12 fevrier 1947 – 12 fevrier 2017 : l'imprime jungle

12 févr. 2017 - les collections de lingerie et de prêt-à-porter des années 1960. L'univers de Monsieur. Dior continue d'inspirer les créations de la Maison, ...
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12 FEVRIER 1947 – 12 FEVRIER 2017 : L’IMPRIME JUNGLE Pour Christian Dior, « l’esprit de nouveauté est celui même de la mode », un principe qu’il applique dès 1947 en étant le premier couturier à décliner le pelage de la panthère sur des tissus imprimés d’un motif qu’il baptise Jungle.

© Photo Pat English

Dès son premier défilé, Christian Dior révèle à sa façon le désir d’une nouvelle interprétation de la tradition. Le tissu est l’un des fondements de la haute couture, son choix est primordial. Il privilégie alors plusieurs motifs, tels que la rayure tennis, destinée au vestiaire masculin, ou la panthère, symbole de puissance virile depuis l’antiquité.

En tant que couturier, il cherche toujours autour de lui « les taches de couleurs qui, demain, animeront les rues », comme il l’écrit dans ses mémoires. La forte personnalité de sa muse Mitzah Bricard, avec son extravagante élégance et son foulard en mousseline panthère toujours noué à son poignet, lui inspire ces nuances félines qu’il décide d’intégrer, dès 1947, dans ses créations. Christian Dior développe alors, avec le fabricant de soie lyonnais Bianchini-Férier, l’imprimé exclusif baptisé Jungle, qu’il destine d’abord aux modèles Africaine, Jungle et Reynold de son défilé historique. Le succès de ces trois robes à la ligne mince et sensuelle, en crêpe ou en mousseline panthère, établit l’avènement de ce motif tacheté dans la haute couture. Christian Dior l’impose dès lors comme code identitaire de sa Maison, non seulement dans les collections et sur les accessoires, mais aussi dans la parfumerie. En 1949, René Gruau glorifie le parfum Miss Dior avec son célèbre dessin d’une main de femme délicatement posée sur une patte de panthère. On retrouve l’imprimé en 1955 sur un imperméable qui fait fureur, puis dans les collections de lingerie et de prêt-à-porter des années 1960. L’univers de Monsieur Dior continue d’inspirer les créations de la Maison, déclinées, voire revisitées, sous l’impulsion de ses successeurs. Aucune surprise, donc, à ce que John Galliano réinvente, dès sa première collection haute couture printemps-été 1997, le fameux imprimé, qu’il fait peindre à la main sur une robe nommée Mitzah Dior. Cette femme qui a eu tant d’influence sur le créateur était « l’une des rares personnes qui ont l’élégance pour seule raison de vivre », comme il l’affirme dans son autobiographie. Sa grâce animale, son audace et sa sophistication innée impriment aujourd’hui encore la syntaxe Dior.