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nels du secteur gérontologique. La coopération en pratique lors du CNAAG. Presse : N°117 L100/06. Directrice de publication : S. Legeay. Illustrateur : Domas.
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Vendredi 26 novembre 2010

Presse : N°117 L100/06 Directrice de publication : S. Legeay Illustrateur : Domas

5e CNAAG, numéro 3 15/17 Quai Gambetta 53000 Laval Tél : 02 43 53 18 34 Fax : 02 43 53 42 32 Mail : [email protected]

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La coopération en pratique lors du CNAAG

Mercredi après-midi, 8 axes de travail ont été proposés autour de la coopération en gérontologie. Venus en grand nombre, les congressistes se sont répartis en 8 groupes de réflexion. Serge Guérin, sociologue, a réalisé une synthèse des ateliers de cet après-midi. « Je » et les autres Serge Guérin a particulièrement observé l’importance du « je » dans les groupes de travail. Au lieu de se cacher derrière le collectif ou de s’exprimer en son nom, les congressistes ont partagé leurs propres vécus, leurs idées, leurs questionnements. L’estime de soi et des autres, est également l’une des principales notions abordées aussi bien lors des groupes que lors des conférences et débats. Indispensable à toute personne, elle est au cœur des problématiques du domaine de la gérontologie. L’estime aussi bien des personnes âgées que des membres de l’équipe pluridisciplinaire, peut parfois être remise en question. Une attention particulière doit donc lui être consacrée. La reconnaissance toujours en débat Évoquée de nombreuses fois lors des congrès précédents, la reconnaissance est également apparue comme centrale. Si l’évolution de l’animation en

gérontologie est en bonne marche, il semble que les animateurs aient encore des difficultés à être reconnus par l’ensemble des professionnels. Cette problématique est étroitement liée à la définition même du métier : quel est le rôle de l’animateur au sein des équipes ? Doit-il aussi avoir pour mission d’animer le groupe de professionnels ? Quels rôles ? Le 3ème groupe de travail s’est justement consacré à ces interrogations. Avec plus de 120 participants, cet atelier a reflété l’importance d’un tel questionnement. Le positionnement institutionnel est apparu comme l’un des éléments essentiels avec notamment : le rappel de la convention tripartite dont fait partie l’animation, l’identification de l’animateur dans l’organigramme et la définition de son profil de poste. Le travail en collaboration est aussi indispensable. Pour se faire, il est important que les projets d’animation soient élaborés en équipe et que l’animateur participe aux projets globaux. Deux éléments sont aussi apparus nécessaires : - le projet personnalisé qui permet aux différents professionnels de trouver leur place, - la formation professionnelle ou des actions de formation interne, qui permettent d’améliorer la reconnaissance réciproque des divers professionnels du secteur gérontologique.

Qu’est-ce que la citoyenneté ? En plein cœur des coopérations, la citoyenneté peut être définie de nombreuses façons. Voici quelques réponses apportées par des intervenants. Définition sociologique (par Richard Vercauteren) La citoyenneté tire son origine de la création d’un État constitué d’habitants c’est-à-dire de citoyens. Elle est une forme de « marquage » de la société : les personnes font partie d’un ensemble tout en étant autonomes. Les citoyens appartiennent à la société et en acceptent les règles et les valeurs. Ils sont ainsi des êtres de droits et de devoirs en devenant : ceux qui ont la possibilité d’avoir la parole et de s’exprimer ; ceux qui ont le choix des moyens d’être en contact avec les autres (en exprimant notamment leurs attentes) ; ceux qui prennent leurs propres décisions (tout en allant dans le sens des valeurs dominantes et collectives).

La citoyenneté vue par des résidents « Être citoyen, c’est prendre place dans la société, une place qui vous est spécifique. C’est respecter les règles de société et s’y intégrer complètement. En maison de retraite, être citoyen, c’est la même chose. Chacun a sa place, il y a un règlement, un personnel où chacun a son rôle, et nous, les résidents, nous acceptons le personnel, nous l’accueillons. Il y a également une solidarité entre personnes âgées, on se rend des petits services. Tout cela est très important ! » Marie Perret, intervenant en tant que porte-parole d’un groupe LRI (Liberté du Résident en Institution) « La citoyenneté c’est aussi mettre les personnes âgées sur un même pied d’égalité, avec les mêmes droits mais pas les mêmes moyens [...] C’est aussi le droit de faire l’inverse de ce que le personnel nous demande de faire. » Henri Albagli

Savoir déculpabiliser la famille

Entendu sur le congrès

Coopérer, ce n’est pas seulement travailler ensemble à l’intérieur d’un établissement. C’est aussi prendre en compte l’entourage de la personne âgée ! Comme le rappelle Joseph Magnavacca, directeur d’EHPAD, le « placement » d’un parent provoque souvent un déchirement pour ses proches. Pour eux aussi, la vie est chamboulée. Afin d’y faire face, Joseph Magnavacca a créé des réunions de discussions destinées aux familles et encadrées par un psychologue. Écouter Les familles sont toutes touchées à des degrés différents par le fait de voir la santé de leurs aînés décliner, de ne plus être reconnues d’eux, de devoir les enlever de leur cadre de vie… Elles n’y sont jamais vraiment préparées et souvent se retrouvent seules face à leurs angoisses. Les réunions servent alors d’exutoire voire de « déversoir » pour des proches en manque d’écoute. Ces paroles en témoignent : « Quand j’ai mis ma mère en maison de retraite, elle ne m’a plus parlé pendant 5 ans. Depuis tout ce temps, c’est la première fois que j’ai l’occasion d’en parler à quelqu’un d’autre que mon mari. Ici, on m’écoute et on me comprend ». Dédramatiser Le sentiment de culpabilité engendré par le placement doit lui aussi être combattu. Le sociologue Richard Vercauteren souligne même que l’idée de mise à l’écart est impliquée par le terme « placer ». Joseph Magnavacca insiste également : « Plutôt que d’abandon, on parlera de prévention […]. Trop attendre peut se révéler dangereux pour la santé et la sécurité de la personne âgée ». Poursuivre le continuum Intégrer la famille dans le « continuum » (Vite Lu spécial CNAAG 2010, n°2), l’aider à résorber sa souffrance, perme t également de privilégier encore et toujours le bien être de la personne âgée.

« Nous sommes les mieux placés pour savoir ce qui nous convient. Il faut nous consulter ! »

Mais que fait le médecin ? Dans les années 1980 les médecins passaient rarement la porte des maisons de retraite. Aujourd’hui, si les choses ont changé, le médical peine parfois à trouver sa place au sein des établissements. « Certains médecins font leurs prescriptions sans entrer dans la chambre », souligne une animatrice. Un constat que partagent beaucoup d’animateurs présents au Congrès. « La coopération n’est pas toujours évidente, parce que le médecin oublie souvent que soigner le corps passe aussi par la connaissance du résident. C’est aussi notre rôle, en tant qu’animateur, de l’aider dans cette tâche ». C’est aussi l’opinion d’Anne-Marie Couet, médecin coordonnateur, qui invite les animateurs à ne pas cesser leur travail de sensibilisation et de communication auprès des médecins. Elle préconise de toujours veiller à bien délimiter la prégnance de l’un sur l’autre : « il faut réfléchir en termes de projets de Vie avec un « V » majuscule et de soins avec un « s » minuscule ». CNAAG n°3

Un résident « Il faut associer les pratiques à des objectifs de personnes et non à des objectifs professionnels. » Richard Vercauteren, sociologue « Beaucoup de personnes âgées ont plus l’impression d’être en retrait que d’être en retraite. » Un congressiste « Un animateur est un empêcheur de tourner en soin. » Anne-Marie Couet, médecin coordonnateur « Il faut rendre la parole à nos aînés pour qu’elle soit entendue, qu’elle soit active dans la société. » Nicole Escribano, animatrice à l’Hôpital local de Caussade (82) et membre de l’association LRI (Liberté du Résident en Institution) « Je crois que nous sommes arrivés à la fin de nos ébats. » Richard Vercauteren

Un grand merci au Groupement des Animateurs en Gérontologie ! Un 6ème CNAAG est d’ores et déjà annoncé. Rendez-vous l’année prochaine à la même période.

Vendredi 26 novembre 2010 - Illustrateur : Domas E-mail : [email protected] - Fax : 02 43 53 42 32 - Tél : 02 43 53 18 34