Joseph MIGNOT (1874-1967) dans la Grande Guerre - Amazon Web ...

1874 à Lyon, 11 rue des Archers dans le 2e arrondissement. De la classe 1894, il fit 3 ans de service militaire de 1894 à 1897 au 140e Régiment d'Infanterie.
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Joseph MIGNOT (1874-1967) dans la Grande Guerre François Joseph Henri Mignot, dit Joseph, est né 16 juin 1874

à

Lyon,

11

rue

des

Archers

dans

le

2e

arrondissement. De la classe 1894, il fit 3 ans de service militaire de 1894 à 1897 au 140e Régiment d’Infanterie basé à Grenoble d’où il sortit avec le grade de sergent. Rappelé à l’activité au 112e Régiment d’Infanterie Territoriale 1 le 2 août 1914 par la mobilisation générale, Joseph Mignot venait d’avoir 40 ans et une vie déjà bien remplie quand la 1ère guerre mondiale fût déclarée: Docteur en droit, sous-directeur du contentieux à la banque de Paris et des Pays-Bas, il est déjà à la tête d’une nombreuse famille : son épouse Hélène de 35 ans et 4 enfants : Cécile 8 ans, Marthe 6 ans, Marie-Rose 3 ans et Joseph MIGNOT, sergent au 112e RIT en octobre 1914.

Pierre le petit dernier qui était né 4 mois plus tôt. A la mobilisation, le 112e RIT2 prend ses quartiers sur la

citadelle Vauban de Mont-Dauphin à côté de Gap dans le département des Hautes-Alpes. Les 3 premiers mois de la guerre sont essentiellement occupés par de la formation pour des soldats qui ont quitté l’armée active depuis parfois plus de 15 ans : tir, préparation physique à base de marches et aide à la population civil à cette époque de la moisson... Sa formation terminée, le 112e RIT est transporté sur le front à Chalons sur Marne le 18 octobre 1914. C’est là que Joseph Mignot va connaitre l’épreuve du feu en occupant une tranchée de première ligne à Prosnes petit village au sud-est de Reims dans le département de la Marne. Il est ensuite muté au 357e régiment d’Infanterie le 5 janvier 1915. Le 357e est un régiment de réserve, c’est-à-dire qu’il doit tenir les positions du 157e lorsque celui est au repos à l’arrière. En janvier 1915, le 357e est stationné dans les Vosges, près d’un petit village appelé Anould dans les environs de Saint-Dié. Entre mars et avril 1915, Joseph Mignot subit attaques et bombardements dans les tranchées du secteur de Steinbach à côté de Mulhouse où le 357e a été 1

Composée de soldats âgés de plus de 35 ans, l'armée territoriale et sa réserve n’avaient pas vocation à être

engagées en première ligne. Pour cette raison, on les appelait familièrement les "Pépères"... Mais du fait du besoin de l’armée en hommes dès 1914, ces régiments furent appelés en première ligne selon les plans des étatsmajors. 2

Issu de la subdivision de région de Gap, le 112e Régiment d’Infanterie Territorial fut, au jour de la

mobilisation, formé en majeure partie d'hommes de troupe des Hautes-Alpes, auxquels vint s'ajouter un fort contingent lyonnais dont faisait partie Joseph Mignot, ainsi qu'un certain nombre de Savoyards 1

transporté. Plusieurs tués et blessés sont à déplorer le 6 mars lors d’un bombardement ennemi. Joseph est épargné. Le 27 avril 1915, il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire pour la durée de la guerre en même temps qu’il est muté au 111e Régiment d’Infanterie Territorial. A cette époque, le 111e RIT est déployé dans le secteur ouest de Reims. En juin 1915, plusieurs évacuations pour maladies, dont un grand nombre causées par la fatigue, les travaux insalubres, une saison peu favorable et par certaines installations insuffisantes se chiffrent à 54 au sein du régiment. Joseph Mignot en fait partie et est hospitalisé à l’hôpital auxiliaire n° 208 bis de Luc-en-Diois dans le Les enfants de Joseph Mignot en 1914 : Cécile, Marthe, Marie-Rose et Pierre.

département de la Drôme. Son épouse Hélène décide alors de venir lui rendre visite depuis Paris en emmenant avec elle son fils Pierre âgé de 15 mois. Le 14 juillet 1915 survient le drame : son fils Pierre

décède à Luc-en-Diois, probablement de maladie contractée lors d’une visite à son père. Joseph continue d’être très exposé au front, une attaque française en septembre 1915 fait de nombreux tués au sein du 111e RIT. Joseph est encore épargné. Le 20 février 1916, il est affecté au 1er bataillon du 107e RIT et plus précisément au service des chemins de fer, à la commission du Réseau Nord3 à Abbeville. Il s’agit d’un poste à l’arrière évidemment moins exposé qu’au front et correspondant mieux à un chef de famille de 3 enfants. L’appréciation du colonel Dumont4 à son sujet est sans équivoque : « A parfaitement réussi. Excellent officier de service, traitant les questions avec méthode et intelligence et entretenant les meilleures relations avec ses camarades de l’armée britannique ». Le 11 août 1917, il est nommé lieutenant à titre temporaire pour la durée de la guerre. Affecté à la commission des Chemins de Fer des Ardennes le 15 janvier 1919 il n’a jamais rejoint son poste car il est admis à l’hôpital militaire d’Issy les Moulineaux le 25 janvier 1919 pour une congestion hépatique aigüe. Il en ressortira quelques semaines plus tard mais est renvoyé en congé illimité le 20 février 1919, la guerre s’arrête enfin pour lui. Il est rayé des cadres le 29 octobre 1921, il aura passé au final plus de 8 ans sous les drapeaux.

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Pendant la 1ère guerre mondiale, l’organisation des chemins de fer français comprenait, pour chaque grand

réseau, un organe spécial, dit « Commission de réseau » comprenant un membre militaire et un membre technique. Le commissaire militaire était un officier supérieur du service d'état-major, assisté de un ou plusieurs adjoints; le commissaire technique était un agent supérieur du réseau, en principe le directeur; il était assisté d'un commissaire technique adjoint. A cette Commission pouvait être attaché un personnel technique et militaire approprié aux besoins du service. 4

Colonel Dumont, commissaire militaire du Réseau Nord en 1917 2