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24 sept. 2012 - répondre à une attaque cybernétique. L'au- torité Marine de cyberdéfense supervise cette mission avec à sa tête le chef du bureau SIC.
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N ° 2 9 9 5 D U 2 3 J U I N 2 0 1 2 • L E M AGA Z I N E D E L A M A R I N E N AT I O N A L E

M 01396 - 2995 - F: 2,40 E

SYSTÈMES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION

LE NUMÉRIQUE AU CŒUR DES OPÉRATIONS Débarquement de Normandie

Aéronautique navale

Chronique du personnel

Les fusiliers marins et commandos aux commémorations PAGE 6

Le trophée Guilbaud pour la 32F PAGE 24

La reconversion, un enjeu majeur

PAGE 26

 

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LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

ÉDITORIAL

SOMMAIRE AZIMUT

4

ACTUALITÉ

6

Les fusiliers marins et commandos célèbrent le 68e anniversaire du débarquement en Normandie • Hommage aux victimes du naufrage du sous-marin Vendémiaire • Rencontre avec les marins engagés dans le soutien des forces pour le CEMM • Le chef d’étatmajor de la Marine en visite à Gdynia • Le chef d’étatmajor de la Marine libyen en visite en France • Le major général de la Marine à la rencontre des marins du Charles de Gaulle • Partenariat Marine nationale-scoutisme marin • Le groupe Jeanne d’Arc à Rio • L’amiral Labonne à bord de la frégate De Grasse • Nouvelle-Calédonie : entraînement interarmées Kaori • Entraînement Narval à bord du Mistral • Corymbe : exercice d’exfiltration au large d’Abidjan • Réunion de l’action de l’État en mer : la mer et la justice

PASSION MARINE

PAGE 12

SYSTÈMES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION

LE NUMÉRIQUE AU CŒUR DES OPÉRATIONS VIE DES UNITÉS

20

Drone et L’Adroit : le temps des expérimentations • Logistique opérationnelle, les pièces de rechange • Nom de code « D601 » • Trophée Guilbaud : la 32F à l’honneur

CHRONIQUE DU PERSONNEL

26

La reconversion, un enjeu majeur pour les marins • Analyse des résultats du dernier sondage semestriel sur le moral

HISTOIRE

30

1962 : la Marine et les rapatriements d’Algérie

ESPACE LOISIRS

32

Histoire des sous-marins (suite) : l’apogée des classiques

AGENDA

33

N

on, les instruments du « combat cinétique » ne seront jamais remplacés par « l’information warfare ». Non, le sujet n’est pas de mettre en question les outils de combat traditionnels. Bien au contraire, grâce à la croissante « compréhension invasive et pénétrante » de l’ennemi, à notre capacité à appréhender en profondeur notre environnement opérationnel, nos capacités de combat traditionnelles sont décuplées. Cela contribue simultanément à développer ce que les chefs militaires ont de plus précieux, je veux parler des « options ». Autrement dit, c’est conserver « l’initiative ». Qu’avons-nous en réalité aujourd’hui dans les opérations aéronavales modernes ? Des commandos, des sous-marins, des bâtiments de surfaces, des aéronefs, des drones faisant partie d’un vaste réseau interconnecté, tant sur les théâtres d’opérations qu’au plan mondial grâce à notre maîtrise du cyberespace et du spectre électromagnétique. Cette énorme quantité d’informations est synchronisée, filtrée, enrichie et distribuée et partagée en quelques dixièmes de secondes. On comprend aisément que l’efficacité globale de cette force aéromaritime dépasse largement la simple somme de ses capteurs individuels. D’autant que ces équipements et les procédures permettent d’échanger au sein de coalitions historiques, comme l’Otan ou avec des partenaires de circonstance. Cette interopérabilité permet de compléter le maillage des vastes étendues maritimes. Fondamentalement, les récentes évolutions de nos capacités d’information permettent de rester en pointe dans ce qu’il est convenu d’appeler le « command and control ». Cette maîtrise quasi chirurgicale de l’action permet notamment d’en doser les effets. Pourtant, pour accompagner ces évolutions, il faut en même temps rendre toujours plus robustes nos processus opérationnels. C’est le cas par exemple de nos commandants en première ligne, pour lesquels la compression du temps dû à l’instantanéité de l’information (voix, vidéo, images, sons, données, « instantchat », ordre…) impose une stricte organisation, un parfait entraînement et nécessite une remarquable aptitude à appréhender chaque situation, in situ, au fil de l’eau et dans la durée. Les risques sont toutefois bien réels. Nos adversaires, déclarés ou non, l’ont bien compris. Ils vont donc chercher à déplacer le combat pour tenter d’exploiter nos vulnérabilités. Notre « cyber défense » prend ainsi tout son sens. La technologie est ou sera accessible. Mais les marins qui travaillent dans ce domaine sont les garants du succès. En effet leur maîtrise de ces domaines en perpétuelle évolution est indispensable, de la conception à la mise en œuvre. Il nous faut disposer de professionnels du domaine, à terre mais surtout à la mer, sur la « frontline ». Comment rassemble-t-on l’information, la traite-t-on , l’échange-t-on, fusionne-t-on l’information et le renseignement, se protège-t-on contre les cyberattaques ? Le dossier de ce numéro donne quelques pistes et illustre les enjeux et les défis à relever. Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga Directeur de la publication

COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012 ® 3

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0

33

A

zimut 5

SITUATION DES BÂTIMENTS DÉPLOYÉS AU 19 JUIN 2012

31

MANCHE/MER DU NORD 30 0

AU LARGE DE BREST -LV Le Henaff -Aviso PM L’Her -CMT Pégase -CMT Éridan -FASM De Grasse -BH Borda -Aviso CDT Blaison -CMT Céphée -PSS Athos -PSS Aramis -BEM Monge -RHM Malabar

270

285

AU LARGE DE SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON -PSP Fulmar

-PSP Pluvier -PSP Cormoran -BBPD Vulcain

Saint-Pierre-et-Miquelon

AU LARGE DES ANTILLES -FS Germinal

255

Saint-Barthélemy Saint-Martin Guadeloupe Martinique Clipperton

24

0

Guyane française

MISSION JEANNE D’ARC -BPC Dixmude -FASM Georges Leygues

Polynésie française

5

22

AU LARGE DE LA POLYNÉSIE FRANCAISE -FS Prairial -PSP Arago -P400 La Tapageuse

0

21

Département, collectivité ou territoire d’outre-mer 195 4 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

180

exclusives françaises

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30

MÉDITERRANÉE

ORD

AU LARGE DE TOULON -PA Charles de Gaulle/Entraînement PEAN/ -FASM Montcalm/Entraînement PEAN/ -FDA Forbin/Entraînement PEAN/ -PM Meuse/Entraînement PEAN/ -FAA Jean Bart -FASM Dupleix

45

60

MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE -CMT Capricorne -BBPD Achéron MÉDITERRANÉE ORIENTALE -FLF Courbet

75

MÉDITERRANÉE CENTRALE -PE L’Adroit

90

OCÉAN INDIEN -FLF Guépratte/Opération Atalante/ -FS Nivôse/Opération Atalante/ -Aviso CDT Ducuing/Opération Enduring Freedom/ -BH Beautemps-Beaupré

105

AU LARGE DE LA RÉUNION

-PSP Le Malin/Surveillance maritime/ -PB Albatros

OPÉRATION CORYMBE -Aviso CDT L’Herminier

12 0

Mayotte

Wallis-et-Futuna

La Réunion Nouvelle-Calédonie

5 13

AU LARGE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE -FP400 La Glorieuse -FP400 La Moqueuse

15

0

En mission permanente Sous-marin lanceur d’engin (SNLE)

Atlantique II

Commandos

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165 180

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INFO

actus

LES FUSILIERS MARINS ET COMMANDOS CÉLÈBRENT LE 68E ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE

3 1 LES COMMANDOS DEVANT LE MONUMENT DU 6 JUIN 1944. 2 L’HOMMAGE DES AUTORITÉS AU CIMETIÈRE DE RANVILLE. 3 M. FRANÇOIS HOLLANDE SALUE LA DÉLÉGATION DE L’ÉCOLE DES FUSILIERS MARINS. 1

1 Une délégation de l’École des fusiliers marins de Lorient et une autre de commandos marine se sont déplacées dans le Calvados à l’occasion des cérémonies du débarquement. Le devoir de mémoire et les liens d’amitié tissés depuis maintenant de longues années avec les habitants de Ouistreham par les fusiliers marins et commandos marine ont fait que cette année encore l’école des fusiliers a organisé une cérémonie de tradition en Normandie. Près du Casino, sur les lieux mêmes où débarquèrent leurs aînés en 1944, deux cours de quartiers-maîtres de la flotte (QMF) recevaient leur fourragère et étaient baptisés des noms de Maître Benjamin Bourdet, mort pour la France le 14 juillet 2011 en Afghanistan, et Matelot Paul Rollin, tombé au champ d’honneur le 6 juin 1944 sur cette plage.

2

Une remise de bérets verts au stage commando élémentaire n°137 était aussi au programme de la matinée. Placée sous la présidence du capitaine de frégate Clivaz, commandant l’école des fusiliers marins, en présence du vice-amiral d’escadre Nielly, préfet maritime et commandant la zone maritime Manche et mer du Nord, du capitaine de vaisseau de Gaullier des Bordes, chef d’état-major de la force maritime des fusiliers marins et commandos, de M. André Ledran, maire de Ouistreham, de plusieurs vétérans du 1er bataillon de fusiliers marins commandos et de nombreuses personnalités civiles et militaires, la cérémonie a attiré un public nombreux. La préparation militaire marine Commandant Kieffer était également présente. Moment fort de la cérémonie, M. Serge Voisin a été

fait chevalier de la Légion d’honneur. Il a servi longuement en qualité de commando marine, notamment au sein des commandos Jaubert et de Montfort. Nageur de combat, chef de mission au sein du commando Hubert, il est sérieusement blessé en juin 1987 en tentant de déminer un colis piégé. Aujourd’hui, très actif au sein de l’Union des blessés de la face et de la tête, M. Voisin œuvre sans relâche au profit des jeunes camarades grièvement blessés dans l’accomplissement de leur devoir. Sa décoration lui a été remise par M. Léon Gautier, ancien du commando n°4. L’après-midi au cimetière britannique de Ranville, où sont enterrés quelques commandos du 1er BFMC, une cérémonie présidée par le président de la République rendait hommage au courage des combattants alliés qui donnèrent leur vie pour la liberté de l’Europe. ®

HOMMAGE AUX VICTIMES DU NAUFRAGE DU SOUS-MARIN VENDÉMIAIRE EN 3E ET 4E POSITION, DE GAUCHE À DROITE : LE VAE NIELLY ET M. CAZENEUVE.

1 Il y a cent ans, le 8 juin 1912, au cours d’un exercice au large de la pointe de la Hague, disparaissait le sous-marin Vendémiaire avec ses vingt-quatre hommes d’équipage. Le vice-amiral d’escadre Bruno Nielly, préfet maritime à Cherbourg, et M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux Affaires européennes et député-maire de Cherbourg, avec la section Ondine de l’Association générale amicale des sous-mariniers (AGASM) ont rendu un hommage particulier le samedi 9 juin 2012 aux victimes de cet accident. Aux côtés des familles, des élus et des porte-dra6 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

peaux, une délégation de l’équipage rouge du SNLE Le Triomphant avait fait le déplacement de Brest. Après le discours du contre-amiral Blanc, président de l’AGASM, le maire de la commune d’Auderville a dévoilé une plaque scellée au pied de la croix de granit alors qu’en mer des fleurs étaient jetées par le canot de la SNSM à proximité du lieu de l’accident où s’était positionné le remorqueur Abeille Liberté.

Un peu d’histoire L’accident s’est produit le 8 juin 1912 au cours d’un exercice de grande ampleur auquel participait une

dizaine de sous-marins et plusieurs navires de la Marine nationale. Les sous-marins de type Narval étaient en partie construits à Cherbourg. Pourvus d’une double coque, ils mesuraient 51 m de long et déplaçaient 400 tonnes. Ils étaient dotés de chaudières à vapeur pour la navigation en surface et de deux moteurs électriques pour les plongées. À l’occasion d’une escale de la 3e escadre à Cherbourg, un exercice majeur avait été programmé. Le Vendémiaire, le Messidor et le Prairial avaient appareillé de Cherbourg pour une patrouille de nuit, leur mission consistant à localiser et à attaquer une flotte composée de six cuirassés et de trois croiseurs. Au petit matin, le cuirassé Saint-Louis, en tête de l’escadre, arrivait aux abords du raz Blanchard quand, devant son étrave, un sous-marin faisait surface. Le choc fut très violent. LeVendémiaire, coupé en deux, coula par 53 m de fond. Malgré les moyens de sauvetage dépêchés de Cherbourg, aucun homme de l’équipage ne fut récupéré. Seul le quartier-maître Caugan, désigné pour assurer les vivres, n’avait pas appareillé pour cette mission. Quelques mois plus tard, une croix en granit avec les noms des marins disparus avait été érigée à Goury, face à la mer. Chaque année, les membres de l’AGASM viennent honorer leur mémoire. ®

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RENCONTRE AVEC LES MARINS ENGAGÉS DANS LE SOUTIEN DES FORCES POUR LE CEMM

1 L’amiral Rogel s’est déplacé à Toulon le 5 juin 2012. Après son adresse aux futurs commandants d’unités de la Marine réunis à l’état-

major de la Force d’action navale, le CEMM a visité les différents services de la base navale de Toulon dédiés au soutien des forces : le Service

logistique de la Marine échelon central (SLM-C), les ateliers du SLM Toulon et le Service des moyens portuaires (SMP). Le CEMM a ainsi pu échanger avec les marins engagés au quotidien dans le soutien des bâtiments de surface, des sous-marins et des diverses infrastructures portuaires. L’amiral Rogel s’est ensuite rendu au fort Lamalgue où il a félicité les équipes ayant participé au raccordement du système d’information des ressources humaines Rh@psodie au calculateur de paie interarmées Louvois. La mise en place de Louvois s’est en effet déroulée dans les meilleures conditions possibles grâce à la mobilisation des acteurs de la chaîne des ressources humaines et des administrés. ®

LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE EN VISITE À GDYNIA 1 Dans le cadre de la coopération bilatérale entre les marines française et polonaise, l’amiral Bernard Rogel était en visite officielle à Gdynia (Pologne), le 13 juin dernier. Ses échanges avec le commandant en chef de la Marine polonaise, le VA Mathea, ont essentiellement porté sur les défis et les perspectives de la Marine polonaise, ainsi que sur son intégration dans les opérations multinationales. Le CEMM s’est rendu à la 3e flottille de combat de Gdynia où il a visité le centre de plongée. Ce centre entretient de très bonnes

relations avec le Cephismer avec lequel il partage des matériels et mène des études en commun. Pour souligner leur volonté de renforcer la coopération bilatérale en matière de plongée, l’amiral Rogel et le VA Mathea ont signé un accord pour la mise en place de procédures conjointes. Il vise notamment à améliorer les performances des plongeurs et les techniques médicales sous l’eau. Le CEMM a également visité un sous-marin polonais de type Kobben et les chantiers navals de Gdynia. ®

LE CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE LIBYEN EN VISITE EN FRANCE

1

1 Du 29 mai au 1er juin, l’amiral Bernard Rogel recevait son homologue libyen, le contre-amiral Hasan Bushnak, en visite officielle pour la première fois en France. Depuis la fin des combats, les marines française et libyenne ont développé une coopération intense, axée sur la formation, la surveillance maritime et la guerre des mines. Le premier volet de cette visite se déroulait à Brest en présence de CEMM. La délégation reçue par le VAE Labonne, préfet maritime et commandant la zone et la région maritime Atlantique, a pu rencontrer les cadets libyens actuellement en formation à l’École

2

navale, puis visiter le centre opérationnel de la Marine à Brest et le centre régional opérationnel de sauvetage et de surveillance de Corsen. À Toulon, le contre-amiral Bushnak a été reçu par le VAE Tainguy, préfet maritime et commandant la zone et la région maritime Méditerranée, et le VAE Magne, commandant la Force d’action navale. Il s’est aussi rendu auprès des plongeurs libyens actuellement en formation. La délégation libyenne, avant d’être reçue à l’état-major de la Marine le dernier jour de sa visite pour une réunion de travail présidée par les deux chefs d’état-major, s’est également rendue à bord du navire amphibie Ibn Ouf, qui a

1 L'AMIRAL ROGEL ET L'AMIRAL BUSHNAK À L’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE. 2 À TOULON, LE VAE TAINGUY ET L'AMIRAL BUSHNAK.

débuté une période d’entretien de neuf semaines sous la maîtrise d’œuvre de DCNS. Cette visite inaugure une nouvelle ère dans la coopération navale franco-libyenne, basée sur la confiance et l’amitié entre les deux marines. Partenaire méditerranéen incontournable depuis la fin de l’opération Harmattan, la Libye prendra une place particulière dans les activités de coopération de la Marine nationale. ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012 ® 7

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INFO

actus

DANS LE HAUT ÉTAT-MAJOR • Élévation du vice-amiral CharlesEdouard de Coriolis aux rang et appellation de vice-amiral d’escadre, pour prendre rang du 1er juillet 2012. • Promotion du contre-amiral Philippe Coindreau au grade de vice-amiral, pour prendre rang du 1er juillet 2012. • Nomination du capitaine de vaisseau Alain Christienne au grade de contreamiral, pour prendre rang du 1er juillet 2012, et affectation au poste d’adjoint Capacités au directeur central de la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la défense (le Kremlin-Bicêtre).

E N

LE MAJOR GÉNÉRAL DE LA MARINE À LA RENCONTRE DES MARINS DU CHARLES DE GAULLE

B R E F 1

UNE FRÉGATE DANS LA COUR DE L’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE

L’espace scénographique du service de communication de la Marine a fait escale à l’EMM mi-juin. Cette frégate « à fond plat » de 15 m sur 10 est prévue pour être exposée lors de grands événements. Elle permet d’expliquer les missions de la Marine. Modulable en fonction des visuels, du matériel et surtout des messages à véhiculer, ce bâtiment s’adapte à tout type de cibles, grand public ou spécialistes de la défense. Il sera prochainement présent aux Tonnerres de Brest, du 13 au 19 juillet, et au salon Euronaval du 22 au 26 octobre 2012. RECORD SNSM

Le Centre d’instruction naval de Brest et l’École des mousses étaient présents à Saint-Nazaire, du 31 mai au 3 juin 2012, à l’occasion de la 8e édition du Record SNSM. La SNSM fait partie du réseau de partenaires dont bénéficie l’École des mousses depuis sa réouverture. Elle est un des acteurs de la formation et de l’apprentissage maritime des mousses. Dans une optique de « salinisation » des élèves, l’École des mousses a engagé une équipe pour participer à la course à bord de l’OVNI 495 , le voilierécole de l’École des mousses, fruit du mécénat. Les mousses ont également profité de ces trois jours pour se mêler aux grands champions de course au large et participé au mini challenge de Hobbie Cat 16. 8 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

1 La visite du major général de la Marine a été brève mais intense à bord du Charles de Gaulle le 4 juin dernier. Au cours d’une après-midi et d’une nuit passées à bord, l’amiral Verwaerde a donné la priorité aux rencontres avec les marins. À la passerelle comme au central opérations, sur le pont d’envol, des cuisines à la machine, ou encore dans les ateliers et les hangars, l’amiral a pu rencontrer et s’entretenir avec les marins, de tous grades et de toutes spécialités, les écouter et répondre à leurs questions. Il a constaté la motivation et le sérieux des marins convaincus de l’importance de leur mission. Il a aussi pu répondre aux interrogations légitimes qu’ils peuvent se poser en cette période de réflexion sur l’avenir. Lors de cette visite, le porte-avions était présent dans le Zonex pour procéder aux séances de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Le major général a ainsi assisté avec un grand intérêt aux qualifications à l’appontage des pilotes de jour comme de nuit depuis la plate-forme des officiers d’appontage. Ces qualifications, indispensables pour que les pilotes puissent opérer à bord du

2 1 LE VICE-AMIRAL D’ESCADRE VERWAERDE AVEC LES OFFICIERS D’APPONTAGE. 2 LE MAJOR GÉNÉRAL ET UNE ÉQUIPE DU PONT D’ENVOL DU CHARLES DE GAULLE.

porte-avions, sont l’aboutissement de trois années de formation intensive. À l’issue de cette campagne de qualifications, le porte-avions poursuivra un entraînement de quelques semaines en groupe aéronaval constitué. L’amiral a insisté sur l’importance de cet entraînement pour la préparation opérationnelle. ®

PARTENARIAT MARINE NATIONALE - SCOUTISME MARIN

1 L’ensemble des mouvements de scouts marins a été reçu par l’amiral Olivier Lajous, directeur du personnel militaire de la Marine, le 8 juin dernier. Cette rencontre annonce une relation construite et durable avec la signature d’un partenariat entre le mouvement des scouts marins et la Marine.

L’amiral a rappelé ses souvenirs de scout en rade de Brest : « J’étais celui qu’on envoie en tête de mât décoincer la manille. » Le général Duval, secrétaire général de la Commission Armées Jeunesse, était présent, comme d’autres officiers d’active ou de réserve. Les chefs scouts venaient aussi bien des régions éloignées du littoral que des ports. « Les marins sont pour nous une référence, un exemple et un idéal de vie », a déclaré Stéphane Le Bihan, au nom des scouts. Quand la vie d’équipage se construit dans l’entraide, elle se réalise dans l’amitié, la tolérance et même la fraternité : une valeur inscrite aux frontons de la République. Une valeur portée par la mer, vécue par les marins. ® CC (R) ÉRIC LEBEC

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LE GROUPE JEANNE D’ARC À RIO

1

1 La relâche opérationnelle du groupe Jeanne d’Arc à Rio du 5 au 13 juin a été l’occasion de multiples activités. L’excellente coopération militaire entre les deux pays a pu être démontrée par l’organisation et la conduite de trois jours d’opérations amphibies, navales et aéronavales entre le groupe Jeanne d’Arc et la Marine brésilienne. Par ailleurs, un salon d’armement s’est tenu à bord du BPC Dixmude, réunissant 14 stands d’industriels. De grands groupes de défense français et européens exposaient matériels et savoir-faire, et des entreprises plus petites présentaient des produits à usages militaire et civil. Plus de 200 visiteurs ont pu découvrir ces produits et avoir des contacts directs avec les représentants des entreprises d’armement. ®

2 1 AU SUD-OUEST DE SEPETIBA BAY, LA FRÉGATE ANTI-SOUS-MARINE GEORGES LEYGUES A NAVIGUÉ DE CONCERT AVEC LES FRÉGATES ANTI-SOUS-MARINES NITEROI ET GREENHALGH ET LE PÉTROLIER-RAVITAILLEUR ALM GASTAO MOTTA. 2 LE DIXMUDE, SIX HÉLICOPTÈRES ET QUATRE ENGINS DE DÉBARQUEMENT FRANÇAIS ET BRÉSILIENS, AINSI QUE 212 MARINS BRÉSILIENS ET 409 MARINS ET TERRIENS FRANÇAIS ONT CONDUIT DES OPÉRATIONS DE DÉBARQUEMENT AMPHIBIE.

E N

B R E F

UN PREMIER ÉLÉMENT POUR LE NOUVEAU QUAI DES FRÉGATES MULTIMISSION

Le premier élément du futur quai des frégates multimission de la Marine a été sorti du bassin 4 de la base navale de Brest le 5 juin. Ce premier élément est un musoir, énorme cylindre de béton de 21 m de haut, construit en fond de Penfeld dans la base navale de Brest. La construction de ce quai a été réalisée sous l’égide du Service d’infrastructure de la Défense (SID) qui a pris en compte, d’une part les demandes de la Marine en termes de sécurité et de facilité de travail et d’autre part l’aspect environnemental en valorisant les sédiments issus du dragage. Le remorquage du musoir est une opération délicate menée par le service des moyens portuaires de la base navale, à l’aide de plusieurs remorqueurs. Entre la descente de la Penfeld et la mise en place au quai des flottilles, l’opération a pris plusieurs heures. DES DIRECTEURS D’HÔPITAUX À LA RENCONTRE DE LA MÉDECINE MILITAIRE

L’AMIRAL LABONNE À BORD DE LA FRÉGATE DE GRASSE 1 La frégate anti-sous-marine De Grasse était en relâche opérationnelle à Severomorsk (Russie) du 11 au 15 juin 2012. À cette occasion, le vice-amiral d’escadre Jean-Pierre Labonne, préfet maritime de la zone maritime Atlantique, était en visite à bord. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la Flotte russe du Nord (FDN) et la Marine française en Atlantique. L’amiral Vladimir Ivanovich Korolev, commandant la FDN, et l’amiral Labonne

ont échangé sur le fonctionnement des marines russe et française, leurs entraînements communs à la mer et les opportunités à venir. Ils ont également évoqué la lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden, à laquelle prend part la FDN, ainsi que la participation de bâtiments russes aux festivités Tonnerres de Brest 2012, du 13 au 19 juillet prochain. La Russie, invitée d’honneur de cette manifestation, devrait envoyer plusieurs unités. ®

Une vingtaine de directeurs d’hôpitaux publics s’est rendue à bord du bâtiment de projection et de commandement Tonnerre à Toulon pour découvrir l’hôpital embarqué, le 13 juin dernier. Cette visite s’inscrit dans la mission Hôpital+ organisée chaque année par l’École des hautes études en santé publique de Rennes (EHESP) pour former les dirigeants hospitaliers. Les visiteurs ont ainsi pu appréhender les missions spécifiques de la médecine embarquée.

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INFO

actus

E N

B R E F

UN NOUVEL ÉCRIVAIN DE MARINE

L’association des écrivains de Marine a accueilli dans ses rangs l’écrivain Sylvain Tesson. L’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine, lui a remis l’insigne de son nouveau statut au cours d’une cérémonie dans les salons de l’Hôtel de la Marine, le 4 juin 2012. Après des études de géographie et de géopolitique, Sylvain Tesson se consacre aux voyages, à l’écriture et au journalisme. Dans ses multiples expériences, il a été confronté aux situations extrêmes, là où l’homme doit faire face aux éléments et ne peut compter que sur lui-même. C’est sans doute ce face-à-face qui le rapproche le plus de l’expérience des marins. Il a également vécu divers embarquements : mousse sur un chalutier en Écosse, à bord de la Jeanne d’Arc, de la frégate Ventôse et sur le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste.

NOUVELLE-CALÉDONIE ENTRAÎNEMENT INTERARMÉES KAORI 1 Du 8 au 18 mai 2012, les forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) ont mené un important entraînement interarmées appelé Kaori. Il visait à simuler l’évacuation de ressortissants multinationaux depuis un pays en situation instable et l’acheminement d’une aide humanitaire dans le cadre d’une opération autorisée par l’ONU. L’entraînement Kaori s’est déroulé dans la région de La Foa, à environ 100 km au nord de Nouméa. Sous le commandement de l’état-major interarmées des FANC, le bâtiment de transport léger (Batral) Francis Garnier a soutenu la manœuvre du RIMaP-NC (régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie) engagé avec un groupement tactique interarmées (GTIA) de plus de 600 hommes et 70 véhicules, appuyé par des moyens de l’armée de l’Air. Une fois débarquées par voies aériennes et maritimes, les forces terrestres ont conduit l’opération en deux temps avec, d’une part, la sécurisation de la zone et, d’autre part, l’acheminement de l’aide humanitaire. Cette année, la nouveauté de cette préparation opérationnelle, conduite tous les deux ans depuis 1992, était l’intégration du groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) de Nouméa. Cela a permis de mettre l’accent sur l’aspect logistique inhérent à ce

type d’opération (déploiement des modules de matériel de campagne pour des solutions d’abris, d’hygiène et de nourriture). Deux sections de l’unité de réserve du RIMaP-NC, ainsi que plus de 65 volontaires stagiaires du Groupement du service militaire adapté (GSMA) de Nouvelle-Calédonie ont été engagés dans l’entraînement. Cet exercice de soutien de la France à un pays en difficulté a été mené en anglais et a permis de perfectionner les nombreux savoir-faire tactiques et techniques (livraison par voies aériennes et coordination 3D). Kaori constitue une étape dans la préparation de l’exercice d’intervention multinational Croix du Sud qui aura lieu en octobre 2012. ®

ENTRAÎNEMENT NARVAL À BORD DU MISTRAL

RÉGATES IMPÉRIALES

Les 10e Régates impériales se sont déroulées du 21 au 26 mai dernier dans la baie d’Ajaccio. Cela fait trois ans maintenant que la Marine nationale participe à ces régates qui ouvrent la saison de la voile classique en Méditerranée. Cette année, la Marine avait invité la Royal Navy et la Marine italienne. Dix marins ont « bataillés » à bord du cotre Marconi de 21 m Oiseau de Feu, contre la Royal Navy à bord de The Blue Peter et la Marina Militare Italia à bord de leur Stella Polare. Ils se sont imposés devant les Anglais en occupant la 3e place du podium. 10 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

1 Dans le cadre de l’exercice de préparation opérationnelle Narval, du 28 mai au 1er juin 2012, le Mistral a accueilli la composante amphibie de l’étatmajor de la force aéromaritime de réaction rapide (FRMARFOR). Était également présent à bord l’étatmajor de la 9e brigade d’infanterie de marine (BIMa), basé à Poitiers, spécialisée dans la conduite des opérations amphibies. Ce sont près de 30 hommes issus des troupes de marine qui se sont installés dans la zone d’état-major du BPC pour s’exercer à la conduite d’une opération amphibie. Le scénario : projection fictive d’une force terrestre multinationale conduisant à l’évacuation de ressortissants étrangers. Pendant les trois jours et demi en mer au large des côtes méditerranéennes, les militaires ont établi et proposé un plan d’action, en vue de faire débarquer

les troupes sur un littoral marqué par un conflit de haute intensité. Afin de renforcer l’interopérabilité amphibie, des officiers britanniques de la 3e brigade commando du régiment des Royal Marines œuvraient aux côtés des militaires français. Leur contribution fait suite au traité de Lancaster House datant de novembre 2012, visant à terme à la constitution d’une force expéditionnaire commune. Celle-ci est une coopération forte, dont l’entraînement amphibie Corsican Lion prévu en octobre 2012 marquera une étape importante dans la relation entre les deux pays. Le directeur de l’exercice Narval parle d’une « véritable mise en condition opérationnelle de l’état-major de la 9e, soutenu par les équipes aguerris du FRMARFOR ». ®

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CORYMBE EXERCICE D’EXFILTRATION AU LARGE D’ABIDJAN

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1 Le 24 mai 2012, l’aviso Commandant L’Herminier, engagé depuis le 18 mai dans l’opération Corymbe, a réalisé en Côte d’Ivoire un entraînement conjoint avec des unités de la force Licorne. Il s’agissait d’un exercice d’exfiltration de troupes à terre et de manœuvre en mer contre une menace aéromobile. Le scénario comportait deux phases. D’abord l’exfiltration d’hommes pris à parti dans une région instable. Après avoir établi le contact avec les forces terrestres, le Commandant L’Herminier, à proximité du port d’Abidjan, a mis en œuvre

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B R E F

UN SUPER FRELON EXPOSÉ

ses embarcations motorisées rapides afin d’embarquer les soldats en difficulté. Trente minutes ont suffi à l’équipage pour récupérer les militaires. Ensuite, ils ont pu être pris en charge à bord de l’aviso. Après cette récupération, l’aviso a été confronté à une menace simulée par le Fennec de l’armée de l’Air basé à Abidjan. Cette phase de l’exercice a permis à l’équipage de mettre en œuvre leurs savoirfaire face à une attaque en mer. Grâce à cet exercice, la force Licorne et le bâtiment Corymbe ont rôdé leurs procédures de coordination. Le bâtiment engagé dans l’opération Corymbe peut, à tout moment, renforcer les éléments français prépositionnés dans la zone de déploiement. ®

1 L’EMBARCATION, AVEC À SON BORD LE PERSONNEL DE LA FORCE LICORNE, REVIENT VERS LE COMMANDANT L’HERMINIER. 2 LES DEUX EMBARCATIONS DU COMMANDANT L’HERMINIER VIENNENT D’ÊTRE MISES À L’EAU ET SE DIRIGENT VERS LE POINT D’EXFILTRATION DANS LE PORT D’ABIDJAN.

Le Super Frelon n°134 a effectué son dernier voyage, en barge, le 8 juin 2012. Parti de la base aéronavale de Lanvéoc, il a rejoint la base navale de Brest où il a été gruté sur son emplacement définitif, face à la porte Tourville. Ce transfert marque symboliquement la fin d’un hélicoptère mythique qui, en quarante ans de service au sein de la flottille 32F, a participé au sauvetage de près de 2 150 vies. Le 6 mai 2010, un exemplaire de cet aéronef a accompli son dernier vol à destination du musée de l’aéronautique navale de Rochefort. Quant au n°134, il est désormais offert à la curiosité des visiteurs, qui seront certainement nombreux à l’occasion des Tonnerres de Brest 2012, du 13 au 19 juillet. LA MER À L’ÉCOLE

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RÉUNION DE L’ACTION DE L’ÉTAT EN MER LA MER ET LA JUSTICE

1 Annuellement, les différents acteurs de l’action de l’État en mer (AEM) se réunissent afin de renforcer la coopération entre les administrations et les représentants de l’autorité judiciaire. Mercredi 30 mai 2012, le vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de Toulon, a ouvert la réunion « Justice Préfecture maritime » aux côtés de M. Jean-Marie Huet, procureur général près la cours d’appel d’Aixen-Provence, en présence de vingt et un représentants des cours d’appel d’Aix-en-Provence, de Montpellier et de Bastia. Cette année, les thèmes abordés ont été la répression des rejets illicites, la lutte contre le narcotrafic, la lutte contre l’immigration clandestine et l’ordre

public en mer. Marine nationale, Douanes, Gendarmerie maritime, Affaires maritime et magistrats judicaires et administratifs ont pu tirer les enseignements des expériences passées. L’année écoulée a été le témoin de grandes avancées, notamment l’amende record de 1 million d’euros décidée par le tribunal de grande instance de Marseille dans l’affaire du SDS Rain, et l’organisation du G20 devant Cannes, qui a vu la mise en place d’un dispositif de sécurité maritime sans précédent. L’organisation de l’AEM nécessite une relation organisée et une connaissance mutuelle, afin d’assurer l’efficacité du dispositif et poursuivre les contrevenants. ®

Un colloque « Mer et enseignements » s’est tenu sur le site du centre d’instruction naval de Brest, le 7 juin 2012. Près de 300 enseignants, conseillers pédagogiques et chefs d’établissement s’étaient donnés rendezvous pour assister à cette journée de conférences organisée par l’académie de Rennes et le centre d’instruction naval de Brest. L’enjeu de cette journée était de sensibiliser ces enseignants aux questions maritimes afin que celles-ci soient davantage présentes dans les enseignements dispensés dans les écoles, les collèges et les lycées de l’académie. L’académie de Rennes est une des plus maritimes de l’Hexagone. Son recteur, M. Alexandre Steyer, souhaite capitaliser sur les atouts de la région Bretagne, d’un point de vue économique et culturel, mais surtout en termes de recherche scientifique et technologique. Selon lui, « la mer a sa place dans toutes les disciplines ».

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SYSTÈMES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION

LE NUMÉRIQUE AU CŒUR DES OPÉRATIONS DOSSIER RÉALISÉ PAR L’ASPIRANT MARGOT PERRIER

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a numérisation des activités humaines est un mouvement inéluctable qui a commencé il y a une quarantaine d’années et va s’accroître au cours de la prochaine décennie, car les technologies de l’information constituent les voies de croissance de nos sociétés. Les armées, et en particulier la Marine, n’échappent pas à cette évolution. Les systèmes d’information et de communication (SIC) jouent un rôle clé dans l’ensemble de leurs activités. Ils constituent désormais les outils principaux de la maîtrise des décisions en traitant des masses toujours plus importantes d’informations. La performance opérationnelle de la Marine est donc en partie liée au SIC. Relever le défi numérique pour les opérations aéromaritimes, c’était le thème choisi cette année pour la Cominfor 2012 (le symposium des SIC de la Marine) qui s’est tenue à Toulon les 7 et 8 février. Tous les processus opérationnels, qui précèdent et accompagnent l’action militaire, sont numérisés. Le chef militaire, disposant des meilleurs armements et des équipages les plus aguerris, peut être impuissant s’il ne peut compter sur les nouveaux outils numériques du commandement. C’est vrai pour le cœur de métier des forces navales, c’est également vrai pour la logistique et pour les tâches d’administration des marins et de leur activité. La fonction SIC ne peut plus être cantonnée à une fonction support des opérations aéromaritimes. Elle crée en réalité de la valeur opérationnelle. Ce constat a une conséquence directe dans le domaine de l’innovation, car c’est par l’innovation que nous serons capables de relever le défi numérique pour les opérations aéromaritimes. Ce n’est pas en améliorant la bougie que l’on a découvert l’ampoule électrique, se plaisait à dire de manière imagée Niels Borh, prix Nobel de physique en 1922. Et il ne s’agit pas uniquement de l’innovation technologique. Cette dernière doit être accompagnée par un gros travail, sur les processus opérationnels et sur l’organisation du commandement. L’innovation technologique doit être encadrée par une réflexion permanente sur l’adaptation de nos pratiques à l’environnement numérique. Et c’est cette réflexion, inlassablement reprise à la lumière du retour d’expérience, qui doit nous permettre de tirer le meilleur profit d’une innovation technologique dont le mouvement ne semble pas disposé à s’arrêter. Le métier de praticien des SIC tient une place centrale dans le paysage des opérations. Il ne s’agit plus de se contenter d’être de bons techniciens ou de bons ingénieurs. L’exigence, pour les membres de la communauté SIC de la Marine, c’est d’être avant tout de bons marins qui maîtrisent les opérations aéromaritimes et sont capables d’articuler entre eux les domaines techniques et opérationnels. ® CAPITAINE DE VAISSEAU HENRI D’AGRAIN, CHEF DU BUREAU SIC À L’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE

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Marine

À L’ORIGINE DES SIC La Marine est passée de l’âge de pierre à l’âge du feu en moins de vingt ans. La révolution numérique dans le monde maritime, appelée « marétique », a permis de grandes avancées dans la conduite des opérations. On n’imagine pas aujourd’hui pouvoir se passer de ces outils. Or il y a peu les marins travaillaient autrement.

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l y a vingt ans à peine, les transmissions navales nécessaires à la conduite des opérations aéromaritimes reposaient de manière quasi exclusive sur trois outils. Les marins utilisaient alors la messagerie télégraphique, essentiellement portée par des liens haute fréquence (HF) ; la liaison de données tactiques en HF ou ultra haute fréquence (UHF) ; et des liaisons phonies chiffrées ou claires, dans ces mêmes gammes de fréquence. L’outil Aide au commandement (ACOM) commençait à peine à apparaître

dans les centres opérationnels. De nombreux petits bâtiments ne disposaient que de moyens de communication en graphie (code morse) et phonie pour les liaisons longues distances. L’usage du satellite était encore embryonnaire et ne concernait que quelques bâtiments de premier rang. Syracuse 1 (le programme français de satellites de télécommunications militaires) et Inmarsat (une compagnie internationale de télécommunication destinée aux marines civiles et militaires) permettaient tout juste de supporter les services historiques de

LA DIRISI, OPÉRATEUR UNIQUE DES SIC DE LA MARINE Depuis 2008, la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (Dirisi) assure, à de rares exceptions près, la mise en œuvre technique des SIC que la Marine utilise pour commander et conduire les opérations aéromaritimes. La Dirisi effectue pour la Marine de nombreuses missions qui relèvent de la brigade des transmissions et d’appui au commandement (BTAC) pour l’armée de Terre ou le groupement tactique des SIC aéronautiques pour l’armée de l’Air. Les marins des unités jouent un rôle clé. Environ 900 marins travaillent pour la Dirisi. La préparation en 48 heures de sept unités pour Harmattan éclaire directement l’implication de la Dirisi au cœur des missions opérationnelles de la Marine. De même, elle soutient, de façon permanente, les transmissions stratégiques de la dissuasion nucléaire. La Dirisi conduit une réforme ambitieuse, tant de ses effectifs et de leurs compétences, qu’en matière de modernisation de ses infrastructures techniques. C’est ainsi qu’elle projette par exemple de construire le « cloud computing » du ministère de la Défense.

la télégraphie et de la téléphonie. Une informatique rare, encore balbutiante et non connectée, équipait les bâtiments. Qui se souvient encore d’Amélie(1) et de la lourdeur de son emploi ? Quelques lourds systèmes, gourmands en personnels et en compétence, permettaient, à terre, de gérer les grandes fonctions administratives.

S’adapter à la marétique La révolution numérique, qui s’est développée et répandue au cours des années 90, a radicalement transformé notre appréhension de l’information. Dans ce contexte de foisonnement technologique, essentiellement porté par les usages civils, voire privés, la Marine s’est résolument engagée sur la voie de l’appropriation. En effet, la Marine nationale a décidé d’adapter les outils civils à ses besoins opérationnels, abandonnant ainsi la logique des développements technologiques à son usage exclusif. Dans tous les cas, la marétique a transformé le travail des hommes et des femmes de la Marine. Ils ont dû s’adapter et se former aux nouvelles technologies. ®

(1) Amélioration de l’informatique embarquée. 14 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

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RETEX HARMATTAN LES SIC MIS À L’ÉPREUVE Après le retour d’expérience d’Harmattan, les SIC participent actuellement à un exercice de grande ampleur pour mettre en pratique ces derniers enseignements.

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nalyser les cas non-conformes et valoriser le retour d’expérience n’est pas forcément aisé. C’est le travail sans concession auquel s’est livré la Marine. La Dirisi organise d’ailleurs, au profit des armées, l’exercice Exotic, une première pour la Marine.

Recueillir, analyser, corriger Le retour d’expérience se décompose classiquement en trois phases : recueil, analyse et correction. Le recueil est réalisé par la chaîne opérations. Chacun des maillons de cette chaîne alimente à son niveau la collecte des éléments techniques et opérationnels. Les éléments caractérisant les dysfonctionnements tout comme la bonne marche des opérations forment l’essentiel de la matière. L’analyse des faits est produite conjointement par l’état-major de la Marine (EMM) et l’étatmajor opérationnel (EMO). Elle permet d’associer des événements techniques avec la conduite des opérations. Le but est de mettre en exergue l’écart entre le service attendu et celui constaté dans la réalité. Il convient ensuite de conduire une analyse

technique pour rechercher une solution technique. On trouvera ainsi selon les cas : une nouvelle version ou encore des recommandations d’exploitation. Après l’application des correctifs, il convient de vérifier sur le terrain la pertinence de l’action correctrice engagée. Et c’est une nouvelle boucle du cycle de Retex qui est initiée.

Exotic, une opportunité exceptionnelle Les opérations aéromaritimes en Libye, Harmattan et Unified Protector (OUP), ont été le théâtre d’un déploiement SIC exceptionnel par leur ampleur, leur rapidité de déploiement et la variété des services déployés. Jugé satisfaisant par l’état-major des armées (EMA), le retour d’expérience a tout de même mis en avant quelques points de dysfonctionnement, de fragilité ou de vigilance. Ce déploiement SIC est caractéristique de ceux qui structureront les engagements futurs. Il convenait d’en tirer les enseignements afin d’améliorer la performance des systèmes et la qualité de service. La Dirisi a été chargée de reproduire l’architecture SIC de l’opération Harmattan. Il est

demandé aux armées de conduire en commun les essais techniques fruits de leur Retex. Chaque armée se raccorde avec ses propres moyens à un hub satellitaire déployé à Satory. Piloté, pour la composante Marine, conjointement par l’EMO et le bureau SIC de l’EMM, l’objectif de cet exercice est de parfaire l’exploitation des SIC. Les résultats de ces expérimentations, grâce à la participation de cinq unités opérationnelles, dont le porte-avions et un BPC, pourront être implémentés dès cet été. En moins d’une année, les forces ont pu voir leurs remarques enregistrées et les correctifs appliqués. Une réactivité qui profite avant tout à l’opérateur embarqué. ® CF ALEX BERTIN

LA RÉACTIVITÉ ESSENTIELLE DANS LE RETEX Harmattan : de mars 2011 à octobre 2011 Le Retex : d’août 2011 à janvier 2012 Exotic : de mai 2012 à juin 2012

L’INSTALLATION SYRACUSE 3 QUI A PERMIS D’EFFECTUER L’EXERCICE EXOTIC À SATORY (YVELINES).

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Digitalisation

RIFAN 2, LE PROGRAMME SIC PAR EXCELLENCE Le programme d’armement Rifan est dédié aux bâtiments de surface, aux sous-marins et aux forces spéciales, pour rénover et améliorer la composante « réseau » leurs systèmes d’information et de communication. L’étape 2 de Rifan vient de débuter.

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our les plus jeunes marins, difficile d’imaginer la radio haute fréquence (HF) comme principal moyen de communication pour les navires. Pourtant, il n’est pas loin le temps du système Tram, où les messages télégraphiques étaient imprimés sur des rouleaux de papier. Ce n’est qu’à partir de 2005, avec l’arrivée de Rifan 1, que la majorité des bâtiments a été dotée d’un réseau informatique homogène. Les équipages ont donc commencé à travailler régulièrement avec des ordinateurs sur plusieurs niveaux de confidentialité. Cette évolution a permis de démocratiser l’accès

aux services informatiques tels que les mails, la consultation de sites web ou le tchat.

Des matériels plus performants Plusieurs volets distincts apparaissent dans ce programme : tout d’abord Rifan 2 permet la rénovation des équipements Rifan 1 aujourd’hui obsolètes. La durée de vie des matériels informatiques est très courte : environ sept ans. Ils doivent donc être fréquemment renouvelés afin de conserver des systèmes performants. C’est un peu comme si, aujourd’hui, à la maison vous essayiez de jouer à World of Warcraft avec un PC datant

de 2002 et une connexion Internet bas débit… Ce ne serait pas possible ! Et bien, sur un bâtiment de combat, pour rester opérationnellement efficace, son matériel SIC a également besoin d’être régulièrement modernisé. Rifan 2 aidera également à optimiser l’emploi des réseaux de communication. Ces derniers doivent faire transiter de plus en plus d’informations simultanément. Il est donc nécessaire que l’intégralité du « tuyau » disponible soit efficacement utilisée. De plus, Rifan 2 verra le remplacement les radios ultra haute fréquence (UHF) et leurs antennes. Cela permet aux bâtiments d’améliorer la qualité de leurs communications avec les navires en portée et de leur transmettre des mails et des documents sans systématiquement utiliser le satellite. Enfin, grâce à Rifan 2, les systèmes d’interphonie, permettant aux marins de communiquer entre eux à l’intérieur des bâtiments, sont renouvelés.

59 navires concernés

RIFAN 1 La première étape du programme Rifan s’est déroulée entre 2003 et 2009. Elle concernait une cinquantaine de bâtiments de la Marine. À des fins de SSI et d’efficacité, Rifan 1 a créé sur chaque bâtiment plusieurs dessertes informatiques appelées « enclave réseau ». Chaque enclave correspond au niveau de classification maximum de l’information qui peut y transiter. Ainsi, l’enclave de niveau « Public » permet de se connecter à Internet. L’enclave « Diffusion restreinte » raccorde le bord à l’Intradef. L’enclave « Confidentiel défense » permet d’utiliser SIC 21. Enfin l’enclave « Secret Otan » interconnecte le bâtiment avec l’Otan. Ainsi une information classifiée défense ne peut pas se retrouver sur le niveau DR. Ces dispositions techniques étaient en place pendant Baliste en 2006, Agapanthe et plus récemment Harmattan.

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Les 59 bâtiments concernés recevront tout ou une partie de ces éléments en fonction de leurs besoins. Cela concerne donc autant la conduite des opérations, le suivi de la logistique et des RH, ou encore le maintien du contact du marin avec ses proches. « La garantie de l’accès à l’information est primordiale pour suivre le rythme soutenu des opérations aéromaritimes », explique le LV Thomas, officier de programme Rifan, pour qui la fluidité des échanges permet d’accélérer le processus décisionnel. « La question de la sécurité et de la disponibilité du réseau prend donc une réelle importance. »

La création du CMO Rifan Pour gérer le réseau Rifan 2, la création d’un centre de mise en œuvre (CMO) a été décidée. Actuellement basé à Six-Fours (Var), une vingtaine de spécialistes y travaillent pour assurer un soutien technique à distance des SIC embarqués. Pour rester en phase avec les opérations, une permanence H24 et 7 jours/7 est ainsi assurée.

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15 km de câbles Pour installer ces différents moyens techniques entre 2011 et 2016, la Direction générale de l’armement (DGA) a passé un contrat avec un groupement d’industriels(1). Les travaux sont réalisés pendant les arrêts techniques planifiés par le Service de soutien de la flotte (SSF). Plusieurs bâtiments, dont la frégate anti-sous-marine Jean de Vienne, en ont déjà bénéficié. Il a fallu 14 semaines et 30 personnes à plein temps pour tirer 15 km de câbles et installer tous les équipements. Le Jean de Vienne – désormais équipé de Rifan 2, Syracuse 3 et SIC 21 – est donc, en quelque sorte, la frégate de référence SIC de la Marine.

Son atout : l’homogénéité « Le problème avec les anciennes générations de bateaux c’est le manque de place », admet le LV Thomas. En effet, il faut parfois faire entrer au chausse-pied le matériel en s’assurant que les capacités en alimentation électrique et en climatisation sont suffisantes. Mais il ne faut pas longtemps pour convaincre du bien-fondé de Rifan 2 : « Son atout est son homogénéité. » Le marin saura donc aisément se servir des équipements sur tous les bateaux. C’est également un gain appréciable pour le SSF qui gérera un stock de pièces de rechange homogène. En phase avec la révolution numérique, la Marine continue de renouveler ses programmes SIC. Ainsi, l’étape 3 de Rifan est d’ores et déjà programmée pour la période 2017-2021. ®

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(1) Cassidan, DCNS, Rohde & Schwarz.

1 SUR LE JEAN DE VIENNE, LES MARINS TESTENT LES NOUVEAUX SYSTÈMES LIÉS À RIFAN 2. 2 DANS LE CMO RIFAN 2, CIVILS ET MILITAIRES DE LA DIRISI TRAVAILLENT CONJOINTEMENT POUR ASSURER LE BON FONCTIONNEMENT DES RÉSEAUX DES NAVIRES.

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PASSION

Marine

Simulation

UNE ORQUE À TOULON Le programme de simulation Orque fête ses dix ans. Trois versions de ce simulateur équipent plusieurs sites de la Marine. LA SALLE D’ÉTAT-MAJOR ÉQUIPÉE DE POSTES ORQUE.

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on, il ne s’agit pas d’un cétacé échappé du Marineland d’Antibes venu faire le spectacle en rade de Toulon. L’Orque dont nous parlons ici est le simulateur de la Marine nationale destiné à la formation et à l’entraînement opérationnel des étatsmajors. Orque est intégré à la plate-forme de simulation de l’état-major des armées (EMA). C’est un simulateur qui permet aux « joueurs » d’utiliser les outils, tel que SIC 21, qu’ils mettent en œuvre dans le cadre des opérations réelles. De nombreux sites de la Marine ont reçu ce tout nouvel équipement. Le centre d’instruction naval (CIN) de SaintMandrier utilise Orque pour former les officiers à la conduite des opérations au niveau tactique. Ils y tiennent les postes au sein des centres d’opérations (CO) des navires d’une Task Force navale dans tous les domaines de lutte de la guerre navale (anti-surface, antiaérienne, anti-sous-marine). Une fois formés, les officiers peuvent alors s’entraîner en état-

QU’EST-CE QUE SIC 21 ? SIC 21 est le système d’information qui permet de commander et de conduire les opérations aéromaritimes. En pratique, c’est un ensemble de logiciels qui permettent de gérer et d’afficher une situation maritime (par exemple ce que l’on voit sur les écrans radars), mais aussi d’échanger des ordres et des comptes-rendus (grâce aux mails ou encore au serveur ftp), voire même de calculer les paramètres environnementaux (comme la météo) et d’optimiser les systèmes d’armes.

major de commandement tactique d’une force navale plus ou moins importante au cours d’exercices assistés par ordinateur. Le Centre d’enseignement supérieur de la Marine (CESM) emploie Orque pour former les

LES TROIS TEMPS D’UN EXERCICE ORQUE La direction d’exercice crée d’abord un scénario décrivant la situation initiale (zone de théâtre, contexte, ordre de bataille…) et prévoit les évolutions de cette situation. Par exemple, le théâtre maritime du golfe d’Aden a été utilisé dernièrement mais avec un découpage géopolitique fictif sur fond de piraterie. Une fois ces paramètres initialisés, le « jeu » peut commencer. Les différents utilisateurs envoient leurs ordres par messages via SIC 21 ou à la voix suivant le contexte. Les comptes-rendus des actions effectuées par le simulateur sont visualisés sur une cartographie de type SIC 21. Quand le « jeu » est achevé, on procède à l’analyse de l’action, selon différents points de vue.

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officiers stagiaires pour le niveau supérieur, c’est-à-dire le niveau « opératif », dans le cadre de la conduite d’une opération interarmées multinationale. Plus étonnant, le CESM utilise occasionnellement Orque pour former des cadres supérieurs civils à la gestion de crise. Cette formation repose sur des scénarios qui exploitent les capacités de l’outil à coordonner des cellules participant à un même exercice. Enfin, chaque année, l’amiral commandant la force aéromaritime française (COMFRMARFOR) organise un exercice pour entraîner les nouveaux officiers et officiers mariniers affectés dans son état-major. Il est important, pour ces derniers de parfaire leur niveau d’entraînement et d’acquérir les automatismes indispensables en opérations, comme pour Harmattan en Libye ou Atalante dans la Corne de l’Afrique. L’amiral, en pareil cas, prend le commandement sous faible préavis d’une composante maritime multinationale, et son étatmajor doit se maintenir au sommet de ses compétences opérationnelles. Pour arriver à de pareilles simulations, Orque modélise les comportements cinématiques des navires (cap, vitesse, patrouille…), les caractéristiques des équipements (senseurs, systèmes d’armes…) et les comportements tactiques dans tous les domaines de lutte anti-sous-marine, anti-surface et anti-aérienne. La Marine et la DGA travaillent avec l’industriel pour lui donner, dans une version future, une dimension interarmées encore plus affirmée, afin de répondre aux besoins de la composante aéromaritime. ®

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LA CYBERDÉFENSE SOUFFLE SA PREMIÈRE BOUGIE L’été prochain, la cyberdéfense aura un an. L’occasion de revenir sur ce nouveau domaine de lutte et son application au quotidien.

LE CF PHILIPPE GAUCHER OFFICIER DE LUTTE INFORMATIQUE DE LA MARINE.

En quoi consiste la cyberdéfense ? La cyberdéfense a été concrétisée grâce à la création durant l’été 2011 d’une structure qui lui est dédiée au sein des armées. Elle repose sur l’idée que l’espace informatique (Internet entre autres) est un nouveau champ de bataille. Aujourd’hui, il faut être en mesure d’agir dans le cyberespace afin de garantir le bon déroulement de nos actions militaires et le fonctionnement du ministère. En quoi est-ce différent de la sécurité des systèmes d’information ? La posture qui était adoptée jusqu’alors était défensive et passive. Imaginez donc une forteresse, avec ses murs d’enceintes, ses tours de guet et ses meurtrières. Et bien, dans le cyberespace, les vigies sont devenues des détecteurs d’intrusion et les ponts-levis sont des pare-feu. Cette sécurité des systèmes, ou cybersécurité, se traduit concrètement par des techniques de défense simples : comme les SAS anti-virus pour les clés USB ou encore les mots de passe sur les réseaux. Cette structure est donc adossée à la structure organique de la Marine. Mais à présent il existe une défense plus active, dite « en profondeur ». La multiplication des barrières à franchir permet d’éloigner l’intrus et d’identifier d’où vient cette hostilité afin d’en limiter les effets, voire même de la détruire. Ainsi la Marine retrouve au plus vite ses capacités perdues pour une reprise totale des activités le cas échant. Cette nouvelle chaîne est adossée à la conduite des opérations menée par un officier général, lui-même placé sous les ordres du chef d’état-major opérations de l’EMA.

Comment la Marine s’implique-t-elle la cyberdéfense ? Au même titre que les autres armées, la Marine met en place une organisation apte à répondre à une attaque cybernétique. L’autorité Marine de cyberdéfense supervise cette mission avec à sa tête le chef du bureau SIC de l’EMM, dont je suis le conseiller technique. De plus, des stages d’entraînement permettent de déterminer l’aptitude d’une unité à faire face à une attaque cybernétique. Très prometteurs, ils seront reconduits dès la rentrée prochaine et intégrés dans les mises en conditions opérationnelles (MECO) des bâtiments. C’est très enthousiasmant de constater que les choses bougent, et vite ! Cette discipline fait donc appel à de nombreux spécialistes ? En effet, des spécialistes sont positionnés à des postes clés, comme au Centre d’analyse en lutte informatique défensive (le CALID). Désormais, tous les systèmes embarqués sur les plates-formes navales utilisent les technologies de l’information. Lorsque votre voiture est en panne, le garagiste branche des sondes de diagnostic reliées à un ordinateur pour vérifier l’état de votre moteur. Et bien c’est la même chose pour l’ensemble des équipement des navires (propulsion, usines électrique ou armement…). Il faut comprendre que dorénavant la cyberdéfense est l’affaire de tous !

On dirait la formule qui était en vogue pour la lutte contre les sinistres. C’est parfaitement exact. La lutte contre les sinistres est à présent totalement ancrée dans la vie de tout marin. Il faut qu’il en soit de même pour la cyberdéfense. Dans cette optique, dès la rentrée prochaine, des cours seront dispensés dans tous les modules de formation des marins. Les jeunes y apprendront les gestes essentiels évitant de provoquer une attaque informatique et ils assimileront les réactions immédiates à avoir face à un incident. Par exemple, en cas d’intrusion sur un ordinateur rattaché au réseau il ne faut surtout pas l’éteindre mais seulement débrancher le câble réseau. Ce programme de formation est ambitieux, ce qui n’est pas sans rappeler les campagnes de prévention des maladies au début du XXe siècle. C’est pour cela que nous l’avons intitulé : « Formation à l’hygiène numérique ». ®

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VIE DES

unités

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DRONE ET L’ADROIT

LE TEMPS DES EXPÉRIMENTATIONS Le patrouilleur hauturier L’Adroit est un bâtiment de dernière génération bénéficiant de nombreuses innovations, dont celle de pouvoir accueillir et mettre en œuvre un drone. Questions à un spécialiste, le CF Marc Grozel, chef de détachement drones du CEPA/10S, à l’occasion du déploiement de L’Adroit(1) en mission de police des pêches Thon rouge. Commandant, pourquoi intégrer et mettre en œuvre un drone sur L’Adroit? Il est incontestable que pour aller au-delà de l’horizon, les drones font partie de la panoplie d’avenir. On peut envisager plusieurs types de drones pour la Marine. D’abord, il y a les drones à voilure fixe mis en œuvre depuis la terre pour des missions de longue durée. Ensuite, il faut envisager les drones tactiques mis en œuvre depuis la plate-forme hélicoptère des bâtiments. C’est pour répondre à un besoin tactique que nous avons choisi de lancer cette expérimentation. C’est un drone de petite taille, mais mature, qui va nous permettre d’accumuler suffisamment d’expérience et de préparer l’avenir. 20 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

Quelles sont justement les prochaines grandes étapes de cette phase d’expérimentation ? D’abord, la complexité de mise en œuvre des véhicules aériens, notamment lors des phases de décollage et d’appontage, qui ont longtemps constitué un frein majeur à l’intégration des drones sur plates-formes navales. Il s’agit donc d’un véritable saut technologique auquel nous assistons. L’Adroit est également le premier navire conçu et réalisé dès les études pour mettre en œuvre des drones aériens. Afin d’effectuer les premières expérimentations, le choix s’est porté sur le drone aérien Camcopter S-100, conçu par l’industriel Schiebel. L’intégration de ce drone sur L’Adroit a été rapide, tout s’est joué en quelques semaines. L’acceptation usine, par DCNS, s’est déroulée en avril dernier. L’industriel a procédé à la vérification du bon fonctionnement du drone et de ses équipements lors de vols d’essais. Le drone a ainsi passé

avec succès la FAT (Factory Acceptance Test). À l’issue de ces deux jours de tests, le Camcopter S-100 a été livré à Toulon mi-avril et directement intégré à bord de L’Adroit pour d’autres essais en vol, menés cette fois-ci de concert par la Marine nationale et la DGA. Pourquoi l’avoir précisément intégré sur L’Adroit ? Pour l’intégration complète du drone au sein d’un bâtiment, il fallait qu’il soit dimensionné technologiquement. C’est le cas de L’Adroit qui, notamment grâce à son système de combat Polaris, permet à l’équipage d’exploiter en temps réel les données transmises. L’aménagement de L’Adroit a été, de surcroît, pensé dès sa conception pour accueillir des drones. L’Adroit offre ainsi à l’antenne dédiée une visibilité sans masquage sur 360°. Quant au calendrier, l’activité opérationnelle s’est

«

Le drone ne remplacera pas l’hélicoptère piloté par des humains. C’est un moyen complémentaire, permettant d’optimiser l’emploi de l’aéronef piloté.

»

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domaine d’emploi du vecteur aérien et à valider les procédures de mise en œuvre. Il s’agit bien d’emmagasiner de l’expérience pour les futurs drones de la Marine qui ne seront d’ailleurs pas forcément des drones de ce type. L’essentiel étant vraiment d’accumuler des heures de vol de ce type afin d’avancer le concept d’emploi des drones depuis un bâtiment opérant en haute mer. Commandant, racontez-nous succinctement les phases et les grandes étapes d’un vol d’un drone depuis son décollage jusqu’à son vol, puis son appontage. Le drone décolle d’abord de la plate-forme hélicoptère de L’Adroit grâce à un pilote situé sur place qui, au moyen d’un joystick et de commandes, le fait décoller en mode manuel. Une fois en l’air, ce pilote rejoint l’équipage du drone situé en passerelle navigation. Là-haut, trois marins font voler et exploitent les données fournies par le drone. Cette équipe se compose d’un chef, se trouvant soit devant un control session, soit devant un ordinateur. Il assume le rôle de chef de mission et de commandant de bord sur un aéronef classique. Il y a ensuite un pilote externe, celui qui a procédé au décollage du drone depuis la plate-forme hélicoptère. Enfin, il y a un autre opérateur en charge du contrôle de la charge utile. Quant au vol à proprement dit, il s’effectue en pilotage automatique par des points de passage obligés (way point) qui sont directement envoyés au drone. On peut alors, pour chacun de ces points, faire changer la vitesse, l’altitude, se mettre en stationnaire ou en orbite. Autant de paramètres que l’on choisit et que l’on définit en fonction de la mission assignée. De quoi nous permettre de gérer une gestion de vol dynamique et de nous adapter en temps réel aux échos et pistes détectées sur lesquelles un commandant d’unité voudrait en savoir plus.

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accélérée les 2 et 3 mai dernier, lors des vols de réception du système de drone Camcopter S-100 alias «Serval » (Système embarqué de reconnaissance vecteur aérien léger). Tous ces vols se sont déroulés à bord du patrouilleur afin de valider le bon fonctionnement global du système et de maintenir les qualifications des opérateurs du CEPA/10S. Fort de ces qualifications et des premiers vols, il a été possible de démarrer la première phase de l’expérimentation, lors de la première mission de surveillance des pêches menée par L’Adroit.

1 ET 3 LE DRONE SUR LA PLATE-FORME HÉLICOPTÈRE DE L’ADROIT. 2 LE DRONE EN PRÉSENTATION À L’APPONTAGE.

Les vols sont désormais menés par quatre marins du CEPA/10S sous la direction d’un ingénieur esais en vol DGA. Tous nos vols sont réalisés avec l’ensemble électroptique Agile 2 de Thales. Les objectifs principaux consistent à caractériser les performances du système intégré, à identifier le

Justement, quels sont les avantages à mettre en œuvre ce type de drone ? Le premier, c’est sa mise en œuvre depuis la plateforme hélicoptère d’un bâtiment de la Marine qui n’est en rien révolutionnaire et surtout pas compliquée. Autre avantage de taille, celui d’offrir au commandement en temps réel et en images vidéo ce qui se passe et ce que voit le drone. Toutefois, ne nous méprenons pas, le drone ne remplacera pas l’hélicoptère piloté par des hommes. L’idéal est de combiner drone et hélicoptère afin d’augmenter la surface de surveillance d’un bâtiment, assigner au drone les missions routinières et des missions plus nobles, et surtout plus complexes au pilote d’hélicoptère. Ces deux moyens sont complémentaires et vont permettre, à mon sens, aux pilotes d’hélicoptères et à leurs équipages de se concentrer sur des missions phares nécessitant finesse, analyse et jugement in situ. ® PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

(1) Mission de surveillance des pêches Thon Rouge en mer Méditerranée, menée du 10 mai au 28 juin 2012.

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INFO

actus

LOGISTIQUE OPÉRATIONNELLE, LES PIÈCES DE RECHANGE La chaîne logistique est indispensable au fonctionnement des unités. En déploiement, la gestion des pièces de rechange est une mission du Service commissariat, en lien à terre avec le Service de soutien de la flotte. Pendant la mission Jeanne d’Arc, les commissaires-élèves s’initient à ce sujet vital. Visite au bureau de la gestion centralisée de la frégate Georges Leygues. 1 Méticuleusement rangées dans des armoires métalliques, plus de 38 000 pièces de rechange sont stockées à bord de la frégate. Le commissaire-élève Charles Talarmin, une main dans les tiroirs, l’autre sur sa liste de matériel, contrôle l’inventaire du magasinier. Le Service commissariat du bâtiment est chargé de la gestion de ce stock vital pour le maintien en condition opérationnelle du bâtiment (la survie du navire en mer). « C’est une opération extrêmement fastidieuse à réaliser », confie le futur commissaire. L’inventaire des 12 000 références présentes à bord est réalisé par un premier maître chef du bureau de gestion centralisée (BGC) et ses adjoints. Un tiers du stock est inventorié par an. À son débarquement, le chef du BGC laissera un état des lieux parfait avec toutes les pièces répertoriées. En tant que futur commissaire dans la Marine, Charles Talarmin n’aura pas à réaliser ces inventaires, mais devra contrôler la bonne gestion de ces stocks.

Une tâche indispensable Si la tâche peut sembler fastidieuse, elle n’en est pas moins indispensable. Lorsqu’un service signale une avarie sur l’une de ses installations, il contacte immédiatement le bureau de gestion centralisée qui vérifie alors la disponibilité de la pièce de rechange à bord. Si elle est présente, le BGC enregistre la sortie de la pièce et en commande directement une nouvelle auprès du Service de soutien de la flotte (SSF). L’un des objectifs pour le BGC est d’avoir continuellement un bilan nul de l’état d’allocation du matériel (EAM). Depuis le début de l’année 2012, 177 pièces de rechange sont sorties du BGC. Les pièces valent de quelques centimes à presque 70 000 euros l’unité et sont les garants du bon fonctionnement de la frégate.

La garantie d’une plus grande autonomie en mer Grâce à la présence de toutes ces pièces de rechange à bord, la plus grande majorité des avaries qui peuvent survenir en mer sont directement traitées par l’équipage et réparées à bord. Quand on sait que dès qu’il est en mer, un bâtiment de la Marine nationale est en opérations, le soutien logistique devient alors un enjeu tactique pour la conduite des opérations. Le Service commissariat travaille main dans la main avec le bureau logistique du bord. Quand la pièce de rechange n’est pas à bord, le BGC signale le manque au « bureau log » qui émet alors un mes22 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

sage officiel de commande, plus ou moins urgente selon la nature de l’impact de cette avarie sur la mission en cours. Pour faciliter cette gestion complexe de la maintenance – qu’elle soit préventive avec des visites des installations calendaires, des contrôles et des interventions planifiées, ou réparatrice lors d’une avarie inopinée – un logiciel a été créé et mis en place depuis 2004, nous explique le commandant adjoint navire du Georges Leygues, Christophe Lietard. Ce système informatique de gestion de la logistique embarquée (Sigle) permet de répertorier toutes les interventions et échéances de travaux à venir, d’avoir une vision sur le stock de pièces de rechange disponible à bord et de mettre

«

Plus de 38 000 pièces de rechange sont stockées à bord pour le maintien en condition opérationnelle.

»

L’INVENTAIRE ET LA GESTION DES STOCKS SONT INDISPENSABLES.

à jour par un simple clic les travaux conduits, ce qui induit un calcul automatique des prochaines échéances de changement de matériel ou d’intervention. Sur les bâtiments plus récents de la Marine nationale, comme par exemple sur un bâtiment de projection et de commandement, le stock des pièces de rechange est moindre. L’évolution des contrats de maintien en condition opérationnelle des bâtiments a influencé le stockage à bord de ces bâtiments modernes de stock de rechanges. Diminuer les stocks permet ainsi de diminuer les immobilisations financières et leur entretien. Mais cela signifie en échange que l’expédition de rechange doit être beaucoup plus réactive. Aujourd’hui, le SSF s’engage à délivrer en moins d’une semaine toute pièce, disponible sur stock étatique, nécessaire à la réparation d’une avarie ayant un impact direct sur les opérations du bâtiment. ® EV1 MARINE MONJARDÉ

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VIE DES

unités

NOM DE CODE « D601 » À Lorient, l’Aquitaine est talonnée par d’autres frégates multimission (Fremm) : D601, Normandie et Provence. D601 ? Vous avez bien lu. 1 La Fremm Aquitaine est dans la phase finale des essais de son système de combat, en vue d’une livraison prochaine à la Marine Nationale. Il est temps de céder la place aux autres frégates de la série. L’équipage de conduite de l’Aquitaine sera renforcé l’été prochain et poursuivra l’aventure jusqu’à l’admission au service actif de la frégate, envisagée fin 2013. Il fallait donc qu’un deuxième équipage soit constitué à Lorient pour prendre sa relève et assurer la conduite des Fremm suivantes durant leurs essais à la mer. Celui-ci s’est progressivement agrégé autour d’un noyau, qui a rallié Lorient dès septembre 2011 ; il atteindra son effectif complet de 66 marins l’été prochain. Très vite, ce groupe d’hommes et de femmes appelés à mettre en œuvre ensemble un bâtiment de surface ont naturellement ressenti le besoin de s’identifier à un bateau et par conséquent à un nom. C’est chose faite puisque l’état-major de la Marine a décidé la création de l’unité Fremm D601 au 1er septembre 2012.

FIN FÉVRIER, LA FREMM MAROCAINE ENTRE AU BASSIN… … ELLE EN SORT LE 9 MAI AVEC UN NUMÉRO DE COQUE FRANÇAIS EN PRÉVISION DE SES ESSAIS À LA MER.

Un sigle hexadécimal C’est assez peu banal. Les marins sont habitués à servir sur des bâtiments portant le nom d’un personnage illustre, d’une bataille, d’un lieu géographique, voire d’un simple nom ou d’un adjectif, mais certainement pas celui d’un sigle hexadécimal ! Pourtant D601 est un numéro de coque qui a déjà été porté par des bâtiments de la Marine, qui se sont illustrés en leur temps, comme la frégate lance-missiles Suffren. L’équipage de cette deuxième Fremm peut donc s’enorgueillir d’appartenir à une longue lignée de marins valeureux, voire célèbres. Le D601 est en fait la Fremm acquise auprès du constructeur DCNS par la Marine royale marocaine. À sa livraison définitive, elle changera de nom. Le contrat passé entre DCNS et le Royaume du Maroc prévoit que les essais d’acceptation de cette frégate soient conduits avec le concours d’un équipage de la Marine nationale. Or, un équipage militaire français ne peut conduire qu’un navire militaire français, battant pavillon tricolore. Il faut donc que cette frégate soit enregistrée temporairement sur la liste des bâtiments de guerre de l’État français. Ne voulant pas lui donner un nom temporaire, la Marine a préféré se limiter à un numéro de coque (D601) et à un indicatif international (FAMH) français temporaires.

Un équipage expert en Fremm La feuille de route du deuxième équipage de conduite Fremm est en soi une aventure. Il s’agit pour lui de profiter des essais à la mer de la frégate D601 pour devenir rapidement un expert en conduite de ces bâtiments ultramodernes et très

«

La première sortie à la mer de la frégate D601, est programmée le 24 septembre 2012.

»

automatisés, car il faudra ensuite accompagner la montée en puissance du premier équipage marocain. Actuellement, l’équipage est en train de se former auprès de DCNS et de ses sous-traitants, au CIN de Saint-Mandrier, et au contact de l’équipage de l’Aquitaine. L’objectif est d’être prêt en vue de la première sortie à la mer du D601 qui est programmée le 24 septembre 2012. L’équipage marocain, constitué au Maroc en septembre 2012, ralliera progressivement Lorient à partir du mois d’avril 2013. Il prendra la mesure de

son bâtiment sous la responsabilité de DCNS et sous le tutorat de l’équipage français. D601 quittera Lorient pour le port de Brest début juin, pour un mois de formation et d’entraînements au profit de l’équipage marocain au grand complet. La cérémonie de transfert de propriété et de pavillon est programmée le 9 juillet 2013 à Brest. DCNS transférera alors symboliquement les commandes de la frégate, de l’équipage français du D601 à l’équipage marocain. L’émotion sera certainement grande car des liens de confiance et d’amitié se seront très certainement noués entre les deux équipages. Mais l’aventure ne sera pas terminée pour autant. Même si l’unité D601 sera dissoute, l’équipage conservera sa cohésion et son unité pour constituer le premier équipage de la Fremm Normandie, dont la première sortie à la mer est programmée en octobre 2013. ® ÉQUIPAGE DU D601

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VIE DES

unités

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TROPHÉE GUILBAUD LA 32F À L’HONNEUR Le 15 juin 2012, l’équipage de la flottille 32F a reçu le trophée Guilbaud pour son action menée le 26 août 2011 à l’occasion du sauvetage de cinq personnes sur le voilier Moana, dans des conditions très difficiles. Ce trophée récompense chaque année un équipage de l’aéronautique navale s’étant distingué au cours d’une opération de secours maritime. 1 26 août 2011. L’équipage d’alerte de la flottille 32F – indicatif « Rescue Belligou Alpha » – se tient paré à toute éventualité. La météo ne l’avait pas prévu, mais les conditions au sud de la pointe Bretagne se détériorent considérablement. À 160 nautiques de la côte, le voilier Moana vient de perdre l’usage du gréement et connaît des problèmes de barre et de voie d’eau. Le voilier est battu par une mer 6, sous un vent de 35 nœuds, avec des rafales montant à 55-60 nœuds. À bord, cinq personnes, dont un enfant de 4 ans, Lucas. L’équipage est expérimenté, rompu aux conditions difficiles. Cependant, afin d’assurer la sécurité du benjamin de l’équipage, le skipper décide de faire appel aux bâtiments proches du voilier pour l’évacuer avec sa mère et affronter les difficultés que connaît le voilier avec plus d’aisance. Cet appel est entendu par un bateau espagnol, mais les communications ne sont pas simples en raison des barrières de la langue. En parallèle, cet appel est entendu par le Cross Etel. Le Falcon 50 présent sur zone sert de relais et peut informer le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la situation en cours. Déclenché par le Cross Etel, l’équipage « Rescue Belligou Alpha » décolle en fin de journée. Composé du CF Stanislas-Xavier Azzis,commandant d’aéronef, de l’EV1 Damien 24 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

Floch, pilote, du PMS Sébastien Richard, mécanicien de bord treuilliste, et du PMS Guy Magro, plongeur hélicoptère, l’équipage va devoir faire preuve de qualités exceptionnelles pour réaliser ce sauvetage particulièrement périlleux. Après 1h05 de vol, l’EC225 rallie le voilier qui se

trouve au centre du golfe de Gascogne et se met en vol stationnaire dans des conditions délicates, juste au-dessus du bateau. « Depuis le bord, nous avions pu échanger avec le Falcon qui relayait vers l’hélicoptère. Ils ont pu nous transmettre le cap et la vitesse à tenir et nous avons pu tout préparer avant leur arrivée, dans la mesure de nos possibilités techniques », précise Gaëtan Yavorsky, le skipper. Dans ces conditions dantesques, la route et la vitesse du voilier sont rendues erratiques. La dépose du plongeur est de ce

UN PEU D’HISTOIRE… Le trophée Guilbaud commémore l’action et la bravoure de l’équipage de l’hydravion Latham 47, disparu au Spitzberg en juin 1928, alors qu’il était parti porter secours, au pôle Nord, à l’équipage du ballon dirigeable Italia, du commandant Nobile, qui s’était écrasé sur la banquise. Ce trophée est remis chaque année à Caudebec-en-Caux (Seine-Maritime) où est érigé le monument qui rend hommage « À ceux du Latham 47 ». 2

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fait malaisée à cause de l’étroitesse du bateau et elle est rendue dangereuse par le balancement, juste sous la cellule de l’hélicoptère, du mât d’une hauteur de 80 pieds. Après concertation avec son équipage, le commandant d’aéronef décide d’effectuer l’évacuation des naufragés un par un dans l’annexe du voilier. « Le skipper est resté à la barre et j’ai effectué des va-et-vient avec l’annexe à l’arrière du voilier en emportant à chaque fois l’un des équipiers, commente le plongeur, le PM Guy Magro. « La mère est partie en double avec son fils et nous avons terminé les treuillages par le skipper. Le but était de nous éloigner du mât et des haubans qui rendaient toute intervention directe sur le voilier trop dangereuse pour le treuillage. » Heureusement, les conditions météorologiques « s’améliorent » petit à petit, et les pointes de vent n’atteignent « plus que » 40 nœuds durant l’intervention. « On ne s’est jamais vraiment senti réellement en danger, ajoute Gaëtan. Nous avons suivi toutes les consignes, eux sont pros, c’est leur métier et nous le sommes aussi. Cela a facilité l’évacuation. » Alors que les mouvements du bateau en roulis et tangage sont amples et anarchiques, l’équipage parvient avec combativité à évacuer les cinq membres d’équipage au terme d’une heure de treuillage particulièrement éprouvante. Pour sa première opération d’une telle envergure, le PM Sébastien Richard, treuilliste, a été servi. « Au cœur de l’action, nous mettons en œuvre des techniques maintes fois répétées. La satisfaction du devoir accompli ne vient qu’une fois le dernier rescapé et le plongeur à bord. » Pour le CF Stanislas-Xavier Azzis, qui était le commandant d’aéronef, « l’esprit de cohésion d’un équipage n’est jamais une inquiétude, car tous les marins ont le sens de la mission. Et plus particulièrement encore lorsqu’ils savent que des vies sont en jeu ». En ce jour de tempête, les naufragés ont tous été ramenés sains et saufs sur la base d’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic où ils ont été pris en charge par les services de la base. Le 15 juin 2012, l’équipage de la flottille 32F a reçu le trophée Guilbaud pour cette action de sauvetage. Pas d’autosatisfaction à la 32F. Son commandant cite juste la solidarité internationale des gens de mer et les valeurs universelles et intemporelles des marins. Le mot de la fin appartient au skipper : « L’équipage et la flottille méritent vraiment ce prix pour leur professionnalisme, leur gentillesse et la disponibilité qu’ils ont manifestés à la fois pendant et après le sauvetage. » ®

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4 1 LE CF STANISLAS-XAVIER AZZIS, COMMANDANT D’AÉRONEF (À DROITE), ET L’EV1 DAMIEN FLOCH, PILOTE (À GAUCHE), PRÊTS À DÉCOLLER. 2 LA DÉPOSE DU PLONGEUR, LE PMS GUY MAGRO, SUR LE VOILIER EST RENDUE DIFFICILE PAR LES CONDITIONS DE MER ET LE BALANCEMENT DU MÂT. 3 TREUILLAGE DE LUCAS. 4 LE TREUILLISTE, LE PMS SÉBASTIEN RICHARD, ACCUEILLE À BORD DE L’EC225 LA MAMAN DE LUCAS. 5 REMISE DU PRIX GUILBAUD LE 15 JUIN 2012.

LV COLOMBAN ERRARD

Plus d’images et le reportage complet sur : http://jdb.marine.defense.gouv.fr/guilbaud /index.html

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CHRONIQUE

dupersonnel

LA RECONVERSION UN ENJEU MAJEUR POUR LES MARINS Le retour à l’emploi civil est un axe majeur de la politique des ressources humaines du ministère de la Défense, et un élément indissociable du parcours professionnel des militaires. Cette politique contribue pleinement à l’attrait des armées.

professionnelle dans la vie civile ». Ce service à compétence nationale organise la transition professionnelle du personnel militaire et civil de la Défense et, dans une certaine mesure, de leur conjoint, à l’aide d’un processus d’accompagnement personnalisé liant informations, orientation, formation(1) et placement.

Comment bien préparer sa reconversion Défense Mobilité propose à chaque candidat un suivi individuel, personnalisé, adapté et accessible, jusqu’à trois ans après le départ de l’institution. L’objectif est de définir un projet professionnel réaliste et réalisable grâce à de nombreux outils adaptés au parcours de chacun, tels

qu’un accompagnement de proximité au sein des bases de défense, un parcours de reconversion personnalisé, un réseau d’entreprises et de partenaires institutionnels, des offres d’emploi ciblées et un accompagnement jusqu’à l’intégration dans l’entreprise. Toutes les étapes du parcours de transition professionnelle sont coordonnées par un conseiller en emploi référent. Tout militaire ayant accompli au moins quatre années de service peut bénéficier des prestations d’orientation et de l’aide au placement proposés par Défense Mobilité. Défense Mobilité dispose également d’une Antenne cadres supérieurs d’entreprises (ACSE). Elle s’adresse à tous les candidats présentant un profil et un projet professionnel

CHIFFRES CLÉS

1 La prise en compte du contexte actuel, qui mêle déflation des effectifs des armées, contraintes budgétaires avec, a contrario, des allocations chômages en augmentation constante, ont conduit les armées à se réorganiser au niveau de leur politique des ressources humaines. Ainsi est née Défense Mobilité, l’Agence de reconversion de la Défense (ARD), qui permet aux militaires intéressés de prétendre à une reconversion de qualité, et répond à la loi du 24 mars 2005 qui garantit « à ceux qui quittent l’état militaire les moyens d’un retour à une activité

• 17 000 nouveaux inscrits bénéficient chaque année des services de Défense Mobilité, dont 2 281 marins. • 80 % des marins inscrits à Défense Mobilité trouvent un emploi dans les 6 mois suivant leur départ. • 1 361 reclassements de marins dans le secteur privé, et 323 dans le secteur public. • 4 000 personnes ont bénéficié d’une des 33 formations qualifiantes proposées dans près de 16 domaines professionnels. • 88 % des bénéficiaires se sont estimés satisfaits des services délivrés, et 86 % les ont jugés utiles. • Près de 50 entreprises et près de 10 fédérations professionnelles sont partenaires privilégiés de Défense Mobilité. • Près de 60 forums emploi sont organisés chaque année dans toute la France, accueillant plus de 1000 entreprises.

LES GRANDES É́TAPES DE LA RECONVERSION 1er contact auprès de Défense Mobilité

Entretiens de suivi

Entretien diagnostic

Réunion ·LQIRUPDWLRQJpQpUDOH G G·LQIRUPDWLRQJpQpUDOH

Leur nombre est variable

en fonction de chaque candidat

01

- 24 mois

Informations Premier contact avec l’antenne Défense Mobilité locale à l’initiative du candidat, et inscription à la prochaine réunion collective d’information générale. Il est amené à réfléchir sur son avenir professionnel. 26 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

- 18 VIE

M I L I TA

Orientation Le conseiller référent du candidat est désigné. Il évalue avec lui ses compétences, ses acquis et les points à travailler travailler.. Des prestations spécifiques peuvent être proposées au candidat pour l’aider à définir son projet professionnel.

- 12

02

IRE

Élaboration du projet professionnel Le projet professionnel du candidat est maintenant défini. Il est confronté à la réalité du marché de l’emploi enquêtes «métiers».. par des enqu êtes «métiers» Ce projet est formalisé sous la forme d’un document de plusieurs pages.

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de cadre supérieur, afin de leur proposer un suivi adapté et personnalisé pour les accompagner vers un emploi en France ou à l’étranger.

Les trois clés de la réussite - Anticiper. Trouver un emploi nécessite un réel investissement personnel. Le passage de l’institution militaire au secteur privé et public se prépare. Certaines réalités de l’entreprise, comme la négociation salariale, les contrats de travail ou les conventions collectives, ne sont généralement pas familières au marin. Il est, par conséquent, impératif de préparer au plus tôt son départ. L’expérience prouve qu’il est souhaitable d’engager une démarche de transition professionnelle environ 18 mois avant la date de départ des armées. - Être acteur de son accès à l’emploi. C’est avant tout le marin qui est le principal moteur de la réussite de sa reconversion : c’est à lui d’entreprendre les démarches nécessaires pour y parvenir. Défense Mobilité agit en soutien de cette démarche. Cela permet ainsi de gagner progressivement en autonomie, qualité essentielle pour évoluer au sein de l’entreprise. - Offrir ses compétences aux entreprises. Se positionner en « offreur de compétences » et non en « demandeur d'emploi », être actif et entreprenant, mettre en avant ses compétences et ses qualités personnelles, montrer que l’on peut être utile à l’entreprise et convaincre de la plus-value que l’on peut apporter sont autant de clés pour faire la différence et marquer les esprits des recruteurs.

Finalisation du projet professionnel

Prix de la reconversion des militaires Chaque année, les milliers de professionnels qui quittent la Défense, en ayant acquis des compétences techniques ainsi que des valeurs et un « savoir-être » reconnus, constituent un vivier de candidats formés, motivés et immédiatement opérationnels. L’Association des entreprises partenaires du ministère de la Défense, en liaison avec Défense Mobilité, organise un événement majeur pour le personnel en pleine reconversion : le prix de la reconversion des militaires, placé sous le haut patronage du ministre de la Défense. Ce prix a pour objectif de récompenser chaque année un projet de création ou de reprise d’entreprise par un personnel militaire en situation d’activité, inscrit ou non dans un parcours reconversion, et devant rejoindre la vie civile au plus tard un an après la remise du prix. Celui-ci peut prendre la forme d’une couverture médiatique et de produits et prestations offerts par les sponsors, destinés à être une aide pratique dans le cadre de la création ou de la reprise d’une entreprise. Le prix 2011 option « Création d’entreprise » a été décerné à Stéphane Quintard, ancien caporal-chef de l’armée de Terre pour la création d’un garage assurant le dépannage à domicile pour les agriculteurs et les particuliers. Un prix « coup de pouce » a été remis à Vaidotas Zinkevicius, adjudant de la Légion étrangère, pour un projet de société auprès des entreprises souhaitant moderniser leurs systèmes d’information. Si vous envisagez votre reconversion et sou-

EN BREF Défense Mobilité, c’est : • une direction installée à Paris ; • 8 pôles régionaux : Bordeaux, Brest, Lyon, Marseille, Metz, Paris, Rennes et Toulon ; • une antenne dans chacune des 51 bases de défense ; • un centre militaire de formation professionnelle ; • un site Internet : www.defense-mobilite.fr et un numéro vert : 0800 64 50 85 ; • un hub Viadéo.

haitez participer à ce prix, retrouvez sur le portail RH (page d’accueil Intramar/rubrique Fonction RH) le dossier de candidature complet également disponible auprès de Défense Mobilité et sur le site de l’Association des entreprises partenaires de la Défense : www.entreprisespartenairesdeladefense.fr ou http://portail.sga.defense.gouv.fr/defensemobilite/. Date limite de remise des dossiers : 1er septembre 2012. ® (1) L’attribution d’un congé de reconversion relève d’une décision de la DPMM. Elle est possible si vous avez effectué au moins quatre années de service.

Attribution éventuelle G·XQFRQJpGHUHFRQYHUVLRQ G·XQFRQJpGHUHFRQYHUVLRQ SDUOH'5+G·DUPpH SDUOH'5+G·DUPpH

vvis Avis A de Défense Mobilité

EMPLOI

CONGÉS SION DE RECONVERS VIE CIVILE

Pro

jet

-6

CV

Lettre de motivation

N MENT ACCOMPAGNE DIRECT

0 V Validation alidation du projet Le projet professionnel du candidat est analysé et validé en comité dans les pôles régionaux de Défense Mobilité. S’il nécessite un congé de reconversion (formation professionnelle ou prestation d’intégration en entreprise*), il devra être agréé par la direction des ressources humaines de l’armée du candidat.

CIV VIE

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$ $FFRPSDJQHPHQWYHUVO·HPSORL FFRPSDJQHPHQWYHUVO·HPSORL Qu’il y ait congés de reconversion ou non (formation professionnelle ou prestation d’intégration d’intégrattion en entreprise*) , le candidat est ensuite suivi par un chargé de relation entreprise (CRE). Le CRE le conseille sur les entreprises potentiellement intéressées par son projet professionnel. Des techniques de recherche d’emploi lui sont aussi proposées : CV CV,, rédaction de lettres de motivation, et simulation d’entretiens. * Exemple : Période d’adaptation en entreprise eprise (PAE) (P PA AE) ou Parcours individualisé du créateur créa ou repreneur d’entreprise (PIC). COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012 ® 27

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CHRONIQUE

dupersonnel

ANALYSE DES RÉSULTATS DU DERNIER SONDAGE SEMESTRIEL SUR LE MORAL

1 Depuis le début de l’année 2010, la Marine réalise un sondage semestriel sur le moral. Ce questionnaire, à vocation interarmées, a pour but de faire remonter au ministre de la Défense, au chef d’état-major des armées (Cema) et au chef d’état-major de la Marine (CEMM) des éléments de connaissance et de réflexion sur l’état et l’évolution du moral des marins. L’analyse et l’interprétation de ces résultats statistiques se font, d’une part à la lumière des observations écrites par les commandants et présidents de catégorie dans les rapports sur le moral et, d’autre part, grâce aux retours des correspondants du personnel officier (CPO) et non-officier (CPNO). Pour la 5e édition de ce sondage, 4 382 civils et militaires, embarqués et à terre, affectés en métropole, outre-mer et à l’étranger, ont ainsi été sélectionnés de façon aléatoire (échantillon représentatif) et invités à répondre à un questionnaire anonyme, via Intradef, entre le 12 mars et le 6 avril 2012. 1786 marins ont répondu, soit un taux de participation de 41 %. Cette enquête est une occasion pour le personnel de s’exprimer sur ses satisfactions, insatisfactions, attentes ou préoccupations portant sur les conditions de travail et de vie, ainsi que sur les relations professionnelles et les évolutions au sein de la Marine. Ces résultats méritent une attention particulière, car ils constituent une remontée d’informations en provenance des forces et sont, à ce titre, de réels outils d’aide au comman28 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

dement. Depuis sa création, ce sondage confirme que les marins sont fiers de leur métier et de servir en opérations. Les responsabilités confiées sont pour eux de réelles sources de satisfaction professionnelle. Néanmoins, près d’un marin embarqué sur deux reconnaît avoir du mal à concilier vie privée et vie professionnelle. Plus nombreux à évoquer les difficultés induites par des modifications inopinées de la programmation d’activités sur leur vie de famille en ce début d’année 2012, ils sont cependant très attachés aux valeurs de la Marine. L’aboutissement du chantier de la refonte du système indemnitaire des militaires (voir encadré) et la prise en compte des contraintes des marins constituent une attente importante de la part du personnel. Abordé à l’occasion de la tournée des ports du directeur du personnel militaire de la Marine, ce dossier fait l’objet d’une communication régulière sur le portail RH du site Intramar. Lorsqu’ils évoquent leur perspective de carrière, les jeunes marins se montrent inquiets. 70 % des quartiers-maîtres et matelots, et 56 % des officiers mariniers subalternes jugent leur progression professionnelle comme incertaine. L’accès aux différents cours leur semble plus sélectif, donc plus difficile à obtenir qu’autrefois. Les changements liés aux restructurations ne sont pas encore totalement assimilés par l’ensemble des marins, qui craignent l’altération du lien entre soutenants et soutenus.

LA REFONTE DU SYSTÈME INDEMNITAIRE DES MILITAIRES (RSIM) Le champ de la RSIM ne vise que les primes et indemnités spécifiques aux militaires affectés en métropole. Les travaux sont guidés par les principes suivants : • harmoniser les pratiques afin que les militaires placés dans des situations identiques soient traités de façon comparable, quels que soient leur armée ou leur service d’appartenance ; • regrouper les primes et indemnités en deux catégories génériques : la première catégorie regroupe les primes relatives à l’état militaire et les modalités d’emploi (« sujétions », exemples : primes de milieu, indemnités d’absence…), la deuxième catégorie regroupe les primes propres aux qualifications et compétences du militaire (« éléments de gestion à primer ») ; • prendre en compte la durée, l’intensité et la répétitivité des sujétions ; • disposer d’un système suffisamment souple pour permettre d’anticiper et de s’adapter aux évolutions en matière d’effectifs, de périmètres fonctionnels et de métiers.

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CARRIÈRES

Quelques commentaires exprimés librement lors du sondage « Les dernières missions qui ont été attribuées aux bâtiments sur lesquels j’ai eu la chance de servir étaient passionnantes, et j’en tire une grande fierté. » « Je crois que nous sommes le reflet de la société, avec ses doutes et ses incertitudes. » « Mon appartenance à la Marine est toujours

PERMUTATIONS SITEL SM BAT SITEL, affecté Comar Ajaccio à compter du 23/09/12, cherche permutation Toulon terre (CIN Saint-Mandrier de préférence). Étudie toutes propositions. Contact : [email protected] GECOLL SM GECOLL, affecté EV Jacoubet à Toulon à l’été 2012, cherche permutation Brest ou Cherbourg terre ou embarqué ou Paris. Très urgent (Cause familiale). Contact au 06 92 43 22 48.

ANNONCES CLASSÉES POSTE À POURVOIR Recherche jeune couple, monsieur retraité de la Marine ou armée, pour place de gardiennage d’une maison de campagne, dans la région Centre, secteur de Valençay (Indre). Jardinage, potager, entretien divers (bricolage, mécanique, peinture…). Logement de gardiens dans maison indépendante de 4 pièces avec toutes commodi-

forte, et la fierté de porter l’uniforme ne s’est pas altérée. […] plusieurs aspects ont évolué, et il me semble important de préciser que les jeunes marins qui embrassent cette profession doivent être très motivés dès le départ. » « La continuelle restriction des moyens budgétaires pèse sur les possibilités d’entretien, de formation et de conduite des missions. » « Les conditions de travail sont parfois lourdes,

tés + garage véhicule et atelier. Appelez aux heures de repas uniquement au 02 54 40 80 77.

RECHERCHE DES ANCIENS SONNEURS DU BAGAD DE LANN-BIHOUÉ À l’occasion du 60e anniversaire du bagad de Lann-Bihoué, un grand rassemblement des sonneurs se tiendra à Lorient les 15 et 16 septembre 2012.Tous les anciens sonneurs (environ 1 800) peuvent se joindre à cette manifestation. Pour plus d’information : 06 86 79 59 19 ou [email protected] LES 40 ANS DU CLUB DE RUGBY DE SAINT-MANDRIER Le 21 juillet 2012, le club de rugby de Saint-Mandrier, étroitement lié à la Marine nationale, fêtera ses 40 ans. Pour l’occasion, le club souhaite retrouver le maximum de marins ayant un jour porté le maillot avec le dauphin sur le cœur.

Les règles d’avancement du personnel non-officier de la Marine reposent sur des volumes correspondant aux besoins de cette dernière, parfaitement définis au travers des plans d’armement rénovés. Ces règles sont ensuite liées au mérite individuel de chaque marin (notation et gain d’avancement). • L’avancement s’effectue par spécialité et les taux de sélectivité peuvent ponctuellement varier en fonction des besoins en personnel BAT, BS et BM. Globalement, le taux de sélectivité des BS est quasi constant sur les trois dernières années, avec quelques disparités suivant les spécialités. • Il en est de même pour le BAT, avec un accroissement depuis 2010 (premières sélections des QMF depuis la réforme Vareq ) du taux global, l’objectif étant, à terme, de permettre à 50 % d’une cohorte annuelle d’obtenir le BAT. Les capitaines de compagnie et les marins peuvent se référer aux différentes notes d’information existantes sur l’avancement et la sélection au BAT et au BS.

mais j’ai la chance, en étant en fin de carrière, d’effectuer un travail très intéressant, valorisant et reconnu par l’institution. » Rendez-vous en octobre pour le prochain sondage semestriel du moral ! ® BUREAU CONDITION DU PERSONNEL DE LA MARINE

Ces derniers peuvent se rendre sur le site du club : http://usstmandrier.free.fr afin de télécharger le bon d'inscription, ou contacter directement le manager du club, le MP (R) Hopfner au 06 17 67 11 45.

VOUS VOULEZ PASSER UNE PETITE ANNONCE DANS COLS BLEUS N’HÉSITEZ PAS ! Tarifs des insertions : Permutations (exclusivement réservé aux marins en activité) 1 parution : 7,62 € 3 parutions : 18,29 € 6 parutions : 25,91 € Autres annonces (hors permutations) 3 parutions : 57,93 € Pour toute information ou demande de parution vous pouvez contacter le secrétariat de la rédaction au 01 42 92 17 17 ou [email protected] COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012 ® 29

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Histoire

1962 : La Marine et

les rapatriements d’Algérie Pour de nombreux Harkis, l’indépendance de l’Algérie a été le signal du départ. En 1962, la Marine a aidé certains d’entre eux à rejoindre la métropole. 1

Il y a cinquante ans, la guerre d’Algérie prenait fin avec la signature, le 18 mars, des accords d’Évian et l’accession du pays à l’indépendance, le 5 juillet 1962. Peu se souviennent de l’exode de l’été 1962 qui a sa place dans notre histoire maritime par l’importance des moyens mis en œuvre par les compagnies de navigation autant que par l’ampleur des populations rapatriées : environ 650 000 civils et près de 500 000 militaires, sans compter 300 000 personnes transportées par voie aérienne, quittèrent l’Algérie durant l’année 1962. Étudiant la contribution de la Marine nationale à ces rapatriements, Patrick Boureille du Service historique de la Défense, écrit : « Numériquement marginale pour l’évacuation de la population européenne, fondamentale pour celle des supplétifs, la participation de la Marine à cet exode ne dépasse pas 8 % du total au mois de juillet où elle atteint son maximum. » Le gros de la flotte étant requis par des manœuvres navales avec l’Otan, c’est l’ensemble de la flotte amphibie avec le porte-avions La Fayette, soit dix unités, qui vont être mobilisées à la cadence d’une arrivée par jour, en provenance de Bône, d’Alger ou de Mers el-Kébir, au mois de juin et partiellement au mois de juillet, principalement pour les Harkis qui fuyaient leur terre natale par peur de représailles et par attachement à la France (environ 10 000 personnes rapatriées), 30 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

1 BÂTIMENT DE DÉBARQUEMENT DE CHARS BLAVET. 2 BÂTIMENT DE DÉBARQUEMENT DE CHARS TRIEUX. 3 ARRIVÉE D’UNE FAMILLE HARKIS DANS LE PORT DE MARSEILLE. 4 PORTE-AVIONS LA FAYETTE. 2

accessoirement, et sous l’empire de l’urgence, au profit de réfugiés d’origine européenne. Le porte-avions La Fayette se distingua à plusieurs reprises, notamment le 8 juillet en embarquant à son bord 2 500 passagers fuyant la ville d’Oran après les massacres du 5 juillet, puis de nouveau avec 2 634 pieds-noirs le 17 juillet et enfin le 21 juillet avec 1 878 réfugiés demeurés sur les quais de Mers el-Kébir dans la chaleur ardente de l’été. Avec cette rotation s’achève la participation de la Marine nationale. Fin juillet, il ne restait plus que 25 000 pieds-noirs à Oran contre 200 000 auparavant. Sachant que la capacité maximale, dite « trooper », d’un paquebot affecté aux lignes d’Afrique du Nord était de 1 900 passagers, on peut mesurer les conditions limites dans lesquelles se sont passées ces traversées, effectuées heureusement par beau temps à 24 nœuds, avec sur le pont d’envol, selon un témoin, un indescriptible amas de réfrigérateurs, de machines à laver, de télévisions et de valises et, dans le hangar, une immense agglomération d’hommes, de femmes et d’enfants offrant le spectacle de la désolation la plus complète.

Le rôle de l’association amicale de la DBFM Plus fondamental encore fut le rôle de la Marine pour soustraire une grande partie des Harkis de la demi-brigade de fusiliers marins (DBFM) aux exactions. En effet, avant même la conclusion des accords d’Évian, le 3 mars, alors que la Marine commençait à organiser le repli, depuis Nemours sur Mers el-Kébir, des Harkis, licenciés un mois auparavant lors de la dissolution de la DBFM qui avait contrôlé et pacifié le secteur de Nemours pendant six ans, le capitaine de corvette de SaintGeorge, ancien officier de la DBFM, déposait à Paris les statuts d’une association amicale de la DBFM, destinée à venir en aide immédiate aux Harkis qui seraient rapatriés. Trois mois plus tard, le 11 juin, les Harkis volontaires pour le rapatriement qui avaient pu être rassemblés à Mers elKébir arrivaient à Marseille sur le BDC Tieux, soit 651 Harkis avec leurs familles (150 femmes et 301 enfants, dont un nouveau-né durant la traversée), deux jours plus tard suivaient 311 Harkis et familles sur le BDC Argens. C’était le premier

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Histoire 3

rapatriement officiel de Harkis en France, en corps constitué. Auparavant, en moins de trois mois, l’association amicale de la DBFM avait pu tisser un vaste réseau de solidarités, en regroupant 295 membres actifs, officiers d’active ou de réserve, anciens de la DBFM ou sympathisants et près de 2 000 donateurs, dont la ville de Neuillysur-Seine qui était jumelée avec Nemours. Les dons allaient permettre l’établissement d’une bonne partie des familles de Harkis à Largentière, en Ardèche, où il existait des possibilités d’emploi grâce à la société Penaroya qui ouvrait une mine. La population locale adopta tout de suite ces nouveaux concitoyens tandis que la construction d’une cité pour Harkis était entreprise sur un terrain acquis grâce aux dons recueillis par l’association. La communauté s’est aujourd’hui dispersée et les enfants et petitsenfants se sont intégrés dans la société française avec quelques réussites remarquables sur le plan économique et social en créant leurs entreprises ou bien comme cadres et même comme officier de marine. Le 22 juin 2002, afin de commémo-

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rer le quarantième anniversaire du rapatriement et à l’initiative d’anciens de la DBFM, de l’association régionale des Harkis de la DBFM et de leurs enfants (ARHE), une cérémonie solennelle, présidée par le vice-amiral Jean Moulin, était célébrée à Largentière, resté le lieu d’enracinement, avec son cimetière musulman constitué grâce à l’aide de l’association amicale de la DBFM. De nombreux officiers généraux de la Marine assistaient à cette cérémonie qui voulait témoigner, après la journée nationale d’hommage aux Harkis instituée par le président de la République, une double reconnaissance, celle de la Marine nationale envers ses anciens Harkis et celle des

Harkis et de leurs enfants pour la mobilisation exceptionnelle de la Marine à leur égard dans les circonstances de l’année 1962. Depuis, chaque année, au mois de juin, a lieu un amical rendezvous auprès de la stèle érigée en 2002 à la mémoire des Harkis de la DBFM que n’ont jamais manqué des hauts gradés et des détachements de la Marine. Le 7 juillet 2007, l’amiral Alain Oudot de Dainville, chef d’état-major de la Marine, est venu à Largentière pour dévoiler une plaque nominative à la mémoire des neufs Harkis de la DBFM morts pour la France (voir Cols Bleus du 22 septembre 2007). Le 23 juin 2012, en association avec l’ARHE, les anciens de la DBFM, l’Amicale des fusiliers marins et commandos et la Fammac, sera célébré, sous la présidence de l’amiral Bernard Rogel, le cinquantième anniversaire du rapatriement. Cette commémoration viendra témoigner, avec cinquante ans de liens de solidarité entretenus entre fusiliers marins et commandos, que la Marine n’abandonne jamais les siens. ® CGA (2S) PHILIPPE BROS

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ESPACE

loisirs

HISTOIRE DES SOUS-MARINS (SUITE) L’APOGÉE DES CLASSIQUES Le tome 3 de L’Encyclopédie des sousmarins français est récemment paru. Coordonné par le VAE (2S) Thierry d’Arbonneau, ancien commandant des forces sous-marines, il y est question cette fois des années d’après-guerre. 1 Amiral, le tome 3 de votre encyclopédie s’intitule L’Apogée des classiques, un titre forcément évocateur ? Avec ce tome 3, le lecteur est plongé au cœur de l’histoire des sous-marins dits « classiques ». Une période charnière à bien des égards. Celle durant laquelle les sous-marins Narval, Aréthuse et Daphné démontrent leurs pleines capacités. Mais c’est aussi celle où on fabrique Le Redoutable. Le premier tome retraçait la période des pionniers, le second montrait la transformation de l’essai. Pour ce troisième tome, l’outil devient plus militaire afin de faire du sous-marin une arme redoutée. Ce tome démarre ainsi en 1943. La flotte sous-marine française est à son niveau le plus bas, mais elle va jouer son rôle aux côtés des Alliés dans la fin du conflit. Il y est ensuite question des années d’aprèsguerre. Une période difficile durant laquelle les marins ont dû patiemment reconstruire ce qui avait été broyé. Il leur fallait retrouver le chemin de la modernité, asseoir leur notoriété, gagner des places à l’étranger et gravir la première marche du nucléaire. Voilà donc en substance ce que raconte ce tome 3 qui s’achève en 1972 avec le départ en patrouille du Redoutable, marquant l’entrée dans une nouvelle ère : celle du nucléaire. Pour ce nouveau tome, vous avez choisi d’introduire chaque chapitre par une mise en avant de l’actualité marquante de ce qui se passe alors en France et à l’étranger, pourquoi ? Pour éviter d’être trop enfermé comme dans un sous-marin ! Nous avons souhaité cette mise en avant afin de montrer que les sous-mariniers n’étaient pas un monde replié sur lui-même, mais bien au contraire ouvert sur l’extérieur. De surcroît, l’actualité en France comme à l’étranger est très riche d’enseignements durant ces années-là… Ce tome couvre une période dont nombre des acteurs sont toujours vivants. Nous sommes, et c’est logique, plus tournés vers l’humain. Beaucoup sont d’ailleurs membres de l’Association générale amicale des anciens des sous-marins (AGASM), un précieux soutien à la réalisation de ce projet, pharaonique aux yeux de certains, mais utile si l’on résonne en terme patrimonial. Vous savez, cette encyclopédie, qui est une œuvre collective, est avant tout un travail d’historien reconnu comme tel et également un devoir de mémoire très attendu. 32 ® COLS BLEUS ® N° 2995 ® 23 JUIN 2012

En schématisant, on peut dire que le sous-marin est entré dans l’histoire comme un gadget, qu’il a acquis ses lettres de noblesse sans pour autant encore emporter la décision pendant les guerres. Il va ensuite devenir une arme capitale et un outil

À LIRE // L’APOGÉE DES CLASSIQUES, TOME 3 DE L’ENCYCLOPÉDIE DES SOUS-MARINS FRANÇAIS. OUVRAGE COLLECTIF SOUS LA DIRECTION DU VAE (2S) THIERRY D’ARBONNEAU, ILLUSTRATIONS DE MICHEL BEZ , ÉDITIONS SPE BARTHÉLÉMY, 430 PAGES, 70 €. TOUS LES RENSEIGNEMENTS SUR WWW.LIBRAIRIE-SPE.COM

stratégique majeur. C’est d’ailleurs la thématique du tome 4 qui s’intitule La fin de la guerre froide, qui couvre la période de 1972 à la chute du mur de Berlin. Une période durant laquelle la Marine est prioritairement tournée vers la stratégie de dissuasion nucléaire. La part belle sera ainsi accordée aux sousmarins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), ainsi qu’à leurs équipages, la vie à bord et leur environnement. En ce moment, nous travaillons et œuvrons d’ailleurs sans relâche à ce prochain tome. Le tome 5 traitera de la période contemporaine post-guerre froide et le 6e et dernier tome donnera la parole à tous les acteurs de la construction. L’histoire des sous-marins français aura ainsi été racontée… ® PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

«

L’encyclopédie des sous-marins ? C’est la saga en 6 tomes d’une famille : celle des sous-mariniers ! VAE (2S) THIERRY D’ARBONNEAU

»

LE NARVAL EN ARCTIQUE.

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INFO

agenda

pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique. [email protected] DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez Jusqu’au 30 septembre, Paimpol (Côtes-d’Armor) Exposition des peintres de la Marine au musée de la Mer de Paimpol. Du 21 au 24 juin, Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) Escales Marines (rassemblement de vieux gréements : le Belem, le Mutin, l’Irene et le Tecla).

27 juin, Paris (Île-de-France), Sénat Les universités de la Défense. 28 juin, Paris (Île-de-France), École militaire Colloque CESM sur la lutte anti-sous-marine en Asie du Sud-Est. 29 juin, Brest (Finistère) Cérémonie de remise des prix et du livret des valeurs aux élèves de la promotion Matelot Guillaume Marteville de l’École des mousses.

Du 22 au 24 juin, Aubigny Rencontre entre la 34F et sa ville marraine.

30 juin, Lorient (Morbihan) Journée de solidarité de la Forfusco au profit des blessés de la force. (voir affiche ci-dessous)

23 et 24 juin, Évreux (Eure) Meeting de l’air sur la base aérienne, présence d’un Atlantique 2 et d’un Rafale.

30 juin et 1er juillet, Avord (Cher) Meeting de l’air sur la base aérienne 721, présence d’un Xingu.

23 et 24 juin, Dax (Landes) Fête de l’hélicoptère, participation d’un Panther et d’un CAP 10.

1er juillet, Valence (Drôme) Meeting aérien Gamstat, présence d’un Caïman Marine.

26 au 28 juin, Compiègne (Oise) 9e édition des Journées scientifiques et techniques du CTEMEF.

7 et 8 juillet, Fairford (Royaume-Uni) Air Tattoo, présence d’aéronefs Marine en statique et dynamique.

6 juillet, Brest (Finistère) Remise des prix de l’École de maistrance (promotion 2012.2). 6 juillet, Rochefort (Charente-Maritime) Mise à l’eau de l’Hermione (réplique de la frégate ayant conduit le marquis de La Fayette aux ÉtatsUnis en 1780). 7 juillet, Camaret (Finistère) Fête de Camaret, entraînement de treuillage.

8 juillet, Ambérieu (Ain) Meeting aérien, présence d’un Super Étendard Modernisé. 8 juillet, Guissény (Finistère) Fête de la SNSM. 8 juillet, Tréport (Seine-Maritime) Fête de la mer.

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COLS BLEUS N°2995 23 JUIN 2012 CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS COUVERTURE PATRICK GAU/MN ACTUALITÉS PAGE 6 : COMMÉMORATION DU 6 JUIN : MN ; HOMMAGE AU VENDÉMIAIRE : FRÉDÉRIQUE LUCAS/MN PAGE 7 : CEMM LIBYEN : PATRICE DONOT/MN ; EMMANUELLE MOCQUILLON/MN ; CEMM À TOULON : MN ; CEMM EN POLOGNE : MN PAGE 8 : MGM SUR LE CHARLES DE GAULLE : MN ; SCOUTISME MARINE : M. BELINGUIER/MN ; UNE FRÉGATE À L’EMM : MN PAGE 9 : LE GROUPE JEANNE D’ARC : SIMON GHESQUIERE/MN ; L’AMIRAL LABONNE : SÉBASTIEN DESCHAMPS. NOUVEAU QUAI DES FREMM : SABINE BOUDARD/MN ; MÉDECINE MILITAIRE : MN PAGE 10 : ENTRAÎNEMENT KAORI : EMA/MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS ; ENTRAÎNEMENT NARVAL : MN ; SYLVAIN TESSON : PATRICE DONOT/MN ; RÉGATE IMPÉRIALE : NIGEL PERT PAGE 11 : CORYMBE : EMA/MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS ; LA MER ET LA JUSTICE : MN ; SUPER FRELON : SABINE BOUDARD/MN ; LA MER À L’ÉCOLE : MN PASSION MARINE PAGES 12-13 : PATRICK GAU/MN PAGE 14 : ANDRÉ LAMBERT PAGE 15 : MN PAGE 16 : SERGE MILLOT/MN PAGE 17 : SERGE MILLOT/MN ; JOËL TRIANTAFYLLIDES/MN ;JEAN-LOUIS NIVIERE/MN PAGE 18 : MN PAGE 19 : PATRICK GAU/MN VIE DES UNITÉS PAGES 20-21 : MN PAGE 22 : SIMON GHESQUIERE/MN PAGE 23 : DCNS PAGES 24-25 : STÉPHANE MARC/MN ; CAROLINE BRUN/MN CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGES 26-27 : FRANCK SEUROT/MN PAGES 28-29 : NATHALIE RATTIER/MN HISTOIRE PAGES 30-31 : SHD ; DR

ESPACE LOISIRS : PAGE 32 : EDITIONS SPE BARTHÉLÉMY ; MICHEL BEZ  AGENDA PAGE 33 : MN

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris ® Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ® E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ® Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ® Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ® Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ® Rédacteurs et journalistes : Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ; Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV (R) Pamela de Montleau ; EV2 (R) Antoine de Surirey ; EV (R) Anne-Sophie Faubert ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ® Infographie : Serge Millot ® Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Philippe Ebanga, directeur de la communication de la Marine ® Abonnements : 01 49 60 52 44 ® Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8, route du Fort, 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ® Conception-réalisation : Idé Édition, 33, rue des Jeûneurs, 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant ® Photogravure : Média Grafik ® Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge, 77185 Lognes ® Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ® Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ® ISBN : 00 10 18 34 ® Dépôt légal : à parution ®

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