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3 juin 2014 - Achéron, Aconit, Ailette, Améthyste,. Arago, Bélier, Bison, Casabianca,. Cassard, Charles De Gaulle,. Chevalier Paul, Cdt Birot, Cdt Bouan,.
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N ° 2 9 5 6 D U 2 5 S E P T E M B R E 2 0 1 0 • L E M A G A Z I N E D E L A M A R I N E N AT I O N A L E

S E E UE UL ELL IQ R RM SU B FO EN RU M ES BI LL VE OU N

Frégates Horizon

Aéronautique navale

Entretien

Tout un programme PAGE 19

Les marins du ciel à l’honneur PAGE 30

Capitaine de vaisseau Lugan PAGE 15

M 01396 - 2956 - F: 2,40 E

À BONNE ÉCOLE

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RENTRÉE 2010

BI-MENSUEL DE LA MARINE NATIONALE

SOMMAIRE

ÉDITORIAL

APERÇU

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Le Piotr Velikiy passe la pointe Saint-Mathieu

AZIMUTS

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PASSION MARINE es marins du Forbin et du Chevalier Paul qui assurent, en 2010, la défense aérienne du groupe aéronaval sont exactement deux fois moins nombreux que leurs prédécesseurs des Suffren et Duquesne, opérationnels dès la fin des années 1960. Ils sont également deux fois moins nombreux que leurs partenaires américains actuels du croiseur Ticonderoga et du destroyer Arleigh Burke. Et pourtant, avec ces deux nouvelles frégates, la France a, pour la première fois de son histoire, des anges gardiens de porte-avions au niveau des unités américaines, les meilleures du moment. À bord du Mistral et du Tonnerre, l’écart semble encore plus incroyable : les équipages sont cinq fois moins fournis que ceux des bâtiments de commandement américains équivalents, Blue Ridge et Mount Whitney. Et cette différence ne se fait pas au détriment de la qualité, bien au contraire. Les moyens de travail – SIC en particulier – et de logement font l’admiration de tous nos camarades « otaniens » qui découvrent ces nouveaux bateaux en opérations ou lors d’exercices majeurs. Quelle est la potion magique de nos marins ? Comment les préparer à servir sur de tels bâtiments, qui concentrent les dernières technologies des systèmes d’armes, de communication ou encore de supervision de plate-forme ? La réponse se trouve dans l’équilibre entre polyvalence, spécialisation et adaptabilité du cursus de formation au sein de la Marine nationale. Polyvalence : le quotidien du Forbin illustre la nécessité de s’affranchir des spécialités au profit d’une logique métier. L’optimisation des organisations et l’intégration croissante des systèmes à bord

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RENTRÉE 2010 ADAPTER LA FORMATION AUX BESOINS FUTURS PAGE 8 ENCART

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Frégates Horizon : tout un programme

INFO ACTUS

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Défi Intégration : départ pour l’exploit ! • BAN Landivisiau : dernières séances d’ASSP avant le départ des jeunes pilotes • Le RICM décoré… après 56 ans d’attente ! • Signature d’un accord de partenariat avec Alstom • Rentrée du collège des inspecteurs généraux des armées • Fort-de-France : les marins contre l’épidémie de dengue • Forbin : « M. Hervé Morin, ministre de la Défense, monte à bord ! » • Un deuxième Caïman d’attaque ! • Le Ventôse en escale humanitaire à Haïti • Rudes journées pour les marinspompiers de Marseille • Améthyste : deux députés en immersion • Cent ans d’Aéro : la fleur de l’âge

HISTOIRE

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Lann-Bihoué : histoire d’une base

DANS NOS PORTS

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Manche et mer du Nord : 13 Cherbourgeois de retour des Pays-Bas • Ile Longue : inauguration du bâtiment du peloton cynophile des fusiliers marins • Brest : le croiseur russe Piotr Velikiy en escale

CHRONIQUE DU PERSONNEL

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Vacances 2011 : pensez aux chèques-vacances !

ÊTRE COMBATIF

35

Un marin qui tombe de haut !

TEMPS LIBRE

justifient la fusion initiée depuis plusieurs années. La conduite d’un bâtiment complexe par un équipage optimisé exige une compréhension générale que favorise l’élargissement du contenu des filières proposées au BS. Spécialisation : elle s’avère indispensable face au haut degré de technicité requis pour employer et dépanner les matériels modernes. La généralisation des automatismes impose une capacité de contrôle des logiciels qui gouvernent le cerveau, le bras armé et les jambes des nouveaux bâtiments. L’équipage du Forbin compte 10 % de brevet de maîtrise. Adaptabilité : les marins doivent apprendre au plus tôt à mettre en œuvre des installations récentes, aussi peu connues que complexes. La souplesse de notre système de formation « à la carte », avec les stages d’adaptation à l’emploi, doit y contribuer. Le reste est assuré à bord lors d’une phase ab initio d’appropriation après la constitution de chaque nouvel équipage. Les FREMM à 94 marins vont nous obliger à encore adapter nos organisations, à bousculer nos habitudes pour inventer une nouvelle façon de faire notre métier. Les exigences de formation et d’entraînement modifient aujourd’hui, et révolutionneront demain, la physionomie de l’activité du marin militaire. Le temps accordé à la maintenance devra être diminué par la maintenabilité, celui consacré à l’entretien par la sous-traitance. Les équipages militaires modernes seront efficaces s’ils se concentrent sur leur cœur de métier : la mise en œuvre de leur unité à la mer.

Capitaine de vaisseau Jean-Mathieu Rey, commandant le Forbin

36

Lisez jeunesse ! • Le bidel, toute une histoire COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  3

APERCU

dans la quinzaine

LE PIOTR VELIKIY PASSE LA POINTE SAINT-MATHIEU Dans le cadre de l’année France-Russie, le plus grand croiseur nucléaire lance-missiles au monde, le Piotr Velikiy (251 m, 24 000 t et un équipage de 780 marins), était en escale à Brest du 2 au 6 septembre. Cette visite amicale a été marquée par de grands temps forts comme la venue à bord, en mer, du chef d’état-major de la Marine, la visite de son excellence monsieur l’ambassadeur de Russie en France, ou un Passex (exercice de passage) réalisé avec la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville, associant des Rafale, Super Étendard ou encore Atlantique 2. PHOTO : MARINE NATIONALE/ FOSIT BREST/ PAUL-DAVID COTTAIS

4  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  5

Azimuts Au moins un sous-marin lanceur d’engin SNLE en patrouille permanente

HYDRO Mission de travaux hydrographiques ayant pour but de cartographier les zones terrestres et littorales en Atlantique.

CORYMBE MISSION OPÉRATIONNELLE DE SAUVEGARDE Vigilance en mer, un bâtiment par façade

Mission de permanence opérationnelle dans la zone du golfe de Guinée.

MISSION ORGANIQUE Déploiement, présence

DEPLOYES

APPROCHES FRANCAISES

OCÉAN INDIEN

FAÇADE ATLANTIQUE

De Grasse (Atalante), Dupleix (Enduring Freedom), Floréal (Atalante)

Belle Poule, Étoile, Perle

ATLANTIQUE

Borda, Laplace, La Pérouse Pluvier, Vulcain

Beautemps-Beaupré (Hydro) Cdt Blaison (Corymbe 104)

MANCHE/MER DU NORD

MÉDITERRANÉE

Coralline

Capricorne, Émeraude, Éridan, Rubis, Saphir, Surcouf

PACIFIQUE

OCÉAN PACIFIQUE

Prairial (ZEE Polynésie française, Mission 2010.2)

Jasmin (ZEE Polynésie française, Polnav Australes)

MANCHE

6  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

Manini (ZEE Polynésie française, Polnav Iles Sous-le-Vent) Vendémiaire,

DAKAR

ANTILLES

Dague, 1 Atlantique 2 / 23F

Ventôse

NOUVELLE-CALÉDONIE

Sabre, 1 Atlantique 2 / 21F DJIBOUTI

Dumbéa, Jacques Cartier, La Moqueuse, La Glorieuse LA RÉUNION

Albatros, La Grandiere, La Rieuse, Nivôse

CHERBOURG BREST TOULON BAYONNE

ATALANTE

ENDURING FREEDOM

Opération de l’Union européenne de lutte contre la piraterie maritime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

Contrôle de l’espace maritime nord océan Indien. Lutte contre les trafics illicites.

AU PORT BASE GUYANE

La Gracieuse, L’Audacieuse, Mahury, Organabo BREST

Alcyon, Aldébaran, Altair, Andromède, Antarès, Argonaute, Buffle, Cassiopée, Céphée, Cdt L’Herminier, Chacal, Croix-du-Sud, Églantine, Georges Leygues, Glycine, Grande Hermine, Guépard, Jaguar, L’Aigle, Latouche-Tréville, La Motte Picquet,

Léopard, Lion, LV Lavallée, LV Le Hénaff, Lynx, Malabar, Monge, Mutin, Panthère, Pégase, PM L’Her, Primauguet, Sagittaire, Styx, Tenace, Tigre TOULON

Achéron, Aconit, Ailette, Améthyste, Arago, Bélier, Bison, Casabianca, Cassard, Charles De Gaulle, Chevalier Paul, Cdt Birot, Cdt Bouan, Cdt Ducuing, Chevreuil, Courbet, Esterel, Ev Jacoubet, Forbin, Foudre,

Gazelle, Germinal, Grèbe, Guépratte, Hallebarde, Jean Bart, Jean De Vienne, Jonquille, La Fayette, Luberon, Lyre, Malin, Marne, Meuse, Mistral, Montcalm, Orion, Pluton, Rapière, Siroco, Somme, Taape, Thétis, Tonnerre, Tourville, Var CHERBOURG

Acharné, Cormoran, Élan, Flamant, géranium, Glaive

TAHITI

Dumont D’Urville, La Railleuse, La Tapageuse, Maroa, Revi ANTILLES

Maito, Violette SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON

Fulmar (St John’s – Canada) BAYONNE

Aramis, Athos

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PASSION

Marine

8  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

RENTRÉE 2010

ADAPTER LA FORMATION AUX BESOINS FUTURS in septembre, la rentrée s’inscrit déjà au passé. Les nouveaux marins ont entamé leur formation initiale, certains pour quelques mois, d’autres pour une ou plusieurs années. C’est le cas notamment des 150 jeunes élèves de l’École des mousses, dont Cols Bleus a suivi les premiers pas, et pour les élèves officiers de l’École navale, qui poursuivent l’aventure de la « mission Jeanne d’Arc ». La rentrée, c’est aussi l’occasion de préparer l’avenir, notamment celui de l’évolution de la formation dans les écoles : sujet important et difficile, tant la formation est la clé du succès pour répondre aux besoins des équipages de demain; sujet multiforme, puisqu’il concerne aussi bien la formation initiale des jeunes recrutés que la formation continue. Pour faire le point sur les multiples chantiers en cours (mutualisation de certains cursus, e-formation, retour d’expérience de la mission Jeanne d’Arc et de la première promotion de l’École des mousses…), le capitaine de vaisseau Benoît Lugan, nouveau sous-directeur «compétences» à la DPMM, a accordé un entretien à Cols Bleus.

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TEXTES : STÉPHANE DUGAST, EV GRÉGOIRE CHAUMEIL ET EV BÉATRIX RABANY

COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  9

PASSION

Marine

À CŒUR VAILLANT… L’École des mousses nouvelle formule a fait sa deuxième rentrée. Échos de la pointe Bretagne.

TROIS QUESTIONS AU « PACHA »

entrée des classes pluvieuse. C’est sous un crachin typiquement breton que le Centre d’instruction navale (CIN) de Brest a accueilli, le lundi 6 septembre dernier, les futurs mousses ainsi que leurs parents venus de tout l’Hexagone. Dès 13 h 30, une foule bigarrée s’est bousculée fébrilement autour de valises parfois imposantes. Première étape de cette journée marathon pour les futurs mousses : l’incorporation. Tandis que les jeunes candidats, âgés de seize ou dixsept ans, remplissaient consciencieusement les formulaires administratifs requis, leurs familles pouvaient découvrir l’école de leurs protégés.

Le CIN Brest, c’est quoi exactement? C’est le Centre d’instruction navale de Brest, qui comprend le Lycée naval, l’École de maistrance et, depuis l’an dernier, l’École des mousses. Soit trois écoles dont la vocation première est de satisfaire les besoins de notre employeur: la Marine nationale. Être marin s’apprend et c’est ici, au CIN, que nos jeunes recrues découvrent l’esprit maison qui est le nôtre et les valeurs qui le portent.

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Quel est votre leitmotiv? «Incorporer, former et orienter», c’est le triptyque sur lequel s’articule la mission des écoles implantées sur le cite du CIN de Brest. Notre objectif, c’est d’offrir toujours la meilleure chance à chacun.

Former des marins et des militaires Mêlant personnel civil de l’Éducation nationale et militaires, l’équipe pédagogique s’est d’emblée voulue rassurante : «C’est ici qu’évolueront pendant un an vos enfants. Nous allons vous faire visiter les lieux de vie emblématiques de l’école». Quant à la finalité de l’École des mousses « nouvelle formule », ouverte depuis la rentrée dernière, elle a également été rappelée aux parents : « Notre école offre une formation pluridisciplinaire visant à former au métier de marin et au métier de militaire. D’où un ensei- t

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Notre école offre une formation pluridisciplinaire visant à former au métier de marin et au métier de militaire. D’où un enseignement mêlant cours académiques et cours pratiques, dispensés à la couleur Marine nationale. Notre finalité, c’est de former des marins et des militaires.

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10  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

BERNARD RIOU, CAPITAINE DE VAISSEAU ET COMMANDANT DU CIN BREST

Quelles sont les nouveautés de la rentrée 2010-2011? Offrir toujours la meilleure chance à chacun, c’est améliorer les dispositifs d’orientation dans chaque école. Ainsi, concernant les apprentis marins de l’École des mousses, ils découvriront au cours du troisième trimestre leur futur métier en mode «projet», c’est-à-dire par des phases d’immersion en unités opérationnelles. Quant à l’École de maistrance, une expérimentation de deux ans voit la mise en place d’un dispositif tenant compte d’un recrutement dit «par groupe de métier». Un postulant à Maistrance ne postule désormais plus en choisissant trois spécialités parmi les 30 offertes mais pour un groupe de métiers, comme cela s’opère déjà pour les mousses et les quartiers-maîtres et matelots de la flotte (QMF). De surcroît, ce choix ne s’opère plus à la signature de l’engagement mais au cours des 18 semaines de formation initiale. Le tout vise bien évidemment à satisfaire de façon optimale les besoins de notre employeur: la Marine !

1 ET 3 RENTRÉE DES CLASSES : ARRIVÉE AU CENTRE D’INSTRUCTION NAVAL (CIN) DE BREST DES FUTURS MOUSSES, SOUVENT ACCOMPAGNÉS DE LEURS PARENTS. 2 INCORPORATION : PERCEPTION DES EFFETS MILITAIRES ET DU TRICOT RAYÉ.

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COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  11

PASSION

Marine

L’ÉCOLE DES MOUSSES 2010-2011 EN CHIFFRES

16 %

de candidats provenant d’une seconde professionnelle

16,6

La moyenne d’âge de la promotion

28

Le nombre de filles dans la promotion et le pourcentage de candidats provenant d’une seconde générale

56 %

Le pourcentage de candidats provenant d’une troisième de collège

122

Le nombre de garçons dans la promotion

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gnement mêlant cours académiques et cours pratiques, dispensés à la couleur Marine nationale. Notre finalité, c’est de former des marins et des militaires». Salle de classe, dortoirs, lieu de restauration… Tous les lieux de vie de l’École des mousses ont été dévoilés aux parents, curieux et ravis par cette marque d’attention. «Nous voilà définitivement rassurés avec mon mari», confiait une maman, émue par cette rentrée des classes « un peu spéciale » car éloignée de leur domicile : «Nous habitons dans le Sud, à plus de 1 000 kilomètres de là. Il a fallu s’organiser en conséquence ». Devant les salles de cours, les futurs mousses se confient : « Moi, je viens de Marseille » ; «Moi, de l’Est » ; « Je suis venu ici pour le cadre militaire et pour la mer» ; « Moi, j’ai toujours voulu devenir marin »... 15 h 45, fin des palabres. Parents et enfants doivent filer à la salle Molière pour le discours inaugural du « pacha » du CIN. Devant les mousses, leurs parents et l’équipe pédagogique, le capitaine de vaisseau Bernard Riou rappelle à son tour les valeurs et la vocation de l’école avant de conclure son discours avec emphase : « Vous êtes 150 mousses aujourd’hui. Si vous êtes là, ça n’est pas par hasard. Un déclic s’est produit dans votre tête. Vous avez eu envie d’aller plus loin. Nos équipes pédagogiques vont vous aider et vont vous donner envie d’aller plus loin!» Salve d’applaudissements.

«Mousse, reste toujours vaillant… » Dehors, les premiers rayons de soleil de la journée percent les épais cumulus tapissant le ciel breton. Dans un quart d’heure, les parents vont être poliment priés de quitter définitivement les lieux. «L’an dernier, ça a été le moment le plus chaud : ils ne voulaient pas partir!», confie, un brin anxieux, un adjudant de compagnie. Derniers encouragements et dernières étreintes, pudiques ou démonstratives, avec les proches. Cette année, les parents sont disciplinés. Tous filent sans rechigner tandis que leurs « chérubins », silencieux, sont dorénavant en 12  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

«

Vous êtes 150 mousses aujourd’hui. Si vous êtes là, ça n’est pas par hasard. Un déclic s’est produit dans votre tête. Vous avez eu envie d’aller plus loin. Nos équipes pédagogiques vont vous aider et vont vous donner envie d’aller plus loin!

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rangs serrés. Voilà les 150 jeunes hommes et femmes qui seront bientôt des « mousses » ! La promotion « quartier-maître Jules Saffray » succède ainsi à la première promotion « Thétis », celle qui a fièrement défilé le 14 juillet dernier sur les Champs-Élysées. Cette seconde promotion compte six candidats originaires d’outre-mer. Premiers ordres serrés sous la houlette des instructeurs. Et premier pas dans l’institution pour ces jeunes de 16 ou 17 ans. Les conseils qui leur ont été prodigués tout au long de la journée doivent leur trotter dans la tête. À commencer par ceux de l’équipe pédagogique : «À vous de vous donner les moyens pour atteindre vos objectifs durant cette année». Au «Mousse un jour, mousse toujours!» que ne manqueront pas de leur glisser les anciens, ceux de l’ex-

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COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  13

PASSION

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LE SAVIEZ-VOUS ? Sel marin Au cours de leur année de formation, les élèves de l’École des mousses effectueront des embarquements sur des «bateaux gris» comme sur des bateaux civils, dont le fameux trois-mâts Belem. Cette année, ils pourront même embarquer sur un voilier Ovni 495 dont la construction, l’achat et la mise à disposition de l’École des mousses ont été entièrement financés par un généreux mécène. Citoyen Organisée cet automne, «L’Armada de l’espoir» est une manifestation qui va rassembler plusieurs voiliers légendaires dont le Belem, la Recouvrance, le Bel espoir et les goélettes de l’École navale. Y embarqueront des élèves issus du CIN de Brest, des jeunes adolescents issus d’établissements publics d’insertion de la Défense (Épide), des cadets de la Défense, de missions locales ou d’associations ainsi que des élèves des lycées professionnels maritimes bretons et du centre d’apprentissage de DCN-S. Objectifs avoués de ce rassemblement nautique ? Faire vivre un parcours éducatif à ces jeunes et les sensibiliser aux enjeux citoyens d’aujourd’hui. Parrain Nouveau parrain médiatique pour l’École des mousses : Erik Orsenna, prix Goncourt 1988 (pour L'Exposition coloniale) et académicien depuis 1998, succède à l’écrivain, acteur et réalisateur Bernard Giraudeau, récemment décédé. Erik Orsenna est également le préfacier du beau livre dédié à l’École des mousses, aux éditions Crystel, intitulé À la gloire des mousses, réalisé par l’écrivain Christophe Penot, avec le concours du peintre de Marine Michel Bellion et des photographes de Marine de la Fosit Brest. Parution le 22 novembre prochain.

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école des mousses (1856-1988), le commandant Bernard Riou préfère la devise «Mousse reste toujours vaillant et sois toujours loyal!». Il la lancera, le surlendemain, à ces nouveaux élèves, à l’occasion de la signature du contrat les liant à la Marine nationale pendant une année. «Bienvenue désormais dans l’Institution. Par cet engagement qui n’est pas rien, vous voilà devenus des militaires ». À l’issue de cette première année, le brevet de mousse les attend, ainsi qu’un premier contrat de quatre ans dans la Marine comme quartier-maître et matelot de la flotte (QMF)… et des perspectives de carrière pour les plus motivés ! Une nouvelle vie démarre. Une vie en bleu marine pour bientôt « partir loin, longtemps et en équipage ». 18 heures, grand ciel bleu sur la rade de Brest. Une rentrée des classes finalement radieuse !  PAR STÉPHANE DUGAST

14  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

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La formation dans la Marine, c’est acquérir quatre formes de connaissances: le savoir, le «savoir être», le savoir-faire et le «faire savoir».

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INTERVIEW DU CV LUGAN

«SE RAPPROCHER AUJOURD’HUI DES BESOINS DE LA MARINE DE DEMAIN» réparer nos marins aux besoins de la Marine de demain, dès leur formation initiale : tel est l’enjeu de la réforme du dispositif de formation qu’entreprend le capitaine de vaisseau Benoît Lugan, nouveau sous-directeur « compétences » à la direction du personnel militaire de la Marine. Un travail de cinq ans dont les premières orientations seront connues à la fin de l’année et les premières expérimentations attendues en 2011. De l’implantation géographique des écoles à la structure du parcours de formation, passage en revue des chantiers de la rentrée 2010.

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Commandant, pouvez-vous nous présenter un premier bilan de la rentrée ? La rentrée des écoles est un sujet qui rend optimiste pour l’avenir. La dernière campagne de recrutement « Etremarin.fr » a largement porté ses fruits. La Marine avait un déficit de recrutement pour les années 2006/2007 et, cette année, nous avons reçu 15 000 dossiers, cinq fois plus que notre besoin initial ! Nous avons donc fait le plein des écoles de formation, même si les objectifs quantitatifs de recrutement étaient plus faibles cette année. La qualité est également au rendez-vous puisque nous avons reçu cinq candidatures pour une place en école, tous grades confondus. Quant aux résultats du concours d’entrée de l’École navale, ils sont très satisfaisants. Aussi, je ne suis pas inquiet pour cette nouvelle année. Mais nous avons un double défi à relever : assurer la formation de ceux qui nous rejoignent tout en menant, dans le même temps, une profonde réflexion sur la réforme du dispositif. Vous évoquez des réformes de la formation. Quelles sont-elles, et quels en sont les enjeux ? À ce stade, nous débutons l’étude de plusieurs pistes. La sous-direction « compétences » de la direction du personnel militaire de la Marine travaille sur les deux grands volets des écoles que sont la formation initiale et la formation continue. Plusieurs questions se posent à nous. Le premier axe de recherche est géographique : peut-on faire des regroupements au sein des principaux sites actuels de formation, à savoir Lanvéoc-Poulmic, le CIN de Brest, le CIN de Saint-Mandrier et l’École des fourriers de Querqueville ? Le deuxième est fonctionnel: que doit-on améliorer ou dématérialiser dans les méthodes pédagogiques? C’est, par exemple, l’e-formation, autrement dit l’apprentissage en ligne. Enfin, le troisième chantier est d’ordre structurel : dans l’organisation de notre dispositif, quelle formation

doit-on conserver au sein de la Marine et que peuton externaliser, voire partager avec les autres armées ? L’enjeu est double. Il s’agit, d’une part, de se rapprocher dès maintenant des besoins de la Marine de demain avec, pour ne citer qu’elle, une Fremm et son équipage réduit à 108 marins hautement qualifiés et polyvalents. D’autre part, et c’est un objectif commun à l’ensemble de la Défense, l’obligation d’optimiser l’emploi des effectifs et de réduire les coûts de fonctionnement. Pour résumer, il y a donc à la fois un objectif d’adaptation et un objectif de rationalisation, sans que l’un ne prime sur l’autre. Un mot sur l’École navale et l’École des mousses, qui ont donné le ton de cette évolution… La formation des officiers de l’École navale a effectivement connu des évolutions sensibles ces dernières années, avec le retrait du service actif de la Jeanne d’Arc et la décision de faire la campagne d’application dès la troisième année du cursus des futurs cadres. La formation des officiers élèves est désormais associée à la mission d’un bâtiment moderne en déploiement opérationnel. Parmi les changements notables de cette année, nous inaugurons aussi la nouvelle quatrième année de l’École navale, avec un effort particulier sur la réalisation des stages embarqués et des périodes d’apprentissage à l’étranger. Quant à l’École des mousses, sur une première promotion de 150 élèves, la grande majorité a poursuivi toute la formation et a persévéré jusqu’au bout (139 exactement). Actuellement, les jeunes mousses terminent leur formation complémentaire et vont rejoindre leur première affectation. Je crois sincèrement qu’ils ont apprécié cette intégration, cette arrivée dans une nouvelle famille et cet apprentissage de codes nouveaux pour eux. Le sentiment général pour l’encadrement est celui de la satisfaction. Maintenant, il faut « transformer l’essai » avec les promotions suivantes et s’assurer que l’investissement est pérenne. La Marine recrute par cette voie près de 20 % de ses quartiers-maîtres. Cette école correspond précisément aux besoins de la Marine et de la société.

qu’a connue l’armée française en 1996, les Britanniques l’ont entreprise dès les années soixante. Cette comparaison nous permet de capitaliser sur leur réussite et d’éviter certains écueils. En outre, il y a une réflexion de fond qui s’est engagée entre l’Angleterre, l’Allemagne et la France, pour envisager d’externaliser la formation supérieure des pilotes d’avions de chasse après le retrait du service de l’Alpha Jet, l’appareil d’instruction de l’armée de l’Air. Peut-on comparer nos formations à celles des marines étrangères ? Elles sont souvent très différentes, et pour cause ! Les Britanniques, par exemple, engagent du personnel déjà formé dans le monde privé civil afin de l’intégrer avec ses connaissances techniques dans les armées. Cependant, les mérites de nos marins sont reconnus de par le monde. Cette réputation d’excellence a certainement pour origine les qualités intrinsèques de chaque individu, mais elle est aussi le reflet de l’efficacité de nos formations qui allient savamment l’apprentissage en école et le tutorat en équipage, où le jeune marin est parrainé par son aîné. J’ai pourtant un regret, celui du manque criant d’organismes communs de formation

Les méthodes de formation à l’étranger ont-elles de l’influence sur vos objectifs de réforme ? Nous observons naturellement à la loupe les pratiques de nos voisins. La Grande-Bretagne est un pays avec lequel nous nous comparons souvent. La raison en est simple : la professionnalisation COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  15

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Marine

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européens. Ce projet s’intensifiera dans l’avenir, je l’espère, mais il doit se faire en plusieurs étapes. Nous tentons en premier lieu d’accorder les qualifications de nos marins, pour faire en sorte, par exemple, que le brevet d’aptitude technique des manœuvriers trouve son équivalent dans les marines allemande et italienne. Une fois ce travail mené à bien, nous pourrons envisager un rapprochement de nos organismes de formation. À travers ces différents chantiers, quel est le message que vous voulez adresser à nos marins ? La formation dans la Marine, c’est acquérir quatre formes de connaissances : le savoir, le « savoir être », le savoir-faire et le « faire savoir». Le « savoir être », dans une institution comme la nôtre, est d’autant plus important qu’il façonne l’esprit d’équipage ; une qualité qui s’acquiert dès l’engagement et auprès de personnes qui la possède déjà. À ceux qui nous rejoignent, je dirais qu’ils ont choisi un beau métier, riche de « savoir être ». Mais la Marine qu’ils vont faire vivre n’est pas celle que j’ai connue. C’est une Marine en profonde mutation dans un monde de plus en plus incertain. Je veux leur dire ici qu’ils ont choisi un métier dans lequel les lendemains ne seront jamais les mêmes. Les grandes transformations dans lesquelles le ministère est engagé depuis quelques années, et celle qu’on entame actuellement dans le domaine de la formation, vont être présentes pendant toute leur vie. Mais je crois que l’adaptation fait la résilience des individus, cette capacité à s’accommoder de l’imprévu. La Marine est-elle encore pourvue de cet ascenseur social que l’on dit bloqué par ailleurs ? J’ai la conviction que l’ascenseur social n’est pas étranger à notre Marine. Nous avons une assiette de recrutement très large à tous les niveaux de la société. Qu’ils soient fils d’ouvrier ou de cadre, c’est le niveau d’étude des candidats qui l’emporte. De plus, nous bénéficions d’un ascenseur social interne qui se traduit par le concours interne de l’École navale pour les officiers mariniers. Quel est le calendrier de ces réformes que vous évoquez ? Nous obtiendrons les premiers résultats de la réflexion engagée avec les commandants des écoles en fin d’année 2010. Puis nous ferons des propositions au comité exécutif pour mettre en place des expérimentations pour l’été 2011. Les changements notables n’interviendront pas avant 2013. Il faut bien comprendre que ces réformes s’accompagneront sans doute de nouvelles infrastructures dont la construction demande du temps.  ENTRETIEN RÉALISÉ PAR EV GRÉGOIRE CHAUMEIL

16  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

FORMATION À DISTANCE : SE FORMER À SON RYTHME ET SELON SES BESOINS

u CIN Saint-Mandrier, deux entités participent activement à la modernisation de la formation au sein de la Marine : elles sont chargées du développement de la formation à distance. Le CPME (Centre de production multimédia des écoles) gère la partie technique du portail de formation en ligne « e-FORM » ; quant à la cellule « e-learning » (en collaboration avec celle de l’École navale), elle développe le contenu de formations en ligne. Cette nouvelle manière d’accéder à la formation ou à l’information sur la formation permet d’améliorer la qualité et l’accessibilité de celles-ci. Par ailleurs, elle répond à l’objectif de formation « au juste besoin et au juste moment ». Ainsi, le portail e-FORM, accessible depuis octobre dernier à partir du portail Intramar, est monté en puissance progressivement au cours de l’année et permet désormais l’accès à des formations en anglais, en développement de compétences métiers ou pour la préparation de cours et stages. Ces sites offrent la possibilité de se former dans des domaines variés tout en s’adaptant au niveau de chacun.

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Former les marins où ils se trouvent Par ailleurs, afin de s’adapter aux contraintes des marins (périodes à quai, périodes en mer, missions à bord d’un sous-marin…), certaines formations proposent de s’inscrire à un parcours en ligne ou de télécharger les modules qui le composent, pour

une consultation hors connexion réseau et selon une progression libre. L’objectif est d’apporter aux marins la formation au moment où il sont disponibles et là où ils se trouvent. Deux nouveautés sont prévues au quatrième trimestre 2010 : Trait-Union « Nouvelle Génération », qui offrira aux marins la possibilité de consulter le contenu de l’ensemble des cursus réalisables au sein de la Marine ; et « Préparer le NFS », qui donnera des informations sur le programme de révision du NFS par spécialité. Le portail e-FORM ne demande qu’à vous accueillir pour vous aider à progresser dans votre métier et dans votre carrière !  EV BÉATRIX RABANY

ÉCOLE NAVALE DE LA JEANNE À LA MISSION JEANNE D’ARC ls ont été 120 officiers élèves, dont 13 femmes, à avoir embarqué sur le BPC Tonnerre et la FASM Georges Leygues pour la première « mission Jeanne d’Arc », du 4 mars au 16 juillet 2010. Parmi eux, 87 enseignes de vaisseau issus de l’École navale ou recrutés sur titre (promotion 2007), 11 commissaires élèves de la promotion « Hederer » (2008-2010), 5 administrateurs des affaires maritimes et 17 élèves étrangers. Le Tonnerre a inauguré un cycle d’activités dans lequel la formation était superposée, d’une part, à des activités de préparation opérationnelle – avec notamment les brigades spécialisées de l’armée de Terre – d’autre part, à des engagements opérationnels, y compris dans un cadre international. Les 120 officiers en formation ont été les acteurs de cette mission. La pédagogie s’est appuyée sur un rythme de navigation soutenu, ainsi que sur l’enchaînement rapide d’exercices interarmées et interalliés. Ainsi, quelque 450 militaires de l’armée de Terre ont participé à la première partie de la mission entre Brest et Djibouti, plus spécifiquement dédiée à l’entraînement amphibie. Les officiers élèves ont participé à cet entraînement en situation réelle et sont désormais tous détenteurs du « SQOA1 », stage de qualification élémentaire pour les opérations amphibie. Ils ont également été complètement associés à la lutte contre la piraterie, qui constitue le type même de missions qu’ils auront à effectuer dans leurs affectations futures. Le bilan est très positif et l’esprit « Jeanne » demeure : former des marins, former des officiers. 

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APPRENTISSAGE DU SEXTANT À BORD DU BPC.

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PASSION

Marine À SAVOIR

usqu’à présent, l’école d’application intervenait en fin de scolarité. Désormais, elle intervient au sixième semestre, soit en troisième année, permettant ainsi une mise en cohérence du cursus avec celui des autres écoles navales européennes. C’est d’ailleurs au terme de cette année dite de « césure » que les bordaches reçoivent maintenant leur diplôme d’ingénieur. Pour leur quatrième quart de formation (puisque l’école est passée d’un cycle de trois à quatre ans en 2003), les élèves de l’École navale (EN) retournent ensuite à Lanvéoc et au CIN de Saint-Mandrier pour un complément de formation maritime et de

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spécialités. Au total, l’École navale délivre 25 formations techniques et universitaires, allant des spécialités « nautiques » au doctorat. Au cours de la scolarité, il est possible aux officiers élèves d’effectuer des échanges de semestres avec d’autres établissements – comme Telecom Bretagne, l’École centrale de Nantes ou Supéléc –, ou encore des stages à l’étranger. Par ailleurs, l’EN entretient aussi des relations privilégiées avec de grandes écoles comme Polytechnique et HEC. L’École navale est donc à la fois une grande école d’ingénieur, une grande école de la mer et une grande école militaire. 

• La Marine adhère au concours commun Centrale-Supélec À partir de 2011, le concours de l’École navale sera associé au concours Centrale-Supélec et non plus aux concours communs des écoles polytechniques (CCP). En pratique, le nombre de places offertes chaque année aux élèves d’écoles préparatoires sera maintenu (70) et la Marine continuera à organiser ses épreuves orales spécifiques. À souligner: ceci permet de passer d’une banque de 33 écoles à une banque de 9 écoles! Ce changement garantira donc à l’EN une meilleure visibilité. Cette adhésion prolongera les partenariats déjà engagés avec le groupe École centrale – Supélec.

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’École des officiers du commissariat de la Marine forme en deux ans les commissaires et les officiers du corps technique et administratif de la Marine (CTAM), qu’ils soient issus d’un recrutement externe ou interne. Cette école est également le pôle d’expertise de la Marine nationale dans les domaines administratifs et juridiques : statuts du personnel, droit de la mer, droit des conflits armés, finances et comptabilité publique. Les élèves commissaires, arrivés sur le site de Lanvéoc-Poulmic en 2005, profitent désormais des synergies de formation avec l’École navale, en particulier pour leur formation de chef de quart. Par ailleurs, ils bénéficient d’une formation initiale de 12 semaines commune avec les élèves commissaires des armées de Terre et de l’Air, pour les enseignements qui peuvent être mutualisés : finances publiques, solde, comptabilité, responsabilité juridique, gestion des ressources humaines, contrôle de gestion, organisation générale de la Défense et marchés publics. Bien que le corps des commis-

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• Le concours de l’École navale interne Les militaires non officiers et les volontaires aspirants peuvent accéder à l’École navale par la voie d’un concours spécifique. Il permet l’accès direct au statut d’officier de carrière. La scolarité, comme pour l’École navale externe, dure quatre ans. À l’issue, les officiers servent dans les forces. Le concours, de niveau bac à bac +1 scientifique, s’adresse aux militaires non-officiers et aux volontaires aspirants de 22 à 29 ans au plus, titulaires d’un diplôme de fin de second cycle de l’enseignement secondaire général, technologique ou professionnel, ou d’un titre reconnu équivalent. Un cycle de préparation, organisé par la revue d’études, permet aux candidats de se préparer par correspondance. Cette préparation est désormais augmentée d’un volet e-learning facultatif et peut être précédée, pour les candidats qui le souhaitent, d’une phase de remise à niveau dans les matières scientifiques. Pour le prochain concours, il est possible de s’inscrire jusqu’au 29 octobre 2010.

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1 ASPIRANTS COMMISSAIRES FAISANT UN POINT DURANT LE QUART PASSERELLE. 2 RAVITAILLEMENT À LA MER SOUS L’ŒIL VIGILANT DE SON INSTRUCTEUR ET DU COMMANDANT DU TONNERRE.

saires soit désormais interarmées, les commissaires de la Marine demeurent un corps navigant qui a vocation à assurer la direction des services chargés du soutien de l'homme embarqué et à exercer d'autres fonctions au profit du commandement, telles que

conseiller juridique du commandement, chef de cabinet et chargé des relations publiques. Par ailleurs, la très forte implication des unités navigantes de la Marine dans les opérations de sauvegarde maritime (lutte contre la piraterie, le narcotrafic, etc.) et la complexité juridique des situations auxquelles les bâtiments doivent faire face rendent cette présence embarquée légitime. En seconde année, les commissaires sont embarqués à bord du BPC pour leur campagne d’application. À l’issue de leur scolarité, ils obtiennent un master 2 « science du management et administration des organisations», option «soutien des opérations maritimes», délivré par l’université de Bretagne occidentale. Le concours externe du commissariat de la Marine a pour spécificité d’être un concours interarmées. 

FRÉGATES HORIZON, TOUT UN PROGRAMME Présentation Dès les années 90, la France, la GrandeBretagne et l’Italie ont souhaité se doter de frégates de défense aérienne à même de défendre une « unité précieuse » (le porte-avions) contre des menaces venues du ciel et, plus généralement, en mesure de contrôler un espace aérien donné dans un contexte interalliés et interarmées. Ce besoin a donné naissance au « projet Horizon ». Le choix britannique, en 1999, de privilégier une perspective nationale a conduit à une coopération franco-italienne principalement consacrée à la construction des frégates, bien que la Grande-Bretagne reste associée au programme Horizon à travers le développement du système PAAMS (Principal Anti-Air Missile System). Les frégates Andrea Doria et Caio Duilio, construites à Gênes par l’entreprise Fincantieri, qui est le maître d’œuvre pour la plate-forme, constituent le pendant italien des frégates Forbin et Chevalier Paul, construites à Lorient par DCN. La Marine nationale a réceptionné ses deux unités, « bouclant » ainsi le programme Horizon. L’achèvement du programme PAAMS (programme distinct), une fois les essais terminés, permettra l’admission en service actif des deux frégates.

Zoom sur le PAAMS Le système PAAMS (Principal Anti-Air Missile System, aussi appelé Sea Viper par la Marine britannique) a pour objectif de fournir aux frégates Horizon et aux frégates britanniques Type 45 un système capable de protéger une force maritime d’une menace aérienne comprenant des missiles supersoniques manœuvrant. Le système d’armes PAAMS comprend une conduite de tir constituée autour : • d’un radar multifonctions (la France et l’Italie ont choisi le radar Empar issu du programme FSAF; le Royaume-Uni développe son propre radar de conduite de tir, le Sampson) ; • de 6 lanceurs verticaux Sylver ; • de 48 missiles Aster (16 « Aster 15 » et 32 « Aster 30 ») ; • et d’un moyen de contrôle et de commande destiné à gérer et coordonner le système, et à assurer l’interface avec le système de combat du bâtiment.

LES QUATRE FRÉGATES HORIZON NAVIGUANT CÔTE À CÔTE.

PATCHS D’ÉPAULE AUX ARMES DES DEUX FRÉGATES HORIZON FRANÇAISES.

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FRÉGATE HORIZON LE FORBIN

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FICHE TECHNIQUE

Caractéristiques techniques • Longueur : 153 mètres • Largeur : 20 mètres • Vitesse maximale : 29 nœuds • Déplacement : 5 600 tonnes • Possibilité d’accueil d’un hélicoptère lourd NH90

Armement • Lutte antiaérienne - Système d’armes PAAMS : il combine une capacité de détection tridimensionnelle supérieure à 200 km – grâce au radar LRR (Long Range Radar) – et une capacité de destruction d’une cible aérienne jusqu’à 100 km grâce aux missiles Aster 30. - Capacité de guidage d’avions de chasse amis. • Lutte antinavire et autodéfense - 8 missiles MM 40 Exocet - 2 tourelles armées d’un canon de 76 mm - 2 canons de 20 mm • Lutte sous la mer Contre les sous-marins ennemis et leurs torpilles, les frégates Horizon peuvent mettre en œuvre un ensemble de moyens, associés au sein du système de lutte antitorpilles et comprenant des capacités de détection – constituées par un sonar coque actif et une antenne linéaire remorquée – et

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des capacités de lutte, constituées par des lanceleurres et des torpilles MU 90.

Équipage • 27 officiers • 120 officiers mariniers • 46 quartiers-maîtres et matelots

Missions Maîtriser l’espace aérien constitue la principale mission des frégates Horizon. Cette défense aérienne regroupe deux tâches distinctes : • assurer la protection d’une force (aéronavale, amphibie, voire civile) contre les menaces aériennes que constituent les aéronefs et leurs systèmes d’armes, notamment les missiles antinavires supersoniques ; • assurer le commandement et la coordination des opérations aériennes menées à partir de la mer, y compris celles mettant en œuvre des aéronefs étrangers ou relevant de l’armée de l’Air. Les capacités des frégates Horizon dans les autres domaines de lutte garantissent par ailleurs leur aptitude à remplir des missions de natures très diverses (sécurisation d’une zone maritime, contrôle du trafic commercial, évacuation de ressortissants...).

Frégates françaises FRÉGATE D620 FORBIN • Port d’attache : Toulon • Découpe de la 1ere tôle : 4 avril 2002 • Mise sur cale : 16 janvier 2004 • Lancement (mise à flot) : 10 mars 2005 • Première sortie à la mer : 29 juin 2006 • Réception par la Marine : 19 décembre 2008 FRÉGATE D621 CHEVALIER PAUL • Port d’attache : Toulon • Découpe de la 1ere tôle : 23 octobre 2003 • Mise sur cale : 13 janvier 2005 • Lancement (mise à flot) : 12 juillet 2006 • Première sortie à la mer : octobre 2007 • Réception par la Marine : 21 décembre 2009

Frégates italiennes FRÉGATE D553 ANDREA DORIA • Port d’attache : La Spezia • Mise sur cale : 2002 • Lancement (mise à flot) : 14 octobre 2005 FRÉGATE D554 CAIO DUILIO • Port d’attache : La Spezia • Mise sur cale : septembre 2003 • Lancement (mise à flot) : 25 octobre 2007

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DÉFI INTÉGRATION : DÉPART POUR L’EXPLOIT ! À Lorient, la Marine a donné le départ d’une course océanique et, peut-être, celui d’un nouveau record : 17 000 km sur la route des Indes avec un équipage mixte composé à part égale de sportifs valides et handicapés.

LA GRANDE HERMINE, VOILIER DE L’ÉCOLE NAVALE, ACCOMPAGNE LE JOLOKIA SUR LA LIGNE DE DÉPART.

LE JOLOKIA SUR LA LIGNE DE DÉPART.

1 Le voilier Jolokia de l’association Défi Intégration est parti de Lorient le 8 septembre dernier pour tenter de battre un record de traversée océanique entre l’île de Groix (Morbihan) et l’île Maurice. Cette course est une occasion unique pour l’équipe de navigateurs, valides et handicapés, qui souhaite montrer la forte adaptabilité des personnes handicapées aux contraintes de la navigation. Parmi les membres de l’équipage, on compte notamment Olivier Brisse, non-voyant et détenteur du record du monde de vitesse en planche à voile. Séduit par le Défi Intégration, l’amiral Pierre-François Forissier, chef d’état-major de la Marine, s’est rendu à la Rochelle le 23 août dernier pour rencontrer l’équipage « handi-valide » du voilier : « La Marine nationale soutient avec passion cette superbe aventure », a-t-il déclaré à cette occasion. Déjà partenaire de nombreuses courses au large, la Marine s’est, cette fois, associée à un projet atypique. L’équipement du Jolokia, un 50 pieds Open, a été adapté pour faciliter les manœuvres des équipiers handicapés. « Il y a eu trois chantiers, rapporte Marc Pinta, architecte naval. Un premier chantier pour permettre à tous d’accéder au cockpit extérieur, un autre

techniques ne sont pas fixées. Elles évoluent avec le retour d’expérience et la contribution des sportifs du Jolokia nous est précieuse », confirme un plongeur de l’équipe de Lanvéoc. La traversée de 17 000 km du Jolokia sur la route des Indes devrait durer deux mois. À l’arrivée, les membres du Défi espèrent devenir le premier équipage « handi-valide » à détenir un record océanique à la voile, et promouvoir l’égalité de tous les hommes devant la mer. Cols Bleus vous tiendra informés du déroulement de la course et sera au rendez-vous de l’île Maurice dans quelques mois. 

pour l’aménagement intérieur et le déplacement des paraplégiques, et enfin le dernier, que j’appelle le ˝chantier mobile˝, qui, au fur et à mesure de la navigation, modifie essentiellement les appareils nécessaires à la manœuvre ».

Survie en mer Pour que l’équipage du Défi Intégration se lance dans l’aventure en toute sécurité, la Marine a permis aux skippers de s’entraîner à la survie en mer sur la base de Lanvéoc, dans des conditions habituellement réservées aux pilotes de l’Aéronautique navale. En novembre 2009, l’équipage a suivi un stage de technique de survie en mer au Cessan

(Centre d’entraînement à la survie et au sauvetage de l’Aéronautique navale). « Le savoir-faire de la Marine sur les techniques de survie en milieu marin est une précieuse contribution », reconnaît volontiers Éric Bellion, capitaine du Jolokia. La Marine a su retirer les bénéfices du stage de survie en mer du Défi Intégration. Selon le commandant Glaize, du Cessan, « l’expérience des handicapés confrontés à nos méthodes de sauvetage peut être transposable à nos marins blessés dans un accident et en détresse en mer ». Un pilote d’aéronefs peut en effet perdre l’usage de ses jambes après la perte de son appareil en mer et se retrouver en difficulté. « Nos

EV GRÉGOIRE CHAUMEIL

L’ENTRAÎNEMENT AU CESSAN EN DÉCEMBRE 2009.

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BAN LANDIVISIAU : DERNIÈRES SÉANCES D’ASSP AVANT LE DÉPART DES JEUNES PILOTES Parés pour l’appontage ! Après un an d’entraînement à la base et un mois d’exercice d’ASSP (appontage simulé sur piste), les jeunes pilotes de la base d’aéronautique navale de Landivisiau ont enfin apponté sur le Charles de Gaulle. 1 L’entraînement à l’ASSP est un passage obligé pour les pilotes avant leur départ sur un porte-avions. Cet exercice est une simulation d’atterrissage sur une piste de porte-avions. L’ASSP a pour objectif de préparer les pilotes d’aéronefs à se poser sur une surface équivalente à un terrain de tennis. Le but de l’entraînement est de diminuer les risques de cette opération. Il s’agit d’un exercice très spécifique. « Les pilotes ont une formation opérationnelle, ils apprennent à ravitailler, à utiliser des armes de guerre, mais lors d’un appontage, il s’agit uni-

quement de se poser sur le porte-avions. La mission n’est pas de revenir à bord, mais c’est tout de même primordial », explique Little, jeune pilote sur Super Étendard Modernisé (SEM). C’est un exercice techniquement très difficile car il leur est demandé d’avoir

1 LES DEUX AVIONS DE CHASSE DE L’AÉRONAUTIQUE NAVALE : LE RAFALE ET LE SUPER ÉTENDARD MODERNISÉ. 2 UN APPONTAGE SIMULÉ SUR PISTE À LA BAN DE LANDIVISIAU. 3 LE MIROIR D’APPONTAGE UTILISÉ EN ASSP. 4 DÉBRIEFING APRÈS UN APPONTAGE.

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une précision extrême. Les entraînements permettent aux pilotes d’acquérir les réflexes indispensables pour être capables de s’adapter à un appontage sur le Charles de Gaulle : en effet, aucun entraînement de ce type ne peut évidemment se faire directement sur le porte-avions. Une présentation à bord d’un bâtiment est toujours un appontage réel, avec ses implications en termes de sécurité des pilotes, mais aussi de l’équipage et des installations de la plate-forme flottante, mouvante et réduite.

Un exercice de précision L’appontage est donc avant tout un exercice de précision. Le pilote doit prendre en compte trois facteurs : la vitesse, l’alignement sur la piste et la pente. Il doit sortir la crosse d’appontage du train de l’avion, et cette crosse doit saisir un brin d’arrêt. Le brin d’arrêt est un câble associé à un dispositif de freinage hydraulique qui, une fois accroché à la crosse, stoppe l’aéronef. Le pilote est guidé par un miroir d’appontage, dispositif optique lui permettant d’avoir une indication instantanée de sa position par rapport au plan idéal de descente. Ces techniques d’appontage permettent à l’avion de passer de 250 km/h à l’arrêt complet en trois secondes ! Cet exercice ne se fait que dans la Marine nationale et dans l’US Navy. En effet, les aéronefs doivent avoir une précision de toucher de plus ou moins 1,50 m en latéral et plus ou moins 8 m en longitudinal. Les jeunes pilotes effectuent à terre une à deux séances d’ASSP par jour, d’une moyenne de six « passes » par séance. Une passe équivaut à ce qu’on pourrait appeler une présentation à l’atterrissage. À la fin de chaque séance, les pilotes participent systématiquement à un débriefing individuel mené par l’officier d’appontage. Ce rituel est très important, il sert à mettre en avant leurs défauts afin qu’ils puissent les corriger.

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recevoir l’accord des officiers d’appontage. Ensuite, sur le porte-avions, il leur faut effectuer six appontages pour être enfin qualifiés. Cependant, une fois qu’un pilote est qualifié, il doit s’entraîner régulièrement car une manœuvre telle que l’appontage n’est jamais entièrement garantie. Les officiers d’appontage (OA) sont

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L’appontage n’est jamais garanti L’ASSP est une étape difficile dans la formation d’un pilote. Avant que les jeunes pilotes reçoivent leur première mission opérationnelle, ils doivent passer un ensemble de qualifications. Ils doivent valider douze séances d’ASSP de jour pour les pilotes de Super Étendard Modernisés, et huit séances pour les pilotes de Rafale, avant de pouvoir apponter sur le Charles de Gaulle. De plus, ils doivent

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5 PASSE PARFAITE : LA CROSSE DU SEM VIENT D’ACCROCHER LE 2E BRIN D’ARRÊT DU PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE. 6 LES OFFICIERS D’APPONTAGE GUIDENT LES PILOTES SUR LA PISTE. 7 TROIS JEUNES PILOTES DE LA BAN LANDIVISIAU.

des pilotes de chasse expérimentés, qui guident le jeune pilote dans l’exercice difficile qu’est l’ASSP. Ils interviennent par radio et par signal optique avec lui. L’OA donne les instructions au pilote pour que l’avion s’aligne parfaitement dans l’axe de la piste et sur le plan de descente. Son rôle est aussi de conseiller les jeunes pilotes, de l’entraînement à la qualification, pour atteindre le niveau nécessaire pour aller sur le porte-avions. Dans un souci de sécurité, le pilote doit s’abandonner aux ordres des OA. « Nous devons leur porter une confiance entière. Ils sont là pour nous guider dans l’appontage et la moindre erreur peut être fatale. » Les jeunes pilotes sont actuellement sept sur la base de Landivisiau. Ils ont de 22 à 29 ans, tous pilotes de Rafale ou de Super Étendard Modernisés. Engagés ou venant de l’École navale, ils ont reçu une formation de vol aux États-Unis, dans le Mississippi. À la fin de cette période, les élèves pilotes ont réalisé dix appontages sur un porte-avions américain, avant de recevoir le macaron de pilote de chasse embarqué de l’US Navy. Ensuite, ils sont arrivés à la BAN de Landivisiau, où ils se sont entraînés au vol pendant un an. Ils ont terminé leur entraînement par les séances d’ASSP, et vont partir sur le Charles de Gaulle. Les jeunes pilotes sont maintenant prêts à recevoir leur première mission opérationnelle.  EV GUILLEMETTE ROZE ET VINCENT TREGUIER

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UN AMIRAL DÉCORE LE RICM… APRÈS 56 ANS D’ATTENTE ! LA CITATION DU 1ER DÉCEMBRE 1954

Le ministre de la Défense nationale et des Forces armées cite à l’Ordre de l’armée de Mer l’escadron de vedettes du RICM.

1 1954, la guerre d’Indochine approche de la fin. Depuis quatre ans, l’escadron de vedettes fluviales du

Régiment d’infanterie coloniale du Maroc (RICM) patrouille sur les fleuves du Tonkin, leurs affluents et

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les arroyos. Chaque vedette, composée d’un équipage de cinq hommes, joue un rôle d’appui aux troupes à terre. Les qualités nautiques et guerrières des équipages, dans les très durs combats où ils sont engagés, leur valent l’admiration des marins des divisions navales d’assaut (Dinassaut) qui patrouillent aussi sur les fleuves indochinois. En reconnaissance de cette combativité, fin 1954, l’escadron de vedettes fluviales est cité à l’ordre de l’armée de Mer, avec attribution de la médaille des théâtres d’opérations extérieures avec palme. Malheureusement, lorsque la citation est publiée, l’escadron est dissout depuis six mois. La décoration ne sera de ce fait jamais remise officiellement… Il faudra attendre 56 ans, début juillet 2010 exactement, pour que l’oubli soit réparé. À l’occasion de la cérémonie de passation de commandement à la tête du Régiment d’infanterie chars de combat (le nom actuel du Régiment d’infanterie coloniale du Maroc), le VA (2S) Hubert Jouot, représentant le CEMM, a épinglé sur le fanion du 7e escadron la fameuse croix des théâtres d’opération extérieures avec palme. Le régiment d’infanterie chars de combat, une unité d’élite et par ailleurs le régiment le plus décoré de l’armée de terre, est bien connu des marins, pour des manœuvres régulières qu’il effectue avec la force amphibie. 

Magnifique formation de combat, sous les ordres des capitaines Lebe et Devilliers, a participé au sein des Forces maritimes du Nord-Vietnam à toutes les grandes opérations du Delta en 1953 et 1954. Intégrée aux Forces maritimes du Fleuve rouge, s’est particulièrement distinguée en août 1953 dans le nettoyage du Tien-Lang et, en septembre, au cours d’un bouclage dans le canal des Bambous. À partir d’octobre, cet escadron, associé aux Dinassaut, a poussé des raids profonds en zone rebelle sur le haut Fleuve rouge, sur le Day, sur le canal des rapides et sur le Song-Thai-Binh. Au cours des actions, au prix parfois de lourds sacrifices en hommes et en matériels, l’escadron de vedettes du RICM a infligé des pertes importantes aux rebelles à l’occasion du franchissement de fortes embuscades retranchées sur plusieurs kilomètres de rivage, notamment en novembre 1953 dans les arroyos du Sud-Vietnam Tien-Lang, le 3 décembre dans la zone du Song-Thai-Binh, les 20 janvier et 5 février 1954 dans la région nord de Haïduong et le secteur des Sept Pagodes. A fait en toutes circonstances l’admiration des marins qui combattaient à ses côtés, par son ardeur au combat, son habileté manœuvrière et son mépris du danger. Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs avec palme. (Décision du 1er décembre 1954, JORF du 10 décembre 1954).

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SIGNATURE D’UN ACCORD DE PARTENARIAT AVEC ALSTOM 1 Sur fond de valeurs communes, le groupe Alstom et la Marine nationale se sont engagés à coopérer dans les domaines tels que la réserve et la reconversion. Alstom et la Marine nationale ont une expérience commune dans le secteur de l’énergie et recourent à des équipements et à des compétences analogues. Fort de ce constat, le vice-amiral d’escadre Benoit Chomel de Jarnieu, major général de la Marine, M. Paul Moneyron, président directeur-général d’Alstom Power Service France, et le capitaine de vaisseau Martin, représentant « Défense mobilité », ont signé le 6 septembre une convention de partenariat dans les salons de l’Hôtel de la Marine à Paris. Cet accord doit faciliter notamment la

reconversion des marins dans l’entreprise privée, mais également le partage des expériences et des méthodes dans le domaine de la gestion des compétences (formation, e-learning, intégration). Le principe de l’accord vise également à

soutenir l’emploi des réservistes salariés d’Alstom Power Service et à développer de nouvelles réponses en matière de gestion de ressources humaines. « Au-delà de ces objectifs clairs, il y a des valeurs communes de travail en équipe,

de confiance et d’action que vous incarnez particulièrement et que nous partageons », s’est réjoui M. Moneyron, auquel le major général a répondu : « Cette convention est importante pour nous parce que nous devons conduire une introspection plus poussée dans la responsabilité sociale de l’entreprise ». Alstom est un groupe multinational qui intervient depuis plusieurs décennies dans la fourniture de solutions d’infrastructures d’énergie et de transport dans le monde entier. Le secteur Alstom Power est présent dans 70 pays et emploie environ 54 000 personnes. Au sein de ce groupe, le secteur Alstom Power Service est spécialisé dans la maintenance des centrales de production d’énergie. 

RENTRÉE DU COLLÈGE DES INSPECTEURS GÉNÉRAUX DES ARMÉES 1 Le collège des inspecteurs généraux des armées, nouvellement rejoint par les généraux Joly et de Rousiers, s'est réuni le mardi 7 septembre 2010 sur le site de Saint-Thomas-d'Aquin à Paris. Cette première réunion marque le lancement officiel des travaux d'études et d'inspection qui seront menés en commun en 2010 et 2011, sur la base de mandats signés du ministre de la Défense. Au programme des toutes premières semaines, des travaux portant, notamment, sur l'expertise technique,

la logistique opérationnelle, le soutien des programmes en coopération ou encore la formation. Dans le domaine spécifique des ressources humaines, le collège des inspecteurs conduira une réflexion sur la reconnaissance des mérites des militaires déployés en Opex, ainsi que sur le suivi des blessés en opérations. Par ailleurs, chacun des inspecteurs poursuivra les missions spécifiques qui lui sont confiées, notamment en matière de travaux d’avancement. 

DE GAUCHE À DROITE : LE MÉDECIN GÉNÉRAL BRUNOT, LE GÉNÉRAL WATIN-AUGOUARD, L’AMIRAL LAUNAY, L’INGÉNIEUR GÉNÉRAL PÈNE, LE GÉNÉRAL DE ROUSIERS ET LE GÉNÉRAL JOLY.

FORT-DE-FRANCE LES MARINS SUR LE TERRAIN CONTRE LA DENGUE

FORBIN : « M. HERVÉ MORIN, MINISTRE DE LA DÉFENSE, MONTE À BORD ! »

1 Depuis le 25 août 2010, les marins de la base navale de Fort-de-France participent activement à la lutte contre l’épidémie de dengue qui sévit aux Antilles.

1 Le 14 septembre, tôt dans la matinée, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a passé quelques heures à bord de la frégate de défense aérienne Forbin. Arrivé durant la nuit, il a visité pour la première fois la tête de série des frégates Horizon, puis a assisté à un exercice de défense aérienne (Adex). Le ministre a quitté le bord vers 9 h pour rejoindre l’Université d’été de la Défense qui se déroulait cette année les 13 et 14 septembre à Marseille. Dans un message adressé à l’équipage, Hervé Morin a précisé : « Cette visite m’a permis de prendre toute la mesure de la polyvalence et de la très haute technicité de cette frégate. Au cours de l’exercice de défense aérienne auquel j’ai assisté, j’ai pu observer avec fierté la rigueur et la fougue dont fait preuve l’équipage du Forbin, comme celles des

Devant les résultats alarmants communiqués par la Cellule interrégionale d’épidémiologie Antilles-Guyane, les préfectures de Martinique et de Guadeloupe, à l’initiative de Mme Marie-Luce Penchard, secrétaire d’État à l’Outre-mer, ont inscrit les forces armées aux Antilles dans leur dispositif global de lutte contre le moustique Aedes Aegypti, vecteur de la maladie. Les marins ont participé, avec le 33e Régiment d’infanterie de Marine, des agents de l’Agence régionale de santé (ARS) et des élus, à la destruction des gîtes larvaires dans les écoles primaires et maternelles avant la rentrée scolaire. Depuis le début de l’intervention, les forces armées aux Antilles sont intervenues dans 134 écoles et sur 15 sites municipaux en Martinique, et 247 en Guadeloupe. 

équipes des Mirage 2000 de l’armée de l’Air. J’ai été convaincu par les qualités opérationnelles de votre bâtiment et sa parfaite adaptation aux menaces des prochaines décennies. (…) Tous mes vœux de réussite accompagnent le Forbin pour ses futures missions, et en particulier son prochain déploiement avec le porte-avions Charles de Gaulle pour la mission Agapanthe. » 

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LE CEPA/10S : UN DEUXIÈME CAÏMAN D’ATTAQUE ! LE CEPA EN BREF

1 Le mardi 7 septembre 2010, la Marine nationale a pris livraison du second hélicoptère Caïman (NH90). Cet appareil en version combat (équipé sonar et consoles tactiques)

s’est posé sur la BAN Hyères pour rallier le Cepa/10S. Le Caïman devrait entrer en service au sein de l’Aéronautique navale à l’automne 2011 sur la BAN Lanvéoc ;

27 Caïman seront livrés d’ici 2021 pour remplacer les Super Frelon puis les Lynx, afin d’assurer des missions de lutte anti-sous-marine et antinavire, de transport opérationnel et de secours en mer. Par ses capacités et ses performances, le Caïman entraînera une profonde évolution de la composante hélicoptères de l’Aéronautique navale. Conçu comme un système d’armes complet, le Caïman est un outil de premier ordre pour la maîtrise de l’espace aéromaritime. Équipé d’un système de mission intégré et modulaire, il est en mesure d’assurer la totalité des

Implanté sur la BAN Hyères, le Centre d'expérimentations pratiques et de réception de l'Aéronautique navale (Cepa/10S) a pour mission d’assurer l'expérimentation et la validation de nouveaux matériels aéronautiques, ainsi que la réception et le convoyage des aéronefs de l'Aéronautique navale. Cette compétence s'étend à tous les avions et hélicoptères de l'Aéronavale, à leurs systèmes d'armes, à leurs équipements, aux matériels de sécurité des vols, aux matériels de soutien des aéronefs et à la formation spécialisée du personnel, mais aussi aux installations « aviation » des porte-avions et des bâtiments porteurs d'hélicoptères.

missions actuellement réalisées par les hélicoptères embarqués, avec des performances notablement accrues. 

LE VENTÔSE EN ESCALE HUMANITAIRE À HAÏTI 1 Lorsque le séisme avait frappé Haïti en janvier dernier, le Ventôse était en cale sèche pour une période d’entretien de plusieurs mois. Situation frustrante pour l’équipage, dans l’incapacité de venir en aide aux sinistrés. Redevenu opérationnel, le Ventôse a fait escale à Port-au-Prince du 11 au 13 septembre, apportant 50 tonnes de fret humanitaire et participant à plusieurs actions d’aide à la population. Le fret, chargé les semaines précédentes, était composé de médicaments, de matériel médical, de fournitures scolaires et de produits alimentaires. Il provenait d’associations (Association des secouristes martiniquais, Urgence Caraïbe), de la mairie de Schoelcher mais aussi de particuliers et des familles des militaires des forces armées aux Antilles. Dès l’arrivée à quai, tout l’équipage s’est relayé pour débarquer les 50 tonnes d’aide, remises immédiatement aux associations locales. Durant l’escale, le médecin et les infirmiers du bord sont intervenus pour effectuer des consultations ou appor-

ter des soins à des enfants et à des adultes vivant dans des conditions particulièrement difficiles.

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L’équipage a aussi participé à la réfection de six salles de classe de l’école nationale de Tabarre, prenant ainsi le

relais d’une action engagée auparavant par les militaires du service militaire adapté : nettoyage et peinture des murs, réfection des bancs et des tables, installation de l’électricité. L’école accueille 1 500 enfants de 5 à 15 ans. À la crèche école de « Solidarité Fraternité », les marins ont aussi refait une dalle de maçonnerie pour créer une petite salle de cours, les murs étant repeints, et les bancs, tables et portiques réparés. La télévision haïtienne s’était déplacée pour filmer l’inauguration de la « nouvelle » école et le dévoilement des plaques commémoratives par le commandant et le directeur de l’école. L’escale a aussi eu un aspect plus protocolaire. Dès le trajet aller, l’ambassadeur de France à Haïti avait rejoint le bord par hélicoptère. Une réception a eu lieu à sa résidence, en présence du ministre de l’Intérieur haïtien et de personnalités locales. Des écrivains de Marine étaient aussi de l’escale, ils ont d’ailleurs fait don d’ouvrages à la bibliothèque de la Croixdes-Bouquets. 

INFO

actus

FEUX DE FORÊTS RUDES JOURNÉES POUR LES MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE 1 Le 30 août 2010, les incendies qui se sont déclarés dans le Sud-Est ont parcouru plus de 4 000 hectares, principalement dans l’Hérault. L’ensemble des moyens de secours disponibles ont été mobilisés. C’est dans ce contexte qu’en début de soirée, le Centre opérationnel de zone (COZ) Sud-Est a demandé l’engagement du bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM). Le feu s’était déclaré sur la commune de Fontanès, peu après 15 h, à une vingtaine de kilomètres au nord de Montpellier. Il s’agissait du troisième feu important sur le département depuis le début de la journée. Un groupe « feu urbain », constitué de trois fourgons d’intervention et d’un véhicule de commandement, armés par vingt marins-pompiers, était alors engagé sur les communes de SaintBauzille-de-Montmel et Bauzille pour soutenir l’action de lutte en milieu périurbain. Une dizaine de maisons ont ainsi été sauvées des flammes. Le détachement a été désengagé dans l’après-midi du lendemain. À 23 h le même jour, une nouvelle demande du COZ était formulée au Centre opérationnel des services de secours et d’incendie de Marseille (Cossim). Elle concernait cette fois le département des Bouches-duRhône. Depuis 20 h 45, un sinistre qui avait pris naissance sur la commune de Cassis se propageait rapidement vers La Ciotat et menaçait

Près de 500 sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône étaient en action, soutenus par d’importants renforts venus des départements voisins, de la région Rhône-Alpes et de l’unité militaire de la Sécurité civile de Brignoles. Le BMPM engageait alors deux groupes d’intervention « feux de forêt », ainsi qu’un groupe urbain constitué d’un groupe de protection des personnes complété par un fourgon pompe-tonne de grande puissance. Au total, 45 marins-pompiers étaient engagés sur le front du feu.

250 hectares détruits

de nombreuses habitations du nord de l’agglomération. Sous l’effet d’un fort mistral, le front des flammes progressait rapidement et contrai-

gnait les autorités à fermer l’autoroute A50. De nombreux habitants étaient évacués et le trafic ferroviaire interrompu.

C’est dans un vallon très boisé au nord de La Ciotat, où sont nichées de nombreuses villas, qu’une grande partie des marins-pompiers avaient pris position. La ligne de défense contre la progression du feu était constituée de nombreux véhicules de secours. C’est à ce niveau que le feu a pu être contenu, à une centaine de mètres des habitations. Le groupe urbain a été désengagé à 3 h 30. Les groupes d’intervention « feux de forêt » ont poursuivi les missions d’extinction des feux résiduels et de noyage des lisières. Tout le personnel a pu être relevé à 9 h du matin. Ce feu a détruit 250 hectares de végétation ; 800 soldats du feu ont été engagés, dont 50 marins-pompiers venus en renfort de leurs collègues sapeurs-pompiers.  EV ÉTIENNE GAILLARD

AMÉTHYSTE DEUX DÉPUTÉS EN IMMERSION…

LE DÉPUTÉ CARREZ SUR LE PONT.

1 Du 4 au 5 août dernier, les députés Gilles Carrez, rapporteur général de la commission des finances, de l’économie et du contrôle budgétaire, et Jean Launay, secrétaire de cette même commission, ont embarqué à bord du sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste. Durant ces deux jours, les deux parlementaires ont pu découvrir avec l’équipage bleu les capacités d’endurance, de discrétion et de mobilité conférées au SNA, de même que les traditions sous-marines avec leur « baptême » lors du passage en immersion profonde. Visiblement enthousiastes, messieurs Carrez et Launay ont cosigné

une lettre adressée au chef d’étatmajor dans laquelle ils notent : « Après cette enrichissante expérience, nous tenons à vous exprimer notre profonde fierté d’avoir pu réaliser ce projet. Nous avons mesuré l’addition des compétences des personnels de la Marine, leur formation et leur engagement (…) nous partageons la conviction du rôle essentiel du dispositif SNA/SNLE dans votre stratégie de dissuasion nucléaire ; acteurs des débats budgétaires et financiers, nous saurons, le moment venu, rappeler à nos collègues l’importance des engagements de notre pays pour une autonomie affirmée de notre défense ». 

LE DÉPUTÉ LAUNAY PREND LE QUART.

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INFO

actus

LANN-BIHOUÉ : CENT ANS D’AÉRO, LA FLEUR DE L’ÂGE

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1 Une file indienne ininterrompue depuis la RN165. Ce jour-là, à LannBihoué, la longue piste bruisse d’une étrange animation : une noria de voitures colonise l’habituel terrain de jeu des pilotes de la BAN. Quelques jours plus tôt, moteurs hurlants, Rafale, SEM et Hawkeye usaient la gomme de leur train sur le tarmac lorientais. Réaffûtage obligatoire aux appontages simulés sur piste pour les pilotes du Charles de Gaulle : le déploiement opérationnel au nord de l’océan Indien est imminent. « Tout ce vacarme est bientôt terminé, sourit un pilote d’E2C à son auditoire, « nous partons en mission pour cinq mois. » Ce 18 septembre, sous le soleil encore 2

mordant d’un été sur le déclin, la base ouvrait ses portes au public pour la première fois depuis six ans. L’Aéronautique navale n’a pas tous les jours cent ans ! Un siècle plus tôt, le 12 septembre 1910 exactement, la Marine passait commande de son premier avion, un biplan Maurice Farman propulsé par un frêle moteur Renault de 50 ch. Que de chemin parcouru depuis lors… Le Rafale Marine qui trône là, sur le bitume noirci, en est l’expression la plus éclatante. Réacteur à double flux de 15 tonnes de poussée, mach 1.8, le feu nucléaire depuis le passage au standard F3… Ses courbes racées captent tous les regards, même des plus parfaits néophytes. Coup de coude 3

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1 AFFLUENCE RECORD : PRÈS DE 20 000 VISITEURS ONT FAIT LE DÉPLACEMENT. LE BAGAD DE LANN-BIHOUÉ ÉTAIT BIEN SÛR DE LA PARTIE ! 2 EN ADMIRATION DEVANT L’ÉNORME MOTEUR WRIGHT DE 870 CH DU CHASSEUR NORTH AMERICAN NA-L8… 3 QUELQUES PETITS CHANCEUX ONT PU S’INSTALLER AUX COMMANDES DES APPAREILS EXPOSÉS. 4 UNE PARTIE DE LA PISTE DE LA BAN A ÉTÉ TRANSFORMÉE EN PARKING GÉANT POUR L’ÉVÉNEMENT.

d’une dame grisonnante à son mari : « Et celui-là, c’est lequel ? » La réponse fuse, sourire taquin au coin des lèvres en désignant la dérive : « Comme le port-salut, c’est marqué dessus ! » La bête a de quoi faire rêver les grappes

de bambins songeurs, pendus aux barrières métalliques. Cette fois, pourtant, ni le dernier-né de Dassault ni les lourds Atlantique 2 de la 23F ne prendront l’air. Pas plus que leurs ancêtres, vénérables coucous gaillardement alignés en rangs d’oignons le long des bretelles d’accès. Chromes astiqués, carlingues luisantes, les vieux pères ont bien vieilli… Qu’on se le dise, le spectacle est au sol ! Campés au bas de leurs montures, les hommes de l’ « Aéro », EOPAN, pilotes et mécanos, s’offrent au feu roulant des questions de leurs hôtes d’un jour. Au plus fort de la journée, le cap des vingt mille curieux était atteint…  FLORIAN MARTIN

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Histoire

Lann-Bihoué: Histoire d’une base de l’aviation embarquée. Courant 1968, les flottilles de « pointus » émigrent à Landivisiau. L’ère des Breguet Atlantique commence à la même époque. Lann-Bihoué prend toute sa dimension de BAN vouée à la patrouille maritime et à la surveillance aérienne. Missions plus que jamais d’actualité, avec toutefois une capacité nouvelle : depuis 2008, les Atlantique 2 peuvent emporter quatre bombes à guidage laser. Octobre 1935. Lann-Bihoué n’est alors qu’un lieudit, du nom d’un grand corps de ferme situé presque exactement à la croisée des pistes actuelles. Le ministère de l’Air a retenu l’emplacement pour y construire un terrain d’aviation et une école de pilotage. Bien vite, pourtant, les travaux s’enlisent dans d’inextricables procédures d’expropriation. Fin 1939, peu après la déclaration de guerre, le site est finalement abandonné à la Marine. La pre-

À LA LIBÉRATION, LA MARINE REPREND POSSESSION DE LA BASE. LA BAN À L’HEURE ALLEMANDE.

mière base de Lann-Bihoué voit le jour le 12 avril 1940, mais il est déjà trop tard : la guerre est perdue. En juin 1940, Lorient tombe aux mains de l’envahisseur nazi. Cinq mois plus tard, les autorités allemandes décident la construction d’une importante base aéronavale, vitale pour protéger les mouvements de U-Boot de Lorient et quadriller l’Atlantique nord depuis les côtes de Bretagne. Lann-Bihoué est le site parfait. Promptement rebaptisée « Kerlin Bastard », la base est opérationnelle en 1941. Deux ans plus tard, les coups de boutoir de l’aviation alliée commencent à faire vaciller la force de frappe de la Luftwaffe. En août 1944, les troupes allemandes évacuent les derniers avions de Kerlin Bastard, pistes et hangars sont détruits. La base frappée des croix gammées a vécu. Le 10 mai 1945, les soldats de la 19e division d’infanterie américaine pénètrent sur la base en ruine. Deux années de travaux sont nécessaires pour la remettre en état. La base, placée en gardiennage en 1947, prend timidement son essor en 1951, grâce à l’installation des Nord 1002, Catalina et SB2C Helldiver de l’escadrille 1S venue de Lanvéoc. Mais l’histoire de Lann-Bihoué s’accélère brusquement à partir de 1954 : la BAN devient une base de l’Otan. De colossaux aménagements sont entrepris pour accueillir les formations françaises et étrangères. Lann-Bihoué joue désormais dans la cour des grands. En 1958, les premiers P2V7 Neptune débarquent, suivis, en 1964, des Alizé et Crouze

LA PISTE APRÈS LES BOMBARDEMENTS ALLEMANDS.

Lann-Bihoué aujourd’hui • 4 flottilles (23F, 4F, 24F, 28F) ; • 1 650 personnes ; • 20 appareils (huit Atlantique 2, quatre Falcon 50, trois Hawkeye, cinq Xingu) ; •22 kilomètres de périmètre et 800 hectares, soit la plus grande base d’aéronavale de France. À l’été 2011, la BAN de Nîmes-Garons sera définitivement close. Les Atlantique 2de la 21F (flottille jumelle de la 23F) et l’École du personnel volant rallieront Lann-Bihoué, portant l’effectif de la base lorientaise à 2 000 personnes. COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  31

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dans nos ports

MANCHE ET MER DU NORD : TREIZE CHERBOURGEOIS DE RETOUR DES PAYS-BAS ls ont parcouru plus de 160 km en quatre jours ! Les treize militaires cherbourgeois inscrits à la 94e édition de la très célèbre « Marche des 4 jours de Nimègue » ont tous rallié l’arrivée avec succès au terme d’une aventure sportive et humaine particulièrement riche, vécue sur les routes des Pays-Bas du 20 au 23 juillet 2010. La délégation de l’arrondissement maritime Manche et mer du Nord était composée de militaires issus des diverses unités implantées dans le port de Cherbourg : École des applications militaires de l’énergie atomique, CSF/service des sports, base navale et compagnie de fusiliers marins. Intégré dans le dispositif français réunissant 177 militaires d’active et de réserve (dont une quarantaine de marins) par le biais de l’association Unor, le groupe normand complétait l’équipe « Unor France Défense Nation 5 ». L’objectif était de parcourir à la marche, pendant quatre jours, plus de 40 kilomètres quotidiens, en treillis et avec un sac à dos lesté de 10 kg minimum. Les départs étaient donnés chaque jour à 4 h du matin. Au total, 45 000 civils et 5 000 militaires portant les couleurs et les valeurs d’une quarantaine de nations se sont côtoyés. Enthousiasme et solidarité étaient à l’honneur durant ce regroupement historique de randonneurs, créé il y a maintenant 102 ans. Près de deux millions de spectateurs y ont assisté, amassés tout au long du parcours sillonnant les routes à la périphérie de la ville de Nimègue. Afin de se présenter sur la ligne de départ dans les

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meilleures conditions possibles, l’équipe cherbourgeoise s’est entraînée pendant près de quatre mois en parcourant au total plus de 500 kilomètres. Malgré les bénéfices indéniables d’une telle préparation, les treize engagés étaient loin de s’imaginer les réelles difficultés de cette épreuve considérée comme l’une des marches d’endurance les plus difficiles au monde. Chaleur, densité des participants, blessures inévitables (ampoules, tendinites, contractures…), accumulation de fatigue : autant de désagréments qui ont jalonné le parcours, mais conforme à la légende de cette marche dénommée « The Walk of the World ». Au-delà de la découverte de cette manifestation

ILE LONGUE : INAUGURATION DU BÂTIMENT DU PELOTON CYNOPHILE DES FUSILIERS MARINS e capitaine de vaisseau Bernard Jacquet, commandant la base opérationnelle de l’île Longue, a récemment présidé la cérémonie d’inauguration du bâtiment abritant le groupe cynophile de la compagnie de fusiliers marins. Le nouveau bâtiment porte le nom de « Sarro », berger allemand qui fut affecté à la demi-brigade de fusiliers marins au centre cynophile de Mostaganem en Algérie de 1951 à 1958. Pour l’occasion, une quarantaine d’anciens fusiliers marins et commandos étaient présents. La cérémonie de dévoilement de la plaque a été l’occasion d’un rappel historique des exploits de Sarro par son dernier maître, monsieur Pierre Roux, alors appelé du contingent en 1958. Il a évoqué avec émotion le souvenir de Sarro et les missions opérationnelles qu’ils ont accomplies ensemble dans la région de Nemours (Algérie) depuis le poste « Le Troadec ».

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C’est durant ces opérations que la bravoure et l’efficacité de Sarro furent reconnues de tous, notamment lorsque, blessé par l’explosion d’une grenade, il demeurait alerte et avertissait de l’approche de l’ennemi. Pierre Roux évoqua ensuite le « grand cœur » de son compagnon d’armes, et ce lien de complicité et d’amitié qui, soixante ans plus tard, ne s’est pas étiolé dans la mémoire du maître du chien. Après la cérémonie d’inauguration, les jeunes fusiliers marins présents ont échangé avec leurs anciens sur leurs expériences respectives. Ils ont notamment présenté leurs missions, leurs équipements d’intervention, leur armement et les embarcations d’intervention de type EDOP et EFR. Bien évidemment, pour clore cette rencontre conviviale et empreinte de souvenirs, tous ont assisté à une démonstration cynotechnique.  SM PETRESCO

unique en son genre et qui jouit d’une extraordinaire popularité auprès de la population locale, la délégation française a porté avec honneur le drapeau tricolore dans les villes et villages. Les marins présents ont aussi contribué au devoir de mémoire des anciens combattants ayant participé à la libération des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale, avec un traditionnel dépôt de gerbe au cimetière militaire de Groesbeek au 110e km. Forts de deux participations consécutives, les marins de Cherbourg envisagent déjà la prochaine édition, prospectant pour la constitution d’une nouvelle équipe !  LE SERVICE DES SPORTS MANCHE/MER DU NORD

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dans nos ports

BREST : LE CROISEUR RUSSE PIOTR VELIKIY EN ESCALE

e croiseur nucléaire lance-missiles Piotr Velikiy, bâtiment aux dimensions impressionnantes (251 mètres de long, soit 10 mètres de moins que le Charles de Gaulle, et un déplacement de 24 000 tonnes, soit environ six fois plus que la frégate anti-sous-marine La MottePicquet), a fait escale dans le port de Brest du jeudi 2 septembre au lundi 6 septembre. De retour du Pacifique, et avant de repartir vers son port d’attache, Severomorsk, le Piotr Velikiy a été accueilli à quai en Bretagne par la FASM La Motte-Picquet puis a participé à un exercice en rade avec la FASM Latouche-Tréville.

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Un week-end d’échanges Malgré la barrière de la langue, les échanges ont été nombreux et variés. Les marins des deux bâtiments ont ainsi pu découvrir durant ces quelques jours une culture et des habitudes différentes. Une délégation russe de 60 personnes est montée à bord de la frégate française pendant que les marins du La Motte-Picquet appréciaient les dimensions impressionnantes du croiseur, sur lequel près de 800 personnes vivent et travaillent. Outre les dialogues entre officiers, quartiers-maîtres et matelots des deux bords, la séance de troc improvisée sur le pont du Piotr Velikiy, durant laquelle Français et Russes ont échangé des insignes de coiffes et des écussons, est une autre preuve de cette envie de la part des équipages des deux pays de découvrir l’autre. Cette escale a, enfin, été l’occasion de disputer deux rencontres sportives : tout d’abord, un match de football, où l’équipe française n’a pas su concrétiser ses nombreuses actions face à une équipe russe galvanisée par ses supporters et s’est inclinée 1-0 au terme d’un match disputé dans une ambiance détendue et conviviale ; ensuite, une partie de volley-ball qui a une nouvelle fois mar-

qué la suprématie sportive des Russes qui n’ont laissé aucune chance aux hommes du La MottePicquet en les écrasant 3 sets à 0 ! Après un week-end reposant, instructif et ensoleillé avec l’équipage du La Motte-Picquet, la main a été passée au Latouche-Tréville qui a accompagné le croiseur russe vers le large pour un ultime échange autour d’exercices de manœuvres et de défense aérienne.

Des équipages soudés Après avoir appareillé de Brest le 6 septembre au matin, le fleuron de la Marine russe a participé à des exercices menés avec le bâtiment français. Après un briefing détaillé, des exercices de différents types se sont succédé sous le soleil breton – des manœuvres aviation croisées entre les hélicoptères venus de Lanvéoc et l’hélicoptère Helix russe, ainsi qu’un assaut aérien par les avions de Landivisiau guidés par un Atlantique – révélant une excellente coordination franco-russe. Enfin, un tir d’artillerie sur cibles aériennes engagées successivement par le Latouche-Tréville puis par le Piotr Velikiy a été effectué.

Cette journée intense s’est achevée sur un salut haut en couleur, au poste de bande de part et d’autre, au cours duquel les klaxons des deux bâtiments s’époumonaient en pleine mer avec, en guise de bouquet final, un impressionnant tir de leurres déclenché par le croiseur russe. Chacun, que ce soit sur le Latouche-Tréville ou le La Motte-Picquet, se souviendra longtemps de la chaleur des rencontres entre les équipages, émus et soudés par le succès d’entraînements parfaitement coordonnés. L’amitié franco-russe aura connu durant ce week-end une belle démonstration. Le Piotr Velikiy est ensuite reparti vers ses terres russes, où l’attendent des familles impatientes de retrouver leurs proches, après cinq mois de déploiement en océan Indien. En regardant l’un des plus grands croiseurs du monde s’éloigner de la Bretagne, et comme aiment à le clamer nos amis russes, toujours par trois fois et en chœur avec leurs convives, les marins français se sont écriés : « Hourra ! Hourra ! Hourra ! ».  STEEVE DELOR, VINCENT LOUSTAUNAU, MARIE RAOULT

TOULON CÉLÈBRE LE CENTENAIRE DES SCOUTS MARINS es célébrations du centenaire des scouts marins, commencées lors du dernier Salon nautique, ont connu leur apogée lors du rassemblement de Fort Médoc à la fin du mois de juillet. Mais les commémorations ne sont pas terminées ! Deux nouvelles manifestations sont prévues en octobre à Toulon : une conférence « Les scouts marins,

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100 ans d’aventure » sera donnée le 5 octobre à 18 heures au musée de la Marine par Antoine Chataignon, auteur d’un livre récent sur le sujet (Scouts marins, parés !, L’Harmattan) ; et une exposition sur le même thème aura lieu du 7 au 30 octobre à la mairie d’honneur. Entrée libre pour ces deux événements : profitez-en !  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010  33

CHRONIQUE

dupersonnel

VACANCES 2011 PENSEZ AUX CHÈQUES-VACANCES ! d’épargne choisie. En effet, un délai de six semaines est nécessaire entre l’acceptation de votre dossier et le premier prélèvement ; de même, à l’issue du dernier prélèvement, un délai de six semaines est à prévoir avant la réception de vos chèques-vacances. Vite, découvrez les 135 000 professionnels du tourisme partenaires sur : www.ancv.com, et consultez le site www.fonctionpublique-cheques vacances.fr où vous pourrez téléchar-

ger votre formulaire de demande de chèques-vacances et obtenir toutes les informations nécessaires sur ce service. Des renseignements sont également disponibles sur le site du SGA (http://www.defense.gouv.fr/familles), rubrique Votre espace / Vos vacances et loisirs / Aides aux vacances. Nul doute que le témoignage ci-dessous vous convaincra de la facilité d’obtention et d’utilisation des chèques-vacances ! 

TÉMOIGNAGE DU PM MORGANE BLAISE (COMAR PARIS) 1 Accepté par près de 135 000 professionnels conventionnés par l’Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV), le chèque-vacances est une formule intéressante permettant de financer un large éventail d’activités liées aux vacances, aux loisirs et à la culture (y compris voyage, transport, hébergement, restauration), que ce soit en France métropolitaine, en Outre-mer ou dans les pays de l’Union européenne. Le chèque-vacances est également accepté par les cercles et foyers de la Marine ainsi que par les clubs sportifs. Il est basé sur une épargne personnelle d’une durée de quatre à douze mois, abondée d’une participation de l’État, comprise entre 10 et 25 % de la somme épargnée, et qui varie en fonction des revenus de l’année N-2 et selon le nombre de parts fiscales apprécié à la date de la demande. Ce service est accessible à tout le personnel militaire et civil en activité ou en retraite et à leurs ayants cause.

Par exemple, un couple avec deux enfants dont le revenu imposable est de 20 580 euros, épargnant mensuellement 80 euros pendant huit mois, disposera à terme de la somme de 800 euros (correspondant à huit fois 80 euros majorés de 25 %, soit une participation de l’État de 160 euros). Bref, moins votre revenu est élevé, plus la bonification de l’État est importante, alors, n’hésitez plus !

Valables deux ans D’autant plus que les chèquesvacances sont valables deux ans après leur année d’émission (par exemple, les chèques émis en 2010 sont valables jusqu’au 31 décembre 2012) et peuvent être utilisés par le conjoint, les enfants et les ascendants à charge. Attention cependant aux délais de mise à disposition de vos chéquiers ! Si vous voulez disposer de vos chèquesvacances au moment opportun, il vous faut déposer votre dossier le plus tôt possible en tenant compte de la durée

Comment avez-vous eu connaissance des chèques-vacances ? En me connectant sur le site Intradef du SGA et en voyant les affiches chez les partenaires qui les acceptent. Lors de la constitution du dossier, les démarches vous ont-elles paru difficiles ? Le site Internet de la fonction publique est très bien fait : des simulations d’épargne peuvent être effectuées en ligne afin de connaître le montant total auquel on a droit. Le délai entre le moment de la constitution du dossier et le moment où vous avez utilisé votre chéquier a-t-il été long ? Le délai prévisionnel de traitement du dossier est de six semaines avant de pouvoir commencer l’épargne. Ensuite, c’est en fonction de la durée choisie (minimum quatre mois, maximum douze mois) que le chéquier est disponible. Où utilisez-vous vos chèques-vacances ? Le logo ANCV est reconnaissable et visible sur les vitrines des restaurants, des agences de voyages, les sites de loisirs… Connaissiez-vous déjà ce système ? J’en avais entendu parler mais je pensais que c’était un peu compliqué et pas rentable. En fait, c’est tout le contraire ! Avec le recul, recommanderiez-vous à d’autres marins de recourir à ce type de service ? Je recommande à tous ceux qui partent en vacances, qui ont des enfants ou qui apprécient des loisirs divers et variés de se connecter sur le site et de faire une simulation. Avec ce système, on a l’impression de ne pas dépenser en vacances !

PERMUTATIONS GECOLL SM Bat Gecoll (Motel) affecté GSBdD Brest antenne du Poulmic (adjoint gérant mess officiers de l’École navale à Lanvéoc) recherche permutation sur Toulon. Contact au 06 32 03 59 83 (laissez un message). MANEU QM1 Bat Maneu affecté Marseille terre, cherche permutation Toulon embarqué, étudie toutes propositions. Contact au 06 66 02 66 28 ou 06 67 21 56 69 (laissez un message). MARPO MOT Marpo, affecté Ile Longue, cherche permutation Nîmes-Garons, Hyères ou Toulon (terre ou embarqué). Contact : [email protected]. 34  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

ANNONCES CLASSÉES ÉDITIONS

Les Éditions Thélès recherchent de nouveaux auteurs. Envoyez vos manuscrits à notre comité de lecture à l’adresse suivante : 11 rue Martel – 75010 Paris. Renseignements au 01 40 20 09 10. Recevez notre catalogue et des informations sur nos ouvrages (récits militaires, expériences vécues, mémoires, romans, poésie) sur simple demande aux Éditions Thélès. Contrats participatifs. www.theles.fr EMPLOI

Normandie, Caen, propriété 2,5 ha, Ouistreham. Recherche pour contrat à l’année un retraité marine pour entretien jardin, tontes, travaux divers. Possibilité emploi épouse pour ménage à l’heure. Contact au 06 08 77 62 25.

ÊTRE

combatif

UN MARIN QUI TOMBE DE HAUT ! « Rien ne me prédestinait à ce titre de champion du monde » avoue-t-il, laconique. Et pourtant, depuis cet été, le second maître Yohann Aby est médaillé d’or de parachutisme freestyle ! Une dizaine de nations se sont disputées le podium à Menzelinsk, en Russie. Le parachutisme freestyle est une discipline de chute libre qui associe des mouvements de trampoline, de danse et de gymnastique. L’évolution des concurrents est filmée par un caméraman en vol. Retour sur le parcours renversant de ce professeur de sport de 25 ans affecté à l’état-major de la Marine. 1 Il y a six ans, vous ne connaissiez même pas l’existence du parachutisme freestyle. Aujourd’hui, vous êtes champion du monde. Comment expliquez-vous cette progression aussi fulgurante ? Je ne suis pas un exemple. J’ai un parcours atypique, parce que j’ai débuté très jeune et presque sans expérience. Généralement, on ne commence pas le parachutisme avant 20 ans ; j’en avais tout juste 19 quand la Fédération française de parachutisme (FFP) m’a pris sous son aile. Après 10 ans de sport études en gymnastique, je cherchais une discipline de reconversion. Le saut en freestyle est une discipline où le néophyte évolue rapidement et ses progrès sont immédiatement visibles. Mais j’ai aussi eu la chance d’être parrainé par un entraîneur qui totalise vingt ans de haut niveau et 13 000 sauts : Nicolas Arnaud, certainement le meilleur en France, en Europe et probablement dans le monde ! En me recrutant si jeune, la FFP a fait un pari. Rien n’indiquait que, six ans plus tard, j’accèderais au titre de champion du monde. Vos succès ont commencé avec votre carrière militaire… J’ai attaqué le parachutisme sportif fin 2004 et je me suis engagé dans la Marine deux ans plus tard. Pour obtenir des aides et persévérer dans le sport de haut niveau, la Défense est une institution qui a une politique sportive avantageuse. En 2007, après mon passage à l’École de maistrance à Brest, j’ai fait huit mois d’école interarmées au Centre national des sports de la Défense à Fontainebleau. Affecté par la suite au CIN Saint-Mandrier puis à Paris, je n’avais pas encore de résultats probants au niveau international mais j’avais déjà le statut de sportif de haut niveau catégorie « jeune ». J’ai alors rencontré quelques difficultés jusqu’à la coupe du monde de 2009 en République tchèque, où j’ai obtenu mes premiers succès. Quelles sont les qualités physiques et les valeurs morales de votre discipline ? Le saut en freestyle associe des mou-

YOHANN ABY, À GAUCHE, LE JOUR DE SON EXPLOIT.

vements de « hip hop » et d’acrobaties. En tant qu’ancien gymnaste, j’ai déjà cette base. En ce qui me concerne, toute la difficulté est de réaliser en 48 secondes, et à près de 300 km/h, l’ensemble de la chorégraphie. Le tout en restant créatif dans mes figures aériennes. Quant aux valeurs morales, je pense que ma discipline demande beaucoup d’humilité. D’abord parce que nous connaissons les risques du saut. Ensuite, parce que si le budget et le temps que l’on accorde correspondent à un sport professionnel, le freestyle reste un sport amateur et pas assez médiatisé.

Si le parachutisme freestyle est aussi peu connu, c’est aussi parce que c’est une discipline encore récente… Le freestyle a pris de l’ampleur dans les années 90. La Fédération aéronautique internationale a reconnu officiellement la discipline en 1995. Si mes souvenirs sont bons, le premier championnat du monde a eu lieu à Ephèse, en Turquie, deux ans plus tard. Le freestyle est effectivement une jeune discipline. Le parachutiste sportif « vole » en trois dimensions depuis la fin des années 80. Quand je parle de « trois dimensions », j’entends par là que le parachutiste alterne les positions tête en bas, tête en haut, assis... Depuis, les instances de la fédération se penchent régulièrement sur l’évolution des figures acrobatiques et sur l’utilisation de la vidéo. Quelle est, pour vous la place des sportifs de haut niveau dans la Défense ? Je pense sincèrement qu’ils tentent de transmettre les valeurs de l’institution via la pratique sportive. Est-ce que la communauté de la Défense s’identifie aux sportifs de haut niveau ? Je n’ai pas la réponse mais je le souhaite profondément. J’espère que nos victoires ont un effet fédérateur. Le sport apporte une rigueur et une discipline, des valeurs inhérentes à la Marine et c’est ce que j’essaie de promouvoir

dans mes différentes compétitions. Si je peux faire rayonner la Marine à travers mes compétitions sportives, c’est formidable, à l’heure où le leitmotiv de notre armée c’est « être combatif » ! Champion du monde et champion de France pour la seule année 2010… Que peut-on vous souhaiter de plus aujourd’hui ? Le plus dur, pour un sportif de haut niveau, c’est justement de rester au plus haut niveau. Obtenir un titre est un véritable défi mais le conserver l’est tout autant, car le rapport de force change. Hier, j’étais un challenger parmi tant d’autres, aujourd’hui je suis l’« homme à battre ». Mes mouvements aériens sont observés et reproduits. À moi de mettre la barre encore plus haut pour rivaliser d’imagination et créer mes propres figures. C’est ma prochaine étape et pas la moins ambitieuse…  INTERVIEW RÉALISÉE PAR EV GRÉGOIRE CHAUMEIL

PALMARÈS DU SM YOHANN ABY • Champion de France 2009 • Vice-champion d’Europe 2009 • 2e de la Coupe du monde 2009 • Champion du monde 2010 • Champion de France 2010

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LISEZ JEUNESSE ! « Vivre la mer » en texte et en images : c’est la mission qu’un éditeur a confié à l’amiral Jean-Louis Battet, un ancien chef d’état-major de la Marine, devenu « pacha » d’une collection de livres documentaires dédiés au monde maritime. Étonnant et éclairant… 1 Amiral, racontez-nous comment, d’ancien chef d'état-major de la Marine, vous êtes devenu directeur de collection dans l’édition ? Je suis entré dans le monde de l’édition à la suite des expéditions sur les traces de La Pérouse (1), initiées par l’association Salomon et soutenues activement par la Marine nationale. C’est à cette occasion que j’ai fait la connaissance de Sophie Humann, l’auteur de l’ouvrage retraçant le périple de la fantastique expédition de La Pérouse (voir en détail page suivante), dont j’ai rédigé la préface. Je suis alors entré en relation avec Luc Brossier, patron des éditions Gulf Stream. Lorsque ce dernier m’a, par la suite, proposé de devenir directeur d’une collection d’ouvrages consacrés aux métiers de la mer, je n’ai pas hésité une seule seconde ! Gulf Stream éditeur publie des ouvrages pour enfants et adolescents. Cette opportunité a priori insolite constituait pour moi un véritable challenge.

À qui s’adressent les livres de cette collection dont vous êtes devenu le directeur éditorial ? Cette collection s’intitule « Vivre la mer » et s’intéresse à la mer et à ses métiers. Elle s’adresse principalement à un lectorat adolescent. Ces ouvrages sont de petits opuscules contenant des textes et moult images et dessins. À l’instar de ces collections lancées par France Empire ou, plus récemment, par les éditions Gallimard jeunesse, nous voulons devenir des ouvrages qui font référence. Aussi, nous nous attachons à éviter les erreurs et les approximations. L’idée motrice, c’est de sortir plusieurs ouvrages par an, en alternant un ouvrage plus spécialement dédié à la Marine nationale et un autre plus spécifique au monde maritime civil. Pour chaque ouvrage édité, nous avons également souhaité avoir un préfacier de renom dans un souci d’excellence. C’est un gage incontestable de qualité. 1

http://www.gulfstream.fr Le site Web de Gulf Stream Editeur, maison d'édition installée à Saint-Herblain (Nantes), publiant des livres pour la jeunesse et des images. 36  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010

L’AMIRAL JEAN-LOUIS BATTET, ANCIEN CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE.

1 Les Porte-avions. Textes de Jean-Louis Battet. Illustrations de Pierre-Emmanuel Dequest. Préface : Amiral Alain Oudot de Dainville (ex CEMM). L’histoire des porte-avions illustre l’incroyable inventivité des ingénieurs et le remarquable courage des pilotes. Leur possession a toujours symbolisé la puissance des États, mais aujourd’hui, des nations émergentes sont en train d’en acquérir tandis que les puissances occidentales hésitent devant leur coût. Pourtant la liberté des mers leur permet d’être déployés partout dans le monde et leur offre une large gamme de possibilités d’action. Qu’en sera-t-il demain ? Ont-ils encore de beaux jours devant eux ? 64 pages,13,50 € (En librairie fin octobre). 2 La Piraterie. Textes de Alain Lozac’h. Illustrations de Nicolas Delort & PierreEmmanuel Dequest. Préface : Patrick Poivre d’Arvor (écrivain de Marine). La piraterie est née dans l’Antiquité en Méditerranée. Au XVe siècle, avec les nouvelles routes de commerce, elle apparaît dans l’Atlantique où elle connaît son âge d’or. Mais le monde moderne voit maintenant surgir d’autres formes de piraterie… 64 pages, 13,50 €. 2

Quels sont les titres de la collection « Vivre la mer » ? Les trois premiers titres déjà parus sont La pêche en mer, Les loisirs en mer et Les sous-marins (voir en détail page suivante). Nous allons publier très prochainement La piraterie et Les porte-avions (voir ci-contre). L’an prochain sortiront L’océanographie et La médecine navale. En quoi consiste concrètement votre rôle de directeur de collection ? Je propose des titres. Pour certains, j’en élabore le canevas. Il s’agit avant tout d’un travail d’échanges avec les auteurs des textes. Ceux-ci m’envoient leurs productions. Je les lis, je les corrige. J’émets des commentaires et des observations, j’en discute avec eux. Dans le même temps, nous réfléchissons à la conception des illustrations, qui peuvent être des écorchés ou des dessins plus descriptifs. Le but est de faire rencontrer textes et images. Enfin, je recherche des préfaciers de renom. Je donne en quelque sorte l’impulsion. Avec

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3 L’incroyable voyage de Monsieur de Lapérouse. Textes de Sophie Humann. Illustrations d’Emmanuel Cerisier. Un album pour revivre le périple de l’expédition de Monsieur Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse. En supplément, un cahier dresse l'état des dernières recherches sur les vestiges de l'expédition. Dès 9 ans. 96 pages,14 €. 4 La Pêche en mer. Textes d’Odile Clerc. Illustrations de Pierre-Emmanuel Dequest. Préface de l’Ifremer. Partez à la découverte de l’univers méconnu des métiers maritimes ainsi que des différents moyens dont s’est doté l’homme pour apprivoiser la mer et en exploiter les ressources. 64 pages, 13,50 €. 5 Les Loisirs en mer. Textes d’Odile Clerc. Illustrations de Pierre-Emmanuel Dequest & Vincent Maury. Préface de Jacqueline Tabarly. Avant de devenir la destination favorite des vacanciers, la mer était perçue comme un univers hostile, peuplé de monstres terrifiants, et synonyme de crainte, de peine et de labeur. 64 pages, 13,50 €. 6 Les Sous-marins. Textes d’Odile Clerc. Illustrations de Pierre-Emmanuel Dequest & Vincent Maury. Préface du vice-amiral d’escadre Jean-François Baud (Alfost). Bien avant de vouloir voler, les hommes ont cherché à explorer les profondeurs des océans. Mais pour passer du rêve à la réalité, l’aventure a été longue et périlleuse, 64 pages, 13,50 €.

la publication des premiers tomes, un cahier des charges s’est vite élaboré. Il s’agit de le respecter et de l’améliorer. À titre personnel, je me suis même investi plus en avant en m’attelant à la rédaction du livre dédié aux porte-avions. Ce travail dans l’édition m’a ainsi permis de mieux cerner les écueils inhérents

L’AMIRAL JEAN-LOUIS BATTET EN BREF Après ses classes préparatoires à Sainte-Geneviève, Jean-Louis Battet est entré à l’École navale en 1964. Après deux ans de service sur un patrouilleur en Nouvelle-Calédonie, il a rejoint le croiseur De Grasse puis commandé l’EDIC 9096. Breveté détecteur en 1972, il a embarqué sur l’escorteur rapide Lorrain, puis sur les escorteurs d’escadre Jauréguyberry et Forbin comme chef du service détection. Second de l’aviso Doudard de Lagrée en 1978, il a commandé l’aviso Jean Moulin en 1981-1982, le pétrolier ravitailleur Durance en 1984-1985, puis la frégate De Grasse en 1990-1992. Jean-Louis Battet a occupé également de nombreux postes dans les états-majors, notamment à la division « Plans ». Commandant de la zone maritime de l’océan Indien (Alindien) en 1998, il est devenu major général de la Marine en septembre 1999. Élevé au rang et à l’appellation d’amiral, il a pris ses fonctions de chef d’état-major de la Marine en juillet 2001. Il a été remplacé par l’amiral Alain Oudot de Dainville le 15 juin 2005.

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au genre. Chaque livre se doit d’être ludique et compréhensible. Vulgariser l’univers maritime et ses métiers n’est pas une mince affaire ! Aux esprits chagrins qui trouveraient décalé votre rôle dans le monde de l’édition, que répondez-vous ? Que c’est un travail très motivant qui s’inscrit dans la droite ligne de mes expériences dans la Marine. Que je suis heureux de participer à une activité visant à diffuser des messages à la jeunesse, qui plus est sur des sujets maritimes qui me passionnent et qui sont trop souvent méconnus du grand public. Je suis fier de contribuer au rayonnement de l’ambition de la France dans le domaine maritime. À titre plus personnel maintenant, je suis également satisfait lorsque j’entends les commentaires de lecteurs ou de parents qui me disent que cette collection est intelligente tout en étant didactique. C’est la preuve qu’il y avait un manque et que la mer donne du souffle !

Justement, quels sont les prochains livres que vous souhaitez éditer afin de donner du souffle à vos lecteurs ? D’abord, je vais vous faire une confidence : j’aimerais travailler à la rédaction d’un titre, pas encore approuvé, mais dédié aux grands voyages d’exploration. Ensuite, plusieurs sujets sont déjà dans les cartons comme celui des frégates et vaisseaux, de la guerre des Mines ou de la sauvegarde maritime. La suite de la collection vient d’ailleurs d’être récemment programmée. Les prochains sujets concerneront les monstres marins, les phares, la médecine navale. Pour ma part, je vais m’attaquer à un ambitieux projet : les grands voyages de peuplement, de commerce et de découverte. Vous le voyez, les sujets ne manquent pas. Une nouvelle fois, la mer donne du souffle et du sens…  PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

(1) Plus d’infos sur le site : http://www.operationlaperouse2008.fr/

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LE BIDEL, TOUTE UNE HISTOIRE

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Pour tout marin embarqué, le « bidel » désigne le capitaine d’armes. Pourtant, à l’origine, le terme n’avait aucun rapport avec le monde de la mer…

R97, LES HOMMES À TERRE, DE B. GIRAUDEAU  ET C. CAILLEAUX (CASTERMAN).

1 L’appellation « bidel » fait référence à la magie foraine d’autrefois, ou plus exactement à un dresseur de fauves illustre, un dénommé Charles Bidel. Figure glorieuse du monde de la foire et des ménageries alors en vogue à la fin du dix-neuvième siècle, ce fils de dompteur et de dompteuse avait toutes les qualités requises pour le métier : l’œil, la voix, le geste, la force, le sang-froid et l’élégance. La presse s’enthousiasmait à propos de ce « beau gars à épaisse crinière et au regard d’acier ». De surcroît, monsieur Bidel portait beau. C’est toujours en habit de cérémonie, la chemise ornée de boutons de diamants, que l’artiste exerçait ses talents devant son public. Pendant 40 ans, il risqua ainsi sa peau quotidiennement sous la griffe et les crocs menaçants de ses fauves. Il n’était alors pas rare de voir des belluaires se faire parfois dévorer sous les yeux du public subitement affolé ou avide de curiosité. Lors d’une foire à Neuilly en 1886, pareille mésaventure faillit d’ailleurs arriver au fameux gentleman Bidel à cause de « Sultan », son lion préféré. Deux employés, armés de barres de fer rougies, vinrent juste à temps à la rescousse du dompteur en fâcheuse

posture. Finalement, ce ne fut pas à cause des « jeux du cirque » que Charles Bidel renonça à son dangereux métier en 1902 mais en raison d’un banal accident domestique. Il ne se remit jamais de sa jambe fracturée en tombant d’une échelle : il fallut amputer le membre gagné par la gangrène… Retiré dans sa villa d’Asnières, le « vieux fauve » rumina sur son sort finalement moins heureux que dans sa roulotte. Sa renommée et sa faconde construiront cependant sa légende : les marins préféreront retenir sa science à gérer les hommes. Car monsieur le directeur de la ménagerie Bidel ne transigeait pas avec la discipline. Il avait même élaboré un règlement strict à l’égard de son personnel, prévoyant sanctions et amendes en cas de retards, de bagarres ou de paresse. Autant de prétextes à faire naître l’expression de « Bidel » dans la marine à voile. La chanson populaire s’en emparera ensuite comme dans Fanny de Lanninon, écrite par l’écrivain Pierre Mac Orlan (1882-1970), fixant définitivement l’appellation de « bidel » dans la marine militaire contemporaine. 

École navale, École de maistrance, École des mousses… La rentrée est désormais derrière nous. Une rentrée réussie, nous dit le capitaine de vaisseau Lugan dans l’entretien qu’il a accordé à Cols Bleus. Le nouveau sous-directeur « compétences » évoque aussi les principaux chantiers qui vont être lancés pour adapter les cursus de formation aux besoins de la Marine de demain. À ne pas manquer également dans ce numéro : les journées portes ouvertes de la BAN de Lann-Bihoué, le second grand événement de la célébration du centenaire de l’Aéronautique navale après Hyères en juin dernier. Elles ont réuni les anciens et les actuels marins du ciel : 20 000 visiteurs sont venus participer à cette fête de l’Aéronavale. Enfin, une plongée au cœur du programme des frégates Horizon : rappel des caractéristiques de ce programme franco-italien. COUVERTURE : MÉLANIE DENNIE

CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS APERÇU PAGES 4-5 : MN/FOSIT BREST/PAUL-DAVID COTTAIS

PASSION MARINE PAGES 8-18 : MN/FOSIT BREST/CHRISTOPHE GERAL/GRÉGOIRE CHAUMEIL/SÉBASTIEN LAURENT PAGES 19-22 : MN/ANTOINE DELUC INFO ACTUS PAGE 23 : MN/GRÉGOIRE CHAUMEIL PAGES 24-25 : MN/BENJAMIN VINOT PRÉFONTAINE/THIBAUT CLAISSE/VANESSA ELISABETH/JOHANN GUIAVARCH PAGE 26 : RICM PAGE 27 : SM SÉBASTIEN LAURENT/IGA ARMEMENT/MN/FAA YANN JONQUÈRES PAGE 28 : MN/ROBERT DAL SOGLIO PAGE 29 : BMPM PAGE 30 : PASCAL OLIVIER HISTOIRE PAGE 31 : SALLES DE TRADITIONS BAN LANN-BIHOUÉ DANS NOS PORTS PAGE 32 : MN/COLLECTION PARTICULIÈRE PAGE 33 : MN/FOSIT BREST/PAUL-DAVID COTTAIS CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 34 : IGESA ÊTRE COMBATIF PAGE 35 : MN TEMPS LIBRE PAGES 36-37 : GULF STREAM ÉDITIONS PAGE 38 : © « R97 - DES HOMMES À TERRE » / BERNARD GIRAUDEAU  & CHRISTIAN CAILLEAUX. (CASTERMAN)

STÉPHANE DUGAST

L’HEBDOMADAIRE DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris  Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01  E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine  Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë  Rédacteur en chef adjoint : LV Clémence Viel  Secrétaire : SM Anaëlle Basle  Rédacteurs et journalistes : LV Charlotte Berger, EV1 Grégoire Chaumeil, Stéphane Dugast  Infographie : Serge Millot  Directeur de la publication : Hugues du Plessis d’Argentré, capitaine de vaisseau commandant le service d’information et de relations publiques de la Marine  Abonnements : 01 49 60 52 44  Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8, route du Fort, 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Thierry Lepsch – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92  Conception-réalisation : Idé Édition, 33, rue des Jeûneurs, 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Christophe Bajot – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Virginie Gervais, Nathalie Pilant, Laurent Villemont  Photogravure : Beauclair – 15, avenue Bernard-Palissy, 92210 Saint-Cloud  Imprimerie : Quebecor – 6, route de la Ferté-sous-Jouarre, 77440 Mary-sur-Marne  Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction  Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011  ISBN : 00 10 18 34  Dépôt légal : à parution  38  COLS BLEUS  N° 2956  25 SEPTEMBRE 2010