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MARINS EN OPÉRATIONS

LE SENS DU DEVOIR

Flottille 34F

Sous-marins

CTM France Sud

Chronique du personnel

100 000 heures de vol PAGE 14

Sauvetage sous pression PAGE 20

Liaisons silencieuses PAGE 24

Moniteurs EPMS : nouvelle génération PAGE 30

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BI-MENSUEL DE LA MARINE NATIONALE

SOMMAIRE APERÇU DANS LA QUINZAINE

ÉDITORIAL 4

Les bases de Défense hissent les couleurs • L’amiral Bernard Rogel, nouveau chef d’état-major de la Marine • Un SNLE britannique en escale à l’Île Longue

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PASSION MARINE

MARINS EN OPÉRATIONS PAGE 6 INFO ACTUS

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Flottille 34F, vents portants • Sous-marins, sauvetage sous pression • Centre de transmissions France Sud, les liaisons silencieuses • Marins-pompiers de Brest, 100 ans de bons et loyaux services • La cynotechnie à l’honneur à Toulon • Livraisons d’équipements portuaires à Toulon • Salon du Bourget : la Marine s’expose dans la 3e dimension

CHRONIQUE DU PERSONNEL

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EPMS : vers la préparation au combat des équipages • Etremarin.fr : les gagnants du jeu-concours en visite dans la Marine • Du nouveau pour la protection sociale des militaires

DANS NOS PORTS

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Brest : 24e tournoi inter-lycées de la Défense • Brest : deux mousses « vagabondent » au Groenland • Cherbourg : consommer moins avec l’éco-conduite • Lorient : un dragon chez les fusiliers • Toulon : les fusiliers marins du GFM Toulon parrainent des collégiens et lycéens

ESPACE LOISIRS

u moment où la France se prépare à entrer en période estivale, en permettant à beaucoup d’espérer, bien légitimement, repos et retrouvailles familiales, la Marine est très fortement engagée dans de multiples opérations qui, au contraire, imposent à notre communauté efforts, persévérance et abnégation. Plus de 7 000 marins sont actuellement déployés pour mettre en œuvre les navires, sous-marins, aéronefs et armements de tous types des diverses composantes de nos forces interarmées. C’est près du double du niveau moyen d’activité, déjà élevé, constaté sur les dernières années. Et ce chiffre n’inclut naturellement pas les très nombreux militaires et civils de toutes les armées et services qui en assurent le soutien, sur lequel repose la continuité opérationnelle. Cette conjonction permettra par ailleurs d’éprouver la réforme du soutien et de rappeler combien l’action opérationnelle doit toujours s’envisager de manière globale. Cols Bleus tâche toujours d’actualiser cette vision d’une Marine, aussi riche que plurielle, qui vit des engagements de chacun. Mais cet engagement peut être difficile à vivre aujourd’hui pour les marins embarqués qui doivent surmonter, avec et grâce au soutien de leurs familles, une situation par nature incertaine. L’occasion nous est donnée, dans ce numéro précédant l’hommage natio-

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Agenda : esplanade des Invalides, 14 juillet après-midi

nal rendu aux forces armées le 14 juillet, de mettre en valeur les actions quotidiennes de chacun mises au service d’une cause qui nous dépasse collectivement. C’est la fierté et le message inlassablement portés par l’amiral PierreFrançois Forissier, chef d’état-major de la Marine, qui nous a encore rappelé symboliquement les valeurs qui fondent notre engagement, en remettant, le 1er juillet, au Centre d’Instruction Naval de Brest, le « Livret sur les valeurs » aux plus jeunes de nos engagés. Beau passage de témoin qui peut probablement nous aider à nous convaincre, dans ces moments de suractivité et de changement, que l’âme de la Marine, comme la mer, est éternelle… selon les mots de Charles Baudelaire : « Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme ». Capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril Directeur du service de communication de la Marine

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APERCU

dans la quinzaine

LES BASES DE DÉFENSE HISSENT LES COULEURS Jeudi 21 juin. Hôtel national des Invalides. Du ciel lourd et gris suinte une bruine légère. Une note de fraîcheur pour les centaines de militaires alignés sur les pavés de la cour d’honneur. L’interarmées est le sceau de la cérémonie : marins, terriens et aviateurs encadrent les soixante commandants des bases de défense, autrement dit les chefs qui seront chargés de mettre en action sur le terrain la redéfinition du soutien. Le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, est entouré des chefs d’états-majors des trois armées. Le CEMA marche au-devant des commandants de BDD, pour leur remettre leurs insignes et fanions : les emblèmes du ralliement à la grande chaîne du soutien interarmées. Dans l’ordre du jour ponctuant la prise d’armes, l’amiral Édouard Guillaud a mis en exergue la finalité opérationnelle des bases de défense, rappelant « qu’il n’y a pas une armée du soutien, mais un soutien au service des armées ».

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L’AMIRAL BERNARD ROGEL, NOUVEAU CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE Le vice-amiral d’escadre Bernard Rogel, actuellement sous-chef « opérations » à l’état-major des armées, a été nommé chef d’état-major de la Marine au conseil des ministres du 22 juin 2011. L’amiral Rogel prendra ses fonctions le 12 septembre prochain.

UN SNLE BRITANNIQUE EN ESCALE À L’ÎLE LONGUE Depuis les accords de Saint-Malo en 1998 et surtout depuis le sommet franco-britannique de Londres du 2 novembre 2010, les forces sous-marines française et britannique entretiennent des relations suivies. Dans ce cadre, des visites mutuelles sont régulièrement organisées. Fin mai 2011, un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SSBN) britannique a fait escale à la base opérationnelle de l’Île Longue. À cette occasion, le rear-admiral Ian Corder, homologue britannique d’ALFOST, a pu visiter cette base opérationnelle ainsi que le chantier d’IPER/adaptation du SNLE Vigilant. L’escale de ce SNLE britannique à l’Île Longue constitue ainsi la troisième après celles du HMS Victorious en 2000 et du HMS Vengeance en 2007. Quelques jours auparavant, sur invitation de son homologue britannique, le VAE Georges-Henri Mouton, ALFOST, s’est rendu en Grande-Bretagne pour embarquer à la mer sur un SSBN (SNLE) britannique. Cette visite fut également l’occasion de visiter la base navale de Faslane, le centre d’entraînement des sous-mariniers britanniques (en particulier les simulateurs) et le quartier général du système tripartite de sauvetage de sous-marins NSRS.

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PASSION

Marine

MARINS EN OPÉRATIONS Entretien avec l’amiral Forissier, chef d’état-major de la Marine

« SANS LES HOMMES ET LES FEMMES QUI LES SERVENT, NOS UNITÉS, NOS MATÉRIELS NE SERAIENT RIEN » ept mille marins sont actuellement engagés sur plusieurs théâtres d’opérations, certains au plus près des combats. Leur engagement n’est cependant possible que par le travail et la disponibilité permanente des marins, civils comme militaires, qui oeuvrent à terre au soutien de nos forces. Au moment où commence la période de congés d’été et que nos forces continuent leur mission, l’amiral Forissier, chef d’état-major, a souhaité, à travers Cols Bleus, s’adresser à tous les marins.

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Les opérations militaires sont la finalité du marin d’État. Mais elles impliquent souvent de longues périodes loin des siens pour les marins embarqués, et une disponibilité de tous les instants pour les marins chargés du soutien. Aux marins et à leur famille, que voudriezvous dire ? D’abord, je voudrais dire que je suis particulièrement fier de tous nos marins. Je connais la difficulté de l’éloignement, de vivre pendant de longues périodes loin des siens, souvent sans connaître la date du retour. C’est éprouvant pour le marin, mais aussi pour sa famille. Ce sont aux familles de marins que je pense aussi, car ce sont elles qui portent la plus lourde charge. Les marins en opération font leur métier, celui pour lequel ils se sont engagés, ils se sont formés et entraînés. Lorsque la mission est longue, la routine et l’éloignement peuvent poindre. Mais la notion d’équipage est essentielle ; dans les moments difficiles, il soude les hommes et les femmes pour la réussite de la mission. J’ai bien conscience qu’au début de l’été, être en opération peut être contraignant pour les marins et leurs familles, mais c’est aussi notre grandeur d’être toujours prêts à répondre aux ordres reçus. C’est notre raison d’être au service de la France. Quand je parle des marins en opérations, je pense à tous les marins : ceux qui sont embarqués sur le terrain bien sûr, mais aussi ceux, civils et militaires de toutes armées et services, qui œuvrent pour le soutien des forces. Pour eux aussi, c’est une disponibilité de tous les instants qui est nécessaire. Face à l’ennemi, le risque est inhérent au métier de militaire. Nos bateaux au large de la Libye ont été pris pour cible et, en décembre dernier, un fusilier marin a été tué en Afghanistan. Le sacrifice est un engagement 6 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

consenti par tout militaire. Quelle précision pouvezvous nous apporter à ce sujet ? Tout militaire qui s’engage sait qu’il choisit un métier particulier qui peut impliquer de donner ou de recevoir la mort. Je pense bien évidemment au SM Jonathan Lefort qui a donné sa vie en Afghanistan en décembre dernier. Il appartient hélas à la longue liste des marins tombés au service de la France. Nous ne devons jamais oublier cette dimension de notre métier. Au quotidien, la notion de sacrifice implique également la disponibilité permanente au service des missions qui nous sont confiées. Les marins ont montré dans les derniers mois leur capacité d’adaptation. N’est-ce pas une source de satisfaction pour celui qui a la responsabilité de les préparer ? Je rencontre de nombreuses personnalités en France et à l’étranger, et je peux témoigner que la capacité d’adaptation de nos marins est très largement reconnue et souvent admirée. Elle est constitutive à notre état de marin. À bord, le marin doit s’adapter en permanence. Il assume plusieurs tâches : son métier technique, le poste de combat, ses quarts, la sécu-

rité… Il l’a démontré récemment encore, et de façon remarquable, lorsqu’il a fallu partir en mission opérationnelle dans un très bref délai. Ce professionnalisme vous semble-t-il être le résultat d’un travail réussi en amont : le recrutement, la formation, et l’entraînement permanents des forces notamment ? Bien évidemment. Nos marins ont été choisis parmi beaucoup d’autres pour servir dans nos rangs, puis tout au long de leur carrière, ils ont été sélectionnés, formés et entraînés. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils sont véritablement professionnels. C’est toute la chaîne de la Marine qui est impliquée, les écoles, le recrutement, les services administratifs. Le professionnalisme est partagé par tous, et il est reconnu très largement, soyez-en sûr. Pour la première fois, le 1er juillet, vous avez remis le livret sur les valeurs aux jeunes mousses. N’est-ce pas symbolique ? Je suis très heureux d’avoir pu présider cette cérémonie. Les jeunes mousses et maistranciers doivent connaître les valeurs que nous partageons et qu’ils

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L’AMIRAL FORISSIER REMETTANT LE VENDREDI 1ER JUILLET LES PREMIERS LIVRETS SUR LES VALEURS AUX ÉLÈVES DE L’ÉCOLE DE MAISTRANCE ET DE L’ÉCOLE DES MOUSSES. IL ÉTAIT ACCOMPAGNÉ PAR LE CAPITAINE DE VAISSEAU LUGAN, SOUS-DIRECTEUR COMPÉTENCES DE LA DIRECTION DU PERSONNEL MILITAIRE DE LA MARINE.

tés, nos matériels ne seraient rien. Nous avons bien des raisons d’être confiants dans l’avenir. L’arrivée récente de l’Aquitaine, la première des frégates multimission et de l’Adroit, qui va nous permettre de bénéficier d’un nouveau bâtiment dans des conditions tout à fait innovantes, sont évidemment de très bonnes nouvelles. L’hélicoptère Caïman, va très prochainement renouveler notre flotte d’hélicoptères, et le SNLE Le Terrible vient de compléter notre capacité sous-marine de dissuasion. Je vous ai dit précédemment ma satisfaction face à la dimension humaine, je suis aussi conscient de l’effort réalisé par la nation pour le renouvellement des équipements. À nous de nous en montrer dignes.

verront rappelées dans toutes nos unités : « Honneur, patrie, valeur et discipline. » Ce livret sera progressivement distribué à tous les engagés, pour les aider à toujours mieux répondre au sens de leur engagement, et en particulier dans les moments difficiles. Je tenais à ce que soit formalisé ce qui fait notre identité, les principes et les règles qui guident nos actions. Cela doit nous permettre d’appréhender notre quotidien, tout particulièrement dans les situations d’action opérationnelle

ou face aux changements que nous connaissons aujourd’hui. Parallèlement à cette dimension humaine, la Marine conduit actuellement de grands programmes : le Barracuda, Le NH90, les FREMM, l’Adroit, pour n’en citer que quelques-uns. Cela ne vous rend-il pas optimiste pour l’avenir ? Sans les hommes et les femmes qui les servent, nos uni-

Amiral, vous quitterez vos fonctions dans quelques semaines. Aux marins que vous aurez commandés pendant plus de trois ans, que souhaiteriez-vous dire ? Je voudrais leur redire ma satisfaction et la profonde estime que je leur porte, à eux bien sûr, mais aussi à leurs proches, qui prennent une part importante à leurs missions. Ils méritent tous un magnifique remerciement. Pour ma part, je ne suis qu’un maillon, entre nos prédécesseurs qui ont fait la Marine que nous avons, et nos successeurs qui devront composer avec celle que nous leur laisserons. Eux-mêmes poursuivront la tâche. Elle est permanente, car chaque vague efface la précédente et prépare la suivante. À l’occasion de mon départ, j’irai en particulier à la pointe Saint-Mathieu, pour rendre hommage à tous les marins disparus en mer. Leur héritage doit rester présent en permanence à notre esprit. ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JULLET 2011 ® 7

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PASSION

Marine

TÉMOIGNAGES SUR PAROLE « JE ME SENS UTILE » n 2010, me voilà partie pour la mission Brillant Mariner, puis pour la mission Agapanthe qui s’est achevée en février 2011. Après seulement un mois de répit, je me retrouve engagée dans la mission Harmattan. Il n’est certes pas facile de dire au revoir à ses proches et de se consacrer uniquement à son travail, mais nous retrouvons à bord une seconde famille. J’ai eu l’opportunité de visiter les ateliers de maintenance des aéronefs, d’être présente sur le pont d’envol lors des catapultages, d’assister aux appontages depuis la passerelle aviation et depuis le centre de contrôle et d’approche, mais aussi de voir les avions décoller depuis la cabine de catapulte latérale. C’est une riche expérience tant au point de vue humain que professionnel. Je suis en mer depuis plus de trois mois et la fatigue se fait sentir ; il ne faut cependant pas relâcher ses efforts pour pouvoir durer. Il est important de soigner son hygiène de vie, c’est pourquoi je me couche tôt, je fais du sport plusieurs fois par semaine et je partage des moments de divertissements avec mes collègues. Rien de mieux pour garder le sourire. Après trois ans passés sur le porte-

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avions Charles de Gaulle, c’est un honneur pour moi de participer à la mission Harmattan qui est l’aboutissement de ces périodes de préparations et d’en-

traînements. Je me sens utile et je suis fière d’y apporter mon soutien. ® SM LÉA B., BARH

« RELATIVISER » yant déjà connu le porte-avions en sortie d’école, comme rondier machine à la propulsion, et après avoir fait la dernière campagne Jeanne d’Arc, je retrouve le porte-avions au bureau logistique. Monde différent, car la logistique est tout aussi importante sur un bâtiment que n’importe quel autre service. On y voit de tout : les demandes pour les escales, les procédures à la mer, les besoins divers et variés de tous les services, du genre « j’ai besoin de pièces pour mes pompes, quelles sont les démarches ? » ou « Tu pourrais m’avoir une grue pour que je puisse monter mes vivres ? ». Une vraie expérience humaine ! Mais surtout je peux, grâce aux formations que la Marine propose, exploiter ma spécialité, tant dans la mécanique que dans la logistique sur le porteavions. Nos longues missions ne sont pas faciles tous les jours, mais au moins cela me permet de relativiser tout en ne perdant pas de vue le plus important : les retrouvailles avec la famille. ®

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SM PIERRE-MAXIME P., 25 ANS, BUREAU LOGISTIQUE

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« PUISQUE JE SUIS MAJOR » n février dernier, c’est un départ au coup de sifflet pour la mission Harmattan. Excellente réactivité de l’équipage, tout le monde est là, on est reparti. Il fallait être réactif, nous l’avons été. Pour combien de temps partons-nous ? Nous verrons bien, je suis confiant. Mais quelques jours après le départ : « Major, je peux vous poser une question ? » Et c’est reparti, avec tous ces marins que je ne côtoyais pas en base aéronavale, et qui s’accrochent à moi comme ils s’accrochaient à ce parent laissé sur le quai. Je dois avoir la réponse, puisque je suis major ! « Combien de temps ? », « On est en quelle zone ? », « Ça a tiré aujourd’hui ? », « Le commandant va nous parler bientôt ? », « Je dois me marier dans un mois mais ? », « Mon fils est né hier et je n’étais pas là, alors ? ». Toutes ces questions auxquelles il faut trouver une réponse, un exutoire. Direction la passerelle, il y a toujours une réponse là-haut. Sans son commandant, l’équipage n’est rien. Sans son équipage, le commandant n’est rien. Et heureusement qu’il est là le commandant, pour nous faire durer, pour nous aider à durer. On trouve toujours une solution pour celui qui a un problème et on s’inscrit dans la durée. « Major, on rentre quand ? Vous devez le savoir, puisque vous êtes major… » La relation humaine, le contact, c’est très important, aussi important que le pain frais du matin et le tournoi de poker du soir. Il faut « cohésionner », serrer les coudes, parce que ce n’est pas simple tous les jours.

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Quand je regarde la mer tout autour du bateau, je pense à mon Jura, où le niveau des lacs baisse à cause de cette sécheresse dont on nous parle à la télé. Et je me demande comment c’est possible, avec toute cette eau disponible autour de nous. Je devrais le savoir « … puisque je suis major ». Au bilan, 220 jours de mer en 9 mois, beaucoup d’eau autour de notre PA qui fonctionne très bien, un peu d’eau parfois dans le bateau mais les SECU sont

là pour colmater, quelques gouttes parfois sur des joues attristées, et une expérience humaine qui vaut le coup d’être vécue. Et de quoi seront faits les prochains mois, je n’en sais trop rien… « Major, vous devriez le savoir puisque vous êtes major… » Demain, j’irai faire un tour en passerelle ! ® MJR JEAN-MICHEL T., 45 ANS, CHEF DE SECTEUR GTA ET PRÉSIDENT DES OFFICIERS MARINIERS

« LA VALEUR DE NOTRE ENGAGEMENT » ous sommes en 2009, quelque part en océan Indien. Mon équipe est embarquée sur l’un des thoniers bretons qui opèrent ici. En pleine journée, le klaxon d’alerte hurle soudain cinq coups brefs. C’est le signal… Des intrus sont en vue. Aussi loin des côtes, aucune chance qu’il s’agisse de pêcheurs locaux… Ce sont deux skiffs très bas sur l’eau, arrivant à vive allure par le travers arrière. À bord des trois thoniers de la flottille, les équipes EPE sont rappelées au poste de combat. Chaque homme sait ce qu’il a à faire. Les affûts sont déjà en place, les pièces d’autodéfense sont installées en un tournemain. Nous sommes parés. Il n’aura fallu qu’une minute… Les réflexes acquis aux prix d’un inlassable entraînement ont payé. L’attente commence… Un quart d’heure passe. Les embarcations foncent toujours droit sur nous. Elles sont là, s’approchant dangereusement de la zone frontière autour du bateau, ignorant nos avertissements sonores et lumineux. Les rafales de semonce hachant la surface devant leur étrave ne freinent pas plus leur avance. Plus qu’une seule réponse : les tirs pour décourager les agresseurs. Nous avons le devoir de protéger nos marins et leurs bateaux. À tout prix. C’est là, je crois, toute la valeur de notre engagement au service de la nation. Encadrés par un puissant tir de barrage, les skiffs stoppent net leur course. Ils n’iront pas plus loin. Les

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pirates ont compris qu’ils ne peuvent progresser plus avant. Maintenus en respect, ils tournent à bonne distance de la flottille. Le patron-pêcheur lance sur les ondes un message d’alerte signalant la présence de pirates dans la zone. Un bâtiment de guerre allemand croisait non loin. Il intercepte notre message et accourt

à notre rencontre. Entre-temps, nos assaillants ont définitivement lâché prise. Avant le crépuscule, ils seront rattrapés C’était ma première mission comme EPE… Je me suis porté volontaire pour repartir au plus vite. ® SECOND-MAÎTRE BENOÎT M., COMPAGNIE DE FUSILIERS MARINS DE L’ÎLE LONGUE

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PASSION

Marine

« LE MARIN EST UN MILITAIRE NÉ POUR DURER » ai fêté, au mois de juin dernier, ma deuxième année à bord. Et quelle deuxième année ! Je cumule déjà 373 jours de mer et ce n'est pas fini. Avec les deux grosses missions que sont Agapanthe et Harmattan, on acquiert un moral d'acier. À bord, c'est un autre monde auquel on s'accommode assez rapidement. Ce qui surprend au début, c'est qu'une fois en mer le mot week-end n'existe plus. Alors, si on n'y prend pas garde, on sombre vite dans la routine. De jour comme de nuit, je suis magasinier et j'assure le remplacement des pièces de nos avions. Nous sommes quatre à assurer une permanence 24h/24. On veille à l'entretien et à la commande des pièces pour aéronefs. Lorsque je ne suis pas de permanence, je varie mes activités au maximum, en pratiquant du sport, en organisant des parties de jeux en réseau, en allant discuter avec des collègues autour d'une tasse de café. Tout ça sans jamais oublier de se reposer pour garder la forme. Et puis les jours où ça ne suffit pas, je suis aidé par la famille et les amis avec qui je peux communiquer très facilement. Je pense que sur ce planlà, tout le monde sait que de gros progrès ont été faits. D'ailleurs j'en profite pour saluer tous ceux qui

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m'auront reconnu. Ce que j'en retiens : le marin est un militaire né pour durer ! Et puis le temps passé à bord nous permet de mieux nous rendre compte

des petits plaisirs de la vie. « C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme… » ® QM RENAUD M., MAGASINIER AÉRONAUTIQUE

« CONCRET ET À FORTES VALEURS AJOUTÉES »

engagement, dans un sous-marin comme sur la ligne de front, cela implique d’être réactif et de connaître bien évidemment ses hommes. En tant qu’officier, il faut être évidemment proche de ses hommes. Ce sont d’ailleurs cette proximité et la forte dimension des opérations qui m’ont incité à m’engager dans les forces sous-marines. Car les sous-marins, ce sont avant tout des équipages à

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taille réduite avec des marins motivés, passionnés, professionnels et performants. Sur un sous-marin, tout un équipage, de sa base à son commandant, est impliqué par les missions. Le rôle de chacun est déterminant chez nous ! Quant aux réalités opérationnelles, elles sont omniprésentes et impactent constamment notre programme des opérations. Même si l’actualité internationale ou nationale ne

nous parviennent qu’à travers un filtre, lorsque nous sommes en patrouille, nous sommes conscients de notre utilité militairement, stratégiquement et géopolitiquement parlant. Forcément, la vie de sousmarinier impacte la vie familiale. C’est souvent avec un faible préavis que nous devons partir pour des missions à durée prolongée. Cela implique d’en avoir discuté avec sa compagne au préalable. Être sous-marinier, c’est un choix de vie et un choix professionnel qui ne se fait pas tout seul au départ, mais en concertation avec son épouse. Pour ma part, j’ai choisi cette voie afin d’accumuler les expériences opérationnelles pendant les vingt premières années de ma carrière. Issu d’une famille, où l’on est cavalier depuis trois générations, j’ai choisi la Marine et les forces sous-marines, pour toucher aux opérations, être au contact des hommes, embarquer et naviguer. Si la promiscuité et la rusticité des conditions de vie en effraient plus d’un, moi je les ai tout de suite acceptées car c’est, à mes yeux, la promesse de mener une carrière pleine, garantissant des opportunités et des challenges sans cesse plus élevés au fur et à mesure que l’on prend du grade et que l’on acquiert de l’expérience. Je reviens de 4 mois de patrouille dans l’arc de crise en océan Indien. À compter de cet été je vais partir deux ans en détachement dans la Royal Navy, au titre de la coopération, avant de revenir occuper des postes à responsabilités dans les forces sousmarines. J’ai la chance de faire un métier concret et à fortes valeurs ajoutées. C’est forcément épanouissant… ® LV THOMAS L. SNA AMÉTHYSTE

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« JE NE REGRETTE RIEN » armattan est ma deuxième mission opérationnelle et c'est vrai qu'elle est vraiment différente d'Agapanthe. Nous sommes partis précipitamment, en laissant nos familles, et cette mission m'a vraiment permis de voir jusqu'où j'étais capable d'aller (stress, travail, état de nervosité, etc.). C'est un travail sur soi qui demande, parfois, de se remettre en question. L'ambiance en passerelle est tout ce qu’il y a de plus normale, avec ses tensions et ses coups de gueule, mais aussi avec ses bons moments. Nous avons chacun nos caractères et nous avons appris à mieux nous connaître. Le porte-avions est un bateau à faire, même si tout le monde n'est pas de mon avis ; il m'a appris à prendre sur moi et ça, c'est un grand point positif. Je ne regrette vraiment rien, bien au contraire ! ®

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QM TATIANA M., 22 ANS, TIMONIER

« LA MISSION D’UNE CARRIÈRE » ommandant adjoint équipage (COMAEQ) et donc chargé des « ressources humaines » et de la discipline à bord, je suis bien placé pour « sentir » l’équipage. Celui-ci m’impressionne par sa cohésion et son dynamisme, sa maturité collective. Même dans les moments d’adversité – et Dieu sait qu’il y en a, individuellement ou collectivement, pendant de longues missions – chacun reste souriant, poli et prompt à réagir aux sollicitations. La mission actuelle ? C’est LA mission d’une carrière, celle qui justifie les mois et même les années d’entraînement et de préparation du bâtiment, celle qui justifie aussi le choix de la nation de se doter d’une Marine de combat puissante.

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Le moral de l’équipage ? Bien sûr, notre moral et par conséquent notre efficacité dépendent non seulement de notre cohésion, de la bonne ambiance à bord et des progrès de l’opération, mais aussi, pour une large part, des nouvelles et du soutien de « l’arrière », comme on disait lors des conflits d’autrefois. Nos familles sont au cœur de nos pensées et j’en profite pour remercier la mienne, qui m’a toujours soutenu pendant toutes ces années de marin embarqué et qui me permet encore aujourd’hui de faire ce métier magnifique ! ® CF THIERRY B., COMMANDANT ADJOINT ÉQUIPAGE

« LE SOUTIEN DE NOS FAMILLES EST PRIMORDIAL » e suis affecté depuis quatre ans à la flottille 12F comme « boom » : celui qui arme, configure et dépanne les systèmes d’armes sur les avions de chasse Rafale qui sont le fleuron de notre industrie aéronautique et qui sont capables de mettre en œuvre des équipements à haut niveau technologique. Je me suis forgé un vrai esprit de marin et une endurance à la mer. Aujourd’hui, ce que je peux rapporter, c’est que l’ensemble du personnel présent sur le grand Charles est pour moi d’une qualité exceptionnelle. Nous avons prouvé que rien n’est insurmontable, que notre force morale est infatigable. Nous avons montré notre maîtrise technique des systèmes qui nous sont confiés. Nous avons démontré la pertinence du moyen de projection de puissance qu’est le Charles De Gaulle. Avec plus de huit mois en mer, il est vrai que nous sommes tous fatigués, mais nous avons des ressources. Je pense que nous pouvons être tous fiers du travail déjà réalisé. Pour terminer, je voudrais faire passer un message important : le soutien de nos familles est primordial, surtout lorsque nous nous inscrivons dans la durée. Aujourd’hui, comme à aucun autre moment,

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nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos encouragements. Je profite de ces quelques lignes pour embrasser toute ma famille, ma femme Lætitia

et ma fille Alihya. Je vous embrasse, je vous aime. ® SM KEVIN B., 25 ANS, ÉLECTRO-MÉCANICIEN D’ARMEMENT AU SEIN DE LA FLOTTILLE 12F

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PASSION

Marine

24 HEURES À BORD DU BPC TONNERRE

AU LARGE DES COTES LIBYENNES Le 17 mai dernier, le Tonnerre appareillait de Toulon. Depuis, son équipage et l’ensemble des détachements présents à bord consacrent toute leur énergie à la mission qui leur a été confiée : mettre en œuvre des hélicoptères de combat au large des côtes libyennes. Embarquez à bord du Tonnerreet partagez les moments-clés de leur journée… non stop ! BRANLE-BAS, BRANLE-BAS Les habitudes des marins se sont adaptées à la réalité tactique ces temps-ci, à bord du Tonnerre. Le traditionnel branle-bas (réveil) a été mis en sourdine. L’instauration du plan « Hibou » permet d’assurer le repos vital des « 177 » qui composent l’équipage optimisé du BPC. Ils travaillent désormais de jour… et de nuit plusieurs fois par semaine. Silence, c’est le branle-bas !

ÊTRE PRÊT À INTERVENIR Tester les réactions de chacun et les réactions collectives, améliorer sans cesse la gestion d’un incident et la prise en charge de blessés, se préparer à l’imprévu : tels sont les challenges permanents des marins en première ligne en zone d’opérations. Ci-contre, l’équipe de brancardiers évacue un blessé qui se trouvait à bord d’un hélicoptère en feu pendant un exercice de sécurité.

SOUTENIR LA MISSION « Pas de tactique sans logistique. » Les bâtiments de soutien acheminent en permanence le flux logistique dans la zone opérationnelle. Ci-contre le Tonnerre effectue un ravitaillement en combustible, en vivres et en munitions avec le BCR Marne. Des pièces de rechange de toutes sortes parviendront de la même manière à bord. Tout est mis en œuvre afin de conserver le plus haut degré de disponibilité pour la mission.

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ARMEMENT DES HÉLICOPTÈRES En fin d’après-midi, après la mise en place des hélicoptères sur le pont d’envol, marins et terriens travaillent de concert à la mise en place de l’armement sur les hélicoptères Tigre, Puma et Gazelle qui décolleront plus tard. Ces deux opérations ne sont que la partie visible de toute la préparation de la mission effectuée en amont, qui a permis de déterminer avec précision l’utilisation potentielle de chaque munition.

BRIEFING DES VOLS Au-delà de la mission tactique, toute la gestion des séquences de décollage et de retour est soigneusement briefée sous les ordres du commandant adjoint aviation. Deux heures plus tôt, les pilotes se sont réunis au hangar véhicules afin de répéter l’opération en grandeur réelle, simulant leurs déplacements entre les objectifs.

DÉBUT DE LA MISSION Un ballet savamment minuté et orchestré se déroule sous les ordres des « chiens jaunes » sur le pont d’envol. En plein milieu de la nuit, les hélicoptères décollent les uns après les autres, et s’éloignent du Tonnerre en meutes. Puma, Gazelle et Tigre connaissent le déroulement des actions par cœur. À bord, tout le personnel est à son « poste de combat » en raison de la proximité de la terre.

CONDUITE EN TEMPS RÉEL Depuis le central opérations du Tonnerre et le PC en zone étatmajor, et grâce aux capacités de transmissions impressionnantes du BPC, l’action est suivie et coordonnée en temps réel. Chaque unité participante exécute minutieusement le plan ordonné. Sans laisser place à l’improvisation, le dispositif est pourtant en mesure de s’adapter à l’ennemi et aux conditions météo. Ci-contre, le PC du groupement aéromobile suit l’action.

FIN DE LA MISSION La mission n’est terminée que lorsque tous les hélicoptères ont été récupérés. Après l’intensité des combats, cette phase est extrêmement sensible. Plus tard, la fin du « poste de combat » sera diffusée par le chef du quart en passerelle (ci-contre) et le désarmement des appareils pourra commencer. Cette opération durera jusqu’au petit matin. Le prochain branle-bas a été décalé d’une heure, afin de permettre à tous de se reposer avant les actions suivantes…

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FLOTTILLE 34F VENTS PORTANTS La flottille 34F voit le jour en 1974, à Saint Raphaël. Constituée d’hélicoptères Alouette en version anti-sous-marine, elle arme les portehélicoptères. En 1975, la flottille s’installe définitivement sur la base d’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic et se dote, en 1979, d’hélicoptères Lynx, conçus pour l’embarquement sur des bâtiments de combat. La flottille devient alors une véritable unité de lutte anti-sous-marine.

1 Jour de fête le 16 juin dernier sur la base d’aéronautique navale (BAN) de Lanvéoc-Poulmic. C’est en grande pompe que la flottille 34F a fêté ses 100 000 heures de vol. Pilotes, membres d’équipage, techniciens, actuels et anciens, ils étaient tous présents à la pointe Bretagne afin de célébrer 13 000 heures de vols effectuées sur Alouette III en version anti-sous-marin (ASM) et 87 000 heures de vols sur Lynx. Spécialisée dans la lutte antisous-marine, l’action de l’État en mer et le contre-terrorisme maritime, la « 34 » est, en effet, une flottille emblématique à plus d’un titre. « Seul hélicoptère de l’Aéronautique navale apte à exécuter toutes les missions, le Lynx et la flottille 34F sont devenus des acteurs incontournables afin d’assurer les fonctions stratégiques ordonnées aux armées », a d’ailleurs fièrement rappelé, dans son discours le 16 juin dernier, le vice-amiral Olivier de Rostolan. Ayant armé, dès sa constitution 14 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

durant l’automne 1974, des bâtiments porte-hélicoptères (BPH), la 34F a pris son essor en 1979 à la réception des hélicoptères Lynx, dont la particularité est d’être, pour la première fois, des appareils intégralement conçus pour l’embarquement sur des bâtiments de combat. Devenue une véritable unité de lutte anti-sous-marine capable d’action par tous les temps, de jour comme de nuit, la 34F, grâce au binôme BPH/Lynx, est ainsi devenue depuis plus de trois décennies un redoutable outil de combat qui a pris part à de nombreuses opérations d’envergure comme durant la guerre du Golfe, la crise en ex-Yougoslavie ou la lutte contre les réseaux terroristes, pour ne citer que les plus marquants. Les « Molina » – ainsi baptisés à cause de l’indicatif opérationnel des Lynx de la 34F – ont donc indéniablement posé leur empreinte dans l’histoire moderne de l’aéronautique navale. Revue de détails. ®

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Entretien avec le capitaine de corvette Max Blanchard

ESPRIT DE CORPS 18 h 00. Un soir de juin. Une voix ferme retentit dans les couloirs de la flottille. « Il est au sonar. » Combinaison étanche encore à poste, visage marqué par son vol, le « pacha » termine son débriefing. Onze ans et demi de pilotage sur Lynx vous forgent d’intimes convictions, d’autant plus lorsque vous êtes le commandant de la flottille 34F depuis 2009. Rencontre avec le capitaine de corvette Max Blanchard. 1 Commandant, quelles sont les missions de la flottille ? C’est une flottille de combat embarqué. Sa mission est d’armer des détachements sur les bâtiments porte-hélicoptères en fonction des besoins exprimés. Pour illustrer notre activité, il suffit de regarder l’activité du mois de mai dernier. Les cinq détachements étaient à la mer, impliqués dans des missions opérationnelles, des opérations contre le narcotrafic, mais aussi dans des exercices majeurs comme Spontex ou des entraînements avec des sous-marins. Quelle est votre définition de « combat » ? Délivrer une arme, c’est la finalité principale du Lynx. Notre entraînement est axé sur la délivrance de torpilles contre des sous-marins. Pour cela il est primordial de connaître le terrain afin de garantir le succès de la mission. Le savoir-faire anti-sous-marin (ASM) est difficile à acquérir. Dans le vol de nuit maritime, il n’y a pas de repères extérieurs, pas d’horizon, tout se fait aux instruments. C’est pour cela que piloter à 30 mètres au-dessus de l’eau, par nuit noire, à 200 km/h, nécessite quatre ans d’entraînement. Quelles sont les spécificités de la 34F? La force du Lynx. Cette capacité à pou-

LE SAVIEZ-VOUS ? Le 24 juin 2011, le capitaine de corvette Cécile Dumont d’Ayot a pris le commandement de la flottille 34F. C’est la première femme à prendre le commandement d’une flottille d’hélicoptères de la Marine nationale.

voir changer d’une version à l’autre en un temps réduit. Sa polyvalence et sa souplesse d’emploi nous permettent d’assurer toutes les missions ordonnées. Trois détachements sont affectés sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic. Deux détachements opèrent depuis la BAN de Hyères. Les détachements embar-

qués sont armés par quinze personnes : un équipage et dix techniciens pour un hélicoptère. Quel est l’esprit 34F ? En trois mots, notre devise : « Sourire et vaincre. » C’est-à-dire un esprit combatif, de camaraderie et de cohésion. ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011 ® 15

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actus L’HISTOIRE LA 34F, EN BREF 9 septembre 1974 Création de la flottille 34F sur la base d’aéronautique navale de Fréjus-Saint-Raphaël, dans le but de mettre au point le système d’armement que constitue l’Alouette III-MAD.

1er janvier 1975 La flottille 34F rejoint la BAN de Lanvéoc-Poulmic. 1979 La majorité du personnel de la flottille est transformée sur Lynx. Seul le détachement Tourville continue à mettre en œuvre l’Alouette de lutte anti-sous-marine (ASM). 3 octobre 1979 Le premier Lynx affecté à la flottille arrive à la 34F. À la fin de l'année, le parc aérien, progressivement modifié, comprend cinq Lynx et six Alouette ASM. 10 juillet 1980 Dernier vol à la flottille pour l’Alouette ASM. Achèvement de la transformation de la 34F. La flottille devient une véritable unité anti-sous-marine et développe ses capacités d’action tout temps. 11 août 1980 Témoignage de satisfaction du ministre de la Défense, suite aux opérations menées après le naufrage du Tanio. 1999 La flottille se voit confier l'alerte hélicoptère léger à une heure (HO) et 2 heures (HNO), afin d'assurer les opérations SECMAR sur la pointe Bretagne. En deux ans, la flottille réalise ainsi 50 missions et porte assistance à 55 personnes.

TÉMOIGNAGES « LES SURFACIERS NE SAVAIENT PAS TROP À QUOI ON SERVAIT, SINON À DÉPENSER LES BUDGETS » « Les premiers vols de nuit en Alouette MAD (détection des anomalies magnétiques) ont été marquants. Je veux dire par nuit noire, bien sûr. Vous savez, l’Alouette n’était pas prévue pour ce type de vol, les aides au pilotage étaient loin de celles d’aujourd’hui et le système de détection pesait très lourd, alors on était toujours en limite de puissance. On partait en vol avec une lettre du chef d’étatmajor. C’était la seule chose qui nous y autorisait ! Ce qui a surtout changé, c’est l’intégration de l’hélicoptère à bord des bâtiments. À mon époque, les surfaciers ne savaient pas trop à quoi on servait, sinon à dépenser les budgets. C’est impressionnant de voir le niveau atteint dans la coopération entre le Lynx et les frégates. L’hélicoptère est devenu un système d’arme complet associé aux frégates. » Capitaine de vaisseau Augiers de Crémiers, premier commandant de la flottille 34F. « C’ÉTAIT DU 24/24 H » « Au début, on volait sur Alouette MAD, mais quand le Lynx est arrivé, on expérimentait tout. Il a fallu lâcher toute la flottille au treuillage en moins de trois semaines ! On n’arrêtait pas de voler, c’était du 24/24 h. Lors des premiers tirs de missiles AS12 sur Lynx, c’était encore de l’expérimentation, on est rentré avec des kilomètres de fil du système de filoguidage emmêlés dans le rotor anticouple. » Capitaine de frégate Le Roy, premier chef de spécialité ELBOR de la flottille 34F. 16 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

7 janvier 2002 Lancement de l’opération Héraclès. Appareillage de la frégate De Grasse pour rejoindre le groupe du porte-avions Charles-de-Gaulle. Pendant six mois, deux équipages participent simultanément aux opérations de recherche de terroristes en mer d’Arabie, d’escortes d’unités de la coalition et de protection anti-sous-marine et anti-surface du Charles-de-Gaulle et de porte-avions de l’US Navy. 18 juin 2004 La flottille fête ses 30 ans en compagnie de nombreuses délégations militaires, volant également sur Lynx (Grande-Bretagne, Allemagne, Danemark et Portugal), et civiles. 21 octobre 2007 La flottille 34F célèbre ses 10 ans de parrainage avec la ville d’Aubigny-sur-Nère, dans la cité des Stuarts. 18 avril 2011 Validation du premier tir torpille MU90. Mai 2011 La flottille cumule plus de 350 heures de vol dans le mois, suite à la participation de l’intégralité de l’unité à plusieurs opérations et exercices en cours. Juin 2011 100 000 heures pour la flottille 34F.

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Au présent

SPONTEX EN DIRECT… Faire embarquer deux Lynx sur chacune des frégates F67 – Tourville et De Grasse – alors que l’ensemble des détachements embarqués de la 34F était engagé dans des missions opérationnelles, tel était l’objectif principal assigné à cet exercice baptisé « Spontex ». 1 « Spontex » : éponge à face abrasive qui frotte le zonex (NDLR : zone d’exercice). Les marins ont le sens de la formule ! Quant à la mise en œuvre de cet exercice joliment baptisé, la flottille 34F s’est bien évidemment investie pleinement, et ce notamment dans les jours qui ont précédé l’embarquement. De l’aveu de tous, la flottille avait même des airs de fourmilière tant les vols techniques et les maintenances sur les différentes machines se sont succédé à longueur de journée et souvent jusqu’à la tombée de la nuit. Afin de répondre aux besoins de formation technique et organique, chaque détachement a été renforcé de façon notable en personnel navigant ainsi qu’en techniciens. Ainsi 46 marins de la flottille 34F se sont répartis entre les deux frégates. À peine arrivé, le détachement s’est organisé, chacun a pris rapidement ses marques. Comme tout bon marin, une des premières tâches à laquelle chacun s’attelle consiste à préparer sa bannette de façon à être réactif et en mesure de se

reposer sereinement le moment venu. La première soirée est consacrée à des vols de nuit indispensables pour assurer les alertes SAR et ASM au sein de la force. À bord, l’intégration est totale et le détachement est considéré comme un système d’arme du bâtiment à part entière. Les réflexes, un temps perdus, reviennent vite. Le chef de détache-

ment décline avec le commandant adjoint opérations (Comops) les missions ordonnées par le commandant de domaine de lutte, en planifiant des régimes d’alerte et des créneaux de vol. Pour chaque phase, au moins un équipage est ainsi d’alerte et prêt à repositionner un contact sous-marin obtenu au sein de la force.

Décollage immédiat Lorsque la diffusion générale annonce : « Décollage du Lynx sur alerte », chacun perçoit cette grisante montée d’adrénaline. Un possible sous-marin a été détecté dans la force. Considérant sa capacité de destruction, le doute n’est pas permis et le Lynx décolle pour repositionner ce contact et confirmer la présence effective d’un sous-marin. En fonction des règles d’engagement, il peut embarquer des torpilles et ainsi être en mesure de traiter cette cible à distance de sécurité. Si la situation tactique l’exige, le deuxième Lynx peut décoller lui aussi pour rejoindre le premier et former alors un DIP GANG, afin de pister le contact au plus près de façon ostensible et dans la continuité. Pour l’exercice, la menace est constituée de deux sous-marins classiques (allemand et norvégien). Ils participent grandement à augmenter l’intérêt de l’exercice en permettant de travailler avec un type de sous-marin auquel les pilotes ne sont pas coutumiers. t COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011 ® 17

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Les tactiques de dérobement et les cinématiques diffèrent des sousmarins nucléaires. Ainsi, les Elbor (électriciens du bord) peuvent exploiter des fonctionnalités du sonar peu utilisées habituellement, et les jeunes chefs de bord en formation tactique appréhender en temps réel la pertinence de leurs choix.

Un test grandeur nature Ce type de mission ou d’exercice comporte aussi son lot d’imprévus : déroutement du Lynx pour repositionner une balise de détresse ou encore EVASAN d’un sous-marinier allemand souffrant d’une rage de dents. Ce côté imprévu donne un certain piquant à l’embarquement et permet au Lynx de montrer toute sa polyvalence et sa souplesse d’emploi, en décuplant les capacités du bâtiment porte-hélicoptères (BPH) pour lequel il travaille. Ainsi, le Lynx sera utilisé au maximum de ses capacités pendant le LIVEX, en mêlant lutte anti-sous-marine et lutte au-dessus de la surface. Pendant que les heures de vol s’accumulent, les main18 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

tenances se succèdent, laissant peu de répit aux techniciens. La composition du détachement en deux bordées indépendantes permet d’assurer un fonctionnement 24 h/24. Véritable chef d’orchestre pour la partie technique, l’adjoint technique du détachement est omniprésent et donne ses directives en continu. En liaison avec le chef de détachement, son objectif principal consiste à planifier les maintenances pour en minimiser l’impact sur les opérations et la cinématique du bâtiment, tout en assurant une sécurité des vols maximale. Objectif réussi : Le couple Lynx-Fasm a une fois de plus montré toute son efficacité au sein d’une force. Grâce à l’investissement total du personnel technique et navigant de la flottille, les objectifs organiques fixés pour l’exercice sont largement atteints, avec la progression de tous les intervenants dans les domaines aéronautique, tactique et environnemental. Un rendez-vous est d’ores et déjà fixé à tous les participants en 2013, pour la prochaine édition de cet exercice ASM majeur. ®

« INTERCEPTION ! » Au large de Toulon, 10 mai 2011, 03 h 30 Bravo : exercice de lutte anti-sous-marine. Récit d’une mise en condition Ops SNA et Narcops. 1 « Contact Sonar, azimut 156, distance 17 500 yards ! » L’annonce et le coup de sifflet qui l’accompagne retentissent dans le central opération (CO) de la frégate qui chasse déjà, depuis de longues heures, un sous-marin plutôt discret. L’officier de lutte anti-sousmarine a à peine reçu la confirmation du contact qu’il se tourne vers le commandant de bord du Lynx : « Décollage sur alerte ! » Celui-ci, après avoir pris les derniers éléments, se dirige rapidement vers la plate-forme hélicoptère, où son équipage est déjà paré pour le décollage. Quinze minutes plus tard, les roues de l’appareil quittent le pont. Le Lynx se dirige vers le contact avec un objectif on ne peut plus clair : confirmer la position du sous-marin, et l’attaquer avant qu’il ne puisse menacer la force. « Marking gate ! » : le Lynx se présente sur sa station. Une fois l’appareil stabilisé, l’Elbor descend le sonar et commence la veille,

guettant l’apparition de l’adversaire sur son écran. « Contact sonar, azimut 110, distance 1300 yards ! » Le contact est localisé, il est en portée : stand-by, stand-by, feu ! La torpille est partie ! Le sous-marin va maintenant effectuer des évolutions rapides et serrées pour tenter d’échapper à l’aéronef, la lutte commence… Pendant ce temps, en Méditerranée occidentale, opération de lutte contre le narcotrafic : « Une embarcation rapide détectée par l’Atlantique 2, en route au nord, à l’ouest de la zone de patrouille. » Tous les moyens sont parés, le suspect est à portée du dispositif : « Décollage du Lynx ! » L’appareil, et les commandos qu’il embarque, décolle quelques minutes plus tard, pendant que la frégate met ses embarcations rapides à l’eau. Volant tous feux éteints et guidé par l’avion de patrouille maritime, l’équipage perçoit aux jumelles de

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Plus de 700 sous-marins opèrent en toute discrétion de par le monde. À charge pour les détachements de la 34F de les débusquer.

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vision nocturne le fast-boat à bonne distance. L’ordre est donné « Interception ! » Le Lynx se présente : après plusieurs manœuvres brutales pour tenter d’échapper au Lynx, le suspect est stoppé. Les embarcations rapides des commandos abordent alors le fastboat : la synchronisation, si importante dans ce genre d’opérations, ne souffre

pas l’approximation. La cargaison, plusieurs centaines de kilos de drogue, est alors saisie par les douaniers : mission accomplie ! Une nouvelle preuve de l’utilité avérée du Lynx dans les opérations souvent de plus en plus complexes à mener. ® DOSSIER COORDONNÉ PAR EV1 MARION DAOUBEN

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SOUS-MARINS SAUVETAGE SOUS PRESSION Quelques quarante pays du globe mettent en œuvre des sous-marins de combat. Mais rares sont ceux qui possèdent les moyens matériels de les secourir en cas d’accident. La France a développé, en partenariat avec la Norvège et la Grande-Bretagne, un submersible capable d’extraire des profondeurs un équipage complet. Organisée par l’Otan, Bold Monarch est la plus grande manifestation internationale des systèmes de sauvetage de sous-marin. 1 On nous a prévenu : « Ça va secouer au début mais, une fois en plongée, vous serez stabilisé. » Ce matin la mer est chahuteuse, contrairement à son habitude ici au large de Carthagène. Peu importe, notre sous-marin de poche peut plonger même avec des vagues pouvant atteindre 5 m de creux. C’est un « vaisseau » blanc dont les formes arrondies rassurent autant qu’elles intriguent. D’une dizaine de mètres de long, il a un unique hublot sur l’extérieur dans le cockpit. À l’intérieur, deux bancs face à face peuvent accueillir l’équivalent de quinze personnes, quoique des équipements accrochés aux parois contraignent les passagers à se recroqueviller. En une poignée de minutes, nous avons disparu de la surface. D’abord ballotté par les vagues, le submersible a retrouvé sa quiétude une fois en plongée. Seul le sifflement aigu des propulseurs électriques alimente la bande-son de cette

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1 LE SRV PEUT PLONGER JUSQU’À 610 M DE PROFONDEUR. 2 BOLD MONARCH EST LA VITRINE DE CE QUI SE FAIT DE MIEUX AU MONDE DANS LE DOMAINE DU SAUVETAGE : ROBOTS, SCAPHANDRES ET SUBMERSIBLES EN TOUT GENRE. 3 & 4 IL N’EXISTE QU’UNE DIZAINE D’EXEMPLAIRES AU MONDE DE CE SUBMERSIBLE CAPABLE D’ÉVACUER L’ÉQUIPAGE PRISONNIER D’UN SOUS-MARIN ACCIDENTÉ. 4

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actus cuer en plusieurs rotations jusqu’à la surface l’équipage prisonnier d’un sousmarin accidenté. Bernard Micaelli a travaillé pour le compte de la DGA dès la genèse du projet : « C’est une histoire d’opportunité. Auparavant, la France avait conclu un accord avec les États-Unis afin de pouvoir disposer si besoin de leur engin de sauvetage. L’idée de réaliser notre propre submersible est née dans les années 90, alors que les USA ont annoncé le retrait de leurs moyens devenus obsolètes. »

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fiction dont nous sommes à la fois acteurs et spectateurs. La mise en œuvre de cet engin ne nécessite que trois personnes : un pilote, son copilote et un accompagnateur. « La Rolls-Royce des sous-marins ! », plaisante l’un d’eux en référence au constructeur du système. Le développement de ce submersible

dernière génération, baptisé SRV pour Submarine Rescue Vehicle, est le fruit d’une coopération française, norvégienne et britannique. Il a été admis au service actif en mars dernier après plusieurs périodes d’expérimentation. Il n’en existe qu’une dizaine d’exemplaires au monde, chacun pouvant éva-

5 CETTE ANNÉE, POUR BOLD MONARCH, LA MARINE A DÉPLOYÉ L’ENSEMBLE DES ACTEURS DU SAUVETAGE À SOUS-MARIN. 6 & 7 MUNIS DE SES PINCES, CE SCAPHANDRIER PEUT BRANCHER SUR LE SOUSMARIN UN SYSTÈME DE VENTILATION DE SECOURS.

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Au-delà des hauts fonds, le sous-marin est perdu Nous ne descendrons qu’à une centaine de mètres, mais le SRV est capable d’en parcourir six fois plus. À cette profondeur limite d’immersion, la totalité de la lumière solaire a été absorbée. La température est proche de 5°C, la pression très importante. Il serait périlleux de poursuivre plus avant. Car au-delà de ces hauts fonds, les sauveteurs ne peuvent plus rien. Ce sont les abysses. Totalement hostiles à l’homme, 95 % sont inexplorés. Heureusement les statistiques montrent que la plupart des accidents de sous-marins interviennent sur des fonds inférieurs à 600 m, à immersion compatible avec les moyens de sauvetage. La tragédie du Koursk en mer de Barents et de ses 118 marins russes est restée tristement célèbre. Et d’autres catastrophes, pour certaines énigmatiques aujourd’hui encore, ont eu lieu dans le passé. Aussi, depuis quelques années, la communauté internationale intensifie son action pour une permanence des moyens de sauvetage. Une coordination des secours a vu le jour en 2003 afin de permettre une intervention en tout temps et en tout lieu : l’Ismerlo (International Submarine Escape and Rescue Liaison Office) entretient son réseau d’experts internationaux et met à jour les moyens disponibles sur toutes les mers du globe. La doctrine française d’emploi des moyens de sauvetage des sous-marins précise quant à elle : « La sauvegarde des vies est désormais une préoccupation mondiale dont l’impact, notamment médiatique, dépasse le simple cadre militaire. La participation de tous les moyens disponibles doit être systématiquement recherchée en raison de la complexité d’une opération de sauvetage. » Un siècle après les premiers sous-marins, la solidarité des nations permet d’atteindre un niveau record de disponibilité des secours de 95 %.

8 8 LE SONDEUR MULTIFAISCEAUX DU POURQUOI PAS ? PERMET LA LOCALISATION DU GÉANT DES PROFONDEURS. 9 AVANT DE POURVOIR GAGNER LA SURFACE, LES RESCAPÉS DEVRONT ENCORE ENDURER QUATRE HEURES DANS L’EXIGUÏTÉ DU COMPARTIMENT PASSAGER. 9

La pression extérieure avoisine les 1 050 tonnes par mètre cube

72 h pour éviter le pire

LE NSRS (NATO SUBMARINE RESCUE SYSTÈME)

Bold Monarch est la rencontre de tous les systèmes de secours à sous-marin. Pour cet exercice, 2 000 personnes originaires d’une vingtaine de pays ont fait le déplacement, civils et militaires, médecins et plongeurs, scientifiques et observateurs internationaux ; des bâtiments de surface, des aéronefs et bien sûr quatre sous-marins. Cette année, il faut compter avec la participation inédite d’un sous-marin russe, l’Alrosa, opérationnel au sein de la Flotte de la mer Noire. En 2008, un appareil de sauvetage russe arrimé pour la première fois à un sous-marin de l’Otan a

Ce système de sauvetage développé par la DGA et ses homologues du Royaume-Uni et de Norvège est composé de quatre éléments indispensables : • un véhicule de secours, le SRV (Submarine Rescue Vehicle), pour la récupération ; • un portique installé sur le bateau-mère pour la mise à l’eau du SRV ; • des équipements de transfert sous pression et de décompression, le TUP (Transfer Under Pressure). L’ensemble pèse la bagatelle de 300 tonnes. Le programme a été confié à Rolls-Royce en 2004 pour environ 70 millions d’euros (financés à parts égales par les trois nations : réalisation, mise en œuvre et son soutien du NSRS pour sept années). Trente-deux officiers, officiers mariniers, médecins et infirmiers de la Marine nationale arment l’équipe d’alerte française mobilisable en 24 heures.

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permis de vérifier la compatibilité des matériels. L’Alliance y a vu un signe favorable à la poursuite des échanges entre les nations. Enfin, Bold Monarch est surtout la vitrine de ce qui se fait de mieux au monde dans le domaine du sauvetage – robots, scaphandres et submersibles en tout genre – dont on se plaît à croire qu’ils sont directement empruntés à l’imaginaire de Jules Verne. Cette année pour Bold Monarch, la Marine a donc déployé en Méditerranée l’ensemble des acteurs français de sa chaîne d’alerte. À bord du Pourquoi Pas ? les marins quadrillent la zone présumée de l’accident grâce au sondeur multifaisceaux du bâtiment hydrographique. Une fois localisé, le sous-marin en perdition fait l’objet d’une investigation plus poussée. Un robot télécommandé équipé d’une caméra et d’un bras manipulateur procède d’abord à une évaluation de l’état extérieur du sous-marin. Son rôle est déterminant puisqu’il va permettre de choisir le mode de sauvetage le plus adapté en filmant les dommages, en mesurant la gîte et l’assiette du sous-marin. Vient ensuite le temps de mettre en place un système de ventilation de secours pour les rescapés. Ainsi, un plongeur engoncé dans un scaphandre de plus de trois fois son poids « branche » sur le sousmarin deux canalisations ; l’une pour apporter de l’air frais et l’autre pour évacuer l’air vicié. Et c’est seulement alors qu’entre en scène notre submersible de sauvetage, dernier maillon d’une chaîne d’alerte qui doit durer au maximum 72 h.

Retour dans le SRV. À travers le hublot avant, les contours de notre objectif se dessinent timidement dans le bleu profond. Notre submersible doit encore se positionner sur le sas de secours dorsal du sous-marin. « Cette manœuvre est extrêmement délicate, explique le capitaine de corvette Julien Droit à la tête de la délégation française de l’exercice. Sur son ventre, le SRV est muni d’une « jupe » en forme de coupole. À 100 m de profondeur, la pression extérieure exerce une force de l’ordre de 1 050 tonnes par mètre cube. C’est cette pression qui va aider le SRV à se plaquer et à faire le vide d’eau de mer entre sa « jupe » et le sas du sousmarin. » Le sas ouvert, reste aux sousmariniers à se hisser jusque dans le SRV. Avant de pouvoir enfin gagner la surface, nous aurons passé en tout quatre heures dans l’exiguïté du compartiment passager.

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Prévenir les accidents de décompression C’est la dernière phase du sauvetage : la dépressurisation des rescapés. En cas de brèche dans la coque du sous-marin accidenté, l’irruption massive d’eau comprime l’air ambiant et la pression atmosphérique pourrait alors devenir six fois plus élevée qu’à l’accoutumée. Pour être complètement hors de danger, l’équipage extrait des profondeurs devra donc revenir progressivement à une pression atmosphérique raisonnable. « Et c’est là que notre dispositif de sauvetage est le plus complet, avance le médecin chef Jean-Laurent Cayla. Ce n’est pas tout de remonter les survivants encore faut-il leur éviter de graves accidents de décompression. Notre système comprend donc un complexe hyperbare embarqué pour l’occasion sur un bâtiment support. Sous assistance médicale, les sous-mariniers devront transiter directement du submersible jusqu’à des chambres de décompression. Et depuis un local adjacent, des médecins surveillent les paramètres vitaux des hommes avant leur sortie définitive à l’air libre. » Ce jour-là, c’est un remorqueur norvégien qui fait office de base arrière. Son pont de plus de 420 m2 accueille sans difficulté les imposants conteneurs.

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10 & 11 UNE FOIS EN SURFACE, LES RESCAPÉS SONT TRANSFÉRÉS DANS DES SAS DE DÉCOMPRESSION ET PRIS EN CHARGE PAR UNE ÉQUIPE MÉDICALE. 12 POUR ACCUEILLIR TOUTES LES INFRASTRUCTURES DU SYSTÈME DE SAUVETAGE, LE « NAVIRE PORTEUR » DOIT AVOIR UN PONT ARRIÈRE DE PLUS DE 400 M2. 13 L’ATOUT PRINCIPAL DE TOUT CE MATÉRIEL DE SAUVETAGE EST D’ÊTRE TRANSPORTABLE EN UN TEMPS RECORD PAR AVION CARGO.

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À l’intérieur, les sas de décompression sont complètement autonomes du navire porteur puisqu’ils ont leur propre groupe électrogène et leur propre capacité de production d’air comprimé. Aussi vaste soit-il, le labyrinthe des infrastructures est une vraie ruche. On y croise des ouvriers français, britanniques et norvégiens. Car c’est une autre spécificité du système : aucune des trois nations contributrices ne peut fournir à elle seule la totalité de l’équipe requise pour une opération de sauvetage. C’est un Français qui tient à nous faire faire le tour du propriétaire, le capitaine de frégate Laurent François, un des quatre officiers français qualifiés pour commander une opération de sauvetage avec le NSRS : « Nous avons déjà recensé plus de 1 000 bâtiments capables d’accueillir toutes ces infrastructures. Et l’atout majeur de tout ce matériel de sauvetage, c’est également d’être aérotransportable. Ainsi, on multiplie nos chances d’être sur tous les points du globe en un temps record. » Naturellement, le système a ses limites : « Le SRV est inexploitable sous la glace et le courant marin ne doit pas être trop élevé. Le jour où nous transgresserons ces deux règles, la mer se chargera de nous rappeler à l’ordre. » ® EV1 GRÉGOIRE CHAUMEIL

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CENTRE DE TRANSMISSIONS FRANCE SUD LES LIAISONS SILENCIEUSES France Sud : un nom, deux sites. Deux stations de transmissions essentiellement au service des liaisons vers les forces navales et interarmées déployées à travers le monde. Cols Bleus est allé à la rencontre d’une unité opérationnelle de la Marine nationale, méconnue et isolée, dans les reliefs du nord de l’Aude.

1 Depuis les hauteurs de l’ancienne cité cathare de Carcassonne, le promeneur peut distinguer une lueur rouge qui perce faiblement la nuit. De l’autre côté de la vallée, le centre de transmissions Marine (CTM) France Sud est perché sur la Montagne Noire, sa plus haute antenne dressée comme sortie de terre. Cette unité isolée de la Marine est installée sur deux sites, la Lauzette et la Régine, respectivement à 300 et 600 mètres d’altitude. Ici, entre la limite sud du Massif central et les Pyrénées, le vent souffle 300 jours par an. Cette partie de l’Aude a une solide réputation pour son climat montagnard. Si la Méditerranée n’est qu’à une centaine de kilomètres du centre de transmissions, les températures peuvent y être extrêmement rudes en hiver. Ce matin, 24 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

malgré un brouillard épars où se perd la cime des antennes, les marins sont réunis pour les couleurs.

Le sel de la terre Après l’appel, les hommes du CTM entonnent la Marseillaise comme chaque premier mardi du mois. « Malgré notre isolement, j’essaie de cultiver notre appartenance à la Marine. Les traditions sont là pour nous le rappeler », souffle le capitaine de frégate Anché, commandant le centre. Difficile, en effet, de garder le pied marin au milieu des reliefs, des forêts de hêtres et des roches sédimentaires. Rattachés à la base de défense « kaki » de Carcassonne, à proximité du 3e RPIMa de cette même ville et des légionnaires de Castelnaudary, les quelque 230 marins

du CTM sont le sel de la terre. Leurs activités, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, sont directement liées au service des forces navales en opérations. Le CTM France Sud réceptionne et émet les messages destinés aux bâtiments de surface et aux sous-marins… depuis quarante ans. Pour le commandant Anché, « la construction du CTM a été décidée en remplacement de la station de Mers elKébir, après la guerre d’Algérie. Certaines de nos structures aux portes et aux murs épais ont d’ailleurs directement hérité de l’expérience de la guerre froide ». Si le choix a été fait à l’époque de bâtir deux sites distincts et relativement éloignés l’un de l’autre, c’est que l’émission et la réception en gamme de haute fréquence ne pouvaient techni-

quement se situer au même emplacement. Vingt-cinq kilomètres séparent donc la Lauzette de la Régine, plus haut sur le massif montagneux. Mais, audelà de son implantation particulière, ce qui fait la spécificité de France Sud, c’est surtout la diversité de ses missions. Sur le site de la Lauzette, deux immenses paraboles de 18 mètres de diamètre, propriété de la Dirisi, pointent vers le ciel où, à 36 000 km en orbite, les satellites militaires géostationnaires du système Syracuse assurent les transmissions de toutes les armées sur tous les théâtres d’opérations. Protégés nuit et jour par la compagnie de fusiliers marins du CTM, les bâtiments de la station abritent notamment la « salle d’exploitation », où seuls un opérateur et un chef de quart assurent la veille et la mainte-

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LA TOILE DES CÂBLES DE FIXATION AU SOL RAPPELLE, ICI AU MILIEU DES TERRES, LA MÂTURE D’UN VOILIER.

Avec le centre de transmissions de France Sud, la Marine compte trois autres installations, à Rosnay (Indre), à Sainte-Assise (Seine-etMarne) et à Kerlouan (Finistère), destinées aux transmissions vers les forces navales et interarmées déployées à travers le monde. La plus importante structure est celle de Rosnay. MALGRÉ LEUR ISOLEMENT, LES HOMMES DU CTM ENTRETIENNENT LES TRADITIONS DE LA MARINE.

nance des équipements. À proximité, une autre pièce renvoie le vacarme de l’air climatisé qui évite la surchauffe des installations. « Le signal des satellites rejoint l’antenne, ressort par des guides d’ondes puis passe par des amplificateurs pour pouvoir être déchiffré par des modems », commente le maître des lieux, le lieutenant de vaisseau Dirand. Mais, de l’aveu même du pacha, le cœur de la mission du CTM est ailleurs, plus haut sur le massif montagneux.

LA RÉGINE COMPTE 130 HECTARES DE TERRAIN ET 27 ANTENNES DONT LA PLUS HAUTE DÉPASSE DE PEU LA HAUTEUR DE LA TOUR EIFFEL. À FRANCE SUD, LES TEMPÉRATURES PEUVENT ÊTRE RUDES EN HIVER.

La toile d’une mâture en pleine montagne À La Régine, les locaux « vie » et les bâtiments techniques ne s’étendent que sur une maigre part du site. L’ensemble pourrait passer inaperçu s’il n’était ceinturé de plusieurs rangées t COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011 ® 25

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NATHALIE DOIT ÊTRE CAPABLE DE DÉTECTER LES PANNES DES ÉMETTEURS ET DE PRENDRE LES PREMIÈRES MESURES CORRECTIVES.

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LES OCCUPANTS DE CE BÂTIMENT SEMI-ENTERRÉ DE 900 M2 PEUVENT VIVRE 10 JOURS EN AUTARCIE EN CAS D’AGRESSION EXTÉRIEURE.

LA PREMIÈRE DES RESPONSABILITÉS DU CENTRE DE TRANSMISSIONS EST D’ÊTRE EN PERMANENCE PRÊT À TRANSMETTRE L’ORDRE NUCLÉAIRE D’ENGAGEMENT VERS LES SNLE.

de barbelés et si les 130 hectares de terrain alentours n’étaient hérissés d’antennes. Vingt-sept en tout. À larges bandes, accordables, directionnelles ou omnidirectionnelles, elles permettent les émissions radioélectriques haute fréquence à destination des unités en mer. L’ensemble forme un réseau dense de pylônes dont la toile des câbles de fixation au sol rappelle ici, au milieu des terres, la mâture d’un voilier. À l’écart, surplombant la plaine du Lauragais, une autre antenne attire plus particulièrement l’attention ; c’est la plus élevée, 330 m, autant que la tour Eiffel. Chaque mètre de la structure pèse une tonne. C’est par ce mastodonte, inauguré dans les années 90, que sont transmises les liaisons en basse fréquence vers les sous-marins.

ment semi-enterré de 900 m2. Quatre ans de chantier ont été nécessaires pour construire ce submersible de béton dont les occupants peuvent vivre dix jours en autarcie, en cas d’agression extérieure. Une gigantesque cage de Faraday le protège des menaces de la guerre électronique et des groupes électrogènes garantissent la pérennité des installations en cas de panne d’énergie. Tout le périmètre est classé « zone de défense hautement sensible ». Si les opérateurs et les chefs de quart de la Régine assurent la conduite et la surveillance des installations, Nathalie a plus particulièrement la charge des opérations de maintenance des émetteurs HF, d’imposantes machines de la taille d’un homme,

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La basse fréquence bénéficiant d’une meilleure pénétration dans l’eau, le sous-marin peut donc émettre et recevoir en toute discrétion, en restant en immersion. C’est la continuité de la posture de dissuasion qui est en jeu. Le premier maître Nathalie Ble travaille depuis cinq ans à la Régine. Elle qui connaît le centre comme sa poche nous conduit dans les coursives de la station Solférino, un bâti-

reliées aux antennes. Elle doit être capable de détecter les pannes et de prendre les premières mesures correctives. « C’est un métier que j’aime par-dessus tout, qui s’adapte à l’évolution constante des systèmes de communication. Je sais que de mon travail dépendent les émissions de nos navires. C’est ma contribution, même modeste, aux opérations. Je me souviens être revenue plus d’une fois, en pleine nuit, au centre, après le déclenchement d’une alarme. » Et, comme pour donner à chaque mot son importance, Nathalie marque une pause avant de reprendre : « C’est cet esprit de service que je veux transmettre avant de quitter définitivement le CTM cet été. » ® EV1 GRÉGOIRE CHAUMEIL

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MARINS-POMPIERS DE BREST, 100 ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES Les unités de marins-pompiers ont été créées il y a juste cent ans. La compagnie de marins-pompiers de Brest a commémoré ce centenaire devant un public ravi. 1 Dans un rapport sur le projet de budget de l’année 1909, le sénateur Camille Chautemps proposait, arguments à l’appui, une réorganisation des secours contre l’incendie au sein des arsenaux de la Marine. Il suggérait ainsi au président de la République de l’époque de créer un corps de marinspompiers de la Marine. Le 3 mai 1911, cette requête recevait l’aval du gouvernement : les unités de marins-pompiers étaient créées à Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon. Cent ans plus tard, presque jour pour jour, deux temps forts ont marqué cet anniversaire à Brest. Tout d’abord, le vice-amiral d’escadre de Saint Salvy, préfet maritime de l’Atlantique, a présidé une cérémonie militaire qui s’est déroulée dans l’enceinte de la base navale, le lundi 23 mai 2011. Les autorités militaires et civiles ainsi que les anciens commandants et anciens marins-pompiers étaient rassemblés pour l’occasion. L’amiral s’est fait présenter le personnel ainsi que les moyens dont disposent aujourd’hui les marins-pompiers puis il a procédé à une remise de décorations. Dans un second temps, les marinspompiers de la base navale de Brest ont souhaité valoriser et démontrer leur savoir-faire au public. C’est ainsi que le samedi 28 mai, une certaine excitation se faisait sentir lors de l’ouverture des portes du Centre de formation pratique et d’entraînement à la sécurité (CFPES) du port de Brest. Le public brestois avait répondu pré-

sent. Plus d’un millier de visiteurs avaient fait le déplacement pour découvrir les capacités opérationnelles de la compagnie. Des démonstrations, accompagnées d’explications étaient présentées : désincarcération d’une victime dans une voiture, extinction d’un feu d’aéronef, intervention en milieu périlleux, intervention contre le risque chimique ou sur un feu de navire simulé au plus

près de la réalité grâce au module Douar-Tan (Terre de Feu en breton). Le jeune public, tout émerveillé de voir la panoplie de camions rouges présents, pouvait également s’initier aux gestes de premiers secours, s’essayer au parcours sportif pompiers et effectuer un circuit dans le noir à l’aide de la caméra à imagerie thermique. Les participants étaient fiers de présenter leur diplôme à leurs parents.

Les années diront si ces exercices ont suscité des vocations. La compagnie des marins-pompiers est un service d’incendie et de secours militaire. Elle compte aujourd’hui 144 marins, dont 5 femmes, répartis sur 4 sites : le poste central de Laninon, le poste annexe de Tourville, le CFPES ainsi qu’un détachement à la pyrotechnie Saint-Nicolas. Elle est chargée de la prévention des risques, du secours aux personnes, des biens et de l’environnement. Elle exerce ses missions principalement sur les navires militaires de la base navale de Brest et sur les emprises militaires de l’agglomération brestoise. Grâce au protocole de réciprocité, les marins-pompiers peuvent également intervenir en renfort des sapeurs-pompiers sur toutes sortes d’interventions. Bras armé du préfet maritime, la compagnie assure les interventions au large en cas de sinistre majeur, dans le cadre de l’action de l’État en mer. Les marins-pompiers disposent, pour assurer leurs missions, de deux bateaux-pompes, d’un nombre de véhicules couvrant le spectre des interventions qui leur sont dévolues, de plongeurs, de personnes formées à la reconnaissance des colis piégés et de spécialistes contre le risque chimique. Reconnus pour leur professionnalisme et la qualité de leurs équipements, les marins-pompiers sont régulièrement sollicités et assurent environ 900 interventions par an, dont 10 % au profit de la ville de Brest. ® ASP LAURENT NÈGRE

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LA CYNOTECHNIE À L’HONNEUR À TOULON L’édition 2011 du brevet national Marine du chien militaire organisée par le groupement de fusiliers marins de Toulon, s’est déroulée du lundi 23 au vendredi 27 mai dernier. Cinquante-six équipes des trois armées étaient jugées sur des épreuves de patrouille, de dressage, d’intervention et de pistage. 1 Ouvertes au public, les démonstrations du brevet national Marine du chien militaire permettent de mieux faire connaître l’emploi des équipes cynophiles. En mai dernier, à Toulon, 56 équipes ont participé au concours dont 14 étaient extérieures à la force maritime des fusiliers marins et commandos. Trente-quatre juges, plastrons et hommes d’attaque, étaient mobilisés pour contrôler et animer les épreuves. Afin d’offrir le meilleur plateau possible aux équipes concurrentes, le concours s’étendait sur plusieurs sites de la région : Cuers, Hyères, La Garde, Saint-Mandrier, Signes et bien sûr la base navale de Toulon ainsi que la pyrotechnie de Lagoubran. Si la chaleur a parfois incommodé et créé quelques difficultés d’acclimatation pour les chiens, les maîtres et hommes d’attaque ont confronté leur savoir-faire sur trois types d’épreuves : la patrouille, le dressage et l’intervention/pistage. La patrouille permet d’évaluer les capacités de détection des chiens et les qualités d’interprétation

des maîtres. Les tests de dressage confrontent la discipline et l’obéissance des animaux. Enfin, l’intervention et le pistage mettent en avant l’endurance et la résistance physique des équipes.

Récompenser l’excellence technique Les trophées ont été remis aux lauréats par le capitaine de frégate Yann Kervizic, chef de la division protectiondéfense, de l’état-major de la force des

fusiliers marins et commandos. À cette occasion, le commandant Kervizic a rappelé le caractère indispensable de la cynotechnie dans les dispositifs de pro-

INAUGURATION DU CHENIL « MATELOT CLAUDE DORP » À l’issue du brevet national Marine du chien militaire, le nouveau chenil de Tourris a été baptisé lors d’une cérémonie, présidée par le contre-amiral Denis Béraud, adjoint territorial. Il a reçu le nom de « matelot Claude Dorp » conducteur de chien en Algérie où de nombreux rapports mentionnaient son efficacité. Spécialiste de l’éclairage et des investigations, monsieur Claude Dorp a exprimé sa surprise, son honneur et son émotion. Le nouveau chenil de Tourris est plus particulièrement dédié à l’hébergement et à l’entraînement des cinq équipes cynophiles formées à la détection des explosifs et aux deux équipes spécialisées dans la recherche de stupéfiants.

tection des sites de la Marine. Il a aussi évoqué les expérimentations prometteuses conduites au commando Kieffer pour inclure les chiens dans les manœuvres offensives et a salué l’ouverture des formations et des cursus pour dynamiser la cynotechnie dans la Marine. Les trophées ont notamment distingué l’équipe du groupement des fusiliers marins de Brest qui remporte le trophée Alfusco de la meilleure équipe cynophile. Parmi les lauréats individuels, le QM Domec de l’Île Longue et son chien Dante ont marqué le jury avec une note de 100/100 en pistage au niveau initiation. En 2012, ce sont les fusiliers marins de Brest qui organiseront le brevet national du chien militaire Marine. Une rencontre entre amateurs et passionnés qui permet de récompenser l’excellence technique, d’échanger les savoirfaire et d’entretenir une saine émulation entre tous les praticiens et les experts cytotechniciens des armées. ® LV PHILIPPE L’HÔTE

LIVRAISONS D’ÉQUIPEMENTS PORTUAIRES À TOULON 1 Le Service d’infrastructure de la défense (SID) procède actuellement au remplacement de sept pontons flottants (ou « ras débordoirs ») dans la base navale de Toulon. Cinq d’entre eux ont déjà été livrés au service des moyens portuaires de la base. Ces équipements ont été réceptionnés par l’établissement du SID de Toulon. Compte tenu de leurs dimensions, 20 mètres de long sur 5 de large, ils ont dû être acheminés par convoi exceptionnel jusqu’à la base navale. 28 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

Ces pontons, positionnés en bordure de quai, sont destinés à faciliter l’accostage des navires.

Le renouvellement des ouvrages flottants comprend également la mise en place de 11 planchons. Livrés le

19 mai, ils constituent des passerelles de débarquement qui équipent les ras débordoirs. ®

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SALON DU BOURGET LA MARINE S’EXPOSE DANS LA 3E DIMENSION De la chasse embarquée à la surveillance, en passant par la patrouille maritime, la Marine a exposé au public du Salon différents matériels destinés à remplacer et rénover les besoins de l’aéronautique navale. Polyvalence et adaptabilité d’emploi étaient les mots d’ordre des expositions. 1 Comme chaque année, la Marine nationale était présente au 49e Salon international du Bourget, du 20 au 26 juin à Paris. Ce rendez-vous incontournable de l’aéronautique a conduit la Marine, en coopération avec les autres forces armées, à présenter ses moyens et missions aéronautiques. En effet, au côté de l’Armée de terre, de la l’Armée de l’air, de la DGA, et du Service de Santé des armées, la Marine a exposé, au sein de l’Espace Défense, les derniers matériels et les missions qu’elle effectue au profit de la maîtrise de la 3e dimension. L’espace de près de 2 000 m2 aménagé pour l’occasion, au cœur du Salon, offrait une réelle visibilité à la Marine. Celle-ci fut soucieuse de présenter aux délégations et aux visiteurs l’expertise de pointe qu’elle a acquise en matière aéronautique.

Le NH90 pour la première fois au Salon Ainsi, il était possible de découvrir, pour la 1re fois le NH90-Caïman dans sa version Marine, exposé à l’entrée de l’espace. Cet appareil en cours de dotation a vocation à assurer un large spectre de missions allant du sauvetage en mer à la lutte antiterroriste et anti-sous-marine. Cet hélicoptère représente une petite révolution dans l’aéronautique navale grâce à sa haute manœuvrabilité et à sa polyvalence. Le lieutenant de vaisseau D. Duguet, coordinateur tactique (TACCO) sur l’appareil, a présenté aux visiteurs ses caractéristiques à l’heure où le Caïman Marine devrait progressivement doter les forces navales. 27 unités devront être ainsi progressivement livrées d’ici 2020, avec une première mise en service opérationnelle en octobre 2011 pour les missions de sauvetage en mer. D’ailleurs, le LV Duguet ne manque pas de vanter les capacités de cet « appareil capable de réaliser un hélitreuillage de nuit dans des conditions météorologiques extrêmes ». Le Caïman n’était pas la seule vedette de la Marine au Salon, puisque un Rafale en version Marine pouvait être admiré sur la statique de Dassault. Une présence attirant de nombreux

LE CAÏMAN ÉTAIT UN DES MATÉRIELS PHARES EXPOSÉ AU SALON.

LE MINISTRE DE LA DÉFENSE, MONSIEUR GÉRARD LONGUET, EN VISITE AU SALON.

visiteurs à l’heure où l’avion de combat est particulièrement sollicité en Libye, confirmant sa très grande opérabilité et fiabilité. Un pilote de l’aéronaval présent sur le Salon a confirmé « l’étonnante disponibilité de l’avion apte à répondre tant à des missions de supériorité aérienne que d’attaque au sol ». Ainsi, Le Bourget a été l’occasion pour l’avion, dans sa version F3, d’afficher pleinement sa certification de « Combat Proven », suite à ses nouvelles capacités opérationnelles acquises l’année dernière

comme l’attaque de cible terrestres, la reconnaissance, le ravitaillement en vol…

Soutien à l’exportation de l’industrie de Défense La Marine nationale a également tenu à présenter les missions de service public et d’État qu’elle mène grâce à l’action de ses Atlantique-2 (ATL2). Si le célèbre « croiseur du ciel » n’était pas présent sur le tarmac du Bourget, un coordinateur tactique et un opérateur de bord ATL2 se sont déplacés durant

toute la semaine pour présenter leurs missions. Une occasion de rappeler l’extraordinaire polyvalence de cet avion en service dans les forces navales depuis plus de vingt ans. En effet, de la lutte anti-piraterie, à la surveillance des côtes, aux missions de patrouilles, l’ATL-2 ne finit pas d’accroître ses usages. Pour conserver dès lors ses pleines capacités opérationnelles, l’ATL2 profite d’un profond programme de modernisation. Enfin, le Salon du Bourget fut aussi l’occasion de démontrer l’excellente interopérabilité des différentes forces françaises. Démonstration des moyens et capacités qu’est venue saluer le président de la République accompagné du ministre de la Défense Gérard Longuet. Ce dernier a rappelé le rôle central des armées, dont la Marine, dans le soutien à l’exportation de l’industrie de Défense. Ce rôle, la Marine l’a parfaitement assumé lors de ce 49e Salon du Bourget en accueillant officiels, délégations et visiteurs au sein de l’espace Défense. Une présence bleu marine saluée par son chef d’état-major l’amiral Forissier, de passage au Salon. ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011 ® 29

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CHRONIQUE

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EPMS VERS LA PRÉPARATION AU COMBAT DES ÉQUIPAGES La préparation des forces demeure de la responsabilité de chaque chef d’état major d’armée, et c’est dans cette logique qu’en mars 2010, la spécialité « SPORT » devenait « EPMS »… Entraînement Physique Militaire et Sportif. En portant de 7 à 23 le nombre de moniteurs embarqués, le signal se voulait simple mais explicite : l’EPMS doit prendre toute sa place au sein du dispositif opérationnel. 1 Si ce simple changement d’appellation est passé presque inaperçu, c’était pourtant les prémices d’un changement profond de ses missions et de son organisation. Les opérations menées par les marins, ainsi que leur environnement, ont considérablement évolué. Il était devenu nécessaire pour l’EPMS de s’adapter à ce changement, et de se recentrer, à son tour, sur ce qui doit être son cœur de métier : la préparation opérationnelle des forces. La mission des services EPMS est aujourd’hui résolument orientée vers la préparation et le maintien en condition physique et mentale du personnel, le spécialiste EPMS étant au sein des forces organiques et au cœur du dispositif d’entraînement.

Quatre grands objectifs n La préparation opérationnelle : c’est la

formation des équipes de visite, des brigades de protection et des gradés-coupée par des séances de TIOR (techniques d’interventions opérationnelles rapprochées) et de sport de combat, selfdefense et autre corps à corps. n Le suivi des aptitudes : le spécialiste EPMS prend en charge, individuel-

en charge effective des candidats au cours « plongeur de bord ».

Répondre au mieux aux besoins du personnel

lement et sous la direction du service de santé, le personnel en surcharge pondérale, retour de blessure, etc. et assure un suivi et un encadrement quotidien de leur entraînement personnalisé. n La préparation mentale : c’est la préparation du militaire à la gestion du stress, à optimiser son sommeil en temps de crise. Des séances de TOP

(technique d’optimisation du potentiel) sont organisées au retour à quai participant ainsi à la résilience. n L’aguerrissement à dominante aquatique : c’est la mise en œuvre d’activités liées à la cohésion et l’émulation autour de parcours d’aguerrissement à dominante aquatique, de natation utilitaire et d’aisance aquatique ; mais c’est également la prise

Le service EPMS est au plus près des forces pour répondre au mieux aux besoins spécifiques du personnel embarqué de la FAN, qui sont différents des besoins du personnel fusilier et commando, eux-mêmes différents des besoins du personnel de l’aéronautique navale et du personnel des forces sous-marines. À chacun son environnement particulier de travail, à chacun son besoin spécifique en fonction de sa spécialité et surtout de son rôle à bord. Cette réforme ne se fera pas du jour au lendemain, mais elle est déjà très largement engagée. En découleront des cursus de formation complémentaires pour ces moniteurs « nouvelle génération », ainsi que de nombreuses évolutions dans les plans d’armement. C’est bien au commandement et au marin de s’approprier maintenant ce nouvel « outil » qui vise à rendre la préparation au combat des équipages plus efficiente. ®

ETREMARIN.FR LES GAGNANTS DU JEU-CONCOURS EN VISITE DANS LA MARINE 1 En novembre dernier, au cours de sa campagne de recrutement, le service de recrutement de la Marine lançait en partenariat avec le groupe NRJ le jeu-concours etremarin.fr. Le but du jeu ? Répondre correctement sur la page Facebook etremarin à une question à choix multiples(1) et tenter de remporter une visite pour deux personnes dans l’une des bases de la Marine nationale. Ainsi, cinq jeunes ont eu l’opportunité de découvrir la Marine avec l’accompagnateur de leur choix. Orlando Q., élève en terminale STG (Science Technologie Gestion), n’oubliera pas de sitôt cette journée du 10 avril à la base des fusiliers marins de Lorient. Activités sur le parcours d’assaut, raid nautique et même saut en tandem étaient au programme du jour. « Très bon accueil chez les fusiliers marins. Journée inoubliable pleine de 30 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

sensations fortes. Mon seul regret est que la journée soit passée trop vite ! » Deux autres gagnants, Jessica D. et Julien L., âgés de 21 et 20 ans, ont eu la chance de visiter la base sousmarine de Brest le 22 avril. Après la visite de la base navale et la présenta-

tion de la FOST, ils ont été impressionnés par la visite d’un SNLE. « La visite de la base navale de Brest a été très instructive. J’ai adoré la visite du sousmarin. » Quant à Anais L., originaire de Rennes, elle s’est rendue le 10 mai dernier à la

BAN de Lann-Bihoué où elle a pu expérimenter le centre simulateur Rafale. Enfin, le vainqueur du jeu-concours a remporté un embarquement d’une journée à bord d’une frégate. Cet embarquement aura lieu durant l’été 2011 selon les disponibilités opérationnelles des bâtiments. Bilan positif pour le service de recrutement de la Marine qui a notamment vu la fréquentation de son site Internet multipliée par 4 pendant cette période de communication. Les jeunes gagnants ont particulièrement apprécié l’accueil chaleureux des marins et joueront dorénavant les ambassadeurs au sein de leur entourage. ® ASP HÉLÈNE SARAF

(1) Question : Quel est le nom de la frégate sur laquelle se déroule « 3 jours en mer » ? Le Dupleix, le LatoucheTréville ou le La Motte-Piquet ? Réponse : le LatoucheTréville.

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DU NOUVEAU POUR LA PROTECTION SOCIALE DES MILITAIRES Faire en sorte que ses ressortissants aient une bonne couverture santé et prévoyance est fondamental pour le ministère de la Défense et des Anciens combattants. C’est la raison pour laquelle la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) constitue un enjeu d’importance. Le dispositif a permis d’aboutir, le 1er janvier 2011, au référencement de la mutuelle UNEO, après une procédure de mise en concurrence. Pourquoi ce référencement et quel est l’impact pour les adhérents ? 1. Qu’est-ce que le référencement ?

3 . Le contenu de l’offre et son apport

Jusqu’en 2005, le ministère de la Défense soutenait les mutuelles militaires en leur versant une subvention. En 2005, la Commission européenne et le Conseil d’État ont estimé que cette aide financière constituait une distorsion de concurrence entre les organismes assureurs puisqu’elle réservait le bénéfice des subventions aux seules mutuelles exclusivement constituées d’agents de l’État. Ce dernier a donc dû renoncer à verser toute aide à compter de cette date. Respectant ces recommandations, une loi de 2007 a autorisé de nouveau l’État à verser des subventions à ces organismes désignés, après une procédure de mise en concurrence. Le ministère de la Défense et des Anciens combattants a ainsi engagé en 2010 une procédure de sélection et retenu, pour une période de 7 ans, la mutuelle UNEO comme organisme référencé. Elle seule pourra bénéficier d’une participation financière pour la protection sociale complémentaire des militaires. En contrepartie, la mutuelle UNEO devra respecter des critères de solidarité et s’engager à utiliser la subvention pour réduire le montant des cotisations.

L’offre référencée est constituée d’une couverture santé/inaptitude à servir (versement d’indemnités journalières en cas de réduction de solde liée à un congé maladie) et de prévoyance. Le couplage des risques santé et inaptitude à servir est obligatoire, ce qui permet de renforcer la couverture sociale des personnels militaires. En revanche, le couplage des risques santé/inaptitude et prévoyance (décès et invalidité) reste facultatif.

2. Quel est le montant de la participation financière du ministère de la Défense ? Le ministère de la Défense et des Anciens combattants verse à la mutuelle UNEO une subvention d’un montant maximum de 13 millions d’euros pour 2011. Cette subvention est intégralement reversée aux seuls militaires en activité de service adhérents à l’une des garanties de l’offre référencée, sous la forme d’une minoration de cotisation d’un montant variable selon l’âge, l’indice de solde et la garantie choisie.

4. Êtes-vous concerné par ce dispositif ? Ce dispositif concerne tous les militaires en activité ou retraités ainsi que leurs ayants droit (le conjoint, le concubin ou le partenaire, les enfants de moins de 18 ans ou de moins de 25 ans (étudiants), les enfants handicapés, les veufs, veuves et partenaires survivants d’un PACS, les orphelins jusqu’à leur 25e anniversaire).

PERMUTATIONS BUREAUTIQUE Mot QMF Bureautique (féminin), affectée EMA/CPCO Paris, cherche permutation rapidement à Brest terre et ses environs. Ne pas hésiter à me contacter pour plus d’informations au 06 74 68 44 76.

ANNONCES CLASSÉES CORVETTE AÉRIENNE

Du 15 au 20 juillet, la Marine et l’EIP/50S organisent la 4e édition de la Corvette aérienne. Les élèves et instructeurs de l’EIP effectueront un tour de France en quatre étapes sur la côte Ouest française. À chaque escale, baptêmes en vol, rencontres et animations avec le grand public… Partie intégrante de leur formation et véritable challenge de navigation, cette semaine en vol sera une opportunité aussi pour promouvoir l’aéronautique navale auprès des jeunes au travers de témoignages des pilotes et des marins recruteurs des Cirfa… À chaque escale, les jeunes de 18 à 25 ans pourront participer à un tirage au sort et être sélectionnés pour un baptême en vol. D’autres activités seront au programme. Retrouvez toutes les informations sur le site etremarin.fr Les étapes : Le 15 juillet : La Baule-Escoublac, de 14 h à 17 h 30 à l’aéroclub de la Côte d’Amour. Le 16 juillet : La Rochelle, de 14 h à 17 h 30 à l’aéroclub de La Rochelle. Le 18 juillet : La Teste-de-Buch (Arcachon), de 14 h à 17 h 30 à l’aéroclub du bassin d’Arcachon. Le 19 juillet : Marcé (Angers), de 14 h à 17 h 30 à l’aéroclub d’AngersMarcé.

5. Que devez-vous faire ? Aucune démarche particulière n’est nécessaire. Le passage d’une ancienne à une nouvelle garantie s’opère automatiquement. Les garanties santé actuelles Utile, Naturelle, Essentielle, Nouvelle-Calédonie et Optimonde sont référencées. La garantie Optimale, bien que non intégrée à l’offre référencée, est maintenue. ® CONTACTS • Pour plus de renseignements, connectez-vous au site Intranet du SGA : www.portail.sga.defense.gouv.fr rubrique « ressources humaines » puis « protection sociale » ou au site Internet : www.groupe-uneo.fr • Si vous avez des questions, adressez vos courriels à : [email protected] • Téléphonez au 0 970 809 709 (prix d’un appel local).

POSTE À POURVOIR

Recherchons retraité de l’armée administratif maniant ordinateur et Internet pour poste secrétariat et organisation dans un GEM (groupe d’entraide mutuelle) subventionné par le ministère public. Public concerné : personnes en souffrance psychique stabilisées. Temps partiel ou complet. Contacts : [email protected], tél. : 06 11 13 28 79. ACTIVITÉS

Chanteuse, actrice et coach, Violaine Rozier de Linage propose : - concerts : compostions et reprises de chansons françaises, jazz, blues, rock et bossa, poèmes mis en musique, du duo au quartet (voix, guitare, contrebasse, batterie) ; - stages théâtre et caméra pour tous (spectacles, films) ; - spectacles pour enfants : contes, magie, chant, danse, marionnettes, maquillage, sculptures sur ballons, éveil musical (princesse chinoise, sirène, fée, pirate, clown, magicien, chevalier). Particuliers, écoles, CE, arbres de Noël, mairies, médiathèques. www.violainerozier.com - tél. : 06 11 72 44 90 ou 01 43 49 72 43. COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011 ® 31

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INFO

dans nos ports

BREST 24E TOURNOI INTER-LYCÉES DE LA DÉFENSE u 2 au 4 juin derniers s’est déroulé au Centre d’instruction naval de Brest le 24e Tournoi inter-lycées de la Défense. Cette compétition rassemble tous les ans les lycées militaires d’Autun, de Saint-Cyr et d’Aix-en-Provence, le Prytanée militaire de la Flèche, l’École des pupilles de l’air de Grenoble ainsi que le lycée naval de Brest. Durant trois jours, les lycéens s’affrontent dans diverses disciplines : natation, athlétisme, rugby, football, handball et volley-ball. Pour cette édition brestoise, le capitaine de vaisseau Bernard Riou, commandant le

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CIN Brest, avait voulu profiter de l’ événement pour faire découvrir la culture bretonne aux jeunes venant, pour nombre d’entre eux, de l’autre bout de la France. De

fait, pendant la cérémonie d’ouverture, les lycéens ont pu toucher du doigt l’atmosphère celtique de la région lors d’une prestation du bagad de Plougastel. Sous un soleil méditerranéen et un vent bien marin, les jeunes sont partis en quête de victoire dans une ambiance sympathique. Respect, solidarité et combativité furent au rendez-vous de ce tournoi, pour le plus grand plaisir des cadres et organisateurs. Si le tournoi a été remporté par Saint-Cyr toutes disciplines confondues, le lycée naval se démarque au 100 mètres avec une médaille d’or. ®

BREST DEUX MOUSSES CHERBOURG « VAGABONDENT » AU CONSOMMER MOINS AVEC L’ÉCO-CONDUITE GROENLAND L

eux élèves de l’École des mousses sont partis le 13 mai pour une aventure qui les mènera à Narsarsuaq au Groenland. Un partenariat pédagogique a en effet été conclu entre le Centre d’instruction naval de Brest et l’association Nord-Est, portée par le voilier polaire Vagabond. Une conférence a été donnée le 9 mai dernier au CIN de Brest, lors de laquelle Éric Brossier, capitaine du Vagabond, a présenté les nouvelles missions de ce voilier qui est en quelque sorte un camp de base itinérant pour scientifiques, sportifs ou artistes passionnés par les régions polaires. Le voilier accueillera dans un premier temps des scientifiques pour une mission sur les morses réalisée en collaboration avec l'Institut polaire français Paul-Émile Victor et Océanopolis. La mission se poursuivra au Canada, à la pointe australe de la Terre d'Ellesmere, dans le Nunavut canadien où le Vagabond passera l’hiver prochain. Arthur Barbier et Arnoul Beauvais, deux élèves de l’École des mousses, participeront à la traversée. Destinés aux métiers de la passerelle, ils pourront mettre en pratique ce qu’ils ont appris, et relateront dès leur retour leur épopée à leurs camarades de promotion. Cela représentera un temps fort de leur formation et de leur apprentissage maritime. Ce partenariat a vocation à perdurer. D’autres élèves rejoindront le Vagabond en 2012 pour une nouvelle aventure humaine et maritime. ®

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EV2 ÉMILIE DELEMOTTE

32 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011

a mission prévention et sécurité routières dans les armées (MPSRA), créée en 1977 et basée à Arcueil en région parisienne, intervient dans toutes les armées. Du 2 au 6 mai 2011, son formateur était à Cherbourg pour apprendre au personnel de la Défense à consommer moins de carburant et ainsi réduire la production de gaz à effet de serre grâce à la Conduite analysée par ordinateur (CAO). Ce système permet d’analyser, grâce à de nombreux capteurs et un ordinateur, le comportement du conducteur pour l'informer des risques qu'il prend dans certaines situations. Le principe ? Chaque semaine après 2 h de conférence, 50 conducteurs conduisent 20 minutes sur le même trajet dans un véhicule qui observe leurs moindres faits et gestes. Les freinages d'urgence, l'anticipation à un feu rouge, la souplesse de la conduite, tout est enregistré et transformé en graphiques. À l'issue de la conduite, un débriefing permet d'apporter de nombreuses informations pour améliorer le comportement du conducteur face à diverses situations. Chacun des participants repart ensuite avec un dossier comprenant un fascicule et une fiche de progression. Cette initiative intervient à la suite du Grenelle de l’En-

vironnement et de la directive du ministre demandant à la MPSRA de sensibiliser et former les armées à l’éco-conduite. Dans cette optique, les conducteurs sont suivis par un formateur qui leur démontre que, pour un même trajet, il est possible d’économiser jusqu’à 2 litres par 100 km et ainsi émettre moitié moins de C02. Rouler mieux pour consommer moins passe notamment par l’anticipation, la vitesse constante et l’arrêt de son moteur dans un embouteillage. ® EV2 ALEXANDRA RUZZA

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INFO

dans nos ports

LORIENT UN DRAGON CHEZ LES FUSILIERS ercredi 25 mai 2011. Un marin chute lourdement lors d’une descente en rappel dans l’une des anciennes cuves d’entraînement situées sur la base des fusiliers marins et commandos. L’équipe médicale sur place effectue un rapide bilan qui fait apparaître que, si les fonctions vitales ne sont pas engagées, la victime semble polytraumatisée. Compte tenu de l’endroit où a eu lieu l’accident, l’évacuation risque d’être délicate. Fort heureusement l’accident en question n’est qu’un exercice dont l’objectif est de comparer le délai d’évacuation entre deux méthodes possibles, une potence équipée d’un treuil manuel ou une extraction par héli-

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coptère en position statique au-dessus de la cuve. Pour cette expérience, la Marine a sollicité le concours des Sapeurs Pompiers du Morbihan, du SAMU 56 et de la base hélicoptère de Lorient. Initié par le capitaine de frégate Raphaël Clivaz, commandant l’école des fusiliers marins, l’exercice se voulait le plus réaliste possible et incluait de ce fait une équipe du Groupe de Recherche et d’Investigation en Milieu Périlleux (GRIMP) et l’hélicoptère Dragon 56 de la sécurité civile. Très rapidement après l’alerte, le Dragon 56 apparaissait dans un grand tourbillon de feuilles au-dessus des arbres qui entourent le lieu de l’intervention. À son bord une équipe du GRIMP et un médecin se positionnaient pour hélitreuiller le blessé. Au terme d’une procédure bien maîtrisée, le médecin était déposé près de la victime et réalisait rapidement un bilan médical. Puis, une fois immobilisé dans une civière adaptée, le blessé était remonté avec le médecin jusqu’à l’hélicoptère. Aussitôt après, l’appareil s’éloignait vers le centre hospitalier de Lorient. Il est possible de faire d’ores et déjà une première évaluation de l’exercice. Elle fait apparaître un délai très

court entre l’accident et la prise en charge du blessé. Ce recours à un hélicoptère se place dans un contexte de mutualisation des moyens de secours et il est apparu très riche d’enseignements pour chacun. Il sera sans doute renouvelé à l’avenir. ® EV1 THIERRY MAGUET MAJOR (SAPEUR POMPIER) ÉRIC GOUELLO

TOULON LES FUSILIERS MARINS DU GFM TOULON PARRAINENT DES COLLÉGIENS ET LYCÉENS Le groupement de fusiliers marins de Toulon a organisé le 4 mai dernier une rencontre sportive pour 340 collégiens et lycéens de communes du Var et plus particulièrement des institutions Saint-Joseph (La Crau) et Sainte- Marthe (Cuers). Il s’agissait de resserrer le lien armées-nation. otivation a été le maître mot de cette journée. Chaque classe, accompagnée de ses enseignants, était accueillie dans la cour magistrale de l’institution Saint-Joseph de La Crau, dont le plateau d’accueil avait été préparé à la hauteur de l’évènement avec arches gonflables et banderoles. Par cette initiative originale, qui a reçu la pleine adhésion de l’Éducation nationale, des différents directeurs d’établissements et enseignants ainsi que de la municipalité de La Crau, le GFM Toulon et la Force Maritime des Fusiliers Marins souhaitaient mettre en avant l’esprit d’ouverture et d’intégration qui caractérise la Marine nationale.

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Au programme : conférences et sport ! La manifestation, qui se voulait aussi pédagogique, a d’abord débuté par une série de conférences dispensées par des intervenants du service de santé des armées, sur les thèmes de la médecine du sport, de la traumatologie et de la nutrition. Ensuite, à l’occasion des échanges, toutes les questions sur les différents métiers de la Marine, ainsi que sur les possibilités offertes aux collégiens et lycéens (stage découverte, préparation militaire marine - PMM),

trouvaient réponse grâce à la présence du centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) de Toulon et de la cellule en charge du rayonnement et de l’image de la Marine en Méditerranée, sans oublier bien sûr le stand du GFM où les élèves pouvaient découvrir une embarcation de type EDOP. En fin de matinée, tous se plaçaient sous l’une des arches pour le départ d’une course à pied qui se voulait avant tout être une épreuve de cohésion. Le capitaine de frégate Philippe Dezoteux, commandant le GFM Toulon a donné le départ, lançant les 340 participants sur les pistes du domaine de la Navarre et les vignes environnantes. Après cette activité, la manifestation s’est terminée par une petite cérémonie en présence du contreamiral Denis Béraud, adjoint territorial. Chaque établissement s’est vu offrir par le GFM Toulon un plateau gravé, qui rap-

pellera à tous l’évènement, ainsi qu’un diplôme symbolique.

Rendez-vous l’année prochaine Pour la plupart des participants, c’était la première fois qu’ils partageaient un tel moment d’échange avec un marin. « Instructive et intéressante » sont les deux adjectifs revenant le plus souvent de leur part pour qualifier la journée. « L’objectif n’était pas d’aiguiller les élèves vers les métiers de la Marine mais bien de les y éveiller », explique le lieutenant de vaisseau Philippe Sierra, commandant en second du GFM Toulon. « Il existe de nombreuses passerelles entre les armées et la société civile. Aujourd’hui, nous voulions présenter la Marine, ses valeurs et ses savoir-faire, dans une dynamique de rencontre sportive et de conférences sur des sujets d’actualité qui touchent les jeunes, avec pour fil conducteur : le sport et la santé. » Forts du succès rencontré, les organisateurs espèrent pouvoir transformer ce coup d’essai en 2012, lors d’une journée qui réunira encore plus d’établissements scolaires sur le magnifique domaine de la Navarre. ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011 ® 33

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ESPACE

loisirs

AGENDA ESPLANADE DES INVALIDES, 14 JUILLET APRÈS-MIDI

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« La force des idées simples issues du terrain ! » 1 Les innovateurs du ministère de la Défense participeront pour la première fois cette année à l’opération de relations publiques (ORP) qui se déroulera le 14 juillet après-midi sur l’esplanade des Invalides. Cette manifestation a pour but de resserrer les liens des armées avec la communauté nationale. Elle permet aux Français de rencontrer le temps d’un après-midi les soldats de la République dans un esprit festif et convivial. Dans la continuité du prix de l’Audace 2010 où la Fondation Maréchal Leclerc de Hautecloque a récompensé les personnels les plus ingénieux de la Défense, le Gouverneur militaire de Paris a mis à disposition des innovateurs un espace dédié sur l’esplanade des Invalides. Des stands exposant les projets menés à bien seront accessibles au grand public. Les innovateurs de la Marine ont prouvé leur motivation en répondant présents. Plusieurs nominés du prix de l’Audace pourront exposer leurs innovations aux visiteurs : – Le premier maître Potyrala et son innovation MEDUSE (Mode d’Échange des Données Uniforme, Synthétique et Évolutif). La création de ce portail de gestion de crise a apporté de réelles améliorations pour la communication lors de situations difficiles (catastrophes technologiques, attaques terroristes…). Cette plate-forme informatique est unique et partagée par tous les intervenants inter-

L’INNOVATION MEDUSE (MODE D’ÉCHANGE DES DONNÉES UNIFORME, SYNTHÉTIQUE ET ÉVOLUTIF).

armées. Elle permet aussi la gestion simultanée de plusieurs évènements. – Le premier maître Raynal et son innovation R-ATTELLE. Elle permet d’améliorer la qualité de la prise en charge de tous les types d’atteintes traumatiques sur les membres supérieurs et inférieurs et permet aussi de les conserver entiers dans des conditions cliniques efficaces. Il sera ainsi plus simple de multiplier les chances de ré-implantation des membres totalement sectionnés. De nombreux échanges enrichissants sont à prévoir entre les innovateurs et le public : les bonnes idées issues du terrain doivent bénéficier à tous ! Un rendez-vous à ne pas manquer, de 13 h à 18 h. Les stands des innovateurs seront placés au sud de l’esplanade des Invalides, sur la partie est du rond-point (devant les grilles d’honneur de l’hôtel des Invalides). ®

Le BPC Tonnerre au large des côtes libyennes.

CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS COUVERTURE ECPAD APERÇU DANS LA QUINZAINE PAGE 4 : SÉBASTIEN LAURENT/MN PAGE 5 : EMA - MN

PASSION MARINE PAGES 6-11 : MN PAGES 12-13 : ECPAD

INFOS ACTUS PAGES 14-19 : MN PAGE 20 : GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (PHOTOS 1 ET 2) – LUDOVIC PICARD/MN

L’INNOVATION R-ATTELLE.

(PHOTO 3) – MÉLANIE DENNIEL/MN (PHOTO 4) PAGE 21 : GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (PHOTOS 5 ET 6) – MN (PHOTO 7) PAGE 22 : GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (PHOTOS 8 ET 9) PAGE 23 : GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (PHOTOS 10, 11 ET 13) – LUDOVIC PICARD/MN

(PHOTO 12) PAGES 24-26 : LUC BÉNÉTEAU/MN ET GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN PAGE 27 : LAURENT NÈGRE/MN PAGES 28-29 : MN

CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGES 30-31 : MN

DANS NOS PORTS PAGES 32-33 : MN

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris ® Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ® E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ® Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ® Rédacteur en chef adjoint : LV Gwennan Le Lidec ® Secrétaire : Mot Phaedra-Noor Messossa ® Rédacteurs et journalistes : EV Grégoire Chaumeil, ASP Florian Martin, Stéphane Dugast ® Infographie : Serge Millot ® Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril, directeur de la communication de la Marine ® Abonnements : 01 49 60 52 44 ® Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8, route du Fort, 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Thierry Lepsch – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 ® Conception-réalisation : Idé Édition, 33, rue des Jeûneurs, 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant ® Photogravure : Beauclair – 15, avenue Bernard-Palissy, 92210 Saint-Cloud ® Imprimerie : Quebecor – 6, route de la Ferté-sous-Jouarre, 77440 Mary-sur-Marne ® Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ® Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ® ISBN : 00 10 18 34 ® Dépôt légal : à parution ® 34 ® COLS BLEUS ® N° 2975 ® 9 JUILLET 2011