1914 02 Aout

bataille générale se prépare pour cette nuit ou demain peut-être. ... très mal fait par la faute de nos gradés. Bétise de ...... Est ce là les bienfaits de la guerre !
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1914 02 Aout – mobilisation 4 Aout – rentrée au 340ème 19è Cie à Grenoble - usine Guerry Nuit du 6 au 7 - Départ de Grenoble – 4h matin – Monestier . Luz . Veynes . Gap (arrêt) Embrun (22h) 8 – Marche à Prunières retour à Embrun Du 8 au 20 - Embrun, marches et exercices Le 20 à 7h1/2 Départ d'Embrun Gap -Veynes – Die (4h30) – Livron – Valence (11h soir) Képi – Lyon 21 Aout 2h1/2 matin ; Ambérieu ; Gray (13h) Bayon le 22 à 1h du matin. 22 Aout . Départ à 6h arrivée sur le champ de bataille à midi – placés en réserve. 23 Départ à 9h pour le ch de bataille changt de pos. À 1h arrivée sur le champ à 3h1/2dans des tranchées en arrière (10K.) de la Meurthe. 24 Aout Coucher sur le ch de b en face de Rosières aux Salines et Dombasles – 16ème 20ème et 19ème corps plus une division de réserve du centre. Duel d'artillerie. La bataille est pour demain. 25 Aout – Coucher dans des tranchées sur le ch de bataille. Les Allemands se sont retirés en remontant la Meurthe d’un côté de Bayon. Duel d'artillerie. Le Xxème corps d'armée fr.tente de les couper sur leurs derrières et s'avance au delà de la Meurthe à gauche du front de bataille. On dit que 2 corps d'armée de l'armée de Belgique sont venus à notre secours________par derrière pendant qu'une partie de l'armée d'Alsace du ____ se prépare à leur barrer la route de la basse Alsace. Départ à 8h du soir. Nous allons coucher dans des prés près de la Meurthe 500m avant Danemeville. 26 Aout – réveil à 4 h nous restons dans notre pré en attendant que l'art. ait _____ les bois en face sur la rive droite de la Meurthe. 26 Août - Bataille toute la journée. Nous partons de notre pré à 9h pour aller sur un plateau dans la direction de Lunéville. canonnade jusqu'à 10h puis fusillade. à 1h nous recevons des paquets de mitraille sous bois. Nous poursuivons les Prussiens jusqu'à 8h du soir et couchons sous la pluie à Lamath. attaque de nuit, on ne peut manger. 8K de Lunéville - prisonniers - blessés- tués le bataillon a plus de 50 à 60 blessés. Départ à 6h1/2 du matin casques - sacs toiles de tente.

27 Août - Départ à 6h1/2 du matin . 40 allemands couchés dans la cave de la maison ou nous avons couché - route défoncée par les obus - morts français sur les côtés chevaux morts. 15ème corps. pluie - bivouaqué dans un bois. départ à 2h pour Damelevières, pluie. arrivée à D. à 6h pluie. manger au canton à 9h1/2. fusillade dans la nuit. 28 Août - Lever à 3h; Village absolument dévasté on ne peut rien trouver. prisonniers et blessés. le tabac s'épuise. La bataille se poursuit au nord du village. le 340 n'y prend plus part et reste en réserve. Nous bivouaquons dans un pré près de Lupcourt. ord. à 9h1/2 désordre. 29 Août - Départ à 6h1/2 Lupcourt Fléville Nancy St Max Grd halte à St Max au delà de Nancy de 12h à 4h1/2. Journée bière et vin. Nouvelles du rest de la france défavorables. Les all. ont pris la Belgique et Givet. Ils occupent la ligne La SommeBelfort, par les Ardennes. Le découragement s'empare des bons éléments à ces nouvelles pendant que les autres qui marchent à contre coeur tiennent les propos les plus bas. Un espère que les Russes arriveront à Berlin et préserveront la France d'une invasion. Supériorité de l'inf. all. sur l'inf. fr. Nous allons cantonner à Essey les Nancy 1K2 de Nancy. Lavage général nettoyage on trouve vin bière limonade. 30 Août - Repos à Essey gd nombre de malades. les nouvelles de la guerre sont commentées par tout le monde. indécision générale et découragement. Je dépense 8 fr sans frasque. 31- départ à 7h. Nous allons à 1K dans les champs en pos. d'attente. On entend le canon dans le lointain. Chaleur étouffante. Retour à Essey vers 10h. 1er Sept - Départ à 2h.m pour aller dans un champ près de Arcueil à 10 k de Nancy. Départ à 10h . passage à St Nicolas. Bivouac à Ville en Vermois - lait et vin. peu de paille. Canonade. 2 Sept - Départ à 2h sans av pu manger. passons à St Nicolas puis à Varangéville et allons bivouaquer au dessus. Tombe de 9 soldats du 290 de Chateauroux sur le bord de la route tués le 23 Août au combat du Rembétant. Nous arrivons à 9h du soir sur le plateau à 2K de Var.lle, la 1ère escouade est de garde derrière un talus. On ne mange toujours pas. 3 Sept - Dans la tranchée nous trouvons du vin et de la bière, du pain à Varangéville. Repos. 4 Sept 1914 - Eau de vie - Tabac de zone à Dombasles. La canonnade continue amélioration des tranchées - le soir à 5h1/2 la canonnade augmente des deux côtés. la bataille générale se prépare pour cette nuit ou demain peut-être.

5 Sept - Toute la nuit les obus tombent de 1/4 d'heure en 1/4 d'heure sans nous faire de mal. La canonnade générale reprend à 4h1/2 puis la fusillade éclate sur la 1ère ligne (active) à environ 2K en avant de nous. a 6h1/2 un blessé du 156 passe près de nous. il a le cou traversé par une balle. La fusillade et la canonnade se poursuivent jusqu'à 8h du soir. Nuit tranquille. 6 Sept - Au matin nous apercevons que les lignes en avant de nous se sont reculées. les Prussiens se sont avancés. Canonnade toute la journée. fusillade par intermittence. 7 Sept - Situation stationnaire. Il fait très chaud. Ce matin les Allemands ont commencé de canonner les tranchées à notre gauche. a 9h la canonnade des allemands redouble en avant et à droite la fusillade s'entend à 4 ou 5 Ken avant de nous. Dans la nuit on entend la fusillade et les mitrailleuses vers minuit. 8 Sept - à 6h l'artillerie lourde allemande nous envoie les 1er boulets. Nous nous trouvons à la ferme de Primolet et nous nous dépéchons de regagner nos abris ou __ boulets pleuvent sans discontinuer Nous restons terrés sans pouvoir préparer à manger. 1 obus tue 4h ou blesse 4h à la ____ à 80 m de nous. La note _______ est très mal fait par la faute de nos gradés. Bétise de ceux ci en maintes circonstances. Frousse de quelques uns. L'après midi se passe sans que nous soyons bombardés. 9 Sept - La matinée se passe sans obus pour nous. A 1h il reprend avec violence et dure jusqu'à 6h; Ravages teribles. trous immenses. tués et blessés dans toutes les compagnies. Le soir on ne peut manger. Alerte dans la nuit. Fusillade violente vers 11heures du soir. Canonnade et fusillade toute la nuit. 1 mort 4 blessés. 10 Sept -Pluie nous restons dans les tranchées en attendant le bombardement quotidien. Le bomb commence à 10h du matin 1 tué et 2 blessés à la IVème. Il cesse vers midi et ne reprend pas. Canonnade ininterrompue pluie et boue. Bruit d'une grande victoire à Chalons. Nuit calme. 11 Sept - Les batteries qui nous canonnent nous ont laissé tranquilles aujourd'hui on fait des fossés. pluie vers 4h qui dure toute la nuit. Nous sommes inondés dans nos tranchées. 12 Sept - Pluie au réveil. elle cesse vers 9h. Confirmation de la victoire de Chalons. le bombardement que nous avons subi a tué en tout 9 hommes au bataillon et blessé 30 environ. Notre position devient presque intenable par la pluie. avant la nuit la pluie revient, nous sommes inondés, on ne peut dormir. La canonnade a cessé complètement. 13 Sept - Nous nous levons dans la boue. plateau inondé. Vent d'ouest très violent. Pas de bruit de fusil et de canon. a 1h nous partons pour Dombasles on _____ sous l'arche d'un pont sur la M. Nous nous trouvons ____ très bien Les All. ont reculé jusqu'à la fr. on n'entend plus aucun bruit. Dombasles est rempli de troupes du XXème corps qui sont expédiées au fur et à mesure soit du côté de l'Alsace soit du

côté de la Meuse. 14. à Dombasles . je cherche vainement un couteau. La journée parait très longue. absence de journaux et de nouvelles. pluie. Altercation avec la 2ème esc. 15. Départ à 8h ordinaire à 9h Varangéville Haraucourt village dévasté Buissoncourt id. Champenoux morts et chevaux tués tout le long de la route. Village presque entièrement brûlé. arrivée à midi 1/2 à la ferme st Jean à 3K à vol d'oiseau de la frontière. 1ère section tranchée dans l'avoine jusqu'à minuit. Mot du lieutenant M. baton merdeux pluie. 16 sept 1914 - Dans la nuit à 1h et à 3h alerte "aux armes" ce qui nous empêche de dormir. Dans la journée les hommes sont occupés à couper du bois et à aménager les tranchées et abris. Ferme St Jean complètement dévastée. Bruit de nouvelles victoires fr. dans le nord et en Champagne. Nous sommes maintenant en 1ère ligne ce qui nous fait supposer que les allemands qui ont repassé la front. sont peu nombreux en face de nous comme nous du reste. Les corps d'armée fr. ayant été après la retraite des allemands dirigés sur d'autres points, sur Mézières dit on. Quelques rares coups de canon, on s'observe de part et d'autre. 17 Sept. - De petit poste à minuit. Névralgie. Patrouilles à Mazerulles, à 1k500 village complètement brûlé, sauf l'église et 2 ou 3 maisons 1 habitant . Patrouille de cavaliers et de fantassins. Une ferme à 2km environ en avant et à droite est occupée par des uhlans. Pluie vers 3h. Nous partons pour faire des tranchées à 5h. Pluie retour à 8h1/2. Nous nous égarons. __ petit poste à minuit jusqu'à 3h matin. 18 Sept. - Repos le matin. ni canon ni fusillade. La garde de nuit à 6h. Pluie toute la nuit. C'est la 1ère nuit que nous passons compl. au repos. 19 Sept. - Réveil à 3h. de 6h à 8h sous bois avec la pluie. 10 cm de boue dans la cour depuis notre arrivée. Tranchées pleines d'eau. Le 2ème d'artillerie a canonné ce matin pendant 2h une ferme et un village ou se trouvaient de uhlans à environ 3k de nous. 20 - le petit p. de minuit à 6h. Départ à 7h pour Champenoux à 12k de Nancy. Bonne nuit ds le foin. Repos. 21 - Réveil à 5h . de garde au poste de police. les bruits qui courent nous font craindre que la guerre ne soit plus longue que nous ne l'espérions. On voit passer des comp. complètes avec des _____ des dépots. Je reçois une carte de ___ du Pin me faisant connaître qu'il y a 200 blessés ce qui fait supposer que partout ailleurs il y en a aussi en proportion. 21 - sept. - Notre corps est évacué pour 8 jours sur Nancy. beau temps pendant qu. heures. Ni canon ni fusillade. 22 Sept. - départ à 4h pour la tranchée à 600m en avant de Champenoux. boue, pluie

vers 3h. depuis quelques jours je me sens indisposé, les nuits sont froides. On souffre beaucoup du froid et de l'humidité. soleil à 2h. 23 - Départ à 4h1/2 pour Laneuvelotte à 8k de Nancy. Le beau temps continue. La route au sortir de Champenoux est bordée de tombes de soldats tués (286 et 289 __ ) chasseurs et gendarmes. Les arbres troués de balles et décapités par les obus. On entend de rares coups de canon du côté de la frontière. 24 - Repos à L. 25 - Départ à 1h1/2 - Nancy - Fort de Frouard. Nous arrivons à Fontenoy sur Moselle à 1h du matin. J'ai mal aux pieds tout le long de la route. 26 - Départ à 7h1/2 - Passons à 4k de Toul puis arrivons le soir sur le champ de bataille. Je reste en arrière ne pouvant plus suivre et couche sous un saule. 27 - Je suis à la recherche de ma compagnie sur le champ de bataille. Je prends à droite du village du X à 5k de Bernécourt. je tombe sur des tranchées occupées par le 81 et le 343ème qui me disent qu'ils n'ont pas vu passer le 340. Selon eux il est à gauche. Je reviens sur mes pas pour me renseigner auprès du poste de secours établi au village. je rencontre un cap. du 339 d'Aurillac qui boite. Son régiment a été décimé ce matin et il est revenu en arrière. Fatigués nous nous arrêtons derrière le mur d'un jardin à l'entrée du village. Nous passons la nuit dans une grange. 28 - A notre réveil nous trouvons dans le village le 339 qui a été relevé sur la ligne de feu par le 275. Je reprends seul la recherche du 340. Un infirmier me dit qu'il doit être dans le village que l'on voit à 3k en avant et à gauche. Je m'y dirige en faisant un détour pour éviter les obus. Je retrouve la comp. à 10h à Rembercourt __ le lieutenant et le comm. ,après avoir écouté mes explications, me renvoient à mes hommes. On m'avait déjà cru perdu. Il y a eu 5 blessés par les obus dans la journée d'hier. La 18e a eu 60 bl et une dizaine de morts. Un homme de mon escouade a reçu un éclat d'obus dans les reins. J'apprends la mort de quelques amis de diverses compagnies. 29 - dans la nuit - ordinaire - chevaux de cuirassiers. alerte vers ___ à 3h1/2 nous partons nous former en arrière du village dans les champs ou nous restons toute la journée. La canonnade et la fusillade se continuent au nord et à l'est. Vers 5h1/2 au moment ou l'on apporte la soupe nous sommes bombardés. Je reçois un éclat d'obus qui m'enlève mon képi. A 8h ____ cantonner à Rembercourt. Nous partons en avant relever une compagnie du 95 - 295 sur la ligne de feu. Nous arrivons à 10h à 100m en avant du village de Xivray (Meuse) le village brûle encore, il ne reste que 3 ou quatre maisons avec leur toit, tout le reste est brûlé. Le village est désert et les animaux errent en liberté dans les champs. Nous rentrons dans les tranchées. 30 s. - Dans la nuit nous entendons la fusillade de tous côtés. Sans rien voir nous y prenons part ce qui me parait tout au moins bizarre sinon stupide. Manque absolu de

précaution tant chez les gradés que chez les soldats. ceux ci se couchent ainsi que les sergents dans le fossé et s'endorment profondément sans se soucier le moins du monde que les allemands sont à 800m. de nous et pourraient très facilement nous surprendre et nous tuer tous sans que nous nous apercevions de leur arrivée. Vers 11h cependant le lieutenant vient nous voir et prescrit que la 1/2 des occupants de la tr restera éveillée pendant la nuit, mesure d'élémentaire prudence que la haute intelligence de nos deux gradés n'avait pu concevoir pas plus du reste que l'apathie et l’égoïsme des soldats. Du reste il en est comme avant et les hommes ne tardent pas de ronfler le plus tranquillement du monde. Déplorable armée française ou l’égoïsme individuel règne en maître, et ou la discipline a presque complètement disparu. La réputation de bravoure que l'on a faite au soldat fr. ne peut, a mon avis, aux mannequins que j'ai eu sous les yeux jusqu'à présent, chez lesquels tout sentiment d'abnégation a disparu, comme d'ailleurs chez les gradés. Je constate de nouveau avec douleur la bétise des uns et des autres. Je reste seul réveillé pendant toute la nuit qui est bien froide. Cales sous couvre pieds. Le matin il y a de la gelée blanche. ____ reçu hier soir deux cartes de ma tante et j'ai souri des phrases pompeuses qu'elle _______ . Hélas quand toute ces misères et toutes ces ____ finiront. Je commence à désespérer. 1er Octobre 1914 - La nuit a été froide impossible pour moi de dormir. La fusillade s'est encore entendue à différentes reprises à notre droite et à notre gauche mais nous n'y prenons pas part. En face il y a sur la campagne une épaisse couche de gelée blanche. Je reçois 4 lettres à la fois mais je ne puis répondre pour le moment. Bombardement de 4h à 5h1/2 on s'embête ferme. 2 Oct. 1914 - Touj. dans la tranchée. La nuit a été moins froide. Temps couvert. Fusillade continuelle comme d'hab. Bombardement de 9h à 10h1/2. Bruit d'une victoire dans le nord et d'une intervention des E.U. en faveur de la paix. Puisse cela être vrai ! 3 Oct. - La nuit se passe dans le village. Il y a dans les maisons pillées et incendiées des animaux, les uns morts, les autres en liberté, d'autres enfermés cochons, vaches, moutons, chevaux, chiens, poules errent dans les rues, dans les maisons ou elles cherchent un abri pour la nuit et d’Où les délogent les soldats. dans les jardins. Les soldats qui passent la nuit dans le village en profitent pour égorger toutes les poules et poulets qui leur tombent sous la main, voire les lapins et les cochons. Chacun cherche dans les maisons un châle, fichu, couverture, drap de lit ou sac pour se garantir du froid. Celui ci commence à se faire sentir surtout quand on passe la nuit en plein champ. En contemplant les horreurs de la guerre, qui est un retour à l'état primitif avec en plus toutes les ruses de la civilisation, je me souviens qu'il y a un mois à peine nos chefs et gradés de toute nature punissaient de prison le fait de cueillir une prune en passant sous un prunier. A présent le pillage et le vol sont choses toutes naturelles et aussi communes chez les gradés que chez les soldats. C'est dans les circonstances comme celles que nous traversons que l'on voit apparaître dans toute sa______________________ fait cuire pendant la nuit. _____ toute la journée ce qui

nous vaut de manger froid boeuf bouilli et riz, pas de vin. 4 Oct. - le matin le temps est pluvieux, le brouillard recouvre la campagne, on ne voit pas à plus d'un K. La ligne ennemie à la lisière des bois est invisible pour nous. L'attaque (fusillade et can.) commence à 8h à notre gauche. Nous restons dans la tranchée en position d'attente nous contentant d'écouter siffler sur nos têtes les balles allemandes. Oh ces longues journées d'attente dans l'oisiveté la plus complète immobile et sans pouvoir se tenir autrement qu'assis ou couché. Le corps s’ankylose et les membres s'engourdissent d'autant plus que le peu de nourriture nous affaiblit encore. 5 Oct. - Nuit dans la tranchée, il n'a pas fait très froid, situation stationnaire. L'attaque d'hier n'a pas réussi l'ennemi étant très fortement retranché. Dans la journée soleil par intermittence. Quelques journaux dérobés dans les maisons nous distraient un peu. Absence complète de nouvelles de la guerre. Ecoeurement et lassitude. On ne comprend pas pourquoi nous restons si longt. sans avancer et sans chercher à refouler l'ennemi. On prétend qu'une armée avance derrière à l'ouest pour le prendre à revers. Mais que n'a t on pas dit ! 6 Oct. -Situation stationnaire. les allemands bombardent le village derrière et à droite de nousde 10h à midi 1/2 sans grand résultat. la fusillade de nuit a été très vive sur notre gauche vers 4h. mais depuis elle a cessé complètement. Notre artillerie est muette. Depuis notre arrivée on passe la journée entière dans les tranchées couché ou assis. La nuit on fait la cuisine ___________________________________ un peu plu, le ciel reste nuageux et pluvieux. Les armes sont compl. rouillées et remplies de terre. Les vêtements sont tout terreux. depuis notre arrivée on n'a pu se laver ni les mains ni la figure aussi est on dans un état de malpropreté repoussant. Cette situation va t elle se prolonger encore longtemps ? C'est la question que tous se posent. nouvelles preuves de la paresse et de l'inconscience du soldat français heureux du ___ de l'armée. Médaille militaire à celui qui ramènera un prisonnier. Pas de vin, repas froid, riz et boeuf bouilli. Tabac moisi. A 2h on nous dit que l’attaque all. est imminente. En même temps la fusillade a repris très vive à notre gauche à environ 3k dans des bois occupés par les all. Ce doit être les notres qui ont attaqué les all. de flanc et on suppose qu'ils vont se replier de notre côté. Nous nous tenons prêts à participer à la bataille. L'art. all. continue à nous inonder d'obus qui ne font heur. pas grand mal. Le reste de la journée se passe sans que nous voyions l'ennemi. 7 Oct. - Couché au village. dans la tranchée le jour. Un beau soleil se lève dès le matin. Confirmation nouvelle de mes idées sur la bêtise et la méchanceté humaines. Bruit d'une grande bataille dans le nord vers Arras. Situation toujours stat. pour nous. 8 Oct. - Nuit très froide. Impossible de dormir. Bombardement commence à 9h. Le soir à 10h nous sommes relevés par la 13ème Cie. Retour à Rembercourt. 9 Oct. - Repos a R. lavage et nettoyage - beau soleil - bruit d'une grande victoire

russe. le pays est infecté d'ordures - pillage habituel. Mercerie. Le regim reçoit 250 hommes du 359e. Car. des villages lorrains : une large rue centrale - rigoles fumiers maisons - clocher surmonté d'une double croix et du coq. Livres religieux dans toutes les maisons; bois - Ordinaire manque de surveill. Coucher dans le____. 10 Oct. - Départ à 4h pour le bois à 1k du village ou nous restons en position d'attente. temps brumeux. Les nuits sont un peu moins froides. Coucher au village. En revenant 2 tués par un obus (sm et f du 275). petite pluie dans la journée. 11 Oct. - Départ à 5h pr le bois, comme hier. On entend la canonnade. La corvée de soupe est ___ par l'ennemi et reçoit une dizaine d'obus qui n'atteignent personne a 10h1/2. Le soleilse montre toute la journée. Malgré cela il ne fait pas chaud dans le bois ou le soleil ne pénètre pas et en raison de l'humidité. Le soir 3h par esc aux tranchées. Discussion d'hier entre un caporal et le sergent - major aux ___ montrant l’égoïsme et la malhonnêteté de celui ci. presque tous les hommes possèdent quelques vêtements provenant du pillage d'une mercerie dans le village. L'adjudant et le s.m. en tête. On ne reçoit pas de provisions et on commence à souffrir du manque de chocolat, tabac, allumettes. On ne peut laver son linge. insuffisance de la ration. boeuf et riz. cochons tués. 12 Oct. - Alerte dans la nuit du 11 au12. de 12h à 1h1/2 dans un pré en avant du village. Départ à 11h1/2 pour le bois ou nous restons en position d'attente jusqu'à la nuit. Retour à Rambercourt. Repos dans les cantonnements habituels. 13 Oct. - A Remb. Pluie vers 6h. toujours aucune nouvelle des opérations. Bruits fantaisistes habituels. départ à 7h pour Xivray. Arrivée à 9h aux tranchées habituelles. La comp. que nous relevons a creusé une foule de tranchées et boyaux. Ils ont été bombardés très sérieusement. 1 blessé. le village est en feu. Ce qui reste des maisons achève de brûler. Nous ne pourrons bientôt plus trouver un toit pour abriter la cuisine. Disette d'eau. Les bestiaux sont bien moins nombreux. 14 Oct. - Dans les tranchées à Xivray. le temps s'est radouci depuis hier. pas eu froid dans la nuit. couvertures dans les tranchées. Comme d'habitude on entend la fusillade et la canonnade sans y prendre part. 15 Oct. - Comme hier. pluie dans la nuit du 14 au 15. Bombardement habituel sur le clocher du village sans plus de résultats. 16 - Nuit du 15 au 16 au village qui est presque entièrement détruit. Le pillage habituel se poursuit. temps brumeux. On dit qu'il est arrivé beaucoup d'artillerie qui se prépare à bomb. les tr. all. Toujours pas de nouvelles de la guerre. Journée tranquille. 17 . Nuit du 16 au 17 en petit poste. sans sommeil. Bombardement habituel dans la journée. On commence par ne plus y faire attention. Temps brumeux et froid. Vent du

nord. Toujours ni vin ni cartes ni journaux etc. le ravitaillement et les sous offs (cartes, tabac, allumettes, chocolat). 18. nuit calme(tranchées rouspétance de K. B. et B.). Temps pluvieux au jour, brouillard. je reçois 2 paquets de mon oncle Hélix (jersey, chemise flanelle, gants, chaussettes, chocolat et tabac). Aucune nouvelle de la guerre (nous aurions avancé de 10k dans le nord) ? 19 - même journée qu'hier. Le bombardement a été très violent l'après midi. L'ennemi a réussi à mettre à terre le clocher. Nous sommes relevés à 10h par le 275. Arrivée à Rembercourt à minuit. 20. A Rembercourt repos. On nous apprend que 2 obus ont tué 22 hommes du 35 et du 275 et en ont blessé plus de 40 en tombant dans des maisons. Village anéanti. Je reçois une lettre de ma tante et de B. R. Les artilleurs s'occupent à mettre en place de grosses pièces. 95 - 105 et 255 reçues de Toul. La nuit se passe sans incident jusqu'à 10h. Bombardement, une maison est incendiée à 50 m de notre cantonnement ce qui nous fait tous cacher dans les abris ou l'on ne peut fermer l'oeil du reste de la nuit. 21 - La journée se passe dans le bois habituel sans incident. A 1h on nous dit qu'un obus ennemi a fait une vingtaine de victimes à R. Perspective peu rassurante pour la nuit (13 tués 17 blessés) . Retour au village à 6h. cantonnement habituel. nuit calme pas de bombardement ___ et la tranchée. Conf. du bruit de 13 tués et 17 blessés à la 28ème. Réflexions que cela suggère (insuffisance de nos chefs). 22 - Retour au bois à 5h. Le temps est redevenu beau - soleil - chute des feuilles bruits habituels sur la guerre - complaisance du s. major (procuration) - lettres non expédiées et non distribuées. je je-m’en-foutisme général. 23 - La nuit du 22 au 23 est passée dans le bois sous les branchages, il ne fait pas chaud et on peut difficilement dormir. Beau temps, soleil, chute des feuilles Toujours pas de nouvelles - mélancolie - On nous apprte quelque peu de papier, ___ , papier à cigarettes, allumettes. On mange un peu mieux depuis 2 ou 3 jours. Départ à 7h pour Xivray, arrivée à 9h. 24 - Nuit du 23 au 24 en petit poste. Hypocrisie de Bergherand et bêtise de Toulu. Découragement complet. Situation stationnaire. Travail jusqu'à minuit. 25 - Brouillard - Je reçois 2 colis. travail aux tranchées. lettres à mes parents. beau temps, repos l'après midi - coucher au village. Pluie dans la nuit. Réflexion de Foulu sur la guerre. 26 - Temps pluvieux. repos - lecture - s.offs de trottoir et off. de salon. 27 - Journée comme hier - repos dans les tranchées - petit poste nuit du 26 au 27. le

matin 1h l'escouade se porte en tirailleurs à 200m. en avant s. la route pr protéger l'install. de fils de fer. Départ à 10h soir nous arrivons au bois à minuit. La marche (4km environ) a été dure car nous sommes très chargés ayant en plus du sac des pommes de terre arr. à Xivray avant le départ. Cant. et repos dans des abris construits par le génie ou l'on se trouve assez bien (feuilles sèches) et ou l'on peut s'allonger et étirer ses membres ankylosés dans les tranchées. 28 - Au bois - Journal de Grenoble du 20 et de Nancy du 26. L'assurance de l'arrivée en France de contingents indous et canadiens nous donne l'espoir que les allemands seront finalement repoussés. Depuis hier nous avons un capitaine. Peut être cela ira mieux à la compagnie. Nettoyage habituel. pas d'eau pour se laver. Depuis que nous sommes dans la région il est imp. de laver son linge, ce qui oblige à jeter celui que l'on a sur soi après un mois et plus, si l'on en a reçu de chez soi - ce que je fais. 29 - Repos dans le bois. Visite de Falque, on fait des hypothèses sur la durée de la guerre et l'on se communique les nouvelles des amis de la préfecture. Il est moins découragé que moi. Reçu des vivres de réserve. Ravitaillement en tabac. 30 - Repos dans le bois. Je reçois deux lettres auxquelles je réponds. je suis un peu indisposé. La maladie va t elle me gagner ? La guerre s'annonce comme devant être très longue. Hélas ! ce n'est pas consolant si nous devons passer l'hiver dans des conditions pareilles. Feu dans l'abri. le jeu de la grenade. 31 - Dans le bois. Temps brumeux toujours. Repos lavage. Distribution de 9 paquets de cart. par homme, on en a maintenant 200. Nous sommes chargés comme des bourriques. départ à 7h1/2 arrivée à Xivray à10h. Toujours même situation. le village est encore un peu plus détruit. 1er Nov. - La Toussaint ! Nuit du 31 au 1er de petit poste. Le lieutenant Meary nous "aire". Il est bientôt aussi stupide que Toulu. si la guerre dure encore un peu tous nos gradés seront mûrs pour St Robert. Mauvaise nuit, je suis tordu par les coliques. Froid aux pieds. Le matin je reçois un colis de ma tante (passe montagne et chocolat). Dans la nuit un obus éclatant dans le village a tué un homme et blessé un sergent. Beau temps, soleil splendide. Qu'il ferait bon aller visiter les tombes de mes chers disparus. Quelle monstrueuse stupidité que la guerre ! 2 Nov. - temps pluvieux. Pluie vers minuit jusqu’à 6h. On nous ____ et à 10h du soir ____ le lendemain à 4h1/2 il faut être ____ . Vent d'ouest - le temps reste nuageux. 3 - Beau temps, situation sans changement. Nuit du 2 au 3 derrière le mur au repos. MMr les off. jouent aux cartes dans leur abri, les hommes en font autant. Il nous arrive une quinzaine d'hommes du dépôt de Grenoble. Ils nous mettent au courant de ce qui se passe à Grenoble. Un caporal borgne est affecté à mon escouade. Il a perdu un œil par une balle du côté de St Dié avec le140ème. C'est un parisien engagé

volontaire de 3 ans. C'est lui qui a demandé à revenir. Un obus me surprend vers le mur. 4 - Dans la tranchée. On est serrés comme des anchois. Temps pluvieux. On nous fait tirer sur une batterie ennemie qui doit se trouver dans un bois à 3 ou 4 km de nous ! Des tranchées allem. qui sont sur la lisière d'un bois à 1000m environ on nous répond par quelques balles qui sont assez bien ajustées. Les all. ne brûlent pas leurs poudre à tirer sur la lune comme nous le faisons. Temps pluvieux. nous partons à 6h pour le petit poste avancé à notre droite dans une tranchée non abritée. Pluie de temps en temps. Une section travaille à côté de nous à faire un boyau pour nous relier avec la comp. à notre droite. Imp. de fermer l’œil à cause de la pluie, du froid et de la mauvaise situation. 5 - Retour à la 1ère tranchée à 6h1/2. Temps brumeux et pluvieux. Depuis 2 jours la canonnade et la fusillade font rage à notre gauche, vers le fort du camp _____ pris par les allemands il y a une quinzaine de jours. L'ennemi doit poursuivre son plan qui est d'isoler Verdun et d'en faire le siège. Pas de nouvelles récentes des autres fronts de la guerre . Notre capitaine doit revenir bientôt. Départ de Xivray à 10h. Marche très pénible. arrivée à Raucourt à 12h1/2. Cantonnement dans les granges. 6 - Repos à Raucourt. Revue d'armes et d'effets. Ce village n'a que peu souffert des obus. Il est partiellement habité mais on n'y peu rien trouver. Pas de vin. Nos officiers sont idiots. Défaut d'approvisionnement. Pas d'eau. Impossible de se laver même le visage. 7 - Au lieu de repos pour nous permettre d'aller nous laver à l'étang à 3k et se décrasser de 8 jours de tranchées on nous rassemble pour la théorie. Quelle bétise ! Pour comble d'ironie c'est une théorie sur la propreté ! Je reçois des cartes de M. Lelus, de Marcel, de Richard auxquelles je ne puis répondre faute de temps. On continue de patauger dans la boue. On n'a pas de p. de t. (sergent major et hommes). On affiche que les russes ont enfoncé les autrichiens sur toute la ligne. Les bruits fantaisistes courent comme d'habitude. Sera t on relevé ? Toujours peu ou pas de journaux. Pour la 1ère fois depuis un mois et demi on voit quelques champs cultivés (des champs ensemencés) On distribue quelques vêtements. Le clocher est intact et nous entendons le son d'une horloge pour la 1ère fois depuis un mois 1/2 . Estimation des effets. L'étang. 8 - Dimanche repos à Raulecourt. Messe à 6h puis à 10h ! L'église est pleine de soldats et de gradés de tout poil et de tout calibre. Je fais réponse aux lettres reçues avant hier et hier. Toujours pas de vin (quelle misère !). Je crois bien que les off. en ont interdit la vente pour se réserver tout pour eux comme d'habitude. On entend quelques rares coups de canon au loin. Temps brumeux et assez froid, mais il y a un peu moins de boue. Départ à 6h - chemin a 15 c/m de boue. Marche très pénible. arrivée au bois à 8h. Nous reprenons nos anc. huttes.

9 - Nous voyons notre ancien capitaine, à Nancy depuis 2 mois "Mon cheval a t il toussé ? ".... Repos dans le bois. Notre commandant va être évacué, et nous ? - ces messieurs ne sont privés de rien (vin, gâteaux, etc.) et cependant ils ralent plus que nous ? Départ à 5h1/2. Toujours la boue. arrivée à Malvoisin à 100 m de Xivray à 7h 1/2. Relève dans des conditions déplorables. Tranchées ou il y a peu ou pas d'abri contre la pluie. Les tr all. sont à environ 400m des notres. Sans gêne de Roche et hyp. de Berquerain. 10 - Temps très brumeux et froid - On peut travailler jusqu'à 10h sans voir les tr. allemandesà 400m en face. Plus tard on aperçoit de temps en temps le haut du corps d'un ennemi mais nous ne tirons pas, non plus qu'eux qui doivent nous voir aussi de la même façon. Les hommes sont allongés dans leurs couvertures tout le jour mais le froid aux pieds empêche de dormir - Cuisine encore plus rudimentaire qu' à Xivray. M.M. les off. sont terrés ensemble dans leur cahute et nous fichent la paix. Pas de nouvelles ni de journaux. Nuit du 10 au 11 en petit poste. 11 - Temps froid et brumeux - comme hier - Quelques coups de canon et de fusil de temps en temps. Toute la nuit on a entendu, du coté de l'ennemi, rouler des voitures et des camions. Qu'est ce qui se prépare ? la bataille ou la retraite allemande ? On travaille de temps en temps pour se réchauffer. J'ai la bonne fortune d'avoir un édredon. On entend chanter du coté de l'ennemi et il s'y fait beaucoup de bruit. Toujours pas de nouvelles. Dans le lointain au sud ouest on entend le bruit d'une bataille. C'est le 8ème corps qui cherche à les refouler et cela dure depuis notre arrivée le 30 Septembre. Réussira t on ? on commence à être lassé de ce pays d'argile. Nuit du 11 au 12 très froide, pluie de minuit à 3h. vent sud ouest très froid. Impossible de se réchauffer les pieds et de dormir. 12 Nov. - Temps clair et froid. vent un peu moins violent. calme plat. Quelques rares coups de fusil le matin. Pluie vers 4h du soir. On va dans des abris ou l'on ne peut entrer qu'en rampant dans la boue. Dans la nuit du 12 au13 on entend le canon dans le lointain à l'ouest. C'est nous qui attaquons par derrière du coté de St Mihiel. Les bataillons qui devaient nous relever demain étant partis de ce coté nous apprenons avec terreur que nous ne serons pas relevés demain midi. encore un peu de pluie et notre situation deviendra intenable. 13 - La bataille se continue au loin à l'ouest. Nous restons terrés toute la journée. Toute communication est impossible par suite de la mauvaise situation des abris qui se trouvent pris de flanc par le feu de l'ennemi et aussi par la boue qui recouvre de 20 c/m le fond des boyaux et tranchées. temps froid et pluvieux. Tout le monde tousse plus ou moins. Nuit du 13 au 14 très mauvaise, pluie et vent froid. 14 - les hommes sont tous boueux et mouillés. En face on observe les allemands qui sortent l'eau de leurs tranchées. Coups de fusil sans résultats comme d'habitude. on n'entend plus la canonnade dans le lointain. averses de temps en temps et soleil. Temps pluvieux toujours. On n'arrive pas à faire sécher ses effets et couvertures. Pas

de journaux depuis 4 jours. A 9h nous descendons en réserve sous des abris derrière le village. Pluie. 15 - Toujours sous nos abris derrière la route, temps pluvieux et froid. On ne sort pas des tanières ou l'on est accroupi. Dès que l'on met les pieds dehors on rentre tout boueux et la paille devient du fumier. Lettres de Marcel et de Lelus . Pluie dans la nuit. 16 Nov. - Il pleut encore ce matin et l'on se retrouve mouillé car les gouttières ont traversé. Il fait moins froid et l'on resterait bien dehors si on pouvait. Mais les boyaux sont transformés en ruisseaux et l'on ne peut y circuler. Les armes sont presque hors d'usage et le vètements complètement boueux et mouillés. Je reçois un paquet de la Verpillière et une lettre de Mens. Le temps devient beau à 1h1/2. La veilleuse fabriquée avec de la graisse et un bout de galon. De l'autre coté du ___ une section a été expulsée de son abri par l'eau. Les tranchées doivent être jolies. Bulletin des armées au journal du 9 Nov. La situation est sans changement. Que c'est long ! nous partons à 9h pour Raulecourt ou nous arrivons à minuit. Chemins affreux , remplis d'eau et de boue, flaques d'eau de temps à autre et mares en abondance. Nous sommes mouillés jusqu'à la ceinture. 17 - Repos à Raulecourt. Nettoyage des effets et des armes. Pas de vin comme d'habitude. Je reçois un colis de Mme Raillanne par Valentin. Temps froid et brumeux. 18 - Départ à 3h matin pour Rambercourt. On arrive pour soutenir une attaque qui se produit de 6h à 8h et qui ne réussit pas. Nous grelottons jusqu'à 10h du matin. Temps beau mais froid. Il a gelé fortement dans la nuit et cela a ramassé la boue. C'est déjà un avantage. Lettre de ma tante et de Mme Lournon . Retour à Raulecourt à 8h. L'attaque a échoué encore une fois, 44 tués ou blessés. Fluchaire, Bord et Raillanne. 19 - Repos à Raulecourt. temps très froid. On reçoit 800 territoriaux du dépot pour combler les vides, 38 à la comp. Beaucoup ont les cheveux et la barbe gris. Modification dans la tenue. Ils ont de 40 à 42 ans. Que c'est triste. Beaucoup voient à cela un présage d'un grand coup qui serait tenté avant les grands froids et augurent que cela hâtera la guerre. La classe 1914 a été envoyée au 140ème dans le nord. Lettre de ma tante à laquelle le froid m'empêche presque de répondre. Journaux : cela va de mieux en mieux d'après eux, ce qui n'empêche que je vois la situation sous des couleurs de plus en plus sombres (Enfer fait d'hiver et de nuit !). Départ à 5h1/2 pour Malvoisin, arrivée à 8h30 petit poste ou l'on est assez bien (le travail des ____, petits cochons). 20 - Temps très froid _________ dans l'obscurité et on ne peut même pas écrire à cause du froid. L a fusillade et la canonnade sont moins vives que ces temps derniers. le soir petit poste et sentinelles. froid - le nouveau sergent -

21 - J'ai eu très froid toute la nuit et je n'ai pas fermé l'oeil. Le jour on est serrés comme des sardines dans de mauvais abris qui garantissent très mal du froid. Quelles souffrances en perspective si, comme on le dit, nous devons continuer encore longtemps ce système ! Temps un peu moins froid et soleil dans la journée. Enfin je peux écrire un peu, malgré le froid aux pieds. carte de Marcel. Le soir pas d'abris. discussion avec Berguerand le s. lieutenant . je vais avec Col et les agents de liaison. 22 - Repos. temps beau et très froid. Vent du nord froid et violent. Je reçois une lettre de Richard et la dépèche du 16Nov. Je suis indisposé, mal de tête et bronchite. Les territ. se plaignent du froid. Un blessé à la tête par un obus. Excellent accueil des agents de liaison. Départ à 7h1/2, arrivé à Raulecourt à 11h1/2. Cantonnement habituel. 23 - Repos à R. - Temps toujours très froid et brumeux. Je vais me laver à l'étang gelé. On peut se ravitailler en fromage, chocolat, tabac, allumettes, cartes. Du vin arrive dans la nuit ce qui occasionne quelques soûleries. On m'en donne 1 litre à 0.90 ! 24 - Temps froid et brumeux. froid aux pieds toujours. Repos. Je suis un peu mieux. Colis de ma tante (sucre et saucisson, chocolat). Col trouve du vin. Nouvelles récentes (la situation est toujours bonne mais sans grand changement). 25 - Temps froid et brumeux - Repos à R. - La neige tombe toute la journée en fins flocons 3c/m environ. Distribution d'effets. Je suis de jour ce qui fait que je ne puis aller me débarbouiller à l'étang comme hier. Journaux et nouvelles. lettre de ____ . départ à 6h pour la relève. Marche pénible en raison du sol glacé rendu glissant par la neige. arrivée à Malvoisin en réserve à 9h. Le s. off. ch. de section, comme d'habitude ne se préoccupe pas de caser ses escouades. Je couche sous un abri à demi effondré, au courant d'air. visite d'un chat. 26 - Seul dans un abri - Repos complet - on entend toute la journée la canonnade dans le lointain. Temps froid et brumeux, la neige a presque complètement disparu. je vais un peu mieux, contre mon attente, tant mieux, j'aurai la force de résister aux misères inévitables et surtout aux tracasseries et embêtements voulus. Que c'est triste de voir qu'en temps de guerre les abus du temps de paix sont encore bien plus grands. L'armée est bien pourrie et le peuple français bien dégénéré ! Nuit tranquille. Pas de garde ! 27 - Temps froid et pluvieux. La neige a complètement disparu. La canonnade se continue toute la journée sur notre droite, vers la forêt d'____ comme d'habitude. De notre côté toujours calme plat. je lis une partie de la journée. le soir je lis 2 journaux de Col. 28 - Temps froid et brumeux. On entend toujours la canonnade à gauche. Chez nous calme plat toujours. Je reçois une lettre de Marcel et une de Chauveau qui me donne

des nouvelles des amis et collègues. Relève à 8h, arrivée à Raulecourt à 11h. cantonnement habituel. 29 - Repos - Dégel, vent du sud - boue. Bruit d'une victoire des russes. on ne trouve pas de vin - cigares et tabac - Je reçois une carte de Marcel et une lettre de ma tante. temps brumeux et pluvieux, la canonnade a cessé à gauche - calme plat, lavage à l'étang. 30 nov. - Beau temps. le soleil se montre enfin. Il fait presque un temps de printemps. Repos. au loin la canonnade se fait entendre comme d'habitude. Un bruit (Les allemands doivent commencer le 30 Nov. leur retraite générale s'ils n'ont pas réussi à enfoncer les lignes françaises sur un point) est ce vrai ? Autre bruit : les soldats du 163è de la classe 1914 se seraient rendus aux allemds sans combattre. Les russes auraient fait 40 mille prisonniers. aucune confirmation de tous ces bruits. Pas de journaux récents. Pas de vin toujours. Mes remarques : Vandalisme et saleté des soldats français (le rucher ou je suis venu écrire il y a 15 jours a été, depuis, complètement dévalisé ! Les marsouins ont volé dans plusieurs maisons. Prostitution à Raulecourt. La soldatesque est bien partout la même, qu'elle soit française ou allemande. Et le journaux clament officiellement les vertus des soldats français qui seraient tous de petits saints. J'ai peur que la France ne devienne, à l'instar de la Prusse, un pays de militarisme outrancier, ou la soldatesque ferait la loi et opprimerait l'élément civil. Douce et consolante perspective. Est ce là les bienfaits de la guerre ! La civilisation etouffée. Nouvelles preuves de la "porcheria francese" et du banditisme de certains. à 11h moins dix je suis commandé de garde pour 11h - poste de police à la mairie pendant 24 h - la relève - qui veut contenter tout le monde ............ 1er Déc. - relevé à 11h1/2 - Il y a du vin à R. aujourd'hui - Les 3/4 des soldats se sont saoulés dans la nuit du 30 au 1er . Disputes dans les cantonnements ! La visite 1/5 de l'effectif de la 19ème est malade ! Le soir on distribue des cartouches (encore !) des piquets et fils de fer - de toiles de tente. Chargement minima 45 K.. J'abandonne mes pantoufles pour une toile de tente. On devait donner du vin mais on n'a pu déboucher le tonneau ! Départ sous la pluie à 5h. Les chemins sont des cloaques. arrivée à Malvoisin à 8h - les marsouins qui nous ont remplacé et qui ont un effectif moindre que le notre ont fabriqué quelques nouveaux abris en démolissant presque tous les anciens ce qui fait qu'il est très difficile de se caser. Canonnade à gauche comme d'habitude. Dans la nuit fusillade habituelle à notre gauche. Pluie et boue. La confiture de Malet. Le cuisinier ___ 2 Xbre - Temps pluvieux mais il ne fait pas froid. le ciel reste couvert. a gauche la fusillade et la canonnade continuent. Nous recevons à chaque instant des coups de fusil des allemands de Richecourt aussi ne se montre t on pas. Les marsouins ont du les agacer. Nous ne répondons pas, à quoi bon, on ne voit rien, comme d'habitude. Le soir petit poste. Il ne fait pas trop froid.

3 Xbre - Engueulée habituelle de Berguerand. pluie vers 7h - Le temps reste couvert et pluvieux toute la journée. Canonnade et tiraillements habituels. le temps redevient beau à la nuit et il fait un clair de lune magnifique. 4 Xbre - Il a gelé un peu dans la nuit - beau temps et soleil - Calme presque complet. le temps devient brumeux après midi. vent du sud est assez froid. petit poste en relève à 8h. le sergent de marsouins. arrivée à Raulecourt à 11h. Chemins boueux comme d'habitude, marche très pénible. 5 - Repos à raulecourt - Temps beau et un peu froid. il y a du vin ce qui amène une saoulographie presque générale dans la nuit du 5 au 6. Absence de commandement et de direction. Je reçois un colis de Marcel et une lettre de ma tante et de Richard. J'apprends la mort de Fernand. 6 - Temps beau et moins froid Il a plu pendant toute la nuit du 5 au 6. Boue et eau. corvée de fascine à 10h au lieu de repos. journaux. situation stationnaire toujours. le ravitaillement (confiture, tabac , etc..). le soir à 4h bombardement du village par les allemands (2 blessés). Cela est du à notre imprudence incontestablement. Le soir Camille Raillanne vient me voir, il ignore la mort de son frère. 7 - Je suis indisposé - Temps pluvieux, Camille revient. journaux et nouvelles. Je reçois une lettre de ma tante et une de Germaine Doriol. Départ à 5h1/2 arrivée à Xivray à 8h. En réserve derrière le village - abris pleins d'eau, on couche dans le fumier. 8 - Temps pluvieux ( toujours?) repos dans les abris avec de l'eau dessus et dessous. On n'entend plus ni canonnade ni fusillade. Lettre de Chauveau et de Marcel. 9 - Temps pluvieux, beau mais brumeux après midi. la canonnade qui a repris dans la nuit a duré toute la journée. elle a été très vive surtout à notre gauche comme d'habitude. les soir à 3h quelques arbres tombent à Xivray. 1 blessé. L'eau s'est écoulée et les mares ont disparu mais les abris demeurent très humides et cela sent toujours le fumier. Pas de nouvelles. 10 - Temps brumeux Vent du sud ouest froid. Canonnade et fusillade habituelles. On reste presque toute la journée accroupi dans les abris. relève à 7h1/2. arrivée à Raulecourt à 10h. chemin plein d'eau. 11 - Repos à Raulecourt. on a pris des dispositions contre les ivrognes, les malades imaginaires et contre un bombardement. pas de vin dans la matinée. Je reçois 2 colis, un de ma tante, l'autre de Rosine Doriol. je ne sais plus ou tout loger ! Temps beau, le soleil luit et il fait un vent du sud ouest pas trop fort. Journaux. Il parait que l'on va se décider à prendre l'offensive car les allemands ont enlevé des troupes sur le front ouest pour les reporter contre les russes. attendons....L'attente n'est pas longue, à 4h départ sous la pluie. Marche très pénible dans la boue et l'eau jusqu'au genoux.

arrivée à 1h dans un bois près de la ferme Varauchanot. Abris plein d'eau. impossible de dormir. 12 - Dans les bois - Pluie. on se défend comme on peut contre le froid et la pluie au moyen de grands feux. L'ordinaire n'a pas été touché hier. le soir on s'accroupit près du feu. 13 - Réveil à minuit. On touche l'ordinaire. rassemblement à 1h. Il me manque 6 hommes et je reste dans le bois jusqu'à 6h pour les chercher puis je pars seul à 7h pour Beaumont. A travers les champs il y a un peu moins de boue que sur les routes mais de l'eau jusqu'à la cheville. je retrouve la compagnie en réserve à Beaumont, derrière la route de St Mihiel. La pluie a cessé mais il fait un vent du sud ouest froid. a chaque instant on voit passer des blessés du 339 et du 157 qui reviennent du champ de bataille. Ils sont couverts de boue jusqu'au oreilles . Nous restons là jusqu'à 9h du soir puis départ. on dit que nous allons 15 jours en réserve ! Pluie tout le long. arrivée à Mars la Tour à 13k de Beaumont à 11h. Cantonnement dans une grange. 14 - repos à M. la tour. On touche deux fois l'ordinaire, vin, eau de vie, rhum ce qui nous fait penser que le repos ne sera pas long. En effet à 1h on vient dire e se tenir prêt à partir. on croit que nous allons attaquer. On est éreinté encore de hier et avant hier. Arrivée à Seicheprey à 2k en ___ de Beaumont à 10h1/2. Tranchées pleines d'eau (50 c/m en de certains endroits). Nous relevons une compagnie du 167 qui est là depuis un jour après avoir fait l'attaque des deux jours précédents. Nous restons dans cette tranchée qui a été prise aux allemands depuis un jour et qui est encombrée de cadavres français (j'en compte plus de vingt). Pas de cadavres allemands. La nuit est très pénible, nous avons les pieds dans l'eau et sommes assis dans la boue. il n'y a pas d'abri et il tombe de temps à autre des averses très froides. malgré cela et le voisinage des allemands qui sont à environ 70 mètres on sommeille car on est complètement vannés.. c'est la journée la plus pénible de la campagne jusqu'à présent ! il est bien difficile d'ailleurs que cela le soit davantage. 15 Xbre - Dans la tranchée pleine d'eau et de boue. On ne se montre pas aussi l'ennemi nous laisse tranquilles. on a froid aussi quelques uns n'ont même pas le courage de manger et restent accroupis dans la boue sous la pluie. Le soir il arrive des retardataires qui ont couché à M___ . fusillade toute la nuit. 16 - On se retrouve au matin, transis, claquant des dents et les jambes hors service. Dans la tranchée, quelques uns changent de bas et s’aperçoivent qu'ils ont les pieds et les jambes enflés. Je n'en fais rien de peur de ne pouvoir ensuite reprendre mes chaussures. Journée pluvieuse comme d'habitude. Il vient à l'esprit de tous que nous ne pourrions même pas nous défendre si l'ennemi nous attaquait et que nous serions tous faits prisonniers enlisés dans notre tranchée boueuse. Le nombre de morts est encore plus grand que je le supposais hier, il y en a des monceaux devant la tranchée la plus rapprochée de l'ennemi. quelle horreur que cela ! Cette guerre est le comble de la folie. Je ne comprends plus.

17 - Nous sommes relevés à 5h du matin. péniblement on sort des tranchées. Arrivée en débandade à Raulecourt à 10h du matin. il est resté des traînards tout au long de la route qui arrivent dans le courant de la journée. La visite. Les évacués. Repos le reste du jour. découragement général. 18 - Repos à Raulecourt. revue d'armes. on est toujours couvert de boue. J'ai les chevilles et les genoux enflés. je reçois 6 lettres auxquelles je n'ai pas le courage de répondre. Nous allons relever à 5h au lieu de repos. Beaucoup sont malades et restent au cantonnement. Les compagnies sont réduites aux 3/4 de leur effectif. Insuffisance du commandement, officiers et sous offs. Arrivée à Malvoisin à8h. les tranchées sont pleines d'eau mais on peut tout de même trouver une place au sec sous les arbres. 19 - Temps pluvieux et beau par intermittence. On sort un peu d'eau et l'on reste sous les abris car on ne peut circuler. je reçois une lettre de ma tante. J'ai toujours la fièvre. 20 - Petit poste à minuit. pluie de 2h à 3h de l'après midi. je suis mouillé complètement et n'ai plus rien de sec. la pluie tombe dans les abris. triste situation. heureusement que nous devons être relevés ce soir. relève à 8h. les marsouins ne sont que la 1/2 de l'effectif normal. La relève se fait d'une façon déplorable. arrivée à Raulecourt à 10h1/2. 20c/m d'eau et de boue. 21 - Repos à Raulecourt - Boue. Temps couvert mais il ne pleut pas. La "réunion des gradés" ! On trouve du vin. L'exode des gradés. Pauvre armées française. Je reçois une lettre de ma tante. 22 - à R. Temps beau et froid. Il a gelé dans la nuit. Consultation. nettoyage. On a froid aux pieds toute la journée. lettre de ma tante. Pas de journaux récents. les all. ont bombardé Commercy ce qui empêche aux muletiers de ravitailler en tabac, allumettes, confiture etc.. 23 - Repos à R. La comédie du ravitaillement. Je vais dans le bois me chauffer et écrire. temps brumeux, ciel gris d'hiver, le vent a cessé. Les cadeaux de Noel des Grenobloises - Les 3/4 sont restés en chemin (coulage habituel). 24 - Repos à R. - La neige tombe tout le matin mais disparaît à mesure. les vivres de réserve et les cartouches, le gaspillage continue. On ferait mieux de secourir les misères civiles que de gaspiller ainsi les réserves du pays. Nous partons à 5hpour la relève à Malvoisin. 25 - Je prends le petit poste à 1h matin à 50m du petit poste allemand. Ceux ci l'ont établi depuis l'attaque de l'autre jour. Toute la nuit on voit et on entend les allemands. frousse des poilus de la 1ème escouade. les all. sont moins froussards que nous. Ils ont du recevoir des renforts, des jeunes gens sans doute car ils sont lestes ! Froid - Le temps est beau le lendemain mais très froid. Il a gelé profondément. Nous faisons du

feu dans la tranchée. Le beurre de l'ordinaire. Je reprends le petit poste à 6h1/2. Les allemands y sont déjà et font du bruit sans se cacher puis ils partent à 7h et laissent 2 sentinelles ___ , à 30 m des notres elles relèvent toutes les heures. Patouilles. Notre s. off de même que notre s.l. restent soigneusement calfeutrés dans leur abri ! Nous sommes 2 cap. seulement pour assurer le service ! Clair de lune magnifique. Je suis relevé par Cauche à minuit. 26 - Le reste de la nuit je ne puis me réchauffer les pieds. Le matin nous faisons de nouveau notre feu. La journée est de nouveau très belle mais il fait très froid et le givre a de la peine à fondre. violente canonnade du côté de St ___ à notre gauche. Ces 2 jours se sont passés sans que l'on se tire dessus de notre côté et cependant on se voit très bien surtout de nuit avec le clair de lune. dans la nuit du 25 au 26 on entendait chez les all. de la musique, des fifres et des cris et des chants. Ils doivent fêter Noel. chez nous c'est comme d'habitude. Nous sommes relevés à 10h Arrivée à Ramb. à 11h1/2. 27 - Cantonnement à Rembercourt dans une grange très froide. nous sommes de garde à 8h du matin dans une maison chauffée ou nous sommes très bien seuls. canonnade habituelle. quelques obus tombent à Rembercourt sur nos pièces ou à côté. Nous nous débarbouillons tous, chose que nous n'avions pas faite depuis 3 semaines et nous nous chauffons tout le jour. La nuit il pleut. 28 - Nous sommes relevés à 6h1/2 et retournons au cantonnement . Repos. Un bataillon d'invalides, tous sont boiteux. La pluie ne cesse pas. canonnade violente dans le lointain, à gauche, du côté de St Mihiel. L'ordinaire est piteux. Départ à 7h. j'arrive à Raulecourt à 10h étant resté en arrière (mal aux pieds). 29 - Repos à Raulecourt. temps pluvieux et froid. Vent du nord très violent. Les allemands bombardent le village à 11h - 6 obus. cela interrompt la cuisine. L’ordinaire s'est distingué aujourd'hui, cochon, 1/4 de vin par h., biscuits, une volaille, confiture, etc.. 2 cigares et papier à C. Les malades sont de plus en plus nombreux et il y a chaque jour des évacués (Villaume et Touche). Je reste bientôt seul sans amis ce qui me désespère. 30 - Temps froid et brumeux. Encore des évacués. L'ordinaire est toujours meilleur. Journaux, lettres de Delus et de Trouillon. Il ne tombe pas d'obus sur le village aujourd'hui. ____. 31 - Temps froid et brumeux. je vais à la visite n'ayant pu dormirde la nuit. Nous changeons de chef de section. Pas de bombardement. On trouve du vin, du tabac, des confitures. Arrivée de renforts pour les marsouins. Le soir je reçois un colis de la Tour du Pin. Il y a des papillotes, amandes, saucisson, biscuits, etc. Beaucoup d'autres en ont reçu aussi ce qui fait que la soirée se prolonge à la lueur des bougies, à manger les friandises reçues. on est redevenus enfants.