IDENTIFICATION ET CARACTÉRISATION DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES ADJACENTS AU PARC DE LA GATINEAU
RAPPORT FINAL
Octobre 2012
IDENTIFICATIONETCARACTÉRISATIONDES CORRIDORSÉCOLOGIQUESADJACENTSAU PARCDELAGATINEAU
RAPPORTFINAL Présentéàla:
COMMISSIONDELACAPITALENATIONALE Préparépar: 825,rueRaoulJobin Québec(Québec)G1N1S6
Octobre2012
Identificationetcaractérisationdescorridorsécologiques adjacentsauparcdelaGatineau
Rapportfinal
ÉQUIPEDETRAVAIL DelDegan,MasséetAssociés Directeurdeprojet:
BrunoDelDegan,ingénieurforestier
Chargédeprojet:
GrégoryBourguelat,biologiste
Conseillerscientifique:
BenoîtLimoges,biologiste
Rédaction:
GaëlleDamestoy,écoconseillère
Supporttechnique:
LouisCharlesBarrette,techniciendelafaune KarineGagnon,techniciennedelafaune
Géomatique etcartographie: Traitementetrévision:
StéphanieBrodeur,géomaticienne DenisSundström,cartographe JoséeTrudel,adjointeadministrative MarieNoëlNadeau,secrétaireadministrative
Commissiondelacapitalenationale Gestionnairesdeprojet:
ChristieSpence Gestionnaireprincipale,gestiondesressourcesnaturellesetdesterrains, parcdelaGatineau
MichelViens Gestionnaireprincipal,gestiondesressourcesnaturellesetdesterrains, parcdelaGatineau
Coordonnatricedeprojet: CatherineVerreault Gestionnairedesterrainsetdesressourcesnaturelles parcdelaGatineau
Comitéd’expertsexternes JeanEmmanuelArsenault,JadeGeorisetCarolineGagné,ConservationdelanatureCanada JochenJaeger,ConcordiaUniversity NancyKingsbury,EnvironnementCanada DenyseLajeunesse,ParcsCanada DanielToussaint,ministèredesRessourcesnaturellesetdelaFaune ChantalPicardetMartinJoly,ministèreduDéveloppementdurable,del’EnvironnementetdesParcs
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I
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Participants aux ateliers Municipalités : Bristol, Chelsea, Clarendon, La Pêche, Pontiac et Thorne Ville de Gatineau MRC : Collines-de-l’Outaouais et Pontiac Action Chelsea pour le respect de l’environnement (ACRE) Association équestre du Pontiac Club des ornithologues de l’Outaouais Comité pour la conservation du ruisseau Breckenridge Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO) Eco-watch Fondation de la forêt Boucher Nature Chelsea Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) - Section Vallée de l’Outaouais
II
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
SOMMAIRE EXÉCUTIF Contexte et méthodologie La conservation à long terme de la biodiversité requiert l’existence de liens fonctionnels entre les espaces naturels. Ceux-ci assurent la pérennité des fonctions naturelles nécessaires pour la survie des populations d’espèces, telles que la migration et l’échange génétique entre les populations. Le terme corridor écologique désigne un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèces (sites de reproduction, de nourrissage, de repos, de migration, etc.). L’objectif principal de ce projet consiste donc à : 1) identifier, 2) caractériser et 3) évaluer les corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau dans le but de contribuer à la préservation de l’intégrité des écosystèmes et de maintenir la biodiversité du Parc et de la région de la capitale du Canada. La première étape est basée sur une revue de littérature et la collecte d’informations disponibles pour réaliser l’identification des corridors écologiques potentiels. La seconde étape est axée sur des travaux de terrain afin de pouvoir caractériser les corridors sur un plan écologique. Enfin, l’évaluation et l’énoncé des enjeux de gestion et des propositions d’interventions pour chaque corridor représentent la troisième étape de la démarche. Tout au long du cheminement, des rencontres informatives et des ateliers de travail ont eu lieu avec des experts, les municipalités, les MRC et les groupes d’intérêt environnementaux.
Identification et caractérisation des corridors écologiques potentiels Treize corridors ont été identifiés dans le cadre de la présente étude. Le corridor de Wakefield n’a pas été évalué, étant donné qu’il se situe sur les terrains de la CCN et se trouve donc déjà protégé. Par ailleurs, la qualité des données recueillies et la précision du travail d’identification ont permis de mieux définir les limites des corridors et de documenter certains éléments écologiques d’intérêt pour les besoins de l’étude. Ainsi, 12 des 13 corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau ont été évalués : • • • • • •
Champlain-Voyageurs; Aylmer; Ruisseau Breckenridge; Luskville; Pontiac; Bristol;
• • • • • •
Du Nord; Masham; Nord-est du Parc; Larrimac; Ruisseau Chelsea; Philémon-Leamy.
Compte tenu du volume et de la diversité des informations recueillies tout au long de l’étude, une fiche descriptive, accompagnée d’une carte synthèse présente le portrait descriptif de chaque corridor.
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Identificationetcaractérisationdescorridorsécologiques adjacentsauparcdelaGatineau
Rapportfinal
Évaluationdescorridorsécologiquespotentiels L’évaluationdescorridorsécologiquespotentielsapourobjectifd’identifierlescorridorsprésentantdes conditionsoptimalespourleurconservationetleurmiseenvaleur.Lescaractéristiquesécologiques,tout commel’informationprovenantdesacteurslocaux,représententlescomposantesclésduprocessusde sélection. L’évaluations’appuiesurtroisthèmes,soitl’unicitéducorridor,savaleurécologiqueetsonpotentielde gestion, déterminé par l’utilisation des terres au sein du corridor et les services écologiques que ce dernierpeutfourniràlacommunauté. L’évaluation de différents critères pour chacun de ces thèmes a permis de classer les 12 corridors écologiques potentiels en tant que territoires à privilégier pour la conservation en raison de leur importance pour les espèces de la région. Selon les résultats de l’évaluation du thème de l’unicité, le parc de la Gatineau entretient un lien unique avec chaque corridor, formant ainsi un réseau de connexionsentrelesdifférentsmilieuxnaturelsrégionaux.Lesrésultatsissusdel’évaluationdelavaleur écologiquedescorridorsmontrentquechacund’euxcontribueàlabiodiversitélocaleetrégionale. Seloncesrésultats,ilapparaîtquel’ensembledescorridorsidentifiésdanslaprésenteétuderevêtune importancesignificativepourleparcdelaGatineauetinversement.Leurexistencepermetauxespèces desedéplaceràtraverslarégionetdecontribuerainsiaubonfonctionnementdesécosystèmes.Cela dit, les résultats des évaluations par critère mettent en lumière non seulement les opportunités, mais aussilesdéfispourlaconservationdechacundescorridorsimposésparleursattributsetleurcontexte actuel.
Enjeuxdegestionetpropositionsd’interventions Laprotection,laconservationetlamiseenvaleurdescorridorsétudiésseraientenvisageablesgrâceà desstratégiesetdespropositionsd’interventionsselonlescaractéristiquesdechacun.Elless’appuient surcinqaxesprécis,soit: Larévisionréglementaire; Lepartenariat; • L’acquisitionetlesdons; • Laconservation; • Lasensibilisationetlacommunication. • •
Cespropositionsd’interventionspourlescorridorsviennentpréciserlesusagessouhaitablesenmatière d’utilisationduterritoireetd’opportunitésécotouristiques. Cedocumentfournitdesoutilsetdesdonnéesscientifiquesvisantàorienterlaplanificationduterritoire dans une perspective de développement durable. L’étape suivante sera celle de la mise en œuvre, durant laquelle les partenaires travailleront de concert afin d’harmoniser la réalisation de leurs divers objectifsd’aménagementduterritoiretoutenrespectantlajuridictiondesterrains.
IV
Identificationetcaractérisationdescorridorsécologiques adjacentsauparcdelaGatineau
Rapportfinal
EXECUTIVESUMMARY CONTEXTANDMETHODOLOGY Longterm conservation of biodiversity requires functional links between natural spaces. These links ensure the sustainability of the natural functions required for the survival of species populations, includingmigrationandinterpopulationgeneticexchanges. The term ecological corridor refers to one or more environments that provide functional connections betweendifferentcriticalhabitatsforspeciesorgroupsofspecies(breedingsites,feedingsites,resting sites,migrationsites,etc.). The main purpose of this project was therefore to (1) identify, (2) characterize and (3) prioritize the potential ecological corridors adjacent to Gatineau Park, in order to conserve ecological integrity and maintainbiodiversityintheParkandinCanada’sCapitalRegion. Thefirstphaseincludedareviewoftheliteratureandgatheringofinformationtoidentifythepotential ecologicalcorridors.Thesecondstepinvolvedfieldworktocharacterizethecorridors’ecology,whilethe thirdandlaststepinvolvedanassessmentanddescriptionofmanagementissuesandproposedactions foreachcorridor.Throughouttheprocess,informationmeetingsandworkshopswereheldwithexperts, municipalities,RegionalCountyMunicipalities(RCMS)andinterestgroups. IDENTIFICATIONANDCHARACTERIZATIONOFPOTENTIALECOLOGICALCORRIDORS Thirteencorridorswereidentifiedinthisstudy.TheWakefieldcorridorwasnotevaluatedbecauseitis located on NCC land and is therefore already protected. Thanks to the quality of the information gathered and the precision of the identification work, it was possible to refine the borders of the potentialcorridorsanddocumentcertainecologicalelementsofinterestforthepurposesofthestudy. Twelve of the thirteen potential ecological corridors adjacent to Gatineau Park were assessed: ChamplainVoyageurs • North • Aylmer • Masham • BreckenridgeCreek • NortheastPark • Luskville • Larrimac • Pontiac • ChelseaCreek • Bristol • PhilémonLeamy Giventheamountandrangeofinformationgatheredduringthestudy,descriptivesheetswereprepared foreachcorridor,alongwithasummarymapshowingallofthecorridors. •
EVALUATIONOFECOLOGICALCORRIDORS The purpose of the evaluation process was to identify those corridors offering the best conditions for conservation and ecological management. Ecological characteristics of the corridors and the input of localparticipantswerebothkeycomponentsintheselectionprocess. The evaluation was based on three themes, namely the corridor’s uniqueness, ecological value and management potential, determined by land use within the corridor and the ecological services it providesforthecommunity.
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Identificationetcaractérisationdescorridorsécologiques adjacentsauparcdelaGatineau
Rapportfinal
Followinganevaluationofdifferentcriteriaforeachtheme,the12potentialecologicalcorridorswereall classifiedaspriorityareasforconservationduetotheirimportancefortheregion’sspecies.Basedonthe findingsfromtheuniquenessevaluation,GatineauParkhasuniquelinkswithallthecorridors,forminga network of connections between the region’s different natural environments. The findings from the ecological value theme evaluation clearly show that all the corridors contribute to local and regional biodiversity. Based on these findings, it would seem that all the corridors identified in this study are of significant importancetoGatineauPark,andviceversa.Theyallowspeciestomovethroughouttheregion,thereby contributingtoecosystemfunctionality.However,thecriteriabasedevaluationsalsorevealednotonly opportunitiesforconservation,butalsothechallengesassociatedwitheachcorridorduetoitscurrent attributesandcontext. MANAGEMENTISSUESANDPROPOSEDACTIONS It is possible to protect, conserve and manage the corridors studied through strategies and proposed actionsbasedontheirindividualattributes.Thesestrategiesandproposalsfallunderfiveheadings,as follows: • • • • •
Regulatoryrevisions Partnerships Acquisitionsanddonations Conservation Awarenessandcommunication
The actions proposed for the corridors highlight desirable land use options and ecotourism opportunities. Thisdocumentprovidestoolsandscientificdatathatcanbeusedtoinformregionalplanningfromthe perspectiveofsustainabledevelopment.Thenextphasewillbeimplementation,whenthepartnerswill worktogetherinanefforttoharmonizetheirvariouslanduseobjectives,withduerespectforindividual jurisdictions.
VI
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
TABLE DES MATIÈRES 1.
INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 1
2.
OBJECTIFS .............................................................................................................................................. 2
3.
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE ............................................................................................................ 3 3.1 Étape 1 : Identification et cartographie des corridors écologiques potentiels ............................. 3 3.1.1 Examen de la documentation disponible.......................................................................... 4 3.1.2 Territoire et espèces visés par l’étude .............................................................................. 5 3.1.3 Paramètres d’identification .............................................................................................. 5 3.1.3.1 Étendues boisées et cours d’eau ....................................................................... 6 3.1.3.2 Aires de concentration de biodiversité ............................................................. 6 3.1.3.3 Présence d’espèces en péril .............................................................................. 6 3.1.3.4 Obstacles naturels ............................................................................................. 7 3.1.4 Cartographie ..................................................................................................................... 7 3.2 Étape 2 : Caractérisation des corridors écologiques potentiels .................................................... 7 3.2.1 Élaboration du plan de sondage et prospection au terrain .............................................. 7 3.2.2 Fiches descriptives ............................................................................................................ 8 3.3 Étape 3 : Évaluation, enjeux de gestion et propositions d’interventions des corridors écologiques potentiels ................................................................................................................... 9 3.3.1 Évaluation........................................................................................................................ 10 3.3.2 Enjeux de gestion et propositions d’interventions ......................................................... 10 3.4 Ateliers et rencontres avec les acteurs ........................................................................................ 10
4.
IDENTIFICATION ET CARACTÉRISATION DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES POTENTIELS....................... 12 4.1 Portrait de la connectivité ........................................................................................................... 12 4.1.1 Connectivité à l’échelle suprapaysagère......................................................................... 12 4.1.2 Connectivité à l’échelle régionale ................................................................................... 13 4.2 Espèces d’intérêt, en péril et cibles ............................................................................................. 14 4.3 Identification et cartographie des corridors écologiques potentiels........................................... 17 4.4 Portrait descriptif des corridors écologiques potentiels ............................................................. 18 4.4.1 Principales caractéristiques des corridors écologiques potentiels ................................. 21 4.4.2 Corridor Champlain-Voyageurs ....................................................................................... 22 4.4.3 Corridor d’Aylmer ........................................................................................................... 29 4.4.4 Corridor du ruisseau Breckenridge ................................................................................. 35 4.4.5 Corridor de Luskville........................................................................................................ 41 4.4.6 Corridor de Pontiac ......................................................................................................... 47 4.4.7 Corridor de Bristol ........................................................................................................... 53 4.4.8 Corridor du Nord ............................................................................................................. 61 4.4.9 Corridor de Masham ....................................................................................................... 67
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.10 4.4.11 4.4.12 4.4.13 5.
Rapport final
Corridor Nord-est du Parc ............................................................................................... 73 Corridor de Larrimac ....................................................................................................... 79 Corridor du ruisseau Chelsea .......................................................................................... 85 Corridor Philémon-Leamy ............................................................................................... 90
ÉVALUATION, ENJEUX DE GESTION ET PROPOSITIONS D’INTERVENTIONS DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES POTENTIELS ................................................................................................................. 95 5.1 Évaluation .................................................................................................................................... 95 5.2 Description des thèmes et des critères ....................................................................................... 97 5.2.1 Thème 1 : Unicité des corridors écologiques potentiels................................................. 97 5.2.1.1 Critère 1 : Unicité géographique ..................................................................... 97 5.2.1.2 Critère 2 : Unicité par rapport aux groupes fonctionnels................................ 97 5.2.2 Thème 2 : Valeur écologique des corridors écologiques potentiels ............................... 98 5.2.2.1 Critère 1 : Connexion avec le parc de la Gatineau........................................... 99 5.2.2.2 Critère 2 : Diversité des habitats d’intérêt .................................................... 100 5.2.2.3 Critère 3 : Qualité des habitats ...................................................................... 100 5.2.2.4 Critère 4 : Présence d’espèces en péril.......................................................... 101 5.2.2.5 Critère 5 : Effet de bordure............................................................................ 101 5.2.2.6 Critère 6 : Fragmentation .............................................................................. 102 5.2.2.7 Critère 7 : Étranglements ............................................................................... 103 5.2.3 Thème 3 : Potentiel de gestion des corridors écologiques potentiels .......................... 103 5.2.3.1 Critère 1 : Présence des terres publiques ...................................................... 104 5.2.3.2 Critère 2 : Zonage des terres ......................................................................... 104 5.2.3.3 Critère 3 : Services écologiques ..................................................................... 104 5.3 Résultats de l’évaluation des corridors écologiques potentiels ................................................ 105 5.3.1 Présentation des résultats ............................................................................................ 105 5.3.2 Analyse de sensibilité .................................................................................................... 106 5.3.3 Interprétation des résultats .......................................................................................... 106 5.4 Enjeux de gestion des corridors écologiques potentiels ........................................................... 110 5.5 Usages à l’intérieur de chacun des corridors écologiques potentiels ....................................... 115 5.6 Récolte et travaux forestiers ...................................................................................................... 127 5.7 Potentiel de développement récréotouristique et de mise en valeur ...................................... 128 5.8 Stratégies et propositions d’interventions ................................................................................ 130
6.
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 137
7.
OUVRAGES CONSULTÉS ..................................................................................................................... 139
8.
BANQUE DE DONNÉES ....................................................................................................................... 144
ii
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
LISTE DES TABLEAUX Tableau 1
Principales caractéristiques des corridors écologiques potentiels ......................................... 21
Tableau 2
Répartition du pointage selon les critères .............................................................................. 96
Tableau 3
Services écologiques sélectionnés ........................................................................................ 105
Tableau 4
Résultats de l’évaluation des corridors écologiques potentiels ........................................... 107
Tableau 5
Classement global de l’évaluation des corridors écologiques potentiels............................. 108
Tableau 6
Classement de l’évaluation écologique (unicité et valeur écologique) des corridors écologiques potentiels .......................................................................................................... 109
Tableau 7
Classement de l’évaluation de gestion des corridors écologiques potentiels...................... 110
Tableau 8
Pointage des enjeux de gestion de chacun des corridors écologiques potentiels ............... 111
Tableau 9
Potentiel de développement récréotouristique et de mise en valeur des corridors écologiques potentiels .......................................................................................................... 128
Tableau 10 Stratégies d’interventions pour la préservation des corridors écologiques potentiels ....... 131 Tableau 11 Propositions d’interventions ................................................................................................ 132
LISTE DES FIGURES Figure 1
Cheminement méthodologique .................................................................................................. 3
Figure 2
Corridor A-2-A entre les parcs Adirondack et Algonquin .......................................................... 13
Figure 3
Connectivité régionale – Parc de la Gatineau............................................................................ 15
Figure 4
Localisation des corridors écologiques potentiels ..................................................................... 19
Figure 5
Corridor Champlain-Voyageurs ................................................................................................. 27
Figure 6
Corridor d’Aylmer ...................................................................................................................... 33
Figure 7
Corridor du ruisseau Breckenridge ............................................................................................ 39
Figure 8
Corridor de Luskville .................................................................................................................. 45
Figure 9
Corridor de Pontiac ................................................................................................................... 51
Figure 10 Corridor de Bristol ..................................................................................................................... 59 Figure 11 Corridor du Nord ....................................................................................................................... 65 Figure 12 Corridor de Masham ................................................................................................................. 71 Figure 13 Corridor Nord-est du Parc ......................................................................................................... 77 Figure 14 Corridor de Larrimac ................................................................................................................. 83 Figure 15 Corridor du ruisseau Chelsea .................................................................................................... 89 Figure 16 Corridor Philémon-Leamy ......................................................................................................... 93 Figure 17 Enjeux de gestion des corridors écologiques potentiels ......................................................... 114
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
LISTE DES ANNEXES Annexe 1
Évaluation du critère « présence d’espèces en péril »
Annexe 2
Espèces cibles et groupes fonctionnels
Annexe 3
Données d’observation de la faune (hiver 2010-2011)
Annexe 4
Résultats de l’évaluation des corridors écologiques potentiels
Annexe 5
Règlements de zonage
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Rapport final
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
1. INTRODUCTION La Commission de la capitale nationale (CCN) a pour mandat de mettre en valeur la capitale du Canada dans le but d’en faire la fierté de tous les Canadiens, un lieu de rencontre, un lieu d’apprentissage des connaissances sur le Canada et un lieu de préservation des trésors nationaux dont fait partie le parc de la Gatineau. La CCN poursuit des objectifs majeurs de conservation de la biodiversité qui sont manifestés dans la stratégie canadienne de la biodiversité (Réseau canadien de l’environnement, 2008), le Plan directeur et le Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (CCN, 2005; Del Degan, Massé, 2010). Une des facettes de la conservation des écosystèmes est de s’assurer de leur connectivité avec les territoires adjacents afin de permettre des échanges écologiques. En effet, il est désormais indispensable de raisonner en termes de maillage et de fonctionnalité des écosystèmes à une échelle intégrant la mobilité des espèces. Ce contexte renforce la nécessité de préserver des possibilités de migration des espèces et des habitats pour qu’ils puissent disposer de conditions favorisant leur adaptation progressive aux évolutions (Allag-Dhuisme et al., 2010). Dans un contexte de changements climatiques, il est également possible que la disponibilité des corridors soit encore plus cruciale pour les espèces et autres ressources. De fait, ils favoriseraient le mouvement des espèces, contribueraient à la diminution des gaz à effet de serre, et assureraient la protection des zones sensibles face à des évènements climatiques extrêmes (Bentrup, 2008). Le terme corridor écologique désigne un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèces (sites de reproduction, de nourrissage, de repos, de migration, etc.). Ces structures écopaysagères permettent de connecter ou reconnecter entre elles plusieurs sous-populations. Elles permettent la migration d’individus et la circulation de gènes (animaux, végétaux, fongiques, etc.) d’une sous-population à l’autre (Beier et Noss, 1998). La conservation d’un réseau de corridors écologiques (maillage ou trame écologique) est une des deux grandes stratégies de gestion restauratrice pour les nombreuses espèces menacées par la fragmentation de leur habitat. L’autre stratégie, complémentaire, étant la protection ou la restauration d’habitats. Les corridors écologiques sont encore peu connus, mais depuis les années 1990, ils commencent à être intégrés dans les politiques d'aménagement (restauratrice) du territoire et dans le droit international et local, contribuant à une troisième et nouvelle phase du droit de la conservation de la nature (Beier et Noss, 1998; Bonnin, 2006a et b, 2007, 2008). Le Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010) identifie, de manière préliminaire, 13 corridors écologiques potentiels qui présentent des caractéristiques écologiques d’intérêt. Le présent projet consiste à valider la valeur écologique et à caractériser les corridors adjacents au parc de la Gatineau en précisant leurs caractéristiques et leur délimitation. Dans un second temps, avec la participation de partenaires et municipalités adjacentes, il vise à proposer des outils pour protéger et conserver ces milieux. Ce projet d’identification et de caractérisation des corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau est une étude essentielle de compréhension et de connaissance permettant à la CCN de travailler avec ses partenaires afin de mieux réaliser ses objectifs de conservation et de restauration pour le Parc tout en permettant une meilleure protection de la biodiversité régionale. Cette étude permet de cerner les corridors d’importance associés au Parc, d’établir une même base de connaissances et de développer un outil de gestion de première importance.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Peu d’organisations publiques ont déjà réalisé des exercices similaires, à moins de problématiques particulières (réseau de transport routier, parcs nationaux). Par conséquent, la littérature comporte peu de méthodologies éprouvées qui permettent : •
d’identifier et de classifier les corridors;
•
d’établir leur état d’intégrité;
•
de proposer des recommandations de gestion, de protection et de conservation.
L’objectif est donc, à partir d’une méthodologie appuyée sur la littérature, d’identifier et de caractériser les corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau. De plus, l’étude examine, de façon plus technique, la connectivité du Parc avec d’autres aires de conservation significatives situées à proximité. Par conséquent, ce rapport décrit et caractérise de façon exhaustive les corridors par une analyse du degré d’intégrité du corridor, par un examen des risques de dysfonction des processus ayant cours ainsi que par l’énoncé de recommandations de gestion.
2. OBJECTIFS L’objectif principal de ce projet consiste à identifier, caractériser et évaluer les corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau dans le but de contribuer à la préservation de l’intégrité des écosystèmes et de maintenir la biodiversité du Parc et de la région de la capitale du Canada (RCC). Plus précisément, l’étude consiste à :
2
•
Identifier et cartographier les corridors écologiques potentiels à partir des informations et des études disponibles;
•
Caractériser précisément chaque corridor au terrain, afin de valider les informations disponibles, évaluer les ressources naturelles présentes et identifier les éléments de fragmentation ou d’altération éventuels des fonctions des corridors;
•
Évaluer les corridors à partir d’une grille d’évaluation, afin de définir ceux qui devront être préservés en priorité;
•
Identifier les enjeux de gestion et élaborer des propositions d’interventions pour les corridors, en suggérant les usages compatibles avec la conservation des corridors et souhaitables en termes de développement du territoire et d’opportunités récréotouristiques.
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
3. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE Les objectifs de ce projet ont été présentés aux acteurs principaux concernés afin de recueillir leur opinion et obtenir leur aval pour la réalisation du projet. Le cheminement méthodologique présenté à la figure 1 illustre les trois étapes principales de travail qui ont conduit à l’identification, la caractérisation et l’évaluation des corridors ainsi qu’à l’énoncé des enjeux de gestion et des propositions d’interventions. L’étape 1 a permis d’identifier et de cartographier les corridors. Une seconde étape, axée sur des travaux de terrain, a permis de les caractériser sur le plan écologique. Enfin, une étape d’évaluation et d’énoncé des enjeux de gestion et des propositions d’interventions finalise la démarche. Tout au long du projet, des rencontres et des ateliers de travail, avec des experts, les municipalités, les MRC et les groupes d’intérêt environnementaux, ont permis de valider de la pertinence des analyses et des propositions.
Figure 1
Cheminement méthodologique
Étape 1 : Identification et cartographie des corridors écologiques potentiels ▪ Examen de la documentation disponible ▪ Territoire et espèces visés par l’étude ▪ Paramètres d’identification ▪ Cartographie
Étape 2 : Caractérisation des corridors écologiques potentiels ▪ Élaboration du plan de sondage ▪ Prospection au terrain ▪ Fiches descriptives
Rencontres/ateliers de travail avec les acteurs du projet
Étape 3 : Évaluation, enjeux de gestion et propositions d’intervention des corridors potentiels ▪ Évaluation ▪ Enjeux de gestion et propositions d’interventions
3.1 Étape 1 : Identification et cartographie des corridors écologiques potentiels La première étape de cette étude concerne l’identification et la cartographie des corridors écologiques potentiels. Le travail a consisté à examiner la documentation disponible, à définir le territoire à l’étude et les paramètres d’identification, et enfin, à procéder à la cartographie des corridors.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
3.1.1
Rapport final
Examen de la documentation disponible
Dans le cadre de la réalisation du Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010), une revue de littérature scientifique complète, permettant l’identification préliminaire des corridors écologiques potentiels, avait été réalisée. Toutes les informations concernant les définitions, les critères d’identification, l’état de la connectivité et les grands concepts entourant les corridors ont été synthétisées à l’Addenda du plan de conservation (Del Degan, Massé, 2007b). Dans un premier temps, le présent examen a consisté à revoir cette documentation. Par conséquent, un travail de mise à jour de la revue de littérature et des informations contenues dans l’Addenda a été effectué afin de prendre connaissance des dernières recherches et de tous les aspects complémentaires concernant les corridors et la connectivité. La revue de littérature a aussi permis de recenser et d’analyser des expériences réalisées à l’échelle provinciale et nationale, mais aussi au niveau international, afin d’améliorer l’état des connaissances et de vérifier la disponibilité des informations concernant les corridors, les méthodes d’identification et les options de gestion possibles (conservation, restauration, mise en valeur). De façon concomitante, une recherche approfondie a permis d’acquérir des données numériques auprès des gouvernements, des municipalités et des associations de conservation, afin de permettre les travaux de cartographie et d’analyse des corridors :
4
•
Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a fourni principalement les informations concernant certains territoires et espèces ayant fait l’objet d’études en périphérie du parc de la Gatineau (ex. marais de Bristol), de même que la localisation des habitats fauniques réglementés autour du parc de la Gatineau (héronnières, habitat du rat musqué, aire de concentration d’oiseaux aquatiques (ACOA), etc.).
•
Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) a mis à disposition la localisation d’alvars et des barrages en périphérie du parc de la Gatineau, la délimitation des différents bassins versants pour la région de l’Outaouais et la localisation des différentes aires protégées qui ceinturent le parc de la Gatineau.
•
Conservation de la nature Canada (CNC) a transmis les données d’inventaires de la tortue mouchetée, la localisation d’alvars dans la région de l’Outaouais et la transmission de rapports sur les milieux naturels d’intérêt dans le territoire à l’étude.
•
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a rendu disponible la localisation des ponts et ponceaux pertinents à l’étude.
•
Nature Chelsea a partagé les informations et les données découlant des études réalisées dans les corridors de la municipalité de Chelsea.
•
Le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO) a mis à disposition les données concernant le secteur du rapide Deschênes.
•
Le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ) a fourni la liste et la localisation des espèces en péril de la région du parc de la Gatineau.
•
Le ministère des Ressources naturelles de l’Ontario (OMNR) a rendu disponible la localisation des espèces en péril dans le secteur d’Ottawa.
•
La Fondation de la forêt Boucher a transmis des informations sur les composantes écologiques de la forêt Boucher.
•
Le Club des ornithologues de l'Outaouais (COO) a fourni la liste des espèces aviaires en péril recensées dans les limites des corridors.
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Rapport final
Enfin, toutes ces informations ont été complétées par les données provenant des bases de données de la CCN concernant les ressources naturelles recensées dans le parc de la Gatineau.
3.1.2
Territoire et espèces visés par l’étude
La connaissance du territoire et des espèces présentes en lien avec les corridors est l’élément de base qui permet de circonscrire l’envergure de l’étude. Étant donné que l’étude se déroule au-delà des limites du parc de la Gatineau, l’analyse de la connectivité est un élément crucial, car elle permet de définir les limites spatiales de l’étude ainsi que les milieux naturels d’intérêt qui doivent être connectés au parc de la Gatineau. Il s’agit, entre autres, de milieux protégés, de cours d’eau, de boisés, et d’habitats potentiels pour les espèces. La connectivité permet de comprendre les fonctions et, donc, l’importance du corridor pour les écosystèmes du parc de la Gatineau et des autres aires naturelles d’intérêt. Il est aussi important de s’assurer que ces milieux ne représentent pas un puits pour les différentes espèces. Deux échelles d’analyse sont donc mises de l’avant afin de circonscrire la connectivité du Parc avec les territoires adjacents. Le premier niveau concerne les liens écologiques établis entre le Parc et les grandes aires de conservation présentes à l’échelle suprapaysagère (réserve faunique de La Vérendrye, parc Algonquin, etc.). Le second niveau, plus systématique, étudie les milieux naturels d’intérêt adjacents au Parc à l’échelle régionale. L’étude de la connectivité s’appuie sur les informations disponibles à ce sujet et vient compléter l’analyse initiée lors de la réalisation du Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010). Un corridor écologique étant directement lié aux espèces utilisatrices, il est important de définir celles qui doivent être considérées dans l’étude et le rôle que chacune doit jouer dans les différentes étapes. Pour cela, un examen de la littérature et des autres sources d’informations disponibles est nécessaire afin de connaître : •
les espèces présentes dans le parc de la Gatineau et en périphérie;
•
leurs besoins en termes d’habitats, de reproduction et d’alimentation;
•
leurs caractéristiques;
•
leurs déplacements;
•
leur situation à l’échelle régionale, provinciale et nationale.
Les informations relatives aux espèces sont issues des sources citées dans la section précédente ainsi que des ouvrages relatifs aux espèces (Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, etc.) et des espèces répertoriées lors de la prospection au terrain (été 2010 et hiver 2010-2011). Toutes les informations recueillies ont été colligées dans une base de données, puis vérifiées (vérification des doublons, uniformisation et mise à jour des noms d’espèces). L’analyse et la synthèse de ces informations ont permis par la suite de classer les espèces selon différents critères d’analyse afin de répondre au mieux aux objectifs d’identification, de caractérisation et de sélection des corridors.
3.1.3
Paramètres d’identification
La démarche consiste à rassembler l’ensemble des données disponibles concernant les composantes écologiques liées à ces corridors. Leur analyse permet par la suite de mettre en évidence des secteurs présentant un intérêt pour le déplacement des espèces, comme les bandes boisées, les cours d'eau, les
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
emprises de transport d'énergie, etc. À partir des données obtenues, il a été possible de tracer plusieurs corridors autour du parc de la Gatineau. Cette étape s’appuie sur quatre paramètres d’identification des corridors écologiques potentiels, soit : •
la localisation des étendues boisées et des cours d’eau;
•
l’identification des aires de concentration de biodiversité;
•
la présence d’espèces en péril;
•
les obstacles naturels au passage des espèces.
3.1.3.1 Étendues boisées et cours d’eau Ce paramètre est évalué par le biais de la carte écoforestière (sélection des polygones boisés) et de la carte du réseau hydrographique. Il permet de mettre en évidence les zones naturelles présentes autour du parc de la Gatineau. Il représente un paramètre d’importance, car la présence d’étendues boisées et de cours d’eau permet de localiser des couloirs de déplacement potentiels.
3.1.3.2 Aires de concentration de biodiversité Ce deuxième paramètre vise l'identification d'habitats ou d'aires naturelles d’intérêt autour du parc de la Gatineau. Une aire de concentration de biodiversité peut être représentée par un ou plusieurs éléments, soit : •
des peuplements à haute valeur de conservation, comme les écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE), les cédrières, les marécages, les tourbières, les boisés ≥ 100 ha (Horizon Multiressource inc., 2004);
•
des formations naturelles d’intérêt : alvars, dénudés secs, etc.;
•
les habitats fauniques réglementés (héronnières, habitat du rat musqué, ACOA, aire de confinement du cerf de Virginie, etc.);
•
les aires protégées (parcs, réserves naturelles, zones de conservation et agroforestières, aires ciblées par le programme « Partenaires pour la nature » ou par des ONG menant des acquisitions pour créer des réserves naturelles, comme CNC, etc.).
L’aire de concentration de biodiversité, par ses caractéristiques écologiques, représente une zone d’intérêt tant pour l’établissement que pour la dispersion des espèces. Bien qu’elle ne soit pas délimitée de manière précise, elle informe sur le potentiel en matière de biodiversité d’un secteur et permet ainsi d’orienter la délimitation d’un corridor écologique potentiel, en particulier lorsque certaines ramifications existent.
3.1.3.3 Présence d’espèces en péril Pour les besoins de l’étude, les espèces présentant un statut particulier au niveau provincial et fédéral sont regroupées sous le terme « espèces en péril ». Selon la définition élaborée dans le Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010), une espèce en péril réfère à une espèce animale ou végétale possédant une protection légale au niveau fédéral, en vertu de la Loi sur les espèces en péril, et provincial, en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, ou
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
figurant sur la liste du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et la liste provinciale des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. La présence d’une espèce en péril peut être un indicateur de la rareté et de la qualité d’un habitat. De ce fait, les espèces en péril présentes autour du parc de la Gatineau sont localisées afin d’orienter la délimitation de corridors écologiques potentiels et ainsi de contribuer à la protection de l’habitat essentiel de ces espèces. De plus, il est important de protéger les espèces en péril du fait qu’elles sont souvent rares ou uniques au niveau régional et que des obligations légales de protection y sont rattachées sur les terres publiques.
3.1.3.4 Obstacles naturels Ce dernier paramètre vient compléter la délimitation des corridors. Il permet d’identifier des barrières physiques naturelles qui pourraient entraver le passage des espèces. Il oriente le choix du tracé des corridors. Ce paramètre a été élaboré notamment à partir de la carte écoforestière (sélection des pentes abruptes, localisation des cours d’eau d’importance) et de la couverture numérique des courbes de niveau.
3.1.4
Cartographie
La cartographie des corridors écologiques potentiels s’est appuyée sur les paramètres cités précédemment. Dans un premier temps, cet exercice a permis de cerner les secteurs les plus propices au passage et à l’accueil des espèces à partir du parc de la Gatineau. Par la suite, une analyse a statué sur les liens possibles entre le parc de la Gatineau, ces secteurs et les grands écosystèmes régionaux ayant intérêt à être connectés (rivière des Outaouais, rivière Gatineau, etc.). L’orthophoto redressée de 2008 a permis de préciser les limites prédéfinitives de la connectivité de chacun des corridors. À cela, se sont ajoutés les corridors identifiés au Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010) qui ont servi à orienter l’analyse et leur définition. La plupart des corridors identifiés dans ce plan ont été maintenus, à l’exception de celui de Wakefield qui a été retranché étant donné qu’il se situe sur les terrains de la CCN et se trouve donc déjà protégé. Enfin, les limites des corridors ont été précisées grâce aux données acquises au terrain.
3.2 Étape 2 : Caractérisation des corridors écologiques potentiels Une caractérisation au terrain est primordiale afin de s’assurer de la qualité de l’information recueillie, de préciser de manière concrète la description des corridors en ce qui concerne, entre autres, leurs composantes, leurs limites, leurs fonctionnalités, leurs barrières, leur état de santé, et enfin, d’identifier leurs potentiels en matière de conservation et de mise en valeur.
3.2.1
Élaboration du plan de sondage et prospection au terrain
Étant donné le nombre et la superficie des corridors à prospecter, le plan de sondage s’appuie sur la méthode des transects. Le transect est propre à chaque corridor et défini au préalable. Il est représentatif du corridor, c'est-à-dire qu’il est orienté de manière à traverser la plus grande diversité de
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
milieux et d’habitats, mais aussi à suivre l’axe de déplacement des espèces utilisatrices du milieu (ex. : cours d’eau). De surcroît, les éléments d’intérêt identifiés lors de la phase d’examen de la documentation ont été prospectés. Il s’agit, entre autres, d’habitats potentiels établis à l’extérieur de la trajectoire des transects, d’infrastructures pertinentes pour l’analyse des options de gestion, de milieux humides, de zones de fragmentation. Enfin, toute observation pertinente effectuée durant les phases de déplacement à l’intérieur ou en périphérie du corridor (pour se rendre au transect ou à un élément d’intérêt) a également été notée, photographiée et géoréférencée. Les résultats des travaux de terrain ont été de cinq ordres : •
Validation des données issues de l’analyse des photographies et de la recherche documentaire;
•
Confirmation des limites et de la dimension des corridors;
•
Identification des menaces et des facteurs altérant les fonctions des corridors;
•
Complément d’information sur les composantes écologiques;
•
Identification des options de conservation et des potentiels de mise en valeur du corridor.
Lors des travaux de terrain, une attention particulière a été portée à la présence d’espèces présentant un intérêt pour l’étude ainsi que d’espèces en péril. C'est pourquoi toute observation d’une espèce d’intérêt ou en péril a été décrite, photographiée, localisée et géoréférencée. De plus, la prospection a été réalisée au printemps, afin de faciliter l’observation de la flore en péril, la détection étant plus aisée grâce au faible recouvrement végétal à cette période de l’année. Une fiche de collecte des données a été élaborée pour recueillir les observations réalisées dans chacun des corridors écologiques potentiels. Par ailleurs, le territoire à l’étude se trouvant en majeure partie hors des limites des propriétés de la CCN, un soin particulier a été porté aux démarches d’autorisation et de sécurité concernant les visites de l’équipe de terrain. Pour se faire, toutes les municipalités concernées par l’étude ont été avisées et une lettre destinée aux propriétaires a été transmise avant le passage des équipes sur leur propriété.
3.2.2
Fiches descriptives
Compte tenu du volume et de la diversité des informations à présenter pour chacun des corridors, une fiche descriptive, accompagnée d’une carte synthèse, a été élaboré dans le but d’offrir un support pertinent d’exploitation des résultats. En effet, ces fiches présentent un portrait complet des composantes du corridor en combinant l’aspect descriptif et cartographique. À partir des données collectées et analysées provenant de la littérature et de la prospection au terrain, la fiche descriptive décrit chaque corridor selon six thématiques : •
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Connexion entre le corridor et le parc de la Gatineau. Cette section décrit le nombre de connecteurs entre le corridor et le parc de la Gatineau, les types de milieux présents et leur condition ainsi que les obstacles potentiels au déplacement des espèces, tels que les routes, les barrages, etc.
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
•
Aire de concentration de biodiversité. Cette section décrit de manière la plus complète possible la composition et la structure des milieux concernés. Elle fournit également des renseignements sur la condition des milieux présents dans l’aire de concentration de biodiversité ainsi que sur les menaces et les facteurs de stress pouvant altérer la fonctionnalité des milieux.
•
Empreinte humaine. Cette section fait état des principales menaces et facteurs de stress présents dans le corridor, et explique en quoi ils peuvent nuire à la fonctionnalité de ce dernier.
•
Périphérie et milieux adjacents. Cette section résume l’environnement immédiat du corridor en citant les principaux milieux l’entourant ainsi que d’éventuels potentiels de connexion entre le corridor et d’autres milieux d’intérêt (milieux humides, forêts, etc.).
•
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor. Cette section sert de conclusion aux précédentes, en synthétisant les points forts et les principales menaces entravant la fonctionnalité du corridor. Face à ce constat, des enjeux de gestion, tant en matière de conservation que de mise en valeur, sont énoncés. Cette section se termine par une sère physiographique du corridor. Elle a été élaborée à partir du transect suivi sur le terrain. Elle permet de visualiser et de comprendre rapidement la physiographie du corridor, les composantes écologiques ainsi que l’ampleur de l’empreinte humaine touchant le corridor.
•
Liste des espèces. Cette section est présentée sous la forme d’un tableau et regroupe l’ensemble des espèces recensées dans le corridor. La liste s’appuie sur les données fournies par le CDPNQ, le MRNF et le COO ainsi que sur les observations réalisées lors de la prospection au terrain. Le statut de l’espèce au niveau fédéral et provincial est également présenté, le cas échéant.
Une carte détaillée s’ajoute à la fiche descriptive, complétant et synthétisant les informations qui y sont énoncées. Plusieurs informations sont présentées sur cette carte : •
Limites du corridor;
•
Transect prospecté;
•
Hydrographie;
•
Faune et flore observées lors de la prospection au terrain;
•
Milieux naturels d’intérêt (ex. : milieux humides, habitats fauniques réglementés, etc.);
•
Pressions d’origine anthropique telles que les routes principales, les ponts, les étranglements;
•
Connexions potentielles avec des milieux avoisinants.
3.3 Étape 3 : Évaluation, enjeux de gestion et propositions d’interventions des corridors écologiques potentiels Cette étape de travail consiste à évaluer chacun des corridors selon des critères permettant de déterminer sa valeur relative, d’identifier les enjeux de gestion et d’émettre des propositions d’interventions.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
3.3.1
Rapport final
Évaluation
L’évaluation des corridors a pour objectif de regrouper les informations et données disponibles afin d’identifier les corridors présentant des conditions optimales pour leur conservation et mise en valeur. Plusieurs critères ont été élaborés selon les informations disponibles et répartis par thèmes : •
Thème 1 : Unicité du corridor, déterminée par l’unicité géographique et par celle associée aux groupes fonctionnels.
•
Thème 2 : Valeur écologique, basée sur sept critères ayant trait aux composantes écologiques et aux facteurs de stress présents dans chaque corridor.
•
Thème 3 : Potentiel de gestion mettant de l’avant l’utilisation des terres au sein du corridor et les services écologiques que ce dernier fournit à la communauté.
Une grille d’analyse et d’évaluation de même que plusieurs études spatiales ont permis d’évaluer la valeur relative de chacun des corridors. Les résultats obtenus permettent une évaluation basée sur le pointage de chacun des critères.
3.3.2
Enjeux de gestion et propositions d’interventions
L’approche méthodologique découle premièrement de la connaissance des corridors, des contraintes de ceux-ci, des usages actuels et des mises en valeur potentielles. Par conséquent, chacun des corridors est analysé individuellement, des enjeux de gestion sont identifiés et des propositions d’interventions sont énoncées. Ces propositions d’interventions s’appuient sur la littérature disponible, l’efficacité des mesures proposées, l’applicabilité dans chacun des cas, et ce, en tenant compte des contraintes d’application. C’est à la lumière de l’ensemble de ces propositions qu’une priorisation en matière de protection s’avère possible.
3.4 Ateliers et rencontres avec les acteurs La participation active de différents acteurs s’est avérée essentielle pour le bon déroulement de l’étude compte tenu de sa portée et du territoire visé. Les acteurs ont été consultés à chaque étape de l’étude, par le biais d’ateliers et de rencontres formelles. Les consultations avaient principalement pour but de : •
présenter et valider les résultats;
•
bonifier les propositions faites tout au long des étapes;
•
recueillir les observations et commentaires des participants.
Ces consultations ont permis de réaliser les ajustements finaux à l’identification et à la caractérisation des corridors. Les acteurs sont regroupés selon trois groupes principaux :
10
•
Comité d’experts externes;
•
MRC et municipalités;
•
Groupes environnementaux.
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Comité d’experts externes Un comité d’experts externes a été créé compte tenu de l’ampleur et de la diversité des thématiques abordées lors de l’étude. Il regroupe des professionnels et chercheurs experts dans leur domaine respectif et proviennent de plusieurs organismes publics et privés, tels que : •
CNC;
•
Concordia University;
•
Environnement Canada;
•
Parcs Canada;
•
MRNF;
•
MDDEP.
Les membres du comité d’experts externes étaient chargés de mettre à contribution leurs connaissances dans le domaine de l’écologie et des corridors écologiques lors des différentes phases du mandat. Ils ont été tenus informés des avancements et décisions prises à toutes les étapes. Ils ont contribué par un apport significatif de connaissances en vérifiant la qualité des traitements, en critiquant les aspects méthodologiques et en soulevant les limites du projet.
MRC et municipalités La consultation des MRC et des municipalités a été primordiale puisqu’elles sont directement touchées par la portée du projet. Elles ont été tenues au courant des différentes étapes de l’étude et ont participé à la tenue de quatre ateliers de travail. Ces ateliers ont eu pour objet la présentation du projet ainsi que l’identification, la caractérisation, l’évaluation et les options de gestion des corridors. La participation des MRC et des municipalités durant ces ateliers a été pertinente pour l’apport de nouvelles informations, mais aussi pour la consultation des documents d’urbanisme nécessaires au processus de sélection des corridors. La poursuite de cet échange représente un élément clé du succès de la phase de mise en œuvre du projet.
Groupes environnementaux Les groupes environnementaux font référence aux associations et organismes œuvrant en environnement concernés de près ou de loin par le parc de la Gatineau et les corridors écologiques. Les groupes environnementaux ont également participé à la tenue de quatre ateliers de travail similaires à ceux réalisés par les municipalités. Leurs connaissances et leur expérience au terrain ont apporté des informations et données supplémentaires concernant les corridors.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
4. IDENTIFICATION ET CARACTÉRISATION DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES POTENTIELS 4.1 Portrait de la connectivité 4.1.1
Connectivité à l’échelle suprapaysagère
Les connexions sont considérées selon de grands ensembles écologiques de différents ordres : parcs nationaux et réserves fauniques, principaux cours d’eau, etc. Cette mosaïque paysagère regroupe tous les types de milieux et la taille de chaque entité est telle qu’elle réunit plusieurs corridors; on parle alors de réseau écologique. Les liens écologiques font référence aux grands déplacements d’espèces telles que des plantes, des oiseaux, la grande faune et certaines espèces piscicoles. Par exemple, la rivière Dumoine prend sa source dans la réserve faunique de La Vérendrye et chemine jusqu’au parc Algonquin en Ontario. Cette rivière représente donc un couloir écologique d’importance pour de nombreuses populations. Un autre élément à considérer est la voie migratoire de l’Atlantique. Il s’agit d’un couloir migratoire utilisé par de nombreuses espèces aviaires, qui traversent le secteur du parc de la Gatineau. Les nombreuses aires naturelles entourant le Parc représentent possiblement une halte migratoire pour ces espèces. Enfin, le parc de la Gatineau fait partie du vaste couloir de migration des espèces entre les parcs Adirondack et Algonquin, connu sous le nom de corridor A-2-A (figure 2). La mission du corridor A-2-A consiste à restaurer, améliorer et maintenir la connectivité écologique, les fonctions des écosystèmes et la biodiversité, tout en respectant l’utilisation durable par l’humain de cette région distincte de l‘Ontario et de l’État de New York, située entre les parcs Algonquin et Adirondack (Stephenson, 2001).
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Figure 2
4.1.2
Rapport final
Corridor A-2-A entre les parcs Adirondack et Algonquin
Connectivité à l’échelle régionale
La connectivité du parc de la Gatineau à l’échelle régionale influence celle à l’échelle suprapaysagère. Une rupture ou une insuffisance à ce niveau aura des répercussions à tous les autres niveaux. Par conséquent, la connectivité régionale doit lier les secteurs d’intérêt présentant des aires protégées et des milieux naturels d’importance pour la migration des espèces. L’analyse de la connectivité régionale a permis d’identifier les principaux écosystèmes ayant intérêt à être reliés au parc de la Gatineau (figure 3) constituant en soi le territoire visé par l’étude. Essentiellement, les aires d’importance qui composent la connectivité à l’échelle régionale avec le parc de la Gatineau sont les suivantes : •
La rivière Gatineau et ses milieux riverains, incluant les rapides Farmers, milieu naturel d’intérêt, reconnue comme l’une des plus grandes frayères de l’Outaouais (Société pour la Nature et les Parcs du Canada (SNAP), 2004; Fondation de la Faune, 2010).
•
La rivière des Outaouais et ses milieux riverains. On note la présence de plusieurs ACOA et d’autres aires protégées, dont le parc national de Plaisance. Cet espace naturel abrite plusieurs espèces résidentes et migratrices. Sa situation géographique le place au cœur de la voie migratoire de l’Atlantique. De plus, on note la présence de milieux naturels bénéficiant de mesures de gestion et de protection, comme les grands marais de Bristol et de Clarendon ainsi que les baies MacLaurin, Lochaber et Clément (Fondation de la faune, 2010).
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau •
Rapport final
Les grands massifs forestiers du nord, incluant le secteur du mont O’Brien. Ce territoire regroupe un ensemble de milieux naturels septentrionaux ayant subi peu de pressions d’origine anthropique. Cette situation confère une certaine intégrité à leurs écosystèmes et de nombreuses espèces y sont observées. À ce titre, plusieurs zones sont en projet de classification en aire protégée, comme le mont O’Brien, la rivière Picanoc, le lac Vert et le lac des Trente et Un Milles (SNAP, 2004). Le continuum reliant le Parc à ce territoire est essentiellement agricole et forestier, et peu de barrières majeures s’opposent au déplacement des espèces. La grande faune privilégie donc cette voie pour ses déplacements et l’extension de son territoire.
4.2 Espèces d’intérêt, en péril et cibles Selon les besoins de l’étude, les espèces recensées dans le parc de la Gatineau et à sa périphérie peuvent être regroupées selon trois catégories : les espèces d’intérêt, les espèces en péril et les espèces cibles. Chacune de ces trois catégories répond à des objectifs spécifiques; c’est pourquoi une même espèce peut se retrouver dans plusieurs catégories. Les espèces d’intérêt représentent, pour la grande majorité, le fruit d’observations lors des prospections au terrain. Elles n’ont pas forcément de statut légal et ne font pas l’objet de suivis spécifiques, mais leur présence renseigne sur la diversité, les fonctions et le potentiel d’utilisation du corridor par les espèces. La présence des espèces d’intérêt renseigne également sur la condition écologique d’un corridor; ainsi, une plante exotique envahissante ou une espèce rare sont considérées comme espèce d’intérêt. Les espèces en péril regroupent les espèces comme défini à la section 3.1.3.3. Au total, 178 espèces en péril ont été recensées à l’intérieur des limites du parc de la Gatineau et au sein des corridors écologiques potentiels, dont 107 uniquement pour les corridors (annexe 1). Les espèces cibles peuvent être des espèces en péril ou des espèces d’intérêt. L’identification des espèces cibles repose sur différents critères élaborés en regard des besoins de caractérisation et de sélection des corridors :
14
•
Le mode de vie de l’espèce (alimentation, reproduction, territorialité) implique une certaine mobilité, avec des déplacements allant d’un à plusieurs centaines de kilomètres. Les déplacements sont effectués à l’aide des corridors terrestres ou aquatiques. Ainsi, les déplacements aériens dans le cas des rapaces ne sont pas considérés pour ce critère.
•
Le degré de connaissance. Par leur statut, certaines espèces font l’objet de suivis et d’études. Leurs déplacements sont suivis et plusieurs données sont donc disponibles à ce sujet.
•
Les espèces prioritaires au parc de la Gatineau. Dans son Plan de protection des espèces de la flore et de la faune en péril du parc de la Gatineau (CCN, 2009), la CCN a élaboré des mesures de conservation pour 37 espèces en péril recensées au Parc et protégées par les lois fédérale et provinciale. Ces espèces sont donc prioritaires dans le processus de sélection.
•
Les espèces parapluie sont des espèces dont la niche écologique est assez large ou les habitudes assez semblables pour que leur protection assure celle des autres appartenant à la même communauté. L’intégration d’espèces parapluie dans la liste des espèces cibles est donc privilégiée.
Rivière O ut
Lac Meech
ao
u
Luskville
ea
Lac Mousseau
Lac Philippe
in
Parc de la Gatineau
at
Marais Bristol
Lac la Pêche
Réserve de biodiversité du Mont-O'Brien
G
Ri r viè e de s
ua is
Gatineau
Ottawa
Zone riveraine Rapides Farmer Baie McLaurin
Baie Clément
Baie Lochaber
N
Parc national de Plaisance
Octobre 2012
km 0
5
FIGURE 3
10 km
Connexion potentielle
Aire de concentration des oiseaux aquatiques (ACOA)
Zone riveraine des rivières Outaouais et Gatineau
Aire naturelle d'intérêt
Parc de la Gatineau
PARC DE LA GATINEAU
CONNECTIVITÉ RÉGIONALE
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
L’analyse fait ressortir 24 espèces cibles, présentées à l’annexe 2, dont le nombre et la diversité permettent de couvrir les besoins de la grande majorité des espèces recensées dans le parc de la Gatineau et dans les corridors. Ainsi, plusieurs espèces cibles possèdent des caractéristiques similaires quant à l’utilisation d’un corridor, d’où l’intérêt de les regrouper en les classant par groupe « fonctionnel ». En effet, la détermination de groupes fonctionnels, unités élémentaires de la diversité fonctionnelle, est indispensable à la compréhension du fonctionnement des écosystèmes (François et coll., 1999). L’intérêt récent d’une formalisation de nouvelles classifications réside dans une meilleure compréhension du rôle de la biodiversité dans le fonctionnement des écosystèmes, et en particulier pour prédire les effets de changements de facteurs environnementaux (Vassiliki, 2009). Les espèces cibles sont donc classées sous l'angle de la diversité fonctionnelle via la définition de groupes fonctionnels répondant de diverses façons aux facteurs écologiques présents dans les différents corridors. Ainsi, certains traits fonctionnels permettront de prédire la réponse positive ou négative d'une espèce vis-à-vis d'un corridor en particulier. Les espèces cibles ont été subdivisées en six groupes fonctionnels : •
Grands prédateurs;
•
Espèces aquatiques;
•
Espèces de milieux humides;
•
Espèces de forêts fermées;
•
Espèces de milieux ouverts;
•
Plantes calcicoles.
Pour chaque groupe fonctionnel, les besoins en termes d’habitats, de largeur de couloir de passage et d’utilisation du corridor sont énoncés, selon la disponibilité des informations (annexe 2). La largeur minimale du corridor, exprimée pour chaque groupe fonctionnel, est basée sur des données générales fournies à l’échelle du taxon et non pour une espèce en particulier, car non disponibles dans la plupart des cas (principe de précaution). Les largeurs évoquées à l’annexe 2 ont donc été définies pour les besoins de l’étude et représentent des mesures déductives. Enfin, les principaux obstacles au déplacement du groupe fonctionnel sont également évoqués.
4.3 Identification et cartographie des corridors écologiques potentiels L’analyse des données relatives aux quatre paramètres d’identification, décrits dans la section 3.1.3, a permis de retenir et délimiter 12 corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau (figure 4) : •
Champlain-Voyageurs;
x
Du Nord;
•
Aylmer;
x
Masham;
•
Ruisseau Breckenridge;
x
Nord-est du Parc
•
Luskville;
x
Larrimac;
•
Pontiac;
x
Ruisseau Chelsea;
•
Bristol;
x
Philémon-Leamy.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques Parc de la Gatineau
Rapport préliminaire
Douze des treize corridors identifiés au Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010) ont été évalués dans le cadre de la présente étude. Le corridor de Wakefield n’a pas été évalué, compte tenu qu’il se situe sur les terrains de la CCN et se trouve donc déjà protégé. Par ailleurs, la qualité des données recueillies et la précision du travail d’identification ont permis de mieux définir les limites des corridors et de documenter certains éléments écologiques d’intérêt pour les besoins de l’étude. L’analyse de la connectivité a permis d’identifier trois grands écosystèmes devant être reliés au parc de la Gatineau, et a donc orienté la délimitation des corridors. La délimitation des 12 corridors écologiques potentiels représente donc le support nécessaire pour les étapes d’analyse qui suivent.
4.4 Portrait descriptif des corridors écologiques potentiels Le portrait descriptif de chacun des corridors s’appuie sur l’ensemble de la documentation disponible, sur la cartographie et sur les traitements et analyses réalisés en cabinet. De plus, ce portrait tire avantage de la prospection au terrain en mai 2010 qui a duré plus de 14 jours, ce qui a permis de visiter les aires de concentration de biodiversité, de réajuster les limites des corridors et d’identifier les facteurs potentiels d’altération des fonctions de chaque corridor. De plus, deux autres prospections au terrain ont eu lieu durant l’hiver 2010-2011 (annexe 3) avec pour objectif principal d’observer le passage des grands mammifères (ex. : loup) dans les corridors les plus propices pour ce groupe d’espèces (Luskville, Pontiac, Bristol, du Nord, Masham, Nord-est du Parc et Larrimac). Cet exercice a permis de compléter la liste des espèces recensées dans ces corridors. Par la suite, des ateliers de présentation des corridors écologiques potentiels ont été tenus avec des experts, les municipalités, les MRC et les groupes d’intérêt environnementaux. Plusieurs informations et données concernant des secteurs en particulier ont été apportées afin de compléter la caractérisation des corridors. Par ailleurs, les limites des corridors d’Aylmer, de Pontiac, de Larrimac et Philémon-Leamy ont été modifiées à la suite de l’apport de données écologiques par les municipalités et groupes environnementaux.
18
148
Bristol
Lac Thorne
Corridor de Bristol
Lac Long
Corridor du Nord
Lac Barnes
Lac Chemin du
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5
des
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2
3
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148
Corridor Philémon-Leamy
de
km 0
Corridor Champlain-Voyageurs
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Corridor du Ruisseau Chelsea
Che min
Corridor d'Aylmer
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Lac Kingsmere
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Corridor de Larrimac
Lac Mountains
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9
Lac Meech
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Octobre 2012
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FIGURE 4
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Val-des-Monts
Lac à la Perdrix
148
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Rivière
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OTTAWA
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ONTARIO
105
366
Terrain CCN hors parc
Boul. Gréber
Constance Lake
366
Corridor Nord-est du Parc
Corridor du ruisseau Breckenridge
Lac Mousseau
Lac Carman
Lac Brown
Corridor de Wakefield
Lac Girard
potentiel Corridor du moulin de Wakefield
Lac Corridor McGlashan
Source Information géographique de référence provenant des bases de données de la Commission de la capitale nationale.
307
Parc de la Gatineau
Localisation des corridors 307 écologiques potentiels
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ONTARIO
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LUSKVILLE
Lac Lusk
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QUÉBEC
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SAINTE-CÉCILE DE-MASHAM
Corridor de Luskville
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Lac Clair
Lac Taylor
366
SAINT-FRANÇOIS DE-MASHAM
Corridor de Masham
Lac Fairburn
105
la Gatineau
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Corridor de Pontiac
Pontiac
Lac Ramsay
Lac Bélair
SAINT-LOUIS DE-MASHAM
Lac Mahon
Lac Mahon
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ONTARIO
22
Lac Curley
Lac la Pêche
Lac des Loups
LAC-DES-LOUPS
Lac Bélanger
La Pêche
Lac Notre-Dame
Lac Bernard
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417
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Lac Mecham
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148
Clarendon
Lac Green
Shawville
Litchfield
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Labrosse Boulevard
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Avenue Gatineau
366
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.1
Rapport final
Principales caractéristiques des corridors écologiques potentiels
Le tableau 1 présente les principales caractéristiques des corridors qui sont décrites plus en détail dans les sections qui suivent pour chacun des corridors.
Tableau 1
Principales caractéristiques des corridors écologiques potentiels
Corridor
Superficie (ha)
ChamplainVoyageurs
460
Aylmer
1 882
Ruisseau Breckenridge
882
Luskville
439
Pontiac
2 852
Bristol
6 558
Du Nord
11 684
Masham
2 913
Nord-est du Parc
208
Larrimac
394
Ruisseau Chelsea
438
PhilémonLeamy
381
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Forme et dimension Longitudinale 3 km de long 1 km de large Polygonale 9,5 km de long 5 km de large Hétérogène 5 km de long 5 km de large Longitudinale 5 km de long Trois bras de 200 m de large en moyenne Longitudinale 10 km de long 5 km de large Longitudinale 17 km de long 2 km de large Longitudinale 17 km de long 7 km de large Longitudinale 10 km de long 2,5 km de large Polygonale 2 km de côté Rectangulaire 1,5 km de long 3 km de large Longitudinale 6 km de long 500 m de large Longitudinale 6 km de long 500 m de large
Superfici e boisée (%)
Nombre de connecteurs au Parc
60
1
Espèces aquatiques
80
4
Plantes calcicoles
80
6
Espèces aquatiques
65
7
Espèces de milieux humides
75
2
Espèces de milieux humides
80
1
Espèces de milieux humides
90
1
Grands prédateurs
75
1
Grands prédateurs
90
2
Espèces de milieux ouverts
95
3
Espèces de forêts fermées
80
5
Espèces aquatiques
90
1
Espèces de milieux humides
Groupe fonctionnel principal
21
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.2
Rapport final
Corridor Champlain-Voyageurs Le corridor Champlain-Voyageurs permet de connecter la partie sud du parc de la Gatineau à la rivière des Outaouais. Son aire de concentration de biodiversité est représentée par l’habitat naturel valorisé du corridor des Voyageurs (Del Degan, Massé, 2007a), longeant la rive de la rivière des Outaouais. La connexion au Parc est établie par l’habitat naturel valorisé du corridor Champlain. Le corridor fait partie intégrante de la ville de Gatineau. La limite nord-est marquée par le boulevard des Allumettières, dont une voie secondaire traverse le connecteur. Le corridor plonge ensuite vers le sud pour atteindre la rive de la rivière des Outaouais. Des quartiers résidentiels longent ce dernier, à l’ouest et à l’est (figure 5). Le corridor s’étend sur 460 ha, dont 60 % de la superficie est boisée. Il est de forme longitudinale s’étirant sur environ 3 km de long et 1 km de large. Par sa structure et sa composition, le corridor Champlain-Voyageurs est favorable aux espèces aquatiques.
Connexion avec le Parc Le corridor Champlain-Voyageurs peut relier le parc de la Gatineau par un seul connecteur. Il s’agit de l’extrémité est de l’habitat naturel valorisé du corridor Champlain. La boucle reliant le boulevard des Allumettières au boulevard Saint-Raymond réduit cependant la superficie boisée au niveau du connecteur. Le boulevard Saint-Raymond termine la boucle et longe le connecteur. Étant donné le type de route, la fréquentation est constante et élevée. De plus, des développements résidentiels récents longent le bord de la route. De jeunes peuplements forestiers mélangés dominent le secteur. Un cours d’eau semble également partir du parc de la Gatineau et traverser le boisé en longeant la partie nord du corridor.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor Champlain-Voyageurs possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle est constituée de l’habitat naturel valorisé du corridor Champlain et s’étend sur près de 120 ha de boisés humides et petits marais. Elle longe la rive de la rivière des Outaouais sur près de 5 km et sa partie nord est délimitée par le boulevard de Lucerne. Les peuplements forestiers sont dominés par l’érable argenté (Acer saccharinum) et accompagnés d’un cortège floristique associé aux milieux humides dû à des apports d’eau récurrents (crues printanières). Par l’absence de relief du terrain et sa proximité avec la rivière des Outaouais, l’eau s’accumule à plusieurs endroits, formant de petits marais. De nombreux amphibiens sont observés dans ces milieux ainsi que dans l’érablière argentée. L’état de santé de ces milieux est acceptable, bien que plusieurs espèces de plantes envahissantes soient présentes (ex. : salicaire pourpre (Lythrum salicaria)).
22
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Les rives sont caractérisées par une zone d’eaux peu profondes dominées par les herbiers aquatiques. Plusieurs espèces d’amphibiens, comme la grenouille verte, fréquentent ce secteur. Les oiseaux, notamment la sauvagine, se nourrissent des alevins présents dans les herbiers aquatiques. À ce titre, cette zone est classée en ACOA. Bien que les rives soient relativement préservées, l’empreinte humaine est plus marquée sur la partie terrestre de cette aire. Une piste cyclable traverse le boisé et plusieurs sentiers informels menant au bord de rive sont présents. Deux golfs sont également présents, créant ainsi une fracture au milieu de l’aire de concentration de biodiversité. Par sa localisation, les infrastructures présentes dans cette aire sont très fréquentées (route, golf, piste cyclable).
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor Champlain-Voyageurs est forte. En effet, les infrastructures d’origine anthropique sont multiples et s’étendent sur de grandes superficies. Tel est le cas des golfs situés au centre du corridor et se poursuivant jusqu’en bordure de la rivière des Outaouais. Les aménagements reliés à ces infrastructures, comme les clôtures et les systèmes de contrôle de l’écoulement des eaux, limitent fortement le déplacement des espèces, notamment la faune aquatique. Deux routes de plus de vingt mètres de large traversent également le corridor dans la partie sud. Deux pistes cyclables sont également présentes au nord et au sud du corridor. La fréquentation de ces infrastructures est importante et des plantes envahissantes sont observées le long de celles-ci. Enfin, les quartiers résidentiels qui entourent le corridor amènent une utilisation des boisés adjacents où plusieurs sentiers informels et des déchets sont présents.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor Champlain-Voyageurs évolue dans un milieu fortement urbanisé. De nombreux quartiers résidentiels sont présents ainsi que des structures, dont des centres commerciaux et des golfs. La pression en périphérie du corridor est donc élevée et occasionne des impacts sur celui-ci. Des friches agricoles sont présentes au nord-ouest du corridor, non loin du corridor d’Aylmer. Malgré la présence du boulevard de l’Outaouais, cette zone pourrait être d’intérêt pour favoriser le déplacement des espèces entre les corridors d’Aylmer et Champlain-Voyageurs.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le potentiel de connexion du corridor Champlain-Voyageurs est faible. La partie nord du corridor est composée d’un boisé mature dans lequel circule un ruisseau. Bien que plusieurs sentiers et une piste cyclable soient présents dans ce secteur, l’aire boisée est continue et le ruisseau de qualité. Au centre et au sud, le golf domine sur quasiment toute la largeur du couloir. Cela dit, l’empreinte humaine est quasiment omniprésente et plusieurs barrières physiques d’origine anthropique limitent les déplacements des espèces. De plus, le boulevard des Allumettières crée une fracture au niveau de l’unique connecteur avec le parc de la Gatineau.
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23
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
L’aire de concentration de biodiversité accueille plusieurs espèces relatives aux milieux humides et aquatiques. Les amphibiens, reptiles, oiseaux et poissons et la végétation colonisent cette aire ainsi que les rives. Cependant, la superficie de l’aire de concentration de biodiversité ainsi que le faible potentiel de connexion limite le passage et l’intérêt de ce corridor pour la faune de milieux forestiers, la grande faune ainsi que la dispersion de certaines espèces végétales. Le principal enjeu pour le corridor Champlain-Voyageurs serait de renforcer le potentiel de connexion pour les espèces des milieux humides et aquatiques.
24
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Nom commun
Nom scientifique
Espèce en péril
Chêne blanc
Quercus alba
X
Plantes
Pycnanthème de Virginie Renoncule à éventails
X X
Amphibiens
Grenouille verte
Pycnanthemum virginianum Ranunculus flabellaris Lithobates (Rana) clamitans melanota
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Couleuvre tachetée
Lampropeltis triangulum triangulum
Tortue musquée
Sternotherus odoratus
Arlequin plongeur Bécasseau maubèche
Histrionicus histrionicus Calidris canutus
Buse à épaulettes Engoulevent d'Amérique Faucon pèlerin
Buteo lineatus Chordeiles minor Falco peregrinus
Garrot d'Islande Grand héron
Bucephala islandica Ardea herodias
Grèbe esclavon Hibou des marais Martinet ramoneur
Podiceps auritus Asio flammeus Chaetura pelagica
Moucherolle à côtés olive Paruline azurée
Contopus borealis Dendroica cerulea
Paruline du Canada Paruline hochequeue Pic à tête rouge
Wilsonia canadensis Seiurus motacilla Melanerpes erythrocephalus
Pie-grièche migratrice Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Lanius ludovicianus Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
Sterne caspienne Castor du Canada
Sterna caspia Castor canadensis
Cerf de Virginie
Odocoileus virginianus
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X X X X X X X X X X X X X X X
X
X X X X X
X X
X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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25
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Corridor ChamplainVoyageurs
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Corridor d'Aylmer
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Parc de la Gatineau
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Forte pente Terrain CCN hors parc
Cours d'eau
Espèce végétale
Amphibien
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Ponceau
Octobre 2012
m0
200
400
600
800
FIGURE 5
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Aire de concentration de biodiversité
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Forêt mature Aire de confinement du cerf de Virginie
Milieu humide Héronnière
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Plante envahissante
Couleuvre
Ours
Avifaune
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Connexion potentielle Plan d'eau
Transect Corridor potentiel
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR CHAMPLAIN-VOYAGEURS
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.3
Rapport final
Corridor d’Aylmer Le corridor d’Aylmer, faisant partie intégrante de la municipalité de Gatineau, est situé dans la partie sud du parc de la Gatineau. Il se connecte au Parc au niveau du lac Pink et forme plusieurs connecteurs près du chemin Notch longeant le chemin de la Montagne Nord. La partie sud du corridor est délimitée par le boulevard des Allumettières et les quartiers résidentiels qui bordent ce dernier (figure 6). Le corridor s’étend sur 1 882 ha, dont 80 % de la superficie est boisée. Il est de forme polygonale, s’étirant sur 9,5 km de long et 5 km de large. Par sa structure et sa composition, le corridor d’Aylmer est favorable aux plantes calcicoles.
Connexion avec le Parc Le corridor d’Aylmer peut relier le parc de la Gatineau par quatre connecteurs. De taille variable, ces connecteurs se composent majoritairement de boisés et de friches en régénération. Le chemin de la Montagne Nord représente le principal obstacle à la traversée. Il s’agit d’une route secondaire (environ 10 m de large), à usage récréatif et résidentiel; la fréquentation est donc faible à modérée. Quelques maisons et hameaux longent la route, mais se fondent au milieu des étendues boisées. Face aux maisons, le couvert dense des forêts du parc de la Gatineau rejoint le bord de la route. Le principal connecteur longe le Parc sur plus de 800 m et se compose majoritairement de forêts mélangées.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor d’Aylmer possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle s’étend sur plus de 450 ha de terrains majoritairement boisés, comprenant entre autres la forêt Boucher. Elle est délimitée au nord par le chemin Cook, à l’ouest par le chemin Perry et à l’est par le chemin Vanier. La partie sud longe le boulevard des Allumettières, marquant également la fin du corridor. Cette aire naturelle est composée de peuplements mélangés et résineux, avec des parcelles de cédrière. Les peuplements sont jeunes et dépassent rarement 50 ans, sauf au sud où quelques feuillus ont atteint l’âge mature. La forêt repose sur un sol à drainage excessif, offrant des zones de dépression où l’eau s’accumule. La forêt fait alors place à un marécage arboré, accompagné de petits marais à certains endroits. La diversité des milieux procure un habitat favorable pour plusieurs espèces animales et végétales. Des plantes calcicoles, telles que le cypripède tête-de-bélier (Cypripiedium arietinum), classée vulnérable au niveau provincial, ont été observées. La présence des peuplements mélangés et résineux peut représenter un habitat favorable à certaines espèces telles que le lynx du Canada (Lynx canadensis). La mosaïque de milieux humides, tels que les marais et marécages, avec les peuplements forestiers favorisent la présence de plusieurs espèces d’amphibiens et d’oiseaux. À ce titre, des tortues peintes (Chrysemis picta) ainsi que plusieurs individus de canards branchus (Aix sponsa) ont été observés dans un des marécages boisés du secteur. Les salamandres à points bleus (Ambystoma laterale) et maculée
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29
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
(Ambystoma maculatum), la couleuvre tachetée (Lampropeltis t. triangulum) ainsi que des ours noirs (Ursus americanus) et des mustélidés ont également été répertoriés à plusieurs reprises. L’empreinte humaine à l’intérieur de cette aire est faible à modérée. Quelques sentiers informels, pédestres et motorisés (véhicules tout terrain (VTT)), sont présents, ainsi qu’une zone d’influence d’environ 20 m due aux habitations en périphérie. La principale perturbation réside dans la présence d’une carrière au milieu de l’aire naturelle, sectionnant cette dernière en deux parties. Outre les impacts au niveau du milieu, le passage de la faune est affecté. Une petite frange boisée au sud de la carrière permet de relier les deux parties boisées. Une partie du boisé à l’est de la carrière appartient aussi aux propriétaires de cette dernière. De plus, des développements domiciliaires sont en cours en périphérie de cette dernière, et il est difficile de statuer sur la pérennité de son existence. La présence de la carrière amène également une fréquentation accrue par les camions des axes routiers adjacents.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor d’Aylmer est modérée. En effet, peu de quartiers résidentiels sont présents à l’intérieur du corridor. Par ailleurs, plusieurs friches agricoles sont en voie de régénération, créant une certaine diversité d’habitats. La présence de bosquets et de haies en régénération est appréciée par la petite faune ainsi que les espèces dites de lisière, comme le lièvre d’Amérique (Lepus americanus). La principale perturbation concerne le réseau routier. En effet, le corridor est traversé de part en part par des routes, formant une sorte de quadrillage. Certaines d’entre elles sont très fréquentées, telles que les routes avoisinant la carrière, le chemin Pink et le chemin Cook, où aucun aménagement pour la faune n’a été observé. Enfin, des clôtures délimitant les propriétés privées longent régulièrement les routes et chemins. La carrière et le site d’enfouissement représentent les principales fractures dans le corridor. Ils sont associés à divers aménagements tels que des clôtures, coupes, dérivation et contrôle de l’écoulement des eaux, etc. Deux lignes hydroélectriques traversent le corridor, à l’est et au nord. Bien qu’étant un aménagement d’origine anthropique, certains bénéfices pour les espèces peuvent être associés à l’entretien de la végétation sous les lignes. Par exemple, l’emprise favorise l’apparition de plantes ligneuses comme le framboisier (Rubus idaeus), appréciées par des espèces comme l’ours.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor d’Aylmer se situe en milieu urbain, ce qui explique la présence accrue du réseau routier qui le traverse. De nombreux quartiers résidentiels sont présents, ainsi que des structures telles que des centres commerciaux, des golfs et des zones industrielles. La pression autour du corridor est donc élevée, et engendre des impacts sur celui-ci. Les développements résidentiels s’amplifient et empiètent sur les boisés, surtout dans la partie sud. L’agriculture domine encore à l’ouest du corridor d’Aylmer. Plusieurs friches sont en régénération, et des milieux humides de petite dimension sont observés. Le même type d’habitat est noté à l’est du corridor. De petits boisés et des friches en régénération sont présents au milieu d’un environnement urbain et industriel. Par ce fait, un potentiel de connexion serait possible dans ces deux parties du corridor. Ces milieux isolés représenteraient en quelque sorte des zones tampons associées au corridor d’Aylmer.
30
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Enfin, les corridors Champlain-Voyageurs et du ruisseau Breckenridge sont situés à proximité. Bien qu’ils soient séparés par un réseau urbain et agricole, favoriser leur connexion pourrait être un enjeu pertinent.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor d’Aylmer possède un bon potentiel de connexion avec le parc de la Gatineau dû au nombre, à la superficie et à la qualité de ses connecteurs. L’empreinte humaine dans le corridor est modérée, mais la pression est forte en périphérie de celui-ci. L’aire de concentration de biodiversité accueille plusieurs espèces liées aux milieux forestiers et humides. Tortues, grenouilles, couleuvres, oiseaux, petits et grands mammifères ainsi que des plantes en péril figurent parmi les observations au terrain (visuelle et traces). La superficie du milieu naturel et son état de santé permettraient également son utilisation par des mammifères tels que le loup et le lynx. La connexion entre le parc de la Gatineau et l’aire de concentration de biodiversité est bonne. Les forêts dominent les terrains et seulement deux fractures sont présentes. Cela dit, plusieurs perturbations sont présentes dans les boisés, telles que les coupes forestières, le pâturage, les sentiers et les clôtures. Le principal enjeu lié au corridor d’Aylmer est de favoriser le passage de la faune dans ces boisés au niveau des axes routiers principaux.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
X
X
X
Carex compact Cypripède royal
Carex sychnocephala Cycpripedium reginae
X X
Cypripède tête-de-bélier Drave des bois
Cypripedium arietinum Draba nemorosa
X X
Dryoptère de Clinton Panic de Philadelphie Scirpe pendant
Dryopteris clintoniana Panicum philadelphicum Scirpus pendulus
X X X
Trichostème à sépales égaux Verge d’or faux-ptarmica
Tricostema brachiatum Solidago ptarmicoides Lithobates (Rana) clamitans melanota
X X
Rainette faux-grillon de l’Ouest
Pseudacris triseriata
X
Salamandre à points bleus
Ambystoma laterale
X
Salamandre maculée
Ambystoma maculatum Lampropeltis triangulum triangulum
X
Grenouille verte Amphibiens
Nom scientifique
Espèce en péril
Couleuvre tachetée Tortue peinte Buse à épaulettes
Chrysemys picta Buteo lineatus
Canard branchu Engoulevent bois-pourri
Aix sponsa Caprimulgus vociferus
Engoulevent d'Amérique Grèbe esclavon Hibou des marais
Chordeiles minor Podiceps auritus Asio flammeus
Martinet ramoneur Moucherolle à côtés olive
Chaetura pelagica Contopus borealis
Paruline azurée Paruline du Canada Paruline hochequeue
Dendroica cerulea Wilsonia canadensis Seiurus motacilla
Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
Castor du Canada Cerf de Virginie Lièvre d’Amérique
Castor canadensis Odocoileus virginianus Lepus americanus
Ours noir Vison d’Amérique
Ursus americanus Neovison vison
X
X
X X
X X X X X X X X X X
X
X X X X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
32
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Corridor d'Aylmer
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Parc de la Gatineau
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Connexion potentielle Forte pente Terrain CCN hors parc
Corridor potentiel Plan d'eau Cours d'eau
Couleuvre Espèce végétale Plante envahissante
Ours Amphibien Avifaune
#
Ponceau
200
Octobre 2012
m0
400
600
800
FIGURE 6
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
1,000 m
Aire de concentration de biodiversité
Aire de confinement du cerf de Virginie
Pont
Forêt mature
Héronnière
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Transect
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR D'AYLMER
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.4
Rapport final
Corridor du ruisseau Breckenridge Le corridor du ruisseau Breckenridge est caractérisé par le cours d’eau du même nom et ses affluents. Il prend sa source dans le parc de la Gatineau et se jette dans la rivière des Outaouais. La majeure partie du corridor se situe dans la municipalité de Pontiac, mais le secteur est se répartit entre la municipalité de Chelsea et la ville de Gatineau. Plusieurs connecteurs représentés par des ruisseaux et leur bande riveraine sont établis le long du chemin de la Montagne qui marque la limite nord du corridor. Des cours d’eau se greffent au ruisseau Breckenridge tout au long de sa descente vers la rivière des Outaouais (figure 7).
Le corridor s’étend sur 882 ha, dont 80 % de la superficie est boisée. De forme hétérogène, il s’étire en moyenne sur 5 km de long et 5 km de large. Par sa structure et sa composition, le corridor du ruisseau Breckenridge est principalement utilisé par les espèces aquatiques.
Connexion avec le parc Le corridor du ruisseau Breckenridge peut relier le parc de la Gatineau par six connecteurs. Ces connecteurs se composent d’un ou plusieurs cours d’eau ainsi que d’une bande riveraine de taille variable allant de 200 à 500 m de large. Les cours d’eau prennent leur source dans le parc de la Gatineau et rejoignent à différents degrés le ruisseau Breckenridge. La majorité d’entre eux sont en bonne santé et possèdent une bande riveraine large et continue composée de jeunes boisés mélangés. Les connecteurs de la partie ouest du corridor sont, quant à eux, régulièrement dépourvus de bande riveraine et entourés de champs agricoles. Le chemin de la Montagne représente le principal obstacle à la traversée. Il s’agit d’une route secondaire (environ 10 m de large), à usage récréatif et résidentiel; la fréquentation est donc faible à modérée. Le passage des cours d’eau est assuré par des ponceaux de différentes tailles, dont certains sont en partie bouchés par des embâcles et déchets d’origine anthropique.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor du ruisseau Breckenridge possède deux aires de concentration de biodiversité qui auraient avantage à être reliées au parc de la Gatineau. La première est localisée à peu près au centre du corridor au confluent de plusieurs cours d’eau. Les milieux sont diversifiés oscillant entre de jeunes boisés d’essences forestières mélangées, des friches en régénération, des cours d’eau et des milieux humides tels que des marais et marécages. L’empreinte humaine est faible, aucune route ni aucune autre infrastructure d’origine anthropique n’est présente, sauf deux lignes hydroélectriques et des sentiers pour VTT. Plusieurs espèces appartenant à différents groupes fonctionnels ont été observées, comme les grenouilles vertes (Lithobates clamitans melanota) et léopard (Lithobates pipiens), la couleuvre à ventre rouge (Storeria occipitomaculata), l’ours noir (Ursus americanus), des oiseaux de milieux forestiers et des rapaces. La seconde aire de concentration de biodiversité longe les berges de la rivière des Outaouais sur un peu plus de 2 km et couvre une centaine d’hectares de superficie. Elle se compose de forêts de feuillus plus ou moins jeunes, entrecoupées de milieux humides tels que des marécages et de lacs. À l’image de l’aire
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35
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
de concentration de biodiversité précédente, l’empreinte humaine est faible. Un seul chemin privé a été observé. Par sa situation et sa condition, cette aire naturelle accueille un grand nombre d’espèces apparentées aux milieux humides et aquatiques. À ce titre, une portion du territoire est gérée par CNC en tant qu’aire protégée et Québec Oiseaux est également propriétaire de terrains dans ce secteur.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor du ruisseau Breckenridge est faible. Les terrains se composent de boisés et anciennes terres agricoles à différents degrés de régénération. Les principaux aménagements sont d’ordre récréatif et privé tel que des sentiers informels et des accès aux terrains privés avec des VTT. La principale perturbation concerne le réseau routier. Le chemin de la Montagne, bien que modérément fréquenté, longe le parc de la Gatineau et traverse donc la majorité des connecteurs (sauf celui situé à l’extrémité ouest du corridor). Les cours d’eau provenant du parc de la Gatineau sont contrôlés par des ouvrages divers, dont la qualité est variable. La route 148 traverse la partie sud du corridor, créant ainsi une interruption entre la seconde aire de concentration de biodiversité et le reste du territoire. Cette route connaît une fréquentation intense avec des véhicules roulant rapidement. Un aménagement pour faciliter le passage de l’herpétofaune (amphibiens/reptiles) a été aménagé le long de la route dans le secteur du lac Vipond.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor du ruisseau Breckenridge est ceinturé par des terres agricoles. Des champs en exploitation, des friches en régénération et des bosquets représentent le territoire entourant le corridor. Quelques quartiers résidentiels sont localisés non loin des limites du corridor, le plus marqué étant celui entourant le connecteur du lac Mountains (extrémité est). Les habitations sont adjacentes au lac et la bande riveraine est quasi inexistante. Le corridor du ruisseau Breckenridge est situé à un peu plus de 2 km de celui d’Aylmer. Malgré l’intensification du tissu urbain dans ce secteur, la présence de friches en régénération laisse supposer un potentiel de connexion entre les deux territoires. Enfin, des cours d’eau adjacents au corridor viennent se jeter dans le ruisseau Breckenridge. Bien que la plupart ne prennent pas leur source dans le parc de la Gatineau, ce réseau de cours d’eau représente un potentiel pertinent pour le déplacement de certaines espèces associées au milieu aquatique.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Dans son ensemble, le corridor du ruisseau Breckenridge est fonctionnel. Plusieurs connecteurs établissent un lien avec le parc de la Gatineau et permettent la progression des cours d’eau jusqu’au ruisseau Breckenridge. La connectivité entre les aires de conservation de biodiversité est bonne et se caractérise par des friches en régénération et de jeunes boisés. La faible empreinte humaine permet une utilisation du plein potentiel des terrains par les espèces apparentées, entre autres, aux milieux aquatiques. La superficie des aires de concentration de biodiversité est également acceptable pour accueillir des espèces relatives aux milieux forestiers. La diversité et le nombre de milieux humides et aquatiques offrent un habitat favorable aux espèces associées à ces types de milieux. Le principal enjeu serait donc
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
la restauration de certaines portions de bandes riveraines en amont du corridor afin de garantir le déplacement des espèces et de limiter les impacts de l’agriculture sur la qualité de l’eau.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun Ail des bois Bermudienne à feuilles étroites Carex sparganioides Carex porte-tête Céraiste penché Corydale dorée Érable noir Glycérie pâle Orme liège Ptérospore andromède Renoncule à éventails Renouée du Japon Wolffie boréale Grenouille verte
Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Grenouille léopard Ouaouaron Rainette faux-grillon de l’Ouest Couleuvre à ventre rouge Tortue mouchetée Tortue peinte Aigle royal Bruant sauterelle Buse à épaulettes Engoulevent bois-pourri Engoulevent d'Amérique Faucon pèlerin Grèbe esclavon Hibou des marais Martinet ramoneur Moucherolle à côtés olive Paruline azurée Paruline du Canada Pic à tête rouge Pie-grièche migratrice Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux Sterne caspienne Troglodyte à bec court Cerf de Virginie Ours noir
Nom scientifique
Espèce en péril
Espèce cible
Allium tricoccum
X
Sisyrinchium angustifolium
X
Carex faux-rubanier Carex cephalophora Cerastium nutans Corydalis aurea ssp. aurea Acer nigrum Torreyochloa pallida Ulmus thomasii Pterospora andromedea Ranunculus flabellaris Fallopia japonica var. japonica Wolffia borealis Lithobates (Rana) clamitans melanota Lithobates (Rana) pipiens Lithobates (Rana) catesbeianus
X X X X X X X X X
Pseudacris triseriata
X
X
X
X
Storeria occipitomaculata Emydoidea blandingii Chrysemys picta Aquila chrysaetos Ammodramus savannarum Buteo lineatus Caprimulgus vociferus Chordeiles minor Falco peregrinus Podiceps auritus Asio flammeus Chaetura pelagica Contopus cooperi Dendroica cerulea Wilsonia canadensis Melanerpes erythrocephalus Lanius ludovicianus Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus Sterna caspia Cistothorus platensis Odocoileus virginianus Ursus americanus
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
X X X
X X X
X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
X
X X X
X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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Lac Mountains
Passage pour la faune
Parc de la Gatineau
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Lac Black
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Connexion potentielle Forte pente Terrain CCN hors parc
Corridor potentiel Plan d'eau Cours d'eau
Aire de concentration de biodiversité
#
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FIGURE 7
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Forêt mature Aire de confinement du cerf de Virginie
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide Héronnière
Plante envahissante
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Avifaune
Espèce végétale
Couleuvre
Ours Amphibien
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Transect
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DU RUISSEAU BRECKENRIDGE
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.5
Rapport final
Corridor de Luskville Le corridor de Luskville est constitué d’une aire de concentration de biodiversité bordant la rivière des Outaouais. Cette dernière comprend trois cours d’eau principaux prenant leur source dans le parc de la Gatineau. Le corridor fait partie intégrante de la municipalité de Pontiac, et fait face à l’escarpement d’Eardley dans le parc de la Gatineau (figure 8). Le corridor s’étend sur 439 ha, dont 65 % de la superficie est boisée. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur 5 km de long et comprenant trois bras de 200 m de large en moyenne. Par sa structure et sa composition, le corridor est favorable aux espèces de milieux humides.
Connexion avec le parc Le corridor de Luskville peut relier le parc de la Gatineau par sept connecteurs. Ces derniers sont en moyenne assez larges (de 200 m à quasiment 1 km) et la qualité du milieu est bonne. En effet, aucune route ni aménagement d’origine anthropique ne fracture les connecteurs. Quelques friches et champs agricoles sont toutefois présents dans les connecteurs situés à l’est du corridor. Les connecteurs se composent de boisés d’essences forestières mélangées, dont certaines portions sont d’âge mature. Plusieurs cours d’eau traversent également chaque connecteur. De taille variable, ils prennent tous leur source à l’intérieur du parc de la Gatineau. Par la superficie et la condition des connecteurs, plusieurs groupes d’espèces fréquentent ces milieux. Ainsi, cinq des sept connecteurs intègrent l’aire de confinement du cerf de Virginie présente dans le parc de la Gatineau. Des traces d’ours, de coyote et des amphibiens ont également été observées dans les connecteurs.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor de Luskville comprend une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle longe la rivière des Outaouais sur un peu plus de 2 km et forme une aire naturelle d’une centaine d’hectares. L’aire de concentration de biodiversité est dominée par des forêts humides, composées de feuillus comme l’érable argenté (Acer saccharinum). L’eau est omniprésente et des marques de crues sont visibles sur le tronc des arbres. On y trouve également l’embouchure des cours d’eau venant du parc de la Gatineau. Ils sont ceinturés par des milieux humides tels que des marais et des marécages. La localisation et la diversité des milieux naturels occasionnent la présence de plusieurs espèces associées aux milieux humides et aquatiques. Les grenouilles verte (Lithobates clamitans melanota) et léopard (Lithobates pipiens) ont été observées en grande quantité. Plusieurs traces d’ours noirs (Ursus americanus) et de cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) ont également été recensées. La condition de l’aire de concentration de biodiversité est bonne. Pratiquement aucune perturbation majeure n’est présente, seuls quelques sentiers de VTT traversent le secteur.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Le bord de rive demeure également boisé sans pression d’origine anthropique apparente. D’ailleurs, ce dernier est classé en ACOA.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor de Luskville est variable. En effet, les perturbations au niveau de l’aire de concentration de biodiversité et des connecteurs sont minimes, mais deviennent intenses dans la section du corridor reliant ces deux derniers. En effet, les cours d’eau qui cheminent vers l’aire de concentration de biodiversité sont, pour la plupart, dépourvus de bande riveraine et soumis à des pressions d’origine agricole. L’érosion est élevée sur certaines portions des cours d’eau et entraîne des répercussions sur la qualité de l’eau. La largeur du couloir de passage est diminuée voir inexistante sur certaines portions. La route 148 traverse également le nord du corridor. Elle est large (plus de 20 m) et fréquentée, avec quelques maisons en bordure. Elle traverse donc les différents cours d’eau du corridor par le biais de structures de taille et qualité variables. À l’est du corridor, la route 148 se dédouble et augmente ainsi la largeur de l’interruption.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor de Luskville est entouré par l’agriculture. Des champs voués à l’exploitation et au pâturage longent le corridor de tous bords. Quelques quartiers résidentiels mineurs sont présents le long des routes principales. La connexion avec d’autres milieux est donc restreinte, d’autant plus que l’agriculture accote le bord de rive de la rivière des Outaouais; la bande riveraine est donc quasiment inexistante. Enfin, le corridor de Luskville est situé à environ 2 km de celui de Pontiac. Malgré leur proximité, la connexion semble difficile, compte tenu des résidences et des champs agricoles couvrant le territoire.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor de Luskville possède un bon potentiel de connexion avec le parc de la Gatineau grâce au nombre, à la superficie et à la qualité de ses connecteurs. Ils permettent aux espèces de milieux aquatiques et terrestres de quitter aisément le parc de la Gatineau. Combinés à l’aire de concentration de biodiversité, l’ensemble de ces milieux offre des conditions favorables à la fréquentation par plusieurs groupes d’espèces. Par ailleurs, les connecteurs se situent au pied de l’escarpement d’Eardley et pourraient, de ce fait, constituer une zone tampon pour cet écosystème fragile. La présence de ce corridor permettrait également la dispersion d’espèces parfois isolées à cause de la topographie de l’escarpement. Par exemple, une observation de genévrier de Virginie (Juniperus virginiana) a été faite dans un des connecteurs du corridor. Cependant, les couloirs de connexion entre les connecteurs et l’aire de concentration de biodiversité sont dégradés. Ils subissent une forte pression de l’environnement agricole et leur largeur est restreinte. De ce fait, le principal enjeu pour le corridor de Luskville serait la restauration des bandes riveraines des cours d’eau afin de garantir le déplacement des espèces jusqu’à l’aire de concentration de biodiversité et de conserver la qualité et les attributs des cours d’eau.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Nom commun Cerisier de la Susquehanna
Plantes
Genévrier de Virginie Grenouille verte
Amphibiens
Oiseaux
Nom scientifique Prunus susquehanae Juniperus virginiana var. virginiana Lithobates (Rana) clamitans melanota
Espèce en péril
Espèce d’intérêt observée au terrain
X X
X X
Rainette faux-grillon de l’Ouest
Pseudacris triseriata
Grenouille léopard
Lithobates (Rana) pipiens
Aigle royal Buse à épaulettes Dindon sauvage
Aquila chrysaetos Buteo lineatus Meleagris gallopavo
X X
Engoulevent bois-pourri Engoulevent d'Amérique
Caprimulgus vociferus Chordeiles minor
X X
Faucon pèlerin Grèbe esclavon Grive de Bicknell
Falco peregrinus Podiceps auritus Catharus bicknelli
X X
Hibou des marais Martinet ramoneur Paruline à ailes dorées
Asio flammeus Chaetura pelagica Vermivora chrysoptera
Paruline du Canada Pic à tête rouge
Wilsonia canadensis Melanerpes erythrocephalus
Pie-grièche migratrice Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Lanius ludovicianus Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
Râle jaune Sterne caspienne
Coturnicops noveboracensis Sterna caspia
Troglodyte à bec court
Cistothorus platensis
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Espèce cible
X
X
X X
X
X X X X X X X X
X X
X X X X
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) (suite) Genre
Mammifères
Nom commun
Nom scientifique
Cerf de Virginie Coyote
Odocoileus virginianus Canis latrans
Loutre de rivière Ours noir
Lontra canadensis Ursus americanus
Vison d’Amérique
Neovison vison
Espèce en péril
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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Ours Amphibien Avifaune
Aire de concentration de biodiversité
Aire de confinement du cerf de Virginie
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FIGURE 8
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Forêt mature
Héronnière
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Connexion potentielle Plan d'eau
Transect Corridor potentiel
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DE LUSKVILLE
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.6
Rapport final
Corridor de Pontiac Le corridor de Pontiac est caractérisé par un vaste couloir de déplacement des espèces vers la rive de la rivière des Outaouais. Il fait partie intégrante de la municipalité de Pontiac et connecte le parc de la Gatineau au niveau du lac la Pêche (figure 9). Le corridor s’étend sur 2 852 ha, dont 75 % de la superficie est boisée. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur près de 10 km de long et 5 km de large en moyenne. Par sa structure et sa composition, le corridor de Pontiac est favorable aux espèces de milieux humides.
Connexion avec le parc Le corridor de Pontiac peut relier le parc de la Gatineau par deux connecteurs mesurant respectivement 500 m et 1 km de large. Le premier est composé de friches agricoles en régénération, créant ainsi une diversité d’habitats allant de la prairie au bosquet. Le second est à dominante forestière, composé de jeunes peuplements mélangés. Ce dernier abrite plusieurs petits cours d’eau provenant du parc de la Gatineau. Une zone riveraine composée de jeunes feuillus accompagne les ruisseaux, ainsi que des zones de méandre donnant lieu à de petits marais et marécages. Par leur dimension et composition ces connecteurs sont favorables au passage de la faune aquatique, mais aussi terrestre. À ce titre, les deux connecteurs rejoignent l’aire de confinement du cerf de Virginie présente dans le parc de la Gatineau. Le chemin Steele traverse les deux connecteurs. Il est utilisé par les locaux, la fréquentation est donc modérée. Quelques sentiers privés quittent le chemin pour se diriger vers les boisés.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor de Pontiac possède deux aires de concentration de biodiversité qui auraient avantage à être reliées au parc de la Gatineau. La première est située dans la partie centrale du corridor et couvre plus de 359 ha de boisés et milieux humides. Les peuplements forestiers sont jeunes et accompagnés de feuillus et résineux matures par endroits. Plusieurs cours d’eau divergent de l’aire de concentration de biodiversité et donnent lieu à des marais, marécages et petits lacs. Une ligne hydroélectrique traverse également la partie sud du territoire. Quelques chemins traversent le milieu. La plupart d’entre eux sont en gravier et de largeur moyenne (environ 15 m). Ils desservent quelques résidences, leur fréquentation est donc sporadique. La diversité des milieux et leur condition favorisent l’établissement de quasiment tous les groupes d’espèces. Ainsi, amphibiens, reptiles, oiseaux, petits et grands mammifères ont été observés dans le secteur. La seconde aire de concentration de biodiversité longe la rive de la rivière des Outaouais sur un peu plus de 7 km et représente plus de 500 ha de boisés et milieux humides. Les forêts sont composées de feuillus humides, dont certains secteurs ont atteint l’âge mature. Plusieurs cours d’eau se jettent dans la rivière
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
des Outaouais, créant des zones de marais et marécages. Des espèces relatives aux milieux humides et aquatiques, notamment des amphibiens, sont présentes en quantité dans cette aire naturelle. Les bords de rive sont passablement fréquentés. Des chemins desservent quelques résidences ainsi qu’une zone de baignade. L’empreinte humaine demeure toutefois modérée, car restreinte aux bordures de chemin.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor de Pontiac est modérée. En effet, peu de quartiers résidentiels sont présents à l’intérieur du corridor. Plusieurs friches agricoles sont en voie de régénération, créant une certaine diversité d’habitats. La présence de bosquets et de haies en régénération est appréciée par la petite faune, ainsi que les espèces dites de lisière, comme le lièvre d’Amérique (Lepus americanus). La principale perturbation est le réseau routier. En effet, le corridor est traversé de part en part par des chemins, formant une sorte de quadrillage. Bien que la plupart aient un impact mineur dû à leur faible fréquentation, leur présence entraîne une modification du milieu par des fossés d’écoulement et des coupes forestières. Certains d’entre eux traversent des milieux humides, créant une rupture avec l’hydrologie d’origine et le déplacement d’espèces aquatiques. Par ailleurs, la route 148 longe le nord de la deuxième aire de concentration de biodiversité. La circulation est constante, à vitesse élevée. Les impacts de cette route sont donc plus marqués que dans le cas des chemins et représentent un obstacle pour la faune, notamment les amphibiens et les reptiles. Des parcelles de forêts appartiennent à des propriétaires privés qui y exercent divers aménagements comme des coupes, fossés de drainage et pose de clôtures. Ces aménagements créent un dérangement pour la faune, des modifications et des interruptions du milieu pouvant entraver le déplacement de la faune. La construction d’un aéroparc comprenant un aéroport privé entouré de développements résidentiels est en projet dans le sud du corridor, face à l’île Mohr. Ainsi, le projet d’aéroparc couvrirait environ 70 ha de terrains, dont plusieurs sont des milieux humides, et s’étendrait le long de la rivière des Outaouais sur près d’un kilomètre (Aéroparc du Pontiac, 2012). Enfin, deux lignes hydroélectriques traversent le corridor. Bien qu’étant un aménagement d’origine anthropique, certains bénéfices pour la faune peuvent être associés à l’entretien de la végétation sous les lignes. De ce fait, l’emprise favorise l’apparition de plantes ligneuse comme le framboisier (Rubus idaeus), appréciées par des espèces comme l’ours. Cet espace dégagé favorise également la présence de certains amphibiens tels que la rainette faux-grillon de l’Ouest, dont quelques étangs de reproduction ont été recensés dans le secteur.
Périphérie et milieux adjacents L’agriculture est active dans le secteur et omniprésente en périphérie du corridor. Des bosquets et petits boisés accompagnent les champs agricoles et sont, pour la plupart, exploités (coupes, plantations). Quelques résidences bordent certaines routes. La connectivité est donc restreinte autour du corridor. Les secteurs ouest et nord-est du corridor se situent non loin des corridors de Bristol et de Luskville (moins de 3 km). La présence de bosquets, friches et petits cours d’eau offre un potentiel de connexion pour les espèces, notamment la faune terrestre.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor de Pontiac possède un potentiel de connexion élevé. Les couloirs de connexion incluant les connecteurs sont larges et contiennent des milieux diversifiés avec une empreinte humaine faible. Les aires de concentration de biodiversité sont également vastes et diversifiés avec une empreinte humaine minimale. La superficie et la diversité du corridor dans son ensemble le rendent fonctionnel pour tous les groupes d’espèces, aquatique comme forestier. Cela dit, les aménagements réalisés dans certains boisés ainsi qu’aux abords des chemins créent des dérangements et ruptures avec le milieu. Les coupes de bois, les clôtures et chemins qui traversent le corridor peuvent affecter son utilisation par certaines espèces. Par ailleurs, plusieurs cours d’eau qui traversent ou prennent source dans le corridor cheminent en dehors des limites de celui-ci et se retrouvent souvent fortement perturbés (qualité de l’eau, absence de bande riveraine). Les principaux enjeux concernant le corridor de Pontiac sont la préservation des cours d’eau reliés au corridor, afin de garantir le déplacement des espèces aquatiques jusqu’à la rivière des Outaouais, ainsi qu’une conservation de parcelles boisées afin de garantir le déplacement, notamment de la grande faune, sur toute la longueur du corridor.
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun
Nom scientifique
Espèce en péril
Carex dérangeant Gesse jaunâtre
Carex molesta Lathyrus ochroleucus
X
Gratiole dorée Muhlenbergie des bois
Gratiola aurea Muhlenbergia sylvatica
X X
Noyer cendré Orme liège Pycnanthème de Virginie
Juglans cinerea Ulmus thomasii Pycnanthemum virginianum
Violette affine
Viola affinis
X X X X
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Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) (suite) Groupe d’espèces
Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Nom commun
Nom scientifique
Espèce en péril
Grenouille verte
Lithobates (Rana) clamitans melanota
Rainette faux-grillon de l’Ouest
Pseudacris triseriata
X
Couleuvre rayée Tortue-molle à épines
Thamnophis sirtalis Apalone spinifera
X
Tortue mouchetée Aigle royal Arlequin plongeur
Emydoidea blandingii Aquila chrysaetos Histrionicus histrionicus
Bécasseau maubèche Bruant sauterelle
Calidris canutus Ammodramus savannarum
Buse à épaulettes Dindon sauvage Engoulevent bois-pourri
Buteo lineatus Meleagris gallopavo Caprimulgus vociferus
Engoulevent d'Amérique Faucon pèlerin
Chordeiles minor Falco peregrinus
Garrot d'Islande Grand héron Grèbe esclavon
Bucephala islandica Ardea herodias Podiceps auritus
Grive de Bicknell Hibou des marais Martinet ramoneur
Catharus bicknelli Asio flammeus Chaetura pelagica
Moucherolle à côtés olive Paruline à ailes dorées
Contopus cooperi Vermivora chrysoptera
Paruline du Canada Pic à tête rouge Pie-grièche migratrice
Wilsonia canadensis Melanerpes erythrocephalus Lanius ludovicianus
Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
Sterne caspienne Troglodyte à bec court Castor du Canada
Sterna caspia Cistothorus platensis Castor canadensis
Cerf de Virginie Chauve-souris argentée Chauve-souris cendrée
Odocoileus virginianus Lasionycteris noctivagans Lasiurus cinereus
Chauve-souris rousse Hermine
Lasiurus borealis Mustela erminea
Loutre de rivière Ours noir
Lontra canadensis Ursus americanus
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
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X X X X X X X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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Connexion potentielle Forte pente Terrain CCN hors parc
Corridor potentiel Plan d'eau Cours d'eau
Espèce végétale Plante envahissante
Amphibien Avifaune
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Ponceau
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1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Aire de concentration de biodiversité Aire de confinement du cerf de Virginie
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Forêt mature
Héronnière
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
Milieu humide
Couleuvre
Ours
HABITATS FAUNIQUES
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Transect Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DE PONTIAC
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.7
Rapport final
Corridor de Bristol Le corridor de Bristol est caractérisé par un vaste couloir de migration des espèces en direction de la rivière des Outaouais. Il possède un seul connecteur situé sur la partie ouest du parc de la Gatineau. Le corridor de Bristol partage son territoire entre les municipalités de Pontiac et de Bristol (figure 10). Le corridor s’étend sur 6 558 ha, dont 80 % de la superficie est boisée. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur 17 km de long et 2 km de large en moyenne. Par sa structure et sa composition, le corridor de Bristol est favorable aux espèces de milieux humides.
Connexion avec le parc Le corridor de Bristol peut relier le parc de la Gatineau par un seul connecteur. Il s’étend sur 1,5 km de large et se compose de différents peuplements forestiers (feuillus, mélangés, résineux). Une cédrière mature de petite superficie est également présente dans le centre du connecteur. La limite entre le parc de la Gatineau et le connecteur est marquée par un chemin en gravier dont la fréquentation est mineure. Non loin du connecteur se trouve une sablière en exploitation de taille moyenne. D’autres chemins en gravier sont présents au sein du connecteur, mais leur taille et structure induisent un impact minime sur le milieu.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor de Bristol possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle couvre plus de 1 700 ha de boisés et milieux humides et longe la rive de la rivière des Outaouais sur 20 km. Près de la moitié de la superficie de l’aire de concentration de biodiversité est couverte par des milieux humides sous forme de marais et marécages de tailles variées. Ces derniers sont souvent reliés entre eux par d’étroits cours d’eau, dont certains prennent leur source plus au nord du territoire. Les boisés qui entourent ces milieux sont également diversifiés, allant de peuplements feuillus à des pinèdes blanches matures. La diversité et la superficie de ces milieux naturels permettent d’accueillir une biodiversité conséquente. Plusieurs plantes calcicoles sont recensées dans les boisés et en bordure de rives. Des espèces de milieux humides et aquatiques sont également présentes, telles que les amphibiens, reptiles, poissons et oiseaux. À ce titre, plusieurs héronnières sont présentes dans l’aire de concentration de biodiversité et en périphérie, et la partie ouest de celui-ci est classée comme ACOA. Les mammifères profitent également de l’étendue naturelle, notamment le cerf de Virginie qui utilise le territoire comme aire de confinement. Quelques chemins privés traversent l’aire de concentration de biodiversité pour aller rejoindre les rives où des sites de villégiature sont établis en bordure de la rivière. Ces derniers sont localisés dans la partie centrale, laissant ainsi les secteurs ouest et est dépourvus de présence humaine.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
La principale perturbation réside dans la présence d’une carrière en activité au nord de l’aire de concentration de biodiversité. Elle crée une fracture directe en étant située au centre de ce dernier. Outre le dérangement dû au bruit, les aménagements reliés à cette infrastructure sont conséquents (modification de l’hydrologie et de la topographie, coupes forestières, etc.). Deux routes principales se rendent jusqu’à la carrière traversant plusieurs milieux humides, dont des marais. La circulation par les camions est constante et à vitesse élevée, induisant de la mortalité chez les espèces la traversant (des dépouilles de tortue mouchetée ont été observées sur les deux routes).
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor de Bristol est variable et restreinte à certains secteurs. Les secteurs nord et sud du corridor présentent peu de perturbations, se résumant à quelques hameaux de villégiature et des chemins non asphaltés. Les perturbations sont plus marquées dans le centre du corridor. La largeur du couloir de connexion se réduit fortement sur un tronçon d’environ 3 km et peut atteindre 200 m de large. Les terrains comprennent des friches dont certains secteurs sont encore dépourvus de végétation ligneuse. Cette section est également traversée par des chemins ainsi que par la route 148. Des clôtures sont également observées le long de la route 148. Enfin, une ligne hydroélectrique traverse également cette portion du corridor. Plus au sud, la carrière s’étend sur plus de 400 ha créant une trouée dans le milieu. Un réseau de routes et des aménagements relatifs à son exploitation sont présents.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor de Bristol est situé dans un secteur à dominance agricole. La plupart du territoire ceinturant le corridor est constitué de champs exploités entrecoupés de friches en régénération et de bosquets. Dans certains secteurs, les zones boisées sont un peu plus denses et vastes, offrant un potentiel de connexion vers d’autres aires naturelles. Tel est le cas de la partie est du corridor qui est située non loin du corridor de Pontiac. Le nord-ouest du corridor est situé en marge des grands massifs forestiers qui caractérisent le nord du parc de la Gatineau. Bien que l’agriculture demeure dominante, de larges trames boisées bordent le corridor, accompagnées de plusieurs cours d’eau. La connexion vers le nord serait alors favorisée à cet endroit.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor de Bristol possède un potentiel de connexion intéressant pour les espèces de milieux terrestre et aquatique. Le connecteur ainsi que l’aire de concentration de biodiversité présentent une diversité de milieux et une superficie capable d’accueillir tous les groupes d’espèces. Plantes en péril, oiseaux aquatiques, amphibiens, reptiles et mammifères sont présentement recensés dans le corridor. L’empreinte humaine est négligeable dans la plupart du corridor, notamment au niveau de l’aire de concentration de biodiversité et du connecteur. Cela dit, deux pressions d’origine anthropique marquent le corridor. D’une part, la carrière et ses routes d’accès causent une fracture au niveau des milieux humides et engendrent de la mortalité d’espèces reliées à ces milieux. D’autre part, l’étranglement dans le centre du corridor limite le déplacement des espèces, notamment des grands mammifères. Les principaux enjeux concernant le corridor de Bristol seraient de favoriser le déplacement de la faune des
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
milieux humides autour de la carrière ainsi que d’élargir le couloir de connexion dans le centre du corridor afin d’offrir des conditions favorables au passage des grands mammifères. Par ailleurs, le corridor de Bristol est l’objet de deux projets d’envergure concernant la conservation et le récréotourisme dans sa partie sud, entre la carrière et la rive de la rivière des Outaouais. D’une part, une superficie importante de terrains a été acquise par CNC avec l’aide du MRNF, dans une perspective de création de refuge faunique. Le but serait d’assurer la gestion de ces terrains pour en préserver la biodiversité. D’autre part, le projet de parc régional du Sault-des-Chats de Pontiac est issu de la collaboration entre sept partenaires, soit : deux municipalités, deux MRC, deux CLD ainsi que la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CRÉO). Le projet de parc serait axé sur le développement récréotouristique tout en conciliant la protection des habitats naturels et le maintien de la qualité de vie des résidents parsemés sur ce secteur de près de 4 000 ha (Groupe IBI/DAA, 2010). L’arrimage de ces deux projets représenterait donc un enjeu de gestion important dans le cadre de la gestion durable de ce secteur du corridor.
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun
Nom scientifique
Espèce en péril
Adlumie fongueuse Asclépiade tubéreuse Brome de Kalm
Adlumia fungosa Asclepias tuberosa var. interior Bromus kalmii
X X X
Carex de Sartwell Carex porte-tête
Carex sartwellii Carex cephalophora
X X
Carex sec
Carex siccata
X
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Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
55
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) (suite) Groupe d’espèces
Nom commun Céanothe à feuilles étroites Céanothe d’Amérique
Ceanothus herbaceus Ceanothus americanus
X X
Cerisier de la Susquehanna Chêne blanc
Prunus susquehanae Quercus alba
X X
Corydale dorée Cypripède tête-de-bélier Doradille ambulante
Corydalis aurea ssp. aurea Cypripedium arietinum Asplenium rhizophyllum
X X X
Érable noir Gaillet fausse-circée
Acer nigrum Galium circaezans Juniperus virginiana var. virginiana
X X
Genévrier de Virginie
Plantes
Gentianopsis crinita
X
Gesse jaunâtre Ginseng à cinq folioles
Lathyrus ochroleucus Panax quinquefolius
X X
Hélianthe à feuilles étalées Millepertuis de Kalm Millepertuis de Virginie
Helianthus divaricatus Hypericum kalmianum Triadenum virginicum
X X X
Minuartie de Michaux Orme liège
Minuartia michauxii Ulmus thomasii
X X
Panic de Philadelphie Panic flexible Platanthère petite-herbe
Panicum philadelphicum Panicum flexile Platanthera flava var. herbiola
X X X
Polygale polygame Polygale sénéca Ptérospore andromède
Polygala polygama Polygala senega Pterospora andromedea
X X X
Pycnanthème de Virginie Renoncule à éventails
Pycnanthemum virginianum Ranunculus flabellaris
X X
Renouée robuste Ronce à flagelles Sélaginelle cachée
Persicaria robustior Rubus flagellaris Selaginella eclipes
X X X
Spiranthe lustrée Sporobole à glumes inégales
Spiranthes lucida Sporobolus heterolepis Sporobolus vaginiflorus var. vaginiflorus Sporobolus compositus var. compositus
X X X
Sumac aromatique
Rhus aromatica var. aromatica
X
Trichostème à sépales égaux Uvulaire à grandes fleurs
Trichostema brachiatum Uvularia grandiflora
X X
Verge d’or faux-ptarmica Vesce d’Amérique Wolffie boréale
Solidago ptarmicoides Vicia americana Wolffia borealis
X X X
Sporobole rude
Espèce cible
X
X
Gentiane frangée
Sporobole engainé
56
Nom scientifique
Espèce en péril
X
X
Espèce d’intérêt observée au terrain
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) (suite) Groupe d’espèces Amphibiens
Nom commun
Grenouille verte Couleuvre d’eau
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Nom scientifique
Espèce en péril
Lithobates (Rana) clamitans melanota Nerodia sipedon sipedon Thamnophis sauritus septentrionalis
X
Tortue mouchetée
Emydoidea blandingii
X
Tortue peinte Aigle royal Bruant sauterelle
Chrysemys picta Aquila chrysaetos Ammodramus savannarum
X
Buse à épaulettes Chouette lapone
Buteo lineatus Strix nebulosa
Engoulevent bois-pourri Engoulevent d'Amérique Faucon pèlerin
Caprimulgus vociferus Chordeiles minor Falco peregrinus
Grand héron Hibou des marais
Ardea herodias Asio flammeus
Martinet ramoneur Moucherolle à côtés olive Paruline du Canada
Chaetura pelagica Contopus cooperi Wilsonia canadensis
Petit Blongios Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Ixobrychus exilis Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
Troglodyte à bec court Castor du Canada
Cistothorus platensis Castor canadensis
Cerf de Virginie Chauve-souris argentée Chauve-souris cendrée
Odocoileus virginianus Lasionycteris noctivagans Lasiurus cinereus
Chauve-souris rousse Coyote
Lasiurus borealis Canis latrans
Hermine Lynx du Canada Martre d’Amérique
Mustela erminea Lynx canadensis Martes americana
Orignal
Alces alces
Couleuvre mince
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
X
X X X X X
X X
X X X X X X X X X X X X X X X X X
X
X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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148
N
Q On u é b e tar c io
148
Rivière
Carrière
des
uais ao Out
Corridor de Bristol
148
# Sablière
148
Corridor de Pontiac
Parc de la Gatineau
Lac
Lac la Pêche
Forte pente Terrain CCN hors parc
Cours d'eau
Couleuvre Espèce végétale Plante envahissante
Ours Amphibien Avifaune
Aire de concentration de biodiversité
Aire de confinement du cerf de Virginie
#
Ponceau
Octobre 2012
m0
200
400
600
800
FIGURE 10
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Forêt mature
Héronnière
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Connexion potentielle Plan d'eau
Transect Corridor potentiel
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DE BRISTOL
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.8
Rapport final
Corridor du Nord Le corridor du Nord se caractérise par un vaste réseau de boisés et de lacs se connectant aux massifs forestiers voisins. Par la diversité et la condition de ses milieux, le corridor est favorable aux espèces de milieux terrestres, et plus particulièrement aux grands prédateurs. Le corridor est situé au nord du parc de la Gatineau, à l’extrémité ouest du lac la Pêche (figure 11). Il s’étend sur 11 684 ha, dont plus de 90 % de la superficie est boisée, le reste étant constitué de lacs et de cours d’eau. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur 17 km de long et 7 km de large en moyenne. Par sa superficie, il fait partie de plusieurs municipalités, soit du nord au sud (sens horaire) : Thorne, La Pêche, Pontiac, Bristol et Clarendon.
Connexion avec le parc Le corridor du Nord possède un seul connecteur qui longe le parc de la Gatineau sur près de 10 km. Le connecteur est dominé par un couvert forestier composé de peuplements feuillus et mélangés d’âge variable. À plusieurs endroits, de petits secteurs de forêt ont atteint l’âge mature. Plusieurs lacs sont également présents le long du connecteur, reliés par de petits cours d’eau. Aucun axe routier ou infrastructure d’origine anthropique n’est présent au sein du connecteur. Quelques sentiers de VTT à usage privé sont présents menant, dans la plupart des cas, à des lacs.
Aire de concentration de biodiversité La condition des milieux naturels au sein du corridor et l’empreinte humaine quasi inexistante favorisent une forte biodiversité couvrant l’ensemble du territoire; il est donc impossible de délimiter une aire de concentration de biodiversité. Un vaste massif forestier caractérise le corridor composé de peuplements d’essences feuillues et mélangées. À plusieurs endroits, les forêts sont d’âge mature. Un réseau de lacs et cours d’eau est également présent de part en part du corridor. Enfin, quelques portions de territoires sont marquées par un relief escarpé. L’étendue boisée offre un habitat propice aux espèces associées aux milieux forestiers ainsi qu’aux grands prédateurs. Les trois quarts du territoire couvert par le corridor sont identifiés comme une aire de confinement du cerf de Virginie. Des traces de loup (fèces) ont également été observées non loin du connecteur. Le réseau de lacs et cours d’eau abrite des espèces relatives aux milieux aquatiques et humides. Des amphibiens ont été observés ainsi que des pontes de tortue serpentine (Chelydra serpentina) sur les berges d’un lac près du connecteur.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Empreinte humaine La présence humaine, faible, se résume à un réseau de chemins pour la plupart en gravier. Ils sont utilisés par des propriétaires privés pour des usages récréatifs et résidentiels (ex. chalets au bord du lac). D’autres chemins sont destinés à l’exploitation forestière présente dans certains secteurs du corridor.
Périphérie et milieux adjacents La partie sud du corridor du Nord est dominée par l’agriculture et entrecoupée de friches et bosquets. Les boisés sont plus étendus à certains endroits et offrent un potentiel de connexion avec le sud, notamment avec le corridor de Bristol. La partie nord est ceinturée de boisés et représente une continuité avec les milieux présents dans le corridor. Ainsi, on y retrouve un réseau de lacs et cours d’eau au milieu du massif forestier. Les perturbations d’origine anthropique sont faibles et se résument à quelques chemins et sentiers privés. La connexion entre les limites du corridor et le secteur nord est donc entièrement possible.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor du Nord est entièrement fonctionnel du fait de sa localisation, de sa superficie, de son environnement et de la qualité et condition de ses milieux naturels. Il offre ainsi un couloir de passage pour de multiples espèces, dont le loup. La faible présence humaine laisse place à de vastes étendues boisées allant au-delà du corridor. Par conséquent, la délimitation du corridor est réalisée à titre indicatif. En effet, le corridor peut se poursuivre sur plusieurs kilomètres au nord par sa connectivité avec la réserve de biodiversité du Mont-O’Brien (figure 3). Le connecteur possède également une vaste superficie en lien avec le parc de la Gatineau. Sa condition offre un bon potentiel de connexion et une faune diversifiée a été observée. Le principal enjeu concernant le corridor du Nord serait donc d’assurer la conservation du connecteur afin de garantir le passage de la faune vers les étendues naturelles voisines. À ce titre, deux parcelles de terrain appartenant à CNC, totalisant 265 ha, sont situées dans ce connecteur et directement adjacentes au parc de la Gatineau.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces Plantes Amphibiens
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Nom commun
Nom scientifique
Uvulaire à grandes fleurs
Uvularia grandiflora
Grenouille verte
Lithobates (Rana) clamitans melanota
Ouaouaron
Lithobates (Rana) catesbeianus
Tortue mouchetée Tortue serpentine Bruant sauterelle
Emydoidea blandingii Chelydra serpentina Ammodramus savannarum
Buse à épaulettes Grand héron
Buteo lineatus Ardea herodias
Paruline du Canada Pygargue à tête blanche Castor du Canada
Wilsonia canadensis Haliaeetus leucocephalus Castor canadensis
Cerf de Virginie Coyote
Odocoileus virginianus Canis latrans
Loup de l’Est Lynx du Canada Martre d’Amérique
Canis lupus lycaon Lynx canadensis Martes americana
Ours noir Orignal Vison d’Amérique
Ursus americanus Alces alces Mustela vison
Espèce en péril
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
X
X
X X X
X X
X X
X
X
X X X X X X X
X X
X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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303
303
303
Lac à Jowie
Lac Mecham
366 Lac Barnes
Lac Thome
Lac Long
Corridor du Nord
#
Lac à Connelly
Lac Ruthledge
Lac Bob
Lac Martin
Lac à Breen
Lac à Nolan
366
Lac Sandy
Lac à la Loutre
Lac des Loups
Lac Halverson
366
Lac la Pêche
Parc de la Gatineau
Lac Glynn
Lac Kelly
N
Connexion potentielle Forte pente Terrain CCN hors parc
Corridor potentiel Plan d'eau Cours d'eau
Plante envahissante
#
Ponceau
Pont
Octobre 2012
m0
200
400
600
800
FIGURE 11
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Aire de concentration de biodiversité
Forêt mature
Héronnière Aire de confinement du cerf de Virginie
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Espèce végétale Avifaune
Couleuvre
Ours Amphibien
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Transect
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DU NORD
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
4.4.9
Rapport final
Corridor de Masham
À l’image du corridor du Nord, le corridor de Masham se caractérise par un vaste réseau de boisés et de lacs se connectant aux massifs forestiers du Nord. Il est entièrement situé dans la municipalité de La Pêche, non loin de la rivière Gatineau. Il connecte le secteur nord-est du parc de la Gatineau vis-à-vis du lac Philippe (figure 12). Le corridor s’étend sur 2 913 ha, dont environ 75 % de la superficie est boisée, le reste étant constitué de lacs et cours d’eau. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur 10 km de long et 2,5 km de large en moyenne. Par la diversité et la condition de ses milieux, le corridor est favorable aux espèces de milieu terrestre, et plus particulièrement aux grands prédateurs.
Connexion avec le parc Le corridor de Masham possède un seul connecteur qui longe le parc de la Gatineau sur près de 4 km. Le connecteur est dominé par un couvert forestier composé de peuplements feuillus et mélangés d’âge variable, dont certains ont atteint l’âge mature. Le connecteur fait face à de vastes forêts situées au sein du parc de la Gatineau. De taille et de fréquentation moyenne, la route 366 traverse le connecteur et dessert plusieurs routes secondaires et chemins. Des résidences sont présentes le long de la route et des voies secondaires. Cela dit, le développement résidentiel est restreint et des bandes boisées sont présentes de part et d’autre de la route.
Aire de concentration de biodiversité À cause de la qualité des milieux naturels au sein du corridor ainsi que la faible empreinte humaine, il est impossible de délimiter une aire de concentration de biodiversité. Un vaste massif forestier caractérise le corridor composé de peuplements d’essences feuillues et mélangées. À plusieurs endroits, les forêts sont d’âge mature. Un réseau de lacs et cours d’eau est également présent sur l’ensemble du corridor. Enfin, quelques portions de territoires sont marquées par un relief escarpé. L’étendue boisée offre un habitat propice aux espèces associées aux milieux forestiers ainsi qu’aux grands prédateurs. Des traces de loup et de cerf de Virginie ont été observées au sein du corridor. Le réseau de lacs et cours d’eau abrite des espèces associées aux milieux aquatiques et humides. Des amphibiens ont été observés ainsi que des oiseaux comme le plongeon huard (Gavia immer).
Empreinte humaine L’empreinte humaine est faible et localisée. Au sud du corridor, des résidences bordent les accès principaux et secondaires formant des hameaux. Le centre et le nord du corridor sont voués à la villégiature, surtout autour des lacs. Ainsi, plusieurs chemins et sentiers de VTT traversent le corridor.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Certaines parcelles sont à vocation agricole. De manière générale, elles sont ceinturées de haies boisées, friches et bosquets. Enfin, une ligne électrique traverse la partie nord du corridor.
Périphérie et milieux adjacents L’agriculture domine à l’ouest et à l’est du corridor. Elle se caractérise par une mosaïque de champs, friches et bosquets. Des haies boisées ceinturent les champs dans plusieurs secteurs. De vastes étendues boisées ainsi que des lacs et milieux humides sont également présents. De ce fait, la connexion est considérée comme possible dans ces secteurs. La partie nord est annexée aux massifs forestiers du Nord et représente une continuité avec les milieux présents dans le corridor. Ainsi, on retrouve un réseau de lacs et cours d’eau à travers les étendues boisées. Les perturbations d’origine anthropique sont faibles et se résument à quelques chemins et sentiers privés. La connexion entre les limites du corridor et le secteur nord est donc entièrement possible. Par cette connexion, le corridor de Masham pourrait renforcer, avec celui du Nord, un réseau régional de milieux naturels connectés avec la réserve de biodiversité du Mont-O’Brien.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Par sa localisation, sa superficie et la qualité et condition de ses milieux naturels, le corridor de Masham offre un vaste couloir de passage pour les espèces associées aux milieux forestiers, aquatiques et plus particulièrement pour la grande faune. La faible présence humaine laisse place à de vastes étendues boisées autour du corridor et permet ainsi de diversifier les couloirs de passage. Par conséquent, la délimitation du corridor est réalisée à titre indicatif, car en fait, la partie nord du corridor pourrait s’étendre sur plusieurs kilomètres supplémentaires. Le connecteur possède également une vaste superficie en lien avec le parc de la Gatineau. Sa condition offre un bon potentiel de connexion et une faune diversifiée a été observée. Cela dit, l’empreinte humaine, des habitations et axes routiers sont présents ainsi qu’autour de plusieurs lacs. Ainsi, le principal enjeu concernant le corridor de Masham serait de veiller à la conservation de bandes boisées intactes au niveau du connecteur et autour des principaux lacs, afin de garantir le déplacement des espèces du corridor vers les massifs boisés du Nord.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun Ail des bois Conopholis d’Amérique
Allium tricoccum Conopholis americana
X X
Orme liège Trille blanc
Ulmus thomasii Trillium grandiflorum Lithobates (Rana) clamitans melanota
X X
Nerodia sipedon sipedon Lampropeltis triangulum triangulum
X
Grenouille verte Amphibiens
Couleuvre d’eau Couleuvre tachetée
Oiseaux
Mammifères
Nom scientifique
Espèce en péril
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
X
X X
Aigle royal Buse à épaulettes
Aquila chrysaetos Buteo lineatus
Engoulevent bois-pourri Engoulevent d'Amérique Martinet ramoneur
Caprimulgus vociferus Chordeiles minor Chaetura pelagica
Moucherolle à côtés olive Paruline à ailes dorées
Contopus cooperi Vermivora chrysoptera
Paruline du Canada Pie-grièche migratrice Plongeon huard
Wilsonia canadensis Lanius ludovicianus Gavia immer
X X
Pygargue à tête blanche Castor du Canada Cerf de Virginie
Haliaeetus leucocephalus Castor canadensis Odocoileus virginianus
X
Coyote Hermine
Canis latrans Mustela erminea
Loup de l’Est Loutre de rivière Lynx du Canada
Canis lupus lycaon Lontra canadensis Lynx canadensis
Martre d’Amérique Ours noir
Martes americana Ursus americanus
Vison d’Amérique
Neovison vison
X X X X X X X X X X X X X
X X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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69
à rank
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Lac Kingsbury
366
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Pêche
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Lac Gauvreau
Lac Vert
Lac Fairburn
Parc de la Gatineau
Lac Fraser
Corridor de Masham
Lac Nesbitt
e ouldic in Sh Chem
Lac Bell
366
Lac Jamison
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Joh n-W ood Pêche
366
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105
366
105
105
Corridor du moulin de Wakefield
5
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Chemin McCrank
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Gatineau
Ri
Rivière Forte pente Corridor du moulin de Wakefield
Couleuvre Espèce végétale Plante envahissante
Ours Amphibien Avifaune
Aire de concentration de biodiversité Aire de confinement du cerf de Virginie
#
Ponceau
Octobre 2012
m0
200
400
600
800
FIGURE 12
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Forêt mature
Héronnière
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Cours d'eau
Terrain CCN hors parc
Connexion potentielle Corridor potentiel
Plan d'eau
Transect Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DE MASHAM
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
4.4.10 Corridor Nord-est du Parc Le corridor Nord-est du Parc relie la partie nord-est du parc de la Gatineau à une zone boisée près de la rivière Gatineau à la hauteur du lac Brown. Le corridor est situé dans la municipalité de La Pêche, à quelques kilomètres au sud du moulin de Wakefield. Le chemin Riverside, longeant la rivière Gatineau, marque la limite nord du corridor (figure 13). Le corridor s’étend sur 208 ha, dont 90 % de la superficie est boisée. Il forme un polygone d’environ 2 km de côté. Par sa structure et sa composition, le corridor Nord-est du Parc est favorable aux espèces de milieux terrestres, notamment en ce qui concerne les milieux ouverts.
Connexion avec le parc Le corridor Nord-est du Parc peut relier le parc de la Gatineau par deux connecteurs situés au sud et à l’ouest du corridor. Le premier longe le parc de la Gatineau sur quasiment un kilomètre. Il est composé en majeure partie de jeunes peuplements forestiers mélangés. Le second connecteur est également composé de jeunes boisés mélangés, mais entrecoupés de plusieurs résidences. Sa superficie est moindre et se réduit à quelques mètres de largeur vis-à-vis des résidences. Au niveau du parc de la Gatineau, de vastes forêts juxtaposent les deux connecteurs. La route 105 traverse les deux connecteurs quelques mètres plus loin. Elle est large (plus de 20 m) et fréquentée. Aucun aménagement pour la faune n’a été observé, mais la forêt borde la route au niveau du connecteur sud, offrant ainsi un écran de végétation pour la faune. Ces deux connecteurs sont également inclus dans le tracé du prolongement de l’autoroute 5 qui est en construction.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor Nord-est du Parc possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle comprend une cinquantaine d’hectares de jeunes forêts mélangées avec quelques secteurs où le sapin et la pruche dominent. Le relief est parfois escarpé avec des pentes modérées où se situent des résineux. Le sommet de la butte donne lieu à de petites zones dénudées. Elles offrent des conditions sèches où les lichens et le pin blanc dominent, accompagnés d’un cortège floristique de station acide dont le cypripède acaule (Cypripedium acaule). La diversité du milieu représente un intérêt pour la faune associée aux milieux forestiers ainsi que pour certains reptiles. De nombreuses marques de présence du cerf de Virginie ont permis de localiser une petite aire de confinement de ce dernier (environ un hectare). L’empreinte humaine dans l’aire de concentration de biodiversité est faible. L’âge des peuplements forestiers laisse présumer une ancienne activité humaine dans ce secteur. Une vaste propriété est présente au milieu de l’aire de concentration de biodiversité donnant lieu à quelques sentiers informels.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
La proximité de quartiers résidentiels entraîne une zone d’influence d’environ 20 m où des sentiers et coupes sont observés.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor Nord-est du Parc est modérée. Quelques quartiers résidentiels sont présents au nord et au sud du corridor, en périphérie de l’aire de concentration de biodiversité. Les habitations sont espacées et ceinturées par la forêt. Quelques sentiers informels et friches sont également présents à proximité des résidences. La principale perturbation se situe au niveau des connecteurs là où passe la route 105. Elle est large et fréquentée à vitesse élevée. Le passage de la faune au niveau des connecteurs est rendu difficile. De plus, la voie ferrée longeant le chemin Riverside en bordure de la rivière Gatineau constitue également un obstacle supplémentaire en matière de connectivité.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor Nord-est du Parc se situe dans un secteur résidentiel modérément habité. Les quartiers sont constitués de hameaux entrecoupés par de petites franges boisées. Une étendue agricole est présente entre les deux connecteurs, accompagnée de bosquets et de haies boisées. La connexion pourrait être envisageable dans ce secteur, mais la présence d’une clôture longeant la route augmente la difficulté de passage pour la faune terrestre. La présence d’une falaise située le long de la rivière Gatineau constitue un obstacle majeur au déplacement des espèces. De plus, cette falaise surplombe également le chemin de fer et le chemin Riverside, limitant le déplacement de la faune dans ce secteur. Le corridor n’est donc pas connecté à la rivière Gatineau et n’assure une connectivité qu’avec l’aire de concentration de biodiversité. Un massif forestier est présent au sud du corridor. Il est composé de boisés d’essences mélangées, incluant quelques secteurs composés de cédrières d’âge mature. Ce milieu représente des habitats potentiels pour les espèces associées aux milieux forestiers. Cela dit, l’empreinte humaine dans cette aire boisée est élevée, là où plusieurs sentiers et coupes forestières sont présents. De plus, une carrière en activité est située proche de la limite est du corridor. Une partie de cette dernière n’est plus exploitée et utilisée à des fins récréatives (plongée, camps d’été). Par conséquent, la localisation et la fréquentation de la carrière rendent difficile le passage pour la faune terrestre. Le corridor de Wakefield est situé à environ un kilomètre au nord du corridor Nord-est du Parc. Il est identifié en rouge sur la figure 13. Situé en partie dans le parc de la Gatineau et entièrement sur les terrains de la CCN, il se compose de la rivière La Pêche prenant source dans le parc de la Gatineau et se jetant dans la rivière Gatineau. Ce corridor possède un passage sous les grands axes routiers qui permet, entre-autres, le passage de la faune. Une bande riveraine longe la majeure partie du ruisseau. Cet écosystème représente un habitat d’intérêt pour les espèces associées aux milieux aquatiques et augmente la diversité d’habitats des corridors adjacents. Il n’a pas été caractérisé et évalué comme les autres corridors puisque c’est un corridor qui se situe presqu’entièrement sur les terrains de la CCN ce qui lui confère une protection certaine.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor Nord-est du Parc possède un potentiel de déplacement des espèces et de refuge pour la faune des milieux forestiers grâce à la qualité de ses habitats. Le connecteur principal est large et boisé et l’empreinte humaine dans l’aire de concentration de biodiversité est faible. Des milieux naturels sont également présents en périphérie du corridor. Favoriser leur connexion permettrait d’enrichir la biodiversité de ce dernier et aussi d’augmenter la superficie des habitats pour la faune. Les aménagements d’origine anthropique au sein du corridor sont minimes et les quartiers résidentiels disparates. Cela dit, la présence d’habitations entre les connecteurs et dans l’aire de concentration de biodiversité réduit la superficie des couloirs de passage. Un des connecteurs a d’ailleurs sa largeur fortement diminuée par la présence d’un quartier résidentiel. Le développement de nouveaux quartiers résidentiels et le prolongement de l’autoroute 5 pourraient affecter la qualité et la superficie de l’aire de concentration de biodiversité et la connectivité avec le Parc. Le principal enjeu du corridor Nord-est du Parc serait alors de conserver des superficies boisées homogènes afin d’optimiser le mouvement des espèces entre le parc de la Gatineau et l’aire de concentration de biodiversité.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces Plantes
Oiseaux
Mammifères
Nom commun
Nom scientifique
Cypripède acaule Aigle royal
Cycpripedium acaule Aquila chrysaetos
Bruant de Nelson Buse à épaulettes
Ammodramus nelsoni Buteo lineatus
Engoulevent bois-pourri Engoulevent d'Amérique Martinet ramoneur
Caprimulgus vociferus Chordeiles minor Chaetura pelagica
Moucherolle à côtés olive Paruline à ailes dorées
Contopus cooperi Vermivora chrysoptera
Paruline du Canada Pygargue à tête blanche Cerf de Virginie
Wilsonia canadensis Haliaeetus leucocephalus Odocoileus virginianus
Lièvre d’Amérique Lynx du Canada Martre d’Amérique
Lepus americanus Lynx canadensis Martes americana
Ours noir Perdrix grise
Ursus americanus Perdrix perdrix
Espèce en péril
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain X
X X X X X X X X X X
X
X X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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Parc de la Gatineau
105
Corridor de Wakefield
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Corridor Nord-est du Parc
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Connexion potentielle Forte pente Terrain CCN hors parc
Corridor potentiel Corridor de Wakefield Plan d'eau
Espèce végétale
Amphibien
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Voie ferrée
Ponceau
Pont
Octobre 2012
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200
300
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FIGURE 13
500 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Aire de concentration de biodiversité
Forêt mature
Héronnière Aire de confinement du cerf de Virginie
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Plante envahissante
Couleuvre
Ours
Avifaune
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Cours d'eau
Transect Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR NORD-EST DU PARC
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
4.4.11 Corridor de Larrimac Le corridor de Larrimac relie le parc de la Gatineau à une vaste étendue de forêts matures reposant sur un terrain escarpé. Le corridor se prolonge ensuite en pente douce jusqu’à la rivière Gatineau. Il est situé à l’est du parc de la Gatineau et fait partie intégrante de la municipalité de Chelsea (figure 14). Le corridor s’étend sur 394 ha, dont 95 % de la superficie est boisée. Il est de forme rectangulaire, avec 1,5 km de long et 3 km de large en moyenne. Par sa structure et sa composition, le corridor de Larrimac est favorable aux espèces associées au milieu forestier, et plus particulièrement aux forêts fermées.
Connexion avec le parc Une large bande boisée longe les limites du parc de la Gatineau offrant ainsi un potentiel de connexion sur plusieurs kilomètres. Cependant, le relief escarpé, combiné au passage de l’autoroute 5, présente de petites falaises limitant la traversée de la faune terrestre. Les trois connecteurs se cantonnent donc aux portions qui possèdent un relief plus accessible. Ces derniers sont composés d’érablières d’âge mature entrecoupées de petites zones de dépression où l’eau s’accumule et donne lieu à de petits marais. Même si deux connecteurs présentent un passage pour la faune sous l’autoroute 5, celle-ci provoque une interruption par sa largeur et sa fréquentation. À la limite nord-ouest du corridor, l’autoroute 5 se sépare pour devenir une 2 x 2 voies. Un passage pour la faune a été installé à cet endroit. Il se compose de deux ponceaux aménagés pour permettre le passage sous l’autoroute. Plusieurs traces d’espèces ont été observées dans le passage, notamment une empreinte de loup. Ainsi, bien qu’étant une structure d’origine anthropique, le passage pour la faune est considéré comme un connecteur du corridor et fait partie de celui-ci. Dans le connecteur situé plus au sud, un autre passage pour la faune du même type que celui décrit précédemment est situé plus au sud, près des ponceaux représentés sur la carte. Néanmoins, le revêtement de ce passage situé sous l’autoroute est asphalté.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor de Larrimac possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle représente plus de 50 ha de boisés trônant sur un sommet de butte. Le boisé est constitué d’une érablière sucrière d’âge mature. Les résineux se mélangent ensuite à l’érable à sucre en descendant le long des versants. De plus, plusieurs des terrains situés dans l’aire de concentration de biodiversité sont la propriété de la CCN (figure 14). L’empreinte humaine dans l’aire de concentration de biodiversité est faible. Aucune structure d’origine anthropique n’est présente, seuls quelques sentiers informels traversent le boisé. Par sa structure et condition, l’aire de concentration de biodiversité représente un habitat d’intérêt pour les espèces de milieux forestiers. Les oiseaux ainsi que les mammifères utilisent cet espace qui fournit une zone de refuge du fait de son altitude et de sa faible accessibilité.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
L’aire de concentration de biodiversité est située près d’une autre zone boisée de plus de 100 ha présente dans la partie sud du corridor. Elle contient des ruisseaux prenant leur source dans le parc de la Gatineau et se jetant dans la rivière Gatineau. Les ruisseaux sont accompagnés de petits lacs et marais et entourés de jeunes forêts de feuillus. Cette aire naturelle représente un réseau de milieux humides qui complémente l’aire de concentration de biodiversité à dominance forestière. Les terrains situés entre les deux territoires sont partiellement urbanisés et des couloirs boisés sont présents.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor de Larrimac est sporadique. Des résidences sont présentes le long des axes routiers ou réparties en petits hameaux isolés. Les terrains sont en général assez espacés et occupés par la forêt, créant ainsi de petits couloirs de passage. Quelques résidences sont également présentes en bordure de la rivière Gatineau. À l’image des précédentes, elles laissent plusieurs sections inhabitées où la forêt domine. La principale perturbation concerne le réseau routier où deux axes majeurs traversent le nord et le sud du corridor. L’autoroute 5 traverse la partie ouest du corridor. Par sa taille et sa fréquentation, la traversée est difficile pour la faune terrestre, bien que deux passages pour la faune soient présents pour pallier à cette problématique. La route 105, quant à elle, traverse la partie nord du corridor. Elle est de taille moyenne (environ 20 m) et la fréquentation est modérée. Plusieurs chemins privés sont rattachés à la route et desservent des hameaux résidentiels. La forêt borde cette route et améliore ainsi le potentiel de passage. Enfin, une voie ferrée traverse la partie nord du corridor.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor de Larrimac est ceinturé par un tissu urbain peu développé. Comme observé au sein du corridor, les résidences sont réparties en hameaux espacés. De ce fait, de petites franges boisées sont présentes en périphérie du corridor. Bien que minimes en terme de superficie, elles peuvent toutefois servir de passage et de refuge aux petits mammifères et oiseaux forestiers.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor de Larrimac possède un bon potentiel de connexion du fait de la faible empreinte humaine en périphérie et au sein de celui-ci. La condition de l’aire de concentration de biodiversité offre un habitat de qualité pour les espèces associées aux milieux forestiers. Les connecteurs s’étendent de 500 m à plus d’un kilomètre et possèdent des milieux naturels diversifiés. Les traces observées dans les passages pour la faune démontrent une utilisation du milieu par les grands mammifères, dont le loup. La principale perturbation réside dans la présence des routes, notamment l’autoroute 5 qui par ses attributs crée une interruption au niveau des couloirs de connexion. Le principal enjeu pour le corridor de Larrimac serait de favoriser l'utilisation des deux passages pour la faune sous l’autoroute 5 en les rendant plus attractifs, entre autres par le reboisement de leur pourtour et la naturalisation de leur surface (retirer l’asphalte).
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun
Nom scientifique
Doradille ambulante
Asplenium rhizophyllum
X
Ptérospore andromède
Pterospora andromedea Lithobates (Rana) clamitans melanota
X
X
Amphibiens
Grenouille verte
Oiseaux
Faucon pèlerin Castor du Canada
Falco peregrinus Castor canadensis
Cerf de Virginie Loup de l’Est
Odocoileus virginianus Canis lupus lycaon
Lynx du Canada Martre d’Amérique Loutre de rivière
Lynx canadensis Martes americana Lontra canadensis
Ours noir
Ursus americanus
Mammifères
Espèce en péril
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain
X
X
X X X
X X
X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010, janvier et mars 2011) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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Passage pour la faune
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Parc de la Gatineau
105
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Passage pour la faune
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Corridor de Larrimac
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Plante envahissante
Aire de concentration de biodiversité Aire de confinement du cerf de Virginie
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Voie ferrée
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Octobre 2012
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600
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FIGURE 14
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Forêt mature
Héronnière
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Espèce végétale Avifaune
Couleuvre
Tortue
Terrain CCN hors parc
Amphibien
Ours
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Cours d'eau
Forte pente
Connexion potentielle Corridor potentiel Plan d'eau
Transect Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DE LARRIMAC
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
4.4.12 Corridor du ruisseau Chelsea Le corridor du ruisseau Chelsea se caractérise par deux ruisseaux qui prennent leur source au sud-est du parc de la Gatineau, près du lac Pink. Les ruisseaux et leurs affluents recueillent les eaux du bassin hydrographique pour les acheminer jusqu’à la rivière Gatineau. La majorité du territoire est situé dans la municipalité de Chelsea, le reste faisant partie de la municipalité de Gatineau. Le sud du corridor est délimité par des quartiers résidentiels et un golf bordant l’autoroute 5. Le boulevard Saint-Joseph longe les limites nord de ce dernier (figure 15). Le corridor s’étend sur 438 ha, dont un peu plus de 80 % de la superficie est boisée. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur 6 km de long et 500 m de large. Par sa structure et sa composition, le corridor du ruisseau Chelsea est favorable aux espèces aquatiques.
Connexion avec le parc Le corridor du ruisseau Chelsea peut relier le parc de la Gatineau par cinq connecteurs. Ils sont représentés par des ruisseaux et leur bande riveraine. De taille variable, les connecteurs mesurent en moyenne 100 m de largeur et se composent de boisés approchant un âge mature pour la plupart. Les ruisseaux accompagnant les boisés sont en général en bonne santé et ceinturés par une bande riveraine large et à peu près constante dans tous les connecteurs. Les cinq connecteurs font face à de grandes étendues boisées du parc de la Gatineau. Les chemins Notch et de la Mine longent le parc de la Gatineau et traversent ainsi quatre des cinq connecteurs. De largeur moyenne (> 15 m), la fréquentation et la vitesse sont moyennes. Les ruisseaux passent sous cette route par le biais de structures telles que des ponceaux de taille variable. Des quartiers résidentiels entourent les connecteurs, limitant ainsi le déplacement de la faune. Deux des connecteurs voient leurs bandes riveraines réduites à cause de la proximité des résidences; le potentiel de passage en est donc diminué.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor du ruisseau Chelsea possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Elle est située au confluent des deux ruisseaux principaux et s’étend sur plus d’une centaine d’hectares. Les ruisseaux sont encaissés et entourés de peuplements forestiers mélangés d’âge mature. Des zones de méandre accompagnent également les ruisseaux et de petits marais sont présents. Le cœur de l’aire de concentration de biodiversité se caractérise par d’anciennes friches agricoles en régénération, créant ainsi une diversité d’habitats allant de la prairie au bosquet. La condition des ruisseaux et la diversité des écosystèmes adjacents permettent d’accueillir une diversité d’espèces, notamment celles associées aux milieux humides. Les amphibiens sont omniprésents sur le site et les espèces des milieux forestiers sont également observées, notamment les oiseaux. Par leur topographie, les boisés adjacents au ruisseau possèdent de petites dépressions où l’eau s’accumule. Ces dernières sont également utilisées par des espèces, comme la salamandre maculée (Ambystoma maculatum), où des masses d’œufs ont été observées.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor du ruisseau Chelsea est variable et restreinte à certains secteurs. Quelques sentiers informels, pédestres et VTT sont présents ainsi qu’une zone d’influence d’environ 20 m due aux habitations dans la partie nord. Les ruisseaux bénéficient d’une bande riveraine large et constante les protégeant des pressions extérieures. Cela dit, la partie est du corridor voit sa largeur diminuer grandement et les bandes riveraines deviennent quasiment inexistantes au niveau des derniers mètres précédant l’embouchure. Des développements résidentiel et commercial côtoient ce secteur traversé par le boulevard Saint-Joseph (route 105). La fréquentation sur cette route est dense (surtout aux heures de pointe) et à vitesse élevée. L’autoroute 5 traverse la partie nord du corridor. Par sa largeur et sa fréquentation, il est difficile pour la faune terrestre de la traverser. Les cours d’eau passent en dessous de cette dernière où aucun aménagement pour la faune n’a été observé. Enfin, une ligne hydroélectrique traverse la partie centrale du corridor et donc l’aire de concentration de biodiversité.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor du ruisseau Chelsea évolue dans un environnement urbain se caractérisant par une forte présence d’habitations et du réseau routier. De ce fait, les quartiers résidentiels ceinturent le corridor, ainsi que des zones industrielles et un golf. Quelques champs agricoles et friches demeurent présents à l’ouest du corridor. Le corridor du ruisseau Chelsea est situé à un peu moins d’un kilomètre de celui de Philémon-Leamy, mais la connexion semble difficile du fait de la présence accrue des résidences, ainsi que de l’autoroute 5. L’embouchure du ruisseau Chelsea se situe non loin des rapides Farmer reconnus comme étant la plus importante zone de fraie de l’Outaouais. Une connexion serait alors potentielle entre le sud du corridor et ce milieu d’intérêt, via la zone boisée longeant les berges de la rivière Gatineau.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor du ruisseau Chelsea représente un des corridors utilisant uniquement des cours d’eau comme couloir de déplacement des espèces. En effet, les deux cours d’eau principaux intégrant le corridor prennent leur source à l’intérieur du Parc et se jettent dans la rivière Gatineau. Le corridor englobe également plusieurs ruisseaux secondaires qui rejoignent les précédents au centre du corridor. La condition de l’aire de concentration de biodiversité permet aux ruisseaux de maintenir une diversité et une qualité d’habitat propices aux espèces aquatiques. Cependant, le milieu environnant exerce une pression, empiétant sur certaines portions du corridor. Tel est le cas de deux connecteurs et de l’embouchure du ruisseau Chelsea. Le principal enjeu pour le corridor du ruisseau Chelsea serait la restauration des bandes riveraines au niveau de l’embouchure et des deux connecteurs afin de garantir une condition de déplacement optimal pour les espèces de milieu aquatique. Il serait également intéressant de veiller à la bonne circulation des espèces (passages pour amphibiens) au niveau de la traversée des routes, notamment de l’autoroute 5 et du boulevard SaintJoseph (route 105).
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles ou d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Plantes
Nom commun Alliaire officinale
Alliaria petiolata
Ptérospore andromède
Pterospora andromedea Lithobates (Rana) clamitans melanota
X
Pseudacris triseriata
X
Grenouille verte Amphibiens
Rainette faux-grillon de l’Ouest Salamandre cendrée Salamandre maculée
Reptiles
Oiseaux
Mammifères
Nom scientifique
Espèce en péril
Couleuvre tachetée
Plethodon cinereus Ambystoma maculatum Lampropeltis triangulum triangulum
Buse à épaulettes Engoulevent bois-pourri Engoulevent d'Amérique
Buteo lineatus Caprimulgus vociferus Chordeiles minor
Garrot d'Islande Hibou des marais
Bucephala islandica Asio flammeus
Martinet ramoneur Moucherolle à côtés olive Paruline à ailes dorées
Chaetura pelagica Contopus cooperi Vermivora chrysoptera
Paruline azurée Paruline du Canada Paruline hochequeue
Dendroica cerulea Wilsonia canadensis Seiurus motacilla
Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
Castor du Canada Cerf de Virginie Ours noir
Castor canadensis Odocoileus virginianus Ursus americanus
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée au terrain X
X
X
X X X
X X X X X X X X X X X
X
X X X X X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
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Couleuvre Espèce végétale Plante envahissante
Ours Amphibien Avifaune
#
Ponceau
Pont
Octobre 2012
m0
200
400
600
800
FIGURE 15
1 000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Aire de concentration de biodiversité
Forêt mature
Héronnière Aire de confinement du cerf de Virginie
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques
HABITATS FAUNIQUES
Tortue
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Terrain CCN hors parc
Connexion potentielle
Corridor potentiel
Cours d'eau
Transect
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR DU RUISSEAU CHELSEA
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
4.4.13 Corridor Philémon-Leamy Le corridor Philémon-Leamy relie la partie sud du parc de la Gatineau à l’aire de concentration de biodiversité constitué des habitats valorisés du corridor Philémon-Wright et du parc du lac Leamy (Del Degan, Massé, 2007a). Il fait partie intégrante de la municipalité de Gatineau et longe une partie de l’autoroute 5. Un connecteur le relie au parc de la Gatineau, vis-à-vis du lac Pink (figure 16). Le corridor s’étend sur environ 380 ha, dont 90 % de la superficie est boisée. Il est de forme longitudinale, s’étirant sur 6 km de long et 500 m de large en moyenne. Par sa structure et sa composition, le corridor Philémon-Leamy est favorable aux espèces des milieux humides.
Connexion avec le parc Le corridor Philémon-Leamy peut relier le parc de la Gatineau par un seul connecteur. D’environ 200 m de large, ce dernier est composé de jeunes boisés d’essences mélangées entrecoupés de résidences. Une résidence était d’ailleurs en construction au centre du connecteur au moment de la visite du corridor. Que ce soit du côté du parc de la Gatineau comme de celui du connecteur, l’empreinte humaine est élevée et se caractérise par la présence d’infrastructures d’origine anthropique. Le boulevard de la Cité des Jeunes traverse également le connecteur. Il s’agit d’une route principale (plus de 20 m de largeur) ayant une fréquentation constante. La présence accrue des infrastructures de chaque côté de la route limite le potentiel de connexion pour la faune. Cela dit, un cours d’eau, où la grenouille verte a été observée, passe au milieu du connecteur.
Aire de concentration de biodiversité Le corridor Philémon-Leamy possède une aire de concentration de biodiversité qui aurait avantage à être reliée au parc de la Gatineau. Il s’étend sur environ 1 500 m² de terrains majoritairement boisés. Le ruisseau Leamy traverse le secteur et poursuit sa descente jusqu’à la rivière Gatineau. Il est accompagné d’une bande riveraine composée de jeunes peuplements forestiers mélangés. Le ruisseau est sinueux et des zones de méandres sont présentes à plusieurs endroits. La topographie et l’activité des castors ont engendré la création de petites trouées immergées par l’eau. Ainsi, la condition de l’aire de concentration de biodiversité permet d’héberger plusieurs espèces associées aux milieux humides, notamment les amphibiens. L’empreinte humaine à l’intérieur de cette aire est modérée. Des activités humaines passées ainsi que les récents aménagements ont un impact visible sur le milieu. Une piste cyclable située tout au long du corridor et des quartiers résidentiels au sud donnent lieu à une zone d’influence d’environ 10 m où le milieu est perturbé (coupes, déchets, fréquentation). Cependant, le cœur de l’aire de concentration de biodiversité a pu conserver une diversité et une intégrité écologique, offrant ainsi des conditions favorables à la fréquentation des espèces.
Empreinte humaine L’empreinte humaine au sein du corridor Philémon-Leamy est relativement forte. La piste cyclable a amené des aménagements comme des fossés de circulation des eaux de pluie. La fréquentation semble 90
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Rapport final
se restreindre sur la piste cyclable, car peu de sentiers informels sont présents. Cependant, les perturbations causées dans ce secteur ont favorisé l’apparition de plantes exotiques, dont certaines sont envahissantes comme le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica). Le boulevard Fournier et l'autoroute 50 sont présents dans la partie sud du corridor, près du lac Leamy, créant des obstacles au passage de la faune.
Périphérie et milieux adjacents Le corridor Philémon-Leamy se situe en milieu fortement urbanisé, induisant une pression accrue sur le corridor. L’autoroute 5 longe le nord du corridor et croise le ruisseau Leamy en amont. Étant donnée la largeur de la route, le déplacement par la faune est limitée, d’autant plus qu’aucune aire naturelle n’est présente à proximité pour créer des zones tampons. Les quartiers résidentiels ceinturent le corridor de tous bords et empiètent sur les abords du boisé ainsi que les terrains vacants. Ainsi, des constructions sont réalisées près du corridor, comme dans le connecteur. Par le type de milieux environnants, il existe peu de potentiel de connexion entre le corridor Philémon-Leamy et d’autres milieux naturels d’intérêt. Le ruisseau Leamy traversant le corridor doit faire face aux mêmes pressions. En quittant le corridor, il est soumis à un environnement urbain et se trouve dépourvu de bande riveraine et zones tampons naturelles.
Fonctionnalité et enjeux de gestion du corridor Le corridor Philémon-Leamy possède un faible potentiel de connexion. La pression induite par le milieu environnant et les nombreuses infrastructures situées au niveau du connecteur rendent difficile le passage de la faune terrestre. Cela dit, des espèces relatives aux milieux humides ont été observées dans le connecteur et l’aire de concentration de biodiversité. Ce dernier représente un milieu d’intérêt pour les espèces de milieux humides compte tenu de son environnement et de sa localisation. Prenant source dans le parc de la Gatineau, le ruisseau Leamy peut donc représenter un vecteur pour les espèces aquatiques et des milieux humides. Par conséquent, l’enjeu principal du corridor Philémon-Leamy serait la restauration de certaines portions du ruisseau Leamy afin de garantir le transit des espèces jusqu’à la rivière Gatineau ainsi qu’une augmentation de la diversité biologique dans l’aire de concentration de biodiversité. Cette condition s’appliquerait également en amont et en aval du ruisseau Leamy en dehors des limites du corridor.
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Rapport final
Liste des espèces en péril, cibles et d’intérêt observées au terrain (non exhaustive) Groupe d’espèces
Nom commun Ail des bois
Allium tricoccum
X
Botryche à limbe rugueux Caryer ovale
Botrychium rugulosum Carya ovata var. ovata
X X
Dryoptère de Clinton Galéaris remarquable
Dryopteris clintoniana Galearis spectabilis Juniperus virginiana var. virginiana
X X
Goodyérie pubescente
Goodyera pubescens
X
Micocoulier occidental Noyer cendré Panic flexible
Celtis occidentalis Juglans cinerea Panicum flexile
X X X
Polygale sénéca Potamot de Vasey
Polygala senega Potamogeton vaseyi
X X
Renoncule à éventails Trille blanc Verge d’or faux-ptarmica
Ranunculus flabellaris Trillium grandiflorum Solidago ptarmicoides
X X X
Wolffie boréale
Wolffia borealis Lithobates (Rana) clamitans melanota
X
Rainette faux-grillon de l’Ouest
Pseudacris triseriata
X
Arlequin plongeur Buse à épaulettes
Histrionicus histrionicus Buteo lineatus
X X
Engoulevent d'Amérique Faucon pèlerin
Chordeiles minor Falco peregrinus
X X
Garrot d'Islande Grèbe esclavon Martinet ramoneur
Bucephala islandica Podiceps auritus Chaetura pelagica
X X X
Moucherolle à côtés olive Paruline du Canada
Contopus cooperi Wilsonia canadensis
X X
Petit Blongios Pygargue à tête blanche Quiscale rouilleux
Ixobrychus exilis Haliaeetus leucocephalus Euphagus carolinus
X X X
Sterne caspienne Castor du Canada Cerf de Virginie
Sterna caspia Castor canadensis Odocoileus virginianus
X
Genévrier de Virginie
Plantes
Grenouille verte Amphibiens
Oiseaux
Mammifères
Nom scientifique
Espèce en péril
Espèce cible
Espèce d’intérêt observée ai terrain
X
X
X
X
X
X X
Information obtenue à partir d’observations au terrain durant la prospection du corridor (mai 2010) et des bases de données du MRNF (2009), CDPNQ (2010) et COO (2011).
92
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Club de golf Le Dome
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Autoroute de la Gatineau
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Parc de la Gatineau
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Corridor Philémon-Leamy
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Corridor du Ruisseau Chelsea
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Québec Ontario
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Boulevard
Rideau
Terrain CCN hors parc Sentier de vélo
Plan d'eau Cours d'eau
Espèce végétale Plante envahissante
Amphibien Avifaune
Aire de concentration de biodiversité
#
Ponceau
Octobre 2012
m 0
200
400
600
800
FIGURE 16
1000 m
Source : Base de données : CCN, 2010; MTQ, 2009; MRNF, 2009; CDPNQ, 2010; MDDEP, 2010 Orthophoto : CCN, 2007 Milieux humides : Canards Illimités Canada, 2007
Route principale
Étranglement
Fracture
Pont
Forêt mature Aire de confinement du cerf de Virginie
PRESSIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE
Milieu humide
Aire de concentration d'oiseaux aquatiques Héronnière
HABITATS FAUNIQUES
Couleuvre
Ours
Canidé
OBSERVATIONS AU TERRAIN
FAUNE - FLORE
Tortue
Forte pente
Corridor potentiel
Transect
Connexion potentielle
Parc de la Gatineau
PORTRAIT DESCRIPTIF DU SITE
CORRIDOR PHILÉMON-LEAMY
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Rapport final
5. ÉVALUATION, ENJEUX DE GESTION ET PROPOSITIONS D’INTERVENTIONS DES CORRIDORS ÉCOLOGIQUES POTENTIELS 5.1 Évaluation L’évaluation des corridors a pour objectif de regrouper les informations nécessaires à l’identification des corridors présentant des conditions optimales pour leur conservation et leur mise en valeur. Dans le cadre de cette étape, les caractéristiques écologiques, tout comme la participation des acteurs locaux, représentent les composantes clés du processus de sélection. Par conséquent, l’évaluation et la caractérisation des corridors s’appuient sur plusieurs sources d’information : •
Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010);
•
Évaluation et identification des écosystèmes et des habitats naturels valorisés (Del Degan, Massé, 2007a)
•
Répertoire des habitats et écosystèmes valorisés dans la ceinture de verdure et les terrains urbains (Del Degan, Massé, 2007c);
•
Revue de la littérature;
•
Prospections au terrain;
•
Schéma d’aménagement et zonages municipaux;
•
Consultation des acteurs locaux;
•
Comité d’experts.
Les territoires possédant des conditions favorables au passage des espèces ont déjà été identifiés dans le Plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau (Del Degan, Massé, 2010) et son Addenda (Del Degan, Massé, 2007b). Les 13 corridors écologiques potentiels pré-identifiés dans ce plan ont servi de support à la présente étude. Douze corridors ont été évalués, le corridor de Wakefield étant situé sur les terrains de la CCN. La littérature expose plusieurs paramètres d’évaluation et de caractérisation d’un corridor, qui varient selon le territoire. Dans la plupart des cas, une série de données spatiales permet d’identifier les territoires présentant les meilleures conditions pour le passage de différentes espèces (Beier et coll., 2008; Bentrup, 2008). Il a été constaté que le besoin d’acquisition de données spatiales associé à cette méthode pouvait représenter une difficulté lorsqu'on dispose de peu ou pas d’informations sur le territoire à l’étude. Dans le cas des corridors écologiques potentiels adjacents au parc de la Gatineau, l’analyse de données spatiales est utilisée lorsque disponible pour l’ensemble des corridors. La prospection au terrain a représenté une étape importante dans l’acquisition de connaissances sur les 12 corridors. En effet, elle a permis de recueillir plusieurs informations pertinentes : •
Présence ou signes de présence d’espèces cibles et en péril (été et hiver);
•
Qualité des écosystèmes constituant les corridors;
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Rapport final
•
Potentiel de connexion entre le parc de la Gatineau et les terrains adjacents;
•
Stress et éléments de fragmentation.
Les acteurs locaux (municipalités, MRC et groupes environnementaux) ont été rencontrés au cours de plusieurs ateliers de travail. Ces rencontres ont permis de compléter les informations disponibles sur les corridors, mais aussi de connaître l’intérêt, voire l’implication, des acteurs pour certains d'entre eux. L’implication des acteurs locaux envers un corridor en particulier constitue également un important élément de décision, car il pourrait influencer significativement l'ampleur des actions futures de gestion et le potentiel de développement récréotouristique. Enfin, un comité d’experts a été créé dans le cadre de la présente étude. Sa contribution s’avère pertinente pour ce type d’analyse, car l’expérience et la spécialité de chacun de ses membres permettent de consolider sur le plan scientifique le processus de caractérisation des corridors. Ainsi, des données et références supplémentaires ont été fournies par des membres du comité concernant la démarche méthodologique et le choix des critères d’évaluation des corridors. Plusieurs critères ont été élaborés et se répartissent selon trois thèmes : •
Thème 1 : Unicité, basée sur deux critères;
•
Thème 2 : Valeur écologique, basée sur sept critères;
•
Thème 3 : Potentiel de gestion, déterminé par l’utilisation des terres au sein du corridor et les services écologiques que ce dernier peut fournir à la communauté, basé sur trois critères.
Les critères utilisés dans le cadre de cette analyse ont permis d’évaluer les corridors qui répondent le mieux aux besoins de l’étude selon les trois thèmes considérés. Une grille de pointage a été élaborée et présente, selon les thèmes et les critères, les pointages attribués (tableau 2).
Tableau 2
Répartition du pointage selon les critères CRITÈRE UNICITÉ Géographique Groupes fonctionnels VALEUR ÉCOLOGIQUE Potentiel de connexion Diversité des habitats Qualité des habitats Espèces en péril Effet de bordure Fragmentation Étranglements POTENTIEL DE GESTION Présence des terres publiques Zonage Services écologiques TOTAL
96
POINTAGE
TOTAL 90
30 60 70 20 10 10 30 - 10 - 10 - 10 40 20 10 10 200
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Rapport final
5.2 Description des thèmes et des critères 5.2.1
Thème 1 : Unicité des corridors écologiques potentiels
L’unicité d’un corridor met en lumière l’importance de celui-ci pour la connectivité entre le parc de la Gatineau et les autres grands écosystèmes régionaux, ainsi que pour sa capacité à combler les besoins des espèces cibles subdivisées en groupes fonctionnels (annexe 2). L’évaluation de l’unicité d’un corridor est réalisée grâce à deux critères, soit l’unicité géographique et l’unicité par rapport aux groupes fonctionnels. Par les éléments qu’il évalue, ce thème revêt une importance primordiale dans le processus de sélection des corridors. Les notes accordées à chaque corridor sont donc plus élevées que celles octroyées aux autres thèmes (valeur écologique et potentiel de gestion). Les notes accordées au corridor pour les deux critères ont été additionnées pour un total de 90 points. La note finale de chaque corridor met en lumière son unicité par rapport aux autres corridors.
5.2.1.1 Critère 1 : Unicité géographique L’unicité géographique est déterminée par une analyse de la connectivité à l’échelle régionale. Les grands écosystèmes voisins du parc de la Gatineau considérés ici sont : la rivière des Outaouais et ses milieux riverains, la rivière Gatineau et ses milieux riverains ainsi que les massifs forestiers du nord, comprenant entre autres, le secteur de la réserve de biodiversité du mont O’Brien situé dans la municipalité de Alleyn-et-Cawood dans la MRC de Pontiac. Étant donné le nombre élevé de corridors présents autour du parc de la Gatineau, certains relient le Parc aux mêmes grands écosystèmes voisins, créant ainsi une certaine forme de répétition et donc une unicité géographique moins importante. Par contre, si un corridor est le seul à connecter le Parc à un de ces grands écosystèmes, son unicité géographique est importante. Cette approche permet également de considérer des corridors qui n’ont pas été évalués par la présente étude, comme celui du corridor de Wakefield. Ce corridor assure un transit pour les espèces aquatiques entre le parc de la Gatineau et la rivière Gatineau. Il n’a pas été évalué dans cette étude, car il est entièrement situé sur les terrains de la CCN, donc déjà protégé. Sa présence influence donc la valeur d’unicité attribuée aux écosystèmes des corridors adjacents. L’unicité géographique est évaluée à partir d’un pointage qui tient compte de l’unicité d’un corridor à relier un grand écosystème voisin. Ainsi, plus le nombre de corridors reliant un grand écosystème voisin au Parc sera élevé, plus le pointage du corridor correspondant sera faible.
5.2.1.2 Critère 2 : Unicité par rapport aux groupes fonctionnels L’unicité par rapport aux groupes fonctionnels réfère à la présence et aux besoins des espèces cibles. Les espèces cibles ont été classées sous l'angle de la diversité fonctionnelle en groupes fonctionnels répondant de façons différentes aux caractéristiques écologiques présentes dans les différents corridors (annexe 2). Les six principaux groupes fonctionnels sont représentés par : •
les grands prédateurs;
•
les espèces aquatiques;
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les espèces de milieux humides;
•
les espèces de forêts fermées;
•
les espèces de milieux ouverts;
•
les plantes calcicoles.
Rapport final
Chaque groupe fonctionnel possède des besoins en matière d’habitat, d’intégrité et de largeur minimale de corridor. Les travaux de recherche et d’analyse des besoins des espèces cibles ont abouti à une synthèse présentant les habitats privilégiés ainsi que les largeurs minimales nécessaires à chaque groupe fonctionnel (annexe 2). En combinant les habitats majoritairement présents au sein du corridor ainsi que la largeur moyenne de celui-ci, il est possible d’associer au corridor les principaux groupes fonctionnels qui lui sont voués. Une pondération est alors appliquée au groupe fonctionnel selon le nombre de corridors qui répondent à ses besoins. Par exemple, de nombreux corridors répondent aux besoins du groupe fonctionnel des espèces de milieux ouverts; ce dernier aura donc une pondération moins importante que le groupe fonctionnel des plantes calcicoles, dont peu de corridors possèdent les caractéristiques. L’unicité par rapport aux groupes fonctionnels représente la totalité des groupes identifiés pour un corridor, en tenant compte de leur pondération. D’autre part, la plupart des corridors répondent aux caractéristiques de plusieurs groupes fonctionnels, mais certains possèdent l’ensemble des caractéristiques relatives à un groupe fonctionnel en particulier. Un pointage supplémentaire est donc accordé à ces corridors.
5.2.2
Thème 2 : Valeur écologique des corridors écologiques potentiels
La valeur écologique d’un corridor donne une représentation chiffrée de ses caractéristiques écologiques. Elle est mesurée à partir de sept critères; les quatre premiers influencent positivement sa fonctionnalité en tant que corridor et les trois autres représentent des contraintes à cette fonction : •
Connexion avec le parc de la Gatineau;
•
Diversité des habitats d’intérêt;
•
Qualité des habitats;
•
Présence d’espèces en péril;
•
Effet de bordure;
•
Fragmentation;
•
Étranglements.
La notation des critères varie selon l’importance accordée à chacun. En effet, la quantité d’informations disponibles, les conséquences de la variation d’un critère ou son absence conduisent à une notation propre à chaque critère. Pour un critère donné, la note attribuée à chaque corridor est proportionnelle à la valeur obtenue pour la variable évaluée comme illustré dans l’exemple ci-dessous.
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Rapport final
Exemple : Thème 2 – Critère 7 – Étranglements dans les corridors écologiques potentiels.
Corridor (par ordre alphabétique) Aylmer Bristol Champlain-Voyageurs Du Nord Larrimac Luskville Masham Nord-est du Parc Philémon-Leamy Pontiac Ruisseau Breckenridge Ruisseau Chelsea
Variable évaluée = Superficie totale des étranglements (%) = A 7 0 3 0 5 58 0 3 18 1 12 8
Note attribuée sur 10 en proportion de la superficie totale des étranglements dans chaque corridor = -A/10 -1 0 0 0 -1 -6 0 0 -2 0 -1 -1
Par ailleurs, les trois critères représentant des contraintes, soit ceux concernant l’effet de bordure, la fragmentation et l’étranglement du corridor, ont un système de calcul associé à des valeurs négatives. Par conséquent, plus ces trois critères sont importants, plus la note globale pour la valeur écologique est faible. Les notes accordées au corridor pour chacun des sept critères ont été additionnées de manière à pouvoir quantifier par une seule note finale la valeur écologique d’un corridor potentiel pour un total de 70 points. La note finale obtenue pour chaque corridor représente sa valeur écologique et sert d’élément de comparaison par rapport aux autres.
5.2.2.1 Critère 1 : Connexion avec le parc de la Gatineau Évaluer le potentiel de connexion entre un corridor et le parc de la Gatineau s’avère essentiel pour assurer son rôle de transit entre les différents milieux. En effet, plus le nombre de connecteurs est élevé, plus les chances de traversée par la faune sont élevées (Birard, 2006). Cela dit, la largeur du connecteur est également importante pour assurer le déplacement des espèces entre les différents milieux (Kremsater et Bunnell, 1999; Beier et coll., 2008; Bentrup 2008). Un ratio a été calculé entre le nombre de connecteur et la largeur cumulée de tous les connecteurs du corridor avec le Parc. Le résultat obtenu correspond à la note associée au potentiel de connexion avec le parc de la Gatineau et s’exprime sous forme de largeur moyenne de connexion du corridor avec le Parc. Ce résultat est alors comparé aux largeurs minimales exigées par chaque groupe fonctionnel (cf. thème 1). Plus le potentiel de connexion du corridor (c.-à-d. sa largeur moyenne) avec le parc de la Gatineau couvre les besoins du plus grand nombre de groupes fonctionnels, plus sa note est élevée.
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Rapport final
5.2.2.2 Critère 2 : Diversité des habitats d’intérêt Une grande diversité d’habitats au sein d’un corridor permet de couvrir les besoins de nombreuses espèces et peut contribuer au maintien de la biodiversité. En effet, plus la diversité des habitats au sein d’un corridor est grande, plus sa valeur et sa fonctionnalité écologiques sont élevées (Freemark et Merriam, 1986 in Bennett 2003; Duchesne et coll., 1999). Le tableau caractérisant chacun des groupes fonctionnels présente une série d’habitats d’intérêt pour l’attrait des espèces cibles dans le corridor (annexe 2). Une liste de 11 habitats d’intérêt a donc été dressée compte tenu des données spatiales disponibles : •
Peuplements forestiers matures et surannés (120 ans et +);
•
Cours d’eau;
•
Milieux humides;
•
Alvars;
•
Habitats fauniques réglementés présents sur le territoire : héronnières, aires de concentration des oiseaux aquatiques, aires de confinement du cerf de Virginie et habitats du rat musqué;
•
Habitats non protégés, mais d’intérêt pour certaines espèces cibles : cédrières, prairies sèches et friches.
Chacun d'entre eux a été documenté et quantifié pour chaque corridor. La proportion de la superficie couverte par ces habitats d’intérêt par rapport à la superficie totale du corridor ainsi que le nombre d’habitats d’intérêt différents au sein du corridor représentent les deux éléments d’évaluation de ce critère. Les corridors possédant la plus grande diversité et la plus grande proportion d’habitats ont obtenu les meilleures notes.
5.2.2.3 Critère 3 : Qualité des habitats La qualité des habitats est évaluée en regard des informations récoltées lors de la prospection au terrain des corridors. Elle se base sur un diagnostic professionnel de plusieurs éléments fondamentaux ayant trait à la qualité générale des habitats ainsi qu’aux stress affectant leur fonctionnement. Il s’agit plus précisément de :
100
•
la structure et la qualité des peuplements forestiers;
•
la présence et la qualité des bandes riveraines;
•
la condition générale des milieux humides et de leur zone tampon;
•
la présence et l’ampleur de coupes forestières;
•
la présence et l’ampleur de sentiers informels et de piétinement dans les zones d’influence en périphérie des quartiers résidentiels;
•
la présence et l’ampleur d’ouvrages de drainage;
•
la présence et l’ampleur de déchets et autres artefacts humains;
•
la présence et l’ampleur des structures d’origine anthropique et leur impact visible sur le milieu (ex. : routes, développements résidentiels, carrières).
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Chacun de ces éléments a été évalué pour les 12 corridors et le cumulatif des résultats révèle la qualité générale des habitats du corridor. Les corridors ayant la meilleure qualité de leurs habitats ont obtenu les meilleures notes.
5.2.2.4 Critère 4 : Présence d’espèces en péril La présence d’espèces en péril dans un corridor représente un indicateur de la qualité de ce dernier, car dans bien des cas, ces espèces possèdent des exigences particulières concernant leur habitat ou voient leur habitat spécifique menacé (Beier et coll., 2008). Plus le nombre d’espèces en péril est élevé, plus la valeur écologique du corridor est grande. La liste des espèces en péril a été établie à l’aide de plusieurs sources présentées à l’annexe 1. Comme certains corridors sont plus fréquentés que d’autres par les observateurs, les possibilités d'y avoir observé des espèces en péril sont plus élevées. Cette situation a pu engendrer un biais dans la répartition des données sur le territoire. Par conséquent, les espèces en péril observées lors des prospections au terrain ainsi que celles rapportées par les groupes environnementaux ont également été considérées dans cette évaluation. Une note différente est accordée à chaque espèce en péril selon plusieurs aspects : •
Statut légal;
•
Présence dans les corridors et le parc de la Gatineau;
•
Appartenance au groupe des espèces cibles.
Le détail de la notation pour chaque espèce en péril est présenté à l’annexe 1. La note finale représente le cumulatif des notes accordées à toutes les espèces en péril recensées au sein de chaque corridor.
5.2.2.5 Critère 5 : Effet de bordure Une bordure représente une lisière qui diffère écologiquement des autres habitats du corridor. Une végétation et des espèces différentes sont rencontrées dans ces milieux, à cause de l’effet de bordure (Forman et Godron, 1986 in Bennett, 2003). Les bordures ont pour effet d’augmenter la richesse et la diversité des habitats et des espèces (Duchesne et Bélanger, 1997; Kremsater et Bunnell, 1999). Par contre, l’effet de bordure devient parfois trop important à cause de facteurs pour la plupart d’origine anthropique (routes, développement résidentiel, etc.). Des conséquences négatives sur les espèces des habitats intérieurs sont alors observées (ex. : prédation, espèces envahissantes) (Enviro Links Design, 1998; Fahrig, 2003). Ainsi, l’influence négative de l’effet de bordure peut être présente jusqu’à 300 m pour des systèmes terrestres, et 50 m pour les systèmes aquatiques (Environmental Law Institute, 2003 in Beier et coll., 2008; Bentrup 2008).
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
La fragmentation des habitats augmente l’effet de bordure et réduit la taille de l’habitat disponible dans un corridor (Fleury et Brown, 1996; Fahrig, 2003; Bentrup, 2008). Il convient donc de conserver un ratio élevé entre l’habitat intérieur et l’habitat de bordure. Le présent critère a donc pour but de mesurer l’ampleur de l’effet de bordure au sein de chaque corridor. Ainsi, une zone d’influence de 300 m a été tracée autour de chaque élément de fragmentation présent au sein de chaque corridor. Les éléments de fragmentation concernent l’ensemble des structures d’origine anthropique, soit les routes, les voies ferrées, les chemins, les développements résidentiels et autres aménagements (ex. : carrière). Un ratio est alors établi entre la superficie totale occupée par les zones d’influence et la superficie du corridor. Plus le ratio est élevé, plus la note octroyée au corridor sera faible.
5.2.2.6 Critère 6 : Fragmentation La fragmentation dans un corridor constitue un facteur important qui influence grandement sa qualité et sa fonctionnalité. Dans le cadre de la présente analyse, une fracture réfère à une infrastructure routière traversant entièrement le corridor; le passage par la faune devenant par le fait plus difficile (Beier et coll., 2008). Les impacts d’une fracture sur le corridor, et conséquemment sur les mouvements de la faune et des autres espèces vivantes, diffèrent selon les caractéristiques de la route (Jaeger et Holderegger, 2005 in Hlavàc, 2005). La densité routière combinée à la largeur de la route représentent les principaux facteurs influençant la capacité de traversée par les espèces (Fleury et Brown, 1996; Gibbs et Shriver, 2002; Chruszcz et coll., 2003; Eigenbrod et coll., 2007). De ce fait, la densité routière ainsi que la largeur des routes représentent les deux éléments d’évaluation du critère. La densité routière représente la superficie du corridor occupée par les routes. Ainsi, plus la densité routière est élevée, plus la note accordée au corridor est faible. Dans un deuxième temps, une distinction est faite entre les différents types de routes, soit : •
les autoroutes;
•
les routes collectrices;
•
les routes à usage résidentiel;
•
les chemins non pavés.
Un pointage est associé à chaque type de route. Ainsi, plus la route est large et fréquentée, plus sa valeur est négative. Les routes traversant entièrement le corridor sont comptabilisées et réparties selon les différents types. Les notes correspondant à la densité routière du corridor ainsi qu’au total des différents types de routes présentes dans le corridor sont additionnées et révèlent ainsi le degré de fragmentation du corridor. Les notes finales les plus basses correspondent aux corridors les plus fragmentés.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
5.2.2.7 Critère 7 : Étranglements Les étranglements présents au sein d’un corridor représentent un autre facteur pouvant réduire la fonctionnalité de ce dernier. Les impacts sont moindres que pour la fragmentation, mais ils peuvent nuire au passage de plusieurs espèces, notamment celui des grands prédateurs qui ont besoin de corridors larges pour se déplacer (Hlavàc, 2005). La réduction de la largeur d’un corridor augmente également l’effet de bordure. Ainsi, plus un corridor est large, meilleure est sa fonctionnalité (Beier et coll., 2008; Bentrup 2008). De manière générale, un corridor doit posséder une largeur minimale de 300 m pour remplir pleinement ses fonctions et permettre au maximum d’espèces de se déplacer (Three Sisters resorts inc, 2002, Bond, 2003, Del Degan, Massé, 2007b). Cette valeur représente donc un seuil, où chaque portion de corridor possédant une largeur en deçà de ce seuil est considérée comme étant un étranglement. Un corridor fonctionnel a donc une largeur supérieure à 300 m, possédant ainsi une zone tampon. Un ratio est établi entre la superficie totale occupée par les étranglements et la superficie du corridor, évoquant ainsi le degré d’étranglement de ce dernier. Plus le degré d’étranglement du corridor est grand, plus sa note sera faible.
5.2.3
Thème 3 : Potentiel de gestion des corridors écologiques potentiels
Le potentiel de gestion d’un corridor se traduit par les possibilités qui lui sont associées en matière de conservation et de mise en valeur de ses écosystèmes. L’évaluation du potentiel de gestion représente une étape essentielle dans le processus d’évaluation des corridors. Il se base sur des données techniques ainsi que des informations recueillies lors de la consultation des acteurs locaux. Les données techniques concernent la vocation des terres au sein du corridor qui est représentée par la présence des terres publiques et le zonage au schéma d’aménagement, ainsi que les services écologiques rendus par les écosystèmes. Dans le cadre de la présente évaluation, le potentiel de gestion des corridors est donc représenté par trois critères : •
Présence des terres publiques;
•
Zonage des terres;
•
Services écologiques.
Le potentiel de restauration représente également un critère d’importance en regard de la gestion future des corridors. Les connaissances entourant ce critère sont encore trop approximatives pour pouvoir représenter un outil fiable d’évaluation. Lors de la consultation des divers intervenants à la prochaine étape, le processus d’analyse des corridors intégrera le potentiel de restauration.
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103
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Une note est attribuée au corridor pour chacun des trois critères, soit la présence des terres publiques, le zonage des terres et les services écologiques. La somme de la notation de ces trois critères constitue la note finale pour ce thème, avec un total de 40 points.
5.2.3.1 Critère 1 : Présence des terres publiques L’analyse des terrains se traduit par l’évaluation de la proportion de terres publiques au sein d’un corridor. En effet, plus la proportion de terres publiques au sein du corridor est grande, plus le corridor est propice à la protection, gestion et restauration de ses terrains. Dans le cadre de l’étude, le terme « terre publique » regroupe les terrains appartenant aux municipalités, à la CCN, à CNC et aux organismes publics et parapublics (ex. Hydro Québec (HQ), MTQ). Plus la proportion de terres publiques présentes à l’intérieur des corridors est grande, plus leur note sera élevée.
5.2.3.2 Critère 2 : Zonage des terres À l’image du critère précédent, le zonage municipal renseigne sur les perspectives d’utilisation des terrains au sein des corridors. Les terres à vocation récréative, de conservation et de villégiature sont considérées comme présentant un plus fort potentiel de protection et de gestion que celles destinées à l’agriculture, la construction domiciliaire ou industrielle. Les corridors sont notés selon la proportion des zones présentant un potentiel de gestion. La pondération de ce critère est moindre que pour le critère précédent compte tenu des modifications au zonage qui peuvent avoir lieu durant le processus de sélection des corridors.
5.2.3.3 Critère 3 : Services écologiques Les services écologiques résultent des fonctions écologiques qui se produisent dans les écosystèmes et dont bénéficient directement ou indirectement les humains (Limoges, 2009). Les services écologiques comprennent les produits issus de l’écosystème (ex. : nourriture, air, eau), les bénéfices dérivés de ses fonctions (ex. : purification de l’eau, régulation du climat) ainsi que des bénéfices non matériels (ex. : récréation, esthétique) (Wilson, 2008). Les bénéfices écologiques que les propriétaires et les municipalités peuvent retirer de la présence d’un corridor écologique sont nombreux et en font un milieu recherché et d’une grande valeur. La littérature cite près d’une quarantaine de services qui peuvent être remplis par les écosystèmes. Compte tenu des écosystèmes à l’étude, 14 d’entre eux ont été retenus pour constituer le critère d’évaluation. Selon les informations disponibles, chaque corridor a été évalué en regard de chacun des services écologiques présents dans la liste. Un point est accordé au corridor pour chaque service rendu. La rareté d’un service assuré par le corridor est également mise de l’avant, en pondérant les services qui sont au final peu couverts par les 12 corridors. Le tableau 3 énumère les différents types de services écologiques sélectionnés.
104
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Tableau 3
Rapport final
Services écologiques sélectionnés
Type de services écologiques
Exemple d’application Services de régulation
Régulation du microclimat Purification de l’air Régulation des inondations et sécheresse Contrôle de l’érosion et des glissements de terrain Pollinisation et réduction des ravageurs agricoles Dispersion des semences Bruit
Haies brise-vent, îlots de fraîcheur Captation du carbone, haies brise-odeurs Bassins de rétention Maintien des rives par les bandes riveraines Pollinisation par les apiculteurs Régénération des essences nobles en boisés privés exploités Mur végétal le long des autoroutes
Services d’approvisionnement Nourriture Eau douce Matières premières
Issue des espèces sauvages (poisson, plantes, champignons, etc.) Filtration, stockage d’eau douce, irrigation Bois, plantes médicinales, fibres textiles Services socioculturels
Récréation et tourisme Esthétique du paysage Éducation et relations sociales Patrimoine culturel
Écotourisme, sentiers (pédestres, de vélo, de ski de fond, etc.), potentiel du site pour la récréation. Points de vue, augmentation de la valeur foncière Observation de la faune, sorties familiales, lieu de spiritualité et d’inspiration Éléments ancestraux de biodiversité, sentiment d’appartenance
Sources : extraits de De Groot, 2002 in Wilson 2008; Limoges, 2009; Kennedy et Wilson, 2009.
5.3 Résultats de l’évaluation des corridors écologiques potentiels L’agrégation de l’ensemble des résultats obtenus pour chacun des critères analysés permet d’évaluer la valeur globale de chacun des corridors. Les notes globales obtenues varient de 64 à 118 sur un total de 200.
5.3.1
Présentation des résultats
Les résultats de l’évaluation des corridors sont présentés dans le tableau 4, qui expose la note obtenue par un corridor relativement à chaque critère d’évaluation. Les critères sont regroupés selon les trois thèmes évalués, soit l’unicité, la valeur écologique et le potentiel de gestion. La note obtenue peut être positive ou négative selon la définition du critère énoncée dans la description des thèmes et critères (section 5.2). Le classement global réparti selon les trois thèmes correspondant à cette évaluation est présenté dans le tableau 5. Les corridors sont alors classés par ordre décroissant en regard de leur note finale. Dans les tableaux 6 et 7, les corridors apparaissent par ordre décroissant selon leurs résultats concernant les thèmes de l’unicité et de la valeur écologique qui ont été regroupés dans ce cas de figure (tableau 6), et le thème du potentiel de gestion considéré de manière individuelle (tableau 7).
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105
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Enfin, les résultats détaillés de l’évaluation pour chaque critère sont présentés dans l’annexe 4.
5.3.2
Analyse de sensibilité
Une analyse de sensibilité a été réalisée afin de déterminer si un ou plusieurs critères pouvaient avoir une influence déterminante sur les résultats de l’évaluation et le classement correspondant des corridors. Cette analyse a été réalisée en utilisant une note de 0 pour chacun des critères tour à tour afin d’en évaluer l’influence sur les résultats et le classement. Les résultats de cette analyse sont présentés en annexe 4. Ces résultats indiquent que la plupart des critères pris individuellement n’influencent pas de façon significative (sensibilité très faible à faible) le classement global de l’évaluation. De manière générale, seuls les critères les plus pondérés présentent une influence plus marquée (sensibilité moyenne à forte) sur ce classement. L’effet de cette pondération est justifié par l’importance plus marquée qui a été accordée à ces critères dans le cadre de l’évaluation.
5.3.3
Interprétation des résultats
L’évaluation des différents critères a permis de classer les 12 corridors écologiques potentiels en tant que territoires à privilégier pour la conservation en raison de leur importance pour les espèces de la région. Selon les résultats de l’évaluation du thème de l’unicité, le parc de la Gatineau entretient un lien unique avec chaque corridor, formant ainsi un réseau de connexions entre les différents milieux naturels régionaux. Les résultats issus de l’évaluation de la valeur écologique des corridors montrent que chacun d’eux contribue à la biodiversité locale et régionale. À la lumière de ces résultats, il apparait que l’ensemble des corridors identifiés dans la présente étude revêt une importance significative pour le parc de la Gatineau et inversement. Leur existence permet aux espèces de se déplacer à travers la région et de contribuer ainsi au bon fonctionnement des écosystèmes. Cela dit, les résultats des évaluations par critère mettent en lumière non seulement les opportunités, mais aussi les défis pour la conservation de chacun des corridors imposés par leurs attributs et leur contexte actuel. Par exemple, le corridor de Larrimac possède un pointage élevé concernant la qualité et la diversité de ses habitats, mais la fragmentation est également importante. Le corridor de Luskville possède de nombreuses espèces en péril, mais les zones d’étranglement sont élevées. Dans un autre ordre d’idée, le corridor de Pontiac offre une variété de services écologiques, mais le potentiel de gestion est faible concernant le zonage des terrains qu’il abrite. L’exercice d’évaluation quantitative d’une série de critères permet de caractériser précisément chaque corridor écologique potentiel. La ventilation des résultats répartie par critère ou thématique met en évidence les acquis et spécificités d’un corridor par rapport aux autres mais également les faiblesses pouvant causer à plus ou moins long terme une aggravation de sa condition actuelle. La position du corridor dans le classement général ou par thème permet d’identifier les problématiques rencontrées et ainsi faire émerger différentes possibilités en vue de leur gestion. L’interprétation des résultats et leur présentation sous forme de tableaux représentent un outil d’aide à la décision pour orienter les besoins en termes de gestion et de collaboration avec les intervenants. Le classement des corridors selon leurs résultats renseignent également des efforts à porter pour leur protection.
106
Thème 1 – Unicité (sur 90)
www.groupe-ddm.com 13 25 23 13 13 13 23
Luskville
Masham
Nord-est du Parc
Philémon-Leamy
Pontiac
Ruisseau Breckenridge
Ruisseau Chelsea
12
26
13
12
10
14
12
19
21
9
10
17
20
10
20
20
20
20
20
20
20
5
4
5
5
4
3
7
5
8
4
7
8
9
7
6
7
9
7
8
9
6
10
10
20
20
15
6
10
13
2
5
14
30
-2
-2
-5
-7
-4
-3
-3
-8
-3
-7
-4
-4
-4
-3
- 10
-8
-6
-4
- 10
-4
-7
-4
-3
-1
-1
0
-2
0
0
-6
-1
0
0
0
-1
2
5
0
17
2
1
0
7
1
9
5
4
1
8
0
10
0
5
0
1
0
9
3
4
5
7
6
5
4
6
6
4
6
4
7
5
Les notes attribuées aux différents corridors et leur classement représentent une indication des efforts à fournir et des actions à prioriser pour leur protection.
23
Larrimac
Note :
25
Du Nord
Géographique (sur 30) 13
Groupes fonctionnels (sur 60)
Champlain-Voyageurs
Connexion (sur 20)
32
Diversité habitats (sur 10)
13
Qualité habitats (sur 10)
Bristol
Espèces péril (sur 30) -5
Effet bordure (sur -10)
13
Fragmentation (sur -10)
8
Étranglement (sur -10)
5
Terres publiques (sur 20)
20
Zonage (sur 10)
27
Services écologiques (sur 10)
13
Thème 3 – Potentiel de gestion (sur 40)
69
100
76
73
64
85
65
69
89
71
118
89
Total (sur 200)
Aylmer
Thème 2 – Valeur écologique (sur 70)
Résultats de l’évaluation des corridors écologiques potentiels
Corridor (par ordre alphabétique)
Tableau 4
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau Rapport préliminaire Version 5
107
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Tableau 5
Rapport final
Classement global de l’évaluation des corridors écologiques potentiels
Corridor (par classement global)
Unicité (sur 90)
Valeur écologique (sur 70)
Potentiel de gestion (sur 40) 14
Total global (sur 200)
Bristol
45
59
118
Ruisseau Breckenridge
39
42
19
100
Du Nord
46
36
8
89
Aylmer
40
36
14
89
Masham
39
34
12
85
Pontiac
26
44
6
76
Philémon-Leamy
25
17
32
73
Champlain-Voyageurs
22
28
21
71
Larrimac
42
16
11
69
Ruisseau Chelsea
35
26
8
69
Luskville
25
34
7
65
Nord-est du Parc
33
24
7
64
Note : Les notes attribuées aux différents corridors et leur classement représentent une indication des efforts à fournir et des actions à prioriser pour leur protection.
108
Thème 1 – Unicité (sur 90)
www.groupe-ddm.com 13 13 25 13 23 23 13 23 13 13
Aylmer
Masham
Pontiac
Ruisseau Chelsea
Larrimac
Luskville
Nord-est du Parc
Champlain-Voyageurs
Philémon-Leamy
Géographique (sur 30)
Ruisseau Breckenridge
Groupes fonctionnels (sur 60) 12
9
10
12
12
19
13
14
27
26
21
Connexion (sur 20)
25
10
20
20
20
10
20
20
20
20
17
20
Diversité habitats (sur 10)
Du Nord
5
4
4
7
5
5
5
3
5
4
8
Qualité habitats (sur 10) 6
6
7
7
8
8
7
9
8
9
9
10
15
14
6
13
10
2
20
10
13
20
5
30
Espèces péril (sur 30)
7
-7
-7
-4
-3
-2
-8
-5
-3
-5
-2
-3
-4
Effet bordure (sur -10)
20
-10
-7
-8
-4
-4
-10
-3
-6
-3
-4
-4
-4
Fragmentation (sur -10)
32
-2
0
0
-6
-1
-1
0
0
-1
-1
0
0
Étranglement (sur -10)
13
41
50
56
58
61
58
69
73
75
81
82
104
Total (sur 160)
Bristol
Thème 2 – Valeur écologique (sur 70)
Classement de l’évaluation écologique (unicité et valeur écologique) des corridors écologiques potentiels
Corridor (par classement de l'évaluation écologique)
Tableau 6
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau Rapport préliminaire Version 5
109
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Tableau 7
Rapport final
Classement de l’évaluation de gestion des corridors écologiques potentiels Thème 3 – Potentiel de gestion (sur 40)
Corridor (par classement de gestion)
Total gestion (sur 40)
Terres publiques (sur 20)
Zonage (sur 10)
Services écologiques (sur 10)
17
10
5
32
Champlain-Voyageurs
9
9
4
21
Ruisseau Breckenridge
5
8
7
19
Bristol
5
3
7
14
Aylmer
4
4
5
14
Masham
1
5
6
12
Larrimac
7
1
4
11
Ruisseau Chelsea
2
1
5
8
Du Nord
1
0
6
8
Nord-est du Parc
2
0
4
7
Luskville
0
0
6
7
Pontiac
0
0
6
6
Philémon-Leamy
5.4 Enjeux de gestion des corridors écologiques potentiels Tous les corridors analysés ont une importance relative pour la connectivité du parc de la Gatineau avec les territoires avoisinants, tel que décrit précédemment. La perte d’un connecteur augmente le risque de diminuer la biodiversité régionale et locale et, par extension, des grands ensembles écologiques qui façonnent la région. Par conséquent, il importe d’identifier les enjeux de gestion touchant les corridors afin de maintenir des liens avec le Parc. Cet exercice découle de l’évaluation des corridors (section 5.4.1) dont les différents résultats mettent en lumière des sources potentielles de dégradation et confirment la nécessité de mettre en place différentes propositions d’interventions. La démarche est proposée à titre indicatif et sert à susciter des discussions avec les gestionnaires de ces terrains. Elle représente une évaluation sommaire selon les données récoltées et s’appuie sur quatre principes fondamentaux, soit :
110
•
Le risque de perdre la connectivité si aucune action n’est posée à court terme (10 points).
•
La difficulté de la mise en place des mesures, compte tenu de l’importance de la restauration, de la protection ou du projet de développement (10 points). Ce critère évalue les difficultés reliées à la gestion du corridor, portant entre autres sur la mise en place des mesures de conservation, l’ampleur des actions de restauration, ou encore le caractère ambitieux de la restauration ou de la protection. L’application des mesures de gestion peut également être difficile à entreprendre selon le type de milieu. Par exemple, le ruisseau Chelsea traverse un milieu industriel très dense et devient également souterrain sur certaines portions. Les efforts de protection et restauration seront donc très élevés. Ainsi, le pointage augmente avec le niveau de difficulté (0-10).
•
La nature de la propriété du corridor; plus la propriété est publique, plus l’intégrité est facile à préserver et plus les mesures proposées sont faciles à implanter (10 points).
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau •
Rapport final
La qualité de la mise en valeur potentielle en matière de retombées pour le milieu (10 points). Dans le cadre de ce critère, la qualité des projets de mise en valeur et leur retombée sur le milieu sont estimées. Ainsi, la possibilité d’installer un belvédère d’observation ou encore la mise en place d’un sentier d’interprétation va augmenter la valeur du corridor. Les corridors possédant déjà plusieurs acquis de mise en valeur auront un faible pointage (ex. corridor Champlain-Voyageurs). À l’opposé, les corridors présentant un potentiel évident de mise en valeur obtiendra un pointage élevé (ex. corridor de Bristol).
Au final, le corridor qui obtient le plus haut pointage : •
risque de perdre à court terme la connectivité du Parc avec les écosystèmes (ex. Parc/corridor du ruisseau Breckenbridge/Rivière des Outaouais);
•
présente des mesures de restauration complexes et ambitieuses (ex. corridor du Ruisseau Chelsea);
•
se situe entièrement sur des terrains privés, ce qui limite les interventions directes possibles (ex. corridor de Pontiac);
•
présente le meilleur potentiel de mise en valeur par la réalisation de projets récréotouristiques (ex. corridor de Bristol).
Chacun des corridors a été passé en revue à partir de ces critères selon une grille de pointage. Le tableau 8 présente les résultats correspondants.
Tableau 8
Pointage des enjeux de gestion de chacun des corridors écologiques potentiels
Corridor
Municipalités
Connectivité (sur 10)
Mesure (sur 10)
Propriété (sur 10)
Retombée (sur 10)
Total (sur 40)
10
10
10
5
35
10
1
5
10
26
10
5
5
5
25
5
5
5
10
25
10
5
5
5
25
1
1
10
10
22
Pontiac
Gatineau Chelsea Pontiac Bristol Pontiac Gatineau Chelsea Gatineau La Pêche Chelsea Pontiac
Luskville
Pontiac
5
1
10
5
21
Larrimac
Chelsea
5
5
5
1
16
Champlain-Voyageurs
Gatineau
10
1
1
1
13
Masham
La Pêche Pontiac Bristol Clarendon Thorne La Pêche Gatineau
1
1
10
1
13
1
1
10
1
13
1
10
1
1
13
Ruisseau Chelsea Bristol Ruisseau Breckenridge Aylmer Nord-est du Parc
Du Nord
Philémon-Leamy
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111
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
Il ressort trois catégories d’enjeux de gestion qui sont les suivantes : Catégorie 1 : •
Le corridor du ruisseau Chelsea Risques élevés de perdre la connectivité, caractère très difficile de la mise en place des mesures, propriété privée omniprésente.
•
Le corridor du ruisseau Breckenridge Risques élevés de perdre la connectivité, caractère difficile de la mise en place des mesures, propriété privée importante, de même que la possibilité d’un projet potentiel de mise en valeur de qualité.
•
Le corridor de Bristol Risques élevés de perdre la connectivité, caractère simple de la mise en place des mesures, propriété privée importante, de même que de la possibilité d’un projet potentiel de mise en valeur de qualité.
Catégorie 2 : •
Le corridor d’Aylmer Risques moins élevés de perdre la connectivité, caractère difficile de la mise en place des mesures, propriété privée importante, de même que la possibilité d’un projet potentiel de mise en valeur de qualité.
•
Le corridor Nord-est du Parc Risques élevés de perdre la connectivité, caractère simple de la mise en place des mesures, propriété privée importante, de même que la possibilité d’un projet potentiel de mise en valeur de qualité.
•
Le corridor de Pontiac Risques peu élevés de perdre la connectivité, caractère facile de la mise en place des mesures, propriété privée omniprésente, de même que la possibilité d’un projet potentiel de mise en valeur de qualité.
•
Le corridor de Luskville Risques moins élevés de perdre la connectivité, caractère difficile de la mise en place des mesures, propriété privée omniprésente, de même que la faible possibilité d’un projet potentiel de mise en valeur de qualité.
Catégorie 3 :
112
•
Le corridor de Larrimac Risques faibles de perdre la connectivité, caractère facile de la mise en place des mesures, propriété privée peu présente, de même que l’absence de contrainte pour la réalisation de projet potentiel de mise en valeur. Si c’était le cas, le pointage s’élèverait puisque le risque de perdre la connectivité s’accroîtrait.
•
Le corridor Champlain-Voyageurs Risques élevés de perdre la connectivité, caractère facile de la mise en place des mesures, propriété privée absente, de même que l’absence de contrainte pour la réalisation de projet potentiel de mise en valeur.
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
•
Le corridor de Masham Risques faibles de perdre la connectivité, caractère facile de la mise en place des mesures, propriété privée omniprésente, de même que l’absence de contrainte de projet potentiel de mise en valeur.
•
Le corridor du Nord Risques peu élevés de perdre la connectivité, caractère facile de la mise en place des mesures, propriété privée importante, de même que l’absence de contrainte pour la réalisation de projet potentiel de mise en valeur.
•
Le corridor Philémon-Leamy Risques peu élevés de perdre la connectivité, caractère difficile de la mise en place des mesures, propriété privée absente, de même que l’absence de contrainte pour la réalisation de projet potentiel de mise en valeur.
La figure 17 présente spatialement les corridors selon leur catégorie. Les catégories sont intimement liées au risque de perdre la connectivité des corridors. Cette information représente un outil pour les partenaires afin qu’ils puissent déterminer leurs priorités de protection. Elle enrichit l’exercice d’évaluation réalisé précédemment (section 5.3) et doit donc être comparée aux résultats de l’unicité, la valeur écologique et du potentiel de gestion.
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113
148
ONTARIO
17
Clarendon
303
Corridor du Nord
Lake Madawaska
148
ONTARIO
417
ONTARIO
Corridor de Pontiac
Lac la Pêche
Lac des Loups
Pontiac
re
viè
Ri
s
Constance Lake
148
Lac Mousseau
5
Lac Saint-Charles
Corridor Nord-est du Parc
105
Lac Meech
Chelsea
Corridor de Larrimac
Lac Deschênes
148
2
ais
ONTARIO
417
Corridor Champlain-Voyageurs
Gatineau
4
5 km
ONTARIO
417
Île Kettle
148
50
Lac McGregor
366
Lac Grand
FIGURE 17
Saint-Pierre
Val-des-Monts
3
Corridor Philémon-Leamy
5
Corridor du Ruisseau Chelsea
105
1
Corridor - Catégorie Lac 3
Corridor - Catégorie307 2
Lac de - Catégorie 1 Corridor l'Écluse
Parc de la Gatineau
Cantley
307
km 0
Lac
ENJEUX DE GESTION DES CORRIDORS Saint-Germain ÉCOLOGIQUES POTENTIELS
Octobre 2012
Corridor d'Aylmer
Corridor du ruisseau Breckenridge
Lac Philippe
Corridor de Masham
Lac Mahon
Parc de la Gatineau
de
Lac Bernard Lac Notre-Dame
QUÉBEC
Corridor de Luskville
366
La Pêche
Low
ou
ONTARIO
29
Corridor de Bristol
Bristol
Thorne
366
Lac Sinclair
Lac de l'Île
O a ut
is
re
ss
viè
i
Ri
au
Mi
ine
sip p
t Ga
River
Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Rapport final
5.5 Usages à l’intérieur de chacun des corridors écologiques potentiels Cette section fait état des différents usages actuellement permis à l’intérieur des limites de chacun des corridors et de ceux éventuellement compatibles. Ces informations découlent de l’étude des règlements de zonage de chacune des municipalités concernées par les corridors identifiés. Par la suite, une analyse des usages potentiellement souhaités sera présentée pour chaque corridor. Les différents tableaux qui suivent permettent de cerner les usages actuels et leur étendue pour chaque corridor selon les municipalités concernées. Comme on peut le constater, différents types de zonage touchent les corridors et, pour une même appellation, les usages permis peuvent varier selon les municipalités. Les usages permis sont variés pour chacun des corridors et une analyse plus rigoureuse sera nécessaire au moment des choix d’intervention. Les usages souhaités sont de deux ordres, soit ceux qui vont s’adresser à l’aire de concentration de biodiversité, et ceux qui pourront être exercés en périphérie de ces milieux. De façon générale, les aires de concentration de biodiversité sont plus vulnérables et sensibles, ce qui implique des usages moins intrusifs que pour les autres parties des corridors. À titre d’exemple, les activités ludiques d’observation et d’interprétation et les randonnées pédestres sont des activités compatibles avec les aires de concentration de biodiversité. Des activités récréatives impliquant des véhicules motorisés (VTT, motocyclette, etc.) et du développement de villégiature seront plus compatibles avec les parties de corridors hors des aires de concentration de biodiversité. Une révision du zonage et des usages permis est souhaitable dans certains cas.
Corridor Champlain-Voyageurs Le corridor Champlain-Voyageurs est zoné majoritairement récréotouristique, ce qui accroît sa protection. Dans ce cas, on pourrait prioriser les usages de conservation afin de protéger l’aire de concentration de biodiversité.
Municipalité
Zonage
Corridor Champlain-Voyageurs Superficie concernée (ha)
Commercial
4
Résidentiel
55
Usages permis
▪ Vente au détail et services; ▪ Divertissement commercial, hébergement et restauration. ▪ Habitations de type familial comptant un ou plusieurs
logements; ▪ Habitations collectives. ▪ Récréation extensive : activités reliées au nautisme, activités
Gatineau Récréotouristique
Autres usages permis dans certaines zones
www.groupe-ddm.com
401
récréatives consommatrices d’espace (golf, équitation, chasse, pêche, etc.); ▪ Récréation : les aménagements extérieurs destinés à la détente, aux loisirs et aux sports. ▪ Institutions (religieuse, de santé, d’enseignement, culturelle et sportive); ▪ Services publics (sécurité et défense, infrastructures majeures de transport, autres services d’utilité publique).
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Rapport final
Corridor d’Aylmer Le corridor d’Aylmer présente près de 40 % de sa superficie avec des usages compatibles (récréotouristique) avec la protection du corridor. Pour le reste de la superficie, les usages permis sont plus intrusifs. Il serait souhaitable qu’une plus grande proportion soit de nature récréative avec un volet associé à la conservation des milieux afin de protéger l’aire de concentration de biodiversité. Corridor d’Aylmer Municipalité
Zonage
Superficie concernée (ha)
Usages permis ▪ Agriculture sans élevage : aucune garde ou élevage d’animaux,
Agricole
337
sauf la garde d’animaux de compagnie à des fins personnelles; ▪ Agriculture avec élevage : les activités ont comme but premier la
garde et l’élevage d’animaux. ▪ Vente au détail et services; ▪ Divertissement commercial, hébergement et restauration; ▪ Services automobiles : vente au détail de biens ou de produits
Commercial
57
▪ ▪
▪
Gatineau Industriel
216 ▪
Résidentiel
541
▪ ▪
Récréotouristique
728 ▪
Autres usages permis dans certaines zones
▪ ▪
ou vente de services qui se rapportent à un véhicule automobile ou récréatif; Commerces artériels lourds, commerces de gros et services para-industriels; Commerces et services distinctifs : service de crédit sur garantie, débit de boisson et danse, commerce ou service à caractère sexuel, salle de danse nocturne ou diurne. Fabrication industrielle : la fabrication (conception et mise au point) de biens et de produits finis ou semi-finis à partir de la transformation de matières premières, du mélange d’ingrédients ou de l’assemblage de produits semi-finis; Exploitation des matières premières : extraction, manutention ou traitement primaire de matières premières. Habitations de type familial comptant un ou plusieurs logements; Récréation extensive : activités reliées au nautisme, activités récréatives consommatrices d’espace (golf, équitation, chasse, pêche, etc.); Récréation : les aménagements extérieurs destinés à la détente, aux loisirs et aux sports. Institutions (religieuse, de santé, d’enseignement, culturelle et sportive); Services publics (sécurité et défense, infrastructures majeures de transport, autres services d’utilité publique).
Corridor du ruisseau Breckenridge Partagé entre trois municipalités, ce corridor est essentiellement à usage agricole et résidentiel. Peu de terrains sont zonés en conservation, ce qui pourrait être révisé dans une perspective d’accroître les zones de conservation afin de protéger l’aire de concentration de biodiversité et d’assurer sa fonction de corridor.
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Identification et caractérisation des corridors écologiques adjacents au parc de la Gatineau
Municipalité
Zonage
Rapport final
Corridor du ruisseau Breckenridge Superficie concernée Usages permis (ha) ▪ Agriculture sans élevage : aucune garde ou élevage d’animaux,
Agricole
84
sauf la garde d’animaux de compagnie à des fins personnelles; ▪ Agriculture avec élevage : les activités ont comme but premier la
garde et l’élevage d’animaux. ▪ Récréation extensive : activités reliées au nautisme, activités
Gatineau Récréotouristique
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récréatives consommatrices d’espace (golf, équitation, chasse, pêche, etc.); ▪ Récréation : les aménagements extérieurs destinés à la détente, aux loisirs et aux sports.
Conservation