Le marais àspartine : un milieu fascinant

Une zone importante pour la conservation ... Zones importantes pour la conservation ... C'est pour cette raison que les mâles défendent farouche ment les nids ...
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Le littoral de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent abrite un écosystème des plus fascinants : le marais à spartine. On y trouve une végétation bien adaptée aux rigueurs des conditions climatiques maritimes et nordiques. D’ailleurs, certaines de ces plantes s’y sont tellement bien adaptées qu’elles ne poussent nulle part ailleurs dans le monde. Les espèces fauniques sont nombreuses à fréquenter ce milieu : elles y viennent pour se nourrir, s’abriter ou se reproduire. Les marais à spartine servent également d’escale migratoire pour plusieurs espèces d’oiseaux, dont les oiseaux de rivages (pluviers, bécasseaux, etc.) qui s’y ravitaillent par centaines avant de poursuivre leur voyage.

Le programme Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) est une initiative de conservation internationale, coordonnée par BirdLife International. Les co-partenaires canadiens de ce programme sont Études d’oiseaux Canada et Nature Canada. Au Québec, c’est Nature Québec qui en est responsable et qui soutient la réalisation d’actions de sensibilisation et de conservation dans près de 100 ZICO.

Les marais à spartine sont également d’une grande utilité pour l’humain. Ils jouent un rôle important dans la protection du littoral contre l’érosion côtière et filtrent certaines matières polluantes présentes dans l’eau. Malheureusement, depuis le début du 20e siècle, plus de la moitié des marais salés de l’estuaire du Saint-Laurent , dont les marais à spartine, ont été modifiés ou détruits.

Pour en savoir davantage : www.naturequebec.qc.ca/zico

Bécassins roux : Québec couleur nature 2008, Réjean Renaud

e m m a r g o r p e L ZICO

Couverture, bruant de Nelson : Claude Nadeau

Le mar aistine àspar

© Marilyn Labrecqu

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Graphisme : Corsaire design édition

Merci à tous les bénévoles et partenaires nationaux, provinciaux et locaux qui s’impliquent dans le programme ZICO.

À la découverte de la biodiversité dans les ZICO

Le marais àspartine : ascinant ! un milieu f

é it s r e v i d o i b a L O C I Z s e l s n da Une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) est un site qui fournit un habitat essentiel à une ou plusieurs espèces d’oiseaux pendant au moins une étape de leur cycle de vie. Ces sites sont reconnus pour leur richesse aviaire. Or, la présence, l’abondance et la diversité des oiseaux en un lieu donné est un bon indicateur de la qualité de l’habitat. On y retrouve généralement une vie foisonnante, où insectes, poissons, mammifères et plantes se côtoient. En protégeant les ZICO, ce sont non seulement les oiseaux qui en bénéficient, mais aussi toute la biodiversité du milieu.

La biodiversité du marais à spartine Bruant de Nelson

Spartine alterniflore

© Jean-Étienne Joubert

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(espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec)

La spartine alterniflore est une plante qui ne vit que dans les marais littoraux. C’est une plante pionnière puisqu’elle est généralement la première à coloniser ces milieux. Certaines de ses adaptations lui permettent de supporter la salinité de l’eau et les immersions prolongées dans l’eau des marées : sa tige permet le transport de l’air vers les racines immergées tandis que des glandes spécifiques évacuent l’excès de sel.

Bécasseau Maubèche

(sous-espèce rufa)

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(espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec)

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Chaque été, le chant particulier du bruant de Nelson confère une atmosphère bien spéciale aux marais à spartine du Québec. Ce petit oiseau discret ne niche que dans l’étage supérieur des marais à spartine. Or, il ne reste que l’équivalent d’une étendue de la moitié de la taille de l’île d’Orléans pour héberger tous les bruants de Nelson du Saint-Laurent !

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© Claude Nadeau

Troscart maritime Drues et robustes, les touffes de troscart maritime jonchent le sol des marais à spartine. Cette plante joue un rôle dans la transformation des milieux humides car elle surélève les terrains, ce qui permet à d’autres plantes, moins adaptées aux milieux humides, de pousser.

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Le bécasseau maubèche est un des plus grands migrateurs au monde. En une année, il peut parcourir jusqu’à 20 000 km, soit © Claude Nadeau l’équivalent de 2 allers-retours Québec-Paris. En cours de route, il s’arrête en bordure des marais à spartine pour refaire ses réserves d’énergie. Depuis la dernière décennie, l’espèce a connu un déclin de 70 % de sa population.

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© Marilyn Labrecque

Glaux maritime

Épinoche à 3 épines Muni d’une véritable armure de plaques osseuses et d’épines, ce petit poisson a tout d’un « dur-à-cuir ». Son étonnante tolérance lui permet de patrouiller les marais à spartine dans les moindres recoins, © Pêches et Océans Canada sans se soucier des variations de température et de salinité. Toutefois, malgré ses 3 épines dorsales, il demeure un repas convoité par de nombreux oiseaux.

Attention : cette plante est toxique !

Très répandue dans les marais à spartine, cette petite plante charnue forme de vastes tapis verdoyants durant la saison estivale. Peu exigeante, elle parvient à croître tout aussi bien dans la vase que sur le sable. On la retrouve même dans les anfractuosités de surfaces rocheuses. En juillet, elle produit de jolies petites fleurs roses.

© José Morin, www.jose-morin.com

Épinoche à 4 épines De courte longévité (1 à 2 ans), les épinoches à quatre épines ont tout intérêt à prendre grand soin de leur progéniture afin d’assurer la survie de leur espèce. C’est pour cette raison que les mâles défendent farouche­ment les nids qu’ils fabriquent à partir de végétation et de débris qu’ils trouvent dans les zones submergées des marais à spartine.

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© Claude Nozères

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© Françoise Bruaux