Compte rendu d'une réunion

11 juin 2005 - 1. Résumé des activités de l'UQCN depuis la dernière rencontre de novembre .... d'Hydro-Québec d'environ 35 000 MW installés et un facteur ...
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COMMISSION ÉNERGIE COMPTE RENDU DE LA RÉUNION

TENUE À MONTRÉAL, LE 11 JUIN 2005

Présents : John Burcombe (Mouvement au Courant), René Dansereau, Sophie DeCorwin, Harvey Mead, Réal Reid, Ron Tiffany, Jean-Éric Turcotte, Thomas Welt (STOP) L’ordre du jour est modifié pour tenir compte de la disponibilité des gens. 1. Résumé des activités de l’UQCN depuis la dernière rencontre de novembre H. Mead résume les activités de l’UQCN dans le domaine de l’énergie depuis la dernière rencontre de la Commission, en novembre. La rédaction du mémoire pour la Commission parlementaire sur l’énergie a été faite en consultation avec les membres, qui en ont reçu copie. H. Mead rappelle la confusion associée à la convocation (une journée de fermeture des bureaux gouvernementaux immédiatement après les Fêtes), la procédure qui, par la suite, acceptait des mémoires pendant des mois et l’absence de clarté quant aux suites qui seraient donnés à la consultation. Il semblerait, d’après des contacts informels, que le gouvernement déposera un « énoncé de stratégie énergétique » à la fin de juin, tiendra une consultation par voie électronique sur l’énoncé, et déposera une stratégie en septembre. Une récente rencontre avec le cabinet du MDDEP soulignait l’absence de toute intention de déposer un plan d’action sur les changements climatiques. L’article sur les enjeux associés à la filière éoliennne a été préparé en consultation avec les membres, et diffusé ensuite à différents journaux. Il n’a pas été publié. Il informe les membres qu’en parallèle à cette démarche, l’UQCN a contacté la compagnie Alcoa pour lui proposer d’assumer un leadership dans un développement important de la filière, lui permettant en même temps d’assurer l’énergie qui lui manque actuellement pour l’agrandissement de son usine à BaieComeau. L’UQCN (H. Mead, J.-É. Turcotte, R. Reid) rencontrera des responsables de la compagnie dans les prochaines semaines pour en parler. À la suite de la nomination de Thierry Vandal comme p.-d.g. d’Hydro-Québec, et à la suite de son annonce d’orientations favorisant l’éolien et les économies d’énergie tout en abandonnant la filière thermique pour la production d’électricité, H. Mead lui a écrit une lettre pour le féliciter de son intervention, pour souligner l’importance de quelques gestes prioritaires (dont le retrait de la Loi 116) et pour indiquer l’intérêt de l’organisme pour une rencontre. Les membres ont reçu copie de la lettre. H. Mead a décrit l’approche utilisée par l’UQCN dans son mémoire sur le projet de route à quatre voies divisées pour la 175 entre Québec et Ville de Saguenay, où elle était le seul groupe national à intervenir ; tout en faisant une analyse et des recommandations sur des améliorations possibles de la route actuelle et de mesures de mitigation de celles-ci, l’UQCN a mis un accent important sur l’incapacité financière du gouvernement de soutenir les engagements associés à un tel projet, qui monteraient à environ 1,5 millions de $ sur 30 ans. Il souligne l’intérêt de discuter d’une application adaptée de cette approche pour les projets d’autoroute 25 et 30 dans la région de Montréal, point qui figure à l’ordre du jour. Les membres ont reçu une copie du mémoire et du communiqué qui l’annonçait.

R. Tiffany a participé, au nom de l’UQCN, à un forum de deux jours tenu au début de mars, portant sur le gaz, et qui regroupait l’ensemble des intervenants privés du secteur. La participation a permis de mieux cerner les enjeux et certaines orientations du secteur, dont une discussion figure à l’ordre du jour. S’appuyant sur le travail de J. Burcombe du Mouvement au Courant, l’UQCN est intervenue pour demander une meilleure analyse environnementale du projet Les Cèdres visant à augmenter la capacité des gazoducs, à la frontière entre le Québec et l’Ontario. L’UQCN a également demandé une audience publique du BAPE au MDDEP sur le projet, et est toujours en attente d’une réponse du ministre Mulcair à cet effet. C. Drolet suit le dossier de la dérivation de la Rupert pour l’UQCN. Il paraît que le débit du fleuve sera réduit de 50 % à l’embouchure, ce qui souligne l’importance de la dérivation et soulève la question des impacts cumulatifs dans les baies de James et d’Hudson (tout comme dans l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent pour les complexes Manicouagan et Outardes, entre autres). H. Mead informe les membres que S. DeCorwin représente l’UQCN au sein du Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ). Une rencontre d’orientation a eu lieu en avril et on s’attend à ce que les orientations de l’organisme soient précisées dans les prochains mois. H. Mead informe les membres de contacts récents entre l’UQCN et la Coalition québécoise vers Kyoto (CQVK). La planification par la CQVK d’un ensemble d’interventions en relation avec la tenue de la COP 11 à la fin novembre a été jugée par l’UQCN au-delà des capacités de la CQVK, et l’UQCN ne s’associera donc pas à ces activités, ayant déjà planifiées les siennes, plutôt modestes. 2. La filière de l’éolien R. Reid fait une présentation de la situation concernant le potentiel de développement de cette filière, depuis la consultation de la Commission parlementaire. En dépit de l’intervention de M. Vandal d’Hydro-Québec, rien n’indique une intention de planifier un développement important de la filière, tel que proposé par les scientifiques de l’IRÉQ et par l’UQCN à la Commission. Il fait part de l’état d’avancement de nouvelles approches à ce développement, et dépose des documents dont des versions électroniques seront distribuées aux membres de la Commission avec le compte rendu de la réunion. Il note que la production éolienne serait plus importante en hiver, quand il n’y a pas d’apports d’eau aux réservoirs mais une demande importante au Québec ; en été, lors de la forte consommation américaine (pour la climatisation), l’eau emmagasinée dans les réservoir pourrait permettre une production pour y répondre. La discussion porte ensuite sur des précisions quant à l’envergure du développement qui peut être prôné actuellement, en visant son jumelage avec le réseau hydroélectrique en place. R. Reid note qu’un jumelage allant jusqu’à 10 % de la capacité installée, calculée en termes d’énergie, serait bénéfique à la production, puisqu’il comporterait un meilleur fonctionnement des centrales ayant plus d’eau dans leurs réservoirs. L’ajout d’un autre 10 % ne comporterait aucun coût additionnel, sans nécessairement ajouter aux bénéfices directs pour le réseau hydroélectrique lui-même. En termes des charges, le facteur d’utilisation de ce réseau est environ 60 % annuellement, alors que celui de l’éolien est calculé à environ 30 % (bien que de nouveaux résultats suggèrent qu’un hiver l’apport en puissance pourrait frôler le 50 %). Cet échange indique un potentiel pour le développement de l’éolien d’installations ayant une puissance nominale d’environ 12 000 à 15 000 MW ; ceci prend en compte le parc actuel d'Hydro-Québec d’environ 35 000 MW installés et un facteur d’utilisation nécessitant une puissance installée de l’éolien le double de la capacité hydraulique nécessaire pour servir une

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demande donnée. Autrement dit, la proposition des scientifiques de l’IRÉQ d’un parc d’éoliennes construit pour l’exportation et l’ajout d’environ 1000 MW par année pour répondre à la demande anticipée est déjà faisable. Le coût actuel se situe à environ 1,5 millions de $ pour 1000 MW (équivalent à environ 500 MW d’hydraulique). Il restera à mieux analyser jusqu’à quel point l’ajout de parcs d’éoliennes ajoutera à la puissance installée du réseau et la façon dont ils pourraient répondre à la demande en question. La discussion conclut sur un échange concernant l’intérêt de voir le développement de cette filière reposer sur une agence publique. Une responsabilité publique permettrait d’éviter l’utilisation de fonds publics pour encourager le développement de la filière par le privé, à un coût supérieur au coût pour l’agence publique. La construction d’éoliennes par le privé dépend actuellement, pour sa rentabilité et sa capacité de concurrencer une intervention publique, de subventions provenant, via des actions accréditives, des deux niveaux de gouvernement. En terminant, T. Welt souligne l’intérêt pour l’UQCN, le cas échéant, de planifier des interventions visant à permettre aux programmes de subventions actuellement en place, et accessibles seulement par le privé, d’être élargis pour inclure des agences publiques. H. Mead note que les programmes actuels de subvention ne couvrent que 4000 MW pour tout le Canada, et rappelle aux membres l’intervention de l’UQCN auprès d’Alcoa visant un développement plus important, développement qui exigerait une collaboration d’HydroQuébec de toute façon. 3. Les projets associés au secteur du gaz H. Mead résume les hypothèses qui lui semblent un point de départ pour le positionnement de l’UQCN : (i) l’UQCN ne s’opposerait pas au développement d’une capacité d’approvisionnement pour le Québec en remplacement de celui venant de l’Ouest ; (ii) la présence d’une nouvelle capacité visant l’exportation vers les États-Unis (via le gazoduc entre Montréal et Portland, Me., par exemple) ou vers l’est de l’Ontario paraît intéressante ou du moins ne semble pas créer de motifs pour s’objecter à son développement : en (ii), le premier remplacerait un approvisionnement d’une autre source, pour une centrale au gaz ou pour remplacer une vieille centrale au charbon, et le deuxième servirait à aider l’Ontario à livrer sur son engagement de fermer ses centrales au charbon ; (iii) l’UQCN ne veut pas ouvrir la porte a de nouveaux projets de centrales thermiques (même si appelées « de cogénération ») par la présence du gaz disponible. Concernant la préoccupation pour la sécurité des infrastructures associées à la filière du gaz, notamment le transport par bateau de gaz liquide naturel aux ports méthaniers et par les gazoducs, il souligne que cette question dépasse en bonne partie la compétence de l’UQCN et est activement poursuivie par des groupes associés aux communautés d’accueil. L’UQCN sera sensible à leurs arguments, prévoit intervenir devant le BAPE lors des audiences à venir (possiblement) sur les différents projets, mais mettra l’accent sur les questions discutées plus haut. Elle pourrait insister, par exemple, sur la nécessité d’abroger la Loi 116 comme condition absolument essentielle avant toute approbation de port méthanier. R. Tiffany fait une présentation de la situation en termes du développement du secteur à l’échelle du Nord-Est du continent et le ou les rôles présumés de l’ensemble de projets présentement devant différentes instances gouvernementales : ports méthaniers à Lévis et à Gros-Cacouna ; centrales de co-génération ou thermiques associées aux ports, nécessaires pour le regazéification du GNL ; gazoducs reliant Gros-Cacouna et Lévis au réseau de distribution continental ; centrale de Bécancour (en construction) ; expansion de la capacité du gazoduc venant de l’ouest du pays, à la frontière avec l’Ontario (projet Les Cèdres) ; projet d’oléoduc d’Ultramar entre Québec et Montréal.

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Tout indique que l’approvisionnement venant de l’Alberta est à risque, en fonction de demandes croissantes de clients plus proches de la source, et cela constitue une préoccupation légitime des clients actuels ; il constitue également un frein au développement de nouveaux projets chez les clients industriels ; finalement, cet approvisionnement est coûteux pour le volet transport. La discussion qui suit présume que le remplacement de cet approvisionnement constitue une hypothèse valable pour discuter des nouveaux projets. Chaque port méthanier proposé aurait une capacité d’approvisionnement équivalent aux besoins actuels des consommateurs dans la province ; un deuxième port méthanier est maintenant considéré possible par les promoteurs pour répondre à un ensemble de demandes. L’idée d’un port pour permettre l’exportation par gazoduc comporte l’installation, au Québec, d’une centrale thermique de regazéification dont il faudrait calculer les émissions et décider s’il mérite une approbation ; il s’agit d’un cas analogue à celui de l’Alberta (à une toute autre échelle) en ce qui a trait à sa production pour exportation de gaz naturel et de pétrole, dont la production des sables bitumineux, vers les États-Unis. Rien n’assure que l’approvisionnement de ces ports méthaniers en GNL proviendrait de gaz autrefois (et encore) envoyé aux torchères mais dont la technologie permet aujourd’hui le captage, mais il est clair que, globalement, la récupération de ce gaz contribue à alimenter le commerce mondial à un niveau d’environ 5 %, et est bénéfique, convertissant un « déchet » en une ressource. R. Tiffany continue en esquissant la situation qui prévaut actuellement, en termes de développements en cours. L’industrie pétrolière et différents utilisateurs du mazout et de l’huile sont obligés de s’adapter à de nouvelles réglementations exigeant des baisses importantes dans les émissions de souffre. La plus simple façon d’y répondre est de convertir au gaz ; à plusieurs égards, ceci constitue une amélioration, en même temps, par rapport aux émissions de GES et d’autres polluants à l’origine du smog et des pluies acides, puisque le gaz est meilleur à cet égard que le pétrole, l’huile et le mazout. Il y a aussi une expansion de la capacité de production dans les raffineries à Montréal (PétroCanada) et à Québec (Ultramar), en partie destinée à l’Ontario, en partie visant le marché québécois ; elle comporte une augmentation des GES provenant du territoire québécois. Cette expansion est en bonne partie liée aux transports, qui ne cessent d’accroître en termes de leur consommation. Concomitant à cette expansion est le développement d’un ensemble d’industries pétrochimiques qui s’approvisionnent à même les sous-produits des raffineries, et qui produisent une grande diversité de produits, incluant les plastiques. Le deuxième port méthanier constituerait un incitatif à ce développement par la présence d’un approvisionnement plus sûr en gaz naturel. Il est convenu que la principale préoccupation est liée, d’une part, à l’augmentation du marché du gaz, et d’autre part, à celle du pétrole et de ses sous-produits ; les deux peuvent constituer une source d’approvisionnement pour l’industrie pétrochimique en cause. Indépendamment des questions reliées aux transports, la production accrue à base de pétrole et de gaz répond à une demande ; celle-ci va trouver une réponse quelque part, et il est convenu que la réglementation ici constitue probablement un motif pour ne pas s’opposer à cette expansion directement (alors qu’elle se fera autrement ailleurs, possiblement dans des pays ayant moins de contrôles sur le processus), mais de voir de quelle façon il faudra intervenir pour freiner la demande. La simple acceptation de l’augmentation de la capacité d’approvisionnement constitue quand même l’acceptation du « business as usual », qui est jugé inacceptable. Concernant la menace de nouveaux projets de production thermique ou de « cogénération » (normalement faussement appelée ainsi), c’est justement l’abrogation de la Loi 116 qui s’impose, abrogation qui serait couplée, on peut présumer, à la mise en place d’un processus de planification intégrée où d’autres filières que le gaz pourraient répondre aux appels d’offre. L’UQCN identifierait ceci comme condition pour toute expansion de l’approvisionnement en gaz dans la province.

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Un échange suit sur la pertinence de viser l’utilisation du gaz pour le chauffage, surtout pour les nouveaux bâtiments ; il reprenait un désaccord entre les participants de la réunion de novembre qui a continué pendant la rédaction du mémoire de l’UQCN pour la Commission parlementaire. Tout indique que les positions n’ont pas changé ; certains soulignent l’importance de l’électricité comme énergie « noble » devant être utilisée pour les besoins qui requièrent une énergie sophistiquée, alors que d’autres insistent qu’il s’agit d’un argument qui s’appliquent très bien lorsque la production de l’électricité est d’origine thermique, mais ne s’appliquent pas lorsque la production est de source hydroélectrique ou éolienne, comme au Québec. Finalement, H. Mead souligne l’intérêt d’insister pour que toute nouvelle utilisation du gaz ou du pétrole (et ses sous-produits) associée à des émissions soit analysée et évaluée en fonction de l’inclusion, dans le calcul d’intérêt économique des projets, des coûts associés à l’obtention des crédits pour les émissions accrues. Le principe pour de tels calculs, et pour l’évaluation de l’ensemble du secteur, est que le consommateur québécois est responsable pour l’ensemble des émissions associées à sa consommation d’un produit, dans son cycle de vie, et cela, indépendamment des systèmes en place ou à venir pour attribuer la responsabilité. À titre d’exemple, la création d’un port méthanier au Québec, avec la centrale nécessaire pour la regazéification du produit liquide, est à comparer aux infrastructures nécessaires pour l’approvisionnement du Québec en gaz actuel, à partir de l’Alberta, comportant aussi des émissions et dont les consommateurs québécois seraient responsables, en principe.. 4. Les économies d’énergie R. Dansereau fait un portrait de la situation qui prévaut dans la mise en œuvre du programme d’économies d’énergie d’Hydro-Québec, et souligne qu’une multitude de barrières associées au comportement humain continue à créer des obstacles à la progression souhaitée de ce programme. Il souligne que les responsables du programme chez Hydro-Québec sont conscients de la nécessité de prendre en compte l’ensemble de barrières identifiées par plusieurs (voir document de M. Poirier du REEÉ, déjà distribué). Une décision tout récente de la Régie de l’énergie met en question la partie du programme permettant des subventions pour des réductions dépassant le 35 %, puisqu’elle interdit un des incitatifs d’Hydro-Québec en constatant qu’il existe déjà trop de subventions. L’atteinte d’une diminution d’environ 25 % de la consommation est pourtant jugée presque facile dans les nouveaux bâtiments, tous genres confondus, et ce pourcentage est d’environ 20 % pour le parc de bâtiments existants. Il est à noter que les travaux de l’UQCN sur les concepts avancés en efficacité énergétique (CAEÉ) en 1996 concluaient même au double et plus de ce potentiel et que le dossier traîne depuis vingt ans. Les CAEÉ s’applique à l’ensemble des utilisations de l’énergie, mais cette discussion porte sur le bâtiment puisque les autres secteurs sont touchants ailleurs. Il est convenu que tout indique la nécessité de recourir à l’établissement, par voie réglementaire, de normes de construction plus exigeantes pour le code du bâtiment. Un échange sur l’intérêt (ou non) d’une utilisation d’une fiscalité verte dans l’établissement de ces normes ne conclut pas. Plusieurs indiquent que les normes sont généralement respectées, mais d’autres suggèrent que ce n’est pas le cas. Il reste une préoccupation quant à la bureaucratie qui pourrait être nécessitée par l’imposition de normes exigeant des inspections soutenues, etc., ce que la fiscalité peut permettre d’éviter, du moins en partie.

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5. La géothermie R. Dansereau dresse un portait de la situation quant au potentiel de cette technologie, en commentant des documents fournis par J. Burcombe et H. Mead, et à partir de ses propres connaissances. Il faut constater, de façon générale, que la géothermie peut être intéressante dans les secteurs commerciaux et institutionnels (et même industriels), mais les barrières de comportement - les gens - finissent souvent par faire pencher les décisions prises sur le traditionnel, même si celui-ci est moins performant et même plus cher. Il existe également un manque important de connaissances des enjeux de la part des techniciens responsables du maintien des systèmes ; à cet égard, il mentionne les supermarchés comme étant parmi les pires sources de GES associées à leurs systèmes de réfrigération, en raison des pertes des SACO - les substances appauvrissant la couche d’ozone - courantes lors du service d’entretien. R. Dansereau souligne aussi qu’en ce qui a trait aux technologies pour le secteur résidentiel, la technologie qui est la plus présente au Québec a toujours recours à des caloporteurs de la famille des halogènes, et que les systèmes installés comportent presque inévitablement la perte de ces gaz (en moyenne, sur une période d’environ cinq ans). La technologie alternative comporte une période d’amortissement (environ dix ans) considérée trop longue en termes économiques, selon les calculs de clients potentiels. H. Mead note qu’il avait tenté d’introduire une réglementation pour les SACO utilisant les mesures fiscales lorsqu’il était au gouvernement ; il s’agissait de donner une valeur artificielle à ces gaz comme incitatif à ne pas les vidanger dans l’atmosphère et à fabriquer de meilleurs équipements pour éviter les émissions fugitives. Il semblerait actuellement que seule une réglementation pour le code du bâtiment pourrait s’attaquer de façon efficace aux barrières et aux risques de cette technologie ; la réglementation sur les gaz en cause ne semble pas atteindre les résultats voulus. 6. Les transports H. Mead fait une brève présentation de l’effort de l’UQCN pour souligner les vrais coûts du projet de route à quatre voies divisées pour la 175 entre Québec et Ville de Saguenay. Une partie du mémoire de l’UQCN a mis un accent sur ces coûts (environ 1,5 millions de $ sur 30 ans), tout en soulignant que le ministère des Transports se montre déjà incapable d’assurer le maintien des infrastructures routières actuelles. Il demande aux participants leur avis sur la pertinence d’intervenir dans le dossier de l’autoroute de la 25, incluant un pont entre l’Est de Laval et Montréal, en misant sur le fait (à confirmer) que le développement des banlieues – une conséquence à craindre pour l’est de Laval si la 25 est construite – est fait sur une base déficitaire, lorsque la comptabilité est faite en regardant le long terme pour les infrastructures qui y sont associées, dont les aqueducs, les égouts et le réseau routier. T. Welt insiste pour que l’accent soit mis sur les vrais enjeux associés à ce secteur, qui est responsable de 38 % des émissions de GES au Québec, beaucoup plus élevées qu’ailleurs parce que la production de l’électricité dans la province n’est pas basée sur des systèmes thermiques ; les membres sont invités à lire le mémoire de STOP soumis à la Commission parlementaire, qui porte exclusivement sur les transports, complètement absents du document d’orientation fourni par le MRN pour alimenter la consultation. Le camionnage, dont la pratique du « just in time », est identifié comme une composante importante de la problématique. H. Mead suggère que l’approche économique pourrait constituer une façon de prendre en compte cet enjeu, puisque les promoteurs (et le gouvernement) ciblent le camionnage comme justification pour faire le pont de la 25 et pour compléter l’autoroute 30 jusqu’en Ontario. De récentes informations suggèrent que 85 % des camions qui circulent dans le secteur sud de la région de Montréal doivent passer par la ville, et que cela enlève la justification pour la 30, la réduisant à toutes fins pratiques à la fourniture de services intermunicipaux aux communautés de la Rive Sud. Une analyse des vrais coûts du projet complet

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(dépassant le milliard en coûts de construction seulement) est nécessaire pour compléter le portrait et asseoir sa (non)justification. L’importance des transports en commun (TEC) est soulignée, tout comme le faible niveau d’investissements dans les TEC provenant des taxes provinciales. Le fédéral s’apprête à retourner des milliards à partir de sa taxe sur l’essence, mais il est clair que l’argent servira à l’ensemble des infrastructures, et pourrait même, s’il n’y a pas de contrôle, être attribué à des projets routiers. Il est noté que les TEC sont assez coûteux selon le calcul habituel des individus, lorsqu’ils comparent ces coûts à ceux associés à l’utilisation de l’automobile. T. Welt fait référence à l’approche du « feebate » (redevance/remise) une façon d’intégrer les externalités dans le choix des consommateurs, tout en constituant un incitatif à l’achat de véhicules moins énergivores. H. Mead souligne qu’une évaluation des coûts réels (mais souvent cachés) du soutien gouvernemental au transport routier constitue une façon probablement intéressante de souligner la nécessité d’un meilleur financement gouvernemental des TEC, la comparaison permettant d’identifier un déséquilibre et des coûts non reconnus associés aux automobiles (et camions). Cette approche semblerait pertinente pour s’attaquer à plusieurs des enjeux associés au projet d’extension de l’autoroute 25. Il y a peu de discussion sur l’apport des nouvelles technologies touchant le secteur de l’automobile, même si tous les participants sont conscients de la venue des voitures hybrides, et éventuellement des voitures électriques. Pour le moment, il semble qu’il faut mettre l’accent toujours sur les véhicules utilitaires sports (VUS), indication que la question des prix et du coût d’opération ne semble pas influencer les consommateurs outre mesure, au niveau actuel de ceux-ci. 7. L’éthanol J. Burcombe informe les participants de sa démarche pour le Mouvement au Courant visant à impliquer le public dans le processus fédéral d’évaluation environnementale du projet d’usine pour la production d’éthanol (à partir de maïs) qui vient d’être mise en chantier à Varennes. Seule une subvention du gouvernement fédéral et des crédits d'impôt du Québec permettent de rentabiliser l’usine. Il fournira des informations par courriel à la suite de la réunion. 8. Suivi de la Commission parlementaire Un document préparé par T. Welt avait été distribué aux membres avant la réunion, document qui faisait un survol des principaux thèmes couverts par les intervenants devant la Commission parlementaire de l’hiver dernier. Bon nombre des questionnements et des thèmes ont été traité lors des discussions de la journée. Il est convenu que l’UQCN doit se préparer pour le dépôt d’un « énoncé » de stratégie énergétique avant l’été ; une consultation aura lieu par voie électronique ou directement avec certains groupes, par le MDDEP, pendant l’été, en vue du dépôt d’une stratégie au début de l’automne. Il n’est pas connu quel lien existe entre cette intervention du MDDEP et les intentions du MRNF, ministère responsable de la consultation et de l’éventuelle stratégie. Puisque la consultation sur l’énoncé permettra des échanges entre les membres, et entre l’UQCN et d’autres groupes, il est convenu qu’il n’y a pas d’urgence pour la préparation d’une réponse à l’inconnu. H. Mead souligne en terminant que la participation à la commission Énergie de l'UQCN de représentants du Mouvement Au Courant et STOP ne suggère pas que ces organismes seront toujours en accord avec les positions prises publiquement par l'UQCN. Préparé par Harvey Mead le 12 juin 2005

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