Audiences pseudo-publiques sur le projet Romaine : le

27 oct. 2008 - figurants dans des processus pseudo-consultatifs accessibles aux seuls bénéficiaires financiers », a déclaré Anne-Marie Saint-Cerny, de la ...
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COMMUNIQUÉ

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE AUDIENCES “PSEUDO-PUBLIQUES” SUR LE PROJET ROMAINE

LE BAPE RISQUE DE PERDRE SA LÉGITIMITÉ Montréal, le 27 octobre 2008 ——— En 1993, le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) avait diffusé en direct des audiences publiques interactives sur le projet de barrage Sainte-Marguerite-3 de Sept-Îles. En 2008, le même BAPE s’y refuse. Il ne télévisera pas les débats et n’organisera pas de vidéo-conférences, ce qui confinera l’accès public et les informations à Havre-Saint-Pierre, et, via Web audio, aux seuls Québécois branchés à Internet haute vitesse, lesquels ne pourront interagir avec la Commission. Dans les faits, ces audiences de Havre-Saint-Pierre auront pour effet de permettre la seule participation des groupes financièrement très pourvus, ou encore celle des groupes locaux, dont plusieurs ont signé des ententes monétaires secrètes avec Hydro-Québec. À titre d’exemple, l’étude d’impact d’Hydro-Québec stipule sans équivoque dans le cas des Premières Nations que les ententes ont pour objectif « l’engagement des Innus à ne pas tenter d’empêcher la construction et l’exploitation des ouvrages projetés ». Tout porte à croire que ces ententes secrètes déjà signées ont pour effet de museler les communautés locales, dont la MRC de la Minganie, en ce qui a trait à la libre expression de leurs craintes et de leurs critiques. Dans ce contexte, et tout en louant la tenue d’audiences dans la communauté, la Fondation Rivières, Nature Québec et la Société pour vaincre la pollution (SVP) demandent au BAPE de réviser d’urgence sa position s’il ne veut pas entacher sa crédibilité. Sinon, les groupes participeront « autrement » que via la structure du BAPE au débat public sur ce projet. Rappelons que ce projet touche tous les contribuables québécois, tant au chapitre des coûts à assumer, des perspectives très incertaines de rentabilité, qu’à celui des impacts environnementaux. Les groupes exigent également la démonstration claire que les commissaires utiliseront pleinement leur pouvoir d’enquête et exigeront d’Hydro-Québec et des ministères concernés tous les documents et informations qui permettront d’en évaluer la pertinence. Le BAPE est en effet la seule instance officielle d’examen de ce projet de 8 milliards de dollars. Déjà, la non-disponibilité sur le site du BAPE des documents très critiques provenant des ministères fédéraux tels que Santé Canada et Pêches et Océans sème des doutes quant à la transparence de la Commission. De plus, les groupes demandent que la procédure des audiences « d’intérêt général » en vertu de la Loi canadienne sur l’environnement soit appliquée, obligeant ainsi une diffusion pan-québécoise. « L’accès aux promoteurs, via le BAPE, et l’accès aux documents, via la Commission d’accès à l’information, sont devenus inaccessibles aux citoyens. Nous ne servirons plus de figurants dans des processus pseudo-consultatifs accessibles aux seuls bénéficiaires financiers », a déclaré Anne-Marie Saint-Cerny, de la Fondation Rivières.

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« Il est impossible d’avoir des échanges sérieux avec Hydro-Québec à distance. Le questionnement technique sur la contamination du poisson par le mercure, causée par les inondations, se fait difficilement par Internet », a déclaré Daniel Green, de la SVP. « Nature Québec a toujours été un fervent défenseur du processus d’examen public et du bureau d’audiences publiques en environnement. Nous constatons avec désolation une dérive inacceptable de cette importante institution au cours des dernières audiences, ce qui n’augure rien de bon pour la tenue des débats nécessaires à l’avènement d’une nouvelle économie au Québec qui intégrerait une utilisation durable des ressources et des écosystèmes. Les autorités du BAPE doivent se ressaisir et défendre l’indépendance et la crédibilité de leur institution face au gouvernement et à Hydro-Québec. Ils doivent corriger le tir immédiatement dans le cas de la Romaine» a conclu Christian Simard, de Nature Québec. Les trois groupes, de même que plusieurs citoyens à travers le Québec, ont déjà demandé au BAPE de tenir des vidéos-conférences à Montréal et à Québec, afin de permettre aux citoyens d’entendre Hydro-Québec et de poser leurs questions. Rappelons que s’ouvre ce soir la première partie, la plus importante, des audiences du BAPE sur La Romaine, à Havre-Saint-Pierre.

- 30 – Renseignements : „ Anne-Marie Saint-Cerny, directrice, Fondation Rivières, 514 272-2666 „ Christian Simard, directeur général, Nature Québec, 418 933-2031 „ Daniel Green, co-président, Société pour vaincre la pollution, 514 844-5477

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