N° 61 – Septembre 2010
CONJONCTURE ET INDICATEURS DU MARCHE DE LA MUSIQUE
1er Semestre 2010
EDITO A l’aube d’un cercle vertueux ? Le marché de la musique enregistrée en France, est en progression sur le premier semestre de 4,1 % sur un an à 239,3 millions d’euros. Il s’agit d’une bonne nouvelle. Pour autant sommes-nous à l’aube d’un cercle vertueux qui signifierait une sortie de crise que nous connaissons depuis plus de 8 ans ? Il est encore trop tôt pour répondre de manière affirmative à cette question et gardons-nous des jugements péremptoires qui nous ont tant stigmatisés ces dernières années. Cependant, plusieurs signes encourageants nous permettent d’envisager plus sereinement l’avenir. En premier lieu, le marché de la vente de supports physiques n’est pas mort et représente encore 82 % du chiffre d’affaire de vente de musique enregistrée. On se souvient des prédictions de certains oracles qui nous annonçaient la disparition du support physique pour l’année 2010… Mais surtout, chacun peut constater que les revenus provenant de la vente dématérialisée, que l’on appelle à tort « revenus du numérique » (le CD est aussi un support numérique) deviennent significatifs. En effet, la progression du marché des ventes de musique dématérialisée reste forte avec 12 % de croissance – à 42,9 millions d’euros – sur les six premiers mois de l’année. Pour la première fois, la baisse des ventes d’albums sur supports physiques est ainsi compensée par la forte hausse des ventes dématérialisées d’albums à + 47, 2 % qui dépasse celle de la vente au titre à + 33 %. Le développement du marché du téléchargement d’albums est très important pour les maisons de disques et constitue un signe positif pour toute la filière, qui a besoin de ce format long et pas seulement des ventes de « singles » ou de titres. De même, on observe que le marché du streaming et l’abonnement n’est pas en reste puisque sur les 12 derniers mois ce marché a connu une progression de 20 %.
Pour autant, il serait irresponsable d’affirmer que tout va bien dans le meilleur des mondes car l’avenir des producteurs de musique enregistrée dépend de facteurs exogènes qu’il est indispensable de mettre en place pour permettre à ces derniers de continuer à investir dans un environnement régulé. La mesure en œuvre de la réponse graduée participe à cette régulation et constitue, par son volet pédagogique, la pierre angulaire du contrat social, après plusieurs années de loi de la jungle, que les pouvoirs publics doivent instaurer sur Internet. Cette réponse graduée constitue, malgré les imprécations de certains cuistres de la blogosphère, une norme acceptée par la majorité des français qui reconnaissent à 70 % que celle-ci aurait vocation à changer leur comportement tant au regard du téléchargement illégal que des offres légales. En outre, la mise en œuvre de la carte musique ou l’amélioration du dispositif concernant le crédit d’impôt constitue des outils qui permettront soit d’initier un changement de comportement chez les internautes, soit de permettre aux producteurs de continuer le développement de nouveaux talents. Pour que ces différentes mesures soient efficaces, encore faut-il que les pouvoirs publics se donnent les moyens de leurs ambitions et ne se donnent pas bonne conscience en nous accordant l’aumône… Il s’agit là du véritable enjeu auquel sera confronté le SNEP dans les prochains mois. Vous pourrez compter sur notre entière mobilisation car au travers de la création de ce cadre réglementaire, il s’agit pour les industries culturelles, et pas seulement les producteurs de musique enregistrée, de réussir leur transition dans le monde du tout numérique.
David El Sayegh Directeur Général
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LE MARCHE DE GROS DE LA MUSIQUE ENREGISTREE PREMIER SEMESTRE 2010 (Valeur gros H.T. nette de remises et retours) 239.3 millions d’euros : +4.1 % par rapport au 1er semestre 2009 Le marché physique : +2.5 % représentant 82 % du marché de la musique enregistrée Le marché numérique : +12 % représentant 18 % du marché de la musique enregistrée
MARCHE DE LA MUSIQUE ENREGRISTREE 1er SEMESTRE 2010 millions d'euros
2009
2010
ALBUMS
180,5
180,4
-0,1%
Ventes physiques
173,3
169,8
-2,0%
7,2
10,6
47,2%
SINGLES / TITRES
12,6
15,8
25,4%
Ventes physiques
2,6
2,5
-3,8%
Ventes en téléchargement
10
13,3
33,0%
VIDEOMUSICALES
17,2
24,5
42,4%
Ventes physiques
15,6
23,9
53,2%
Ventes en téléchargement
1,6
0,6
-62,5%
REVENUS DES ABONNEMENTS ET DU STREAMING
9,9
11,5
16,2%
SONNERIES TELEPHONIQUES
3,3
3
-9,1%
AUTRES
6,4
4,1
-35,9%
Ventes physiques (1)
0,1
0,2
100,0%
Ventes en téléchargement (2)
6,3
3,9
-38,1%
229,9 239,3
4,1%
Ventes en téléchargement
TOTAL MARCHE DE LA MUSIQUE ENREGISTREE
évolution
(1) ventes de supports et livres (2) ventes de produits dérivés numériques ( logos , fonds d'écran etc …)
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Au cours du premier semestre 2010, le marché de la musique enregistrée a représenté 239.3 millions d’euros en hausse de +4.1 % par rapport à 2009 pour la même période
Millions d’euros
1er semestre 2009
1er semestre 2010
Evolution 2010/2009
Marché de la musique enregistrée
229.9
239.3
+4.1 %
Marché numérique Marché physique
38.3 191.6
42.9 196.4
+12 % +2.5 %
ZOOM SUR LES PRINCIPALES EVOLUTIONS 2010/2009 Stabilité des ventes d’albums : -0.1 % Le marché des albums est resté stable au cours de ce semestre : la baisse des ventes de supports (3.5 millions d’euros et -2%) est compensée par la hausse des ventes dématérialisées (+3.4 millions d’euros et + 47 %).
Progression de 25 % des ventes de titres La hausse du chiffre d’affaires des titres est imputable aux ventes digitales. Celles-ci progressent de 33 % alors que les ventes de singles sont relativement stables. Le chiffre d’affaires digital des titres vendus à l’unité est aujourd’hui cinq fois supérieur à celui des ventes physiques.
Progression de 42 % des ventes de vidéomusicales Cette progression est due aux ventes physiques. Après plusieurs années consécutives de baisse, le chiffre d’affaires des vidéomusiques s’est nettement redressé cette année grâce aux succès d’enregistrements d’importantes tournées (Les Enfoirés, Mylène Farmer, U 2, Cléopâtre, Johnny Hallyday).
Progression de 16 % des revenus des abonnements et du streaming Baisse de 9 % des ventes de sonneries téléphoniques
ZOOM SUR LES REPERTOIRES (ventes physiques uniquement) Progression de 8 % du répertoire francophone et baisse de 5 % du répertoire
international CHIFFRE D’AFFAIRES Classique Variété Variété Francophone Variété Internationale
1er sem. 2009
1er sem. 2010
Evolution 2010/2009
17 175
16 181
-3% +3.4 %
109 66
118 63
+8 % -5 %
Ainsi, le répertoire francophone gagne près de 3 points de part de marché au sein des ventes de disques de variété : 65.2 % au premier semestre 2010 contre 62.3 % au premier semestre 2009 et 63.5 % au premier semestre 2002. Le répertoire classique est, quant à lui, en légère baisse (-3%) par rapport aux six premiers mois de l’année 2009. 4
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ZOOM SUR LE MARCHE NUMERIQUE : + 42.9 millions d’euros (+12%) Les revenus numériques des éditeurs phonographiques du premier semestre 2010 ont représenté 42.9 millions d’euros en progression de 12 % par rapport au premier semestre 2009.
2009
2010
Evolution
25 050
28 352
+ 13 %
9 969 7 167 1 591
13 256 10 602 610
+ 33 % + 47 % - 62 %
Revenus des abonnements et du streaming
9 947
11 535
+ 16 %
Sonneries téléphoniques
3 321
3 034
-9%
TOTAL REVENUS NUMERIQUES
38 318
42 921
+ 12 %
Téléchargement (internet fixe+ mobile) Dont
Titres Albums vidéomusicales
Au sein du marché numérique : 42.9 millions d’euros : les revenus du téléchargement (internet + téléphonie mobile) représentent 28.3 millions d’euros soit 66 % des revenus numériques, en progression de 13.2 % par rapport au premier semestre 2009. les revenus des sonneries téléphoniques représentent 3 millions d’euros soit 7 % des revenus numériques en baisse de 8.6 % par rapport au premier semestre 2009. les revenus des abonnements et du streaming représentent 11.5 millions d’euros soit 27 % des revenus numériques, en hausse de 16 % par rapport au premier semestre 2009.
2009
2010
27%
26%
66%
65% 7%
9%
téléchargement (internet fixe + mobile)
sonneries téléphoniques
revenus des abonnements et du streaming
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LE DEVELOPPEMENT DE L’OFFRE NUMERIQUE ET DES SERVICES Depuis l’apparition des premiers sites de téléchargement à la carte (FnacMusic et VirginMega en 2003, puis l’arrivée d’iTunes en France en 2004) l’offre numérique s’est considérablement développée. Ce développement a été permis par :
La numérisation de l’ensemble des catalogues Cette numérisation s’est opérée rapidement, grâce à la réactivité des producteurs. Aujourd’hui, les catalogues numériques sont exhaustifs et représentent plusieurs millions de titres disponibles.
L’abandon des mesures de protection techniques L’abandon des MTP, préconisé par la commission Olivennes en novembre 2007 a été progressivement réalisé au cours de l’année 2008. Depuis cette date, l’offre légale propose un format garantissant une interopérabilité entre les différents services en ligne.
La diversité des modèles économiques et des services Après l’apparition du modèle de téléchargement « à la carte », bien d’autres modes de consommation ont été proposés : -
Développement de l’écoute nomade avec l’arrivée des smartphones.
-
Développement des sites communautaires spécialisés. Cette spécialisation a permis de proposer une actualité complète du genre musical concerné et d’établir des contacts entre fans et artistes.
-
Développement des formules d’abonnement et de streaming : depuis 2007, l’écoute en streaming a modifié les habitudes des consommateurs. Aujourd’hui, ces derniers peuvent soit écouter gratuitement l’ensemble de l’offre musicale (gratuité financée par la publicité), soit souscrire à une offre prémium. Ce mode d’exploitation, en constante progression, représente aujourd’hui 27 % du chiffre du numérique et a été multiplié par 5 depuis 2008.
Aujourd’hui, l’offre légale est représentée par plus de 150 services offrant de multiples possibilités de consommation, du téléchargement à la carte aux offres illimitées. Cependant, ce développement doit être accéléré.
Comment ? Avec la mise en œuvre effective de la loi Hadopi Une modification des comportements attendue : 69 % des personnes interrogées renonceraient à télécharger illégalement, compte –tenu des sanctions encourues. Une incitation vers les offres légales : 66 % des utilisateurs seraient incités à se tourner vers les services légaux. Avec le lancement de la Carte Musique Un budget de 25 M € à destination des 12-24 ans Lancement fin octobre Par ailleurs, le SNEP, dans le cadre de la médiation conduite par Emmanuel Hoog, réaffirme sa totale opposition à la gestion collective obligatoire pour le streaming et le téléchargement. 6
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PREMIER SEMESTRE 2010 : LES TABLEAUX DE BORD DE LA PRODUCTION FRANCOPHONE 458 albums ont été commercialisés au cours de ce semestre (+1 % par rapport au premier semestre 2009).
Ces 458 albums se décomposent en 90 albums francophones (-16 %), 211 albums internationaux (+20%) et 157 compilations (-8%).
Le nombre de singles commercialisés est en baisse de 3 % : les singles francophones sont stables et les singles internationaux chutent de 6 %.
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La commercialisation d’albums de nouveaux talents francophones est en forte baisse : -41 % entre le premier semestre 2009 et le premier semestre 2010. Ils ne représentent plus que 8 % du nombre total d’albums commercialisés.
Le solde des nouvelles signatures d’artistes redevient positif : 17 nouveaux artistes au cours du 1er semestre 2010 contre un déficit de 12 nouveaux artistes au premier semestre 2009.
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Les investissements marketing et promotion chutent de 17 %.
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LES MEILLEURES VENTES DU PREMIER SEMESTRE 2010 (Source GFK)
MEILLEURE VENTE D’ALBUM Dans les magasins
En téléchargement
LES ENFOIRES « 2010 La crise de nerfs » (Les restaurants du cœur/EMI) (8ème en téléchargement)
MUSE « The resistance » (Warner Music France) (6ème dans les magasins)
31 des 50 albums (62 %) les plus vendus en magasins sont également présents dans le Top Téléchargement
Part des albums francophones TOP 50 magasins TOP 50 téléchargement
60% 44%
MEILLEURE VENTE DE SINGLE Dans les magasins
En téléchargement
STROMAE « Alors on danse » (Mercury/Universal Music France) (1er en téléchargement)
STROMAE « Alors on danse » (Mercury/Universal Music France) (1er en magasin)
25 des 50 titres (50 %) les plus vendus en magasins sont également présents dans le Top Téléchargement
Part des titres francophones TOP 50 magasins Top 50 téléchargement
40 % 36 %
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BILAN DE LA DIFFUSION DES TITRES EN RADIO PREMIER SEMESTRE 2010 (Réalisé par Yacast)
N° 1 du classement général Ke$ha «Tik tok» (Columbia)
N° 1 du classement francophone Lily Allen & Ours «22 (VF)» (Delabel-Hostile)
Artiste le plus diffusé Lady Gaga (Polydor)
LES INDICATEURS CLES DES DIFFUSIONS DU 1ER SEMESTRE 2010 Part des diffusions francophones (24h/24h, pondérées par l’audience) : 42.8 % Contre 43 % au 1er semestre 2009, 44.8% en 2008, 44.9% en 2007, 45.7% en 2006 et 45% en 2005)
Nombre total de titres différents diffusés : 64 855 Dont Titres Francophones 18.5 % (-1.5% par rapport au 1er semestre 2009)
Rotation moyenne hebdomadaire par titre (24h/24h) : Titres Francophones 4.2 diffusions (4.3 au 1er sem. 2009) Titres Internationaux 3.2 diffusions (3.3 au 1er sem. 2009) Nombre total d’entrées en play list : 2 207 titres (-13 % par rapport au 1er semestre 2009) Titres Francophones : 672 titres soit 30.4 % des entrées er
(-14.2% par rapport au 1 semestre2009)
Part des nouveautés (mise en radio antérieure à un an) au sein des diffusions : Sans pondération par l’audience : 58.3 % (-0.7 % par rapport au 1er semestre 2009) Avec pondération par l’audience : 51.8 % (+1.2% par rapport au 1err semestre 2009).
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