Guide de formation des facilitateurs et formateurs

En règle générale, si vous voulez générer une grande variété d'idées, formez un plus ..... se balance de l'avant vers l'arrière, de gauche à droite, comme un ... Le moulin : la personne agite ses mains sans cesse non pas pour appuyer un point ...
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GUIDE DE FORMATION DES FACILITATEURS ET DES FORMATEURS

PROGRAMME INTER-AGENCES D’ÉDUCATION À LA PAIX Compétences pour une vie constructive Guide de formation des facilitateurs et des formateurs

Les idées et opinions exprimées dans cet ouvrage sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l'UNESCO. Coordination éditoriale: Antonella Verdiani, UNESCO ED / PEQ / PHR UNESCO, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (http://www.unesco.org). INEE, Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence, est un réseau ouvert composé de praticiens et de décideurs politiques qui œuvrent conjointement pour assurer à toutes les personnes le droit à une éducation de qualité et à un environnement d’apprentissage sûr en situations d’urgence et de relèvement d’après-crise (http://www.ineesite.org). UNHCR, L'Office du Haut Commissaire des Nations Unies a pour mandat de diriger et de coordonner l'action internationale visant à protéger les réfugiés et à résoudre les problèmes de réfugiés dans le monde entier. Elle a pour but premier de sauvegarder les droits et le bien-être des réfugiés. Elle s'efforce de garantir que toute personne puisse exercer le droit de chercher asile et de trouver un refuge sûr dans un autre Etat, avec pour option de retourner chez elle de son plein gré, de s'intégrer sur place ou de se réinstaller dans un pays tiers. Elle a également pour mandat d'aider les apatrides. www.unhcr.org Publié en 2005 par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture 7 Place de Fontenoy 75352 Paris 07 SP - France ED-2005/WS/49 // cld 24853 © UNESCO - INEE, Novembre 2005 Imprimé en France

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Avant-propos Ces dernières années, de nombreux conflits à travers le monde ont conduit à la souffrance et au déplacement de millions d'enfants et de jeunes, souvent dans des circonstances horribles. Les pays les plus pauvres du monde sont le plus souvent ceux qui sont déchirés par des conflits internes. Plusieurs pays connaissent une pauvreté désespérée qui aggrave la division interne souvent accompagnée de violence. D’autres pays extrêmement pauvres subissent, quant à eux, les effets déstabilisateurs des conflits qui secouent leurs pays voisins. Le programme qui est présenté ici est destiné aux enfants et aux jeunes réfugiés et rapatriés et à la communauté dans son ensemble et met en avant les compétences de vie liées à l'éducation à la paix et à la réduction et à la prévention des conflits. Les compétences de vie acquises par tous ceux participant au programme leur permettront d’examiner et de résoudre une série de problèmes, y compris les problèmes de fragmentation sociale liés au harcèlement et à l'exploitation sexuelle, l'accès à l'éducation (en particulier pour les filles), la prise en charge communautaire ainsi que les compétences pour une vie constructive et non-violente. Le présent « Programme inter-agences d’appui technique d’éducation à la paix » est le fruit de la collaboration entre l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et l'Organisation des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de renforcer ces compétences de vie constructive. Cette initiative a été rendue possible grâce au généreux soutien du ministère des Affaires étrangères de la Norvège, Section pour les affaires humanitaires, Département des affaires internationales et grâce au Fonds-en-dépôt du programme de l'UNESCO qui l’a, en partie, financée de janvier 2004 à juin 2005. Le HCR, en particulier, a initié et soutenu financièrement ce programme depuis sa création en 1997 et a contribué à sa mise en œuvre sur le terrain, en partenariat avec l'UNOPS. À travers son mandat, l'UNESCO soutient l'éducation à la paix, les droits humains et le dialogue entre les différentes cultures et les civilisations. Le Cadre d’action de Dakar « Éducation pour Tous » (EPT) se fonde sur ces principes et souligne la nécessité d'améliorer tous les aspects d’une éducation de qualité. À cette fin, l'UNESCO a déployé des efforts particuliers dans le domaine crucial de la formation des enseignants, particulièrement dans les pays africains : cela va également de pair avec la stratégie norvégienne de coopération bilatérale et multilatérale d’utiliser les fonds de manière efficace afin d’optimiser des changements concrets dans les pays en développement. Le présent programme repose sur les fondations solides du premier Programme d'éducation à la paix développé par le HCR depuis 1997 et, plus tard, adopté par le Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d'urgence (INEE). Il a été mis à jour sur base des apports et des contributions des réfugiés et de la communauté d'accueil. Il intègre également les enseignements tirés de l'évaluation externe du programme du HCR en 2002 et répond, en outre, aux besoins exprimés par les personnes en situations d'urgence et de développement. Les planificateurs de l’éducation, les enseignants, les communautés de réfugiés et de rapatriés, le personnel des partenaires des Nations Unies ainsi que les pouvoirs publics trouveront ce programme utile dans leurs efforts de consolidation de la paix, surtout si ces personnes et groupes ont été formés sur la façon de les utiliser. Ce travail s’est enrichi des contributions de nombreux étudiants, membres communautaires, enseignants et facilitateurs ainsi que du personnel des Nations

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Unies et des ONG, trop nombreux pour être cités individuellement. Toutefois, de profonds remerciements sont exprimés aux collègues de la Division pour la Promotion de la Qualité de l’Éducation de l'UNESCO, de la Division de l'Appui aux Opérations du HCR et du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets à Genève. Une immense gratitude devrait être accordée à la Conseillère Technique Principale, Pamela Baxter, pour le travail et l'énergie qu’elle a consacrés au projet. De grands remerciements vont également à Margaret Sinclair, qui est à l'origine de ce programme, pour son appui et à Anna Obura, dont l’expertise permit, à la fois, de fournir la preuve de l’impact positif et des leçons apprises et à Jessica WalkerKelleher, Jean Anderson et Karen Ross qui furent investis de la tâche de réviser la section primaire de la composante de l’éducation formelle. La valeur de ces efforts et de ces contributions sera multipliée, dans la mesure où les compétences pour la consolidation de la paix, incorporées dans ces documents, deviendront des composantes de base en situations d'urgence et de crise et pour la prévention des conflits et la reconstruction. Mary Joy Pigozzi Directeur Division pour la Promotion de la Qualité de l’Éducation UNESCO

Marjon Kamara Directeur Division de l’Appui aux Opérations HCR

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Introduction Ce manuel est l'une des composantes du « Programme inter-agences d’éducation à la paix ». Le programme est conçu pour les gestionnaires de l'éducation des Ministères chargés de l’éducation formelle et non formelle et pour les organisations qui mettent en œuvre des activités éducatives au nom du gouvernement. La structure de mise en œuvre est basée sur l'expérience acquise au cours des huit années pendant lesquelles le programme a été utilisé, de 1998 à 2005. Le programme a été évalué par des experts externes et les nouveaux documents révisés (2005) intègrent à la fois les propositions formulées dans l'évaluation et les contributions des spécialistes qui l'ont mis en œuvre sur le terrain. Historiquement, ce programme a été limité aux communautés de réfugiés. Toutefois, il a été développé de manière à répondre, à la fois, aux situations de réfugiés et de rapatriés. À travers le partenariat entre l'UNESCO et le HCR, dans le cadre des Fonds-en-dépôt du « Programme inter-agences d’appui technique d’éducation à la paix » financé par le ministère des Affaires étrangères de la Norvège en 2004-2005, le projet a été développé pour répondre aux besoins dans les situations d'urgence et de reconstruction ainsi que dans les situations de développement. Le programme est actuellement mis en œuvre dans onze pays d'Afrique1 et a été intégré au sein d’initiatives complémentaires au Sri Lanka, Kosovo et Pakistan. Le tableau ci-dessous énumère la liste des documents qui constituent les éléments du Programme d’éducation à la paix ainsi que de leurs utilisations. Pour une présentation plus complète, veuillez vous référer au document « Vue d'ensemble du programme ».

Documents2 Vue d'ensemble du programme Trousse d’activités de l’enseignant Carnet d’activités de l’enseignant (CAE)

Tableaux Livre des histoires

Cartes des proverbes

Une description des éléments constitutifs du Programme d’éducation à la paix et la structure de mise en œuvre du programme. La principale ressource de l'enseignant. Elle dispose d'un curriculum qui est organisé leçon par leçon pour l’enseignement formel et structuré selon le développement cognitif et affectif des enfants. Chaque enseignant au sein du programme doit disposer de sa propre copie de la trousse. Ressources pédagogiques (non didactiques). Plus de trente histoires et chansons sont mentionnées dans le CAE. Chaque histoire reflète un aspect particulier de l’éducation à la paix ou répond à des besoins particuliers au sein de la communauté (par exemple, le VIH/ sida, l'égalité des genres, l'accès des filles à l'école). Proverbes locaux à utiliser, particulièrement dans le

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En ordre de mise en œuvre : Kenya (1998), Libéria (1999), Guinée (2000), Sierra Leone (2000), République démocratique du Congo (2000), Éthiopie (2000), Érythrée (2001), Côte d’Ivoire (2001) – actuellement, le programme n’opère pas en Somalie (2004), Sud Soudan (2004), Ghana (2004). 2 Les titres en caractères gras et soulignés sont des sections distinctes du programme. Les titres en gras sont des livres distincts.

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cadre des leçons sur l’« analyse » des cours moyens du primaire. Programme communautaire (adulte) Manuel du facilitateur pour les ateliers communautaires Livret des cours communautaires

Manuels de formation Manuel de formation des enseignants Niveau 1, Niveau 2 et Niveau 3 Manuel de formation des facilitateurs Niveau 1, Niveau 2, Niveau 3 Notes d'information pour les enseignants et les les facilitateurs Guide de formation des facilitateurs et des formateurs

Un guide pour les facilitateurs qui dirigent le programme communautaire. Chaque facilitateur doit disposer d’une copie de ce guide. Un livret à distribuer qui décrit les principaux domaines conceptuels couverts par les cours communautaires. Ces manuels initient les enseignants à la psychologie du cours, la théorie du curriculum, l'approche basée sur les droits et les spécificités de l'enseignement du Programme d’éducation à la paix. Ce manuel, divisé en trois parties, initie les animateurs aux principes de l'apprentissage des adultes, à l’approche basée sur les droits et la psychologie de l'apprentissage ainsi que les spécificités du cours. Un résumé des principaux sujets traités dans les sessions de formation pour être utilisé comme un point de référence. Un petit livret de conseils de formation pour s'assurer que les formateurs ont les compétences de base et utilisent des méthodes interactives.

Ce manuel de formation sur l’éducation à la paix est divisé en quatre sections: le contenu, la méthode, l’environnement (physique et psychologique) et le résultat (ou produit). La méthode et l’environnement psychologique sont souvent traités conjointement car ils se chevauchent. Garder à l’esprit les points couverts dans ce manuel vous permettra de devenir un meilleur formateur. Le principe essentiel de l’éducation à la paix est d’aider les participants à découvrir les problèmes et à trouver les réponses appropriées par euxmêmes. Ceci est nécessaire afin de parvenir à un changement de comportement et exige, de la part du facilitateur ou du formateur, une grande habileté et des compétences solides pour guider les participants vers le seul objectif souhaité : acquérir des compétences positives et constructives pour la vie. La « méthode socratique », qui consiste à poser des questions aux participants de manière à ce qu’ils arrivent à une conclusion spécifique, constitue l’essence de cette approche. C’est ainsi que les gens « découvrent » par eux-mêmes. N’oubliez pas : en travaillant ensemble, le groupe entier et non pas un individu au sein du groupe arrive toujours à connaître la réponse. Votre tâche est de les aider à travailler ensemble afin qu’ils découvrent les compétences, valeurs, attitudes et comportements associés à la vie pacifique.

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Contenu  

   

En tant que facilitateur/ formateur, vous devez maîtrisez pleinement le sujet. Vous ne devez pas montrer tout ce que vous savez, mais vos connaissances devraient être suffisamment vastes et profondes pour vous permettre de sélectionner les opinions exprimées par les participants et de les intégrer dans le message que vous cherchez à enseigner. Concentrez l’attention des participants en résumant ce qu’ils vont étudier pendant la session ou le cours. Permettez aux participants de contribuer aux décisions sur les composantes du cours. Assurez la variété des sessions et faites appel à différentes méthodes pour garder le rythme du cours ou de la journée de travail. Planifiez bien votre session tout en garantissant une certaine souplesse pour répondre aux besoins des participants.

Planification     





Soyez préparé. Soyez familier avec le sujet de la session. Assurez-vous de posséder tout le matériel et tous les moyens dont vous avez besoin pour la session. Préparez l’état d’esprit des participants: dites-leur ce que vous allez enseigner. Présentez le nouveau contenu: faites un lien avec les expériences des participants ou avec des connaissances déjà acquises (lien). [Jerome Bruner] Mettez en pratique les connaissances nouvellement acquises à l’aide de discussions, jeux de rôle ou travaux en groupe. Si possible, appliquez-les à des situations vraies. Testez les connaissances des participants, mais ne traitez pas la révision comme une épreuve! La révision se fait au moyen de la mise en pratique répétée et les discussions qui en résultent. Clarifiez les points qui, à votre avis, ne semblent pas avoir été compris par les participants. Terminez chaque session ou journée de travail en « disant » (souvenez-vous d’EEE) ce qui a été enseigné. La récapitulation et clarification des points essentiels des sessions aident les participants à se concentrer sur les résultats de l’apprentissage. Clôturez toujours avec une activité entraînante comme un jeu ou une activité amusante. N’oubliez pas de remercier les participants pour leur temps et leur attention.

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Méthode Vous formez des individus qui seront des professionnels au sein du programme. La méthode doit prendre en compte le fait qu’il s’agit d’apprenants adultes. Faites appel à différentes méthodes :  Cours (où le groupe entier a besoin d’instruction ou d’informations spécifiques),  Petits groupes pour explorer les concepts ou arriver à un résultat spécifique,  Jeux et activités illustrant un comportement ou une attitude spécifique,  Jeux de rôle pour examiner des émotions ou des situations particulières. Les méthodes devraient être variées pour conférer un rythme à la journée de travail et pour convenir au contenu et au groupe avec lequel vous travaillez.

Travail en groupe Vous pouvez faire appel au travail en groupe pour la plupart des discussions où vous vous appuyez sur les compétences des participants. Pour ce qui est des activités de brainstorming ou de la préparation de démonstrations, vous aurez besoin de groupes composé de participants aux expériences variées. Pour ce qui est des exercices résumant les expériences, vous aurez besoin de rassembler les professions ou les antécédents similaires (par exemple, tous les enseignants, tous les directeurs d’école, tous les facilitateurs). Exception faite des besoins linguistiques, il ne faut jamais regrouper les gens sur base de leur nationalité, appartenance ethnique ou sexe. Les groupes peuvent avoir entre six et huit membres. Le travail en groupe peut être une méthode très effective pour plusieurs raisons.  Les personnes qui ne participeraient pas au sein d’un large groupe pourront se sentir plus à l’aise dans un petit groupe et dès lors participeront.  En règle générale, si vous voulez générer une grande variété d’idées, formez un plus grand groupe que vous sélectionnerez au hasard. S’il est important d’avoir un consensus d’opinion, faites appel à un groupe plus petit ayant les mêmes objectifs ou antécédents.  Les conclusions des groups appartiennent aux membres du groupe. Cela veut dire qu’il y a de plus fortes chances qu’ils les respecteront.  Les participants du groupe commencent à apprendre à élaborer leurs propres solutions. Donnez toujours les instructions sur ce que vous voulez que le groupe fasse avant de former les groupes (c’est-à-dire, ce que vous voulez que le groupe fasse, quand vous leur donnerez les matériaux [s’il y en a], où les groupes seront placés dans la salle et le temps dont ils disposent pour la discussion). Regroupez les participants selon les résultats que vous recherchez: groupes formés au hasard pour des résultats divergents ; groupes similaires si vous recherchez des résultats convergents. Formez les groupes rapidement et mettez-les au travail. N’oubliez pas que l’activité ne consiste pas à former les groupes et qu’il existe de nombreuses manières de former les groupes.  Vous pouvez former le premier groupe de l’atelier en simplement comptant jusqu’à cinq (cela dépend de la taille désirée du groupe) à partir de là où les personnes sont assises. N’oubliez pas qu’à moins de demander aux gens de changer de place (pour s’asseoir, par exemple, à côté d’une personne qu’ils ne connaissaient pas avant l’atelier), vous ne pouvez pas faire appel à cette méthode plus d’une fois car il y a de fortes chances que les gens seront assis à côté de leurs amis ou collègues et que les résultats deviendront vite répétitifs.

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Faire le compte à travers la salle vous donnera un nombre spécifique de groupes ; par contre, cela ne vous donnera pas la taille des groupes. Par exemple, si vous comptez jusqu’à quatre, vous aurez quatre groupes, mais si vous avez 30 personnes en tout, vous aurez deux groupes de sept et deux groupes de huit. Ce sont des groupes assez grands – faites donc appel à cette méthode si vous faites du brainstorming ou une discussion ouverte. Les groups peuvent aussi être formés au hasard sur base de la couleur des vêtements, du style de souliers, des bijoux portés, etc. Les groupes similaires peuvent être formés sur la base de la fonction des personnes (par exemple, les directeurs d’école, les enseignants d’écoles maternelles, les administrateurs, etc.).

Déplacez-vous entre les groupes pour vérifier que leur travail suit les instructions. Assurez-vous que personne ne domine la discussion au sein du groupe et que tous les membres sont impliqués. Écoutez la discussion et, si vous pensez que le groupe s’égare, posez des questions ou offrez des suggestions. Rendez visite à chaque groupe au moins deux fois dans le temps prévu. Le temps prévu pour chaque activité en groupe sera différent dépendant des résultats voulus. N’oubliez pas que le travail en groupe prend plus de temps que si vous donniez un cours magistral à l’ensemble du groupe. Les résultats l’emportent cependant de loin sur ceux d’un cours magistral. Du point de vue pratique, le temps minimum pour un travail en groupe est probablement de l’ordre de 20 minutes. Mais s’il est de plus de 40 minutes, vos groupes s’égareront probablement du but de l’exercice. En allant d’un groupe à l’autre, vous pourrez décider s’ils ont besoin d’un peu plus de temps ou si vous pouvez passer plus tôt à une séance plénière (en grand groupe). Le processus du travail en groupe constitue l’élément le plus important. Le résultat du travail en groupe doit cependant être partagé avec tous les participants. Ces sessions de réaction peuvent (et doivent) être variées. Une session qui consiste à avoir un participant lire (groupe après groupe) ce qui est sur le tableau peut très vite devenir ennuyeuse. Les jeux de rôle ou les scénarios mimés peuvent être très effectifs ; c’est aussi vrai pour un « tour de la galerie » qui consiste à afficher aux murs les conclusions de chaque groupe permettant ainsi à tous de faire un tour pour les lire. Quelle que soit la méthode choisie, demandez des explications et des clarifications, et posez toujours vos propres questions pour stimuler la discussion au sein d’un grand groupe.

Le brainstorming Faites appel au brainstorming (ou temps de réflexion) si vous souhaitez générer beaucoup d’idées en peu de temps sur un sujet ou si vous cherchez à obtenir beaucoup d’informations.  Si le groupe est composé de plus de vingt membres, divisez-le en deux groupes au moins pour l’activité.  Tous les participants sont invités à contribuer à la discussion.  Toutes les idées sont accueillies et aucun jugement à leur égard n’est permis.  Aucune discussion des idées n’est permise avant la fin du brainstorming (environ 10 minutes).  À la fin des dix minutes, les idées devraient être catégorisées en groupes sur base de la discussion entre les participants eux-mêmes.

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Cours magistral   

Vous êtes appelé à y faire appel lorsque vous avez des informations à donner au groupe entier. Soyez bien préparé(e) et prenez en compte le groupe avec lequel vous travaillez. Faites appel à leurs compétences et à votre expérience pour améliorer votre cours. Exprimez de l’enthousiasme pour votre matière et supposez qu’effectivement vous aimez bien les participants. [V. l’environnement psychologique.]

Jeux de rôle Les jeux de rôle sont utilisés pour illustrer un point ou concept.  Les participants devraient concevoir eux-mêmes leurs jeux de rôle sur base des principes que vous énoncez.  Le temps de préparation des participants ne devrait pas dépasser 15 à 30 minutes et les jeux de rôle eux-mêmes ne devraient pas être plus longs que 5 à 10 minutes.  La discussion sur les jeux de rôle devrait se limiter au concept que vous voulez illustrer et non pas à la qualité des acteurs.  Assurez-vous que les participants se rendent compte que les personnes qui sont représentées dans les jeux de rôle ne sont que des personnages et que les personnes qui jouent les rôles ne doivent pas être jugées selon les personnages qu’elles jouent.  Certains jeux de rôle exigent que des personnages conçus par vous soient joués. Si vous avez préparé les jeux de rôle, assurez-vous que les participants comprennent vraiment ce à quoi vous vous attendez. Parlez-en avec chaque groupe séparément pour vous assurer que les rôles seront interprétés comme vous les avez prévus.  À la fin des jeux de rôle, demandez à chaque participant de rester dans la peau de leur personnage tout au long de la discussion portant sur leurs motivations, etc.  La discussion sur les problèmes abordés dans les jeux de rôle devrait toujours être ouverte. Pour la stimuler, n’oubliez pas de préparer des questions à poser à chaque personnage. Rassurez les participants que les personnages ne faisaient que jouer un rôle et que leur caractère correspondait au rôle joué, et qu’il ne faut donc pas juger les acteurs sur base de ces personnages.

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Environnement Il y a deux composantes à l’environnement : il y a tout d’abord l’environnement physique et ensuite l’environnement psychologique.

L’environnement physique La salle de classe   





Organisez la salle de classe de manière à ce qu’il n’y ait pas de barrière entre vous et les participants. Ne vous asseyez jamais derrière un bureau. Assurez-vous que, quelque soit la configuration choisie, vous (et les participants) pourrez vous déplacer librement dans la salle. Vérifiez les fenêtres et par où entre le soleil. Ne vous tenez jamais directement dans la trajectoire du soleil ou de manière à ce que le soleil éblouisse les yeux des participants (c’est-à-dire, avec votre dos tourné au soleil). Si les participants ne peuvent pas vous voir, ils perdront intérêt. Si les participants ont des bureaux ou tables, tenez-vous debout pendant la session (à moins d’avoir une discussion ouverte). Si les participants sont assis en cercle ou demi-cercle, alors vous pouvez aussi vous asseoir à condition de pouvoir voir tout le monde (vous faites ainsi partie du groupe). Le fer à cheval et le carré vide sont deux manières classiques de placer les gens.

  

D’autres manières de placer les gens existent qui peuvent d’avérer plus adaptées à votre salle de classe ou au type de formation.





tableau

Les petites tables indiquent généralement que vos groupes sont déjà formés (par table), ce qui peut être approprié dans certaines situations.

Matériel  



Si vous employez un tableau, n’oubliez pas d’écrire lisiblement en lettres suffisamment grandes et droites. Les gens pensent souvent qu’écrire en majuscules est plus propre que d’écrire en caractères d’imprimerie. Si vous écrivez en majuscules, ayez à l’esprit que cela prend plus de temps et que le brainstorming peut alors devenir très ennuyeux. Si le tableau est long, divisez-le en sections. Écrivez toujours de gauche à droite (si c’est approprié pour la langue). Avant de commencer, sachez ce que vous allez écrire et où.

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Si votre tableau est blanc, n’oubliez pas qu’il est plus glissant qu’un tableau noir et que donc votre écriture peut en être affectée. Faites d’abord des essais (en privé). Tout travail au tableau devrait résumer ce que vous dites ou avez dit. Les dessins et illustrations peuvent être très effectifs. Faites des dessins (des bonhommes) et diagrammes simples pour appuyer l’essentiel de ce que vous enseignez. Tout dessin ou diagramme apporte de la clarté en un minimum de mots. Assurez-vous que tous les participants peuvent voir le tableau ou le matériel audio-visuel que vous utilisez. Si vous employez du matériel électrique ou électronique, attachez les câbles au sol (il est gênant de trébucher dessus), vérifiez à l’avance que tout fonctionne et ne vous mettez pas devant le projecteur. Si vous employez des présentations de power point, vérifiez qu’il n’y ait pas plus de cinq points par planche. Ne lisez jamais le texte sur les planches qui ne devrait contenir que l’essentiel. C’est à vous d’élaborer. Si vous avez des polycopiés, distribuez-les après la présentation (autrement, les gens les liront et il vous sera difficile de parler à des têtes baissées).

Pauses    

N’oubliez pas que la faculté de concentration des adultes se limite à quarantecinq minutes en moyenne. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire une pause tous les quarante-cinq minutes, mais qu’il faut changer l’activité. Les pauses devraient durer au moins vingt à trente minutes. Les participants ont besoin de ce temps pour se ressaisir et probablement pour discuter des problèmes montés à la surface lors des présentations. Si possible, assurez-vous qu’il y a un bon choix de boissons. Si vous travaillez dans un climat très chaud, n’oubliez pas que l’eau doit être mise à disposition tout au long de la session et non seulement pendant les pauses.

L’environnement psychologique L’environnement psychologique repose presque uniquement sur vous, le facilitateur/ formateur.

Votre manière d’être  





Soyez chaleureux/chaleureuse, amical(e) et enthousiaste. Si vous avez du plaisir, les participants en auront probablement aussi. C’est à vous de créer une atmosphère où les gens sont disposés et prêts à apprendre. Ne vous faites jamais passer pour le maître car vous ne ferez qu’inviter les participants à vous prendre en défaut. Il s’agit d’apprenants adultes qui méritent le respect dû à leur âge et expérience. Mémorisez les noms d’autant de participants que possible (ou faites préparer des insignes). Employez les noms des personnes non seulement pour poser des questions, mais aussi lorsque vous faites référence à une remarque d’un participant à qui vous voulez répondre. Soyez réellement intéressé(e) dans ce que vos participants ont à dire. Si vous avez besoin de clarification ou d’explication additionnelle, demandez-la avec délicatesse et un sourire. N’oubliez pas que vous n’êtes pas un examinateur.

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Écoutez vraiment ce que disent les participants. Ne cessez pas d’écouter à michemin pour formuler votre réponse. Personne ne vous en voudra de prendre un moment avant de répondre. En fait, c’est un compliment adressé au participant. Écoutez aussi lorsque les participants se parlent entre eux. Beaucoup de gens sont trop gênés de parler à cœur ouvert à leur facilitateur/ formateur, mais ils le feront avec leurs collègues. Si vous donnez un exemple au groupe et que, dans votre exemple, une personne a fait quelque chose de mal, jouez son rôle. Les participants doivent être les « bons ».

Yeux et voix   

 



Croisez souvent le regard. Ne regardez pas directement dans les yeux car cela intimide les participants, mais regardez tous les participants. N’oubliez pas la vue périphérique (le regard du coin de l’œil) pour voir les participants sur les côtés et plus spécialement s’ils veulent dire quelque chose. Lorsque vous vous déplacez dans la salle de classe, mettez-vous à côté des personnes à qui vous voulez adresser la parole et non pas droit en face, ce qui peut être perçu comme très agressif (plus spécialement si vous vous penchez sur le bureau/ la table). Parlez clairement et pas trop vite, mais avec expression (si vous parlez sur un ton monocorde, vous endormirez les participants). Employez un langage approprié pour les participants. Ce n’est pas le moment de prouver à quel point vous êtes intelligent(e). Un langage simple ne veut pas dire des concepts simples. En réalité, un langage simple est plus difficile qu’un langage compliqué. Parlez suffisamment fort pour que tous les participants vous entendent. L’humilité n’est pas jugée par une voix basse.

Posture  

Tenez-vous droit; un dos rond donne l’impression que vous êtes fatigué(e) et que vous préféreriez être ailleurs. Déplacez-vous dans un but : pour souligner quelque chose, parler à un groupe particulier, vérifier si quelqu’un a besoin d’assistance. Il existe plusieurs types de formateurs auxquels vous ne voudriez pas ressembler :  Le promeneur: celui qui va et vient sans cesse. Les participants ne peuvent pas détourner leur regard de ce va-et-vient et n’écoutent pas ce qui est dit.  Le balanceur : c’est similaire sauf que la personne reste au même endroit et se balance de l’avant vers l’arrière, de gauche à droite, comme un métronome : tic, tac, tic, tac….  Le flâneur: La personne se promène à travers la salle de classe tout en parlant sans cesse – souvent dans le dos des gens.  La statue : la personne se tient immobile, sans aucun mouvement.  Le moulin : la personne agite ses mains sans cesse non pas pour appuyer un point, mais juste pour les agiter. Cela distrait aussi les participants.

Dans une certaine mesure, l’environnement psychologique dépend aussi des participants. Assurez-vous qu’ils se connaissent entre eux, qu’ils se sentent psychologiquement à l’aise entre eux. Faites appel à différentes manières de briser la glace. Ne ridiculisez jamais un participant. Si cela arrive par accident, présentez vos excuses. Avec des apprenants adultes, il ne devrait pas être nécessaire de formuler des règles. Soyez courtois(e) et les participants le seront aussi.

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La formation ou la facilitation devrait être agréable pour vous et les participants. Il s’agit d’une expérience d’apprentissage pour tous. N’oubliez pas de remercier les participants pour ce qu’ils vous ont permis d’apprendre.

Produit/ résultats      



Le produit ou le résultat de toute formation devrait être palpable. Si les participants font des suggestions ou prennent des décisions, assurez-vous qu’elles sont respectées. Les résultats peuvent être difficiles à évaluer pendant le cours. Demandez aux participants de résumer ce qu’ils ont appris pendant la session ou au cours d’une journée de travail. Incorporez des sessions de révision dans le cours. Faites-en un jeu-concours ou une sorte de jeu. Les participants devraient pouvoir discuter et développer leurs réponses. S’il faut, ayez des sessions de suivi pour pouvoir voir les résultats de l’atelier. Si vous utilisez des feuilles pour une évaluation par écrit, laissez suffisamment de temps pour les remplir ou, si possible, demandez qu’elles soient remplies quinze jours après le cours. Cela donnera une véritable indication de la valeur du cours. Si vous utilisez des feuilles pour une évaluation par écrit, n’oubliez pas qu’elles doivent être anonymes (c’est-à-dire, ne demandez pas les noms des gens).

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