Feu Vert à la Prévention et à la Planification

que ces réseaux doivent être entretenus de façon à assurer le débit et la pression d'eau ...... l'hydraulique, à la notation des plans, etc.. Aujourd'hui, la formation ...
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ATPIQ et Chicoine, H. (1999) Feu vert à la prévention et à la planification. La réforme de la sécurité incendie au Québec. Beloeil : ATPIQ. 35 pages.

Feu Vert à la Prévention et à la Planification

Aux lecteurs L’Association des techniciens en prévention incendie regroupe les préventionnistes qualifiés du Québec. L’ATPIQ encourage que l’on reproduise avec mention ce document et les tableaux en annexe.

Association des techniciens en prévention incendie du Québec (ATPIQ) C.P. 149 Beloeil, Qué., J3G 4T1 (450) 446-0211 1 877 446-0210 Télécopieur : (450) 467-6297 Courriel : [email protected]

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SOMMAIRE......................................................................................................................................... 3 ÉNONCÉ DE POSITION......................................................................................................................... 4 LES AXES DE LA RÉFORME................................................................................................................ 4 A)

LE NIVEAU DE PROTECTION .................................................................................................. 4

LOIS, RÈGLEMENTS, CODES ET NORMES ............................................................................................. 5 LE CODE DE PRÉVENTION ...................................................................................................................... 5 LA LOI QUÉBÉCOISE SUR LA PRÉVENTION DES INCENDIES ............................................................... 5 LE MODÈLE ONTARIEN ........................................................................................................................... 6 LA PRÉVENTION DES ANNÉES 2000 ...................................................................................................... 6 B)

LA RESPONSABILITÉ MUNICIPALE ...................................................................................... 9

LAURENTIDES MOTELS .......................................................................................................................... 9 POMPIERS ET PRÉVENTIONNISTES QUALIFIÉS .................................................................................. 10 DE L’IMPORTANCE DES INSPECTIONS.......................................................................................... 11 C) LES FONCTIONS OPÉRATIONNELLES ET LEURS LIEUX DE PRESTATION................. 12 ENTENTES DE COOPÉRATION .............................................................................................................. 12 LA COORDINATION ............................................................................................................................... 12 D)

LES RESSOURCES ET LES ORGANISATIONS .................................................................... 12

OPINION DES PRÉVENTIONNISTES QUALIFIÉS DU QUÉBEC ............................................................. 12 E)

LA PRÉVENTION ........................................................................................................................... 12

LES AGENTS DE PRÉVENTION .............................................................................................................. 13 NOTION DE BASE : LE RISQUE ............................................................................................................. 13 Le risque, fondement de la prévention, mais aussi de l’industrie des assurances .............................. 13 DÉTOURNEMENT DE LA PRÉVENTION ................................................................................................ 14 POUVOIRS ......................................................................................................................................... 14 CADRE RÉGLEMENTAIRE : LES POUVOIRS MUNICIPAUX ................................................................. 15 LES REPRISES D’INCENDIE ................................................................................................................... 16 ÉTEINDRE OU SUPPRIMER L’INCENDIE ....................................................................................... 16 OBLIGATIONS ET PRIORITÉS: DEUX MODES OPÉRATIONNELS ?...................................................... 17 EXTINCTION, SUPPRESSION ................................................................................................................. 18 DE L'IMMUNITÉ EU ÉGARD AUX RESPONSABILITÉS OPÉRATIONNELLES ....................................... 19 DE L'INSPECTION................................................................................................................................... 19 AUTO-INSPECTION ................................................................................................................................ 20 COMBIEN DE CHAPEAUX UN PRÉVENTIONNISTE QUALIFIÉ PEUT-IL PORTER ?............................. 21 UN PRÉVENTIONNISTE QUALIFIÉ PEUT-IL RÉPONDRE AUX ATTENTES DES DÉCIDEURS ET DES GESTIONNAIRES MUNICIPAUX ?.......................................................................................................... 21 QU’EST-CE QUE LA GESTION DES RISQUES ? ..................................................................................... 22 PROFIL DU PROJET DE CONSULTATION ...................................................................................... 22 QU'EST-CE QUE LE GTA ?..................................................................................................................... 23 LE MILIEU RURAL ................................................................................................................................. 23 LES CATÉGORIES DE BÂTIMENTS ........................................................................................................ 24 Tableau 1 Structure réglementaire ..................................................................................................... 28 Tableau 2 : Intervention efficace ........................................................................................................ 29 Tableau 3 : Prévention 2000 .............................................................................................................. 30 TABLEAU 4 : LA PRATIQUE D’INVESTIGATION DES INCENDIES ET EXPLOSIONS .......................... 31

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SOMMAIRE A) le niveau de protection L’ATPIQ considère qu’en 1999 le niveau de protection des biens au Québec est affaire de dotation de personnel compétent pour la planification au niveau ministériel et la prévention au niveau régional, et localement pour la gestion, l’opérationnalisation et la prestation des services municipaux ou supramunicipaux d’urgence. Dans leur état actuel, les lois et règlements ne permettent ni l’élaboration ni la mise en place de modalités de fonctionnement efficaces et économiquement justifiables. B) la responsabilité municipale Si le Ministère ne cherche pas les causes réelles et profondes des poursuites contre les municipalités et préfère retenir une formule d’immunité, il faudrait selon l’ATPIQ privilégier celle qui interdit de poursuivre à titre individuel les membres de la force d’intervention. C) les fonctions opérationnelles et leurs lieux de prestation Services d’incendie : L'ATPIQ favorise au moins l'imposition d’ententes de mobilisation automatiques, une formule de coordination de base absolument nécessaire qui forcera au moins l'adoption de modalités uniformes de communication. Chez les pompiers, les tâches planifiées existent et sont désignées sous OPÉRATIONS NORMALISÉES. L’exécution des opérations normalisées compte, en termes juridiques, pour les moyens mis en œuvre. L’État n’a pas à statuer sur les moyens à mettre en œuvre qui sont du ressort de l’Officier-commandant sur le terrain et qui sont déterminés en situation à partir d’un appel d’urgence. MSP : Nul doute que la coordination au plus haut niveau est de responsabilité ministérielle, à commencer par les tâches de planification. Deux catastrophes récentes démontrent qu’on peut difficilement coordonner quelque chose que l’on n’a pas préalablement appréhendé. D) les ressources et les organisations L'ATPIQ est également d'avis que la planification est le principal outil de prévention dont puisse se doter une administration ou une entité gestionnaire responsable (État, MRC, regroupement associatif, municipalité), tout le reste devant découler de cette planification pour être cohérent, incluant les ressources mises à la disposition des professionnels qualifiés dont on aura retenu les services et les conseils. E) la prévention Pour qu’existe ce que l’on se plaît à désigner sous PRÉVENTION, il faut d’autres formes de programmation, à commencer par les inspections des sites et des bâtiments. Le cumul de la planification, de la coordination, de l’opérationnalisation et de la prestation des services d’urgence ne constitue pas la prévention. Le code national de prévention des incendies énumère des risques, mais il ne constitue pas une structure utile pour élaborer des programmes de prévention et ne saurait servir de guide à cette fin.

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L’association des techniciens en prévention incendie du Québec suggère l’adoption d’un Code de prévention en vertu d’une loi administrée par le MSP et qui ne soit pas issu de règles applicables à la construction des bâtiments, par exemple le Code de prévention connu sous NFPA 1. ÉNONCÉ DE POSITION Ni dans sa conception, ni entre les lignes, le mémoire de l'ATPIQ entend-il soutenir une opinion sur la question des fusions municipales. Par ailleurs, on sait qu'en sécurité incendie les regroupements et autres approches associatives sont souhaitables, faute de quoi on n'a pas la masse critique nécessaire pour intégrer le changement et moderniser les infrastructures. Objectivement, nous considérons appropriés les incitatifs du ministère de la Sécurité publique à ces égards. LES AXES DE LA RÉFORME Le mémoire de l'Association des techniciens en prévention incendie du Québec confronte avec la réalité ambiante les principales préoccupations dont Feu Vert 1999 fait état en termes d'efficacité et de performance, étant par ailleurs entendu qu'une réforme est nécessaire, et bien au-delà d’une loi-cadre : A) le niveau de protection B) la responsabilité municipale C) les fonctions opérationnelles et leurs lieux de prestation D) les ressources et les organisations E) la prévention.

A) LE NIVEAU DE PROTECTION Dans le cadre des discussions actuelles et des études qui ont été soumises au Ministère par Me Daniel Bouchard et le GTA, la question du niveau de protection a surtout porté sur les poursuites contre les municipalités pour malfaçon du service d'incendie en intervention, ou sur les pertes comparatives du Québec. Feu Vert 1999 pose correctement ces question en termes d'efficacité et de performance. Au Ministère, on connaît les meilleures références concernant les critères de performance des pompiers. Des modalités d’intervention sont déjà en vigueur à titre de DIRECTIVES OPÉRATIONNELLES dans les municipalités où l'état-major est dirigé par des officiers 1 qui sont également des préventionnistes qualifiés . Ainsi, il n'est pas nécessaire que le Ministère impose des DIRECTIVES OPÉRATIONNELLES quand les responsables des forces d'intervention furent capables de les reconnaître, de les comprendre, de les adapter, et d'entraîner leurs troupes en conséquence. Par contre, une fois adoptées, les procédures opérationnelles doivent être mises en application et respectées, car ce sont elles qui constituent et soutiennent le profil de protection d'une municipalité en fonction des capacités du service d'intervention. Le Ministère connaît les critères d'évaluation de la protection du public contre l'incendie du GTA (Montréal, 1987), et il sait que les critères de performance des pompiers, en termes opérationnels, peuvent être différents et qu’ils doivent être formulés en des termes plus adéquats. 1

Voir à l’Annexe 1 le texte qui définit les qualifications du préventionniste. 4

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Le niveau de protection tient également aux règles qui régissent la sécurité incendie, et l'on s'entend généralement qu'un code de sécurité incendie ou code de prévention y est pour quelque chose. Cette question est plus délicate et elle n'a pas été abordée dans l'étude de Me Daniel Bouchard (Sainte-Foy, 1998), ni dans celle du GTA (Montréal, 1997). Lois, Règlements, Codes et Normes Toute l'approche de la sécurité incendie au Québec a ses origines dans la Loi sur la sécurité dans les édifices publics (S-3) comme on la connaît aujourd'hui. Le tableau 1 intitulé RÈGLEMENTS GÉNÉRAUX DU BÂTIMENT--SÉCURITÉ INCENDIE en annexe montre comment est structurée, fonctionnellement, la sécurité incendie au Québec autour de l'axe réglementaire de S-3, r.2, Code du bâtiment du Québec (1976, et les versions subséquentes du Code national du bâtiment) et le Code national de prévention des incendies du Canada (CNPI 1975 et seq.). La législation du Québec concernant la sécurité des personnes dans les bâtiment est antérieure à la fondation de la NFPA (1896), et antérieure au Life Safety Code américain (1927); les origines de S-3 remontent à 1866... Aujourd'hui, les règlements quelque peu étoffés concernant la sécurité renvoient directement ou indirectement à des normes spécialisées quand il s'agit d'incendie ou d'explosion, dont le plus important corpus est celui de la NFPA (National Fire Protection Association). La NFPA rédige, tient à jour et publie environ 300 codes et normes qui sont autant de références irremplaçables et dont le Québec fait largement usage. Le code de prévention Mais au cœur de toute la problématique québécoise de la sécurité incendie, il y a le Code national de prévention des incendies (le CNPI) qui appartient à toutes fins utiles au corpus réglementaire de S-3 (sécurité dans les édifices publics -- voir le tableau 1 en annexe). Dans la mesure où l'on devra intégrer planification et prévention, le CNPI ou d'autres documents du même ordre (comme l'Ontario Fire Code récemment), s'avèrent insuffisants car ils n'incluent aucune modalité s'adressant aux autres préoccupations de l'heure formulées dans Feu Vert 1999. Comme le Code du bâtiment, le CNPI s'adresse aux aménagements des bâtiments plus qu'aux mesures de prévention et, en ce sens, son titre est plus large que son propos. L'adoption déracinée d'un code de prévention, conçu grosso modo sur le modèle du CNPI canadien ou de l'Ontario Fire Code, requiert l'élaboration de tables de références complexes entre ce nouveau code et les codes du bâtiment (l'Ontario Fire Code présente deux substantielles et très complexes annexes de références aux codes du bâtiment en vigueur dans cette province : pour 1986 et 1990). Après avoir consulté l'Ontario Fire Code, l'ATPIQ ne favorise pas cette approche pour l'adoption d'un code de prévention associé à un code de construction (nous parlons ici de l'Ontario Fire Code et non de la superstructure réglementaire dont s'est dotée l'Ontario). La loi québécoise sur la prévention des incendies Clairement, la réglementation québécoise en matière de sécurité incendie n'est pas adoptée en vertu de la Loi sur la prévention des incendies dont le but est étranger à la 5

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prévention des incendies comme les spécialistes qualifiés conçoivent la prévention... Cette loi est coiffée d'un titre qui dépasse le propos de la loi dans sa formulation actuelle. L'Association des techniciens en prévention incendie du Québec conçoit que le projet de réforme du ministère de la Sécurité publique cherche à corriger cette situation, entre autres moyens par l'adoption d'un code de prévention des incendies (Feu Vert, p.25). L’Association des techniciens en prévention incendie du Québec connaît la problématique spécifique depuis longtemps, et elle sait la prépondérance de S-3 en cette matière : La Province de Québec ne réglemente pas la sécurité incendie et la prévention incendie dans le cadre de sa loi sur la prévention des incendies. Certaines autorités provinciales utilisent le CNPI comme document de référence pour la réglementation de certains aspects de la prévention, tandis que les municipalités plus importantes ont adopté le CNPI uniquement comme règlement municipal. [Par exemple] La Ville de Montréal utilise le CNPI uniquement comme source d'information pour mettre à jour sa réglementation municipale. [Nouvelles CNB/CNPI, no.128, CNRC, 1991] Le modèle ontarien La superstructure réglementaire dont s'est dotée l'Ontario depuis 1996 confie à un haut fonctionnaire de l'État la gestion de la sécurité incendie dans un cadre réglementaire adéquat. L’ATPIQ avait très clairement fait état de ce problème au premier sommet sur la sécurité incendie en 1997. En Ontario aujourd’hui, les relations de travail ne font pas partie du mandat confié à l'OFM (Ontario Fire Marshall), de manière à le libérer de toute entrave pouvant nuire à son autorité en cas de conflit. Par contre, le projet de réforme québécois se distingue singulièrement du processus de réforme ontarien en cela que le Québec veut intégrer sécurité civile et sécurité incendie (une analyse et un diagnostic de la situation régionale ; une identification préliminaire des autres formes de risques ; une analyse des relations fonctionnelles entre les différentes ressources spécialisées -- Feu Vert, p.21). Ce en quoi le Ministère n'a pas tort, mais alors le parcours de réalisation doit être différent de celui de l'Ontario eu égard au code de prévention. La prévention des années 2000 Un code de prévention moderne, conçu comme un règlement modèle sur la sécurité du public, peut et doit être conçu précisément pour intégrer la totalité des préoccupations du Ministère. À titre de document, tous les codes de prévention se ressemblent plus qu’ils ne divergent, mais il n’est plus nécessaire qu’ils s’arriment à demeure et exclusivement aux codes de construction. En plus des considérations concernant la sécurité du public dans des environnements construits qui répondent aux normes de salubrité et d’intégrité des bâtiments, un code de prévention doit maintenant se présenter sous forme d’un guide complet pour les professionnels de la sécurité incendie, en particulier les organisations responsables des interventions d’urgence. Dans leur état actuel, les codes de prévention ne font qu’énumérer les risques au bénéfice des codes de construction et leur orientation est nulle eu égard à la gestion des risques (voir l’extrait d’une allocution à la fin de ce mémoire). Un code de sécurité 6

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incendie est devenu nécessaire au fur et à mesure de l’accumulation des normes de sécurité incendie qui ne cessent de croître en nombre et en complexité, bien au-delà de la préoccupation des codes de construction. Sans porter ombrage aux codes de construction, un code de sécurité incendie puise dans l’immense corpus des normes de sécurité et agit comme le faisceau des normes techniques traitant spécifiquement de sécurité incendie. Les codes de construction ont atteint leurs objectifs et, à compter des 2 années soixante , ils ont débordé leur mission. Jusqu’au milieu des années quatre-vingts, la compartimentation des bâtiments, et leur classification, se sont développés. Depuis, ce sont des technologies et des systèmes spécialisés qui se sont développés, et aussi des matériaux et des assemblages en fonction de ces gains, de sorte que les codes de construction dans leur fondement ne s’adressent plus de façon aussi prépondérante aux critères de sécurité qui y sont formulés à titre d’idéologie. Que l’on nous comprenne bien : l’ATPIQ ne suggère pas que les codes de construction ont perdu leur utilité, ils sont indispensables et nous ne saurions nous en départir. Nous disons simplement que les codes de prévention associés aux codes du bâtiment ne constituent pas des outils suffisamment complets pour des solutions adéquates aux préoccupations d’aujourd’hui. Les codes de prévention sont plus des 3 codes de maintenance du bâtiment que des codes de prévention. Un code de sécurité incendie doit placer très haut les priorités de la planification qui ouvrent sur la sécurité civile et y consacrer tout l'espace nécessaire incluant des outils pour la planification. Il doit inclure , par exemple : Chapitre 1 Administration 1-2 Objet 1-2.1 L’objet de ce Code vise la prescription des exigences minimales requises pour l’établissement d’un niveau raisonnable de sécurité incendie et de protection des biens contre les risques d’incendie et d’explosion. 1-3 Portée [...] (a) L’inspection des bâtiments, procédés, équipements, systèmes, et autres situations mettant en cause la sécurité et la protection contre les incendies; (b) L’investigation d’incendies, explosions, incidents impliquant des matières dangereuses, et autres urgences requérant l’intervention des pompiers (c) L’examen des plans, devis et dessins d’atelier des systèmes de sécurité et de protection contre l’incendie, des accès, de l’alimentation en eau, des procédés, et des matières dangereuses, ainsi que de toutes autres considérations concernant la sécurité et la protection contre l’incendie; (d) La formation des pompiers, l’éducation des employés en milieu de travail, des gestionnaires responsables et du public en matière de sécurité et de protection contre l’incendie; [...] 1-4 Autorité 1-5 Application 1-6 Équivalences 1-7 Conception par objectifs 2

Le premier code national de prévention au Canada date de 1963. Le cas de l’incendie de Plaza Alexis-Nihon illustre bien notre propos. Une colonne montante et des raccords-pompiers constituent des aménagements relativement simples désignés sous canalisations d’incendie et qui font l’objet de prescriptions incomplètes dans les codes spécialisés (incluant le code de prévention de la ville de Montréal). 3

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1-8 Tribunal d’appel 1-9 Occupation 1-10 Maintenance et essais 1-11 Archives et rapports 1-12 Devoirs et pouvoirs de l’Officier-commandant 1-13 Responsabilités du propriétaire ou de l’occupant 1-13.1 Le propriétaire, l’opérateur, ou l’occupant est responsable de la conformité avec ce Code;[...] 1-14 Rapports d’incendie et fausses alarmes [ etc.] [...] ANNEXE 5-1 DÉBITS D'INCENDIE REQUIS POUR LES BATIMENTS ANNEXE 5-2 LOCALISATION ET DISTRIBUTION DES BORNESFONTAINES ANNEXE 5-3 VOIES D'ACCES AUX APPAREILS DU SERVICE D'INCENDIE ANNEXE 28-1 CATÉGORIES DE RISQUES ANNEXE 28-2 CLASSEMENT DES RISQUES Si le Ministère n'a pas encore arrêté sa décision sur une formule de règlement ou de code de sécurité et de prévention incendie que le gouvernement du Québec pourrait adopter en vertu d’une loi sur la sécurité et la protection contre les incendies, l'ATPIQ suggère que le Ministère prenne en considération notre suggestion et ait recours, à cette fin, aux ressources de notre Association pour une solution sur mesure. Le code de prévention ou de sécurité incendie doit référer à des normes techniques concernant l'incendie plutôt qu'à des dispositions concernant le bâtiment ou la construction, ce qui aurait également pour effet de faciliter le travail et les prescriptions des architectes et les ingénieurs. Cette approche peut paraître révolutionnaire à première vue, mais elle est plus simple qu’un remaniement de toutes les lois incidentes et qui sont énumérée dans le rapport Bouchard de mars 1998 (par exemple, à la section 2.2, des pages 22 à 41, aucune mention n’est faite de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme). Le premier avantage d’un code de prévention uniforme réside dans ses effets structurants, d’abord sur la formation des pompiers, parce qu’il est conçu ainsi, un objectif que ne pourrait jamais satisfaire les codes de prévention que l’on connaît, incluant celui de Montréal qui est tributaire du Code national de prévention des incendies du Canada (CNPI). Un échange personnel tout récent révèle que le code de prévention NFPA est en vigueur dans les douze états américains suivants : Alabama (pop. 1996 : 3,893,978), Colorado (2,889,735), Floride (9,746,421), Kentucky (3,660,257), Louisiane (4,206,098), Maryland (4,216,941), New Hampshire (920,610), New Mexico (1,303,445), Rhode Island (947,154), Tennessee (4,591,120), Vermont (511,456) West Virginia (1,950,258). On s’attend que le code soit adopté au Michigan (9,262,070) avant la fin de l’année. Soit dit en passant, le code de prévention de la NFPA cohabite parfaitement avec les trois codes de construction traditionnels en usage aux USA, selon monsieur Gary Keith, directeur des opérations régionales, NFPA. Quant au système du GTA pour le classement des municipalités aux fins d’établir une cote d’assurance, il date des années 1970 et n’a pas évolué depuis, de sorte que le code de sécurité incendie des années 2000 le surpasse, et de loin, aux fins de la planification

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et de l’intégration des préoccupations des professionnels de la sécurité incendie. On retiendra néanmoins que les critères GTA d’évaluation de la protection du public contre l’incendie réfèrent à des notions et principes d’usage prudents, formuler dans un code de prévention moderne et ils sont conformes aux pratiques reconnues (voir en annexe la tableau 2 intitulé INTERVENTION EFFICACE). B) LA RESPONSABILITÉ MUNICIPALE La question de la responsabilité municipale a été abordée dans l'étude de Me Daniel Bouchard, qui offre une démonstration des modalités juridiques en cause. Dans un état de droit, il n'y a pas lieu de s'offusquer que des questions de protection incendie soient de temps à autre portées devant les tribunaux. Selon Me Bouchard, les municipalités et le Ministère furent lents à en tirer les leçons qui s'imposent. Mais la responsabilité municipale n'est pas qu'une question de poursuites. Malgré que les municipalités aient depuis longtemps un pouvoir de réglementation étendu, peu d'entre elles, ni le Ministère d’ailleurs, se sont prévalu des possibilités qu'offre cette approche. Dans les deux cas, il faut que ce soit faute de ressources humaines (d'une manière réaliste, la question des ressources matérielles ne saurait être invoquée par le gouvernement pour expliquer son inaction depuis 1968). Dans le cadre des discussions et des consultations en cours, on pose la question de la responsabilité municipale en termes d'éventuelles clauses d'immunité, et Me Bouchard a examiné plusieurs juridictions dont les règles visent cette question.

Si le Ministère retient une formule, il faudrait selon nous que ce soit celle qui interdit de poursuivre à titre individuel les membres de la force d’intervention. Dans la mesure où les procédures opérationnelles d'intervention existent et conviennent, et dans la mesure où ces modalités d'intervention sont respectées en intervention, il n'y a pas lieu de craindre outre mesure les poursuites de sorte que des clauses d'immunité très élaborées sont superflues. Laurentides Motels En matière d'incendie, on doit en partie notre doctrine juridique à une décision de la 4 Cour suprême du Canada dans l'affaire Laurentides Motels . La poursuite contre la Ville de Beauport avait pour objet une déficience en eau, à cause de bornes-fontaines inopérantes en hiver, qui étaient prises dans des bancs de neige solides mais surtout dont le mécanisme d'admission d’eau était gelé dans le sol. Cette cause a fait l'objet de nombreux commentaires, mais on s'est rarement arrêté à examiner le détail et la substance de la décision en première instance par l'Honorable Gabriel Roberge j.c.s. mettant en cause la responsabilité opérationnelle de la municipalité, c’est-à-dire la performance des pompiers ou la prestation des services d’intervention. Dans le cas de la disponibilité de l'eau pour combattre l'incendie quand l'eau est dispensée par un réseau d'aqueduc, en milieu urbain ou suburbain, ce n'est pas la performance des pompiers qui est mise en cause mais bien le service de la voirie et/ou 4

La question de la responsabilité municipale a par ailleurs été approfondie dans l’étude soumise au MSP. Analyse comparative de régimes juridiques en matière de sécurité incendie : Situation au niveau municipal et perspectives pour le Québec, Me Daniel Bouchard (Tremblay, Bois, Migneault, Lemay), Sainte-Foy, mars 1998 (105 pages)

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des travaux publics. À la lecture des deux jugements défavorables à la municipalité, on se rend bien compte que la question de l'eau fut en quelque sorte secondaire. Le manque d'eau n'est pas la première raison pour laquelle on a conclu à la responsabilité de la municipalité. La question de l'eau colle à ce jugement, mais c'est une fausse étiquette, opaque, qui empêche de voir le fond du problème qui se pose comme suit : EST-IL POSSIBLE D’ÉTEINDRE UN FEU DE MATELAS DANS UNE CHAMBRE AUX MURS DE GYPSE AVEC 500 GALLONS D’EAU? Cette affaire pose aussi la question concernant la disponibilité de l'eau, en général (comme ce fut le cas, pour d'autres raisons que le gel, au cours de l'incendie de la Plaza Alexis-Nihon à Montréal en 1986) mais ce n'est pas la faiblesse la plus fréquente. Les reprises d'incendie sont au moins aussi fréquentes, sinon plus. Pompiers et préventionnistes qualifiés Pour constater que les services d’incendie ne sont pas les seuls acteurs dans le champ de la sécurité incendie, il est bon de revoir le cas Laurentides Motels & Restaurant Bastogne & T.R. Lévesque vs Ville de Beauport & G. Tremblay. 5 À l’époque de la première audition , les experts n’étaient pas tenus de présenter des rapports préalables et la Cour entendait tous ces témoins experts après les avoir reconnus comme tels. Hormis les études techniques ayant trait à des sondages de sol et des listes d’évaluation concernant les dommages, des rapports d’expertise n’existent pas dans ce dossier. La question des bornes-fontaines a été traitée par l’ingénieur David Matte, qui a été reconnu par la Cour comme un EXPERT EN PRÉVENTION DES INCENDIES. La Cour présidée par le juge Roberge a conclu «...qu’une corporation municipale ayant un service de protection contre l’incendie, peut être tenue responsable, lorsqu’est prouvé contre elle ou contre ses employés DANS L’EXÉCUTION DE LEURS FONCTIONS, certaines fautes, imprudences, négligences ou incuries, QUI NE SONT PAS DE SIMPLES ERREURS DE JUGEMENT...»(p.23). La Cour suprême, sous la plume de madame la juge Claire L’Heureux-Dubé a retenu cette formulation et l'a défini plus avant sous CHAMP OPÉRATIONNEL DU SERVICE D’INCENDIE. L’édition 1963 du CNPI ne traitait aucunement du réseau municipal d’incendie, mais les choses ont changé après l’affaire Laurentides et on pouvait lire, en 1990 dans la partie 6, que ces réseaux doivent être entretenus de façon à assurer le débit et la pression d’eau pour lesquels ils sont conçus; et qu’il ne doit y avoir aucune accumulation de glace (CNPI 1990, 6.6.1.1 et 6.6.1.3). Quant aux bornes d’incendie, elles doivent être entretenues, inspectées, réparées et rincées (CNPI 1990, art. 6.6.4). Cette responsabilité n’est pas nécessairement du ressort du service municipal d’incendie... “...c’est BEAUPORT ET SES EMPLOYÉS qui avaient la responsabilité de voir à ce que les bornes-fontaines soient CONSTAMMENT VISIBLES et déneigées et de voir à ce que ces bornes-fontaines ne gèlent pas;”(p.37). “IL NE S’AGIT 5

Il s’agit d’un incendie survenu en 1972. La cause fut entendue en 1979 et le premier jugement rendu en 1980.

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PAS ICI D’IMPERFECTION DANS LE SYSTÈME MAIS D’UN DÉFAUT MAJEUR D’ENTRETIEN ET DE VIGILANCE”(p.37). Le juge reproche tout de même au Chef du Service municipal d’incendie de ne pas savoir où se trouvaient les bornes-fontaines à l’usage des pompiers...!:

“Le Chef... devait savoir où étaient les bornes-fontaines, mais passons;”(G. Roberge, p.37) DE L’IMPORTANCE DES INSPECTIONS Dans bien des cas, les municipalités et leurs conseillers en matière de sécurité incendie adoptent une attitude statique quand vient le temps de répondre de leurs activités de prévention et de la connaissance qu’ont les pompiers des bâtiments sur le territoire de juridiction municipale. Le cas à l’étude illustre ceci et, comme pour l’emplacement des bornes-fontaines, les pompiers de Beauport ne connaissaient pas le bâtiment ni l’usage que l’on peut faire des issues exigées dans les lois et règlements de construction. La localisation des bornes-fontaines (Laurentides Motels, 1972), des raccords-pompiers (le cas de la Plaza Alexis-Nihon, 1986), et la connaissance du bâtiment eu égard aux issues assurent en bonne partie selon nous une préparation capitale du service d’incendie aux fins des tâches confiées à l’Officier-commandant, surtout si l’information est mise à la disposition de tous les intervenants, c’est-à-dire les équipes de pompiers. Ce sont là des questions qui doivent appartenir à un code de sécurité incendie. Mis à part le raisonnement proprement juridique inhérent au système de la jurisprudence et des règles d’interprétation qui sont du ressort de la magistrature, on doit retenir que l’Honorable juge Roberge a abordé toute la question soumise devant le tribunal d’une manière appropriée, à commencer par: • la connaissance du bâtiment ou des sites (inspection, reconnaissance des lieux et modalités d’intervention, qui sont aussi des activités de planification et de prévention) • des systèmes de protection incluant le réseau d’eau (entretien des moyens à mettre en œuvre : le réseau d’eau et les bornes-fontaines font partie intégrante du système de protection incendie à titre d’infrastructure, on l’oublie trop souvent) • des techniques d’intervention d’usage courant, au foyer de l’incendie, par les accès disponibles (formation et entraînement) • des préséances sur le théâtre des opérations en fonction de ce qui précède (la coordination). On ne ferait pas autrement aujourd’hui dans un cas présentant un profil similaire, et il semble que le ministère de la Sécurité publique formule ces notions à titre d'objectifs dans Feu Vert 1999. L'inspection est un facteur qui a un impact immédiat sur le niveau de protection, le GTA le dit assez dans le document qu'il a soumis au Ministère en 1997. À cette fin, les préventionnistes qualifiés doivent disposer des outils et des moyens nécessaires à leur tâche, comme pourrait les formuler un code de prévention moderne qui ne se confond pas avec un code du bâtiment.

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C)

LES FONCTIONS OPÉRATIONNELLES ET LEURS LIEUX DE PRESTATION

Ententes de coopération On s'attend que l’Administrateur du Programme qui découlera éventuellement de la consultation du MSP rendra public, incluant par Internet, les renseignements sur les procédures d’établissement d’ententes de coopération entre les municipalités et entre les services locaux d’intervention CONCERNANT LA PRESTATION DES SERVICES D’URGENCE ET D’INTERVENTION. La coordination L'ATPIQ favorise au moins l'imposition des ententes de mobilisation automatiques, une formule de coordination de base absolument nécessaire qui forcera au moins l'adoption de règles uniformes de communication. La question, si simple soit-elle en apparence, posera son lot de problèmes et ne sera pas une sinécure. La Sûreté du Québec confrontera peut-être à cette question dans le cadre de ses approches concernant les mesures d'urgence et elle sensibilisera le Ministère au rôle vital de cet aspect en apparence impalpable. D)

LES RESSOURCES ET LES ORGANISATIONS

Opinion des préventionnistes qualifiés du Québec Parce que les préventionnistes qualifiés sur le terrain savent ce qu’implique un programme de prévention, l'ATPIQ est d'avis que le Ministère doit au premier chef ménager une large place à la planification, principe et cadre à l'intérieur duquel la coordination s'exerce. Les plus belles structures de coordination produisent peu en dehors d'un cadre planifié et, de toute manière, aucune mesure d'urgence ne peut être mise en marche avec succès (du point de vue des interventions requises, c'est-à-dire efficacement et d'une manière performante) à moins d'avoir été conçue et mise à l'essai au préalable pour tester, justement, toutes les coordinations prévues. Cette planification interpelle la sécurité civile. Nous entendons que cette planification n'est pas étrangère aux plans d'intervention préalables aux actions sur le terrain, mais cette planification, et la coordination qui en découle, n'est pas la préparation des plans d'intervention eux-mêmes. Ce dernier rôle est dévolu aux instances d'intervention, par une personne qui est membre à part entière de cette unité de terrain.

L'ATPIQ est également d'avis que la planification est le principal outil de prévention dont puisse se doter une administration ou une entité gestionnaire responsable, tout le reste devant découler de cette planification pour être cohérent (voir le tableau 3 en annexe). E) LA PRÉVENTION Les préventionnistes qualifiés savent pertinemment que la prévention n'a de chance de succès qu'en l'élaboration et l'application de programmes de prévention avec des suivis appropriés, et nous soumettons que la planification doit nécessairement réserver aux programmes de prévention au moins autant de place qu'à la coordination. Ceci vient compléter, il nous semble, la dynamique formulée dans Feu Vert 1999. 12

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Les agents de prévention 6

L'édition 1991 du manuel de protection incendie de la NFPA présente, après environ cent ans de gestation, une vision intégrée de l'incendie dite systémique dont la crédibilité repose sur des traditions propres à une certaine culture organisationnelle, mais aussi sur des notions à valeur scientifique. La pensée qui gouverne l’approche systémique préconisée par la NFPA donne beaucoup de poids à l’aspect technique ou scientifique des quelque trois cents normes dont la NFPA détient les droits d'auteur. On ne doit pas s’attendre à ce que l’agent de prévention qualifié puisse maîtriser toutes les spécialités qui y sont abordées, sauf dans la perspective de l'incendie. S’il ne fait pas de doute que l’agent de prévention doit recevoir une formation distincte, sa compétence doit s’exercer dans un champ défini selon une approche convenue. Nous proposons qu’il n’y a qu’une différence de degré entre reconnaître un risque ou un danger et décrire sommairement le comportement du feu dans un environnement connu. Cette question constitue les deux volets au centre des préoccupations d’un agent de prévention (sécurité incendie et protection incendie). Par systèmes, on entend les systèmes rattachés au droit par la réglementation et qui intègrent de nombreux aspects purement techniques comme les codes de construction (Code de l’électricité, Code de plomberie, etc.); on entend aussi les systèmes prescriptifs qui requièrent parfois la validation des ingénieurs et des architectes; enfin, on entend aussi par systèmes les systèmes administratifs publics et privés et les hiérarchies de commandement. Notion de base : le risque Le risque, fondement de la prévention, mais aussi de l’industrie des assurances On peut dire que le savoir du préventionniste qualifié, ses connaissances et les apprentissages acquis lui confèrent les habiletés nécessaires pour émettre un avis technique pondéré dans une perspective de prévention eu égard à un risque ou danger existant ou latent. Peut-on élaborer un corpus de connaissances qui soient communes à tous les spécialistes en sécurité incendie, un principe directeur qui orienterait tout avis technique concernant : 7,  la sécurité incendie (lois, règlements, codes et normes)  la prévention incendie (tout ce qui peut et doit être fait avant l’arrivée des forces d’intervention) et  la protection incendie (les pompiers en intervention) ? Peut-on également formuler ce principe directeur de manière qu’il ne soit pas perçu exclusivement comme une mission d’intervention d’autorité ? Le principe directeur qui réunit tout le corpus de connaissances en matière de sécurité incendie habite la notion de PRÉVENTION INCENDIE (TOUT CE QUI PEUT ET 6

Fire Protection Handbook, National Fire Protection Association, Quincy. Sans oublier le pouvoir de réglementer des municipalités. Un code de prévention moderne, adapté aux réalités de la sécurité incendie et des opérations d’intervention permettra au Ministre et/ou aux Municipalités de réglementer ce champ d’activité sans accrocs aux règlements de construction appartenant au corpus de S-3.

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DOIT ETRE FAIT AVANT L’ARRIVÉE DES FORCES D’INTERVENTION). Cette approche est inclusive et, par la force des choses, trans-juridictionnelle, ce qui ne pose pas de problèmes en principe, tant que ne sont pas évoquées les notions de pouvoir. Détournement de la Prévention L’unique objectif des enquêtes du commissaire aux incendies fut, de 1968 à juin 1999, de rendre un ‘verdict’ sur la nature ‘criminelle’ ou intentionnelle d’un sinistre. Le Québec s’est directement inspiré des premiers pas américains en cette matière il y a trente-neuf ans...: POUVOIRS Le directeur du bureau de prévention incendie [voir P-23] peut exercer son pouvoir en termes de droit d'entrée pour inspection et enquête sur les incendies; il peut réclamer et obtenir tout document, ou poursuivre toute personne susceptible de lui fournir des indications sur la cause des incendies. ... Des pouvoirs aussi étendus ne peuvent être exercés lors d'enquêtes criminelles; comme l'incendie provoqué est de nature criminelle, ces pouvoirs ne peuvent servir pour l'investigation dès le moment que l'incendie est déclaré criminel. Ces droits [ou pouvoirs] ont aussi tendance à perdre de leur force lorsqu'un service de police reconnu mène une enquête sur un incendie d'origine indéterminée ou suspecte. [C. W. Stickney, Comment déterminer les causes d’incendies, adapté de Firemen Magazine, NFPA, nov. et déc. 1960 (48 pages)] C’est bien ainsi qu’au Québec aussi on a systématiquement détourné et rétréci le champ de la prévention, en enfermant le processus analytique des incendies (l’enquête ou l’investigation) dans une malheureuse logique binaire (criminel / non criminel) qui tourne le dos aux véritables préoccupations de toutes les réglementations pertinentes en matière de sécurité incendie. En effet, ni le ministre de la Sécurité publique, ni les policiers ni le commissaire aux incendies n’ont besoin de connaître les réglementations pertinentes en matière de sécurité incendie (le corpus S-3, incluant le code de prévention) pour exercer des pouvoirs qui n’ont rien de commun avec les réels objectifs de la sécurité incendie. Quelles que soient les formulations dans les lois administrées par le ministère de la Sécurité publique, la Loi sur le ministère de la Sécurité publique, L.R.Q., c. M-19.3 exprime sans ambiguïté le but poursuivi par la loi sur la prévention des incendies : SECTION II FONCTIONS ET POUVOIRS DU MINISTRE .{Politiques.} . 8. Le ministre élabore et propose au gouvernement des politiques relatives au maintien de la sécurité publique, à la prévention de la criminalité, à l'implantation et l'amélioration des méthodes de détection et de répression de la criminalité ainsi qu'à l'incarcération et la réinsertion sociale des détenus. {Protection civile.} . En outre, le ministre exerce, en matière de protection civile et de prévention des incendies, les fonctions et pouvoirs que lui confèrent la Loi sur la protection des personnes et des biens en cas de sinistre (chapitre P-38.1) et la Loi sur la prévention des incendies (chapitre P-23). […] {Fonctions.} . 14

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9. Les fonctions du ministre consistent plus particulièrement: […] à voir à ce que les commissaires aux incendies effectuent des recherches sur les dommages causés aux bâtiments par des incendies ou des explosions de façon à déterminer si ces dommages résultent d'une conduite de nature criminelle; (Loi sur le ministère de la Sécurité publique, L.R.Q., c. M-19.3. Dernière modification: 17 juin 1998.) Une époque sera révolue quand seront reformulées aussi, à cet égard, la loi sur le ministère de la Sécurité publique (M-19.3), P-23 (Loi sur la prévention des incendies), et pas seulement E-8 (Loi concernant les enquêtes sur les incendies).

La question de l’investigation des incendies (ou enquête de base selon la SQ, ou 8 recherche des causes d'incendie -- RCI selon d’autres sources ), figure maintenant parmi les modalités de la formation des préventionnistes qualifiés, des pompiers et des autres intervenants concernés, incluant par les soins de l'ACEIQ qui dispense depuis 1999 une formation préparatoire à l’examen de qualification administré par la NAFI au cours de rencontres de trois jours qui se tiennent annuellement à Chicago (depuis 1982) et à Toronto (depuis 1996, ...dans le sillage de la réforme ontarienne). Aux États-Unis, ces sessions de certification sont de plus commanditées par la NFPA. Plusieurs auront tendance à considérer l’investigation comme facultative alors que L’INVESTIGATION CONSTITUE EN FAIT UNE OBLIGATION OPÉRATIONNELLE DU SERVICE D'INCENDIE, AVEC LE DÉBLAI. L’investigation fait partie des tâches opérationnelles ordinaires des responsables d’une intervention, à tel point que les services d’incendie du Québec doivent sans délai être amenés à revoir et à reformuler leurs obligations et leur priorité en intervention dans des directives opérationnelles claires et sans équivoque pour inclure cette tâche. C’est aussi ce que doit souhaiter le projet de réforme du Ministère de la Sécurité Publique pour les raisons suivantes. Cadre réglementaire : les pouvoirs municipaux Si le MSP doit assumer en partie la responsabilité de la situation actuelle, les municipalités de même que leurs conseillers doivent aussi faire un mea culpa. Le tableau 1 en annexe montre comment, de toutes parts, on a créé la confusion réglementaire, mais aussi comment s’exprime le désintéressement de l’autre acteur prépondérant : le ministère des Affaires municipales. Le MAM exprime en 1999 sa nouvelle attitude qui, si on la regarde en faisant abstraction de tout le reste, semble transparente : Pour illustrer cette nouvelle rédaction, utilisons l’exemple de la compétence en matière d’incendie. La loi actuelle détaille les processus et les possibilités d’actions des municipalités sur plus de vingt paragraphes. Selon la nouvelle approche, le court article suivant suffirait pour regrouper les pouvoirs des municipalités à ce sujet et leur permettre d’agir : Les municipalités peuvent réglementer la prévention et l’extinction des incendies, ainsi que la sécurité des personnes et des biens en cas d’incendie. C’est compréhensible, complet et cela permet d’agir en toutes circonstances. En outre, cela signifie qu’une municipalité n’aurait pas à attendre, comme il a été 8

Michel Richer, B.Sc., TPI, Recherche des causes et circonstances des incendies, 1990, Notes de cours.

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nécessaire par le passé, une modification législative pour l’autoriser à rendre obligatoire l’installation de « détecteur de fumée, détecteur de chaleur, système d’alarme, gicleur automatique, extincteur, boyau d’incendie... ». Cette longue énumération serait comprise dans le seul pouvoir de prévention des incendies. (Ministère des Affaires municipales et de la Métropole PROPOSITION d’une NOUVELLE APPROCHE LÉGISLATIVE Travaux sur le livre 5, Les compétences des municipalités, 1999) On voit ici apparaître l’expression sécurité des biens et des personnes (en cas d’incendie, ce qui exclut toutes les autres formes d’intervention de ‘service’, qui sont souvent plus nombreuses en milieu urbain). Quand, au MAM, on écrit les biens, il faut lire le parc immobilier municipal. On lit aussi la prévention et l’extinction des incendies, une expression que l’on pourrait avantageusement remplacer par la prévention et la suppression des incendies. Les reprises d’incendie ÉTEINDRE OU SUPPRIMER L’INCENDIE Du moment qu’un incendie est découvert, puis ‘éteint’ par l’intervention des pompiers, - c’est-à-dire que l’on en maîtrise les manifestations apparentes, il ne faut pas conclure que l’incendie est supprimé. Les tâches et les responsabilités des services municipaux d’incendie ne s’arrêtent pas là, car il y a d’autres obligations moins spectaculaires dont il faut également s’acquitter en deux endroits bien distincts : au site de l’incendie, et à la caserne. Rien, dans ces autres tâches, ne valorise autant les pompiers que leur mobilisation toutes sirènes hurlantes, le déploiement et leurs activités pendant que l’incendie se manifeste. La pose des bâches et leur enlèvement, de même que le déblai, l’investigation et le rapport d’intervention font justement partie de ces tâches moins spectaculaires. (voir le tableau ci-après où traditionnellement Overhaul signifie Déblai mais aussi le Remaniement des débris, et Salage signifie Mise sous bâches).

Size Up or Estimate of the Situation

1. Rescue 2. Exposures A. Ventilation 3. Confinement (confinement) 4. Extinguishment (extinction/suppression) B. Salvage (mise sous bâches) 5. Overhaul (déblai, remanier les débris)[9] source : Lloyd Layman, Fire Fighting Tactics, NFPA International, Boston, 1953, p.10 Figure 1 : Basic Divisions of Fire-Fighting Tactics

Les choses n’ont pas changé substantiellement depuis les années cinquante, sauf pour quelques termes et l’ajout des responsabilités du service d’incendie eu égard à la prévention :

c’est aux fins de la prévention que l’on procède à l’investigation d’un incendie; et si l’on trouve que l’incident a le profil d’un événement intentionnel ou le produit d’une grossière négligence, on avise les autorités compétentes car il faut alors ‘rechercher les témoins’, une tâche qui n’est

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pas du ressort des services d’incendie -- la police et les assureurs s’acquittent excellemment de cette tâche. En 1998, on présente comme suit les modalités du déblai : #1 : Déblai #2 : Durée de la formation : 1 heure #4 : Résultat de l’apprentissage : Le pompier doit identifier l’objectif du déblai et les outils nécessaires pour accomplir cette opération #5 : Introduction : […] On peut considérer le déblai, au sens large, comme toute action visant à exposer les feux cachés et en assurer l’extinction. Le but du déblai consiste à prévenir la ré-ignition de l’incendie après le départ des pompiers. La recherche des feux cachés entraîne nécessairement des dommages, mais les officiers ne doivent hésiter à ordonner que l’on ouvre en dépit du mécontentement des occupants. À défaut du déblai, les conséquences risquent d’être beaucoup plus sérieuses. D’autre part, un déblai efficace ne doit pas se transformer en un concours de démolition. Toutes les ouvertures pratiquées doivent pouvoir être justifiées auprès de l’occupant. #6 : Critères de performance : Pourquoi effectuer le déblai et dans quel but ? 1.0 Compléter l’extinction de l’incendie, déterminer le point d’origine 2.0 Se méfier et garder l’œil ouvert sur les indices d’incendiat. […] (Source : Larry Crang, Lesson Plan, Overhaul, The Canadian Firefighter, May/June 1998, p.28-29) La détermination du point d’origine de l’incendie (l’origine et la cause d’un incendie sont absolument indissociables) constitue l’objectif d’une investigation d’incendie. À défaut de déterminer le point d’origine de l’incendie, il est impossible de déterminer la cause de l’incendie, et il est impossible d’émettre un diagnostic sur cet incendie. D'autre part, on peut très bien découvrir et formuler l’origine et la cause d’un incendie sans nécessairement assigner la responsabilité civile ou criminelle de l’incident. Obligations et priorités: deux modes opérationnels ? Ce n’est pas pour rien que les dossiers de reprise d’incendie mettent en lumière les fautes commises dans la performance de ces autres obligations qui ne font pas partie des “priorités de l’urgence” sur le site d’un incendie. Si on les néglige, ces autres tâches (ventilation et mise sous bâches, déblai et investigation), qui sont aussi des obligations opérationnelles, peuvent avoir des conséquences directes sur l’issue d’un incendie eu égard aux dommages. Ce sont des obligations tout aussi incontournables que les priorités dites d’urgence, en cela qu’elles ont trait aux “règles de l’art” ou critères de performance. En cas de reprise d’incendie, on trouvera toujours, à l’analyse, des déficits dans l’une ou plusieurs de ces tâches. Toutes les obligations des pompiers sont traditionnellement reconnues comme ci-haut in Layman, où l’on voit comment la mise sous bâche et le déblai figurent un peu à l’écart, justement parce que, dans l’urgence d’une intervention, elles deviennent facultatives et/ou séquentielles SI LA SITUATION L’EXIGE TEMPORAIREMENT (on ne procède pas à la mise sous bâches tant qu’il y a des personnes en danger à secourir -- on leur porte secours; on ne procède pas au déblai tant que la maîtrise de l’incendie n’est pas acquise).

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En tout état de cause, si les activités opérationnelles des pompiers en intervention sont ainsi priorisées, toutes les tâches doivent être accomplies avec le même professionnalisme et la même rigueur, mais surtout le déblai qui assure que l’incendie a non seulement été éteint mais supprimé. Si cette tâche – le déblai -- avait été secondaire, elle ne figurerait pas au rang des SIX (6) DIVISIONS DE BASE DES TACTIQUES D’INTERVENTION EN INCENDIE. Chacune de ces six divisions est constituée de techniques qui leur sont propres. De plus, les divisions tactiques ainsi conçues ont un poids relatif inégal quand on sait que 2, 3 et 4 utilisent de l’eau, et que 1, 5, A et B utilisent peu ou pas d’eau. Les noninitiés n’en ont souvent que pour l’aspect spectaculaire des interventions, à tel point que seules les tâches ‘visibles’ contribuent à entretenir l’image des pompiers. Cela n’est pas satisfaisant. Il faut valoriser la totalité des responsabilités des services d’incendie. Extinction, suppression L’expression suppression de l’incendie devrait être substituée à l’expression ‘extinction’. Cela valoriserait les tâches finales d’une intervention : déblai, investigation, démobilisation. Dans la mesure où le service d’intervention complète formellement ces trois tâches, il est systématiquement en mesure de démontrer, preuve à l’appui, que l’incendie a été supprimé. Évidemment, l’on considère ici que les tâches du déblai et de l’investigation font partie intégrante des responsabilités opérationnelles d’intervention (voir le tableau 4 en annexe). À la limite, et compte tenu de l’obligation de moyens qui est faite aux services d’incendie (mettre en œuvre les moyens mis à la disposition du Service Municipal d’Incendie) – qui n’est pas une obligation de résultat (les pompiers ne sont pas tenus de toujours pouvoir maîtriser l’incendie) -- le service d’intervention peut et doit formuler, dans ses protocoles d’opération et dans la réglementation municipale pertinente, que l’incendie sera supprimé de manière à ne pas se rallumer de lui-même. Ceci évitera les nombreuses poursuites pour raison de reprise d’incendie en plus de créer des attentes raisonnables chez les citoyens. Deux conditions doivent être respectées: • les pompiers procèdent formellement et simultanément autant que possible au déblai et à l’investigation de tous les incendies par les soins d’un investigateur qualifié membre du Service d’incendie aux termes des 9 tâches spécifiquement énoncées dans les normes NFPA 1033 et 921 (le déblai et l’investigation sont alors consignées sommairement et, dans la 10 plupart des cas, cela est amplement suffisant) •

cette obligation (que l’incendie sera supprimé de manière à ne pas se rallumer de luimême) – et c’en est une – doit figurer dans les modalités opérationnelles du SMI et dans la réglementation municipale pertinente.

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L’examen de la NAFI ne porte pas exclusivement sur la norme nationale américaine, ANSI/NFPA 921, Guide for Fire and Explosion Investigations (1992, 1995, 1998, 2000). 10 Voir Pour une évolution de l’investigation des incendies à titre de spécialité de la prévention, in Le Journal de l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec, septembre 1996, p.19 et seq.

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De l'immunité eu égard aux responsabilités opérationnelles Aucune close d’immunité, si élaborée soit-elle, ne peut être substituée à la performance opérationnelle du service d’intervention en cas de reprise d’incendie. Notez bien qu’il s’agit ici de supprimer l’incendie – l’éteindre complètement – et non maîtriser l’incendie. Une fois maîtrisé, quand cela s’avère possible avant l’embrasement, l’incendie doit encore être supprimé. De tous les dossiers de poursuites contre les municipalités en matière de protection incendie, les causes de reprise d’incendie sont les plus faciles à éviter. De l'inspection Les tâches d’un préventionniste qualifié se limitent-elles vraiment à l'application d'un processus d'analyse de risques d'incendie et à la vérification de la conformité de plans et de devis avec la réglementation sur la sécurité incendie ? La réforme ontarienne a pour règle d’inclure aux tâches du préventionniste qualifié celles de l’investigation des incendies. Le préventionniste qualifié d’un service d’incendie, dans les descriptions de tâches traditionnelles, est en fait un inspecteur, et cet inspecteur est rattaché au bureau de prévention. Au Québec, on parlera dorénavant du préventionniste qualifié. Plusieurs raisons militent en faveur de la reconnaissance des qualifications du préventionniste : un environnement construit beaucoup plus complexe; l’avancement des connaissances sur la nature des incendies; la complexification technique des codes et des règles normatives formulées justement pour prévenir les incendies; la sophistication des systèmes de prévention et de protection contre l’incendie. Quand on y regarde d’assez près, on se rend compte que toute la réglementation normative -- qu’il faut distinguer des plans et devis et autres prescriptions d’architectes et d’ingénieurs -- vise à assurer un minimum de sécurité aux utilisateurs des environnements construits. C’est aussi vers le champ de l’analyse et de la gestion des risques que le travail du préventionniste qualifié se distingue des tâches dites classiques de la prévention incendie, incluant les matières dangereuses dont traitent bon nombre de codes NFPA [voir David Scott, The new inspector, Everywhere at once, in NFPA Journal, January/February 1997, p.84 et seq.]. Les inspecteurs préventionnistes doivent assumer leur rôle bien au-delà de la conformité aux règles normatives. Leur travail doit représenter une valeur ajoutée pour la communauté. Ce sont des partenaires et des consultants en sécurité incendie dont la préoccupation concerne la prévention et la réduction des pertes afin d’aider au maintien et à la conservation des actifs : préserver le parc immobilier. Les élus municipaux et les administrateurs municipaux ont intérêt à valoriser le rôle conseil du préventionniste qualifié auprès de la communauté autrement que porteur 11 d’une attitude de confrontation car, justement à cause de sa formation, le préventionniste qualifié peut expliquer le fondement des règlements de sécurité. 11

Où l’éducation et l’information sont plus importantes, dans un premier temps, que la confrontation et la contravention. (réf.: André Beauchamp, L’éducation avant la contravention, Quorum, juin 1999, p.46)

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Les conseils en matière de sécurité incendie doivent pouvoir être dispensés aux propriétaires et aux gestionnaires qui en font la demande (matières dangereuses, bâtiments en hauteur, maisons en rangée, etc.). Le préventionniste qualifié peut informer ses interlocuteurs sur les modalités d’intervention du service d’incendie, mettre à leur disposition des guides d’information sur les matières dangereuses, faire état des règlements municipaux et supramunicipaux pertinents, indiquer les sources de renseignements sur l’autorité compétente aux niveaux provincial et fédéral, identifier des entrepreneurs spécialisés (par exemple pour les 12 produits pétroliers ), etc. Auto-inspection Une autre tendance en évolution consiste en l’élaboration et la mise en place de formules d’auto-inspection pour les petites entreprises. Bien que sur une autre échelle, des méthodes similaires sont déjà en vigueur en Australie dans le champ de la santé et de la sécurité au travail, et sur le plan international en matière de sécurité aérienne. Cette approche vaut pour les activités de prévention seulement ou de suivi d’inspection, et ne saurait être substituée aux procédures d’inventaire et d’évaluation des risques ni aux modalités de préparation des plans d’intervention et dans lesquelles le préventionniste qualifié a également un rôle prépondérant à jouer à titre de membre à part entière du service d’incendie. Les avantages de l’approche d’auto-inspection sont les suivants : les répondants sont informés des modalités d’inspection et des réglementations visées; l’auto-inspection favorise les échanges entre les parties; et elle incite les répondants à la prévention d’une manière responsable. La question des juridictions ne devrait pas se poser : en cas d’incendie, ou suite à un incendie, aucune des autres instances d’inspection ne sera concernée, sauf le préventionniste qualifié du service d’incendie, car l’incident exigera que tous les principaux systèmes du bâtiment soient alors vérifiés au besoin par lui (ou elle), incluant le diagnostic de l’incendie qui doit être formulé dans le rapport d’intervention. Les inspections de sécurité et de prévention incendie devraient être envisagées dans la même perspective. Le préventionniste qualifié devrait constituer le guichet unique pour toutes les transactions concernant la conformité aux codes et à la réglementation normative en matière de sécurité incendie au niveau local ou supramunicipal, avant, pendant et après la construction, et sans conteste après un incendie. Si les titres de la Loi sur la prévention des incendies et du CNPI dépassent le propos de ces documents, le rôle d’informant du préventionniste qualifié en matière de sécurité incendie est plus vaste que ses pouvoirs d’inspection dans l'état actuel des choses, car c’est ainsi que nos lois sont faites (par les effets cumulatifs de S-3). Tout le monde croit voir que les dispositions de ces lois se recoupent directement ou indirectement dans le Code national de prévention des incendies. 12

Par exemple, la quatrième édition nationale du Répertoire Pétro Guide, 1998-1999, publiée en français, procure la liste des compagnies pétrolières, des entrepreneurs, des équipements pétroliers, des entreprises de service, des consultants, des paliers gouvernementaux et des associations qui sont autant de ressources disponibles, incluant l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec (ATPIQ).

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C’est l’inverse qui se produira si le Ministère élabore et adopte un nouveau code de sécurité pour rassembler et codifier l’ensemble des dispositions pertinentes historiquement éparpillées partout dans les lois et règlements du Québec, incluant les autres aspects qui sont encore négligés dans les documents examinés à ce jour par les partenaires connus du MSP. Si l’on comprend bien le message ministériel, la prévention ne peut plus être qu’une idéologie dont on se réclame. La fragmentation des dispositions réglementaires dans de multiples lois et règlements, et les dispositions concernant les enquêtes sur les incendies ont de tout temps contribué à masquer le déficit du Québec en matière de prévention, même depuis 1976 alors que le Québec adoptait son code de construction et le CNPI 1975. Ce déficit est clairement imputé dans Feu Vert 1999 au « bilan des préjudices attribuables à l'incendie au Québec » et à «l'état de notre organisation»(message du ministre de la Sécurité publique, Feu Vert 1999). Combien de chapeaux un préventionniste qualifié peut-il porter ? Que le travail d’inspection et de vérification en conformité soit effectué par le préventionniste qualifié du service d’incendie ou par un autre inspecteur, la complexité technologique grandissante et l’accroissement des règles normatives exigent des habiletés et des compétences qu’il faut mettre à jour régulièrement sinon continuellement. Les connaissances requises touchent aux phénomènes d’incendie, à la chimie, aux techniques de construction incluant des notions de structure, aux aspects techniques de la protection incendie (dispositifs passifs et protection active), à l’hydraulique, à la notation des plans, etc.. Aujourd’hui, la formation du préventionniste 13 qualifié exige une formation spécialisée qui s’étale sur 960 heures que les ingénieurs, les architectes et autres gestionnaires n’acquièrent pas dans leur perspective réglementaire. Dans bien des cas, à cause de la nécessaire masse critique requise pour justifier l'embauche d'un préventionniste qualifié, c’est au niveau des MRC, des administrations régionales ou encore des regroupements associatifs que toutes ces tâches peuvent converger pour s’intégrer aux objectifs municipaux et supramunicipaux, incluant les objectifs à caractère régional du ministère de la Sécurité publique qui sont formulés dans le projet de réforme de la sécurité incendie. Un préventionniste qualifié peut-il répondre aux attentes des décideurs et des gestionnaires municipaux ? Depuis des lustres, on s’en est remis aux directeurs des services d’incendies – les chefs pompiers – pour toute question concernant l’incendie, et cela a résulté en une certaine indifférence dans trop de localités eu égard à la prévention. Le ministère de la Sécurité publique entend corriger le tir, à commencer par sa propre Loi sur la prévention des incendies qui fut amendée en 1998 et en 1999, et il annonce que des ressources seront mises à la dispositions des administrations municipales pour organiser et structurer toute la sécurité incendie, incluant la planification et les interventions. 13

Répertoire des cours et des services en sécurité incendie au Québec, Centre de formation en sécurité incendie (CFSI), Collège Montmorency, 1998, p.3-7 à 3-10.

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En 1992, on connaissait les attentes des élus municipaux, qui seront probablement les mêmes eu égard à la réforme annoncée en sécurité incendie : On embauche des inspecteurs pour s’assurer avant tout de l’application de la réglementation. Toutefois les administrations municipales ont de plus en plus tendance à exiger de l’inspecteur qu’il exerce un rôle conseil auprès des élus 14 municipaux et un rôle d’information et d’éducation auprès du public. En ce qui a trait au projet de réforme en sécurité incendie proposé par le ministère de la Sécurité publique, l’on n’aurait pas tort de penser que les municipalités ont un intérêt immédiat à s’organiser en fonction de la sécurité civile (interventions de tous ordres qui auraient recours aux pompiers municipaux, en plus de l’incendie). À cette fin l’embauche d’un préventionniste qualifié s’avérera une nécessité pour la planification, incluant les phases préliminaires d’inventaire des ressources et d’évaluation des risques aux termes des normes applicables, à commencer par l’évaluation et la gestion des risques propres aux organisations d’intervention en urgence, du genre qui aurait contribué à éviter ou mitiger les catastrophes comme celles 15 de Warwick...! Qu’est-ce que la gestion des risques ? C’est le processus de planification, d’organisation, de management et de contrôle des ressources et des activités d’une organisation dans le but de minimiser tous effets 16 préjudiciables sur cette organisation . Cette formulation, quand elle est bien comprise et intégrée, opère une projection et actualise les activités d’intervention de la façon la plus réaliste possible, et elle fait en sorte que les intervenants sur le terrain sont en mesure d’opérer le plus efficacement et dans les meilleures conditions de sécurité. Toutefois, il faut noter qu’il s’agit d’un processus de planification duquel la prévention est en pratique indissociable. Des ressources qualifiées et en quantité suffisante doivent être mises à la disposition des responsables locaux de l’intervention – car c’est localement que les besoins émergeront toujours. De plus et surtout, cette planification doit inclure des éléments de financement pour assumer les pertes et pour soutenir et maintenir les participations rendues nécessaires par l’incident et qui sont prévues dans les mesures d’urgence et/ou d’intervention. PROFIL DU PROJET DE CONSULTATION L’Association des techniciens en prévention incendie du Québec n’est pas subventionnée ni autrement rémunérée de quelque manière pour participer aux consultations du ministère de la Sécurité publique. L’ATPIQ n’a pas d’agenda à défendre, elle n’a que ses qualifications à faire valoir. L’Association compte dans ses rangs des ressources

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L’inspection municipale sous tous ses aspects, Manuel de formation, ministère de Affaires municipales, édition 1992, p.27 15 Voir L’explosion de Warwick: une étude de cas et Qu’est-ce qui fait exploser le réservoir de propane ? in Le Journal de l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec, juin 1997, p.13 et seq. 16 NFPA 1250 – F99 ROP, Recommended practice in emergency service organization risk management, 2000 Ed. 22

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insoupçonnées dont le MSP pourrait tirer profit dans le cadre de la réforme de la sécurité incendie et pour l’implantation des nécessaires modalités modernisantes. Après avoir pris connaissance du programme d’organisation, de l’avoir compris dans ses grandes lignes et l’avoir adopté comme point de départ et mode de gestion du maintien du service d’intervention, les décideurs confient au préventionniste qualifié désigné les tâches suivantes : • Rassembler, compiler, illustrer, commenter et soumettre à l’instance appropriée le résultat de l’analyse • À cette fin, le répondant désigné est nanti des autorisations nécessaires pour obtenir à la source les renseignements nécessaires à sa tâche • Il est également nanti des ressources matérielles requises pour mener à terme sa tâche, et les décideurs s’engagent à le soutenir jusqu’à terme • Au terme de l’exercice et après avoir soumis aux décideurs les résultats de l’analyse qui sont globalement compris et approuvés par les décideurs, le répondant désigné entreprend de faire connaître à tous les intéressés les tenants et aboutissants du programme d’organisation; à cette fin, les décideurs soutiennent sans faillir le répondant désigné. Cette consultation du MSP représente pour l’ATPIQ l’opportunité de déployer un savoirfaire longuement acquis par l'application de méthodologies qui reposent sur la connaissance approfondie du domaine de la sécurité incendie. Qu'est-ce que le GTA ? Le GTA est une organisation spécialisée, au service de l’industrie des assurances, qui évalue les moyens mis à la disposition des pompiers, incluant l'organisation de ces services : disponibilité d'un service d'incendie, disponibilité d'un réseau d'eau adéquat, moyens de transmission des alarmes ou alertes (le 9-1-1 et autres systèmes), préoccupations préventives, distance de parcours, charge combustible, etc. Le GTA n'évalue pas la performance ou le rendement des services d'intervention d'urgence (le projet de norme NFPA 1200, pour sa part, proposait pertinemment des critères de performance qui ne viennent pas en conflit avec les critères du GTA). Le milieu rural Les cotes d'assurance aident les compagnies d'assurance à déterminer les primes d'assurance des propriétés immobilières selon un classement de protection incendie. Le GTA a fait état de ses modalités de fonctionnement dans une étude commanditée par le MSP : L’Étude de l’impact sur les primes d’assurance incendie d’un regroupement des services d’incendie municipaux, par Louis-Philippe Beaulieu arch. et Robert Duval ing., Montréal, 1997 (86 pages). Les critères d’évaluation du GTA ne s’adressent pas au milieu rural et à peine aux zones suburbaines, et le GTA s’en remet alors pertinemment aux dispositions proposées par la NFPA : Minimum protection for a rural area would include a pumper with a large water tank, plus a water tank vehicle responding to an initial alarm. Properly designed tanks should be able to transport water from a source one mile (1.6 km) from the scene so a minimum of 100 gpm (378 L/min) can be pumped at the fire scene by the pumper. (Fire Protection Handbook, 16th Edition, NFPA, Quincy, 1986, p.15-91) 23

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Au minimum, selon la NFPA, la protection incendie dans une zone rurale inclurait une autopompe dotée d’un grand réservoir d’eau et un camion-citerne se mobilisant à la première alerte. Des réservoirs adéquatement conçus devraient pouvoir transporter de l’eau d’une source d’approvisionnement à un mille (1,6 km) du site de l’incendie de sorte que l’autopompe puisse refouler au moins 100 gpm (378 L/min) au site de l’incendie. Toutes les mêmes dispositions se trouvent formulées dans le document de la DGSC concernant la dotation des appareils d’intervention. Elles n'ont jamais eu besoin que d'être formulées à titre de directive au bénéfice des communautés concernées. Les catégories de bâtiments Les catégories fondamentales d'usages des bâtiments sont celles qui sont utilisées par les municipalités aux fins de déterminer les unités d'évaluation sur leurs territoires respectifs, et cette classification est également utilisée par les services municipaux d'incendie pour rédiger les rapports d'intervention, car chaque municipalité a l'obligation de transmettre au ministre de la Sécurité publique un avis sur chaque incendie survenu sur son territoire (Guide de rédaction 1997, p.1). Le nouveau formulaire de rédaction des rapports d'intervention est utilisé depuis le 1er janvier 1998 par les services municipaux d'incendie, pour l'enregistrement d'un certain nombre de données sur les incendies survenus sur le territoire dont elles ont la responsabilité d'assurer la protection (Guide de rédaction 1997, p.1). La municipalité, qui est le gestionnaire responsable des services d’intervention, assume par conséquent trois tâches au moyen de la liste des bâtiments apparaissant au rapport d’intervention : (1) l'enregistrement des données sur les interventions relatives aux incendies, et (2) leur déclaration à la Direction générale de la sécurité et de la prévention (DGSP) du ministère de la Sécurité publique. Le document est également (3) un instrument de planification. Par exemple, dans le Code du bâtiment (S-3, r.2), on trouve une classification dont les dispositions gouvernent la construction des bâtiments en fonction de la sécurité incendie, incluant les systèmes de protection incendie dans les bâtiments. La même classification est utilisée dans le Code national de prévention des incendies 1990 [S-3, r.0.3]. Dans ces codes, les mots indicateurs sont : charge combustible, potentiel calorifique, risque de propagation. Dans l’évaluation des risques, on se réfère maintenant de plus à des ouvrages comme USFA Fire Burn Pattern Tests, Federal Emergency Management Agency, United States Fire Administration, FA 178, 7/97, par James H. Shanley (210 pages), ou Experimental Dwelling Room Fires, United States Department of Agriculture Forest Service, Forest Products Laboratory, in collaboration with the University of Wisconsin, 1953 (19 pages). Chez les assureurs, et en particulier d'après le Groupement Technique des Assureurs, on tient compte de ces notions de risque (charge combustible, propagation) de la même manière que dans les codes de construction. Les catégories traditionnelles de bâtiments ne suffisent plus pour l’analyse des risques qui eux se sont multipliés, mais ils peuvent encore servir de référence gestionnaire tant que les codes actuels les conservent. Pour illustrer notre propos concernant non seulement les catégories de bâtiments, mais aussi la place centrale du code du bâtiment à titre de règlement de construction et de référence incidente aux risques d’incendie -- nous citons ci-après des extraits d’un texte conçu et diffusé à l’époque de l’adoption au Québec du Code du bâtiment à titre de

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règlement de construction ; cette philosophie n’a pas évolué. Le lecteur est également prié de noter qu’il n’est fait aucune mention du Code national de prévention des incendies bien que le message s’adressait à des Chefs de Pompiers. C’était en 1978.. : CONFÉRENCE SUR LE CODE DU BÂTIMENT Prononcée par Monsieur F.-X. Perreault, conseiller-cadre du ministère du Travail et de la Main-d’œuvre devant la Fédération québécoise des Chefs de Pompiers, le 22 mai 1978 au Château de l'aéroport de la ville de Mirabel. [...] Cette invitation cordiale de participer au premier colloque de votre Fédération, à laquelle j'ai répondu spontanément, demeure pour moi non seulement une source de joie de me retrouver parmi vous ... Le 29 septembre 1976, sur recommandation du ministre du Travail et de la Main-d’œuvre et du ministre des Affaires sociales, le Lieutenant-gouverneur en conseil adopte le Code du bâtiment du Québec, en vertu de l'arrêté en conseil #3326-76. Le 1er décembre 1976, la Gazette officielle du Québec en publie le texte approuvé. Le Code du Québec a été inspiré du Code national du bâtiment, tel que recommandé par le Comité interministériel relatif à la sécurité publique qui a été formé le 10 février 1971. [... ] La Partie III contient toutes les prescriptions qui relèvent de l'affectation et de l'usage d'un bâtiment. C'est-à-dire ces prescriptions qui portent sur la sécurité contre l'incendie et la salubrité en général. En premier lieu, cette partie donne des moyens nécessaires pour identifier et classifier l'usage, ainsi que les grandes lignes sur les moyens de protection contre l'incendie. [...] Une législation sur la construction a pour but de réglementer et de contrôler, et non pas d'imposer une solution considérée par une autorité quelconque comme étant une norme de sécurité.[...] Ceci est dû au fait que les normes résidentielles et la partie IX se réfèrent à des techniques de construction qui se sont développées à partir de l'expérience pratique, alors que le reste du Code se base principalement sur des conceptions théoriques. Mais puisque les théories dans le domaine de la construction sont relativement récentes, les normes résidentielles de l'habitation se réfèrent à une situation qui existait il y a cent ans et qui prévaut encore de nos jours après des modifications graduelles. [...] L'article 3.1.1.3, plans et devis, a pour but de rendre l'inspection des bâtiments plus efficace, en levant le doute qui pourrait exister quant aux intentions du concepteur. [...] La classification par usage principal est la classification par «genre de bâtiment». L'on a déjà traité de cette façon traditionnelle de classer les bâtiments. De nos jours, il est de plus en plus difficile de déterminer exactement les risques associes à chaque genre de bâtiment. La classification par genre de bâtiment a pour avantage de donner une idée générale du risque impliqué. [...] L'on pourrait se demander à quoi sert cette classification par usage, si les règlements sont classifiés et groupés de cette façon. Mais chacun des usages est défini, et il suffit de se référer au règlement concernant un usage particulier pour connaître les prescriptions auxquelles il est assujetti. [...] L'on emploie la classification par usage principal dans la partie III car, malgré les définitions et les exemples du tableau 3.1.2 A, il n'est pas toujours

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facile de choisir les prescriptions appropriées. À cet égard, une expression comme «établissements hospitaliers, d'assistance ou de détention» nous renseigne moins bien que l'expression «béton ordinaire et béton armé». [...] Dans les éditions subséquentes, le pouvoir de régir toute la classification fut conféré à l'autorité compétente. Ce pouvoir, elle l'avait toujours eu car c'est elle qui devait trancher les cas litigieux. Cette classification a donc pour but de trancher les litiges; en général, l'on connaît le règlement à appliquer, mais en cas de litige, c'est l'autorité compétente qui décide. [...] Le principal problème que pose la classification par usage principal est la confusion possible des principes de propriété et de risque. Avec cette classification, l'on a voulu éviter les problèmes qui pourraient naître entre voisins ou entre les individus et la communauté. Ainsi l'on exige qu'il y ait une séparation entre voisins, même s'il n'y a pas de risques importants. De façon générale, chaque usage ou chaque genre de propriété comporte un certain nombre de risques définis, mais ceux-ci peuvent varier pour un même usage selon les buts et les activités de chaque propriétaire. En d'autres mots, la loi a habituellement accordé plus d'importance à la séparation des lieux qu'à leur activité interne. De nos jours, l'on a plutôt tendance à identifier les divers risques et à prescrire des mesures de sécurité spécialement adaptées aux besoins. [...] Les principes comme le « genre de bâtiment », l'« usage principal » et autres ont pour but d'établir des zones de responsabilité, au point de vue administratif et juridique, et ce avant et pendant l'affectation du bâtiment. Un ensemble de normes portant sur la réglementation des différents risques serait aussi très utile. Ce document porterait uniquement sur les types d'activités et les problèmes et solutions qui leur sont rattachés. [...] Le sens du paragraphe 3.1.3.3 3) aurait aussi besoin d'être précisé. On y dit que l'inspecteur en bâtiment ou toute autre personne compétente peut prescrire des mesures de sécurité pour les bâtiments qui ont des usages multiples non prévus par le code. Il doit alors se baser sur des « règles professionnelles de sécurité contre l'incendie ». Cette nouvelle prescription a pour but de parer à toute éventualité, car il est impossible de spécifier tous les risques accompagnant les usages multiples. Il faut noter que cette disposition ne porte pas sur les usages «principaux», mais bien sur les usages « tributaires » d'un usage principal. [...] L'article 3.1.4.1, traite de matériaux approuvés, voilà une notion nouvelle. La classification par « type de construction » n'est qu'un outil administratif, car il n'y a au fond, que deux genres de constructions. Ces deux genres dépendent des matériaux et des éléments qu'ils utilisent. [...] Il existe deux principales mesures de protection contre l'incendie. La première, la plus ancienne, est l'établissement de limites quant aux dimensions des divers bâtiments de construction traditionnelle et parallèlement entre eux. La seconde mesure relève du domaine technologique; elle se base non pas sur le bâtiment, mais sur ses parties constituantes, y compris l'étendue de plancher et les méthodes de construction. Cette notion n'est pas limitative et peut comprendre d'autres principes comme par exemple, la conception du bâtiment. Le concepteur

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se préoccupe des propriétés des matériaux utilisés et ceux-ci sont très importants dans le calcul de la résistance au feu de l'ensemble du bâtiment. [...] Les règles contenues dans les éditions successives du Code sont devenues moins explicatives, mais elles sont acquis une force exécutoire. [...] Donc les éditions successives du Code ont tendance à imposer des prescriptions de plus en plus détaillées et à donner de moins en moins d'explications sur les principes qui sous-tendent ces prescriptions. [...] Pour tout code du bâtiment, il est souhaitable de relier les dimensions de l'espace, les risques et les mesures de protection. Les risques dépendent des activités des occupants, mais jusqu'à présent, on n'a appliqué qu'une connaissance superficielle de celles-ci aux mesures de protection des bâtiments. À cause de cette lacune, on associe plutôt les risques aux espaces qui abritent ces activités: ainsi, un bureau représente un risque faible, tandis qu'un magasin représente un risque moyen; mais ce sont là de vagues rapports qui donnent peu d'indications quant au type de mesures de protection appropriées. [...] On tend a soumettre à la réglementation des espaces de plus en plus petits: le tout premier type de règlement s'appliquait à des secteurs (limites en cas d'incendie); on fit ensuite la distinction entre les bâtiments, et aujourd'hui, de plus en plus, entre les différents locaux. Il résulte de ce fait que plus l'espace pris comme base de la réglementation est petit, mieux on adapte les mesures de protection aux risques. Des études portent à croire que dans ce cas, la tendance va plutôt de l'interdiction à la réglementation, ce qui est plus conforme au but du Code. Une autre tendance s'attache plutôt à la sécurité des personnes par opposition à celle des biens; la disposition des sièges, les issues, les mesures pour limiter la propagation des flammes et le cheminement de la fumée sont toutes axées sur le problème de la sécurité des occupants d'un local ou d'une étendue de plancher, tandis que les prescriptions relatives aux bâtiments et aux secteurs limites en cas d'incendie sont orientées vers la propriété. Pour faciliter l'utilisation du code comme règlement de construction, nous avons pensé qu'il était nécessaire de préparer un document distinct, à l'aide de croquis, pour expliquer certains articles litigieux, parfois difficiles à lire, parfois longs, parfois insuffisamment éclairés; ce document a été préparé dans le cadre de Perspectives Jeunesse. Pour réaliser notre tâche, pour atteindre notre objectif et une protection efficace pour les personnes dans les bâtiments, nous avons besoin de la collaboration de tous les organismes intéressés à la sécurité publique. La technique a un rôle important à jouer dans la poursuite de nos objectifs, sans les Chefs de pompiers, nous ne pouvons ni améliorer nos méthodes ni perfectionner nos techniques. Nous avons la ferme conviction que vous nous apporterez votre collaboration pour l'application du Code du bâtiment.

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Tableau 1 Structure réglementaire

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Tableau 2 : Intervention efficace

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Tableau 3 : Prévention 2000

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Tableau 4 : La pratique d’investigation des incendies et explosions Le lecteur est prié de noter que dans ce guide ontarien des pratiques d'investigation d'incendie (Fire Investigation Practices17) aux fins de la Sécurité Incendie (Public Fire Safety), l'investigation des incendies constitue, aux termes du nouveau corpus réglementaire ontarien, une responsabilité. En fait, eu égard à l'investigation de l'incendie, le service d'incendie assume plusieurs responsabilités qui sont placées parmi les rubriques associées à la Prévention des Incendies et à l'Éducation du Public (Fire Prevention and Public Education). Public Fire Safety Guidelines Section Fire Prevention and Public Education Subject Fire Investigation Practices

Subject Coding PFSG 04-52-12 Date August 1998 Page

En introduction, on lit que l'investigation préliminaire de la cause, de l'origine et des circonstances d'un incendie sont sous la responsabilité du service municipal d'incendie et cette activité constitue une composante essentielle de la protection incendie. Purpose:

To identify fire department responsibilities for determining the origin and cause of fires and taking appropriate action.

Introduction

The preliminary investigation of cause, origin and circumstances of fire is a responsibility of local fire departments and is an essential component of fire protection. On reconnaît que l'investigation constitue une fonction clé (key function) dans la mesure où l'investigateur déterminera adéquatement l'origine et la cause des incendies (adequately determine the cause and origin of fires). À cette fin, l'investigateur devrait acquérir une base pour la 'détection' des incendiats, suivi d'une formation avancée en investigation (arson investigation). Eu égard à la formation, on veut assurer que l'investigateur a bien appris et son apprentissage sera validé dans le temps au cours d'une période de supervision par un investigateur qualifié (supervised investigations by a qualified fire service investigator). Depuis 1995 au moins, le Bureau du Commissaire aux Incendies de l'Ontario voit à la formation de ses investigateurs selon le programme de formation et d'accréditation de la National Association of Fire Investigators (NAFI) spécifiquement aux termes du Guide pour l'investigation des incendies et explosions NFPA 921 (une norme nationale américaine). En fait, depuis 1996, une session annuelle de formation et d'accréditation officielle se tient annuellement à Toronto, à laquelle tous les canadiens sont invités s'ils sont admissibles. On y traite de 4 grands thèmes : 1) formation et accréditation à titre d'investigateur certifié, incendie et explosion (certified fire and explosion investigator); 2) formation et

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Il est important de noter qu’il s’agit ici d’investigation d’incendie (Fire Investigation). Au Québec, le Bureau du Coroner utilise le terme investigation à bon escient, expression que l’on devrait retenir aussi pour l’incendie, afin de permettre la nécessaire différenciation avec enquête de police et/ou enquête criminelle. L’investigation de l’incendie se distingue de toute autre forme d’enquête en cela que le service d’incendie examine le bâtiment, n’effectue pas une perquisition et recherche pas les témoins. 31

Determining cause and origin

Assessing Fire Suppression Effectiveness

Recognizing Fire or Building Code Violations

Association des techniciens en prévention incendie du Québec Feu Vert à la Prévention et à la Planification la Réforme de la Sécurité Incendie 1999 accréditation à titre de formateur certifié en investigation d'incendie (certified fire investigator instructor); 3) formation sur la modélisation des incendies; 4) la re-certification. Cette formation répond aux exigences de la norme NFPA 1033 - Qualification professionnelles de l'investigateur en incendie (les tâches de l'investigateur sont énumérées dans une autre norme). The key function of a fire investigator is to adequately determine the cause and origin of fires. For fire department personnel to adequately determine the origin and cause of fires, basic training in arson detection would be required, followed by advanced training in arson investigation. The effectiveness of the training should be validated by a period of supervised investigations by a qualified fire service investigator to at least the minimum level of the Ontario Fire Services Company Officer Standard. Le Bureau du Commissaire ontarien accorde une telle importance à l'investigation que l'on ajoute aux responsabilités de l'investigateur la tâche de documenter chaque opération de suppression ou chaque debriefing suite à une intervention aux fins de l'amélioration continue ou pour prévenir éventuellement les mêmes difficultés à l'avenir. La question des poursuites contre la municipalité est sous-jacente à cette approche. After each fire, a de-briefing should be held to identify the strengths and weaknesses of the fire suppression operations used. A summary of the assessment should be documented and utilized to recognize and avoid possible problems in future incidents. En Ontario, l'investigation doit inclure les tâches usuelles accomplies par un préventionniste qualifié aux termes de la réglementation sur la formation des pompiers (qualifications obligatoires du préventionniste), c'est-à-dire évaluer la conformité du bâtiment (et pas seulement la conformité des plans et devis) aux règlements applicables en matière de construction et de sécurité incendie (assess code compliance), AUX FINS DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE (to ensure continued public safety). Ainsi, en plus de posséder les qualifications professionnelles inhérentes aux tâches spécialisées qu'il doit accomplir, à cause de ces exigences et par la force des choses, l'investigateur sera un préventionniste qualifié. Voir le texte de juin 1996 publié dans le Journal de l'Association des techniciens en prévention incendie du Québec intitulé: L'INVESTIGATION DES INCENDIES À TITRE DE SPÉCIALITÉ DE LA PRÉVENTION.

During the course of an investigation, the trained investigator should be able to assess code compliance and be able to recognize critical violations to ensure continued public safety. Plus précisément, l'investigateur/préventionniste qualifié devra examiner les systèmes de protection incendie du bâtiment (built-in suppression feature) qui ont pour fonction d'assurer la prévention incendie dans ces bâtiments (par exemple les arroseurs automatiques et les installations de protection passives comme les coupe-feu: murs, cloisons, portes, rideaux, etc., incluant les systèmes du bâtiment comme la ventilation, le chauffage, l'électricité...). Cette tâche est expressément formulée dans la norme NFPA 1033 sur les qualifications professionnelles de l'investigateur.

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Determining Effectiveness Of Built-In Suppression Features

Interaction With OFM Investigator

Consulting With Police And Other Agencies

Providing Forensic Services

Association des techniciens en prévention incendie du Québec Feu Vert à la Prévention et à la Planification la Réforme de la Sécurité Incendie 1999 When a built-in suppression feature is encountered during the course of an investigation the following points must be considered: - did the system activate and function as intended? If not, why not? - did it malfunction through accident or fail by design? - was the installed system adequate for the intended occupancy? La position du Commissaire ontarien eu égard aux relations avec la police est formulée ci-après: l'interaction entre l'investigateur du Commissariat et l'investigateur du service d'incendie fait en sorte de valider et d'inspirer la confiance pour procurer aux policiers un témoin expert compétent et fiable si des poursuites au criminel doivent être intentées par le ministère public. Ce témoin compétent et fiable sera l'investigateur/préventionniste qualifié (competent and reliable witness). The capability and the confidence instilled in the fire company investigator through interaction with the OFM investigator will provide the police with a competent and reliable witness when criminal prosecutions are undertaken. La formation en matière d'investigation d'incendie (investigation training) inclut une culture qui n'est pas étrangère au monde de la prévention: faire appel aux ressources disponibles. Les préventionnistes qualifiés savent s'adresser aux nombreuses spécialités du bâtiment et de l'incendie, et à cette fin ils entretiennent des réseaux de coopération souples et efficaces. Dans le cas de l'investigation, ces ressources se multiplient et on doit les apprivoiser et les entretenir avec soin. Il n'y a aucune difficulté à coopérer avec les corps de police, les assureurs, les juristes et avec toutes les parties éventuellement concernées par un incendie. De toute manière, toutes ces entités ou leurs représentants ont l'habitude de se faire connaître rapidement, et on peut espérer qu'elles prendront, avec le temps, l'habitude de s'adresser directement au service d'incendie pour s'inscrire à titre de partie intéressée le plus tôt possible dans le processus d'investigation à titre de participants ou d'observateurs autorisés. Normalement, les parties intéressées sont également des ressources sur lesquelles on peut compter (je suggère la lecture de la section 16 du Guide NFPA 921, en particulier le Mémoire d'entente -16-3, Agreement Between Parties -- où il est question que l'investigation produise des résultats de qualité selon un protocole axé sur la preuve matérielle). Through the course of investigation training, fire personnel must be made aware of the agencies available for consultation and assistance, what assistance they can provide, as well as when and how the assistance of those agencies can be secured. Parmi les préoccupations majeures, la chaîne de possession de la preuve constitue une discipline rigoureuse que l'investigateur doit acquérir et maîtriser aux termes de deux normes connus du Laboratoire des sciences judiciaires: ASTM E 1459-92, Standard Guide for Physical Evidence Labeling and Related Documentation, et ASTM E 1492-92, Standard Practice for Receiving, Documenting, Storing, and Retrieving Evidence in a Forensic Science Laboratory. The fire investigator must be trained in the proper collection, preservation, and maintenance of continuity of evidence so that the submitted exhibits can be analyzed by the Centre of Forensic Sciences and its results be made admissible in court. Through training, the fire company investigator will become aware of the need for continuous documentation of the incident from his first involvement through to a successful completion. The fire company investigator must learn that the accepted methods of

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Association des techniciens en prévention incendie du Québec Feu Vert à la Prévention et à la Planification la Réforme de la Sécurité Incendie 1999 gathering and recording information must be adhered to in order to be admissible in court proceedings. The content of the fire company investigator's personal notebook becomes the basis for the information needed to complete a confidential brief to crown counsel. All information gathered during the course of the investigation becomes part of the permanent record and is therefore subject to disclosure. The fire company investigator must not only be professional in knowledge and attitude, but also in appearance and decorum, affording the respect which is due the court being addressed. A judge and/or jury may well decide the credibility of the investigator's testimony depending upon their first impression. Le commissaire ontarien aux incendies autorise et recommande que les documents comme celui-ci soient librement diffusés (feel free to copy and distribute this document) sans modification, en citant la source et à des fins non commerciales (the document not be altered in any way, that the Office of the Fire Marshal be credited and that the documents be used for non-commercial purposes only). Codes, Standards, and Best Practices:

Codes, Standards and Best Practices resources available to assist in establishing local policy on this assessment are listed below. All are available at http://www.gov.on.ca/OFM. Please feel free to copy and distribute this document. We ask that the document not be altered in any way, that the Office of the Fire Marshal be credited and that the documents be used for noncommercial purposes only. See also PFSG 18 04-39-12 Fire Prevention Effectiveness Model 04-56-12 Use of Fire Related Statistics

Guidelines on Muncipal Fire Protection Index Index OFM Homepage

Guidelines/Technical Papers

18 Les considérations concernant les contrôles de qualité en matière d’investigation et/ou d’enquête d’incendies et d’explosions sont du même ordre que celles de la sécurité civile et elles ont été formulées en 1997 - 1998 par Ludwig Benner dans quatre ouvrages publiés par l'Oklahoma State University. Ces considérations doivent également servir à formuler des recommandations lorsque de temps à autre cela s’avère nécessaire aux fins de la prévention. L’investigation est la tâche clé par laquelle on referme la boucle de la rétroaction aux fins de la prévention. Au Québec, cette fonction essentielle a systématiquement été soustraite des tâches des responsables de la protection incendie. Selon Benner, parmi toutes les composantes de la prévention, l’investigation est le défaut caché de la sécurité (Safety’s Hidden Defect). 34

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Annexe 1 : PRÉVENTIONNISTE, Règlement sur la formation des membres des services d'incendie Loi sur la prévention des incendies (LRQ, c. P-23, a.4, par.a.1; 1997, c.48, a.1, par.2°) 4. Toute personne qui devient préventionniste permanent, c'est-à-dire engagée à temps plein par une municipalité locale pour accomplir principalement des tâches relatives à l'application d'un processus d'analyse de risques d'incendie et de vérification de la conformité de plans et de devis avec la réglementation sur la sécurité incendie à compter de la date d'entrée en vigueur du présent règlement, doit être titulaire du certificat de premier cycle Technologie en prévention des incendies ou de l'attestation d'études collégiales Prévention en sécurité incendie ou du diplôme d'études professionnelles Prévention des incendies décerné par le Ministère de l'Éducation ou son équivalent reconnu par le ministre de l'Éducation. 5. Pour les fins du présent règlement, on entend par municipalité locale, en plus de son sens ordinaire, toute municipalité régionale de comté, régie intermunicipale ou communauté urbaine qui établit ou maintient un service d'incendie.

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