Témoignage lors des negociations entre acheteurs et vendeurs


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Comment se passent les négociations entre acheteurs et vendeurs à la bourse aux céréales ? Coup de projecteurs sur trois négociations auxquelles nous avions assisté Autour d’une table, une discussion captive deux interlocuteurs. Il s’agit de SANA Boureima commerçant de céréales, acheteur et de Sanogo Lassina producteur et vendeur de 5000 sacs de sésame. A côté d’eux, NIAMPA Issouf, lui aussi vendeur de Soja et peu intéressé par la conversation. L’acheteur SANA Boureima espérait avoir des offres de vente de graine de néré mais néanmoins il échange des informations sur les nouvelles possibilités de commercialisation de céréales offertes par le bitumage de la route Nouna -Djibasso frontière du Mali. Pour SANA, les producteurs de cette zone maîtrisent les techniques post récoltes ; le mil est de bonne qualité et ne contient pas d’impureté. Cette zone connait une ruée vers les céréales actuellement par de nombreux commerçants en cette période de disponibilité. La route est bonne et les prix des céréales sont très abordables. Autre table, autre ambiance : rassemblés autour d’une table, des responsables de groupement de producteurs de céréales, vendeurs de mil, de maïs, de sorgho, de fonio et deux responsables de l’association Dakupa des transformatrices de céréales, acheteuses. Cette fois le ton est donné par Mme BAMBARA de l’association des transformatrices : « Nous sommes à la recherche de produits de qualité ». Dame BAMBARA insiste sur ce point car de part le passé, elle n’a pas été totalement satisfaite car les céréales étaient souvent plein d’impuretés et donc beaucoup de temps de travail perdus pour les transformatrices : « Souvent nous étions obligés de retourner la marchandise aux paysans car nous ne pouvons transformer la matière première de mauvaise qualité » renchérie Mme Ouédraogo.

Discussion des transformatrices avec leur acheteurs et concertation des membres d’un groupement avant les négociations Quel est votre jour de marché ? Combien coûte le sac de mil actuellement ? Cependant les membres du groupement de Yirwalé des Banwa semblent agacés de cette demande d’informations des femmes : « Ils nous faut des commandes fermes à votre niveau avant de donner des informations précises sur les prix » affirme ces derniers mais après des échanges, il donna le prix du sac de mil qui est de 12.000 CFA. Cette fois il s’agit de la vente de niébé. L’inter-union de Pissila, Dablo et Pensa (tous de la province du Sanmentenga) présente des variétés de niébé. Deux variétés locales et deux

variétés améliorées. Ces produits intéressent Mme Traoré Awa, commerçante de Fada. Entre deux coups de fil de la commerçante, la discussion s’engage suivie des questions de Mme Traoré : « Le niébé de Kaya est de bonne qualité, j’ai besoin de 50 tonnes ». Mais s’interroget-elle : « comment allez-vous faire pour me livrer 50 tonnes dans mon magasin à Fada ? Êtesvous certains d’avoir des produits d’aussi bonne qualité que les échantillons présentés ici ? »

On discute des produits, on évalue les différents coûts Pour apaiser ces craintes l’inter-union souligne que le produit sera de même qualité car le niébé est conservé dans des sacs PICS. Nous avions déjà vendu plus de 30 tonnes. Mme Traoré semble convaincue mais souhaite cependant des réductions sur le prix de kilo de niébé. La variété améliorée coûte plus cher que les variétés locales selon les membres de l’inter-union. Pour aguicher, séduire, impressionner d’avantage les producteurs, Mme Traoré souligne que la commande de 50 tonnes ne constituait qu’un test car elle a des clients qui lui font confiance depuis quelques années. Pour les membres de l’inter-union 350 FCFA le kilo pour le niébé de premier choix est un prix non discutable car ce prix tient compte des dépenses engendrées. Mme Traoré semble plus prolixe, bavarde, que les producteurs qui n’ont pas assez d’arguments pour défendre le prix de leurs produits. Néanmoins les deux parties ont échangés les cordonnées pour la poursuite des discussions.

Minata Coulibaly, Chargée de Marketing-Communication Afrique Verte Burkina