Blanche neige oU la chUte dU mUr de Berlin

cageot de Pommes d'Amours envoyé à la jeune Blanche par son père, le miroir magique sera celui (tout simple) de la salle de bain de l'appartement, etc.
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cinÉ-spectacle création

blanche neige ou la chute du mur de berlin la cordonnerie

Durée : 1h à partir du ce2 Catégorie c

Contact secteur éducatif : Maud Cavalca / 03 84 58 67 56 / [email protected] Réservations : 03 84 58 67 67 / [email protected]

mercredi 23 mars à 19h scolaires : mardi 22 à 14h, mercredi 23 à 9h30, jeudi 24 mars à 9h30 et 14h au granit

Distribution...................................................................................................................................................... 3 Présentation .................................................................................................................................................... 4 Une voix dans le noir ................................................................................................................................... 4 Synopsis....................................................................................................................................................... 4 Faire chuter le mur ...................................................................................................................................... 5 Le miroir magique de la cordonnerie .............................................................................................................. 6 Repères biographiques, La cordonnerie ......................................................................................................... 7 Activités préparatoires .................................................................................................................................... 8 À partir du titre ........................................................................................................................................... 8 Rappel des faits historiques : ..................................................................................................................... 8 Imaginer la scénographie du spectacle. ...................................................................................................... 9 Après la représentation ................................................................................................................................. 10 Remémorations et impressions ................................................................................................................ 10 La question du genre théâtral ................................................................................................................... 10

D'après Texte, réalisation et mise en scène Distribution en cours

Les histoires de Blanche-Neige Métilde Weyergans et Samuel Hercule

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« C’est moi la méchante ! Vous savez, la jalouse obsédée par son image, la folle qui envoie un chasseur tuer sa belle-fille… Eh bien, c’est moi. L’horrible marâtre qui empoisonne les pommes, qui se déguise en vieille… La méchante, c’est moi ! C’est pas de ma faute si sa mère est morte… et que son père s’est barré… C’est pas toujours facile, vous savez l’éducation, le quotidien, la vie à deux. C’est tellement plus simple d’être un fantôme, un souvenir, un visage sur une photo qui s’efface. Je m’appelle Elisabeth, j’ai 45 ans, et mon rôle dans cette histoire, c’est celui de la méchante qui, à la fin, meurt le cœur brisé ou perd la tête, ça dépend des versions. Mais justement tout ce qu’on vous a raconté est faux. Personne ne m’a jamais demandé Ma version des faits. Et bien, puisque vous êtes là, je vais vous la donner… »

Été 1989. Au 32ème étage de la plus grande tour du « Royaume » (une cité HLM à l’orée d’un bois), une femme d’une quarantaine d’années, Elisabeth, élève seule sa belle-fille, Blanche. C’est une très belle adolescente de 15 ans au look gothique : sa mère est morte quand elle était petite, et son père, sous le charme d’une trapéziste, les a quittées pour vendre des pommes d’amour dans un cirque en URSS. La vie à deux n’est pas toujours simple : -

Range ta chambre, ma chérie !

-

D’accord, mais ne rentre pas trop tard !

-

Tu feras bien tes devoirs, ok ?

-

Blanche, c’est pas gratuit le téléphone !

Voilà le quotidien au 32ème étage du Royaume. Au fil des années, un mur s’est construit entre Blanche et Elisabeth. Et à 2000 kilomètres de là, Berlin est toujours coupée en deux. Entre malentendus et tensions, fugue et inquiétude, notre histoire reprend les éléments phares du conte en les intégrant à cette version en pleine guerre froide : La fôret (sombre), Les nains (de jardin), Les pommes (d’amour), Le miroir (magique ?)…

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À l’automne, la chute du mur de Berlin coïncidera-t-elle avec le rapprochement de nos héroïnes ? Vont-elles chuter ensemble ? Ou séparément ? Pour le pire ou pour le meilleur ?

Dans notre réécriture de Blanche-Neige, nous mélangerons l’histoire intime de nos deux héroïnes à la Grande Histoire, mondiale, universelle. Nous suivrons le quotidien parfois ludique et souvent conflictuel d’Elisabeth, la quarantaine, « éducatrice » malgré elle, isolée face à Blanche, une adolescente gothique, mutique, écorchée. Entre elles, c’est en quelque sorte « la coexistence pacifique ». À 15 ans, Blanche regarde la vie, la politique, sa belle-mère en faisant des bulles énormes avec son chewinggum, son walkman sur les oreilles et son tee-shirt des Cure sur le dos. Le genre de situation qui nous rappellera des souvenirs, que l’on soit parent ou enfant… Notre spectacle jouera sans cesse avec la double lecture que l’on peut avoir d’un événement ou d’une attitude suivant son âge, sa culture, son expérience de la vie. Ici, c’est la plus belle du Royaume qui nous raconte avec humour sa version des faits. Non, Blanche n’est pas la gentille fille naïve dont on nous parle. Non, Elisabeth n’est pas la méchante narcissique que tout le monde croit connaître… Une nouvelle fois, nous nous amuserons à prendre à l’envers cette histoire connue de tous, à lui tordre le cou. Notre « Blanche-Neige » sera un conte des temps modernes oscillant entre profondeur et légèreté dans lequel chaque élément de la fiction deviendra réalité : les sept nains seront volés dans les jardins des quartiers résidentiels, la pomme empoisonnée proviendra d’un cageot de Pommes d’Amours envoyé à la jeune Blanche par son père, le miroir magique sera celui (tout simple) de la salle de bain de l’appartement, etc. Parallèlement à l’histoire de Blanche et Elisabeth, nous suivrons les derniers mois agités autour du Mur de Berlin et de sa chute en novembre 1989, comme un écho à leur relation parfois douloureuse. La chute du Mur de Berlin est l’un des derniers événéments historiques « heureux » que nous ayons vécu. Le sera-t-il pour nos deux héroïnes ?

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Dans ce spectale, nous reprendrons les éléments propres au travail de la Cordonnerie : un film muet, des bruitages, de la musique en direct, et un travail sur scène beaucoup plus théâtralisé. Métilde Weyergans sera Elisabeth, notre fil conducteur tout au long du spectacle : c’est elle, la fameuse marâtre qui nous racontera sa version de l’histoire… Samuel Hercule interprètera quand à lui, les personnages masculins : la voix du miroir, un commissaire de police / chasseur, un jeune prince mal dégrossi… Sur scène, le film sera projeté sur un grand écran de forme ovale, identique au miroir de la salle de bain d’Elisabeth dans lequel chacun/chacune pourra regarder ce qu’on veut bien lui montrer, ce que l’on veut bien lui faire croire. Un miroir (magique ?) comme un reflet de nous-mêmes… Parfois, une seconde image sera également projetée sur un cyclo en fond de scène, créant une dimension supplémentaire à notre spectacle, comme pour inscrire l’histoire narrée sur l’écran/miroir dans un monde plus large. L’univers sonore sera à nouveau créé de toutes pièces, à partir d’astuces, de trouvailles et de bricolages. Les bruitages feront leur entrée sur scène sur un tapis roulant qui sortira des coulisses comme dans les bars à sushis. Ainsi l’apparition de chaque objet servant au bruitage sera mise en scène, avec une arrivée plus ou moins rapide, plus ou moins éclairée en fonction de son importance dans l’histoire, créant une dimension supplémentaire à notre spectacle, comme pour inscrire l’histoire narrée sur l’écran / miroir dans un monde plus large. Une cabine de verre, qui permettra d’isoler des personnages et des sons, sera également présente sur scène. Cette pièce à l’intérieur de laquelle Elisabeth pourra s’interroger seule, sans que personne (ou presque…) ne l’entende, sera-t-elle comme la salle de bains dans laquelle se trouve son miroir, magique ?

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Depuis 1997, nous développons au sein de la Cordonnerie un travail de création pluridisciplinaire qui entremêle théâtre, cinéma et musique que nous avons décidé d’appeler Ciné-spectacle. Nos premières répétitions avaient lieu dans l’arrière-boutique d’une Cordonnerie de la presqu’île de Lyon, et le nom est resté. De 2002 à 2007 la compagnie a été en résidence au Théâtre de Vénissieux. C’est à partir de cette époque que nous avons entrepris un travail de réécriture et d’appropriation de contes, matériaux d’une profondeur et d’une richesse inépuisable, dans des versions modernes et décalées, destinées à tous les publics, à partir de 6 ans. Nous nous sommes aussi emparés d’œuvres à priori éloignées du jeune public comme Hamlet de Shakespeare et Frankenstein d’après le livre de Mary Shelley, deux monuments dont les thèmes universels résonnent auprès de tous. Depuis 2005, les spectacles de La Cordonnerie ont rayonné régionalement, nationalement et internationalement pour un total de plus de 800 représentations. Notre dernière création Hansel et Gretel était une production déléguée du Nouveau théâtre de Montreuil, CDN, et intégrée au parcours « enfance et jeunesse » du Théâtre de la Ville. Dans notre démarche artistique, nous avons toujours pensé que travailler en direction du jeune public, c’est avant tout créer des spectacles destinés à tous, avec des nuances, des choses suggérées et des niveaux de lectures différents pour que chacun puisse s’approprier une histoire, en frissonner ou s’en émouvoir, quelque soit son âge, sa culture et son expérience de la vie. Travailler en direction du jeune public, c’est rechercher une forme d’universalité.

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Demander aux élèves de se questionner sur le titre du spectacle. Qui est Blanche neige ? Savent-ils situer Berlin sur une carte ? Ont-ils déjà entendu parler du Mur de Berlin ? À partir du titre et du texte de présentation du spectacle, demander aux élèves de faire une proposition d’affiche du spectacle. Toutes les techniques pourront être utilisées (dessin, collage, photographie…) Nous serions heureux de recevoir vos projets (par courrier à [email protected] ou en les déposant à l’accueil du Granit).

Vous trouverez le lien du documentaire « emmurés » en animation 3D réalisé pour DW TV (en français) http://www.dw.de/popups/mediaplayer/mediaId_4418631 Le mur de Berlin était un mur construit dans la ville de Berlin en Allemagne pour séparer Berlin-Ouest de Berlin-Est. Il était destiné à interdire le passage des Berlinois de l'Est vers l'Ouest de Berlin. Il a existé entre 1961 et 1989. La partie occidentale de Berlin était entourée d'un rideau de fer, qui l'isolait du territoire de la RDA. Pourquoi construire un mur ? Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a été divisée en 4 zones d'occupation par ses vainqueurs, tout comme Berlin. Il y avait dans la moitié Ouest de Berlin les secteurs d'occupation américain, britannique et français. La moitié Est de la ville était la zone d'occupation soviétique. La partie Ouest se gouvernait librement et a été rattachée à la République fédérale allemande (RFA) en 1949. Berlin-Ouest avait connu depuis 1947, grâce à l'aide américaine une forte croissance économique et disposait d'un haut niveau de vie. Malgré une remarquable reconstruction, le niveau de vie de la partie Est était très inférieur à celui de la partie Ouest. Une partie des Allemands de l'Est ayant reçu une bonne instruction et titulaires d'un diplôme ou d'un métier donnant droit à de haut niveau de rémunération à l'Ouest, profitaient de la facilité de passage entre les deux parties de la ville pour « passer » définitivement à l'Ouest. Il y avait donc une hémorragie considérable d'une partie de la main

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d'œuvre est-allemande (ingénieurs, médecins...) et surtout de sa jeunesse. Pour y mettre fin le gouvernement de la RDA, sur la pression des soviétiques, décide de fermer les points de passages entre les deux parties de la ville. Pendant la nuit du 12 au 13 août 1961, les soldats de l'Allemagne de l'Est et les Soviétiques construisent un « mur » à la limite des deux parties de la ville Berlin afin de stopper la fuite des Est-Berlinois vers l'Ouest. Au pied du mur ont été installées des plaques en métal hérissées de pointes acérées (appelées par ironie le « gazon de Staline »). S’ensuit une zone découverte minée, un dispositif formé de rails entrecroisés pour interdire le passage en force de véhicules automobiles. Une route longe le mur et permet l'intervention rapide des forces de police est-allemandes. Des miradors éclairant la zone la nuit étaient installés à intervalles réguliers. L'ouverture du mur de Berlin en novembre 1989 Au début des années 1970 des accords ont été conclus entre les deux Allemagnes pour ouvrir très partiellement le mur. À très faible affluence, et seulement après avoir acquis un visa, les Allemands de l'Ouest pouvaient se rendre pour quelques jours à Berlin-Est (l'inverse n'était pas possible). Après l'arrivée au pouvoir de Michaël Gorbatchev en URSS, celui-ci retire les troupes soviétiques d'Allemagne. Encouragés, les Allemands de l'Est manifestent plus ouvertement leur hostilité envers leur gouvernement. La décision est prise d’une nouvelle réglementation de voyages permettant une circulation plus libre. Puis, c'est la ruée dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989. Le mur ouvert le 9 novembre 1989, signifie alors le rapprochement des deux Allemagnes, qui aura lieu en 1990. Source : Vikipédia, l’encyclopédie des 8-13 ans : https://fr.vikidia.org/wiki/Mur_de_Berlin

La scénographie vient du mot grec skènographia qui signifie l’art de dessiner la scène. Le scénographe doit définir, en lien avec le metteur en scène, les éléments du décor d’un spectacle. Dans la note d’intention de la compagnie, des éléments de la scénographie sont indiqués comme la présence d’un tapis roulant, d’une boite de verre, le miroir… Demander aux élèves d’imaginer la scène dans un croquis. Vous pourrez faire un croquis de la scénographie réelle à l’issue de la représentation et comparer les deux.

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Recueillir les premières impressions des élèves sur le spectacle en leur demandant de recenser les moments qui leur ont semblé les plus réussis. Cet exercice a pour objectif de faire réfléchir les élèves sur la mémoire collective du spectacle. Quels sont les moments de l’action qui ont le plus marqué les mémoires ? Pourquoi certaines scènes leur ont-elles semblé particulièrement réussies ?

À partir du spectacle, peut-on dire que Blanche Neige ou la chute du mur de Berlin est un conte ? On pourra demander aux élèves ce qu’est pour eux un conte ? Est‐ce une histoire comme les autres ? Qu’y trouve‐t‐on de particulier ? Quels sont les contes qu’ils connaissent ? Quels types de personnages (en citer) ? Dans quels lieux se déroulent les aventures ? Quels événements (transformations, épreuves, obstacle, manque, malheur,...) ? Comment cela commence ? Comment cela finit ? Quels objets, animaux ? En accueillant / valorisant, un peu de tout ce qui émerge on devrait voir se constituer un portrait du conte tel que perçu par les élèves. Confronter ce portrait avec une définition standard. Définition du conte : Les contes, récits élaborés par la tradition orale depuis parfois de nombreux siècles sont, dans nos pays, véhiculés jusqu’au 16e siècle essentiellement dans les collectivités rurales. Le conte devient à la faveur de l’édition par Charles Perrault, fin 17e,

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des « Contes ou Histoires du temps passé » un genre littéraire prisé par les milieux mondains et la cour du Roi Louis XIV. Dans les sociétés plus traditionnelles, il continue d’être transmis aujourd’hui comme une richesse qui se partage entre toutes les générations réunies autour d’un conteur qui fait figure de « sage ». Il a une fonction sociale et initiatique, relie, divertit, enseigne, touche l’inconscient, transmet des valeurs, propose du sens, permet de mieux supporter les épreuves du réel... Il apporte des réponses symboliques et imagées aux grandes questions collectives et individuelles : origines du monde, du mal, exploration des relations familiales, de l’inégalité sociale, des chemins d’individuation que prennent les petits et les grands... Il est remarquable que dans le monde contemporain empêtré dans le matérialisme et la consommation, le conte – et le métier de conteur- fasse aujourd’hui son retour comme voie d’accès au sens, à l’humain, au collectif, à la dimension spirituelle (au sens large) !

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