Portrait de l’écosystème startuP montréalais 20
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P e r s P ect i v e d i g i ta l e et technologique
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table des matières
Principaux acronymes utilisés
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Cadre conceptuel et méthodologique
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À propos
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Section 1 - L’écosystème startup montréalais, en chiffres
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Section 2 - Retombées économiques des startups montréalaises
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Section 3 - Entrevues auprès d’acteurs clés de l’écosystème montréalais
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Recommandations
84
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PrinciPaux acronymes utilisés
2
PrinciPaux acronymes et terminologie
Coworking - utilisé de manière
interchangeable avec « espace de travail collaboratif »
k$, M$, G$ - milliers de dollars, millions de dollars, milliards de dollars
MTL - Montréal Nb - « nombre » PESM - Portrait de l’écosystème startup montréalais
R&D - Recherche et développement VCs - Investisseurs en capital de risque (Venture Capitalists)
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cadre concePtuel et méthodologique
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Portée et limites de l’étude
Le but de l’étude est de plonger en détail dans la réalité des startups montréalaises, et non de faire un état de la situation généralisé au niveau québécois ou canadien. Le portrait PESM est une photo de l’écosystème montréalais prise à l’été 2016. Nous considérons qu’il est représentatif de la réalité de l’ensemble des startups recensées dans le cadre de cette étude. Il pourrait être utilisé comme base de comparaison dans d’autres études, et pour d’autres régions et provinces.
par certaines limites rencontrées lors du processus d’identification des startups. Les startups recensées sont connues, c.-à-d. qu'elles proviennent de bases de données externes et de sources telles que des listes surveillées par des VCs, des lauréats de bourses et d’organismes de support, la participation dans des programmes d’incubation et d’accélération, des parutions dans des médias, etc. Donc, bien qu’initialement nous ayons identifié plusieurs milliers de candidats potentiels via les sources de données retenues, il est probable que plusieurs startups plus jeunes, n’ayant pas encore levé de capitaux ou opérant de manière discrète, aient échappé à notre démarche. Par ailleurs, mentionnons que l’utilisation d’une définition critériée d’une « startup » a permis d’assurer l’homogénéité de l’échantillon.
Les méthodes de collecte de données qui ont permis de réaliser ce portrait sont décrites plus bas. Pour être en mesure de fournir un portrait rigoureux et réaliste de celui-ci, nous avons notamment précisé la définition de ce qu’est une « startup » (inclusions et exclusions) dans le cadre du PESM, nous avons rejoint par sondage des startups ciblées et par entrevue des acteurs-clés ciblés et nous avons utilisé des bases de données externes ciblées pour compléter certaines analyses (voir méthodologie). Le PESM est basé sur des données provenant directement de l’écosystème startup montréalais.
Au cours de notre démarche, nous avons eu le privilège de découvrir plusieurs entreprises en démarrage. Celles-ci avaient très souvent des modèles d’affaires solides et innovants, mais ne cadraient malheureusement pas avec un ou plusieurs élément(s) important(s) de notre méthodologie. Il nous importe donc de souligner ce facteur de même que la qualité et le nombre grandissant d’entreprises en démarrage existant à Montréal. D’autres études permettraient d’approfondir des aspects non couverts dans le cadre de celle qui vous est ici présentée.
Environ 400 startups actives dans l’écosystème montréalais ont été recensées à partir de bases de données externes. Nous estimons toutefois que le nombre de startups de l’écosystème est en réalité plus grand. Selon le travail fait par Startup Genome (anciennement Compass Research), la taille totale de l’écosystème serait composée de 1 800 à 2 600 startups, ce que nous pensons représentatif de la réalité. L’écart entre le nombre de startups recensées et estimées s’explique
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cadre concePtuel
comparabilité et meilleures pratiques
Lors du travail de planification préliminaire menant à ce rapport, nous avons recensé et étudié des démarches similaires et parfois complémentaires qui ont été réalisées à travers le monde au cours des dernières années. Nous avons retenu deux rapports, présentés sommaire-
Th e Globa l Sta r t up Eco system Ra n k ing 2 0 1 5, réalisé p a r startup g e no me
ment ci-dessous, sur lesquels nous nous sommes basés pour établir le cadre conceptuel et méthodologique qui suit. Ces derniers ont été retenus en tant que comparables en raison de la qualité du contenu présenté et de la compatibilité avec le cadre de notre démarche.
« L’an dernier, Startup Genome, en collaboration avec plus de 60 partenaires à travers le monde (GEN, CrunchBase, etc.), a réalisé la plus importante recherche à ce jour au niveau des écosystèmes startup. Le Global Startup Ecosystem Ranking 2015 couvrait 32 villes et évaluait plus de cinquante métriques de performance. L’ensemble des publications de Startup Genome sur le sujet des écosystèmes startup a atteint un auditoire de plus de 15 000 investisseurs, entrepreneurs et autres acteurs, ainsi que plus d’un million de leaders via des citations dans une centaine d’articles de presse parus dans des journaux tels que le WSJ, Harvard Business Review, The Economist, le Financial times, Bloomberg, etc. »
S o u t h East Q u e e nsla nd 2 0 1 4 Startup Eco system Re p o r t , ré a l i sé pour le g o u vernement de qu een slan d
« Le South East Queensland 2014 Startup Ecosystem Report fournit des données de valeur au sujet de la contribution de startups à l’économie de Queensland. Le rapport quantifie l’écosystème centré autour des jeunes entreprises technologiques en démarrage. On y identifie des individus clés, des organisations, des événements et des pierres angulaires qui soutiennent l’innovation. Le rapport offre une perspective en profondeur portant sur la diversité et les aspects uniques de l’écosystème startup de South East Queensland, ainsi que son infrastructure, qui contribue à en faire une communauté robuste. » 1
1 Gouvernement de Queensland
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cadre concePtuel
définitions utilisées dans le cadre du rapport
Horizon considéré
Rondes de financement
Cette étude considère principalement les cinq dernières années (2011-2015) ainsi que la portion courante de l’année 2016 pour ce qui concerne la présentation des données et des analyses associées.
Le terme « ronde de financement » fait référence à une transaction où une startup a reçu du capital de la part de fournisseurs de capital et/ou d’investisseurs. De manière générale, on fait référence à des capitaux provenant d’investisseurs issus de l’industrie du capital de risque.
Secteur géographique considéré Le secteur géographique sur lequel s’attarde la présente étude est celui de l’île de Montréal, excluant la région des rives.
Supporteurs Dans le cadre de cette étude, plusieurs types d’acteurs sont considérés comme offrant un support essentiel à la communauté startup de Montréal, tels que les groupes d’intérêt, les grappes, les incubateurs, les accélérateurs, les universités, les organisations gouvernementales et paragouvernementales, les organismes sans but lucratif, etc.
Écosystème ou communauté startup Il s'agit d'un réseau dynamique, en constante évolution, qui regroupe les principales personnes, organisations et groupes, et qui implique l’existence ou la mise en place de stratégies et de moyens permettant de supporter les startups dans l’atteinte effective de leurs objectifs.
GRouPES D’INTÉRêT — les groupes d’intérêt sont principalement des groupes communautaires et en provenance de Meetup.com qui se réunissent pour discuter informellement de différents aspects de l’entrepreneuriat, de la technologie et des startups. Bien qu’il existe des groupes en dehors de ceux répertoriés sur Meetup.com, nous considérons cette base existante comme un indicateur fiable et représentatif des groupes d’intérêt actifs à Montréal. La plateforme est utilisée à l’échelle mondiale, et fortement adoptée au sein de la communauté startup.
Startups Même en 2016, la définition de ce qu’est une « startup » tend à varier considérablement selon la géographie, la personne à qui on pose la question, etc. Pour les besoins de cette étude, nous définissons une « startup » comme :
1 une entreprise fondée il y a moins de 5 ans ; 2 dont la technologie digitale et l’innovation sont au coeur d’un modèle d’affaire à fort potentiel de croissance.
INCubaTEuRS — un incubateur est typiquement une organisation qui offre des services de mentorat, un espace de travail et d’autres ressources qui aident une startup nouvellement formée à croître. Malgré le fait qu’un incubateur supporte les startups dans leurs efforts de financement, ils n’offrent normalement pas de capital d’investissement. Les programmes offerts par les incubateurs sont souvent ouverts, de plus longue durée et relativement peu structurés.2
Fournisseurs de capital et investisseurs Lorsque le rapport mentionne des fournisseurs de capital, cela fait référence à la fois à des organisations oeuvrant dans le capital de risque qu’à d’autres offrant des produits de financement plus traditionnels (prêts), telles que des banques. Lorsqu’une situation ou une analyse concerne spécifiquement le capital de risque (aussi appelé capital d’investissement), cela est spécifié. Le capital de risque implique quant à lui une prise de position de l’investisseur dans la startup financée, soit sous forme d’actions ou d’autres instruments utilisés pour obtenir des actions dans le futur (ex.: billet à ordre convertible).
aCCÉLÉRaTEuRS — les accélérateurs sont similaires aux incubateurs, mais contrairement à ces derniers, ils tendent à prendre position dans les startups qu’ils accueillent, en échange de capital d’investissement. Les accélérateurs ont souvent des programmes structurés de trois à six mois, au terme desquels les startups graduent.3
2 South East Queensland 2014 Startup Ecosystem Report 3 South East Queensland 2014 Startup Ecosystem Report
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cadre concePtuel
définitions utilisées dans le cadre du rapport
GRaPPES — les grappes sont des concentrations géographiques d’entreprises et d’institutions interreliées dans un domaine en particulier. Les grappes couvrent un ensemble d’industries liées et d’autres entités importantes pour la compétitivité.4
ENTREPRISES TECHNoLoGIquES ÉTabLIES — tel que présenté plus haut dans notre définition plus haut d’une « startup », nous excluons les entreprises qui ont été fondées il y a plus de 5 ans. Toutefois, nous faisons parfois référence à des entreprises technologiques « établies » afin d’établir des bases de comparaison. Dans ces cas, il sera spécifié qu’il s’agit d’une entreprise « établie », et non d’une « startup ».
Précisions sur la définition d’une « startup » La réalité souvent multidisciplinaire des entreprises du secteur technologique fait en sorte qu’il est parfois difficile de catégoriser une startup dans un seul secteur d’activité. Dans ce contexte, nous avons choisi de délimiter la définition d’une « startup » comme suit et de référer aux critères d’inclusion et d’exclusion ci-dessous mentionnés lors de la lecture du rapport :
« PuRE PLay HaRdWaRE » — afin de respecter le critère de fort potentiel de croissance, nous excluons les entreprises qui ont un modèle d’affaires basé exclusivement sur du « hardware ». Plusieurs entreprises ont toutefois une offre qui s’appuie à la fois sur le « hardware » et le « software », et elles ont ainsi été considérées.
ENTREPRISES DE SERVICE-CoNSEIL — dans la définition des startups que nous utilisons, un des facteurs de qualification est un modèle d’affaires à fort potentiel de croissance (« scalable »). Étant donné le fort niveau de corrélation entre la taille (d’un point de vue financier) d’une entreprise de service-conseil technologique (entreprise de design digital, de conseil en stratégie web et digitale, de programmation sur demande, etc.) et son nombre d’employés, nous excluons ce genre d’entreprise de notre définition d’une « startup ». Toutefois, si des entreprises de service-conseil développent et commercialisent des produits technologiques en plus, elles peuvent être considérées (en fonction de l’importance relative des produits technologiques par rapport aux activités de service-conseil).
bIoTECH, NaNoTECH ET CLEaNTECH — la présente étude s’intéresse aux startups, mais plus spécifiquement à celles dans le secteur de la technologie digitale. Les besoins des startups dans les secteurs de la biotech/nanotech/cleantech sont significativement différents au niveau du cycle de vie. Afin de générer des analyses cohérentes face à un échantillon le plus homogène possible, nous avons choisi d’exclure ces secteurs. Pour faire suite au cadre conceptuel de l’étude, abordons les aspects méthodologiques spécifiques à chacune des trois sections du rapport.
4 Grappes Montréal
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méthodologie
Voici la méthodologie que nous avons utilisée pour réaliser les principales sections du rapport : 1) l’écosystème montréalais, en chiffres, 2) retombées économiques des startups montréalaises et 3) entrevues auprès d’acteurs clés de l’écosystème montréalais.
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méthodologie
section 1 - l’écosystème montréalais, en chiffres
Sondage Afin d’être le plus inclusif possible dans notre démarche, certaines données en lien avec différents aspects de l’écosystème montréalais ont été obtenues directement en sondant de manière confidentielle des startups. Cette démarche s’appuie sur un fort lien de collaboration et de confiance existant entre les acteurs de la communauté startup de Montréal. Un sondage en ligne a été utilisé et envoyé à des startups ciblées ; il a été diffusé par les partenaires de l’étude et affiché sur le site web de l’étude. Les startups pouvaient répondre au sondage en format libre service, et leurs réponses étaient enregistrées automatiquement. Les réponses au sondage ont été recueillies au cours de l’été 2016. Une fois le sondage fermé, toutes les réponses ont été analysées pour s’assurer de la compatibilité avec la définition de « startup » utilisée dans ce rapport et du respect des critères d’inclusion et d’exclusion qui y sont reliés (voir plus haut). Après analyse, près d’une centaine de startups ont été identifiées et retenues pour les fins du portrait statistique de l’écosystème montréalais. Par ailleurs, afin de confirmer la validité des données obtenues par le sondage en ligne, nous avons retenu des échantillons aléatoires parmi les répondants et avons vérifié l’exactitude des réponses enregistrées pour chacun des sujets échantillonnés, en les questionnant individuellement en entrevue téléphonique.
bases de données externes Plusieurs bases de données publiques et privées ont été exploitées lorsque jugé pertinent afin de compléter les analyses présentées dans ce rapport.
« Fournit des données complètes et fiables sur tout le cycle de vie des transactions de fusions et acquisitions (M&a), de capital privé (PE) et de capital de risque (VC), ainsi qu’au sujet des firmes et
PITCHbook —
spécialistes impliqués. »5
CRuNCHbaSE — « Crunchbase est la référence pour découvrir des tendances de l’industrie, des investissements et des nouvelles en lien avec des centaines de milliers d’entreprises publiques et privées partout à travers le monde. des startups aux entreprises “ Fortune 500 ”, la profondeur et l’ampleur des connaissances offertes sur Crunchbase font en sorte que ces données sont reconnues comme étant une source centrale d’intelligence d’affaires pour ses
millions d’utilisateurs internationaux. »6 « une plateforme qui aide les startups à lever des capitaux et à recruter aNGELLIST —
des talents. » 7 CaNaDIaN VENTuRE CaPITaL & PRIVaTE EquITy aSSoCIaTIoN (CVCa) — « Le
CVCa est la voix de l’industrie canadienne du capital de risque et du capital privé. Nous nous dédions à la sensibilisation face à ces industries par des études de marchés et des opportunitées de réseautage, afin que nos membres puissent prendre les meilleures décisions d’investissement possible. »8 Traitement et analyse des données Tel que mentionné plus haut, nous avons choisi de prendre des données de plusieurs sources fiables et pertinentes afin de pouvoir offrir le portrait le plus holistique possible de l’écosystème startup. Pour ce faire, nous avons parfois agrégé des données de différentes sources afin de maximiser la taille de nos échantillons. Cela explique donc la variation qui se produit parfois dans la taille de l’échantillon utilisé pour chaque analyse respective. De manière générale, chaque analyse s’appuie sur les données de plus d’une centaine de startups.
5 PitchBook 6 CrunchBase 7 Naval Ravikant, cofondateur de AngelList 8 CVCA
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méthodologie
section 2 - retombées économiques des startups montréalaises
Un des objectifs principaux de ce rapport est d’évaluer le poids économique des startups à Montréal. Pour ce faire, nous avons collaboré avec IS&B - Économie simplifiée (IS&B), spécialistes en études économiques. À l’aide d’un modèle intersectoriel inspiré de celui de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), IS&B a estimé l’apport de l’écosystème startup à la production, à l’emploi et aux finances publiques. Les résultats présentés à la section 2 du présent rapport sont le produit de ce modèle intersectoriel. Ce modèle s’appuie principalement sur les tableaux d’entrées-sorties du Québec produits par Statistique Canada. Le modèle fonctionne selon la logique suivante : pour répondre à sa demande finale, une entreprise doit produire en utilisant de la main d’oeuvre, du capital et des produits et services intermédiaires. Cette production intermédiaire est adressée à des fournisseurs qui, à leur tour, utilisent de la main-d’oeuvre, du capital et des produits et services intermédiaires. C'est la somme de ce processus itératif qui constitue l'impact économique de l'entreprise étudiée. Le modèle d'IS&B raffine l'analyse en ventilant cet impact sur l'emploi et les revenus gouvernementaux à l'aide des données de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) de Statistique Canada.
En collaboration avec les partenaires du présent rapport, six secteurs économiques (selon les définitions du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord - SCIAN) ayant une certaine concentration de startups ont été ciblés. La structure de production de l’écosystème startup pour chacun de ces secteurs est estimée à partir des données de dépenses et d’emploi d’une quinzaine d’entreprises qui, jugées représentatives de leurs secteurs respectifs, ont accepté de nous communiquer leurs données. IS&B a ensuite estimé l’importance de l’écosystème startup pour chacun des secteurs. Cette estimation fut réalisée en croisant les données d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (2013) concernant la contribution des entreprises selon leur taille avec celles de Statistiques Canada (2015). Ce dernier jeu de données permettait alors de raffiner la part de la production attribuable aux startups en ciblant les petites entreprises existant depuis 5 ans ou moins, situées à Montréal, ayant un potentiel de croissance au cours des trois prochaines années de plus de 20 % et ayant innové au cours des 3 dernières années. Le tableau à la page suivante présente le pourcentage de la production de chacun des secteurs provenant des startups, ainsi que le montant en dollars qu’il représente.
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méthodologie
section 2 - retombées économiques des startups montréalaises
i mPact écon omiq u e de l’ éco syst èm e start uP, selon le scian
% du Pi b Pr o dui t Par l es sta rtuPs
mo nta nt du P i b Pr o dui t Par les sta rt uPs ( m$)
Fabrication
0,121 %
177,0
Industrie de l'information et industrie culturelle
0,034 %
6,4
Finance, assurances, services immobiliers et services de location et de location à bail et sociétés de portefeuille
0,147 %
93,0
Services professionnels, scientifiques et techniques
0,337 %
97,8
Services d’enseignement
0,260 %
2,2
arts, spectacles et loisirs
0,130 %
6,0
bi b l iogra P h ie
Innovation, Sciences et Développement économique Canada (2013).
Statistiques Canada (2015).
Recherche et statistique sur la PME.
Survey on financing and growth of small and medium enterprises, 2014.
En ligne - récupéré le 5 septembre 2016
En ligne - récupéré le 10 juin 2016
http://www.ic.gc.ca/eic/site/061.nsf/fra/02812.html
https://www.ic.gc.ca/eic/site/061.nsf/eng/request. html?Open&id=6441FFED95C1146385257F030050BCF7&p=2&ref=02997.html
Institut de la statistique du québec (2016). Le modèle intersectoriel du québec : Fonctionnement et applications. En ligne - récupéré le 15 mai 2016 http://www.bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/ PB01608FR_FonctApplication2016H00F00.pdf
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méthodologie
section 3 - entrevues auprès d’acteurs clés de l’écosystème montréalais
Afin de bénéficier d’un point de vue autant qualitatif que quantitatif de l’écosystème, nous avons réalisé plus de 50 entrevues avec des acteurs clés de la scène startup à Montréal. L’objectif était d’effectuer un portrait qualitatif de l’écosystème à partir des points de vue et perceptions de personnes et d’organisations clés, qui y vivent quotidiennement des succès et des défis directement reliés aux forces et faiblesses de celui-ci. Il est important de noter que les résultats de ces entrevues représentent exclusivement les perceptions des personnes interviewées et ne reflètent en aucun cas les opinions des initiateurs et des partenaires supportant ce rapport.
Profils des candidats interviewés
divisées en trois parties : 1) une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de l’écosystème; 2) les tendances et caractéristiques de l’écosystème; et 3) le niveau d’accessibilité aux ressources.
analyse et interprétation Les réponses ont été anonymisées avant d’être analysées. L’analyse du contenu des entrevues a permis de conceptualiser un cadre d’analyse de l’écosystème représentatif des commentaires des répondants. Nous visons à identifier les conditions nécessaires au succès des startups, qui feraient par le fait même le succès de l’écosystème. Trois conditions importantes ont émergé de l’analyse de contenu des points de vue des individus clés interviewés :
— LES TaLENTS;
Trois catégories d’individus clés (définitions plus haut) ont été interviewées afin de contraster les points de vue de chacune d’entre elles et de faire ressortir les consensus et les divergences d’opinions : 1) des investisseurs, 2) des supporteurs et 3) des startups.
— LE FINaNCEMENT; — L’ÉCoSySTèME. Des citations, issues des entrevues et d’un groupe de discussion auquel il a été possible d’assister, viennent renforcer certains constats faits dans la section 3 du rapport.
Collecte de données Les entrevues ont été effectuées au cours de l’été 2016. Elles ont été réalisées auprès de vingt (20) investisseurs, dix-huit (18) supporteurs et quatorze (14) startups. Les entrevues ont été réalisées de manière ouverte et exploratoire afin de ne pas biaiser le point de vue des répondants. Les acteurs ont ainsi pu exposer leur vision et vécu de l’écosystème startup, via leurs conceptions et expériences personnelles. Ces entrevues ont été
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À ProPos
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a l o r s q u e p l u s i e u r s ra p p o r t s et a n a lys e s o nt fa i t l e p o i nt s u r l’e nv i ro n n e m e nt et l e s d éf i s a u xq u e l s fo nt fa ce l e s e nt re p r i s e s q u é b é co i s e s aya nt at te i nt l e u r m at u r i té a u co u r s d e s d e r n i è re s a n n é e s , l’ét at d e l a s i t u at i o n p o u r l e s e nt re p r i s e s e n d é m a r ra g e (sta r tup s) d ans l a g ra n d e ré g i o n m ét ro p o l i t a i n e d e montréal dem e u re p e u d o c u m e nté . d eva nt ce m a n q u e d e d o n n é e s q u a nt i t at i ve s et q u a l i t at i ve s , l e s l e a d e r s d e cet te ét u d e o nt v u et s a i s i u n e o p p o r tuni té de c ré e r u n o u t i l d e réfé re n ce p o u r l’e n s e m b l e d e l’é co sys tè m e m o nt ré a l a i s , e n p l e i n e ef fe r ve s ce n ce . le p o r t ra i t d e l’é co sys tè m e s t a r t u p m o nt ré a l a i s (Pes m ) d é c r i t n o n s e u l e m e nt l a ré a l i té d e s s t a r t u p s et d e s a u t re s a c te u r s d e l’é co sys tè m e , m a i s fa i t é g a l e m e nt ét at d e l’ i m p a c t d e l’e n s e m b l e d e ce sec teur sur l a V i l le d e mo nt ré a l . l’o b j e c t i f d u Pesm est d ’outi l l er l’e n s e m b l e d e l a co m m u n a u té à l’a i de d’ i n di c ate u r s stati sti q ue s, d ’une éval uati on d e s reto m b é e s é co n o m i q u e s et d e s p o i nt s d e v u e re c u e i l l i s a u p rè s d ’a c te u r s c l é s c i b l é s d e l’é co sys tè m e . il e s t l e s o u h a i t d e ce u x q u i o nt ap p uyé l a d éma rc h e d u P esm q u e ce d e r n i e r p u i s s e s e r v i r à m et t re e n va l e u r l e s e c te u r d e s s t a r t u p s à montréal , à i d entif i e r l e s o p p o r t u n i té s à s a i s i r p o u r q u e l’é co sys tè m e co nt i n u e à g ra n d i r, a i n s i q u ’à ren dre cet te i nfo rmati on a cce ssi bl e à tous.
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mot des leaders et des Partenaires de l’étude
chris tia n b éla ir Président et co-fondateur, Credo Breather, Busbud, Frank & Oak, Lightspeed, Makerbloks: il n'y a pas si longtemps, ces entreprises ne figuraient pas sur notre radar, alors qu’aujourd'hui, elles font écho ici et ailleurs. Elles sont rapidement devenues des piliers incontestables du paysage montréalais. C’est en jetant un regard sur ces entreprises que l’on constate que Montréal ne manque pas d’exemples de succès en matière d’entrepreneuriat. Les entreprises à fort potentiel de croissance émergent d’ailleurs à Montréal à une vitesse et en nombres impressionnants. La popularité des accélérateurs, des incubateurs, et des centres entrepreneuriaux universitaires d’ici annoncent aussi une tendance vers une expansion de l’écosystème startup sans précédent. Vu l’importance de ces startups étant donné leur pouvoir d’innovation et leur contribution à notre économie, nos entrepreneurs doivent être encouragés, supportés, valorisés. Le Démo Day du 9 juin dernier est un succès en ce sens. La clé ? La collaboration entre cinq accélérateurs majeurs, qui ont su rallier leurs forces pour étendre leur portée dans la communauté. Chez Credo, nous avons eu la chance de voir, à travers nos projets, les multiples bénéfices de la collaboration pour l’écosystème startup. D’abord, à la Gare, des individus de tous horizons mettent à contribution leur expertise afin d’outiller les entrepreneurs pour le succès. Ensuite, la Tournée des Entrepreneurs connecte des entrepreneurs montréalais avec les entrepreneurs des régions québécoises, qui peuvent bénéficier d’un échange de connaissances et d’expériences pour ac-
leaders
célérer leurs projets. Finalement, l'événement Startup Open House, durant lequel plus de 500 startups au Canada ouvrent leurs portes au public, témoigne de l’importance de se rassembler pour mieux rayonner. Ces quelques exemples nous montrent que la collaboration fait notre force, et qu’ensemble, nous pouvons aller plus loin. La collaboration était de mise quand est venu le temps de dresser un portrait de la situation actuelle des startups à Montréal. Credo a donc initié la présente étude avec la Fondation OSMO et Startupfest, ainsi que plusieurs partenaires importants tels que la Ville de Montréal, le Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, ainsi que la Chambre de Commerce du Montréal métropolitain. Ainsi, ce rapport sur l’écosystème startup mets de l’avant l’importance de la collaboration afin de rendre accessibles des données convoitées, de permettre aux startups de se comparer, et d’offrir des outils dont tous pourront bénéficier. L’avenir de Montréal est en partie tracé par notre écosystème entrepreneurial, et nous croyons qu’il est primordial d’identifier les forces et les faiblesses de notre environnement et de continuer à travailler en réseau pour le meilleur de tous. L’intérêt d’effectuer une étude sur l’écosystème startup réside dans un souhait d’amélioration continue, de support et de rayonnement. Ce rapport se veut donc le début d’une conversation, une première évaluation qui, nous le souhaitons, suscitera discussions et initiatives afin d’améliorer notre écosystème. Ce rapport n’est pas une fin en soi, mais un outil pour mieux servir nos entrepreneurs, investisseurs, et les acteurs clés de la communauté startup montréalaise pour en assurer sa pérennité.
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mot des leaders et des Partenaires de l’étude
leaders
prend normalement vingt ans à se construire. En 2014, quand je suis revenu habiter à Montréal, j’avais le sentiment que nous avions parcouru la moitié du chemin.
sy lva in c arle associé chez Real Ventures, Directeur général chez FounderFuel. Pour la Fondation oSMo Je me souviens clairement de cette rencontre en 2006 avec ce gars qui venait d'emménager à Montréal. Il cherchait à intégrer la communauté startup, je lui ai suggéré d’aller prendre une bière pour en discuter. Je souriais en lui expliquant qu’on était une petite communauté, une courte liste de gens à rencontrer, mais avec un grand potentiel. Il y avait beaucoup à faire. Nous étions en mode « bootstrap » pour bâtir cette communauté et organiser les meetups, les déjeuners, les inconférences et les soirées de pitch. L’énergie, la passion, l'authenticité étaient au rendez-vous. Il manquait la masse critique. Je blaguais en disant qu’il fallait une plus grande densité, et qu’une bonne manière de l’atteindre serait de comprimer toutes les startups dans un petit espace, et voilà! Il a ébauché sur serviette de table une série de cercles concentriques, en parlant d’osmose, de briser les silos et des effets de réseau. Quelques mois plus tard, dans un hôtel au coin de Saint-Laurent et Sherbrooke, un rendez-vous informel de la communauté, en plein coeur de la ville. Une fin d’après-midi sur une terrasse, un de ces moments magique de Montréal. J’ai réalisé après un moment que notre groupe était en fait assez gros, beaucoup plus que je ne l’aurais pensé, et également très diversifié. Nous sommes allés visiter une maison de l’autre côté de la rue, un vieux bâtiment patrimonial qui était tellement délabré qu’on y tournait des films d’horreur. L’idée folle, la réalisation des croquis sur la serviette de table, était de créer un OSBL afin de catalyser la communauté startup montréalaise. La première étape serait d’acheter cette vieille maison et d’en faire « la maison du web », une maison pour l’ensemble des startups technologiques, passées, présentes et futures. Nous envisagions un futur grandiose. On ne comprenait pas complètement à ce moment-là que ce serait un énorme projet qui coûterait plus cher que prévu et prendrait pas mal de temps avant d’être vraiment terminé… La fondation OSMO a été créée en 2007, et la Maison Notman officiellement inaugurée en juin 2014. Brad Feld a écrit de façon notoire qu’une communauté startup
Je n’arrivais pas à croire que mon bureau allait désormais être dans une salle de la Maison Notman où avaient eu lieu tant de meetups, d’événements, de cocktails et de conversations incroyables. John Stokes, la personne que j’avais rencontrée quelques années auparavant, était maintenant un associé chez Real Ventures, un fonds de capital de risque actif au niveau du « seed stage ». Alan Macintosh, aussi rencontré à travers le conseil d’administration de la fondation OSMO, y était également. Un accélérateur de startups avait été mis sur pied, et la maison était pleine de startups, d’entrepreneurs et de groupes de la communauté. Il semblait y avoir tellement plus d’événements qu’en 2006, et tellement plus de startups en développement. En m’appuyant sur des données souvent anecdotiques, je savais que des centaines de startups appliquaient à l’accélérateur, quelques milliers d’invidus participaient au Startupfest à Montréal durant l’été, et que le niveau de participation aux activités startups à travers la ville était élevé. Quelque chose d’important était en train de se produire. Par contre, je ne pouvais toujours pas répondre à une question clé qu’on me posait à chaque entrevue, à savoir le nombre de startups à Montréal. Et peut-être plus important encore : pourquoi cette activité importe-t-elle ? Est-ce vrai que la « nouvelle économie » devient tout simplement « l’économie » ? Nous avions besoin de données. De bonnes données, validées et fiables. Une méthodologie sérieuse. Des résultats qu’on pourrait partager, critiquer, mettre en perspective. Nous avons collectivement décidé que nous devions appliquer la méthode qui semblait être si efficace : le faire nous-mêmes. Tous ensemble. Par la communauté, pour la communauté. Ce rapport est une première itération, une ligne dans le sable qui sera, on le souhaite, un repère pour les années à venir. L’écosystème startup nous a appris comment être meilleur ensemble. Montréal se proclame depuis des années une ville créative, avec raison. Nous pouvons maintenant dire avec fierté que nous sommes une ville startup. Innovante ET collaborative. Ce rapport est un témoignage de cette nouvelle réalité et un hommage à ceux qui la réalisent.
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mot des leaders et des Partenaires de l’étude
leaders
parce qu'ils ont estimé que la taille du marché pour le produit se limitait à seulement 2 milliards de dollars. Les startups ont des filtres différents.
Phil ippe telio Fondateur STaRTuPFEST
les startups acceptent l'échec : Pour autant qu’une expérience permet des apprentissages clairs, celleci a de la valeur. Dans une grande entreprise, les salariés et les actionnaires sont récompensés par le succès à court terme et la prévisibilité. L’échec est évité au profit de la sécurité.
Les startups et l’écosystème qui les supportent sont essentiels à la croissance économique. Sans startups, l'innovation et la productivité languissent, alors qu’avec elles, les villes accélèrent leur productivité, améliorent leur éducation et établissent leur influence mondiale. Aujourd'hui, l'innovation est non seulement un moyen pour les nations et les villes de renflouer les coffres, mais surtout de maintenir leur autonomie, d’étendre leurs politiques dans le monde entier, de gouverner leurs citoyens et de garantir leur niveau de vie.
les startups comptent sur des réseaux informels : Lorsqu’une industrie est établie, celle-ci a ses propres associations professionnelles, certifications et réseaux. Cependant, dans les industries naissantes, peu de réseaux formels existent. Les startups ont plutôt tendance à obtenir leur financement, trouver des partenariats et réaliser des sorties lors d’événements plus ouverts et déstructurés, comme le Startup Fest.
L'innovation est issue d’organisations de toutes les tailles. Cependant, il y a des distinctions importantes entre l'innovation dans une grande entreprise et l'innovation dans une petite, par exemple une nouvelle startup en technologie financière. Les points ci-dessous décrivent certaines de ces différences importantes. les startups ont une vitesse d’innovation plus rapide : Les grandes entreprises sont souvent restreintes par des processus réglementaires et d'approbation. Elles budgétisent annuellement. Une fois qu'elles innovent, elles le font à grande échelle - en 2011, il y avait 1,25 milliards d'utilisateurs de Windows dans le monde. Il aura fallu beaucoup de temps pour en arriver là. En revanche, une startup apporte constamment des améliorations à son produit, car elle n’a rien à perdre et tout à gagner d'être hâtive. Les startups se concentrent sur une idée d'affaires : Les grandes organisations exigent un plan d’affaires avant d’agir. Cependant, dans un environnement inconnu, demander un plan d’affaires est l’équivalent de demander une carte à Christophe Colomb avant qu’il ne mette les voiles. Au lieu de cela, les startups utilisent une idée de comment elles pourraient bénéficier d'un marché, souvent sous la forme d'un modèle d’affaires qu’elles veulent tester. les startups mettent l’emphase sur la connaissance: Le filtre utilisé par une startup est « puis-je trouver un modèle économique durable? » C'est totalement contraire à celui des grandes entreprises, qui essaient d'estimer la rentabilité d'une initiative. Au Startupfest, Terry Jones, le fondateur de Travelocity, a expliqué qu'il avait une idée pour utiliser Watson AI, le produit d'IBM, dans l'industrie du voyage. IBM a décidé de ne pas le développer à l’interne,
les startups devancent les lois plutôt que de s’y conformer : La législation prend forme avec le recul. Il faut souvent un déversement toxique ou une dépression économique pour inciter les législateurs à adopter de nouvelles lois. C’est particulièrement vrai face à l'avancement rapide des technologies. Les lois concernant le biohacking, les drones, la robotique et l'intelligence artificielle n'ont pas encore été écrites. D'autre part, les grandes sociétés doivent lutter contre un système presque Byzantin d'équilibre des pouvoirs qui limite leur capacité à innover. Apple, Microsoft, Google, Facebook, et Amazon sont des entreprises emblématiques de l’ère moderne. Celles-ci sont parmi les plus grandes entreprises en 2016, du point de vue de la capitalisation boursière. Beaucoup d'entre elles n’existaient même pas il y a deux décennies. Pourtant, elles stimulent maintenant la croissance occidentale. Tesla ré-imagine l’énergie et la conduite; Uber et AirBnB bouleversent l’importance accordée depuis des siècles à la propriété du capital. Leur croissance s'explique par leurs débuts comme startups. Elles ont surmonté l'incertitude, ont trouvé de nouveaux modèles économiques et se sont développées rapidement grâce à la technologie, les logiciels et les réseaux. Ultimement, les startups sont des accélérateurs d’innovation. Elles ne sont pas simplement favorables pour l'économie : elles sont essentielles pour l’innovation, l’éducation, le standard de vie et la compétitivité de nos villes. Longue vie à l’état d’esprit startup à Montréal.
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mot des leaders et des Partenaires de l’étude
d e nis c oderre Maire de Montréal
Partenaires financiers
La démarche de cette étude illustre bien l’esprit de collaboration et d’innovation qui anime la communauté montréalaise des startups. Depuis l’ouverture d’un premier accélérateur en 2012, l’écosystème montréalais ne cesse d’impressionner par son dynamisme et par la passion qui anime ses entrepreneurs. Cette vitalité ne passe d’ailleurs pas inaperçue sur la scène internationale. Pour preuve, Startup Genome et le magazine Fast Company ont tous les deux identifié Montréal dans leur palmarès des meilleurs écosystèmes startups de la planète. L’implication des partenaires du secteur a d’ailleurs été déterminante dans l’obtention par Montréal du titre de Ville intelligente 2016 décerné par l'Intelligent Community Forum. Nous pouvons être fiers de cette reconnaissance, mais ces distinctions ne doivent surtout pas nous amener à nous reposer sur nos lauriers. À la lumière des recommandations du Portrait de l’écosystème startup montréalais, elle doit plutôt nous motiver à redoubler d’ardeur. Il faut notamment accélérer l’innovation, augmenter le taux d'entrepreneuriat local, développer les compétences de nos entrepreneurs et tisser des liens avec d’autres écosystèmes tant au niveau local qu’international. Le réseau PME MTL est d’ailleurs un levier important dans l’atteinte de ces objectifs. L’écosystème montréalais a parcouru beaucoup de chemin. Il nous faut poursuivre dans cette voie, animés de la soif de réussite. J’en profite donc pour inviter tous les entrepreneurs et les acteurs de l’écosystème à s’inspirer des recommandations de ce rapport pour contribuer à l’essor des entreprises montréalaises. La Ville, un partenaire engagé et convaincu depuis de nombreuses années dans cette aventure, continuera à mettre son énergie au service de la réussite des startups d’ici. Bonne lecture !
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mot des leaders et des Partenaires de l’étude
Partenaires financiers
Afin d’assurer pleinement sa croissance dans une économie mondiale très concurrentielle, le Québec doit miser davantage sur l’entrepreneuriat, l’innovation et l’intégration des nouvelles technologies. Les développements scientifiques et technologiques se succèdent à un rythme fulgurant, et pour s’adapter et se démarquer, il nous faut sans cesse acquérir de nouvelles connaissances et innover encore plus et encore mieux.
villes les plus branchées. En effet, elle offre une panoplie d’avantages pour les nouveaux entrepreneurs dont, entre autres, une situation géographique stratégique, une main-d’œuvre hautement qualifiée, des coûts d’exploitation compétitifs, une fiscalité avantageuse et une qualité de vie exceptionnelle. C’est donc dire que Montréal a des atouts uniques pour qui veut démarrer une entreprise et la mener à bien !
Le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation est donc fier de contribuer à la réalisation de ce Portrait de l’écosystème startup montréalais, puisqu’il nous permettra de mieux comprendre son importance et d’évaluer ses retombées sur l’économie québécoise et canadienne, ainsi que de proposer de nouvelles manières de soutenir l’entrepreneuriat à Montréal et d’assurer la pérennité des entreprises qui y sont basées.
Encourager l’entrepreneuriat au Québec s’inscrit au rang des priorités gouvernementales, et nous sommes déterminées à ce que tous les efforts engagés portent leurs fruits. Assurément, hisser le Québec parmi les sociétés qui misent fortement sur l’entrepreneuriat doit être un objectif collectif.
Notre métropole se classe parmi les 20 villes les plus prédominantes du monde quant à l’écosystème startup et elle est également considérée comme l’une des 10
La ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique
La vice-première ministre, ministre responsable des Petites et Moyennes Entreprises, de l’allègement réglementaire et du Développement économique régional, ministre responsable de la Condition féminine et ministre responsable de la région de Lanaudière
d o m in ique anglade
l i s e théri au lt
20
mot des leaders et des Partenaires de l’étude
michel leblanc Président et chef de la direction, Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Partenaires financiers
La métropole est en effervescence. Plusieurs de nos startups connaissent un succès international remarquable. Au cours des dernières années, c’est un véritable écosystème montréalais qui s’est développé, rassemblant des entreprises, des investisseurs et des acteurs de soutien. De nombreux facteurs se conjuguent pour faire de Montréal l’une des meilleures villes pour faire croître des startups : son bassin de talents, l’accès au financement et la multiplication de lieux d’échanges favorisant l’innovation et la collaboration. Déjà très active auprès des PME de la métropole, la Chambre souhaite s’impliquer davantage dans la croissance des startups en leur offrant des activités et des services adaptés à leur réalité particulière. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons créé, avec Ubisoft, la série d’événements InnoBahn Ubisoft, dans laquelle des startups tentent de se démarquer de façon innovante pour répondre à une problématique spécifique d’une grande entreprise. La Chambre poursuit son implication et participe à la présente étude afin de mettre en valeur l’écosystème de startups, de mesurer son importance dans la région métropolitaine et de suggérer des pistes pour en assurer la croissance et le développement. C’est notamment en comparant notre performance avec celles d’autres écosystèmes de startups en plein essor dans le monde que nous pourrons nous inspirer des meilleures pratiques et repérer les occasions à saisir. Nous devons donc miser sur nos acquis stratégiques afin que nos entreprises innovantes, technologiques et créatives foisonnent. Sans aucun doute, le développement de cet écosystème contribuera à la prospérité du Québec et de sa métropole.
21
l’imPortance des écosystèmes startuP
auraient un impact économique potentiel pouvant aller jusqu’à 40,4 billions USD en 2025.9 Il existe plusieurs définitions de ce qu’est la disruption, et la distinction avec l’innovation laisse souvent place à d’importantes zones grises. Un des experts reconnu du domaine, le professeur Clayton M. Christensen du Harvard Business School, donne une définition qui non seulement illustre le concept avec justesse, mais établit un fort lien avec la réalité des startups :
La “ disruption ” décrit un processus par lequel une petite entreprise avec des ressources limitées est en mesure de rivaliser avec succès des joueurs plus établis. Spécifiquement, étant donné que les joueurs établis ont tendance à se concentrer sur l’amélioration de leurs produits et services pour leurs clients les plus demandants (et souvent les plus profitables), ces entreprises ont tendance à dépasser les besoins de certains segments et d’en ignorer d’autres. Les nouveaux joueurs qui sont “ disruptive ” ciblent d’abord ces segments délaissés, et s’établissent en offrant des produits et services mieux adaptés, souvent à un prix inférieur. Les joueurs établis, occupés à poursuivres des segments plus profitables, ont tendance à ne pas répondre avec vigueur. Les nouveau joueurs vont alors étendre leur offre vers les segments plus profitables, en offrant des standards à la hauteur des clients plus exigeants, tout en préservant les avantages qui ont assuré leur succès initial. Quand les joueurs établis commencent à adopter à grande échelle les pratiques des nouveaux joueurs, il y a eu « disruption ».10 Bien sûr, cette définition ne s’applique pas à l’ensemble des startups. Tel qu’illustré dans l’exemple donné par le professeur Christensen au sujet de Uber, il est possible d’innover sans pour autant faire disruption. Cela dit, nombreux sont les exemples que l’on pourrait citer de startups qui ont connu le succès en adressant les besoins d’un segment de consommateurs délaissés par le marché, ou encore en créant des marchés où il n’en existait pas précédemment. Dans un article publié dans Forbes en 2015 portant sur les 25 marques les plus disruptives de l’année, on remarque que 48 % d’entres elles étaient des entreprises avec un modèle d’affaires pure play technologique (Airbnb, Facebook, etc.), 12 % avaient des modèles grandement facilités par la technologie (Rent the Runway, Birchbox, etc.), et 40 % relevaient d’industries plus traditionnelles (Coke, Under Armour, etc.)11. Il est également intéressant de noter que la moyenne d’âge des entreprises qui figurent sur la liste est de 20 ans pour les entreprises provenant d’industries traditionnelles, contre 11 ans
«
«
En 2016, le vocabulaire entrepreneurial est plus que jamais monnaie courante partout à travers le monde. Les thought leaders abordent avec un intérêt grandissant les sujets de la disruption, de l’innovation, du digital et plusieurs autres encore. Certains joueurs estiment même l’impact de l’évolution technologique à la hauteur de plusieurs billions (1 billion est égal à 1 000 milliards, ou encore 1 000 000 millions) de dollars. Dans une étude publiée en 2013, le McKinsey Global Institute identifie 12 secteurs technologiques disruptifs qui conjointement
pour les entreprises à caractère technologique. Une hypothèse plausible expliquant ce constat est que l’usage de la technologie permettrait non seulement d’amplifier la capacité des startups et des entreprises matures à rejoindre leurs clientèles cibles, mais également d’offrir un produit ou un service fondamentalement différent de ce qui était disponible avant. Dans l’étude publiée en 2015 par Deloitte, la firme se prononce clairement sur ce que réserve la croissance de l’entrepreneuriat et les avancées technologiques pour l’industrie canadienne :
« Le mode de vie et de travail des canadiens est sur le point de changer profondément. des avancées technologiques rapides vont transformer plusieurs piliers de l’économie canadienne. »12
9 McKinsey Global Institute 10 Harvard Business Review 11 Forbes 12 Deloitte
22
l’imPortance des écosystèmes startuP
En se basant sur la définition de disruption offerte par le professeur Christensen, les startups seraient particulièrement bien positionnées pour participer à cette vague de changement sur la scène économique canadienne. Le milieu des startups est déjà très actif au Canada, et ce, depuis quelques années. L’écosystème présente un visage dynamique et participatif. Un exemple parmi plusieurs qui illustre cette réalité est le lancement de Startup Canada en 2012 qui, après à peine quatre années d’existence, a réussi à rejoindre 120 000 entrepreneurs, à conclure des ententes de support avec 400 entreprises, et à mobiliser 300 bénévoles dans 22 communautés startups à travers le pays.13
Mettre l’accent sur une meilleure identification des entreprises avec un grand potentiel et les aider à croître. améliorer la reddition de comptes en exigeant un meilleur suivi et davantage de transparence au niveau des données de la part des groupes de support aux startups, tels que les accélérateurs et les incubateurs. Cette reddition de comptes est considérée comme un moyen de mettre en lumière le retour sur investissement effectif des fonds publics. attirer davantage de grandes corporations afin qu’elles contribuent au succès des incubateurs et accélérateurs canadiens. Ces ententes de partenariat sont beaucoup plus fréquentes aux États-unis. augmenter la qualité des programmes de mentorat en créant des liens entre des entreprises à potentiel élevé et des leaders d’affaires ayant de l’expérience dans la création d’entreprises technologiques avec des valorisations de plusieurs milliards de dollars. augmenter l’exposition des startups aux marchés internationaux. Explorer de nouveaux modèles afin d’augmenter l'implication des investisseurs au sein des startups.
13 Startup Canada 14 Financial Post
23
«
«
En septembre 2015, un rapport portant sur des recommandations qui pourraient aider les startups technologiques canadiennes à devenir des succès internationaux a été déposé par le Centre for Digital Entrepreneurship and Economic Performance (DEEP) à la demande du gouvernement fédéral et du gouvernement de l’Ontario. Les résultats et implications du rapport sont présentement sous étude par les entités politiques concernées. Six priorités ont été identifiées pour le gouvernement canadien14 :
l’imPortance des écosystèmes startuP
Selon le DEEP, l’adoption de ces recommandations permettrait d’accélérer et d’augmenter le volume de startups canadiennes qui deviendraient des joueurs de calibre mondial. L’étude porte sur les meilleures manières pour le gouvernement canadien d’accompagner les startups dans leur cheminement, et non pas sur le besoin ou non pour le gouvernement de le faire, une distinction importante et prometteuse. Le fait d’avoir commandé une telle étude indique que l’État croit en l’importance et au potentiel des startups. Lors du forum économique mondial à Davos en janvier 2016, le premier ministre Trudeau s’est d’ailleurs exprimé en faveur de l’exploitation du potentiel des talents canadienss.
« Mon prédécesseur voulait faire connaître les canadiens pour leurs ressources. Je veut faire connaître les canadiens pour leur débrouillardise. »15 Quand on regarde de plus près l’activité startup au Canada, on s’aperçoit que l’écosystème national compte effectivement beaucoup de ressources. Durant l’année 2015, plus de 2,3 milliards de dollars ont été investis en capital de risque au Canada, à travers 536 transactions16. En prenant l’investissement en capital de risque en tant qu’indicateur pour évaluer l’activité startup, les trois provinces qui se révèlent les plus actives sont respectivement la Colombie-Britannique (19,9 %), le Québec (30,7 %) et l’Ontario (41,6 %), représentant conjointement 92,2 % des fonds investis au Canada.
Part de l’ inV estissement en ca P ital de risque des P roV in ces canadiennes en 2015
41,6%
on tario
30,7%
q u é bec
19,9%
colo m b i e- b r i ta n n i q u e albe rta
4,6%
n ou V e lle-éco s s e
2,3%
n o uV e au -b ru n sw ic k
0,4%
manitoba
0,2%
îl e-du - Princ e-é douard
0,2%
terre- n e uV e- e t-l abardor
0,1%
sas k atc hewan
0,1%
Il est également intéressant de remarquer que, malgré le fait que l’Alberta ne représente que 4,6 % des fonds investis, cette province détient la plus haute moyenne au niveau des fonds par transaction. À la hauteur de
5,78 M $, c’est 115 % au-dessus de la moyenne nationale de 2,69 M $, et plus de 20 % devant la deuxième plus haute moyenne (Colombie-Britannique).
15 CBC 16 CVCA
24
l’imPortance des écosystèmes startuP
taille de la transact ion moy enne Par P roV ince con tre la moyenne nationale en 2015
115%
albe rta
95%
co lo m b i e- b r i ta n n i q u e
70%
ontario
53%
qu é bec île-du - Princ e- é douard
-26%
nou Ve lle- éco s s e
-30% -50%
manitoba
-63%
sas k atc h e wa n t e rre-ne u Ve- e t-labardor
-81%
n ou V e au -bru n sw ic k
-82%
Dans son ensemble, l’écosystème startup canadien témoigne d’une croissance marquée au niveau du volume de transactions. Une croissance est également présente au niveau des fonds investis, bien qu’elle soit un peu moins importante. Le fait que la croissance dans les transactions progresse plus rapidement que celle des fonds investis implique que le montant d’une transaction moyenne ait diminué au cours des deux dernières années, plus spécifiquement de - 11 % en 2014 et de - 6 % en 2015. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette
baisse sur deux ans consécutifs. Une explication possible est que le nombre de startups méritant un investissement en capital de risque croît plus rapidement que le capital disponible. Cela fait donc en sorte qu’il faille répartir une même quantité de capital sur un plus grand nombre de transactions. Conditionnellement à ce que les joueurs de l’industrie du capital de risque puissent rapidement rencontrer de nouveau la demande en capital des startups à fort potentiel, ce scénario demeure une réalité à préavis favorable.
cr ois san c e du Volume de t ran saction s Vs croissance des fon ds inV estis
taille moyenne des t ransact ions en caP ital de risque au canada
Taille de la transaction moyenne
Croissance relative (2013=100%)
6M$
140%
120%
100%
80%
5M$
100%
89% 83%
5,18M$ 4,62M$
75%
4,29M$
4M$
2014
2 0 15
2 0 13
2 0 14
2 0 15
Volume de transactions
Transaction moyenne
Volume de fonds investis
Taille relative
25
62%
50%
3M$ 2013
87%
Taille relaltive (2013=100%)
100% 160%
l’imPortance des écosystèmes startuP
Dans son étude intitulée The Global Startup Ecosystem Ranking 201517, Startup Genome identifie Montréal comme étant la 20e ville la plus prédominante du globe au niveau de son écosystème startup. En fonction de cinq principaux critères de cette étude, Montréal serait désormais prête à se mesurer aux plus grands noms de l’industrie tel que Silicon Valley. Startup Genome souligne qu’avec sa diversité culturelle et haute qualité de vie, Montréal s’est montrée une terre fertile pour les entrepreneurs et les startups technologiques. Un constat similaire avait d’ailleurs été fait par le Martin Prosperity Institute en 2013 suite à la publication de l’étude Startup City Canada.
« Les grandes villes canadiennes ont tout ce qu’il faut pour connaître du succès dans les secteurs du capital de risque et des startups. Toronto, Vancouver et Montréal sont des exemples de centres urbains qui plaisent aux talents de l’industrie technologique. Tous les trois ont d'excellentes institutions de recherche. Tous les trois sont des exemples d’ouverture et de tolérance, qui sont primordiales pour attirer du talent de l’international. »18 Le 9 juin 2016, 800 personnes se réunissaient pour Démo Montréal 2016 au quai Jacques-Cartier pour la plus grande exposition startup jamais vue au sein de la ville. Ce qui a rendu cet événement particulièrement spécial, c'est la collaboration des cinq accélérateurs montréalais ayant coprésenté Démo Montréal. En effet, Innocité MTL, District 3 (Concordia), Founder Institute Montréal, ETS Centech et TandemLaunch ont conjointement amené 21 startups à présenter à tous le fruit de leur travail, ainsi que les prochaines étapes de leur parcours électrisant respectif. L’esprit était à l’entraide et à la solidarité au sein de cette communauté qui ne connaît que trop bien les embûches pouvant se dresser sur le chemin d’une startup. Comme le disait Monsieur le Maire de Montréal, Denis Coderre, lors de son discours sur scène : « seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. »
Au cours des dernières années, la Ville de Montréal a clairement démontré sa détermination à soutenir l’écosystème startup. Au printemps 2014, avec pour objectif de « faire de Montréal un modèle mondial de ville intelligente d’ici 2017 »19, la Ville a annoncé la création du Bureau de la ville intelligente et numérique (BVIN). Ensuite, moins d’un an après, Monsieur le Maire, Denis Coderre, annonçait en 2015 le lancement d’InnoCité MTL : « un accélérateur qui vise à soutenir et accompagner les entreprises en démarrage du créneau ville intelligente »20. Sachant qu’il y a à peine 5 ans, il n’y avait aucun accélérateur dans la métropole21, on conclut que le gouvernement a été rapide dans sa décision d’appuyer les startups de manière concrète. L’année 2016 fut marquée par l’annonce en juin de la création de Capital intelligent MTL, un fonds de 100 M $ de capital de risque visant les entreprises qui s’attaqueront au secteur de la ville intelligente et numérique. Né de la contribution de 23 firmes dont le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction CSN, Québecor, la Caisse de dépôt et placement du Québec, BDC Capital, Desjardins Entreprises et Teralys Capital, Capital intelligent MTL bénéficiera également d’un investissement de la Ville de 400 K $ au cours des trois prochaines années.22 Débloquer un bloc de capital de cette envergure témoigne de la confiance qu’ont les bailleurs de fonds privés et publics vis-à-vis du potentiel de Montréal en tant que plaque tournante pour les startups. L’écosystème startup montréalais bénéficie non seulement du support des investisseurs et bailleurs de fonds, mais également d’un réseau diversifié de supporteurs : outils libres d’accès (Built in MTL), événements de réseautage (Startup Drinks, HackerNest Tech Social), opportunités de démonstration et de mise en valeur (Startupfest), collaborations avec le secteur corporatif (InnoBahn Ubisoft), organisations gouvernementales et paragouvernementales et OSBL (Quartier de l’innovation, PME MTL, Fondation Montréal inc., Montréal international, Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Ministère de l’Économie de la Science et de l’Innovation). Mais qui sont ces startups du Grand Montréal que nous tentons collectivement de soutenir ? Quelle est leur réalité ? Quels sont leurs besoins ? Quel est l’impact des startups et de l’écosystème qui s’y rattache sur Montréal ? Voici des questions auxquelles nous répondrons dans le présent rapport.
17 Startup Genome
20 Faire Montréal
18 Martin Prosperity Institute
21 FounderFuel
19 Bureau de la ville intelligente et numérique
22 La Presse
26
l’écosystème startuP montréalais, en chiffres
1 Dans cette première section du rapport, nous présentons un portrait statistique et quantitatif de l’écosystème sous plusieurs angles. Premièrement, le tableau de bord offre un survol des données générales, suivi par le profil des startups à Montréal, le financement qu’elles reçoivent, le talent qui les alimentent ainsi que les principaux acteurs avec lesquels elles interagissent.
27
tableau de bord
tour d’horizon de l’écosystème
Nb total de startups
Nb de groupes Meetup
≈ 1 800 à 2 600
≈ 125
Estimation du nombre de groupes formés sur Meetup.com dont les activités sont en lien avec l’écosystème montréalais.
Estimation du nombre de startups présentement actives sur l’île de Montréal, telle que présentée par notre collaborateur, Startup Genome, dans leur étude The Global Startup Ecosystem Ranking 2015.
Nb de membres des groupes Meetup
Nb de startups recensées
≈ 45 000
≈ 400
Estimation du nombre de membres appartenant aux groupes Meetup.com dont les activités sont en lien avec l’écosystème montréalais.
Nombre approximatif de startups que nous avons individuellement répertoriées dans le cadre de notre démarche. 23
Nb d’entreprises impliquées
Nb de fondateurs
≈ 350
≈ 4 000 à 6 000
Estimation du nombre d’entreprises (excluant les startups) impliquées dans l’écosystème startup montréalais. 24
Estimation du nombre de fondateurs de startups sur l’île de Montréal.
Nb d’individus impliqués
Nb d’employés
≈ 10 500
≈ 8 000
Estimation du nombre d’individus impliqués dans l’écosystème startup montréalais, basée sur les employés de startups et d’entités de soutien.
Estimation du nombre d’employés qui travaillent dans les startups actives sur l’île de Montréal.
23 voir Portée et limites de l’étude pour plus de détails. 24 une liste d’acteurs a été identifiée comme ayant un lien avec l’écosystème startup Montréalais en se basant sur une revue des principaux groupes de soutien, des événements, des ressources en ligne, etc.
28
tableau de bord
nos fondateurs
d i s t r ibution des fondate u r s s e l o n l e u r s exe , a insi que leur tran ch e d ’âg e res p ec t i ve.
r éPartition s elon le s exe
âg e m oy en
20
%
80
33 Hommes
Femmes
âg e et sexe des fondateurs
% de l’échantillon total
80 % 60 % 40 % 20 % 0% 18-24
25-34
35-44
Tranches d’âge, en années
29
45-54
29
tableau de bord
nos fondateurs
re p résentation du plus h a u t n i ve a u d ’ét u d e s co m p l été p a r l es fon dateur s de st art u p s s u r l’î le d e mo nt réal. n iV e au d’ édu cation attein t Par les fondat eurs
38%
bacca lau réat ou équ iVa l e n t
29%
m aît ris e ou équ i Vale n t
9%
c ég eP, collège ou autre certificat ou di P lô m e n o n - u n iVe r s i ta i r e
8%
ce rt if icat ou di Plôme uni V e r s i ta i r e s o u s l e n iV e au d u bacca l au r é at
8%
ce rt if icat ou di Plôme uni V e r s i ta i r e au - d es s u s d u n iV e au d u bacca l au r é at
7%
doctorat ou éq u i Vale nt
2%
éco l e s eco n da i r e o u équ iVa l e n t
Por t rait des doma in es d’ét u des les p lu s fréqu ent s p ou r l e s fo n dateur s de sta r tu p s s u r l’î le d e mo nt réal. d o m ain es d’ étu des des fondat eurs
45%
com m e rc e , g est ion e t a d m i n i strati o n P u b l i q u e
15%
m at h é m at iq u es , in format i q u e e t s c i e n c es d e l’i n fo r m at i o n
12%
arc h it ect u re , g é nie e t s e rV i ces co n n e xes
8%
au t re
7%
s c ie n c e Ph ys iqu es e t de l a Vi e e t tech n o lo g i es
7%
art s Vis u e ls e t d’ int e r Pr é tati o n e t tech n o lo g i e d es co m m u n i cati o n s
3%
s c ie n c es h u m ain es
1%
s c ie n c es s oc iales e t de co m Po rte m e n ts e t d r o i t
1%
sant é e t dom ain es con n e xes
1%
édu cat ion
30
tableau de bord
nos startups
é Vo lu t i o n du tau x de formatio n des start uPs
i ndique le t a u x d e fo r m at i o n re l at i ve m e nt aux années s u b s é q u e nte s .
Taux de formation de startups (2011 = 100%)
300%
200%
237% 205%
168%
100%
132%
100%
Fonds investis dans les startups montréalaises au cours des 5 dernières années
≈ 360 M$ Estimation des fonds totaux investis dans les startups montréalaises selon les données disponibles publiquement (excluant les transactions dont les montants n’ont pas été divulgués).
0% 2011
2012
2013
2014
2015
sta rtu P s en fon ction de la ta ille des équiP es
% de l’échantillon total
≈ 200 Estimation du nombre de rondes de financement levées par les startups montréalaises en fonction des données disponibles publiquement (excluant les transactions qui n’ont pas été divulguées).
Portrait de s s t a r t u p s e n fo n c t i o n d e l a taille de le ur s éq ui p es resp ec ti ve s .
80%
Nb de rondes levées
70%
60% 40%
27%
20% 0%
2%
1%
51-100
101-200
31 1-10
11-50
Intervalle de taille des équipes, selon le Nb d’employés
31
Le tableau de bord qui vient d’être présenté fournit des indicateurs sur l’écosystème startup montréalais, sur nos fondateurs et sur nos startups.
les startuPs À montréal
ca rte t h e r mique de s s tar tups
Présence géographique
la carte thermique ci-dessous
mique dans ce périmètre. le Mile-
présente la concentration géo-
End, quant à lui, offre différents
graphique des startups sur l’île
avantages qui semblent attirer un
de Montréal, en fonction des der-
certain bassin de startups. En effet,
nières données disponibles sur
en 2014, le journal Les Affaires sou-
l’emplacement des sièges sociaux
lignait déjà cette réalité attractive
des entreprises. nous pouvons
dans son article « Le Mile-End est
observer une concentration mar-
le véritable quartier des start-ups
quée dans trois zones principales
à Montréal ».25 À titre d’exemple,
de la ville, soit le centre-ville, le
tel qu’illustré par le moyen d’une
Mile-end, et le vieux Port (ordre al-
carte interactive produite par ra-
phabétique). il est peu surprenant
dio-canada en juin 2015, le prix
d’observer une forte présence de
des loyers s’affiche
startups dans le centre-ville et
vement plus faible dans le Mile-
le vieux-Port, compte tenu de la
end comparativement à ceux du
concentration de l’activité écono-
centre-ville et du vieux-Port.26
Mile-End
Vieux Port
Centre-ville
25 Les Affaires 26 Radio-Canada
32
significati-
les startuPs À montréal
Nb DE STaRTuPS EN FoNCTIoN Du FINaNCEMENT ToTaL REçu EN CaPITaL DE RISquE
stade de développement
M $, et tombe à moins de 10 % pour la catégorie 10 M $ à 100 M $. Cette tendance s’inverse toutefois si on considère les montants totaux reçus par stade de développement (respectivement ≈ 5 %,
ce graphique illustre le stade de développement
35 % et 60 %). il semble logique de constater une
des startups montréalaises selon la mesure du
baisse du nombre de startups financées au fur
financement total reçu. Dans un premier temps,
et à mesure qu’on progresse vers des montants
on observe que plus de 60 % des startups ayant
de financement plus importants. Certaines des
reçu du financement en capital de risque ont bé-
startups initialement financées vont se heurter à
néficié d’un investissement de moins de 1 M $.
l’échec, et d’autres connaîtront des perspectives
Ce chiffre se voit diminué de moitié (≈ 30 %) dans
de croissance plus modestes qui ne justifient pas
le cas des startups ayant reçu entre 1 M $ et 10
un financement plus important.
% de startups ayant reçu du financement en capital de risque
80%
% de la valeur totale des capitaux levés par des startups
62%
60% 40%
30%
20%
8%
0% $ < 1M $
makerbloks - MakerBloks are electronic building blocks that combine real world play with a digital story — Financée à la hauteur de 360 K $ — Fondé en 2014
1M $ < $ < 10m $
amPme - Sync your phone with friends to create the world’s most portable sound system — Financée à la hauteur de 9 M $ — Fondé en 2015 salesfloor - Customers can
ariel - The future of home automation is with a single device — Financée à la hauteur de 400 K $ — Fondé en 2015
now shop online with their local store and associate — Financée à la hauteur de 3,4 M $ — Fondé en 2013
33
10M $ < $ < 100m $
crew - Where the world’s best talent prefers to work — Financée à la hauteur de 13,5 M $ — Fondé en 2012 frank & oak - An exciting expression of streamlined shopping where stylish menswear and helpful advice help you step up your life + style — Financée à la hauteur de 22.4 M $ — Fondé en 2012
les startuPs À montréal
stade de développement
n b de startuP s en fonction du financement total reçu en caP ital de risque - Vue micro
Nb de startups
40%
30%
28%
30% 20%
21%
8%
10%
13% 0% $ < 100k $
1 00k $ < $ < 5 0 0 k $
5 0 0 k $ < $ < 1M $
1M $ < $ < 10 M $
10 M $ < $ < 10 0 M $
Intervalles de financement total reçu % des startups
dans un deuxième temps, il demeure intéressant
sures se situent dans les deux premiers quartiles
d’observer de plus près certaines tendances au
de l’intervalle. Cela signifie qu’à l’intérieur des
sein de chaque intervalle de financement. Par
intervalles, les startups financées sont plus près
exemple, si on divise chaque intervalle en quar-
de la borne inférieure que de la borne supérieure.
tiles et qu’on y indique la moyenne et la médiane
Autrement dit, un financement total de 1 M $ est
des montants de financement reçus par les star-
plus représentatif des startups de l’intervalle
tups, on s’aperçoit que l’ensemble de ces me-
1M $-10 M $ qu’un financement de 10 M $.
229,916$
2,727,633$
1 m$ 281,979$
16,267,052$
10 m$ 3,481,185$
100 m$
24,315,009$
Médiane
Moyenne
34
les startuPs À montréal
73%
Les startups et la créativité Pourcentage de startups qui, selon elles, appartiennent au secteur créatif.
oui
Les startups et les produits pour une ville intelligente
67%
des startups affirment offrir un produit ou un service cadrant avec les besoins du marché des villes intelligentes.
Pourcentage des startups qui, selon elles, offrent un produit ou un service pour le marché des villes intelligentes. À titre indicatif et bien qu’il existe plusieurs définitions possibles pour le terme « ville intelligente », voici la définition proposée par le Bureau de la ville intelligente et numérique de Montréal (BVIN) dans le cadre du présent rapport : « Montréal, ville intelligente et numérique est un ensemble de projets mobilisateurs qui visent à optimiser l’efficacité des services à la population en mettant à contribution, dans le cadre d’une démarche ouverte et collaborative, l’expérience et l’ingéniosité des citoyens, des employés municipaux, des institutions publiques et de l’entreprise privée. La technologie est ici utilisée comme levier afin de soutenir la croissance économique et améliorer concrètement la qualité de vie des Montréalais. » 27
créativité et d’avant-garde
Pourcentage des startups qui possèdent des brevets La possession de brevets est une mesure communément utilisée en tant qu’indicateur pour l’innovation technologique.
22% des startups disent détenir au moins un brevet.
Les startups montréalaises et le marché international Sur l’ensemble des startups montréalaises sondées, un peu plus de la moitié (⩰ 5 2 %) affirme avoir des clients à l’extérieur du Canada. Parmi ces startups, deux marchés principaux ressortent en tant que sources de revenus. Les plus importants marchés étrangers identifiés sont les États-Unis (72 %) et l’Europe de l’Ouest (26 %), avec moins de 3 % des répondants indiquant une réponse autre. En consultant le graphique représentant la proportion de clients internationaux dans le portefeuille des startups, nous pouvons observer qu’environ un quart d’entre elles ont davantage de clients étrangers que de clients nationaux. À l’opposé, notons également que plus de deux tiers des startups de l’échantillon possède une bien plus faible proportion de clients internationaux (entre 0 et 25 %). Il semblerait donc y avoir une certaine polarisation entre les startups qui ont beaucoup de clients à l’international et ceux qui en ont peu. À titre d’exemple, moins de 8 % des startups affirment avoir entre 25 % et 50 % de clients étrangers.
% de l’échantillon total
60% 45% 30% 15% 0%
0
1-25%
26-50%
51-75%
Intervalle de % des clients internationaux 27 Bureau de la Ville intelligente et numérique de Montréal
35
76-100%
les startuPs À montréal
Les startups et le coworking
créat ion des es Paces de t raVail collaboratif À mont réal
40 Nb d’espaces de travail collaboratif
Au cours des dernières années, Montréal a enregistré une importante croissance du nombre d’espaces de coworking. En 2011, on recensait environ 5 espaces alors qu’au moment de l’écriture de ce rapport, nous en comptons plus de 30. En cinq ans, on peut ainsi constater une croissance de l’ordre de 6x quant à l’offre de coworking à Montréal. Parmi les startups sondées, les cinq espaces les plus cités, en ordre d’importance, furent : District 3, WeWork, Maison Notman, La Gare et Nexus Montréal.
réseau de support
30 20 10 0 2011
2012
2013
2014
2015
2016
Année
ca rtogra P h ie des esPac es de t raVail collaborat if 28
on peut remarquer ici que l’emplacement des espaces de coworking est similaire à celui des startups présentées dans la carte précédente. Cela semblerait appuyer l’hypothèse que la proposition de valeur du coworking cadre bien avec les besoins des startups.
28 PME MTL
36
les startuPs À montréal
réseau de support
les Programmes d’incubation, d’accélération et autres Selon les données du sondage, plus de deux tiers des startups auraient participé à un programme visant à soutenir l’entreprise dans sa démarche de création et de croissance. Dans ce cadre, les programmes suivants ont été cités : District 3, Centech, Innocité MTL, Founder Institute, Fondation Montréal Inc., Incubateur HEC banque Nationale, TandemLaunch, The Next Founders, Launchhouse, Défi Montréal, L-SPaRk, Futurpreneur, CLD St-Laurent, Capital Innovation, Montréal Startup in Tech, Techstars, Inno-centre, Griffincamp, FounderFuel.
les serVices de Pme mtl Lorsqu’on dresse le portrait des startups qui utilisent les services de PME MTL, nous observons que plus d’un tiers des startups (≅ 3 6%) affirment bénéficier de l’offre de cette organisation. Il semblerait donc que dans la mission de PME MTL d’offrir accompagnement et financement aux entrepreneurs et aux dirigeants d’entreprise, l’organisation soit parvenue à fournir une valeur ajoutée significative pour le segment des startups technologiques. Cela est d’autant plus impressionnant sachant que la structure de PME MTL (issue de la réorganisation des CLD et CDEC de Montréal) n’existe que depuis 2014. 29 29 PME MTL
37
les startuPs À montréal
1
Enjeux perçus
les e n j e u x ex te r n e s c l é s a u xq u e l s fo nt fa ce l es s t a r t u p s
Lorsque nous avons demandé aux startups d’identifier les enjeux externes clés auxquels elles font face, selon elles, trois catégories de défis ont été nommées. Respectivement, le financement est un enjeu clé pour 74 % des startups, le talent et les compétences pour 37 % et l’accès aux marchés pour 30 %. Pour mettre ces données en perspective, nous pouvons comparer l’incidence de ces trois enjeux avec l’incidence du 4 e enjeu le plus fréquemment rencontré par les startups, soit le mentorat et le réseau de support. Relativement à ce 4 e enjeu, le financement atteint 4.2x plus de startups, le talent et les compétences 2.1x et l’accès au marché, 1.7x. Ces trois enjeux, du point de vue des startups, sont donc considérablement plus aigus que les autres enjeux externes mentionnés lors du sondage.
1
2
2
Ici, nous avons demandé aux startups quels étaient les enjeux critiques à la croissance de l’écosystème startup montréalais, selon elles. Il est intéressant de remarquer que les trois enjeux les plus cités demeurent les mêmes (financement, talents, marchés) qu’à la question précédente. Nous pouvons penser que les startups considèrent que les principaux enjeux auxquels elles font face affectent également l’écosystème de manière comparable.
74%
f inanc e m e nt
37%
tale n t e t comP é te n ces
30%
acc ès au x m ar c h és
18%
me n torat e t r és e au x d e s uP P o rt
13%
Polit iq u es P u b l i q u es
10%
in f rast ru ct u r e
8%
au t re
4%
cu lt u re
65%
f inanc e m e nt
41%
tale n t e t comP é te n ces
33%
acc ès au x m ar c h és
29%
cu lt u re
24%
le ade rs h iP
24%
se ns ibilisat io n d u g ra n d P u b l i c
18%
Polit iq u es P u b l i q u es
18%
collaborat ion e t r és e au tag e
13%
édu cat ion
8%
in f rast ru ct u r e
8%
au t re
4%
aPProVis ionn e m e n t
38
le s e n j e u x c r i t i q u e s à l a c ro i s s a n ce d e l’é co sys tè m e s t a r t u p m o nt ré a l a i s
les startuPs À montréal
En conclusion, sur les startups à Montréal no us avo ns p u ob s e r ve r q u ’à l’ h e u re d e l’é c r i t u re d e ce rap p o r t, l es s t a r t u p s m o nt ré a l a i s e s af f i ch e nt u n e co n ce nt rat i o n g é o g ra p h i q u e m a rq u é e a u n i ve a u d e t ro i s s e c te u r s d e l a v i l l e , s o i t l e ce nt re -v i l l e , l e mi l e-end et l e V i e u x- Po r t (o rd re a l p h a b ét i q u e) . de p l u s , d e s s t a r t u p s m o nt ré a l a i s e s o nt été i d e nt i f i é e s d a n s l e s t ro i s p re m i e r s s t a d e s d e d éve l o p p e m e nt ( a m o rç a g e , p o s t- a m o rç a g e et c ro i s s a n ce) e n s e b a s a nt s u r l e s c a p i t a u x tot a u x q u ’e l l e s o nt re ç u s . en d ate d ’a ujo urd ’ h u i , mo nt ré a l n’af f i c h e p a s e n co re d e sta r tup aya nt f ra n c h i l e s e u i l d u 100 m $ e n m at i è re d e f i n a n ce m e nt s e l o n n o s d o n n é e s , b i e n q u e ce rat i n e s s t a r t u p s co m m e n ce nt à s’e n a p p ro c h e r. P l us de 6 0 % d e s s t a r t u p s s e ra i e nt a c t u e l l e m e nt a u stad e d e l’amo rça g e . ch o s e ce r t a i n e , c’e s t q u e mo nt ré a l a d e s s t a r t u p s d e q u a l i té q u i re nfe r m e nt un p otenti el énor m e . la cré at i v i té ( 3 s t a r t u p s s u r 4 ) et l’ i n n ovat i o n ( 1 s t a r t u p s u r 5 p o s s è d e u n o u p l u s i e u r s b revet s ) s o nt a u co e u r d e l’ i d e nt i té d e n o s sta r tup s, d o nt p rè s d e 70 % af f i r m e nt êt re a l i g n é e s avec l e m arché d e s p ro d u i t s et s e r v i ce s p o u r « v i l l e s i ntel l i g entes » . le s s t a r t u p s m o nt ré a l a i s e s s o nt é g a l e m e nt a c t i ve s à l’ i nte r n at i o n a l , ave c p l u s d u ti er s des sta r tup s q u i co m pte nt a u d e l à d e 2 5 % d e c l i ents i nter nati o n a u x d a n s l e u r p o r tefe u i l l e . on co n s t ate é g a l e m e nt u n i m p o r t a nt ré s e a u d e s u p p o r t d e s t i n é a u x s t a r t u p s , ave c l a p ré s e n ce d e p l u s d e 3 0 e s p a ce s d e cowo r k i n g , et d e p l u s i e u r s p ro g ra m m e s d ’ i n c u b at i o n , d ’a ccé l é rat i o n , et d ’a u t re s e n co re . À l’ h e u re a c t u e l l e , i l re s te to u tefo i s 3 e n j e u x c l é s p o u r l e s s t a r t u p s s e l o n e l l e s , s o i t l e f i n a n ce m e nt , l e tal ent et l es co mpéte n ce s , p u i s l’a ccè s a u x m a rc h é s .
39
financement Les startups les mieux financées de Montréal
Profil de startups financées
Le tableau ci-dessous présente la liste des 50 startups ayant reçu le plus de financement en capital de risque au cours des 5 dernières années. Ce classement s’appuie sur les fonds levés, et inclut également certaines startups qui ont fait l’objet d’une sortie (exit) telle qu’une acquisition ou autre.
CLaSSEMENT
NoM DE La STaRTuP
aNNÉE DE CRÉaTIoN
Nb DE RoNDES DE FINaNCEMENT
FINaNCEMENT ToTaL
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
Blockstream Breather Frank & Oak OMsignal Sonder Crew LANDR Busbud Noviflow Lagoa AmpMe IMMUNIO Plotly Félix & Paul Studios Mobeewave mnubo Walking Thumbs Reacts Transit App Neptune Computer Salesfloor Algolux Funifier SPORTLOGiQ Revol Technologies SmartReno Sharethebus Chronogolf nGUVU TrackTik Worximity Netlift 9Sharp Provender Floop Technologies Seevibes E-180 INSTANT Financial LIFT Session Motion Engine Officevibe PPLCONNECT Erudite Science Flightfox CoPower Hyasynth Bio Unique Microguides Unito Thirdshelf Cloudswave
2014 2012 2012 2011 2014 2012 2012 2011 2012 2012 2015 2013 2013 2013 2011 2012 2011 2014 2013 2012 2013 2014 2013 2014 2014 2012 2014 2012 2014 2012 2011 2012 2012 2013 2012 2011 2011 2015 2014 2013 2014 2013 2013 2012 2013 2014 2011 2015 2014 2012
2 5 2 3 1 3 4 2 3 3 1 2 2 1 1 2 1 1 4 1 1 2 2 2 2 3 4 2 1 2 1 6 1 5 5 2 2 1 1 1 1 1 5 2 1 4 1 1 1 1
85,261,791 $ 30,851,306 $ 22,437,313 $ 20,840,000 $ 17,837,664 $ 13,490,471 $ 11,374,038 $ 11,218,657 $ 10,096,791 $ 9,357,976 $ 8,974,925 $ 8,638,366 $ 7,772,926 $ 7,628,687 $ 7,292,127 $ 5,611,246 $ 5,000,000 $ 4,487,463 $ 4,212,000 $ 3,926,530 $ 3,365,597 $ 3,300,000 $ 3,197,317 $ 3,000,000 $ 2,804,664 $ 2,750,000 $ 2,705,266 $ 2,700,000 $ 2,600,268 $ 2,500,000 $ 2,243,731 $ 1,826,673 $ 1,808,314 $ 1,590,806 $ 1,524,615 $ 1,346,239 $ 1,200,000 $ 1,200,000 $ 1,121,866 $ 1,121,866 $ 1,121,866 $ 1,121,866 $ 964,472 $ 954,685 $ 953,586 $ 650,682 $ 645,073 $ 645,073 $ 625,626 $ 560,933 $
40
financement
Le financement des startups selon la taille de l’équipe
Taille des équipes
1-10
11-50
Profil de startups financées
Le tableau suivant présente la médiane de financement levé par les startups, en fonction de la taille de leur équipe respective. Il est intéressant de remarquer l’augmentation importante de ce chiffre lorsque l’équipe de 1-10 personnes passe à une équipe de 1150 personnes. Alors que la médiane pour l’intervalle 1-10 employés dépasse légère-
ment les 235 K $, on constate une médiane de près de 2,75 M $ pour l’intervalle 11-50. Notre hypothèse est qu’un apport important en nouveau capital est nécessaire pour pouvoir embaucher de nouvelles ressources, de sorte que la taille de l’équipe puisse passer d’une à plusieurs dizaines d’effectifs.
235K$
2,75M$
11,37M$
51-100
11,49M$
101-200 Médiane du financement total accordé
41
financement
Profil de startups financées
Les attributs startups les plus financés et valorisés
Design Plateformes Biotechnologie
Dans cette analyse, nous avons tenté de discerner les attributs clés décrivant une startup qui semble avoir le plus de traction auprès des investisseurs. En s’appuyant sur un échantillon de startups provenant de Crunchbase, nous avons observé la fréquence de chaque attribut (combien de startups se sont ellesmêmes identifiées à l’aide de cet attribut) et le montant de financement levé par attribut. Nous avons alors pu établir un ratio de financement/ fréquence. Basé sur ce ratio, nous avons pu dresser le tableau suivant. La valeur 0 indique le ratio moyen pour tous les attributs observés. Ainsi, les attributs qui affichent une valeur supérieure à 0 sont plus financés que la moyenne, et vice versa pour les valeurs en dessous de 0. Il est intéressant d’observer que les attributs qui sont au-dessus de la moyenne tendent à correspondre aux secteurs davantage touchés par des révolutions technologiques. Par exemple Communauté et « lifestyle », Biens de consommation et Aliments et boissons (top 3 moins financés, selon le ratio financement/ fréquence) semblent davantage relever de secteurs plus traditionnels que le design, les plateformes et la biotechnologie (top 3 plus financés).
Immobilier Électronique grand public « Hardware » Sécurité et protection « Software » Musique et audio Éducation Technologies de l’information Services internet Mobile Médias et divertissements Commerce Données et services analytiques Services financiers Messagerie et télécommunication Voyages, tourisme et transport Agriculture « Gaming » Applications Sports Soins de santé Énergie « Sustainability » Manufacturier Vidéo Science et ingénierie Publicité, ventes et marketing Services professionnels Événements Navigation et cartographie Publication et contenu Communauté et « lifestyle » Biens de consommation Aliments et boissons
-3,00
0,00
6,00
3,00
42
9,00
financement
Profil de startups financées
Il est important de se rappeler que le graphique précédent ne correspond pas à la valeur totale des rondes de financement impliquant des startups identifiées avec ces attributs. Par exemple, on s’aperçoit en observant le graphique ci-bas que, bien que le design semble l’attribut le mieux financé de manière proportionnelle, la valeur absolue des fonds attribués à cette catégorie demeure bien inférieure à plusieurs autres. Selon la mesure de la somme des transactions, les attributs les plus valorisés deviennent alors le « software », le « hardware », l’électronique grand public, les services internet, le mobile (top 5), etc. Certaines catégories traînent toujours en bas de la liste, telles que communauté et « lifestyle », biens de consommation et aliments et boissons, etc.
Somme des occurrences
Somme du financement reçu
43
Aliments et boissons
Biens de consommation
Communauté et « lifestyle »
Événements
Navigation et cartographie
Vidéo
Attributs d’une startup
Publication et contenu
Services professionnels
Énergie
« Sustainability »
Applications
Science et ingénierie
Manufacturier
Sports
Agriculture
« Gaming »
Soins de santé
Messagerie et télécommunication
Éducation
Publicité, ventes et marketing
Voyages, tourisme et transport
Biotechnologie
Services financiers
Commerce
Musique et audio
Design
Données et services analytiques
Financement reçu (M$)
0 Sécurité et protection
0$ Technologies de l’information
10
Plateformes
60M$
Médias et divertissements
20
Mobile
120M$
Immobilier
30
Services internet
180M$
Électronique grand public
40
« Software »
240M$
« Hardware »
Nb d’occurrences
f r équ en c e et fin an c emen t reç u P our dif f érent s at t ribut s start u P s
financement
rondes de financement
Taille moyenne d’une ronde de financement
Médiane des rondes de financement
≈ 2,3 M$
≈ 420 k$
Moyenne calculée à partir de l’ensemble de l’échantillon des rondes évaluées.
Médiane calculée à partir de l’ensemble de l’échantillon des rondes évaluées.
l a taille des ron des de fi nancem ent À mont réal
Le graphique suivant présente la proportion des rondes de financement accordées aux startups, selon la taille de la ronde. un premier constat est que près de 64 % des rondes se situent sous la barre des 1 M $. Nous pouvons ainsi émettre l’hypothèse qu’une portion importante des rondes s’adressent à des entreprises en phase d’amorçage. on voit ensuite que près de 31 % des rondes s'élèvent entre 1 M $ et 10 M $, soit un montant pouvant souvent correspondre à du post-amorçage. Enfin, moins de 6 % (≅ 5 ,8 %) des rondes vont dépasser le cap des 10 M $. Il demeure important de considérer qu’il est à priori logique que le nombre de rondes observées décroît au fur et à mesure que la taille de celles-ci s’accroît (beaucoup d’appelés, peu d’élus). De plus, une startup qui nécessite une ronde de financement de plus de 10 M $ moins de cinq ans après sa création peut sembler représenter une croissance peu commune. Toutefois, une telle croissance s’observe chez d’autres startups ailleurs dans le monde.
Taille des rondes de financement
$ < 1M$
64%
1M$ < $ < 10M$
10M$ < $ < 100M$
31% 6% % du total de l’échantillon
44
financement
rondes de financement
ex e mP l es de startu P s américa ines facebook - Fondée en 2004
uber - Fondée en 2009
1ère ronde de financement -
1ère ronde de financement -
1
ère
500 K$
ronde de plus de 10M$ - mai 2005,
12.7 M$ / série a 240 M$ / série c
1ère ronde de plus de 100M$ - octobre 2007,
airbnb - Fondée en 2008 1ère ronde de financement 1
ère
20 k$
ronde de plus de 10M$ - juillet 2011,
1
ère
200 k$
ronde de plus de 10M$ - février 2011,
1ère ronde de plus de 100M$ - août, 2013,
11 M$ / série a 258 M$ / série c
112 M$ / série B 200 M$ / série c
2ème ronde de plus de 100M$ - octobre 2013,
en citant de tels exemples, il est évident que le contexte géopolitique et économique dans lequel ces startups ont été créées diffère de celui de Montréal au cours des cinq dernières années. l’idée est davantage de démontrer qu’il est possible pour une
startup de créer de la valeur méritant une ronde d’investissement de plus de 100 M$ en moins de cinq ans d’existence. Nous pouvons observer des performances similaires dans le même horizon (cinq dernières années) sur lequel s’appuie ce rapport.
e x e mP l es de start u P s fon dées dans les cinq dernières années snaPchat - Fondée en 2012
doordash - Fondée en 2013
1
1ère ronde de financement - non divulguée
ère
ronde de financement -
485 K$
12,5 M$ / série a ronde de plus de 100M$ - décembre 2014, 485 M$ / série d
17,3 M$ / série a ronde de plus de 100M$ - mars 2016, 127 M$ / série c
1ère ronde de plus de 10M$ - février 2013,
1ère ronde de plus de 10M$ - mai 2014,
1ère
1
lyft - Fondée en 2012 1ère ronde de financement -
ère
300 K$
15 M$ / série B ronde de plus de 100M$ - avril 2014, 250 M$ / série d
1ère ronde de plus de 10M$ - janvier 2013, 1
ère
Bien qu’on observe un plus petit nombre de startups canadiennes qui ont réussi à lever plus de 100 M$ en capital au cours des 5 dernières années, il est bon de mentionner que certaines
ont été en mesure de le faire. d’autres, n’ayant pas encore passé ce cap, semblent être bien positionnées pour réussir.
ex e m Pl es de start u P s can adiennes fondées dans les 5 dernières années thalmic labs - Fondée en 2012
crowdcare - Fondée en 2013
1ère ronde de financement -
1èreronde de financement - non divulguée
1
ère
1,1 M$
ronde de plus de 10M$ - juin 2013,
14,5 M$ / série a
1ère ronde de plus de 10M$ - juillet 2013,
Ronde de financement la plus récente
ronde de financement la plus récente
- septembre 2016,
- juin 2016,
120 M$ / série B
Vidyard - Fondée en 2011 1ère ronde de financement - non divulguée
18 M$ / série B Ronde de financement la plus récente - janvier 2016, 35 M$/ série c
1ère ronde de plus de 10M$ - janvier 2015,
45
33 M$ / série d
15 M$ / série B
financement
rondes de financement
te m Ps n éc es saire P ou r le V er des rondes de f inancement
Lorsqu’on observe le temps nécessaire pour lever une ronde de financement (tel qu’indiqué par les startups elles-mêmes), on peut noter que plus de trois quarts des startups qui réussissent à lever du capital vont le faire en moins d’un an. Presque 70 % des startups sont en mesure de conclure la transaction en moins de 6 mois, alors que seules 20 % de celles-ci le font en moins de 3 mois. on pourrait être porté à croire que ces délais sont associés à la taille des transactions. Toutefois, nous n’avons pas observé de corrélation positive notable au sein de l’échantillon entre le temps nécessaire pour lever du financement et le montant de financement demandé. bien que l’intuition dicte que dans des cas limites (transactions très grandes ou très petites), le temps variera significativement, cette variation ne s’observe pas de manière continue pour la taille des rondes conclues à Montréal. Il est également important de prendre en compte le fait que dans plusieurs cas, des startups n’arriveront jamais à lever du capital. Les données ci-dessous reflètent seulement le cas des startups qui ont réussi à lever des rondes de financement.
20%
Intervalle de temps
mois < 3
47%
3 < mois < 6
6 < mois