sous haute protection

18 févr. 2011 - Achéron, Aconit, Ailette, Arago, Bélier,. Bison, Capricorne, Cassard, Cdt Birot,. Cdt Bouan, Cdt Ducuing, Charles de. Gaulle, Chevalier Paul ...
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FUSILIERS MARINS

SOUS HAUTE PROTECTION Agapanthe

Recrutement

BdD Toulon

Bilan de quatre mois d’opérations PAGE 20

etremarin.fr le nouveau site PAGE 26

Interview du contre-amiral Béraud PAGE 7

BI-MENSUEL DE LA MARINE NATIONALE

SOMMAIRE

ÉDITORIAL

AZIMUTS

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INFOS ACTUS

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Aperçu dans la quinzaine : Visite du Premier ministre aux marins du déploiement Agapanthe. Première visite du ministre de la Défense à la Marine nationale • Toulon : la plus grande BdD de France. Interview du contre-amiral Denis Béraud

PASSION MARINE

FUSILIERS MARINS POUR PROTÉGER ET DÉFENDRE PAGE 10 INFOS ACTUS

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Agapanthe : bilan de quatre mois d’opérations. Interview du contre-amiral Kérignard, CTF 473 • Tahiti : bientôt deux nouveaux Dauphin au pays des requins • Diplomatie humanitaire et gestion des crises internationales • L’Aquitaine prépare sa première sortie à la mer

CHRONIQUE DU PERSONNEL

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Journée d’information avant départ Outre-mer et étranger • etremarin.fr nouvelle génération

DANS NOS PORTS

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Cherbourg : un nouveau préfet maritime • Brest : escale d’un groupe de guerre des mines • Toulon : un lieu d’histoire pour un rendez-vous avec l’actualité • Toulon : l’étoffe des marins, une histoire d’uniforme • Fortde-France : des collégiens en stage à la base navale • Toulon : le navire-école de l’Armada espagnole en escale

HISTOIRE

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Octobre 1915, la Marine au secours de 4 100 Arméniens

TEMPS LIVRE

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Le temps de la confirmation

AGENDA

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Colloque : le missile de croisière naval : quelles ruptures ?

TEMPS LIBRE

orient a été choisi pour abriter le premier port de la compagnie des Indes à cause de la citadelle de Port-Louis qui protégeait sa rade des raids anglais. À Toulon c’est la presqu’île de Saint-Mandrier qui verrouille la rade, à Brest la pointe des Espagnols, le fort de Bertheaume. Les marins déploient d’ingénieux efforts pour protéger leurs flottes. Ce n’est pas un mince paradoxe. Les marins savent que la puissance réside dans la mobilité, le choix du point d’action militaire, que les défenses fixes sont faites pour être tournées par l’océan. Pour autant les ouvrages maritimes et les fortifications qui décorent le paysage de nos rades et ports militaires témoignent du souci constant et vital de protéger les navires au mouillage et les arsenaux. De la batterie basse de Toulon au dispositif sophistiqué de l’île Longue, il s’agit d’observer, de détecter et d’identifier au plus loin, d’interdire et de freiner, de réagir et de riposter. La conjugaison de toutes ces phases devant permettre de dissuader l’attaque, puis s’il le faut, de la repousser. Mettre en œuvre une marine de haute mer c’est donc également et depuis toujours la protéger lorsqu’elle est la plus vulnérable, nue au fond de ses bassins. C’est la mission des fusiliers marins. Ils n’en sont pas les acteurs exclusifs. La conception des infrastructures, les systèmes de détection, l’action du renseignement, la vigilance de chacun, concourent à la protection. La place des fusiliers marins dans ce dispositif global est celui de la protection dynamique, car

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toute enceinte peut être violée, tout rempart peut être escaladé, tout détecteur peut être aveuglé. Derrière les enceintes, il faut de la souplesse, du discernement, des moyens d’action. Les savoir-faire maîtrisés par les fusiliers marins sont aujourd’hui réclamés par d’autres applications, la protection de navires en haute mer. La menace asymétrique de la piraterie affecte le trafic maritime en océan Indien. Les fusiliers marins se déploient sur les navires de pêche, les câbliers, les navires de commerce sous pavillon français qui doivent croiser dans ces eaux menacées. Ils repoussent les attaques, en deux ans ils ont ainsi sauvé du rapt et de la séquestration près de 300 de nos concitoyens. Les fusiliers marins se sont illustrés dans toutes les guerres, ils étaient à Ypres et à Dixmude, ils étaient à Bir Hakeim, ils ont libéré Paris avec la 2e DB avant de se porter sur le Rhin, en Indochine, en Algérie, ils ont été de toutes les Opex majeures. Ils ont prouvé mille fois leur courage, leur rusticité et leur faculté d’adaptation. Ceux d’aujourd’hui ont hérité de cet esprit. Ceux qui protègent les ports et les bases de la Marine sont les mêmes que ceux qui défont les pirates somaliens, adaptables et combatifs. Ce dossier spécial de Cols Bleus illustre leurs principales missions et suscitera peut-être des vocations… la protection-défense n’est pas réservée aux fusiliers marins.

CF Yann Kervizic

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(Re)découvrez l’application iPhone Marine nationale ! COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  3

Azimuts Au moins un sous-marin lanceur d’engin SNLE en patrouille permanente

ZMATO Mission hydrographique en océan Atlantique

Plusieurs avions de patrouille maritime Atlantique 2 en permanence en opérations

PRINCIPALES MISSIONS HORS EAUX TERRITORIALES

DÉPLOYÉS OCÉAN INDIEN

ATLANTIQUE

Albatros Andromède (GGDM) Croix du Sud (GGDM) EV Jacoubet (Enduring Freedom) Gazelle Guépratte (Atalante) Montcalm (Enduring Freedom) Somme (Alindien) Var (GGDM)

Borda (ZMATO) Foudre (Corymbe) La Pérouse Primauguet MÉDITERRANÉE

Beautemps-Beaupré Mistral

OCÉAN PACIFIQUE (APPROCHES POLYNÉSIE FRANÇAISE)

DAKAR

La Railleuse

Dague

Sabre DJIBOUTI NOUVELLE-CALÉDONIE

Dumbéa, Jacques Cartier La Glorieuse, La Moqueuse Vendémiaire LA RÉUNION

Floréal, La Grandière, La Rieuse, Nivôse

4  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

CHERBOURG BREST TOULON BAYONNE

ENDURING FREEDOM Contrôle de l’espace maritime nord océan Indien. Lutte contre les trafics illicites.

CORYMBE

ATALANTE

Mission de permanence opérationnelle dans la zone du golfe de Guinée.

Opération de l’Union européenne de lutte contre la piraterie maritime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

GGDM Déploiement du groupe de guerre des mines en océan Indien. Cartographie en date du 23 février 2011

AU PORT-BASE GUYANE

La Capricieuse, La Gracieuse, Mahury, Organabo BREST

Alcyon, Aldebaran, Altair, Antarès, Argonaute, Belle Poule, Buffle, Cassiopée, Cdt Blaison, Cdt L’Herminier, Céphée, Chacal, De Grasse, Églantine, Éridan, Étoile, Georges Leygues, Glycine, Grande Hermine, Guépard, Jaguar, L’Aigle, La Motte-Picquet, Laplace,

Latouche-Tréville, Léopard, Lion, LV Lavallée, LV Le Henaff, Lynx, Malabar, Monge, Mutin, Panthère, Pégase, PM L’Her, Sagittaire, Styx, Tenace, Thétis, Tigre, Tourville

Jean Bart, Jean de Vienne, Jonquille, La Fayette, Lubéron, Lyre, Marne, Meuse, Orion, Pluton, Rapière, Siroco, Surcouf, Taape, Tonnerre

BAYONNE

CHERBOURG

Fulmar

TOULON

Coralline, Cormoran, Élan, Flamant, Géranium, Glaive, Pluvier, Vulcain

POLYNÉSIE FRANÇAISE

Achéron, Aconit, Ailette, Arago, Bélier, Bison, Capricorne, Cassard, Cdt Birot, Cdt Bouan, Cdt Ducuing, Charles de Gaulle, Chevalier Paul, Chevreuil, Courbet, Dupleix, Esterel, Forbin, Grèbe, Hallebarde,

ANTILLES

Dumont d’Urville, Germinal, Maito, Ventôse, Violette

Aramis Athos SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON

Jasmin La Tapageuse Manini Maroa Prairial, Revi

COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  5

APERCU

dans la quinzaine

Le 12 février 2011, le Premier ministre, en déplacement officiel en Arabie Saoudite, s’est rendu à bord du porte-avions Charles de Gaulle en manœuvres White Shark au large de Djedda. M. Fillon, accueilli par le chef d’état-major de la Marine, a rencontré l’équipage et assisté à une séance de catapultages et d’appontages depuis le pont d’envol. M. Juppé, ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, s’est rendu à Toulon le 18 février 2011 pour sa première visite dans la Marine. Après un passage sur la FASM Dupleix, M. Juppé s’est rendu en Panther à bord du BPC Mistral à la rencontre de l’équipage et des officiers-élèves de la mission Jeanne d’Arc 2011. Le ministre d’État s’est ensuite rendu au CIN de Saint-Mandrier afin de rencontrer des élèves et cadets de la défense (photo), avant de retourner au port militaire visiter le SNA Améthyste. La journée s’est achevée à la BAN de Hyères où le ministre d’État a pu découvrir le Caïman Marine (NH90) actuellement en phase de certification au Cepa. 6  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

INFO

actus

TOULON LA PLUS GRANDE BDD DE FRANCE INTERVIEW DU CONTRE-AMIRAL DENIS BÉRAUD

La base de défense de Toulon a été inaugurée le 26 janvier. Par le nombre de personnes qu’elle soutient, elle est la base de défense la plus importante de France. Quoique de couleur majoritairement « bleu marine », elle comprend aussi des unités des autres armées et des services communs implantés en région toulonnaise. L’amiral Denis Béraud, qui la commande, a bien voulu répondre aux questions de Cols Bleus.

Amiral, pourriez-vous nous présenter brièvement la base de défense dont vous avez la responsabilité ? La base de défense (BdD) de Toulon est l’une des soixante bases au sein desquelles sera regroupée la totalité des personnels du ministère de la Défense (cinquante et une en métropole, neuf dans les DOM-COM ou à l’étranger). Toulon est la plus importante en nombre, avec 23 400 personnes soutenues, et s’étend entre les villes de Six-Fours, à l’ouest, et Cuers, au nord-est. Il existe une deuxième base de défense dans le Var, située à Draguignan. À elles deux, elles représentent plus de 30 000 personnes de la Défense, ce qui fait du Var le premier département militaire de France. Le principe général de la mise en place des bases de défense repose sur la mutualisation des personnels et des ressources financières concourant à l’administration et au soutien commun, à l’exclusion de ce qui est spécifique à chaque armée, comme le maintien en condition des matériels et la préparation opérationnelle. La mutualisation des personnels s’est effectuée en rassemblant au sein d’un groupement de soutien de base de défense (GSBdD) l’ensemble des personnels précédemment dispersés dans les unités, opérationnelles ou non, et qui effectuait ces tâches de soutien. À Toulon, le GSBdD

représentera à terme 1 700 personnes et est dirigé par un commissaire général. La mutualisation des achats et des contrats s’est effectuée à travers ce que l’on appelle des services exécutants, principalement le service d’infrastructure de la défense (SID) pour tous les fluides au sens large (eau, gaz, électricité) et les plates-formes achat finances (PFAF) du service du commissariat des armées (SCA) pour les autres achats ou contrats. À titre indicatif et toujours pour Toulon, le volume financier correspondant porte sur presque 100 millions d’euros. Quels sont les aspects de la mutualisation qui vous semblent le plus délicat à mettre en œuvre ? La mutualisation des achats ne pose pas de difficultés majeures et est porteuse d’importantes économies d’échelle, une fois que les services exécutants auront trouvé leur pleine capacité. Il convient par contre de veiller à ce que le regroupement de ces contrats et achats ne conduise pas à en écarter les petites entreprises, notamment celles qui constituent le tissu industriel ou commercial local. La mutualisation des personnels est bien sûr psychologiquement plus sensible. Elle impose de modifier des habitudes et éloigne les personnels de soutien des unités soutenues, même si des antennes du GSBdD ont été créées au sein des unités éloignées COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  7

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INFO

actus

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géographiquement du noyau central de la BdD, c’est-à-dire de la base navale pour la BdD de Toulon. Elle conduit, notamment au sein des régiments de l’armée de Terre, à une réorganisation profonde puisque l’ex-compagnie de soutien est clairement disjointe de sa formation d’origine pour rallier le GSBdD, transférant ainsi sur ce dernier la charge du soutien des unités en opérations extérieures. Elle fait craindre par les unités soutenues une baisse de réactivité et de proximité. Elle s’inscrit clairement dans la diminution des effectifs imposée par la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le Livre blanc de 2008, qui portera sur un total de 54 000 personnes du ministère, en grande partie au sein du soutien. Notre objectif est que, malgré les diminutions d’effectifs, cette mutualisation permette dans certains domaines une amélioration du service rendu aux unités des forces. La BdD de Brest a été une base expérimentale. Dans quelle mesure vous êtes-vous inspirés des enseignements tirés de cette expérience pour Toulon ? Nous avons beaucoup travaillé avec nos homologues brestois pour préparer la montée en puissance de la BdD de Toulon en nous appuyant, bien sûr, sur leur expérience de BdD expérimentale puis pilote. D’une part pour ne pas tout réinventer, d’autre part pour que les processus de fonctionnement soient les plus communs possibles entre nos deux BdD de type 3, c’est-à-dire d’une taille supérieure à 10 000 personnes (la troisième BdD de type 3 est celle d’Île-de-France). Cette taille impose des mesures d’adaptation par rapport aux documents généraux fixant les règles de fonctionnement des BdD, ce que le centre de pilotage et de conduite du soutien (CPCS), situé au sein de l’EMA à Paris et qui est notre autorité de tutelle, reconnaît parfaitement, pourvu que nous soyons cohérents. Dans ce domaine, l’esprit doit primer sur la lettre. Quand estimez-vous que toute l’organisation de la BdD sera complète ? J’aurais tendance à dire, sous forme de boutade, que l’organisation ne sera jamais complète. La Défense, comme le reste des organisations, est entrée dans une phase de mutation permanente. Ceci dit, tout est mis en œuvre pour que la BdD trouve son rythme normal de fonctionnement au cours de l’année 2011, avec quelques aspects qui ne trouveront leur pleine efficacité qu’en 2012. Il faut bien considérer que la mutualisation en organisation doit s’accompagner, par exemple, d’un regroupement physique des personnes participant à une même fonction. Pour obtenir cela, des adaptations d’infrastructures sont nécessaires et ne se réaliseront pas en quelques semaines. Par ailleurs, de nombreux gains de productivité sont attendus des nouveaux systèmes d’information et de traitement des données dans le domaine du soutien. Là encore, leur déploiement demandera un peu de temps. Quels sont, selon vous, les domaines dans lesquels la BdD apportera le plus d’améliorations ? Les regroupements initiés par la mise en place des bases de Défense conduisent d’abord à davantage 8  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

LE CONTRE-AMIRAL BÉRAUD A INAUGURÉ LA BDD DE TOULON LE 26 JANVIER DERNIER. LE 54E RÉGIMENT D’ARTILLERIE DE L’ARMÉE DE TERRE BASÉ À HYÈRES.

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La défense, comme le reste des organisations, est entrée dans une phase de mutation permanente. Ceci dit, tout est mis en œuvre pour que la BdD trouve son rythme normal de fonctionnement au cours de l’année 2011, avec quelques aspects qui ne trouveront leur pleine efficacité qu’en 2012. de transparence et de visibilité. Ils permettent d’éliminer les duplications d’effort entre organismes différents. Ils autorisent, par comparaison entre les sites et les fonctions exercées, de déterminer les écarts de charges de travail et d’y remédier. La mutualisation des petits contrats, passés jusque là de manière individuelle par chacune des unités et formations, permettra d’obtenir de meilleurs prix et de s’appuyer sur les meilleures pratiques. Enfin, alors même que les formations soutenues vivent leur perte de compétence sur le soutien comme une réduction de périmètre, l’objectif est bien de leur permettre de se concentrer sur leur fonction opérationnelle première qui est de s’entraîner, d’en-

»

tretenir leurs matériels de combat et de se déployer en opérations. De ce point de vue là, le fait de ne plus avoir à régler les factures de chauffage pour une unité opérationnelle ne me paraît pas constituer une perte de souveraineté. Dans une base aussi « bleu marine », comment prenez-vous en compte les unités des autres armées ? Il faut relativiser les choses, car sur les plus de 23 000 personnes qui appartiennent à la BdD de Toulon, environ un tiers n’appartient pas à la Marine et est constitué par les effectifs d’autres armées ou directions et services. On peut citer

INFO

actus nées dans la BdD. Il est chargé de leur soutien commun et de coordonner les soutiens spécialisés apportés par chaque chaîne du ministère (service de santé, service d’infrastructure, service des munitions, service des essences, service d’action sociale, etc.). Il n’y a donc pas d’enjeu de pouvoir, mais un véritable enjeu de performance et de satisfaction des clients que sont les unités opérationnelles, dans la mesure des ressources qui nous sont allouées.

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LA BASE AÉRONAVALE DE HYÈRES.

Les chaînes du soutien bénéficieront d’une vraie logique de formation et de cursus professionnels là où leur dissémination antérieure ne le permettait pas toujours.

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LE CENTRE DE TRANSMISSIONS DE SIX-FOURS.

de façon non exhaustive le 54e régiment d’artillerie d’Hyères, le 519e groupement de transit maritime qui déménagera de La Rochelle vers Toulon à l’été 2011, l’atelier industriel de l’aéronautique de Cuers, l’hôpital militaire de Sainte-Anne, l’école du personnel paramédical des armées, l’établissement de DGA – Techniques navales, au Mourillon, et de DGA – Essais de missiles au Levant, le détachement de la Direction du renseignement militaire de Giens, les pyrotechnies de Toulon et de Tourris qui appartiennent dorénavant au nouveau service interarmées des munitions (Simu), sans compter toutes les directions et services interarmées et ministériels implantés dans la région toulonnaise. Toutes ces unités et formations font l’objet du même soutien en accordant une priorité évidente à celles qui se préparent à un déploiement opérationnel.

Est-ce que la date du 1er janvier a changé quelque chose pour vous, en termes de reconnaissance notamment ? Je ne pense pas courir après la reconnaissance. J’avais déjà la chance d’occuper les fonctions prenantes d’adjoint territorial de l’amiral Tainguy, dans son rôle de commandant de région et d’arrondissement maritime, ces dernières étant maintenues mais sur un périmètre plus restreint. En prenant, en deuxième casquette, les fonctions de commandant de BdD, chargé du soutien général sur un périmètre un peu différent, notamment étendu à l’interarmées, je ne fais que mettre en pratique le principe de la mutualisation, en évitant de multiplier les chefs pour assumer des responsabilités relevant d’organisations différentes mais somme toute assez proches. Par ailleurs, le commandant de BdD n’a pas d’autorité fonctionnelle sur les formations opérationnelles station-

Comment concevez-vous le contrat entre le GSBdD et ses clients ? Ce contrat est codifié par l’ensemble des documents réglementaires qui régissent le fonctionnement des BdD. Il s’appuiera sur une directive portant norme du soutien et qui précisera, de façon certes macroscopique, le niveau de prestations que les formations soutenues peuvent attendre, entre autres, du GSBdD. Nous avons mis en place, à titre d’initiative locale, un guide des prestations de la BdD à l’usage des unités soutenues pour que chacun, quel que soit son rôle au sein des formations, sache à qui s’adresser pour obtenir telle ou telle prestation de transport, d’achat, d’alimentation, d’entretien… Cette démarche est d’autant plus importante en cette période où de nombreux périmètres ont été redessinées et où existe un risque réel de ne plus s’y retrouver dans le maquis organisationnel. Enfin, nous attendons le résultat d’une expérimentation menée par la BdD de Brest pour déterminer s’il faut fixer des contrats de service plus précis entre les divers organismes de la BdD que ceux qui résultent des directives nationales. La mutualisation des services de soutien fait parfois peur au personnel, qui n’en voit pas encore clairement les avantages. Que pouvez-vous leur répondre ? Comme je l’ai déjà exprimé, la mutualisation est la condition nécessaire pour permettre la déflation d’effectifs imposée au ministère de la Défense, comme d’ailleurs aux autres ministères. Ce qui peut faire peur, à titre individuel, c’est la déflation, cela ne devrait pas être la mutualisation. Pour les personnels concernés, les réorganisations en cours constituent un véritable enjeu. La mise en place de systèmes d’information nouveaux, une certaine déconcentration financière, des interlocuteurs nouveaux peuvent permettre à chacun de trouver son épanouissement personnel dans cette nouvelle organisation. Le ministère est ainsi très attentif à ce que de nombreux postes de responsabilité soient ouverts au personnel civil de la défense, bien au-delà de ce qui était pratiqué précédemment. À Toulon, le chef du service soutien commun du GSBdD est un IDEF qui aura plus de 400 personnes sous ses ordres. Les chaînes du soutien bénéficieront d’une vraie logique de formation et de cursus professionnels là où leur dissémination antérieure ne le permettait pas toujours. Enfin, nous travaillons à éviter toute forme de cloisonnement de manière à ce qu’un personnel militaire puisse, selon son domaine de compétence, travailler alternativement au sein des services de soutien et des unités opérationnelles. C’est par exemple le cas des personnels de restauration de la Marine qui continueront d’alterner embarquement et postes à terre au sein des GSBdD.  PROPOS RECUEILLIS PAR CF JÉROME BAROË

COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  9

PASSION

Marine

10  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

FUSILIERS MARINS

POUR PROTEGER

ET DEFENDRE ls sont 1 450 dans le monde et assurent en permanence la protection des implantations à terre et de certains bâtiments de la Marine. Moins connus que les commandos de marine, les fusiliers marins sont bien souvent réduits à leur mission de patrouille pour la protection des enceintes des bases à terre de la Marine. Pourtant, loin de cette image réductrice, ils ont des missions très diverses et s’adaptent en permanence à l’évolution des menaces. Partout où la Marine est présente, les fusiliers marins le sont aussi : dans les grands ports militaires de Brest et de Toulon, mais aussi à l’étranger comme Djibouti ou Abou Dhabi, dans les différentes unités en métropole ou dans les départements et territoires d’outre-mer, mais aussi sur certains bâtiments comme le Charles de Gaulle. Ils sont même présents sur des bâtiments civils français dont ils assurent la protection contre les attaques de pirates. Leurs missions sont aussi diverses que leurs implantations. Si on peut les résumer à la protection des sites et à la lutte contre les intrusions terrestres ou maritimes et contre le terrorisme, elles nécessitent cependant des moyens et un entraînement spécifique selon les conditions où elles sont exercées. Préparation à la diversité des menaces et formation du personnel sont donc un impératif permanent. N’oublions pas, à côté des hommes et du matériel, que les unités de fusiliers marins comptent aussi de nombreux chiens. Par leurs capacités d’attaque et leur odorat, ces compagnons à quatre pattes apportent un concours inestimable contre les intrusions et dans la lutte contre la drogue et les colis suspects. À l’heure où les compagnies de fusiliers marins sont devenues depuis peu des « unités élémentaires », Cols Bleus vous propose de les découvrir dans leurs missions quotidiennes. Tout d’abord, le capitaine de frégate Kervizic, chef de la division Protectiondéfense à Alfusco, présente l’organisation et les missions des diverses catégories d’unités. Ensuite, direction le groupement des fusiliers marins de Toulon. Cette grosse unité de plus de 400 hommes est chargée de la protection de la première base navale française, mais aussi des sites de la Marine dans la région toulonnaise. Très différente, loin de la mer et au milieu des champs de la Seine-et-Marne est l’unité de fusiliers marins du centre de transmissions de Sainte-Assise. Ses 80 hommes assurent la protection des installations de transmissions de la Fost. Enfin, quelques mots sur les éléments de protection embarqués, ces petits détachements de fusiliers marins qui sont chargés de protéger des bâtiments civils français qui pourraient être menacés par les pirates qui sévissent en océan Indien.

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COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  11

PASSION

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Entretien avec le CF Yann Kervizic

LIGNES DE DEFENSE Vieille histoire que celle des fusiliers marins… Depuis 1622 et la levée de Compagnies franches pour embarquer sur les vaisseaux de la flotte royale, la Marine a toujours entretenu des unités destinées à mener un combat de fantassin, en mer au cours des abordages, à terre pour les débarquements, mais aussi pour protéger ses navires et ses arsenaux. La pertinence de telles unités ne s’est jamais démentie au fil des siècles. Quelles sont, aujourd’hui, les missions de ces soldats de la mer ? Comment font-ils face aux nouvelles menaces ? Tour d’horizon avec le CF Yann Kervizic, chef de la division « Prodef » de la Force maritime des fusiliers marins et commandos. Commandant, le 1er septembre 2010, les sept compagnies de fusiliers marins (Cifusil) sont devenues des unités élémentaires. Qu’est-ce que cela change concrètement ? Ce statut, assez répandu dans les autres armées, s’est également imposé dans la Marine pour alléger la charge administrative d’unités isolées de taille moyenne ou modeste. Il s’agit de permettre aux marins de ces unités de se concentrer totalement sur leur fonction opérationnelle, c’est un plus. « Consacrez-vous totalement à vos missions, pour le reste on s’en occupe. » Les responsabilités opérationnelles des commandants d’unités élémentaires de protection-défense restent entières dans leur cœur de métier et par les temps qui courent il y a suffisamment à faire. Le commandant garde 12  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

d’ailleurs son titre et son appellation de commandant, il est désigné par Alfusco. Comment est organisée la protection-défense dans la Marine ? Quel est l’éventail de missions des différentes structures ? La « Prodef » est l’un des deux métiers de la Forfusco, l’autre étant l’action offensive avec les commandos marine. Pour de nombreuses raisons l’un ne va pas sans l’autre : recrutement, parcours professionnel, choix des matériels, entraînements, mise au point de tactique de défense ou d’assaut… La Prodef est assurée par 1 450 fusiliers marins, sur les 2 500 marins que compte la force. Deux groupements de fusilier marins (GFM), fort de 400 personnes chacun, sont implantés dans les grands ports

militaires de métropole, Brest et Toulon. Les GFM forment l’épine dorsale du dispositif : outre les missions de protection, dites classiques, des bases navales et aéronavales, ils peuvent à tout moment déployer en opérations leurs groupes d’intervention et de renfort (GIR). Un GIR, ce sont 75 fusiliers confirmés, prêts à être projetés à tout moment hors du port-base, en France et à l’étranger, en fonction des menaces et des événements : mouvements d’un bâtiment précieux dans une zone resserrée, protection d’une zone portuaire à l’étranger, menace ou vulnérabilité ponctuelle sur un site… Ces unités très souples et très sollicitées fournissent également le gros des éléments de protection embarqués (EPE), à bord des navires civils français qui croisent dans les eaux dangereuses.

Les Cifusil, au nombre de sept, sont réparties sur toutes les zones côtières, de la Manche à la Méditerranée. Trois d’entre elles opèrent en plein hinterland, pour protéger des sites de transmission de la Marine. Leur première mission c’est la protection du site sur lequel elles sont installées ; mais elles participent également à l’appui des missions de la Marine en Outre-mer ou à l’étranger. Dix détachements sont ainsi postés autour du globe, armés par les fusiliers des unités de protection.

LA RIGUEUR ET LA VARIÉTÉ DE LEURS MISSIONS FONT LE SUCCÈS DES FUSILIERS MARINS.

Le porte-avions Charles de Gaulle a la spécificité d’embarquer à demeure une unité de fusiliers. Est-ce une Cifusil comme les autres ? Cette compagnie est en effet calquée sur le modèle d’une Cifusil. Son existence s’impose car le Charles de Gaulle est un bâtiment de très haute valeur stratégique. Sa valeur symbolique, sa propulsion nucléaire, ses systèmes d’armes exigeaient une protection permanente et dédiée. C’est la tâche de la quarantaine de fusiliers embarqués : quadriller le bord mais également la zone d’exclusion autour du bâtiment lorsqu’il est au mouillage, servir enfin les affûts Sadral d’autodéfense, le dernier rideau défensif du porte-avions. À quel type de menaces les fusiliers doivent-ils faire face aujourd’hui ? Allumez le poste, lisez le journal et vous aurez d’amples informations sur les menaces extérieures qui pèsent sur notre pays. À mon sens il existe une menace plus insidieuse qui est celle du succès… Lorsque la protection assurée par les fusiliers fonctionne, lorsqu’elle dissuade avec efficacité, le risque est celui de la sclérose, de l’assoupissement. On s’en garde par la rigueur, mais aussi par la variété des missions, par un parcours professionnel diversifié entre unités de protection-défense, commandos et le service à bord des unités de la flotte. Nous avons tout à gagner de ces échanges permanents, de la diversité des expériences, la dot des fusiliers dans la corbeille de la mariée c’est leur état d’esprit, leur combativité, leur expérience des situations difficiles. À la question « pourquoi vous êtes vous engagés ? », les jeunes marins qui entrent à l’École des fusiliers répondent unanimement : « Je veux de l’action. » Ils en ont et ils en auront de plus en plus.  PROPOS RECUEILLIS PAR L’ASP FLORIAN MARTIN

LA CYNOTECHNIE, FER DE LANCE MÉCONNU Discrètes et souvent mal connues, les équipes « cyno » de la Forfusco sont un maillon clé du dispositif de protection-défense. Le chien fait peur, le chien dissuade. Il a une capacité de détection auditive et olfactive qui surpasse de très loin radars, caméras et satellites dans un sous-bois ou une zone industrielle. Il est enfin un des éléments de l’intervention contre un intrus éventuel. 200 équipes « cyno » assurent la garde des installations de la Marine et ses maîtreschiens s’illustrent régulièrement dans les concours de dressage des chiens militaires. Les bergers belges, des chiens vifs et intelligents, fiables et faciles à dresser (et au bon mordant…) sont tout particulièrement adaptés à ces missions. Les deux tiers des chiens de la Forfusco sont de cette race. Des clôtures des bases navales aux théâtres d’opérations d’aujourd’hui, le savoirfaire des fusiliers maîtres-chiens est un atout. Deux équipes de cynotechnie de combat sont actuellement déployées en Afghanistan, leurs missions : protection de bases, fouille, recherche d’IED, pistage, ouverture de route en éclaireurs… Le commando Kieffer, créé en 2008, défriche l’emploi de nouvelles technologies et techniques, dont celles liées à la cynotechnie avec des chiens équipés de caméra « embarquée » ou apte à un emploi offensif. COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  13

PASSION

Marine

GFM Toulon

PROTECTION RAPPROCHÉE AUX AVANT-POSTES Depuis 1998, date de leur création, les GFM sont des unités dites de protection-défense mis à disposition des commandants de sites sensibles de la Marine. Leurs activités se sont récemment élargies et on retrouve aussi ces fusiliers embarqués à bord de thoniers, repoussant des attaques de pirates en océan Indien. Deux GFM, à Brest et à Toulon, se partagent ces missions. Quelles sont leurs spécificités, leurs entraînements et leurs méthodes ? Revue de détail du GFM Toulon. eur base arrière est située sur la pointe ouest de l’arsenal de Toulon. Pour y accéder, le visiteur doit montrer patte blanche. Un premier poste de garde avertit : « photos interdites », « téléphones coupés ». Vous entrez dans la maison-mère du groupement des fusiliers marins (GFM). En forme de U, la caserne Brégaillon a été construite vers 1871 pour y loger à l’époque, l’École centrale de pyrotechnie de la Marine. Plutôt austère, il faut traverser sa cour, dépasser son drapeau et pousser une porte à double battant qui a l’âge de ses murs. « Soyez le bienvenu, accueille le second du groupement, le lieutenant de vaisseau Philippe Sierra. Vous êtes dans une grande famille. » Une grande famille sans aucun doute : en 1948 celle qui s’appelait la compagnie de garde comptait 196 fusiliers dans ses rangs pour la protection de l’arsenal. Aujourd’hui, ils sont près de 400, de plusieurs compagnies réunis au sein du GFM. Et comme toutes les fratries celle-ci a ses codes, ses règles, écrites ou non : « Ici le respect est primordial, vous verrez, la discipline de nos gars est à la hauteur de ce que nous attendons d’eux. En retour, ils auront la même exigence pour vous », souffle un cadre. Un contrat moral. Dont acte. Chaque matin, le GFM tient réunion pour le briefing protection qui prend en compte les événements de la veille et permet à son pacha, le capitaine de frégate Philippe Dezoteux, de délivrer ses consignes pour la journée. Chaque compagnie y est présente. Cinq en tout. Leur articulation dans la mission de protection de points sensibles marine de l’aire toulonnaise est une mécanique complexe. Mais on retiendra quatre compagnies de protection, une compagnie d’intervention et un peu moins d’une cinquantaine d’équipes cynotechniques, chiens de patrouille, de recherche d’explosifs ou de stupéfiants. Les sites sous leur responsabilité sont des installations prioritaires de défense (IPD) et des points d’importances vitales (PIV) de la Marine, souvent éloignés de plusieurs kilomètres les uns des autres ; dépôt de munitions comme à Tourris ou centre de transmission tel que le fort de Six-Fours. En tout, des hectares entiers de terrain, parfois caillouteux, marécageux et difficile d’accès et dont il faut garantir l’intégrité 24h/24 toute l’année.

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PLUS IMPORTANTE AIRE DE PROTECTION, LA BASE NAVALE DE TOULON COMPTE 272 HECTARES ET 7,2 KM DE FAÇADE MARITIME.

2 1 & 2 HORS DE LA GARDE, C’EST LA FORMATION “INDISPENSABLE” ET L’ENTRAÎNEMENT “CONTINU”. 3 LE CENTRE OPÉRATIONNEL DE PROTECTION COORDONNE L’ACTIVITÉ DE LA COMPAGNIE.

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Aussi, le rythme de travail est rude. Un élément de patrouille et d’intervention prend le service à midi jusqu’au lendemain même heure. Puis il bénéficie d’une demi-journée de repos. Hors de la garde c’est la formation, « indispensable », et l’entraînement, « continu ».

Compagnie du port : entre terre et mer Pour les gardiens de ces fortifications sans douve ni muraille, la plus importante aire de protection en superficie est sans doute la base navale de Toulon, armée quotidiennement par une vingtaine de fusiliers de la compagnie du port et divisée en deux unités. La première, la « nautique », patrouille en petite et grande rade, par pluie battante ou par grand soleil, notamment sur les 4 km de zone interdite à la navigation civile. Y pénétrer est un délit. Pour cette tâche, ces soldats de la mer dans leurs tenues noires se déplacent essentiellement en Edop (embarcation

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Pas d’habitude, l’habitude c’est une faiblesse, parfois une faute (…) nous sommes très attentifs aux observations des patrouilles, des détails anodins peuvent en recouper d’autres, la vigilance se construit sur la curiosité. drome opérationnelle de protection). Ce pneumatique semi-rigide a un rayon d’action de 90 nautiques, un gyrophare et une sirène. Une mitrailleuse AANF1 peut être ajustée sur un affût fixe. De son côté, la deuxième unité de la compagnie, la « terrestre », sillonne les 272 hectares de la base. Ce sont eux qui ont assuré pendant seize mois, la bonne garde du porte-avions Charles de Gaulle en IPER et la sécurité du transport des éléments combustibles par une opération complexe, discrète et efficace de protection. Les deux unités, terrestre et nautique, sont en contact avec la vigie de la base, son donjon en quelque sorte. Un travail colossal et fastidieux. Répétitif ? « Pas d’habitude, l’habitude c’est une faiblesse, parfois une faute, corrige l’adjoint au capitaine de compagnie le premier maître Olivier Celle. La fréquence et les horaires de nos patrouilles ne sont jamais identiques. Mais, plus important encore, nous sommes très

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attentifs aux observations des patrouilles, des détails anodins peuvent en recouper d’autres, la vigilance se construit sur la curiosité. En ce sens chacun est un maillon d’une même chaîne, de l’opérateur au commandant. » La « nautique » au quai Vauban et la « terrestre » au quai Milhaud ont chacune un centre opérationnel de protection, un COP, coordonnés par son OPPD, officier de permanence protection-défense. Ce sont des bâtiments sans relief de prime abord qui sont les centres névralgiques de l’action de la compagnie du port. Un mur de téléviseurs y est disposé, renvoyant les images du réseau dense de caméra de surveillance de la base.

L’équipe cynophile : la pointe de l’épée C’est une vraie battue. Le chien et son maître du peloton cynotechnique se lancent à la poursuite de l’intrus. L’animal piste, flaire, se poste et obéit rigoureusement aux injonctions de son maître. COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  15

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PASSION

Marine

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le périmètre côté mer. Enfin, le dispositif peut être renforcé par la compagnie du GIR, le groupement d’intervention et de renfort. »

Derrière eux, une trentaine de fusiliers se prêtent à l’exercice. « L’équipe cynophile est la pointe de l’épée, nous sommes la garde », avance l’un d’eux. « Vous avez là un des plus flagrants exemples d’interaction qui existe entre toutes les compagnies du GFM, poursuit le capitaine Sierra. L’homme que nous recherchons s’est introduit dans le secteur de Minimes, un dépôt de munitions. C’est de la responsabilité de la compagnie pyrotechnie. Pour la soutenir, la « terrestre » que nous avons vu toute à l’heure, ceinture la zone et la « nautique » boucle

Le GIR, une unité spécialement préparée Le GIR est une unité spécialement entraînée, activée sur alerte de une à soixante-douze heures pour les départs inopinés en mission en métropole et à l’étranger. Ils peuvent renforcer la protection d’un bâtiment à équipage réduit, d’une unité

LE PELOTON CYNOPHILE COMPTE UNE QUARANTAINE DE CHIENS.

militaire précieuse dans le canal de Suez ou dans le golfe d’Aden, participer à la lutte contre les trafics en mer, escorter du matériel sensible ou même contribuer à la protection d’un navire civil en escale ou en transit dans une zone dangereuse. Chacun des fusiliers de l’unité convoite une place dans les EPE au large des côtes somaliennes, les équipes de protections embarquées à bord de navires de commerce et sur les autoroutes de la mer en proie à la nouvelle flibuste. « Partir en mission, c’est notre carotte », plaisante

LA « NAUTIQUE » VEILLE PARTICULIÈREMENT SUR 4 KM DE ZONE INTERDITE À LA NAVIGATION CIVILE.

ZONE DE RESPONSABILITÉ DU GFM TOULON SOLI LIÈSPO ONT

Dépôt de munitions de Tourris A50

390 fusiliers marins 833 hectares à protéger 7,2 km de façade maritime 205 points névralgiques 365 jours sur 365

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TOULON Dépôt de munitions de Minimes

Vauban

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(terrestre)

Caserne Brégaillon - GIR

LA GARDE

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(nautique)

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Mer Méditerranée 2 km

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un maître. En fait, si le GIR assure la plupart des missions, tous les membres du GFM sont susceptibles d’en être. Actuellement 15 % du groupement, 58 personnes, sont projetés à Djibouti, aux Seychelles, à Abou Dhabi ou à Tahiti. « Nous avons totalisé 542 départs et 1 163 jours de missions pour la seule année 2010 », récapitule le lieutenant de vaisseau L’Hote, Comops du GFM avant de reprendre : « Certaines missions sont ponctuelles, comme la protection de sommets internationaux, d’autres sont récurrentes telles que notre participation depuis 2000 à l’opération Pamir en Afghanistan. »

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Des soldats dont l’ennemi avance masqué Retour dans le Var, à Hyères. La base aéronavale abrite notamment trois flottilles d’hélicoptères. Une cinquantaine de fusiliers du GFM assure la protection du site. Plusieurs fois par jour, armés de leur fusil à pompe, à pied ou en véhicule, ils effectuent, une patrouille domaniale, qui couvre la totalité du domaine. « La majorité du terrain est classée zone protégée et donc juridiquement très encadrée. Nos règles d’engagement sont strictes. Actuellement, nos chargeurs sont garnis mais l’arme n’est pas approvisionnée. » À l’intérieur des 8 km de clôture, une vingtaine de points dits névralgiques ont été recensés, dépôt d’essence, de munitions ou hangar aviation. Tôt ce matin, la compagnie a entrepris de courir sous une pluie habituellement rare mais aujourd’hui battante. Sac de 11 kg sur le dos et mitrailleuse lourde portée par les deux premiers du peloton. Ils sont jeunes, 27 ans en moyenne, et rêvent pour certains de rejoindre leurs camarades commandos marines. Sur les 95 postulants du GFM l’année dernière, trois seulement ont réussi les épreuves de sélections. Aussi, le groupement a élaboré un cycle de préparation des volontaires commandos avec des séances de tir, du combat, des parcours d’obstacle, de la course d’orientation et des séances de techniques d’interventions opérationnelles reprochées (TIOR). En effet, le GFM est un bassin de recrutement naturel pour les commandos. En attendant, ils s’entraînent, se dépassent et restent zélés. Mais pour quelles menaces ? « Insidieuse, répond le maître principal Dhermand, non conventionnelle. Dans le meilleur des cas, une intrusion involontaire ; dans le pire, l’activité terroriste. Aujourd’hui nous renforçons les contrôles d’accès, demain nous aiderons à la protection du ministre de la Défense en visite dans la base. Ne vous y trompez pas : nous sommes des soldats dont l’ennemi avance toujours masqué. » 

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EV GRÉGOIRE CHAUMEIL

4 & 6 LE GFM EST UN BASSIN DE RECRUTEMENT NATUREL POUR LES COMMANDOS. 5 SI LE GIR ASSURE LA PLUPART DES MISSIONS, TOUS LES MEMBRES DU GFM SONT SUSCEPTIBLES D’EN ÊTRE.

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PASSION

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CTM Sainte-Assise

PROFESSION : ANGES GARDIENS Le paysage est paisible. L’ancien site de Radio France à SainteAssise abrite depuis 1998 l’un des centres de transmissions de la Marine (CTM). L’unité compte quatre-vingt-dix marins, dont une grande majorité de fusiliers. Leur mission : veiller à la protection de cette zone de défense hautement sensible (ZDHS). Sous l’autorité de l’enseigne de vaisseau Éric Hoarau, commandant de la Cifusil, et de son second, le premier maître Pascal Bronnec, la compagnie de fusiliers marins œuvre 24h/24, 365 jours/an. oup de sifflet. La première partie du challenge sportif qui oppose plusieurs équipes de la Cifusil et du centre de transmission de la Marine (CTM) vient de s’achever. Les fusiliers marins regagnent leurs activités. Pour une dizaine d’entre eux, de service, la surveillance du site est la priorité. Au centre opérationnel, les caméras balayent toute la zone de défense hautement sensible (ZDHS), un fusilier contrôle ce qui pourrait paraître suspect. Pendant ce temps, un groupe s’équipe pour partir en patrouille. Armés, accompagnés d’un chien, ils partent pour deux bonnes heures d’inspection des installations prioritaires de défense. La formation assurée dans l’unité permet de préparer les marins aux différentes facettes des emplois de la compagnie. Dès son arrivée au CTM, chaque fusilier est spécifiquement formé pour la protection des ZDHS. Il suit un stage d’adaptation aux points sensibles, obtient un contrat de formation et de professionnalisation et une qualification personnelle à l’emploi. Et enfin, une habilitation à assurer son service. Loin de leur unité, les fusiliers du CTM participent aussi à des missions outre-mer. Ils peuvent ainsi, en ce moment, être projetés à Dakar, au profit de la surveillance d’un site de la Dirisi, en océan Indien au large de la Somalie dans le cadre de l’opération Atalante de lutte contre la piraterie maritime. À Djibouti et à Abou Dhabi, leur mission est aussi de participer à la protection des deux bases navales. En permanence, c’est près de 20 % de l’effectif de l’unité qui est déployé outre-mer.  SM ANAËLLE BASLÉ

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ASSISPAS BOUGER ! La Cifusil dispose d’un groupe cynotechnique composé d’une quinzaine d’équipes ; une équipe c’est un maître et son chien. Des locaux récents sont à la disposition des maîtres-chiens. Les chiens détectent, alertent et interviennent en cas d’intrusion. La filière cynotechnique est une plus-value dans la carrière du fusilier. L’entraînement est un jeu pour le chien. L’agressivité est maîtrisée, dirigée par le maître. Ghost et Volpy sont aux ordres ; obéissance mérite récompense. SIMULATION DE CHIEN À L’ÉPREUVE DU « MORDANT » ARRÊTANT UN INTRUS.

TROIS QUESTIONS À L’EV ÉRIC HOARAU, COMMANDANT LA CIFUSIL À SAINTE-ASSISE Commandant, quelle est la mission principale de la Cifusil ? La mission principale est la protection du site qui est un centre de transmission de toute première importance pour la Marine et notamment pour les sous-marins. Ce n’est pas le seul centre de transmission de la Marine mais dans chaque cas, une attention très particulière est accordée à la dimension protection. On le sait, l’échange d’informations, d’ordres, de comptes-rendus a acquis une dimension stratégique dans les opérations militaires. Ces sites sont donc des zones de défense hautement sensibles ce qui implique des installations spécifiques de défense et du personnel qualifié entièrement dédié à cette tâche, d’où la présence des fusiliers marins. Quelle est l’organisation d’une petite unité de fusiliers marins sur une ZDHS ? Tout s’articule autour du service de la garde, la raison d’être de l’unité. Des équipes se relaient pour des périodes de vingt-quatre heures durant lesquelles il faut occuper physiquement le terrain et veiller tous les capteurs et les nombreuses alarmes implantés sur le site. Intervenir en cas de doute ou d’événement imprévu, avec tous les moyens à notre disposition et notamment les chiens. Tout au long de l’année, cette garde revient tous les quatre jours, hors période de permission où le rythme s’accélère. Pour exercer cette garde et rester capable d’intervenir, il faut s’entraîner sans relâche : entraînement individuel au maniement des armes, au déroulé des règles d’ouverture du feu, entraînement collectif aussi pour agir de manière coordonnée en maîtrisant la force. C’est notre deuxième règle de vie. Enfin les fusiliers de Sainte-Assise partent en mission, dans les EPE par exemple, les jeunes se préparent au stage commando, cela nécessite des entraînements particuliers et l’entretien des qualités physiques et morales du fusilier. Votre compagnie a-t-elle changé depuis qu’elle est une unité élémentaire ? Je ne vous cache pas que certains se sont demandés si notre tâche allait changer, si nous étions devenus moins nécessaires. Ces craintes n’étaient pas fondées. Moi je dirai que les textes ont rattrapé la réalité. Nous avons d’excellentes relations avec les autres marins du CTM qui nous soutiennent aujourd’hui comme ils le faisaient hier. Je reste l’expert de la protection-défense, le commandant de la compagnie. Dans ces domaines, mes responsabilités n’ont pas diminué et je suis très fier de les assumer. Propos recueillis par SM Anaëlle Baslé

Les éléments de protection embarqués

UNE SOLUTION « COMBAT PROVEN » ans le golfe d’Aden, la mobilisation internationale, initiée par l’opération européenne Atalante, porte ses fruits. Les rails de navigation sécurisés, le suivi des bonnes pratiques répertoriées et diffusées, permettent aujourd’hui des transits plus sûrs. Mais dans les immenses espaces de l’océan Indien, entre la Somalie et l’Inde, la menace reste très importante dès que les navires de commerce s’éloignent des zones quadrillées par les bâtiments de guerre européens. C’est le cas des thoniers senneurs bretons qui opèrent depuis les Seychelles, ou des câbliers qui, à très petite vitesse, posent sur le fond des océans les fibres optiques qui relient l’Afrique à l’Asie et à l’Europe. Navigant sous pavillon français, conduisant une activité économique importante, leur zone de travail ne peut pas être déplacée, ni leur activité reportée. Dans ces conditions, les services du Premier ministre décident la mise en place d’une protection particulière sur ces navires vulnérables : les éléments de protection embarqués (EPE) de la Marine nationale. Des fusiliers marins pour l’essentiel, experts de la protection-défense, mais avant tout des marins capables de s’intégrer dans un équipage et de durer à la mer. Dès 2006, les premiers EPE sont placés sur les bateaux du Programme alimentaire mondial qui convoient de Mombasa à Mogadiscio de quoi nourrir le tiers de la population somalienne. Cinq ans plus tard, le système est éprouvé. Le résultat est

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éloquent avec quelque dix attaques repoussées en deux ans au large des Seychelles, soit 300 de nos concitoyens qui ont échappé à l’épreuve parfois mortelle, toujours éprouvante de la séquestration et de la soumission à la cupidité des pirates. Le dispositif fonctionne avec une violence maîtrisée au plus bas niveau. De nombreux pays s’inspirent des moyens mis en place par la Marine française pour assurer la protection de leurs navires de commerce.

Près de 80 marins arment les EPE qui embarquent sur les thoniers français, des fusiliers marins mais également des marins de la flotte qui reçoivent un entraînement spécifique à Lorient. D’autres équipes de protection agissent depuis Djibouti ou la France.  ASP FLORIAN MARTIN

Combat proven : preuve par le combat.

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AGAPANTHE BILAN DE QUATRE MOIS D’OPÉRATIONS

1 Le groupe aéronaval français revient de quatre mois d’opérations en océan Indien. Les frégates Forbin et Tourville, le sous-marin Améthyste et le pétrolier-ravitailleur Meuse escortaient le porte-avions Charles de Gaulle et son groupe aérien embarqué. Appui aérien aux opérations en Afghanistan, soutien à la lutte contre le terrorisme et la piraterie, coopérations militaires et manœuvres aéronavales auront rythmé ce déploiement. De fin octobre à fin février, le déploiement du groupe aéronaval (GAN) a d’abord reçu pour mission d’appuyer les troupes au sol de la Force internationale d’assistance à la sécurité, la FIAS, engagées en Afghanistan. Durant un mois, les vingt-trois aéronefs du groupe aérien embarqué ont accompli plus de 1 000 heures de vol au profit de la coalition, des patrouilles de reconnaissance aux show of force en passant par la surveillance de l’espace aérien conduit par le Hawkeye. Durant cette période, le groupe aéronaval français a travaillé en étroite coopération avec son homologue américain, articulé autour du porteavions Abraham Lincoln, engagé dans la même opération. Une expérience enrichissante à tous points de vue et un privilège réservé aux rares nations capables de déployer un groupe aéronaval. Mais le déploiement Agapanthe 2010, s’il marque à la fois le retour du porte-avions dans cette zone après son premier arrêt technique majeur et le baptême des opérations

pour la frégate de défense aérienne Forbin, ne saurait se résumer aux opérations en Afghanistan. En effet, cette mission a aussi permis de contribuer à la lutte contre la piraterie et contre le terrorisme en mer Rouge, dans le golfe d’Aden, en mer d’Arabie et dans le golfe d’Oman. C’est ainsi que la Meuse a contribué à l’arrestation de sept pirates et que lors du transit retour, dans le golfe d’Aden, les aéronefs embarqués ont réalisé une cinquantaine de vols de

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surveillance de l’espace maritime. Un autre volet de ce déploiement consistait en la participation du GAN à des manœuvres bilatérales. Cellesci ont permis d’éprouver l’interopérabilité des moyens militaires français et de partager des savoir-faire avec nos partenaires et alliés. Cette année, trois nations riveraines : l’Inde, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont accepté de se confronter aux unités et aéronefs de la TF 473.  LV COLOMBAN ERRARD

COMPOSITION DU GAN Le groupe aéronaval est articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle. Pendant Agapanthe, il comptait au total 5 bâtiments et 30 aéronefs armés par 2 500 militaires : - porte-avions Charles de Gaulle, avec le groupe aérien embarqué : 12 Super Étendard Modernisé (SEM), 9 Rafale F3, 2 E2C Hawkeye, 2 hélicoptères Dauphin, 1 hélicoptère Alouette III et 1 hélicoptère Puma ; - frégate de défense aérienne Forbin, avec 1 hélicoptère Panther ; - frégate anti-sous-marine Tourville, avec 1 hélicoptère Lynx ; - pétrolier-ravitailleur Meuse, avec 1 hélicoptère Alouette III ; - sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste. CATAPULTAGE / APPONTAGE Depuis le départ du 30 octobre 2010 et jusqu’au 21 février 2011 : 2 078 catapultages pour un total de 3 280 heures de vol. Cela représente une moyenne de 20 coups par jour d’activité, ce qui permet à chaque pilote d’effectuer un vol tous les deux jours. Deux caps symboliques franchis : - le 24 000e appontage a été réalisé au tout début de Pamir, par un Super Étendard Modernisé ; - le 25 000e appontage a été réalisé pendant Big Fox par un Hawkeye.

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actus PAMIR 2010 Volet français de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan du 25 novembre au 25 décembre 2011. - 31 jours d’opérations ; - 1 003 heures de vol, d’une durée de 5 à 6 heures ; - 246 sorties réalisées ; - 23 avions : 9 Rafale, 12 SEM, 2 Hawkeye. DÉTAIL DES VOLS Close air support : 138 missions Airborne Battlefield Command and Control : 33 missions

INTERVIEW DU CONTRE-AMIRAL KÉRIGNARD, CTF 473 Amiral, quel premier bilan pouvez-vous tirer de la mission Agapanthe ? Je retiendrai de ce déploiement Agapanthe qu’il représente une réelle opportunité pour la Marine nationale de contribuer à l’effort militaire de la France dans une région dont l’instabilité menace la communauté internationale. Quelle valeur ajoutée apporte la présence du porte-avions en océan Indien sur les opérations en cours ? La Marine nationale déploie en permanence des frégates et un avion de patrouille maritime en océan Indien. Le porte-avions est un formidable instrument militaire et diplomatique. Rares sont les pays qui peuvent, en effet, se prévaloir d’une telle capacité de projection de puissance. VARUNA Manœuvres aéronavales francoindiennes du 11 au 14 janvier en mer d’Arabie, au large de Goa. ORDRE DE BATAILLE - 12 SEM, 9 Rafale, 2 Hawkeye - 4 Sea Harrier du Viraat, 1 Dornier 28 (Patmar) - porte-aéronefs Viraat, frégates Godavari et Ganga, sous-marin Shalki - porte-avions Charles de Gaulle, frégates Forbin et Tourville, pétrolier-ravitailleur Meuse EXERCICES Lutte anti-sous-marine, lutte contre les bâtiments de surface, combats aériens, défense aérienne, tir d’artillerie, tir de bombes par aéronefs, poser d’aéronefs sur les différents bâtiments et lutte contre le trafic illicite à la mer.

Nous sommes, avec les États-Unis, la seule nation capable de déployer et de mettre en œuvre un groupe aérien embarqué, pour mener des opérations telles que le soutien des troupes au sol en Afghanistan depuis la mer. Le GAN représente aussi un véritable outil de rayonnement. Autorités civiles et militaires se sont succédé à bord tout au long du déploiement. La communauté française rencontrée lors des escales logistiques a chaque fois exprimé sa fierté de posséder un tel outil. Avez-vous le sentiment que nos alliés le perçoivent comme un renforcement de l’implication française dans la région ? La présence du Charles de Gaulle, mais plus généralement du groupe aéronaval, dans la région est un signe extrêmement fort de la France envers ses alliés. Les officiers alliés qui ont participé aux manœuvres bilatérales à bord du porte-avions reconnaissent la valeur du Charles de Gaulle et des unités qui l’escortent. Ils soulignent l’apport indéniable que constitue cette présence pour la stabilité dans leur région. Quant à la coopération avec nos alliés américains, elle a été très fructueuse et nos échanges extrêmement faciles. Les rapports que j’ai pu entretenir avec mon homologue, le contre-amiral Guadagnini, commandant du CSG 9, étaient cordiaux et professionnels. Bien entendu, nos moyens sont proportionnés à nos ambitions respectives, mais notre crédibilité opérationnelle est reconnue et les nombreuses

interactions que nous avons conduites montrent que les méthodes de travail sont identiques. Quel bilan peut-on tirer des exercices conjoints avec certaines marines riveraines de la zone d’opérations ? L’intérêt de manœuvres aéromaritimes régulières avec les marines riveraines de la zone est double. Tout d’abord, elles permettent de mieux se connaître. S’entraîner ensemble régulièrement permet de valider des procédures et d’identifier les marges de progression. Ensuite, dans une zone où l’instabilité est grande, nous pouvons à tout moment être appelés à mener des opérations conjointes avec les forces armées riveraines. La lutte contre la piraterie et contre le terrorisme par voie de mer sont deux exemples significatifs qui justifient amplement de conduire de tels entraînements. Pensez-vous que le groupe aéronaval est désormais complètement prêt pour revenir dans cette zone si la situation l’exigeait ? Les équipages de nos bâtiments et nos pilotes s’entraînent régulièrement dans tous les domaines de lutte. Cela étant, rien ne remplace la confrontation à un théâtre opérationnel pour améliorer son niveau de compétence. Agapanthe a permis à la totalité du groupe aéronaval d’atteindre un niveau opérationnel élevé, qu’il convient à présent d’entretenir. Le GAN est donc prêt pour participer à de nouvelles opérations, si la situation l’exigeait et si le pouvoir politique en donnait l’ordre. PROPOS RECUEILLIS PAR LV COLOMBAN ERRARD

BIG FOX Quatrième manœuvre aéronavale franco-émirienne du 23 au 26 janvier dans le golfe d’Oman et au-dessus du territoire des Émirats arabes unis. ORDRE DE BATAILLE - 12 SEM, 9 Rafale, 2 Hawkeye, Rafale BA 104 - 6 F-16 EF Bloc 60 et les 8 Mirage 2000-9 émiriens - 158 vols durant 4 jours - porte-avions Charles de Gaulle, frégates Forbin et Tourville, pétrolier-ravitailleur Somme - corvettes Das et Mubarraz EXERCICES Surveillance de l’espace aéromaritime, défense aérienne et appui aérien au sol, soutien aérien rapproché et tir sur cibles, mise en œuvre d’équipes de visite, résilience des bâtiments après attaques et sinistres de combat. GAN EN IRTC Présence dans l’International Recommended Transit Corridor du 27 janvier au 2 février. - 49 vols - 80 heures de vol - 9 500 contacts reportés. WHITE SHARK Manœuvres aéronavales franco-saoudiennes du 12 au 14 février au large de Djeddah, Yanbu et Al Wajh. ORDRE DE BATAILLE - 12 SEM, 9 Rafale, 2 Hawkeye - F-15 saoudiens - porte-avions Charles de Gaulle, frégates Forbin et Tourville, pétrolier-ravitailleur Meuse - frégates Riyad et Taif EXERCICES Activités de défense aérienne et de guerre électronique, mise en œuvre d’équipes de visite, combat aérien, présentation pour ravitaillement à la mer, opérations d’assistance entre unités après sinistre (incendies, voies d’eau).

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TAHITI BIENTÔT DEUX NOUVEAUX DAUPHIN AU PAYS DES REQUINS 1 La Polynésie se prépare pour un bien bel événement : l’accueil sur son territoire de deux hélicoptères de type Dauphin. Ce projet trouve en partie ses origines dans le besoin de remplacer le Puma et le Fennec basés à Tahiti. Mais comment remplacer ces hélicoptères tout en disposant de l’expérience militaire que l’armée de l’Air apporte ? La réponse de l’État s’est voulue efficace, prudente et novatrice. Efficace, car le choix s’est porté sur un hélicoptère de taille moyenne, polyvalent, mais parfaitement adapté à l’immense façade maritime, équivalente à la taille du continent européen. Avec deux appareils du même type, la permanence sera assurée sans discontinuité même lors des périodes d’entretien. Prudente, car la mise en œuvre s’appuiera sur un savoir-faire vieux de plus de quinze ans acquis par la Marine et la flottille 35F sur les sites de service public de la métropole. Afin d’opti-

DAUPHIN POLYNÉSIEN.

miser les coûts, ces appareils n’ayant pas vocation à embarquer, une partie de l’entretien sera confiée à une entreprise privée. L’autre partie de l’entretien et les opérations seront assurées par une équipe de dix-huit militaires seulement, et ce 7 jours/7 et 24 h/24. Les similitudes avec le service public s’arrêteront là, tant l’emploi qui sera fait de ces hélicoptères sera différent.

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Novatrice enfin. Achetés auprès de la société Eurocopter, ces Dauphin sont entièrement neufs avec une motorisation optimisée, une avionique moderne et un pilote automatique numérique de dernière génération. Mais la grande particularité rendant ce projet si novateur réside dans le financement : un achat groupé interministériel − Défense, Finance, Inté-

rieur et Outre-mer (rattaché à l’Intérieur depuis la signature du contrat de vente). Ces appareils militaires seront ainsi « les hélicoptères de l’État et du territoire ». En Polynésie, l’étatmajor interarmées et le haut-commissaire de la République travaillent déjà main dans la main pour optimiser leur emploi. Alors que le premier Dauphin termine ses essais en vol, la formation des équipages et des techniciens commence à Marignane chez le constructeur. Le deuxième est actuellement sur les chaînes de montage. Le détachement de la 35F sera créé à Faa’a en juillet pour une prise d’alerte progressive à compter d’octobre 2011. La pleine capacité du détachement sera atteinte en juin 2012 avec l’arrivée du deuxième hélicoptère sur l’île. Deux Dauphin supplémentaires de la flottille 35F veilleront bientôt sur tout l’archipel polynésien.  LV JÉRÔME NOUDEAU

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DIPLOMATIE HUMANITAIRE ET GESTION DES CRISES INTERNATIONALES La diplomatie humanitaire est devenue un enjeu des relations internationales d’autant plus important que les médias donnent aux crises une résonance inconnue jusqu’alors. Le 27 janvier dernier, l’ordre de Malte et la Marine nationale ont organisé un colloque sur ce thème au siège de l’Unesco à Paris. Une occasion de discuter d’un sujet d’actualité où les relations entre intervenants sont passablement enchevêtrées. 1 Haïti, janvier 2010. La terre tremble, le pays est bouleversé, les victimes innombrables. L’aide afflue du monde entier, les médias aussi. Quelques semaines plus tard, l’actualité a repris son cours normal, Haïti ne fait plus la une des journaux, pourtant la crise humanitaire est toujours présente. Multiplicité des intervenants, pression momentanée des médias, tous les aspects de la « gestion de crise », ou plutôt ses difficultés, sont concentrés dans cet exemple. Rien de plus ancien, évidemment, que les crises humanitaires. Conflits en tous genres et catastrophes naturelles ont toujours apporté leur lot de souffrance, mais rien n’est en revanche plus moderne que la « gestion de crise humanitaire ». Les États et les organismes caritatifs agissent dans l’urgence sous l’œil omniprésent des médias. Mais cette concurrence estelle bénéfique, quel rôle chacun doitil tenir, comment coordonner l’aide à court et moyen termes ? Car la crise humanitaire ne se limite pas aux mesures urgentes des premiers jours. Reconstruire, aider une population à revivre, est une œuvre de longue haleine.

Nécessaire coopération C’est pour réfléchir à ce sujet que l’ordre de Malte et la Marine nationale ont organisé le 27 janvier dernier, à l’Unesco, un colloque dont le thème était « Diplomatie humanitaire et Marine nationale ». Par leurs compétences et leur histoire, ces deux institutions ont une incontestable légitimité pour aborder ce sujet. Depuis plus de sept siècles, l’ordre de Malte agit sans relâche pour venir en aide aux victimes. De nos jours, de l’Afrique à la Birmanie, de Haïti au Liban, ses représentants sont présents pour aider et

L’AIDE D’URGENCE EST DÉCHARGÉE DEPUIS UN CHALAND DE DÉBARQUEMENT.

secourir. La Marine, quant à elle, est un acteur important, tant par sa présence dans le monde entier que par ses capacités logistiques et son expertise dans la gestion de crise. Premier sujet abordé au cours du colloque, la multiplication récente des crises asymétriques. De fait, le rôle des États s’est réduit au profit d’organisations non gouvernementales, laïques ou confessionnelles. Si l’on peut toujours douter de la totale neutralité des États qui interviennent, il semble que les populations concernées se méfient aussi, et de plus en plus, des motivations réelles des acteurs privés, ou au moins de certains d’entre eux. Autres sujets soumis à la discussion des participants, la nécessaire coordination – et coopération – des intervenants, d’autant plus nécessaire qu’ils sont nombreux et de nature très différente, l’éthique des principes d’action, la gestion de la crise à long terme. Le rôle des médias a bien sûr été étudié, car ils orientent souvent l’action des autres acteurs, notamment par le côté émotionnel par lequel ils abordent les événements.

Le rôle de la Marine et plus généralement des militaires constituait un sujet important, d’autant que leur rôle peut paraître au premier abord ambigu. Dès le discours d’ouverture, l’amiral Forissier l’exprimait clairement : « La forte implication des forces armées dans le champ de l’humanitaire peut également générer le risque, souvent évoqué, de confusion des rôles. » On revient donc à la coopération et à la coordination des acteurs de terrain. Ne pas mélanger les rôles est essentiel, les militaires disposent de moyens et d’une expérience uniques pour la gestion de crise, mais leur mission doit rester strictement logistique et technique. La Marine est tout particulièrement adaptée pour intervenir dans les crises humanitaires. « Lorsque la crise survient, ses bâtiments de combat et leurs aéronefs embarqués sont bien souvent les premiers à entrer sur un théâtre d’opérations. Dans un cadre international, ils interviennent en association, en complément ou en soutien des forces et des organisations humanitaires présentes », précise l’amiral Forissier.

Prépositionnement, capacités d’emport, compétences techniques font donc de la Marine un acteur de premier plan dans les crises humanitaires, dans la mesure, faut-il le préciser, où le gouvernement lui donne l’ordre d’intervenir. L’exemple récent de Haïti est là encore significatif. Dès les premières heures, le Batral Francis Garnier et le TCD Siroco ont pu acheminer 2 500 tonnes de fret humanitaire, 60 véhicules de terrassement et une centaine de militaires sur place. Le Siroco a aussi pu mettre sa plate-forme médicalisée à disposition. Par le symbole qu’il représente, l’aide du navire de guerre peut cependant être refusée par un État. Le Mistral en a fait l’expérience en 2008 devant la Birmanie, touchée par un violent cyclone. Il n’a pu accoster pour débarquer son aide. Cependant, sur place et au même moment, le corps de secours international de l’ordre de Malte, présent avant le cyclone, venait en aide aux victimes. À défaut de coordination, on peut alors parler de complémentarité des intervenants.  CF JÉRÔME BAROË

COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  23

INFO

actus

L’AQUITAINE PRÉPARE SA PREMIÈRE SORTIE À LA MER 1 Constitué à Lorient au sein du groupe des bâtiments de surface en construction (GSURF) depuis septembre 2010, l’équipage de conduite de la frégate européenne multimission (Fremm) Aquitaine se prépare activement à prendre la mer pour la première fois en avril. La cérémonie de prise de commandement par le capitaine de vaisseau Benoît Rouvière, prévue à la fin du mois de mars 2011, marquera symboliquement le début de vie de l’Aquitaine en tant qu’unité constituée de la Marine. L’équipage focalise actuellement son action dans trois domaines concomitants : - le suivi, en appui de l’équipe de programme locale, du bon déroulement du programme Fremm sur le chantier de l’Aquitaine ; - sa formation et son entraînement pour être en mesure d’assurer la conduite du bâtiment pour les essais à la mer ;

- la préparation à la future utilisation opérationnelle de ces nouvelles frégates. En ligne de mire, la première sortie à la mer et une montée en puissance progressive pour permettre l’acceptation du navire par la Marine et son ralliement à Brest à l’automne 2012. Les défis ne manquent pas. Les Fremm

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sont des bateaux profondément innovants et automatisés : propulsion électrique ou mécanique, système de stabilisation par les safrans, missile de croisière naval, système de conduite de la plate-forme totalement intégré… Mais le plus grand challenge reste celui de l’organisation : un équipage « opti-

FAMILIARISATION DES ÉQUIPES PASSERELLE À LA CONDUITE SUR LA PLATE-FORME D’INTÉGRATION DCNS.

misé » de 94 personnes, complété par un détachement NH90 de 14 personnes, qui doit être prêt à combattre, mais aussi armer, faire naviguer et entretenir ces bâtiments de 6 000 tonnes dans toutes les situations. L’arrivée des Fremm amène à repenser les plans d’armement, la formation et l’entraînement du personnel, le soutien (maintenance, entretien courant)… Dans l’immédiat, l’équipage se prépare à prendre la mer. Il « apprend » le bateau pour conduire en sécurité les essais d’ici quelques semaines. La première sortie programmée au début du mois d’avril, conjuguée à une mise en condition initiale encadrée par les entraîneurs d’Alfan, vise la validation de la plate-forme mais aussi des organisations nouvelles élaborées depuis quelques mois. Elle polarise les énergies de tous les marins, impatients de franchir enfin les passes de la citadelle de Lorient aux commandes de l’Aquitaine.  L’ÉQUIPAGE DE L’AQUITAINE

CHRONIQUE

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JOURNÉES D’INFORMATION AVANT DÉPART OUTRE-MER ET ÉTRANGER 1 Organisées par l’École militaire de spécialisation de l’Outre-mer et de l’étranger (Emsome), les journées d’information avant départ Outre-mer et étranger (Jiadome) s’adressent en priorité au personnel n’ayant pu participer aux séances d’information organisées en début d’année dans les ports et à Paris. Se déroulant sur la journée, elles permettent au personnel muté et à son conjoint de recevoir une information très complète sur sa destination, tant sur un plan général (rappel historique, géographie, climat, données socioculturelles…), que sur un plan pratique (formalités avant départ, conditions de vie sur place…). I Calendrier Le calendrier 2011 permet de disposer de plusieurs sessions par destination, facilitant ainsi la participation du marin et de son conjoint en fonction de leur disponibilité. I Modalités d’inscription Les inscriptions s’effectuent auprès du bureau Stages de la direction générale de la formation de l’Emsome soit par message adressé à : Ecolspetroma RueilMalmaison, soit par mail à : [email protected], en précisant le nom et le numéro de téléphone du rédacteur du message. Les BARH et bureaux Stages des unités sont autorisés à inscrire leurs candidats par téléphone aux numéros suivants : • 01 47 16 57 43 ou PNIA 821 924 57 43

• 01 47 16 57 44 ou PNIA 821 924 57 44 • 01 47 16 57 45 ou PNIA 821 924 57 45 Les demandes d’inscription doivent parvenir au plus tard quinze jours avant la date de session souhaitée. Il est vivement recommandé de communiquer au minimum deux choix de session, en précisant l’ordre de priorité souhaité (P1, P2…). Les conjoints des militaires souhaitant participer à ces journées doivent être mentionnés sur le message d’inscription. I Prise en charge financière Il est rappelé que les frais de déplacement sont à la charge des unités. L’action sociale des armées (ASA) peut prendre en charge l’indemnisation forfaitaire des conjoints assistant aux Jiadome (à hauteur de 58 euros), sous réserve de présentation d’une facture d’hôtellerie (certifiée par la délivrance d’une attestation d’hébergement du bureau Stages de l’Emsome à demander sur place). I Renseignements L’Emsome est située au sein de la caserne Guynemer, 2 rue Charles-Axel Guillamot à Rueil-Malmaison (92), à environ une heure de transport en commun au départ des gares parisiennes. De nombreux renseignements pratiques sont directement consultables sur le site Intradef de l’école : www.emsome.terre.defense.gouv.fr. Le bureau Condition du personnel de la Marine (EMM/CPM) a également mis à disposition des marins diverses

CALENDRIER 2011 DJIBOUTI

MARS Mardi 1er, Lundi 21, Lundi 28

AVRIL /

MAI Lundi 2, Mardi 17, Mercredi 25

SÉNÉGAL

Mardi 22

/

GABON

Jeudi 3, Mardi 22, Lundi 28

/

Lundi 9, Lundi 16, Mercredi 25 Lundi 23

GABON PORT GENTIL GUYANE

/ /

MARTINIQUE GUADELOUPE MAYOTTE LA RÉUNION

/ Mercredi 2, Lundi 21, Lundi 28 Jeudi 3 Jeudi 31 / Mardi 1er, Mercredi 23

POLYNÉSIE-FRANÇAISE

Mercredi 2, Jeudi 31

Jeudi 7 Lundi 9, Mardi 24

NOUVELLE-CALÉDONIE

Jeudi 3

Jeudi 7 Lundi 9, Lundi 16, Mardi 24 / Jeudi 26

ÉMIRATS ARABES UNIS Mercredi 2, Mardi 22, Jeudi 31

informations sur le portail RH d’Intramar, consultables via le chemin d’accès suivant : Fonction RH/Ressources humaines/ Politique/Condition du personnel/Conditions de vie et de tra-

Lundi 2 Lundi 2, Mercredi 18, Jeudi 26 Jeudi 7 Jeudi 12, Lundi 23 / Mardi 17 / Jeudi 19 / Jeudi 12, Jeudi 26

vail/Outre-mer et étranger/Information avant départ/Siadome et Jiadome. POC : PM Laurence Ollino 75(28344) ou 01 53 42 83 44 [email protected]

PERMUTATIONS ELECT SM Bat Elect, affecté École navale (prime embarquée), cherche permutation Lorient terre, embarqué ou Brest embarqué. Étudie toutes propositions. Contact au 06 67 16 37 91 ou 02 97 83 07 15. MACH QMF Mot Mach, affecté Brest embarqué, recherche permutation Toulon embarqué ou terre. Étudie toutes propositions. Contact au 06 17 66 25 89.

MARPO BS Marpo Secim, affecté FDA Chevalier Paul, cherche permutation à Brest, terre ou embarqué. Contact au 06 18 90 06 24. VIVRES QM2 Vivres, affecté service de restauration Hyères, recherche permutation Toulon terre. Étudie toutes propositions. Contact au 06 29 73 86 95 ou 04 94 29 80 86.

ANNONCES CLASSÉES AVISO ESCORTEUR COMMANDANT BOURDAIS

ÉDITION

Notre amicale recherche ceux qui ont navigué sur ce formidable bateau, toutes périodes et grades confondus. Rejoignez-nous, vous y retrouverez vos amis et bien d’autres choses encore (plus de 180 membres à ce jour). Pour d’autres renseignements, contactez-moi à [email protected]

Les Éditions Thélès recherchent de nouveaux auteurs. Envoyer vos manuscrits à notre comité de lecture à l’adresse suivante : 11 rue Martel 75010 Paris. Renseignement au 01 40 20 09 10. Recevez notre catalogue et des informations sur nos ouvrages (récits militaires, expériences vécues, mémoires, romans, poésie) sur simple demande aux Éditions Thélès. Contrats participatifs. www.theles.fr

L’AVISO ESCORTEUR EV HENRY

Aux anciens de l’aviso escorteur EV Henry qui, après avoir traversé l’Atlantique, le canal de Panama et une partie du Pacifique, ont découvert, le 13 janvier 1974, la splendide baie des Vierges, située dans l’archipel des Marquises, à Fatu Hiva, il est demandé de donner de leurs nouvelles (mentionnez votre adresse). CV Michel Privé, 283 chemin de la Pinède 83000 Toulon.

Vous écrivez ? Les Éditions Elzévir publient de nouveaux auteurs. Nous proposons une véritable liberté éditoriale et le respect de la liberté des auteurs. Pour vos envois de manuscrits : Les Éditions Elzévir, 11 rue Martel (CB) 75010 Paris, tel. : 01 40 20 09 10 COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011 25

CHRONIQUE

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ETREMARIN.FR NOUVELLE GÉNÉRATION Début mars, le nouveau et désormais unique site de recrutement de la Marine est mis en ligne. Complètement immersif, etremarin.fr nouvelle génération met en avant les témoignages de marins mis à contribution ces dernières semaines. n complément de devenirmarin.fr, le site etremarin.fr a été lancé en mars 2009 pour permettre aux internautes de se glisser dans la peau d’un marin et dialoguer avec ceux qui portent déjà l’uniforme. Huit simulations où les missions sont vécues de façon ludique permettent depuis deux ans à l’internaute d’expérimenter le quotidien de huit marins de spécialités différentes. Etremarin.fr était jusqu’à aujourd’hui

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un site web où chacun pouvait découvrir l’univers et les missions de la Marine, en faire sa petite expérience.

Etremarin.fr, un site unique La création du site etremarin.fr nouvelle génération s’est faite autour d’un principe clé : enrichir le site immersif etremarin.fr avec les contenus informatifs de devenirmarin.fr. Site référent, etremarin.fr

met dorénavant à disposition des publics de la Marine tous les contenus clés sur le recrutement ; il permet d’établir un premier contact rapide avec la Marine et d’échanger avec les marins recruteurs. Il vise les jeunes de 16 à 29 ans de niveau 3e à bac +5, cœur de cible du recrutement. Les prescripteurs (parents, professeurs, conseillers d’orientation) peuvent également y trouver l’information dont ils ont besoin pour enrichir leurs conseils. t

« ON TOURNE ! » À BORD DU DUPLEIX  Matelot Thomas Zamblera, équipier de pont d’envol

« C’était incroyable de se faire interviewer et filmer, entouré par une quinzaine de personnes. Du coup, j’étais un peu stressé au début, mais j’ai quand même fini par me détendre. Le metteur en scène était vraiment perfectionniste, mais il était très chaleureux. Il a fait de nombreuses prises de vue, l’une d’elles en approchant la caméra à une trentaine de centimètres de mon visage ! »

Maître Julien Caron, mécanicien « J’étais un peu surpris au début quand je me suis présenté pour le tournage, presque impressionné. L’équipe de tournage m’a posé de nombreuses questions très ouvertes : Qui êtes-vous ? Que faîtesvous à bord ? Quel est votre rôle principal à la mer ? Comment voyez-vous votre avenir dans la Marine ?… J’ai essayé d’être sincère dans mes réponses. Par contre, j’ai été obligé d’adapter mon discours pour pouvoir être compris par un jeune public civil, car c’est difficile de ne pas utiliser d’acronymes ou de termes techniques. » 26  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

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Etremarin.fr, une navigation intuitive Etremarin.fr se veut immersif tant dans son contenu, sa création artistique, que sa navigation. La nouvelle mouture d’etremarin.fr est enrichie de plus de vingt-cinq vidéos, sur les métiers biensûr. La moitié d’entre elles sont des témoignages de marins qui offrent à l’internaute une vision réaliste de la Marine, de chacune des forces qui la com-

posent et de la vie en équipage, sa spécificité. Au fil de l’eau, etremarin.fr continuera à s’enrichir de nouvelles vidéos sur les métiers. Il met aussi en avant régulièrement les actualités de la Marine. Au cœur de la relation avec les candidats, il intègre un outil RH entièrement revu : une base de données mettant à disposition les offres d’emploi et permettant de déposer facilement son CV.

Aux côtés du Service de recrutement de la Marine (SRM), l’agence de communication DDB a mis tout son savoir-faire dans ce site, avec notamment l’aide précieuse de l’équipage du Dupleix et son détachement de la 34F, de la Perle équipage rouge et du groupement des fusiliers marins de Toulon.  SURFEZ SUR ETREMARIN.FR À PARTIR DU 12 MARS PROCHAIN.

 Quartier-maître Rémi Folliot, détecteur

« L’équipe de tournage m’a demandé de les rejoindre au niveau du télépointeur, à l’extérieur. Ils m’ont demandé de prendre une position détendue, et on a commencé à discuter. Je leur ai expliqué le rôle d’un matelot OPSNAV à bord et ils m’ont posé des questions sur l’esprit d’équipage, comment il se manifeste en pratique… J’ai pu m’exprimer très librement et j’attends le film avec impatience. »

Quartier-maître Mélodie Kanicki, mécanicien d’aéronautique 

« J’ai rejoint les membres de l’équipe de tournage sur la plate-forme hélicoptère, et l’entretien a duré une demi-heure. Ils cherchaient à avoir un portrait un peu atypique, le fait que je sois une femme les a sans doute intéressés. J’ai été briefée avant le tournage pour que je m’exprime clairement et que je puisse être comprise par des civils, mais j’ai l’habitude de présenter mon métier à mes amies ou à ma famille, donc je n’ai pas eu trop de mal. »

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INFO

dans nos ports

CHERBOURG UN NOUVEAU BREST ESCALE D’UN GROUPE DE GUERRE DES MINES PRÉFET MARITIME J eudi 10 février, cinq bâtiments appartenant au groupe Otan de guerre des mines (SNMCMG1) se sont amarrés au quai de la base navale de Brest pour une escale technique. Sous la direction du commandant hollandais Herman W. Lammers, cette force multinationale permanente est partie de Den Helder (Pays-Bas) et se dirige vers la Méditerranée. Elle est composé d’un bâtiment de soutien polonais, le Kontradm. Z. Czernick (68 membres d’équipage) et de quatre chasseurs de mines : l’anglais Brocklesby (38 membres d’équipage), l’allemand Datteln (37 membres d’équipage), le hollandais Haarlem (37 membres d’équipage) et le belge Narcis (46 membres d’équipage). La SNMCMG1 est une force multinationale permanente de l’Otan permettant d’intervenir dans le domaine de guerre des mines partout dans le monde, en temps de paix comme en temps de

LE VICE-AMIRAL BRUNO NIELLY.

endredi 18 février 2011, l’inspecteur général des armées Marine, l’amiral Jacques Launay, a fait reconnaître le vice-amiral Bruno Nielly comme nouveau préfet maritime et commandant d’arrondissement maritime de la Manche et de la mer du Nord, en présence de M. JeanFrançois Tallec, secrétaire général de la Mer. Le vice-amiral Nielly était jusqu’au mois de janvier commandant de la zone maritime de l’océan Indien (Alindien). Embarqué à bord de la Somme jusqu’en octobre 2010, il a ensuite inauguré la base française d’Abou Dhabi où se trouve maintenant l’état-major Alindien. Passionné par les relations internationales, il a notamment été directeur de cabinet du général d’armée Bentégeat, alors président du comité militaire de l’Union européenne. En hommage à ses quatre années en tant que préfet maritime et commandant d’arrondissement maritime, et trente-sept années au service de la France, les officiers de l’état-major, des écoles et des grands services de l’arrondissement maritime ont honoré le vice-amiral d’escadre Philippe Périssé en le débarquant en chaloupe. 

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crise. La France participe ponctuellement à cette force. C’est dans ce cadre qu’en mai 2010, les CMT Éridan et Céphée ont participé à une opération de déminage et de destruction de munitions historiques au large du Pays de Caux et en baie de Somme. ASP VINCENT LOUSTAUNAU

TOULON UN LIEU D’HISTOIRE POUR UN RENDEZ-VOUS AVEC L’ACTUALITÉ endredi 28 janvier, une trentaine d’enseignants en histoire et géographie, venus des établissements publics et privés de l’académie de Nice, avaient rendez-vous sur la base navale de Toulon. Cette journée, organisée par la délégation au rayonnement et à l’image de la Marine en Méditerranée, était proposée dans le cadre du trinôme académique (Armée, Éducation nationale, IHEDN). Accueillis sous les voûtes de la corderie royale, au conservatoire de la tenue, lieu chargé d’histoire, les auditeurs se sont plongés au cœur de l’actualité la plus brûlante, en étudiant les enjeux et défis en Méditerranée et les coopérations entre les pays riverains. Le contre-amiral (2S) Coustillière, consultant indépendant, a su développer avec force et passion ses analyses et réflexions loin des lieux communs : c’est en praticien et en technicien que l’orateur s’est exprimé. Sa connaissance des pays du Maghreb et en particulier de la Tunisie a permis un décryptage plus fin de l’actualité. Les questions n’étant pas épuisées,

V

les conversations ont pu continuer lors d’un repas convivial au Cercle du marin. Le début de l’après-midi était consacré à l’étude d’un dispositif de coopération, celui de 5+5 défense et sécurité. Cette journée d’études n’aurait pas été complète sans la visite d’un bâtiment, à la découverte des réalités actuelles de la Marine nationale. Ce fut chose faite avec la frégate Courbet. Les enseignants ont pu apprécier la variété des missions du bâtiment et de son équipage, amenés à assurer le soutien d’une force d’intervention mais aussi la protection du trafic maritime commercial ou encore des missions humanitaires, belle illustration du concept de défense globale.  EV2 (R) ROOS-JOURDAN

TOULON L’ÉTOFFE DES MARINS, UNE HISTOIRE D’UNIFORME

ui ne s’est pas demandé pourquoi le bachi s’appelle aussi un bonnet, à quoi sert le pompon rouge ou encore ce que revêt la symbolique de l’uniforme ? Un réserviste, assistant réali-

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28  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

sateur dans le civil, a tenté dans un documentaire de 20 minutes de répondre à toutes ces questions. Le MT (R) Laurent Pédebernard brosse un portrait de l’uniforme des premières broderies jusqu’à nos jours. À travers ce documentaire, l’internaute découvrira que la première réglementation de l’uniforme date de Louis XIV et concernait uniquement les passementeries. Il découvrira aussi que l’équipage n’avait pas d’uniforme à proprement parler mais leur tenue de travail de pêcheur. Il faudra attendre 1957 pour qu’un texte réglemente l’uniforme des marins. Au-delà de l’aspect historique des tenues de la Marine, le documentaire met en avant le sentiment des marins vis-

à-vis de leur tenue. Comme le souligne le chef d’étatmajor de la Marine, l’amiral Pierre-François Forissier : « La tenue du marin, c’est son identité et le pompon rouge est un symbole qui est connu dans le monde entier. » C’est bien un sentiment de fierté qui se dégage de tout marin en uniforme. Ce documentaire est aussi l’occasion de parler de la fabrication de la tenue, qui passe par la découverte des ateliers du maître tailleur de Toulon où certains seront surpris de découvrir des kilomètres de tissus rayés ou de tissu blanc.  LV INGRID PARROT Maintenant partez à la découverte de la Marine à travers son uniforme sur : http://www.dailymotion.com/Marine-Mediterranee.

INFO

dans nos ports

FORT-DE-FRANCE DES COLLÉGIENS EN STAGE À LA BASE NAVALE

u 7 au 12 février 2011, le fort Saint-Louis a accueilli un groupe de seize stagiaires pour une période bloquée d’observation du monde professionnel. Les collégiens ont pu rencontrer les marins sur leur lieu de travail et participer à un planning d’activités qui leur a fait découvrir les métiers de la Marine nationale. Scindés en petits groupes, pour être plus à l’aise, ils ont pu observer et poser leurs questions sur le rôle du pilote, ainsi que les spécialités du pont, avant de découvrir le secteur manœuvre et de s’initier aux nœuds de marin. Aucun secteur n’a échappé à leur regard et les marins ont eu à cœur de répondre aux esprits curieux de leurs jeunes visiteurs.

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Une démonstration cynophile leur fut même organisée à la station de la Pointe des Sables. Dans un département particulièrement exposé aux risques telluriques et cycloniques, le rôle de la prévention et les démonstrations de lutte contre l’incendie n’ont pas été oubliés. Mais cette semaine ne pouvait être complète sans un embarquement à la mer. Accueillis à bord du Maito par le commandant et son équipage, la sortie en baie de Fort-de-France a aiguisé leur intérêt pour leur environnement maritime. Ils ont même pu assister en direct aux opérations d’accostage du Ventôse qui rentrait de mission. Ces jeunes du collège Julia Nicolas sont également

inscrits dans un programme des Cadets de la Défense né d’un partenariat entre les Forces armées aux Antilles et le rectorat de Martinique. Ainsi tous les quinze jours, pendant une demi-journée d’activités, la base navale de Fort-de-France les accueille pendant toute l’année scolaire, afin d’optimiser leur sens civique et de favoriser leur insertion professionnelle. Figurent alors, entre autres, au programme : secourisme, sorties à la voile, sans oublier l’information sur la consommation de stupéfiants ou encore les actions de protection de l’environnement.  LV FRANÇOISE JEGAT

TOULON LE NAVIRE-ÉCOLE DE L’ARMADA ESPAGNOLE EN ESCALE reize coups de canon tirés depuis le Juan Sebastián de Elcano ont salué la ville de Toulon, le 17 février 2011. Il n’y avait pas jeté l’ancre depuis quarante-cinq ans. Comme le veut la tradition, le salut a été rendu par la Marine à partir du fort Balaguier. C’est dans le cadre de sa 82e mission d’instruction au profit des élèves-officiers de l’Armada espagnole que le Juan Sebastián de Elcano s’est amarré au quai d’honneur de la base navale. L’escale officielle dans le port varois est la troisième en mer Méditerranée depuis que ce quatre-mâts goélette

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semestre de leur 4e année à École navale militaire. À l’issue de cette mission d’instruction, leur 5e année se passe pour moitié à l’école et sur un bâtiment opérationnel, avant de faire deux ans en école de spécialité. L’enseignement pratique reçu à bord doit contribuer à consolider et élargir leurs connaissances techniques et marinières : météorologie, histoire maritime, techniques de navigation, manœuvre, hissage des voiles… L’acquisition d’un plus haut degré de culture générale, l’assimilation des principes, des habitudes et des vertus qui constituent l’âme de la profession font également partie des objectifs de la formation. À la fin de leur voyage d’instruction, les guardias CARACTÉRISTIQUES marinas du corps général sont promus alférez de fragata, et ceux d’infanterie de Baptisé du nom de l’explorateur e siècle. marine alférez. et marin espagnol du XVI Construit à l’arsenal Echevarrieta y LarSes quatre-mâts portent le nom des précédents navires-écoles de riñaga de Cadix, le troisième plus grand voilier du monde actuellement en service l’Armada : Blanca, Almansa, a été mis à l’eau le 5 mars 1927. Voilà Asturias et Nautilus. donc déjà plus d’un million et demi de Longueur : 113 m mille nautiques parcourus sur toutes Largeur : 13,60 m les mers du monde. Tirant d’eau : 6,95 m 2 En quittant Toulon, l’Elcano mettra le Surface de voilure : 2 467 m cap sur Bilbao, Londres, Hambourg, Déplacement : 3 670 tonnes Saint-Petersbourg et Lisbonne avant de à pleine charge rejoindre Marin en Espagne en avril Équipage : 224 marins prochain.  + 80 élèves-officiers

a quitté le port de Cadiz le 8 janvier dernier. La principale mission du navire-école, appelé familièrement l’Elcano, est de maintenir les guardias marinas, cadets des différents corps de l’Armada, en « contact prolongé avec la mer » comme l’explique le commandant de la Puente Mora-Figueroa, fils et arrière-petit-fils de précédents commandants de ce prestigieux voilier. À bord, le quotidien des guardias marinas est rythmé par les cours et la participation aux manœuvres, car ils doivent « apprendre à pratiquer la voile ». Les élèves-officiers arrivent sur l’Elcano au second

LV CHARLOTTE BERGER

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Histoire

Octobre 1915, la Marine au secours de 4100 Arméniens Le 15 octobre 2010, l’ambassadeur d’Arménie en France et la communauté arménienne commémoraient à Toulon le sauvetage, 95 ans plus tôt, de 4 100 Arméniens par la Marine française au large des côtes du Levant. Un événement peu connu mais d’autant plus remarquable que le sauvetage a eu lieu sans l’autorisation formelle des autorités… sans doute à la suite d’une erreur, le message n’était pas parvenu à temps à Paris. Alors qu’il patrouille le 5 septembre 1915 au nord de l’embouchure du fleuve Oronte, l’équipage du croiseur Guichen repère sur la côte un grand carré blanc à croix rouge. Pour connaître les raisons de ce signal, le commandant donne l’ordre de s’approcher prudemment de la côte. Prudence de mise car le croiseur assure la surveillance de la côte d’Asie mineure dans le cadre du blocus imposé par les alliés à la Turquie, qui est alors du côté de l’Allemagne. La Première Guerre mondiale bat son plein. La baleinière du Guichen envoyée à terre est d’ailleurs visée par des tirs hostiles. Malgré les difficultés de l’accostage, un des auteurs des signaux est ramené à bord. Il explique que ce sont des appels à l’aide lancés par un groupe d’Arméniens envoyé sur la plage pour prendre contact avec les navires du blocus. Plus loin dans la montagne, 4 000 vieillards, femmes et enfants et environ 700 combattants arméniens ont trouvé refuge sur les crêtes du Djebel Moussa et subissent depuis un mois les assauts incessants des troupes turques qui les

L’AMIRAL DARRIEUS, COMMANDANT LA 2E DIVISION DE LA 3E ESCADRE DE LA MÉDITERRANÉE, A ÉTÉ LE PREMIER À PRENDRE LA MESURE DU DANGER POUR LA POPULATION ARMÉNIENNE DU DJÉBEL MOUSSA ET A CONVAINCU SON SUPÉRIEUR, L’AMIRAL DARTIGE DU FOURNET, DE LA NÉCESSITÉ URGENTE D’UNE ÉVACUATION.

LA PLAQUE COMMÉMORATIVE DÉVOILÉE À TOULON PAR L’AMBASSADEUR D’ARMÉNIE EN FRANCE LE 15 OCTOBRE 2010.

30  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

encerclent. Les quelques centaines de combattants, en fait les hommes valides, disposent d’un armement rudimentaire et leurs munitions vont manquer sous peu. Malgré la pénurie de vivres et l’état de l’armement, ces soldats improvisés contiennent encore leurs assaillants, mais il y a urgence à desserrer l’étau qui les entoure. « J’estime, écrira plus tard, dans un compterendu au ministère de la Marine, l’amiral Darrieus, qui est le principal organisateur de l’évacuation, que la situation des Arméniens en était arrivée à un point tellement critique que leur évacuation s’imposait, le temps nécessaire à toute autre solution faisant défaut. » Rapidement un second bateau français, la Jeanne d’Arc, arrive sur les lieux. Les demandes des délégués arméniens se font plus précises : évacuation des femmes, enfants et vieillards (environ 3 500) vers Chypre, fourniture de 300 fusils, de munitions et de vivres aux combattants qui n’envisagent pas encore leur propre évacuation. Pour la conduite à tenir, un télégramme est adressé au ministre de la Marine. Par suite d’une erreur, il n’est pas transmis et ne le sera que le 15 septembre, quand tout sera terminé ! Sans attendre la fameuse réponse, des mesures d’évacuation immédiates sont prises par l’amiral Dartige du Fournet qui commande la 3e escadre de la Méditerranée et est le supérieur de l’amiral Darrieus. La situation est d’autant plus confuse que les autorités britanniques de Chypre refusent un éventuel débarquement des réfugiés. Les pourparlers aboutissent finalement sur un accueil possible en Égypte. Pour la population arménienne à terre, la situation devient dramatique. Les combattants ne disposent que de quarante-huit heures de munitions et craignent une offensive qui pourrait conduire à un massacre des femmes, des vieillards et des enfants, réfugiés dans la vallée. Face à l’urgence et sans autorisation officielle, l’amiral ordonne au Guichen de rester sur la zone. Il l’autorise aussi à détruire divers ouvrages turcs sur la côte afin d’agir sur le moral des

Histoire CROISEUR CUIRASSÉ DE 8 150 TONNES. PARTICIPANT AU BLOCUS DES CÔTES TURQUES, C’EST SON ÉQUIPAGE QUI REPÈRE LES SIGNAUX D’APPEL À L’AIDE DE LA POPULATION ARMÉNIENNE. IL PARTICIPE ACTIVEMENT À L’ÉVACUATION DES RÉFUGIÉS.

troupes ottomanes et de retarder une éventuelle offensive. Il demande aussi aux bateaux croisant à proximité dans le cadre du blocus, le Desaix, le D’Estrée et l’Amiral Charner de prendre les mesures nécessaires à une évacuation imminente. La Foudre, qui faisait relâche à Port-Saïd, reçoit aussi l’ordre de rallier la zone. La situation des Arméniens à terre se détériore rapidement et devient intenable. L’évacuation est donc décidée dans la soirée du 11 septembre. Elle doit commencer le lendemain matin. Au petit jour, la mer est houleuse, les vagues atteignent deux mètres, la plage est inaccessible aux petites embarcations. Malgré tout, l’opération n’est pas reportée. Cinq bâtiments sont proches de la plage pour recevoir les réfugiés : le Desaix, le Guichen, l’Amiral Charner, la Foudre et le D’Estrée. Des marins sont envoyés sur

la plage pour assurer la montée des réfugiés à bord des embarcations. Des fusiliers marins assurent la protection contre les tirs hostiles. Les bâtiments sont aussi prêts à utiliser leur artillerie pour neutraliser les troupes ottomanes qui pourraient tenter de perturber l’évacuation. L’embarquement des non-combattants est assez lent, les vagues effrayant les femmes et les enfants. Dans la matinée cependant, la situation s’améliore peu à peu. À midi, la Foudre est le premier bateau à s’éloigner vers Port-Saïd avec 1 042 réfugiés à son bord, suivi peu après par le D’Estrée avec 459 personnes et en début de soirée, le Guichen qui a embarqué 1 320 réfugiés. L’évacuation se poursuit le lendemain dans de meilleures conditions. Au cours de la journée, la totalité des femmes, des enfants et des

1909 : UN PREMIER SAUVETAGE DES ARMÉNIENS PAR LA MARINE FRANÇAISE

À LA TÊTE DES UNITÉS NAVALES DE L’ESCADRE DE LA MÉDITERRANÉE EN 1909, L’AMIRAL LOUIS PIVERT CONDUIT LES OPÉRATIONS DE SECOURS EN TERRITOIRE OTTOMAN. (ICI EN UNIFORME DE CHEF D’ÉTATMAJOR DE LA MARINE EN 1914.)

Nous sommes en avril et mai 1909. Depuis un an, l’Empire ottoman vit une période trouble. En 1908, le sultan a été renversé et la situation politique est confuse. Les Arméniens font les frais de cette situation. Ceux de Cilicie, au sud de la Turquie, subissent une terrible oppression. Pour secourir les missions chrétiennes de la région, elles aussi en danger, et les minorités arméniennes, les pays occidentaux envoient plusieurs bâtiments de guerre. Pour la France, c’est l’escadre légère de la Méditerranée, commandée par le contre-amiral Pivet, qui rallie le golfe d’Alexandrette et réussit à conduire une opération de secours en territoire ottoman. À la différence de 1915, il s’agit ici d’une opération d’ingérence humanitaire décidée par le pouvoir politique.

vieillards ont été évacués. Finalement l’embarquement des combattants, prévu en principe le lendemain, a lieu dans la foulée. L’opération est terminée dans la journée du 13. En deux jours, plus de 4 000 hommes, femmes et enfants, de tous âges, ont pu être évacués sans difficultés majeures. Les bombardements préventifs ont sans aucun doute joué un rôle essentiel pour désorganiser les troupes ottomanes et agir sur le moral des combattants. Mais dans une lettre au ministre de la Marine, Victor Augagneur, le contre-amiral Darrieus, l’un des principaux commandant de l’évacuation, note que « le succès n’a été possible que par l’entrain et le zèle remarquable de tout le personnel ». De tous les actes de bravoure de ces deux journées, on retiendra entre autres l’histoire du second maître fourrier Henri Argouarc’h qui, à bord du D’Estrée, sollicita dès le premier jour et sans hésitation le commandement d’une équipe de sauveteurs. Avec trois autres marins, il a multiplié les va-et-vient entre la plage et son bateau, embarquant chaque fois une quarantaine de réfugiés. Lorsque les vagues emportaient une personne, il plongeait et ramenait le naufragé à bord. En seize heures de sauvetage, le second maître Argouarc’h a repêché à lui seul près de cinquante personnes. CF JÉRÔME BAROË

Pour en savoir plus : La Flotte française au secours des Arméniens en 1909 et 1915, de Georges Kévorkian, Marines Éditions, 2009, 127 pages, 29 euros.

COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  31

TEMPS

livre

LE TEMPS DE LA CONFIRMATION Le tome 2 de L’Encyclopédie des sous-marins français est désormais en librairie. Revue de détails avec le VAE (2S) Thierry d’Arbonneau, ancien Alfost et directeur de collection de cette encyclopédie traitant dans son ensemble, sous ses trois aspects humain, technique et militaire, de l’histoire des sous-marins en France. 1 Amiral, quelles ont été les difficultés inhérentes à la rédaction de ce tome 2 ? Le tome 2 couvre une période douloureuse de l’histoire de notre pays et en particulier de sa Marine. Les sousmarins n’ont pas été exclus du drame de la défaite de 1940 et de ses conséquences. La difficulté a été de retracer cette période, fidèlement, en respectant les acteurs qui méritaient de l’être, qu’ils aient choisi le camp des Forces navales françaises libres (FNFL) ou qu’ils soient restés fidèles à Vichy. Montrer les défaillances sans s’y appesantir, décrire le désarroi de la plupart des marins, essayer de faire comprendre ce qu’a été cette période, sans décider avec arrogance quel chemin il eût été normal de suivre.

Daphné et Narval, tel est le défi du tome 3. Parmi les souvenirs, ce troisième tome va chercher également à transcrire ceux des personnels du chantier qui ont entretenu ces bâtiments. Le tome 3 devrait s’arrêter en 1972, date de la première patrouille du Redoutable. Le sérieux nucléaire va alors s’installer dans l’esprit des équipages, ce sera le tome 4, La guerre froide, puis le tome 5, à partir de 1990, Les temps modernes.

En quoi ce tome 2 se distingue-t-il ou pas de son précédent tome ? Ce tome 2 se distingue du tome précédent par l’évolution apportée par les sous-marins eux-mêmes. Fini le temps des pionniers un peu fous, voici le temps des engins militaires, organisés, entraînés, préparés, dont l’efficacité sera démontrée. Il se distingue également par quelques nouveautés, comme les encarts « ces années-là », par davantage de témoignages, en particulier de certains grands anciens toujours vivants. Dans sa réalisation, ce tome a globalement progressé, le métier rentre… Concernant le tome 3, allez-vous apporter des modifications éditoriales ou structurelles en faisant entrer de nouveaux rédacteurs ? Le tome 3 va couvrir une période dont

beaucoup des acteurs sont toujours vivants et pour l’essentiel en grande forme. Un bon nombre d’entre eux sont membres de l’Association générale amicale des anciens des sous-marins

(AGASM). Les encarts d’anecdotes de leur part vont être plus nombreux, les biographies le seront moins. Rendre vivante toute une saga de ces 400, 800, 1 200 comme on appelait les Aréthuse,

Ultime question, si vous aviez à décrire brièvement ce tome 2, quelle serait votre définition ? En une phrase, le tome 2 est celui de la construction d’une belle marine de guerre, bien préparée, mais qui paiera dans le suicide du sabordage de Toulon, le prix lourd d’une défaite à l’écart de laquelle elle s’est pourtant tenue.  PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DUGAST

LA CHRONIQUE Tome après tome, L’Encyclopédie des sous-marins français se lit comme un roman. Si le premier tome a narré l’époque des pionniers suivi de la Première Guerre mondiale, ce deuxième opus intitulé D’une guerre à l’autre, commence dans les années 20, montrant ainsi l’affermissement des techniques ainsi que les leçons tirées de la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage collectif décrit également la vie des équipages, tout en passant successivement en revue les programmes de construction à l’issue des conférences navales et en racontant enfin la première partie de la Seconde Guerre mondiale. Durant ces années folles, une flotte sous-marine solide est ainsi née, « assez homogène et bien entraînée » de l’aveu de ses auteurs achevant leur ouvrage au moment du sabordage de la flotte à Toulon. Instructif et didactique. D’une guerre à l’autre, tome 2 de L’Encyclopédie des sous-marins français. Ouvrage collectif sous la direction du VAE (2S) Thierry d’Arbonneau, illustrations de Michel Bez , préface d’Olivier de Kersauson. Éditions SPE Barthélémy, 430 pages, 600 illustrations, 70 €. Tous les renseignements sur www.librairie-spe.com 32  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

INFO

agenda

10 MARS 2011 - AMPHITHÉÂTRE DES VALLIÈRES

COLLOQUE LE MISSILE DE CROISIÈRE NAVAL : QUELLES RUPTURES ? 1 Définir les conflits futurs ainsi que les armes pouvant intervenir dans ces conflits constitue un des grands défis pour l’ensemble des décideurs politiques et militaires. Le séminaire qu’organise le 10 mars le Centre d’études supérieures de la Marine (CESM) sur le missile de croisière naval – c’est-à-dire lancé depuis la mer – a pour ambition d’apporter des éclairages sur les stratégies d’emploi ou de menace d’emploi de cette nouvelle arme, et sur les choix technologiques et opérationnels afférents. Depuis la fin de la guerre froide, la plupart des conflits opposent des États à d’autres États, mais aussi à des organisations non étatiques, souvent transnationales. L’observation de ces luttes, l’expérience acquise par d’autres marines dans l’emploi de missiles de croisière aéroportés et la connaissance du milieu aéromaritime permettent de dégager certaines caractéristiques de l’utilisation des missiles de croisière depuis la mer. Avec plus de 2 000 missiles de croisière navals tirés depuis Desert Storm en 1991, dont

802 Tomahawks lors de l’opération Iraqi Freedom en 2003, les missiles de croisière conventionnels sont devenus l’une des composantes centrales de la puissance militaire ; ils fournissent aux forces armées et donc aux autorités politiques qui les dirigent, une capacité de frappe de cibles éloignées, sous faible préavis et avec précision.

La discrétion, la portée et la précision constituent les éléments structurants de l’emploi des missiles de croisière navals et permettent d’envisager de frapper un nombre important de cibles de haute valeur dans une logique de dissuasion conventionnelle ou coercitive, augmentant le nombre de leviers d’action tout en réduisant les risques humains et matériels.

D’un point de vue opérationnel

Évolution et stratégie

Les crises et les conflits à venir continueront à exiger des temps de réaction brefs dans la mesure où l’adversaire, étatique ou non, privilégie la mobilité et la discrétion de ses forces face à des armées mieux équipées et entraînées, mais souvent plus lourdes et lentes à mettre œuvre. Parce qu’il permet de mettre en application deux principes essentiels de la stratégie navale, l’incertitude et la foudroyance, le missile de croisière naval permet aux puissances qui le détiennent de disposer d’un avantage important face à un ennemi sans cesse plus agile dans le temps et dans l’espace.

Le colloque devrait permettre d’aborder d’autres questions importantes comme : - Face à l’évolution possible des conflits, l’utilisation des missiles de croisière est-elle un facteur d’efficacité, en particulier si ces derniers impliquent des acteurs se caractérisant par l’absence de centres de gravité majeurs et une forte mobilité ? - Quels sont les stratégies, les avantages et les limites de la menace d’emploi ou de l’emploi du missile de croisière à partir des bâtiments de la Marine ? 

COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011  33

TEMPS

libre

COLS BLEUS N°2966 26 FÉVRIER 2011 DÉCOUVREZ OU REDÉCOUVREZ L’APPLICATION IPHONE MARINE NATIONALE !

1 Le 14 février 2011, la Marine nationale lance la 2e version de son application iPhone, disponible gratuitement sur l’App. Store. Conçue pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la Marine, elle permet de : - suivre en direct les dernières nouvelles de la Marine… À tous moments, en quelques secondes, vous y trouve-

rez une revue de presse, ainsi que les actualités de la Marine ; - découvrir ou redécouvrir les bâtiments de la Marine ; - plonger dans l’univers maritime : vocabulaire marin, insignes, matelotage, sonneries au clairon, vidéos ; - découvrir les carrières et les métiers de la Marine. Les 15 000 utilisateurs qui ont téléchargé l’application l’été dernier pourront la mettre à jour en se connectant sur l’App. Store. Différentes évolutions améliorent la navigation, notamment un « compteur de nouveauté » pour permettre de savoir combien de nouveaux articles sont apparus depuis la dernière consultation. 

COLS BLEUS TARIFS DES ABONNEMENTS Ces conditions d’abonnement prennent en compte la parution désormais bimensuelle du magazine. Trois options sont possibles : 6 mois soit 10 numéros, 1 an soit 21 numéros, 2 ans soit 42 numéros. France métropolitaine

Normal Dom-Tom par avion

Étranger par avion

 18 €  32 €  57 €

 27 €  50 €  92 €

 32 €  59 €  110 €

Ils sont 1 450 et assurent en permanence la protection des implantations à terre et de certains bâtiments de la Marine. Moins connus que les commandos de marine, les fusiliers marins ont néanmoins des missions aussi diverses que leurs implantations et s’adaptent en permanence à l’évolution des menaces.

CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS COUVERTURE GEORGES REIG/MN INFOS ACTUS PAGE 6 : AXEL MANZANO/MN (HAUT) - MN (BAS) PAGE 7 : EMMANUEL RATHELOT/MN PAGE 8 : MN (CA BÉRAUD) – ARMÉE DE TERRE (54E RA) PAGE 9 : JEAN MARCASSAN/MN (BAN HYÈRES) – NATHALIE RATTIER/MN (SIX-FOURS) PASSION MARINE PAGES 10-11 : NATHALIE RATTIER/MN PAGE 12 : MN PAGE 13 : GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (HAUT) – JOËL TRIANTAFYLLIDES/MN (MILIEU) – GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (BAS) PAGE 14 : GEORGES REIG/MN (HAUT) – GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN PAGE 15 : CHRISTELLE HERVE/MN (GAUCHE) – BRUNO ARRIBARD/MN (DROITE) – ROBERT DAL SOGLIO/MN (BAS) PAGE 16 : ROBERT

DAL SOGLIO/MN (GAUCHE) – ROMAIN VEYRIE/MN (DROITE) – CARTOGRAPHIE IDÉ

Spécial* France métropolitaine

Dom-Tom par avion

 15 €  28 €  50 €

 24 €  45 €  85 €

* Le tarif spécial est conditionné par l’envoi d’un justificatif par le bénéficiaire. Il est réservé aux amicalistes, aux réservistes, aux moins de 25 ans, aux personnels civils et militaires de la Défense et aux mairies ou correspondants Défense.

Bulletin à retourner à l’ECPAD accompagné de votre règlement à l’ordre de : Agent comptable de l’ECPAD, à l’adresse ci-dessous : Établissement de communication et de Production audiovisuelle de la Défense Service Abonnements 2 à 8 route du Fort – 94205 Ivry-sur-Seine CEDEX Tél. : 01 49 60 52 44 / Fax : 01 49 60 59 92 Courriel : [email protected] Si vous souhaitez recevoir une facture, merci de cocher la case 

PAGE 17 : ÉLISE GARDET (HAUT) – BRUNO ARRIBARD/MN (MILIEU) – GRÉGOIRE CHAUMEIL/MN (BAS) PAGE 18 : SM ANAËLLE BASLÉ/MN PAGE 19 : SM ANAËLLE BASLÉ/MN (HAUT) – MN (BAS)

INFOS ACTUS PAGE 20 : FRANÇOIS MARCEL/MN (HAUT) – JOHANN GUIAVARCH/MN (MILIEU) – CDG/MN (BAS) PAGE 21 : CDG/MN PAGE 22 : MN PAGE 23 : ANNE-FLORE CABURET/MN PAGE 24 : MN CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 25 : MN PAGES 26-27 : GEORGES REIG/MN (DUPLEIX) DANS NOS PORTS PAGE 28 : FRÉDÉRIC DUPLOUICH/MN (CHERBOURG) -

MN (BREST ET TOULON TRINOME) – JOËL TRIANTAFYL/MN (TOULON ÉTOFFE) PAGE 29 : FAA (FORT-DE-FRANCE) – MN (TOULON) HISTOIRE PAGE 30 : SERVICE HISTORIQUE DE LA DÉFENSE (HAUT) - JEAN-LOUIS NIVIÈRE/MN (BAS) PAGE 31 : SERVICE HISTORIQUE DE LA DÉFENSE TEMPS LIVRE PAGE 32 : DR

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris  Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01  E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine  Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë  Rédacteur en chef adjoint : LV Gwennan Le Lidec  Secrétaire : SM Anaëlle Baslé  Rédacteurs et journalistes : LV Charlotte Berger, EV Grégoire Chaumeil, ASP Florian Martin, Stéphane Dugast  Infographie : Serge Millot  Directeur de la publication : Hugues du Plessis d’Argentré, capitaine de vaisseau commandant le service d’information et de relations publiques de la Marine  Abonnements : 01 49 60 52 44  Publicité, petites annonces : ECPAD, pôle commercial – 2 à 8, route du Fort, 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Thierry Lepsch – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92  Conception-réalisation : Idé Édition, 33, rue des Jeûneurs, 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Virginie Gervais, Nathalie Pilant, Laurent Villemont  Photogravure : Beauclair – 15, avenue Bernard-Palissy, 92210 Saint-Cloud  Imprimerie : Quebecor – 6, route de la Ferté-sous-Jouarre, 77440 Mary-sur-Marne  Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction  Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011  ISBN : 00 10 18 34  Dépôt légal : à parution  34  COLS BLEUS  N° 2966  26 FÉVRIER 2011

ORGANISMES SUBORDONNÉS A L’EMA COMMNANDANTS OUTRE - MER Commandant de la zone maritime océan Indien Commandant des forces françaises aux Émirats Arabes Unis

Commandant supérieur des forces armées aux Antilles

Commandant supérieur des forces armées de la Polynésie française Commandant la zone maritime océan Pacifique Commandant du centre d’expérimentation du Pacifique

VA Marin Gillier

CA Loïc Raffaëlli

CA Jérôme Régnier

EMIA FE

DRM

MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT

Inspecteur général des affaires maritimes

AG1AM Bruno Baraduc Chef de l’État-major interarmées de force et d’entraînement

CA François de Lastic de Saint-Jal

SIMMAD

Directeur régional des affaires maritimes de Haute-normandie Directeur interdépartemental des affaires maritimes de la Seine maritime et de l’Eure

AG2AM Laurent Courcol Adjoint au directeur central de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense

Directeur du Centre des hautes études militaires

CA Arnaud de Tarlé

CA Philippe Bon Administrateur provisoire de l’École nationale supérieure maritime

IDA

DIRISI

AG2AM Henri Poisson

Directeur de l’Établissement national des invalides de la marine

AG2AM Philippe Illionnet

Adjoint au directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture à Paris

AG2AM Jean-Michel Suché

Directeur régional des affaires maritimes des Pays de la Loire Directeur départemental de la LoireAtlantique

AG2AM Patrice Vermeulen Chef d'état-major des armées Président du Conseil supérieur de la marine

Directeur central adjoint de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la Défense

VA Jean-Michel L’Henaff

OFFICIERS GÉNÉRAUX DE LA MARINE

Sous-directeur de l’exploitation de la Direction du renseignement militaire

VA Alain Hinden

CHEM

HAUTES AUTORITÉS

Adjoint de l’Inspecteur des armées

VA Stéphane Verwaerde

Directeur du Bureau d’enquêtes sur les événements de mer auprès de l’inspecteur général des affaires maritimes

AG2AM Jean-Pierre Mannic

Chef de la mission de la navigation de plaisance et des loisirs nautiques à la Direction des affaires maritimes

Amiral Edouard Guillaud

OG2AM Ernest Cornacchia

ÉTRANGER Chef d'état-major de la marine Chef de la représentation militaire française auprès du Comité militaire de l’UE Chef de la mission militaire de la représentation permanente de la France auprès de l’UE Délégué militaire de la France auprès de l’Union de l’Europe Occidentale, chef de la représentation militaire française auprès du Comité militaire du Conseil de l’Atlantique Nord et chef de la mission militaire de la représentation permanente de la France auprès de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord

Amiral Pierre-François Forissier

Inspecteur général de l’Enseignement maritime

PG1EM Jean-François Antin

VAE Xavier Païtard

Chef de cabinet du commandant suprême allié transformation à Norfolk

CA Patrick Chevallereau

Directeur “Appuis aux opérations” du haut quartier des forces alliées en Europe

CA Marc Bramaud du Boucheron

Chef de la mission militaire de liaison à Tampa

CA Patrick Martin

Commandant de la composante aéronavale du commandement de la composante marine de Northwood

CA Jacques de Solms Responsable de la publication : CF Anne de Mazieux, rédacteur du CEMM et responsable de la communication interne

Attaché de Défense près l’ambassade de France à Londres

CA Charles-Édouard de Coriolis

Placé en détachement auprès de l’agence européenne de Défense à Bruxelles

Compilation et mise en forme :

EV2 Malaïka Frétille, adjointe au responsable de la communication interne

Conception graphique :

Alain Noel - Centre de Production Graphique de Paris

Inspecteur général des armées Marine

Amiral Jacques Launay

CA Denis Trioulaire

Situation au 18 Février 2011

MARINE NATIONALE

ATLANTIQUE

ÉTAT - MAJOR DE LA MARINE

Adjoint territorial Commandant la base de défense de Brest

Sous-chef d’état-major «Ressources humaines» Directeur du personnel militaire de la marine

Major général de la marine VAE Benoit Chomel de Jarnieu

Adjoint «Action de l’État en mer»

Sous-chef d’état-major «Opérations aéronavales»

Sous-chef d’état-major «Plans et programmes»

Chargé de mission auprès du CEMM

CA Emmanuel Carlier

AG2AM Loic Laisné

Sous-chef d’état-major «Soutiens et Finances»

Adjoint au SCEM «Plans et programmes»

IGETA Christian Hélou

Autorité de coordination pour les affaires nucléaires, la prévention et la protection de l’environnement

Autorité de coordination de la fonction garde-côtes et des questions internationales

CA Bernard Depardon

CA Georges Bosselut

Préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord Commandant la zone maritime Manche-Mer du Nord Commandant l’arrondissement maritime de Cherbourg

VA Bruno Nielly

MÉDITERRANÉE

Chargé d’étude à l’EMM, mis à disposition du Conseil Supérieur et de la Recherche Stratégique

Préfet maritime de la Méditerranée Commandant la zone maritime Méditerranée Commandant l’arrondissement maritime Méditerranée

Adjoint territorial Commandant la base de défense de Toulon

CPPE

VAE Georges-Henri Mouton Commandant de la Force d’action navale

CRG2 Jean-Loup Velut

CA Pierre-Marie Delplanque

Chef du groupement de soutien de la base de défense de Toulon

CRG2 Jean Armand

CRG2 Jean-Pierre Laroche de Roussane

Commandant du Bataillon des marins pompiers de Marseille Commandant l’École des marins pompiers

Adjoint pour l’action de l’État en mer

Directeur du service logistique de la marine, des marchés généraux du commissariat de la marine et chef du service technique Directeur de l’antenne navale du centre d’expertise du soutien du combattant et des forces

Sous directeur “Synthèse” à la direction centrale du Service du commissariat des armées

Commandant des forces sous-marines et de la force océanique stratégique

CRG2 Jean-Marc Le Franc

Président de la Commission permanente des programmes et essais des bâtiments de la flotte

CA Bertrand Pastré

VA Jean-Pierre Labonne

Adjoint au commandant de la FAN pour la préparation opérationnelle des états-majors de force

CA Jean-Louis Kérignard

CA Henri Bobin

Chef d’état-major de la Force d’action navale

CA Patrick Joly

Adjoint au commandant de la FAN pour la préparation opérationnelle des états-majors de force

CA Philippe Coindreau

CA Christophe Prazuck

Adjoint au directeur de la mémoire, du patrimoine et des archives Chef de service

Inspecteur de la marine nationale

CA Pascal Wilz

Adjoint IMN Inspecteur de l’administration dans la marine

CRG2 Jérôme Deschard

Inspecteur du Service de santé pour la marine

MGi HC Erick DAL

CESM/RAYONNEMENT Délégué au patrimoine de la marine

CRG2 (2S) Olivier Laurens

Directeur général des systèmes d’information et de communication

Amiral (2S) Christian Penillard

Directeur du Musée national de la marine

VA(2S) Jean-Noël Gard

ÉTAT - MAJOR DES ARMÉES

VAE Bernard Rogel

PATRIMOINE Commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos

CRG1 Philippe Beyries

Sous-chef d’état-major «Opérations»

CA Christian Canova

Adjoint au commandant de la force aéromaritime de réaction rapide

CA Jean Casabianca

IG1TTM René Stéphan

INSPECTIONS Commandant de la force de l’aéronautique navale

CA Bruno Paulmier

Directeur adjoint

IGA Dominique Litaise

Commandant de la force aéromaritime de réaction rapide

Secrétaire général adjoint au Secrétaire général de la mer

Directeur central du service de soutien de la flotte

IGA Jean-Michel Labrande

Vice-président de la Commission permanente des programmes et essais des bâtiments de la flotte

Directeur général adjoint de l’économat des armées

CA Charles-Henri Garié

DCSSF

VA Michel Benedittini

Adjoint au directeur des Ressources Humaines Chef du service de la politique générale des ressources humaines militaires et civiles

Directeur du Service de soutien de la flotte à Toulon

VAE Bertrand Aubriot

Adjoint pour le commandement organique à Brest au commandement de la FAN

Directeur adjoint de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

VAE Yann Tainguy

CA Louis-Michel Guillaume

FORCES

Directeur de l’IHEDN Directeur de l’EMS Directeur du CHEM

VAE Richard Laborde

CA Denis Béraud

CRG1 André Fourès

PREMIER MINISTRE

MANCHE - MER DU NORD

VA(2S) Hubert Jouot

Adjoint marine au directeur central du Service du commissariat des armées

Inspecteur des armements nucléaires

CA Eric Chaplet

CA Marc de Briançon

CRG2 Etienne Vuillermet

VAE Philippe Périssé Chargé de mission “Démantèlement des navires en fin de vie” auprès du CEMM

Commandant de l’École navale et du groupe des écoles du Poulmic

Chef du groupement de soutien de la base de défense de Brest Adjoint «Soutiens et Finances»

VAE Olivier Lajous

CRG1 Hubert Sciorella

PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE

VAE Anne-François de Bourdoncle de Saint Salvy

CA Charles-Henri Leulier de la Faverie du Ché

VA Xavier Magne

DÉTACHÉS MARINE

Préfet maritime de l’Atlantique Commandant la zone maritime Atlantique Commandant l’arrondissement maritime Atlantique

Directeur du Centre d’études supérieures de la marine Délégué au rayonnement de la marine

CA Jean-Louis Vichot

Chef de la division «Cohérence capacitaire»

VA Jean-Marc Brûlez

Adjoint au chef du CPCO de l’état-major des armées Chargé de la conduite des opérations

CA Franck Baduel

Sous-chef d’état-major «Relations internationales»

VAE Philippe Combes

Chef de la division «Organisations Internationales»

CA Pascal Ausseur

Chargé des fonctions d’expert de haut niveau dans le domaine de la prospective et de la stratégie

CA Emmanuel de Oliveira

Chargé de mission auprès du CEMA Détaché à la DGSIC

CA Philippe Arnould