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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Mise à jour du suivi à distance. Août 2015. Campagne agricole caractérisée par des chutes des superficies exploitées.
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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Mise à jour du suivi à distance

Août 2015

Campagne agricole caractérisée par des chutes des superficies exploitées MESSAGES CLÉS 

Le pays risque de connaître une autre chute de sa production agricole suite à plusieurs facteurs défavorables notamment la crise sécuritaire et ses effets sur l’accès aux moyens de production et les anomalies des précipitations saisonnières.



Les déplacements de populations s’observent de plus en plus de l’Ouest et du Nord-Ouest vers le Centre et l’Est du pays suite à la perturbation des corridors pastoraux. Les éleveurs sont plus concentrés dans les préfectures du Centre-Est et entrent en compétitions avec les agriculteurs pour l’accès aux ressources naturelles, ce qui engendre de nouvelles formes de conflits.



Les personnes déplacées ou retournées et les populations pauvres des zones non sécurisées par la présence des forces armées se trouvent une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë. L’insécurité alimentaire va persister jusqu’en décembre 2015 à cause de leur faible accès alimentaire mais aussi les problèmes pour acheminer les aides humanitaires.

Résultats de la sécurité alimentaire estimés d’août à septembre 2015 (gauche) et octobre à décembre 2015 (droite)

Niveau maximum estimé de l’insécurité alimentaire dans des zones d’intérêt significatives selon les tableaux de référence de l’IPC 2.0 : Phase 1 : Minime Phase 2 : Stress Phase 3 + : Crise ou plus Sévérité atténué par l'assistance d'une façon significative Source : FEWS NET Cette carte représente les résultats actuels de l’insécurité alimentaire aigue pertinents pour la prise de décision urgente, sans représenter le niveau de l’insécurité alimentaire chronique. Pour en savoir plus, cliquez ici.

ZONE

ANOMALIES ACTUELLES

ANOMALIES PROJETÉES

National



  



   Populations déplacées, retournées et familles d’accueil du Centre, Ouest et Sud-Est du pays

   

Déplacement de nombreuses populations fuyant les zones soumises au conflit armé Augmentation des besoins de consommation suite à la présence de personnes déplacées dans des familles d’accueil Fermeture de la frontière avec le Tchad Baisse de flux de céréales par rapport à la moyenne Quantité de pluies enregistrées inferieures a la moyenne en juillet Présence de nouvelles personnes déplacées dans les familles d’accueil et dans des sites Dysfonctionnement des marchés Forte diminution des activités génératrices de revenus Perturbation des corridors pastoraux

FEWS NET République Centrafricaine [email protected] www.fews.net





Persistance du conflit Persistance des déplacements des populations Une campagne agricole qui sera marquée par une diminution des superficies emblavées et donc une baisse des productions vivrières Poursuite de la baisse des flux de céréales par rapport à la moyenne

Persistance des anomalies actuelles

FEWS NET est un projet financé par l’USAID. Les points de vue exprimés par les auteurs de la présente publication ne reflètent pas forcément le point de vue de l’Agence américaine pour le développement international ou du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique.

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Août 2015

PERSPECTIVE PROJETÉE JUSQU’EN DECEMBRE 2015 Les indicateurs de suivi de la campagne agricole en cours indiquent une continuation des préoccupations. Suite à l’insécurité persistante, plusieurs producteurs agricoles ont abandonnés les champs de culture réduisant ainsi significativement les superficies plantées. Les facteurs climatiques ne sont pas aussi très favorables. Selon l’analyse de la situation agricole par la FAO, en juillet 2015, les précipitations sont inférieures à la moyenne dans les parties Nord et Nord-Ouest. De mai à juillet, les quantités divisent le pays en deux grandes parties, la première partie qui est en déficit hydrique est constituée des préfectures du Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la seconde partie avec des valeurs positives de précipitations sont constituée par les préfectures du Centre et du Sud-Est. L’impact du déficit pluviométrique sur la campagne agricole est la prolongation de la période de semis qui a commencé en mai-juin pour l’arachide, le maïs, le riz et le sésame et se poursuit jusqu’en juillet pour le haricot/niébé et le mil. La récolte du maïs est timide en août alors qu’elle devrait commencer depuis juillet dans les régions du Centre et du Sud. Dans les préfectures du Nord, les récoltes du mil et du sorgho qui devraient commencer en août sont en cours mais faibles. L’analyse de la végétation de juin à juillet 2015 par la FAO, montre des conditions de végétations inférieures à la moyenne en juin dans les régions du Sud-Ouest et Est avec des améliorations enregistrées en juillet à l’exception de quelques endroits observés au Sud-Est. Le nombre de personnes déplacées est passé d’environ 400 000 personnes en mai 2015 à environ 369 000 personnes en juillet 2015, soit une diminution de huit pour cent entre les deux périodes. La baisse du nombre de déplacés s’explique par l’amélioration relative de la situation sécuritaire. Toutefois, de nouveaux déplacements sont observés dans les zones centrales et à l’Est du pays suite à une forte présence des éleveurs dans les préfectures agricoles. En effet, du fait de l’insécurité, les corridors pastoraux sont modifiés et la transhumance se fait actuellement beaucoup plus vers le Centre et l’Est du pays qu’à l’Ouest et au Nord-Ouest du pays normalement. L’accès aux ressources pastorales sur les terres agricoles se manifeste par des tensions et des conflits entre ces populations d’éleveurs et les populations agricoles locales. Une évaluation rapide conduite récemment en août 2015 par ACF dans le village de Daya dans la sous-préfecture de Dékoa, a révélé que suite à la présence des transhumants et la psychose des attaques au sein de la population, des mouvements préventifs de personnes sont enregistrés dans la sous-préfecture de Dékoa, préfecture de Kémo, qui est devenue une zone de refuge pour les personnes déplacées. Les résultats de cette évaluation ont indiqué une réduction drastique des moyens d’existence suite à l’abandon des champs emblavés et du petit élevage, ce qui constitue un facteur compromettant pour la saison agricole dans la zone. Les personnes déplacées vivent de la vente de main d’œuvre dans les champs des zones d’accueil et dépendent à plus 60 pour cent des achats sur les marchés car ne disposent pas de réserves alimentaires. L’analyse de la diversité alimentaire, l’accès aux aliments et aux moyens d’existence, montre que la situation alimentaire des ménages de retour est variable d’une zone à une autre. Les évaluations conduites en août 2015 dans des villages de certaines préfectures du Sud (Basse-Kotto, Nana-Mambéré) ont montré une consommation alimentaire acceptable mais instable avec des réserves alimentaires équivalentes à une (1) semaine ou moins de stocks de vivres. La consommation alimentaire est peu diversifiée se limitant à un seul repas par jour pour plus de 60 pour cent des personnes retournées. Ces personnes de retour sont à plus 70 pour cent dépendantes des achats sur les marchés dont certains commencent à fonctionner avec des prix très élevés suite à l’augmentation de la demande consécutive à l’affluence des déplacés. Le prix de la cuvette d’arachide est, par exemple, passé de 2 000 XAF avant la crise sécuritaire à 3 000 XAF actuellement selon les résultats de ces évaluations. Il en est de même pour le prix d’huile qui, de 1 200 XAF le litre avant la crise, est de 1 750 XAF aujourd’hui. Le pouvoir d’achat des produits vivriers est constitué par la vente de main d’œuvre mais surtout de vente de produits de pêche. Les personnes déplacées ou retournées et les populations pauvres des zones non sécurisées par la présence des forces armées ont un faible pouvoir d’achat suite à l’insécurité persistant qui empêche aux ménages d’accéder aux moyens d’existence. Les zones les plus affectées, surtout les préfectures du Centre, du Sud-Est et du Nord-Ouest du pays, resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë jusqu’au décembre.

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