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27 oct. 2012 - la distribution d'énergie, qu'elle soit hydraulique, gazeuse, mécanique… Ces métiers continuent ...... grâce ce niveau scientifique et à quelques.
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N ° 3 0 0 1 D U 2 7 O CT O B R E 2 0 1 2 • L E M A G A Z I N E D E L A M A R I N E N AT I O N A L E

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CRÉATEURS D’ÉNERGIE Noble Mariner 2012

Première certification Otan obtenue avec succès PAGE 22

Crash en mer

Cessan, mode d’emploi PAGE 24

Commandos marine

De nouvelles infrastructures pour la préparation au combat PAGE 27

 

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LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

ÉDITORIAL

SOMMAIRE AZIMUT

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ACTUALITÉS

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L’avenir des océans en question à Monaco • Mise à flot de la Fremm Normandie à Lorient • La base navale de l’Adour reçoit le chef d’état-major de la FAN • Coopération FR/UK : cap sur Corsican Lion • La force de l’aéronautique navale • Concarneau : une cérémonie sous le signe des valeurs • Polynésie française : 13e Western Pacific Naval Symposium • La Réunion : entraînement multinational Papangue 2012 • Police des pêches en baie de Saint-Brieuc : le La Pérouse déroute un navire contrevenant • Le fruit d’une longue coopération franco-espagnole • Chebec 2012 : coopération franco-marocaine • Corymbe : action de coopération en Guinée • Mayotte : opération de sécurité maritime

PASSION MARINE

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MÉCANICIENS, ÉLECTRICIENS, ATOMICIENS :

CRÉATEURS D’ÉNERGIE VIE DES UNITÉS

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Afghanistan : ils sont marins et pourtant ils forment les militaires afghans • Noble Mariner 2012 : la Marine française passe avec succès une première certification Otan • « Ditching » mode d’emploi • Flottille 24F de Lann-Bihoué : rencontre entre un miraculé et ses sauveteurs • « Être combatif » : du CESC au « Village modulaire de combat »

TÉMOIGNAGE DE MARIN

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État-major de soutien défense de Rennes : un amiral à la barre

CHRONIQUE DU PERSONNEL

29

Team Jolokia : la Marine partenaire de la diversité

ESPACE LOISIRS

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À la chaîne • La vérité sur notre guerre en Libye

INFO SPORT

L

’actualité de la Marine continue d’être particulièrement soutenue. Les Universités d’été de la Défense, dont la Marine était l’hôte à Brest, se sont tenues début septembre. Récemment, l’état-major de la force aéromaritime de réaction rapide (FRMARFOR) a obtenu la certification Otan à l’occasion de l’exercice majeur Noble Mariner 2012. Il en est de même avec l’exercice supérieur bilatéral Corsican Lion en Méditerranée centrale, qui constitue la première étape du volet maritime du concept Combined Joint Expeditionnary Forces (CJEF) dans la coopération FR/UK. Cette semaine enfin, se tient à Paris-Le Bourget, l’exposition internationale de défense et de sécurité maritime Euronaval, où la Marine tient toute sa place comme référence de grande marine océanique. Dans le même temps, les missions permanentes, telles que la dissuasion ou les déploiements de souveraineté, l’action de l’État en mer (AEM) et bien sûr les opérations dites extérieures (Atalante, Corymbe) se sont évidemment poursuivies, et même l’Afghanistan ou quelques marins sont déployés dans le cadre de l’opération Épidote. Les effets opérationnels produits par l’engagement de la Marine seraient cependant vains sans le professionnalisme et le dévouement de ceux qui, grâce à leur expertise technique, permettent à nos bâtiments d’appareiller, de naviguer et de mettre en œuvre leurs systèmes de combat. Nous nous attarderons dans ce numéro sur les « créateurs d’énergie » : mécaniciens, électrotechniciens, spécialistes de l’atome. Leurs métiers s’appuient sur les fondamentaux de la propulsion navale et de la maîtrise de la distribution d’énergie, qu’elle soit hydraulique, gazeuse, mécanique… Ces métiers continuent d’évoluer avec l’optimisation des équipages. Un sujet qui sera détaillé dans un prochain numéro. L’informatique, les réseaux, sont partout présents dans les Platform Management System (PMS). La conduite des bâtiments modernes est donc à la confluence des différentes « spécialités » historiques que sont les électrotechniciens, mécaniciens, hydrauliciens, experts des automatismes… Il s’agit en réalité de « systèmes de systèmes » dont il faut comprendre, maîtriser et contrôler le bon le fonctionnement, et savoir le rétablir en cas d’avarie de combat(1). On voit ainsi poindre l’émergence de nouveaux savoir-faire. Qu’ils soient quartier-maîtres de la flotte, officiers mariniers ou officiers, tous partagent la même passion au-delà de celle d’être marin et militaire. C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce numéro.

Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga Directeur de la publication

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Ceinture noire et cordon bleu • Rugby féminin : la saison commence bien

AGENDA

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(1) Maîtrise des capacités opérationnelles dans le cadre de l’organisation Macops.

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Amers et Azimut

Situation des bâtiments déployés au 23 octobre 2012 43 bâtiments à la mer 5 900 marins en mer Au large arge dee Brest Brest BH LLa PPérouse érouse DDéploiement ploiemeent hhydrographique ydrographique CMT Préparation opérationnelle MT LL'Aigle Aig igle aratio tion opér ationnelle CMTT CCéphée Préparation opérationnelle CM éphée atioon opér ationnelle Préparation opérationnelle CCMT MT PPégase égase rationnelle Préparation opérationnelle BBRSS AAltaïr BR ltaïr tionnelle RHM RH M Malabar alabar PPatrouille a BE GGuépard ué ard PPatrouille atroui

CMT Croix du Sud P

BEM Monge Patrouille Patrouillee

St-Pierre-et-Miquelon ST-PIERRE-ET-MIQUELON

Au large des Antilles FS Ventôse tô Déploiement

BHO Beautemps-Beaupré s pré

St-Barthélemy St-Martin Guadeloupe Martinique

Au large de la Polynésie FS Prairial Déploiement PSP Arago Patrouille

CLIPPERTON Clipperton

ANTILLE -GUYANE A ANTILLE-GUYANE

DDéploiement éploiement h

D Dakar akar

Aviso CDT Blaison Opération ération Atlantic Atlantic Watch Watch Guyane française

Librev Libbrev

TCD Siroco

Opération Cor Cor

POLYNÉSIE FRANÇAISE Polynésie française

Au large de La Ré BATRAL La Grandiè PSP Le Malin Point d’appui Bases permanentes à l’étranger et outre-mer Département, collectivité ou territoire d’outre-mer Zones économiques exclusives françaises

4 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

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EN MISSION PERMANENTE : Sous-marin lanceur d’engin (SNLE) Atlantique II Commandos

Au large de CCherbourg her PSP Pluvier Patrouille er FASM Primauguet Préparation rim répa ép a on opérationnelle opératioonnelle o

Croix du Sud Patrouille

FFASM ASM LLatouche-Tréville atouche-Tréville é Préparation Préparation opérationnelle opérationnnelle

Méditerrranné occidentale Méditerranné PA Charles Charles de GGaulle aulle Corsiccan Lion PA FR/UK Corsican Meuuse Corsiccan Lion Lio BCR Meuse FR/UK Corsican FAA Jeann Bart Bart Corsic Lion FAA FR/UK Corsican FASM Jean Jean de Vienne Vienne rsicc n Lion FASM FR/UK Corsican FASM Montcalm Moontcalm can Lion FASM FR/UK Corsican FAA Cassard Casssard c Lion FAA FR/UK Corsican Aviso CDT CDDT Birot Birot Pat ouil Aviso Patrouille

DDéploiement éploiement hhydrographique ographique Abu Dhabi

lan lantic tic W Watch atch

large de TToulon ooulon Au large CMT Lyre Lyre Préparation opérationnelle opérationnelle CMT Préparation CMT Orion Orion Préparation opérationnelle opérationnelle CMT Préparation Achéronn Préparation opérationnelle opér onnelle BBPD Achéron Préparation

D jibouti Djibouti

Lib breville Libreville Mayotte

Opération Corymbe Corymbe 118

large de La Réunion TRAL La Grandière P Le Malin

La Réunion

Océan Indien FLF La Fayette FASM Dupleix FS Floréal

Wallis-et-Futuna WALLIS-ET-FUTUNA

Opération Atalantee Opération Atalante alante Atalante Opérationn Atalante

RÉUNION-MAYOTTE-ÎLES ÉPARSES

Déploiement Patrouille

NOUVELLE-CALÉDONIE Nouvelle-Calédonie

TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES

Au large de la Nouvelle-Calédonie FS Vendémiaire Entraînement multinational Croix du Sud BATRAL Jacques Cartier Entraînement multinational Croix du Sud P400 La Glorieuse Entraînement multinational Croix du Sud COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012 ® 5

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INFO

actus

L’AVENIR DES OCÉANS EN QUESTION À MONACO

1 Le 9 octobre dernier, le BPC Tonnerre, coutumier des opérations et des missions inédites, a été l’espace de quelques heures le forum d’une large réflexion : « Le droit de la mer, trente ans après Montego Bay, opportunités économiques et défis environnementaux ». Plus de 300 personnes, dont les plus éminents spécialistes de l’environnement marin et du droit maritime, ont assisté à des tables rondes sous le haut patronage et en présence du prince Albert II de Monaco et avec le soutien de la Marine nationale, de la fondation Albert II de Monaco et de l’Institut océanographique - Fondation Albert Ier, prince de Monaco. Les débats, introduits par l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine, et animés par M. de Lesquen, rédacteur en chef de la revue Marine et océans, ont porté sur les avancées et les limites du droit de la mer, au regard de la convention de Montego Bay. L’état des lieux de l’environnement marin, en lien avec les activités humaines, ainsi que les rapports, de plus en plus évidents, entre pressions

économiques et changements environnementaux, ont également été abordés. Outre le prince Albert II qui a clos le colloque, des spécialistes reconnus tels que M. Raymond Vidil, président des armateurs de France, M. Gilles Bessero, directeur de l’organisation hydrographique internationale, ou encore Mme Catherine Chabaud, navigatrice, membre du conseil économique, social et environnemental, sont intervenus à la tribune. Les invités

ont apprécié l’aspect très concret des débats qui ne se sont pas bornés à survoler les problématiques. Chaque orateur a eu à cœur de proposer des solutions pragmatiques aux problématiques posées sans détour. Avant de quitter le BPC, le prince Albert II de Monaco a visité le bâtiment accompagné par son commandant, le capitaine de vaisseau Jean-François Quérat. Il a tenu à remercier tout l’équipage pour son accueil. ® LE PRINCE ALBERT II DE MONACO À BORD DU BPC TONNERRE.

MISE À FLOT DE LA FREMM NORMANDIE À LORIENT

LE MINISTRE DE LA DÉFENSE, LE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES, ET LE COMMANDANT DE LA FREMM AQUITAINE À BORD DE LA FREMM NORMANDIE.

1 Deuxième de la série des onze frégates multimissions (Fremm) que recevra la Marine nationale, la Fremm Normandie a été mise à flot le 18 octobre

2012 en fin d’après-midi à Lorient. En présence des ministres de la Défense et de l’Économie et des Finances, MM. Le Drian et Moscovici, la nouvelle frégate de 142 m est ainsi sortie de la « forme », hangar de construction lorientais de DCNS, pour rejoindre sa nouvelle place à quai. Depuis 2009, cette frégate a bénéficié du retour d’expérience de l’Aquitaine et de la frégate marocaine D601 qui va bientôt débuter sa période d’essais à la mer. Ce bâtiment de nouvelle génération sera mis en œuvre par un équipage réduit de 108 marins et sera capable d’assurer des missions polyvalentes de défense antiaérienne, ainsi que de lutte antisurface et anti-sous-marine. La Fremm Provence, troisième frégate multimission française, va être prochainement assemblée dans la

MISE À L’EAU DE LA FREMM NORMANDIE.

forme de construction, en lieu et place de la Fremm Normandie. Suivront ensuite les frégates Languedoc et Auvergne dont la construction a débuté respectivement en septembre 2011 et en août 2012. ®

LA BASE NAVALE DE L’ADOUR REÇOIT LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA FAN 1 Le vice-amiral Joly, chef d’état-major de la Force d’action navale, s’est rendu à Bayonne, le 5 octobre 2012, pour rencontrer le personnel civil et militaire de la base navale de l’Adour et des patrouilleurs Athos et Aramis. L’amiral a dressé le bilan des activités de la FAN, évoquant les opérations Harmattan, les entraînements PEAN1, SNMG2 ou Bold Alligator qui, en plus des missions habituelles, ont occupé l’année 2011/2012. Il a ensuite exposé les perspectives de la FAN pour les mois à venir, mettant en avant l’arrivée de futures unités comme la frégate Forbin, l’hélicoptère Caïman Marine avec ses capacités anti-sous-marine, sans oublier l’admission au service actif du BPC Dixmude et de ses EDAR, ou encore la mise à l’eau de la Fremm Normandie. Il a demandé à tous d’entretenir et de développer l’esprit combatif qui caractérise les 6 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

marins et surtout l’esprit d’équipage qui permettra de surmonter ensemble les défis de demain. ®

À L’ISSUE DE SON ALLOCUTION, LE VICE-AMIRAL JOLY S’EST RENDU À BORD DU PATROUILLEUR DE SURVEILLANCE DES SITES ARAMIS.

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INFO

actus

Coopération FR/UK

CAP SUR CORSICAN LION 1 Le 18 octobre 2012 marque le coup d’envoi de l’exercice Corsican Lion en Méditerranée, concrétisation sur le terrain du traité de coopération francobritannique en matière de défense signé le 2 novembre 2010 (Traité de Lancaster House) : une importante et inédite manœuvre aéronavale et amphibie franco-britannique rassemblant 5 000 hommes et 13 bâtiments de combat, à proximité du littoral corse. Le traité de Lancaster House prévoit la mise en œuvre d’une force expéditionnaire interarmées franco-britannique (Combined Joint Expeditionary Force, CJEF), capable entre autres, d’intervenir depuis la mer. L’exercice Corsican Lion traduit pour la première fois la volonté bilatérale d’engager cette force en deux Task Group (TG) : un TG amphibie, composée par le HMS Bulwark et l’Illustrious de la Royal Navy, ainsi que du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral de la Marine nationale ; et d’un TG aéronaval formé du porte-avions français Charles de Gaulle et de ses bâtiments de soutien, renforcé d’une frégate britannique. « Une première journée de manœuvres à la mer a permis l’intégration de nos moyens respectifs et s’est achevée par le regroupement de toutes les unités, contribuant ainsi au développement de l’esprit

LE PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE AVEC LE HMS NORTHUMBERLAND ET LE BPC MISTRAL.

d’équipe de Corsican Lion. À partir d’aujourd’hui, militaires français et britanniques constituent une seule et même force », précise le contre-amiral JeanBaptiste Dupuis, commandant le Task Group 473 formé autour du porte-avions Charles de Gaulle. « J’attends beaucoup de Corsican Lion car c’est la première étape de la concrétisation de cette future force expéditionnaire franco-britannique avec, pour l’occasion, l’engagement des aéronefs du Charles de Gaulle en soutien des opérations amphibies conduites par le Task Group britannique. » Cet avis est partagé par le commodore Paddy McAlpine, commandant britannique des forces amphibies qui déclare : « This is a historic new chapter for our navies and land forces. We are very much looking forward to working

together on this new chapter of interoperability with our French allies(1). » À bord du BPC Mistral, plus de 300 marsouins de la 9e brigade d’infanterie de marine et 52 marines britanniques de la 3e brigade commando forment le groupement tactique embarqué (GTE) commandé par le colonel Christophe Paczka du 2e régiment d’infanterie de marine d’Auvours (2e RIMa). Ils débarqueront dans quelques jours ensemble avec une cinquantaine de véhicules sur les côtes « d’un pays réputé hostile », comme l’annonce le thème tactique de l’exercice, sous la protection des avions catapultés depuis le Charles de Gaulle… ® (1) «C’est une nouvelle page dans l’histoire militaire de nos deux pays. Nous attendions avec impatience cette étape concrète d’interopérabilité avec nos alliés français. »

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INFO

actus

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B R E F

JACQUES PERRIN, PARRAIN DE PROMOTION DES ÉLÈVES DE L’ÉCOLE DES MOUSSES

Le centre d’instruction naval de Brest a reçu le 5 octobre 2012 M. Jacques Perrin, parrain de la promotion Matelot Bernard Maître, quatrième promotion de l’École des mousses depuis sa réouverture en 2009. Après quatre semaines de formation, les 152 élèves arrivés le 9 septembre dernier ont pu faire plus ample connaissance avec le célèbre comédien réalisateur. Jacques Perrin est connu pour son attachement au monde de la mer. Il a rappelé aux jeunes mousses que le métier de marin était un « métier magnifique au service de la collectivité » et qu’en mer, ils éprouveront un profond sentiment de liberté mais qu’ils devront faire preuve de rigueur et de discipline. « La mer est l’espace de tous les courages», a-t-il ajouté, en évoquant le matelot Bernard Maître, lui-même ancien mousse, marin résistant fusillé en 1944 à l’âge de 20 ans. Capitaine de frégate dans la réserve citoyenne, Jacques Perrin succède comme parrain à Bernard Giraudeau, Erik Orsenna et Jacqueline Tabarly. Il sera présent aux grands rendez-vous qui ponctueront l’année à l’École de mousses, notamment lors de la cérémonie de présentation au drapeau, qui se déroulera le samedi 17 novembre prochain.

LA FRÉGATE  LATOUCHE-TRÉVILLE EN ENTRAÎNEMENT EN MER DU NORD

Les 16 et 17 octobre 2012, la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville a effectué deux Passex (entraînements communs avec des marines étrangères) en mer du Nord. D’abord avec le sousmarin norvégien Utvaer, puis avec les deux frégates FGS Augsburg et Karlsruhe et des Tornados de l’armée de l’Air allemande. Ces entraînements communs se sont déroulés entre Edimboug et Hambourg dans le cadre des relations franco-allemandes et franconorvégiennes. 8 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

CONCARNEAU UNE CÉRÉMONIE SOUS LE SIGNE DES VALEURS 1 Le 5 octobre 2012 à Concarneau, sous la présidence du commandant de la force maritime des fusiliers marins et des commandos, s’est déroulée la première cérémonie annuelle de l’École des fusiliers marins. Au programme : remise de fourragères, baptêmes de promotions, remise de décorations militaires et civiles, et défilé. Cette présentation au drapeau symbolise pour les élèves l’intégration dans le monde militaire et celui des fusiliers marins. Le drapeau fut celui de la brigade, puis du bataillon de fusiliers marins de 1915 à 1918, puis l’emblème du 1er régiment de fusiliers marins de 1940 à 1947. C’est l’un des dix drapeaux de la Marine nationale et le troisième drapeau le plus décoré de France. Les deux

REVUE DES TROUPES LORS DE LA PRÉSENTATION AU DRAPEAU À CONCARNEAU.

PRÉSENTATION AU DRAPEAU À CONCARNEAU.

promotions d’élèves engagés (Brevet d’aptitude technique et Quartier-maître de la flotte) ont été baptisées du nom d’un fusilier marin mort pour la France au cours des conflits ou formations qui ont marqué l’histoire de la spécialité. Le BAT n°11 a reçu le nom du « Second maître Claude Vallade » du cours de nageurs de combat, mort lors d’un entraînement opérationnel à Brest en 1984 et le QMF n°23 celui du « supplétif Omar Annab » harki de la demi brigade de fusiliers marins, commando Yatagan, mort pour la France en Algérie en 1957. Les deux fourragères, rouges et vertes, remises aux élèves, sont aux couleurs de la Légion d’honneur acquise au cours de la Première Guerre mondiale et de la Croix de la Libération, acquise à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. ®

POLYNÉSIE FRANÇAISE 13E WESTERN PACIFIC NAVAL SYMPOSIUM

LE CONTRE-AMIRAL ANNE CULLERRE, ALPACI ET COMSUP FAPF, AUX CÔTÉS DE L’AMIRAL TAN SRI ABDUL AZIZ JAAFAR, CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE DE MALAISIE.

1 Le contre-amiral Anne Cullerre, commandant les forces maritimes de l’océan Pacifique (Alpaci) et commandant supérieur des forces armées en Polynésie française (Comsup FAPF), a participé au 13e Western Pacific Naval Symposium 2012 (WPNS) organisé par la Marine malaisienne, à Kuala Lumpur, du 24 au 28 septembre 2012. Cet événement, qui se déroule tous les deux ans, rassemble les chefs d’état-major des marines de vingtquatre nations du bassin pacifique. À cette occasion, le contre-amiral Cullerre a représenté le chef d’étatmajor de la Marine (CEMM), l’amiral Bernard Rogel. Le Western Pacific Naval Symposium 2012 a pour

objectif d’améliorer le niveau de coopération et d’interopérabilité entre les différentes marines de la région. Il est organisé autour de séminaires et de conférences, durant lesquels les participants abordent les principaux enjeux maritimes communs. Pendant le WPNS, des exercices internationaux sont planifiés afin par exemple d’affiner les procédures en cas de catastrophes naturelles. Le WPNS 2012 a été l’occasion pour l’amiral Cullerre de conduire des entretiens bilatéraux avec des autorités militaires de la région, notamment le chef d’étatmajor de la Marine malaisienne, le chef d’état-major des forces maritimes d’autodéfense japonaises, le commandant de la flotte américaine du Pacifique et le sous-chef d’état-major opérations de la Marine sud-coréenne. En temps qu’Alpaci et Comsup FAPF, l’amiral Cullerre a pour mission de garantir la souveraineté nationale dans la zone de responsabilité permanente (ZRP) Asie-Pacifique. Sa zone de compétence s’étend sur tout l’océan Pacifique, les détroits indonésiens, la côte australienne et le méridien du cap sud de la Tasmanie à l’ouest, à la côte américaine à l’est, à l’exception de la zone entourant la Nouvelle-Calédonie sous la responsabilité du Comsup Nouméa. Alpaci, au nom du Cema, participe aux activités de coopération régionale et entretient des relations privilégiées avec l’ensemble des nations présentes sur cette zone. ®

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INFO

actus

LA RÉUNION ENTRAÎNEMENT MULTINATIONAL PAPANGUE 2012

1 Du 27 septembre au 3 octobre 2012, les Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (Fazsoi) ont participé à un entraînement de protection et de secours à des populations menacées, dans le cadre de la coopération militaire régionale, rassemblant près de 800 militaires. Cet entraînement multinational s’inscrit dans la continuité des opérations de coopération militaire régionale menées toute l’année avec les républiques de Maurice, des Seychelles, des Comores et de Madagascar, se concrétisant par des détachements d’instruction technique (DIT) ou d’instruction opérationnelle (DIO). L’entraînement Papangue 2012 a permis de mettre en œuvre avec nos quatre partenaires de la commission de l’océan Indien (COI) tous les moyens nécessaires à une évacuation éventuelle de ressortissants. Durant cette préparation opérationnelle, les Fazsoi ont engagé près de 600 militaires, le bâtiment de transport léger La Grandière, la frégate de surveillance Nivôse avec son hélicoptère embarqué Panther et des moyens des autres armées. Les Maurician Police Forces ont déployé deux hélicoptères (DHRUV et Fennec) et un patrouilleur des gardes-côtes, soit environ 50 personnes. La composante terrestre a été renforcée par la présence de deux compagnies des

PLAGEAGE DU LA GRANDIÈRE ET DÉBARQUEMENT DU 2E RPIMA.

forces armées malgaches, avec près de 100 militaires. Des officiers d’état-major des quatre nations ont été intégrés à tous les niveaux de commandement. Le 3 octobre, la manœuvre s’est terminée par une prise d’armes commune, en présence des chefs d’état-major des forces de défense et de sécurités de la COI. Durant cet entraînement annuel conjoint, l’interopérabilité et la complémentarité des moyens humain et matériel constituent une réponse efficace aux menaces existantes dans la région, qu’elles soient d’origines sécuritaires, sociales, sanitaires ou climatologiques. Cet exercice multinational a renforcé nos liens de solidarité, de confiance et d’amitié, gages d’une meilleure efficacité opérationnelle. Les Fazsoi sont le principal point d’appui de la zone sud de l’océan Indien. Leurs missions sont de garantir la souveraineté de la France en mer (TAAF, canal du Mozambique…), de lutter contre la piraterie en coordination avec l’amiral commandant la zone maritime océan Indien (Alindien) et de participer aux actions de coopérations régionales. ®

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B R E F

RETOUR DU SOUS-MARIN NUCLÉAIRE D’ATTAQUE SAPHIR À TOULON

Déployé depuis le début de l’été, le sous-marin d’attaque (SNA) Saphir a regagné son port-base de Toulon au terme d’un cycle de plusieurs mois. Entre la Méditerranée et l’Atlantique, l’équipage a participé à plusieurs entraînements avec d’autres bâtiments de la Marine nationale, outre l’entretien de sa capacité opérationnelle. Après une mise en condition individuelle de quelques jours au large de Toulon, le Saphir s’est entraîné en commun avec le SNA Perle. Il a honoré son contrat opérationnel par une patrouille de plusieurs semaines : connaissance, anticipation, sûreté de la Fost… CROIX DU SUD : DESTRUCTION DE DEUX MINES AU LARGE DU HAVRE

POLICE DES PÊCHES EN BAIE DE SAINT-BRIEUC LE LA PÉROUSE DÉROUTE UN NAVIRE CONTREVENANT 1 Alors qu’il effectuait des relevés hydrographiques en baie de Saint-Brieuc, le bâtiment hydrographique La Pérouse a envoyé, le 4 octobre 2012, son embarcation sur un chalutier pour un contrôle de police des pêches. Lors de l’inspection, le commandant en second du La Pérouse a constaté une infraction à la réglementation en vigueur sur le matériel du chalutier. En application des procédures, le contrevenant a été verbalisé, les prises présentes à bord ont été mises sous scellés et le chalutier a été escorté jusqu’au port d’Erquy, où les agents des affaires maritimes ont saisi le matériel incriminé. La cargaison présente à bord au moment du constat de l’infraction devrait être vendue au profit du Trésor public. Dans le cadre de la participation des moyens de la Marine nationale à l’action de l’État en mer, un

officier et un officier marinier du bâtiment ont suivi une formation spécifique à la police des pêches, pour effectuer des contrôles sous la supervision du centre nationale des pêches (CNSP) situé au Cross Etel. ®

En mission en Manche au large du Havre, le chasseur de mine tripartite Croix du Sud a contreminé deux mines allemandes de type LMB, le 11 octobre 2012. Les deux engins explosifs historiques, dont la charge d’explosif s’élevait à 900 kg chacune, ont été localisés à 27 m de profondeur pendant une mission de routine de recherche et de localisation d’engins dangereux. En collaboration avec le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Jobourg et les services de l’État à terre pour informer les usagers de la mer, la mine a pu être contreminée par les plongeurs démineurs du CMT Croix du Sud. COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012 ® 9

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INFO

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LE FRUIT D’UNE LONGUE COOPÉRATION FRANCO-ESPAGNOLE

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B R E F

UN DÉTACHEMENT DU CEPA À CASABLANCA

Les hélicoptères Panther AS565 de la Marine marocaine devront à l’avenir pouvoir apponter sur la frégate Tarik Ben Ziyad (type Sigma). Afin de définir les éléments techniques de l’appontage, un détachement du CEPA/10S s’est rendu à Casablanca pour une mission d’expertise dans le cadre de la coopération opérationnelle. Un des membres de l’équipage, pilote en échange auprès de la flottille marocaine 11F, a participé à l’homologation en tant que pilote de sécurité. Le commandant de la flottille a pris part à tous les vols et a assuré la coordination avec la frégate. La coopération francomarocaine a permis de réaliser les objectifs fixés dans le temps imparti tout en ayant le souci permanent de la sécurité des vols. Ainsi, avec les mesures effectuées, la Marine royale marocaine pourra publier un diagramme d’appontage de jour pour le couple Panther/Sigma, participant ainsi à la mise en service opérationnelle de ces nouvelles frégates.

1 La Force d’action navale entretient dans le cadre de la coopération de Défense des liens bilatéraux privilégiés avec plusieurs marines européennes. Les échanges avec l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Espagne concernent en particulier l’entraînement des forces. Les marines espagnole et française échangent depuis plus de dix ans leurs savoir-faire dans ce domaine en faisant participer de façon croisée un bâtiment aux stages de mise en condition opérationnelle (MECO) organisés par les divisions entraînement des deux marines. Après le La Fayette en 2010, le Blas de Lezo en 2011, la frégate antiaérienne Cassarda donc profité cette année des structures et des entraîneurs du centre d’évaluation et d’entraînement de la Marine espagnole

CHEBEC 2012 COOPÉRATION FRANCO-MAROCAINE

1 La frégate Surcouf (type La Fayette) et la frégate marocaine Tarik Ben Zihad (type Sigma) ont mené récemment une série d’entraînements au large de Toulon, puis ont navigué de concert jusqu’à Casablanca. Au cours des sept jours d’entraînements qui ont 10 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

(Cevaco). Ce centre, disposant d’antennes à Rota sur la façade atlantique et Carthagène en Méditerranée, est chargé d’évaluer, à l’issue d’une phase de préparation opérationnelle, la capacité d’un bâtiment à assurer tout ou partie de ses missions militaires. Le Cassard a ainsi suivi quinze jours de stage en compagnie de la frégate type F100 Juan de Bourbon – F101 au large de la base Otan de Rota non loin de la ville de Cadix. Cette phase, orientée sur les opérations d’interdiction maritime actuellement menées par la Marine espagnole (Atalante, Active Endeavour), a été menée dans un contexte tactique virtuel proche des conditions rencontrées en zone d’opérations. Il a permis au Cassard de parfaire ses réactions face aux menaces terroristes, son organisation en mission de contrôle maritime et sa capacité à traiter des menaces diffuses en temps de crise. Les moyens mis en œuvre par Cevaco étaient réalistes. Attaqué par l’hélicoptère HUG 500, entouré par des embarcations rapides suspectes ou harcelé par un drone, le Cassard a usé de tous ses senseurs de veille et de ses systèmes d’armes pour contrer la menace. La phase Combatex qui ponctue le stage Cevaco permet de jouer en ambiance tactique et de pousser l’équipage à des réactions réelles face à une menace inattendue. Le Cassard est donc revenu aguerri et renforcé vers Toulon pour compléter sa mise à niveau opérationnelle dans sa tâche d’escorte et de défense aérienne des bâtiments précieux tels que le porte-avions ou les BPC. Il a pu en outre consolider les liens étroits qui unissent les marines espagnole et française avant de retrouver la Royal Navy lors de Corsican Lion 2012, fin octobre 2012, au large de la Corse et de la Sardaigne. ®

constitué la mission de coopération opérationnelle France-Maroc Chebec 2012. Exercices de lutte antinavire, antiaérienne, tir, visites croisées, présentation pour ravitaillement à la mer, recherche et sauvetage et Cross Deck(1) se sont enchaînés. Soutenu à terre par un état-major franco-marocain implanté pour l’occasion à Casablanca, Chebec a atteint tous les objectifs fixés en ouvrant la voie à une interopérabilité accrue dans les domaines des systèmes d’information et de commandement, de la lutte antiaérienne ou de la lutte sous la mer. ® (1) Près d’une plate-forme hélicoptère pour accueillir un autre hélicoptère que celui du bâtiment.

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INFO

actus

CORYMBE ACTION DE COOPÉRATION EN GUINÉE 1 Le 11 octobre 2012, le transport de chalands de débarquement (TCD) Siroco, engagé dans le cadre du 118e mandat de l’opération Corymbe, a fait escale pendant deux jours à Conakry, en Guinée. Cette escale avait pour objectif d’acheminer le chaland de transport de matériel (CTM) de la station navale de Dakar (éléments français au Sénégal) et de conduire une période d’instruction opérationnelle (PIO). À cette occasion, le président de la République de Guinée, Son Excellence M. Alpha Condé, s’est rendu à bord du Siroco. Lors de sa visite, il était accompagné du ministre de la Défense guinéen, du chef d’état-major général des armées, du chef d’étatmajor de la Marine, du préfet maritime, de l’inspecteur général des armées. M. Bertrand Cochery, ambassadeur de France en Guinée, était aussi à bord du Siroco, aux côtés des hautes autorités guinéennes. Dans le cadre de la coopération bilatérale militaire, le TCD Siroco a acheminé le CTM, embarqué le 8 octobre lors de son escale à Dakar, afin d’aider la Guinée à achever la construction d’un sémaphore sur l’île de Tamara. La Guinée a créé récemment une préfecture maritime et se dote d’une politique d’action de l’État en mer. Ce sémaphore sera à terme un maillon central de la chaîne qui va permettre à ce pays d’assurer sa souveraineté sur ses eaux territoriales. Le CTM et son équipage ont pour mission de soutenir, pendant ces deux prochains mois, l’approvisionnement en matériaux et le transport d’engins de chantier sur l’île. Une période d’instruction opérationnelle a égale-

ment été conduite à bord du Siroco au profit de marins guinéens. Des formations de navigation, de matelotage, de sécurité, de premiers secours ou encore de manœuvre de zodiac ont été dispensées. La coopération militaire française avec la Guinée est essentiellement menée par les éléments français au Sénégal (EFS), mais aussi par les bâtiments de la Marine nationale lors de leurs escales. Elle s’effectue en préparation des opérations de maintien de la paix, en renforcement au profit de la Force africaine

MAYOTTE OPÉRATION DE SÉCURITÉ MARITIME

LE REMORQUEUR MORSE.

1 Dans la matinée du 30 septembre 2012, le poste de commandement de l’action de l’État en mer (AEM) a reçu un appel radio du capitaine du MV Émeraude signalant une panne de carburant alors qu’un moyen destiné au ravitaillement du navire avait été programmé. Ce cargo malgache de 31 m de long transitait vers l’île Anjouan (Comores). Privé de sa propulsion, il s’est mis à dériver dangereusement vers la barrière de corail au sud de l’île, laissant craindre un possible échouement. La brigade nautique de la gendarmerie départementale de Mayotte a alors dépêché sur zone la vedette d’intervention rapide M’Djabbar, afin de faire une première analyse de la situation. Dans le même temps, la Marine nationale a fait appareiller son remorqueur

Morse afin d’être en mesure de prendre en charge le remorquage du navire MV Émeraude vers un lieu plus sûr. Une fois l’assistance acceptée par le propriétaire du navire, le MV Émeraude a été pris en remorque par le Morse à partir de 17h. Les équipes de la brigade nautique de la gendarmerie départementale ainsi que celles de la Marine nationale ont veillé tout au long de la journée au bon déroulement des opérations. Vers 21h40, au contact du moyen dépêché par le propriétaire pour son ravitaillement, le navire malgache a pu être réalimenté en carburant afin de reprendre sa route vers les Comores. Les marins du Morse ont accosté à 1h50 dans la nuit après une mission de 14 heures. ®

VISITE DE SON EXCELLENCE M. ALPHA CONDÉ, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE, À BORD DU SIROCO.

en attente ou en soutien à l’exercice de la souveraineté, essentiellement en mer dans le cadre de la lutte contre le brigandage. En 2011, plus de 1 300 militaires guinéens ont été formés par les militaires français. Au premier semestre 2012, près de 450 militaires ont été formés par les EFS et par les équipages des bateaux en escale. ® E N

B R E F

L’ARMADA DE L’ESPOIR 2012 REPREND LA MER

Le 8 octobre 2012, 143 jeunes ont embarqué de Brest à bord de douze voiliers de tradition, destination Saint-Malo. Le commandant du centre d’instruction naval de Brest était à bord du voilier de la Marine nationale, la Belle Poule, pour leur souhaiter un bon départ. Il a tenu à remercier les différents partenaires qui ont contribué à la mise en œuvre de cette troisième édition de l’Armada de l’Espoir. Cette année encore, le CIN de Brest s’est assuré le soutien de plusieurs bateaux partenaires, tels que la Recouvrance, l’Étoile, la Grande Hermine et l’Atout Chance. L’embarquement à bord de ces bateaux est proposé à de jeunes élèves scolarisés au CIN mais également dans d’autres établissements de l’Éducation nationale. Ce projet leur offre la possibilité de vivre un parcours éducatif en mer, de valoriser leurs mérites et de retrouver confiance en eux. COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012 ® 11

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PASSION

Marine

RETROUVEZ SUR INTERNET L’INTÉGRALITÉ DU DOSSIER AVEC D’AUTRES PORTRAITS, PLUS D’IMAGES, DU SON…

À BORD DU TCD SIROCO. DURANT LA MISSION CORYMBE, LES MÉCANOS CONTINUENT LEUR TRAVAIL DE MAINTENANCE SUR LES AUXILIAIRES DU NAVIRE.

MÉCANICIENS, ÉLECTRICIENS, ATOMICIENS

CRÉATEURS D’ÉNER 12 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

S

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DOSSIER RÉALISÉ PAR L’ASP MARGOT PERRIER

ERGIE

C

omme tout marin qui se respecte, ils portent du bleu ! Dans cet uniforme spécifique, le bleu de travail, ces hommes et ces femmes sont le cente nerveux de nos bâtiments. Ils sont mécaniciens, électriciens, spécialistes de l’énergie et de la propulsion, commandant adjoint navire(1)… Ils sont officiers ou officiers mariniers, quartiers-maîtres ou matelots ; ils travaillent généralement dans l’ombre des compartiments depuis « l’allumage », terme traditionnel signifiant la mise en route des machines, jusqu’au classique « terminé barre et machine ». Ces marins assurent jour et nuit tout le fonctionnement du navire. Œuvrant le plus souvent sous la ligne de flottaison, ceux que l’on surnomme coutumièrement les « bouchons gras » sont parfois mécon-

nus. Pourtant, sans leurs compétences techniques, comment propulser une frégate ou comment faire fonctionner un réacteur nucléaire de sous-marin ? Mémoires vivantes, ils transmettent leurs connaissances sur le terrain via un système de compagnonnage pour garantir à la flotte les meilleurs savoir-faire. Au cœur du chasseur de mines tripartite (CMT) la Croix du Sud, plongez une journée dans les machines de ce bâtiment. Choisir les filières Énergie, Atomique ou encore Machine, c’est l’occasion d’accomplir une carrière riche et unique ; découvrez tout au long de ce dossier les témoignages de ces spécialistes qui restent marins avant tout. ® (1) Plus connu sous l’appellation « le chef ».

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PASSION

Marine

AU PLUS PRÈS DES MACHINES, LES MÉCANICIENS DE LA MARINE NATIONALE ONT LA SATISFACTION DE FAIRE UN TRAVAIL TRÈS PRATIQUE.

CES MÉCANOS QUI TURBINENT Malgré l’automatisation grandissante, les mécanos sont garants de la mise en œuvre des machines et systèmes associés. Ils participent pleinement à la mission opérationnelle. Au cœur du CMT Croix du Sud, les mécaniciens du bord prennent autant part à l’appareillage qu’à la préparation.

À

bord, tout est calme et le jour n’est pas encore levé. Dans le PC Navire, le matelot Anthony Le Breton est opérationnel. Il est seul à prendre en charge le quart et se prépare à descendre en machines pour effectuer sa ronde de 6h00. Lorsque le chasseur de mines est au mouillage, le secteur machine fonctionne au ralenti : « Mais cela ne nous empêche pas d’être vigilants, bien au contraire », précise le marin. Il attrape une tablette, un marqueur et s’engouffre par un panneau étanche. Le groupe électrogène est en fonction pour fournir l’électricité nécessaire au bâtiment. Casque antibruit sur les oreilles, le MOT Le Breton est très concentré : « Il ne faut rien oublier lors de cette tournée. »

Le goût du travail bien fait Il s’attarde sur certaines jauges reprenant trois fois ses mesures. « Je veux être sûr. » Il vérifie également les installations électriques, 14 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

car le temps du mouillage, il endosse les rôles de mécanicien et d’électricien. Les indicateurs de niveaux d’huile et de pression relevés, le matelot remonte au PC Navire pour rendre compte. Très souvent le « chef », c’est-à-dire le comandant adjoint navire, est dans les parages pour entendre les dernières informations venues d’en bas. « Les rondiers sont les premiers à sentir les machines, nous devons leur faire confiance car nous ne pouvons pas deviner les dysfonctionnements éventuels », explique le major Jean-Jacques Dumont.

LES MISSIONS DES CHASSEURS DE MINES Les onze CMT sont opérants sur les trois façades maritimes françaises et partout dans le monde quand cela est nécessaire. Ils participent à la chasse aux mines. Dans ce cadre, ils détectent, localisent classifient et identifient les mines. Grâce aux plongeurs démineurs et/ou à des drones sous-marins, ils peuvent détruire les munitions immergées jusqu’à 80 mètres de fond. Depuis Brest, les CMT sécurisent les chenaux d’accès à l’île Longue et ainsi permettent la mise en œuvre de la dissuasion. Ils servent également à garantir la sureté des accès à nos grands ports civils. Les plongeurs démineurs sont envoyés sur des théâtres d’opérations contemporains, mais continuent aussi à nettoyer les fonds marins à proximité du littoral des munitions, héritage des derniers grands conflits mondiaux, pour la sécurité des Français.

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DANS LA SALLE DES MACHINES, LE MOT LE BRETON EXAMINE LE NIVEAU D’HUILE DU MOTEUR PRINCIPAL.

Le CMT : bijou de technologies Derrière la coque en résine, les machines valent le détour ! Pour le major Dumont : « C’est une chance de toucher aux technologies du CMT. » Le moteur de propulsion s’accompagne de trois turbines à gaz (TAG) : modèle identique à certains types d’hélicoptères. Pour éviter toute interaction sonore lors d’opérations de chasse aux mines, les TAG ont été installées en hauteur, au-dessus de la ligne de flottaison. Ces dernières exigent des visites de contrôles plus fréquentes que sur le moteur de propulsion. Autre particularité du bâtiment : ses deux propulseurs d’étraves. Situés à l’avant du navire, dans la coque, ces deux bijoux permettent au bâtiment d’effectuer, sans difficulté une rotation à 360° en restant en autoposition.

Local barre en feu Retour dans le PC Navire, quelque peu étriqué, où le Comanav(1) réunit son équipe. Petit briefing à propos de l’exercice de lutte contre le feu prévu avant l’appareillage. Attentifs, ils écoutent le scénario. Le matelot Le Breton découvre le feu factice dans le local barre. Au PC Navire, on est vigilant à toutes nouvelles annonces : « voie d’eau », « un blessé»… Les autres mécaniciens et électriciens sont en soutien pour combattre le feu. Feu éteint, blessé évacué, l’équipage est regroupé sur la plate-forme le temps du débriefing : « Le Breton, tu dois communiquer plus vite. Ne perds pas de temps à aider les autres dans la coursive. Plus vite tu rends compte

LE PC NAVIRE EST UN CONCENTRÉ DE TECHNIQUES ET D’HOMMES. POINT CENTRAL, C’EST LÀ QUE LES MÉCANOS ÉCHANGENT LEURS INFORMATIONS.

et plus vite je peux proposer une solution au commandant. » Malgré les critiques, le chef félicite d’une tape dans le dos le jeune marin.

Machine en avant toute Le bâtiment mouille depuis quelques heures. Il est temps de se dégourdir les turbines. Lors de l’appareillage, chacun son rôle. L’officier de quart « navire » prend toute son importance en étant le relais entre les ordres provenant de la passerelle et les hommes situés en machine. Mettre en branle ces mécanismes, même sur un chasseur de mines, est un travail de chef d’orchestre : « Nous sommes à 300 % aux ordres de la passerelle. Nous n’avons pas le droit de dire “manœuvre impossible” pour tel ou tel souci technique », explique le maître Sébastien Cornec. Le bâtiment navigue depuis peu et déjà en machine on commence à s’activer. Le prochain exercice est délicat et c’est une première pour la majorité de l’équipage : il s’agit de remorquer un autre CMT. Les machines tourneront à plein régime. En passerelle, les ordres donnés doivent être réalisables et surtout cohérents avec les capacités mécaniques. « Les marins de spécialité opérationnelle sont complètement liés à notre activité, rappelle le major Dumont. C’est pourquoi ils s’inscrivent dans le programme d’activié des manœuvres spécifiques à la mobilité du bâtiment sans qu’on le leur rappelle. » Le chef évoque par exemple le décrassage du moteur. Une heure durant, le moteur va brûler les résidus de combustion interne.

Les exercices s’enchaînent et l’après-midi le bâtiment s’entraîne pour la chasse aux mines. En machine, on arrête le moteur principal et on passe sur les TAG, largement plus discrètes. La journée passe très vite pour tout le monde et il est plus de 23h00 quand le bâtiment mouille près des côtes bretonnes. Le matelot Le Breton s’éclipse dans son poste. Il profite de quelques heures de sommeil, avant de redescendre au cœur des machines.® (1) Commandant adjoint navire.

SUR LES BANCS DU PC NAVIRE Dans un coin du PC Navire, un marin est penché sur des feuilles de notes. Les sourcils froncés, le second maître Vincent Choquenet est imperturbable malgré l’affairement dans le poste. Il travaille sur des cours de remise à niveaux pour le brevet supérieur adapté (BSA).

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PASSION

Marine

OFFICIER ENERG : « LEADERSHIP » AVANT TOUT Les officiers Energ ont accompagné les mutations technologiques de la Marine. Ils font appel aux mêmes ressorts que dans les filières opérationnelles, dont le premier d’entre eux est le « leadership ».

I

l a fallu du temps pour que les officiers énergie trouvent leur place dans la Royale. Cette difficulté est consubstantielle à l’histoire de la Marine. Marine à bras puis à voile, ce n’est qu’au XIXe qu’elle se met à utiliser la machine à vapeur. Ces officiers sont, en quelque sorte, les derniers arrivés. Consi-

dérés jusqu’à la moitié du XXe comme de simples techniciens, ne pouvant accéder aux plus hauts postes. Or dans les années 60, la Marine se dote de matériels de haute technologie, avec, entre autres, l’arrivée de la propulsion nucléaire, et doit disposer de spécialistes idoines. C’est à partir de ce moment-

là que les futurs Energ sont formés à l’École navale. Les officiers-élèves comprennent combien cette filière peut apporter des métiers variés et techniques. Ils devront conduire des équipes optimisées, extrêmement spécialisées et maîtriser des technologies de plus en plus complexes. ®

Vice-amiral Jean Casabianca

La machine humaine nel : comment lancer une torpille sans un circuit d’huile qui fonctionne, comment détecter sans électricité, comment catapulter sans maîtriser la vapeur ? D’ailleurs cette différenciation n’existe pas à l’extérieur de la Marine.

Le vice-amiral Jean Casabianca est avant tout un humaniste et un opérationnel. Il arrive aussi bien à maintenir en mouvement un bateau que son équipe pour tenir un cap, celui du succès des opérations. Vous ne vous considérez pas vraiment comme un Energ. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ? Pour moi, la spécialité Energ n’est pas une finalité mais un moyen ! Je ressens toujours ces appellations de spécialité comme réductrices et n’illustrant pas l’éclectisme de nos métiers ! Suis-je plus Energ que LOG, plus LOG que NUC ? Suis-je OPS ou pas ? Je suis avant tout un marin et un officier de marine. Officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots, nous formons une communauté de compétences dans laquelle l’Energ apporte l’énergie pour l’outil de combat qu’est le sousmarin, la frégate ou le porte-avions. Maître à bord de l’énergie, il participe à l’opération16 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

En quoi consistent les savoir-faire de ces officiers en machines ? La technique n’est rien, même pour un Energ. Ce qui compte ce sont les gens que vous commandez. En occupant les fonctions de gestionnaire RH à la DPMM pendant trois ans j’ai compris qu’il n’y a pas de machine que l’on ne sache pas réparer. Mais quand l’homme est cassé c’est terminé, le mal est fait, souvent irréparable. Aussi je m’inquiète plus pour mes hommes, leur adaptation à l’emploi, leurs perspectives… que pour les machines. Sans eux, je ne peux rien. C’est la raison pour laquelle j’ai conseillé au CV Augier d’accepter le poste de gestionnaire. Cela permet de garder de la hauteur vis-à-vis de la technique. Les Energ doivent justement composer avec des équipes relativement complexes et ce avec un haut niveau de responsabilités. Dans quelle mesure cela a été difficile pour vous ? Nous sommes entourés de personnels à très haut degré de technicité quels que soient les grades. Notre statut d’officier nous impose compétence et implication, sous le regard sans concession de nos équipes. S’ils reconnaissent en vous une plus-value, c’est-à-dire une capacité à comprendre pour prendre des décisions et les responsabilités qui en découlent, alors vous serez respecté en tant que chef. Ainsi, je me souviens encore du maître

principal Viviani dès mon premier embarquement. La première fois qu’il m’a demandé après une avarie « Qu’est-ce qu’on fait chef ? » j’ai compris que je devais prendre pleinement ce rôle de décideur et choisir une option. Lorsqu’il a répondu « Bien chef ! », j’ai su qu’il me faisait confiance. Ce métier nous oblige à être en contact avec les gens, à composer avec leurs forces et leurs faiblesses, et fait de nous de vrais managers. ®

«

Mais quand l’homme est cassé c’est terminé, le mal est fait, souvent irréparable. Aussi je m’inquiète plus pour mes hommes, leur adaptation à l’emploi, leurs perspectives… que pour les machines. VA JEAN CASABIANCA

»

LES OFFICIERS DOIVENT CONNAÎTRE LEUR BÂTIMENT AUSSI BIEN QUE LEURS ÉQUIPES : DU RONDIER AU CHEF DE QUART MACHINE.

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Capitaine de vaisseau Patrick Augier

Une casquette de commandant bateau. Quant à l’assemblage et aux essais avec la remontée en puissance du sous-marin, c’est un régal ! La grande richesse du métier d’Energ dans la Marine réside dans la double fonction : l’entretien et la conduite des machines. Chez EDF par exemple, un homme ne fait que l’un des deux.

Après un début de carrière à dominante technique, le capitaine de vaisseau Patrick Augier devient instructeur pour la Jeanne d’Arc. La Jeanne qu’il retrouve d’ailleurs pour la commander lors de sa dernière mission. Pour lui, d’Energ à commandant il n’y a qu’un pas. Les bordaches ont tendance à préférer les spécialités dites opérationnelles. Pourquoi avez-vous choisi votre spécialité Energ ? Je voulais être atomicien et vivre la satisfaction de mettre en œuvre ces installations complexes. Et je l’ai vécu grâce à mes affectations sur SNA et SNLE. Mon plus beau souvenir est le grand entretien du sous-marin. Tout est démonté, tout est vidé. C’est l’occasion d’acquérir la maîtrise complète de son

Mais cette spécialité ne vous a pas empêché de commander des bâtiments à la mer. Comment avez-vous vécu ces expériences? Ce n’était pas simple mais c’était faisable avec de la volonté. J’ai maintenu ma qualification de chef de quart en parallèle à mon métier d’Energ et j’ai pu commander le BCR Marne. Ayant été second lors d’une affectation précédente, j’étais bien préparé à enfiler cette casquette. Ensuite j’ai commandé la Jeanne d’Arc. Là encore c’était un bâtiment que je connaissais parfaitement. Assisté d’un Comanav très professionnel, je restais attentif aux bruits de la machine, aux comptesrendus, car je les comprenais parfaitement. Pour en arriver là, vous avez eu un maître peu ordinaire : le vice-amiral Jean Casabianca. Que vous a-t-il appris? Il m’a surtout appris l’humilité face aux hommes et face à la machine ! Lors de ma première affection en SNA, il était déjà mon supérieur. J’avais dû apprendre compartiment par compartiment tous les systèmes dans ses moindres recoins. La fameuse vanne

«

Je voulais être atomicien et vivre la satisfaction de mettre en œuvre ces installations complexes.

»

CV PATRICK AUGIER

DY250 était bien cachée et j’avais mis des heures à la trouver. Aujourd’hui encore, je la retrouverai les yeux fermés ! Bien plus tard, lorsque je commandais la Jeanne d’Arc, avec l’équipage, nous avons battu notre propre record de vitesse : frôlant les 30 nœuds. Une prouesse technique dont je suis encore très fier d’autant que le VA Casabianca était présent pour voir ça. ®

À BORD DE LA FRÉGATE GEORGES LEYGUES LORS DE LA MISSION JEANNE D’ARC, LES FUTURS OFFICIERS ENERG DÉCOUVRENT LES MÉTIERS DE MÉCANICIEN ET D’ÉLECTRICIEN PAR COMPAGNONNAGE AVEC L’ÉQUIPAGE.

Lieutenant de vaisseau Jean-Pierre Mourot

SERVIR LA NATION

Entré dans la Marine en 1991 par maistrance, le lieutenant de vaisseau Jean-Pierre Mourot est devenu sous-marinier par passion. Pour lui, sa spécialité, ses grades n’avaient qu’une utilité, celle de servir la nation. « On entre dans la Marine pour être militaire, sinon il n’y a qu’à pointer dans le civil.» Selon lui, l’électricien au même titre que le détecteur est là pour le bien de la mission. Le danger serait de ne pas se sentir concerné et ainsi

À BORD DU SNA SAPHIR. LES SOUS-MARINIERS TRAVAILLENT DANS UN CONDENSÉ DE TECHNOLOGIES.

faire rater la mission. Il cite en exemple le démarrage d’un auxiliaire bruyant alors que le sous-marin doit rester silencieux et caché face à l’ennemi. « Nous sommes tous dans le même bateau, un problème et nous sommes tous au

fond.» Selon le LV Mourot, tout réside dans un meilleur rapprochement entre les hommes des machines et ceux des filières opérationnelles. Il faut favoriser un dialogue fluide entre les différentes composantes de l’équipage. ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012 ® 17

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PASSION

Marine

ATOMICIEN : MÉTIER D’AVENIR La Marine compte plusieurs centaines d’atomiciens. Ces derniers entretiennent et conduisent les installations nucléaires à bord des sous-marins et du porte-avions. Des métiers qui ne cessent d’offrir de belles perspectives d’avenir. sente la capacité d’accéder rapidement à un haut niveau de responsabilités. À bord d’un SNA, le chef quart propulsion est un officier marinier supérieur. « Or c’est un peu comme diriger une usine Seveso ! Et ce dans un environnement complexe où l’huile est à haute pression, avec de l’air à 200 barres, le tout à proximité d’un réacteur nucléaire. » Une campagne de recrutement est en cours. Les gestionnaires sont donc à l’écoute des questions des marins.

Les officiers atomiciens : des carrières valorisantes

V

oilà plus de quarante ans que la Marine a doté ses sous-marins puis son porteavions à propulsion nucléaire. Une technologie qui n’a cessé d’évoluer et de se moderniser. Aujourd’hui encore, avec l’arrivée de la nouvelle génération de sousmarins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda, la Marine entretient et renouvelle ce vivier d’experts et de spécialistes.

80 à 85 places par an Le capitaine de frégate Loïc Bizot est responsable du recrutement pour le brevet supé-

MÉTIER TRÈS TECHNIQUE, LES ÉLECTROTECHNICIENS SONT TRÈS RECHERCHÉS DANS LA MARINE POUR SERVIR À BORD DES SOUS-MARINS.

rieur adapté (BSA) des officiers mariniers. Selon lui, il faut 80 à 85 atomiciens par an pour renouveler le vivier. Dans ce nombre apparaît une multitude de métiers différents. La Marine recherche des chimistes, des électriciens, des instrumentistes… Le parcours d’atomicien est très encadré, mais il existe de nombreuses passerelles. Le CF Bizot rappelle la chance que repré-

Les officiers atomiciens ont passé une qualification en plus de leur spécialité Energ. La formation très pointue leur donne les outils pour diriger des centrales nucléaires puis leur donne une véritable ouverture : les postes d’ingénieur responsable de bâtiments (IRB) peuvent notamment leur donner une vision globale de l’entretien du bâtiment en travaillant en lien direct avec le concepteur et les industriels. Le capitaine de frégate Bertrand Pouliquen, gestionnaire des officiers de cette spécialité, se félicite de l’attrait grandissant pour cette filière. « Ils sont de plus en plus nombreux à choisir Energ, puis atomicien. Nombreux sont ceux qui deviennent Energ par passion car ils veulent travailler dans le concret et voir le fruit de leur travail. » Rien de tel que de vivre intensément les enjeux d’un appareillage. Devenir Energ est un défi technique et humain que ces officiers sont prêts à relever. ®

L’ATOMICIEN IDÉAL Bricoleur, débrouillard, mais surtout amoureux de la mer. Après avoir suivi une formation de mécanicien, le major Collin a servi sur quatorze bâtiments, surfaciers et sous-marins : « J’avais soif, soif d’expériences, soif de tout voir, de tout connaître. Avant chacune de mes affectations, j’avais une boule au ventre. Un peu comme pour la rentrée des classes. » Selon lui, c’est grâce à un système de compagnonnage solide et une réelle solidarité qu’il a pu apprendre rapidement et grimper un à un les échelons. C’est par curiosité qu’il est devenu atomicien, c’est par passion qu’il a servi la Marine pendant plus de quarante ans. « Une expérience tellement excitante. Cette filière est un challenge tant en termes techniques que pour la vie embarquée. » Encore aujourd’hui, il ne peut imaginer une autre vie : « Marin avant tout j’ai surtout eu la chance d’être mécanicien avec une carrière très riche. » La solidarité et la ténacité sont les maîtres mots de ce vieux loup de mer : « Un mécano seul ne pourra jamais faire avancer le bateau! » Très exigeant, le major Collin a une idée du bon mécano. Selon lui atomicien ou non, il doit être un condensé de quatre qualités : « Il doit être curieux des technologies actuelles et futures, innovant pour proposer des solutions, disponible car les pannes ne surviennent pas forcément entre 9h et 20h. Et enfin marin car notre métier ne consiste pas seulement à faire tourner les machines. Bref un bon mécano soulage son chef ! »

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EAMEA

Deux sites, une mission : l’excellence

L’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) forme sur les sites de Cherbourg et Cadarache les atomiciens d’aujourd’hui et de demain. À Cadarache, les futurs instrumentistes suivent une formation qui a tout du compagnonnage.

L

e bâtiment 400 est situé sur le site du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Cadarache. Il abrite le premier prototype à terre (PAT), c’est-à-dire le réacteur nucléaire qui armait les tous premiers sous-marins de classe Le Redoutable. Le site, propriété du CEA et géré sous la responsabilité de la société Areva TA, dispose également de prototypes de réacteurs nucléaires de propulsion navale plus récents, soutien à la flotte en service. C’est à Cadarache que les futurs atomiciens découvrent pour la première fois la pratique. Déjà lors de leur formation au BAT à SaintMandrier, les marins viennent faire un stage d’initiation à la vapeur sur le site de Cadarache. Puis après le brevet supérieur adapté (BSA) lors de leur formation pratique au nucléaire, ils reviennent pendant quatre semaines. Le travail est intense. Ils doivent intégrer des automatismes notamment en matière de sûreté nucléaire. Pour cela, ils sont formés sur le PAT qui, s’il est aujourd’hui arrêté de manière définitive, est toujours émetteur de rayonnements ionisants à l’intérieur de la machine. Sur des piles ato-

miques d’expérimentations, ils apprennent à diverger, c’est-à-dire à démarrer une installation nucléaire et à contrôler la réaction en chaîne de la fission nucléaire.

Les experts atomiciens Jusqu’en décembre, cinq stagiaires sont quant à eux formés au métier d’instrumentiste. Ils seront, si leur formation est validée, les futurs experts en matière de conduite de chaufferie nucléaire et des installations sur SNA ou sur

le porte-avions en fonction de leur parcours. Ils sont pris en main tant par les marins que par les civils. La force de cette formation est bien la proximité avec le concepteur qui peut répondre à toutes les questions des instrumentistes en herbe. Environ un tiers des BSA repasse une deuxième fois à Cadarache pour une formation de spécialiste instrumentiste, chimiste ou ingénieur de quart propulsion. ® LES INSTRUMENTISTES SUR SNA OU SUR PORTE-AVIONS ONT UN MÊME BUT : DIAGNOSTIQUER UNE ÉVENTUELLE PANNE. MAIS ILS N’UTILISENT PAS LES MÊMES OUTILS. SUR SNA, LE MULTIMÈTRE EST LA RÉFÉRENCE. SUR LE PORTE-AVIONS ET LES SNLE, UN ORDINATEUR CONNECTÉ AU MODULE PERMET DE DÉTECTER LE PROBLÈME.

POUR FORMER LES MEILLEURS, LES STAGIAIRES SONT MIS EN SITUATION. APRÈS LEUR FORMATION PRATIQUE À CADARACHE ILS EFFECTUERONT UN STAGE DE PRÉ-EMBARQUEMENT À BREST OU À TOULON EN FONCTION DE LEUR AFFECTATION.

Capitaine de vaisseau Frédéric Janci

L’exigence : un prix, une récompense Après avoir occupé les bancs de l’EAMEA, le capitaine de vaisseau Frédéric Janci y occupe aujourd’hui le fauteuil de commandant. Entre les deux, il a été « chef » de SNA, de frégate ASM, du porte-avions Charles de Gaulle, gestionnaire au bureau Officiers et a été responsable de la division Exploitation de l’état-major de la Force d’action navale. Il revient sur l’exigence demandée tant de la part des élèves que de la part de l’école.

officiers ou officiers mariniers, doivent comprendre autant l’aspect neutronique que l’environnement dans lequel ils vont évoluer. Cette exigence va dans les deux sens. Ici, il est inenvisageable de ne pas donner le meilleur à nos élèves. C’est pourquoi nous avons choisi la voie de l’œuvre commune en travaillant avec les constructeurs, les experts… civils et militaires. Mais nous comprenons les difficultés de nos élèves, car la grande majorité du personnel qui travaille ici a étudié dans cette école.

Pour réussir les études vous exigez de vos élèves un travail assidu. Dans quelle mesure cette implication est-elle nécessaire ? C’est vrai que nous exigeons de nos élèves beaucoup de travail : en moyenne trois heures par soir. Ce rythme scolaire se rapproche de celui des classes préparatoires. La vraie difficulté n’est pas d’ingurgiter toutes ces connaissances mais bien de les synthétiser. Les élèves,

L’arrivée de la nouvelle classe de SNA Barracuda va-t-elle bouleverser l’enseignement de l’EAMEA ? Fondamentalement, l’enseignement ne va pas changer dans les années à venir. Tout d’abord parce que nous restons une armée nucléaire comme l’a rappelé le président de la République. Ensuite parce que si des points techniques changent sur Barracuda, les élèves

auront toujours besoin de cet apprentissage du travail en groupe. La force de cette école réside aussi dans le goût du travail en équipe. Le travail personnel contribue au résultat collectif. La filière atomique reste donc une filière d’avenir ? Plus que jamais ! Être atomicien reste un métier d’avenir. Le garçon ou la fille qui choisit cette branche fait un bon choix, pour lui ou elle, et pour la Marine. C’est le choix d’une carrière pérenne et très riche. On l’oublie trop souvent mais la moitié des emplois d’atomiciens sont dans l’environnement : SSF, EMA… La filière nucléaire offre des opportunités de carrières : un Energ classique peut devenir atomicien en cours de carrière. Devenir atomicien peut se faire à tout âge. Et puis c’est la garantie de servir pour la première mission de nos armées : la dissuasion nucléaire. ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012 ® 19

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PASSION

Marine

L’ÉCOLE ATOMIQUE : UNE FORMATION BRILLANTE Depuis plus d’un demi-siècle, l’EAMEA vise l’excellence pour ses élèves . Dans cette école, pas de place pour l’improvisation. Ici la rigueur et le travail sont de mises avec, en récompense, un métier passionnant.

L

es élèves atomiciens débutent tous leur formation sur le site de l’EAMEA à Cherbourg, puis poursuivent à l’antenne de Jouques-Cadarache pour des mises en situation pratique. Les cours théoriques leur permettent de comprendre les phénomènes physiques variés et d’appréhender les technologies pointues qu’ils devront assimiler individuellement avant d’en restituer les enjeux en équipes, dans les domaines de la propulsion nucléaire, de la maîtrise des risques ou des armements. Pour les officiers mariniers comme pour les officiers, les formations d’atomiciens sont exigeantes, mais accessibles à ceux qui en ont la motivation. Ces efforts des élèves, encouragés mais surtout soutenus de près par le personnel instructeur et enseignant de la filière, sont in fine récompensés par plusieurs diplômes et brevets reconnus dans le monde militaire comme civil : titre d’ingénieur de niveau bac +6 pour les officiers du génie atomique, équivalence bac +3 pour les opérateurs… Mais au-delà de cette reconnaissance et de la légitimité technique acquise grâce ce niveau scientifique et à quelques années d’exploitation pratique, ce sont d’abord de qualités humaines dont s’enrichissent les 20 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

tats dont ils sont fiers : ils se sentent grandis et consolidés, c’est-à-dire valorisés pour eux-mêmes et par l’institution. Cette fierté les accompagne dans la suite de leur carrière militaire embarquée puis à terre, et par la suite dans le civil. Les élèves développent ainsi leur autorité propre, leur sérieux et leur ambition, qui seront appliqués à bord des bâtiments à propulsion nucléaire et dans l’environnement associé. Garantes de leur capacité à relever des défis, ces qualités confèrent aussi, aux atomiciens qui le souhaitent, de réelles capacités de polyvalence et d’adaptation, pour prétendre à des affectations variées dans de nombreux domaines. ®

DEPUIS 1956, L’ÉCOLE FORME LES ATOMICIENS.

officiers et officiers mariniers qui passent dans la filière nucléaire. Tels des sportifs de haut niveau ou des explorateurs, le goût prononcé de l’effort, de la rigueur et du travail en équipe, leur permettent d’obtenir des résul-

LES ÉLÈVES DOIVENT APPRENDRE À TRAVAILLER EN GROUPE.

ENERG NUC : LA NOUVELLE FILIÈRE QUI FORME LES ATOMICIENS SOUS-MARINIERS DE DEMAIN Baptiste est second maître depuis peu. Il vient de terminer sa formation à Cherbourg et embarque bientôt sur SNLE. Après un BTS Électromécanique, le jeune homme s’engage dans la Marine. « Mes parents m’ont demandé d’avoir un bac +2 car ils s’inquiétaient pour mon avenir. » Maintenant les voilà rassurés : le SM Baptiste partira de longues périodes à bord de SNLE. Il est l’un des dix premiers de la spécialité Energ NUC. Ces jeunes maistranciers ont vocation à occuper à court terme les emplois d’atomiciens uniquement à bord de sous-marins. Titulaires d’un bac +2 avant l’incorporation, ils obtiendront le BSA à l’issue de leur formation et d’une première expérience à bord d’un sousmarin. Les efforts à fournir sont intenses car on exige du marin qu’il connaisse son bateau presque par cœur. « J’ai beaucoup cravaché, raconte le SM Baptiste, mais j’étais au courant. Et puis ça vaut le coup. J’ai 20 ans et je pars sur SNLE ! » Une fois formés, ils occuperont des postes de Mécan ou d’Elec en fonction de leur formation initiale. Le SM Baptiste sera affecté à la sécurité plongée. « Je ferai des rondes et j’apprendrai. » Pour l’instant le jeune homme a rejoint l’équipage de son bâtiment pour se familiariser avec les machines. « Je mets des objets sur des mots. Tout me semble tellement plus clair plus limpide. »

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VIE DES

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Afghanistan

ILS SONT MARINS ET POURTANT ILS FORMENT LES MILITAIRES AFGHANS

Dans le cadre de l’accompagnement à la montée en puissance de l’armée afghane (ANA), des marins français participent en Afghanistan à la mission Epidote. 1 Epidote (1) vise à former des instructeurs afghans qui, à terme, formeront de manière autonome les soldats de l’armée nationale afghane (ANA). Quatre marins participent à cet effort de formation.

Présents dans tous les domaines

Les postes occupés par les marins d’Epidote 30 illustrent les multiples activités de cette mission atypique. Ils sont en effet insérés au sein des écoles militaires afghanes. Leur action couvre l’ensemble du spectre de la formation militaire, de la formation initiale à celle de niveau supérieur, de l’apprentissage du maniement des armes à la formation spécialisée dans le domaine du soutien ou du renseignement. Au sein d’une petite équipe de sept personnes, le maître B. assure ainsi le secrétariat de l’Intelligence Training Center (ITC). À ce titre, il est en charge de l’ensemble du volet logistique et administratif de cette école afghane du renseignement. Quotidiennement au contact des militaires afghans, il participe notamment aux exercices pratiques contribuant à augmenter le niveau de compétence des forces afghanes chargées du renseignement. L’enseigne de vaisseau L. H. assure quant à lui la gestion de la cellule langues vivantes du Command and Staff College, l’équivalent afghan de l’École de guerre. Il veille à la diffusion de la langue française dans cet établissement qui constitue le sommet de la pyramide de la formation militaire en Afghanistan. Le commissaire de première classe M. occupe pleinement un rôle de mentor : il conseille le lieutenant-colonel de l’armée nationale afghane, responsable de la Finance Management School, ainsi que ses adjoints. Enfin, le lieutenant de vaisseau T. assiste au quotidien le chef de détachement Epidote, le colonel

LE COMMISSAIRE M. EN PLEINE SÉANCE DE MENTORING.

LES QUATRE MARINS DE LA MISSION EPIDOTE 30.

F. En tant qu’officier supérieur adjoint (OSA), il est chargé d’entretenir la liaison avec les contingents de la coalition.

S’adapter malgré tout

Pour ces marins, les caractéristiques de cette opération extérieure s’accompagnent de réalités atypiques. L’Afghanistan n’est évidemment pas un théâtre neutre, ce qui se concrétise notamment par des mesures de sécurité au quotidien. Chacun a reçu une double dotation, avec un pistolet automatique et un Famas. Un gilet pare-balles est également indispensable lors de tous les déplacements, effectués en véhicules blindés. En effet, la menace d’attaques perdure. Si Kaboul est bien plus préservée que d’autres provinces, comme le Helmand ou Kandahar, les attaques de camps de l’ISAF, les engins explosifs improvisés,

les suicide bomber, les tirs de roquettes et les prises à partie restent une réalité. Afin d’être prêt à y faire face, de nombreuses instructions au tir et au sauvetage de combat sont régulièrement dispensées. Elles sont d’autant plus indispensables que cet environnement n’est pas le milieu habituel d’opérations pour les marins en dehors de la Force des fusiliers marins et commandos (Forfusco). Cette plongée sur ce théâtre exigeant et passionnant permet à tous de garder à l’esprit que le marin est d’abord un militaire et un combattant, ce qui fait partie intégrante de ses traditions et ses valeurs. ® ENSEIGNE DE VAISSEAU L. H.

(1) Epidosis signifie « complément » en grec.

L’EV L. H. AVEC UN INTERPRÈTE DU COMMAND AND STAFF COLLEGE.

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VIE DES

unités

Noble Mariner 2012

LA MARINE FRANÇAISE PASSE AVEC SUCCÈS UN

1

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1 Du 24 septembre au 7 octobre 2012, la Marine française a conduit un entraînement majeur de l’Otan en mer Méditerranée. Noble Mariner 2012 s’inscrit dans le cycle de préparation de la NATO Response Force (NRF), la force de réaction rapide de l’Otan. Le but : certifier la capacité de la France à exercer le commandement de la composante maritime de la NRF, dont elle prendra l’alerte au 1er janvier 2013 pour un an. Composée de 25 bâtiments, la force navale déployée, la Task Force 445, était emmenée par un état-major de plus d’une centaine de militaires d’une douzaine de nationalités, embarquées à bord du BPC Tonnerre. Le vice-amiral Philippe Coin22 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

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dreau, commandant la Force aéromaritime française de réaction rapide (FRMARFOR), conduisait les opérations : « Nous avons débuté par une phase de deux jours à quai, pendant laquelle les militaires de l’état-major et les commandants ont préparé les ordres de conduite de Noble Mariner. Une fois en mer, nous avons mené de nombreux exercices sérialisés, augmentant progressivement de rythme et d’intensité, jusqu’à la phase finale, qui a plongé tous les participants dans un scénario de crise. » Dans ce scénario, un État membre de l’Alliance Atlantique fait face à des difficultés croissantes avec un pays voisin et demande à l’Otan d’intervenir dans la région. L’Otan mandate la Nato Response Force

4 1 GROUPE DE BÂTIMENTS DE GUERRE DES MINES ET LE BCR VAR. 2 LES UNITÉS SE SONT AFFRONTÉES DANS TOUS LES DOMAINES DE LUTTE. 3 DÉBRIEFING DE FIN DE JOURNÉE. 4 LE BPC TONNERRE. 5 LE CMT LYRE EFFECTUE UNE OPÉRATION DE CONTRE-MINAGE. 6 RAVITAILLEMENT À LA MER. 7 LE VAE PHILIPPE COINDREAU, COMMANDANT LA FORCE AÉROMARITIME DE RÉACTION RAPIDE.

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ÈS UNE PREMIERE CERTIFICATION OTAN

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pour se déployer. Lors de la phase finale, la Task Force a été scindée en deux et les unités se sont ainsi affrontées dans tous les domaines de lutte, dans le cadre très réaliste d’un entraînement Otan de haut niveau. Afin de juger de la qualité de préparation de l’étatmajor et des unités, une équipe d’évaluation d’une dizaine de militaires, issue de différents étatsmajors alliés, observait de près le déroulement des opérations. « Le processus de certification ne concerne pas que la France, précise l’amiral Coindreau. La certification permet aussi de vérifier que toutes ces unités et ces personnes de différentes nations, donc différentes cultures opérationnelles, sont capables de travailler selon les mêmes standards. »

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Avec Noble Mariner 2012, la France et ses alliés ont franchi un premier niveau déterminant dans le cycle de certification Otan. Dans une quinzaine de jours, se jouera la seconde étape : Steadfast Juncture 2012, qui se déroulera du 27 octobre au 9 novembre à bord du BPC Dixmude. « Ce sera un exercice synthétique cette fois, qui impliquera trois niveaux de commandement : l’état-major de Shape à Mons (Belgique) pour le niveau stratégique, le Joint Force Command de Naples pour le commandement interarmées et les composantes terre, marine et air amenées à prendre l’alerte NRF 2013 », précise l’amiral Coindreau. En l’occurrence, c’est la Grande-Bretagne qui sera responsable des com-

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mandements des composantes terre et air de la NRF, respectivement via l’Allied Rapid Reaction Corps et le Joint Force Air Component Headquarters. La France sera responsable de la composante maritime de la NRF, via FRMARFOR. « Il s’agira cette fois de rendre compte au commandement de l’Otan du niveau de préparation de l’ensemble de la force interarmées qui prendra l’alerte NRF en 2013, conclut l’amiral. Le processus de certification qui mène à prendre la responsabilité de cet outil pleinement opérationnel qu’est la NRF, offre ainsi un entraînement de haut niveau, et une formidable opportunité d’accroître l’interopérabilité. » ® LV CYNTHIA GLOCK

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VIE DES

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« Ditching »(1)

MODE D’EMPLOI

Base d’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic. Parce que les opérations aériennes militaires ou de service public sont par nature plus risquées qu’un vol commercial, parce que les conditions de vol sont parfois loin d’être idéales, l’entraînement du personnel navigant passe nécessairement par le Centre d’entraînement à la survie et au sauvetage de l’aéronautique navale (Cessan). C’est en effet dans les locaux remarquablement équipés du Cessan et dans les eaux toutes proches de l’Atlantique que les équipages de chasse, d’hélicoptères ou d’avions multimoteurs répètent leurs gammes en cas d’amerrissage forcé. Des stages adaptés, faits d’exercices de simulation en piscine et d’entraînements en mer, les familiarisent avec leurs procédures et équipements de survie. Ils y apprennent aussi à surmonter des conditions stressantes, comme l’évacuation d’une cabine immergée. LV COLOMBAN ERRARD (1) Crash en mer. LORSQU’UN AÉRONEF TOUCHE L’EAU (DANS L’EAU, UN AMERRISSAGE PORTE LE NOM DE « DITCHING »), L’ÉQUIPAGE ENCORE SOUS L’EFFET DE L’IMPACT A TRÈS PEU DE TEMPS POUR ÉVACUER. LES PROCÉDURES APPRISES AU CESSAN PRENNENT ALORS TOUTE LEUR IMPORTANCE.

UNE FORMATION INTERARMÉES 2012 Au 31/10/2012

Marine (aéronavale) Air Alat Divers (Gendarmerie, DGA,

527 190 145 107

Douanes, marins-pompiers, commandos...)

Total

969

Total 2012 par anticipation : environ 1100 stagiaires.

« Les nouvelles cabines d’immersion modulables et le matériel de survie dont nous disposons nous permettent de former les stagiaires de toutes les armées dans un environnement très proche de l’aéronef qu’ils utilisent. » LE DIRECTEUR (CC BOUFFORT)

24 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

UN PILOTE IMMERGÉ VIENT DE SE DÉFAIRE DU HARNAIS QUI LE RETENAIT DANS LA CABINE ET RETIENT SA RESPIRATION POUR S’ÉLOIGNER DE LA CABINE ET REJOINDRE LA SURFACE.

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EN PLEINE MER, LES EXERCICES PERMETTENT AUX STAGIAIRES D’ÊTRE AU PLUS PROCHE DES CONDITIONS RÉELLES ET D’APPRENDRE À UTILISER L’ENSEMBLE DU MATÉRIEL DE SURVIE MIS À LEUR DISPOSITION.

« Les stagiaires apprennent ici un ensemble de procédures issues du retour d’expérience. Augmentant la confiance en soi, elles permettent de se sortir de situations a priori délicates et de mettre efficacement en œuvre les moyens de survie. » UN INSTRUCTEUR (PM KERDRAON, PLONGEUR, INSTRUCTEUR)

« Nous transformons ici des connaissances en actes réflexes. Le stage Cessan nous ouvre la porte des opérations à partir des porte-hélicoptères et nous permet de progresser dans nos qualifications. » UN STAGIAIRE DE L’ALAT

LA PRÉSENCE DE L’ÉQUIPE D’ENCADREMENT MISE À PART, LES STAGIAIRES VIVENT UNE EXPÉRIENCE TRÈS PROCHE DES CONDITIONS QU’ILS RENCONTRERAIENT EN RÉALITÉ.

L’ENTRAÎNEMENT DU CESSAN CONCERNE AUSSI BIEN LES ÉQUIPAGES D’APPAREILS À VOILURE TOURNANTE QUE FIXE. ICI, PRÉPARATION À L’AMERRISSAGE EN PARACHUTE, APRÈS ÉJECTION OU ÉVACUATION DE L’AVION EN VOL.

PAS D’AMERRISSAGE D’URGENCE SIMULÉ SANS BRIEFING PARTICULIER PAR LES PLONGEURS QUI ASSURENT L’INSTRUCTION ET LA SÉCURITÉ DES STAGIAIRES.

« Comme dans tout entraînement, même proche des situations réelles, la sécurité passe avant tout. Notre formation nous permet de laisser de l’autonomie aux stagiaires. Nous nous tenons toujours prêts à intervenir. » MP SEZNEC, RESPONSABLE DE LA SÉCURITÉ NAUTIQUE

LE CESSAN FORME À LA SURVIE EN MER LES ÉQUIPAGES D’AÉRONEFS DES TROIS ARMÉES, MAIS AUSSI DE LA DGA, GENDARMERIE, MILITAIRES ÉTRANGERS…

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Flottille 24F de Lann-Bihoué

RENCONTRE ENTRE UN MIRACULÉ ET SES SAUVETEURS

M. RICHER AVEC L’ÉQUIPAGE DE LA 24F.

1 10 octobre au petit matin, l’émotion est vive à la flottille 24F : Vivian Richer découvre enfin l’équipage du Falcon 50M qui lui a porté assistance quelques semaines auparavant. Véliplanchiste aguerri, armé d’une force de caractère hors du commun, ce sexagénaire souhaite raconter son histoire « d’homme à la mer » pour partager son retour d’expérience et tirer un coup de chapeau à ses sauveteurs.

L’attente, le récit

Le 30 août dernier vers 17h30, au terme d’une journée de navigation, ce véliplanchiste casse son wishbone dans une mer démontée au large de Sète. Son calvaire commence, l’amenant à dériver une vingtaine d’heures. Attaché à son flotteur, Vivian raconte : « J’avais mis mon short autour de la tête pour ne pas avoir trop froid et je m’agitais continuellement pour me tenir éveiller. » La température de l’eau est heureusement clémente, 24 °C. Des embarcations, catamarans et thoniers, sont visibles sur l’horizon, mais le naufragé ne possède pas de fusées. Impossible de se signaler : les secours potentiels s’éloignent. Les hélicoptères en patrouille ne localisent pas le véliplanchiste. La nuit est longue.

Le Falcon 50M, le Saint-Bernard des mers

Au petit matin, on tient compte des dérives importantes qu’a pu subir le naufragé durant la nuit pour recalculer les zones de recherches. Elles sont largement agrandies. Le moyen le plus adapté devient alors le Falcon 50M, avion de surveillance chargé des missions de recherche et sauvetage en mer. Le Cross décide de mettre en alerte la flottille 24F qui ne tarde pas à décoller et met le cap vers la Méditerranée. Ce puissant tri-réacteur rallie la zone à plus

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LE 11 OCTOBRE À LA 24F, M. RICHER RACONTE SON EXPÉRIENCE. LA PLANCHE À LA DÉRIVE.

de 900 km/h et arrive vers 12h, à peine une heure après son décollage de Lorient.L’équipage s’organise pour la recherche et couvrira 600 km2. 13h47 : « Top travers gauche, 0,5 nautique, une planche », annonce le maître Nicolas Jové, un des deux observateurs. La mécanique est bien huilée : l’équipage se représente. « Ouverture de la trappe de largage, attention pour la verticale, 3,2, unité, top largage… », un colorant marque l’élément observé. Cependant les conditions dantesques du jour ne permettent pas de conserver un visuel permanent. Rapidement, l’équipage Xenon Echo affirme qu’un homme s’accroche à l’arrière de cette frêle embarcation et demande au Cross de faire rallier au plus vite l’hélicoptère de la sécurité civile, Dragon 34. Durant cette phase, Vivian Richer retrouve le moral et lutte pour que l’avion le localise

en tentant d’orienter les reflets de sa planche vers l’avion. 14h30 : « L’hélicoptère de la sécurité civile arrive sur les lieux, mais le véliplanchiste reste invisible durant dix minutes… », souligne le chef de bord du Falcon 50M, Johann Bernard. Là encore, les éléments de signalisation lui font défaut. Après un quart d’heure de recherche, la planche réapparait et Dragon 34 est immédiatement guidé par XE vers le navigateur pour un hélitreuillage réussi.

Le retour d’expérience

Cette rencontre inhabituelle, riche en retour d’expérience, montre à nouveau la nécessité de toujours emporter en mer trois éléments importants : les fusées de détresse, une lampe flash et un paquet de poudre colorante fluorescéine. ® LV DAVID FORESTIER

En coopération nationale notamment avec la sécurité civile et la SNSM et sous la direction des Cross, les opérations de sauvetage représentent environ 150 jours de mer et 800 heures de vol chaque année pour la Marine. Des moyens dédiés au secours tels que remorqueurs d’intervention pour l’assistance et le sauvetage et hélicoptères de service publics, mais aussi d’autres unités de la Marine, sont sollicités pour ces missions.

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« Être combatif »

DU CESC AU « VILLAGE MODULAIRE DE COMBAT » LE COMBAT TOTAL OPÉRATIONNEL MARINE – POLITIQUE EPMS ALFUSCO Le CTOM a été initié par deux instructeurs « sport de combat » d’Alfusco. Formés à l’enseignement pédagogique et technique de MMA (mixed martial arts), les instructeurs ont constatés, à la suite des retours d’expériences des groupes d’actions spécialisés, que les techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR) ne répondaient pas réellement aux exigences des commandos marine. De ce fait, le CTOM complète le TIOR et s’adapte parfaitement aux situations de corps à corps rencontrées par les commandos : appréhension, percussion et projection, le tout avec un équipement à charge variable (de 20 à 50 kg) suivant les missions.

1 « La Marine est faite pour le combat. Pour s’y préparer d’abord et le cas échéant pour l’accomplir. » Comme le soulignait ainsi le général de Gaulle en 1964, la préparation au combat fait partie intégrante de la Marine et de la vie des marins. À Lorient, le bureau Entraînement de l’état-major conçoit, organise, encadre et coordonne les séances d’entraînement de niveau supérieur des commandos marine. Nécessité faisant loi, il lui arrive aussi de se muer en entreprise de menuiserie.

LE CENTRE D’ENTRAÎNEMENT SPÉCIALISÉ DES COMMANDOS PERMET UNE MISE EN SITUATION RÉALISTE.

Livraison du « Village de combat » au printemps 2013

« Born To Drill »

Les capacités d’entraînement des commandos doivent s’adapter à la même vitesse que les théâtres d’interventions. Pour être au plus près de la réalité, le bureau Entraînement a imaginé un centre d’entraînement spécialisé des commandos (CESC). Installé dans les anciens locaux du centre de formation de la DGA, il est destiné aux unités commandos à des fins d’entraînement, de formation ou de préparation de mission. Plusieurs semaines de travaux ont été nécessaires pour sécuriser cet ancien bâtiment et le configurer selon les plans réalisés par les entraîneurs de la force des fusiliers marins et commandos. Sur près de 900 m2, ce complexe, réalisé principalement avec les moyens locaux, est organisé en trois modules : urbain, maritime et sportif. Il permet l’entraînement spécifique d’investigation, d’effraction et de parcours de tir individuels ou collectifs, ainsi que la pratique d’activités sportives spécifiques à des fins opérationnelles. Il autorise également le déroulement de scénarios de mises en situation, des plus simples – combat défensif d’une d’équipe de protection embarquée – aux plus complexes, comme la libération d’otages. Créé de toutes pièces, il répond aujourd’hui aux premiers besoins. Jusqu’à présent, aucune structure « en dur » d’en-

la mise en condition opérationnelle des équipes de protection embarquées avant leur déploiement sur un théâtre – grâce à son module maritime (passerelle de navire, coursives, PC…).

SUR PRÈS DE 900 M2, LE CESC EST ORGANISÉ EN TROIS MODULES : URBAIN, MARITIME ET SPORTIF.

traînement n’existait sur la base des fusiliers marins et commandos. Comme le souligne le CV Clivaz, chef d’état-major de la Forfusco, « nous avons un besoin vital d’entraînement réaliste. Et bien que cet outil ne soit qu’un palliatif d’une infrastructure pérenne à venir, il était essentiel pour la force de disposer de cette installation pour permettre un entraînement réel, dans des contextes urbains et maritimes, pour des combats rapprochés ». En particulier, le centre d’entraînement spécialisé facilitera

La situation des infrastructures d’entraînement fait partie des préoccupations de l’état-major de la Forfusco depuis plusieurs années déjà. Fruit de ces réflexions, un « village de combat » devrait voir le jour au printemps 2013 sur la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué. À l’image du CESC ou des modules existant sur le VN Partisan, ce village, premier du genre au sein de la Marine nationale, permettra, à plus grande échelle, aux commandos de s’entraîner en permanence au combat, en environnement urbain proche. Composé de plusieurs modules, figurant le principe des conteneurs maritimes : habitations (intérieur, extérieur), immeubles, rues, il autorisera différents scénarios d’intervention et modes de mises en place depuis l’infiltration pédestre discrète jusqu’à l’assaut combiné par hélicoptère et véhicules tactiques. ® EV1 DAVID MOAN

Plus d’images du CESC et du futur village de combat sur Internet

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TÉMOIGNAGE VIE DES

unités de marin

État-major de soutien défense de Rennes

UN AMIRAL À LA BARRE 1 À Rennes, l’état-major de soutien défense (EMSD) est établi à proximité d’un boulevard qui porte le nom du navigateur et explorateur français, Jacques Cartier. Dans le bureau du commandant de l’EMSD, la présence de quelques tableaux respire aussi l’amour de la mer. Il faut dire que l’EMSD de Rennes est dirigé par un amiral. Mais la carte des huit bases de défense dont dépend l’état-major rappelle le caractère éminemment territorial de la mission. Entretien avec le CA François Bandelier. Amiral, vous commandez un organisme interarmées. Qu’est-ce que cela implique ? L’interarmées demande une large ouverture d’esprit. Il existe des cultures d’armées et des méthodes de travail différentes, même le vocabulaire diffère souvent. Les officiers que je commande commencent d’ailleurs eux aussi à parler de coursives ! (rires) On apprend au contact les uns des autres et on s’adapte en permanence, civils comme militaires des différentes armées. La réforme et le bon fonctionnement du système, c’est un défi pour tous. Il n’y a pas de place pour les querelles de chapelle. En tant que marin, qu’apportez-vous à cet étatmajor de soutien ? J’apporte en quelque sorte un peu de sel. La culture marine permet de prendre du recul sur les sujets, comme lorsque l’on commande un bâtiment dans des conditions difficiles. Être acteur de la réforme, c’est comme naviguer au milieu des écueils. Je commande un équipage à qui je dois donner, par mon expérience, de la sérénité dans la difficulté. La réforme est difficile, elle se fait en tenant compte d’un certain nombre de contraintes budgétaires. Nous sommes dans un bateau qui évolue dans le brouillard, par mer forte et avec un équipage optimisé. Mon rôle est de lutter contre les habitudes et de susciter l’adhésion de cet équipage. Il y a beaucoup de choses à mettre en place, à expliquer et à harmoniser.

« ÊTRE ACTEUR DE LA RÉFORME, C’EST COMME NAVIGUER AU MILIEU DES ÉCUEILS. »

Vos expériences précédentes vous aident-elles dans ces fonctions de soutien ? Comme adjoint mer et commandant de la base navale de Fort-de-France en Martinique et auparavant adjoint territorial du préfet maritime à Cherbourg, j’ai eu l’occasion de travailler en interminisÉTATS-MAJORS DE SOUTIEN DÉFENSE Les cinq EMSD ont été créés pour déployer les bases de défense et mettre en place les processus harmonisés nécessaires à leur bon fonctionnement. Ils sont les relais régionaux du commandant interarmées du soutien (Comias) et sont commandés par des officiers généraux issus des trois armées. L’EMSD de Rennes regroupe huit bases de défense. Quatre sont à dominante Air (Évreux, Orléans-Bricy, Bourges-Avord et Tours), trois à dominante Terre (Rennes, Angers-Le Mans-Saumur et Vannes-Coëtquidan) et une à dominante marine (Cherbourg). 28 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

LE COMMANDANT DE L’EMSD ET DEUX DE SES ADJOINTS PRINCIPAUX : QUELLES QUE SOIENT LEURS ORIGINES, LES MILITAIRES DE L’ÉTAT-MAJOR CONTRIBUENT TOUS AU BON FONCTIONNEMENT DES BASES DE DÉFENSE.

tériel et en interarmées. Je suis également habitué au soutien et à la compréhension des bases de défense, puisque j’ai contribué à monter celle de Cherbourg. Comment êtes-vous accueilli par vos interlocuteurs ? Loin de la mer, le marin est souvent regardé avec un œil curieux et attentif. On est attendu notamment sur les manières de faire, sur l’image parfois distante qu’ont les gens du marin. Mais assez rapidement, la glace se brise. La culture du marin, c’est l’ouverture d’esprit. Même si on passe beaucoup de temps sur mer, nous aimons découvrir les différences avec les autres cultures et nous y adapter. Le soutien, c’est comme la vie en équipage. C’est comme un bâtiment en opérations. On est sur le pont en permanence. ® PROPOS RECUEILLIS PAR LV COLOMBAN ERRARD

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CHRONIQUE

dupersonnel

TEAM JOLOKIA LA MARINE PARTENAIRE DE LA DIVERSITÉ

AU LARGE DE LORIENT, LES CANDIDATS PRÉ-RETENUS SERONT ÉLEVÉS SUR TEAM JOLOKIA.

1 « Recherche hommes et femmes pour voyage hasardeux. Pas de salaire. Vie spartiate, tâches d’équipage rudes ou impitoyables, implication et courtoisie exigées. Recrutement sévère non-ouvert à tous et à toutes, priorité aux borgne-fesses sociaux ou physiques. » Ainsi étaient libellées les premières lignes de l’annonce de Team Jolokia, voilier de 60 pieds à la recherche de son équipage. Au-delà de la performance sportive, l’équipe à la tête de cette initiative pour le moins originale a pour ambition d’étudier en quoi la différence peut être une force dans la gestion de projets d’envergure. Pour l’aider dans cette mission délicate, la Marine nationale s’est associée au projet d’Eric Bellion et Pierre Meisel.

PERMUTATIONS COMLOG MT BS Comlog, affecté à l’École des fourriers, cherche permutation Toulon terre ou embarqué. Contact au 06 59 59 28 90. SM BS Comlog, affecté Brest terre au bureau comptable du matériel, cherche permutation Toulon terre ou embarqué, Marseille et Hyères (urgent). Contact au 06 14 66 68 53.

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Former un équipage à partir d’un groupe de candidats hétérogènes fait en effet partie du quotidien des recruteurs de la Marine, et particulièrement des psychologues du SLPA. « Pour faire un bon marin, il n’y a pas de profil socioculturel ou éducatif type, témoigne le médecin-chef Martinez, le chef du service de psychologie de la Marine. Notre objectif est d’aider le Team Jolokia à recruter des personnes capables de créer un esprit d’équipage. Les valeurs recherchées chez les candidats sont l’adaptabilité, la capacité à se projeter dans un univers et un métier, la rusticité, la disponibilité et l’indépendance affective, ainsi qu’un bon niveau de sociabilité. » 120 personnes ont répondu à l’appel du large.

SECIM PM BS Secim, affecté CFPES Toulon, cherche permutation Toulon embarqué à compter de décembre 2012. Contact au 06 29 67 26 58 ou [email protected]

ANNONCES CLASSÉES PRIX EUROPÉEN « CIVISME, SÉCURITÉ ET DÉFENSE » Le prix récompense les actions en faveur du développement de la « conscience européenne de sécurité et de défense ». Dans ce cadre, l’association Civisme Défense Armée Nation recevra les candidatures des citoyens et personnes morales européens jusqu’au 31 octobre 2012. Pour plus d’informations : www.prizing-eurocitsecdef.eu

Une première sélection effectuée par les spécialistes du recrutement de la Marine a permis de retenir la candidature de 40 équipiers potentiels. Ils seront mis à l’épreuve sur le plan d’eau à deux occasions : sur la Seine dans un premier temps (à bord de Laser), puis en grandeur nature sur Jolokia au large de Lorient. Le Team Jolokia dévoilera la composition de son équipage définitif à l’occasion d’une conférence de presse qui se tiendra le 13 décembre à l’hôtel de la Marine. Pendant quatre ans (de 2013-2016), le team s’alignera au départ des courses océaniques les plus prestigieuses du monde : Fastnet, Sydney-Hobart, Transpac, Middle Sea Race et Québec-Saint-Malo. ®

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ESPACE

loisirs

À LA CHAÎNE

Il y a 264 ans exactement, une nouvelle page du système pénitentiaire français s’écrivait à Toulon avec l’ouverture d’un bagne. Une exposition raconte cet épisode historique méconnu… 1 En 1748, le bagne de Toulon est créé par l’union du corps des galères et de celui de la Marine. Le but consiste d’abord à utiliser les galériens pour la construction des vaisseaux du Roy avant que leurs tâches ne s’étendent progressivement à toutes les branches de l’activité portuaire. Rasés, enchaînés et marqués au fer rouge, les bagnards de « la chaîne » arrivent dans le port varois après un voyage éprouvant depuis tous les coins de l’Hexagone. Si les premières années, les forçats logent sur les galères dans des conditions d’hygiène précaires, puis sur de vieux vaisseaux hors d’état de naviguer (les « bagnes flottants »), les 3 000 à 4 000 prisonniers du bagne de Toulon habitent ensuite dans des bâtiments en dur spécialement conçus pour eux. Ces forçats appartiennent à toutes les classes de la société. Environ un quart est condamné à perpétuité, FORÇATS À VIE ACCOUPLÉS POUR ALLER AUX TRAVAUX, IN JOURNAL HISTORIQUE DU BAGNE. A. REYNAUD, CA 1825.

ARRIVÉE D’UNE CHAÎNE À CASTIGNEAU, IN JOURNAL HISTORIQUE DU BAGNE. A. REYNAUD, CA 1825.

les autres étant le plus souvent de simples voleurs. À partir de 1820, les châtiments s’adoucissent progressivement et les forçats sont formés pour exercer de nombreux métiers. Leurs conditions de vie s’humaniseront et le bagne de Toulon fermera définitivement ses portes en 1873. De l’arrivée des forçats, à leur habillement, à leur travail, sans oublier leurs évasions souvent rocambolesques, tout leur univers est minutieusement décrypté et passé au crible dans cette exposition réalisée conjointement par le Musée national de la Marine, le Service historique de la Défense et le centre d’instruction naval de Saint-Mandrier.

Mythes & réalités

Pièce phare de cette exposition dans le Var, la présentation inédite au public, et pour la première fois, des manuscrits du commissaire Reynaud (17791859), un témoin clef de ce système carcéral reposant sur le travail forcé. Une part belle est également faite aux maquettes d’architecture spécialement réalisées afin d’y présenter des ouvrages entièrement construits par les bagnards, comme l’hôpital de Saint-Mandrier et sa chapelle. Les visiteurs pourront également se plonger dans la dernière partie de l’exposition traitant de l’imaginaire du bagne. Autant d’anecdotes racontant autrement un univers impitoyable. Source d’inspiration pour nombre de romanciers du XIXe siècle comme Victor Hugo ou Alexandre Dumas, le

LE SAVIEZ-VOUS ? 1836 : le bagne de Toulon compte 4 305 détenus, dont 1 193 condamnés à perpétuité, 174 à plus de vingt ans, 382 entre seize et vingt ans, 387 entre onze et quinze ans, 1 469 entre cinq et dix ans et 700 à moins de cinq ans. Parmi les nombreux bagnards ayant séjourné à Toulon, un dénommé Eugène François Vidocq en 1799 qui s’en évade et deviendra par la suite le chef du service de sûreté de la préfecture de police, ancêtre de la direction régionale de la police judiciaire parisienne. Quant à Jean Valjean, l’un des principaux personnages du roman Les Misérables, il n’est que le fruit de l’imagination de Victor Hugo.

30 ® COLS BLEUS ® N° 3001 ® 27 OCTOBRE 2012

bagne a toujours été teinté d’un romantisme pourtant bien éloigné des réalités. De surcroît, des 125 ans de présence du bagne au cœur de Toulon, il ne reste aujourd’hui « physiquement » presque aucune trace. Aussi, ce devoir de mémoire s’impose-t-il, comme celui de se rendre à cette exposition narrant une page méconnue de l’histoire maritime de France. ® STÉPHANE DUGAST

Y ALLER « Le bagne portuaire de Toulon - Entre réalités et imaginaire 1748-1873 », une exposition du Musée de la Marine à Toulon jusqu’au 13 mai 2013. De 10h à 18h tous les jours sauf le mardi. RDV Place Monsenergue, Quai de Norfolk 83000 Toulon.

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INFO

sport

CEINTURE NOIRE ET CORDON BLEU

1 Appelez-le « Sabumnim » (instructeur, en coréen). Au pays du taekwondo, le maître Lylian Doulay est plus qu’un initié. En taekwondo ITF (l’art martial traditionnel et non la version olympique), il vient de remporter, début octobre, l’épreuve de coupe du monde, à Brighton en Angleterre. Un troisième titre cette année, après sa victoire à Barcelone et Rotterdam. Ceinture noire – cinquième dan sur les tatamis, le maître Doulay est aussi cordon bleu à la ville. Sa spécialité ? Le coup de pied de côté sauté. Et en cuisine ? Le poisson sous toutes ses formes… Plus encore qu’un art martial, le taekwondo (« l’art d’utiliser ses pieds et ses mains », toujours en coréen) est également une

philosophie de vie. Les valeurs de cette discipline sont d’ailleurs proches de celles de la Marine : « Le taekwondo est un art martial qui privilégie la force mentale et l’engagement complet. Il y a un parallèle évident avec les valeurs des marins », témoigne Lylian. Prochains objectifs pour le sportif de haut niveau : la coupe d’Europe en mars, le championnat d’Europe en avril et le championnat du monde en octobre. Mais la compétition n’est pas la seule préoccupation du champion. La formation fait également partie intégrante de ce sport. Le maître Doulay est d’ailleurs fortement investi au sein de sa fédération, puisqu’il en est le directeur technique national. Il

LE MT DOULAY ET LE VAE VERWAERDE, MAJOR GÉNÉRAL DE LA MARINE.

prend le temps de s’impliquer énormément dans les clubs, où il partage régulièrement sa passion en distillant aux pratiquants de précieux conseils. À ce jour, « Sabumnim Doulay » compte vingt ans de pratique et dix ans d’enseignement. Une expérience qu’il a mise au service des militaires en créant une section taekwondo de Paris au centre Marine de la Pépinière. Avis aux amateurs(1) ! ® LV COLOMBAN ERRARD

(1) Lundi et mercredi, de 19h30 à 21h30.

RUGBY FÉMININ LA SAISON COMMENCE BIEN L’équipe féminine du Club de la Marine nationale (RCMN) a remporté le premier match de la saison contre le RC Pays de Brest (60-19). 1 Un début prometteur pour cette équipe en grande partie renouvelée depuis la saison dernière. Le match contre le RC Pays de Brest était également l’occasion de programmer de longues séances d’entraînements. Du 10 au 14 octobre, les joueuses du RCMN/F ont suivi un parcours d’aguerrissement afin de renforcer la cohésion. Ce stage, encadré par Sébastien Richetin, moniteur de sport à la base navale de Brest, les a bien préparées pour leur première rencontre sportive.

Victoire écrasante

Après un début un peu hésitant, l’équipe a mené à la mi-temps par 29 à 12, puis a remporté la rencontre par 60 points à 19 (10 essais contre 3). Parmi les

joueuses sélectionnées se trouve l’enseigne de vaisseau Clémence Raphat affectée sur la Fremm Aquitaine, et actuellement capitaine de l’équipe. Le matelot Morgane Lafaysse est affectée sur la frégate De Grasse et le quartier-maître Sandra Rabier joue également pour l’équipe de France féminine à 15.

Des valeurs Marine

Depuis 2005, le rugby est un sport phare de la Marine pour ses valeurs d’équipe et d’équipage. Au printemps 2009, le Rugby Club de la Marine nationale s’est enrichi d’une équipe féminine. D’abord limitée au jeu à 7, l’équipe est passée au rugby à 12 et pratique le rugby à 15 depuis la dernière saison.

L’équipe masculine du RCMN s’est aussi illustrée lors de son premier match de la saison. Une victoire gagnée de peu contre l’équipe Espoirs du FC Auch par 24 points à 21 (4 essais à 3). Début prometteur pour l’ensemble des joueurs. ® ASP MARGOT PERRIER

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INFO

agenda

pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique. [email protected] DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez Du 29 octobre au 16 novembre, Amérique du Sud Exercice Crusex. 30 octobre, Paris (Île-de-France) Conférence Les mardis de la mer et des Français, « La mer au futur » par l’amiral Bernard Rogel. Du 2 au 19 novembre, baie de Somme Exercice guerre des mines de l’Otan.

Du 17 au 29 octobre, Méditerranée Exercice franco-britannique Corsican Lion dans le cadre de la montée en puissance maritime du CJEF.

6 novembre, Paris (Île-de-France) Conférence Les mardis de la mer et des Français, « Les algues, un futur eldorado pour la France ? » par M. Bernard Kloareg. 10 novembre, Sables-d’Olonne (Vendée) Départ du Vendée Globe.

Du 20 octobre au 11 novembre, Yvetot (Seine-Maritime) Exposition au salon de l’Ayac avec Michèle Battut  comme invitée d’honneur.

14 novembre, Paris (Île-de-France) Conférence les Mercredis de l’Institut océanographique de Paris : « La Comex, cinquante ans sous la mer » par Michèle Fructus. 15 novembre, Toulon (Var) Célébration des 10 ans du programme Pelagos. Du 16 au 18 novembre, Toulon (Var) Prix Encre marine à la fête du livre. 17 novembre, Brest (Finistère) Cérémonie de présentation au drapeau au centre d’instruction naval avec les nouvelles promotions de l’École de maistrance et de l’École des mousses. Du 20 au 21 novembre, Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) Assises de la mer. Escale de la frégate Primauguet et intervention du CEMM. 27 novembre, Toulon (Var) Journée du sous-marin 2012.

Du 26 octobre au 12 novembre, Bordeaux (Gironde) Exposition sur les forces sous-marines.

13 novembre, Paris (Île-de-France) Carrefour Emploi Défense Mobilité.

27 octobre, Guipavas (Finistère) Forum des métiers de l’aéronautique.

Du 13 au 15 novembre, Lanvéoc-Poulmic (Finistère) Séminaire HEC Entrepreneurs à l’Ecole navale.

27 novembre, Paris (Île-de-France) Conférence Les mardis de la mer et des Français, « La plaisance de demain » par M. Jean-François Fountaine.

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ESPACE

loisirs

LA VÉRITÉ SUR NOTRE GUERRE EN LIBYE 1 On l’appellera sans doute « la guerre de Libye ». Sept mois d’opérations qui, en 2011, ont abouti au renversement du plus ancien régime du bassin méditerranéen dont le dirigeant avait promis de faire couler des « rivières de sang » pour se maintenir au pouvoir. Une guerre facile en apparence, tant les pertes des alliés ont été minimes. Pourtant, le succès n’a été possible que par l’engagement prolongé de nombreuses composantes des trois armées, au premier rang desquelles la Marine a joué un rôle essentiel. Le livre de Jean-Christophe Notin propose une lecture pas à pas du conflit : les aspects diplomatiques et politiques, la phase militaire préparatoire et le déroulement des opérations aux côtés des alliés, sur terre, dans les airs et sur la mer. L’auteur a eu accès à tous les intervenants de la crise libyenne, des techniciens aux plus hauts dirigeants. Très bien documenté,

son ouvrage montre aussi, avec de nombreux détails, le rôle et l’engagement inédit de la Marine. ® La vérité sur notre guerre en Libye de Jean-Christophe Notin, éditions Fayard, octobre 2012, 582 pages, 25 €.

COLS BLEUS N°3001 27 OCTOBRE 2012 CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS COUVERTURE PASCAL DAGOIS/MN INFO ACTUS  PAGE 6 : MONACO : PATRICK GAUTHEY ; FREMM NORMANDIE : PASCAL DAGOIS/MN ; PASCAL DAGOIS/MN ; BAN DE L’ADOUR : MN PAGE 7 : CORSICAN LION : MN ; ALAVIA : STÉPHANE DZIOBA/MN ; MN; MN; JEAN-JACQUES LE BAIL/MN ; STÉPHANE DZIOBA/MN ; MN ; MN PAGE 8 : CÉRÉMONIE L’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINS : JEAN-PHILIPPE PONS/MN ; JEAN JACQUES LE BAIL/MN ; POLYNÉSIE FRANÇAISE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; ECOLE DES MOUSSES : MN PAGE 9 : PAPANGUE 2012 : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA/ARMÉE DE TERRE ; POLICE DES PÊCHES : ALAIN MONOT/MN ; SNA SAPHIR : SÉBASTIEN RICHARD/MN ; CROIX DU SUD : MN PAGE 10 : STAGE CEVACO : MN,DR ; CHEBEC : MN ; CEPA : MN PAGE 11 : CORYMBE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; MAYOTTE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA PASSION MARINE PAGES 12-13 : ANNE-FLORE CABURET/MN PAGES 14-15 : PASCAL DAGOIS/MN ; PASCAL DAGOIS/MN ; PASCAL DAGOIS/MN ; JÉRÔME HARRY/MN ; PASCAL DAGOIS/MN PAGE 16 : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE/EMA ; SIMON GHESQUIÈRE/MN PAGE 17 : CHRISTOPHE GERAL/MN ; SIMON GHESQUIÈRE/MN ; ALAIN ZIMERAY/MN PAGE 18 : LUDOVIC PICARD/MN ; MN PAGE 19 : SIMON GHESQUIÈRE/MN ; SIMON GHESQUIÈRE/MN PAGE 20 : MN ; MN ; MN VIE DES UNITÉS PAGE 21 : MN ; MN ; MN PAGES 22-23 : SÉPHANE DZIOBA /MN ; MN ; EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; EMMANUELLE MOCQUILLON/MN PAGE 24 : CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC/MN ; CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC/MN PAGE 25 : CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN ; CHRISTIAN-GEORGES QUILLIVIC/MN ; BENJAMIN RUPIN/MN PAGE 26 : MN PAGE 27 : JEAN-PHILIPPE PONS/MN ; JEAN-PHILIPPE PONS/MN TÉMOIGNAGE DE MARIN PAGE 28 : COLOMBAN ERRARD/MN ; COLOMBAN ERRARD/MN CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 29 : YVES PRINCE LOISIRS

PAGE 30 : A.FUX/ MUSÉE NATIONAL DE LA MARINE ; A.FUX/ MUSÉE NATIONAL DE LA

MARINE ; MUSÉE NATIONAL DE LA MARINE

SPORT

PAGE 31 : TAEKWONDO : DR ; PATRICE DONOT/CPGP ; RUGBY : RCMN/MN

AGENDA

PAGE 33 : MN ; JEAN-MARIE HAUW/MN

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2 rue Royale 75008 Paris ® Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ® E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ® Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ® Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ® Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ® Rédacteurs et journalistes : Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV (R) Pamela de Montleau ; EV1 (R) Antoine de Surirey ; EV (R) Anne-Sophie Faubert ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ® Infographie : Serge Millot ® Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ® Abonnements : 01 49 60 52 44 ® Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ® Conception-réalisation : Idé Édition, 33 rue des Jeûneurs 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant ® Photogravure : Média Grafik ® Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge 77185 Lognes ® Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ® Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ® ISBN : 00 10 18 34 ® Dépôt légal : à parution ®

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