Le rôle des actions privilégiées dans votre portefeuille - PWL Capital

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Le rôle des actions privilégiées dans votre portefeuille Les risques et les avantages des actions privilégiées canadiennes Raymond Kerzérho, MBA, CFA Directeur de la recherche PWL CAPITAL INC.

Dan Bortolotti Conseiller en placement PWL CAPITAL INC.

Février 2015

Ce rapport a été rédigé par Raymond Kerzérho, PWL Capital inc. et Dan Bortolotti, PWL Capital inc. Les idées, opinions et recommandations contenues dans le présent document sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement les vues de PWL Capital inc. © PWL Capital inc. Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sans l’autorisation préalable écrite de l’auteur et/ou PWL Capital. PWL Capital souhaiterait recevoir une copie de toute publication ou matériel qui utilise ce document comme source. Veuillez citer ce document comme suit : Raymond Kerzérho, Directeur de la recherche, PWL Capital inc. et Dan Bortolotti, Conseiller en placement, PWL Capital inc. « Le rôle des actions privilégiées dans votre portefeuille : les risques et les avantages des actions privilégiées canadiennes » Pour plus d’informations sur cette publication ou d’autres publications de PWL Capital, veuillez communiquer avec : PWL Capital – Montréal, 3400 de Maisonneuve ouest., bureau 1501, Montréal, Québec H3Z 3B8 Tél

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Les actions privilégiées sont populaires auprès des Canadiens parce qu’elles génèrent des rendements élevés (par rapport aux obligations et aux CPG) et parce qu’elles bénéficient d’un traitement fiscal favorable. Si elles sont souvent détenues par les grandes institutions, elles sont aussi appréciées par les particuliers et leurs conseillers. Les actions privilégiées ont leur place dans un portefeuille diversifié, mais leurs avantages sont contrebalancés par un risque plus élevé, une liquidité moindre et une plus grande complexité que les placements à revenu fixe traditionnels. Nous abordons ici les risques et les avantages des actions privilégiées et offrons des suggestions aux Canadiens qui souhaitent ajouter cette catégorie d’actifs à leur portefeuille.

Que sont les actions privilégiées? Les actions privilégiées peuvent être émises par n’importe quelle entreprise mais, au Canada, les principaux émetteurs sont les banques, les compagnies d’assurance, les sociétés de services publics et les sociétés de télécommunications. Comme les actions ordinaires, mais contrairement aux obligations, les actions privilégiées sont négociées en bourse. Toutefois, au Canada, le marché des actions privilégiées est petit (61 milliards de dollars) par rapport au marché des actions ordinaires (1,9 billion de dollars). Les entreprises émettent des actions privilégiées pour plusieurs raisons. D’abord, elles leur permettent de mobiliser des capitaux sans émettre de nouvelles obligations, ce qui accroîtrait leur ratio dette/capitaux propres et pourrait inquiéter les analystes de crédit. Elles permettent également de reporter les dividendes en périodes de difficulté financière, ce qui est préférable que de se retrouver en défaut de paiement sur ses obligations puisque l’entreprise émettrice n’est pas obligée de faire faillite si elle reporte ses dividendes. En outre, les actions privilégiées présentent l’avantage de ne pas diluer les bénéfices de l’entreprise : si les bénéfices augmentent, les actionnaires privilégiés continueront de recevoir uniquement le dividende fixe et les actionnaires ordinaires auront plus d’argent à partager. Les actions privilégiées sont des titres hybrides qui ont à la fois des caractéristiques des obligations de sociétés et des caractéristiques des actions ordinaires. Il est donc utile de les présenter en les comparant à ces deux types de titres que nous connaissons mieux. •

Comme les obligations, les actions privilégiées s’accompagnent généralement de flux de revenu prévisibles, ce qui explique qu’elles sont souvent considérées comme des placements à revenu fixe.



Contrairement aux obligations, les actions privilégiées n’ont généralement pas de date d’échéance.



Le prix d’émission des actions privilégiées est généralement de 25 $, ce qui correspond à leur valeur au pair.



Comme les obligations de sociétés, les actions privilégiées reçoivent des notes standard de la part des analystes de crédit, ce qui permet aux investisseurs d’évaluer le risque de défaut de chacune d’elles.



Comme pour les actions ordinaires, le revenu tiré des actions privilégiées est considéré comme un dividende, et non comme de l’intérêt.



La plupart des actions privilégiées donnent droit à des dividendes cumulatifs, ce qui signifie que si l’entreprise ne procède pas au paiement des dividendes prévus, elle est obligée de les payer ultérieurement avant de verser des dividendes aux actionnaires ordinaires.



En cas d’insolvabilité de l’entreprise, les actions privilégiées ont priorité de rang sur les actions ordinaires uniquement et sont subordonnées à toutes les catégories de titres à revenu fixe (voir le tableau à la page suivante).

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TABLEAU 1 : PRIORITÉ DE RANG DES TITRES TYPE D’ACTIFS

CATÉGORIE

PRIORITÉ DE RANG

Titres garantis Titres à revenu fixe

Titres non garantis de premier rang Titres non garantis subordonnés

Titres hybrides

Actions privilégiées

Titres de capitaux propres

Actions ordinaires

Source : Indices S&P Dow Jones

L’une des raisons pour lesquelles investir dans cette catégorie d’actifs peut être difficile est que les entreprises émettent de nombreuses séries d’actions privilégiées différentes. Ainsi, la Banque Royale du Canada compte seulement une catégorie d’actions ordinaires, mais treize catégories d’actions privilégiées ayant chacune des caractéristiques propres en termes de dividendes et d’options.

Types d’actions privilégiées On distingue quatre types d’actions privilégiées, les deux premières représentant environ 90 % du marché canadien. Actions privilégiées perpétuelles. Ce sont les actions privilégiées de base. Elles donnent droit à un dividende fixe à perpétuité; en d’autres termes, elles ne comportent pas de date d’échéance. Cependant, la plupart sont rachetables au gré de l’émetteur à des dates et des prix prédéterminés. Les caractéristiques de rachat d’une action privilégiée perpétuelle type sont présentées à l’annexe 1. La possibilité de rachat limite le potentiel de hausse de l’action privilégiée puisque l’entreprise ne la rachètera que si le rachat est dans son intérêt. Cette idée est expliquée plus en détail dans le paragraphe sur le risque de taux d’intérêt, à la page 6. Actions privilégiées à taux fixe révisable. Les actions privilégiées à taux fixe révisable neutralisent en grande partie le risque de taux d’intérêt des actions privilégiées perpétuelles. Le dividende est fixe pendant cinq ans; après cette période, il est ajusté au taux des obligations du gouvernement du Canada à cinq ans, auquel on ajoute une prime. Les investisseurs ont ensuite l’option d’accepter ce nouveau dividende fixe ou de convertir leurs actions en de nouvelles actions privilégiées à taux flottant. Tous les cinq ans par la suite, les actionnaires auront le choix entre un nouveau taux fixe pour cinq ans et le taux flottant. Les actions privilégiées à taux fixe révisable sont intéressantes pour ceux qui anticipent une hausse des taux d’intérêt dans l’avenir. Les actions privilégiées à taux fixe révisable représentent aujourd’hui largement plus que la moitié du marché des actions privilégiées au Canada. Leurs caractéristiques clés sont présentées à l’annexe 2.

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Actions privilégiées à taux flottant. Les dividendes des actions privilégiées à taux flottant sont révisés tous les mois ou tous les trimestres en fonction d’un taux de référence : le taux directeur de la Banque du Canada ou le rendement des bons du Trésor à trois mois. Comme les actions privilégiées à taux flottant s’adaptent très rapidement aux fluctuations des taux d’intérêt, leurs prix sont très stables (à moins que le marché ait des inquiétudes concernant le risque de crédit de l’émission). À l’inverse, elles peuvent déplaire aux investisseurs en raison de l’imprévisibilité de leurs dividendes. Les actions privilégiées à taux flottant ne représentent que 5 % du marché canadien. Actions privilégiées rachetables au gré du porteur. Comme les actions privilégiées perpétuelles, ce type d’actions privilégiées est émis avec un dividende fixe à perpétuité et est rachetable par l’émetteur. Mais elles mettent l’émetteur et l’investisseur sur un pied d’égalité en permettant à ce dernier d’en demander le remboursement, à leur valeur au pair, à une date précise. Par conséquent, sous certaines conditions, l’émetteur et l’investisseur peuvent annuler le contrat lorsque c’est dans leur intérêt. Les actions privilégiées rachetables au gré du porteur représentent à peine 3 % du marché canadien.

Pourquoi investir dans des actions privilégiées? Ajouter des actions privilégiées à un portefeuille présente trois grands avantages : rendement élevé par rapport aux autres placements à revenu fixe, traitement fiscal favorable et faible corrélation avec d’autres catégories d’actifs. Nous analyserons chacun d’eux en détail. Rendement élevé. Les rendements des actions privilégiées sont souvent supérieurs à ceux des obligations, même des obligations émises par la même entreprise. Le tableau ci-dessous compare les rendements des actions privilégiées et ceux des obligations de sociétés à 10 ans notées « A » pour la période allant de 2001 à 2014.

GRAPHIQUE 1 : RENDEMENTS – ACTIONS PRIVILÉGIÉES VS OBLIGATIONS DE SOCIÉTÉS

8.00% 7.00%

Rendement

Rendement

6.00% 5.00% 4.00% 3.00% Actions privilégiées 2.00%

Obligations de sociétés à 10 ans

1.00% 0.00%

Sources : BMO, Bloomberg

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Traitement fiscal préférentiel. Si les intérêts des obligations sont imposés au taux marginal maximal de l’investisseur, les actions privilégiées génèrent un revenu sous la forme de dividendes canadiens déterminés, qui sont imposés beaucoup plus favorablement. Les actions privilégiées constituent donc une solution de remplacement fiscalement avantageuse aux obligations de sociétés dans un compte non enregistré. Le tableau ci-dessous illustre ces économies d’impôt en comparant l’impôt à payer sur 1 000 $ d’intérêts et sur 1 000 $ de dividendes canadiens déterminés.

TABLEAU 2 : ÉCONOMIES D’IMPÔT SUR 1 000 $ DE DIVIDENDES VS INTÉRÊTS REVENU IMPOSABLE

ONTARIO

QUÉBEC

C.-B.

ALBERTA

50 000 $

227 $

192 $

232 $

224 $

100 000 $

180 $

157 $

191 $

209 $

150 000 $

157 $

148 $

171 $

197 $

Estimations selon les taux d’impôt de 2014. Source : KPMG

Faible corrélation. Pour tirer le meilleur parti de la diversification, les catégories d’actifs présentes dans un portefeuille doivent évoluer indépendamment les unes des autres. Les coefficients de corrélation dans le tableau ci-dessous décrivent comment les actions privilégiées et les autres catégories d’actifs évoluent les unes par rapport aux autres. Plus le coefficient est bas, plus la corrélation est faible et la diversification, avantageuse. Les actions privilégiées affichent une corrélation allant de faible à modérée avec la plupart des catégories d’actifs, avec des coefficients généralement inférieurs à 0,50. Il est un peu surprenant de constater que la corrélation la plus faible est avec les obligations.

TABLEAU 3 : CORRÉLATIONS ENTRE LES ACTIONS PRIVILÉGIÉES ET D’AUTRES CATÉGORIES D’ACTIFS – 2005-2014 CATÉGORIE D’ACTIFS

INDICE

CORRÉLATION

Obligations canadiennes

FTSE TMX Canada obligataire universel

0,16

Immobilier

S&P/TSX plafonné des FPI

0,62

Actions canadiennes

S&P/TSX composé

0,44

Actions américaines

S&P 500 (en CAD)

0,29

Actions internationales

MSCI EAEO (en CAD)

0,38

Actions des marchés émergents

MSCI marchés émergents (en CAD)

0,43

Source : Morningstar Direct

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Risques associés aux actions privilégiées Comme toute catégorie d’actifs, les actions privilégiées présentent un certain nombre de risques caractéristiques, dont les plus importants sont le risque de taux d’intérêt, le risque de crédit et le risque de marché. Risque de taux d’intérêt. L’une des caractéristiques communes des actions privilégiées et des obligations de sociétés est leur sensibilité aux taux d’intérêt. Lorsque les taux augmentent, les prix des actions privilégiées et des obligations baissent, et vice versa. Les actions privilégiées perpétuelles n’ont pas de date d’échéance; elles ont donc tendance à se comporter comme des obligations à long terme, qui sont les titres les plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt. En théorie, le risque de taux d’intérêt peut être avantageux si les rendements en dividendes baissent (ce qui pousse les prix à la hausse), mais les actions privilégiées perpétuelles ne se comportent pas comme les obligations traditionnelles. Comme l’émetteur a l’option de racheter ses actions si leur prix augmente trop, les actions privilégiées perpétuelles présentent un risque de baisse supérieur à leur potentiel de hausse. Les actions privilégiées à taux fixe révisable, à taux flottant et rachetables au gré du porteur sont beaucoup moins exposées au risque de taux d’intérêt que les actions privilégiées perpétuelles, soit parce que leurs dividendes sont ajustés régulièrement en fonction des taux en vigueur, soit parce que les investisseurs peuvent les convertir en actions privilégiées à taux flottant si le rendement en dividendes ne les satisfait pas. Ce droit de conversion est décrit plus en détail à l’annexe 2. Risque de crédit. Le risque de crédit a deux composantes : la première est le risque de défaut, ou la probabilité que l’émetteur stoppe le versement des dividendes. Cela arrive rarement : les entreprises ne peuvent généralement pas arrêter de payer les dividendes sur leurs actions privilégiées sauf si elles ont préalablement arrêté les dividendes sur leurs actions ordinaires; par conséquent, il y aura défaut seulement si l’émetteur éprouve de sérieuses difficultés. Les entreprises peuvent toutefois cesser le paiement des dividendes sur leurs actions privilégiées mais continuer de payer les intérêts sur leurs obligations. De ce fait, le risque de défaut des actions privilégiées est toujours plus élevé que celui des obligations du même émetteur. La deuxième composante est le risque de recouvrement, soit l’incertitude entourant le montant de la valeur au pair qui sera recouvré si l’émetteur manque à ses obligations. Les taux de recouvrement pour les obligations varient grandement, mais la plupart sont vendues entre 20 % et 60 % de leur valeur au pair après un défaut (en supposant que le vendeur soit une grande institution). Si l’entreprise qui est en défaut sur les dividendes de ses actions privilégiées est vraiment en difficulté (c’est-à-dire que ses difficultés ne sont pas seulement temporaires), il est tout à fait vraisemblable que le taux de recouvrement de ses actions privilégiées sera proche de zéro. Risque de marché. Bien que le risque de marché soit lié au risque de crédit, ces deux risques ne sont pas identiques. Le prix des actions privilégiées peut souffrir lors de replis prononcés des actions, même si les émetteurs ne réduisent pas les dividendes ou ne font pas face à une faillite imminente. Ces baisses de prix peuvent arriver sans préavis : les actions privilégiées peuvent bénéficier de longues périodes de stabilité, laissant une fausse impression qu’elles comportent peu de risques, jusqu’à ce que leurs prix chutent soudainement. Ce cycle est illustré par le graphique ci-dessous :

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GRAPHIQUE 2 : 100 $ INVESTIS DANS DES ACTIONS PRIVILÉGIÉES – 2006–2009

$110 $100 $90 $80 $70 Période de stabilité

Période de volatilité

$60 $50

S&P/TSX Indice des actions privilégiées Source : Morningstar Direct

Une autre façon d’analyser le risque de marché inhérent aux actions privilégiées est de le comparer à celui d’autres catégories d’actifs. Comme on le voit sur le graphique de la page suivante, durant la dernière période de tensions extrêmes (de janvier 2008 à mars 2009), les actions privilégiées ont été beaucoup moins stables que les obligations, mais aussi beaucoup moins volatiles que les actions.

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GRAPHIQUE 3: 100 $ INVESTIS DANS DES ACTIONS PRIVILÉGIÉES, DES ACTIONS ET DES OBLIGATIONS, JANVIER 2008 À MARS 2009

$120 $110 $100 $90 $80 $70 $60 $50

Dec-07

Mar-08

Jun-08

Sep-08

Dec-08

Mar-09

S&P/TSX Indice des actions privilégiées FTSE TMX Canada Indice obligataire universel S&P/TSX Indice composé Source : Morningstar Direct

Des actions privilégiées dans un portefeuille de placement Comme nous l’avons vu, les actions privilégiées ont un profil risque/rendement unique. Nous allons maintenant nous intéresser à la manière dont ces caractéristiques ont une incidence sur le rendement de cette catégorie d’actifs en tant que tel et dans le contexte d’un portefeuille diversifié. Le tableau 4, à la page suivante, montre les rendements et le risque (mesuré par la volatilité) des grandes catégories d’actifs au cours de la période de dix ans terminée en décembre 2014. Les actions privilégiées ont généré des rendements avant impôt relativement faibles, avec un risque modéré. L’indice des actions privilégiées a fait moins bien que l’indice des obligations de sociétés et que l’indice général du marché obligataire pour la plupart des périodes, avec un risque beaucoup plus élevé.

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TABLEAU 4 : RENDEMENT ET RISQUE – COMPARAISON SUR 10 ANS ENTRE LES ACTIONS PRIVILÉGIÉES ET LES AUTRES CATÉGORIES, 2005–2014 RENDEMENT

ÉCART-TYPE

NOM

1 AN

3 ANS

5 ANS

10 ANS

POUR LE RISQUE

S&P/TSX Actions privilégiées

6,82

3,14

4,57

2,91

7,26

FTSE TMX Canada Obligations de sociétés

7,58

4,84

6,01

5,80

3,36

FTSE TMX Canada Obligations à court terme

3,06

2,27

3,00

3,84

1,85

FTSE TMX Canada Obligataire universel

8,79

3,65

5,45

5,32

3,58

S&P/TSX Plafonné des FPI

10,36

6,84

12,71

9,90

16,93

S&P/TSX Composé

10,55

10,22

7,53

7,60

15,29

S&P 500 (en CAD)

23,93

25,70

17,78

7,31

12,23

MSCI EAEO (en CAD)

4,12

16,46

7,94

4,56

14,22

MSCI marchés émergents (en CAD)

7,03

8,99

4,17

8,41

19,97

Source : Morningstar Direct

Nous allons maintenant analyser l’effet sur les rendements et les risques de l’ajout d’actions privilégiées à un portefeuille équilibré. Dans le tableau ci-dessous, le premier portefeuille comprend 60 % d’actions et 40 % d’obligations. Le deuxième portefeuille inclut 10 % d’actions privilégiées et seulement 30 % d’obligations. Notez que le modèle avec les actions privilégiées a enregistré un rendement légèrement inférieur sur toutes les périodes, et a présenté un risque un peu plus élevé sous la forme d’une volatilité accrue. (Tous les rendements sont avant impôt.)

TABLEAU 5 : RENDEMENT ET RISQUE DES ACTIONS PRIVILÉGIÉES DANS UN PORTEFEUILLE ÉQUILIBRÉ, 2005–2014 RENDEMENT 1 AN

3 ANS

5 ANS

ÉCART-TYPE 10 ANS

POUR LE RISQUE

Portefeuille sans actions privilégiées

10,66

10,39

8,81

6,81

7,30

Portefeuille avec actions privilégiées

10,46

10,33

8,71

6,56

7,70

Source : Morningstar Direct. La composition des portefeuilles est la suivante : 15 % d’actions canadiennes, 15 % d’actions américaines, 15 % d’actions internationales, 5 % d’actions de marchés émergents, 10 % de FPI et 30 % ou 40 % d’obligations.

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Devriez-vous ajouter des actions privilégiées à votre portefeuille? Maintenant que nous avons décrit les risques et les avantages potentiels des actions privilégiées canadiennes, il est temps de se demander s’il est intéressant d’ajouter cette catégorie d’actifs à un portefeuille. Et si oui, quelle est la meilleure façon d’avoir accès au marché des actions privilégiées? Voici nos recommandations. N’utilisez les actions privilégiées que dans des comptes non enregistrés. Si les actions privilégiées offrent un avantage en termes de diversification dans n’importe quel portefeuille, leur principal atout demeure le traitement fiscal avantageux de leurs dividendes. Par conséquent, nous croyons que les investisseurs ne devraient investir dans cette catégorie d’actifs uniquement s’ils doivent investir dans des comptes non enregistrés. Dans ce cas, les actions privilégiées peuvent être une bonne solution de remplacement aux obligations de sociétés, dont le traitement fiscal est souvent peu avantageux. Selon nous, les actions privilégiées ne sont pas faites pour les comptes à l’abri de l’impôt comme les REER ou les CELI. Sans leur avantage fiscal, les actions privilégiées n’offrent pas de rendements suffisants pour justifier les risques additionnels qu’elles présentent par rapport aux obligations de qualité. Limitez cette catégorie d’actifs à 5 % ou 10 % de votre portefeuille. Il n’y a pas de règle absolue pour déterminer la pondération maximale des actions privilégiées. Mais compte tenu des risques additionnels et des rendements limités comparativement aux obligations de sociétés, la plupart des investisseurs devraient limiter leur exposition à environ 5 % à 10 % de leur portefeuille total. Ce plafond pourrait aller jusqu’à 15 % pour les investisseurs fortement pondérés en titres à revenu fixe (70 % ou plus) dans des comptes imposables. Diversifiez le plus possible. Si vous utilisez des actions privilégiées dans votre portefeuille, la diversification sera essentielle. En effet, imaginez qu’un investisseur détienne un portefeuille de 10 actions ordinaires également pondérées. Chacune présente un risque important de baisse, mais un potentiel équivalent de hausse. Donc, si l’une de ces dix entreprises fait faillite, l’investisseur perd 10 % de son capital, mais le reste de ses placements peut potentiellement générer suffisamment de gains pour compenser cette perte. Avec un portefeuille similaire d’actions privilégiées cependant, il y a peu ou pas de chance de recouvrer ce qui aurait été perdu par le défaut d’un émetteur, car les actions privilégiées génèrent leur valeur graduellement dans le temps par l’accumulation de petits gains sous la forme de dividendes. Les pertes de crédit sont rares, mais elles sont dévastatrices dans cette catégorie d’actifs; il est donc fondamental de diversifier le plus possible vos actions privilégiées. N’investissez pas dans des actions privilégiées individuelles. De nombreux investisseurs essaient de diversifier leurs placements en actions privilégiées en sélectionnant un certain nombre de titres individuels. Selon nous, les investisseurs devraient éviter les actions privilégiées individuelles pour au moins trois raisons.

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Premièrement, il est difficile d’obtenir une diversification suffisante avec des actions privilégiées individuelles. Détenir 10 ou 20 titres ne permet pas de se protéger suffisamment, et constituer un portefeuille comprenant davantage de titres n’est pas aisé pour la plupart des investisseurs. Deuxièmement, la complexité des actions privilégiées fait qu’il est très difficile de choisir des titres individuels. S’il est tentant de ne regarder que les rendements et la qualité de crédit, il faut aussi bien comprendre toutes les options et autres caractéristiques de chaque émission. Cette complexité fait qu’il est très délicat pour un particulier et même pour un conseiller de choisir des actions privilégiées. Enfin, les actions privilégiées individuelles sont illiquides. Elles se négocient souvent avec des écarts acheteur-vendeur importants, ce qui fait qu’elles sont chères et difficiles à vendre ou à acheter. Nous croyons que la meilleure façon d’investir dans des actions privilégiées est d’investir dans un FNB ou un fonds indiciel à faibles coûts. Nous présentons à l’annexe 4 une liste de FNB et de fonds communs de placement d’actions privilégiées, gérés activement ou passivement. Au moment d’écrire ces lignes, le fonds qui nous convient le mieux est le FINB BMO échelonné S&P/TSX actions privilégiées (ZPR), pour les raisons suivantes : • son ratio des frais de gestion est relativement faible; • il suit une méthode de gestion indicielle (plutôt qu’une méthode active); • il met l’accent sur des actions privilégiées à taux fixe révisable, moins risquées; • il détient uniquement des actions privilégiées canadiennes, qui sont admissibles au crédit d’impôt pour les dividendes.

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Annexe 1 : Structure d’une action privilégiée perpétuelle (exemple) Émetteur

Canadian Utilities Ltd.

Année d’émission

2013

Prix d’émission/valeur au pair

25,00 $

Dividende

4.50 %

Type de dividende

Cumulatif

Droit de rachat (au gré de l’émetteur)

En septembre 2018 ou après

26,00 $

En septembre 2019 ou après

25,75 $

En septembre 2020 ou après

25,50 $

En septembre 2021 ou après

25,25 $

En septembre 2022 ou après

25,00 $

Source : Bloomberg

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Annexe 2 : Structure d’une action privilégiée à taux fixe révisable (exemple) Émetteur

Banque Royale du Canada

Année d’émission

2014

Prix d’émission/valeur au pair

25,00 $

Dividende

4,00 %

Type de dividende

Non cumulatif

Conditions du renouvellement

En mai 2019 et tous les cinq ans par la suite. Nouveau rendement en dividende basé sur le rendement des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans + 2,21 %

Droit de conversion (au gré de l’actionnaire)

Convertible en action privilégiée à taux flottant en mai 2019 et tous les cinq ans par la suite. Nouveau rendement en dividende basé sur le rendement des bons du Trésor du gouvernement du Canada à 3 mois + 2,21 %

Droit de rachat (au gré de l’émetteur)

Rachetable à 25 $ en mai 2019 et tous les cinq ans par la suite

Source : Bloomberg

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Annexe 3 : Mesurer le rendement des actions privilégiées Pour comparer le rendement de plusieurs actions privilégiées, il ne suffit pas de diviser le montant des dividendes par le cours actuel. Comme les actions privilégiées présentent de nombreuses caractéristiques, les analystes utilisent plusieurs autres mesures pour avoir une meilleure idée de leur rendement réel. Rendement actuel : Les quatre derniers dividendes trimestriels divisés par le cours de l’action. Cette mesure est simple mais ne tient pas compte du gain ou de la perte en capital possible en cas de rachat des actions. Rendement jusqu’au rachat : Cette mesure est similaire au rendement à l’échéance d’une obligation, en supposant que les actions seront rachetées à la première date de rachat. Contrairement au rendement actuel, cette mesure prend en compte le gain ou la perte qui peut découler du rachat. Rendement jusqu’à la révision : Les actions privilégiées à taux fixe révisable ont un dividende connu jusqu’à la prochaine date de révision du taux. Le rendement jusqu’à la révision est le rendement à l’échéance de l’action en supposant que son cours sera sa valeur au pair à la prochaine date de révision. Comme le rendement jusqu’au rachat, cette mesure prend en compte le gain ou la perte qui peut découler du rachat au moment de la révision. Rendement advenant la pire éventualité : Comme le montre l’annexe 1, les actions privilégiées perpétuelles sont assorties de dates de rachat potentielles. Cette mesure prend en compte le rendement jusqu’au rachat pour toutes ces dates, ainsi que le rendement actuel. Le rendement le plus bas parmi eux représente le « rendement advenant la pire éventualité » et représente la mesure la plus prudente du rendement. Rendement en équivalent d’intérêts : Certains investisseurs veulent comparer le rendement de leurs actions privilégiées avec celui des obligations. Le rendement en équivalent d’intérêts permet d’ajuster le rendement en fonction du traitement fiscal préférentiel des dividendes canadiens : il ajuste à la hausse le rendement des actions privilégiées canadiennes pour qu’il soit comparable à celui des obligations sur une base équivalente.

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Annexe 4 : FNB et fonds communs de placement d’actions privilégiées dont le RFG est inférieur à 1 % FNB

SYMBOLE

RFG

iShares S&P/TSX North American Preferred Stock (CAD-Hedged)

XPF

0,47

iShares S&P/TSX Canadian Preferred Share

CPD

0,49

FINB BMO échelonné S&P/TSX actions privilégiées

ZPR

0,51

PowerShares Canadian Preferred Share

PPS

0,51

Horizons Active Floating Rate Preferred Share

HFP

0,62

Horizons Active Preferred Share

HPR

0,64

FONDS COMMUNS DE PLACEMENT (SÉRIE F)

CODE DU FONDS

MER

PowerShares Canadian Preferred Share Index

AIM56207

0,62

Fonds de revenu d’actions privilégiées Banque Nationale

NBC780

0,63

Fonds d’actions privilégiées canadiennes enregistré NexGen

NXG5207

0,74

Catégorie de rendement d’actions privilégiées Dynamic

DYN2903

0,78

BMO Fonds d’actions privilégiées

GGF95730

0,90

Source : Morningstar Direct

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Raymond Kerzérho, MBA, CFA Directeur de la recherche PWL CAPITAL INC. [email protected] www.pwlcapital.ca/Kerzerho-blogue

Dan Bortolotti Conseiller en placement PWL CAPITAL INC. [email protected] www.canadiancouchpotato.com

La gestion de portefeuille et les services de courtage sont offerts par PWL Capital Inc., laquelle est réglementée par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et est membre du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE). La planification financière et les produits d’assurance sont offerts par PWL Conseil Inc., laquelle est réglementée en Ontario par la Commission des services financiers de l’Ontario (CSFO) et au Québec par l’Autorité des marchés financiers (AMF). PWL Conseil Inc. n’est pas membre du FCPE.

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PWL Montréal 3400 de Maisonneuve ouest Bureau 1501 Montréal, Québec H3Z 3B8

PWL Ottawa 265 Carling Avenue Suite 401 Ottawa, Ontario K1S 2E1

PWL Toronto 3 Church Street Suite 601 Toronto, Ontario M5E 1M2

PWL Waterloo 20 Erb St. W, Suite 506 Waterloo, Ontario N2L 1T2

T 514.875.7566

T 613.237.5544

T 416.203.0067

T 519.880.0888

F 514.875.9611 [email protected]

F 613.237.5949 [email protected]

F 416.203.0544 [email protected]

F 519.880.9997 [email protected]

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1-800.875.7566

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