’une vision, d’une stratégie ou d’objectifs, tout un corps de connaissance (a body of knowledge) a été élaboré à cet effet. Des experts ont développé différentes approches aux fins de mener à bien l’exécution d’une stratégie. Dans le fond, elles se rejoignent toutes, et nous présentons ci-après une synthèse de la méthode de Kaplan et Norton – pour plus de détails consulter leur ouvrage cité en bibliographie. Le processus de management stratégique exige des managers au sein des organisations le défilement de quatre phases : analyse de l’environnement international et national, la formulation d’une stratégie, l’exécution de la stratégie, et enfin l’évaluation de la stratégie. )5361/+-#! 2/,$/34+(!

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Figure 1. Le processus de management stratégique

concrètes les stratégies et les plans en vue de concrétiser la vision et les objectifs stratégiques assignés. La problématique n’est pas du tout propre à l’Algérie. Des études menées aux USA ont montré que 60% des stratégies ne sont pas implémentées avec succès. Mais ce qui semble propre à l’Algérie est le fait que nos managers ne semblent pas prendre la mesure de l’importance de la phase « implémentation » dans toute stratégie nationale, et d’agir en conséquence. Qui plus est, la problématique de la mise en œuvre

Pour différentes raisons, en général les managers sont plus à l’aise en matière de formulation de la stratégie qu’en matière d’exécution de la stratégie. La formulation de la stratégie est déjà une entreprise très complexe. Son exécution est encore plus complexe – elle dure beaucoup plus dans le temps et implique infiniment plus d’acteurs. Une étude menée par le magazine américain Fortune a abouti aux constatations suivantes : -60% des organisations ne relient pas les dépenses à leur stratégie, -75% des organisations ne relient pas

CONTRIBUTION les facteurs de motivation ou les primes à leur stratégie, -86% des responsables d’organisations consacrent moins d’une heure par mois à discuter de leur stratégie, -95% parmi les personnels essentiels et les parties prenantes n’ont pas une idée claire de la stratégie de l’organisation.

I/ Les pièges menaçant l’exécution de la stratégie

On cite souvent les pièges listés cidessous comme menaçants pour la mise en œuvre de stratégies : • Un mauvais leadership. Un style de leadership démotivant, irresponsable et non engagé de la part des responsables aura un impact néfaste sur l’exécution de la stratégie. • Une structure organisationnelle inadéquate. Une mauvaise coordination et une mauvaise communication entre les différentes parties prenantes impacteront négativement l’exécution de la stratégie. Le même résultat sera atteint avec une mauvaise délimitation des responsabilités, un système de récompense inadéquat et un manque de mesure des performances. • Des ressources allouées inadéquates. Il s’agit ici surtout de ressources humaines, qui sont souvent insuffisantes en termes de quantité et de qualité (manque de formation et de qualification). • Une définition d’objectifs irréalistes. Un pays – au même titre qu’une organisation – ne peut se développer et être classé au peloton de tête parmi les Nations s’il ne se fixe pas une vision et des objectifs ambitieux mettant aux défis ses populations. Mais attention, les objectifs fixés ne doivent pas être irréalistes ou impossibles. • Une mauvaise compréhension de la stratégie par les personnels. La stratégie est très souvent formulée par une poignée de responsables et de spécialistes, et à ce titre elle demeure accessible ou compréhensible par les seuls managers d’un certain niveau de responsabilité. Ceci pose



un énorme problème, parce que si la stratégie est formulée par un groupe restreint, sa mise en œuvre, en revanche, incombe à une multitude de parties prenantes, composées d’organisations et de personnes. Une faible implication des responsables durant la phase exécution. Parce que la phase exécution prend beaucoup plus de temps et implique un très grand nombre d’acteurs, les hauts responsables pensent que la prise en charge de cette phase est au-dessous d’eux et qu’ils feraient mieux de l’abandonner aux employés de

Mais l’ouvrage de Kaplan et Norton nous semble plus pratique parce qu’il présente une approche beaucoup plus structurée sous la forme d’une boucle englobant plusieurs phases – dans la suite de l’article nous en présentons une synthèse. La méthode préconise six phases en vue de lier systématiquement la formulation de la stratégie à son exécution opérationnelles (voir figure 2): 1. Développer la stratégie. 2. Planifier la stratégie. 3. Aligner l’organisation. 4. Planifier les opérations. 5. Suivre et apprendre. 6. Tester et adapter.

Figure 2. La Boucle en six Phases de Kaplan-Norton (Tirée de l’ouvrage de Kaplan et Norton)

niveaux inférieurs. C’est totalement faux, l’implémentation implique des responsabilités à tous les niveaux hiérarchiques.

II/ Comment réussir l’exécution de la stratégie ? Les ouvrages cités en bibliographie décrivent par le menu les bonnes pratiques en matière d’implémentation de stratégies. Les trois livres développent des processus et des modèles logiques pour réussir l’exécution de stratégies.

1. Développer la stratégie

Cette phase spécifie avec exactitude l’état des lieux et la stratégie projetée. Elle porte, d’une part, sur la clarification de la vision, et d’autre part sur la formulation de la stratégie. La clarification de la vision vise à définir les objectifs recherchés, la mission, les valeurs et les aspirations. La formulation de la stratégie, quant à elle, porte sur comment accomplir l’agenda compte tenu des ressources, de l’organisation, des forces, des faiblesses, etc.

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CONTRIBUTION 2. Planifier la stratégie.

Durant cette phase est développé le cadre des mesures guidant les actions et l’allocation des ressources. Ici la stratégie est traduite en objectifs spécifiques et en projets. C’est la planification qui met en branle et puis en mouvement la stratégie.

3. Aligner l’organisation.

La mise en œuvre d’une stratégie quelconque fait appel à une multitude de parties prenantes (organisations et individus). Pour que les choses se passent bien et permettre l’atteinte des objectifs assignés, il est absolument nécessaire que tous les intervenants soient alignés sur la stratégie projeté et synchronisés pour agir dans la même direction.

4. Planifier les opérations.

La phase de planification des opérations aligne les opérations avec la stratégie projetée. Elle crée les liens explicites reliant les opérations de chaque jour à la stratégie de long terme.

5. Suivre et apprendre.

Durant cette phase les managers s’informent sur l’implémentation effective de la stratégie projetée. Dès lors que la stratégie et les plans opérationnels sont prêts, on passe à l’exécution de la stratégie. Les managers ont grandement besoin de savoir régulièrement si ça se passe bien, et apporter les correctifs qui s’imposent dans le cas contraire. Le suivi et l’apprentissage sont concrétisés par l’organisation de réunions régulières, bien préparées.

6. Tester et adapter.

Cette phase permet de savoir si avec le temps la stratégie demeure toujours valide, et de l’adapter en cas de besoin. Souvent, une stratégie de long terme ne résiste pas au temps. D’habitude, à l’issue de réunions annuelles ou trimestrielles, la stratégie initiale est : 1/ soit réaffirmée avec des corrections mineures, 2/ soit modifiée en profondeur, 3/ soit abandonnée avec formulation d’une toute nouvelle stratégie. Pour finir avec cette partie, nous ne manquerons pas décrire brièvement «le service de management stratégique ». Bibliographie choisie :

Le service de management stratégique :

Les six phases, présentées ci-dessus forment une boucle intégrée reliant la planification stratégique à l’exécution, et enfin à l’adaptation. Le fonctionnement correct de ce système très complexe exige un très haut degré de coordination et de coopération entre une multitude d’acteurs ou de parties prenantes (organisations et individus) impliqués dans la stratégie. Ce qui est difficilement réalisable et ne vient pas naturellement. Pour cela, il est fortement recommandé de créer un organe dénommé « Service de management stratégique – SMS», chargé de l’exécution de la stratégie – à l’exemple du PMO (project management office) dans le cadre de la gestion de grands projets. Le SMS devrait jouer trois rôles : • la conception et les spécifications des processus relatifs à la stratégie et au management opérationnel ; • la définition, le développement et le suivi de l’exécution de tous les processus ; • l’intégration et l’alignement de tous les processus avec la stratégie.

En guise de conclusion

Comme indiqué en début d’article, le management de stratégies quelconques exige de passer par quatre phases : analyse de l’environnement, formulation d’une stratégie, exécution de la stratégie et évaluation de la stratégie. L’exécution de la stratégie étant la phase la plus complexe, elle constitue, de ce fait, un défi pérenne et notoire pour nos responsables en charge de politiques ou des projets au niveau des administrations publiques. A ce titre, il serait souhaitable que les bonnes pratiques en la matière soient amplement diffusées – et surtout appliquées – parmi les personnels des organisations et des administrations nationales. De plus, dans la vision de la 15e tripartite consistant à donner un nouveau souffle à l’industrie nationale, la création d’un « service de management stratégique serait vitale pour la réussite de la mise en mouvement des mesures qui seront arrêtées par les

groupes de travail, par cheminement de la planification stratégique à l’exécution, et ensuite à l’adaptation. Ceci serait d’autant plus complexes que les différents acteurs impliqués (gouvernement, UGTA, organisations patronales, syndicats autonomes, think-tanks, entreprises publiques et privées, universités, centres de recherche, experts, etc.) seraient en très grand nombre. Les connaissances traitant d’exécution de stratégies couvrent globalement deux principales disciplines : le leadership et le management de projets. Le leadership doit définitivement cesser d’être vu comme le fait d’une personne ou même d’une poignée de personnes, pour être appréhendé comme quelque chose qui est distribuée ou répartie sur l’ensemble des acteurs impliqués dans la stratégie. Il me plaît ici de rapporter une histoire qui m’a été racontée lors d’une visite que j’avais effectuée au site de lancement des fusées à Cap Canaveral en Floride (USA). A un groupe de responsables politiques visitant la NASA (l’agence aérospatiale des USA) l’interrogeant sur ce qu’elle faisait, une femme qui nettoyait en ce moment précis des bureaux leur répondit tout bonnement qu’elle participait à l’envoi d’un homme sur la Lune – extraordinaire exemple de compréhension de la stratégie et d’implication de tous à sa réalisation, sachant que le président des Etats-Unis d’Amérique de l’époque, J. F. Kennedy, posait une mission à son pays consistant à « envoyer un homme à la Lune et à le ramener sain et sauf ». Le leadership doit être transformationnel pour oser s’attaquer au statu quo et résulter des actions et comportements de responsables disposant d’une « intelligence émotionnelle » – conscience de soi, maîtrise de soi, motivation, empathie et aptitude sociale – très développées. Les techniques de management de projets constituent un ensemble d’activités visant à atteindre, dans des délais fixés et avec un budget donné, des objectifs clairement définis. Le succès de tout projet est le résultat d’un équilibre judicieux entre trois éléments : le temps, les ressources et les objectifs. K. G.

- Bossidy, L., Charan, R., Execution: The Discipline of Getting Things Done, Crown Business, 2002. - Lawrence G. Hrebiniak, Making Strategy Worh : Leading Effective Execution and Change, Pearson Education, Inc., 2005. - Kaplan, R., Norton, D., The Execution Premium: Linking Strategy to Operations for Competitive Advantage, Harvard Business Press, 2008.

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UN Réflexion préliminaire sur les mutations socio-politiques

Leçons du passé et perspectives d’avenir (3 partie) e

Par Dr Mohamed-Larbi OULD KHELIFA,

président de l’Assemblée populaire nationale

La corruption tentaculaire : de la lutte à la prévention institutionnelle Nous ne faisons pas allusion ici au fléau de la corruption dans ce secteur et bien d’autres, qu’il soit apparent ou caché, et ce pour deux raisons qui n’ont aucun rapport avec l’utilisation à des fins politiques :

Premièrement : c’est la raison la plus importante, il s’agit de prévenir le mal de ce fléau, chose qui ne peut se faire en dehors des instances de contrôle qui sont censées veiller à appliquer les lois qui protègent la société en assumant pleinement leur responsabilité ; et dans ce cas, il est naturel qu’on leur accorde une grande considération ; elles tireront les sonnettes d’alarme pour sanctionner

toute personne ou groupe de personnes qui soient tentées ou manipulées à l’intérieur ou à l’extérieur, ayant la certitude qu’elles ne bénéficieront ni de l’immunité ni de la protection de qui que ce soit. À ce propos, nous n’aurons de cesse de rappeler à nos collègues au sein de cette institution qu’il est préférable de ne pas faire de lois plutôt que de les faire et de ne pas

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UN les appliquer, car ceci affaiblira sans aucun doute l’institution et affectera la crédibilité de l’État. Quelle que soit l’objectivité des normes adoptées au sein de l’organisation Transparency International, la 150e position sur les 174 pays exige un traitement urgent, même s’il faut recourir aux remèdes de cheval. Deuxièmement : la condamnation de la corruption et l’identification de ses barons et de leurs complices sont nécessaires, sinon utiles pour les médias ; c’est une pratique souhaitable pour la liberté d’expression aux fins d’aider les autres instances à mettre à nu les nids de corbeaux. Cependant, elle a un effet collatéral nuisible et négatif dont profitent les personnes de mauvaise foi pour ternir l’image de l’Algérie toute entière et dissuader ainsi les étrangers à coopérer avec elle. Il existe, sans aucun doute en Algérie, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, des hommes et des femmes intègres et non souillés. Il est donc désolant de généraliser et de dire que tout le monde est corrompu et de sacrifier même ceux qui se sont dévoués pour le pays et qui ont œuvré à perfectionner leur travail sans attendre ni reconnaissance ni remerciements. 5/ Le début du processus démocratique en Algérie remonte, selon beaucoup d’historiens, à la fin des années quatre-vingt, à la suite des évènements d’octobre 1988 qui se sont étendus sur tout le territoire national ; certaines institutions de l’État ont payé un lourd tribut et le Front de libération nationale a été particulièrement contesté et tenu pour responsable de l’issue de la situation désastreuse du pays. Toutefois, il convient de mentionner que la cause en était, d’une part, la privatisation anarchique, parfois la vengeance du régime précédent et, d’autre part, la pression de la rareté des ressources de l’État induites par la chute drastique des prix des hydrocarbures sur ordre des grands producteurs d’hydrocarbures au service du cartel américain et européen, ainsi que l’imposition par le Fonds monétaire international d’une série de procédures relatives à l’endettement, l’austérité et le licenciement des travailleurs,

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l’encouragement à la privatisation et la dévaluation drastique du dinar dans un pays qui n’exporte presque rien en dehors des produits bruts, notamment les hydrocarbures. Le rappel de ces conditions vise à mentionner l’un des facteurs d’apparition de la solution de rechange qu’est l’islam sous le slogan de «l’islam est la solution de salut» du tourbillon de la décadence ; ainsi une certaine catégorie de personnes démunie a trouvé des valeurs refuges en l’islam pour éviter la détérioration et l’égarement. Suite à cela, il y a eu un tourbillon et une dégradation plus dangereuse, à savoir la tragédie nationale, avec toutes les victimes tombées parmi l’élite et les gens ordinaires innocents. Les dessous de cette tragédie n’ont pas encore été dévoilés à ce jour et ses complications continuent à affecter les scènes politique et sécuritaire. Le plus important est que l’Algérie, tant l’État que la société, en est sortie épuisée et a évité de justesse une guerre civile dévastatrice, ainsi que la tutelle étrangère qui aurait anéanti tous les acquis de la Révolution tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les changements rapides qui surviennent sur notre scène politique, ainsi que la situation mondiale actuelle ont, en réalité, un impact direct sur ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas ; il est alors facile pour celui qui s’intéresse au nouvel ordre mondial, dont les règles sont posées par les grandes puissances mondiales, de constater que la démocratie n’est plus une question interne propre à chaque pays, puisque ces grandes puissances se sont donné le droit de juger les pratiques démocratiques et de noter les pays en développement sur l’échelle de la démocratie selon la transparence et l’honnêteté des élections, des referendums et des mécanismes qui les régissent et de juger l’application des normes devenues mondiales ou universelles. L’invitation des observateurs étrangers d’instances officielles et d’organisations non gouvernementales signifie implicitement l’acceptation de subir l’examen relatif à l’application de ces mécanismes, depuis le début jusqu’à la fin de l’opération ; et le pays

qui refusera sera alors mis sur liste noire ou, tout au moins, les résultats de ses élections seront remis en question et il sera probablement classé parmi les pays défaillants ou États voyous (rogue states) par la communauté internationale qui reçoit les ordres d’un nombre réduit de capitales qui associent la démocratie au libéralisme, jugeant que l’une ne peut être sans l’autre. 9/ Il est connu que le contrôle de la pratique démocratique et le classement des pays sur ou en dehors de sa liste sont soumis aux intérêts du bloc libéral lequel en a exclu, durant la guerre froide, les pays socialistes, tel que l’ex-Union soviétique et un certain nombre d’entre eux nommés Républiques démocratiques et socialistes ; certaines continuent à être considérées comme étant en période de stage et de formation plus de deux décennies après la disparition de la menace marxiste-léniniste. Le bloc libéral n’a rien fait pour mettre la pression sur la Turquie et la Grèce, à l’ère des généraux et des colonels ni sur l’Espagne de Franco, ni sur le Portugal de Salazar, ou sur la majorité des pays de l’Amérique latine qui ont été gouvernés par des militaires tyranniques qui ne diffèrent en rien de Staline ni sur les autres pays alliés et sbires de l’Oncle Sam et qui, durant toute leur histoire, n’ont su ce que sont les élections et la vie parlementaire et où le pouvoir est héréditaire en vertu du droit divin. L’Algérie a choisi, juste après la nouvelle naissance de la République en 1963, le nom de République démocratique et populaire qui dérive en fait de la Déclaration du 1er Novembre et non pas d’autres modèles de l’Est et de l’Ouest, car notre pays n’a participé ni à une guerre froide ni chaude entre les deux blocs et les camps régionaux aux fins de dominer ; il est, de ce fait, naturel que le processus prenne racine dans les principes de la Révolution du 1er Novembre, ainsi que de l’errata et l’erratum durant les soixante dernières années (nous savons qu’il y a ceux qui proposent de se contenter de l’appellation de République algérienne sans les deux autres qualificatifs suscités et qu’il est essentiel que l’État préserve

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UN ses tendances démocratiques et populaires). La démocratie ne peut s’exercer d’une manière normale que dans le cadre d’institutions dont la légitimité est fondée sur le choix du peuple et du pluralisme politique, participatif et consensuel, et non pas sur les multiples entités à tendance unique qui ne reflètent guère les forces réelles de la société.

Démocratie : entre revendication et difficultés de parcours

Le principe de la démocratie énoncé dans la Déclaration du 1er Novembre 1954, dont certains points sont introduits dans les résolutions du Congrès de la Soummam 1956, a connu un certain nombre d’obstacles, de distorsions et d’échecs. Nous avons souligné, dans la première partie de cette approche, les raisons et les complications de cet échec, sans pour autant accuser ou acquitter personne, qu’il s’agisse des individus ou des groupes en kakis ou en cols blancs. Nous en rajoutons les trois facteurs suivants : Premièrement : privation de l’écrasante majorité des Algériens de participer à la formation d’une société civile et politique durant plus d’un siècle, tout au long de l’ère coloniale ténébreuse. Ils étaient en dehors du cadre de la citoyenneté avec une minorité d’Européens auxquels étaient associés les juifs (après le décret Crémieux), alors que les communautés, protégées par les forces d’invasion et d’occupation, devinrent les citoyens qui monopolisaient à eux seuls les droits politiques, sociaux et économiques, et cela malgré la création des partis et des associations durant l’émergence du mouvement national, dont un volet eut commencé son activité en France, un autre prônait le projet réformiste, tandis que le troisième était élitiste, et ce jusqu’à la libération et la naissance de l’ÉtatNation. Le pouvoir d’avant-1962, voire le colonialisme, n’avait d’autre souci que de conforter son emprise sur le pays et d’assurer sa sécurité par les agents, béni oui-oui qui causaient de nombreux tracas pour l’Armée et

le Front de libération pendant la lutte armée, car une partie d’entre eux à infiltré le mouvement nationaliste. Les Algériens sont restés prisonniers dans leur pays, ni citoyens ni étrangers, et afin de dissimuler ce statut ambigu, l’administration coloniale s’est servie de la comédie des élections Magellan pour exclure les citoyens et brider les militants, appelés le deuxième collège, de toutes les tendances politiques dans les délégations financières et même au sein de l’Assemblée nationale française. Cette dernière était la tribune de certains militants pour défendre les droits des Algériens, cependant rares étaient les fois où ils y trouvaient des oreilles attentives. Cette exclusion et cette altération donnent probablement une explication partielle à la difficulté de l’émergence d’une société civile basée sur des organisations, au service du citoyen et de l’État, qui ne se transforment pas en des parasites et ne confondent pas entre l’État, qui est l’un des plus grand acquis de la Révolution, et l’objection à des erreurs, des aberrations et des abus commis par des personnes au sein de cet État. Deuxièmement : difficulté de se débarrasser de l’héritage de l’administration coloniale fondé sur le fort centralisme (jacobinisme) appliqué, pendant longtemps, en France, contrairement aux autres pays européens. Après avoir annihilé tous les repères de l’administration locale de l’époque ottomane, tout de même rétrograde et totalitaire intéressée principalement par le recouvrement des impôts, dévasté la structure traditionnelle la plus démocratique, qui était sous la supervision des notables et des gens avertis appelés thajmaâth, azaba et aminoukal, et assiégé les zaouïas, particulièrement celles suspectées d’être une pépinière de la résistance, la nouvelle administration n’a pas trouvé, après toute cette destruction matérielle et culturelle, un modèle d’organisation et de traitement administratif autre que celui laissé par le colonialisme dans notre pays, et ce contrairement aux autres pays arabo-musulmans qui étaient sous protectorat et

maintenaient l’État sur le plan formel, même si le vrai pouvoir était entre les mains de la puissance protectrice. Troisièmement : notre administration émergente a estimé qu’il était inévitable d’apporter quelques amendements aux lois et aux règlements administratifs, hérités de l’ère coloniale, qui méprisaient les «indigènes» considérés comme un danger imminent, et au mieux une nuisance et des amas humains primitifs de nature sauvage. A noter également l’infiltration de certaines traditions coercitives exercées par le makhzen marocain à l’encontre des gens considérés comme des sujets du sultan ou d’Emir Al-Mouminine, qui sont tenus à une obéissance absolue sans aucun droit de se plaindre. Il est du devoir de loyauté envers nos frères marocains de louer leur soutien à la Révolution, et de rendre hommage au défunt roi Mohammed V qui est très respecté par les Algériens ; ces derniers et, en dépit du joug colonial, manifestèrent en 1955 contre son envoi en exil. Ces traditions qui sont aux antipodes de l’expérience algérienne d’avant-guerre (occupation colonialiste) et d’après-guerre (la Révolution et l’indépendance) ont eu un grand impact. En effet, les citoyens n’ont pas ressenti, dans la vie quotidienne, un changement sérieux dans le traitement avec les services administratifs, malgré les nombreuses séances consacrées à la réforme qui demeurent lettre morte. Car les corrompus de la nomenklatura et les réseaux de prédateurs se sont propagés autour de l’administration, et parfois dans son cœur bureaucratique, à la fois dans le secteur public et privé. Il est donc paradoxal que le suivi, le contrôle et la sanction se sont effectués, avant la divulgation de l’affaire Khalifa Bank, uniquement à l’encontre des responsables dans le secteur public sans atteindre le secteur privé, alors qu’à l’intérieur de celui-ci nichent quelques affairistes dont le seul souci est le gain rapide à côté d’une majorité d’hommes et de femmes honnêtes et performants. Mohamed-Larbi OULD KHELIFA à suivre ... Novembre 2013

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Samira Kerkouche née Bouras, députée FLN

« Mon père est mon symbole » Née en 1967, dans un village de l’Algérie profonde, situé pas loin de Sedrata, wilaya de Souk-Ahras, Samira Kerkouche née Bouras est la benjamine d’une fratrie de sept frères et sœurs .Tous ont fréquenté l’école, le lycée et pour beaucoup l’université. Elle vient à notre rencontre, le pas décidé, le sourire aux lèvres, dans un des salons du groupe parlementaire FLN, pour nous parler de son parcours.

Par Leïla BOUKLI

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Samira Kerkouche en compagnie du Président Abdelaziz Bouteflika

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amira garde un souvenir ému de ce père, propriétaire terrien, militant de la première heure, chargé de ramasser les cotisations puis arrêté, humilié, traîné par une soldatesque hargneuse, sur 12 kilomètres et emprisonné pour avoir hébergé des compagnons d’armes. Elle se souvient et raconte : « C’était en 1955, soit une année après le déclenchement de la révolution. Il est parti la mort dans l’âme, nous a rapporté

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ma mère, parce qu’il laissait derrière lui sa femme enceinte d’un enfant très attendu, qu’il ne connaîtra pas. A sa sortie de prison, deux ans après, son fils mort-né, était enterré. Il retrouve sa femme et ses trois filles chez ses frères, sa ferme et son domicile ayant été brûlés. Ce double traumatisme n’altérera en rien sa détermination. Etant d’une race qui renait de ses cendres, il s’est reconstruit et a continué le combat jusqu’à l’indépendance», nous dira-t-elle, le regard humide. « Né en 1925, il nous a

quittés à 93 ans, nous laissant en héritage ses valeurs, son amour de la mère patrie, son ouverture d’esprit, sa détermination à aller de l’avant, l’envie d’acquérir toujours plus de savoir et tant de belles choses. Je lui dois tout. Il a fait de moi, ce que je suis aujourd’hui. Il me trainait partout et après l’école, il m’emmenait à la kasma où les discours politiques me berçaient. C’est là que j’ai acquis les bases de mon engagement. Dans la politique, ajoute-telle, le ton ferme, il faut avoir des principes et des idées à défendre. » Après l’obtention de son baccalauréat – Lettres arabes – elle adhère à l’UNEA de Constantine puis poursuit parallèlement ses études à l’Institut de la jeunesse et des sports ou elle obtient un diplôme de conseillère pédagogique. Elle rencontre son défunt mari, cadre au MJS, lors d’un séminaire à Alger. De cette union, naîtront trois enfants, à sa charge aujourd’hui. « Ce n’est pas toujours facile, avouera-t-elle, mais je tente de leur inculquer les valeurs qui m’ont été transmises par mes aînés. » Son domicile conjugal, se trouvant désormais à Alger, elle est recrutée à la wilaya, à la faveur de la loi 33-90 portant

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Samira Kerkouche s’entretenant avec Dr Mohamed-Larbi Ould Khelifa, président de l’APN

création des associations, en tant que chef de bureau du mouvement associatif. Ne connaissant pas le droit, elle décide, tout en continuant à travailler, de s’inscrire à l’université pour l’obtention d’une licence en droit. C’était durant les années noires. En 1994, a lieu à Club-des-Pins, la Conférence du dialogue national, Samira est choisie pour représenter la jeune algérienne. « Nous étions seulement 30 femmes sur 1100 cadres. C’est là, qu’est nait en moi l’envie d’adhérer à un parti. Ma première carte, je l’obtiens en 1995. Je milite alors à la kasma FLN d’Hussein Dey. » En 2000, Samira Bouras est nommée directrice du Centre culturel Aïssa Messaoudi. Poste qu’elle occupe à ce jour. Elle en fait un véritable carrefour culturel où jeunes et moins jeunes se retrouvent. « Ce travail de proximité m’a rapprochée des jeunes et m’a fait aimer d’eux. J’ai été élue au bureau de la kasma en tête de liste. Elue locale de 2007 à 2012 puis adjointe au maire, chargée des affaires sociales, culturelles et sportives. » A ce poste, le besoin de savoir communiquer s’impose à elle. Samira retourne une nouvelle fois à ses cahiers

Le défunt Président Ahmed Ben Bella honoré par une délégation parlementaire conduite par Samira Kerkouche

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Samira Kerkouche en compagnie de Tahar Zbiri

et s’inscrit à l’ISGP pour l’obtention d’un master en communication. Après le Xe congrès du FLN, elle est élue à la mouhafada d’Hussein Dey. C’est la première femme et la seule sur les sept existantes à Alger. Toute sa vie a été consacrée à s’affirmer, à étudier, à s’imposer. « Je suis passée par les urnes. On ne m’a pas fait de cadeau», assénera-t-elle, le ton ferme. Membre de la commission juridique à l’APN, elle a beaucoup travaillé sur les projets de loi concernant les jeunes; entre autres celle sur la violence dans les stades. Samira est aussi présidente du groupe d’amitié hispanoalgérien, installé il y a trois ans. Parlant de la fille du Che, qu’elle a accompagné lors de sa visite en Algérie, elle dit : « Son engagement m’a séduite. Nous avons en commun les arts et l’admiration au père.» Madame Bouras a fait aussi un passage à l’école des Beaux-arts. « Au FLN, j’ai été membre de la commission des relations extérieures. J’ai participé à deux formations, l’une en Turquie, l’autre en Chine. J’ai été marquée par l’importance donnée par le Parti communiste à la formation de base. Il prépare leurs militants à des postes de responsabilités de cadres locaux. Les futurs élus sont encadrés, préparés à la base. Ce 36 El-Djazaïr.com N° 68

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que nous ne faisons pas. Il nous faut des écoles de formation, si nous voulons rester un parti fort et majoritaire et ne plus ramener sur nos listes des gens extérieurs au Parti. Aujourd’hui, nous sommes 141 femmes parlementaires, mais malheureusement, n’ayant pas de cadre où débattre, partager et confronter nos idées, nous avançons en rangs dispersés. C’est ce qui m’a motivée à demander la création d’une commission qui traitera des affaires sociales et des problèmes des femmes entre femmes. Dans tous les Parlements, cette commission existe, pourquoi pas chez nous ? La décision prise par le Président Bouteflika d’ouvrir les portes de la politique aux femmes est courageuse. On doit saisir cette opportunité pour nous battre, pour marquer notre passage. Je ne suis pas trop pour la stratégie des quotas. Je pense qu’il nous faut des militantes convaincues. Il faut arracher nos droits. Préserver les acquis tout en respectant nos valeurs. Aux jeunes, je dis aimez l’Algérie, nous n’avons pas de patrie de rechange ; formez-vous, ouvrezvous à la culture universelle, au progrès, à la modernité… On n’a pas eu cette chance, nous!» L. B.

Le chef de la délégation parlementaire chinoise reçu en audience par Samira Kerkouche

Actualité Amar Saïdani à partir de Blida

« Le FLN soutiendra la condidature de Bouteflika à la présidentielle de 2014 » Le secrétaire général du FLN a longuement rappelé le parcours du Président Abdelaziz Bouteflika remontant au temps où il occupait le poste de ministre des Affaires étrangères, jusqu’à ce jour.

Photo Abdessamed.Khelifa

Par Leïla BOUKLI

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Photo Abdessamed.Khelifa

Actualité

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Amar Saïdani a rappelé que c’est sous le règne du Président Bouteflika que la paix est revenue en Algérie

bdelaziz Bouteflika sera donc le candidat du FLN à la présidentielle de 2014. L’annonce a été faite par Amar Saïdani, secrétaire général du parti, sous les ovations des militants et cadres des onze wilayas du Centre, présents lors d’une rencontre régionale le 26 octobre dernier à la salle omnisports Mustapha-Tchaker de Blida. M. Saïdani a expliqué le choix du FLN par deux principales raisons. D’abord, « la Constitution permet au président de briguer un quatrième mandat ». Ensuite, « le bilan du Président Abdelaziz Bouteflika est très positif sur tous les plans, politique, économique culturel et social ». Faisant le bilan des réalisations du Président depuis sa première élection

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en 1999, Amar Saïdani rappellera que « c’est sous son règne que la paix est revenue au pays, et ce, grâce à la réconciliation nationale ». « C’est Bouteflika qui a levé l’état d’urgence, c’est encore lui qui a réhabilité des personnalités historiques, fait de tamazight une langue nationale », initiés les gigantesques projets, dans le domaine des transports et des travaux publics tels que « l’autoroute EstOuest, le tramway et le métro. » Entre autres. Mettant à profit la tribune de la salle Tchaker, Amar Saïdani lancera un appel franc et direct à ses militants pour se mobiliser « en faveur du candidat du FLN ». « Les militants du FLN doivent se mobiliser et se préparer pour gagner la présidentielle de 2014, en faisant la campagne en faveur du candidat du parti. » Le SG du FLN est revenu sur le rôle

de l’Armée nationale populaire. « Une armée modernisée par le président de la République depuis 1999.» «L’Algérie peut être fière de son armée professionnelle et républicaine qui continue de lutter contre les résidus du terrorisme », a affirmé M. Saïdani. Sans aller dans les détails, le SG du FLN a annoncé la révision de la Constitution « dans quelques mois ». Revenant sur la situation au sein du FLN qui s’apprête à tenir une session extraordinaire du CC le 16 novembre, M. Saïdani a appelé à « l’unité des rangs ». Selon lui, « les kasmas et les mouhafadhas, toujours fermées à la suite des problèmes qu’a connus le parti, doivent impérativement rouvrir leurs portes ». « Nous n’accusons personne car notre objectif est de rassembler et partir sur de bonnes bases. » Rappelant les dix points du

Actualité programme de son parti, il a plaidé pour un « FLN moderne, ouvert sur la société, fort et rassembleur ». Dans son long discours, il a aussi évoqué les évènements du 8 mai 1945 à Sétif pour corriger le nombre de victimes. « 80.000 morts et non pas 4 où encore 5.000, comme donné par l’administration coloniale, ou d’autres chancelleries étrangères. » «Il est de notre devoir en tant que parti politique de combattre l’oubli. La France doit reconnaître ses massacres», , assénerat-il. Le meeting de Blida clôture ainsi la série des rencontres régionales entamée en septembre par M.Saïdani. Il devra rencontrer les prochains jours les mouhafedhs pour préparer le prochain CC, qui devra valider la liste du nouveau bureau politique. On a pu remarquer au premier rang la présence des ex-ministres, Djamel Ould Abbès, Saïd Barkat, Benhamadi, de députés et sénateurs mais aussi certains membres du mouvement associatif, scouts, Unea... L. B.

Amar Saïdani, Secrétaire général du FLN, et Dr Amar Ghoul président du TAJ

Photo Abdessamed.Khelifa

Les militants du FLN mobilisés pour la présidentielle 2014

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Transports Grands chantiers du président Abdelaziz Bouteflika

LES DOUZE TRAVAUX DE GHOUL Ils n’étaient pas moins de six ministres, tous concernés d’une manière ou d’une autre par le secteur des transports, à être conviés à la Journée d’études organisée le 3 octobre dernier, par l’actuel ministre des Transports, Amar Ghoul, sous le thème : « Secteur des transports et service public ». Avec fougue et détermination, Amar Ghoul fera un véritable plaidoyer en donnant un coup de pied dans la fourmilière. Son but, réorganiser les ports, aéroports, trafics routiers et lutter contre la bureaucratie .Pour ce faire, il instruira ses cadres pour changer les mentalités et les rendre comptables de leurs actions sur le terrain. Sans remettre en cause ce qui a été fait par son prédécesseur, M. Ghoul se montrera très incisif et parlera même de l’instauration d’un contrat de performance. Il y aura du suivi pour chaque entreprise, assénera-t-il.

Photo Abdessamed.Khelifa

Par Leïla BOUKLI

Amar Ghoul, ministre des Transports, au centre, entouré des ministres de la Pêche, du Commerce, des Affaires étrangères, du Tourisme, de l’Education et du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public, du secrétaire général de la Centrale syndicale de l’UGTA, lors de la Journée d’études consacrée au secteur du Transport

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Transports

La conjugaison des efforts de tous est hautement souhaitée

C’est ainsi qu’entouré des ministres de la Pêche, du Commerce, des Affaires étrangères, du Tourisme, de l’Education et du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public, mais aussi du secrétaire général de la Centrale syndicale de l’UGTA, représentants du Sénat, de l’APN, de ceux des corps constitués, de la Défense, de la DGSN, de Gendarmerie nationale, du patronat, de tous les directeurs des entreprises du secteur et de diverses fédérations syndicales, Amar Ghoul rappellera le rôle que doit jouer l’Algérie, de par sa position géostratégique au Maghreb, en Afrique, dans le bassin méditerranéen et au plan mondial. Les infrastructures de base, dira-t-il, doivent constituer l’élément essentiel 42 El-Djazaïr.com N° 68

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pour le développement. Ces dernières pourront bénéficier aux citoyens, touristes, hommes d’affaires, et faire office également de vitrine du pays. De telles réalisations ne sauraient être effectives sans la conjugaison des efforts de tous. Et c’est dans ce sens, ajoutera-t-il que la participation positive de tous les partenaires des différents secteurs est souhaitée.

Acquis et perspectives du secteur

Amar Ghoul informera que les 4 000 km de réseau ferroviaire seront étendus à plus de 6 000 km puis à moyen terme à 12 500 km. « C’est un projet pour un continent, mais ce sont là les orientations du Président Abdelaziz Bouteflika.» Dans la foulée, il parlera de l’acquisition prochaine de dixsept autorails pour les grandes distances, vingt automotrices (trains électriques), trente locomotives (diesel

/électriques), vingt locomotives électriques, trente voitures couchettes électriques. Pour le métro, 2014 verra l’extension du réseau sur toute la périphérie de la capitale : Blida et Larbaâ au sud seront desservies ; les lignes de Chevalley à Dely Ibrahim jusqu’à Douéra, Zéralda et la ville nouvelle de Sidi Abdallah. Les études pour le métro d’Oran sont achevées, il débutera par 17 km. Quant au tramway, ce sont dix-sept wilayas qui en bénéficieront. Amar Ghoul qui veut réorganiser le transport urbain dans toutes les wilayas du pays annoncera la réalisation de 45 nouvelles gares routières qui viendront s’ajouter aux 35 existantes. Il insistera sur la réhabilitation des lignes au profit des régions désenclavées.

16 avions et 27 bateaux supplémentaires en 2014

Pour ce qui est de l’aéroport, le ministre ne manquera pas de saluer

Transports

les efforts entrepris dans la gestion, pas toujours facile de cet établissement par son directeur, M. Allache. Il rappellera qu’une aérogare d’une capacité de 10 millions de voyageurs par an est en voie de réalisation, ce qui portera le chiffre global à 16 millions avec l’extension de l’aéroport Haouri-Boumediene qui en accueille aujourd’hui 6. Cette aérogare sera en principe opérationnelle en 2017. La capitale de l’ouest n’est pas en reste puisque là aussi une aérogare d’une capacité de 6 millions de voyageurs /an verra le jour très prochainement, tout comme la valorisation de 45 plateformes à travers le territoire national. Le P-DG d’Air Algérie a aussi été salué par son ministre pour le dialogue et la concertation dont a fait montre la direction de la compagnie, qui verra sa flotte augmenter de 16 nouveaux appareils. « Et ce n’est qu’un début », dira M. Ghoul, qui n’écarte pas l’ouverture de l’espace aérien aux compagnies privées. « Cette

ouverture se fera un jour ou l’autre. Mais ce ne sera pas au détriment d’Air Algérie. Des cahiers des charges aux normes internationales seront établis et devront être respectés. » « Toutefois, ajoutera-t-il, lors de la conférence de presse, tenue en marge des travaux de cette journée, Air Algérie doit développer et améliorer ses services.» Par ailleurs, Amar Ghoul a indiqué en matière de transport maritime que la procédure de l’achat par le groupe CNAN de 27 navires est déjà engagée, 25 d’entre eux seront destinés au transport de marchandises et les 2 autres aux voyageurs. Là, aussi le ministre a insisté sur l’amélioration des prestations de service. A propos de la gestion du port d’Alger confiée à la DP-World, il dira : « Nous serons plus regardants », comme pour exprimer son mécontentement quant aux traitements des problèmes. « Nous allons mettre tous les partenaires autour d’une table

et trancher de manière définitive toutes les questions qui se posent.» Il annoncera la création prochaine d’un très grand port à Alger pour atténuer l’étranglement de l’actuel. Quant au port de Djen Djen, il doit, selon lui, occuper la place qu’il faut et avoir l’attention qu’il mérite. Sur un autre plan et concernant les poids lourds, le ministre s’est montré intraitable et a décidé de mettre fin au désordre qu’ils occasionnent sur les routes. De la surcharge au repos obligatoire des routiers en passant par les excès de vitesse. Amar Ghoul a déclaré qu’un décret a été élaboré et qui prévoit la dotation des services de sécurité d’un chrono tachygraphe. Des stations de pesage seront installées dans les ports. Les transporteurs paieront une taxe pour le moindre surplus. Il jugera la tenue et le comportement de certains chauffeurs de taxi inconvenables pour la profession. Parlant des autoécoles qu’il accuse sans détour de complaisance voire de connivence, Novembre 2013

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Transports Amar Ghoul dira que « le permis de conduire n’est pas qu’une simple formalité. Réhabiliter ce document contribuera certainement à amoindrir les accidents de la route dont l’Algérie occupe malheureusement une place loin d’être enviable. »

ILS ONT DIT

Amar Ghoul déclare la guerre à la bureaucratie

A propos de ce fléau qui a gangréné tous les rouages de l’administration algérienne, Amar Ghoul dira : « Nous sommes pour le dialogue avec tous nos partenaires, mais commençons par éradiquer la bureaucratie. Le service est un devoir, un droit et une responsabilité, car nous sommes tous responsables, comptables et redevables à la Nation, à la société. Nous allons toutefois sévir. La bureaucratie doit disparaître. A tout responsable qui continuera à fermer la porte aux autres, nous lui parlerons, l’avertirons avant de lui dire de rentrer chez lui et de fermer sa porte. On ne soustraite pas sa responsabilité, on l’assume. » Le ministre fera part de la volonté du gouvernement d’alléger les tonnes de paperasse demandées par l’administration. « Il n’est pas normal, dira-t-il que l’on demande aux investisseurs des tonnes de papiers inutiles ; de les remballer à chaque fois pour un document.» D’ailleurs, il a annoncé l’instauration d’un guichet unique au port d’Alger et qui sera généralisé aux ports les plus importants du pays. Pour cet ambitieux programme qu’Amar Ghoul compte mener à bien, les cadres sont avertis, il y aura du suivi pour chaque entreprise ! Par ailleurs, une cérémonie de remise d’attestations de mérite a été organisée au profit d’employés du secteur, avant de passer aux travaux des cinq ateliers: « Maritime et portuaire » ; «aérien et aéroportuaire »; « ferroviaire et transports guidés » ; « transports terrestre, urbain et sécurité routière» avec un dénominateur commun pour tous : la promotion du service public. Le cinquième a été consacré au programme et perspectives de développement du secteur des transports. L. B. 44 El-Djazaïr.com N° 68

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Ramtane Lamamra (ministre des Affaires étrangères)

Mohamed El Ghazi (ministre auprès du Premier ministre chargé du Service public)

Abdelmadjid Sidi Said (SGUGTA)

Mustapha Abada (ministre du Commerce)

« La cohérence entre les objectifs intérieurs de l’économie nationale et la projection de l’action internationale de l’Algérie incite à ne rater aucune occasion pour être proche des opérateurs économiques pour l’intérêt de l’Algérie. Les orientations reçues du président de la République lors de ma prise de fonction était de renforcer la contribution de la diplomatie algérienne au développement du pays. »

« Il est nécessaire de reconstruire et de réhabiliter notre industrie nationale, comme il est impératif de converger tous les efforts pour aller vers des actions pratiques à même de créer l’emploi au profit de l’économie nationale. »

« Il faut offrir un service public de qualité accessible à tous les citoyens, sans faire de distinction sociale et répondant à leurs aspirations et préoccupations. Il est nécessaire d’entreprendre des actions cohérentes notamment d’information, d’orientation et surtout d’allègement des procédures d’administration pour réhabiliter le service public. »

« La mission du conseil national pour la protection du consommateur, bientôt installé consistera aussi à pousser les fournisseurs et producteurs à améliorer leurs productions et prestations de service.»

POrtrait

Amar Ghoul : de la route, il en a fait ! Adepte de foot – il est milieu de terrain –, Amar Ghoul aime à se défouler et à oublier ses fonctions et charges ministérielles, l’espace d’une rencontre. Pour garder la forme, ce sportif avéré parcourt chaque vendredi avant la prière de l’aube plusieurs kilomètres. C’est là, le secret de sa vivacité et de son endurance. L’homme a le verbe facile et le sourire accrocheur. Excellent communicateur, il excelle dans le contact humain et garde l’esprit ouvert, toujours avide d’élargir le champ de son savoir. Par Leïla BOUKLI

N

é dans la wilaya d’Aïn Defla le 21 février 1961, il obtient son baccalauréat en mathématiques au lycée de Miliana. Il pousse ses études jusqu’à l’obtention de son ingéniorat en génie civil en 1985. Il continue ses études avec l’obtention d’un DEA en génie nucléaire, puis d’un DESS en génie mécanique obtenu à Metz en France. Il décrochera ensuite en 1991 un doctorat en génie nucléaire. Il ne s’arrête pas là. En 1998, il est docteur d’Etat en génie mécanique de l’université d’Oran. Il a exercé comme ingénieur contrôleur en CTC, chercheur et enseignant en France, chef du département de mécanique et chercheur au centre nucléaire, directeur de la post-graduation puis directeur d’institut à l’Université. Sur le plan politique, il est élu en 2002 et 2012 député à l’Assemblée nationale populaire. Il a fait partie des quatorze derniers gouvernements en tant que ministre de

la Pêche et des Ressources halieutiques de 1999 à 2002, puis comme ministre des Travaux publics depuis 2002. En 2012, il crée le TAJ (Rassemblement de l’espoir de l’Algérie) et le 11 septembre 2013, il est désigné comme ministre des Transports. Il a eu à initier un des plus grands projets d’infrastructures du Président Bouteflika, l’autoroute Est-Ouest. Il a marqué d’une pierre blanche son passage au ministère des Travaux publics. Depuis sa nomination aux Transports, il est tout le temps sur chantier, faisant montre de la même résolution et du même acharnement à tenir ses objectifs. Rassembleur, aujourd’hui il met ses capacités au service d’un grand projet politique allant de la modernisation économique, à l’approfondissement de la démocratie, en passant par l’élévation du niveau intellectuel des générations montantes, la préservation de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Novembre 2013 N° 68 El-Djazaïr.com 45

Transports Développement du rail

Amar Ghoul plaide pour une entreprise de maintenance Le mégaprojet, le tunnel ferroviaire du Gantasse dans la wilaya de Ain Defla, en voie de réalisation, a été au centre de la visite effectuée par Amar Ghoul, ministre des Transports. Point nodal du projet de dédoublement de la voie ferrée en son tronçon entre les villes d’El-Affroun et Khemis-Miliana, ce tunnel, long de plus de sept kilomètres, auquel s’ajoute le tunnel de Ramdane dans la localité d’Oued-Djer, constitue un réel défi technologique et permettra, à terme, de continuer les travaux de la rocade ferroviaire nord qui desservira Alger jusqu’à la frontière algéro-marocaine. Par Smail ROUHA

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oute entreprise ne peut vivre qu’après avoir acquis le matériel et recruté les hommes indispensables au fonctionnement du système complexe qu’est un chemin de fer, même s’il s’agit de quelques kilomètres de lignes. D’autant que la grande vitesse ne permet pas de compromis en ce qui concerne la sécurité et la qualité. Partant de ce constat, Dr Amar Ghoul, ministre des Transport, a plaidé, lors de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya d’Ain Defla, pour la création d’une entreprise de maintenance des chemins de fer. Cette entreprise aura pour mission d’assurer un contrôle permanent des voies ferrées. Ainsi, la modernisation et la pérennité des chemins de fer constituent le gros des chantiers du ministre des Transports. D’ailleurs, des directives ont été données dans ce sens aux responsables du secteur de la wilaya d’Aïn Defla, en marge de sa visite à l’usine de fabrication de traverses de rail dans la localité d’Aïn Soltane où Amar Ghoul a insisté sur la qualité, mais aussi et notamment sur la pérennité du matériel. A cette occasion, le ministre des Transports, en présence de l’ambassadeur de Chine en Algérie, a inspecté le mégaprojet, le tunnel ferroviaire du Gantasse dans la wilaya

Amar Ghoul visitant le métro d’Alger

de Ain Defla, en voie de réalisation. Point nodal du projet de dédoublement de la voie ferrée en son tronçon entre les villes d’El-Affroun et KhemisMiliana, ce tunnel long de plus de sept kilomètres, auquel s’ajoute le tunnel de Ramdane dans la localité d’Oued-Djer, constitue un réel défi technologique et permettra, à terme, de continuer les travaux de la rocade ferroviaire nord qui desservira Alger jusqu’à

la frontière algéro-marocaine, via la wilaya d’Oran. Servant aussi bien au fret qu’au transport de voyageurs, ce dédoublement vise autant la sécurité que le gain de temps avec des pointes de vitesse de 160 km/h pour les trains. Lancé en 2010, ce tronçon à double voie sera livré au trafic en 2016, selon les prévisions des responsables du groupe d’entreprises réalisatrices du projet. Avec un système monotube d’une Novembre 2013

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Transports

longueur de 2.869 mètres linéaires pour le tunnel d’Oued Djer, le tunnel de Gantasse éponyme du Djebel dans lequel il s’engouffre depuis la localité de Hosseinia pour en sortir dans celle d’Aïn Soltane est un tunnel bitube d’une longueur de plus de 7.000 linéaires pour chaque tube. Ce projet, reliant les localités d’El Afroun (Blida) et Khemis Miliana (Aïn Defla) sur un linéaire de 56 km et employant 1509 travailleurs dont 1134 Algériens, connaît un taux global d’avancement de l’ordre de 29%. Un retard dû au jaillissement des sources, à l’intérieur des tunnels creusés, charriant une eau estimée à 20 litres/seconde.

Un projet d’utilité publique et nationale

Pour le terrassement, ce sont des îlots d’habitations sur le tracé de la ligne qui contourne la ville de Khemis-Miliana par le sud pour rejoindre la voie première à hauteur de la ville de SidiLakhdar qui retardent les travaux. A ce sujet, le ministre des Transport a été ferme dans ses décisions. «Il s’agit d’un projet d’utilité publique et nationale, il doit passer et aucune partie ne sera lésée ; engagez les procédures d’expropriation et d’indemnisation, et tout recours sera réglée par voie administrative ou judiciaire », a affirmé Dr Amar Ghoul. En outre, la 48 El-Djazaïr.com N° 68

Novembre 2013

Amar Ghoul en visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Ain-Defla

mise en place d’un travail de brigade et l’exécution des différents travaux en parallèle ont été les deux consignes adressées aux intervenants du projet, notamment les responsables de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) en charge du projet, en vue de rattraper le retard. Au niveau d’Aïn Soltane où débouche

ce tunnel, le ministre des Transports s’est rendu à l’usine de traverses qui a déjà réalisé 110.000 traverses sur les 240.000 que nécessite la pose des rails. Sur place, le représentant du gouvernement a instruit les responsables du projet de commander, d’ores et déjà, les équipements et d’engager les différents démarches pour leur acheminement final avant

Amar Ghoul à l’usine de traverses de Ain-Defla

la fin du creusement. D’autant plus que le ministre a mis l’accent sur la nécessité d’accomplir les travaux de terrassement dans les délais impartis, notant que ces derniers doivent se faire en même temps que les ouvrages d’art et les tunnels. Tandis qu’il a sommé l’administration à faire preuve de célérité au sujet de la validation des études d’exécution alors que le

Amar Ghoul s’enquérant des conditions de transport urbain

Bureau de contrôle et de suivi (BCS) est appelé à jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu. Ce mégaprojet doit constituer également un point de mire pour les étudiants, universitaires et chercheurs afin qu’ils puissent réaliser leurs recherches. Au niveau de la ville d’Ain Defla, le ministre des Transports a procédé à l’inauguration de la station météorologique, appelée

Transports

à s’ouvrir notamment en direction des agriculteurs de la wilaya, et de six nouvelles gares ferroviaires entre les villes d’El-Affroun et KhemisMiliana.

Ouverture de nouvelles lignes aériennes

Sur un autre sujet, Dr Amar Ghoul a annoncé la prochaine acquisition de seize avions dans le cadre du renforcement et de la modernisation de la flotte aérienne nationale. D’ailleurs, des directives ont été données, en ce sens, à la compagnie nationale Air Algérie pour procéder à l’acquisition des avions « dans les plus brefs délais ». Par ailleurs, la mise en service de nouvelles lignes aériennes est en phase d’étude, a indiqué le ministre des Transports, précisant que l’approbation a déjà été donnée à certaines lignes à l’image de la ligne Alger- Montréal, desservie par un vol quotidien. « Nous n’hésiterons pas à mettre en service d’autres lignes à condition que l’intérêt de l’Algérie soit préservé », a relevé le ministre en faisant état de demandes d’approbation qui sont en phase d’étude pour certaines lignes, telle la ligne Alger-Vienne (Autriche). S. R.

Le tunnel ferroviaire du Gantasse dans la wilaya de Ain Defla

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Transports Métro d’Alger

Amar Ghoul annonce de nouvelles extensions A l’horizon 2025, le métro d’Alger, qui s’étend actuellement sur une longueur de 9,5 km, atteindra les 55 km sur l’ensemble du Grand Alger. Un tel objectif sera atteint avec la mise en service de plusieurs extensions desservant la banlieue est, sud et ouest ainsi que l’aéroport. En visite de travail sur des chantiers à Alger, M. Ghoul a affirmé que des études techniques devraient être lancées en vue de réaliser d’autres extensions devant desservir Zeralda, Staoueli et Ain Benian.

Par Salim HOURA

Amar Ghoul, ministre des Transports, lors de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Blida

L

e projet d’extension du métro d’Alger évolue doucement mais sûrement. En effet, son extension aux banlieues est et ouest de la capitale n’est plus qu’une question de temps. « Les

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communes de l’Arbâa, Bougara, Sidi Moussa et Reghaia sont très proches d’Alger. Elles seront concernées par l’extension de la ligne du métro à l’avenir », a indiqué Dr Amar Ghoul, ministre des Transports, en marge d’une visite de travail dans la wilaya de Blida. Cette extension permettra

d’améliorer la fluidité de la circulation et la qualité du déplacement entre ces localités, a souligné le ministre des Transports précisant que la nouvelle politique du secteur est fondée sur le principe de «développer les moyens de transport dans toutes les localités du pays». Lors de sa dernière visite

Transports Amar Ghoul en compagnie de Hocine Ouadah, wali de Blida, en visite d’un chantier

de travail sur des chantiers à Alger, Amar Ghoul a affirmé que des études techniques devraient être lancées en vue de réaliser d’autres extensions devant desservir Zeralda, Staoueli et Ain Benian. « Il faut pousser les études d’extensions de la ligne 1 du métro d’Alger vers les localités des Eucalyptus, Larbâa et Sidi Moussa », a souligné le ministre à des responsables de l’Entreprise métro d’Alger (EMA) qui assure le suivi du projet. Pour rappel, une ligne de métro de 9 km entre la Grande Poste (centre-ville) et Kouba est actuellement fonctionnelle. Des travaux d’extension sont en cours vers El Harrach, Ain Naâdja, Bab El Oued et Bab Ezzouar. La réalisation des travaux d’extension du métro vers Bab Ezzaour, confiée au groupe Cosider, devrait s’achever en 2018. A l’horizon 2025, le métro d’Alger atteindra les 55 km sur l’ensemble du Grand Alger, avec la mise en service des lignes Bab El Oued-Chevalley (8 km) et Chevalley-Draria (14 km), deux extensions qui sont en cours d’études. Un tel objectif sera

atteint avec la mise en service de plusieurs extensions desservant la banlieue est, sud et ouest ainsi que l’aéroport. Une fois opérationnelles,

les trois extensions actuellement en travaux desserviront des quartiers du centre-ville et de la périphérie qui connaissent une forte densité

Amar Ghoul inspectant le projet de réalisation de la gare de transport terrestre multimodale de la ville de Blida.

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N° 68 El-Djazaïr.com 51

Transports démographique. Ainsi, à la fin 2016, Alger aura 18 km de lignes de métro qui seront opérationnelles, et à cette échéance des quartiers populaires seront desservis par ces lignes comme la Casbah, une partie de Bab El Oued, Bachdjarah, Bourouba, El Harrach et la cité Ain Naadja (Gué de Constantine). Tandis que les lignes d’El HarrachBab Ezzouar-Aéroport (9 km) et Ain Naadja Baraki (6 km) devraient être opérationnelles en décembre 2020.

Une culture de bonne gouvernance

« Il est temps de changer le mode de gestion de ce secteur et mettre en place, graduellement, des moyens de transport rapides et modernes à la disposition de l’ensemble des citoyens », a affirmé Amar Ghoul devant les cadres de son ministère, des membres des deux chambres du Parlement et des autorités locales à l’issue de sa visite d’inspection dans la wilaya de Blida ou il a annoncé une série de mesures à même de remédier à l’anarchie prévalant dans le secteur. Pour y parvenir Amar Ghoul prône une réorganisation du secteur ainsi que la moralisation de la fonction de transporteur tout en accordant une place importante à la ressource humaine et à la culture du service public. « Il faudra instaurer une culture de bonne gouvernance, de civisme et assurer une bonne prestation de service pour que le client se sente vraiment roi », a-t-il affirmé. Pour atteindre un tel saut qualitatif, Amar Ghoul a révélé un plan d’action où l’un des axes majeurs consiste à améliorer le secteur. Ainsi, « les chauffeurs de taxi et de bus devront honorer leur profession par une tenue décente qui les distingue des voyageurs ». Par ailleurs, le ministère des Transports relance l’idée du mouchard qui doit être placé dans les camions et bus pour enregistrer la vitesse. Il prévoit aussi un contrôle rigoureux contre la surcharge de poids de la marchandise transportée. Ainsi, un équipement de pesage sera mis à la disposition des services de sécurité pour opérer les contrôles. A ce sujet, le premier responsable du secteur des transports exige, dorénavant, 52 El-Djazaïr.com N° 68

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le transport de certains produits via le chemin de fer. « C’est un moyen de locomotion qui n’est pas destiné exclusivement aux voyageurs », a indiqué le ministre.

Une gare de transport terrestre multimodale à Blida

S’agissant de la visite proprement dite, Amar Ghoul a inspecté le projet de réalisation de la gare de transport terrestre multimodale de la ville de Blida. Cette infrastructure, implantée sur une superficie globale de 6 hectares au quartier de Sidi Abdelkader, comporte d’importantes structures, à l’instar d’un siège pour la sûreté, un autre pour la Protection civile, une pharmacie, des commerces ainsi que des aires de détente. La gare multimodale sera consacrée aux transports inter-wilayas des voyageurs alors que l’actuelle gare routière, située à proximité du marché Guessab, sera réservée aux lignes urbaines. Une fois ce projet concrétisé, il contribuera à

diminuer la pression sur l’actuelle gare routière qui reçoit chaque jour quelque 20.000 voyageurs. Sur place, le ministre a insisté pour que cette future gare soit pourvue de toutes les commodités et soit accessible à tout le monde, notamment les handicapés. «Cette gare devant être étendue, compte tenue des flux de voyageurs générés par la voie ferroviaire, il faut veiller à l’esthétique, car c’est une gare urbaine», a-t-il préconisé. Auparavant, le ministre s’est rendu sur le site de réalisation d’un tunnel et d’une double voie ferrée entre El-Affroun et Khemis Meliana, destinés au trafic mixte voyageurs et marchandises. Le ministre s’est montré strict quant aux délais de réalisation de ces infrastructures. Le ministre des Transports s’est également enquis de l’état d’avancement de réalisation du siège de l’entreprise publique de transport urbain de Blida qui connait un taux de remplissage de 30% des trente autobus en activité. S. H.

Amar Ghoul et Hocine Ouadah écoutant les explications du directeur des transports

Transports

Métro d’Alger

Une réalité tangible Dès la fin du XIXe siècle, les voyageurs des villes comme Londres (1863), New York (1868), Istanbul (1875), Chicago (1892), Budapest (1896), Glasgow (1897), Vienne (1898) et enfin Paris (1900) utilisent le métro. En Algérie, plusieurs facteurs inhérents à la vie moderne, tels le rapprochement des agglomérations de banlieues vers les centres urbains, l’augmentation de la population urbaine, l’éloignement des quartiers d’habitation du lieu de travail, la forte densité de la circulation automobile au sein des grandes agglomérations ont convaincu l’Administration algérienne et à sa tête le président de la République Abdelaziz Bouteflika d’impulser un nouvel élan au projet du métro et du tramway, qui demeurent le moyen de transport le plus rapide et le plus commode pour le déplacement collectif et massif des voyageurs. Novembre 2013

Par Nora SARI N° 68 El-Djazaïr.com 53

Transports Le Président Bouteflika inaugurant officiellement le métro d’Alger

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otre pays, et Alger en particulier, plus grande agglomération d’Algérie, a accusé un retard sans précédent dans la réalisation de ce moyen de transport, bien que l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) fût créée en 1984. Ce maître d’ouvrage devait – sous la tutelle du ministère des Transports – assurer les études, la réalisation et l’exploitation d’un réseau de chemin de fer, urbain, souterrain et en surface de transport des voyageurs sous l’appellation : Métro d’Alger. Vœu pieux? En 1989, l’EMA, transformée en entreprise publique économique, société par actions, dotée d’un capital de 380 millions de dinars, s’est lancée dans le développement des capacités d’études et d’ingénierie en matière de transport de voyageurs et la réalisation de plans de circulation par la création d’un Bureau

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d’études des transports urbains (Betur) – devenu filiale à 100% de l’EMA en 2011. Depuis 2005, dans le cadre du plan de développement des travaux urbains, de nouveaux projets ont été confiés à l’EMA: assurer les études, la réalisation et l’exploitation des projets de transport des voyageurs urbains, notamment les métros, les tramways et les transports par câble dans les plus grandes agglomérations du pays. Le 31 octobre 2011, Alger se dote d’un métro inauguré par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. La mise en service de la première ligne – Ligne 1 – a contribué à désengorger et à améliorer en quantité et en qualité le transport urbain au centre de la capitale. Dès lors, la gêne occasionnée actuellement dans les villes par le fait de la densité de la circulation automobile, va se résorber graduellement, grâce à la mise en service des nouvelles lignes, dont les prévisions s’échelonneront de 2014 à l’horizon 2025.

Betur : un partenaire qui apporte des solutions à nos villes Constitué en 1986 autour d’une équipe multidisciplinaire, le Bureau d’études des transports urbains (Betur) a été érigé en société par actions, filiale à 100% de l’Entreprise Métro d’Alger, dotée d’un capital social de 40 millions de dinars. Elle porte la dénomination de Bureau d’étude des transports «Betur Spa» dont le siège social est à Alger. Le Betur a pour objet de réaliser dans le domaine des transports des prestations de service en matière d’études et d’ingénierie dont celles se rapportant à la planification, à l’organisation et à l’exploitation des systèmes de transports et de circulation des biens et des personnes. Ces activités portent notamment sur la réalisation d’études de plans de transports et de circulation (locaux et régionaux), la réalisation de campagne d’enquête sur les déplacements et la réalisation

Transports Métro

d’étude d’organisation des entreprises de transports. Le Betur est également en charge de la réalisation d’études à caractère économique et financier liées à l’activité transport, tous modes confondus, des biens et des personnes et de la réalisation d’études de restructuration des réseaux de transports urbains. Parmi les autres missions du Betrur, on citera la réalisation d’études d’aménagement urbain, la création et la gestion d’une banque de données relatives à son métier et toutes études se rapportant aux différentes activités de transports.

Setram : pour une meilleure prestation de service

Dans le cadre d’un partenariat entre l’Entreprise Métro d’Alger (EMA), la Régie autonome des transports parisiens (RATP Développement) et l’Entreprise de transports urbains et suburbains d’Alger (Etusa), il est créé une société de droit algérien chargée de la maintenance et de l’exploitation des tramways en Algérie. La

Le métro d’Alger, le transport

société est dénommée Société d’exploitation des tramways par abréviation Setram dont le siège social est à Alger. Actionnaire à raison de 15% dans la société, l’EMA apporte à la Setram son savoir-faire et participe de manière active au développement de cette société.

Cital : une impulsion pour le développement des transports urbains

Cital, société de droit algérien ayant pour mission l’assemblage et la maintenance des rames de tramways, est le fruit d’un accord de partenariat conclu entre l’Entreprise Métro d’Alger, l’EPE Ferovial et le constructeur ferroviaire français Alstom. Implantée à Annaba, Cital est aussi en charge d’approvisionner l’ensemble des projets tramways dans les différentes villes d’Algérie et d’assurer leur maintenance. L’Entreprise Métro d’Alger, qui détient 10% des actions de la Cital, participe au développement des activités de cette société.

de la modernité

A l’instar des grandes capitales du monde, Alger se dote d’un métro, inauguré par le président de la République Abdelaziz Bouteflika le 31 octobre 2011. La mise en service de la première ligne, Etape 1, contribue qualitativement et quantitativement à l’amélioration des transports urbains dans l’agglomération d’Alger. Ce tronçon qui s’étend de la Grande-Poste à Hai El Badr comprend 10 stations sur un itinéraire de 9.5 km de linéaire. Les études de conception et d’ingénierie du Métro d’Alger ont permis d’identifier l’axe le plus chargé qui s’étend de Hai El Badr à la Grande Poste, dans lequel s’inscrit le tracé entièrement en souterrain, excepté la station Hai El Badr qui est en surface. Les travaux de génie civil ont été effectués en deux étapes et en deux périodes distinctes. La première étape confiée aux entreprises algériennes Cosider et Genisider, fut réalisée entre 1989 et 1994, comprenant Novembre 2013

N° 68 El-Djazaïr.com 55

Transports les stations Grande Poste, Khelifa Boukhalfa, 1er Mai et Aissat Idir avec les tranches de tunnel qui relient toutes ces stations, ainsi que le complexe de maintenance réalisé par le groupement Cosider - Batimetal en 1994. La relance du projet Métro d’Alger par le Président Abdelaziz Bouteflika en 2003 a engendré un avancement conséquent des travaux de cette première ligne d’où la réalisation de la deuxième étape, comprenant le tronçon Hamma à Hai El Badr, confié au groupement algéroallemand, Gaama. Durant l’année 2006, la réalisation du système intégral a été confiée au groupement constructeur Siemens, Vinci, CAF dénommé SVC. Au-delà de tous les aléas conjoncturels qu’à connus ce projet, aujourd’hui le Métro d’Alger est une réalité tangible.

Le métro d’Alger s’étend vers d’autres communes

Les travaux de génie civil de ces extensions qui ont démarré en 2011 sont en cours de réalisation. Il est à noter que ces extensions seront équipées d’ascenseurs, afin de garantir l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. • Ligne Est : Les Fusillés-Bir Mourad Rais (horizon 2015) : Cette ligne de 4,06 km comprendra 6 stations, à savoir : Les Fusillés-Maqam EchahidLes Sources-El Madania-Place des Martyrs-Sidi Yahia-la Gare. • Bordj El Kiffan-Dergana : tronçon 3 : ce tronçon linéaire de 6,9 km comprendra 8 stations avec 2 pôles d’échanges Ligne 1 : dans le but de faciliter les déplacements des

citoyens via un transport rapide, sécurisé et confortable, l’EMA a d’ores et déjà entamé les travaux pour la réalisation des extensions de la ligne 1 vers d’autres communes telles que : El Harrach, Place des Martyrs et Aïn Naâdja. • Hai El Badr - El Harrach-Centre : Ce tronçon linéaire de 4 km comprendra 4 stations : Bachdjarah 1, Bachdjarah 2, El Harrach - Gare et El HarrachCentre. • Hai El Badr – Aïn Naädja : ce tronçon d’un linéaire de 3,6 km comprendra deux stations : Aïn Naâdja 1 et Aïn Naâdja 2. • Grande-Poste – Place des Martyrs : ce tronçon d’un linéaire de 1,69 km qui dessert Alger-Centre et la Casbah, comprend un tunnel de 1430m de longueur et 2 stations : Ali Boumendjel et Place des Martyrs. D’autres extensions sont également au programme et porteront sur les projets suivants : • Extension de la Ligne 1 du métro d’Alger : El Harrach-Bab-EzzouarAéroport d’Alger : Cette extension s’étendra sur 9 km et comprendra 10 stations ; elle reliera le centre- ville d’El Harrach au quartier Hassan Badi, le pôle universitaire d’El Harrach, le centre d’affaires Bab Ezzouar et l’aéroport d’Alger, ainsi qu’une connexion avec le tramway au carrefour de l’USTHB. • Aïn Naâdja - Baraki : Ce tronçon portera sur 6 km et comprendra six stations : Place des Martyrs-Bab El OuedChevalley Ce tronçon portera sur 8 km et comprendra huit stations. • Chevalley – Dely Ibrahim – Chéraga

– Ouled Fayet – El Achour – Draria: ce tracé présente une bifurcation vers Chevalley, Dely Ibrahim, El Achour et Draria d’environ 8 km et 8 stations et un autre : Dely Ibrahim – Chéraga – Ouled Fayet d’environ 6 km et 6 stations. La réalisation de ces extensions se fera à l’horizon 2015, 2020 et 2025.

Les télécabines d’Alger

Afin de desservir les quartiers situés sur les hauteurs d’Alger, les téléscabines de Oued Koriche vers Bouzaréah sont en cours de réalisation. Ces cabines d’une capacité de 15 personnes, assureront le transport de 2400 personnes/jour Télécabine Bab El Oued – Village Celeste Zghara L’étude de faisabilité étant achevée, l’EMA a lancé un appel d’offres pour la réalisation des travaux de cette ligne.

La capitale de l’Ouest aura son métro

La capitale de l’Ouest est la deuxième ville d’Algérie qui bénéficiera d’un métro dans le cadre du programme d’investissement de l’Etat. Les études lancées par l’Entreprise Métro d’Alger et confiées au bureau d’étude espagnol Sener, ont défini le tracé de la ligne du Métro d’Oran sur un linéaire de 19,66 km et 20 stations, allant d’El Hassi vers le pôle universitaire Bir El Djir en passant par le Palais des sports, le Grand Marché, Hai Essabah, le Stade Olympique, avec une fourche de 2 km qui va de la station wilaya vers le centre ville KhmistiThéâtre de verdure. Ce tracé a plusieurs connexions avec d’autres moyens de transport tels que les bus et le tramway.

Une nouvelle offre de transport pour la capitale

Mis en exploitation le 8 Mai 2011, le premier tronçon de la ligne est du tramway d’Alger allant de Bordj El Kiffan vers Tamaris (cité Mokhtar-Zerhouni) en passant par Bab Ezzouar comprend 13 stations étalées sur 7,2 km de linéaire. La mise en service de ce tronçon a permis le transport de 10 000 à 15 000 personnes quotidiennement de 6 h 00 à 21 h 00. Le deuxième tronçon de la ligne est du tramway d’Alger allant de Tamaris (Cité Mokhtar-Zerhouni) vers Ruisseau (Les 56 El-Djazaïr.com N° 68

Novembre 2013

Transports Le transport par câble en milieu urbain sera généralisé dans plusieurs villes du pays

Fusillés) en passant par la Foire d’Alger, Mohammadia, Cinq Maisons, Belle Vue, la Glacière et la Rue Tripoli est mis en exploitation le 13 juin 2012. S’étalant sur 9,1 km, cette ligne comprend 14 stations et 02 pôles d’échange, dont la station multimodale les Fusillés qui regroupe le métro, le tramway, le téléphérique, le bus et les taxis. La ligne du tramway d’Alger allant de Bordj El Kiffan aux Fusillés totalise un linéaire de 16,3 km, 28 stations et 8 pôles d’échanges, sa mise en exploitation permettra à terme le transport de 6800 personnes /heure/sens, soit une moyenne de 185 000 voyageurs par jour. Le tronçon 3 de la ligne du projet tramway d’Alger : Bordj El Kiffan Dergana comprend un linéaire de 6,9 km, 8 Stations et 2 pôles d-échange.

afin de préserver le centre-ville contre l’engorgement par la circulation générale et de participer au renouvellement urbain, à la qualité de vie en luttant contre la pollution atmosphérique, l’insécurité et la difficulté de déplacement. Les études générales réalisées par l’Entreprise Métro d’Alger ont défini le tracé de la ligne du tramway de Batna sur 15 km pour 24 stations qui s’étend de la région de Bouzerane vers région Hamla en passant par l’hôpital, l’université et des pôles d’échange avec la gare routière et la gare SNTF. Les études détaillées lancées par l’Entreprise Métro d’Alger sont confiées au bureau d’études Français Systra, en juin 2013. Ces études seront achevées en juin 2014.

Un nouveau mode de transport pour la capitale des Aurès

Dans le cadre du programme d’investissement initié par l’Etat pour moderniser les transports urbains et à l’instar de plusieurs villes du pays, l’Entreprise Métro d’Alger a lancé une étude de faisabilité pour l’insertion urbaine d’un tramway dans l’agglomération de Djelfa, de Tébessa et de Blida. Cette étude a pour objectif d’identifier les premiers itinéraires envisageables pour ce qui deviendra la

Batna, capitale des Aurès, de plus de 1 000 000 d’habitants bénéficiera d’un nouveau réseau de transports collectifs, sécurisé et confortable basé sur une ligne de tramway s’inscrivant dans le cadre d’une politique de développement de transport urbain initiée par l’Etat, et ce,

Vers la généralisation du tramway

ligne du tramway, et ce, afin de répondre à l’augmentation des besoins de mobilité des habitants de ces villes et de favoriser leur développement urbain. L’étude de faisabilité du tramway de Djelfa, de Tébessa et de Blida est confiée au Bureau d’étude algéro-français Egis Rail – Dar Total Solution. L’étude de faisabilité du tramway de Béchar est confiée au Bureau d’études français Systra. Celle du tramway de Biskra au groupement de bureaux d’études algérobelge Betur-Transurb. Celle du tramway de Béjaïa au bureau d’étude espagnol Sener. Celle du tramway de Skikda au bureau d’études algéro- espagnol BeturSener. Et celle du tramway de Tlemcen est confiée au groupe du bureau d’études algéro-portugais Betur -Ferconsult. A l’instar des autres wilayas, la ville de Sidi BelAbbes, importante agglomération d’environ 590 000 habitants, bénéficie du programme d’investissement initié par l’Etat pour moderniser les transports urbains, et ce par l’instauration d’un nouveau moyen de transport de masse, le tramway. L’étude lancée par l’Entreprise Métro d’Alger et réalisée par le bureau d’études Français Egisrail, a défini le tracé de la première ligne du tramway de Sidi Bel Abbes. Cette ligne qui s’étend sur une longueur de 17,8 km et 26 stations, reliera la cité du 20 Août à la station terminus la Cascade en passant par le rectorat de l’université, l’institut des sciences médicales, l’avenue Abane Ramdane, la cité AADL, la faculté du droit… L’étude étant achevée, les travaux de réalisation du projet tramway de Sidi Bel Abbes dont le marché a été attribué à Yapi Merkezi de Turquie, débuteront au courant du mois de septembre 2013. Cette ligne s’étalera sur une longueur de 17,8 km et comprendra 26 stations.

Le tramway d’Oran : vers une nouvelle qualité de la ville

Depuis sa mise en service le 1er mai 2013, la ville d’Oran est dotée d’un nouveau mode de transport moderne reliant Essenia à Sidi Maarouf : un tramway de 30 rames climatisées. S’étalant sur 18,7 km, la ligne du tramway d’Oran qui dessert notamment l’université d’Oran, la Place Mokrani, le carrefour trois cliniques et le centre d’Oran comprend Novembre 2013

N° 68 El-Djazaïr.com 57

Transports

32 stations, 4 pôles d’Echange et 2 relais. Le Tramway d’Oran constitue un facteur de développement urbain. Ce nouveau mode de transport a permis l’amélioration de la circulation au centre urbain et contribué au dynamisme et à la revitalisation de la ville.

Constantine : pour mieux se déplacer, mieux gérer son temps, mieux vivre en ville La ville de Constantine a fêté le 51e anniversaire de l’indépendance nationale en accueillant son tramway.

Mis en exploitation depuis le 4 juillet 2013, le tramway de Constantine relie sur un linéaire de 8,1 km, du nord au sud, l’hyper-centre de la ville depuis la station Benabdelmalek, jusqu’à la zone périurbaine de Zouaghi. Accessible à tous, le tramway facilitera le déplacement de la population, assurera à la ville une image dynamique et moderne et contribuera au développement économique de l’agglomération constantinoise. S’étalant sur 8,1 km, la ligne du tramway de Constantine : Stade Benabdelmalek Zouaghi comprend 10 stations et 2 pôles d’2change. Son extension sur 9,1 km permettra de relier la cité Zouaghi à la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Les télécabines Constantine

Les études générales des télécabines de Constantine lancées par l’Entreprise Métro d’Alger ont défini deux linéaires pour desservir les hauteurs de Constantine. Le premier linéaire relie La Gare Routière à Bekira tandis que le second relie Kerikri à Daksi. Ces

Constantine intégration ville

Constantine

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Novembre 2013

de

Transports études étant achevés, un appel d’offres pour la réalisation des deux linéaires a été lancé par l’Entreprise Métro d’Alger. Les télécabines de Constantine vers Bekira en passant par la Gare routière, Monument aux morts, et Sidi M’Cid sont sur un linéaire de 3106 m et pouvant transporter jusqu’à 2358 personnes par heure avec une capacité de 15 personnes par télécabine.

Le tramway de Mostaganem: une valeur ajoutée à la ville

Au même titre que les autres grandes villes du pays, Mostaganem, ville de plus de 700 000 habitants, située au nordouest du pays, aura son tramway dans le cadre du programme de modernisation des transports urbains lancé par l’Etat. L’étude lancée par l’Entreprise Métro d’Alger, que le bureau d’études turc Yuksel Proje avait pour tâche de réaliser, a permis d’identifier l’axe le plus dense, comprenant deux lignes qui s’étendent du nord à Kharouba en face de l’université au sud vers le

quartier Salamandre où le terminus s’effectuera en face du lycée Oukraf Mohamed sur un tracé de 15,5 km. Cette ligne s’étalera sur une longueur de 14.125 km et desservira 24 stations. Les études étant achevées, les travaux de réalisation de la première ligne du tramway de Mostaganem d’un linéaire de 14,2 km, composée de 21 stations qui s’étend de Kharouba vers, d’une part, la Nouvelle Gare Routière et, d’autre part, vers le Lycée Oukraf, dont le marché a été attribué au groupement Franco-espagnol Corsan Isolux et Alstom, débuteront durant le mois de septembre 2013

Le tramway d’Ouargla : un projet porteur d’espoir

A l’instar de plusieurs villes d’Algérie, les habitants d’Ouargla, dans le sud de l’Algérie, bénéficieront d’un nouveau mode de transport urbain, le tramway dont la mise en place entraînera la création d’emplois et créera un dynamisme économique. A la suite de l’étude lancée par l’Entreprise Métro d’Alger et réalisée par le bureau d’études français Systra, un tracé en forme de U est arrêté pour la première ligne du tramway de Ouargla reliant El Ksar à la nouvelle ville (Hai Nasr) en passant par le centre ville. La ligne s’étalera sur 12,6 km et comprendra 23 stations.

La capitale des HautsPlateaux aura son tramway A l’instar de plusieurs grandes villes du pays, Sétif sera dotée d’un nouveau moyen de transport de masse, le tramway sur une longueur de 22,4 km et comprenant 41 stations. Les études lancées par l’Entreprise Métro d’Alger et réalisées par le bureau d’études turc Yuksel Proje, ont défini le tracé de la ligne du tramway qui desservira un réseau dense de destinations, à savoir les deux pôles universitaires Ferhat Abbès I et II, le stade du 8 Mai 1945, la gare routière de la ville, le centre ville, les quartiers de partie est de Sétif, les zones industrielles 1,2 et 3, la cité Bizar et la porte de Biskra. Pour sa réalisation, l’Entreprise Métro d’Alger a lancé un appel d’offres national et international.

Le tramway d’Annaba : un nouveau souffle pour la ville

Un nouveau souffle en matière de transport en commun sera donné à la ville d’Annaba qui connaît une saturation du trafic d’où la nécessité d’un tramway, en tant que seul mode de transport pour prendre en charge la problématique de la circulation. Les études lancées par l’Entreprise Métro d’Alger et réalisées par le bureau d’études coréen Dohwa, ont abouti à définir le tracé de la ligne du tramway de Annaba en allant de la rue de Kouba vers l’université d’El Bouni en desservant plusieurs cités du centre ville de Annaba et la gare routière. Ces études étant achevées, l’Entreprise Métro d’Alger a lancé un appel d’offres pour la réalisation des travaux en septembre 2013 du tramway d’Annaba sur une longueur de 21,8 lm pour 35 stations.

Les télécabines Ouzou

de

Tizi

Les travaux de réalisation d’un moyen de transport par câble dans l’agglomération de Tizi Ouzou reliant Kef Naadja - village Redjaouna lancé par l’Entreprise Métro d’Alger sont confiés au groupement Suisse Poma Galski. Cet itinéraire est composé de trois tronçons : Si le tronçon n°1 reliera Kef Naadja - la Nouvelle Ville - Stade du 1er Novembre - Haute Ville avec deux stations intermédiaires, le second reliera la Haute Ville à l’Hôpital Sidi Beloua, tandis que le tronçon reliera l’hôpital Sidi Beloua au village Redjouana.

Télécabines de Beni Saf

Les études générales des télécabines dans la wilaya de Ain Témouchent ont défini l’axe reliant la Zone industrielleCentre-ville Beni Khaled dans la localité de Beni Saf. Ces études étant achevées, un appel d’offres pour la réalisation a été lancé par l’Entreprise Métro d’Alger. Le linéaire de ces Télécabines est composé de deux tronçons : Tronçon n°1 reliant La Zone industrielle au Centre-Ville assurant un débit de 1000 personnes/heure. Tronçon n°2 reliant Le Centre-ville à Beni Khaled assurant un débit de 1000 à 1500 personnes / heure. N. S. Novembre 2013

N° 68 El-Djazaïr.com 59

Transports

Le métro au service du

citoyen et de la ville

Pascal Garret, directeur général de RATP El-Djazaïr

Inauguré par le Président Abdelaziz Bouteflika en 2011, le métro d’Alger dont l’exploitation et la maintenance ont été confiées à RATP El Djazaïr, filiale algérienne de RATP Développement, est d’abord une équipe multiculturelle, une équipe à taille humaine et riche de la diversité des profils qui la composent, nous dit Pascal Garret, directeur général de cette filiale, mais aussi de la zone Maghreb, qui nous reçoit dans son bureau, au 6e étage de cette imposante construction en verre, construite spécialement pour accueillir les exploitants du métro d’Alger, sise dans le complexe technique El Annassers à Hussein Dey. « Nous avons pour objectif de conforter notre place sur l’échiquier transport public en Algérie, à travers notamment l’exploitation du Métro d’Alger mais aussi d’être des acteurs sur les tramways du pays. » « Nous avons à cœur, ajoutera Pascal Garret, de valoriser le savoir-faire et l’expertise de nos collaborateurs. Nous tenons à notre esprit d’entreprise conquérante, efficace et professionnel, et sommes fiers de notre parcours et réalisations.» « En deux ans d’ouverture, précisera-t-il, le flux des voyageurs s’est accru. Il est de 27 millions de voyageurs transportés. C’est réconfortant de savoir que les Algérois, dont il salue le civisme, s’habituent à ce genre de transport, tout en soulignant fièrement qu’à ce jour il n’y a pas eu une seule agression. C’est l’une des lignes les plus sécurisée au monde. Le métro d’Alger est le premier du genre au Maghreb, voire en Afrique mis à part celui du Caire et fait partie intégrante des chantiers structurants du chef de l’Etat. Novembre 2013

Par Leïla BOUKLI 61 N° 68 El-Djazaïr.com

Transports Quelques mots sur le métro d’Alger, avant la mise en place de ses extensions qui avancent.

Le métro d’Alger est doté d’une ligne de service d’une longueur de 9,5 km, reliant la Grande-Poste à Haï El Badr, soit six communes de la capitale, desservies par 10 stations, pour un flot de 1200 voyageurs transportés sur chacune des 14 rames disponibles 7j /7 de 5 heures à 23 heures et financièrement accessible aux voyageurs. Ces derniers peuvent acquérir leurs titres de voyage auprès de guichets ou directement dans les treize appareils de vente disséminés dans les stations où ils seront conseillés et orientés par des agents d’accueil, formés pour leur faciliter la tâche. Pour leurs informations, il existe aussi des supports et une signalisation visuelle et sonore. La qualité de service est assurée par des agents opérateurs conseillers commerciaux, un chef de station, des agents de sécurisation et de contrôle, plus de 600 agents de police du métro déployée sur toute la ligne.

Qui s’occupe de la mise en service, d’exploitation commerciale, de la maintenance et des futures extensions ?

Une société par actions de droit algérien, créée en 2009, s’est vu confier par l’Entreprise Métro d’Alger (EMA) la mise en service, l’exploitation commerciale et la maintenance de la ligne 1 du métro d’Alger et ses extensions en cours, et ce sur une durée de 8 ans. RATP El Djazaïr emploie près de 400 personnes, dont 11 expatriés, qui contribuent à la mission principale du métro qui est celle de faciliter les déplacements dans la ville en offrant un transport sûr, rapide et régulier.

Le métro, un transport sur

Leurs missions

L’exploitation de la ligne 1 du Métro d’Alger comprend l’accueil des clients, la vente des titres de transport, la conduite des trains et la gestion des circulations ainsi que la maintenance des stations, des voies, de l’énergie, du matériel roulant, des systèmes de ventes et de régulation. Facteurs clés de la réussite de ces missions : une politique de recrutement et de formation intensive de l’ensemble du personnel algérien ; la mise en place de procédures et réglementations d’exploitation ; la définition et la mise en œuvre d’une politique de maintenance ; le développement du service aux clients (information voyageur, commercialisation des titres de transport, service-après vente, service clientèle) ; appui à l’EMA pour tout besoin lié à la mise en service du métro d’Alger et notamment à la communication et à l’environnement institutionnel des transports urbains. A noter que RATP DEV officie sur quatre continents dans 12 pays dont l’Algérie où elle exploite par le biais d’une filiale, le Métro d’Alger mais aussi les tramways à Alger, Oran et Constantine dans une filiale répondant au sigle Setram à 51/49%.

Leur organisation

Elle comporte sept directions principales gravitant autour de la direction générale : celle de la communication & marketing, des ressources humaines, direction administration & finance, qualité & maîtrise des risques système, exploitation et maintenance. Le personnel de ces trois dernières directions reçoit, aussitôt recruté, toutes les formations nécessaires pour débuter sa carrière et assurer ses métiers dans les meilleures conditions et niveau d’information. Tant il est vrai que cette organisation se caractérise par quatre facteurs à succès : la qualité du management social ; la maîtrise technique des métiers de base ; le transfert du savoir-faire aux équipes locales recrutées ; la capacité à nouer des relations de qualité avec les partenaires. Pour la maintenance du matériel roulant, soit des trains composés de 6 voitures, de 18 m de long environ chacune et de 2 ,83 m de large, RATP El Djazaïr possède un atelier de L’atelier de maintenance

62 El-Djazaïr.com N° 68

Novembre 2013

Transports Leurs valeurs L’humain, l’attachement à l’intérêt général, le respect, le professionnalisme au service des clients, le goût du défi mais aussi l’ouverture. C’est ainsi que pour RATP El Djazaïr, investir dans l’humain n’a pas de coût, c’est la source première de son excellence, performance et rentabilité. Entreprise de service public, responsable et solidaire, elle contribue activement au développement et à l’amélioration du transport dans les villes et investit pour les générations futures en proposant des solutions pérennes et une qualité de service supérieure, tout en restant compétitive; dialoguer, se connaître, se comprendre, pour savoir gérer la diversité, et mieux vivre ensemble les bonnes règles du « savoir voyager ».

Salle de vidéosurveillance du poste de commandement centralisé

18 ha. Ce dernier est constitué d’une zone de garage avec 11 voies ; zone d’ateliers et zone de service ; voie d’essais d’une longueur de 555 m, d’un poste de manœuvre atelier, d’une zone de raccordement aux voies principales. Le poste de commandes centralisées (PCC) permet d’assurer : la gestion du mouvement des trains et la régulation du trafic ; la surveillance des stations et des équipements distants; le contrôle de l’énergie et des auxiliaires.

Sihem Abrouk-Trescases, directrice de la communication et du marketing

Le management social, une qualité de RATP El Djazaïr

Pour ce faire, le respect est une condition essentielle tout comme l’exigence pour chacun des clients d’une sécurité absolue, soulignera Sihem Abrouk-Trescases, directrice de la communication et du marketing, qui définit pour nous les cinq critères de qualité pour la satisfaction du voyageur: le temps d’attente des trains ; l’accueil et le comportement; l’information des voyageurs, la propreté des stations et celle des trains. Sur « Metronome », le journal interne de l’entreprise, qui en est à son 7e numéro et qu’elle a bien voulu nous remettre, il est dit, à propos de l’enquête de satisfaction des usagers du métro d’Alger, que les objectifs sont atteints et les résultats excellents. Reste toutefois des progrès à faire sur l’accueil des voyageurs. On peut avancer, pour conclure, qu’habituée à relever les défis, RATP El Djazaïr est prête à innover et à être compétitive, à lancer et gérer avec expertise et passion de grands projets de transport public. S’ouvrir à des cultures diverses et variées, géographiques et entrepreneuriales constitue pour RATP DEV une formidable source de richesse et de développement. L. B. Novembre 2013

N° 68 El-Djazaïr.com 63

Transports Les travaux ont été lancés par Amar Ghoul

Une nouvelle tour de contrôle à l’aéroport international d’Alger Amar Ghoul, ministre des Transports, a inspecté à Alger trois grands chantiers relevant de son secteur : le téléphérique reliant Bouzaréah à Oued-Koreïch, l’extension de la ligne du tramway et la réalisation d’une nouvelle tour de contrôle à l’aéroport international Houari-Boumediene. A chacune de ses haltes, le membre du gouvernement a donné des instructions pour améliorer la conception des projets et surtout les livrer dans les délais.

Par Soulef BISKRI

D

r Amar Ghoul, ministre des Tr a n s p o r t s , a procédé au lancement des travaux de construction d’une nouvelle tour de contrôle à l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger, à l’issue de sa visite de travail dans la capitale pour se rendre compte de visu de l’état d’avancement des grands projets de transports. Ce projet est inscrit

dans le cadre du développement des infrastructures pour la gestion de l’espace aérien, par la réalisation, outre celle d’Alger, de quatre blocs techniques à Oran, Constantine, Ghardaïa et Tamanrasset. Il est budgétisé à hauteur de 2,5 milliards de dinars sur le concours définitif de l’Etat. La tour de contrôle, qui se situera en axe central par rapport aux deux aérodromes (celui existant et l’extension prévue à l’est du bâtiment), contribuera à donner une forme plus moderne aux infrastructures aéronautiques de l’aéroport d’Alger, à mettre ces installations aux normes de l’OAIC

Amar Ghoul visitant le métro d’Alger

64 El-Djazaïr.com N° 68

Le ministre des Transports, Dr Amar Ghoul, écoutant les explications de Tahar Allache, P-DG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA)

Novembre 2013

Transports

Amar Ghoul procédant au lancement de la nouvelle tour de contrôle de l’aéroport international Houari-Boumediene en présence de Mohamed-Salah Boultif, P-DG d’Air Algérie

et à faire face au développement du secteur du transport aérien. «Prenez, dès à présent, en compte les équipements. Il faut penser aussi à la formation et à la mise à niveau du personnel », a conseillé le ministre, en insistant sur « l’intégration de la production nationale dans l’équipement en exigeant la qualité. Il est important d’impliquer, dans ces projets, les jeunes algériens qualifiés afin d’assurer la relève », a-t-il conseillé au terme de sa visite. Concernant sa visite d’inspection, proprement dite, Amar Ghoul, ministre des Transports dans le deuxième cabinet du Premier ministre Abdelmalek Sellal, s’est rendu en premier lieu au quartier Fonton (Beau-Fraisier), sur les hauteurs d’Alger, où a été installée la station intermédiaire du téléphérique, qui reliera Oued Koreïch à Bouzaréah. La ligne, déclinée en deux voies, couvre près de 2,9 kilomètres et court sur un dénivelé de plus de 300 mètres. La distance globale devra être parcourue en douze minutes. 58 télécabines transporteront, en rotation, jusqu’à Novembre 2013

N° 68 El-Djazaïr.com 65

Transports 3000 passagers par heure. Ce moyen de transport, une fois mis en service, permettra, aux résidents des quartiers où sont implantées les trois stations, un gain de temps considérable pour rejoindre les hauteurs d’Alger en amont, et rallier le centre-ville en aval. Jusqu’alors le trajet, sur des routes sinueuses se rapprochant à certains endroits à des chemins de montagnes, se fait en deux heures. «C’est un projet important en termes de linéaire en zone urbaine », a relevé, M. Bouchrit, directeur des projets des télécabines et tramways à l’Entreprise du métro d’Alger (EMA), maître de l’ouvrage, lors de son exposé devant la délégation officielle. « Les essais techniques débuteront au mois de janvier prochain. L’exploitation public est prévue, théoriquement, en mars 2014 », a informé le directeur du chantier de Garaventa, le groupe suisse qui prend en charge les aspects électromécaniques du projet. Lancé en 2009, le chantier a été ralenti, selon les explications fournies sur place à M. Ghoul, par les entraves posées par les expropriations. « C’est bien d’avoir pensé à aménager des accès pour les personnes à mobilité réduite. Il faut réfléchir aussi aux services. Ce n’est pas uniquement un projet de transport, mais aussi d’attente et de détente », a suggéré le ministre, qui a tenu à inspecter aussi la station d’Oued Koreïch. Trois téléphériques sont déjà opérationnels à Alger. Il s’agit de celui reliant Notre Dame d’Afrique à Bologhine, celui jouxtant El-Madania au Ruisseau et celui du Mémorial. Le pays compte, en outre, trois télécabines en service (Skikda, Constantine et Tlemcen). Le ministre des Transport s’est déplacé, par la suite à la gare routière des Grands invalides de la guerre de libération nationale (Caroubier) pour s’enquérir des conditions de voyage des citoyens qui se rendent dans leurs wilayas d’origine pour célébrer, en famille, la fête du sacrifice. Dans cette infrastructure, étendue sur 8 hectares dont 8000 m2 de surfaces commerciales et 38 000m2 de voies de circulation structurées en cinq zones d’embarquement recevant un flux de 16 millions de voyageurs par an, Amar Ghoul a constaté de multiples manquements, notamment en matière d’hygiène. « La gare de Caroubier est à revoir de A à Z. En 66 El-Djazaïr.com N° 68

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Amar Ghoul préconise une vision futuriste pour le transport en Algérie

attendant, la mise en exploitation de la gare de Bir-Mourad-Rais, elle doit fonctionner convenablement», a-t-il averti en direction des gestionnaires de la structure. Le membre du gouvernement et ses accompagnateurs ont par la suite, emprunté le tramway de la station Les Bananiers jusqu’à l’arrêt Mouhous. Au centre de maintenance et de stationnement du tram, ils ont assisté à une présentation du projet d’extension de la ligne de ce moyen de transport en commun de BordjEl-Kiffan vers Kahwat-Chergui à Dergana, soit un tronçon de 7,3 kilomètres. La fin des travaux est fixée à décembre de l’année en cours. La marche à blanc aura lieu en janvier et février 2014. Ainsi, la première ligne du tramway d’Alger s’étalera, à

terme, sur 22,3 kilomètres, ponctués par 36 stations. Depuis 2011 date de la mise en exploitation des deux tiers de cette distance, presque 11 millions de citoyens ont emprunté le tram, soit une fréquence quotidienne de 32 684 passagers. Le taux d’occupation des rames avoisine les 64%. Une nouvelle extension est programmée de Ruisseau vers Bir-Mourad-Raïs. « Il faut achever en urgence les études. En parallèle, prévoir dans les délais la livraison de la gare routière de Bir-Mourad-Raïs. Désormais, il est impératif de concevoir les transports publics dans l’esprit de l’intermodalité et de s’inscrire dans une vision futuriste, qui va au-delà des projets en cours », a recommandé le ministre de tutelle. S. B.

Transports

Tahar Allache, président-directeur général de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA)

Un gestionnaire en quête perpétuelle de nouveaux défis Il ne se départit jamais de son air sérieux et sévère durant les heures de travail, même s’il reconnaît être, en privé, de nature plutôt joviale. Il n’hésite pas non plus à prendre ses distances avec la routine, à bousculer ses collaborateurs. Quitte à être dérangeant, voire provoquant. Pour la meilleure des causes : le bon fonctionnement de son entreprise. Par Samar BEY

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Transports

Photo Abdessamed.Khelifa

Tahar Allache, P-DG de la SGSIA

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ahar Allache président directeur général de La Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA) depuis 2006, dirige d’une main de fer cet espace de 870 hectares et 26 kilomètres de périmètre. Il arrive à son bureau vers 7 heures du matin et ne le quitte qu’après 18 heures. Ses journées sont en apparence semblables à celles d’un gestionnaire ordinaire. Elles sont rythmées par des réunions avec ses proches collaborateurs, de signatures de contrats, de règles de procédures et de séances de réorganisation des services et départements. Mais c’est la cadence qu’il leur donne

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qui fait leur particularité. Tahar Allache veut tout faire vite et bien. « Je suis très méticuleux. Cela me vient peut-être de ma formation de mathématicien », nous avoue-t-il, le sourire aux lèvres. Il affirme collaborer étroitement avec ses partenaires tels que les services de police, de douane, les compagnies aériennes et le comité local de sécurité, en vue d’améliorer la qualité des services et les conditions de travail du personnel. « Je suis ouvert au dialogue et amoureux des nouvelles technologies. J’aime tout ce qui facilite la vie. » Ingénieur d’Etat en travaux publics, il connaît le moindre recoin de cet aéroport qu’il a vu naître et dont il a eu à superviser le chantier. Il

raconte : «Ce projet, à l’instar de bien d’autres, a été mis en sourdine parce que la priorité de l’Etat, à l’époque, était le règlement des problèmes sécuritaires. Après son élection en 1999, le Président Bouteflika a décidé de financer cette aérogare sur les fonds du Trésor public. C’est une décision politique grâce à laquelle les Algériens voyagent dans de meilleures conditions. Avant, on avait testé de nombreuses formules qui n’ont rien donné ». Cette réalisation, il veut la préserver des effets du temps : « Il ne suffit pas de construire. Nous nous impliquons beaucoup dans la maintenance et la conservation. L’aérogare a été inaugurée en 2006 et elle fonctionne comme si elle était neuve grâce à

Transports

L’aéroport d’Alger, l’un des plus sécurisés au monde

mes collaborateurs qui veillent H24 sur le maintien et l’entretien de cette infrastructure. Ceci dit, mon rôle est de donner l’exemple. Je ne me plains pas et je ne dois pas m’en plaindre d’ailleurs ». Etre tout le temps sur le terrain, vérifier tout dans le moindre détail, a un prix : sacrifier sa vie de famille. « Ma femme et mes enfants comprennent. J’essaye de me rattraper un jour pendant le week-end. » Un tel don de soi a failli, toutefois, lui coûter la vie. Tahar Allache est un miraculé d’un grave accident de travail. Quelque temps avant l’inauguration de cet aéroport et alors que les travaux battaient leur plein, un jour de week-end, il avait tenu à constater de visu l’état d’avancement

des ouvrages. Il avait fait une chute de deux mètres et était tombé au fond d’un regard. Sa jambe gauche avait subi plusieurs fractures. Il avait réussi à se hisser à la surface avant d’appeler l’ambulance. « J’avais peur de m’évanouir de douleur avant d’appeler les secours. Ils ne m’auraient pas trouvé. » Un tel dévouement ne devait pas passer inaperçu. Cet homme au caractère bien trempé a été désigné par le ministre des Transports comme meilleur gestionnaire, lors d’une récente journée d’étude. « J’ai été agréablement surpris. Cela fait toujours du bien d’entendre un mot qui flatte. Je remercie le ministre pour cette reconnaissante. Cela m’encourage à travailler davantage

pour le développement de cette entreprise. On est comme des soldats. Désignés à un tel poste, on retrousse les manches et on se met à l’œuvre. Il n’y a que le travail qui paie. » L’entreprise réalise un chiffre d’affaire de l’ordre de 500 millions de dinars annuellement. « Vers la fin de l’année en cours, on s’attend à arriver à 6 milliards de dinars de chiffres d’affaires », révèle-t-il. Le président-directeur général de l’aéroport international d’Alger peut débiter des chiffres au kilomètre sans jeter un œil sur ses dossiers. On apprend ainsi que le Terminal 1, dédié à l’international, a une capacité de traitement de 6 millions de passagers par an sur une surface globale de 82 000m2. Le Terminal Novembre 2013

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2, consacré au flux passagers sur le réseau domestique, prend en charge deux millions et demi de passagers par an avec une surface globale de 28.886 m 2. Quant au Terminal 3, avec un million de passagers par an, il est réservé aux charters Omra et Hadj. De tempérament fonceur en perpétuelle quête de nouveaux défis, Tahar Allache a lancé cette année une étude des réseaux d’eau potable et ceux d’assainissement de tout l’aéroport, qui semble-t-il ne sont pas aux normes. La société se penche, en outre, sur un projet de réalisation d’un nouvel aéroport d’une capacité de 10 millions de passagers par an. Il sera situé à l’ouest de l’aérogare internationale actuelle, a proximité de la Rocade Sud. Le projet doit fonctionner en toute autonomie du reste des autres aérogares passagers permettant une occupation et une exploitation rationnelle des espaces construits. Il 70 El-Djazaïr.com N° 68

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L’aéroport international d’Alger constitue une vitrine pour tout le pays

comprendra un bâtiment aérogare passagers de 200 000m2, un parking avion de 290 000m2 et un parking d’une capacité de 5000 véhicules. Le projet a été confié à un groupement de bureaux d’étude avec pour pointe de file l’espagnol Prointec, l’anglais Llewellyn et le bureau d’étude algérien BREA. Le montant du contrat d’étude est arrêté à la somme de 3. 515.494.41 euros pour la partie devise et 104.089.0777.25/TTC pour la partie dinars. Soit plus de 450 millions de dinars. « Le 15 septembre dernier, nous avons approuvé l’esquisse. Nous avons demandé aux bureaux d’étude de nous fournir le document de l’avant-projet détaillé le 1er décembre, pour pouvoir mettre en concurrence les entreprises qui soumissionneront pour la réalisation des travaux. » Coût de réalisation de cet aéroport ? Tahar Allache préfère le laisser secret. « Peut-être que je trouverai des entreprises qui me le

construiront moins cher que mes prévisions », dit-il d’un air malicieux. Il revient sur l’importance du schéma directeur : « Il nous a donné plus de visibilité. Nous savons qu’en 2018 l’actuel aéroport sera saturé et celui que nous prévoyons d’inaugurer à cette date le sera en 2028. » Le décret de novembre 2008 est venu officialiser la préservation des terrains limitrophes de l’actuel aéroport pour raisons de sécurité, sûreté et développement de l’aéroport. Des projets pour son entreprise, il peut en énumérer à l’infini dans ce bureau spacieux et bien rangé ou trônent des marques de remerciement de la part d’associations au profit desquelles il a organisé des visites guidées. Car l’homme peut se montrer un peu bourru parfois, mais jamais de mauvaise volonté. L’entretien nous a révélé une personnalité généreuse et entière. S. B.

Actualité

Commémoration du 17 octobre 1961

Le président de TAJ exige l’ouverture des archives « Le dossier des massacres du 17 octobre 1961 doit être ouvert aux historiens et aux juristes pour les analyser à la lumière des archives existants », a martelé Amar Ghoul, président du parti Tadjamou Amel el-Jazair (TAJ), lors d’une rencontre évocatoire organisée au siège du parti. Le puzzle de la mémoire collective doit se reconstituer .Qui a donné l’ordre de tirer ? Quel a été le rôle réel de Maurice Papon ? Celui de Michel Debré, Premier ministre ? Trop de zones d’ombres méritent d’être éclaircies. Par Samar BEY

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mar Ghoul s’insurge contre la dénaturation et l’occultation de la mémoire de cet épisode important de la guerre d’Algérie :« Ce qui s’est passé ce jour-la n’est pas un simple événement, mais une tragédie et

Dr Amar Ghoul, président de TAJ

un génocide prémédité contre les Algériens résidant en France.» Il estime que ce massacre a été planifié par les responsables français de l’époque. « Cela a nécessité la mobilisation de plus de 7000 policiers. 11 000 manifestants ont été arrêtés, d’autres jetés dans la Seine. » Pour lui, la promotion de Maurice

Papon au poste de ministre de 1961 à 1981 n’est pas une simple coïncidence, mais relève d’une tentative d’imposer l’oubli. A quelques mois de la fin de la guerre d’Algérie, Paris a été le lieu d’un des plus grands massacres qu’a connus l’humanité. Ce jour-là, des dizaines de milliers d’Algériens manifestent pacifiquement, à Novembre 2013

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Actualité

l’appel du FLN contre le couvre-feu discriminatoire imposé aux seuls NordAfricains depuis le 5 octobre et pour l’indépendance de leur pays. Dirigée par le préfet Maurice Papon, la police française réprime très violemment les tentatives de rassemblements. Une démarche de dissimulation a été menée, ensuite, par les pouvoirs publics français. Au Sénat, la commission parlementaire demandée par Gaston Defferre est écartée avec fermeté sous prétexte qu’elle jetterait le doute et la confusion dans l’esprit d’un grand nombre de fonctionnaires de police, soutient le ministre de l’Intérieur, Roger Frey. Le 27 octobre 1961, Claude Bourdet, directeur du magazine France Observateur, demande lui aussi, sans l’obtenir, une commission d’enquête au conseil municipal de Paris. Même les récits qui remettent en cause la

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version officielle sont censurés. La reconnaissance tardive par la France de la sanglante répression de la manifestation du 17 octobre 1961 n’est pas à la hauteur de l’ampleur du massacre mais constitue un pas pour lutter contre l’oubli, pense Amar Ghoul en citant le geste du maire de Paris Bertrand Delanoë et celui de François Hollande. Quarante ans après, précisément le 17 octobre 2001, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a été, en effet, le premier responsable français à inaugurer une plaque commémorative au pont Saint-Michel, l’endroit où furent jetés les corps. Le 17 octobre 2011, François Hollande, alors candidat à l’élection présidentielle, lui emboîte le pas en déposant une gerbe de fleurs au pont de Clichy où des Algériens furent également jetés dans la Seine. Un an plus tard, l’Elysée reconnaît ces

Actualité

faits, sans évoquer une possibilité de repentance. Le président de TAJ estime que le communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien rendu public le jour de la commémoration a « donné une autre dimension à ces massacres en les plaçant dans leur véritable contexte ». Le ministère des Affaires étrangères algérien a marqué une pause devant ce pan de l’histoire, avec une déclaration dénuée de langue de bois : « Les historiens doivent se pencher sur la tragédie du 17 octobre 1961, qui a foulé aux pieds les droits les plus élémentaires des victimes, afin de connaître tous les aspects qui l’ont entourée par une recherche exhaustive. Les historiens disposent, aujourd’hui malgré le passage du temps, de la latitude et des moyens d’investigation modernes pour trouver les réponses manquantes.

Ils devront notamment rappeler que ceux qui ont commandité et perpétré cette répression aveugle ne peuvent se départir du devoir de conscience, propre à chaque être humain ». Selon M. Ghoul, la mobilisation de la communauté algérienne à l’étranger contre la colonisation française de l’Algérie participait de sa foi et de son attachement à son pays. Le président de TAJ a, à cette occasion, appelé la communauté algérienne établie à l’étranger à jouer un rôle efficient en faveur de l’Algérie d’aujourd’hui dans tous les domaines, y compris économique. Il a, enfin, tenu à remercier les militants des droits de l’Homme et tous ceux qui ont dénoncé ce massacre et exprimé leur solidarité agissante, en prenant eux mêmes des risques, à la mesure de leur engagement. S. B.

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Industrie Sider et ArcelorMittal signent un nouveau pacte d’actionnaires

L’Etat reprend le contrôle du complexe sidérurgique El-Hadjar Le groupe public Sider détient désormais 51% du capital contre 49% pour le partenaire indien. L’investissement consenti par les deux partenaires avoisinera un milliard de dollars, dont 720 millions de dollars représentant l’investissement direct destiné à moderniser le complexe. Le plan de développement prévoit la réalisation d’une nouvelle filière électrique d’une capacité d’un million de tonnes de rond à béton par an. L’objectif est d’assurer à l’horizon 2020 plus de 75 % des besoins nationaux en produits sidérurgiques. L’Algérie vient de mettre en œuvre un plan pour redresser sa production en fédérant tous ses projets sidérurgiques autour de cet objectif stratégique. Par Smail ROUHA Vincent Legouic, président du Conseil d’administration d’ArcelorMittal Annaba,et Sudhir Maheshwari, directeur financier et corporate Merger and Acquisition d’ArcelorMittal, lors de la signature du pacte sous l’oeil de Hasnaoui Chiboub, président du conseil d’administration de Sider, en présence de Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, et de Lakshmi Mittal, patron du numéro un mondial de la sidérurgie.

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Industrie

Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement

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e groupe public Sider est l’actionnaire majoritaire du complexe sidérurgique El-Hadjar et les mines de Ouenza et Boukhadra à la faveur de la signature du nouveau pacte d’actionnaires signé avec le numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal. Ce nouveau pacte intervient en application de l’accord de partenariat conclu entre les deux parties, qui a été validé par le Conseil des participations de l’Etat, le 25 septembre dernier, où Sider détiendra désormais 51% du capital. Par ailleurs, il est important de souligner que Sider et ArcelorMittal se sont mis d’accord pour revoir la structure du capital du complexe. Le partenaire indien n’en détiendra désormais que 49% des parts, alors que par le passé il en contrôlait 70%. Cette nouvelle configuration du capital du complexe d’El Hadjar est en conformité avec la loi dite 49/51, adoptée en 2009. Le pacte a été signé

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par Hasnaoui Chiboub, président du conseil d’administration de Sider, et du côté indien, par Sudhir Maheshwari, directeur financier et corporate Merger and Acquisition d’Arcelor Mittal, et Vincent Legouic, président du Conseil d’administration d’ArcelorMittal Annaba. La cérémonie de signature a été présidée par Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, en présence de Lakshmi Mittal, patron du numéro un mondial de la sidérurgie. Ce pacte vient en phase avec la nouvelle politique industrielle qui vise le développement du secteur de l’industrie pour faire face à la demande grandissante du marché national notamment dans la filière sidérurgique qui constitue un axe stratégique de la production industrielle nationale. Ce plan de développementprévoit la rénovation du haut fourneau, des installations de préparation des matières premières, des aciers et laminoirs

existants, et un nouveau laminoir de rond à béton et fil machine d’une capacité d’un million de tonnes. En amont, les activités minières seront équipées de moyens adéquats pour une exploitation rationnelle à l’effet d’allonger leur durée de vie.

Modernisation de la filière fonte

Au terme de cet accord, un plan d’investissement de près d’un milliard de dollars dont 720 millions représentent des investissements directs et 120 constituent les apports en numéraire des deux actionnaires, a été adopté. Tandis que les Banques algériennes contribueront à hauteur de 600 millions de dollars avec des conditions avantageuses, a précisé le ministre du Développement de l’industrie, avant d’ajouter que le fonds de roulement du complexe est de l’ordre de 355 millions de dollars. Ce plan d’investissement public vise à développer le complexe d’El Hadjar ainsi que les deux mines de Ouenza

Industrie et de Boukhadra. Cet investissement permettra de porter la capacité de production du complexe sidérurgique d’El-Hadjar à 2,2 millions de tonnes par an à l’horizon 2017, contre un million de tonnes actuellement, et d’avoir une meilleure flexibilité dans le mix produits (produits platsproduits longs) pour mieux s’adapter aux besoins du marché des produits sidérurgiques. Aussi, d’autres décisions contenues dans l’accord signé entre les deux parties ont été prises, à savoir la modernisation de la filière fonte du complexe, la construction d’une nouvelle filière électrique (four électrique et billettes de coulée continue) et l’implantation d’un nouveau laminoir de rond à béton et de fil machine d’une capacité de 1 million de tonnes. Selon Amara Benyounès, « ce plan d’investissement ambitieux va contribuer à satisfaire les besoins croissants du marché national en produits sidérurgiques, estimés à cinq millions de tonnes par an, et à assurer la compétitivité et la pérennité du complexe El Hadjar ». Pour rappel,

El Hadjar, racheté à 70% en 2001 par l’indien Ispat, propriété du géant mondial de l’acier Mittal, ne couvre actuellement que 10% de la demande nationale en acier, qui enregistre annuellement une croissance de 6%. Ce qui a amené les donneurs d’ordre à faire du plan de modernisation de ce fleuron de l’industrie nationale une priorité au vu de la vétusté des installations, de la déperdition des compétences et de l’instabilité sociale. De plus, les capacités de ce complexe ne sont pas adaptées aux besoins du marché algérien en produits longs destinés à la construction, selon Amara Benyounes. Dans ce cadre, il est prévu la construction de nouvelles lignes modernes de production de produits longs, en plus de la réhabilitation de la filière fonte, et des actions de modernisation des unités de produits plats. À terme, la production de préréduits sera assurée par l’utilisation de matière première locale, à travers l’exploitation des gisements de minerai de Gara Djebilet et de Mecheri Abdelaziz dans la wilaya de Tindouf, a fait savoir M. Benyounès.

Sider préside le conseil d’administration

Sur le plan managérial, l’accord prévoit que Sider prendra la présidence du conseil d’administration, tandis que la direction et le management effectif seront conservés par le partenaire. Il aura ainsi tout le loisir de mener un programme d’investissement susceptible de porter les capacités du complexe El Hadjar à 2,2 millions de tonnes à l’horizon 2017. Ainsi, le président du conseil d’administration sera un Algérien, nommé par Sider alors que son partenaire, ArcelorMittal, a été chargé de la nomination du directeur général du complexe. Cette disposition a été établie dans le souci de laisser le groupe Arcelor, fort de son expérience et de sa maîtrise de la technologie dans le domaine de la sidérurgie, gérer le complexe. A ce sujet, Lakshmi Mittal, P-DG d’ArcelorMittal, a déclaré que la nouvelle reconfiguration de l’actionnariat va aider à accélérer la mise en œuvre du plan de l’investissement qui va redresser

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Industrie

l’usine d’El Hadjar, en difficultés depuis des années. La mise à niveau définitive du groupe Sider est aussi un autre objectif tracé par les cadres du ministère afin de donner un nouvel élan aux activités minières en Algérie. Le dysfonctionnement que connaît l’entreprise en matière de management et de logistique mais également en mode de gestion, incite le ministère de tutelle à s’impliquer pour assurer une bonne relance du secteur. D’ailleurs, la déperdition des compétences techniques et managériales est un autre sujet pris en compte dans l’accord. Pour améliorer les compétences techniques du personnel, des sessions de formation figurent également dans cet accord.

La stabilité sociale garante de la pérennité du complexe

Pour la réussite de cet accord, le ministre a insisté sur la stabilité sociale en appelant les travailleurs de Sider à y participer.En ce sens, il tenu à dire 80 El-Djazaïr.com N° 68

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que «sans la stabilité sociale plusieurs risques pourraient compromettre l’entreprise, appelant le personnel à prendre conscience de cette donne ». D’ailleurs, le nouvel accord est accompagné d’un pacte de stabilité sociale encadrant des augmentations de salaires en 2013, 2014 et 2015 à 12%, 3% et enfin 3%. Dans son allocution devant les travailleurs du complexe réunis à l’occasion de l’acquisition par le groupe public Sider de 51 % du capital d’ArcelorMittal en présence de Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA, Amara Benyounès a estimé que le succès des investissements programmés sera « tributaire de la mobilisation des travailleurs, de leurs représentants et de l’administration pour favoriser l’instauration d’un climat de stabilité sociale ». « Maintenant que l’Etat a confirmé sa décision d’investir de manière conséquente pour la mise en œuvre d’un plan de développement industriel des installations, il incombe aux travailleurs, à leurs représentants

syndicaux et aux cadres de retrousser les manches et d’assurer la survie du complexe sidérurgique d’El-Hadjar », a souligné le ministre avant d’émettre une sorte de mise en garde envers les travailleurs en affirmant que « le complexe ne peut se redresser sans la paix sociale. » Et c’est pour cette raison, a-t-il affirmé, que « nous dresserons un barrage devant tous ceux qui s’arrogent le droit de porter préjudice au complexe. Ceci pour souligner la responsabilité qui échoit aux travailleurs dans le processus de redressement de l’usine. » Un avis partagé par Abdelmadjid Sidi Said qui a exhorté les métallurgiques à bannir de leur lexique le mot « grève ». Et de prévenir que si le climat social n’est pas apaisé durant la période de mise en place de la feuille de route arrêtée par Sider et ArcelorMittal, c’est-à-dire d’ici à 2017, des milliers de salariés risquent de perdre définitivement leur emploi. S. R.

Industrie Rouiba Industrie Mécanique

Les premiers véhicules Mercedes en 2014 Le gouvernent algérien a investi 93 milliards de dinars pour la production de véhicules industriels et utilitaires sous la marque Mercedes-Benz, à Rouïba. L’annonce a été faite par le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’Investissent à l’issue d’une visite de travail à la Société nationale des véhicules industriels (groupe SNVI) et à l’entreprise privée NCA Rouïba, spécialisée dans la production de boissons.

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Photo Abdessamed.Khelifa

Par Nina ARSLANE

Le P-DG de la SNVI, Hamoud Tazroui, expliquant à Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, les différentes étapes de production

es premières productions avec le label du géant allemand Mercedes-Benz seront livrées sur le marché algérien dès le premier semestre 2014. Pas moins de 15000 camions et 1500 bus/an seront produits par la SNVI (Société nationale des

véhicules industriels) à l’horizon 2017, a indiqué Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’Investissent. « Il y a aussi un accord pour la fabrication de véhicules 4x4 Mercedes au niveau du site de Tiaret et la production de camions au niveau du site de Constantine. D’ici 2017, les trois

sites seront entrés en production », a souligné Amara Benyounes. A Tiaret, faut-il rappeler, c’est l’ancienne usine de carrosserie Fatia qui va désormais produire les tous-terrains Mercedes. Les premiers véhicules seront donc montés en Algérie, l’intégration sera graduelle, ont précisé les responsables de la SNVI.

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Industrie

Photo Abdessamed.Khelifa

Slim Athmani, Président du conseil d’administration de la NCA, présentant à Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, les différents produits de la Nouvelle conserverie algérienne

Le ministre a par ailleurs rappelé, dans ce sillage, que les partenariats récemment conclus (au mois d’octobre) entre le ministère de la Défense nationale (MDN), le constructeur allemand Daimler, propriétaire de la marque Mercedes-Benz et le Fonds d’investissement émirati Aabar pour la réalisation de trois projets industriels à Rouïba, à Ain Bouchekif (Tiaret) et à Oued Hamimine (Constantine) sont stratégiques. Ces projets s’inscrivent dans le cadre de la relance économique initiée par le président de la République. Ils génèreront 3000 emplois et englobent la formation professionnelle. Ce partenariat vise à atteindre un taux d’intégration de 30% durant les cinq premières années d’entrée en production de ces projets. Selon les responsables des trois filiales de la SNVI, le programme de développement prévoit une mise à niveau de la Société nationale des véhicules industriels. Une extension du site, la création d’une nouvelle fonderie et d’un nouveau centre de formation professionnelle sont à l’ordre du jour. La restructuration touchera aussi bien la production que l’outil 82 El-Djazaïr.com N° 68

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de production. « Les investissements dans la fonderie et dans la forge permettront au groupe de fournir des pièces brutes à l’ensemble des autres projets industriels. C’est pourquoi c’est un projet stratégique », argue le Président du Holding mécanique. La mise en œuvre du plan de développement sera sans conteste bénéfique pour toute la région de Rouïba, notamment en termes de création d’emploi et relativement aux entreprises sous-traitantes qui ne seront pas en reste, nous ont confié des responsables de la SNVI. La mise à niveau de ce groupe qui a connu par le passé des difficultés permettra à cette société emblématique de multiplier son chiffre d’affaire par cinq. Il est utile de rappeler que la SNVI qui compte aujourd’hui quelque 8 000 employés a déjà fait l’objet en 1997 d’un plan de restructuration qui s’est avéré infructueux. En effet, sur près de 21 unités existantes, il n’en reste aujourd’hui que 9. L’entreprise avait connu une véritable saignée marquée par pas moins de 4000 départs. En effet, la production au niveau du complexe n’avait jusque-là jamais

dépassé les 7000 véhicules par an, tous types confondus. « Aujourd’hui les carnets de commande sont saturés et l’on n’arrive pas actuellement à satisfaire la demande. Or, le but est que nous soyons dans un avenir proche, concurrentiels en délais et en temps », a souligné un cadre de l’entreprise. Le grand projet de développement de la SNVI s’inscrit dans le cadre du développement de l’industrie mécanique en Algérie. Le partenariat avec Daimler donnera un saut qualitatif au groupe algérien. Lors de la visite de travail au site de Rouïba, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement a marqué des haltes successives au niveau des centres d’assemblage, de carrosserie et à la fonderie. Il a également visité les deux ateliers réservés à Daimler et destinés au montage des premiers véhicules Mercedes-Benz qui sortiront de l’usine algérienne. La NCA Rouïba, spécialisée dans la production de boissons, a été le deuxième point de la visite du ministre qui a confié qu’il « s’attellera à chacune de ses sorties de visiter une entreprise publique et une autre issue du secteur privé ». Benyounes a, d’autre part, tenu à saluer les efforts des entreprises privées, créatrices de richesses et d’emplois lesquelles participent au développement économique du pays. Il a également annoncé le lancement prochain d’un nouvel appel d’offres, le premier ayant été infructueux, pour la réhabilitation de la zone industrielle Rouïba-Réghaïa. Huit milliards de dinars ont, en outre, été injectés dans ce projet pilote. La nouvelle stratégie industrielle de l’Algérie s’appuie, pour rappel, sur quatre principaux axes : les secteurs prioritaires à promouvoir, le déploiement sectoriel de l’industrie, le déploiement spatial de l’industrie et les politiques de développement industriel. A ce propos, il est utile de rappeler qu’à partir de Sidi Bel Abbes, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a souligné qu’il n’y aura plus de discrimination entre les entreprises issues des deux secteurs, privé et public. Les deux participant au même titre au développement du pays. N. A.

Santé Conférence nationale des directeurs de la santé et de la population de wilaya

Abdelmalek Boudiaf promet la fin de la pénurie de médicaments Par Samar BEY

Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière

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Santé

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raîchement installé à la tête d’un département aussi sensible que celui de la santé, n’a pas attendu longtemps pour passer à l’action. Au bout d’un mois, il organise la conférence nationale des directeurs de la santé et de la population de wilaya, non sans avoir auparavant négligé d’engager une mission d’évaluation, première du genre, en vue d’en finir avec les ruptures de stocks des médicaments et la désorganisation du secteur. L’inspection a ciblé trois axes : les urgences médicochirurgicales, l’hygiène et les projets d’investissement. Les dysfonctionnements se déclinent ainsi : accueil assuré par des agents de sécurité et non par le personnel de santé, tenue réglementaire non respectée, liste des gardes non affichée et sécurité des équipes de garde problématique. A cela s’ajoutent une mauvaise hygiène, des équipements non exploités ou mal entretenus, une non-maturation des projets d’investissement entraînant des délais supplémentaires et des 84 El-Djazaïr.com N° 68

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surcoûts et une mauvaise gestion des produits pharmaceutiques. Sur la base de ce constat terrible qui contraste avec les moyens financiers mobilisés par l’Etat et les efforts d’assainissement déployés dans ce domaine, le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf a élaboré une feuille de route, contenant des mesures et un échéancier pour leur mise en œuvre. « D’ici 15 à 20 jours vous allez me rendre des comptes », a-t-il averti à l’adresse des directeurs de santé de wilaya. Ils sont tenus désormais de maintenir une réserve suffisante de médicaments et produits pharmaceutiques, d’évaluer leur besoins prévisionnels et de les envoyer en temps opportun à la pharmacie centrale des hôpitaux afin de lui permettre de reconstituer son stock. Ils devront, en outre, redéployer les produits pharmaceutiques en surplus vers les structures souffrant de pénurie. Ce qui crée les ruptures de stocks de médicaments, estime le ministre, ce sont essentiellement les retards que cumulent les hôpitaux pour exprimer leurs besoins à la PCH. « Tout ce que je dis je le vérifie. Les commandes doivent

être faites avant la fin de l’année auprès de la PCH. » La Pharmacie centrale des hôpitaux, qui gère, entre achat et vente, 800 dénominations communes et plus de 3000 consommables, doit respecter un processus d’acquisition durant lequel se prennent toutes les décisions pour assurer la disponibilité des produits. Cette étape comprend le contrôle de la sélection des produits et la détermination des quantités nécessaires. Tout contretemps entraîne une perturbation du circuit et donc des pénuries. Comme le rappelle, à juste titre, Cherif Delih, directeur de la PCH, l’approvisionnement dépend, en outre, de la disponibilité des ressources financières. La Pharmacie centrale des hôpitaux fonctionne, en effet, par mode de contribution par anticipation du ministère de la Santé dans le cadre de l’achat pour compte conformément à un cahier des charges bien précis, avec des ressources sur fonds propres et des crédits bancaires. Pour l’année en cours, l’avance pour l’acquisition de produits pharmaceutiques est de l’ordre de 35 milliards de dinars. En 2012, la

Santé

PCH a enregistré un montant de 56 milliards de dinars pour l’acquisition de ses produits dont 27 milliards sur contribution du ministère de la Santé, répartis de cette manière : médicaments (51.401 MDA soit 91,79% des acquisitions), dispositifs médicaux (4. 286 MDA soit 7,65% des acquisitions) et réactifs médicaux (247 MDA, soit 0,44% des acquisitions). Le montant général des engagements médicaments au terme de septembre 2013 s’élève, quant à lui, à 40 478,19 milliards de dinars : 38 332 milliards de stocks et 2 145 milliards de dinars en achat spécifiques. Le montant général des réalisations médicaments est de plus 21 milliards de dinars. Un total d’engagement entre achats spécifique et achats stock d’une valeur égale à 19 348 381 628,51 dinars est quant lui, réservé aux produits d’oncologie. Soit un taux de 48 % des engagements à fin septembre 2013. La classe hématologie suit de près avec un pourcentage de 21%. « Ceci démontre l’intérêt qu’accorde la PCH au plan national de lutte contre le cancer en Algérie conformément aux instructions des plus hautes instances du pays », tient à préciser le DG de la PCH. Pour ce qui est des réalisations durant la même période relatives à la gamme cancérologie, elles ont atteint un pourcentage de 34% contre 21% pour l’hématologie. L’état budgétaire prévisionnel de la sujétion de service public allouée à la Pharmacie centrale des hôpitaux pour le Plan cancer est d’une valeur prévisionnelle pour

2014 de 36 517 371 365, 69 millions de dinars. Il faut savoir que le cancer du sein a coûté à l’Etat six fois plus que tous les programmes de prévention, soit une valeur prévisionnelle globale TTC en dinars de l’ordre de 1 736 705 159.25. Quant médicaments spécifiques aux maladies orphelines, le ministre a donné des instructions pour assurer leur disponibilité permanente sur le marché, quelles que soient les dépenses supplémentaires que cela va coûter à l’Etat. Seulement, les chefs de service devront lister leur

besoins pour un approvisionnement rationnel. Le problème des ruptures de stocks des médicaments étant réglé, le département de la santé devra dans les prochaines semaines s’attaquer à la formation, à l’inadaptation des locaux aux activités médicauxchirurgicales et à la répartition inéquitable des médecins spécialistes à travers le territoire national. Dans la nouvelle feuille de route, figure, en effet, un programme de formation qui va toucher les gestionnaires et les médecins. « On va entamer une formation continue pour rappeler aux gestionnaire leurs missions et secouer un peu tout le monde. Des colloques et séminaires vont être organisé mais également des rencontres avec des spécialistes étrangers », explique Abdelmalek Boudiaf. Le ministre insiste aussi sur le rajout dans le contrat d’achat d’équipement d’une clause maintenance. « Un scanner coûte entre 5 et 7 milliards de centimes. Ce n’est pas rien. Impliquez-vous SVP dans la maintenance, indispensable à l’efficacité d’un équipement. Parfois on fait cinq clichés pour arriver au bon. Il y a également des équipements à circuit fermés qui ne marchent qu’avec des réactifs bien précis. Evitez ce genre de matériel », recommande le ministre aux directeurs de santé de wilaya. Point, sur lequel, il promet d’être intransigeant. S. B.

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AGRICULTURE Journée mondiale de l’alimentation

L’Algérie efface la dette de 16 Etats L’Algérie, à l’instar de la communauté internationale, plaide pour l’amélioration des systèmes alimentaires pour lutter contre la faim et la malnutrition dont souffrent 842 millions de personnes.

Par Nora SARI

De g. à dr.; Hocine Necib, ministre des Ressoources en eau, Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Nabil Assaf, représentant de la FAO en Algérie, lors de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation

L

a contribution de l’Algérie à la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire s’est matérialisée par l’annulation des dettes de 16 pays, dont 14 du continent africain et 2 du Moyen-Orient, pour une valeur d’un milliard de dollars sur décision du président de la République, a révélé Abdelwahab Nouri, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, , à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation placée cette année sous le thème : «Des systèmes alimentaires durables au

Abdelwahab Nouri s’entretenant avec des exposants

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AGRICULTURE service de la sécurité alimentaire et de la nutrition ». Cette commémoration s’est déroulée en présence d’une assistance nombreuse, composée de Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, de membres du gouvernement et du corps diplomatique, des cadres du secteur et du représentant de la FAO à Alger. «L’Algérie a décidé d’effacer les dettes de 16 Etats dont 14 africains et deux du Moyen-Orient, le montant de ces dettes est de 1 milliard de dollars», a indiqué le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en ajoutant que le premier objectif est le développement du secteur et l’éradication de la pauvreté de l’après-2015. Il ajoute que «la sécurité alimentaire est parmi les priorités de l’Etat». Placée cette année sous le thème «des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition», cette manifestation est célébrée annuellement pour sensibiliser l’opinion publique sur les problèmes de la sécurité alimentaire et mobiliser tous les acteurs de la société civile pour lutter contre la faim et la malnutrition. Concernant l’Algérie, le ministre a rappelé que le gouvernement avait placé l’amélioration de la sécurité alimentaire du pays au sommet de ses priorités notamment en consacrant au secteur agricole une enveloppe de 200 milliards de dinars par an. Ces efforts, a-t-il dit, ont été sanctionnés par des résultats encourageants qui ont valu à l’Algérie une reconnaissance de la FAO pour avoir réalisé, avant terme (2015), le premier objectif du millénaire pour le développement relatif à la lutte contre la pauvreté. Cette manifestation qui est célébrée annuellement œuvre à sensibiliser l’opinion publique sur les problèmes de la sécurité alimentaire et à mobiliser tous les secteurs de la société civile pour lutter contre la faim et la malnutrition. Pour rappel, et suite aux différentes crises alimentaires qui ont secoué différentes parties du monde et qui affectent encore aujourd’hui certains pays, le gouvernement algérien accorde la priorité au traitement de la sécurité alimentaire, car ce facteur constitue un élément essentiel de la sécurité nationale. Dans son allocution d’ouverture, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural met l’accent sur le choix du thème de cette journée, qui demeure la préoccupation principale des pays émergents, à savoir éradiquer la faim et la malnutrition. Conjointement avec la FAO et représenté par 7 départements ministériels, le gouvernement vient 88 El-Djazaïr.com N° 68

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d’élaborer et de valider un Cadre de programme par pays, (CPP) ; cette coopération s’étendra de 2012 à 2016. A ce propos, Nabil Assaf, représentant de la FAO en Algérie, précise qu’il s’agit d’«un outil de planification, de mobilisation des ressources, et de concertation avec nos partenaires pour renforcer et améliorer l’efficience et l’appropriation de l’assistance de la FAO en Algérie. » Ce document, en cours de signature, vise l’amélioration durable des performances techniques, de la gestion des ressources naturelles, ainsi que l’adaptation du cadre institutionnel. Monsieur Nouri, de son côté, estime que l’éradication de la faim et de la malnutrition demeure « un objectif difficile à concrétiser, si des mesures rapides et des décisions courageuses, voire, fatidiques, ne sont pas prises à temps ». En effet, le ministre met en exergue les méfaits de la crise financière internationale, la récession et l’instabilité des prix des différents produits agricoles, ainsi que les maladies qui portent atteinte à la production agricole. Toutefois, déclare le ministre, cet objectif ne saurait être atteint sans la recherche de nouvelles méthodes de production, l’exploitation rationnelle des ressources naturelles, le rôle important de l’industrie de transformation, tenue de développer des mécanismes efficaces et des techniques modernes. L’intérêt qu’accorde l’Algérie à la sécurité alimentaire sera exprimé lors de différentes rencontres ministérielles,

Hocine Necib, Abdelwahab Nouri et Nabil Assa lors de la remise des prix au profit des élèves lauréats du concours du meilleur texte et du meilleur dessin organisé à l’occasion de la grande exposition du développement agricole et rural « 50e anniversaire de l’indépendance »

notamment celle des 5+5 en novembre, à Alger et celle du Centre des hautes études agricoles de la Méditerranée (Cihem) prévu en février 2014. M. Necib insistera, quant à lui, sur les enjeux de ce facteur-clé dans le développement socio-économique; il rappellera en l’occurrence, la mobilisation des eaux conventionnelles et non conventionnelles, l’intensification du système d’alimentation en eau, l’option du dessalement d’eau de mer et l’affectation d’une grande partie des barrages à l’irrigation. Pour sa part, le représentant de la FAO note qu’en dépit de tous les efforts consentis par les pays pour la mise à niveau et l’amélioration des systèmes alimentaires, le problème de la faim et de la malnutrition persiste et devient parfois alarmant dans certains pays ; il avance le chiffre de 842 millions de personnes qui souffrent de faim chronique à travers le monde, alors que, paradoxalement, 1,4 milliard de personnes sont en surcharge pondérale. Cette commémoration de la Journée mondiale de l’alimentation s’est achevée par la remise de prix au profit des élèves lauréats du concours du meilleur texte et du meilleur dessin organisée à l’occasion de la grande exposition du développement agricole et rural « 50e anniversaire de l’indépendance ». N. S.

HYDRAULIQUE Le H24 à l’horizon 2015 pour la wilaya de Tipasa

Un nouveau challenge

de taille à relever A Tipasa, les efforts déployés conjointement par SEAAL et la Direction des ressources en Eau de la wilaya, depuis un an et demi, ont permis d’améliorer sensiblement la situation : le service clientèle est désormais équivalent à celui de la capitale, deux fois plus d’eau est mise en réseau que début 2012, les équipes d’Alger et de Tipasa ont déjà réhabilité de nombreux ouvrages, la modulation et la régulation de pression est mise en œuvre, la qualité de l’eau distribuée s’améliore de jour en jour et le service de l’assainissement progresse à grands pas. Toutes les structures support de SEAAL ont accompagné ces progrès en apportant très vite aux équipes locales leurs compétences et leurs moyens. Aujourd’hui, Tipasa vit au rythme d’une dynamique de réhabilitation et de modernisation de son infrastructure hydraulique sans précédent. Et pourtant, mobiliser la ressource nécessaire pour les besoins d’une wilaya à la fois résidentielle et à vocation touristique voyant sa population quasiment doublée en été, appelle des efforts considérables. Mais ce n’est pas tout. L’acheminer est encore un autre défi que des équipes engagées relèvent avec professionnalisme pour continuer de faire de SEAAL la vitrine de la modernisation du service public en s’engageant dans une démarche de progrès continu et de responsabilité sociétale. Par Leila BOUKLI

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HYDRAULIQUE Station de traitement d’eau potable de Sidi Amar

Le H24 sera une réalité à Tipasa

A l’arrivée de Seaal début 2012, la production quotidienne était de 88.000 m3. Aujourd’hui, elle avoisine les 180.000 m3/j, grâce à une meilleure mobilisation de la ressource souterraine et une nette augmentation des transferts à partir des eaux de la station de dessalement de Fouka. L’augmentation prochaine de la capacité de la station de traitement de Sidi Amar fera franchir une nouvelle étape dans la mobilisation de la ressource, clé de la réussite de la montée en puissance du H24. La DRE finalise un très grand projet structurant qui consiste en la pose de près de 117 km d’adductrices, premier tronçon d’une véritable « autoroute de l’eau » qui interconnectera, à terme, la wilaya d’est en ouest. Sa vocation est, dans un premier temps, de desservir les parties est et centre de la wilaya à partir des eaux dessalées produites à Fouka. En effet, cette station de dessalement d’eau de mer, d’une capacité de 120.000 m3/jour, alimentait jusqu’en 2012 principalement Alger, faute de système d’adduction de capacité suffisante vers Tipasa. Dans un second temps, avec la 90 El-Djazaïr.com N° 68

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mise en service du système Kef Eddir, elle sécurisera l’AEP de l’ensemble de la wilaya, en permettant également des transferts d’ouest en est. Le projet a commencé en 2012 et la feuille de route est respectée. La conduite principale de transfert en diamètres 700 et 800 a d’ores et déjà été mise en service. Cela a permis d’améliorer sensiblement l’alimentation en eau potable de toute la partie est de la wilaya de Tipasa, principalement les communes de Fouka, Douaouda, Kolea et Bou Ismail. La population de ces communes est majoritairement alimentée en H24, ou à défaut quotidiennement. La station de pompage de Drimini, réalisée conjointement par la DRE et SEAAL, va permettre d’augmenter la capacité de transfert en direction du centre de la wilaya et notamment le renforcement et la sécurisation de l’alimentation en eau du chef-lieu de la wilaya mais également des communes de Cherchell, Sidi Ghiles, Hadjout et Sidi Rached par le basculement de la production de la station de Sidi Amar, dont la capacité sera portée à 54 000 m3/j en 2014. En complément, la réhabilitation de la petite station de dessalement monobloc de Bou Ismail a été réalisée dès 2012

afin d’en accroître la capacité et la délocalisation d’une seconde unité du même type dans l’ouest de la wilaya est en cours d’étude. Enfin, 8 nouvelles communes de l’extrême ouest non gérées auparavant par l’Algérienne des eaux (ADE), sont aujourd’hui prises en charge par la SEAAL, ainsi que, progressivement, les douars dépourvus de réseaux AEP. La normalisation du service de ces nouveaux périmètres nécessite l’amélioration sensible, voire la création ex nihilo des réseaux d’adduction et de distribution, ainsi que la finalisation des projets en cours notamment celui du barrage de Kef-Eddir et de la station de traitement d’eau de surface associée.

Une priorité stratégique: mobiliser les ressources souterraines au maximum de leur capacité Le recours aux eaux souterraines de la wilaya de Tipasa est stratégique pour l’alimentation des populations, tout particulièrement à court terme, dans l’attente des renforcements de capacité

HYDRAULIQUE Station d’épuration de Tipasa (Chenoua)

de production d’eau de surface de Sidi Amar puis de Kef Eddir. C’est la raison pour laquelle la Direction de production de SEAAL s’est dotée d’un outil d’auscultation des forages, ce qui lui a permis de réaliser le diagnostic de l’ensemble des ouvrages existants. Sur la base des investigations réalisées, en 2013, 14 forages seront réhabilités, 10 nouveaux forages seront mis en service par la DRE de Tipasa et 3 autres par SEAAL. En 2014, SEAAL réalisera 28 nouveaux forages avec l’objectif d’atteindre une capacité de mobilisation de la ressource souterraine de 120 000 m3/j, soit le doublement de la capacité mobilisable en janvier 2012 au moment de la reprise du service.

Fiabiliser, sécuriser et piloter en temps réel l’ensemble du système de production de Tipasa

Dans l’attente de l’arrivée des nouvelles ressources qui sécuriseront à long terme l’alimentation en eau potable de la wilaya, le fonctionnement de l’ensemble des ouvrages de production existants

doit être fiabilisé et sécurisé. Les travaux de réhabilitation de l’ensemble des installations de production de la wilaya sont effectués ou en cours. 8 stations de pompage sont en phase d’étude et 3 en phase de réhabilitation. Les 70 réservoirs de Tipasa ont été nettoyés et le seront désormais chaque année. Plus de 50 équipements de désinfection ont été déployés et mis en service pour garantir la qualité de l’eau potable. Le taux de conformité bactériologique de l’eau distribuée atteint aujourd’hui 99,8%, ce qui est très satisfaisant compte tenu du programme de distribution encore discontinu sur une partie du territoire. En matière de sécurisation électrique, un plan d’action est en cours en coordination avec la SDA pour la maintenance des postes moyenne et basse tension, la remise à niveau des ouvrages de production et de transport d’électricité vers les installations d’eau potable, et la mise en place de groupes électrogènes là où des vulnérabilités persistent. Comme dans la capitale, la complexité du système de production impose un pilotage en temps réel des ouvrages. Pour superviser et piloter de manière optimale les transferts d’eau dans la

wilaya, un Centre de télécontrôle a été réalisé à Tipasa. Il permet de mesurer et de superviser en temps réel les transferts d’eau issus des différentes ressources et de réagir sans délai en cas d’incident, afin d’éviter ou d’atténuer son impact sur les populations.

Autre grand l’assainissement

défi

:

Avec ses trois stations d’épuration implantées à Chenoua, Hadjout et Koléa, la wilaya de Tipasa dispose déjà d’infrastructures majeures pour le traitement des eaux usées et donc de la protection du milieu naturel. A noter que l’Office national de l’assainissement avait certifié ISO 14.001 le périmètre épuration de Tipasa. Pour autant, les systèmes d’assainissement, en particulier les réseaux de collecte, doivent encore être implémentés. 15 postes de relevage ont été réceptionnés et sont mis en service progressivement. En raison du caractère largement rural de la wilaya de Tipasa, il est envisagé de construire de petits systèmes d’épuration type jardins filtrants, un système naturel d’épuration des eaux usées. Dans le cadre de la Novembre 2013

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HYDRAULIQUE L’agence clientèle de Cherchell

Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), un système pilote a été prévu sur Tipasa. Il reste de nombreuses fosses septiques dont la conformité est incertaine ainsi que des points de rejets directs dans les oueds. Une commission va être installée au niveau de la wilaya pour recenser, de manière exhaustive, ces rejets et fosses septiques. Le curage des collecteurs d’eaux usées est déjà bien engagé : le diagnostic réalisé prioritairement sur les zones urbanisées dont Tipasa ville, Hadjout, Kolea, Bou Ismail et en cours sur Cherchell et Amar el Ain, a permis aux équipes de SEAAL d’évaluer l’état du réseau. Les premiers résultats mettent en évidence un manque flagrant d’entretien. Jusqu’en 2012, seules des opérations curatives d’urgence étaient mises en œuvre, d’où un niveau d’encrassement moyen très élevé. Le curage méthodique du réseau a donc été mis en œuvre prioritairement sur les villes portuaires et l’écoulement a pu être rétabli sur Tipasa, Bouharoun et Koléa en partie. Ces premiers chantiers ont été mis à profit pour transférer aux équipes locales le savoir-faire de SEAAL en matière de gestion de réseau. Les huit postes de relevage actuellement opérationnels sont progressivement 92 El-Djazaïr.com N° 68

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équipés de dispositif de télésurveillance et seront très prochainement raccordés à un télécontrôle centralisé. Afin de disposer d’une vision à long terme, le Schéma directeur assainissement est en cours de lancement et sera finalisé en 2015. Les autorités publiques disposeront ainsi d’un outil d’aide à la décision de premier ordre pour programmer les investissements requis dans les 20 prochaines années.

Un service de proximité, de standard international, pour ses clients

Pour simplifier et donc faciliter la relation entre le service public et les usagers, SEAAL a déployé à Tipasa l’ensemble des outils de gestion clientèle opérationnels pour la capitale : un système informatique intégré permettant notamment aux citoyens de régler leur facture dans n’importe quelle agence SEAAL ou dans les bureaux d’Algérie Poste, l’accès au « 1594 », 7j/7 et 24h/24 pour obtenir par téléphone toute information utile ou informer le service d’éventuelles anomalies, ou encore la nouvelle facture SEAAL « Fatourati», plus claire et plus informative. Les

agences clientèle sont progressivement mises à niveau, à l’image de celle de Cherchell, inaugurée fin 2012 et dotée de fonctionnalités modernes telles que le ticketing et d’un aménagement spécial pour les personnes à mobilité réduite.

SEAAL, un acteur majeur de la qualité de vie dans la wilaya de Tipasa

La wilaya de Tipasa, pôle d’attraction touristique de la région qui reçoit 30 millions d’estivants chaque été, bénéficie d’une mobilisation exceptionnelle de l’Etat, à travers la mise en œuvre, à un rythme très soutenu, de projets multiples d’amélioration infrastructurelle, tant dans le domaine de l’accès à l’eau potable que dans celui de l’assainissement. SEAAL, grâce à la mobilisation de ses équipes et de son savoir-faire de gestionnaire du service, concrétise l’impact de ces investissements et contribue ainsi activement à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et au développement social et touristique durable de la région. L. B.

Actualité

Une loi de finances pour encourager l’investissement Améliorer le climat des affaires, réformer le système bancaire, assouplir les procédures liées à l’investissement national ou étranger, favoriser les partenariats public-privé et public-public, promouvoir la production nationale… Tels sont les points essentiels contenus dans la feuille de route du gouvernement pour développer l’économie nationale et relancer l’industrie. Des mesures importantes y afférentes ont été prises dans le projet de loi de finances pour 2014. Par Soulef BISKRI

Karim Djoudi, ministre des Finances

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Actualité

«

L’industrialisation de l’Algérie n’est pas une illusion, mais une réalité », a déclaré le Premier ministre Abdelmalek Sellal à partir de Tébessa où il effectuait une visite de travail au début du mois d’octobre. Au-delà de la tripartite, consacrée entièrement aux questions économiques dont la relance industrielle, les propos du Premier ministre trouvent un autre sens dans les dispositions prises par le gouvernement, dans le projet de loi de finances pour 2014 actuellement examiné par le Parlement. Ces mesures visent à encourager davantage l’investissement et la production nationale. En termes de mesures incitatives en direction des investisseurs, l’Exécutif préconise l’allègement des procédures de délivrance de l’agrément pour les projets d’investissement étrangers directs ou en partenariat avec des entreprises locales avec des capitaux étrangers. La souplesse sera matérialisée notamment par la soustraction desdits projets à l’approbation préalable du Conseil national de l’investissement, comme exigé actuellement. Cet organe n’aura pas non plus – si le projet de loi de finances pour 2014 est voté par l’Assemblée populaire nationale puis le Conseil de la nation dans la version élaborée par le ministère des Finances et approuvée en Conseil des ministres – à imposer, une grille fixée pour les projets dont la valeur d’investissement est supérieure à 1,5 milliard de dinars. Il est envisagé, en outre, de ne plus se conformer au plafonnement de cinq ans, au titre de la période de réalisation des projets d’investissement, soumis au 94 El-Djazaïr.com N° 68

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régime dérogatoire de la convention d’investissement. Les investisseurs étrangers, qui contribuent au transfert de technologies ou qui produisent des biens avec un taux d’intégration de l’ordre de 60%, bénéficieront d’avantages fiscaux et parafiscaux supplémentaires pour les encourager à continuer dans la voie qu’ils se sont tracée. La règle 51/49, instituée par la loi de finances 2009, sera élargie au commerce extérieur. Cette mesure est motivée, selon les concepteurs du projet de texte, par un souci de «limiter, d’une part, les transferts de dividendes en monnaie étrangère au profit d’actionnaires ou associés étrangers majoritaires et, d’autre part, d’empêcher les investisseurs étrangers de prendre le contrôle d’entreprises de droit algérien». Le gouvernement a proposé, par ailleurs, un plan de développement du réseau bancaire, la solvabilité des PME en matière d’octroi de crédits d’investissement, la reconduction des exonérations des produits boursiers, l’habilitation du Trésor public à prendre en charge les intérêts pendant la période de différé et la bonification à 100% du taux d’intérêt et la prorogation du délai accordé au ministère chargé de l’Industrie pour se prononcer sur l’exercice du droit de préemption de un à trois ans. Animé par une volonté de s’affranchir progressivement des importations en boostant la production nationale, l’équipe d’Abdelmalek Sellal s’est attaquée, dans son projet de loi de finances pour 2014, au segment de l’automobile. Ainsi, il est décidé, sous réserve de l’acceptation de ses mesures par les parlementaires, d’exonérer les voitures et les remorques, fabriqués en

Algérie, de la taxe sur les véhicules neufs. Les concessionnaires et importateurs automobiles, autant que les opérateurs dans l’industrie pharmaceutique, sont mis dans l’obligation d’investir dans « une activité industrielle ou de service ou toutes autres activités qui ont un lien direct ou indirect avec l’industrie automobile » dans un délai de trois ans. Il est dit que « les investissements réalisés dans ce cadre peuvent bénéficier des avantages consentis dans le cadre de l’ANDI ». Le projet de loi de finances pour 2014 circonscrit l’importation des véhicules aux seuls concessionnaires automobiles, agréés par la tutelle. Il leur est fait, en sus, interdiction formelle d’importer des véhicules au profit de revendeurs ou de vendre, aux particuliers, à crédit même à taux zéro. Le gouvernement entend, de cette manière, encadrer une activité, exercée jusqu’alors sans contrôle rigoureux. Au-delà des dispositions introduites dans le projet de loi de finances pour 2014, le gouvernement entreprend d’autres actions pour améliorer le climat des affaires et attirer par là même les investisseurs privés nationaux et étrangers. Amara Benyounes, ministre de l’Industrie, a révélé, il y a quelques jours, que les services compétents de son département ont enclenché la réflexion sur la révision des statuts de l’Agence nationale pour le développement de l’investissement (ANDI) et des procédures d’accès au foncier industriel. Il a évoqué, en ce sens, la création de nouvelles zones industrielles répondant aux normes internationales et le renforcement des missions de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation du foncier (Aniref) pour optimiser la gestion de ces espaces. Dans le sillage, il a indiqué que 63% des 8.890 projets d’investissement accompagnés par l’ANDI sont des investissements industriels. Il a affirmé, en outre, que 38 projets sont enregistrés au Conseil des participations de l’Etat, générant 17.000 emplois. Son collègue au département du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé, pour sa part, la mise en route du projet de modernisation du Centre national du registre de commerce, qui sera centré sur la numérisation des dossiers et la facilitation aux institutions d’accéder aux comptes sociaux des opérateurs économiques inscrits au niveau du centre. S. B.

Actualité Annoncé à l’issue de la visite de Jean-Pierre Raffarin

Un sommet économique algéro-français en décembre à Alger Des projets de partenariat seront examinés au cours de la visite du Premier ministre français en Algérie en décembre prochain. Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial du Président français pour les relations économiques franco-algériennes, plaide pour une prospérité partagée entre l’Algérie et la France au sein de l’espace euro-méditerranéen et euro-africain. Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, prévoit de se rendre à Paris au courant de ce mois de novembre afin de mettre les dernières retouches et préparer le sommet économique d’Alger. Par Nina ARSLANE De g. à dr.: Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et envoyé personnel du Président français François Hollande, Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, et André Parant, ambassadeur de France en Algérie

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U

Actualité

n comité intergouvernemental entre la France et l’Algérie se tiendra pour la première fois à la fin de cette année. Il sera coprésidé par le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, et le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. Objectif : faire le bilan de la coopération bilatérale engagée entre l’Algérie et la France, annoncé par JeanPierre Raffarin, ancien Premier ministre et envoyé personnel du Président français François Hollande, lors de sa visite de travail de deux jours à Alger. Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, sera accompagné d’au moins 10 ministres de son gouvernement durant sa visite de deux jours qu’il effectuera les 16 et 17 décembre prochain à Alger. En plus des dossiers économiques qui seront au menu de cette visite qui s’annonce grandiose, le dossier sécuritaire prendra également une part importante des pourparlers. C’est la deuxième visite de haut niveau qu’effectue un responsable français après celle du Président Hollande, en décembre dernier Cette visite de Jean-Pierre Raffarin à Alger a pour objectif d’approfondir et de concrétiser le travail déjà amorcé par l’émissaire de François Hollande en vue de mener à bien des projets de partenariats économiques dans des secteurs porteurs d’emplois et créateurs de richesses. Chargé du suivi des investissements français en Algérie, Jean-Pierre Raffarin surnommé « Monsieur Algérie » avait cette fois pour mission d’entériner un nouveau rapport de confiance et de coopération bilatérale. En effet, les travaux de la rencontre de Jean-Pierre Raffarin avec Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’Investissement, ont mis en exergue les enjeux de développement des partenariats s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle politique industrielle de l’Algérie. «Nous avons abordé l’ensemble des dossiers et tous avancent bien, même très bien pour certains d’entre eux », a déclaré Amara Benyounes lors de la conférence de presse conjointe organisée à l’Hôtel El Aurassi le 3 octobre dernier. Et d’ajouter: « Nous avons réglé la quasi-totalité des problèmes. Il s’agit de dossiers très importants comme celui de l’usine

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Sanofi, de l’usine automobile Renault ou encore de Schneider. (...) Nous nous sommes engagés à exploiter d’autres partenariats, voire à explorer d’autres pistes. Nous allons donner un souffle nouveau à cette coopération. » JeanPierre Raffarin s’est dit, pour sa part, très satisfait du développement « objectif » de dossiers emblématiques. « C’est le cas pour Renault qui veut développer non pas une usine mais une filière en Algérie. Sanofi se veut une usine pilote à l’échelle régionale. Elle sera exemplaire à bien des égards. Notamment pour ce qui est du traitement des maladies chroniques », a souligné Raffarin. Lors de l’entrevue qu’il a eue avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le médiateur économique français a abordé les dossiers un à un et émis dans ce sillage le souhait de développer des perspectives d’habitat. Le dossier qui semble avoir dominé les discussions est le projet Lafarge qui permettra de juguler les importations, lesquelles entravent le développement local. Néanmoins, les accords conclus entre Axa et le Fonds national d’investissement et la Banque extérieure d’Algérie, celui entre SaintGobain – pour ce qui est du partenariat dans le domaine de l’agro-industrie – et le groupe algérien Alver témoignent allègrement du raffermissement des liens économiques entre l’Algérie et la France. Des liens que le chargé de la relation économique entre la France et l’Algérie a pour mission de booster. D’autant que les relations entre l’Algérie et la France ont le vent en poupe ! Raffarin a eu donc pour tâche de préparer avec ses interlocuteurs la feuille de route de la prochaine réunion d’Alger. « Les deux gouvernements veulent multiplier les projets de coopération. La vitesse est un élément de développement (…) Les feuilles de route sont nombreuses », a-t-il souligné. Cette visite, en préambule à la venue en Algérie, fin novembre prochain, de JeanFrançois Hérault, témoigne, en outre, de la volonté réelle des deux pays de concrétiser un partenariat économique réfléchi et pragmatique. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac croit en de nouvelles opportunités de production pour les entreprises algériennes, d’acquisition d’un savoirfaire industriel et technologique et en des perspectives d’exportation sur des pays tiers et de satisfaction du marché intérieur à brève échéance.

C’est en août 2012 que Jean-Pierre Raffarin a été de nouveau investi de la mission de raffermir les relations algéro-françaises. Il est aujourd’hui sans conteste le spécialiste de l’Algérie. A juste titre, sa dernière visite remonte à décembre 2012 dans le cadre de la visite officielle de François Hollande. Rencontre marquée par la signature d’un accord bilatéral inhérent à la mise en place des instances de concertations et de décisions entre les Premiers ministres et les ministres. Depuis, pas moins d’une vingtaine d’accords (automobiles, rail, pharmaceutique et agro-alimentaires) ont été finalisés. Cela dit, ces accords doivent s’inscrire dans le cadre d’un partenariat gagnantgagnant. La venue en Algérie de JeanPierre Raffarin réaffirme à juste titre la volonté des autorités françaises d’aller vers les investissements productifs et celle de faire de l’Algérie un partenaire durable. Raffarin soulignait lors d’une précédente rencontre la nécessité de tirer profit d’une mondialisation porteuse d’opportunités inédites, de créer des emplois en nombre et en qualité suffisants pour répondre aux besoins de la jeunesse. « Nous devons préparer un avenir plus respectueux des valeurs humaines et de l’environnement, nous devons agir ensemble chaque fois que cela est possible et souhaitable », a-t-il souligné. En 2012, l’Algérie a été, pour rappel, le premier partenaire de la France sur le continent africain avec plus de 10 milliards d’euros d’échanges. Hors hydrocarbures, la France est le premier investisseur. La valeur des échanges se traduit, en outre, par la présence en Algérie de 430 entreprises françaises lesquelles emploient plus de 40 000 personnes, cela sans compter les 100 000 emplois indirects. A ce jour, l’on ne recense pas moins de 180 PME françaises intéressées à investir en Algérie. Ces chiffres attestent de l’évolution allant crescendo des relations économiques et commerciales entre les deux pays. Lors du deuxième Forum francoalgérien tenu en mai dernier, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur Français, avait appelé à ce que l’Algérie redevienne une destination naturelle des entreprises françaises. Nonobstant que le nouveau code des investissements privilégie l’acte d’investir en Algérie. N. A.

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Lutte contre le crime organisé

L’expérience algérienne présentée en Colombie Le directeur général de la Sûreté nationale a mis en exergue l’expérience exceptionnelle acquise par la police algérienne en matière de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes mettant en avant les mesures prises contre ce fléau qui prend des proportions internationales . Il a, également, réaffirmé la disposition de l’Algérie à mettre à profit son expérience pionnière dans le cadre des mécanismes de coopération, notamment dans les domaines de la formation et de l’échange d’expériences. Par Salim FAROUK

Le général-major Abdelghani Hamel, DGSN, entouré du contrôleur de police, Abdelkader Kara Bouhadba, directeur de la police judiciaire à la DGSN, délégué pour l’Afrique au comité exécutif d’Interpol, et le contrôleur de police, Rabah Boussena, directeur des Renseignemenst généraux à la DGSN, lors de la 82e session de l’Assemblée générale d’Interpol, qui s’est tenue à Carthagène (Colombie),

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a 82e session de l’Assemblée générale d’Interpol, qui s’est tenue à Carthagène (Colombie), a servi de tribune pour faire valoir l’expérience de la police algérienne. En effet, le général-

major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, a mis à profit cette occasion pour présenter l’expérience de la police algérienne en matière de lutte contre le crime organisé mettant en avant les mesures prises contre ce fléau qui prend des proportions internationales. Dans

son intervention, le général-major Abdelghani Hamel a souligné la nécessité de conjuguer les efforts pour mieux lutter contre le crime organisé dans le cadre des mécanismes d’Interpol face aux défis et menaces sécuritaires qui se posent aux sociétés, d’autant que l’Algérie a procédé au

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renforcement et à la redynamisation de son arsenal juridique dans sa lutte contre les crimes transfrontaliers liés le plus souvent au terrorisme ainsi qu’à l’adaptation de sa législation nationale aux mécanismes internationaux. Parallèlement à la modernisation de sa législation, l’Algérie veille à se placer au diapason de l’évolution effrénée que connaît le monde dans le domaine sécuritaire et ce à travers la modernisation institutionnelle et la création de nouvelles administrations et services spécialisés dans l’élaboration de programmes innovants destinés à garantir une formation supérieure et spécialisée en recourant à un matériel développé et aux techniques modernes. Le général-major Abdelghani Hamel a également mis en avant, à l’occasion, l’importance de la rencontre marquée par un débat riche ayant permis aux représentants des pays participants de procéder à un examen de la situation concernant la criminalité sous toutes ses formes et des moyens de consolider la coopération entre les pays membres. 100 El-Djazaïr.com N° 68

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En marge des travaux au premier jour de la rencontre, le général-major Hamel a eu plusieurs rencontres avec ses homologues où il a mis en exergue l’expérience exceptionnelle acquise par la police algérienne en matière de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, deux décennies durant. Il a, également, réaffirmé la disposition de l’Algérie à mettre à profit son expérience pionnière dans le cadre des mécanismes de coopération, notamment dans les domaines de la formation et de l’échange d’expériences. De ce fait, il n’est pas exclu que les pays en crise s’inspirent de l’expérience algérienne en matière de lutte contre le crime organisé. D’ailleurs, de nombreux pays seraient demandeurs de l’expertise algérienne, selon les propos du DGSN. Cette conférence (21-24 octobre), qui a vu la présence de quelque 630 chefs de police et hauts responsables de 142 pays, porte sur un ensemble de questions, dont le renforcement de la sécurité aux frontières, le trafic de drogue, la contrefaçon, le trafic d’armes

et la cybercriminalité. Lors de la cérémonie d’ouverture, Mireille Ballestrazzi, présidente d’Interpol, a assuré que pour continuer à rendre le monde plus sûr, il appartenait à l’organisation mondiale de police de prendre les décisions pertinentes pour l’avenir. « Qu’il s’agisse de lutter contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants et la cybercriminalité, ou de protéger les frontières, Interpol se doit de poursuivre le développement et la mise en œuvre de stratégies, d’outils et de services innovants, en coordination avec ses pays membres», a-t-elle précisé. Tandis que le secrétaire général d’Interpol, Ronald K. Noble, a souligné que l’Assemblée générale était une occasion pour les chefs de police de faire le point sur les défis auxquels sont confrontés les services chargés de l’application de la loi aujourd’hui avant de préciser qu’« aucun pays ne peut prétendre à l’efficacité en luttant seul contre la criminalité, Interpol ne peut agir de manière isolée ; c’est pourquoi les partenariats avec les secteurs public et privé sont indispensables, tant sur le plan des ressources que de l’expertise apportées ». A l’issue des travaux de la 82e session de l’assemblée générale d’Interpol, le Comité exécutif a approuvé à l’unanimité la création de la Fondation Interpol pour un monde plus sûr. Il ouvrira ses premiers bureaux à Genève et à Paris en 2014. Elias Murr, ancien vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et ministre de la Défense du Liban, a été désigné président du conseil d’administration de la Fondation Interpol pour un monde plus sûr pour un mandat de sept ans . Ellias Murr est chargé de promouvoir et de renforcer les priorités stratégiques d’Interpol dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, et de soutenir les efforts d’Interpol afin de créer un monde plus sûr et plus sécurisé. S. F.

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Le 22 octobre, un double évènement pour la DGSN

Vibrant hommage à la presse nationale et à la revue Echorta Profitant de la première Journée nationale de la presse, le 22 octobre instaurée par le président de la République et qui a coïncidé avec le 38e anniversaire de la revue Echorta, la Direction générale de la Sûreté nationale a organisé une cérémonie en l’honneur de représentants de la presse, du personnel de sa cellule de communication et d’anciens responsables de ce département, à leur tête le commissaire divisionnaire à la retraite Hafnaoui Zaghez, fondateur de la revue institutionnelle en 1975. Par Radia ZEKRI

La cérémonie a été présidée par le contrôleur de police Mohamed Houalef, inspecteur général de la Sûreté nationale, en présence du commissaire divisionnaire Djillali Boudalia, de Amar Khelifa, fondateur et directeur général d’El-Djazair.com, et de hauts cadres de la DGSN

Photo Abdessamed.Khelifa

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Le contrôleur de police Mohamed Houalef, inspecteur général de la Sûreté nationale, rendant hommage à Hafnaoui Zaghez, fondateur de la revue EcChorta

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a cérémonie organisée au Centre de formation continue de la direction de l’administration générale à Hydra, a été présidée par le contrôleur de police Mohamed Houalef, inspecteur général de la Sûreté nationale, en présence de hauts cadres de la DGSN et des représentants de la presse nationale qui ont salué l’initiative du département du général-major Abdelghani Hamel. Un département qui ne manque aucun évènement pour rendre hommage à la presse nationale. D’ailleurs, dans une allocution prononcée à l’occasion, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la cellule de communication et des relations presse à la DGSN, a affirmé que son institution a conforté les relations de partenariat avec les médias et autres partenaires sociaux du fait de sa conviction que la sensibilisation à la sécurité ne pouvait être entreprise sans la conjugaison des efforts de tous les acteurs et partenaires, notamment les médias nationaux et ce, dans le cadre de la police de proximité. Un partenariat salué à maintes reprises et qui ne cesse de susciter une attention particulière de la part de la Sûreté nationale qui a 102 El-Djazaïr.com N° 68

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adopté depuis quelques années une stratégie de communication pour renforcer les bases de communication et de collaboration avec les différents acteurs de la société, à leur tête la presse nationale. Une stratégie qui semble porter ses fruits surtout en matière de sensibilisation des citoyens à la sécurité en général et aux dangers de la criminalité et de la délinquance juvénile en particulier. C’est dans cet esprit que la DGSN s’est investie dans le développement de ses canaux

de communication à travers de nombreuses initiatives qui ont stimulé le partenariat avec les intervenants en matière de sensibilisation et de prévention. Le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia a cité, dans ce sillage, le lancement du forum de la sûreté nationale, le site web et la page Facebook de la DGSN ainsi que d’autres projets comme la radio de la sûreté nationale. La cérémonie grandiose a été, également, organisée en l’honneur de la revue Echorta qui a fêté le 22 octobre, son 38e anniversaire et qui est à son 120e numéro et actuellement tirée à 4 500 exemplaires distribués en interne et en externe. Une vidéo de 12 minutes retraçant le parcours de la revue depuis sa création en 1975 a été projetée mettant en exergue le niveau atteint par cette tribune d’information aux plans national et arabe à travers des thèmes importants et un vaste espace de débat constructif traitant d’importants sujets liés à la sécurité dans tous ses aspects. Par la même occasion, d’anciens cadres et responsables de la cellule de communication de la DGSN depuis sa création ont été honorés en signe de reconnaissance pour tout ce qu’ils ont donné à ce service. S. R.

Photo Abdessamed.Khelifa

Amar Khelifa, fondateur et directeur général d’El-Djazaïr.com, et Naâma Abbes, directrice du quotidien El-Moudjahid, honorant le commissaire divisionnaire Ali Ferrag, sous-directeur de la police scientifique et technique

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Le commissaire divisionnaire Djillali Boudalia, directeur de la communication de la DGSN, à El Djazaïr.com :

« Le partenariat police-presse, un jumelage primordial » La cellule de communication de la DGSN, devenue l’un des maillons forts de l’institution, a connu un élan en matière de partenariat avec la presse et de rapprochement avec les citoyens grâce à sa présence permanente à toutes les occasions et à ses multiples initiatives pour la promotion du travail de communication et de proximité. Dans une interview exclusive accordée à El-Djazaïr.com, à l’occasion du 38e anniversaire de la revue Echorta et de la Journée nationale de la presse, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la cellule communication et des relations publiques à la DGSN, a mis en exergue quelques points importants de la politique de communication initiée par le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale. Par Radia ZEKRI

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Le commissaire divisionnaire Djillali Boudalia

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DG El Djazair.com :

Vous organisez un double évènement, la célébration de la Journée nationale de la presse et le 38e anniversaire de la revue de la police. Que pouvez-vous nous dire à propos de cette cérémonie?

Commissaire divisionnaire Boudalia : La direction générale de la Sûreté nationale, sous le haut patronage du général-major Abdelghani Hamel, a procédé à l’organisation de ce double évènement qui, pour nous, est un message fort en externe et en interne. En externe, parce que la direction générale de la Sûreté nationale, veille à célébrer la journée de la presse. D’ailleurs, c’est devenu une tradition de rendre un vibrant hommage à tous les représentants de la presse nationale en leur journée internationale le 3 mai et leur journée nationale, le 22 octobre, décrétée par son Excellence le président de la République Abdelaziz Bouteflika. C’est un honneur pour les policiers de participer à cet évènement aux côtés des hommes et femmes de la presse. C’est également, un message endogène pour rappeler que la DGSN n’oublie jamais les efforts de ses hommes qui ont rendu de loyaux services et été à l’origine de la création d’un service de communication et d’une revue institutionnelle qui fête aujourd’hui son 38e anniversaire.

El Djazair.com :

La DGSN a pris l’initiative de créer et de consolider un partenariat avec la presse nationale. Après trois années de travail dans ce sens, où en est ce partenariat et est-ce que les objectifs tracés ont été atteints ?

Commissaire divisionnaire Boudalia : Cette notion de partenariat a été valorisée par les soins du général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, qui insiste sur ce partenariat et considère qu’aucune tâche ne peut réussir sans la présence de la presse nationale. Un jumelage est primordial entre les efforts d’un personnel qualifié de la police sur le terrain et des gens de la presse qui transmettent le message de la sécurité à l’adresse des citoyens et qui le font de manière professionnelle. Nous sommes très contents de ce rapprochement police-presse et nous considérons que notre message aujourd’hui passe très bien grâce à une presse professionnelle qui rapporte les préoccupations des citoyens en matière de sécurité pour que nous puissions les prendre en charge. Nous allons encore renforcer ces

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SN liens pour que notre travail commun soit dirigé vers un seul objectif allant dans le sens de l’information et de la sensibilisation des citoyens pour la sécurité de tous. Jusque-là, beaucoup des objectifs tracés ont été atteints grâce aux efforts consentis par la hiérarchie. La cellule de communication veille à exécuter les directives sur le terrain. Nous avons traversé un chemin très louable et considérable et nous comptons entreprendre davantage de démarches pour la concrétisation de tous les objectifs au profit de la communication et de la sécurité.

El Djazair.com :

Quelles sont vos perspectives en matière communication à moyen et à long terme ?

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Commissaire divisionnaire Boudalia : Avec les encouragements de la hiérarchie, le service de communication de la DGSN peut aller encore plus loin dans la réalisation de multiples objectifs. Nous aurons très prochainement une radio dédiée à la Sûreté nationale et qui sera gérée par un personnel parmi les professionnels de la presse nationale et les cadres de la Sûreté nationale. L’objectif est de divulguer le maximum d’informations sécuritaires dans son volet préventif. Nous allons également incessamment créer notre service audio-visuel car aujourd’hui, ce sont la télévision et la radio nationales qui nous prêtent assistance. Nous leur en sommes très reconnaissants et souhaitons procéder à notre propre réalisation de notre propre produit. En première étape, ce projet verra le jour grâce à la direction générale de la radio nationale auprès de laquelle nous avons trouvé beaucoup d’écoute et de disponibilité et nous comptons, dans une première étape, aller vers une plage horaire déterminée. On va s’intégrer dans des programmes de la grille nationale, peut-être deux ou quatre heures par semaine, le temps de préparer nos effectifs et de les intégrer dans ce métier d’audiovisuel et par la suite nous irons vers la production et la création de notre propre chaîne radio qui sera diffusée à l’échelle nationale pour un meilleur travail de proximité avec les citoyens. Je rappelle, dans le même sillage, le succès que connaît le forum de la DGSN par son espace de débat sur des questions d’intérêt national. Nous sommes également présents sur les réseaux sociaux tels que Facebook et nous allons prochainement lancer notre page sur Twitter. En somme, tous les moyens seront mobilisés pour le renforcement du contact avec nos concitoyens. R. Z.

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La revue Echorta fête son 38e anniversaire La revue de la Direction générale de la Sûreté nationale vient de fêter son 38e anniversaire qu’elle a voulu faire coïncider avec la célébration, pour la première fois, de la journée nationale de la presse, le 22 octobre.

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ans son expérience qui est maintenant longue, la revue s’est toujours voulu un élément essentiel de la stratégie globale de communication de la DGSN. Dans le message qu’il a adressé à la revue à cette occasion, le général-major Hamel a situé un aspect essentiel de la mission de son institution : « Nous accordons une grande importance à la communication au sein de la police, dans ses volets intérieur et extérieur. » La place de la communication est dictée par les missions qui sont dévolues à la DGSN et par le rôle que cette institution doit assumer dans la vie nationale. Les cadres de la DGSN considèrent en effet que la sécurité est un pilier du développement et que le citoyen est à la base de la sécurité. Les relations entre la police et le citoyen doivent être fortes, basées sur la confiance. La sécurité ne se fait pas sans le citoyen, mais avec lui, en essayant de gagner sa confiance et d’obtenir sa collaboration. Cet aspect fondamental est mis en exergue par le numéro spécial de la revue qui rend compte des activités de proximité menées par le bureaux de communication des services installés au niveau des wilayas : 4419 rencontres locales de sensibilisation interne autour du respect des valeurs de la profession, notamment la qualité du contact avec les citoyens, 592 rencontres avec la presse, 6689 communiqués et messages adressés à la presse, 1732 échanges pour aider la presse dans la réalisation des enquêtes, 794 échanges qui ont porté sur l’aide aux étudiants et aux chercheurs, 1154 actions de communication avec les représentants de la société civile dans l’action préventive pour inculquer la politique de proximité, 443 visites pédagogiques des structures de la DGSN ont été

organisées au profit des étudiants et des enseignants. Le bureau audiovisuel a mené 1026 interventions avec des films de sensibilisation, des reportages préventifs sur la sécurité routière, la sûreté de proximité, 4750 interventions de sensibilisation sur les différents maux sociaux ont été menées. L’accent est ainsi mis sur les actions en direction des citoyens, pour les sensibiliser, les former, gagner leur confiance, les associer le plus étroitement possible à l’œuvre de sécurité collective, étant entendu que celle-ci dépend du lien étroit entre le citoyen et sa police. La revue Echorta veut assumer ce rôle de lien entre une population et sa police, cherchant à informer l’extérieur mais aussi à mettre à la disposition des fonctionnaires de police la plus large information qui leur permet de mener à bien cette tâche qui est la leur. En illustration du rôle que veut jouer la DGSN dans la prévention des conflits et le rapprochement des citoyens en vue de promouvoir des relations apaisées et cordiales entre les citoyens, et d’ancrer une culture de la compétition saine et cordiale, la revue Echorta a accordé une bonne place à la journée d’étude organisée autour de la sécurisation des compétitions sportives, tenue le 28 février 2013 ainsi qu’à la cérémonie de remise du prix de la Sûreté nationale sur l’esprit sportif qui a eu lieu le 12 juin 2013. Dans ce numéro, la revue a aussi rendu compte des activités internationales de la DGSN, notamment la participation à la 22e conférence territoriale d’Interpol pour l’Afrique qui s’est tenue à Oran du 10 au 12 septembre 2013, la réunion des chefs de police des pays islamiques d’Istanbul du 4 au 6 septembre 2013, la visite du DGSN à Téhéran. Novembre 2013 N° 68 El-Djazaïr.com 105

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La DGSN met le paquet à l’aéroport Houari-Boumediene

Accueil chaleureux et dispositions applaudies par les hadjis Sur instructions du général-major Abdelghani Hamel, la Direction générale de la Sûreté nationale a mobilisé d’importants moyens et dégagé un ensemble de dispositions pour un meilleur déroulement des arrivées de pèlerins. Par Radia ZEKRI

Un accueil chaleureux a été réservé aux hadjis par les éléments de la DGSN

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epuis trois années, la Sûreté nationale a mis en place un dispositif spécial « départ et arrivée des hadjis » au niveau de tous les aéroports afin de permettre une meilleure organisation et fluidité. Des résultats encourageants ont été observés dès les premières années, d’où ces orientations continues du commandement de la sûreté nationale pour le renforcement desdites dispositions et l’engagement de nouvelles facilitations au retour des pèlerins. L’aéroport HouariBoumediene a vécu cette année une nouvelle ambiance à l’arrivée des hadjis. Ces derniers ont été accueillis avec un verre de lait, des dattes et des écharpes distribués par des éléments de la sûreté nationale qui leur ont serré la main et souhaité la bienvenue dans leur pays. Un accueil auquel a participé le directeur de la police des frontières, le contrôleur de police Ghali Lazrag et le chef de la 2e brigade de police des frontière de l’aéroport Houari Boumedienne, le commissaire divisionnaire Lahcène Hassaïne. Après cet accueil chaleureux les policiers ont informé les pèlerins qu’ils prenaient en charge les formalités d’enregistrement. Les groupes de pèlerins fatigués des rites du hadj et du voyage récupèrent leurs bagages puis leurs passeports avant de quitter l’aéroport en un temps record et sans fournir beaucoup d’efforts. El Djazaïr. com a assisté à l’arrivée du vol du 22 octobre qui s’est déroulé dans de bonnes conditions au bonheur des vieux et jeunes hadjis impatients de retrouver les leurs. Ils n’ont pas maqué de remercier la direction générale et les éléments de la sûreté nationale mobilisés à l’aéroport pour les efforts fournis pour leur accueil. Le commissaire divisionnaire Hassaïne a qualifié, dans une déclaration à El Djazaïr.com, de « réussite » le déroulement de l’événement, exprimant sa satisfaction quant à la prise en charge de chacun des 230 pèlerins arrivés à bord du deuxième

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Toutes les mesures et dispositions ont été prises pour faciliter la prise en charge des hadjis

vol d’Alger. L’officier supérieur a souligné qu’il s’agit de la mise en œuvre des orientations du généralmajor Abdelghani Hamel, directeur général de la sûreté nationale qui a décidé un ensemble de mesures et dispositions afin de permettre toutes

les facilitations possibles. «La mise en place de dispositions de facilitations de la part de la DGSN au profit des pèlerins est actuellement à sa troisième année avec une amélioration des services d’une année à une autre », a-t-il noté assurant que son Novembre 2013

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institution est fière de voir ses concitoyens satisfaits et n’épargnera aucun effort pour améliorer davantage tous les services. Pour ce qui est de l’expérience de la prise en charge des formalités à la place des hadjis, une première, le représentant de la DGSN a affirmé que cette étape pilote a atteint les objectifs tracés et pourra être généralisée à tous les aéroports au niveau national. Beaucoup est attendu d’une politique de proximité censée mieux prendre en charge les préoccupations de la société dans différentes circonstances. R. Z. 108 El-Djazaïr.com N° 68

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Des fanions de la DGSN ont été remis aux hadjis

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Sûreté de wilaya de Sétif

Le citoyen au centre de la stratégie sécuritaire La Sûreté de wilaya de Sétif promeut une stratégie de sécurité intégrée qui, en partenariat avec les citoyens, mène des projets participatifs dont le but est de lutter contre la délinquance et de répondre aux besoins des citoyens. L’objectif est de redonner du lien social à une ville qui connaît de profondes transformations sociales et démographiques. Cette stratégie, coordonnée et basée sur la collaboration entre les services de la Sûreté et les citoyens, permettra d’endiguer les fléaux sociaux et de créer un climat paisible entre les deux parties. Une stratégie reposant sur l’impératif de rapprochement des forces de police du citoyen. De nos envoyés spéciaux Smail ROUHA

Abdessamed Khelifa : photographe

Le commissaire divisionnaire Laâziz Yamouni, chef de Sûreté de la wilaya de Sétif

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Le commissaire divisionnaire Laâziz Yamouni honorant Smail Himmer, ancien chef de Sûreté de la wilaya de Sétif, en retraite

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oute stratégie sécuritaire est centrée sur le citoyen par la prise en compte des menaces et des vulnérabilités qui peuvent affecter l’environnement de la société ou le citoyen ainsi que le souci d’anticipation et de réactivité face à des « surprises » stratégiques susceptibles de bouleverser la vie quotidienne des citoyens. Partant de ce concept et convaincu qu’il est possible de renforcer la cohésion sociale au sein d’une ville, par le biais d’actions de sensibilisation, la formation des acteurs de terrain et la construction de réseaux de proximité, le commissaire divisionnaire Laâziz Yamouni, chef de la Sûreté de wilaya de Sétif, privilégie l’action de proximité en plus d’une occupation rationnelle du terrain par une présence ciblée. «Ces actions contribuent à favoriser l’implication et la participation des citoyens au niveau local, à travers desquelles se construit la prévention», souligne Laâziz Yamouni qui place en premier lieu le souci de répondre aux aspirations et attentes du citoyen. D’ailleurs, le commissaire divisionnaire Laâziz Yamouni relève 110 El-Djazaïr.com N° 68

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que la réussite de toute action dépend de la façon la plus judicieuse de se comporter, de se conduire, d’être à l’écoute des préoccupations, en tous lieux et en toutes circonstances. Pour ce faire, ce père de famille préconise une stratégie de sécurité intégrée qui, en partenariat avec les citoyens, mène des projets participatifs dans le but de lutter contre la délinquance et de répondre aux besoins des citoyens. L’objectif est de redonner du lien social à une ville qui connaît de profondes transformations sociales et démographiques. « La wilaya de Sétif connaît un développement accru et regorge en son sein deux grands pôles économiques importants, Sétif et El-Eulma, d’où l’exigence de notre déploiement et de notre présence à travers les contrées, et d’une certaine intelligence dans la gestion des affaires » confie le commissaire divisionnaire Laâzi Yamouni. Cette stratégie, coordonnée et basée sur la collaboration entre les services de la Sûreté et les citoyens, permettra d’endiguer les fléaux sociaux et de créer un climat paisible entre les deux parties. Une stratégie reposant sur l’impératif de rapprochement des forces de police du citoyen. « Sans le citoyen, la police ne peut mener à

bien sa mission de sécurisation. La majorité des affaires solutionnées a été à la base de renseignements fournis par les citoyens. Cette coopération est le fruit du bon comportement des policiers conformément aux orientations du haut commandement de la DGSN», reconnaît le chef de Sûreté de wilaya de Sétif qui recommande à ses éléments « d’être toujours à l’écoute du citoyen. C’est ce qui explique le nombre d’affaires solutionnées par la police judiciaire. Cette croissance est le résultat de notre déploiement sur le terrain et non une hausse de la criminalité». En termes d’infrastructures, la wilaya de Sétif compte 17 sièges de sûreté de daïra, sur les vingt daïras que compte la wilaya. Prochainement, deux autres sûretés de daïra verront le jour à Maoklane et à Guenzet. Au niveau du chef-lieu, 12 arrondissements, une brigade mobile de la police judicaire, un bureau de recherche et d’investigation, une unité républicaine de sécurité, un service des renseignements généraux, une unité de la police des frontières aériennes dont la mission est d’assurer la sécurité au niveau de l’aéroport de Sétif, ainsi qu’une école de police sont opérationnels. Une école de police régionale devrait ouvrir ses portes incessamment.

La police judiciaire, la colonne vertébrale de la Sûreté de wilaya

En ce qui concerne l’activité des services dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, les chiffres révèlent que 6796 affaires ayant impliqué 7495 personnes ont été traitées, en 2013. Les affaires de drogue ne sont pas en reste. Les services de la police ont traité, en 2013, 495 cas ayant permis la saisie d’une centaine de kilogrammes de kif traité et de 65129 gélules de psychotropes. Concernant les atteintes aux biens, 1847 affaires ont été traitées ayant impliquées 1555 personnes dont 389 ont été mises

DG sous mandat dépôt. Tandis que les atteintes aux personnes se chiffrent à 1931 affaires ayant impliqué 2543 personnes, avec un taux de 92,29% d’affaires solutionnées. Malheureusement, on déplore le décès de 7 personnes dans des crimes. Le dernier en date a eu lieu à la Cité de l’avenir (Birgay). Les investigations mises en branle par la brigade de recherche et d’intervention de la sûreté de wilaya de Sétif, en plus des rapports de la police scientifique, ont abouti à l’identification du présumé meurtrier de l’homme qui a été retrouvé assassiné et abandonné à proximité de son domicile. Le meurtrier n’était autre que sa propre épouse, âgée de 49 ans, qui l’a tué, après 30 ans de vie commune, avec une arme blanche. Auparavant, la brigade de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Sétif a réussi à déterminer et à arrêter les présumés auteurs de l’assassinat d’un jeune homme âgé de 20 ans, retrouvé poignardé et partiellement brûlé en bordure d’un chemin de fer près de la gare ferroviaire de Sétif. En outre, la lutte contre le commerce informel,

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Le commissaire divisionnaire Laâziz Yamouni en visite dans un centre pour enfance

selon le chef de la police judiciaire le commissaire principal Laânani, est poursuivie intensément au niveau de toutes les communes. C’est ainsi que durant la même période, quelque 15 affaires relatives au trafic de tabac à chiquer ont été traitées et solutionnées. Ces affaires ont permis la saisie de 137 tonnes et 64 kg de

différents tabacs contrefaits. Pour les autres crimes et délits, la Sûreté de wilaya de Sétif a eu à traiter 1958 affaires pour coups et blessures, 326 pour vol par effraction, 70 pour escroquerie, 35 pour falsification et usage de faux et 8 homicides. S. R./A. K.

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Brigade mobile de la police judiciaire

Mission : échec à la délinquance et au crime Dans le cadre du renforcement de la lutte contre la criminalité, les Brigades mobiles de la police judiciaire (BMPJ), relevant de la wilaya de Sétif, effectuent des descentes dans plusieurs «points noirs», réputés pour être des lieux de prédilection pour la délinquance et la débauche. De nos envoyés spéciaux Smail ROUHA



Abdessamed Khelifa : photographe

Les consignes sont claires: strict respect des lois de la République

Photo Abdessamed.Khelifa

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epuis leur création en 1995 dans la tourmente terroriste, les Brigades mobiles de la police judiciaire, corps d’élite de la police, ont progressivement fait leur mue en menant la lutte contre les différentes criminalités de par leur spécificité de petite unité mobile. D´aucuns diront que ces brigades ont obtenu des résultats plus que satisfaisants. Pour comprendre leur méthode de travail, El-Djazaïr.com a accompagné, lors d’une opération ciblée, la brigade mobile de la police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya de Sétif. Une ville qui se fait un malin plaisir de changer d’humeur à chaque fois que la routine y devient pesante. Néanmoins, quand elle s’offre au sommeil et aux immoralités de la nuit, des hommes, anonymes, se font le devoir de gérer ses pulsions incroyablement inconstantes. Des

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Rien n’est laissé au hasard

Photo Abdessamed.Khelifa Toute arme blanche est prohibée

Photo Abdessamed.Khelifa

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DG hommes de terrain composent cette brigade. Des hommes qui, chaque nuit, héritent des ruelles sombres et incertaines de la ville pour y entretenir la rémission jusqu’à l’aube d’un nouveau jour. 16h. Dehors, c’est le brouhaha. Les fans de l’équipe nationale de football attendent le coup d’envoi du match devant opposer les Fennecs au Burkina Faso comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Certaines rues sont squattées par les maquignons. On est à quelques jours d’ l’Aïd. Aux klaxons se mêlent les bêlements du cheptel. Rien ne présage qu’une opération coup-de-poing se prépare à la Sûreté de wilaya, sous la direction du commissaire principal Laanani, chef de la police judiciaire à la sûreté de wilaya de Sétif. Les éléments de la police judiciaire ont tout fait pour que l’opération se déroule dans la discrétion totale afin de ne point éveiller les soupçons des réseaux du crime. Cette opération cible des points déterminés au préalable et où il est enregistré des agressions, de la vente illégale et de la consommation de différents types de drogue et de recel d’objets volés, nous précise le commissaire principal Laânani. L’opération débute au siège de la BMPJ de Sétif par un briefing assuré par l’officier Mourad Rouabah, chef de la BMPJ. Pour les besoins du reportage, nous prenons place à bord d’un véhicule 4X4 en compagnie du chef de la police judiciaire qui a toujours un œil à la fois sur nous et sur le moindre mouvement suspect à l´extérieur. Pendant le trajet, le poste radio grésille constamment. Scindée en deux patrouilles, la brigade mobile de la police judiciaire cible, en premier lieu, un endroit réputé pour être un lieu de prédilection pour la délinquance et la débauche, à savoir la zone d’entrepôt et d’activité de la wilaya (ZEA). Un lieu où de nombreux édifices séparent les zones de production, dont certains sont viabilisés et d’autres à moitié construits, et ou se regroupent 114 El-Djazaïr.com N° 68

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quotidiennement des dizaines de citoyens dans des recoins pour s’adonner qui à la consommation d’alcool qui à la consommation de drogue. Quotidiennement, et à partir d’une certaine heure de la journée, l’endroit se transforme en un immense bar à ciel ouvert. Des centaines de bouteilles vides jonchent le sol. Une image de désolation dans cette partie de la ville censée être le fleuron industriel de la région. Certes, le dépôt exerce dans la légalité mais cela n’empêchera pas les éléments de la BMPJ de procéder à la vérification d’identité des individus interpellés sur les lieux. La plupart seront relâchés. Les autres seront conduits au siège de la 4e Sûreté urbaine pour contrôle. Un peu plus loin, d’autres individus seront interpellés notamment pour absence de pièces d’identité. Ils seront conduits au commissariat pour examen de situation. Histoire de savoir s’ils sont recherchés par leurs familles ou s’ils sont impliqués dans une quelconque affaire. Poursuivant leur mission, les deux patrouilles sillonnent quelques quartiers pour traquer les fauteurs de trouble avant de dresser un barrage inopiné au niveau de la RN5

menant à Batna. A l’issue de cette «opération », plusieurs citoyens ont tenu à exprimer leur satisfaction à la vue des patrouilles de la BMPJ qui instaurent une certaine quiétude. En effet, la souplesse des éléments de la BMPJ dans leurs rapports avec les citoyens a laissé transparaître «une reconnaissance mutuelle, voire un respect naissant». La prévention et les conseils constructifs sont au cœur des propos tenus par les policiers vis-à-vis des citoyens. Concernant la criminalité, le commissaire principal Laânani tient à nous préciser que ce ne sont pas les quartiers populaires qui sont «les plus infestés» par ce fléau, où il a été constaté une baisse de la petite criminalité, contrairement aux nouvelles cités. « Dans certains endroits de la ville, il y a des difficultés en matière de sécurité, d’où le renforcement des unités en place pour assurer une meilleure sécurisation », souligne le chef de la police judiciaire qui précise que « l’objectif de ces opérations, à caractère préventif, est de lutter contre la criminalité sous toutes ses formes, afin de garantir la sécurité et le bien-être du citoyen et créer un climat de quiétude ». S. R./A. K.

Photo Abdessamed.Khelifa

Professionnalisme et respect des droits de l’homme

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Brigade de recherche et d’investigations

La force de frappe Quand la Brigade de recherche et d’investigations investit le repaire d’un dealer, d’un trafiquant, d’un criminel, c’est la phase ultime d’une enquête minutieuse menée par un groupe spécialisé de la police judiciaire. La compétence des éléments de la Brigade de recherche et d’investigations dans le maintien de l’ordre a nécessité, à maintes reprises, leur intervention dans différents événements. La Brigade de recherche et d’investigations, noyau névralgique de la police judiciaire, est sollicitée, en outre, par l’ensemble des services de la police judiciaire des sûretés de daïra de la wilaya, dans le cadre des enquêtes approfondies, des interpellations et des arrestations De nos envoyés spéciaux Smail ROUHA



Abdessamed Khelifa : photographe

Photo Abdessamed.Khelifa Les éléments de la BRI en action

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SN L’officier Bachir Djeffal, chef de la BRI

apidité et efficacité. Telles sont la devise de la Brigade de recherche et d’investigations. Noyau névralgique de la police judiciaire, la Brigade de recherche et d’investigations constitue, de par la nature des missions qui lui sont assignées, l’outil principal de l’application de la loi. Si les véhicules de police sont apparents, il n’en est pas de même pour ceux de la BRI que l’on ne reconnaît que par leur couleur noire et la tenue spécifiques de ses éléments souvent appelés du sobriquet «Ninjas ». Pour comprendre leurs missions et lever le voile sur ces hommes de l’ombre, El-Djazair.com a décidé d’accompagner la Brigade de recherche et d’investigations relevant de la police judiciaire de la Sûreté de la wilaya de Sétif, lors d’une sortie sur terrain pour vous faire de découvrir l’univers du risque et de la passion que vivent et partagent quotidiennement les éléments de cette « force de frappe». Avant l’opération, l’officier Bachir Djeffal, chef de la BRI, nous révèle que la section comporte

une trentaine d’éléments choisis d’autant que la condition physique, l’amour du métier, le courage et l’intelligence sont, entre autres, les critères exigés. Sur les lieux, nous sommes impressionnés par l’esprit de fraternité qui règne au sein de cette section. « C’est comme une vraie famille. Il y a parmi nous ceux qui travaillent ensemble depuis longtemps, ceux qui ont lutté pendant des années contre le terrorisme. Aujourd’hui, nous sommes mobilisés pour la lutte contre le crime organisé et le grand banditisme », souligne un élément de la brigade.

Discipline, organisation et exécution exemplaires

Dix-neuf heures. Rassemblement général dans la cour du siège de la BRI. Le premier groupe est constitué d’éléments en tenue officielle, et le second comptait en civil. A l’exception des chefs de section, les autres éléments ignorent le lieu et la destination de la mission qu’ils vont exécuter. « Le lieu de l’exécution de chaque mission demeure inconnu, jusqu’à la dernière minute », souligne l’officier Djeffal. C’est sur place que

Un briefing avant chaque opération

Photo Abdessamed.Khelifa

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les consignes seront données avec recommandation du strict respect des lois de la République. Le silence dans la cour contraste avec les commentaires des riverains sur la défaite des Fennecs face au Burkina Faso comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde. Les premières consignes seront données par le commissaire principal Laânani, chef de la police judiciaire à la sûreté de wilaya. Tous sont attentifs aux orientations claires et précises du chef de la brigade qui révèlera l’itinéraire de la mission. Destination : les quartiers et les lieux les plus chauds de la ville et qui constituent des foyers de commercialisation de la drogue. «Bon traitement des individus arrêtés et surtout pas de violence !» recommandera-til à ses éléments. « Nous devons allier rapidité et efficacité sans pour autant avoir recours à la violence. L’intervention musclée est le dernier

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Sur les lieux du crime au niveau de la Gare ferroviaire

recours que nous utilisons, même si parfois nous faisons face à des agressions », nous explique le chef de la brigade, habilitée à intervenir sur l’ensemble des daïras de la wilaya, dans le cadre des enquêtes approfondies, des interpellations et des arrestations. « La BRI peut se déplacer dans n’importe quel endroit de la wilaya et a les prérogatives d’intervenir sur tout le territoire de la wilaya », explique le chef de la police judiciaire.

Pas de répit pour les criminels

Consignes données, nous prenons place à bord d’un 4X4 en compagnie du chef de la police judiciaire qui nous explique au fur et à mesure le déroulement de l’opération tout en précisant que la BRI est le pilier de leur travail et de leur intervention, notamment dans les missions à haut risque. L’apport de la BRI est plus que vital dans certains cas. Notre première destination est un quartier populaire de la ville, les 500-Llogements. Notre arrivée sur les lieux se fait en silence. Ni sirène ni gyrophare. On mise beaucoup

Photo Abdessamed.Khelifa

sur l’effet de surprise. A notre vue, la panique se lit sur les visages de certains individus. L’expérience riche et avérée de certains des éléments de la brigade leur permet d’identifier facilement, et à première vue, les sujets suspects. Sur place, trois individus sont interpellés et fouillés par les éléments. Il y a lieu de souligner que la plupart des personnes fouillées par les éléments de la BRI n’ont pas de pièces

Fouille systématique de tous les interpellés

Photo Abdessamed.Khelifa

d’identité sur elles. Obligation donc de les conduire au siège de la sûreté de wilaya afin de les soumettre à des contrôles approfondis. En somme, des mesures routinières. L’autre groupe se rend à un deuxième point, un jardin public devenu un lieu de tous les vices et jouxtant le quartier Tandja. Les éléments de la BRI investissent les lieux. Deux personnes sont arrêtées pour possession de drogue tandis que d’autres sont conduites au siège de la Sûreté urbaine pour contrôle d’identité. Les éléments de la BRI se rendront ensuite au niveau de la Gare ferroviaire où a eu lieu une semaine plus tôt un crime crapuleux. D’ailleurs, les auteurs du crime ont été arrêtés par les éléments de la BRI en 72 heures. Sur place, le soulagement est perceptible à la vue des éléments de la BRI, notamment en raison du nombre élevé d’agressions commises sur les lieux. Vers 20h30, les éléments de la BRI établissent un barrage improvisé au niveau de la RN 5. Ils interceptent, par chance, un véhicule dans lequel se trouve une femme recherchée pour trafic d’ecstasy, une drogue forte. C’est sur cette arrestation que s’achève notre sortie. Demain sera une autre journée. S. R./A. K. Novembre 2013

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CONTRIBUTION Par Aïssa Kasmi,

Ancien cadre supérieur de la Sûreté nationale

La coopération policière internationale

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eaucoup de personnes dans le monde aiment les films policiers ou les films d’action à travers lesquels elles se retrouvent dans des situations parfois proches du réel et souvent dans un surréalisme qui dépasse de loin la fiction. Sont également nombreux ceux qui préfèrent les romans policiers qui déclinent subtilement des scénarios d’investigations, d’enquêtes, de recherches et de poursuites abracadabrantes qui les emportent dans des univers que caractérisent l’intrigue, le suspense et l’héroïsme surfait. Que ce soit dans les films ou dans les romans policiers, il est souvent question, quand il s’agit de crimes ou de délits transfrontières, de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC), plus connue sous l’acronyme Interpol. Tous les spécialistes de la criminalité et les policiers de carrière savent pertinemment que, depuis la nuit des temps, les malfaiteurs de tous bords ont toujours cherché à mettre le plus

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grand espace possible entre eux, leur victime et l’autorité qui se lance à leurs trousses. Mais dans le temps, les frontières qui séparaient les pays constituaient une certaine protection pour les criminels et un sérieux obstacle devant les institutions de répression du crime. Tandis que de nos jours, les facilités extraordinaires de communication et de déplacement qu’offre l’évolution technologique dans tous les domaines, l’accroissement considérable des populations, la densification des échanges multiformes induits par la coopération internationale, la connexion avérée entre les différents réseaux du crime font que la criminalité internationale ne reconnait plus les frontières nationales. Ce phénomène qui a commencé à apparaître en fait au début du XXe siècle, a pris désormais des proportions alarmantes et inimaginables. Il y a très longtemps que les services de lutte contre la criminalité notamment en Europe et outre Atlantique avaient pris conscience

de la nécessité de s’adapter aux nouvelles exigences imposées par le développement et la diversité de l’activité criminelle, en s’organisant de façon plus efficace afin de faire face avec succès à la criminalité transnationale qui touche tous les pays de la planète sans exception. C’est en effet à Monaco que s’est tenu, du 14 au 18 avril 1914, le premier congrès international de police judiciaire présidé par le prince Albert 1er de Monaco, congrès auquel avaient participé des policiers et des juristes de 14 pays. Mais le déclenchement de la Première Guerre mondiale avait freiné la mise en œuvre des recommandations dudit congrès. Ce n’est que plus tard que le docteur Schobert, président de la police de Vienne (Autriche), a repris l’initiative en réunissant le deuxième congrès de police judiciaire, du 3 au 7 septembre 1923, dans la capitale autrichienne. C’est à l’issue de ce congrès qu’avait été décidée la création de la Commission internationale de police criminelle

CONTRIBUTION (CIPC), dont le siège avait été fixé à Vienne. Mais les graves tensions et les profonds bouleversements qu’a connus l’Europe par la suite ont fatalement affecté le fonctionnement de ladite Commission jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Reconstituée en 1946 à Bruxelles, son siège avait été transféré d’abord de Vienne à Paris en 1946, puis en 1989, à Lyon où il se trouve jusqu’à présent. On est en droit de s’imaginer qu’Interpol est une sorte de «multinationale » de la sécurité, dotée d’importants moyens matériels et humains et disposant de larges prérogatives lui permettant de se déployer et de mener des enquêtes sans aucune restriction dans tous les pays du monde pour traquer les malfaiteurs et les groupes criminels de dimension internationale. Rien de tout cela. Il suffit de prendre connaissance du résumé de ses prérogatives pour s’en convaincre. Elles se résument comme suit : et développer • assurer l’assistance réciproque la plus large de toutes les autorités de police criminelle, dans le cadre des lois existantes dans les différents pays et dans l’esprit de la déclaration universelle des droits de l’Homme ; • établir et développer toutes les institutions capables de contribuer efficacement à la prévention et à la répression des infractions de droit commun ; • s’interdire rigoureusement toute activité ou intervention dans des questions ou affaires présentant un caractère politique, militaire, religieux ou social. Dans la pratique, Interpol agit en tant que structure de coordination de la lutte contre la criminalité internationale. Il intervient à la demande expresse des services de police et des autorités judiciaires des pays membres dans la prévention et la répression :

des crimes contre les personnes et les biens (homicides, enlèvements, prise d’otages, trafics d’être humains), les actes illicites contre la sécurité aérienne, les infractions sur les armes et explosifs, le terrorisme, la cybercriminalité, etc. ; • des crimes contre le patrimoine (vols et trafic de biens tels que les œuvres d’art, le trafic des espèces animales en voie de disparition) ; • de la criminalité économique et financière (faux monnayages, contrefaçons et falsifications, fraudes bancaires, fraudes commerciales, trafic de marchandises illicites, fraude à l’investissement, blanchiment de fonds, etc.) ; • du trafic des stupéfiants et des infractions connexes (culture, fabrication, transport et distribution). Sa mission se limite ainsi dans les faits à coordonner l’ensemble des activités de lutte contre la criminalité que mène chaque pays membre sur son propre territoire, à organiser et à encourager les échanges de renseignements et d’informations entre ces pays, à diffuser les notices ou dossiers de recherche de criminels d’envergure internationale, à contribuer à la formation et au perfectionnement des personnels de police judiciaire ou autres techniciens indispensables au bon déroulement des enquêtes et enfin à mettre à la disposition des services concernés certains dispositifs et analyses statistiques pour leur permettre de mieux tirer profit de l’expérience des uns et des autres. Le personnel du Secrétariat général de l’OIPC-Interpol est composé de fonctionnaires de police et d’agents administratifs et techniques de différentes nationalités. Dans chacun des 190 pays membres, il existe un Bureau central national (BCN), chargé spécialement des relations



avec Interpol. Tous les rapports fondamentaux qu’entretiennent les pays membres de cette organisation sont basés sur le strict respect des souverainetés nationales. Chaque pays agit avec ses propres services, selon ses propres lois et ses propres méthodes. En fait, la performance d’Interpol dépend dans son ensemble de l’efficacité des Bureaux centraux nationaux, de leur capacité à obtenir le concours des services de police locaux, de la rapidité de leur intervention et du soin avec lequel ils traitent les requêtes ou les dossiers qui lui parviennent des structures de leur propre pays, des BCN étrangers, ou du Secrétariat général d’Interpol. Ayant adhéré à l’Organisation internationale de police criminelle en 1963, l’Algérie a toujours joué un rôle actif et apprécié en son sein. Elle a assuré à deux reprises (1972 et 1981), le mandat de viceprésident, comme elle eu à présider de nombreuses commissions spécialisées au cours des travaux des assemblées générales annuelles. Elle est actuellement membre du Comité exécutif à travers la personne du directeur de la police judiciaire, le contrôleur de police Kara-Bouhedba Abdelkader. Cela dénote la place de choix qu’elle a constamment occupée dans cette organisation. De nombreux cadres de la police algérienne se sont particulièrement distingués par leur contribution de qualité à l’essor d’Interpol. Dans le cadre de sa coopération avec Interpol, notre pays a eu à abriter, en 1997, deux importants rendez-vous organisés sous l’égide de l’OIPC, à savoir la Conférence régionale des pays africains membres d’Interpol ainsi que la réunion de la Commission ad-hoc créée par cette même organisation pour se préoccuper du phénomène des stupéfiants. Du 10 au 12 septembre 2013, s’est également tenue à Oran, la 22e session de la Conférence régionale des pays africains qui a

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CONTRIBUTION eu à débattre de l’état d’avancement des initiatives de renforcement des capacités de la région africaine en matière de lutte contre la criminalité internationale notamment le trafic de drogues, la piraterie maritime et le terrorisme. De l’avis de tous les participants et des responsables d’Interpol au plus haut niveau, cette rencontre a enregistré un succès éclatant tant par le nombre des délégations participantes, la qualité des débats que par la pertinence des résolutions adoptées. Notre propos sur la coopération policière internationale nous amène en droite ligne pour souligner l’action de l’Algérie au niveau du monde arabe. Dès son accession à l’indépendance, elle a adhéré à l’Organisation panarabe de défense sociale (OPADS), créée en 1960, avant qu’elle ne soit dissoute en 1983, pour laisser place au Conseil des ministres de l’intérieur arabes dont le Secrétariat général a son siège dans la capitale tunisienne. Ce Conseil dispose de prérogatives importantes dans le cadre de la coordination de l’action arabe commune dans tous les domaines de la police et de la sécurité, mission qu’il assure à travers son Secrétariat général permanent et ses bureaux régionaux au nombre de cinq : • le Bureau arabe de police criminelle, installé à Damas ; • le Bureau arabe de lutte contre la criminalité, installé à Baghdad; • le Bureau arabe de lutte contre les stupéfiants, installé à Amman; • le Bureau arabe de la protection civile et de secourisme, installé à Rabat ; • le Bureau arabe de l’information sécuritaire, installé au Caire. L’Union sportive arabe, dont le siège est également au Caire, est elle aussi placée sous l’égide du Secrétariat général du Conseil des ministres de l’Intérieur arabes qui assure en outre la tutelle de l’université Naïf Ben Abdelaziz des sciences sécuritaires

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de Riadh (Arabie saoudite). Cette institution de haut niveau assure la formation et le perfectionnement de nombreux cadres des pays arabes dont beaucoup d’Algériens. Elle a à son actif l’organisation d’une série de colloques, de séminaires et de rencontres sur l’ensemble des phénomènes sociaux en rapport avec la criminalité et ses motivations. Les ouvrages, les revues et les travaux de recherche que publie cette université font référence dans le monde arabe et ailleurs grâce à la pertinence de leur contenu. Au sein de ce conseil, l’Algérie a également mené une intense activité qui lui a valu respect et considération. Elle a de tout temps participé de façon régulière aux réunions annuelles des ministres de l’Intérieur arabes, des directeurs généraux de la police et de la sécurité ainsi qu’à toutes les autres rencontres périodiques traitant des questions sectorielles ou spécifiques en relation avec les préoccupations des pays arabes en matière de sécurité et d’ordre public en général. Plusieurs cadres de valeurs de la police algérienne ont apporté leur contribution au renforcement de la coopération interarabe et à la consolidation des institutions communes. Dans le cadre restreint de la lutte contre les stupéfiants et les crimes connexes, la communauté internationale a institué un organe spécialement chargé de cette mission. Il s’agit de l’Office des Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime (Onudc) dont le siège se trouve à Vienne (Autriche). Au regard des proportions extrêmement dangereuses qu’a prises ce phénomène aux répercussions graves sur le développement durable de l’humanité, la plupart des pays du monde ont pris conscience que seule une coopération sincère et soutenue entre les structures de prévention et les services de répression peut freiner ce fléau et limiter ses dégâts

autant que possible. Au sein de cet organisme également, notre pays s’acquitte du rôle qui lui revient en insérant sa stratégie de lutte dans le cadre de la vision mondiale déclinée par l’Onudc et en apportant sa contribution à l’effort commun de réflexion et de planification sur les meilleurs voies et moyens de faire face au trafic illicite de drogues et de substances psychotropes derrière lequel se trouvent les cartels de la criminalité organisée transnationale. En conclusion, tout le monde sait aujourd’hui, notamment les spécialistes du crime organisé international, qu’étant donné quele monde ressemble de plus en plus à un village planétaire, la seule parade en mesure d’imprimer l’efficacité souhaitée aux plans de lutte contre ce type de criminalité qui ne connaît pas de frontières comme son nom l’indique, consiste à mettre en œuvre des mécanismes efficients de coopération bilatérale, régionale et internationale ayant pour finalité l’échange rapide de renseignements et d’expériences sur l’ensemble des activités criminelles ayant un caractère transnational. Cela suppose à l’évidence l’existence d’une volonté sincère chez tous les partenaires concernés d’agir dans un cadre concerté et fondé en particulier sur le respect mutuel et le partage des fruits de la sécurité et du bonheur pour tous. Toutefois, force est de constater qu’en dépit des professions de foi et des discours glorifiant les bienfaits d’une meilleure coopération internationale au bénéfice de tous, les actes ne suivent pas toujours les intentions car les questions de sécurité en général relèvent beaucoup plus des stratégies politiques ou plutôt géopolitiques que des plans sécuritaires proprement dits. A. K.

VIE DE L’ENTREPRISE Télécommunication Algeria

Un partenaire

de choix Huawei, fournisseur leader mondial de solutions TIC, la seule société non cotée parmi Fortune Global 500, 26 ans de lutte acharnée, une expansion mille fois plus grande que la vitesse standard avec des recettes brutes annuelles de 34 milliards de dollars et un personnel de 150 000 personnes à travers le monde entier avec beaucoup de dévouement, de passion et de travail productif.

Quelle société commun est-ce ?

hors

du

En 1987, RenZhengFei, 43 ans, a fondé la société à ShenZhen en Chine. En tant que fournisseur le plus performant de solutions TIC, le capital enregistré était seulement de 20 000 CNY qui ont été financés par RenZhengFei lui-même. Mais nous connaissons tous la légende. Les chiffres d’affaires de Huawei ont dépassés 10 milliards CNY en 2002 et 100 milliards en 2008. En 2012, le chiffre d’affaires global est arrivé à 220.2 milliards CNY (34 milliards $). Entre-temps, le profit annoncé a été dépassé de 15.4 milliards CNY. Dans cette même année, les coûts de Huawei R&D sont arrivés jusqu’à 29.9 milliards CNY. Ils sont investis dans plus de 20 instituts dans le monde entier, entre autres en Chine, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Colombie, en Suède, en Irlande, en Inde, en Russie, au Royaume-Uni etc. Le succès exceptionnel de Huawei a changé la manière dans

laquelle les entreprises et les produits chinois sont perçus dans le monde entier. Comment alors ont-ils pu arriver à un tel succès? Les valeurs principales de Huawei pourraient en donner la réponse : axé sur le client, dédié, innovateur, mondial, ouvert et fiable. Durant la première moitié de 2013, Huawei a réalisé de grandes réussites au

niveau mondial dans différents domaines et particulièrement dans les solutions réseau sans fil (wireless). En 2013, Huawei a vendu plus de 2,9 millions d’unités de BTS. Les produits et solutions sans fil de Huawei sont au service de plus de 500 opérateurs et 2 milliards d’abonnés dans le monde. En comparaison avec l’année 2012, Huawei s’attend à réaliser une

Figure1 Index financier clé du rapport annuel 2012 de Huawei

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VIE DE L’ENTREPRISE augmentation de 10% en 2013 grâce a la force et à l’innovation de ses produits et solutions Wireless. Ces produits et solutions se basent sur le grand investissement consacré à la recherche et développement année après année. Jusqu’à fin 2012, Huawei employait plus de 15 000 ingénieurs dans le monde entier qui s’occupent de la recherche et développement dans les réseaux mobiles. On trouve des centres R&D de Huawei en Suède (Stockholm), en Russie (Moscou), en Inde (Bangalore) et en Chine (Shenzhen, Shanghai, Beijing, Nanjing, et Chengdu). D’ailleurs, on a créé plus de dix centres d’innovation mobile où Huawei collabore avec des opérateurs dans les domaines de MBB, LTE, SingleRAN, AAS, et la recherche PS/EPC. Rien que pour le LTE, la réussite de Huawei en 2013 est impressionnante. Jusqu’à fin septembre, Huawei a mis en place 93 réseaux commerciaux LTE et 75 réseaux commerciaux EPC. Plus que n’importe quel autre fournisseur LTE. L’empreinte mondiale de l’entreprise s’étend sur six continents, Huawei LTE couvre plus de 90 capitales et les 9 premiers centres financiers du monde, y compris Londres, Hong Kong, Singapour, Zurich, Seoul, Tokyo, Genève et Toronto (source : le dernier rapport de GFCI 2012). Fraîchement mis en mémoire par la MWC 2013, Huawei a présenté des technologies futures innovatrices, y compris LTE-A HetNet CA, l’architecture LTE-B et le future Ultra Node super-site pour 50 Gb/s qui montre la vision de Huawei pour les prochaines 10 années de l’évolution de la technologie des réseaux et du wireless. En octobre 2012, Huawei et Yota ont lancé le premier réseau avancé commercial LTD du monde à Moscou, Russie. Les brevets et normes fondamentales au 3GPP sont la clé de base pour ces réalisations. Selon les dernières données 3GPP, depuis 2010, Huawei a présenté 428 propositions de normes 3GPP LTE base spécifications (RAN1 - RAN3 ) de LTE et LTE-Advanced qui ont été approuvés, classé n ° 1 parmi tous les telco-vendors. En juin 2013, Huawei détient 90 postes clés au sein des organismes de normalisation tels que 3GPP, etc. Ces réalisations et normes ont finalement 122 El-Djazaïr.com N° 68

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Figure2 : LTE brevets et normes au 3GPP

apporté à Huawei beaucoup d’honneur et de récompenses émanant de différents types d’organisations, sommet et opérateurs dans le monde, ce qui démontre le leadership de Huawei dans l’industrie mobile en R & D, normes , solutions et commercialisation. • Au LTE World Summit 2013, Huawei a remporté un premier prix du «Meilleur lancement LTE innovante» en reconnaissance de réalisations importantes de l’entreprise en matière de commercialisation et d’innovation LTE . • En juin 2013, Huawei a été nommée fournisseur de l’année par Asia communications Awards pendant trois années consécutives, et a reçu une reconnaissance dans le projet de l’année pour sa solution LTE innovantes en Malaisie. • En juin 2013, Huawei a été honoré pour le meilleur réseau d’innovation en infrastructure sans fil au 2013 Global Telecoms Business Innovation Awards pour les réseaux commerciaux LTE avec UK EE. • En juin 2013, Huawei a remporté un prix de la «Meilleure innovation en déploiement commercial» avec le groupe Vodafone au 2013 Small Cell World Summit à Londres. Le prix a cité un projet de «MetroZone Small Cell Solution [that] enable[s] ‘Smart Cities’ today and in the future.» • en juin 2012, Huawei a été honoré pour le meilleur réseau d’innovation en infrastructure sans fil au 2012 Global Telecoms Business Innovation Awards pour les réseaux commerciaux LTE avec Bell / Telus et SoftBank. • Au LTE World Summit 2012 , Huawei a remporté deux prix : le développement le plus significatif pour les réseaux commerciaux LTE et meilleur élément LTE Core Network.

Avec cette grande fierté, le bureau local, Huawei Télécommunication Algéria SARL, contribue sereinement et continuellement à mettre en œuvre ses meilleurs efforts en Algérie. Le bureau local a été créé en 2006 et ses produits sont bien connus et disponibles sur le marché local depuis 1999. Algérie Télécom et Mobilis étaient devenus les principaux clients opérateurs de Huawei Algérie, ainsi que certaines grandes entreprises telles que Sonatrach, Sonelgaz etc. qui sont actuellement les principales entreprises clientes de Huawei Algérie. Des produits d’accès fixe, produits de transmission et IP / produits informatiques jusqu’aux produits mobiles, les produits de base et des terminaux, Huawei a fourni de bout en bout des produits et solutions TIC sur le marché algérien couvrant les besoins des opérateurs télécoms, entreprises commerciales TIC ainsi que les consommateurs de terminaux. Au cours des dernières années, Huawei Algérie a déjà créé plus de 200 emplois pour les locaux et plus de 2000 opportunités d’emplois indirects en Algérie dans le secteur des TIC. D’autre part, Huawei Algérie n’oublie certainement pas sa responsabilité sociale, ayant déjà entrepris plusieurs activités sociales visant à contribuer localement telles que des dons d’équipements télécoms lors du tremblement de terre en 2003, des dons d’équipements informatiques pour le département de l’éducation en 2005, différents types de formations gratuites pour les client locaux, des dons LTE pour mettre à disposition l’innovation et la formation en 2012. Dans un autre volet, Huawei Algérie démontre son engagement local par le sponsoring de l’équipe nationale des handicapés lors des Jeux paralympiques de Londres 2012, le sponsoring d’associations pour l’enfance et les orphelins (journée de l’enfant africain) en juin 2013 ainsi que des associations visant à améliorer la condition de vie des femmes en Algérie. En tant qu’entreprise responsable et engagée, Huawei Algérie poursuivra les mêmes efforts pour contribuer par ce qu’elle se doit de faire dans l’industrie des TIC. « Enrichir la vie par la communication», Huawei croie et souhaite un brillant avenir pour l’industrie et le pays.

VIE DE L’ENTREPRISE Journée mondiale de la Poste

Manifestation au village SOS enfants de Draria Pour la célébration de la journée mondiale de la poste qui est fêtée le 9 octobre de chaque année, Algérie Poste a organisé une opération de sensibilisation sur la norme algérienne d’adressage et sur l’importance de l’utilisation du code postal. La manifestation a touché les 250 enfants du centre SOS village d’enfants de Draria. En partant par le simple envoi de cartes de vœux, l’opération a pour objectif de sensibiliser les enfants et de leur apprendre comment écrire une adresse correctement sans omettre le code postal en leur expliquant pourquoi et comment utiliser ce dernier convenablement, et ce, à travers des jeux éducatifs (pour la première section d’enfants de 03 à 05 ans) et des animations pédagogiques (pour la seconde section de 07 à 13 ans).

A

Par Nadjet MOKHTARI GHALMI

lgérie Poste a déplacé l’ensemble du personnel de sa sous-direction commerciale et marketing. Ainsi les enfants du village ont pu passer un agréable après-midi de détente et de joie dans une ambiance festive et extrêmement détendue. La manifestation a commencé par la distribution de packs de l’entreprise Algérie Télécom composés de cartes de vœux, d’enveloppes et de timbres. Les enfants étaient invités à les utiliser en suivant les conseils des animateurs dépêchés par Algérie Télécom. A travers différents jeux, les enfants ont été sensibilisés à

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VIE DE L’ENTREPRISE La campagne de sensibilisation d’Algérie Poste continuera dans les prochaines semaines et concernera l’ensemble du territoire national. Madame Nadjat Mokhtari Ghalmi, sous-directrice de la commercialisation et du marketing d’Algérie Poste, a fait savoir que cette initiative donne le coup d’envoi à une vaste campagne de sensibilisation à l’échelle nationale qui touchera huit régions et ciblera 100.000 enfants d’ici la fin de l’année en cours à travers des animations pédagogiques et ludiques afin d’ancrer dans l’esprit de nos enfants l’importance du code postal. Il est à noter qu’Algérie Poste offrira à titre symbolique, la distribution de 500.000 flyers au titre de mailing non adressé au profit de SOS Village d’enfants, Draria. N. M. G.

l’importance et à la Pour illustrer la démonstration de manière très concrète, les agents d’Algérie Télécom ont utilisé des boîtes aux lettres mobiles que les enfants ont appris à utiliser en y glissant leurs enveloppes une fois celles-ci soigneusement remplies et oblitérées. Les adresses ont été écrites avec soin et les enfants ont reproduit avec précision le code postal de chaque adresse. Selon Gérard Aïssa Ruot, Président de SOS Villages d’enfants International en Algérie, le simple acte d’utiliser le code postal est un moyen peu onéreux mais très efficace pour l’arrivée du courrier aux destinataires en un temps record. Une collation à la fin de la journée a été organisée par Algérie Poste. La distribution de bonbons et de chocolat a récompensé l’assiduité des enfants qui étaient ravis de sentir cette chaude présence. Cette opération a été couronnée par l’engagement des enfants à utiliser le code postal et à transmettre le message à leur entourage. 124 El-Djazaïr.com N° 68

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VIE DE L’ENTREPRISE Il distribuera les produits

s’implante en Maghreb

à partir de l’Algérie Le groupe indien de distribution de matériels, d’accessoires et de solutions informatiques est en mesure de répondre aux besoins exprimés grâce à son expertise et sa connaissance des marchés locaux Par Radia ZEKRI

De g. à dr. : . Mitesh Shah, directeur général de Mitsumi Distribution, Karim Bibi Triki, responsable Afrique du Nord Moyen-Orient, du groupe mondial Intel, partenaire de Mitsumi Distribution en Algérie, et Aziz Bennis, directeur général de Mitsumi en Afrique du nord,

L

’entreprise Mitsumi spécialisée dans la distribution de matériels, d’accessoires et de solutions IT en Afrique, vient de signer un accord de partenariat avec Dell pour le lancement de ses activités en Algérie, considéré comme un marché « à très fort potentiel ». Les représentants des deux entreprises de renommée internationale ont exprimé, lors d’une conférence de

presse tenue à Alger, l’intérêt particulier accordé au marché d’investissement algérien dans le continent africain et au Maghreb en particulier. « L’Algérie est un marché qui recèle un immense potentiel et notre implantation est une preuve du renforcement de notre engagement sur le continent. Ce pays vit des bouleversements technologiques importants et nos clients attendent de nous des solutions technologiques de grande qualité à des coûts très

compétitifs », a affirmé le directeur général de Mitsumi Distribution, M. Mitesh Shah assurant que son entreprise est en mesures de répondre aux besoins exprimés grâce à son expertise et sa connaissance des marchés locaux. En effet,Mitsumi distribuera, désormais tous les produits Dell en Algérie et prochainement en Tunisie et en Lybie et ce, suite à un partenariat lancé officiellement à partir d’Alger. « Dell est notre partenaire stratégique en Afrique125 Novembre 2013 N° 68 El-Djazaïr.com

VIE DE L’ENTREPRISE

et ce nouvel accord est la preuve que Mitsumi Distribution entretient des relations solides et pérennes avec l’ensemble de ses partenaires sur le continent », a souligné M. Shah, affirmant que son entreprise est en croissance accélérée malgré la crise économique mondiale et a pu réaliser, au titre de l’année écoulée, 250 millions de dollars avec une nouvelle croissance enregistrée cette année qui prévoit un chiffre d’affaires avoisinant les 400 millions de dollars. Par ailleurs, Mitesh Shah n’a pas caché ses ambitions d’investir dans d’autres secteurs. En effet, le même responsable annoncera, par la même, que Mitsumi lancera prochainement ses investissements en matière de textile, d’hôtellerie et de constructions de luxe. En effet, l’Algérie dont le climat d’investissement et d’affaires est le plus important en Afrique aura sa part des investissements de l’entreprise internationale Mitsumi qui actuellement continue à avoir de leadership dans la distribution des produits informatiques et des solutions technologiques. Cet intérêt porté à ce domaine et au marché algérien est motivé, selon les explications de M. Aziz Bennis, directeur général de Mitsumi en Afrique du nord, par trois grandes tendances, à savoir l’explosion des données, la migration du PC et 126 El-Djazaïr.com N° 68 Novembre 2013

téléphones portables vers la tablette et la double fonctionnalité des outils informatiques et technologiques pour, à la fois, les activités professionnelles et personnelles. Exprimant une volonté de management, l’intervenant a affirmé qu’au Maghreb, « l’objectif est d’investir et de créer de nouvelles possibilités d’affaires pour améliorer les modes de vie dans la région ». Il poursuit: « Mitsumi Distribution a acquis la réputation d’être le distributeur le plus fiable d’Afrique grâce à l’attention que nous portons à tous nos clients. C’est le fruit de notre stratégie panafricaine de distribution qui garantit notre présence sur le continent et nous permet de lancer des campagnes de marketing

ciblées qui améliorent continuellement la distribution IT. Dix-sept ans après son installation en 1996 à Nairobi, la société est actuellement présente dans une vingtaine de pays africains, du Kenya au Zimbabwe en passant par la Lybie et désormais le Maghreb ». Pour sa part, le directeur général de Dell en Algérie a affirmé que Mitsumi est un partenaire important pour la distribution de produits en Afrique. « Nous sommes persuadés que l’entreprise continuera à nous aider à maintenir un avantage technologique pour répondre aux besoins de tous nos clients et nous nous réjouissons de développer notre partenariat en Algérie », a-t-il conclu. R. Z.

événement Salon international du livre d’Alger 2013

Entreprise nationale de Communication, d’édition et de publicité

« Le plaisir de lire » Par Nora SARI

Samira Guebli, directrice de l’Édition à l’ANEP, animant une conférence de presse en présence de Mohamed Balhi, ancien directeur de l’édition à l’ANEP.

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L

événement

a directrice d’édition à l’ANEP, Samira Guebli, a animé une conférence de presse à l’occasion du SILA, qui se tiendra à la Safex du 31 octobre au 9 novembre. En présence de l’ancien directeur des Editions ANEP, Mohamed Balhi, et de Ahmed Boucenna, président-directeur général de l’ANEP, Madame Guebli a présenté les nouvelles publications de l’ANEP (45 ouvrages), ainsi que de nombreux titres que l’entreprise d’édition étatique compte exposer au SILA. En effet, déclare Mme Guebli, l’entreprise ne ménage aucun effort pour promouvoir et œuvrer au rayonnement de la culture, de l’Histoire et de l’économie par le biais de publications multiples et diverses. Il est à noter que l’ANEP occupe depuis treize ans déjà une place prépondérante dans le paysage de l’édition de par son rôle de pionnière des métiers du livre en Algérie. On constate une diversité des ouvrages publiés, à savoir que le catalogue compte aussi bien des personnalités historiques que de jeunes plumes que l’ANEP a tenu à sortir de l’anonymat dans la perspective d’assurer la relève de l’élite intellectuelle algérienne. Différents domaines sont traités par le biais des nouvelles publications : économie, histoire, arts, dictionnaires, guerre de libération nationale, littérature et poésie, récits. Est exposée, entre autres, une collection de beaux livres, qui fera le bonheur des collectionneurs et des personnes à la recherche de cadeaux de fin d’année (Trésors de l’Atlas

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Dans son allocution d’ouverture, Mohamed Balhi insistera sur l’utilité du livre arguant qu’un peuple sans livre est un peuple mort.

de Ginette Aumassip ou Villes d’Algérie de Assia Djebar) par exemple. Pour la partie guerre d’Algérie, un titre accrocheur : « Le périple en zone VI avec Saliha Ould Kablia », et pour l’économie, une prestigieuse signature, celle du Dr Mohame-Larbi Ould Khelifa, actuel président de l’APN; une nouveauté dans la catégorie dictionnaires, celui des locutions en arabe dialectal, traduit en français, par Mohamed-Nazim Aziri. Dans le domaine de l’art, entres autres, Hamza Bounoua, artiste plasticien, présente des peintures abstraites sur plexiglas, agrémentées de calligraphies arabes, représentant des personnages ou des animaux, avec un accompagnement de textes poétiques signés Brahim Seddiki. Dans le domaine de l’écrit, enfin, une nouvelle plume entre de plainpied dans le monde fascinant de l’écriture, celle de Soraya Bouamama, ancienne présentatrice à l’ENTV. Ainsi, la nouvelle politique de l’ANEP semble porter ses fruits, à travers la volonté de ses responsables d’encourager la jeunesse algérienne à prendre la relève dans le monde de l’écriture en allant à la recherche de nouveaux talents et en leur donnant la chance d’être édités, en s’attelant à encourager la lecture à tout âge, en éditant (ou en rééditant) tout ce qui a trait à l’histoire nationale et à son identité, en valorisant le patrimoine ainsi qu’en coéditant avec des maisons d’édition nationales et internationales. Un inédit dans l’édition en Algérie : trois livres en tamazight, sous la griffe de Ramdane Abdenbi, qui, selon M. Boucenna, « reflète notre ambition d’élargir la sphère de notre lectorat ». Aujourd’hui, l’ANEP compte dans son catalogue 600 titres dans les trois langues : arabe, français et tamazight, qui touchent un panel de disciplines. A la question de savoir pourquoi seulement une trentaine de livres par an, alors qu’un éditeur français, tel que L’Harmattan en publie autant sinon plus en un mois, Monsieur Boucenna rétorquera que le lectorat est différent, d’une part, et, d’autre part, les habitudes de lecture se perdent au sein de la jeunesse algérienne, à qui la société, le milieu familial ou l’école n’ont pas inculqué dès le plus jeune âge l’amour du livre et de la lecture ; de plus, ajoute-t-il, le prix du livre en librairie est dissuasif ! Ce ne sont pas toutes les couches de la société algériennes qui peuvent mobiliser un budget pour l’achat de livres ! Toutes ces contraintes sont prises en considération afin d’éviter que notre production ne sommeille sur les étagères des librairies, conclura en substance M. Boucenna. N. S.

CONTRIBUTION Par Yves Bonnet,

directeur du Centre de recherche international du terrorisme

L’interdépendance énergétique

L

’énergie, nous l’avons illustré dans notre précédente communication, constitue, avec l’alimentation, le besoin premier de l’humanité : il faut à l’homme du bois ou des excréments animaux pour faire cuire les aliments, sauf à retourner à l’âge de pierre, comme il faut du feu pour façonner le métal, durcir les pointes des flèches ou des sagaies, sauf à revivre les grandes peurs qui peuplaient les nuits des hommes de la préhistoire. Les combustibles minéraux qui, dès le dix-neuvième siècle, offrent une alternative à l’énergie humaine et animale, pour des activités de production importantes sinon massives, permettent la révolution industrielle et assoient la puissance des pays qui les possèdent et les maîtrisent, ceux de l’Europe de l’Ouest en premier. Ils sont dans un premier temps, solides, le charbon sous toutes ses formes, de la houille à la tourbe et au lignite, mais leur exploitation demeure limitée à

l’industrie jusqu’à ce que l’invention de l’électricité popularise leur usage, en rendant transportable sans effort et sans nuisances, ce qui ne l’était guère. Comme le progrès technique a pour corollaire le rejet sans examen des procédés plus anciens, on abandonne presque totalement le recours à d’autres formes d’énergie, le vent avec les moulins qui agitaient leurs grands bras toilés dans nos plaines, ou les chutes d’eau qui entraînaient les pales de roues dociles dans nos montagnes. Pourtant les limites géographiques sont rapidement atteintes de la mise en œuvre de moyens qui restent et doivent rester localisés : c’est encore l’activité qui va à l’énergie et non l’énergie qui est transportée pour permettre l’activité. Il faut dire aussi que cette énergie, essentiellement d’origine fossile ou hydraulique, ne coûte pas cher et que l’on ne regarde guère à son gaspillage, ni aux conséquences éventuelles de son utilisation sur la santé humaine : la silicose n’est pas à l’ordre du jour et ce sont bien davantage les

conditions pénibles de l’extraction de la houille qui imposent les premières grandes migrations du travail, les paysans qui rejoignent les bassins miniers, puis les étrangers, que des considérations de santé publique. Pour sortir des entrailles de la terre les blocs de houille, il faut de rudes gaillards, peu regardants sur la paye ni le logement, ce qui n’altère en rien la vision alors « progressiste» des sociétés d’exploitation qui donnent l’exemple d’une certaine « socialisation » de leur politique en construisant des cités ouvrières et en mettant en place des caisses d’assurance et de secours qui viennent démentir la version un peu réductrice de « Germinal ». Sans doute est-ce la présence au fond des galeries d’ingénieurs issus de l’Ecole des Mines qui ne rechignent pas au partage des risques avec les « gueules noires » et paient de leur personne, qui explique cette politique que l’on qualifierait de nos jours d’« ouverture ». La première révolution industrielle est celle du charbon, elle a pour

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CONTRIBUTION berceau l’Angleterre. La seconde est celle du pétrole et se déroule en Amérique. Les combustibles fossiles que l’homme arrache à la terre, ce ne sont pas seulement des minéraux, ils sont et deviennent de plus en plus des fluides. Le pétrole apparaît, bientôt suivi du gaz qui offrent des possibilités accrues de sécurité d’exploitation et des facilités de transport énormes. Mais le pétrole a une autre vertu que l’on ne souligne pas suffisamment : il devient le combustible des pauvres, de ceux qui ne disposent pas de suffisamment de bois pour cuire la nourriture, toujours ce besoin pressant et prégnant. De ce fait, il devient nécessaire dans les zones les plus reculées, celles qui ne disposent ni de vent ni d’eau pour faire tourner les turbines. Il est vendu sous le nom de « pétrole lampant » en Afrique, en Asie centrale, ou dans les cités déshéritées. Son universalité est telle qu’on se demande comment l’humanité a pu vivre de longs siècles durant sans que coule en ses veines le sang noir et gluant. Mieux, ou pire, la Première Guerre mondiale le qualifie comme l’agent le plus puissant de la décision du champ de bataille. Des esprits un peu simples et passablement cocardiers ont dit que le « pinard » avait gagné la Grande Guerre. Erreur manifeste, c’est le pétrole qui a fait la décision quand il a propulsé vers les lignes ennemies cette « artillerie portée », première appellation de l’arme blindée, et permis qu’elles fussent enfin enfoncées, réalisant en quelques heures ce que quatre années de corps à corps n’avaient pas permis. La « reine des batailles » n’est plus l’infanterie, désormais, mais le char d’assaut, un monstre d’acier à la terrifiante puissance de feu, intégré dans des ensembles irrésistibles, les fameuses divisions blindées, qui font la décision, à Sedan en 1940, à Koursk en 1943 avant que la contre-offensive des Ardennes de l’hiver 1945 n’en

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pose les limites, celles qu’impose le ravitaillement en carburant. Hitler le savait, lui qui avait fait de la possession des champs pétrolifères de Roumanie puis de l’Ukraine la clé de son offensive contre l’Union soviétique. L’Amérique fera couler le sang du pétrole beaucoup plus généreusement que celui de ses GI, trois cent mille à mourir durant ses quatre années de guerre, cinq fois moins que la France de 1914 à 1918. Elle sait surtout que la mainmise sur l’énergie la plus facile à utiliser, transporter et transformer conditionne la domination du monde. Or cette domination a été acquise à l’issue de deux guerres mondiales et elle en perçoit les bienfaits, politiques, bien entendu, mais aussi économiques et financiers. Le pétrole n’est plus seulement la raison de vivre et de prospérer des compagnies – major ; il représente aussi la manne prodigieuse mise à la disposition du Trésor fédéral par et grâce à la planche à billets verts, les inépuisables dollars, qu’il suffit d’imprimer pour emplir les caisses qui rétribuent et justifient la suprématie mondiale de Washington. Avec un soin jaloux, la première, et dernière, grande puissance veille à conserver la haute main sur tout ce qui, de loin comme de près, conditionne, organise, contrôle, ou simplement permet l’approvisionnement en hydrocarbures de la planète: nous avons vu, dans une précédente contribution, quels étaient les enjeux et les impératifs de l’indépendance et, partant, les moyens de sortir de la « dépendance énergétique » : cette condition incontournable de l’indépendance, à savoir la disposition de sa propre énergie, est nécessaire, elle n’est pas pour autant suffisante. Elle ne peut se dissocier de cet autre postulat que j’appelle l’interdépendance énergétique et dont je vais m’appliquer à définir à présent l’inéluctabilité, les exigences et les limites.

Posons le premier terme d’une équation à multiples facteurs : aucune nation ne peut prétendre échapper à une internationalisation ou si l’on préfère, à un partage des aspects les plus fondamentaux de la production et de l’utilisation de l’énergie, d’un bout de la chaîne à l’autre, en tous lieux, en tous contextes. Grosses consommatrices ou parcimonieuses, les nations, au-delà de la réponse qu’elles doivent apporter aux besoins de leurs économies respectives, n’échappent pas aux conséquences de la stratégie des différents acteurs de la production ni à celles d’une utilisation inégale, que ce soit au plan des quantités distribuées que de leur utilisation. Pendant longtemps, des dizaines d’années, l’opinion a prévalu que le secteur pétrolier se divisait sommairement entre producteurs et consommateurs, aux intérêts forcement opposés. Cette vision réductrice n’a jamais correspondu à la réalité et nous avons vu pourquoi dans notre précédente contribution. Il existe bel et bien une interdépendance largement mésestimée, mais inévitable, qui ne résulte pas seulement de l’évolution des cours du Brent mais qui affecte de nombreux aspects de notre vie quotidienne ou, plus gravement de notre futur. D’abord perçue comme économique et financière, cette interdépendance est devenue sociologique et même macrobiologique en raison des risques que la boulimie énergétique fait courir à la planète et à l’espèce qui se l’est appropriée, l’humanité. Essayons d’en cerner les contours. Pour poser les termes de notre interdépendance économique et financière, et au risque de surprendre, je reviendrai aux enseignements de l’homme dont les prémonitions furent le plus aveuglément admises par les uns puis le plus sommairement condamnées par les autres, Karl Marx. La vision que le philosophe allemand eut en son temps du monde

CONTRIBUTION industriel n’avait que le tort d’être trop outrageusement anticipatrice: audelà des développements sociétaux de sa doctrine, dont l’un des meilleurs champs d’application se trouve aujourd’hui aux Etats-Unis où la paupérisation tristement réelle de couches grandissantes de la population succède au mythe du rêve américain et où le jeu démocratique échappe de plus en plus aux « masses laborieuses», force est de constater que la «mondialisation » assoit la domination de multinationales anonymes et creuse le fossé entre peuples nantis et pauvres et, au sein de chacun de ceux-ci, entre possédants et possédés. Les uns comme les autres dépendent du jeu de facteurs qui leur échappent, alors que les institutions politiques ne représentent ni ne constituent plus le cadre institutionnel originel dont les gouvernés devraient pouvoir se prévaloir. Et alors que la volonté et la vision politiques ont disparu au profit de calculs à court terme. Que nous dit Karl Marx ? Que la concentration des moyens de production avec pour seuls impératif et justification le profit conduit à l’asservissement et à la prolétarisation des masses laborieuses, et que la « valeur-travail » est systématiquement dépréciée au bénéfice de la rémunération du seul capital. Le capitalisme, longtemps dénoncé par les hommes politiques dits de gauche, s’impose, en fin de compte, comme la seule forme reconnue de gestion de l’économie à un moment où le mot a disparu, sournoisement, subrepticement, remplacé par celui, incertain mais commode, d’« économie libérale », faisant même le fonds de commerce des partis politiques « de progrès ». Pour cultiver cette « valeurprofit », on lui subordonne tous les autres termes du paramètre de la production, à commencer par celui du travail humain. L’intervention de plus en plus appuyée de la force mécanique - le mot incluant jusqu’à l’électronique – dans le processus de la production ne se traduit pas par une meilleure

rémunération du travail mais par une augmentation des dividendes des actionnaires, promus au rang de fourriers d’un capitalisme dont les têtes pensantes et dirigeantes, à leur différence, ne perdent jamais au jeu de la Bourse. Le secteur énergétique est celui qui reproduit le mieux ce modèle : la concentration des moyens de production, d’abord cantonnée à certains domaines, le charbon avec les houillères, le pétrole avec les compagnies texanes, le nucléaire avec les sociétés productrices et distributrices d’électricité, s’est insidieusement étendue à l’ectoplasme financier, amoral, apolitique et apatride. Les pays qui avaient fait de l’appropriation nationale des vecteurs de la production énergétique l’une des justifications les plus probantes de leur vision politique, ainsi que nous l’avons vu à propos de la France de la Libération, puis de l’Algérie de sa propre Libération, se sont vus proposer de renoncer au monopole d’Etat et de confier ce trésor à des mains plus expertes. Nous avons vu également que l’Algérie a conservé la maîtrise du secteur des hydrocarbures, pour des raisons qui lui sont propres et qui tiennent à une certaine forme de nationalisme ainsi qu’à la référence à son idéologie fondatrice. La France a, quant à elle, pris ses distances avec le programme du Conseil national de la résistance et jeté aux orties les deux grandes avancées de la nationalisation, celle du général de Gaulle, celle de François Mitterrand qui, tous les deux, affirmaient que la nation devait disposer de la propriété des moyens de la production de l’énergie. La belle idée européenne a été prise en otage et phagocytée par la règle aussi absurde que brutale d’une ouverture du marché qui sacrifie l’idéal et les belles réussites du Service public. En France, EDF qui a réussi la gageure de rendre le pays indépendant à 80% des importations pour sa production d’électricité tout en pratiquant les tarifs les plus bas de tout le continent est démantelée et son

réseau mis à l’encan. La Compagnie générale des matières nucléaires, la Cogema est également « ouverte » aux capitaux privés, dont les possesseurs recherchent le profit et sont, de ce fait, fortement tentés de laisser de côté les exigences de la sûreté nucléaire. Au-delà de l’Algérie et de la France qui ont longtemps partagé une vision étatiste de la maîtrise des moyens de production et en ont fait une application similaire, tout s’est passé comme si – selon la formule convenue – le monde avait peu à peu adopté et ratifié les termes du pacte du « Quincy » qui fut le coup de génie d’un Roosevelt mourant lequel, au prix très raisonnable de l’échange de la protection du royaume d’Arabie saoudite contre la disposition du trésor le plus prodigieux que la nature ait concentré sur un si petit espace si faiblement peuplé, a pu asseoir la domination mondiale de son pays pour « les siècles des siècles ». Car alors s’est réalisé le binôme génial du pétrole et du dollar qui est aujourd’hui la règle pour tous : les pays qui achètent du pétrole, doivent le payer en dollars, enrichissant à la fois celui qui vend le naphte et celui qui en fournit le moyen de paiement. Point de dollars, point de pétrole, il serait plus séant et plus conforme à la réalité de remplacer sur les billets verts qui inondent la terre entière, l’effigie de Georges Washington par l’image d’un derrick sur fond de palmeraie. Le génie américain et le dynamisme que suscite au sein d’une société sans entraves – celle de l’immédiat aprèsguerre – la recherche du profit, ont fait le reste : la concentration du pouvoir pétrolier entre des sociétés regroupées, mettant un terme à l’éparpillement des petits exploitants texans ou floridiens, conduit à la création des compagniesmajors yankees auxquelles s’agrègent de rares compagnies, parfois nonaméricaines, mais toujours anglosaxonnes, telles que la British Petroleum ou dignes de l’être, telle la Shell néerlandaise. On repousse d’un pied dédaigneux les timides tentatives françaises ou italiennes d’« en être »,

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CONTRIBUTION et les seules entrées autorisées ne le sont qu’avec participation et prise de contrôle de « parrains » américains. Les rares velléités d’indépendance sont aussitôt réprimées, le docteur Mossadegh en sut quelque chose, lui qui fut renvoyé à ses chères études par un coup d’Etat conçu et réalisé par la CIA ou restent en mémoire dans les fichiers de Langley, ce dont le colonel Mouammar Kadhafi aurait dû se défier. La domination est sans partage, qui s’étend au détail : quand la France, pour assurer un semblant de sécurité énergétique à ses départements d’Amérique, Guadeloupe, Guyane et Martinique, décide de construire une raffinerie à Fort de France, elle doit traiter avec Texaco, sauf à encourir une rupture de ses approvisionnements. Pour l’achat du brut, les autorités locales doivent en négocier les prix avec le géant américain qui refuse que la raffinerie approvisionne les iles voisines, en principe « indépendantes », et en réalité inféodées à Washington. Il faut dire que l’espace caraïbe est une chasse gardée américaine, en vertu de la charte de Monroe et que le département d’Etat truffe ses ambassades et ses consulats d’agents de la CIA. Caillou pointu dans la chaussure, Cuba agace, bien davantage encore que Paris, qui, après tout, ne fait que perpétuer le système colonial. Sans doute, Fidel Castro ne peut-il être paré de toutes les vertus – sans doute les contraintes qu’il impose à son peuple sont-elles inacceptables –, mais il a le mérite de faire exister au sein de l’arc caraïbe, une forme de contestation nécessaire et de rééquilibrer une hégémonie sans nuances. Quand Hugo Chavez, au Venezuela, puis Lula au Brésil, prennent le relais, un demi-siècle plus tard, ils apportent à leur tour, aux aspirations de leurs peuples, des réponses qui ne plaisent guère au géant nord-américain mais ils font progresser l’idée démocratique et desserrent le licol d’un libéralisme

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plus oppresseur encore que le collectivisme. Il ne suffit pas d’acheter le pétrole américain, il faut le payer. Et pour le payer, il faut remplir deux préalables: celui de la disposition d’une monnaie d’échange, c’est-àdire de produits commercialisables, matières premières ou produits finis, et celui d’une monnaie fiduciaire, c’est-à-dire de l’or ou une monnaie universellement convertible en unités de compte acceptées par tous les partenaires ou scripturale sous la forme de créances. Passons sur le pillage des richesses brutes, minerais ou denrées alimentaires, que ce genre de négoce développe, puisque la faiblesse industrielle des pays acquéreurs ne leur permet pas de rivaliser avec les moyens modernes de production des pays riches. Il n’est guère de solution autre que la livraison de ces matières premières que les pays pauvres n’ont pas encore mis en « exploitation », pour ne pas dire livrées au pillage. On paye en minerai de fer, en bauxite, en nickel, mais aussi en contrats pétroliers, et la boucle est bouclée qui gonfle la besace du riche et vide la poche du pauvre. Revenons-en à l’autre terme du contrat, celui de la monnaie. Or, de ce point de vue, ce que la prédominance des compagnies pétrolières américaines impose, au moins dans un premier temps, celui de la guerre froide, c’est le dollar. Puis, l’accord du « Quincy » aidant, et dans la mesure où les pays producteurs de pétrole, dans le sillage de l’Arabie saoudite, comptabilisent et placent leurs avoirs en dollars, le billet vert acquiert valeur de monnaie de compte universelle. La seule autre monnaie nationale qui eût pu concurrencer l’américaine, n’est autre que la livre sterling. Mais en gens prudents, avisés et dépendants, les Britanniques résistent à la tentation d’une compétition perdue d’avance. Sagement, ils restent dans le rang et les maîtres du dollar peuvent couper les têtes qui

dépassent. Si les Américains font leur affaire de leurs alliés du pacte atlantique, domestiqués et tenus à merci par le plan Marshall, les Saoudiens tiennent les commandes du camp des pays producteurs par la création, également géniale, de l’OPEP, l’Organisation des pays producteurs de pétrole dont le porte-parole emblématique, Cheikh Yamani, aussi élégant en tenue européenne qu’en djellaba, calme les accès de fièvre en ouvrant à volonté le robinet du précieux liquide qu’il ne sert de rien de prétendre raréfier. Le shah d’Iran, Reza Pahlavi, méconnaît cette réalité quand il s’essaye à provoquer le premier choc pétrolier qui va ébranler l’édifice mais non l’abattre : si, dans un premier temps, il y gagne de juteuses augmentations de son budget militaire, il paiera son impudence du lâchage du sommet de la Guadeloupe quand l’inconstant Jimmy Carter décide et signifie à ses interlocuteurs britannique, canadien et français que l’empereur des Perses doit partir et qu’il ouvre les allées du pouvoir aux mollahs qui le remercieront à leur manière en envahissant son ambassade. Il ne reste qu’une menace à peser sur le dollar, celle de l’or, le métal jaune gageant les émissions de billets effectuées « en son nom » et assurant la convertibilité de tous les encours. Aussi longtemps que les grands pays ont recours à cette double référence, celle du taux de change et celle du stock d’or détenu par les banques centrales, l’édifice du commerce international tient. La puissance américaine reste contenue dans les limites des réserves fédérales de Fort Knox. Un chef d’Etat le clame haut et fort, le général de Gaulle et les experts, les keynesiens en tête, s’en gaussent, eux qui prônent une économie « inflationniste » où les émissions de monnaie viendraient concrétiser et récompenser la croissance. Oui, mais quelle croissance, quantifiée par qui ? Par les gouvernements, juges et

CONTRIBUTION parties de cet étrange débat ? Il n’est que trop facile et trop tentant de faire tourner la planche à billets surtout pour celui qui en possède les matrices. Et ce qui devait arriver arrive. L’abandon de la convertibilité du dollar en or par l’Amérique et le fatal accord du « Quincy » font bientôt s’écrouler tout l’édifice de la convertibilité des monnaies, silencieusement, à la différence des tours de Manhattan un certain 11 septembre 2001, mais au prix de dégâts autrement dramatiques, car c’est l’asservissement de l’ensemble de l’économie mondiale à une seule puissance qui en résulte, créant cette omnidépendance qui est devenue une forme de dépendance partagée. Désormais, les Etats-Unis peuvent allègrement faire tourner la planche à billets et financer leurs déficits nationaux grâce à l’inépuisable garantie que leur procurent des entassements de devises comptées en dollars. Mieux, tout ce beau monde des riches, solidarisé malgré lui autour de la défense du dollar, se retrouve menacé par la conjonction de trois évènements majeurs, la déraison de l’endettement américain, la création de l’euro et la montée d’un yuan délibérément sousévalué. On est toujours puni par où on a péché. Les premiers responsables d’une crise, qui se traduit aujourd’hui par la mise en panne de la machine fédérale américaine, sont moins les gouvernants actuels, pourtant auteurs de belles performances en matière de sur-dépenses publiques, que leurs devanciers. En fait, les Etats-Unis paient en octobre 2013 la facture d’une politique interventionniste plus ambitieuse encore que celle de l’URSS aux temps de sa splendeur. Alternant force et persuasion, s’appuyant sur des alliés dociles mais trop influencés par un allié qui leur fait multiplier les erreurs, et je parle clairement d’Israël, les gouvernements républicains ou démocrates se sont offerts aux coups du terrorisme islamiste intégriste et sont tombés dans le piège d’interventions absurdes. De quoi servait-il d’en découdre au Vietnam ? D’intervenir

au Panama, à la Grenade, en Somalie, puis d’aller défier ces exceptionnels combattants que l’on connaît depuis Joseph Kessel et ses merveilleux «cavaliers » en Afghanistan ? Le dollar est plus encore menacé dans son exclusivité mondiale quand l’euro est créé par la volonté conjointe de deux hommes, François Mitterrand et Helmut Kohl ; la monnaie européenne, d’abord supplantée par le dollar – on a oublié les premières cotations de l’euro – le dépasse finalement pour acquérir une solidité qui se traduit par des entrées de devises dont l’Allemagne profite le mieux parce que la plus dynamique au niveau de ses exportations. Enfin, comme le présageait Alain Peyrefitte, la Chine s’éveille et, à elle seule, met à mal l’hégémonie américaine. Accaparant de plus en plus de marchés, grâce à des coûts de main-d’œuvre qui s’apparentent à du dumping social, énorme consommatrice d’énergie, sous-évaluant sa monnaie pour rendre ses produits encore plus compétitifs, elle bouleverse la donne et menace directement les positions du dollar. Les Etats-Unis le sentent, eux qui font jouer tous les ressorts de leur influence, à commencer par les organes internationaux de régulation du crédit et des échanges, OMC, FMI, pour enrayer la progression d’un monstre autrement dangereux avec ses excédents commerciaux et son taux de croissance, que l’URSS de naguère avec ses divisions blindées et son arsenal nucléaire. La Chine pèse à présent sur le marché de l’énergie, mettant en œuvre simultanément toutes ses potentialités, ressources fossiles, hydroélectricité, nucléaire, sans se priver d’intervenir sur le marché mondial du pétrole. A la table des mangeurs d’hydrocarbure c’est un ogre qui s’invite. L’Amérique rechigne, se rebiffe mais doit aussi composer. Face à la partie serrée qui se livre, les autres pays ne peuvent que constater les abandons de plus en plus lourds de leur souveraineté sinon de leur richesse. Ils sont également en mesure de constater que, de ces

deux monstres, aucun ne se soucie du devenir de la planète, à laquelle tous les pays du monde devraient cependant porter attention. Nous en arrivons ainsi, tout naturellement, à la question inéluctable du partage et de la distribution que constitue, dans un monde « fini », selon le mot si juste de Paul Valéry, l’énergie dont plus personne ne peut prétendre qu’elle existe en quantités illimitées. Nous allons donc assister ou participer, en fonction de nos responsabilités, à la mise en commun de cette richesse, ainsi qu’au contrôle de son utilisation. La gestion des richesses de la planète ne peut plus être indéfiniment laissée au hasard, géographique ou géopolitique. La richesse ne saurait demeurer aussi bizarrement distribuée comme si devait se reproduire entre les nations la bonne (ou la mauvaise) fortune de la naissance. Encore moins ne devonsnous pas laisser entre des mains non expertes le soin de décider du sort des autres nations, voire de les condamner. Ce que j’énonce aussi facilement n’est ni un souhait ni un fantasme, mais une échéance dont seule la date reste incertaine et dont seules les modalités restent à déterminer. Pour y parvenir et ne pas laisser à nos enfants une situation compromise, moins bonne que celle que nous ont léguée nos «aînés », pour reprendre le terme si juste de la Marseillaise, il est plus que temps de prendre à bras-le-corps un problème dont la solution, encore possible, nous échappera bientôt. Curieusement, un premier message nous vient de la région du monde la plus troublée, de ce rivage estméditerranéen que se partagent la Palestine à Gaza, Israël, le Liban et la Syrie et où des prospections récentes signalent d’importants gisements de gaz naturel. Un des plus hauts responsables du patronat israélien vient d’en proposer une exploitation commune : nous tenons peut-être là l’occasion de faire converger les efforts et les moyens de quatre communautés voisines et mutuellement méfiantes et de faire ipso facto reculer le spectre

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CONTRIBUTION de la guerre. Ce serait également la promesse ou la préfiguration d’une entente internationale autour de la question de l’utilisation commune de du patrimoine énergétique mondial. Premier terme d’une équation à deux inconnues, le réchauffement climatique dont l’intensification de la quête de l’énergie avance les échéances. Si les conséquences en sont de plus en plus tangibles, a fortiori prévisibles, les causes n’échappent plus à personne. Les ravages qui résultent de l’augmentation des émissions de gaz carbonique ne sont plus seulement des sujets de discours. Ils existent bel et bien, mais ceux qui les subissent ne sont pas toujours, voire peu souvent ceux qui les ont générées. Si le problème est devenu aujourd’hui universel, ce qui en soi constitue une bonne chose, les tenants des deux thèses qui s’opposent le plus violemment pèchent largement par inconséquence, alors que le «pouvoir politique » démontre plus que jamais son inconsistance. Premier groupe de pression à s’exprimer, celui des industriels, des investisseurs et des fanatiques de la croissance à tout prix : leur lot commun est la recherche du profit à tout prix. Que leur importe que leur pays, la Chine et les EtatsUnis au premier chef, balancent dans l’atmosphère des quantités hallucinantes de matières nocives pour la santé humaine en sus du gaz carbonique généreusement produit, surtout s’ils espèrent en faire profiter le monde entier. La déforestation de l’Amazonie, l’exploitation frénétique des gaz de schiste, le pillage des océans ne sont que broutilles si leur société peut engranger de substantiels bénéfices. Leur défense tient en quelques poncifs comme la référence aux éruptions du Pinatubo ou du mont Saint Hellens qui représentent plusieurs années d’émission de dioxyde de carbone

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ou aux tsunamis dont les plus meurtriers restent à venir. Et qui se réfugient, rejoints par le personnel politique, derrière l’impérieuse nécessité de l’emploi. Comme si les catastrophes naturelles pouvaient absoudre les fauteurs de dégâts humains et comme si l’activité humaine, d’ailleurs inéquitablement rétribuée, devait avoir pour effet de nous faire scier la branche sur laquelle nous sommes assis. A l’opposé, second groupe de pression, les écologistes, souvent sympathiques dans leur démarche, se trompent fréquemment de cibles. Les conséquences de leurs campagnes se situent souvent à l’inverse de leurs aspirations: ainsi leur rejet sans nuance de l’énergie nucléaire, pourtant maîtrisée et la plus performante en termes de contrôle des rejets liquides ou gazeux, les conduit à préconiser le retour aux centrales thermiques, énormes productrices de CO2, l’exemple le plus consternant de cette attitude primaire nous étant donné par l’Allemagne qui ferme ses centrales nucléaires pour leur substituer des centrales à charbon. Les combats que mène Greenpeace contre certains pays paraissent curieusement sélectifs, les EtatsUnis, grands pollueurs de la planète, étant visiblement épargnés et la France abusivement mise en cause. C’est ainsi que la défense de la forêt amazonienne, par exemple, devient caricaturale quand notre pays est mis en cause pour ses achats de bois au Brésil, alors que ceux des USA, très largement supérieurs, sont passés sous silence. Il faut souligner au passage que, de tous les pays qui se partagent le bassin du plus grand fleuve du monde, la France apporte la réponse la plus convaincante, du point de vue de l’écologie et du respect des droits humains; sinon comment expliquer que des tribus indiennes entières viennent

se réfugier du Brésil en Guyane française ? Second terme de notre équation à deux inconnues et autrement angoissante, en ce que son constat sonnerait la fin de l’humanité, l’épuisement des ressources minérales – les espèces végétales n’encourant pas ce danger – ne constitue plus une hypothèse d’école. Bien entendu, tous les secteurs ne sont pas également concernés, le plus fondamental restant celui de l’énergie. Même si les leçons à retenir sont identiques s’agissant de métaux aussi stratégiques que le titane, le germanium ou le silicium, voire de métaux dont la surconsommation est manifeste, nous nous en tiendrons à la gestion de l’énergie et des éléments qui en conditionnent la production. De ces sources d’énergie, celles qui sont renouvelables sont, par nature, indissociables de leur lieu de production. Nous les connaissons bien. Ce sont l’hydraulique, pour les pays qui possèdent des cours d’eau aménageables, la marée motricité à proximité des côtes, le solaire conditionné par une bonne luminosité et enfin l’éolien, ces deux dernières potentialités ne permettant pas de produire des quantités intéressantes d’électricité en raison de l’éparpillement de leurs implantations. Les énergies non renouvelables, en revanche, offrent une grande souplesse d’utilisation, puisque les combustibles qui en sont la source, sont toujours transportables. C’est de leur durée qu’il convient de se préoccuper. On ne peut, en effet, déclarer tranquillement que le jour viendra où il ne se trouvera plus sur terre de pétrole ni de charbon, ni même d’uranium. Et abandonner à d’hypothétiques découvertes le soin de nos procurer une énergie inépuisable. Y. B.

CONTRIBUTION Par Me Serge PAUTOT,

ancien coopérant, docteur en droit, avocat au barreau de Marseille, auteur du « Guide de l’exportation des Travaux publics »

France-Algérie : nouvel élan de la coopération pour 20132017 Le document-cadre de partenariat régissant la coopération entre la France et l’Algérie pour la période 2013-2017 montre bien la volonté des deux pays de poursuivre une nouvelle étape de développement pour continuer ensemble un chemin de générosité et de prospérité. Partenaires historiques, les deux Etats peuvent et doivent mieux faire. Pour cela, ils ont défini divers objectifs de coopération. Celui relatif au système éducatif, enseignement et recherche a été commenté dans la livraison d’El Djazaïr.com, n° 64 de juillet 2013. A présent, voici la présentation des autres axes prioritaires d’intervention. Le document-cadre de partenariat a été signé pour le gouvernement de la République française par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et pour le Gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. En voici le contenu.

I- Appui à la gouvernance démocratique, à l’affermissement de l’Etat de droit et à la modernisation du fonctionnement de l’Administration Renforcement des capacités des cadres et modernisation de l’Administration Afin de conduire sa politique de réformes dans l’objectif d’affermir l’Etat de droit, le gouvernement algérien a entrepris de moderniser ses principales administrations. La France et l’Algérie ont jusqu’à présent porté leur effort principal sur le renforcement des capacités humaines et l’échange d’expertise, avec des résultats très positifs, en particulier dans l’accompagnement de la formation des cadres. Les deux pays souhaitent poursuivre dans cette

voie et la renforcer, en concentrant leurs efforts sur la qualification des cadres des administrations concernées. Le programme boursier Profas, créé en 1986, sera redéployé en tenant compte de cet objectif. Concernant spécifiquement la formation des cadres des administrations centrales et locales, seront mis en œuvre les engagements pris au cours de l’année 2012 par les ministères de l’Intérieur et confirmés à l’occasion de la rencontre entre les deux ministres de l’Intérieur, le 13 octobre 2012. Seront ainsi organisés des échanges d’expérience et des formations de formateurs, en liaison avec les établissements de formation compétents en France, afin d’accompagner les réformes algériennes relatives en particulier à la qualité du service public et à la gestion des finances publiques des collectivités locales.

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CONTRIBUTION Justice La coopération judicaire entre la France et de l’Algérie, facilitée par la similitude des principes généraux sur lesquels est fondée l’organisation judiciaire, témoigne de l’importance accordée à la justice en tant que composante indispensable de l’Etat de droit. La densité et la pérennité de la coopération en cette matière se traduisent par la présence de magistrats de liaison de part et d’autre, afin de développer une coopération judiciaire concrète, inscrite dans la durée. L’appui au processus de réforme de la justice demeurera une priorité. Cette coopération, qui s’élargit à tous les domaines de l’institution judiciaire, sera poursuivie, maintenue et développée, notamment en direction des professions réglementées (notaires, avocats, huissiers), en vue de moderniser et à d’améliorer l’efficacité et l’indépendance de l’institution judiciaire. Les axes prioritaires suivants sont définis : • poursuite et renforcement des partenariats existants entre les établissements de formation, écoles nationales de formation des magistrats, écoles nationales d’administration pénitentiaire et écoles nationales des greffes ; • poursuite et renforcement des jumelages existant entre cours judiciaires et entre juridictions suprêmes. Ces jumelages seront étendus à des services spécifiques des deux ministères notamment aux inspections générales des services judiciaires. Création d’un partenariat entre les institutions de nomination et de contrôle de la déontologie des magistrats ; • stages d’auditeurs de justice et de magistrats français dans des juridictions algériennes et développement de stages spécialisés pour les magistrats algériens dans les juridictions françaises ; • renforcement de la spécialisation des magistrats, notamment en matière de délinquance économique financière et de droit des affaires, de lutte contre la corruption, la cybercriminalité, le trafic des stupéfiants, les atteintes à l’environnement, la protection des droits de l’homme, la justice pénale internationale, l’identification, la saisie et la confiscation des avoirs criminels, le traitement judiciaire du terrorisme et des thématiques pédagogiques. Les deux parties s’emploieront à explorer de nouvelles pistes de coopération, dans tous les domaines, notamment à travers la lutte contre la drogue et la toxicomanie, la traduction des jurisprudences via un programme de traduction d’arrêts de principe de la Cour de cassation et de la Cour suprême, la coopération avec les auxiliaires de justice (un protocole additionnel de coopération entre les notariats algérien et français a été signé le 6 mars 2010. Cette coopération sera élargie aux huissiers et avocats). Dans ce cadre, il devrait être envisagé la délocalisation en Algérie d’un master de droit des affaires d’une

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université française à destination de magistrats et de policiers, ainsi qu’un groupe de travail sur le droit des affaires pour présenter et comparer les législations. Pôle police - gendarmerie Le partenariat en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité organisée est régi par l’accord bilatéral signé le 25 octobre 2003 entre les ministres de l’Intérieur des deux pays. Cet accord convient d’une coopération de police dans dix-huit domaines relatifs à la sécurité intérieure et à la lutte contre la criminalité organisée sous toutes ses formes. Sont concernés par ce partenariat : la Direction générale de la Sûreté Nationale (DGSN) et le Commandement de la Gendarmerie nationale. * Pour la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), il conviendra de renforcer la coopération technique de police à travers des formations spécialisées, visant des niveaux d’expertise élevés. Soigneusement préparée, puis évaluée a posteriori, cette coopération privilégiera la formation en Algérie des cadres et des formateurs. Les thèmes suivants seront notamment abordés de manière significative : • sécurité publique, • gestion démocratique des foules, • management de la sécurité, • gestion des crises, • modes et normes de gestion moderne des services de police,. • police scientifique et technique. L’accueil réciproque de fonctionnaires et d’experts visera quatre objectifs principaux : la formation, les échanges d’information et d’expérience professionnelle, le conseil technique et l’échange de documentation spécialisée. Des partenariats seront établis entre écoles et instituts de recherche et de formation des deux pays. Compte tenu des résultats louables obtenus jusqu’à présent en matière de coopération opérationnelle, seront maintenues et développées des rencontres périodiques entre les responsables des institutions policières des deux pays. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité au niveau international, les échanges seront intensifiés entre les deux bureaux centraux nationaux Interpol. * Pour la Gendarmerie, la coopération technique pourra être orientée vers : • la formation de formateurs (ingénierie pédagogique et ingénierie de formation), • la police judiciaire (techniques d’enquête contre le crime organisé, lutte contre la cybercriminalité, enquêtes patrimoniales, gestion des enquêtes longues et complexes), • les immersions de cadres en direction centrale, en unités et au niveau des états-majors pour la conception et l’organisation du service,

CONTRIBUTION • la sécurité autoroutière, • l’intervention spécialisée. Les échanges entre

l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale française (IRCGN) et l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de la Gendarmerie nationale algérienne seront renforcés.

Protection Civile Dans le domaine de la Protection civile, les deux parties conviennent de développer des formations avec la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises du Ministère français de l’Intérieur (Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs- pompiers ENSOSP d’Aix-en-Provence et Ecole d’application de la Sécurité civile de Valabre Marseille) et s’efforceront de concourir à la réalisation d’un Centre technique de formation spécialisée et d’entraînement (plateau technique), de dimension régionale. Pour mener à bien les différents programmes de coopération à venir, un Officier supérieur français sera affecté à Alger. Il s’agira d’un expert technique international dans le domaine de la sécurité civile. Aménagement du territoire, ville et environnement Dans le cadre de la décentralisation de la gestion publique territoriale, le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement a élaboré un Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) définissant une stratégie d’aménagement à l’horizon 2030 à partir de grands projets structurants, l’objectif étant de respecter les grands équilibres régionaux de développement territorial. Dans le domaine de la politique de la ville, des échanges d’expériences dans les domaines techniques, scientifiques et de formation aux métiers de la ville viseront les objectifs prioritaires suivants : instruments spécifiques à la ville, cohérence des actions, mise à niveau des villes et coordination des actions, entre les divers acteurs concernés dans les deux pays par la mise en œuvre de cette politique. Le Plan national d’action pour l’environnement et le développement durable (PNAE-DD) structure l’intégration des préoccupations environnementales dans les politiques sectorielles de développement économique de l’Algérie. En raison du caractère transversal des questions d’environnement, la France appuiera la mise en œuvre des mesures institutionnelles du PNAE-DD, notamment le renforcement des capacités des institutions. Coopération décentralisée et société civile Une intense coopération décentralisée existe entre les collectivités territoriales des deux pays : 42 accords de coopération décentralisée sont signés et 11 projets d’accords supplémentaires sont en cours d’étude ou de finalisation. Entendue par les deux gouvernements comme un processus fondé sur le principe de réciprocité,

la coopération décentralisée s’appuie sur la notion d’intérêt partagé et permet de favoriser le rapprochement entre les peuples. Les deux gouvernements s’engagent, conformément à leurs législations internes, à encourager la mise en œuvre de projets de coopération et à favoriser les synergies entre leurs collectivités locales respectives S’inscrivant dans la dynamique des réformes politiques menées par l’Algérie, la société civile, quant à elle, joue un rôle fondamental dans le renforcement de la démocratie participative, en particulier dans le développement du civisme et de la culture de la solidarité nationale. Elle contribue de façon considérable à l’écoute et à l’expression citoyenne et participe ainsi à reconnaître pleinement son rôle d’actrice du développement. Dans le respect de la législation algérienne en vigueur et en accord avec les autorités algériennes, des organismes de la société civile algérienne œuvrant dans ce cadre pourront être appuyés par la partie française.

II- Appui au développement socioéconomique et au secteur productif.

L’Algérie est engagée dans un processus d’ouverture économique pour la mise en place d’une économie de marché qui implique l’adaptation de la législation économique, la modernisation du secteur public et particulièrement du secteur financier, la réalisation d’un programme de privatisations, la promotion de l’investissement étranger et l’amélioration de l’environnement des affaires. La coopération française continuera à apporter son soutien à cette mutation qui va dans le sens de la meilleure intégration de l’Algérie dans l’économie mondiale et soutiendra la croissance durable, plus diversifiée et créatrice d’emplois en apportant son aide à la modernisation et au développement du secteur productif. Elle aura également pour objet le renforcement des relations entre les acteurs économiques des deux pays. Une attention particulière sera portée au soutien à la modernisation des politiques et des administrations économiques, à la réalisation des objectifs du plan de développement des infrastructures publiques (notamment dans le domaine de l’eau et des transports) permettant d’améliorer leur autonomie et leur productivité. L’approche opérationnelle sera orientée sur des actions ciblées d’assistance, d’expertise et de formation. Cet appui institutionnel devra permettre le transfert de savoir-faire, l’appropriation des connaissances et des techniques et la diffusion des acquis. Gouvernance économique et modernisation de l’environnement des affaires Depuis la mise en œuvre du mémorandum de partenariat économique et financier de décembre 2006 et du mémorandum de coopération financière du 21 juin

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CONTRIBUTION 2008, la France et l’Algérie entretiennent une coopération institutionnelle étoffée qui vise à apporter un concours à la modernisation des structures institutionnelles en charge des questions financières et macro-économiques en Algérie. Le document de 2008 sera renouvelé en début de période du DCP et prévoira : • la poursuite des coopérations existantes (douanes, statistiques, fiscalité-cadastre, gestion publique, IGF), • le développement de nouvelles thématiques (réforme budgétaire, marchés publics, cadastre, évaluation des politiques publiques, gestion de la dette et de la trésorerie), • par ailleurs, une nouvelle coopération sera mise en œuvre entre institutions compétentes des deux pays en vue de la modernisation de l’environnement des affaires, dans des domaines tels que : * la régulation et le contrôle des marchés, * les enquêtes économiques et la répression des fraudes * la protection des consommateurs. A cette fin, un arrangement administratif sera établi entre les ministères compétents des deux pays, qui déterminera les thématiques prioritaires au vu, notamment, des actions identifiées en annexe. Renforcement des relations économiques bilatérales et soutien aux initiatives des acteurs économiques des deux pays Compte tenu du rôle éminent joué par les acteurs économiques pour promouvoir et accompagner les partenariats entre entreprises françaises et algériennes, visant à favoriser un accroissement équilibré des échanges commerciaux et le développement des investissements productifs, un soutien sera apporté aux initiatives qu’ils prendront en la matière. Ces actions pourront prendre la forme de séminaires d’information, de rencontres d’affaires, de visites d’études et de terrain, de renforcement des capacités et de formation. Un soutien sera apporté aux rencontres entre entreprises françaises et algériennes (en France ou en Algérie) ciblant des filières prioritaires. L’agence française pour le développement international des entreprises (UbiFrance), l’agence nationale pour la promotion du commerce extérieur (Algex) et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) poursuivront leurs actions de promotion et de sensibilisation aux potentialités des marchés algériens et français tout en informant les entreprises de l’évolution de la réglementation. Les deux gouvernements apporteront leur appui aux autres institutions et organisations professionnelles et patronales qui concourent à l’accroissement des relations économiques bilatérales telles que : Mouvement des entreprises de France (Medef), Confédération générale des petites et moyennes entreprises (Cgpme), Association

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pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires (Adepta), Confédération générale du patronat algérien (CGEA), Confédération algérienne du patronat (CAP), Forum des chefs d’entreprises (FCE), Chambre de commerce et d’industrie franco-algérienne (CCIAF), Chambre nationale d’agriculture (CNA), Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), Chambre de commerce et d’industrie de Marseille (CCIM) et chambres de commerce et d’industrie françaises. Les deux gouvernements soutiendront les actions de formation professionnelle qui seront mises en œuvre dans le cadre des investissements entre entreprises algériennes et françaises afin de développer les compétences techniques et/ou de gestion des employés et cadres algériens. Coopérations sectorielles prioritaires S’inscrivant dans les priorités algériennes de développement en matière d’infrastructures socioéconomiques, des coopérations sectorielles seront engagées prioritairement dans les domaines suivants : • agriculture : signature et mise en œuvre d’un mémorandum de partenariat et de coopération entre les ministères de l’Agriculture des deux pays, faisant suite à la réunion d’un groupe de travail bilatéral en janvier 2012 • énergie : Relance du groupe de travail bilatéral qui permettra un échange sur la politique énergétique et examinera les thèmes de coopération prioritaires entre institutions compétentes. Pourront être abordés notamment les hydrocarbures, l’électricité, le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. • Transport et infrastructures : un arrangement administratif sera proposé entre les ministères compétents (notamment dans le domaine du transport urbain/terrestre et/ou portuaire/ maritime et/ou des travaux publics) qui définira les axes de coopération prioritaires. Des coopérations sectorielles seront également conduites en matière de ressources hydriques, d’urbanisme et d’habitat, de la poste et des technologies de l’information et de la communication, de l’industrie, des PME et de la promotion des investissement, du tourisme et des l’artisanat, de la pêche et des ressources halieutiques, selon les priorités d’action identifiées en annexe. S. P.