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L'Isle d'Abeau - Octobre 2012. Le Mag rencontre. Odile Mégy, principale du collège de Champoulant, Isle d'Abeau. De nouvelles pages à écrire. La voix douce ...
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 rencontre 

Le Mag

Odile Mégy De nouvelles pages à écrire , principale du collège de Champoulant, Isle d’Abeau

L’angoisse de la page blanche n’existe pas pour Odile Mégy, principale du nouveau collège de Champoulant. Au contraire, le cahier blanc de la rentrée est un défi. D’abord ingénieure en informatique avant d’intégrer l’Education nationale, elle suit un parcours cohérent, où le relationnel et l’écoute ont toujours primé. Désormais à la tête d’un tout nouvel établissement, fort d’une équipe d’une trentaine de personnes et à terme de 600 élèves, elle revient pour nous sur son parcours, pose son regard sur cet établissement soucieux de l’environnement et s’exprime sur l’importance d’une telle structure dans la mue d’une ville comme l’Isle d’Abeau.

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a voix douce et posée, Odile Mégy prend son temps pour répondre, pour trouver les mots justes. En quête perpétuelle de légitimité, elle commente avec pudeur les différentes étapes qui ont jalonné sa vie.

Tout est à mettre en place

Son passé, Odile Mégy en parle placidement, sans pratiquer la moindre comparaison entre ses différentes activités. De toute situation, elle sait visiblement tirer le meilleur. A l’issue de 14 années passées dans une société de conseils et de service en informatique filiale du CEA basée en région parisienne, elle déménage sur Bourgoin-Jallieu et se retrouve sans emploi, à l’âge de 36 ans. Là, grâce à ses enfants, son implication dans la vie scolaire va s’avérer déterminante. « Je faisais partie du conseil d’administration du collège. De nombreuses missions accomplies par le conseiller principal d’éducation (CPE) et le principal m’ont alors séduite. Si je n’avais pas été au chômage à cette époque-là, je n’aurai probablement pas été aussi réceptive », analyse-telle rétrospectivement. Le déclic est donc immédiat. Elle débute comme CPE dans un collège de Saint-Quentin-Fallavier puis dans le Gard. En 2001, elle se présente au

concours des personnels de direction, qu’elle réussit, et accède alors à un poste de principale adjointe dans la Drôme, puis de proviseure adjointe à Villefontaine et enfin de principale dans le collège des Pierres Plantes à Montalieu-Vercieu. A 57 ans, après avoir longtemps gravité autour de l’Isle d’Abeau, Odile Mégy demande alors sa mutation dans le futur collège de Champoulant. « Je trouvais qu’il s’agissait d’un beau projet personnel et professionnel car tout était à construire », se souvient-elle. Et d’ajouter : « Quelles que soient les intentions du personnel, aucune équipe n’était constituée. Toutefois, nous avons une histoire commune à écrire ».

Un bâtiment à apprivoiser

« Je présumais que le bâtiment allait tenir compte de toutes les normes actuelles, liées notamment à la Haute qualité environnementale. Mais je n’avais sans doute pas mesuré ce que cela signifiait. A posteriori, c’est un projet qui recouvre mes convictions personnelles : l’intégration dans un environnement, les économies d’énergie, etc. » reconnait-elle. Si le chantier a été mené à un rythme très soutenu, et qu’il a remporté le pari d’être achevé pour la rentrée 2012,

Chiffres clés : Effectifs de l’encadrement: 3 personnes pour l’encadrement administratif, 4 personnes pour assurer la vie scolaire, 17 professeurs (dont 6 sont à temps plein), 1 infirmière, 5 agents du conseil général de l’Isère sont affectés au service Intendance. Effectifs scolaires : 160 élèves sont accueillis cette année, dont 140 sont demi-pensionnaires. Le collège compte cette année quatre classes de 6e et deux classes de 5e. Est prévue l’ouverture d’un niveau par an.

quelques menus ajustements sont encore à réaliser. « En fonctionnement, nous nous rendons compte qu’il faut changer certaines serrures, ajouter des tableaux, reprendre quelques joints. Mais ces réserves sont normales », insiste Odile Mégy. Chaque jour qui passe est donc un jour nouveau qui nécessite de s’adapter. « Ce bâtiment sophistiqué implique un transfert de compétences. L’agent de maintenance va par exemple travailler au contact d’une entreprise spécialisée pour le démarrage du chauffage, ce mois-ci. La VMC double flux, l’éclairage « intelligent », nous amènerons à adopter de nouveaux modes de fonctionnement qui peuvent contrarier d’anciennes habitudes ». Pour tous, cette année sera donc une année de rodage.

Le collège, entité structurante pour la ville

« Champoulant va probablement être un point fort pour le futur écoquartier mais aussi un élément facilitateur pour le territoire », reconnaît Odile Mégy. « Ce collège a été conçu pour être un repère visuel dans le paysage : son grand atrium, sa structure bois sont emblématiques, observe-t-elle. Respect du passé et attirance du présent se mêlent dans ce bâtiment. En reconstruisant à l’identique deux anciens bâtiments, et en les intégrant au collège, l’Isle d’Abeau prouve sans doute qu’elle ne fait pas table rase du passé, mais qu’elle est aussi tournée vers l’avenir. Comme toutes les « villes nouvelles », l’Isle d’Abeau n’a cessé d’évoluer tant en termes de population, d’architecture que de mixité. Ce sont des lieux qui vivent ! ».

Si l’un des objectifs annoncés était de décharger une partie du collège de Pré Bénit, il sera en réalité difficile de mesurer l’effet réel de Champoulant, non seulement en raison du choix de l’établissement laissé aux parents des élèves de 5e mais aussi du développement concomitant de nouvelles habitations sur Bourgoin.

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