Tous mes vœux — Tout a commencé comme ça…

15 h 58 : Henri s'appelle François. 15.h 59 : Parano s'appelle Parano ... resté en 40, j'ai voté Giscard en 74, Mitterrand en 81/88, Chirac ensuite, Sarkozy enfin et ...
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Tous mes vœux sont-ils humainement réalisables ?

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Tu le sais, ma douceur, tu peux toujours écouter le very best of (le « tout meilleur de ») RFI (Radio France Internationale) : la toute toute première interview de Bibi (mais aussi, nous pensons, la dernière) (la very very dernière) :

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http://www.rfi.fr/emission/20130118-1-philippe-sebbagh-auteurtous-voeux-editions-bookly/

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Tu trouveras aussi ma page Facebook principale ici : Le meilleur moment, c’est l’escalier, si t’es précoce ma petite loutre. Je t’embrasse fort. Merci. :)

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Mike Delfin

Tous mes vœux Toute ta vie tu prépares de grands moments

Les Éditions Chapitre.com 123, boulevard de Grenelle 75015 Paris


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Parfois tu les vis

© Les Éditions Chapitre.com, 2014 ISBN : 979-10-290-0058-4


J’ai laissé des bouts de moi au creux de chaque endroit Un peu de chair à chaque empreinte de mes pas Des visages et des voix qui ne me quittent pas Autant de coups au cœur

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Et qui tuent chaque fois JEAN-JACQUES GOLDMAN À nos actes manqués JEAN-JACQUES AUSSI

Je commets des erreurs plusieurs fois par jour


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« Si. Je doute tout le temps. Mais, je ne doute pas sur tout. – Pourquoi ? – Je ne peux pas. – Douter sur tout ? – Oui. Douter sur tout tout le temps. – Et tu peux changer d’avis sur les sujets qui ne sont pas objets de doutes ? il demande. – Oui. – J’ai posé la question en étant sûr que tu allais dire : non. – Je sais. – Tes certitudes : c’est quoi ? il demande. – Des choses que je ne remets plus en question de moi-même. Il faut que ça vienne de l’extérieur. Une personne avec un élément nouveau qui peut tout changer. Ou un regard. Autre. – Juste un regard ? – Juste. – Et c’est quoi ? Ta plus grande certitude ? – Rien n’est acquis. – Parce que… ça… c’est une certitude ?? – Rien n’est dû, rien n’est acquis, jamais. – Et ? – Ça t’évite de te poser beaucoup de fausses questions. Sur le comportement des gens. – Les… Les proches ? aussi ? – Les gens dont tu pourrais espérer, attendre quelque chose. Les proches. Surtout. – Et ? – Ça te permet d’arriver plus vite aux bonnes questions. – Les bonnes questions ?

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– Tes bonnes questions. – Pourquoi suis-je si nerveux ? dit-il. – Pourquoi suis-je si nerveuse ? dit-elle. – Oui. C’est une excellente bonne question. – Au centre de tout ? – Au centre.

– Rien n’est dû, rien n’est acquis ? – À part la fin. Même si nous faisons comme si c’était le seul secret que l’on peut avouer à tout le monde sauf à soi. – Sauf à ? – Canapé. Divan. Salon ? Je plaisante. Sauf à soi-même. – Rien n’est jamais acquis. Sauf… ça ? C’est une blague ?? – Non, je lui dis. Même si c’est drôle.

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– C’est… – C’est la vie. – C’est quand même une blague ? – Bien sûr. »

J’ai détesté la vie pendant quinze ans, Et je l’aime follement aujourd’hui… Ça en valait la peine.

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Je n’aurais pas dû vivre ça. Je ne devrais pas te raconter ça. Tu ne devrais pas lire ça.

Cesser d’être dans l’empressement Trouver l’instant présent la sensation Trouver le calme

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Pour une météo intérieure apaisée

Dis-toi que c’est un spectacle Regarde Ris Réfléchis

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La vie est cruelle, courte, incroyablement belle :)

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Première rencontre avec mon premier éditeur er

2012, mercredi 1 août, j’ai enfin 44 ans et rendez-vous avec mon éditeur, Henri Paranoïaques. Ou plutôt : j’ai 44 ans et enfin rendez-vous avec mon éditeur, Henri Paranoïaques. 16 h 03, je découvre son bureau et son vrai nom : Parano. Mais, côté prénom, j’avais bon.

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Parano : Et vous croyez vraiment que c’est… ce que les gens attendent ? Moi : Non. Mais, moi, je suis auteur. Pas livreur.

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Parano : Ah d’accord ? Je… J’ignorais. Et… c’est un roman ? Moi : Oui. Enfin, je crois.

Parano : Ah d’accord ? Et le titre ? C’est quoi, déjà ? Moi : « Tous mes vœux ». Parano : Non ! … Et moi qui croyais avoir affaire à une simple… formule de politesse. Toujours Parano : Parce que vous… je sais que… cette… vous l’utilisez… beaucoup.

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Moi : Oui… En janvier… Début janvier.

Parano : Et sinon… votre… petit nom ? Moi : C’est-à-dire ? Parano : C’est-à-dire… moi, par exemple… HP… Henri Parano, éditeur. Et vous… Et vous ?

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Tous mes vœux

Moi : Je ne sais pas… du tout. Mais, on va dire… Gérard, pour le prénom… et puis Menfin… hein ? Allez !! Disons ça : Gérard Menfin. Parce que ça sonne bien, déjà. Et puis… et puis c’est tout.

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3 h 03 : en sursaut, en nage, je me réveille. 15 h 58 : Henri s’appelle François. 15.h 59 : Parano s’appelle Parano. 16.h 03 : j’accepte sa proposition : boire du café.

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16 h 59 : je signe le contrat d’édition. Il sourit. Il sourit longtemps. Trop longtemps ? J’ai encore fait une grosse bêtise ?

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Probablement oui. Oui. Alors, j’essaie. De ne pas pleurer. Parano : Vous n’êtes pas très souriant ? Moi : Je cache… Parano : Quoi ? Moi : Ma joie.

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Parano : Vous le faites si bien.

J’ai toujours été majoritaire : j’ai été pétainiste en 18, le suis resté en 40, j’ai voté Giscard en 74, Mitterrand en 81/88, Chirac ensuite, Sarkozy enfin et bien sûr socialiste aux régionales.

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J’ai toujours été majoritaire.

Et quand tout le monde s’est mis à se moquer de moi :

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alors, alors seulement, j’ai débuté dans l’autodérision.

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(J’ai toujours su que je ne guérirais jamais. Et qu’il faudrait gérer les frustrations.

! Gagner en humilité.) !

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Chapitre 1 « Marc Page ? » – Il roulait trop vite ? – Oui. – Il s’est déporté sur la droite ? – Oui. – Il téléphonait ? – Oui. – Vous m’avez sauvé la vie ? – Oui. – Vous êtes ? – Soulagé. – Oui. – Je m’appelle Philippe. – Enchanté, Philippe. Merci, Philippe. … Merci. – Je vous en prie. … – Vous avez pris des risques ? – Je ne sais pas. Je n’ai pas réfléchi. C’est possible. C’est normal. – Non. Rien n’est jamais normal.
 Même un serveur au restaurant qui fait son métier à peu près correctement, ça n’a rien de normal. Et justifie une gratification financière. Selon certains usages, assez communément admis.

– Ça va ? Vous allez bien ? Vous parlez beaucoup ? – Les mots me calment. C’est pour ça que… je vous dis tout ça. Ne m’en veuillez pas. Il toussa très légèrement. Il me dit : – Jeune homme, demandez-moi tout ce que vous voulez, tout. Et je vous l’accorderai. – Je fais un vœu. Et vous exaucez ce vœu. C’est un peu ça ? – Oui, un peu. C’est l’idée. Mais… On va dire que vous aurez droit à dix vœux. Que j’exaucerai. S’ils sont humainement réalisables. – Vous… vous êtes sous le choc ? – Non. – Vous allez bien ? – Oui. – Vous êtes sûr que vous allez bien ? – Oui. – Mais vous plaisantez… pour les histoires de… ? – Non. Vous avez droit à dix vœux. Que j’exaucerai. S’ils sont humainement réalisables. – Notez bien : c’est intéressant. – Oui. Je crois que ça peut l’être. Mais choisissez bien ce que vous allez me demander. – Et si je vous sollicite, si je fais appel à vous pour un vœu, mais que ça n’est pas humainement réalisable ? – Alors, vous aurez perdu un vœu.
 – D’accord. Et vous réalisez les vœux sous quel délai ? – Je fais… Je ferai au mieux. – Et si vous échouez ? – Si votre vœu est conforme, si l’échec vient de moi, alors je

vous accorderai un vœu supplémentaire. C’est-à-dire : un nouveau vœu, humainement réalisable, en remplacement ; auquel s’ajoutera un vœu supplémentaire. En plus des dix vœux réglementaires. Donc. – Oui. Donc. En plus. Donc. – Fort logiquement. Enfin, si… si cette nouvelle clause vous paraît… vous convient ? – Oui. Bien sûr. Oui. Bien sûr. – Des questions vous viennent, peut-être ? – Oui, peut-être… Ça vient… doucement… Et puis alors, comme d’habitude : garantie sur un an ? – Voilà. Et puis, comme toujours, pour le S. A. Vœux, vous demandez Omar ou Fred, dit l’homme en faisant référence au S. A. V. des émissions de Canal Plus. – Oui. Alors, plutôt Omar… je demanderai. – Attention : Fred est bien, aussi. – Aussi : Fred est super. Un pro. Un grand. Un grand pro. – Semi. – Semi ? – Semi-pro, précisa l’homme. – Oui, bien sûr… Je me disais aussi, précisai-je. – Puisque nous sommes d’accord sur tout, je vous remercie encore une fois et je vous laisse ma carte. – C’est… ? – Ma carte. Avec mes coordonnées : téléphone portable et mail. – Mais… y a pas… – Non. Mais appelez-moi Marc. – Marc ?
 – Marc. – Et… le nom de famille ? – Euh… appelez-moi Page. – Page ? – Page.

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– Marc Page ? – Oui. – Je m’appelle Philippe Simon-Parker. – Enchanté, Philippe Simon-Parker. Merci, Philippe Simon-Parker. … Merci.

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– Je vous en prie. Je vous en prie, Marc Page. – Et c’est mon vrai nom, précisai-je. – Bien sûr, précisa l’homme. Il sourit. Il sourit encore. Parfois tu les vis ces grands moments. Tu n’es jamais prêt :)