Pré-Rapport d'étude - MEP 19

1 mars 2016 - physiques (barrages, radiers, seuils, étangs) destinés à divers ..... statistiques d'estimations des populations peuvent être appliquées en ...
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M a s t e r B i o d i v e r s i t é É c o l o g i e É v o l u t i o n Parcours Ingénierie en Ecologie et en Gestion de la Biodiversité www.masters-biologie-ecologie.com/IEGB

Rapport de stage 2ème année – M2-IEGB 1er mars – 31 aout 2016 MAS Mathilde Distribution de la Truite commune (Salmo trutta fario) et du chabot (Cottus sp.) en Corrèze Recherche de facteurs explicatifs et cartographie Maison de l’Eau et de la Pêche de la Corrèze Place de l’Eglise, BP 22, 19160 Neuvic

Sébastien VERSANNE-JANODET, Directeur de stage Directeur de la M.E.P. 19

Association des étudiants du Master IEGB

Direction du parcours de Master IEGB Olivier Thaler – [email protected]

La valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner Et non dans sa capacité à recevoir. Albert EINSTEIN

Merci à tous ceux qui m’ont aidée à accomplir ce travail.

TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1 Avant-propos ........................................................................................................................... 1 Contexte ...................................................................................................................................... 1 Le territoire étudié ................................................................................................................... 1 Problématiques liées à l’eau .................................................................................................... 3 Mes missions ........................................................................................................................... 4 Recherche développée ................................................................................................................. 4 Matériels et Méthodes ..................................................................................................................... 7 Mise en place du jeu de données ................................................................................................. 7 Modes d’acquisition des données ............................................................................................ 7 Description du jeu de données .................................................................................................... 9 Emprise temporelle des données ............................................................................................. 9 Emprise spatiale des données .................................................................................................. 9 Méthode d’analyse des données .................................................................................................. 9 Variables dépendantes ........................................................................................................... 10 Variables environnementales ................................................................................................ 19 Recherche des variables environnementales expliquant la distribution des espèces et cartographie ........................................................................................................................... 11 RESULTATS ................................................................................................................................ 11 Typologie des acteurs ............................................................................................................ 11 Caractérisation du territoire corrézien étendu aux contextes limitrophes ............................. 11 Répartition géographique des prospections........................................................................... 12 Facteurs influençant la répartition des espèces ......................................................................... 12 Prédictions ............................................................................................................................. 14 DISCUSSION ............................................................................................................................... 15 Facteurs expliquant les variations d’abondance des espèces ciblées .................................... 15 Suivis futurs à envisager ....................................................................................................... 20 BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE ........................................................................................ GLOSSAIRE ..................................................................................................................................... ANNEXES ........................................................................................................................................

TABLE DES ILLUSTRATIONS Figure 1 Localisation des obstacles recensés en Corrèze par l'O.N.E.M.A. dans son Réseau d'Obstacles à l'Ecoulement (R.O.E.) Figure 2 Typologie des pêches électriques recensées pour l'étude. Figure 3 Opération de pêche de sauvetage réalisée par la M.E.P.19, Ecogea et la F.D.A.A.P.P.M.A.19 en vue des travaux de vidange sur le barrage de Marèges. 13 Juillet 2016. Crédit photo : Journal ‘La Montagne’, Centre France. Figure 4 Emprise géographique de la présente étude et distribution géographique des pêches recensées dans la base de données de l'Atlas des poissons en Limousin. Figure 5 Densité des pêches électriques à l’échelle des groupements piscicoles, exprimée en pourcentage. Figure 6 Pêches électriques recensées par groupement de contextes piscicoles. Figure 7 Distribution (%) des pêches électriques selon les contextes piscicoles étudiés. Figure 8 Pourcentages des habitats C.L.C.V. recensés sur le territoire. Figure 9 De bas en haut puis de gauche à droite : fréquence du Chabot sp puis celle de la Truite commune, densité des plans d'eau, densité d'ouvrages recensés dans le R.O.E., capacité cumulée des stations d'épuration en équivalent habitant et enfin, richesse spécifique renseignée lors des pêches électriques (du moins diversifié en jaune au plus diversifié en violet). Figure 10 Distribution extrapolée de la Truite commune et du chabot sp. sur les cours d'eau prospectés depuis 1992. Figure 11 Combinaison d'habitats reconnus comme dé-/favorables par le modèle. Figure 12 Mise en correspondance des zones écologiques et typologiques des cours d’eau, ONEMA 2010. Tableau 1 Moyenne, minimum et maximum des variables environnementales sur les 590 mailles du territoire. Tableau 2 Variables expliquant les variations de fréquence du chabot et de la truite de manière significative. Tableau 3 Liens de corrélation entre les groupements piscicoles et les espèces étudiées, établis au moyen d'une ANOVA. Tableau 4 Caractérisation des domaines piscicoles, d'après le P.D.P.G.19. Tableau 5 Espèces repères représentées parmi les contextes piscicoles du territoire identifié à la Figure 4.

INTRODUCTION Avant-propos La synécologie a permis de mettre en évidence un postulat élémentaire : l’ensemble des êtres vivants qui demeurent associés au sein d’un même écosystème ne résulte pas du seul hasard (FISCHESSER B. & DUPUIS-TATE M.-F. 2007). La faune et la flore sont en perpétuelles interrelations et forment un système cohérent doté d’une capacité d’autorégulation. Ainsi, pour étudier l’écosystème rivière, il ne faut pas seulement s’intéresser à la partie « lit mineur » du cours d’eau mais plutôt observer l’ensemble du bassin versant, lequel intègre aussi les parcelles rivulaires où les eaux de ruissellement arrachent des éléments minéraux ou organiques par exemple. En outre, les écosystèmes fluviaux sont fortement structurés selon un gradient longitudinal auquel les poissons sont très sensibles. HUET M. (1949), ILLIES J. et BOTOSANEANU L. (1963) établissent que ce gradient est reflété par des zonations physiques. DEGIORGI F. et RAYMOND J.C. (2000) précisent que les associations de poissons ou ‘biocénotypes’ se succèdent le long d’un modèle longitudinal abstrait (conformément à VERNEAUX J., 1973) allant de la source à l’estuaire, mais ne se suivant pas nécessairement de façon géographique sur les cours d’eau. Souvent, les analyses piscicoles effectuées se placent à l’échelle réduite de la station inventoriée. Elles sont entre autres réalisées dans le cadre d’expertises faites par des bureaux d’étude à la demande de commanditaires et pour répondre à des objectifs spécifiques se plaçant à court ou moyen termes. Le travail qui s’ensuit ici tentera donc de mettre en corrélation des données fines récoltées à l’échelle de multiples stations avec des données plus larges et intégrant davantage de paramètres, à l’échelle du département de la Corrèze afin d’évaluer à quel point l’aménagement du territoire influe sur la distribution ichtyologique. Deux espèces considérées comme espèces indicatrices des qualités des eaux* et dont l’état de leurs populations permet de traduire significativement les dysfonctionnements de l’écosystème dont elles font partie (MANIERE G. et PETITJEAN S., 2015) seront ciblées.

Contexte Le territoire étudié La Corrèze s’étend sur une superficie de 5 860 km2, son altitude varie de 87 m au sudouest à 984 m au nord-est avec une moyenne de 450 m (CORREZE.GOUV). Du point du vue géologique, le département est principalement composé de terrains cristallins et métamorphiques imperméables relayés au sud-ouest par des grès permiens et des calcaires (SAGE D., 2003). 1

La montagne limousine constitue le premier obstacle naturel rencontré par les perturbations atmosphériques en provenance de l’ouest. Situé en tête de bassins versants, l’ancien Limousin – dont la Corrèze faisait partie - est souvent comparé à un château d’eau lequel alimente les deux grands bassins : Adour-Garonne et Loire-Bretagne (S.R.C.E, 2015). Pour autant, la ressource en eau est essentiellement superficielle ; elle se traduit par un réseau hydrographique dense et ramifié à raison de 1 km de cours d’eau / km2, (D.I.R.E.N.*). La majorité des cours d’eau prend sa source sur le Plateau de Millevaches dans un paysage de landes et de tourbières. Les rivières et ruisseaux corréziens ont un cours supérieur de faible pente généralement sur des arènes granitiques, puis un cours « moyen » rapide au niveau des gorges et enfin, une plaine alluviale à fond plat, surtout dans le sud-ouest (SAGE D., 2003). Le réseau hydrographique s’accompagne de nombreux plans d’eau (2 992 étangs d’une superficie supérieure à 1 000 m2 soit 5 269 ha cumulés, selon la D.I.R.E.N. op.cit). Cinq sous-bassins versants sont distinguables : la Dordogne, la Vézère, la Corrèze, l’Auvézère et la Vienne. La plupart des cours d’eau appartient au bassin de la Garonne (sud-Corrèze) ; seuls la Vienne et ses affluents se jettent dans la Loire (nord-Corrèze) (Asconit, 2013). De nombreux enjeux sont liés à la ressource en eau sur le territoire. Problématiques liées à l’eau Pour des raisons sociétales et économiques, l’Homme a profondément modifié l’écoulement naturel de l’eau en Corrèze. Or il existe une interaction puissante entre l’écoulement de l’eau et le lit des rivières (POCHAT R., 1982). Les habitats aquatiques subissent des altérations dues à la pression anthropique sur les milieux naturels : implantation d’obstacles physiques (barrages, radiers, seuils, étangs) destinés à divers usages (irrigation, hydroélectricité, minoterie, pêche, assainissement de zones marécageuses, maintien du gibier d’eau, eau potable, etc.) (MOUILLE J., 1982) ; rejets urbains, industriels ou agricoles lesquels engendrent la libération d’un grand nombre de composés chimiques (pesticides, détergents) ou naturels (métaux) (NEVEU A. et al. 2001). La dynamique fluviale favorise le transport solide – par suspension et par charriage - et réduit l’importance des dépôts organiques. (SECONDAT M., 1952). La mobilité des eaux courantes atténue également le réchauffement des eaux et ses effets (TOUCHAIT L., 1999) et facilite les échanges gazeux entre l’atmosphère et le milieu aquatique. A contrario, la multiplication du nombre de plans d’eau et d’obstacles à l’écoulement sur le territoire vient freiner cette mobilité et joue fortement sur la qualité des eaux, dans le sens de la dégradation (MOUILLE J., 1982 ; CEMAGREF, 1987). 2

Figure 1 Localisation des obstacles recensés en Corrèze par l'O.N.E.M.A. dans son Réseau d'Obstacles à l'Ecoulement (R.O.E.)

L’ancienne région Limousin - compte à elle seule 37 centrales concédées et 84 centrales hydroélectriques en activité gérées par des producteurs autonomes (d’après une estimation datant de 2000 citée dans le S.R.C.E. op.cit.). Les principaux barrages corréziens (17) se localisent quant à eux dans le bassin de la Dordogne (Bort-les-Orgues, Chastang, Aigle et Marèges sur la Dordogne; Hautefage sur la Maronne ; Saillant et les Bariousses sur la Vézère, etc.) (Figure 1). L’ancêtre de tous ces barrages, appelé « barrage des Chaumettes », situé sur la Diège, fut bâti en 1927 (LEMAITRE, 1979). Ainsi, cela fait près d’un siècle que cette activité industrielle et économique vient fragmenter les habitats aquatiques de nombreuses espèces piscicoles. Or la réduction et la fragmentation des habitats naturels ont un effet, négatif, sur les peuplements de poissons, en contraignant notamment les possibilités de circulations vers l’amont et vers l’aval des espèces dont le cycle de vie dépend de mouvements migratoires (LE PICHON et al. 2012). D’après VIGNERON T. (2001), « si la qualité des eaux joue un rôle indéniable, la modification des caractéristiques morphodynamiques du cours d’eau intervient de manière prépondérante sur la qualité du peuplement piscicole, en termes de potentiel piscicole ou de capacité d’accueil. ». La connaissance de l’habitat est donc considérée comme primordiale en ichtyologie (MILNER N.J. et al. 1985 cité par HAURY J. et BAGLINIERE J.L., 1990). Il est par ailleurs acté que la densité de certaines espèces et la taille des individus d’une population sont corrélées avec des paramètres mésologiques tels la stabilité du substrat ou la taille du milieu (HAURY J. et BAGLINIERE J.L., 1990).

Face aux nombreuses influences anthropiques et aux modifications environnementales croissantes, les institutions locales, nationales et européennes ont établi des règles et ont affirmé l’importance d’effectuer des suivis biologiques en milieux naturels. La première loi sur l’eau, datant de 1964, est à l’origine de la création des agences de l’eau, actrices majeures de gestion de la ressource à l’échelle des grands bassins versants français. Depuis, la communauté européenne s’est emparée du sujet de la préservation de la ressource en édifiant notamment la Directive Cadre sur l’Eau (D.C.E., 2000). Cette dernière instaurait l’obligation d’atteindre le « bon état écologique » des masses d’eau* en 2015. La Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (L.E.M.A., 2006) qui en découle rénove le cadre global défini par les précédentes lois (1964, 1992, 1984, EAUFRANCE). Elle prend pour principales dispositions : la proposition d’outils nouveaux pour lutter contre les pollutions diffuses ; le regain de la qualité écologique des cours d’eau ; la simplification de la police de l’eau ; la création de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (O.N.E.M.A.) – anciennement Conseil Supérieur de la Pêche (C.S.P.). Afin de répondre aux objectifs de la D.C.E., un certain nombre d’indicateurs ont été développés ou affinés 3

ces dernières années (les indices vertébrés ou poissons en cours d’eau, etc.). L’O.N.E.M.A. est – en France – l’organisme technique de référence sur la connaissance, la surveillance et le suivi du fonctionnement global et écologique des milieux aquatiques (CREBASSA J. 2015). D’autres organismes agissent cependant eux aussi en faveur de la gestion halieutique et/ou la préservation des milieux associés ; il peut s’agir des Fédérations Départementales de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (F.D.A.A.P.P.M.A.) ou d’autres associations comme la Maison de l’Eau et de la Pêche de la Corrèze (M.E.P.19). Ces organismes participent d’une part aux suivis scientifiques piscicoles et physico-chimiques ; d’autre part à la sensibilisation des acteurs locaux et du grand public depuis plusieurs années. Mes missions Dans l’optique de sensibiliser les gestionnaires des milieux aquatiques la M.E.P.19 est en cours d’élaboration d’un projet d’envergure : l’Atlas des poissons d’eau douce du Limousin (A.P.L.). Cet objectif concerne 90% de mon temps de travail ; ponctuellement, je suis amenée à participer à des pêches électriques, des suivis physico-chimiques de vidanges, ou des I.B.G.N.*. Dans le cadre de l’Atlas, je centralise l’ensemble des comptes rendus de pêche disponibles, de 1959 à 2015, des départements limousins (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne) et de quelques contextes piscicoles en commun avec les départements limitrophes1. Pour avoir une compréhension globale des peuplements piscicoles, il est important de collecter des données administrativement externes au Limousin, mais hydrologiquement liées. Ces données de pêche, rassemblées et homogénéisées, ouvrent le champ des possibles à de multiples réflexions scientifiques.

Recherche développée Depuis les premières phases de cartographie de l’A.P.L., il apparaît certaines particularités. Des espèces se révèlent absentes de certains cours d’eau tandis qu’elles sont considérées comme autochtones (KEITH P., PERSAT H. et al., 2011). Leur absence, si elle est naturelle pourrait être traduite par méconnaissance comme résultant d’un impact anthropique. L’axe étudié dans le cadre de l’apprentissage porte sur la répartition de ‘deux espèces autochtones’ : la Truite commune Salmo trutta fario et le Chabot sp., en Corrèze.

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Lot, Cantal, Puy de Dôme, Allier, Cher, Indre, Vienne, Charente, Dordogne.

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S. trutta fario est en France, la seule espèce de truite indigène actuellement retenue2 (I.N.P.N. et M.N.H.N.). A propos de la systématique du Chabot plusieurs espèces cohabiteraient en Limousin à ce jour (FREYHOF et al. 2005). Leur distinction, délicate, s’opère grâce à quelques caractères externes dans le meilleur des cas ou bien uniquement par leurs caractéristiques génétiques dans les autres cas (KEITH P. et al. op.cit.). La présence du C. commun C. gobio recensée jusqu’alors étant remise en cause (ADAM B., GENIEZ M.) nous traitons le chabot jusqu’au genre dans la présente étude. Nous nous sommes intéressés à la répartition spatiale de ces deux espèces ‘autochtones’ à l’échelle de la Corrèze pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’un travail de vérification des comptes rendus des pêches électriques recensées pour l’Atlas a présentement été opéré uniquement pour ce département – par PETITJEAN S. (F.D.A.A.P.P.M.A.19), COMBY A. (M.E.P.19) et moi-même. Ensuite, parce que la Truite commune est une espèce emblématique du réseau hydrographique de la Corrèze et représente de forts enjeux halieutiques. Elle est impactée au quotidien notamment par la gestion piscicole pratiquée. Sa sensibilité aux modifications de son habitat peut alors passer inaperçue au regard des résultats de pêche si les gestionnaires du milieu pratiquent l’alevinage et le déversement. Il est donc nécessaire de comparer la répartition de cette espèce « gérée » avec une espèce d’accompagnement (BRUSLÉ J. et QUIGNARD J.P., 2001) qui ne dispose pas du fort pouvoir recolonisant de la truite, ni ne bénéficie de gestion de ses populations. Le chabot3 répond à ces critères. Ainsi, la comparaison qui sera faite de l’occurrence respective de ces deux espèces, devrait permettre de mettre en lumière les secteurs où des perturbations ont [eu] lieu. Ces espèces cocénotiques présentent quelques différences notables : la résilience de leurs populations diffère en raison de la taille, de la morphologie de leurs individus4 ainsi que de leur capacité de déplacement ; tandis que l’une de ces espèces fait l’objet à la fois d’une gestion et d’une pression halieutique, l’autre n’est nullement prélevée5 ni introduite par l’Homme (sauf cas exceptionnel de pêche de sauvetage). La masse de données récoltées sera analysée de manière à évaluer l’importance des liens entre des facteurs environnementaux déjà suspectés d’avoir une incidence sur la faune piscicole au regard de la bibliographie et la présence/absence de S. trutta fario et Cottus sp.. Cette étude

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La Truite arc-en-ciel Oncorhynchus mykiss se distingue des Salmo par des critères ostéologiques. Originaire de la côte ouest des Etats-Unis, elle est introduite à des fins halieutiques ; sa reproduction est très rare en Europe (KEITH P., PERSAT H. & al., 2011). 3 Le chabot mesure 10 à 15 cm (ADAM B. et GENIEZ M.). La truite peut atteindre 80 cm (~7,5 kg) en rivière, 1 m (10 kg) en mer et 1,10 m (15 kg) en lac (KEITH et al. 2011). 4 Chabot peu profilé : tête large aplatie qui forme le tiers de la longueur de l’animal ; amincissement graduel du corps jusqu’à l’origine de la queue, peau sans écailles, (BLANCHARD E.1866). 5 La pêche au chabot était autrefois pratiquée dans le but de capturer l’anguille (BLANCHARD E. 1866).

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vise à atteindre plusieurs objectifs : établir la force des liens entre des pressions environnementales et l’absence/présence de ces deux espèces sur le territoire de l’étude ; cartographier la distribution observée de la T. commune et du chabot en Corrèze ; distinguer les zones d’occurrence parmi les cours d’eau prospectés ; localiser les paramètres environnementaux significatifs. A l’issu de ce travail nous fournirons des pistes de protocoles pour envisager les suivis piscicoles futurs afin d’affiner les cartes d’aire de répartition des espèces et améliorer la robustesse du jeu de données.

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Figure 3 Opération de pêche de sauvetage réalisée par la M.E.P.19, Ecogea et la F.D.A.A.P.P.M.A.19 en vue des travaux de vidange sur le barrage de Marèges. 13 Juillet 2016. Crédit photo : Journal ‘La Montagne’, Centre France.

Figure 2 Typologie des pêches électriques recensées pour l'étude.

Matériels et Méthodes Mise en place du jeu de données L’étude de la distribution de la Truite commune et du chabot s’est faite à partir de l’analyse de comptes rendus de pêches électriques (Figure 3), collectés entre novembre 2015 et juin 2016 dans le cadre du projet de l’Atlas des poissons en Limousin, pour partie auprès des membres du Groupe de Travail (les F.D.A.A.P.P.M.A. 19, 23 et 87 ; O.N.E.M.A.) ; dans une moindre mesure auprès des F.D.A.A.P.P.M.A. limitrophes (Figure 4). Toutes les données d’études, de suivis et de captures de poissons, quels que soient les protocoles de pêche électrique, ont été récoltées. La diversité des opérations de pêche recensées ici (Figure 2) est la résultante de plusieurs paramètres : la diversité des cours d’eau prospectés, la raison pour laquelle ils ont été prospectés ; le matériel employé pour mener la pêche ; les conditions mésologiques et hydrologiques lors de l’opération de pêche, etc. Modes d’acquisition des données En ichtyologie, plusieurs méthodes d’inventaires et de suivis de populations furent employées au cours des dernières décennies (filet maillant ou non maillant, piégeage, empoisonnement, etc.) (M.E.P.19, 2012). Depuis les années 1950, la pêche électrique est le mode opératoire privilégié pour les suivis piscicoles en rivières (GOSSET C. cité par DESBROSSES B. et GALANT C., 2006). Cette méthode d’inventaire consiste à échantillonner différentes espèces de poissons sur un tronçon de cours d’eau en générant un courant électrique dans l’eau (VIGNERON T., 2013). Ce système d’échantillonnage fut l’objet de nombreux tâtonnements (appareillage, puissance, conditions d’applications, etc.) (GOSSET C. op.cit.) avant d’être défini selon des normes européennes et françaises (A.F.N.O.R.). La pêche électrique est un moyen d’inventorier et d’échantillonner les populations de poissons de façon très efficace tout en ayant des résultats immédiats (GOSSET C. op.cit). Utilisée en recherche hydrobiologique (VIBERT R. et CUINAT R., 1961) mais également par les organismes de gestion de la pêche, elle permet d’obtenir une vision plus ou moins nette du peuplement piscicole sans induire de mortalité (lorsque les conditions d’utilisation des appareils sont respectées). Son principe consiste à générer un courant électrique6 au moyen de l’immersion d’électrodes reliées à un générateur ce qui induit un écart de potentiel entre les deux extrémités du poisson (tête/queue), et entraine leur attraction, immobilisme voire répulsion selon leur proximité avec l’anode (DEGIORGI F. et RAYMOND J.C., 2000 ; VIGNERON T., 2013). 6

Le courant alternatif, dangereux pour l’Homme est actuellement interdit en France. Nous utilisons un courant continu redressé ou filtré, plus efficace et moins nocif tant pour l’Homme que pour le poisson.

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Figure 4 Emprise géographique de la présente étude et distribution géographique des pêches recensées dans la base de données de l'Atlas des poissons en Limousin.

Chaque espèce réagit différemment, tandis que la truite est attirée vers l’anode, le chabot aura tendance à tomber instantanément vers le fond de la rivière (observations de terrain) ainsi l’efficacité de la pêche diffère selon les espèces. Divers matériels peuvent être employés pour la réalisation d’une pêche électrique : MARTIN PÊCHEUR, HERON, DEKKA, autres. Chacune de ces machines dispose de ses propres caractéristiques, avantages et contraintes d’utilisation (maniabilité, efficacité et puissance variables, personnel requis, etc.). Suivant la typologie de la rivière, la conductivité de l’eau et le matériel choisi, la qualité de l’échantillonnage peut être sous-évaluée. Des écarts de performance ont par exemple été démontrés par l’O.N.E.M.A. entre l’EFKO et le HERON et ce, au niveau de la richesse spécifique du peuplement piscicole et de l’abondance des espèces (VIGNERON T. op.cit.). Plusieurs objectifs peuvent être poursuivis lors de la mise en œuvre d’une pêche électrique : diagnoses démographiques, sauvetages de poissons, captures de géniteurs, transferts de populations, contrôles d’espèces envahissantes (VIBERT R. et al. op.cit.). Selon la nature des données à recueillir, trois niveaux d’informations sont disponibles. Le niveau qualitatif, lequel se traduit par la connaissance du peuplement piscicole en place. Le niveau quantitatif qui permet d’estimer les abondances de chaque espèce (en nombre d’individus). Et le niveau semi quantitatif qui permet de connaître à la fois les espèces (comme les deux précédents niveaux) et leurs abondances relatives (calculées en pourcentage) (M.E.P.19, 2012). Lorsque plusieurs passages sont réalisés dans un secteur isolé, sans remise à l’eau des poissons, des méthodes statistiques d’estimations des populations peuvent être appliquées en respectant certaines conditions (DE LURY, 1947 ou CARLE & STRUB, 1978), à partir de la régression des captures à chaque passage. Bien entendu, « qui peut le plus peut le moins : un niveau quantitatif permettra toujours une utilisation qualitative alors que l’inverse n’est pas vrai » (citation de VERSANNEJANODET S., M.E.P.19). C’est en tout cas ce qui est apparu lors de la phase de collecte des données de l’Atlas des Poissons en Limousin (A.P.L.), impulsé et porté par la M.E.P.19. Parce que les opérateurs n’emploient pas le même matériel ni ne suivent la même démarche scientifique, nous avons choisi de n’exploiter ici que les données de présence effective et d’absence hypothétique des peuplements de Truite commune et de Chabot sp.

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Description du jeu de données Emprise temporelle des données La base de données pour l’étude contient – fin juillet 2016 - 2 285 opérations de pêche pour l’ensemble du territoire étudié (Figure 4). Les observations les plus anciennes présentes dans la base remontent à 1959. Les données douteuses ou non exploitables ont été exclues de l’analyse (à dire d’experts). Toutefois, le jeu de données est irrégulier. Afin d’avoir un jeu de données homogène et assez représentatif des différents groupements de contextes piscicoles, l’emprise temporelle a été réduite aux 23 dernières années. Ce choix s’est opéré en fonction de la distribution des données (Figure 6). L’année 1992 marque une rupture notable avec les précédentes décennies. En effet, pas moins de 2 031 comptes rendus (soit 89% des données) ont été enregistrés depuis. La multiplication des pêches électriques dès cette date met en exergue l’application de la loi sur l’eau du 03 janvier 1992. Cette loi a contribué à poser les jalons de la politique de l’eau française, en instaurant le principe de la gestion équilibrée de la ressource en eau, alors reconnue « patrimoine commun de la nation », et en mettant en place des outils au niveau des bassins : le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) qui fixe pour chaque bassin les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E.) qui définit les objectifs et les règles pour une gestion intégrée de l’eau, au niveau local. Il est intéressant de noter que 60% des pêches ont été réalisées après 2006, c’est-à-dire après la L.E.M.A. du 30 décembre 2006. Emprise spatiale des données Les 2 031 comptes rendus de pêche électrique sélectionnés sont localisés de manière relativement équitable entre les différents groupements de contextes piscicoles définis par l’O.N.E.M.A (Figure 5). La totalité des contextes piscicoles a été prospectée ces vingt-trois dernières années (Figure 6). Toutefois, à l’échelle même des contextes, il existe de fortes disparités en matière de pression d’observation (Figure 7 complétée par l’Annexe 1). Afin de zoomer de manière plus fine au sein de ces contextes, nous avons délibérément défini un maillage sur l’ensemble du territoire. Pour que les résultats puissent être lisibles sur les cartes, la taille de la maille a été définie aux dimensions suivantes : 5 x 5 km.

Méthode d’analyse des données Concernant le traitement des comptes rendus de pêches électriques, nous avons procédé à une pré-analyse à l’aide d’une base de données établie dans le cadre de l’élaboration de l’A.P.L. et de la Liste Rouge Régionale (L.R.R.) des poissons d’eau douce du Limousin. Confectionnée 9

Figure 5 Densité des pêches électriques à l’échelle des groupements piscicoles, exprimée en pourcentage.

Figure 6 Pêches électriques recensées par groupement de contextes piscicoles.

Figure 7 Distribution (%) des pêches électriques selon les contextes piscicoles étudiés.

sous Excel, cette base a vocation à être utilisable et utilisée par l’ensemble des membres du Groupe de Travail fédérés autour de ces deux projets. Les champs de la base de données régionale ont été définis de manière à mutualiser des informations qui sont nécessaires pour rédiger l’Atlas dans un premier temps puis la L.R.R. dans un second temps. La deuxième étape de l’analyse consiste à faire des regroupements et une analyse qualitative des données. Variables dépendantes Nous avons décidé de ne pas représenter des effectifs mais des fréquences d’apparition d’espèces dans des mailles de 5 x 5 km. En effet, trop peu de comptes rendus de pêche permettent d’exploiter des données quantitatives de densité des poissons (334 / 2 031 jeux de données ont été récoltés par le biais de pêches à 2 ou 3 passages). Les fréquences renseignées indiquent la probabilité de rencontrer l’espèce sur une maille donnée ; ce sont ces fréquences qui sont choisies comme variables dépendantes dans les analyses ((nombre de pêches où l’espèce a été capturée / nombre total de pêches localisées) dans la maille). Variables environnementales Plusieurs paramètres peuvent influer sur la répartition des deux espèces ciblées, certains abiotiques, d’autres biotiques. La détermination de paramètres pris en compte dans la caractérisation du territoire s’opère sur la base de documents techniques (P.D.P.G.197) et de publications scientifiques (cf. BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE). Parmi les variables que nous avons retenues, figurent : -

la densité des plans d’eau (D.R.E.A.L. Limousin, 2012 et Corine Land Cover (C.L.C.V.), 2012), qui induit un glissement des niveaux typologiques* vers l’aval (VERNEAUX, 1981) ;

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le Réseau d’Obstacles à l’Ecoulement (O.N.E.M.A.) ;

-

la capacité des stations d’épuration exprimée en ‘équivalent habitants’ (e.h.) renseignée grâce aux données des agences de l’eau Loire-Bretagne et Adour-Garonne ;

-

l’occupation du sol (C.L.C.V. op.cit.) qui est définie en 23 habitats dont la surface est connue.

Afin d’être en mesure d’interpoler les données de fréquence de la Truite commune et du Chabot sp. ces variables environnementales ont été recalculées par maille de 25 km2 sur l’ensemble du territoire. Ainsi, un pourcentage de chaque type de sol, des surfaces en eau, de la capacité des stations d’épuration et d’obstacles majeurs à l’écoulement, est associé à chaque maille pêchée dans le périmètre défini. 7

Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles de la Corrèze.

10

Tableau 1 Moyenne, minimum et maximum des variables environnementales sur les 590 mailles du territoire. Code CLCV 111 112 121 Territoires artificialisés

122 124 131 133 142 211 222 231

Territoires agricoles

242

243

Forêts et milieux seminaturels

Variables de composition du paysage Moyenne Maximum Minimum Habitats (%) (%) (%) Tissu urbain continu 0,00 0,01 0 Tissu urbain discontinu 0,02 0,34 0 Zones industrielles ou 0,00 0,18 0 commerciales Réseaux routier et ferroviaire et espaces 0,00 0,05 0 associés Aéroports 0,00 0,06 0 Extraction de matériaux 0,00 0,03 0 Chantiers 0,00 0,01 0 Equipements sportifs et de 0,00 0,02 0 loisirs Terres arables hors 0,01 0,08 0 périmètres d'irrigation Vergers et petits fruits 0,01 0,34 0 Prairies 0,29 0,79 0 Systèmes culturaux et 0,16 0,71 0 parcellaires complexes Surfaces essentiellement agricoles interrompues par 0,04 0,30 0 des espaces naturels importants

Sous-total (ha) 54,27 12887,74 1910,61 1356,10

568,91 4489,37 536969,05 7702939,67 9335328,13 195606,75

1980948,96

Forêts de feuillus

0,23

1,00

0

3406008,92

312 313

Forêts de conifères Forêts mélangées Pelouses et pâturages naturels Landes et broussailles Forêt et végétation arbustive en mutation

0,12 0,07

0,58 0,55

0 0

2686318,12 60537,09

0,00

0,02

0

45,27

0,01

0,29

0

10665,53

0,02

0,17

0

14176,26

411

Marais intérieurs

0,00

0,01

0

56,35

412

Tourbières

0,00

0,05

0

429,06

511

Cours et voies d'eau

0,01

0,40

0

1686,09

512

Plans d'eau

0,00

0,23

0

3037,52

322 324

Zones humides

Surfaces en eau

174,67

223,12 437,22 29,21

311

321

TOTAL (km2)

61777,51

4,85

Figure 8 Pourcentages des habitats C.L.C.V. recensés sur le territoire.

47,24

Recherche des variables environnementales expliquant la distribution des espèces et cartographie Dans le but de déterminer les combinaisons de variables expliquant les différences de répartition des espèces sur l’ensemble du territoire, nous avons choisi d’utiliser des régressions linéaires multiples avec variables muettes. Celles-ci permettent de ‘résumer’ la relation existant entre une variable aléatoire ‘dépendante’ y (ici, la fréquence d’occurrence de l’espèce) et une ou plusieurs variables aléatoires ou contrôlées appelées variables explicatives xj (SCHERRER B., 1984). La méthode de la régression permet notamment de décrire la forme de la relation liant les variables entre elles. Elle permet aussi de prévoir les valeurs de y en fonction de celles de xj. Nous avons ajouté au modèle d’estimation de fréquence des espèces les variables qualitatives ‘groupement piscicole’ et ‘état du contexte piscicole’ définies par l’O.N.E.M.A. et la F.D.A.A.P.P.M.A. de la Corrèze. L’analyse a été opérée grâce à ‘xlstat’ qui est une fonctionnalité supplémentaire affiliée à Excel. Elle permet de tester chacune des variables sélectionnées puis les ajoute au modèle lorsque celles-ci expliquent de manière significative la variable dépendante identifiée précédemment. Les variables n’apportant ‘rien’ au modèle en sont donc exclues.

RESULTATS Typologie des acteurs Vingt-cinq structures habilitées sont recensées dans la base. Les acteurs impliqués dans les opérations de pêches électriques enregistrées dans le tableur Excel sont soit des organismes publics du type C.S.P./O.N.E.M.A., C.E.M.A.G.R.E.F. soit des associations (F.D.A.A.P.P.M.A., M.E.P.19, MI.GA.DO, C.P.I.E., autres) soit des bureaux d’études (Ecogea, Cincle, Asconit, Aquascop, Aquabio, etc.). Ces acteurs peuvent être à la fois prestataires et commanditaires de suivis piscicoles. Ils ne sont pas forcément en réseau et n’agissent pas obligatoirement avec les mêmes objectifs d’où les écarts de ‘précisions’ dans les comptes rendus. Caractérisation du territoire corrézien étendu aux contextes limitrophes Après représentation graphique des 590 mailles de 5 x 5 km, nous arrivons à identifier les composantes principales de l’occupation surfacique du sol, en 2012. Ainsi, le territoire étudié est composé par ordre décroissant de territoires agricoles (code C.L.C.V. 2), de forêts et milieux semi-naturels (code C.L.C.V. 3) de territoires artificialisés (code C.L.C.V. 1), de surfaces en eau (code C.L.C.V. 5) et de zones humides (code C.L.C.V. 4) qui représentent respectivement 75,9%, 24%, 0,07%, 0,018% et 0,002% (Tableau 1, Figure 8) . 11

Figure 9 De bas en haut puis de gauche à droite : fréquence du Chabot sp puis celle de la Truite commune, densité des plans d'eau, densité d'ouvrages recensés dans le R.O.E., capacité cumulée des stations d'épuration en équivalent habitant et enfin, richesse spécifique renseignée lors des pêches électriques (du moins diversifié en jaune au plus diversifié en violet).

Parmi les paramètres mentionnés plus haut (Variables environnementales) sont visualisables à la Figure 9 la localisation des étangs, des ouvrages recensés dans le Réseau d’Obstacles à l’Ecoulement (O.N.E.M.A. op.cit.), des stations d’épuration et leurs densités ou capacités de traitement cumulées. Répartition géographique des prospections Sur les 590 mailles constituées pour l’étude, seules 269 présentent une ou plusieurs pêches électriques. L’occurrence réelle des espèces et leur fréquence d’apparition lors des sessions de capture sont localisées via deux cartes de la Figure 9 (colonne de gauche), qui permettent de localiser les pêches réalisées depuis 1992 et pour lesquelles des individus ont été capturés (présence en vert, absence en rouge). La fréquence est représentée sous forme de maille colorée du plus clair au plus foncé pour identifier les fréquences des plus faibles (proches de 0) au plus fortes (1). La probabilité moyenne de capturer une Truite commune est nettement plus élevée que celle de capturer un chabot dans les cours d’eau corréziens : pTRF = 0,889 et pCha = 0,449, soit le double.

Facteurs influençant la répartition des espèces Plusieurs méthodes statistiques ont été testées pour la réalisation de cette étude. ANOVA, droite de régression linéaire, régression linéaire multiple avec variables muettes. C’est principalement ce dernier modèle statistique qui a été sélectionné pour traiter les données ici. Il en ressort que les variables environnementales sont faiblement corrélées à l’occurrence des deux espèces ciblées. En effet, tandis que 15,4% des paramètres expliquent la variabilité des données pour la truite (TRF), seulement 9,7% des variables sont explicatives pour le chabot (Cha). La corrélation entre les fréquences de capture et la variable qualitative ‘groupement piscicole’ a été étudiée au moyen d’ANOVA. Les résultats obtenus indiquent que le chabot apprécierait vivre dans la Dordogne, moins dans les bassins de la Vézère, Auvézère et Vienne. En revanche, il semble que la Truite commune apprécie l’ensemble des groupements piscicoles à l’exception du bassin ‘Basse-Vézère Auvézère’. Les données de pêches par groupement piscicole sont visibles pour les deux espèces en Annexe 2. La même démarche a été suivie concernant la variable qualitative ‘contextes piscicoles’, il en ressort le tableau joint en Annexe 3. Le chabot apprécierait vivre dans 20 contextes sur 54 tandis que la truite apprécierait plutôt de vivre dans 34 contextes sur les 54.

12

Tableau 2 Variables expliquant les variations de fréquence du chabot et de la truite de manière significative. R² = Variables

Chabot 0,097

Truite 0,154

Coefficients

Somme des obstacles (R.O.E.)

0,005

-0,194

Capacité des stations d'épuration (e.h.)

-0,040

-0,004

Code C.L.C.V.

Habitats

111

Tissu urbain continu

0,048

0,050

112

Tissu urbain discontinu

-0,001

-0,137

121

Zones industrielles ou commerciales

-0,017

-0,161

122

Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés

-0,064

-0,028

124

Aéroports

-0,069

-0,157

131

Extraction de matériaux

-0,031

-0,098

142

Equipements sportifs et de loisirs

-0,123

-0,093

211

Terres arables hors périmètres d'irrigation

0,029

-0,076

222

Vergers et petits fruits

-0,044

-0,064

231

Prairies

-0,057

-0,019

242

Systèmes culturaux et parcellaires complexes

-0,045

-0,354

243

Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants

-0,127

-0,036

311

Forêts de feuillus

0,199

0,132

312

Forêts de conifères

-0,087

0,272

313

Forêts mélangées

-0,028

0,035

321

Pelouses et pâturages naturels

-0,054

-0,078

322

Landes et broussailles

-0,158

0,130

324

Forêt et végétation arbustive en mutation

0,085

0,186

411

Marais intérieurs

-0,087

0,040

412

Tourbières

0,053

0,050

511

Cours et voies d'eau

0,167

0,081

512

Plans d'eau

-0,110

0,065

Tableau 3 Liens de corrélation entre les groupements piscicoles et les espèces étudiées, établis au moyen d'une ANOVA.

Variables Basse-Dordogne Basse-Vézère Auvézère Corrèze Haute-Dordogne Haute-Vézère Vienne

Fréquence Chabot sp. 0,291 -0,144 -0,086 0,125 -0,258

Variables Basse-Dordogne Basse-Vézère Auvézère Corrèze Haute-Dordogne Haute-Vézère Vienne

Fréquence Truite commune 0,119 -0,367 0,016 0,122 0,056

Chabot sp. Lorsque nous faisons tourner le logiciel ‘xlstat’ avec l’ensemble des variables environnementales mentionnées plus haut, le pourcentage de variabilité expliqué indiqué par ‘R2’se situe autour de 9,7%. Néanmoins, quelques éléments intéressants apparaissent même si le degré de corrélation est minime. Ainsi, nous obtenons le Tableau 2 qui centralise les résultats de la régression multiple. Les variables positives signifient que la fréquence des espèces augmente lorsque ces paramètres augmentent ; les valeurs négatives implique que la fréquence diminue lorsque les variables augmentent (FILIPPI-CODACCIONI O. et al. 2013). Le chabot apprécierait donc les éléments suivants : les forêts de feuillus et la végétation arbustive en mutation, les tourbières, cours et voies d’eau ; le tissu urbain continu ne semble pas le déranger outre mesure en Corrèze (qui pour indication a 41,1 habitants / km2) cependant, certains aménagements anthropiques comme les zones d’extraction de matériaux (code C.L.C.V. 131), les équipements sportifs et de loisirs (code C.L.C.V. 142), les plans d’eau (code C.L.C.V. 512) et les réseaux de communication l’impactent négativement (codes C.L.C.V. 122 et 124). A l’exception des terres arables hors périmètre d’irrigation, l’ensemble des territoires agricoles présents sur le département semble influer négativement sur sa présence (codes C.L.C.V. 222, 231, 242 et 243). Seuls deux types de forêt lui correspondent : la forêt de feuillus et la forêt avec végétation arbustive en mutation (respectivement codes C.L.C.V. 311 et 324). Ce deuxième type de forêt correspond à une formation végétale composée d’arbres épars et qui peut résulter du processus de dégradation, de recolonisation ou de régénération de la forêt. Les résineux sont négativement corrélés avec le chabot (codes C.L.C.V 312 et 313) de même que les milieux ouverts du type : landes et broussailles, pelouses et pâturages naturels et marais intérieurs (codes C.L.C.V. 322, 321 et 411). La présence de station d’épuration (St.Ep.) semble également lui déplaire, en effet, plus la capacité et donc la taille de la St.Ep. augmente et moins le chabot est fréquent d’après le modèle statistique. Truite commune Le modèle identifie que les variables environnementales expliquent 15,4% des données. La préférence de la truite est traduite pour les habitats dépourvus d’obstacles à l’écoulement (R.O.E., O.N.E.M.A.), ayant un couvert végétal forestier (codes C.L.C.V. 311, 312, 321 et 324) ou présentant des milieux ouverts du type tourbières, marais intérieurs ou landes et broussailles. D’après les résultats, il semble que l’espèce ne priserait ni les terres arables, ni les cultures permanentes, ni les prairies, ni les zones agricoles hétérogènes (codes C.L.C.V. 211, 222, 231, 242 et 243). A l’instar du chabot, elle semble rejeter les mêmes typologies d’habitats 13

Figure 10 Distribution extrapolée de la Truite commune et du chabot sp. sur les cours d'eau prospectés depuis 1992.

urbanisés (codes 112, 121, 122, 124, 131, 142). Néanmoins, la présence de plans d’eau apparaît comme corrélée positivement de même que le linéaire de cours d’eau. L’analyse statistique utilise le coefficient de Durbin-Watson qui permet de vérifier que les résidus du modèle ne sont pas auto corrélés, « sachant que l’indépendance des résidus est l’une des hypothèses de base de la régression linéaire » (xlstat.com). Plus la valeur est proche de 1 plus les résidus sont corrélés, plus la valeur est proche de 2 plus les résidus sont indépendants (FILIPPI-CODACCIONI O. et al. op.cit). (

)

(

)

Prédictions La prédiction de la distribution des espèces cartographiée en Figure 10 représente l’occurrence extrapolée des espèces uniquement sur les cours d’eau ayant fait l’objet d’une pêche au minimum et depuis 1992. Leur distribution relative a été rendue possible grâce aux fonctionnalités de QGIS 2.12.3-Lyon. La répartition extrapolée des espèces ciblées a d’abord été opérée à partir des données de présence effective c’est-à-dire dès lors que les espèces étaient capturées. Les cours d’eau identifiés comme ‘non peuplés par les espèces’, l’ont été par comparaison du maillage des fréquences et des points d’absence relevée lors des pêches. Le modèle de régression linéaire indique la meilleure combinaison (nommée ‘habitats favorables’ à la Figure 11) des variables environnementales possibles en lien avec l’occurrence respective des deux espèces. Ainsi, pour le chabot, le maillage ‘idéal’ est composé d’habitats du type forêts de feuillus, systèmes culturaux et parcellaires complexes, forêts et végétation arbustive en mutation, tourbières, plans d’eau, cours et voies d’eau (311 / 242*324 / 412*512 / 511*512). La Truite commune quant à elle, affectionnerait globalement la même composition paysagère que son espèce d’accompagnement, avec toutefois deux variables, plutôt que la forêt de feuillus ou arbustive elle préfèrerait une forêt mélangée (242 / 313 / 412*512 / 511*512).

14

Figure 11 Combinaison d'habitats reconnus comme dé-/favorables par le modèle.

DISCUSSION Facteurs expliquant les variations d’abondance des espèces ciblées La pêche électrique est le seul suivi normé de l’ichtyofaune en rivière qui permet d’échantillonner l’ensemble des espèces. La reproductibilité des protocoles et la rigueur des observations dans le suivi hydrobiologique des cours d’eau importent pour diminuer les biais et améliorer la qualité du jeu de données. Toutefois plusieurs paramètres peuvent avoir des conséquences sur la qualité de la pêche et donc sur la fréquence de capture des espèces : les paramètres liés aux moyens développés par les opérateurs et à l’effort d’échantillonnage, les paramètres liés à la gestion halieutique et les facteurs liés à la difficulté à pêcher les espèces. Facteurs non pris en compte dans l’analyse Techniques de pêches des opérateurs et effort d’échantillonnage Comme dit au paragraphe ‘Modes d’acquisition des données’, diverses techniques de pêche peuvent être employées par les scientifiques et les gestionnaires des milieux aquatiques. Selon l’objectif de la pêche, le protocole établi diffère et l’efficacité de la pêche n’est pas toujours évaluable (les matrices de calculs ‘Carle & Strub’ et ‘De Lury’ nécessitant a minima deux passages successifs). L’expérience des opérateurs et leur effort de prospection sont également des éléments non négligeables mais qui ne sont toutefois pas ou peu quantifiables. Même si l’effort d’échantillonnage n’est pas standardisé, plus le nombre de pêches considéré dans l’analyse est grand, meilleure est l’approximation de la fréquence moyenne des espèces (par mailles de 25 km2) et mieux est modélisée la relation entre ces proportions et les variables environnementales (FILIPPI-CODACCIONI O. op.cit.). En l’occurrence, le nombre de pêches par maille va de 1 à 92 et 10% des mailles ne contiennent qu’une pêche. Paramètres liés à la gestion halieutique Les cours d’eau corréziens sont connus des pêcheurs à la mouche pour leurs populations en Truite commune (cf. association des Coqs de Pêche de Neuvic). Même si la politique de la F.D.A.A.P.P.M.A.19 tend vers la gestion patrimoniale des cours d’eau depuis les années 2000 (i.e. le stock piscicole se renouvelle naturellement sans apport d’individus tout âge confondu), certains contextes piscicoles font encore l’objet de deux autres modes de gestion afin de ‘soutenir’ les populations de poissons : -

la gestion d’usage, pratiquée par les gestionnaires lorsque les capacités du milieu sont insuffisantes pour assurer le renouvellement des populations ;

15

Tableau 4 Caractérisation des domaines piscicoles, d'après le P.D.P.G.19. Zone à truite

Zone Niveaux typologiques Faune piscicole

Zone à ombre

Niveaux B0 à Niveaux B5 à B6 B4

Zone à barbeau

Zone à brème

Niveaux B7 à B8

Niveau B9

Salmonicole

Mixte

Mixte à Cyprinidés dominants

Cyprinicole et carnassiers

Truite fario

Truite et/ou ombre

Truite et/ou ombre

Cyprinidés rhéophiles

Cyprinidés et caranssiers Cyprinidés rhéophiles d'accompagn ement

Cyprinidés rhéophiles

Espèces caractéristiques

Cyprinidés et caranssiers d'accompagnement

Cyprinidés et caranssiers d'accompagnement

Cyrpinidés d'eau calme

Cyrpinidés d'eau calme Domaine

Salmonicole

Intermédiaire

Tableau 5 Espèces repères représentées parmi les contextes piscicoles du territoire identifié à la Figure 4. Espèce repère

Truite commune

Cyprinidés

Brochet

Contextes

59

7

Auvézère 4, non prospecté

Cyprinicole

la gestion raisonnée, qui permet sur des contextes hétérogènes d’assurer une gestion

-

patrimoniale sur des bassins en bon état et une gestion d’usage sur les bassins dégradés. Ces différents modes de gestion ont des conséquences sur l’occurrence de l’espèce repère* (Tableau 4 et 5) principale de la Corrèze c’est-à-dire de la Truite commune. Il n’est pas évident d’affirmer avec précisions quels sont les cours d’eau qui font l’objet d’introduction. C’est pourquoi il faut traiter les résultats obtenus concernant la truite avec prudence. Le choix de gestion dépend aussi de la sensibilité des bénévoles des A.A.P.P.M.A. non évaluée pour le moment. Paramètres mésologiques Certains paramètres mésologiques ont été écartés de l’analyse, en effet, l’habitat C.L.C.V. 133 ‘Chantiers’ ressortait comme positivement corrélé à la présence des deux espèces. Au vu de l’analyse de la seule maille contenant cet habitat (de faible surface: 29,21 ha), nous ne pouvons appliquer les données au modèle car le milieu n’est pas représentatif. En outre, la base de données ‘linéaires de cours d’eau’ n’a pas non plus apporté de résultats concluant : elle n’expliquerait que 1% de la variabilité des données. Facteurs pris en compte dans l’analyse Données ichtyologiques Nous avons délibérément opté pour étudier la répartition des espèces en fonction de leur fréquence de capture. Le fait de lisser le jeu de données en calculant des fréquences moyennes par mailles de 5 x 5 km permet de conserver un maximum de pêches électriques tout en limitant le biais de l’efficacité de pêche puisque nous ne prenons pas en compte les abondances. Toutefois, l’absence relevée d’une espèce dans un échantillon ne permet pas de tirer une conclusion aussi définitive que celle qui peut être tirée de sa présence (VIBERT R., 1963). Paramètres mésologiques Pour paraphraser DEGIORGI F. et RAYMOND J.C. (op.cit), globalement, les poissons sont plus sensibles à la qualité de l’habitat qu’à celle de l’eau, surtout si l’on ne raisonne qu’en termes de présence/absence. Mais certaines espèces montreraient toutefois une sensibilité qui peut être forte à certains polluants particuliers. Le choix des paramètres que nous avons opéré s’est basé d’une part sur l’état des connaissances en écologie, d’autre part sur les bases de données dont nous disposions à la M.E.P.19. Tandis que nous nous attendions à constater une forte corrélation entre l’absence des 16

espèces et l’augmentation du nombre de plans d’eau couplée à la présence d’obstacles à l’écoulement ; entre la présence des poissons et la multitude de linéaires de cours d’eau, les résultats obtenus soulignent que d’autres éléments majeurs influant sur l’occurrence des espèces n’ont pas été listés ici (puisque le modèle explique moins de 16% de la variabilité des données) ou bien que les modèles d’étude ne suffisent pas à percevoir le plus grand nombre de perturbations possibles. En effet, VERNEAUX J. (op.cit) explique qu’il serait préférable de considérer l’ensemble des espèces constitutives du peuplement plutôt que de s’attacher uniquement à quelques espèces « indicatrices ». Les absences ou les déficits notoires par rapport au référentiel sont davantage significatifs que la prolifération d’espèces. Parce que les écosystèmes fluviaux sont fortement structurés selon un gradient longitudinal (auquel les poissons sont très sensibles), HUET, 1949 et ILLIES/BOTOSANEANU, 1963 se sont attachés à établir des zonations physiques qui reflèteraient ces gradients. VERNEAUX (1973) quant à lui remet en cause ce concept de zonation en tant que ‘succession physique ordonnée de milieux types’ et instaure plutôt l’idée que la répartition de l’ichtyofaune s’opère selon un continuum d’espèces se succédant dans un espace abstrait. Il identifie neuf groupements socio-écologiques (numérotés de B1 à B9), plus tard complémentés d’un dixième B0 qui correspond aux systèmes apicaux (Figure 12). Il est impératif de mentionner que les espèces qui constituent ces associations ne sont pas toujours cocénotiques, i.e. elles ne vivent pas systématiquement ensemble mais elles présentent des exigences écologiques voisines. DEGIORGI et RAYMOND (op.cit.) précisent que ces groupements ou ‘bio-cénotypes’ se succèdent le long d’un modèle longitudinal abstrait (conformément à VERNEAUX J. op.cit.) allant de la source à l’estuaire, mais ne se suivant pas nécessairement de façon géographique sur les cours d’eau. La comparaison entre le peuplement ‘subréférentiel’ et le peuplement observé sanctionne les altérations nettes, subies par la faune piscicole, mais pas les minorations potentielles associées à des variations locales. C’est sans doute pourquoi nous observons des discontinuités dans l’aire de répartition des espèces, parfois sur un même cours d’eau (cas de la Vézère et d’un affluent la Loyre par exemple). Il serait donc intéressant de calculer les Niveaux Typologiques Ichtyologiques* pour l’ensemble des suivis futurs et de les comparer aux N.T.Théoriques. Cependant, il est difficile de dire quel était l’état structurel des communautés pisciaires avant les interventions de l’Homme, au niveau des habitats (barrages, pollutions, canalisations, autres) comme des populations (exploitation, transfert, introduction) (NEUVEU A. et al. op.cit.).

17

Figure 12 Mise en correspondance des zones écologiques et typologiques des cours d’eau, ONEMA 2010.

Chabot sp. Le chabot requière des habitats variés selon son stade de développement. Il a besoin de caches peu-profondes (sous des débris végétaux, galets, autres), de substrat grossier pour assurer sa reproduction. Si le pH de l’eau chute en-dessous de 4,7, cela ne lui convient pas (TOMLINSON M.L. et PERROW M.R., 2003). Les résultats obtenus via la régression linéaire corroborent cet élément en soulignant le désamour du chabot pour les peuplements de résineux, connus pour acidifier les sols, sans compter l’ensablement des ruisseaux qu’ils accentuent. Ses fréquences d’apparition dans les mailles augmentent avec quelques paramètres comme les forêts de feuillus ou les tourbières, mais diminuent globalement avec les étangs, les surfaces agricoles, les zones pâturées et l’ensemble des autres espaces boisés. Il semble aussi que plus la taille de la station d’épuration est importante – donc plus il y a d’habitants – et moins il y a de chabots. Les liens positifs révélés entre le tissu urbain continu et l’espèce semblent douteux ; en effet, à l’échelle des mailles présentant ce type d’habitats, 55% des pêches n’ont pas permis de capturer du chabot. Quant aux obstacles bloquant la continuité sédimentaire et écologique des rivières, seuls les ouvrages majeurs ont été recensés dans la présente étude. Il faudrait mener des campagnes de recensement des obstacles modestes mais néanmoins plus nombreux (seuils de moulin, radiers, buses mal calées, embâcles, etc.) et peut-être plus impactant pour le chabot que ne le sont de grands barrages. Ce type d’étude est financé par les agences de l’eau dans le cadre de ‘contrats rivière’ comme ce fut le cas par exemple lors du ‘Contrat Territorial milieu aquatique’ du bassin de la Briance (travaux personnels, F.D.A.A.P.P.M.A.87, 2014-2015). Truite commune Au regard de la bibliographie, ce poisson en rivière est une espèce sténotherme et son habitat se caractérise par une température de l’eau inférieure à 20°C en moyenne (exceptionnellement jusqu’à 25°C en été) et une saturation en oxygène dissous dépassant 80% (ELLIOTT J.M., 1994 cité par ROUSSEL J.M. et BARDONNET A., 2002) pour qu’elle puisse se maintenir dans le milieu aquatique (BAGLINIERE J.L. et MAISSE G., 2006). S. trutta fario colonise les rivières ayant une pente importante. Les juvéniles se trouvent principalement dans les zones courantes peu profondes type radiers et rapides (HAURY J. et al. 1988) associés aux niveaux typologiques amont. De manière globale, la structuration du biotope de la truite s’opère selon une diversité en microhabitats correspondant à des fonctions spécifiques associées à un type d’activité (repos, alimentation, reproduction) (C.S.P., 2001) à l’instar du chabot. Ainsi toute diminution de 18

l’hétérogénéité du milieu physique a des répercussions plus ou moins négatives sur les populations de truite (HAURY J., op.cit.). D’après nos observations, la truite est moins fréquente lorsque les parcelles sont agricoles, que ce soient des cultures ou des pâturages. Ceci peut s’expliquer par le piétinement des berges par le bétail et par l’épandage d’engrais. L’eutrophisation et le colmatage des cours d’eau qui en découlent ne permettent pas aux œufs d’être suffisamment oxygénés et font échouer la reproduction salmonicole. En revanche, des réponses positives au couvert forestier sont observées, sans discrimination des essences. Les quatre habitats aquatiques et/ou humides étudiés sont liés favorablement à la truite. Même si les étangs sont reconnus perturbateurs avérés des peuplements piscicoles des eaux courantes superficielles (MOUILLE J. 1982), leur influence sur la température de l’eau dépend de leur taille et surtout de la profondeur de la prise d’eau (plus elle est profonde et plus l’eau des émissaires sera fraîche). De plus, TOUCHAIT L. (1999) note que les émissaires tendent à perdre assez rapidement leurs caractères thermiques acquis à la traversée des plans d’eau. Des variations naturelles cycliques, anthropiques ou accidentelles des caractéristiques du milieu conduisant au déplacement des individus peuvent engendrer un changement dans l’équilibre des cohortes. Ce qui génère une grande variabilité des relations habitat-poisson (HAURY J. et al.). Les résultats favorables au tissu urbain peuvent en réalité révéler d’autres perturbations plus en amont. En effet, lorsqu’un habitat pour une raison x devient invivable, alors les individus colonisent des habitats secondaires moins intéressants. En outre, les liens positifs avec les plans d’eau et la tolérance aux plantations de résineux nombreuses sur le territoire depuis VAZEILLES M. (1931), peuvent être dus à d’éventuels repeuplements opérés par les sociétés de pêche locales contrairement au chabot qui n’est pas introduit dans le milieu. Cette étude permet de constater que la réalité observée ne correspond pas toujours à la bibliographie (KEITH P. PERSAT H. op.cit.). Tandis que nous pensions localiser du chabot sur la grande majorité du territoire, les cours d’eau prospectés pour lequel il est considéré comme présent sur tout ou partie du cours d’eau ne sont pas la majorité. Les paramètres mésologiques étudiés sont certes corrélés mais de manière limitée. La présence de plans d’eau, de plantations de résineux et de parcelles agricoles cultivées (vergers ou végétaux herbacés) ont bien des impacts négatifs sur la répartition du chabot conformément à la bibliographie néanmoins, il reste des aspects à explorer. De son côté, la truite, même si elle se porte mieux que son espèce d’accompagnement (présence favorable dans dix contextes de plus que le chabot), subit elle aussi quelques conséquences de l’aménagement du territoire. 19

Il serait intéressant de mettre en place un questionnaire à destination des A.A.P.P.M.A. pour connaître et évaluer la quantité et l’âge des individus déversés dans le milieu naturel. Ces données associées à un point de localisation nous permettraient d’exclure de notre étude les mailles faisant l’objet de gestion halieutique ‘conventionnelle’ avec empoissonnement. Ainsi, la conservation de données issues de peuplements ‘naturels’ augmenterait la robustesse des tests statistiques.

Suivis futurs à envisager La qualité des liens qui unit les poissons à leurs habitats dépend de paramètres nombreux et complexes à apprécier sur un pas de temps aussi cours que la durée d’un stage. Parce que les tests statistiques sont insuffisamment robustes, nous préconisons par ordre de priorité : -

de mener une enquête participative couplée d’un suivi technique auprès des membres des A.A.P.P.M.A. mais aussi auprès des propriétaires privés et ce, afin d’établir la qualité et la quantité de poissons introduits dans le milieu ;

-

d’améliorer la qualité du jeu de données en calculant pour chaque pêche la différence entre les N.T.I. et N.T.T. associés ;

-

de connaître la quantité de certains pesticides utilisés dans les cultures et qui sont soumis à déclaration en mairie ;

-

de récolter des données concernant la petite continuité écologique (au moyen de contrats territoriaux sur les milieux aquatiques (à l’instar du Chavanon, de la Vienne amont), en s’associant aux organismes publics disposant de données relatives aux obstacles liés au réseau routier (Conseil Départemental, R.F.F., D.R.E.A.L.) ;

-

de connaître la surface de chacun des plans d’eau et sa profondeur (D.D.T.);

-

de collecter des données thermiques en lien avec les cours d’eau vive et les plans d’eau ;

-

enfin, des travaux sur les impacts des éclusées - trop peu nombreux à ce jour sur le territoire - semblent être un axe d’étude à favoriser mais reste néanmoins un sujet ‘épineux’ au vu des divergences d’intérêts entre les parties concernées (producteurs d’hydroélectricité, pêcheurs, sportifs en eaux vives).

20

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des

acteurs

de

gestion

intégrée

de

l’eau.

GOURAUD V., BARAN P., BARDONNET A., BEAUFRERE C., CAPRA H., CAUDRON A., DELACOSTE M., LASCAUX J.M., NAURA M., OVIDIO M., POULET N., TISSOT L., SABATON C., et BAGLINIERE J.L., 2014. Sur quelles connaissances se baser pour évaluer

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GLOSSAIRE Cha : Chabot sp. Contexte piscicole : unité de gestion correspondant à une partie du réseau hydrographique dans laquelle une population fonctionne de façon autonome, en y réalisant les différentes phases de son cycle vital. Etablit pour une population repère, caractéristique d’un peuplement et présentant une bonne éco-sensibilité : truite commune en domaine salmonicole, ombre/cyprinidés d’eau vive en domaine intermédiaire et brochet en domaine cyprinicole (MANIÈRE G. et PETITJEAN S. 2015). DI.R.EN. : Direction Régionale de l’Environnement aujourd’hui D.R.E.A.L. D.R.E.A.L. : Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement. Espèce repère : espèce caractéristique d’un peuplement. Elle exprime les potentialités piscicoles du milieu. Une espèce repère est associée à chacun des contextes piscicoles. Etang : cavité peu profonde qui permet à la végétation de s’établir sur toute l’étendue du fond. I.B.G.N. : Indice Biologique Global Normalisé. Méthode standardisée utilisée afin de déterminer la « qualité » biologique d’un cours d’eau. Lac : eau stagnante occupant en général une cuvette de profondeur telle que la végétation se limite le plus souvent à la zone littorale (SECONDAT M. 1982). Masse d’eau : découpage élémentaire des milieux aquatiques défini comme unité d’évaluation de la D.C.E. Niveau Typologique Ichtyologique (N.T.I.) : remplacement du modèle initial (distribution typologique complète) par un tableau pratique pour déterminer les appartenances typologiques des espèces observées. En comparant la valeur des N.T.T. et N.T.I. ainsi que le peuplement théorique avec le peuplement observé, il est alors possible d’établir un diagnostic assez poussé sur le niveau de perturbation du secteur du cours d’eau étudié. Niveau Typologique Théorique (N.T.T.) : obtenu à partir de formules mathématiques prenant en compte les facteurs thermique, trophique et morphologique ; est associé à un peuplement piscicole théorique (communication personnelle). Poissons d’eau douce : englobe toutes les espèces dont une partie de leur cycle bioogique peut s’effectuer en cours d’eau, dulçaquicole ou saumâtre (y compris les lamproies) (F.D.A.A.P.P.M.A. 27 & 76, 2013). Qualité des eaux : aptitude de l’eau, déterminée par ses caractéristiques physiques, chimiques, biotiques ou organoleptiques, à servir à un usage défini ou à permettre le fonctionnement d’un milieu aquatique donné. Remarque : en raison de la multiplicité et de la variété des relativités de son évaluation, il serait préférable de mettre qualité au pluriel dans les expressions générales telles que « dégradation de la qualité des eaux souterraines », « reconquête de la qualité des rivières » ou, selon les termes de la loi sur l’eau de 1964 (art.6) « […] tout fait susceptible d’altérer la qualité de l’eau superficielle ou souterraine […] ». (Définition d’après hydrologie.org). S.R.C.E. : Schéma Régional de Cohérence Ecologique. TRF : Truite commune

ANNEXES

TABLE DES ANNEXES Annexe 1Répartion des pêches électriques, selon les contextes piscicoles. Annexe 2 Présence/absence de la Truite commune et du Chabot sp. relevées lors de pêches électriques depuis 1992, en fonction des groupements piscicoles définis par l'O.N.E.M.A. Annexe 3 Liens de corrélation entre les contextes piscicoles et les fréquences de capture des espèces étudiées, établis au moyen d’une ANOVA. Annexe 4 Evolution de l'état des populations des espèces ciblées, par l'O.N.E.M.A.

Annexe 1Répartion des pêches électriques, selon les contextes piscicoles.

Annexe 2 Présence/absence de la Truite commune et du Chabot sp. relevées lors de pêches électriques depuis 1992, en fonction des groupements piscicoles définis par l'O.N.E.M.A.

Annexe 3 Liens de corrélation entre les contextes piscicoles et les fréquences de capture des espèces étudiées, Fréquence Fréquence établis au moyen d’une ANOVA. Variables Variables Auvézère 1 Auvézère 2 Briance 1 Burande Chavanon Clan Clidane Combade Corrèze 1 Corrèze 2 Corrèze 3 Corrèze 4 Couze Cère 2 Cère 4 Cère 5 Diège 1 Diège 2 Diège 3 Dordogne 1 Dordogne 2 Dordogne 3 Dordogne 7 Doustre 1 Doustre 2 Doustre 3 Dozanne Eau verte Incon Labiou Loyre 1 Loyre 2 Luzège 1 Luzège 2 Maronne 1 Maronne 2 Maronne 3 Maumont Mortagne Petite Rhue Rhue 2 Saint-Bonnette Sumène 2 Tarentaine Triouzoune 1 Triouzoune 2 Triouzoune 3 Vianon Vienne 1 Vienne 2 Vézère 1 Vézère 2 Vézère 3 Vézère 4

chabot -0,064 -0,130 -0,136 -0,061 0,089 -0,067 0,060 -0,025 -0,105 -0,028 -0,094 -0,023 -0,040 -0,040 -0,072 0,006 0,112 0,042 -0,053 0,094 -0,158 0,319 -0,053 0,061 -0,067 -0,024 -0,045 -0,067 -0,020 -0,028 -0,044 -0,040 0,021 0,121 -0,020 -0,088 0,177 0,021 0,068 0,025 -0,024 0,018 -0,036 -0,077 0,088 -0,035 0,049 0,180 -0,171 -0,110 -0,165 -0,094 0,026 0,046

Auvézère 1 Auvézère 2 Briance 1 Burande Chavanon Clan Clidane Combade Corrèze 1 Corrèze 2 Corrèze 3 Corrèze 4 Couze Cère 2 Cère 4 Cère 5 Diège 1 Diège 2 Diège 3 Dordogne 1 Dordogne 2 Dordogne 3 Dordogne 7 Doustre 1 Doustre 2 Doustre 3 Dozanne Eau verte Incon Labiou Loyre 1 Loyre 2 Luzège 1 Luzège 2 Maronne 1 Maronne 2 Maronne 3 Maumont Mortagne Petite Rhue Rhue 2 Saint-Bonnette Sumène 2 Tarentaine Triouzoune 1 Triouzoune 2 Triouzoune 3 Vianon Vienne 1 Vienne 2 Vézère 1 Vézère 2 Vézère 3 Vézère 4

truite -0,198 -0,302 -0,040 -0,019 0,036 -0,188 0,019 0,003 0,041 0,072 0,017 -0,009 -0,017 0,016 0,032 -0,010 0,049 0,019 0,021 0,041 -0,017 0,096 -0,017 0,025 -0,038 0,000 0,018 0,026 0,008 -0,039 -0,084 -0,090 0,063 0,057 0,008 -0,014 0,074 -0,055 -0,009 0,008 0,026 0,028 0,021 0,018 0,031 0,014 0,037 0,061 0,058 0,040 0,029 -0,009 -0,007 -0,140

Annexe 4 Evolution de l'état des populations des espèces ciblées, par l'O.N.E.M.A.