Notes pour une allocution de M. Christophe Guy, directeur général de Polytechnique Montréal Devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain Montréal Le 28 octobre 2016

Polytechnique Montréal : pépinière d’entrepreneurs technologiques

Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, Monsieur le Président de la Chambre de commerce de Montréal, Distingués invités de la table d’honneur, Chers collègues de Poly et de la communauté universitaire, Mesdames, Messieurs de la communauté d’affaires,

Bonjour à tous. Merci de votre présence et de votre accueil.

VOUS, vous êtes des créateurs de richesse. NOUS, nous sommes des créateurs de savoir et de connaissance. Cela nous réunit, aujourd’hui, dans une volonté commune qui s’appelle l’entrepreneuriat. Et dans notre cas, vous le verrez, c’est une pépinière d’entrepreneurs technologiques. C’est sous cet angle de l’ambition et de la valorisation des idées, que je veux vous parler de Polytechnique, de ce qu’on y fait, de son impact sur la société et l’économie. À Polytechnique, des rêves prennent vie.

(Clip Fibrenoire et Antoine Azar - https://youtu.be/ChjsUKjt-RM ) ***

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Notre monde change, il y a de grands défis à relever, des solutions à inventer, des occasions à saisir. Montréal est au cœur de ces transformations.

Notre métropole est considérée comme la meilleure ville d’Amérique pour mener des études universitaires. Elle est au 7e rang mondial selon le Classement QS 2016 des meilleures villes universitaires.

Cette jeunesse, ces intelligences qui convergent vers Montréal, c’est un formidable tremplin vers l’avenir. D’autre part, le Québec est en train de vivre une révolution et celle-là ne sera pas tranquille. On n’en saisit pas encore la portée. L’indice entrepreneurial 2015 révélait que plus du tiers des jeunes Québécois, soit 36,6 % des jeunes âgés entre 18 et 34 ans, sont tentés par l’entrepreneuriat. Une tendance qui semble se renforcer année après année, et Polytechnique est aux premières loges de cette transformation porteuse d’avenir, qui a le potentiel de changer la trajectoire du Québec.

Et vous devez en être conscients. Mieux que quiconque, vous êtes à même de comprendre l’importance de ce que cela signifie; mieux que quiconque, vous devez être prêts à appuyer les entrepreneurs de la relève. Vous le faites déjà, de plus en plus, et je vous en remercie. *** Polytechnique fait la synthèse de ces deux phénomènes transformateurs.

Comme université, nous sommes partie prenante à ce positionnement de Montréal dans les cercles de l’enseignement et de la recherche.

Et notre apport est unique. Nous sommes une école de génie. Nous sommes par définition un lieu de recherche appliquée. Nous sommes par notre mission un trait d’union entre l’université et l’entreprise.

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Nos étudiants veulent devenir ingénieurs. Ils sont mus par ce désir de mettre en œuvre des solutions, d’innover et d’améliorer la société. Et certains découvrent qu’ils ont la fibre entrepreneuriale et cette fibre est souvent technologique. Certains arrivent à Poly avec une idée en tête. Pour d’autres, le déclic se fait pendant leurs études, à l’occasion d’un stage, d’un projet en cours de programme, au contact de camarades d’études. Poly est un microcosme d’idées et de projets aussi innovateurs que porteurs. Polytechnique c’est :     

8 200 étudiants; 255 professeurs; Plus de 1 400 diplômes décernés par année; Le quart de toute la recherche en génie au Québec; 250 ententes de collaboration interuniversitaires à travers le monde.

Cette communauté, c’est un terreau fertile pour cultiver la fibre entrepreneuriale. Et à Polytechnique, ça ne date pas d’hier. En 1997, il y a près de 20 ans, nous avons innové en devenant la première université à mettre en place une société de transfert et de valorisation, Polyvalor, pour commercialiser les découvertes scientifiques et les innovations technologiques issues de nos travaux de recherche.

Nous sommes nous aussi des entrepreneurs à notre manière, et ce, dans le respect de notre mission académique. *** Nous sommes également aux premières loges de la prochaine révolution technologique : le big data.

Le saviez-vous? Montréal a tout le potentiel de devenir la nouvelle Silicon Valley de la science des données et de leur valorisation.

Considérez ceci : tout ce qu’on génère comme données avec nos téléphones intelligents, les caméras, les capteurs un peu partout, c’est une quantité d’information qui équivaut chaque deux jours à tout ce qui a été écrit depuis le début de l’humanité jusqu’en 2003. Un véritable tsunami de données! [3]

On va les digérer ces données dans des algorithmes raffinés pour mieux gérer la circulation, avoir des villes intelligentes, des prévisions météo plus fiables (Dieu sait que nous en avons besoin), pour améliorer l’efficacité énergétique, les services en santé ou la gestion des finances.

C’est un nouveau monde qui mijote dans nos laboratoires. Je suis fier aussi de souligner que c’est Polytechnique qui a été choisie l’an dernier, pour accueillir la nouvelle Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la science des données; la seule du domaine au Canada, elle a pour titulaire le Professeur Andrea Lodi, une sommité mondiale du big data que nous avons recruté à l’Université de Bologne et convaincu que l’avenir s’écrivait à Montréal. Et le titre de sa chaire, Big Data for Real Time Decision Making, annonce tout un programme, tout un impact.

Et avec l’Université de Montréal et HEC Montréal, nous sommes déjà prêts pour la suite : transformer ces découvertes, ces algorithmes en entreprises. Nous avons un instrument à cette fin : IVADO, pour Institut de valorisation des données.

Cet institut rassemble les forces du Campus en matière de recherche opérationnelle, de science des données et d’intelligence artificielle pour aider les entreprises à augmenter leur compétitivité grâce à l’exploitation des données massives dans la prise de décision. Mobilité, logistique, commerce, finance, énergie, santé, les domaines d’application sont illimités.

Son réseau comprend plus de 900 scientifiques du Campus (professeurs, chercheurs, doctorants, stagiaires postdoctoraux, et associés de recherche) et le professeur Gilles Savard, directeur de la recherche, de l'innovation et des affaires internationales de Polytechnique, me quitte (eh oui!) et devient le tout premier directeur d’IVADO. Chercheur en recherche opérationnelle, Gilles est le cofondateur d’une entreprise dans le domaine du big data, ExPretio, dont le siège social est à Montréal, et qui gère notamment la tarification et l’inventaire de plus de 10 compagnies majeures de trains à grande vitesse en Europe.

Notre campus s’est récemment vu octroyer une subvention de 93,5 millions de dollars du programme Apogée Canada, dans une initiative dont le budget global est de 236 millions de dollars. C’est un projet historique pour Montréal. [4]

Merci à la communauté d’affaires et merci de l’appui gouvernemental, notamment celui du gouvernement du Québec, Merci Madame la Ministre.

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Mais je vous ramène à ces talents, à ces jeunes, qui font aujourd’hui notre fierté et qui feront demain notre prospérité.

Avec des donateurs comme vous, avec des recettes tirées de la commercialisation de brevets de Polytechnique, nous constituons une cagnotte pour investir en eux, pour investir avec eux.

Voici quelques exemples de ce qui bourgeonne à Montréal et qui rayonne déjà à l’international.

(Une narratrice présente les exemples, images des entreprises à l’écran. https://youtu.be/FYhDoFIEaGY )

Falcon Composites. Fondée en 2014

Deux ingénieurs fous de vélo, ça donne des roues haute performance, plus légères, plus résistantes. Les premiers produits assemblés à Montréal sont déjà vendus au Canada et en France, les autres sont en développement dans les laboratoires de Polytechnique pour une fabrication 100 % locale. Les roues Falcon sont déjà adoptées par des athlètes de renom. Une entreprise qui met en lumière le savoir de Polytechnique Montréal dans le domaine des nouvelles techniques de fabrication et des matériaux modernes.

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V2R Biomédical, fondée en 2009. Une application d’assistance chirurgicale pour les dentistes : un logiciel de planification chirurgicale couplé à un système de conception et de pose d’implants dentaires. Plus économique et plus précis pour les chirurgiens, moins long et moins de douleur, plus de confort pour les patients.

V2R Biomédical poursuit son développement international et vient de signer un important partenariat aux États-Unis. Et l’entreprise nourrit les liens avec Poly; elle offre des stages aux étudiants et emploie plusieurs diplômés. Float4. Fondée en 2008. Un studio multidisciplinaire qui amplifie l’identité des lieux physiques par l’entremise d’installations sensorielles numériques. De la conception à la livraison, l’entreprise évolue à travers des domaines variés allant du divertissement à la publicité et de l’architecture au design d’intérieur. Le résultat est unique et élégant – un équilibre entre l’art, la technologie et le design. Une entreprise si étonnante qu’elle a attiré l’attention du magazine Forbes. Float4 a aujourd’hui le vent dans les voiles, avec notamment un grand projet de hall piétonnier à Dubai.

JMJ Aéronautique. Fondée en 1996. PARC - Partage automatisé des ressources dans des communautés. Fondé en 2012. Une ingénieure qui travaille le plus complexe et le plus intelligent des matériaux : l’humain!

Pionnière de l'impartition et de l'assistance technique dans le secteur aéronautique, JMJ s’investit présentement dans le projet mobilisateur PARC, qui vise la mise en place d’un système organisationnel basé sur les principes de l’économie de partage. La plateforme transactionnelle CERVOLab, à laquelle collabore Polytechnique, permettra d’ouvrir les infrastructures de recherche des universités aux entreprises de tous les secteurs. Un pas de plus pour accroître l’innovation!

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Certains de ces entrepreneurs sont dans la salle. Je leur demanderais de se lever. Merci d’être présents et bravo, nous sommes fiers de vous! *** Maxime Fortin M. Guy, et il y a nous aussi, l’équipe de Squarepoint Capital.

Christophe Guy Je ne vous oubliais pas, Maxime, venez me rejoindre sur scène.

Mesdames, messieurs, voici Maxime Fortin, cofondateur de Squarepoint Capital.

Maxime a fait un baccalauréat en génie électrique en double diplôme à Polytechnique Montréal et à Polytechnique Paris. Il a fait sa maîtrise en recherche opérationnelle à Polytechnique Montréal sous la direction du professeur Gilles Savard avant d’aller travailler à New York. Maxime, parle-nous de ton parcours professionnel.

Maxime Fortin Merci et bonjour à tous. En 2004, j’ai effectué un stage chez Lehman Brothers à New York au sein d’une petite équipe constituée d’anciens étudiants de Polytechnique Paris.

Notre rôle consistait à développer des algorithmes de trading sur les marchés financiers. Avec les membres de mon équipe, nous étions à l’avant-garde des technologies développées dans l’organisation. Il s’agissait des premiers balbutiements du trading haute fréquence et du big data en finance.

Quand Lehman Brothers est tombée, pour des raisons sans relation avec notre travail, je tiens à le dire, nous nous sommes retrouvés chez Barclay’s. Puis, à la suite d’un changement de réglementation en

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2014, qui interdisait aux banques de faire du trading propriétaire, nous avons lancé Squarepoint Capital, une firme d’investissement. En moins de deux ans, nous sommes passés de 75 à 200 employés. En plus de New York, nous avons des bureaux à Londres, Singapour, Paris, Genève, Zoug, Tokyo et depuis peu, un bureau à vocation technologique à Montréal, qui compte déjà près de 20 employés.

Christophe Guy Ce qui est beau dans cette histoire, c’est l’attachement de Maxime à Polytechnique et à Montréal. Maxime vient notamment de signer un partenariat de 250 000 $ avec IVADO en plus de faire un don substantiel à la Fondation de Polytechnique.

Même s’il vit à New York, Maxime se fait un devoir d’embaucher des diplômés des différentes universités de Montréal, d’offrir des stages, d’ouvrir des portes à de jeunes Québécois dans le monde des FinTech.

Squarepoint, Maxime l’a évoqué, c’est aussi du big data et nous avons maintenant des projets qui associent Squarepoint et IVADO et qui vont contribuer au leadership de Montréal dans la science et la valorisation des données.

Maxime Fortin Mesdames, Messieurs, il y a une chose qu’on doit réaliser. Moi, j’en suis témoin. J’en ai la preuve chaque jour. Il y a ici à Montréal un bassin incroyable de talents d’envergure internationale. Ce sont des centaines de jeunes qui ont du flair, de l’audace et des bonnes idées. Ils sont guidés par des professeurs et des directeurs de recherche qui sont eux aussi de calibre mondial.

Comme gens d’affaires, vous faites partie de ce cycle de la réussite, vous nous inspirez; vous nous ouvrez des portes; vous nous faites confiance en investissant dans nos projets. Et vous le faites de plus en plus et vous devez continuer à le faire.

Merci de croire en nous et en nos idées. [8]

Christophe Guy Merci Maxime pour ton témoignage inspirant. Le rayonnement international de ton parcours académique et professionnel reflète les possibilités incroyables offertes à nos étudiants désireux de se dépasser et de rayonner au-delà des frontières. ***

Je termine avec cette autre histoire à succès.

Fibrenoire. On a évoqué cette entreprise en vidéo. J’y reviens. En 2007, ces trois amis qui se sont connus sur les bancs de Polytechnique, Jean-François Lévesque, Rémi Fournier et Benjamin Desmarais, ont eu la folle idée de créer une société de connectivité par fibre optique. Une poussière dans un monde de géants.

Mesdames, Messieurs, l’un des cofondateurs de Fibrenoire, nommé PDG de l’année en 2014 par Investissement Québec, M. Benjamin Desmarais, est parmi nous et je l’invite à venir me rejoindre sur scène.

Benjamin Desmarais Merci Christophe, et bonjour à tous. Merci d’être ici aujourd’hui. Fibrenoire est une aventure extraordinaire qui a débuté sur les bancs de Poly il y a plus de 10 ans. C’est là que Rémi, Jean-François et moi, nous nous sommes croisés pour la première fois sans savoir que, quelques années plus tard, nous nous lancerions dans cette idée folle de devenir les leaders des services de connectivité par fibre optique pour entreprises. (Histoire secrète de la rencontre).

Si quelqu’un m’avait dit que nous nous retrouverions tous les trois, à la Chambre de commerce de Montréal, une décennie plus tard, pour parler d’entreprenariat, je ne l’aurais certainement pas cru.

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Rémi, Jean-François et moi, sommes convaincus que des histoires comme la nôtre, il y en a plein à l’intérieur des murs de Poly en ce moment, et qui n’attendent que le petit coup de pouce nécessaire.

Comme certains d’entre vous le savez peut-être, Vidéotron a fait l’acquisition de Fibrenoire en janvier dernier. Dans cette transaction, Vidéotron a fait le choix, et c’est tout à leur honneur, de garder l’esprit entrepreneurial de Fibrenoire bien vivant en nous donnant les ressources et le soutien nécessaires pour poursuivre notre croissance à l’échelle nationale et nord-américaine. Cette transaction nous permet également de faire notre part aujourd’hui.

C’est pourquoi nous sommes heureux d’annoncer aujourd’hui que nous nous engageons à investir jusqu’à un million de dollars dans les prochaines années dans des « starts-ups » issues de Poly et du temps pour soutenir les entrepreneurs en devenir en collaboration avec le centre d’entrepreneuriat Poly-UdM. Ce sera notre façon à nous d’encourager la création d’entreprises québécoises.

De plus, à cette somme, s’ajoute également un don planifié irrévocable d’un million de dollars à la Fondation de Polytechnique.

Merci à tous. Je vous souhaite une bonne fin de journée et un bon week-end. Christophe Guy Merci Benjamin à toi et tes partenaires pour votre générosité, votre solidarité. Ce don devrait nous permettre de doubler l’activité entrepreneuriale à Polytechnique d’ici deux ans!

Mesdames, Messieurs,

Il se passe à Polytechnique et sur tout le campus, ainsi que dans toutes les universités, des projets formidables menés par des gens formidables. Nos étudiants sont une source d’inspiration et l’avenir est prometteur, regardez bien ce qui suit.

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(CLIPS SUR LES TECHNOPRENEURS - https://youtu.be/RoARiwXCPYU )

Prometteurs, n’est-ce pas? …ces technopreneurs ! Nous pouvons être fiers de cette volonté de vouloir faire la différence. Vous l’avez constaté, c’est incroyable le bouillonnement d’idées et la force de vouloir entreprendre. C’est une des grandes distinctions de Polytechnique.

Ce bassin d’entrepreneurs technologiques passionnés et motivés sont une source d’inspiration pour nous tous et une grande contribution à la prospérité de notre société toute entière.

Aujourd’hui, j’ai voulu partager avec vous la chance que j’ai de vibrer au rythme de cette force entrepreneuriale de Polytechnique. J’espère que je vous ai donné l’envie d’investir dans le génie, les technologies et l’entrepreneuriat. Soyons fiers d’eux et appuyons-les. Ils sont l’avenir…

Bon appétit!

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