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enfin de programmer une consultation dentaire pour un éventuel plan de soin avant la ... grâce à un suivi régulier et à des actes de prévention bucco-dentaire.
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ACADÉMIE NATIONALE DE CHIRURGIE DENTAIRE Reconnue d’utilité publique depuis 1964

Séance de travail du jeudi 9 juin 2016 (matin) LA SANTÉ DE LA PERSONNE ÂGÉE : UN DÉFI AUSSI POUR L’ODONTOLOGISTE

LA DENUTRITION : PHYSIO-PATHOLOGIE ET PREVENTION r

P Agathe Raynaud Simon, PU-PH, hôpital Bichat, AP-HP

AMELIORER L’EFFICACITE MASTICATOIRE DU SUJET AGE r

P Michel Postaire, PU-PH, hôpital Louis Mourier, AP-HP L’objectif de cette présentation est, au travers d’une revue de la littérature, de tenter d’apporter des éléments de réponse pour savoir s’il est possible d’améliorer l’efficacité masticatoire d’un patient âgé présentant un édentement ; et si oui...comment? Après une interrogation PubMed-Medline, 82 articles ont été obtenus puis après lecture des titres et des abstracts 32 ont été retenus ainsi que 4 retrouvés par recherche manuelle, soit un total de 36 articles analysés. Cette analyse montre que : – – – – – – – –

L’édentement influencerait donc bien l’efficacité masticatoire notamment en dessous de 10 couples de dents en occlusion. La perte des dents peut avoir un impact tout à fait négatif sur la qualité de l’alimentation et par corollaire sur la nutrition et donc la santé générale. Le traitement « efficace » serait de remplacer au moins les 1éres molaires. Le nombre de dents manquantes mais aussi l’asymétrie de l’édentement sont des facteurs significatifs pour la demande de traitement prothétique. La prothèse amovible procure l’amélioration la moindre et la prothèse fixée dento ou implanto-portée indifféremment la meilleure. L’importance de l’édentement et l’atteinte cognitive sont des facteurs qui interviennent dans l’altération de la qualité de vie orale. Le port d’une prothèse amovible partielle améliore l’efficacité masticatoire mais ne la restaure pas complètement. L’efficacité masticatoire est nettement plus améliorée avec des prothèses implantaires qu’avec de la prothèse amovible conventionnelle.

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L’approche - prothèse amovible partielle et implants - peut donc être considérée comme une alternative peu onéreuse et bénéfique.

Ces éléments de réponse devraient permettre d’aider chaque praticien qui se pose des questions face à un patient âgé présentant un édentement surtout lorsque celui-ci se plaint d’une déficience de sa mastication.

ACTUALITES ET BONNES PRATIQUES A PROPOS DE L’OSTEOPOROSE r

D Philippe Charru, PH, hôpital Louis Mourier, AP-HP L’ostéoporose est reconnue comme un important problème de santé du fait des conséquences potentiellement graves des fractures, dont elle augmente le risque, et de sa fréquence liée au vieillissement de la population. Portée dans la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, elle appartient à ces thématiques soignantes très suivies du fait des nombreux travaux de recherche, de l’émergence d’innovations diagnostiques et thérapeutiques, de l’ampleur des dépenses de la nation engagées. Elle bénéficie même de la vigueur de quelques polémiques. Ainsi, l’ostéoporose fait l’objet, de la part de la HAS (Haute Autorité de santé) et des sociétés savantes, d’actualisations et de recommandations régulières qu’il convient de connaître pour rester dans les bonnes pratiques. Les interactions avec la santé orale en sont un des aspects. L’ostéoporose se définit comme une maladie diffuse du squelette caractérisée par une diminution de la résistance osseuse entraînant un risque accru de fracture. L’ostéoporose liée à l’âge est de loin la plus fréquente mais doit faire éliminer les autres causes d’ostéopathies fragilisantes : métaboliques, malignes et génotypiques (ostéogenèse imparfaite). La démarche clinique face à l’ostéoporose post-ménopausique s’articule alors autour de deux axes : 1) Evaluer la baisse de résistance de l’os en recherchant en priorité, de façon active, les antécédents personnels d’une fracture survenue suite à un choc de faible énergie. En l’absence de fracture retrouvée, la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) est une aide à l’évaluation de la résistance validée par la HAS. Un algorithme de calcul de risque de fracture construit après évaluation multifactorielle, le FRAX®, permet un calcul à dix ans de probabilité de fractures sévères et propose un seuil d’intervention. 2) Ces approches ne sont pas toujours suffisantes pour la décision thérapeutique, il faut toujours ajouter le risque de chute car si la fracture prédit la fracture, la chute appelle la chute. Si une décision de traiter par des médicaments est prise, il faudra respecter les prérequis qui sont de prévenir les chutes et notamment maintenir une activité physique adaptée, de veiller à la supplémentation calcique si nécessaire, en privilégiant les apports alimentaires, et à la supplémentation en vitamine D et enfin de programmer une consultation dentaire pour un éventuel plan de soin avant la prise de biphosphonates.

MEDICATIONS RHUMATOLOGIQUES ET ONCOLOGIQUES ASSOCIEES A L’OSTEONECROSE DES MAXILLAIRES : ROLE DE L’ODONTOLOGISTE r

D Loredana Radoi, MCU-PH, hôpital Louis Mourier, AP-HP

Les progrès thérapeutiques enregistrés dans la prise en charge de certaines pathologies fréquentes chez les personnes âgées, comme les pathologies rhumatologiques et cancéreuses, ont permis d’améliorer leur survie et leur qualité de vie. Le service médical rendu par les bisphosphonates, le dénosumab et les thérapies ciblées anticancéreuses est important. Les deux premières classes thérapeutiques sont prescrites principalement pour traiter l’ostéoporose postménopausique et cortico-induite et les métastases osseuses des tumeurs solides. Les thérapies ciblées anti-cancéreuses sont utilisées pour traiter des tumeurs cancéreuses dont la progression ne peut pas être contrôlée avec les traitements classiques, notamment les tumeurs métastatiques du rein, du côlon, du sein et du poumon. Cependant, ces nouvelles thérapeutiques ne sont

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pas dénouées d’effets adverses. L’ostéonécrose des maxillaires (ONM) est un effet indésirable grave des bisphosphonates et du dénosumab. Egalement, certaines thérapies ciblées à effet anti-angiogénique, notamment le bévacizumab, le sunitinib, et plus récemment l’aflibercept, ont été incriminées, seules ou associées aux bisphosphonates, dans la survenue de cas d’ONM. La personne âgée réunit plusieurs facteurs de risque qui favorisent cette complication : âge supérieur à 65 ans, certaines comorbidités (diabète, hypertension artérielle, anémie), port de prothèses amovibles, mauvaise hygiène buccale, présence de foyers infectieux bucco-dentaires et maladie parodontale chronique. Plusieurs études menées chez des patients sous bisphosphonates et dénosumab ont montré, d’une part, un lien entre l’ONM et la mauvaise santé orale ou la réalisation de soins invasifs et, d’autre part, une diminution du risque d’ONM grâce à un suivi régulier et à des actes de prévention bucco-dentaire. Les recommandations professionnelles actuelles préconisent la remise en état bucco-dentaire avant l’instauration d’une thérapie potentiellement responsable d’ONM, avec un délai d’au moins 3 semaines entre le dernier soin invasif et le début du traitement. La coopération entre le médecin prescripteur et le chirurgien-dentiste est importante afin de décider du bien-fondé de l’arrêt temporaire du traitement avant un geste bucco-dentaire invasif. Un suivi régulier (au moins biannuel) et des actes de prévention bucco-dentaire sont recommandés chez ces patients. La généralisation d’une carte-patient contenant des informations sur le traitement suivi et les précautions à prendre lors des soins bucco-dentaires est également préconisée.

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