tremont le fleuve quelques six lieues. Nous estions encore à une lieuë et demye de l'isle, qu'il estoit jà soir et la fin du crepuscule. Ià les estoilles commen-.

l'hoſtel Dieu de cette ville de Paris, & deſ pens, dom- mages, & intereſts dudit expoſant : Nonobſtant toute clameur de Haro, Charte Normande, Privileges,.

recevons de Madame la Marquise de Guercheville; et. 1aditte Dame se peut resjouir que jà son nom est au ciel, car quelques jours aprés son baptesme, cette.

marteau pour la truelle. Enfin nous en sommes là encore, après plusieurs enquestes et travaux, à dis- puter s'ils ont aucune parolle qui corresponde droicte-.

comme nous fismes lors de presence, continuons nostre route et voyage. Au retour de cette rivière. Sainct Jean, nostre voyage s'addressoit jusques aux. Armouchiquoys. Deux causes principales esmou- voyent à cela M. de Biancourt: la premiere, pour a

146 LES RELATIONS DES /ÉSUITES [VoL. 2 qu'on ne lui enleve les fruits d'icelle, & qu'on n'entre ... cabannes (I7 || cherchant 1edit Fleuches Patriarche.

On estoit sur le poinct de faire tabagie ou convive solemnel sur son dernier adieu. Trois ou quatre vastes chaudieres bouilloyent sur le feu. I1 avoit sa belle robe soubs soy (car c'estoit en esté), et se preparoit à sa harangue funebre. La harangu

1'hostie saincte de nostre reconciliation. Nos gens de la barque, pour n'estre surprins, soubs couleur de la troque, s'estoyent armez et barricadez, laissans place au milieu du tillac pour les Sauvages; mais en vain, car ils se jetterent tellement en

grand Zele, et prend chaque jour beaucoup de peine à nous servir de truchement. ... mesme que Moyse, 1'esprit estonné, le gosier tary, et la langue nouée.

Voire encore eÅ¿tant Gentilhomme in- domtable à la fatigue, & fans crainte aux hazars, il. Å¿e pourroit promettre vin affez prompt avancement à. Å¿on entrepriÅ¿e s'il ...

Ieffe Fleuche natif de Lantage, dioceÅ¿e de Langres, homme de bonnes lettres, lequel avoit pris Å¿a ... Or ces baptizailles ne furent Å¿ans folennités. Car Membertou ...

effect, il s'eſtoit mis en grande cholere, ſe figurant qu'on le vouloit induire à croire en Dieu par menaces. & par force, & pour monſtrer que ſon cœur ne ſe laiſ-

ſe trouuant dans le grand lac de Champlain, & le vent l'empeſchant d'auancer, il ſe mit à terre, continuant. ſon chemin dans les halliers & dans les ronces des ... ne tOy bien de garde de plus parler comme tu as fait, l'amour que ie te porte me

dens hoc ift/um, quia qui cœpit in vobis opus bonum, per- ficiel 2/que in diem Chrifti /e/u. Ces pauures gens ouurent les oreilles à ce que nous leur diſons du Roy- aume du Ciel, ils le trouuent fort raiſonnable, & n'oſent y contredire : ils app

nerre, c'eſt, dit il, le Manitou qui veut vomir vne. groſſe couleuure qu'il a auallee, & à chaque effort de. ſon eſtomach il fait ce grand tintamarre que nous en-.

chiens, on n'en a pas icy d'auerſion [66) comme en. France, nous n'euſſions pas laiffé d'en faire des boüil-. 1ons à nos malades. Nous auons bien de l'obligation à la diuine bonté qui nous combla de conſolation pen- dant ceſte petite afflic

quelque perſonne pour demeurer en ceſte forte au- pres de luy, il eſt tellement obei, qu'on croiroit ce- luy-là bien ingrat qui luy refuſeroit ceſte courtoiſie,.

guerre quelqu'vin de ſes parens, on luy faffe preſent de quelque captif pris ſur les ennemis pour effuyer ... d'Onnentiſati, où les chefs de guerre tinrent Conſeil,. & refolurent que ce priſonnier ſeroit donné à Saotian- ... l'autre main il

canots d'eſcorce qui ſont fort petits; Mais quäd il fut queſtió de feparer les enfans de leur mere, la ten-. dreſſe extraordinaire que les femmes Sauuages ont.

Voicy vin ſuject de conſolation. Le 30. nous commençames vine neufuaine en l'hon- neur de la bien-heureuſe Vierge; nous auions fait ce vœu, afin qu'il pluſt à Dieu tirer ſa gloire de la ma- ladie d'vne femme de noſtre bourgade. Ce qui nous a

On les loge en vn lieu. deſtiné pour ce fuiet auec le Pere qui doit auoir foing d'eux. Il sêble que tout eſt en paix : Nos Fräçois prennêt plaiſir de voir de lieunes Sauuages jaloux de viure à la Françoiſe, chacun ſembloit fort content. Q

uerſe aiant eſté longue & faſcheuſe ceſte année, les viures nous manquans, nous eſtions bien en peine ce que nous ferions de ces pauures enfans. Ie deman-.

cines qu'il leur envoya au beſoin, dont nous avons parlé, & fur-ce l'exercice des pareffeux qui ne s'eſ- toient voulu occuper à la terre, leſquels fans y penſer.