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Institut écologie et environnement Actualités scientifiques

Malaria : Le séquençage de l’Adn de deux parasites du chimpanzé révèle de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles Octobre 2014 La malaria (ou paludisme) touche 200 à 500 millions de personnes chaque année dans le monde, et en tue plus d’un demi-million, le plus souvent des enfants africains. Se manifestant par une forte fièvre, une anémie et des complications cérébrales, cette maladie est due à des parasites du genre Plasmodium, transmis par des moustiques Anophèles infectés. L’espèce la plus virulente chez l’homme est Plasmodium falciparum. Elle aurait évolué à partir d’autres espèces qui affectent les grands singes africains. Une équipe internationale, composée notamment de chercheurs du laboratoire Maladies Infectieuses et Vecteurs Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle – MIVEGEC, a comparé l’Adn de P. falciparum à celui de deux espèces parasitant le chimpanzé : P. reichenowi et P. gaboni. Publiés dans la revue Nature Communications du 9 septembre 2014, leurs résultats sont cruciaux pour le développement de traitements anti-malaria. © CNRS Photothèque / DEVEZ Alain

Pour cette étude qui a nécessité plus de 3 années, les chercheurs ont tout d’abord séquencé totalement l’Adn de P. reichenowi, et partiellement celui de P. gaboni. Ils ont ensuite comparé le génome de ces deux espèces à celui de P. falciparum, séquencé dès 2002. Leurs résultats montrent une très grande ressemblance des Adn de P. falciparum et de P. reichenowi, une espèce plus proche évolutivement de P. falciparum que P. gaboni. Mais, chose plus surprenante, les chercheurs ont aussi découvert de grandes différences au niveau d’une centaine de gènes communs aux deux espèces. « Comme ces gènes présentent de fortes différences alors que les génomes de P. reichenowi et P. falciparum sont très similaires, nous pensons qu’ils sont très probablement impliqués dans l’adaptation des deux espèces à leur hôte, soit respectivement le chimpanzé et l’humain », précise Franck Prugnolle, chercheur CNRS et biologiste au MIVEGEC (CNRS / IRD / Université Montpellier 1) Si la fonction de certains de ces gènes est bien connue, ce n’est pas le cas pour la plupart. « Il se peut que certains de ces gènes codent pour des molécules cruciales à l’invasion du parasite dans les cellules hôtes, postule le biologiste et co-auteur de l’article François Renaud. Or si on arrivait à bloquer ces mécanismes moléculaires, on bloquerait l’infection des cellules… L’étude de la fonction de ces gènes pourrait donc mener à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques contre P. falciparum ». D’où la perspective d’étudier précisément le rôle de ces différents gènes.

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En savoir plus Genome sequencing of chimpanzee malaria parasites reveals possible pathways of adaptation to human hosts, par Thomas D. Otto, Julian C. Rayner, Ulrike Bohme, Arnab Pain, Natasha Spottiswoode, Mandy Sanders, Michael Quail, Benjamin Ollomo, François Renaud, Alan W. Thomas, Franck Prugnolle, David J. Conway, Chris Newbold & Matthew Berriman publié dans Nature Communications le 9 septembre 2014

Contacts chercheurs Franck PRUGNOLLE, Mél : [email protected] François RENAUD, Mél : [email protected]

Informations complémentaires Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle (MIVEGEC), Centre de Recherche I.R.D., 911 Av Agropolis, BP 64501, 34394 Montpellier cedex 5

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