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DIRECTION DE LA RECHERCHE SUR LA POLITIQUE STRATÉGIQUE

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015) R

A P P O RT

Mario Lapointe Kevin Dunn Nicolas Tremblay-Côté Louis-Philippe Bergeron Luke Ignaczak Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences

octobre 2006

SP-615-10-06F

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Auteurs : Mario Lapointe Kevin Dunn Nicolas Tremblay-Côté Louis-Philippe Bergeron Luke Ignaczak Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences Direction de la recherche sur la politique stratégique Ressources humaines et Développement social Canada

Octobre 2006

SP-615-10-06F (also available in English)

Les opinions exprimées dans les documents publiés par la Direction de la recherche sur la politique stratégique sont celles des auteurs et ne reflètent pas forcément le point de vue de Ressources humaines et Développement social Canada ou du gouvernement fédéral. Ces documents visent à favoriser une large participation aux discussions et débats consacrés aux grands enjeux de la politique publique. Q La version anglaise de ce document est disponible sous le titre Looking Ahead: A 10-Year Outlook for the Canadian Labour Market (2006-2015). This paper is available under the title: Looking Ahead: A 10-Year Outlook for the Canadian Labour Market (2006-2015). Q Papier ISBN : 0-662-72460-7 No cat. : HS28-23/2006F PDF ISBN: 0-662-72461-5 Cat. No.: HS28-23/2006F -PDF

Q Pour toute question relative aux documents publiés par la Direction de la recherche sur la politique stratégique, veuillez vous adresser à :

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Ressources humaines et Développement social Canada Centre des publications 140, Promenade du Portage, Phase IV, niveau 0 Gatineau (Québec) Canada K1A 0J9

Human Resources and Social Development Canada Publications Centre 140 Promenade du Portage, Phase IV, Level 0 Gatineau, Quebec, Canada K1A 0J9

Télécopieur : 819-953-7260

Facsimile: (819) 953-7260

Table des matières Remerciements Faits saillants .............................................................................................................

1

Introduction...............................................................................................................

7

SURVOL HISTORIQUE ET SITUATION ACTUELLE Survol historique du marché du travail canadien .................................................

11

Le marché du travail canadien est plus diversifié qu’auparavant car on y trouve plus de femmes, de travailleurs âgés et d’immigrants…...............

11

…et il se porte très bien depuis quelques années ...................................................

12

Croissance de l’emploi par industrie.......................................................................

15

La part de l’emploi accaparée par le secteur des services a continué d’augmenter… 15 … tandis que la part des industries productrices de biens a crû plus lentement, sauf dans le secteur du pétrole et du gaz et dans la construction ..........................

17

Croissance de l’emploi par profession ....................................................................

19

Les professions hautement qualifiées ont affiché la croissance de l’emploi la plus rapide depuis 1987… ...............................................................

19

…mais, ces dernières années, la conjoncture a été favorable à toutes les professions, hautement et faiblement qualifiées .....................................................

21

Population active selon le niveau de scolarité.........................................................

23

Le niveau de scolarité de la population active canadienne s’est accru considérablement au cours des dernières décennies ..............................................

23

Déséquilibres actuels du marché du travail selon le niveau de compétence........

25

À l’heure actuelle, rien n’indique qu’il y ait des déséquilibres importants parmi les niveaux de compétence... ........................................................................

25

...mais cela n’empêche pas la présence d’une certaine surqualification de la main-d’œuvre disponible................................................................................

26

Déséquilibres actuels par profession .......................................................................

29

Il y a actuellement des déséquilibres sur le marché du travail : plusieurs professions, pour la plupart hautement qualifiées, sont en situation de demande excédentaire… .........................................................................................

29

…tandis que d’autres, moins qualifiées dans la plupart des cas, sont en situation d’offre excédentaire.....................................................................

33

PERSPECTIVES DU MARCHÉ DU TRAVAIL CANADIEN POUR LA PROCHAINES DÉCENNIE (2006-2015) Perspectives du marché du travail canadien ..........................................................

37

Le marché du travail canadien devrait bien performer au cours de la prochaine décennie et ne devrait pas connaître de pénuries générales de main-d’œuvre ......

37

Croissance de l’emploi par industrie.......................................................................

39

L’emploi croîtra le plus rapidement dans les industries de services......................

39

Croissance de l’emploi par profession (demande d’expansion) ...........................

41

Plus des deux tiers de tous les nouveaux emplois devraient être dans des professions exigeant habituellement des études postsecondaires ou dans des professions de la gestion.........................................................................................

41

Population active selon le niveau de scolarité.........................................................

45

Le niveau de scolarité de la population active canadienne continuera de s’accroître, mais plus lentement que par le passé ..................................................

45

Population active selon le niveau de compétence ...................................................

47

La croissance la plus rapide de la population active se produira dans les professions exigeant habituellement des études universitaires .........................

47

Déséquilibres futurs du marché du travail par niveau de compétence................

51

Des déséquilibres entre les niveaux de compétence qu’exigent les employeurs et la main-d’œuvre qualifiée disponible pourraient se manifester au cours de la prochaine décennie ........................................................................................

51

Déséquilibres futurs du marché du travail par profession ...................................

55

Ouvertures d’emploi et nouveaux chercheurs d’emploi futurs...............................

56

Un nombre croissant d’emplois deviendront disponibles en raison des départs à la retraite .............................................................................................................

56

Deux tiers de tous les emplois disponibles, lesquels incluent la demande d’expansion et les retraites, se trouveront dans des professions exigeant habituellement des études postsecondaires ou dans les professions de la gestion.

57

Les sortants du système scolaire demeureront de loin la principale source de nouveaux chercheurs d’emploi ..........................................................................

59

Déséquilibres futurs par profession........................................................................

60

Compte tenu des tendances actuelles de l’offre et de la demande, les pénuries continueront de se manifester dans les professions de la gestion et du secteur de la santé .............................................................................

60

NOTES SUR LES PROJECTIONS : MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS DÉTAILLÉS Projections démographiques, macroéconomiques et relatives à la population active .......................................................................................................

67

Projections relatives au PIB et à l’emploi par industrie .......................................

73

Projections relatives à l’emploi par profession ......................................................

91

Projections relatives aux départs à la retraite........................................................

93

Projections relatives aux sortants du système scolaire..........................................

103

Projections relatives à l’immigration ......................................................................

111

Évaluation des déséquilibres futurs sur le marché du travail par profession.....

115

AUTRES MATÉRIELS DE SUPPORT Indicateurs de l’économie et du marché du travail, 1987-2005 ............................

123

Emploi par industrie.................................................................................................

125

Matrice de la Classification nationale des professions (CNP) ..............................

127

Emploi selon les professions détaillées (3 chiffres), 1987-2015 .............................

129

Raisons expliquant pourquoi il n’y a pas une parfaite correspondance entre le niveau de scolarité d’un travailleur et le niveau de compétence requis pour la profession ..........................................................................................

135

Méthodologie employée pour établir la probabilité qu’une personne possédant un niveau de scolarité donné occupera un poste exigeant un niveau de compétence donné ..............................................................................

137

Évaluation des pressions futures par profession....................................................

141

Remerciements Nous tenons à remercier Gilles Bérubé et Cliff Halliwell pour les observations et suggestions utiles qu’ils ont formulées, ainsi que Mathieu Grenier, Diana Grierson et Omar Mimouni pour l’aide technique apportée à la mise au point de ces perspectives décennales.

À la mémoire Wayne George Roth (1949-2006) Au cours de la production de ces perspectives pour la prochaine décennie, nous avons appris le décès de notre ami et collègue Wayne G. Roth. Wayne a été impliqué dans le Système de projection des professions du Canada (SPPC) depuis sa création en 1982. Au cours des années, Wayne a participé activement au partenariat du SPPC et à la production de plusieurs Emploi Avenir, un document fournissant de l’information aux jeunes sur les carrières. Ce rapport sur les Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015) est dédié à sa mémoire.

Faits saillants Le marché du travail canadien est présentement en bonne santé...

Après avoir éprouvé des difficultés pendant la majeure partie des années 1990 par suite de l’adoption de politiques monétaires et budgétaires restrictives visant à stabiliser l’inflation et à combattre les déficits budgétaires, le marché du travail canadien fonctionne bien depuis déjà plusieurs années, comme l’indiquent les principaux indicateurs : l’emploi augmente à un taux annuel moyen de 2,0 % depuis 10 ans; en 2005, le taux d’activité se situait à 67,2 %, soit près de son niveau record, et le taux d’emploi atteignait son point le plus élevé jusque-là, soit 62,7 %. Par ailleurs, le taux de chômage est tombé à 6,8 % en 2005, le taux annuel moyen le plus bas jamais enregistré, et a poursuivi cette tendance depuis, atteignant même 6,1 % en mai 2006.

...et on s’attend à ce qu’il le reste au cours de la prochaine décennie

L’emploi global devrait augmenter à un taux annuel moyen de 1,1 % de 2006 à 2015. Bien que ce soit là un ralentissement par rapport à la période 2001-2005 (alors que le taux était de 1,8 %), l’économie canadienne devrait quand même créer environ 1,9 million de nouveaux postes d’ici 10 ans. C’est l’évolution prévue de la conjoncture économique qui influe le plus sur les projections de l’emploi. Pendant les cinq prochaines années, le produit intérieur brut réel (PIB) du Canada devrait croître à un taux annuel moyen de 2,9 %, qui devrait ensuite s’abaisser légèrement pour s’établir à 2,6 % au cours des cinq années suivantes (2011-2015). Ce ralentissement est d’abord attribuable à une contraction du potentiel de croissance de l’économie engendrée par la progression moins rapide de la population, qui se répercutera sur celle de la population active. Les départs à la retraite, eux aussi liés au vieillissement de la population, auront également des effets sur la croissance de la population active.

Aucune pénurie générale de main-d’œuvre n’est attendue au cours des dix prochaines années

Comme le taux d’inflation se maintient depuis plusieurs années à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada (soit de 1 à 3 %), celle-ci pourra sans doute établir des paramètres monétaires qui permettront à la demande de suivre d’assez près la croissance plus lente du potentiel économique. On ne prévoit donc pas de pénuries persistantes et généralisées sur le marché du travail canadien.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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La part du secteur des services au sein de l’emploi devrait continuer de s’accroître au cours des prochaines années

On prévoit qu’au cours des 10 prochaines années, le taux de croissance de l’emploi restera plus élevé dans le secteur des services (1,2 %) que dans celui de la production de biens (0,8 %), ce qui s’explique dans une large mesure par la progression plus rapide de la productivité du travail dans les industries de biens : d’après les projections, les fabricants continueront en effet d’accroître leur efficacité afin de maintenir leur compétitivité face à une concurrence internationale féroce et à l’appréciation de la devise canadienne. On s’attend même à ce que le PIB du secteur des biens croisse à un taux légèrement supérieur à celui du secteur des services (3,0 % contre 2,7 %) au cours des 10 prochaines années.

La croissance d’emploi devrait être forte dans les secteurs de la santé, de la conception de systèmes informatiques et des services professionnels

Du côté des services, la croissance de l’emploi devrait être particulièrement vive dans les secteurs de la santé, de la conception de systèmes informatiques et des services professionnels. Cette vigueur sera notamment attribuable à l’augmentation des dépenses publiques en soins de santé rendue possible par l’amélioration de la situation financière des gouvernements, à la transition qui se poursuit vers l’économie du savoir et à la hausse des investissements en recherche et développement.

À l’avenir, la majorité des postes à combler découleront des départs à la retraite

Un grand nombre de personnes appartenant à la génération du baby-boom prendront leur retraite entre 2006 et 2015, de sorte que la majorité des postes à combler seront dus au besoin de remplacer des travailleurs ayant pris leur retraite. On s’attend à ce qu’environ 1,7 million d’emplois (les emplois d’étudiant étant exclus) soient créés sous l’impulsion de la croissance de l’activité économique (la « demande d’expansion ») tandis que près de 3,8 millions d’emplois existants se libéreront à la suite des départs à la retraite. En d’autres termes, environ 70 % de tous les emplois offerts pendant cette période découleront de la nécessité de remplacer des travailleurs désormais à la retraite, alors que la moyenne des dix dernières années se chiffrait à environ 51 %. À plus long terme, ce pourcentage sera encore plus élevé.

Dans les industries de biens, les prix élevés de l’énergie continueront à aiguillonner l’investissement et la production dans le secteur des hydrocarbures, tandis que les industries de fabrication de produits informatiques et électroniques, d’autre matériel de transport (pour l’aérospatiale, notamment) et de produits métalliques profiteront de la fermeté de la demande mondiale et des niveaux élevés des bénéfices des entreprises. Par contre, on prévoit que l’industrie des véhicules et des pièces automobiles souffrira du fléchissement de la demande d’automobiles en Amérique du Nord. De même, l’exploitation forestière et la fabrication de produits du bois subiront les effets de l’affaiblissement de la construction résidentielle.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Les deux tiers des emplois à combler de 2006 à 2015 devraient être dans des professions requérant habituellement des études postsecondaires ou dans des emplois de gestion

De 2006 à 2015, environ les deux tiers (65,9 %) des emplois à combler en raison de la demande d’expansion et des départs à la retraite devraient être dans des professions requérant habituellement des études postsecondaires (études universitaires et études collégiales ou formation d’apprenti) ou dans des emplois de gestion. Il s’agit d’une hausse par rapport à la proportion de 63 % en moyenne enregistrée au cours des dix dernières années. On s’attend à ce que la demande d’expansion atteigne ses taux les plus élevés dans les professions exigeant un diplôme universitaire (taux annuel moyen de 1,6 %), sous l’effet de la transition vers l’économie du savoir et de la hausse des dépenses publiques dans le secteur de la santé. Par contre, la croissance de l’emploi devrait être beaucoup plus faible (taux annuel moyen de 0,6 %) dans les professions peu qualifiées qui n’exigent qu’une formation en cours d’emploi. De façon générale, les professions hautement qualifiées vont représenter environ 70 % de l’ensemble des nouveaux emplois pour la période 2006 à 2015, comparativement à 60 % au cours des dix dernières années. On s’attend à ce qu’environ 2,4 % des travailleurs prennent leur retraite chaque année entre 2006 et 2015, soit une hausse par rapport à la moyenne de 1,9 % observée au cours des dix dernières années. Les pressions dues aux départs à la retraite seront les plus vives dans les professions où l’âge habituel de la retraite est moins élevé et la proportion de la main-d’œuvre qui s’approche de cet âge est plus élevée – caractéristiques qui sont notamment celles des professions exigeant habituellement des études postsecondaires et des professions en gestion. Plus précisément, on prévoit que 2,8 % des travailleurs exerçant des professions en gestion et 2,5 % de ceux qui occupent des fonctions nécessitant habituellement une formation universitaire prendront leur retraite à chaque année pendant cette période. Parmi les principales professions exposées à ce genre de pressions, on peut mentionner le personnel enseignant aux niveaux primaire et secondaire, le personnel infirmier autorisé et les gestionnaires (notamment de l’administration publique, des services de santé et d’éducation, et des services sociaux et communautaires).

Le niveau de scolarité de la population active continuera de s’accroître au cours de la prochaine décennie, bien qu’à une cadence moins rapide que par le passé

Le taux de croissance de la population active ayant complétée des études postsecondaires devrait demeurer le plus élevé. Plus précisément, on s’attend à ce que le nombre de personnes possédant un grade universitaire augmentera de 2,2 % par année en moyenne de 2006 à 2015, de sorte qu’en 2015 ils représenteront 24,4 % de la population active, comparativement à 21,8 % en 2005 (et à 13,7 % en 1990). À l’inverse, le nombre de personnes n’ayant pas complétées d’études secondaires devrait continuer de baisser à moyen terme (au rythme de 1,0 % par année en moyenne).

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Le niveau de scolarité de la population active continuera de s’accroître, mais à une cadence moins rapide. La génération du baby-boom était déjà plus scolarisée que la génération précédente; les enfants des baby-boomers sont eux aussi plus instruits que leurs parents, mais l’écart entre les générations se rétrécit. Les sortants du système scolaire seront, de loin, la principale source de nouvelle offre de main-d’œuvre dans l’économie

On dit souvent que la croissance nette de la population active canadienne sera entièrement imputable à l’immigration au cours des prochaines décennies. Il est vrai que le phénomène du vieillissement entraînera un ralentissement de la croissance de la population en âge de travailler et de la population active au cours de la période de projection, et que cette croissance serait encore plus faible sans les nouveaux apports d’immigrants. Il reste que les sortants du système scolaire seront, et de loin, la principale source de nouvelle offre de travail, leur nombre moyen s’établissant à environ 550 000 par année au cours de la prochaine décennie.

À l’heure actuelle, rien n’indique qu’il y ait des déséquilibres importants parmi les niveaux de compétence...

Plusieurs indicateurs suggèrent que la forte croissance de la demande dans les professions hautement qualifiées observée durant les dernières années a été adéquatement satisfaite par la hausse de l’offre de travailleurs qualifiés. En effet, les salaires réels par niveau de compétence relatifs à la moyenne sont demeurés assez constants depuis 1997, alors que les taux de chômage des niveaux de compétences par rapport à la moyenne n’ont pas révélés de tendances marquées à la hausse ou à la baisse depuis 1987. Ces indicateurs n’indiquent donc pas de déséquilibres significatifs entre l’offre de main-d’œuvre qualifiée et la demande des employeurs parmi les différents niveaux de compétence.

...mais de tels déséquilibres pourraient se manifester à l’avenir

La croissance de l’emploi devrait être supérieure à celle de la population active dans tous les niveaux de compétence au cours des 10 prochaines années, entraînant ainsi un recul des taux de chômage. Même si ces taux devraient suivre l’évolution du taux global, on s’attend à ce qu’il y ait des écarts entre les taux relatifs de 2006 à 2015, ce qui pourrait laisser présager l’apparition de déséquilibres pour certains niveaux de compétence au cours des 10 prochaines années. Les professions de la gestion et celles qui requièrent habituellement des études collégiales devraient voir leurs taux de chômage régresser plus fortement que la moyenne car la croissance de l’emploi devrait être sensiblement supérieure à celle de la population active. Le vieillissement de la population est susceptible d’exercer des pressions sur ces deux niveaux de compétence. À l’opposé, dans les professions exigeant habituellement des études secondaires et dans celles qui demandent une formation en cours d’emploi, l’écart entre le taux de croissance de l’emploi et celui de la population active devrait être inférieur à la moyenne, de sorte que les taux de chômage devraient diminuer moins fortement que les

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autres niveaux de compétence. Enfin, dans les professions exigeant généralement des études universitaires, le taux de chômage devrait connaître une baisse comparable à la moyenne de l’ensemble de l’économie. Il existe actuellement des écarts importants entre l’offre et la demande de main-d’œuvre pour certaines professions…

Bien que, globalement, on ne constate pas de déséquilibre entre les niveaux de compétence qu’exigent les employeurs et ceux que possède la main-d’œuvre qualifiée disponible, cette situation peut néanmoins dissimuler de nombreuses situations particulières où il existe des écarts, l’offre de travail étant surabondante dans certaines professions tandis que dans d’autres professions, c’est la demande de travail qui est excédentaire. C’est bien ce qui se produit à l’heure actuelle, car plusieurs professions se trouvent dans l’une ou l’autre de ces situations.

… en particulier dans les professions de la gestion et celles du secteur de la santé

C’est dans le groupe de la gestion et le secteur de la santé qu’on trouve présentement le plus grand nombre de professions montrant des signes de pénuries à l’échelle nationale. Ces pressions sont particulièrement vives dans le cas des médecins, des professionnels en thérapie et en évaluation (physiothérapeutes, par exemple), ainsi que des infirmiers/infirmières en chef et des aidesinfirmiers/aides-infirmières. Des pressions se manifestent aussi dans d’autres professions de la santé, notamment le personnel infirmier auxiliaire, le personnel technique en audiologie et en physiothérapie, et les technologues en radiation médicale. Parmi les autres professions qui montrent des signes de pénuries, on compte celles qui sont liées au forage et aux services pétroliers et gaziers, les constructeurs et rénovateurs de domiciles, les entrepreneurs et les contremaîtres dans les métiers, de même que les ingénieurs en informatique et en logiciel. Les professions actuellement considérées comme étant en offre excédentaire se situent pour la plupart dans des catégories de maind’œuvre peu qualifiée où la demande est à la baisse. Par exemple, les restructurations organisationnelles, l’automatisation et les progrès informatiques auront tendance à réduire la demande de commis en bureautique et en éditique. Les progrès technologiques dans les domaines de la navigation, des communications et de la localisation des poissons, ainsi que les quotas d’exploitation, ralentissent la croissance de l’emploi parmi les patrons de bateau de pêche et les pêcheurs. En ce qui concerne les opérateurs de machines dans la fabrication de produits textiles et les opérateurs de machines à coudre industrielles, c’est surtout la concurrence internationale qui contribue à la baisse de la demande. Enfin, les difficultés qu’ont connues les industries forestière et agricole ainsi que l’industrie du matériel électrique et électronique ont eu un effet négatif sur certaines professions dans ces industries.

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Étant donné les conditions actuelles sur le marché du travail, les professions de la gestion et de la santé devraient continuer d’être soumises à de fortes tensions entre la demande et l’offre

Compte tenu des tendances actuelles entre l’offre et la demande, plusieurs professions continueront, à moyen terme, de subir de fortes pressions sur le marché du travail. Plusieurs de ces professions appartiennent au secteur de la santé : médecins, infirmiers et infirmières en chef, personnel de supervision, aides infirmiers et infirmières, etc. L’excédent de demande prévu dans leur cas tient généralement à des facteurs qui restreignent la croissance de l’offre de main-d’œuvre : longues années de formation (jusqu’à sept ans et plus pour la formation universitaire des médecins, par exemple), incapacité des établissements d’enseignement à composer avec une forte augmentation des inscriptions, etc. Au nombre des autres groupes professionnels susceptibles de subir des pressions à l’avenir, on retrouve les professions de la gestion (en administration publique et en ressources humaines, par exemple). Les pénuries de travailleurs professionnels dans les ressources humaines et les services aux entreprises devraient persister, car les employeurs continuent à mettre l’accent sur l’embauche et la rétention de travailleurs de qualité. Les pressions devraient aussi subsister ces 10 prochaines années dans le cas des foreurs/foreuses et du personnel de mise à l’essai et des autres services liés à l’extraction du pétrole et du gaz, en raison de l’augmentation de la demande associée aux grands projets d’investissement dans l’exploitation des sables pétrolifères de l’Alberta.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Introduction Chaque année, la Direction de la recherche sur la politique stratégique (DRPS) de Ressources humaines et Développement social Canada (RHDSC) produit des projections détaillées de l’évolution du marché du travail national sur 10 ans. Le Ministère se sert de modèles prévisionnels pour dégager les tendances probables, à moyen terme, des niveaux, de la composition et des sources de la demande et de l’offre de main-d’œuvre, ainsi que de la répartition industrielle et professionnelle de l’emploi. Un des principaux objectifs est de repérer les professions où l’état actuel ou prévu de l’offre et de la demande indique qu’un déséquilibre pourrait se produire ou persister. Les données que livrent ces projections nous permettent d’évaluer certains des principaux aspects de la politique publique sur lesquels le Ministère doit porter son attention : vieillissement de la population, ralentissement prévu de la croissance de la population active, futurs besoins en compétences de l’économie, etc. Les résultats relatifs aux tendances futures du marché du travail peuvent aussi être utiles aux travailleurs, aux étudiants et aux immigrants dans les décisions qu’ils prennent en matière d’emploi et d’éducation. Elles offrent en outre de l’intérêt pour les employeurs dans l’adoption de stratégies pour les ressources humaines. Aux yeux de nombreux observateurs, il importe également de savoir si les tendances générales de l’offre et de la demande qui ont été observées ces dernières années vont se maintenir ou si on peut s’attendre à des transformations majeures de ce côté. En termes plus précis, notre rapport s’efforce de répondre aux questions suivantes : • Combien d’emplois devraient-ils se créer dans la prochaine décennie? • À quelles industries ou professions ces nouveaux emplois appartiendront-ils? • Quel sera l’effet des départs à la retraite sur les ouvertures d’emploi? • De quel genre d’éducation aura-t-on besoin pour occuper les nouveaux postes? • L’offre nouvelle de main-d’œuvre suffira-t-elle à répondre à cette nouvelle demande? • Dans quelles professions y aura-t-il de fortes pressions entre l’offre et la demande?

Notre rapport se penche également sur la performance du marché du travail canadien depuis 15 ans en vue de comparer les perspectives à l’expérience récente. Les projections macroéconomiques qui sous-tendent nos perspectives comprennent des données économiques observées jusqu’en 2005. Le rapport comble un grand vide, puisque pour l’instant aucune autre publication ne brosse un tableau d’ensemble du marché du travail canadien. De nombreux organismes publics et privés étudient la conjoncture économique et établissent des projections à court et à moyen terme, mais très peu d’entre eux centrent leur examen et leurs projections sur le marché du travail et aucun ne dresse un bilan détaillé des perspectives selon l’industrie, le niveau de compétence et la profession.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Ces projections comptent parmi les plus détaillées au monde car elles projettent la croissance future de l’offre aussi bien que de la demande, et ce, par profession. Lorsqu’il y a déséquilibre dans une profession donnée, en effet, ce n’est pas uniquement parce que l’emploi croît rapidement dans cette profession mais aussi parce que cette croissance est supérieure à celle de l’offre. Les projections détaillées de la demande tiennent compte non seulement du secteur où la croissance économique a lieu et de la nature des emplois qui seront créés, mais aussi du profil d’âge de la population active et de l’évolution des départs à la retraite afin de déterminer combien d’emplois seront libérés par des travailleurs qui décident de prendre leur retraite. Si l’on ne prévoit pas de pénuries généralisées suscitées par des pressions de la demande si fortes et si répandues qu’elles seraient de nature à susciter des tensions inflationnistes, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas, dans certaines professions, de postes sans travailleurs ou des travailleurs sans emploi. Il y a simplement trop de mouvements au sein de l’économie pour que l’offre et la demande se trouvent en équilibre dans toutes les professions. On peut apporter des correctifs – un rajustement des rémunérations relatives, par exemple – qui feront disparaître un déséquilibre au fil des ans en influant sur l’évolution de la demande et de l’offre, mais les effets de telles mesures mettent du temps à se faire sentir. Aussi nos projections renferment-elles des indices quantitatifs quant aux pressions et déséquilibres qui peuvent se manifester à moyen terme dans les professions considérées, mais elles ne tiennent pas compte des mécanismes susceptibles d’atténuer les écarts entre l’offre et la demande, tels que les rajustements salariaux et l’information sur le marché du travail. Il convient de signaler que le but de ces projections n’est pas de prédire les niveaux d’emplois avec une marge d’erreur aussi infime que possible. Toute projection repose sur un ensemble d’hypothèses démographiques, macroéconomiques, industrielles et professionnelles (marché du travail), dont au moins une pourrait s’avérer erronée. Il reste que l’information qui se dégage des grandes tendances sur lesquelles se fondent ces hypothèses devrait avoir une utilité certaine. Par ailleurs, la mise à jour annuelle des projections permet d’intégrer dans le modèle les événements récents qui ont une incidence sur les projections des professions. Enfin, il faut préciser que ces perspectives décennales détaillées sont présentées seulement au niveau national. Pour l’instant, au niveau provincial, seule la demande fait l’objet de projections car les données provinciales sur l’offre ne sont pas assez fiables (au niveau de détail qui s’impose dans ce genre d’exercice) pour obtenir des projections détaillées des déséquilibres sur le marché du travail par province.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Survol historique et situation actuelle

Survol historique du marché du travail canadien Le marché du travail canadien est plus diversifié qu’auparavant car on y trouve plus de femmes, de travailleurs âgés et d’immigrants… La composition du marché du travail canadien a grandement évolué au cours des dernières décennies. Ainsi, on y trouve aujourd’hui beaucoup plus de femmes, de travailleurs âgés et de personnes nées à l’étranger qu’autrefois. Cette transformation reflète l’évolution de divers facteurs démographiques - naissances et décès (l’accroissement dit « naturel »), immigration et émigration (ou migration nette). Entre 1987 et 2005, la baisse des taux de fécondité, le vieillissement de la population et l’augmentation des niveaux d’immigration ont fait que le poids de l’accroissement naturel dans l’augmentation totale de la population est passé de 66 % en 1987 à 34 % en 2005. Par conséquent, la part de la migration nette s’élève maintenant à 66 %. L’évolution du profil d’âge de la population canadienne est sans équivoque. Vers le milieu des années 60, alors que le baby-boom tirait à sa fin, la ventilation de la population selon l’âge ressemblait à une pyramide. En 1987, la génération des baby-boomers (alors âgés entre 21 et 40 ans) représentait 35 % de la population totale. En 2005, les baby-boomers (âgés entre 39 et 58 ans) représentaient encore une part importante de la population, mais la pyramide des âges continuait à se rétrécir à la base, signe distinctif d’un taux de fécondité inférieur au seuil de renouvellement des générations. Vu l’allongement de l’espérance de vie, le poids relatif des personnes plus âgées a augmenté rapidement. C’est pourquoi l’âge médian de la population est passé de 31,8 ans en 1987 à 38,5 ans en 2005. Répartition de la population selon le sexe et l’âge, 1987 (ans)

Répartition de la population selon le sexe et l’âge, 2005 (ans)

90

90

Femmes

80

Femmes

Hommes

Hommes

80

70

70

60

60

50

50

40

40

30

30

20

20

10

10

2

1.5

1

0.5

0

0.5

1

(% de la population totale)

Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles, 2005

1.5

2

2

1.5

1

0.5

0

0.5

1

1.5

2

(% de la population totale)

Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles, 2005

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

11

Le vieillissement de la population a également eu un effet prononcé sur le profil de la population active, l’âge médian étant passé de 33,4 ans en 1987 à 39,3 ans en 2005. De plus, la part des aînés (55 ans et plus) dans la population active est passée de 10 à 14 % entre 1987 et 2005, tandis que celle des jeunes (15 à 24 ans) a chuté de 22 à 16 %. Le taux d’activité des travailleurs âgés est passé de 26,9 % en 1987 à 31,5 % en 2005, se distinguant ainsi de la baisse observée parmi les jeunes (taux d’activité de 65,9 % en 2005). En ce qui a trait au groupe dit « principal » (les personnes âgées 25 à 54 ans), son taux d’activité a progressé de 82,6 à 86,3 %, sous l’effet, entre autres facteurs, de la participation accrue des femmes au marché du travail. La proportion des femmes dans la population active a augmenté sensiblement au cours des 17 dernières années, passant de 43 % en 1987 à 47 % en 2005. Le taux d’activité des femmes a atteint 61,8 % en 2005, comparativement à 56,5 % en 1987. Celui des hommes a connu une baisse au cours de cette période, passant de 76,8 à 72,8 %. Somme toute, le taux d’activité global était près de son niveau record en 2005. Taux d’emploi, de chômage et d’activité, 1976-2005 Récessions

Pourcentage

70

Taux d’activité

Taux de chômage*

Taux d’emploi

68 66 64 62 60 58 56 1976

1979

1982

1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

* Taux de chômage calculé comme le rapport entre la population en chômage et la population d’âge adulte. Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

…et il se porte très bien depuis quelques années En 2005, l’emploi a augmenté à un taux annuel de 1,4 %, le plus faible depuis le ralentissement économique de 2001. Cette croissance moindre peut s’expliquer à la fois par l’appréciation rapide du dollar canadien, la hausse des prix de l’énergie et l’intensification de la concurrence internationale, autant de facteurs qui ont nui à l’emploi dans la fabrication. Les résultats de l’an dernier n’en ont pas moins été relativement favorables par rapport à ceux du passé, le taux de croissance rejoignant presque la

12

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

moyenne de 1,5 % enregistrée entre 1987 et 20051. Depuis la contraction économique du début des années 90, pendant laquelle on a délibérément utilisé la politique monétaire pour ralentir l’économie afin de combattre l’inflation, le taux de croissance de l’emploi a varié entre 1 et 2,5 % par année. Grâce à la bonne santé de l’économie et de l’emploi en 2005, le taux de chômage est tombé à 6,8 %, son point le plus bas, qu’il avait déjà atteint en 2000. Les facteurs démographiques ont concouru à cette baisse : les travailleurs plus âgés sont moins exposés au chômage et la population active du Canada vieillit. Le taux de chômage suit une tendance baissière depuis 1993, alors qu’il était de 11,4 %. D’autres indicateurs font voir que le marché du travail canadien performe bien. En 2005, le taux d’activité était proche de son sommet de 67,2 % et le taux d’emploi atteignait le chiffre record de 62,7 %. Croissance de la population active et de l’emploi, 1987-2005 Population active

(%) 5

Emploi

4 3 2 1 0 -1 -2 -3 -4 1977

1981

1985

1989

1993

1997

2001

2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

Pour consulter d’autres indicateurs de l’économie et du marché du travail, cliquer ici.

1

La période considérée ici – de 1987 à 2005 – a été choisie parce que les données de Statistique Canada sur les professions sont disponibles seulement à partir de 1987.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

13

14

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Croissance de l’emploi par industrie La part de l’emploi accaparée par le secteur des services a continué d’augmenter… Depuis 1987, le nombre total d’emplois au Canada a augmenté à un taux annuel moyen de 1,5 %. L’emploi dans le secteur des services a progressé à un rythme légèrement au-dessus de la moyenne, soit 1,9 %, alors que dans les industries productrices de biens, le taux de 0,5 % est très en deçà de la moyenne. Cette situation n’est pas inhabituelle : la part du secteur des services dans l’emploi total augmente depuis plusieurs décennies, ce qui reflète en partie l’augmentation plus rapide de la production par travailleur dans le secteur de la production de biens. En outre, le secteur des services est beaucoup moins exposé aux effets des ralentissements économiques. Croissance de l’emploi par industrie, 1987-2005 (base 100 en 1987) Toutes les industries

Secteur des biens

Secteur des services

150 140 130 120 110 100 90 80 1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

Dans le secteur des services, l’emploi a augmenté de façon constante de 1987 à 2005. La croissance a été la plus forte dans les services aux entreprises : le groupe de gestion, administration et services de soutien, et celui des services professionnels, scientifiques et techniques ont enregistré des taux annuels moyens de 5,0 et 4,3 %, respectivement. Ces industries ont pu bénéficier de la croissance des technologies de l’information (ordinateurs, etc.), de l’augmentation de l’impartition de la part des entreprises et des transformations suscitées par la transition vers l’économie du savoir. L’emploi dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs – qui comprend notamment les services de télécommunications sans fil et par satellite, la radiodiffusion, Internet et la câblotransmission – a également affiché une croissance solide pendant cette période

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

15

(2,0 %). Ces services, qui en étaient à leurs premiers pas au milieu des années 90, ont envahi le marché à une vitesse fulgurante. Depuis 2002, toutefois, bon nombre d’entre eux sont arrivés à maturité tandis que d’autres ont été durement touchés par l’éclatement de la bulle technologique. L’emploi a donc ralenti considérablement en 2002 et 2003, et n’a repris que faiblement depuis. Enfin, la croissance de l’emploi dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale – un taux annuel moyen de 2,3 % – a elle aussi été sensiblement supérieure à la moyenne de l’ensemble du secteur des services entre 1987 et 2005. Le groupe de la santé a bénéficié d’importants réinvestissements dans les services de santé de la part des administrations publiques depuis quelques années, tandis que l’emploi dans la composante assistance sociale a pu profiter de la mise en place de programmes de garderies subventionnées dans certaines régions du pays. À l’opposé, le niveau de l’emploi dans l’administration publique n’a augmenté que très légèrement, soit de 0,5 % par année en moyenne.

Emploi par industrie, 1987-2005 Emploi (en milliers)

Ventilation 2005

1987

2005

12 333,0

16 169,7

1,5 %

100,0 %

3 633,9

4 002,4

0,5 %

24,8 %

Agriculture

464,5

343,7

-1,7 %

2,1 %

Foresterie, pêche, mines, extraction du pétrole et du gaz

287,1

306,5

0,4 %

1,9 %

Construction

726,6

1 019,5

1,9 %

6,3 %

Services d’utilité publique

114,8

125,3

0,5 %

0,8 %

Fabrication

2 041,0

2 207,4

0,4 %

13,7 %

Secteur des services

8 699,2

12 167,3

1,9 %

75,2 %

Commerce

1 982,0

2 574,6

1,5 %

15,9 %

Transport et entreposage

634,0

793,6

1,3 %

4,9 %

Finance, assurances, immobilier et location

765,8

987,8

1,4 %

6,1 %

Services professionnels, scientifiques et techniques

489,8

1 050,0

4,3 %

6,5 %

Gestion, administration et services de soutien

272,6

654,4

5,0 %

4,0 %

Services d’enseignement

776,6

1 106,1

2,0 %

6,8 %

Tous les secteurs Secteur de la production de biens

Soins de santé et assistance sociale

1 152,0

1 734,6

2,3 %

10,7 %

Information, culture et loisirs

511,1

735,1

2,0 %

4,5 %

Hébergement et services de restauration

716,7

1 004,5

1,9 %

6,2 %

Autres services

633,1

693,4

0,5 %

4,3 %

Administration publique

765,4

833,1

0,5 %

5,2 %

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. 1 TCAM : taux de croissance annuel moyen.

16

Variation 1988-2005 (TCAM1)

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

… tandis que la part des industries productrices de biens a crû plus lentement, sauf dans le secteur du pétrole et du gaz et dans la construction Depuis 1987, la croissance de l’emploi a été plutôt faible dans la majorité des industries productrices de biens. Davantage exposées aux fluctuations cycliques, ces industries ont été durement frappées par la récession du début des années 90. La fabrication a été particulièrement touchée, ayant perdu plus de 350 000 emplois de 1989 à 1993. La situation s’est toutefois redressée vigoureusement dans la deuxième moitié des années 90 grâce au dynamisme de l’économie canadienne et à la reprise rapide des exportations vers les États-Unis. Des faiblesses sont réapparues dans le secteur de la fabrication depuis 2001, conséquences du ralentissement de l’économie américaine, des effets de l’appréciation du dollar canadien sur les exportations, de la hausse de la concurrence internationale (particulièrement de la Chine) et de certains conflits commerciaux. Parmi les industries productrices de biens, seule l’agriculture a subi des pertes d’emplois, accusant une diminution moyenne de 1,7 % par année depuis 1987. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette évolution, notamment le ralentissement économique du début des années 90, le rôle grandissant des grandes exploitations agricoles et de l’industrialisation, les graves sécheresses subies au début de la présente décennie et l’embargo sur le bœuf imposé par les États-Unis. Grâce au boom qui s’est produit dans l’industrie de la construction résidentielle depuis 2001 et à la croissance solide qu’a connue la construction non résidentielle dans le secteur énergétique au cours de la deuxième moitié des années 90, la construction est le seul grand secteur de production de biens qui ait enregistré un taux de croissance de l’emploi (1,9 %) supérieur à la moyenne de l’ensemble de l’économie depuis 1987. Le sous-secteur industriel lié à l’extraction du pétrole et du gaz a également affiché une progression notable pendant cette période. La croissance a été particulièrement vigoureuse ces dernières années, la flambée du prix du pétrole ayant favorisé l’exploitation de nouvelles sources d’approvisionnement en hydrocarbures. Il faut cependant signaler que l’industrie de l’extraction du pétrole et du gaz représente moins de 0,5 % de l’emploi total2. Pour consulter des données plus détaillées sur l’emploi par industrie, cliquer ici.

2

L’explosion des dépenses consacrées aux projets liés à l’exploitation des sables bitumineux qu’on a pu observer depuis quelques années ne s’est pas traduite par une augmentation sensible de l’emploi dans le secteur de l’extraction du pétrole et du gaz. Les gains d’emploi découlant de ces investissements importants ont plutôt été enregistrés dans d’autres industries, notamment celle de la construction.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

17

18

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Croissance de l’emploi par profession Les professions hautement qualifiées ont affiché la croissance de l’emploi la plus rapide depuis 1987… En 2005, plus de 8,7 millions de travailleurs non étudiants exerçaient une profession hautement qualifiée et 5,8 millions occupaient des emplois peu qualifiés3. Pour distinguer les professions hautement et faiblement qualifiées, on fait appel à la Classification nationale des professions de 2001 (CNP 2001). La CNP classifie les professions selon le niveau de scolarité ou la formation habituellement requise pour exercer une profession donnée. (Pour consulter la matrice de la Classification nationale des professions, cliquer ici.) Les professions hautement qualifiées incluent les professions qui exigent habituellement des études universitaires (niveau de compétence A), des études collégiales ou une formation d’apprenti (niveau B) ainsi que les professions liées à la gestion. Les professions faiblement qualifiées exigent habituellement des études secondaires ou une formation propre à un emploi particulier (niveau C) ou bien seulement une formation en cours d’emploi (niveau D). L’économie canadienne a subi une transformation structurelle profonde sous l’impulsion des progrès technologiques rapides qui caractérisent notre époque et de la libéralisation croissante des échanges commerciaux. Ces deux facteurs ont eu pour effet d’accroître la spécialisation des travailleurs dans des tâches nécessitant des qualifications élevées. Depuis 1987, les professions hautement qualifiées ont augmenté à un taux annuel moyen de 1,7 %, comparativement à une moyenne de 1,4 % pour l’ensemble des professions. Sur dix emplois créés pendant cette période, six se trouvaient dans des professions hautement qualifiées.

3

L’analyse des professions exposée dans cette section porte uniquement sur l’emploi non étudiant (soit 90,1 % de l’emploi total en 2005), car nous nous intéressons ici au marché du travail permanent et non aux jeunes qui occupent un emploi tout en étudiant et qui ont tendance à se concentrer dans le secteur de la vente et des services.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

19

Croissance de l’emploi dans les professions hautement et faiblement qualifiées, 1987-2005 (base 100 en 1987) Professions hautement qualifiées

Professions faiblement qualifiées

140 130 120 110 100 90 80 1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

Deux sous-catégories – les professions nécessitant habituellement des études universitaires (3,1 %) et les professions liées à la gestion (1,7 %) – ont enregistré une forte croissance de l’emploi depuis 1987. Cette progression se reflète dans la proportion des emplois liés aux professions qui exigent habituellement des études universitaires, qui a grimpé de 13,1 % en 1987 à 17,3 % en 2005. Plus précisément, les professions qui ont contribué le plus à la croissance des emplois hautement qualifiés sont celles qui sont liées aux systèmes informatiques et aux systèmes d’information, les ingénieurs, les professionnels en gestion des ressources humaines, les agents des politiques et des programmes, recherchistes et experts-conseils, et les psychologues. Les professions nécessitant des études collégiales ou une formation d’apprenti ont enregistré la plus faible croissance de l’emploi (1,1 %) parmi les professions hautement qualifiées. Depuis 1987, l’emploi non étudiant dans les professions peu qualifiées a augmenté à un rythme plus lent (1,1 %). Ces professions sont habituellement davantage exposées aux effets des ralentissements économiques car les emplois tendent à se concentrer dans des industries exposées aux fluctuations cycliques comme le commerce, la fabrication et les transports. Pendant la récession du début des années 90, par exemple, plus de 330 000 emplois peu qualifiés ont disparu, tandis que le nombre d’emplois dans les professions hautement qualifiées a augmenté de plus de 120 000. La fabrication (2,2 millions de travailleurs en 2005) a été la plus durement touchée, car 60 % des pertes d’emplois dans les professions peu qualifiées se sont produites dans ce secteur, qui a mis près de cinq ans à se remettre de cette hémorragie.

20

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Emploi selon la profession, 1987-2005 Emploi non étudiant (milliers)

Croissance (TCAM1)

Variation (milliers)

Ventilation de la variation

1987 11 242,9

2005 14 566,8

1,4 %

1988-2005 3 323,9

100,0 %

1 009,4

1 376,7

1,7 %

367,3

11,1 %

– habituellement des études universitaires

1 467,5

2 525,8

3,1 %

1 058,3

31,8 %

– habituellement des études collégiales ou une formation d’apprenti

4 007,4

4 843,2

1,1 %

835,8

25,1 %

– habituellement un diplôme d’études secondaires

3 557,3

4 353,3

1,1 %

796,0

23,9 %

– uniquement une formation en cours d’emploi

1 200,9

1 467,5

1,1 %

266,6

8,0 %

Total 2

Niveau de compétence Gestion

Professions nécessitant :

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. 1

TCAM : taux de croissance annuel moyen.

2

Le niveau de compétence se fonde sur la matrice de la CNP 2001, dans laquelle les professions sont regroupées selon les études et la formation normalement requises.

…mais, ces dernières années, la conjoncture a été favorable à toutes les professions, hautement et faiblement qualifiées Plus récemment, après plusieurs années de sous-investissement et de croissance anémique de l’emploi, les perspectives des professions du secteur de la santé se sont grandement améliorées grâce à la hausse de la demande en soins de santé et au retour des budgets publics à une situation plus équilibrée. Ainsi, la plupart des professions de la santé (environ un million d’emplois étaient directement liés aux soins de santé en 2005), indépendamment du niveau de compétence requis, ont affiché une croissance annuelle moyenne d’au moins 3 % depuis 2000. Seuls les médecins, dentistes et vétérinaires n’ont pas atteint ce taux, mais la croissance moindre enregistrée par ces groupes de professionnels s’explique par une insuffisance de main-d’œuvre qualifiée pour combler toute la demande. Comme on l’a souligné dans la section précédente, le secteur de la construction, qui a atteint un million d’emplois en 2005, connaît une croissance solide depuis près de cinq ans, ce qui a favorisé l’ensemble des professions directement liées à cette activité. Le boom du logement a également eu des retombées importantes sur l’emploi dans les professions liées à la fabrication et la vente de meubles, à la vente de matériel de construction, aux services d’aménagement paysager, au secteur immobilier et aux services bancaires (marché hypothécaire). Plus particulièrement, la vigueur du secteur de l’habitation a permis à certaines professions peu qualifiées – notamment les aides de soutien aux métiers, les manœuvres en construction et les manœuvres en aménagement paysager et entretien de terrains – de mieux performer que l’ensemble du marché de l’emploi.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

21

De même, les professions liées à l’extraction, l’exploration et le forage des hydrocarbures ont grandement profité des investissements importants effectués ces dernières années sous l’impulsion de l’augmentation rapide de la demande et de la flambée des prix du pétrole et du gaz. À l’opposé, la forte appréciation du dollar canadien, la concurrence internationale (en particulier celle des pays où les coûts de main-d’œuvre sont peu élevés), la lente reprise des industries de l’électronique et de l’aéronautique, et les conflits commerciaux avec les États-Unis ont durement touché l’emploi dans les professions liées au secteur manufacturier ces dernières années. La situation est particulièrement difficile pour les opérateurs de machines dans la fabrication de vêtements, produits textiles, pâtes et papiers, produits du bois, ainsi que pour les assembleurs/monteurs de matériel électronique. En plus d’avoir un impact défavorable sur le secteur de la fabrication de produits électroniques et informatiques, l’éclatement de la bulle technologique qui a marqué le début de la présente décennie a considérablement ralenti la croissance de l’emploi dans certaines professions hautement qualifiées, notamment les informaticiens et techniciens en informatique et certaines catégories d’ingénieurs, professions qui avaient contribué le plus dans les années 1990 à la croissance de l’emploi. Pour consulter les données sur l’emploi par profession (niveau à trois chiffres de la CNP), cliquer ici.

22

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Population active selon le niveau de scolarité Le niveau de scolarité de la population active canadienne s’est accru considérablement au cours des dernières décennies Le marché du travail canadien comprend un nombre de plus en plus élevé d’emplois exigeant des connaissances poussées; les emplois nécessitant des études postsecondaires sont ceux qui ont connu la croissance la plus rapide. La population active a répondu à cette demande en compétences en se scolarisant davantage. Croissance de la population active par niveau de scolarité, 1990-2005 (base 100 en 1990) Moins que les études secondaires Études collégiales

Études secondaires Études universitaires

180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

Et de fait, la proportion de la population active qui a fait des études postsecondaires augmente rapidement depuis 19904. Le nombre de personnes possédant un grade universitaire a augmenté de 4,4 % par année, en moyenne, depuis 15 ans, soit un taux nettement supérieur à celui de l’ensemble de la population active (1,3 %). En 2005, ces personnes représentaient 21,8 % de la population active, comparativement à 13,8 % en 1990. Le nombre de personnes possédant un diplôme ou un certificat de niveau collégial5

4

5

La période d’analyse débute en 1990, car Statistique Canada a adopté de nouvelles questions sur l’éducation dans son Enquête sur la population active cette année-là, ce qui rend difficile la comparaison des résultats avec ceux des années antérieures. Le groupe « études collégiales » inclut les personnes ayant complété i) un certificat ou un diplôme d’un établissement de niveau postsecondaire (collège communautaire, CEGEP, école de sciences infirmières, etc.) et ii) un certificat de niveau inférieur au baccalauréat à l’université.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

23

s’est accru de 3,2 % par année, en moyenne; leur proportion au sein de la population active a également augmenté, passant de 25,8 % en 1990 à 34,1 % en 2005. En revanche, le nombre de personnes dans la population active qui n’ont fait que des études secondaires6 a augmenté de 0,7 % seulement en moyenne depuis 15 ans, tandis que le nombre de ceux ayant moins que des études secondaires a diminué à un taux annuel de 3,0 %, en moyenne.

Population active selon le niveau de scolarité, 1990-2005 Niveau (milliers) 1990

Total

2005

Répartition

Variation (TCAM1)

1990

2005

1991-2005

14 224,6

17 342,6

100,0

100,0

1,3 %

Grade universitaire

1 968,6

3 780,5

13,8 %

21,8 %

4,4 %

Études collégiales

3 681,5

5 906,6

25,8 %

34,1 %

3,2 %

Études secondaires et études postsecondaires incomplètes

4 608,3

5 131,6

32,4 %

29,6 %

0,7 %

Moins que les études secondaires

3 986,2

2 523,9

28,0 %

14,6 %

-3,0 %

Niveau de scolarité

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. 1

TCAM : taux de croissance annuel moyen.

En 2005, 55,9 % de la population active avaient fait des études postsecondaires, comparativement à moins de 40 % en 1990. Deux facteurs peuvent expliquer cette progression vigoureuse : • Les jeunes continuent de s’instruire davantage. En 2005, près des deux tiers (65,5 %)

de la main-d’œuvre âgée de 25 à 29 ans avait fait des études postsecondaires. • Les gens qui quittent le marché du travail sont moins scolarisés que ceux qui y entrent.

En 2005, environ 55 % de la population active âgée de 55 à 64 ans avait fait des études postsecondaires.

6

24

Le groupe « études secondaires » inclut les personnes avec un diplôme secondaire et celles qui ont suivi certains cours de niveau postsecondaire sans avoir obtenu de diplôme ou de certificat.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Déséquilibres actuels du marché du travail selon le niveau de compétence À l’heure actuelle, rien n’indique qu’il y ait des déséquilibres importants parmi les niveaux de compétence... On parle de déséquilibre parmi les niveaux de compétence lorsqu’il y a des écarts entre les niveaux de compétence que recherchent habituellement les employeurs (demande) et ceux que possèdent les travailleurs qualifiés disponibles (offre).7 Des déséquilibres significatifs par niveau de compétence se traduiront par des mouvements importants des salaires réels ou des taux de chômage (ou des deux) au fil des années. Par exemple, si la demande des employeurs dans les professions nécessitant habituellement des études universitaires est insatisfaite en raison de la difficulté de trouver une main-d’œuvre qualifiée propre à combler cette demande, cela entraînera généralement une forte croissance des salaires réels et une baisse du taux de chômage dans ces professions. Pour faire ressortir un véritable déséquilibre dans les niveaux de compétence, il faut toutefois aller plus loin et considérer les taux de chômage et les salaires réels en valeur relative plutôt qu’en valeur absolue. Si les salaires réels augmentent en même temps que les taux de chômage diminuent pour tous les niveaux de compétence, il est bien possible que cela ne soit que la manifestation d’une conjoncture généralement favorable plutôt qu’un symptôme de déséquilibres entre l’offre et la demande dans un niveau de compétence donné. Les graphiques qui suivent dépeignent l’évolution des salaires réels et des taux de chômage pour chacun des niveaux de compétence (par rapport aux autres) depuis 1987 et 1997, respectivement8.

7

8

On établit les niveaux de compétence qu’exigent les employeurs en se reportant à un système de classification des professions qui regroupe ces dernières selon le niveau de compétence et selon le niveau de scolarité « habituellement exigé » par les employeurs. Cinq niveaux sont considérés : (1) professions de la gestion, catégorie très générale qui englobe aussi bien les cadres de direction que les gérants de restaurants; (2) professions exigeant habituellement des études universitaires; (3) professions exigeant habituellement des études collégiales ou une formation d’apprenti; (4) professions exigeant habituellement des études secondaires ou une formation qui leur est propre; (5) professions exigeant seulement une formation en cours d’emploi. Les données figurant dans ces deux graphiques sont tirées de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada. Les données salariales de cette enquête débutent en 1997.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

25

Taux de chômage relatifs par niveau de compétence, 1987-2005 (%) 250

Professions exigeant habituellement... gestion des études universitaires des études collégiales ou une formation d'apprenti des études secondaires uniquement une formation en cours d'emploi

200

Salaires relatifs par niveau de compétence, 1997-2005 (%) 180 160

Professions exigeant habituellement... gestion des études universitaires des études collégiales ou une formation d'apprenti des études secondaires uniquement une formation en cours d'emploi

140

150

120 100

100

80

50 60

0

40

1987

1989

1991 1993

1995

1997

1999

2001 2003 2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

1997

1998

1999

2000

2001 2002

2003

2004

2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

Du point de vue des niveaux de compétence, les salaires réels relatifs ont été plutôt stables depuis 1997 (sauf dans les professions de la gestion), ce qui laisse supposer que le marché du travail n’a pas connu de déséquilibres importants entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. Les taux de chômage – qui, en valeur relative, n’ont pour ainsi dire pas bougé depuis 1987 – viennent appuyer cette conclusion. Il semble donc que l’offre de main-d’œuvre qualifiée s’est accrue à un rythme capable de répondre à la demande dans les professions hautement qualifiées. ...mais cela n’empêche pas la présence d’une certaine surqualification de la main-d’œuvre disponible L’équilibre général constaté parmi les niveaux de compétence permet de croire que, du point de vue des employeurs, il y avait suffisamment de travailleurs qualifiés pour répondre à la demande. Cela voudrait dire, par exemple, que les employeurs qui offraient des postes exigeant habituellement des études collégiales ont pu trouver un nombre suffisant de travailleurs qualifiés, voire surqualifiés (études universitaires), qui étaient prêts à combler ces vacances. Du point de vue des travailleurs, cependant, cet indicateur ne dit pas s’il y avait un nombre suffisant d’emplois correspondant à leur niveau de scolarité. Ainsi, il est possible que des travailleurs qui ont fait des études universitaires aient dû accepter des emplois moins qualifiés, symptôme probable d’une offre excédentaire à leur niveau de scolarité. Pour analyser cette question, il faut examiner l’évolution des taux de chômage et des salaires réels selon le niveau de scolarité (en fonction des autres niveaux).

26

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Taux de chômage relatifs par niveau de scolarité, 1987-2005 Moins que les études secondaires Études secondaires Études collégiales Études universitaires

(%) 250

Salaires relatifs par niveau de scolarité, 1997-2005 Moins que les études secondaires Études secondaires Études collégiales Études universitaires

(%) 170 150

200

130

150

110

100 90

50 70

0 1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

2004

50 1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active

Comme l’indiquent les graphiques, en termes relatifs le chômage a augmenté et les salaires réels ont diminué pour deux niveaux de compétence, soit les professions nécessitant des « études universitaires » et celles qui exigent « moins que les études secondaires ». Il y a tout lieu de s’inquiéter du taux de chômage relatif des diplômés universitaires, qui a augmenté considérablement de 2001 à 2003 alors même que les salaires relatifs accusaient une baisse dans cette catégorie. Il y a plusieurs explications possibles à cette dégradation de la situation des diplômés universitaires sur le marché du travail. Dans certaines professions embauchant habituellement des sortants d’université – professionnels de l’informatique et des systèmes d’information, et professionnels des services aux entreprises, par exemple –, ceux-ci ont eu la vie difficile sur le marché du travail par suite de l’éclatement des bulles technologique et boursière en 2001-2003. La situation semble s’améliorer dans ces professions, ce qui a fait baisser le taux de chômage relatif des diplômés d’université depuis 2003, mais ce taux reste sensiblement plus élevé qu’il ne l’était au début des années 90. Les autres explications tiennent principalement au fait qu’une forte proportion des personnes qui ont fait des études postsecondaires se trouve dans des professions peu qualifiées. La proportion des travailleurs ayant une formation universitaire qui se trouvent dans des professions faiblement qualifiées a augmenté, passant de 12 % en 1990 à environ 17 % en 2005, ce qui porte à croire qu’il pourrait y avoir une surabondance de diplômés universitaires. C’est toutefois là un domaine qui mérite une étude plus poussée. D’autres raisons incluent le recours accru à de nouveaux régimes de rémunération, tels que les options sur actions et les primes de rendement, qui pourrait avoir eu pour effet de limiter la hausse de la rémunération des travailleurs ayant une formation universitaire; et la proportion grandissante des personnes ayant une formation universitaire qui travaillent dans le secteur privé, où les taux de roulement sont généralement supérieurs à ceux du secteur public, ce qui pourrait avoir contribué à la hausse du taux de chômage de ce groupe.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

27

28

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Déséquilibres actuels par profession Il y a actuellement des déséquilibres sur le marché du travail : plusieurs professions, pour la plupart hautement qualifiées, sont en situation de demande excédentaire… Il n’y a pas à l’heure actuelle de déséquilibre généralisé entre les niveaux de compétence qu’exigent les employeurs et ceux que possèdent les travailleurs disponibles. Cela dit, il est tout à fait possible que cette situation dissimule un grand nombre de déséquilibres à un niveau plus détaillé et que certaines professions souffrent d’une offre excédentaire à l’échelle nationale tandis que d’autres se caractérisent par une demande excédentaire. Or, c’est effectivement ce qui se produit en ce moment. D’une profession à l’autre, les rapports entre l’offre et la demande se modifient constamment sous l’effet de divers facteurs : l’adoption de nouvelles techniques de production, la variabilité des préférences des consommateurs, l’évolution démographique, les variations des prix relatifs des biens et des services, et ainsi de suite. Les adaptations quantitatives et qualitatives auxquelles doivent se plier les besoins des employeurs en main-d’œuvre et les compétences offertes par les travailleurs en réaction à ces facteurs ne se produisent pas instantanément ni simultanément. Au cours de ce processus d’adaptation, certains secteurs seront en pénurie de main-d’œuvre tandis que d’autres se trouveront en situation excédentaire. L’évaluation des pressions propres à des professions déterminées fait intervenir des indicateurs comme la croissance de l’emploi, le taux de chômage et la hausse des salaires. Une profession sera considérée comme étant en situation de demande excédentaire si l’emploi et les salaires s’accroissent à un rythme sensiblement plus rapide que dans les autres professions et si le taux de chômage est sensiblement inférieur à ceux des années antérieures ou des autres professions. D’après la méthodologie employée par le Bureau of Labor Statistics (BLS) aux États-Unis9, une profession sera considérée comme subissant des pressions si elle répond aux conditions suivantes : le taux de croissance de l’emploi y est au moins supérieur de 50 % à la moyenne de l’ensemble des professions, les hausses salariales sont d’au moins 30 % plus rapides que la moyenne et le taux de chômage est inférieur d’au moins 30 % à la moyenne10.

9

10

Voir Carolyn M. Veneri, « Can occupational labor shortages be identified using available data? », Monthly Labor Review, vol. 122, mars 1999. Le BLS indique que cet ensemble de critères un peu arbitraire a été choisi pour éliminer toute profession qui pourrait être considérée comme un cas limite du point de vue des résultats qui pourraient ressortir des données si les critères étaient moins restrictifs. C’est ainsi que la méthode du BLS élimine les professions dont les salaires ne peuvent augmenter en raison de contraintes institutionnelles – une structure de compensation fixe, par exemple.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

29

Les concepts employés par le BLS ont toutefois tendance à limiter le nombre de professions montrant des signes de demande excédentaire. Le méthode du BLS a donc été modifiée de façon à inclure également les professions dont le taux de chômage était proche du niveau le plus bas jamais enregistré (même si leur taux de chômage n’était pas de 30 % inférieur à la moyenne et que la croissance des salaires n’était pas 30 % supérieure à la moyenne). Ce procédé a été adopté pour tenir compte du fait qu’un taux de chômage de 5 % est élevé dans le cas du personnel infirmier mais faible dans le cas des professions du secteur de la construction. À l’aide de données pour les années 2003 à 2005, le tableau qui suit énumère les professions de la CNP à trois ou à quatre chiffres (comptant au moins 10 000 travailleurs) qui répondent à ces critères. Ces professions, dont la plupart nécessitent des études universitaires ou collégiales ou encore une formation d’apprenti, représentaient 11,4 % de l’emploi total en 2005.

30

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Groupe professionnel

Affaires, finances et administration

Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés

Secteur de la santé

Sciences sociales, enseignement, administration publique et religion Arts, culture, sports et loisirs

Vente et services Personnel des métiers et personnel spécialisé dans la conduite du matériel de transport et de la machinerie Personnel spécialisé du secteur primaire Personnel spécialisé dans la transformation, la fabrication et les services d’utilité publique

Professions montrant des signes de demande excédentaire Membres des corps législatifs et cadres supérieurs (CNP 001) Directeurs/directrices des ressources humaines (CNP 0112) Professionnels/professionnelles en gestion des ressources humaines et en services aux entreprises (CNP 112) Superviseurs/superviseures de commis de bibliothèque, de correspondanciers et d’autres commis à l’information (CNP 1213) Géologues, géochimistes et géophysiciens/géophysiciennes (CNP 2113) Ingénieurs civils/ingénieures civiles (CNP 2131) Ingénieurs mécaniciens/ingénieures mécaniciennes (CNP 2132) Ingénieurs informaticiens/ingénieures informaticiennes (CNP 2147) Ingénieurs/ingénieures en logiciel (CNP 2173) Technologues et techniciens/techniciennes en génie industriel et en génie de fabrication (CNP 2233) Médecins, dentistes et vétérinaires (CNP 311) Optométristes, chiropraticiens/chiropraticiennes et autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé (CNP 312) Professionnels/professionnelles en thérapie et en évaluation (CNP 314) Infirmiers/infirmières en chef et superviseurs/superviseures (CNP 3151) Personnel technique en soins de santé (sauf soins dentaires) (CNP 323) : infirmiers/infirmières auxiliaires, techniciens/techniciennes en audiologie et en physiothérapie, etc. Technologues en radiation médicale (CNP 3215) Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires (CNP 3413) Autre personnel de soutien des services de santé (CNP 3414) Juges, avocats/avocates (partout au Canada) et notaires (au Québec) (CNP 4112) Professeurs/professeures d’université (CNP 4121) Psychologues (CNP 4151) Réviseurs/réviseures, rédacteurs-réviseurs/rédactrices-réviseures et chefs du service des nouvelles (CNP 5122) Professionnels/professionnelles des relations publiques et des communications (CNP 5124) Directeurs/directrices des services d’hébergement (CNP 0632) Agents/agentes et vendeurs/vendeuses dans l’immobilier (CNP 6232) Constructeurs/constructrices et rénovateurs/rénovatrices en construction domiciliaire (CNP 0712) Directeurs/directrices de l’exploitation et de l’entretien d’immeubles (CNP 0720) Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses du personnel de métiers et du personnel assimilé (CNP 721) Surveillants/surveillantes du forage et des services reliés à l’extraction de pétrole et de gaz (CNP 8222) Foreurs/foreuses et personnel de mise à l’essai et des autres services relatifs à l’extraction de pétrole et de gaz (CNP 8232) Surveillants/surveillantes dans les industries de transformation (CNP 921) : pétrole, gaz, produits chimiques, plastiques, produits de caoutchouc, etc.

Emploi non étudiant en 2005 (milliers) 84,1 27,4 138,6 14,1 11,3 40,2 30,8 14,1 29,1 18,9 82,5 13,2 43,6 15,2 108,7 15,9 175,8 56,4 71,4 50,2 17,0 15,9 44,6 45,4 67,9 80,8 35,9 208,5 14,2 23,0

72,8

Total

1 667,5

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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C’est dans le secteur de la santé qu’on relève le plus grand nombre de professions montrant des signes de pénuries de main-d’œuvre à l’échelle nationale. Les pressions sont particulièrement évidentes parmi les médecins, le personnel professionnel en thérapie et en évaluation (physiothérapeutes, par exemple), les infirmières/infirmiers en chef et les aides-infirmiers/aides-infirmières. On peut aussi constater leurs effets dans d’autres professions de la santé : personnel infirmier auxiliaire, techniciens et techniciennes en audiologie et en physiothérapie, technologues en radiation médicale, et ainsi de suite. Dans ces professions, la demande a augmenté sensiblement en raison des besoins croissants liés au vieillissement de la population, de la croissance des dépenses des gouvernements consacrées aux services de santé et du nombre élevé de travailleurs qui prennent leur retraite. Par contre, la croissance de l’offre a été relativement faible dans plusieurs de ces mêmes professions, phénomène attribuable à plusieurs facteurs, y compris les effets de décisions prises dans le passé pour combattre les déficits (les retraites anticipées, notamment), la baisse des inscriptions dans les programmes de formation ou encore la prolongation des études nécessaires, qui repousse à plus tard les sorties d’école. Dans ces professions, l’offre nouvelle provenant de l’immigration est restreinte elle aussi en raison des problèmes de reconnaissance des titres de compétence acquis à l’étranger et de la demande élevée de travailleurs de la santé partout dans le monde. Les professions de la gestion (haute direction, gestionnaires des ressources humaines, gestionnaires des services d’hébergement, etc.) sont en situation de pénurie en bonne partie à cause de la demande créée par le grand nombre de départs à la retraite chez des travailleurs qui sont habituellement à un stade plus avancé de leur carrière. Par ailleurs, les employeurs s’efforcent davantage d’embaucher et de conserver des travailleurs de qualité pour les emplois de plus en plus complexes qui caractérisent notre économie, ce qui suscite une forte demande en professionnels des ressources humaines. D’autres professions montrent aussi des signes de pénuries :

32



La forte hausse du prix de l’énergie et l’augmentation du nombre de puits forés ont stimulé l’emploi dans les professions liées au forage et aux services pétroliers et gaziers. L’emploi est également en hausse parmi les géologues, les géochimistes et les géophysiciens depuis que les cours des produits de base ont monté.



Les niveaux élevés des départs à la retraite et la hausse des dépenses publiques dans l’enseignement postsecondaire ont donné lieu à une demande accrue de nouveaux travailleurs dans les professions des sciences sociales et de l’administration publique, dont les psychologues, les professeurs d’université et les avocats.



La croissance vigoureuse de la construction et de la rénovation résidentielles ces dernières années a stimulé la demande de constructeurs et de rénovateurs en construction domiciliaire, ainsi que d’entrepreneurs et de contremaîtres des métiers.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)



Deux professions victimes de l’éclatement de la bulle de la technologie de l’information au début du nouveau millénaire semblent s’en être remises et se trouvent aujourd’hui dans le groupe de professions faisant face à des pressions, à savoir celui des ingénieurs en matériel informatique et les ingénieurs en logiciels. En 2005, l’emploi a atteint de nouveaux sommets dans ces deux professions, tandis que leurs taux de chômage sont revenus à leurs niveaux les plus bas.

Dans un pays diversifié comme le Canada, où la structure industrielle et le profil démographique varient sensiblement d’une région à l’autre, un bilan purement national des pressions qui s’exercent sur les marchés du travail des diverses professions pourrait facilement dissimuler des écarts interrégionaux importants. Il peut arriver que certaines régions souffrent d’une pénurie de travailleurs dans une profession donnée alors qu’ailleurs cette même profession se trouve en situation d’offre excédentaire. Bien qu’une analyse des pressions qui s’exercent sur les marchés du travail des professions au niveau provincial reste à être développé, d’autres sources d’information peuvent apporter un certain éclairage sur les variations interrégionales quant à l’état du marché du travail dans une profession déterminée. D’après le Conseil sectoriel de la construction, par exemple, on pourrait, dans une certaine mesure, répondre à la demande de nouveaux travailleurs en construction non résidentielle en Alberta en faisant appel à la main-d’œuvre excédentaire dans d’autres provinces11. …tandis que d’autres, moins qualifiées dans la plupart des cas, sont en situation d’offre excédentaire Le tableau qui suit présente les résultats d’une version modifiée de la méthode dont se sert le BLS pour déterminer quelles professions sont présentement soumises à des pressions à la baisse, c’est-à-dire celles où l’offre de travail est supérieure à la demande. On classe dans cette catégorie les professions où le taux de croissance de l’emploi est inférieur au taux moyen d’au moins 50 %, l’augmentation des salaires est d’au moins 30 % inférieure à la moyenne et le taux de chômage est d’au moins 30 % supérieur à la moyenne (ou bien se trouve à son plus haut niveau jamais enregistré). Comme l’indique le tableau, neuf professions se trouvent actuellement dans cette situation, la plupart exigeant un faible niveau de compétence.

11

Conseil sectoriel de la construction, Construire vers l’avenir : Besoins en main-d’œuvre du Canada et des provinces pour la période de 2005 à 2013, Ottawa, 2005.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Groupe professionnel

Professions montrant des signes d’offre excédentaire

Emploi non étudiant 2005 (en milliers)

Affaires, finance et administration

Commis en bureautique et en éditique (CNP 142)

57,5

Vente et services

Préposés de stations-service (CNP 6621)

14,6

Métiers, transport et machinerie

Poseurs de revêtements d’intérieur (CNP 7295)

13,7

Secteur primaire

Transformation, fabrication et services d’utilité publique

Capitaines et officiers de pêche et pêcheurs (CNP 8262)

17,6

Personnel de l’exploitation forestière (CNP 842)

14,8

Personnel en agriculture et en horticulture (CNP 843)

76,4

Opérateurs de machines dans la fabrication de produits textiles et personnel assimilé (CNP 944)

18,1

Opérateurs de machines à coudre industrielles (CNP 9451)

39,8

Assembleurs, monteurs, contrôleurs et vérificateurs de matériel électronique (CNP 9483)

20,4

Total

272,9

Ces professions en situation d’offre excédentaire représentaient 1,9 % de l’emploi non étudiant en 200512. Diverses raisons peuvent expliquer les difficultés auxquelles font face certaines de ces professions. Par exemple, les restructurations organisationnelles, l’automatisation et les progrès de l’informatique auront tendance à réduire la demande de commis en bureautique et en éditique. Les progrès technologiques de la navigation, des communications et de la localisation des poissons, ainsi que l’imposition de contingents sur les prises, ont pour effet de ralentir la croissance de l’emploi parmi les capitaines et officiers de pêche et les pêcheurs. En ce qui concerne les opérateurs de machines dans la fabrication de produits textiles et les opérateurs de machines à coudre industrielles, c’est la concurrence internationale qui contribue le plus à la diminution de l’emploi. Dans le cas des préposés de stations-service, le faible niveau de compétence requis fait que l’offre de main-d’œuvre est fortement excédentaire par rapport à la demande. Enfin, les difficultés qui ont marqué l’industrie forestière, l’agriculture et l’industrie du matériel électrique et électronique ont eu un effet dépressif sur certaines professions dans ces secteurs.

12

34

La méthodologie employée ici tend à sous-estimer le nombre de professions en situation d’offre excédentaire, car les salaires s’ajustent moins rapidement à ce genre de situation (rigidités salariales).

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Perspectives du marché du travail canadien Le marché du travail canadien devrait bien performer au cours de la prochaine décennie et ne devrait pas connaître de pénuries générales de main-d’œuvre On s’attend à ce que l’emploi passe de 16,2 millions en 2005 à 18,1 millions en 2015, ce qui équivaut à un taux de croissance de 1,1 % par année, en moyenne. Cela représente un certain ralentissement par rapport aux années 2001 à 2005, alors que le taux moyen se situait à 1,8 %, mais on prévoit que l’économie canadienne créera quand même 1,9 million d’emplois d’ici 10 ans. Cette croissance sera sensiblement plus rapide pendant les cinq premières années de cette période : • L’emploi devrait croître à un taux annuel moyen de 1,4 % au cours des cinq prochaines

années (2006-2010), soit la création d’environ 1,2 million de nouveaux postes. Comme on s’attend à ce que la population active augmente de 1,3 % pendant cette période, le taux de chômage passera de 6,8 % en 2005 à 6,0 % en 2010. • La croissance de l’emploi entre 2011 et 2015 (0,8 %) devrait dépasser légèrement celle

de la population active (0,7 %), de sorte que le taux de chômage continuera de baisser pour atteindre 5,6 % en 2015. De 2011 à 2015, il se créera 700 000 emplois de plus dans l’économie. Ces projections de l’emploi sont liées aux projections relatives à l’évolution de l’activité économique et de la productivité. D’ici à 2010, le PIB réel devrait progresser à un taux de 2,9 % par année, en moyenne, pour ensuite ralentir quelque peu, le taux s’établissant à 2,6 % en moyenne pendant les cinq années suivantes. Cette décélération sera principalement attribuable à celle du potentiel de croissance de l’économie, elle-même causée par l’augmentation moins rapide de la population active qu’entraînera le ralentissement de la croissance démographique. Le vieillissement de la population et les départs à la retraite qu’il suscitera auront eux aussi un effet dépressif sur la croissance de la population active. Comme l’inflation s’est très largement maintenue dans la fourchette cible de la Banque du Canada (de 1 à 3 %) depuis de nombreuses années, on peut s’attendre à ce que la politique monétaire de la Banque soit telle que la demande s’alignera sur la croissance moins rapide du potentiel de l’économie. C’est pourquoi on n’entrevoit pas de pénuries persistantes et généralisées de main-d’œuvre sur le marché du travail. Pour plus de détails sur les projections macroéconomiques, démographiques et relatives à la population active (méthodologie et résultats), cliquer ici. Le taux de croissance de la productivité du travail (mesuré ici par la production par travailleur) devrait s’établir en moyenne à 1,6 % au cours des 10 prochaines années, donc à un niveau un peu plus élevé que le taux moyen de 1,1 % enregistré de 1976 à 2005. Les principaux facteurs à l’origine de cette performance de la productivité du travail comprennent la proportion grandissante de travailleurs hautement scolarisés et l’augmentation du coefficient capital/travail attribuable aux nombreux investissements en machines et en matériel et au ralentissement de la croissance de la population active.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Croissance de l’emploi et de la population active, et taux de chômage, 2002-2015 (%) 3,5

Croissance de l'emploi (échelle de gauche) Croissance de la population active (échelle de gauche) Taux de chômage (échelle de droite)

3,0

(%) 9,0 8,0 7,0

2,5

6,0

2,0

5,0

1,5

4,0 3,0

1,0

2,0 0,5

1,0

0,0

0,0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Sources : (2002-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Croissance de l’emploi par industrie L’emploi croîtra le plus rapidement dans les industries de services L’évolution démographique et macroéconomique va se répercuter sur la structure industrielle du Canada. En premier lieu, on peut s’attendre à ce que le ralentissement de la croissance démographique contribue à une décélération de la croissance de la production et de l’emploi dans la plupart des industries, tandis que l’évolution de la pyramide des âges transformera la structure industrielle en favorisant le secteur des services, notamment celui de la santé. Certaines autres tendances structurelles auront également un impact sur la composition sectorielle de l’économie – par exemple, la transition vers une économie de plus en plus axée sur le savoir, la mondialisation et l’accessibilité réduite de certaines ressources naturelles. Enfin, certains phénomènes plus cycliques, notamment la reprise de la demande en matériel aéronautique, la hausse du prix du pétrole et l’amélioration des perspectives financières des gouvernements, auront des répercussions importantes sur la croissance de plusieurs industries. Croissance de l’emploi par industrie, 1987-2015 (base 100 en 1987) Toutes les industries

Secteur des biens

Secteur des services

170 160 150 140 130 120 110 100 90 80 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 Sources : (1987-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Au cours des 10 prochaines années, l’écart entre le secteur des services et celui des industries productrices de biens en ce qui concerne la croissance de l’emploi poursuivra la tendance amorcée à la fin des années 80 et se creusera davantage; le secteur des services progressant plus rapidement que les industries productrices de biens. Ainsi, on s’attend à ce que l’emploi dans le secteur des services augmente à un taux annuel moyen de 1,2 % (soit une hausse de près de 1,6 million d’emplois au cours de la période

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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de 2006 à 2015). Dans les industries productrices de biens, le nombre de nouveaux emplois croîtra plus faiblement que la moyenne de 1,1 %, à un taux annuel de seulement 0,8 % (soit un peu plus de 0,3 million d’emplois). Cet écart en faveur du secteur des services s’explique par la vigueur de la productivité du travail dans les industries productrices de biens. En effet, on s’attend à ce que les manufacturiers continuent d’améliorer leur productivité afin de maintenir leur compétitivité face à la valeur élevée du dollar canadien et à une concurrence internationale de plus en plus féroce. En fait, on prévoit que la croissance du PIB des industries productrices de biens (taux annuel de 3,0 %) dépassera celle du secteur des services (2,7 %), contrairement à ce qui s’est passé dans la période 1987-2005. Dans le secteur des services, la croissance de l’emploi sera particulièrement vigoureuse dans la conception de systèmes informatiques, la santé et les services professionnels. Ces industries bénéficieront notamment de l’augmentation des dépenses publiques en soins de santé, rendue possible par le redressement de la situation financière des gouvernements, de la transition qui se poursuit vers l’économie du savoir et de la hausse des investissements en recherche et développement. Par contre, on s’attend à ce que l’emploi augmente plus faiblement que la moyenne dans certaines autres industries – notamment dans l’administration publique, à cause d’une ponction de plus en plus importante des fonds publics vers la santé et l’éducation, dans le groupe finance, assurances, immobilier et location, en raison du ralentissement du secteur des services immobiliers et des prêts hypothécaires ainsi que de la hausse de la productivité, et dans le secteur de l’enseignement en raison du ralentissement démographique. Parmi les industries productrices de biens, celles qui sont liées aux hydrocarbures devraient afficher une croissance de l’emploi supérieure à la moyenne de l’ensemble de l’économie pendant la période de 2006 à 2015. En effet, les prix élevés de l’énergie vont stimuler les dépenses d’investissement dans ce secteur et contribuer par là à la hausse de l’emploi dans l’extraction du pétrole et du gaz (taux de croissance annuel moyen de 2,0 %), dans les activités de soutien à l’extraction minière et du pétrole et du gaz (1,9 %), ainsi que dans la construction (1,3 %). Dans les autres industries du secteur primaire, la croissance de l’emploi sera inférieure à la moyenne, notamment dans la foresterie (-0,6 %), l’extraction minière (0,2 %) et l’agriculture (0,3 %). Enfin, dans le secteur de la fabrication, les perspectives de croissance de l’emploi sont mitigées. Pour l’ensemble du secteur, le taux annuel moyen devrait s’établir à 0,6 %, mais on constate d’importantes disparités entre les industries qui le composent. Ainsi, la croissance de l’emploi devrait être robuste dans la fabrication de produits informatiques et électroniques, dans certaines catégories de fabrication de matériel de transport (produits et pièces pour l’aérospatiale) et dans les produits métallurgiques et les machines, tandis que les pâtes et papiers, la fabrication de produits du bois, l’imprimerie, les autres industries manufacturières (principalement textiles, vêtements et meubles) et la fabrication de véhicules et de pièces d’automobile connaîtront une baisse. Pour consulter les projections relatives au PIB et à l’emploi par industrie (méthodologie et résultats), cliquer ici.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Croissance de l’emploi par profession (demande d’expansion) Plus des deux tiers de tous les nouveaux emplois devraient être dans des professions exigeant habituellement des études postsecondaires ou dans des professions de la gestion La création d’emplois13 au sein des professions dépend de deux facteurs principaux : • l’évolution de l’industrie qui emploie des gens dans une profession donnée; par

exemple, la création d’emplois parmi les charpentiers, les maçons ou les plombiers dépend étroitement des perspectives du secteur de la construction; • l’influence qu’exercent les facteurs structurels sur la profession en question; par exemple,

l’emploi parmi les commis au travail général de bureau a diminué en raison du développement de la bureautique (ordinateurs, courrier électronique, systèmes de messagerie vocale, etc.), à la faveur d’employés plus spécialisés tels que les commis administratifs ou les préposés à l’information. Au cours des 10 prochaines années, plus des deux tiers des 1,7 millions de nouveaux emplois non étudiants (69,2 %) devraient être dans des professions requérant généralement des études postsecondaires (universitaires ou collégiales) ou faisant partie du groupe de la gestion14. En 2005, environ 60 % de tous les travailleurs non étudiants occupaient des emplois appartenant à ces catégories.

13

14

C’est ce que l’on appelle l’« emploi requis », c’est-à-dire le nombre de travailleurs dont on a besoin pour réaliser un niveau de production donné à un niveau de productivité donné. Il ne s’agit donc pas du nombre de travailleurs qui seront effectivement embauchés, un nombre qui dépend notamment de la main-d’œuvre disponible pour des emplois précis. En d’autres termes, s’il y a des pénuries, le nombre d’emplois effectivement occupés est limité par l’offre disponible. L’analyse des professions exposée dans cette section porte uniquement sur l’emploi non étudiant (soit 90,1 % de l’emploi total en 2005), car nous nous intéressons ici au marché du travail permanent et non aux jeunes qui occupent un emploi tout en étudiant et qui ont tendance à se concentrer dans le secteur de la vente et services.

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Demande d’expansion par niveau de compétence, 2006-2015 Emploi non étudiant (milliers)

Total

Croissance (TCAM1)

Variation (milliers)

Ventilation de la variation

2005

2015

2006-2015

14 566,8

16 263,8

1,1 %

1 697,0

100,0 %

1 376,7

1 547,0

1,2 %

170,3

10,0 %

2 525,8

2 971,2

1,6 %

445,4

26,2 %

4 843,2

5 402,6

1,1 %

559,4

33,0 %

4 353,3

4 778,2

0,9 %

424,9

25,0 %

1 467,5

1 564,8

0,6 %

97,3

5,7 %

Niveau de compétence2 Gestion Professions nécessitant habituellement : – des études universitaires – des études collégiales ou une formation d’apprenti – un diplôme d’études secondaires – uniquement une formation en cours d’emploi

Source : RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006. 1 TCAM : taux de croissance annuel moyen. 2 Le niveau de compétence se fonde sur la matrice de la CNP 2001, dans laquelle les professions sont regroupées selon les études et la formation normalement requises.

Parmi les professions nécessitant généralement des études postsecondaires ou faisant partie de la gestion, la demande sera particulièrement vigoureuse pour celles qui exigent normalement un diplôme universitaire : on prévoit que l’emploi dans cette catégorie augmentera en moyenne de 1,6 % par année de 2006 à 2015. Cette progression rapide s’explique en partie par la transition continue vers l’économie du savoir et par l’augmentation de dépenses publiques favorisant l’emploi dans le secteur de la santé. La croissance de l’emploi sera un peu plus faible dans les autres professions de ce groupe. Elle sera néanmoins supérieure ou égale à la moyenne de l’ensemble de l’économie pour les professions de la gestion (taux annuel moyen de 1,2 %) et pour celles qui exigent généralement une formation collégiale ou une formation d’apprenti (taux annuel moyen de 1,1 %). La création d’emploi sera plus faible dans les professions moins qualifiées. Pour celles qui n’exigent qu’une formation en cours d’emploi, le taux moyen de croissance ne sera en effet que de 0,6 % par année, tandis que dans les professions n’exigeant habituellement qu’un diplôme d’études secondaires, le taux se situera à 0,9 %. Pour consulter les projections relatives à l’emploi par profession (méthodologie et résultats), cliquer ici.

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Ces résultats ont été obtenus en utilisant la Classification nationale des professions (CNP) pour déterminer les niveaux de compétence où il y aura de nouveaux emplois à doter. On peut aussi se servir des données sur les niveaux de scolarité15. Dans chaque profession, on répartit les travailleurs âgés de 25 à 44 ans entre quatre niveaux de scolarité (moins que les études secondaires, études secondaires, études collégiales et études universitaires) à l’aide des données pour les trois dernières années disponibles (de 2003 à 2005). On utilise ensuite les valeurs ainsi obtenues pour estimer les niveaux de scolarité qu’exigeront les nouveaux emplois. Les résultats obtenus à l’aide de cette méthode montrent eux aussi qu’un peu plus des deux tiers (69,3 %) des nouveaux emplois nécessiteront des études postsecondaires (collégiales ou universitaires).

15

Cette méthode est une adaptation de celle qu’utilise le Bureau of Labor Statistics (BLS). Pour plus de détails, voir U.S. Bureau of Labor Statistics, Occupational Projections and Training Data, 2004-05 Edition, chapitre 1. Washington, D.C.

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44

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Population active selon le niveau de scolarité Le niveau de scolarité de la population active canadienne continuera de s’accroître, mais plus lentement que par le passé Les projections indiquent que, parmi les quatre niveaux de scolarité, les travailleurs qui ont fait des études postsecondaires (universitaires ou collégiales) continueront de croître plus rapidement que les autres16. Cette progression est attribuable avant tout à l’influence grandissante qu’exerce la cohorte des jeunes qui ont fait des études postsecondaires – en 2005, 65,5 % de la population active âgée de 25 à 29 ans étaient passés par des institutions postsecondaires – à mesure qu’ils remplacent les travailleurs âgés moins instruits (en 2005, environ 55 % de la population active âgée de 55 à 64 ans avait une éducation postsecondaire). Plus précisément, la cohorte des diplômés universitaires, qui formait respectivement 13,8 et 21,8 % de la population active en 1990 et en 2005, devrait s’accroître en moyenne de 2,2 % par année d’ici 10 ans, de sorte qu’elle représentera 24,4 % de la population active en 2015. En revanche, le nombre des travailleurs ayant moins que les études secondaires devrait continuer à diminuer (à un taux moyen de 1,0 % par année); leur proportion de la population active devrait donc baisser de 14,6 à 11,8 % entre 2005 et 2015, soit moins de la moitié de ce qu’elle était en 1990 (28 %). Les proportions des travailleurs ayant fait respectivement des études collégiales et des études secondaires resteront relativement stables, à 34 et 30 %, respectivement.

16

On obtient les projections de la population active selon le niveau de scolarité (1) en projetant les données sur la population selon le niveau de scolarité, une opération qui tient compte de la progression constante de la scolarisation (en faisant appel à la méthode des cohortes) et postule que les jeunes de demain seront aussi instruits que les jeunes d’aujourd’hui, (2) et en appliquant des hypothèses relatives aux taux d’activité de différents groupes d’âge en fonction des niveaux de scolarité.

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45

Répartition de la population active selon les niveaux de scolarité, 2005 et 2015 (%)

2005

2015

40 35 30 25 20 15 10 5 0 Moins que les études secondaires

Études secondaires

Études collégiales

Études universitaires

Sources : (2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Donc, on peut s’attendre à ce que le niveau de scolarité de la population active continue de s’accroître, mais il le fera à un rythme moins rapide que par le passé. Les baby-boomers étaient beaucoup plus instruits que leurs parents, et les enfants des baby-boomers sont aussi plus instruits que leurs parents, mais l’écart entre les générations tend à se rétrécir.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Population active selon le niveau de compétence La croissance la plus rapide de la population active se produira dans les professions exigeant habituellement des études universitaires On pourrait essayer de comparer directement la création d’emplois par profession (selon les niveaux de compétence) et la croissance de la population active répartie en fonction du niveau de scolarité, afin de déterminer où pourraient se produire des déséquilibres à l’avenir. Cela pourrait se faire, par exemple, en comparant le nombre de nouveaux emplois dans les professions exigeant habituellement une formation universitaire et le nombre de travailleurs fraîchement émoulus de l’université. Comme l’indique le graphique, toutefois, la concordance entre la scolarité d’un travailleur et le niveau de compétence exigé par l’emploi qu’il occupe est loin d’être parfaite. Pour plus de détails sur les raisons expliquant pourquoi il n’y a pas une parfaite correspondance entre le niveau de scolarité d’un travailleur et le niveau de compétence requis pour la profession, cliquer ici. Ventilation, selon le niveau de scolarité, des travailleurs de cinq catégories de professions classées selon le niveau de compétence exigé, 2005 Moins que les études secondaires Études collégiales

(%) 100

13 %

80

Études secondaires Études universitaires 10 %

5% 21 %

35 % 33 % 65 %

60

46 % 40 %

32 %

40 20 0

39 % 25 % 7%

Prof. de la gestion

Source

25 %

29 % 34 %

9% 1%

12 %

18 %

Prof. exigeant des Prof. exigeant des Prof. exigeant des études universitaires études collégiales ou études secondaires une formation d'apprenti

Prof. exigeant uniquement une formation en cours d'emploi

Statistique Canada, Enquête sur la population active et RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

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On constate, entre autres, que la proportion de travailleurs ayant fait des études postsecondaires est considérable dans les professions peu qualifiées. À l’opposé, on trouve aussi une proportion appréciable de travailleurs moins scolarisés dans les professions hautement qualifiées, en particulier dans les professions de la gestion et dans celles qui exigent habituellement des études collégiales ou une formation d’apprenti. En 2005, par exemple, 65 % des personnes employées dans des postes exigeant des études universitaires avaient effectivement étudié à l’université; 25 % avaient une formation collégiale et 10 % avaient fait des études qui ne dépassaient pas le niveau secondaire. Ces chiffres montrent à quel point il importe de faire la distinction entre niveau de scolarité et niveau de compétence et de convertir les données sur la population active selon le niveau de scolarité en données sur la population active selon le niveau de compétence. On peut y arriver en examinant les résultats atteints sur le marché du travail par des travailleurs ayant des niveaux de scolarité donnés. Cela permet d’observer que la probabilité qu’un travailleur possédant un niveau de scolarité donné qui occupe un poste qui exige un ensemble de compétences donné est restée relativement stable pour la plupart des catégories de 1990 à 2005. On est en droit de s’étonner de ce résultat, compte tenu des fluctuations cycliques prononcées et des transformations structurelles profondes qu’ont connues l’économie et la population active pendant cette période. En extrapolant ces probabilités sur les années à venir et en appliquant les résultats aux projections de main-d’œuvre répartie selon le niveau de scolarité, on peut dégager des projections de la population active selon le niveau de compétence. Ainsi, à mesure que la population vieillit, l’offre future de main-d’œuvre suivant les niveaux de compétence sera de plus en plus influencée par la mobilité professionnelle, qui comprend à la fois la mobilité ascendante (vers les postes de gestion dans le cas des travailleurs qui gagnent en expérience) et descendante (dans le cas des travailleurs qui décident d’occuper des postes moins qualifiés en prévision de leur départ à la retraite). Pour plus de détails sur la méthodologie servant à établir ces probabilités et sur les résultats, cliquer ici. Au cours des 10 prochaines années, la population active dans les professions qui exigent habituellement des études universitaires devrait avoir la croissance la plus rapide parmi les niveaux de compétence, avec une croissance moyenne de 1,6 % par année. En revanche, c’est dans les professions exigeant moins que des études secondaires que le bassin de main-d’oeuvre croîtra le plus lentement (0,6 % en moyenne par année). Cela n’a rien d’étonnant, puisque parmi les sortants scolaires, la principale source de travailleurs pour ces deux catégories de professions, le nombre de diplômés universitaires croîtra le plus rapidement alors que le nombre de personnes qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires connaîtra la croissance la plus faible.

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On s’attend à ce que le taux de croissance de la main-d’œuvre dans les professions de la gestion se tienne près de la moyenne (1,0 %) au cours des 10 prochaines années, malgré le fait que la principale source de travailleurs pour cette catégorie – les personnes qui ont fait des études universitaires – connaîtra un taux de croissance supérieur à la moyenne. Deux facteurs entrent en jeu : (1) le ralentissement de la croissance dans le groupe d’âge principal, qui contribuent le plus à l’offre de travailleurs aux professions de la gestion; (2) la tendance des travailleurs âgés en transition vers la retraite à quitter les postes de gestion pour occuper des emplois moins qualifiés, par exemple dans les professions de la vente et des services, où les conditions de travail sont plus souples (horaires variables, etc.). On s’attend même à ce que ce dernier facteur amène les professions exigeant habituellement des études secondaires à afficher un taux de croissance moyen de 0,9 % d’ici 10 ans, malgré la croissance inférieure à la moyenne de la principale source de travailleurs dans ces professions, c’est-à-dire les travailleurs qui n’ont fait que des études secondaires. Croissance de la population active selon le niveau de compétence, 1990-20151 Prof. de la gestion

(%)

Prof. exigeant habituellement des études universitaires

3

2,8 %

Prof. exigeant habituellement des études collégiales ou une formation d'apprenti Prof. exigeant habituellement des études secondaires Prof. exigeant uniquement une formation en cours d'emploi

2 1,6 % 1,3 %

1,2 %

1,0 % 0,9 %

1

0,8 %

0,9 %

0,9 % 0,6 %

0 1990-2005 1

2006-2015

taux composé de croissance en moyenne annuelle

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

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Déséquilibres futurs du marché du travail par niveau de compétence Des déséquilibres entre les niveaux de compétence qu’exigent les employeurs et la main-d’œuvre qualifiée disponible pourraient se manifester au cours de la prochaine décennie Au niveau de l’économie dans son ensemble, on s’attend à ce que la croissance de l’emploi soit légèrement supérieure à celle de la population active au cours des 10 prochaines années. La baisse du taux de chômage qui en résultera (de 6,8 % en 2005 à 5,6 % en 2015) va dans le sens d’un marché du travail bien équilibré où le chômage revient à son niveau « structurel ». Un taux de chômage structurel qui se situe entre 5,5 et 6,0 % à long terme s’accorde avec les projections établies par le Conference Board du Canada17; il est principalement le reflet de l’impact du vieillissement de la population et de la hausse de la fréquentation scolaire, car les travailleurs plus âgés et les travailleurs plus éduqués ont tendance à avoir des taux de chômage inférieurs à la moyenne18. On peut évaluer les futurs déséquilibres entre l’offre et la demande pour les niveaux de compétence en comparant directement les projections de la croissance de l’emploi et de la population active. Ces projections ayant été établies indépendamment les unes des autres, cette manière de procéder permet de calculer des taux de chômage relatifs pour les niveaux de compétence et donc de mesurer les déséquilibres éventuels parmi ces niveaux. Dans le graphique qui suit, les taux annuels moyens de croissance de la population active et de l’emploi sont disposés de part de d’autre d’une ligne à 45 degrés afin de montrer comment se comporteront la demande et l’offre de main-d’œuvre pour les divers niveaux de compétence. Dans l’ensemble, les points se situent assez près de la ligne à 45 degrés, ce qui laisse croire que la croissance des niveaux de compétence exigés par les employeurs et celle de la main-d’œuvre qualifiée disponible devraient être à peu près en équilibre au cours des 10 prochaines années. Si l’on examine aussi l’évolution des taux de chômage relatifs, on peut toutefois se faire une meilleure idée des futurs déséquilibres possibles parmi les divers niveaux de compétence.

17 18

Conference Board du Canada (2006), Canadian Outlook 2006: Long-term Economic Forecast, Ottawa. En fait, le taux de chômage a atteint 6,1 % en mai 2006, de sorte qu’il se rapproche déjà de l’estimation de son taux structurel à long terme.

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Rapport entre la croissance annuelle de la population active et de l’emploi selon le niveau de compétence, 2006-2015 (%)

2,0 Professions exigeant des études universitaires

Emploi

1,5

1,0

0,5

Professions exigeant des études collégiales ou une formation d'apprenti Professions exigeant uniquement une formation en cours d'emploi

0,0 0,0

Source :

0,5

Professions de la gestion Professions exigeant des études secondaires

1,0 Population active

1,5

2,0

(%)

RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

La croissance de l’emploi devrait être légèrement supérieure à celle de la population active à tous les niveaux de compétence, ce qui fera baisser les taux de chômage (voir le tableau qui suit). Bien qu’on s’attende à ce que les taux de chômage de tous les niveaux de compétence suivent d’assez près l’évolution du taux de chômage global, les taux de chômage relatifs devrait diverger quelque peu entre 2006 et 2015, ce qui laisse entendre que des déséquilibres pourraient apparaître parmi certains des niveaux de compétence d’ici 10 ans. Les professions de la gestion et celles qui exigent des études collégiales ou une formation d’apprenti devraient afficher une diminution des taux de chômage relatifs car la croissance de l’emploi dans ses professions sera sensiblement plus rapide que celle de la population active. Le phénomène du vieillissement de la population pourrait exercer des pressions sur ces deux catégories. En revanche, dans les professions exigeant habituellement des études secondaires ou seulement une formation en cours d’emploi, on prévoit également que l’emploi croîtra plus rapidement que la population active, mais de façon moins prononcée que la moyenne, ce qui aura pour effet de faire diminuer le taux de chômage plus faiblement que la moyenne. Finalement, dans les professions exigeant des études universitaires, le taux de chômage devrait connaître une baisse comparable à la moyenne de l’ensemble de l’économie.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Taux de chômage relatifs selon le niveau de compétence, 2006-2015 Taux de chômage en 2005

Total

Croissance 2006-2015 (TCAM1)

Taux de chômage en 2015

Niveau

Valeur relative

Emploi

Population active

Niveau

Valeur relative

6,8 %

1,0

1,1 %

1,0 %

5,6 %

1,0

3,3 %

0,5

1,2 %

1,0 %

1,6 %

0,3

3,3 %

0,5

1,6 %

1,6 %

2,9 %

0,5

5,6 %

0,8

1,1 %

0,9 %

3,2 %

0,6

8,2 %

1,2

0,9 %

0,9 %

8,0 %

1,5

13,3 %

2,0

0,7 %

0,6 %

12,3 %

2,1

Niveau de compétence Professions de gestion Professions exigeant habituellement : – des études universitaires – des études collégiales ou une formation d’apprenti – des études secondaires – une formation en cours d’emploi seulement

Source : RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006. 1 TCAM : taux de croissance annuel moyen.

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Déséquilibres futurs du marché du travail par profession On a montré précédemment qu’au cours des 10 prochaines années, des déséquilibres pourraient se produire parmi les niveaux de compétence, étant donné les tendances que révèlent les projections relatives à l’emploi et à la population active. Ce sont les professions de la gestion et celles qui exigent habituellement des études collégiales ou une formation d’apprenti qui pourraient être exposées aux pressions les plus intenses. Cependant, cela n’exclut pas la possibilité que des déséquilibres importants se manifestent au sein de professions; certaines professions seront en pénurie de main-d’œuvre tandis que d’autres se trouveront en situation d’offre excédentaire. Cette section présente les professions qui sont anticipées être en pénuries ou en surplus de main-d’œuvre au cours des 10 prochaines années. Pour ce faire, on compare le nombre de nouveaux chercheurs d’emploi issus du système scolaire et de l’immigration au nombre d’emplois devenus disponibles en raison de la demande cyclique (« demande d’expansion ») ou des départs à la retraite19. Des pressions à la hausse se manifesteront si on prévoit que le nombre d’emplois disponibles dépassera nettement le nombre de nouveaux chercheurs d’emploi. À l’inverse, si on s’attend à ce que le nombre de nouveaux chercheurs d’emploi soit supérieur à celui des ouvertures d’emploi, les pressions seront à la baisse. De plus, la situation actuelle entre l’offre et la demande doit être considérée pour chaque profession (voir Déséquilibres actuels par profession). Par exemple, une profession actuellement en demande excédentaire verra sa situation se détériorer si le nombre d’ouvertures d’emploi est anticipé être plus grand que le nombre de nouveaux chercheurs d’emploi au cours des 10 prochaines années. Si cette profession est actuellement en offre excédentaire, une augmentation plus importante du nombre d’ouvertures d’emploi que de nouveaux chercheurs d’emploi au cours de la période de projection contribuera à réduire ou éliminer la situation d’offre excédentaire initiale. Pour voir le diagramme présentant la méthodologie qui sert à évaluer les pressions éventuelles par profession, cliquer ici. D’autres considérations, comme la mobilité de la main-d’œuvre, sont aussi prises en compte lors de l’identification des professions qui pourraient être en pénuries ou en surplus au cours des 10 prochaines années. La mobilité de la main-d’œuvre prend deux formes, la mobilité verticale du travail, dans laquelle les travailleurs expérimentés se déplacent vers des postes de gestion, et la mobilité horizontale, dans laquelle les travailleurs se déplacent entre les professions qui nécessitent des compétences similaires. En ne tenant pas compte de la mobilité, une approche qui évalue seulement les nouveaux chercheurs d’emploi pour déterminer les pressions futures sur le marché du travail tend à 19

Cette approche a été utilisée car elle permet de calculer l’offre potentielle de travail indépendamment de la demande de travail, permettant ainsi d’évaluer le degré de déséquilibre pour chacune des professions. L’offre potentielle de travail indique où les diplômés issus de diverses disciplines et les immigrants offriront leurs services. Pour les sortants scolaires, une approche « ex ante » est utilisée, c’est-à-dire que les sortants scolaires offrent leurs services dans des professions connexes à leur domaine d’études, bien qu’en réalité, ils pourraient travailler dans une profession non reliée (dû à un ralentissement économique par exemple).

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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surestimer les situations de demande excédentaires et d’offre excédentaires parmi les professions. Par exemple, les nouveaux chercheurs d’emploi sont principalement des jeunes qui sortent du système scolaire et n’ont qu’une expérience limitée du marché du travail. Par conséquent, une faible proportion de ces jeunes entreront dans des professions de gestion ou de supervision après avoir quitté le système scolaire. D’autre part, les travailleurs déjà sur le marché du travail (et qui ne sont pas inclus dans les nouveaux chercheurs d’emploi) peuvent se déplacer vers des professions de gestion ou de supervision. L’offre de travail de ces travailleurs est donc considérée dans la détermination de la situation sur le marché du travail pour ces professions. Avant de présenter les professions qui sont anticipées être en pénuries ou en surplus de main-d’œuvre au cours des 10 prochaines années, les projections des différentes composantes des ouvertures d’emploi et des nouveaux chercheurs d’emploi seront abordées. Les résultats fournis sont restreints aux niveaux de compétences. Pour les projections par profession, le lecteur peut se référer aux annexes. Ouvertures d’emploi et nouveaux chercheurs d’emploi futurs Un nombre croissant d’emplois deviendront disponibles en raison des départs à la retraite On mesure la contribution de deux grandes sources d’ouvertures d’emploi pour chacune des professions à trois chiffres de la CNP. La croissance de l’emploi attribuable à la croissance économique (la « demande d’expansion ») est tout simplement le résultat de la création d’emplois qui se produit en raison de l’intensification de l’activité économique, comme nous l’avons indiqué dans la section sur la « Croissance de l’emploi par profession ». La deuxième source d’ouvertures d’emploi est constituée des départs à la retraite. Depuis 10 ans, la demande d’expansion est à l’origine d’environ la moitié de l’ensemble des ouvertures d’emploi. Il se produira toutefois une nette transformation de cette tendance au cours des 10 prochaines années. La demande d’expansion devrait augmenter à un taux annuel moyen de 1,1 % pendant cette période, ce qui mènera à la création de 1,7 million d’emplois non étudiants. Par ailleurs, on s’attend à ce qu’environ 3,8 millions de travailleurs prennent leur retraite, soit une moyenne de 2,4 % de la population active chaque année. En d’autres termes, le nombre d’ouvertures d’emploi attribuables aux départs à la retraite sera plus de deux fois plus élevé que celui qui viendra de la création d’emplois proprement dite.

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Répartition des ouvertures d’emploi selon la cause (départs à la retraite et demande d’expansion), 1995-2015 (en milliers)

Retraites

Demande d'expansion

700 600 500 400 300 200 100 0 1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

2011

2013

2015

Sources : (1995-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active (demande d'expansion) et RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006 (retraites); (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

En fait, la proportion des ouvertures d’emploi attribuables aux départs à la retraite augmentera sans interruption au cours de la période de projection pour atteindre presque 80 % en 2015. Cette évolution sera fortement influencée par le vieillissement de la population et le ralentissement général de la croissance de l’emploi. Pour plus de détails sur les projections relatives aux départs à la retraite (méthodologie et résultats), cliquer ici. Deux tiers de tous les emplois disponibles, lesquels incluent la demande d’expansion et les retraites, se trouveront dans des professions exigeant habituellement des études postsecondaires ou dans les professions de la gestion Les ouvertures d’emploi (à l’exclusion de celle qui vise les étudiants20) ne seront pas également réparties entre les différents niveaux de compétence. En effet, on observera une demande plus importante, suscitée par la création de nouveaux emplois et par le nombre d’emplois à combler suite aux départs à la retraite, dans les professions nécessitant généralement des études postsecondaires (université, collège) ou faisant partie

20

Tout comme dans la section sur la croissance de l’emploi par profession, l’analyse des professions exposée dans la présente section porte uniquement sur l’emploi non étudiant.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

57

du groupe de la gestion. Au cours des 10 prochaines années, environ 66 % de la demande totale sera dans ces professions, qui représentaient 60 % de l’emploi en 200521. Parmi les professions exigeant habituellement des études postsecondaires, la demande sera particulièrement vigoureuse dans celles qui nécessitent habituellement un diplôme universitaire car l’emploi augmentera en moyenne de 1,6 % par année et 2,5 % de la force de travail devra être remplacée en moyenne à chaque année en raison des départs à la retraite. La demande d’emploi sera un peu plus faible dans les autres professions nécessitant des études postsecondaires. Elle sera tout de même plus forte ou équivalente à la moyenne dans les professions de la gestion (demande d’expansion annuelle moyenne de 1,2 % et taux de retraite de 2,8 %) et dans celles qui exigent normalement une formation collégiale ou un programme d’apprentissage (demande d’expansion annuelle moyenne de 1,1 % et taux de retraite de 2,4 %). La création de nouveaux emplois et les besoins créés par les départs à la retraite seront plus faibles dans les professions moins qualifiées. Celles qui ne nécessitent qu’une formation en cours d’emploi afficheront la demande la plus faible (demande d’expansion annuelle moyenne de 0,6 % et taux de retraite de 2,1 %). Les professions n’exigeant qu’un diplôme d’études secondaires enregistreront de leur côté une croissance d’emploi proche de la moyenne et un taux de retraite inférieur à la moyenne (demande d’expansion annuelle moyenne de 0,9 % et taux de retraite de 2,2 %).

21

58

En fait, 69,2 % des emplois créés par l’expansion économique se trouveront dans les professions nécessitant généralement des études postsecondaires ou dans le groupe de la gestion, tandis que 64,4 % des ouvertures d’emplois causées par les départs à la retraite seront dans ces professions, soit une moyenne combinée de 65,9 %.

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Ouvertures d’emploi par niveau de compétence, 2006-2015 Demande d’expansion (emplois non étudiants)

Départs à la retraite Ventilation

Niveau (milliers) Total

Taux (TCAM1)

Niveau (milliers )

1 697

1,1 %

3 801

2,4 %

100,0 %

170

1,2 %

433

2,8 %

11,0 %

445

1,6 %

726

2,5 %

21,3 %

560 425

1,1 % 0,9 %

1 288 1 035

2,4 % 2,2 %

33,6 % 26,5 %

97

0,6 %

320

2,1 %

7,6 %

Taux (TAM2)

Niveau de compétence3 Gestion Professions requérant habituellement : – des études universitaires – des études collégiales ou une formation d’apprenti – un diplôme d’études secondaires – uniquement une formation en cours d’emploi

Source : RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006. 1 TCAM : taux de croissance annuel moyen. 2

TAM : taux annuel moyen de retraite ; ces taux correspondent aux moyennes des ratios du niveau des retraites par rapport au niveau de l’emploi pour chacune des années de la projection.

3

Les niveaux de compétence se fondent sur la matrice de la CNP 2001, dans laquelle les professions sont regroupées selon les études et la formation normalement requises.

En chiffres absolus, les professions qui nécessitent habituellement une formation collégiale ou un programme d’apprentissage accapareront le tiers des ouvertures d’emploi (environ 1,8 millions). Ces professions représentaient le tiers (33 %) des emplois en 2005. Les professions nécessitant seulement des études secondaires représenteront une part importante des ouvertures d’emploi (26,5 %), mais celle-ci sera moins élevée que la part de ces professions dans l’emploi total en 2005 (30 %). À l’opposé, les professions exigeant une formation universitaire, qui représentaient 17 % de l’emploi total en 2005, verront leur part des ouvertures d’emplois s’élever à 21,3 % au cours des 10 prochaines années. De même, les professions en gestion accapareront une part plus importante des ouvertures d’emplois (11 %) que leur proportion de l’emploi total en 2005 (9,5 %). Les sortants du système scolaire demeureront de loin la principale source de nouveaux chercheurs d’emploi Le nombre estimatif de nouveaux chercheurs d’emploi est établi en fonction du nombre d’étudiants qui quittent le système scolaire à chaque année (les « sortants ») et de l’immigration récente. On effectue ces calculs pour toutes les professions à trois chiffres de la CNP. Au cours des 10 prochaines années, environ six millions de personnes intégreront le marché du travail canadien, les quatre cinquièmes d’entre elles étant issues du système scolaire. En 2005, on estimait à environ 536 000 le nombre de diplômés et de décrocheurs qui avaient quitté les établissements d’enseignement canadiens pour se présenter sur le marché du travail. Le nombre de sortants scolaires devrait atteindre 572 000 en 2015. Le rythme de croissance annuel (0,7 %) devrait dépasser la croissance

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démographique du groupe âgé de 17 à 29 ans, qu’on estime à 0,2 % au cours de la prochaine décennie. Pour plus de détails sur les projections relatives aux sortants du système scolaire (méthodologie et résultats), cliquer ici. Bien que l’immigration internationale soit une source non négligeable de nouveaux chercheurs d’emploi, leur poids est relativement faible comparativement aux sortants scolaires. On estime qu’environ 121 000 immigrants admis au Canada en 2005 ont cherché un emploi. Ce nombre devrait croître à un rythme annuel de 0,8 % pour atteindre 131 000 personnes en 2015. Pour plus de détails sur les projections relatives à l’immigration (méthodologie et résultats), cliquer ici. Répartition des nouveaux chercheurs d’emploi selon la source (sortants du système scolaire et immigrants), 1985-2015 (en milliers)

Sortants du système scolaire

Immigrants

800 700 600 500 400 300 200 100 0 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015

Sources : (1985-2005) Statistique Canada, Données administratives sur l'éducation (sortants du système scolaire) et Statistiques démographiques annuelles (immigrants); (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Déséquilibres futurs par profession Compte tenu des tendances actuelles de l’offre et de la demande, les pénuries continueront de se manifester dans les professions de la gestion et du secteur de la santé Les projections relatives aux ouvertures d’emploi et aux nouveaux chercheurs d’emploi, jumelées à l’évaluation des conditions actuelles sur le marché du travail, indiquent que de nombreuses professions continueront de faire face à des déséquilibres entre l’offre et la demande à moyen terme. La plupart des professions de la gestion actuellement confrontées à des pressions de cette nature continueront vraisemblablement de l’être au cours des 10 prochaines années, car les projections laissent entrevoir un excédent important de postes vacants par rapport au nombre de chercheurs d’emploi. La nécessité de remplacer les travailleurs qui prennent leur retraite

60

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

créera des ouvertures dans de nombreuses professions, notamment les législateurs et les cadres de direction, les gestionnaires des ressources humaines et les contremaîtres dans les métiers, l’exploitation des installations, le forage et les services pétroliers et gaziers et la transformation. Il faut également prévoir l’apparition de pénuries dans deux autres professions de gestionnaires, soit les cadres dans les services de santé, éducatifs, communautaires et sociaux, et les cadres de l’administration publique.

Groupe professionnel Affaires, finances et administration Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés

Professions où la demande sera excédentaire dans les 10 prochaines années Membres des corps législatifs et cadres supérieurs (CNP 001) Directeurs/directrices des ressources humaines (CNP 0112) Professionnels/professionnelles en gestion des ressources humaines et en services aux entreprises (CNP 112) Ingénieurs civils/ingénieures civiles CNP 2131) Technologues et techniciens/techniciennes en génie industriel et en génie de fabrication (CNP 2233) Directeurs/directrices des secteurs de la santé, de l’enseignement et des services communautaires et sociaux (CNP 031) Médecins, dentistes et vétérinaires (CNP 311) Optométristes, chiropraticiens/chiropraticiennes et autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé (CNP 312) Professionnels/professionnelles en thérapie et en évaluation (CNP 314)

Secteur de la santé

Infirmiers/infirmières en chef et superviseurs/superviseures (CNP 3151) Personnel technique en soins de santé (sauf soins dentaires) (CNP 323) : personnel infirmier auxiliaire, techniciens/techniciennes en audiologie et en physiothérapie, etc. Technologues en radiation médicale (CNP 3215) Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires (CNP 3413) Autre personnel de soutien des services de santé (CNP 3414)

Personnel professionnel des sciences sociales, de l’enseignement, de l’administration publique et de la religion

Directeurs/directrices de la fonction publique (CNP 041)

Constructeurs/constructrices et rénovateurs/rénovatrices en construction domiciliaire (CNP 0712) Personnel des métiers et personnel spécialisé dans la conduite du matériel de transport et de la machinerie

Personnel spécialisé du secteur primaire Personnel spécialisé dans la transformation, la fabrication et les services d’utilité publique

Directeurs/directrices de l’exploitation et de l’entretien d’immeubles (CNP 0720) Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses du personnel des métiers et du personnel assimilé (CNP 721) : tuyauterie, charpenterie, etc. Surveillants/surveillantes du forage et des services reliés à l’extraction de pétrole et de gaz (CNP 8222) Foreurs/foreuses et personnel de mise à l’essai et des autres services relatifs à l’extraction de pétrole et de gaz (CNP 8232) Surveillants/surveillantes dans les industries de transformation (CNP 921) : pétrole, gaz, produits chimiques, plastiques, produits de caoutchouc, etc.

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61

Comme le vieillissement de la population accroîtra les besoins en services de santé, on prévoit que, dans plusieurs professions de la santé, la demande atteindra des niveaux très supérieurs à ceux que peut soutenir l’offre de main-d’œuvre. En particulier, la menace de pénuries continuera de se faire sentir dans des professions comme les médecins, les optométristes, le personnel professionnel en diagnostic et en traitement de la santé, les infirmiers/infirmières en chef et les superviseurs, les aides-infirmiers/aides-infirmières et les aides-soignants/aides-soignantes. Par ailleurs, d’autres professions de la santé – le personnel professionnel en thérapie et en évaluation et les technologues en radiation médicale – continueront vraisemblablement de montrer des signes de pressions, même si les projections indiquent qu’il y aura un équilibre relatif entre les postes disponibles et les nouveaux chercheurs d’emploi. Pour combler les écarts actuels, il faudrait en effet que l’offre future de main-d’œuvre soit supérieure à la demande. On s’attend à ce que les pénuries se poursuivent au sein du groupe des professionnel en ressources humaines et en services aux entreprises, car les employeurs continueront à mettre l’accent sur l’embauche et la rétention d’un personnel de haute qualité pour gérer les emplois de plus en plus complexes qui caractérisent notre économie. Les pressions devraient également persister dans le groupe « foreurs/foreuses et personnel de mise à l’essai et des autres services relatifs à l’extraction de pétrole et de gaz » en raison de la demande accrue suscitée par les grands projets d’immobilisations que sont l’exploitation des sables pétrolifères albertains. Enfin, la vigueur de la construction non résidentielle (notamment pour les Jeux olympiques de 2010 en Colombie-Britannique) et des activités de rénovation profitera aux ingénieurs civils et aux constructeurs de maisons et spécialistes en rénovation. Un certain nombre de professions présentement aux prises avec des pénuries devraient toutefois voir l’offre et la demande de main-d’œuvre se rapprocher de l’équilibre au cours des prochaines années. Les professions de la construction résidentielle et des services immobiliers sont du nombre, car l’effervescence qu’a connue ce secteur ces dernières années sera suivie d’un ralentissement des investissements résidentiels. On s’attend également à une baisse des pressions parmi les professeurs d’université, car un plus grand nombre de personnes termineront leurs études de doctorat, mais des pénuries pourraient subsister dans certaines disciplines. Les pressions s’atténueront aussi dans le cas des géologues, des géochimistes et des géophysiciens, ce qui est principalement attribuable au grand nombre d’étudiants inscrits dans les disciplines relatives aux sciences physiques. Enfin, le secteur du génie informatique (matériel et logiciels) devrait disposer d’une main-d’œuvre suffisante pour répondre à la demande. Toutes les professions souffrant actuellement d’une offre excédentaire resteront vraisemblablement dans cette situation au cours des 10 prochaines années. Ce sont principalement des professions peu qualifiées. Pour plus de détails sur les résultats par profession, cliquer ici.

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L’analyse des pressions futures sur le marché du travail suppose que les tendances actuelles de la demande et de l’offre de main-d’œuvre se maintiendront. Il peut même arriver que dans certaines professions les déséquilibres diminuent et finissent par disparaître à long terme parce que les entreprises et les travailleurs réagissent aux signaux du marché (en relevant les rémunérations dans les professions où la demande est supérieure à l’offre, par exemple) ou à l’annonce de déséquilibres éventuels. Ainsi, les jeunes pourraient choisir de suivre des études menant à des emplois où l’offre est insuffisante ou encore des travailleurs déjà occupés pourraient décider de passer de leur emploi actuel à une profession où la demande est forte. De leur côté, les entreprises pourraient décider d’utiliser plus de machines et de matériel et moins de main-d’œuvre si le prix relatif de cette dernière se met à augmenter. Avec le temps, ces rajustements de l’offre et de la demande aideront à atténuer les pressions qui se manifestent dans les professions où la demande est excédentaire.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

63

64

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Notes sur les projections : méthodologie et résultats détaillés

Projections démographiques, macroéconomiques et relatives à la population active : méthodologie et résultats Activité macroéconomique Le scénario macroéconomique utilisé pour ces projections a été élaboré en collaboration avec le Conference Board du Canada, dont les projections à moyen terme établies au printemps de 2006 ont servi de point de départ. Le scénario du Conference Board a été ajusté afin d’y intégrer des hypothèses qui représentaient un consensus des experts à propos de certaines variables clés, dont le PIB et l’emploi en 2006-2010 et en 2011-2015. Hypothèses macroéconomiques (taux de croissance annuel moyen) 2006-2010

2011-2015

PIB

2,9 %

2,6 %

Emploi

1,4 %

0,8 %

Ce consensus a été tiré d’une multitude de sources privées et publiques, y compris Consensus Forecasts (secteur privé), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Fonds monétaire international (FMI), Finances Canada (Mise à jour financière de 2005) et la Banque du Canada. Le scénario n’a pas pour but de prédire les fluctuations conjoncturelles de l’économie au-delà du cycle actuel; les projections à plus long terme reposent sur les tendances structurelles de l’offre de main-d’œuvre, de la productivité et des composantes de la demande. On pourra obtenir plus de détails sur les hypothèses macroéconomiques employées dans ces projections en s’adressant à la Direction de la recherche sur la politique stratégique de Ressources humaines et Développement social Canada. Démographie Les modèles MEDS (Models of Economic-Demographic Systems), mis au point par Denton, Feaver et Spencer de l’Université McMaster, ont été utilisés pour spécifier le scénario démographique à la base des projections des conditions sur le marché du travail.

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67

Hypothèses démographiques Le nombre de naissances dépend de trois facteurs : (1) le taux de fécondité (établi à 1,5 enfant par femme), (2) l’âge moyen des mères à la naissance de leur premier enfant (stable à 29,1 ans); et (3) la taille de la cohorte des femmes en âge de procréer. En ce qui a trait à la mortalité, on prévoit que le niveau de vie plus élevé et les progrès de la médecine continueront d’allonger l’espérance de vie, mais à un rythme moins rapide que par le passé. L’espérance de vie des femmes, qui se chiffrait à 81,4 ans en 1996, devrait passer à 86,1 ans en 2051. Chez les hommes, elle devrait passer de 75,5 ans en 1996 à 82,8 ans en 2051. Les taux d’immigration et d’émigration sont maintenus constants à 0,75 % et à 0,20 % de la population canadienne, respectivement, tout au long de la période visée par la projection.

La population du Canada, qui était de 29,6 millions en 1996, a atteint 32,2 millions en 2005. Elle devrait augmenter à un rythme stable pour passer à 35,0 millions d’habitants en 2015, une hausse de 2,8 millions sur 10 ans, comparativement à une progression de 2,9 millions entre 1996 et 2005. Le taux de croissance annuelle moyen, qui se chiffrait à 1,1 % entre 1996 et 2005, passera à 0,9 % entre 2006 et 2015. Cette décélération est principalement attribuable au ralentissement de l’accroissement naturel de la population (les naissances moins les décès), lui-même dû à l’effet conjugué des faibles taux de fécondité et de la croissance plus lente de l’espérance de vie. L’immigration jouera donc un rôle plus important dans la croissance démographique du Canada. Répartition de la croissance démographique selon la source (immigration nette et accroissement naturel), 1976-2051 (en milliers) 400

Accroissement naturel

Immigration nette

Augmentation totale de la population

300

200

100

0 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021 2026 2031 2036 2041 2046 2051 -100

-200

Sources : (1976-2005) Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles; (2006-2051) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

L’immigration joue déjà un rôle important dans l’accroissement de la population canadienne. Son apport à la croissance démographique restera relativement stable entre 2006 et 2015, mais on s’attend à ce qu’en termes cumulatifs, l’immigration représente plus des deux tiers (67,5 %) de l’augmentation totale de la population d’ici 2015. Le ralentissement de l’accroissement naturel de la population au cours de la prochaine décennie se répercutera directement sur l’augmentation du bassin démographique (la « population source ») de la population active (c’est-à-dire les personnes âgées de 15 ans ou plus). On s’attend à ce que le taux d’augmentation de la population source passe de 1,3 % (1996-2005) à 1,1 % au cours de la période de projection. Population active Le vieillissement démographique se répercutera sur le marché du travail actuel car il contribuera au vieillissement de la main-d’œuvre et à l’accroissement du nombre de départs à la retraite. Les projections relatives à la population active reposent sur un modèle des taux d’activité mis au point par RHDSC. Ce modèle projette la population active par groupe d’âge, sexe et niveau de scolarité en faisant appel à la notion de cohorte. Ainsi, le modèle suit la progression de la scolarisation des plus jeunes et veille à ce que les niveaux soient maintenus tout au long de la période de projection. Dans le cas des personnes plus âgées, le modèle suit le comportement des cohortes de naissance au fil des années. En effet, certains groupes, notamment les femmes, sont aujourd’hui davantage présents sur le marché du travail qu’ils ne l’étaient par le passé. Le taux d’activité projeté se trouve donc influencé par cet effet de cohorte positif. Selon Finance Canada22, cet effet devrait s’atténuer vers 2015.

22

Voir T. Sargent, « Canadian Labour Force Participation Rate: Developments and Prospects », Ottawa, Finances Canada, juin 2003.

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Croissance de la population totale et de la population active, 1991-20151 (%)

Population totale

Population source

Population active

2,0 1,8 1,6 1,4 1,2 1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 1991-1995 1

1996-2000

2001-2005

2006-2010

2011-2015

Taux de croissance annuel moyen

Sources : (1991-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

La population active devrait passer de 17,3 millions d’individus en 2005 à 19,1 millions en 2015. Cette augmentation moyenne de 1,0 % par année représentera un ralentissement par rapport au taux moyen de 1,7 % par année observée de 1996 à 2005. On prévoit que le taux d’activité global diminuera au cours des 10 prochaines années, passant de 67,2 % en 2005 à 66,7 % en 2015, car la hausse des taux d’activité des personnes plus âgées sera compensée par le vieillissement général de la population active. Population active et taux d’activité

Population active et taux d’activité des jeunes (15 à 24 ans)

Population active Taux d'activité (échelle de droite)

(en milliers)

(%)

(%)

20,000

70

3,000

74

19,000

69

2,900

72

18,000

68

2,800

70

67

2,700

17,000 16,000

66

15,000 14,000

65

13,000

64

12,000

63 1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

70

Population active Taux d'activité (échelle de droite)

(en milliers)

68

2,600

66

2,500 2,400

64

2,300

62 60

2,200 1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

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Les 15 à 24 ans Chez les jeunes, le taux d’activité a baissé sensiblement durant les années 90 par rapport au sommet atteint en 1989. Pendant cette décennie, plus de jeunes ont décidé de poursuivre leurs études, comme en témoigne la hausse des taux de fréquentation scolaire jusqu’en 1997. Depuis, l’amélioration de la conjoncture a attiré un plus grand nombre de jeunes sur le marché du travail, de sorte que leur taux d’activité s’est accru. Le taux d’activité des jeunes devrait augmenter graduellement pour se chiffrer à 68,5 % en 2015 (il était de 65,9 % en 2005), pourcentage qui restera néanmoins inférieur de 2,6 points au sommet de 71,1 % enregistré en 1989. Les 25 à 54 ans La population active du groupe dit « principal » devrait continuer d’augmenter, mais à un rythme décroissant. Au cours des dernières décennies, c’est à l’adhésion accrue des femmes au marché du travail qu’on peut attribuer une bonne partie de la hausse du taux d’activité des personnes âges de 25 à 54 ans. On s’attend à ce que le taux d’activité des femmes continuent de s’accroître, mais à un taux moins élevé qu’auparavant, ce qui est principalement attribuable à l’atténuation de l’effet de l’augmentation du niveau de scolarité chez les femmes. Les pressions exercées sur le marché du travail par le vieillissement de la population devraient toutefois avoir des répercussions positives, surtout sur le taux d’activité des hommes. Le taux d’activité des hommes du groupe principal devrait donc augmenter légèrement, passant de 91,5 % en 2005 à 91,9 % en 2015. Le taux des femmes devrait progresser un peu plus rapidement, passant de 81,1 % à 82,3 %. Population active et taux d’activité du groupe principal (25 à 54 ans) – Hommes Population active Taux d'activité (échelle de droite)

(en milliers)

(%)

7,000 6,800 6,600 6,400 6,200 6,000 5,800 5,600

94

Population active et taux d’activité du groupe principal (25 à 54 ans) – Femmes Population active Taux d'activité (échelle de droite)

(en milliers)

(%)

6,500

88 86

6,000 93

84 5,500

82

5,000

80

92

5,400 5,200 1990

1995

2000

2005

2010

78

91

4,500

90

4,000

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

76 74 1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Les 55 ans et plus Le taux d’activité des personnes âgées de 55 ans et plus a connu une baisse sensible jusqu’en 1996, principalement attribuable au recul de la participation des hommes de cette tranche d’âge au marché du travail. La hausse enregistrée par la suite devrait se poursuivre jusqu’en 2015, bien qu’à un rythme décroissant. Parmi les facteurs contribuant à cette augmentation, on peut mentionner la présence d’une plus grande proportion de personnes instruites (qui tendent à être plus actives), l’effet de cohorte (les personnes appartenant à cette tranche d’âge sont plus actives que les générations précédentes), l’amélioration de l’état de santé général des personnes d’âge mur et la conjoncture favorable du marché du travail. Compte tenu de l’importance démographique grandissante de cette cohorte, son taux d’activité continuera de s’accroître pour atteindre 69,9 % chez les hommes et 55,2 % chez les femmes en 2015. Parmi les personnes les plus âgées (65 ans et plus), le taux d’activité des hommes devrait passer de 12,1 % en 2005 à 18,8 % en 2015, et celui des femmes de 5,0 à 8,2 % au cours de la même période. C’est donc dire que la population active au sein de ce groupe doublera au cours des 10 prochaines années. Population active et taux d’activité des plus âgés (55 à 64 ans) – Hommes Population active Taux d'activité (échelle de droite)

(en milliers)

(%)

1,800

73 71 69 67 65 63 61 59 57 55

1,600 1,400 1,200 1,000 800 600 1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

72

Population active et taux d’activité des plus âgés (55 à 64 ans) – Femmes Population active Taux d'activité (échelle de droite)

(en milliers)

(%)

1,600

60

1,400

55

1,200

50

1,000

45

800

40

600

35

400 200

30 1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Projections relatives au PIB et à l’emploi par industrie : méthodologie et résultats Méthodologie Le scénario industriel utilisé pour établir nos projections a été mis au point en collaboration avec le Conference Board du Canada. On a d’abord établi une prévision pour le PIB par industrie à l’aide des projections relatives aux catégories de dépenses de la demande finale dans le modèle macroéconomique du Conference Board (Medium-Term Forecasting Model). Ensuite, la productivité du travail par industrie a été estimée à partir de sa tendance passée obtenue à l’aide d’un filtre Hodrick-Prescott. Les projections relatives à l’emploi par industrie sont obtenues à partir des projections du PIB et de la productivité du travail par industrie. Résultats Croissance du produit intérieur brut (PIB), de l'emploi et de la productivité selon l'industrie, 2001-2015 Croissance annuelle moyenne (%) 2001-2005 Toutes les industries Industries productrices de biens Agriculture Autres secteurs primaires Foresterie et exploitation forestière Pêche, chasse et piégeage Extr. minière (sauf ext. pétrole et gaz) Extraction de pétrole et de gaz Act. de soutien à l’ext. min.,pét.& gaz Construction Fabrication Produits alimentaires et boissons Fabrication de produits en bois Pâtes et papier Imprimerie Produits minéraux manufacturés Caoutchouc, plastique et prod. chim. Produits métalliques et de machines Fab. de prod. info., électron. et élec. Véhicules auto., remorques et pièces Autre matériel de transport Autres produits manufacturiers Services d’utilité publique

Croissance annuelle moyenne (%) 2006-2010

Croissance annuelle moyenne (%) 2006-2015

PIB

Emp.

Prod.

PIB

Emp.

Prod.

PIB

Emp.

Prod.

2.6

0.7

2.8

2.8

2.3 3.6

2.1 1.9

2.2 2.9

1.1 0.8 0.3 1.0

1.6

1.7 0.8

1.4 0.8 0.1 1.7

1.4

0.0 3.0

1.8 0.9 -1.6 2.2

1.9 1.9

2.9 0.5

-4.3 -1.8

7.6 2.3

1.3 1.4

0.1 0.8

1.2 0.6

0.4 1.4

-0.6 0.4

1.0 1.0

2.2 1.5

-1.6 8.2

3.9 -6.1

2.8 4.7

0.6 3.1

2.2 1.4

2.3 3.7

0.2 2.0

2.1 1.6

11.1 5.3 0.6

10.9 4.7 -0.4

0.3 0.6 1.0

3.6 2.4 3.4

3.0 1.7 0.3

0.6 0.7 3.2

3.1 2.1 3.4

1.9 1.3 0.6

1.2 0.8 2.8

2.0 3.2 -1.3 2.1

2.6 0.5 -2.6 0.5

-0.6 2.7 1.4 1.6

2.4 1.0 1.1 2.1

0.3 -1.2 -1.4 -0.9

2.1 2.3 2.6 2.8

2.5 1.5 1.1 1.6

0.4 -0.6 -0.9 -0.5

2.1 2.1 2.0 2.1

2.3

-1.4

3.8

4.2

0.8

3.3

3.9

0.6

3.2

2.8

1.1

1.6

4.2

0.9

3.3

4.2

1.3

2.8

1.7

1.9

-0.2

5.0

1.2

3.8

4.4

1.1

3.2

-6.2

-6.2

0.2

5.8

2.0

3.6

6.7

2.9

3.5

1.0 -1.8 -1.1 0.7

-0.2 -1.4 -2.1 1.7

1.3 -0.1 1.0 -1.0

1.7 5.1 2.5 3.1

-0.3 2.8 -1.0 0.5

2.1 2.0 3.5 2.5

1.9 4.4 2.7 2.8

-0.1 2.4 -0.2 0.1

2.0 1.8 3.0 2.7

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Croissance du produit intérieur brut (PIB), de l'emploi et de la productivité selon l'industrie, 2001-2015 (suite) Croissance annuelle moyenne (%) 2001-2005 Industries productrices de services Services commerciaux Commerce de gros Commerce de détail Transport et entreposage Finance, assur. et affaires immob. Serv. professionnels aux entreprises Conception de syst. Informatiques Autres services professionnels Gestion, adm. et services de soutien Information, culture et loisirs Hébergement, restauration et loisirs Autres services Services non commerciaux Services d’enseignement Services de santé Administration publique

PIB

Emp.

3.4 5.2 4.6 2.6

2.1 2.0 2.2 2.4 0.5

3.4

Prod.

Croissance annuelle moyenne (%) 2006-2010 PIB

Emp.

1.3 2.9 2.2 2.0

2.8 3.3 3.3 2.5

1.6 1.6 1.9 2.2 1.4

2.9

0.5

2.2

1.9

2.1

-0.1

4.2 1.0

1.3 4.1

4.6 4.0 0.7 3.3 1.9 1.4 2.2 2.1

Prod.

Croissance annuelle moyenne (%) 2006-2015 PIB

Emp.

Prod.

1.2 1.4 1.1 1.0

2.8 3.1 2.9 2.5

1.2 1.1 1.1 1.2 1.0

1.6 2.0 1.6 1.5

1.0

1.1

2.4

0.7

1.7

3.2

1.9

1.2

3.3

1.6

1.7

2.8 -3.0

4.6 3.6

2.4 2.1

2.1 1.4

4.8 3.8

2.6 2.1

2.2 1.6

4.0 2.1

0.5 1.8

3.1 2.8

1.7 1.1

1.5 1.6

3.1 2.8

1.5 1.1

1.6 1.7

1.4 0.1 2.7 2.6 2.8 1.5

-0.6 3.1 -0.8 -1.1 -0.5 0.5

2.7 1.0 3.1 1.9 3.9 2.1

1.5 0.2 2.0 1.1 2.6 0.7

1.3 0.8 1.0 0.8 1.3 1.4

2.7 1.7 2.8 1.8 3.5 2.1

1.2 0.3 1.6 0.8 2.0 0.7

1.4 1.4 1.2 0.9 1.4 1.5

Source: RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, scénario de référence 2006.

SECTEUR DES SERVICES Le passage à l’économie du savoir favorise les services aux entreprises L’industrie de la conception de systèmes informatiques et services connexes a atteint sa maturité, de sorte qu’on est loin aujourd’hui des taux de croissance de 10 % ou plus qu’elle a connus pendant les années 90. On prévoit néanmoins que la production de cette industrie atteindra un taux annuel moyen de croissance de 4,8 % entre 2006 et 2015, vu la place importante qu’occupe aujourd’hui l’informatique dans la vie économique. Naturellement, le ralentissement de l’activité dans ce secteur a entraîné une diminution prononcée de la demande de travail; la délocalisation des services informatiques vers l’Inde et la Chine contribue également à ce phénomène de ralentissement. On s’attend à ce que l’emploi augmente à un taux annuel moyen de 2,4 % entre 2006 et 2010 et de 2,8 % au cours des cinq années suivantes, alors que l’industrie aura retrouvé sa vitesse de croisière. Cette croissance reste toutefois bien faible comparativement au taux moyen de plus de 20 % par année enregistré de 1994 à 1999. Malgré cela, les projections indiquent que la conception des systèmes informatiques sera au premier rang du secteur des services pour ce qui est de la croissance de la production et de l’emploi. Les services professionnels aux entreprises (services juridiques, de comptabilité, d’architecture et de génie) et autres services professionnels (services scientifiques et techniques, services de publicité) ont connu une croissance rapide pendant la deuxième moitié des années 90 en raison de la tendance croissante des entreprises à faire appel à l’impartition de processus non essentiels afin d’accroître leur efficacité opérationnelle, ainsi

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

que de la transition vers l’économie du savoir. Entre 2000 et 2005, la croissance de l’emploi a été légèrement plus faible pour ces deux groupes. En effet, les services professionnels aux entreprises ont été confrontés à une baisse de la construction non résidentielle (ingénieurs et architectes), à une diminution des profits des entreprises et à l’impartition de certains services à l’étranger (les services de comptabilité, notamment). Le ralentissement de la croissance dans les autres services professionnels était surtout attribuable à une baisse des sommes consacrées aux activités de recherche et développement et à une diminution des dépenses de publicité. Pendant la période visée par les projections, on s’attend à ce que la demande envers ces services augmente à la faveur du redressement des bénéfices des entreprises et de l’augmentation des investissements dans la construction non résidentielle et dans la recherche et le développement. La croissance annuelle moyenne prévue du PIB des services professionnels aux entreprises et des autres services professionnels au cours des 10 prochaines années sera respectivement de 3,3 % et 3,8 %. Malgré une hausse appréciable de la productivité présagée par les projections, celles-ci indiquent que l’emploi connaîtra une croissance annuelle moyenne vigoureuse, de l’ordre de 1,6 % pour les services professionnels aux entreprises et de 2,1 % pour les autres services professionnels. Ce dernier groupe connaîtra une croissance plus forte du PIB et de l’emploi car il bénéficiera des investissements accrus en recherche et développement et de la demande en spécialistes de l’environnement pour faire face aux besoins grandissants dans ce secteur. Le groupe information, culture et loisirs – qui englobe notamment les télécommunications sans fil et par satellite, la radiodiffusion, Internet et la câblotransmission – a connu une croissance mitigée au cours des dernières années. Au milieu des années 90, alors que bon nombre de ces services en étaient à leurs premiers pas, ils ont balayé le marché à une vitesse fulgurante. Depuis 2002, bon nombre d’entre eux affichent toutefois des signes de maturité tandis que d’autres ont été durement touchés par l’éclatement de la bulle technologique, notamment le sous-secteur des télécommunications, d’Internet et de la radiotélévision. C’est pourquoi on a vu la croissance de l’emploi ralentir de façon sensible dans cette industrie depuis 2002. Depuis le début de la décennie actuelle, seuls deux sous-secteurs – le groupe divertissement, loisirs et jeux de hasard et les arts d’interprétation – connaissent une solide croissance, grâce à la hausse du revenu disponible des ménages. À mesure que certains sous-secteurs atteindront la maturité et que d’autres amorceront une reprise, le taux de croissance du PIB du secteur (2,8 %) devrait égaler celui de l’ensemble de l’économie entre 2006 et 2015. L’importance des changements technologiques dans ce groupe aura toutefois tendance à favoriser la productivité aux dépens de l’emploi, limitant la croissance de ce dernier à 1,1 % par année. La croissance vigoureuse du groupe finance, assurances, immobilier et location ces dernières années est principalement attribuable au dynamisme du marché de l’immobilier. La production a augmenté de 3,4 % par année en moyenne et l’emploi de 2,9 % depuis 2001, taux qui sont supérieurs aux moyennes pour l’ensemble de l’économie. Toutefois, en raison du ralentissement prévu du côté des services immobiliers et des prêts hypothécaires, la production s’accroîtra à un rythme plus lent que l’économie dans son ensemble au cours des dix prochaines années. Par contre, l’accroissement de la richesse et de l’actif immobilier ainsi que les besoins en services financiers (particulièrement de services de gestion du patrimoine) d’une population vieillissante bénéficieront à ce secteur. On s’attend à une augmentation relativement faible de l’emploi (0,7 % par année) entre

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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2006 et 2015 parce que le recours grandissant à la technologie – y compris les guichets bancaires automatiques, l’utilisation d’Internet pour effectuer des transactions bancaires et les inscriptions de maisons à vendre sur Internet – aura pour effet de limiter la demande de travailleurs. L’évolution démographique et les perspectives financières des gouvernements se répercuteront sur l’emploi dans les services gouvernementaux et sociaux Tout au long des années 90, la croissance du groupe santé et assistance sociale a été très faible en raison des compressions importantes des dépenses en soins de santé effectuées par les gouvernements pour maîtriser leurs déficits. Grâce aux surplus qui sont apparus à la fin des années 90, les dépenses ont augmenté et on a assisté à une reprise accélérée de l’activité dans ce secteur. C’est pourquoi le groupe santé et assistance sociale a fortement contribué à la croissance de l’emploi dans le secteur des services ces dernières années. L’Institut canadien d’information sur la santé estime que les dépenses en santé ont augmenté en moyenne de 7,9 % par année depuis 2000, de sorte que près de 300 000 emplois ont été créés dans les soins de santé et l’assistance sociale, ce qui représente une croissance de plus de 20 %. Parmi les facteurs qui expliquent cette croissance des professions de la santé, on peut mentionner, outre l’amélioration de la situation financière des provinces et du gouvernement fédéral, les pressions accrues qu’exercent le vieillissement de la population sur le système de santé, ainsi que la pénurie grandissante de travailleurs de la santé (attribuable à l’insuffisance de l’offre de travail et à l’augmentation du nombre de départs à la retraite). Par ailleurs, la hausse de la demande de travailleurs en services de garderie, principalement au Québec, a favorisé la croissance du sous-secteur de l’assistance sociale. Les projections indiquent que la situation dans les soins de santé se maintiendra au cours des prochaines années. Toutefois, la croissance dans la composante assistance sociale devrait ralentir quelque peu, car le réseau de garderies subventionnées au Québec a maintenant atteint sa maturité et il ne semble pas que les autres provinces emboîteront le pas. Aussi prévoit-on pour l’ensemble de ce secteur une performance supérieure à la moyenne générale pour ce qui est de la croissance de la production (3,5 %) et de l’emploi (2,0 %) au cours des années 2006 à 201523. Cette progression vigoureuse reflète les engagements pris par le gouvernement fédéral et par les provinces en vue d’améliorer le système de santé du Canada. Les nouvelles technologies adoptées dans ce secteur permettront éventuellement de dispenser les soins en faisant appel à des effectifs réduits, phénomène qui se traduira par un ralentissement de la croissance de l’emploi pendant la période de projection. De 2,6 % par année entre 2006 et 2010, le taux de croissance moyen s’abaissera en effet à 1,4 % par année pendant les cinq années suivantes.

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Les projections de l’emploi représentent la demande d’emploi requise et non le nombre d’emplois effectivement occupés. Ainsi, si l’offre n’est pas suffisante pour combler la demande requise, la croissance de l’emploi sera plus faible que prévu. (Cette précision s’applique à toutes les industries, mais elle revêt une pertinence particulière pour le secteur de la santé, où l’offre est soumise à des contraintes par les gouvernements, qui imposent des contingentements aux écoles de médecine et des sciences infirmières.)

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Après avoir affiché une croissance anémique en 2000 et 2001, le marché du travail s’est par la suite amélioré sensiblement dans le secteur de l’enseignement, l’emploi ayant augmenté en moyenne de 2,6 % par année depuis 2001. L’amélioration de la situation financière des gouvernements, le sous-financement du secteur de l’éducation au cours des années précédentes et l’arrivée de la « double cohorte » de l’Ontario ont favorisé une hausse importante des investissements dans le système d’enseignement. L’activité dans le secteur de l’éducation est généralement liée au profil démographique du Canada et aux politiques budgétaires. Or, la population vieillit : à mesure que la deuxième génération du baby-boom quittera la cohorte des 0-24 ans, la proportion de la population au sein de cette tranche d’âge va diminuer à une cadence rapide. Aussi s’attend-on à ce que la croissance de la production réelle dans le secteur de l’enseignement soit modeste au cours de la période de projection (une moyenne annuelle de 1,8 %), car la production accrue de l’enseignement postsecondaire, due à la hausse des inscriptions et des investissements publics dans les collèges et les universités, ne suffira pas à compenser le ralentissement de la fréquentation aux niveaux primaire et secondaire. La diminution de la demande de professeurs et d’enseignants se traduira par une croissance affaiblie de l’emploi au cours des dernières années de la période de projection. L’emploi devrait croître à un taux de 0,8 % par année, ce qui est légèrement en deçà de la moyenne projetée pour l’ensemble de l’économie pendant les années 2006 à 2015. Les perspectives du secteur de l’administration publique sont étroitement liées à la situation financière et aux programmes des gouvernements. Au cours des années 90, alors que les gouvernements étaient confrontés à des déficits importants, le niveau d’activité de ce secteur a décliné ou est demeuré pratiquement inchangé. L’emploi a baissé pendant huit années consécutives (de 1993 à 2000). Le nombre d’employés des administrations publiques a augmenté en moyenne de 1,5 % par année depuis 2001, l’administration fédérale s’étant tout particulièrement signalée à cet égard. On prévoit que le niveau d’activité de l’ensemble des administrations publiques croîtra à un taux annuel de 2,1 % au cours de la prochaine décennie. On estime que le solde budgétaire restera positif et qu’il ne sera donc pas nécessaire d’apporter des réductions sensibles aux services publics à long terme. Toutefois, compte tenu des engagements annoncés dans les récents budgets fédéraux et provinciaux (en date du début de 2006), on ne s’attend pas non plus à des hausses importantes des dépenses gouvernementales, sauf dans le secteur de la santé. De 2006 à 2015, l’emploi dans le secteur de l’administration publique devrait donc augmenter à un taux annuel moyen de 0,7 %. L’emploi dans le secteur des biens et services de consommation suivra la tendance générale Au cours des cinq dernières années, la croissance du PIB et de l’emploi dans le secteur du commerce a été supérieure à la moyenne pour l’ensemble de l’économie. La production du commerce de gros s’est avérée plus dynamique que celle du commerce de détail. En effet, le commerce de gros a non seulement bénéficié de la bonne performance de l’économie et de la vigueur du marché de l’habitation, mais il a également été soutenu par la forte reprise des ventes de machines et de matériel. La productivité ayant toutefois été plus élevée dans le commerce de gros, l’emploi a augmenté un peu plus rapidement dans le commerce de détail. On s’attend à ce que les deux sous-secteurs enregistrent de bons Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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résultats d’ici 2015, soit des taux annuels moyens de croissance du PIB de 3,1 % (commerce de gros) et de 2,9 % (commerce de détail). Ces perspectives favorables découlent principalement de la progression vigoureuse du revenu réel disponible – dont on prévoit qu’elle atteindra un taux moyen de 3,0 % par année au cours de la période de projection – et de la croissance relativement forte de l’emploi global. La hausse du revenu réel disponible s’explique non seulement par l’augmentation des salaires, mais aussi par la diminution des ponctions fiscales, notamment celle de la taxe sur les produits et services (TPS). Les ménages disposeront donc d’un revenu discrétionnaire plus élevé pour leurs dépenses dans les points de vente de gros et de détail. De plus, les dépenses en machines et matériel devraient se maintenir à un niveau élevé tout au long de la période de projection, ce qui favorisera la croissance du commerce de gros. On prévoit toutefois que la hausse de la productivité limitera la croissance moyenne de l’emploi dans le commerce de détail (1,2 %) et le commerce de gros (1,1 %). Le ralentissement de la croissance de l’emploi sera plus important dans la seconde moitié de la période de projection en raison de la popularité grandissante des achats sur Internet. À long terme, le vieillissement de la population aura également des incidences négatives sur le secteur du commerce car les personnes âgées ont tendance à dépenser davantage pour les soins de santé, et ce, au détriment des biens de consommation. L’activité dans l’industrie du transport et de l’entreposage a connu de fortes fluctuations ces dernières années. En effet, l’emploi a diminué en 2002, principalement à cause de la faiblesse de l’économie américaine et des difficultés financières des compagnies aériennes. Par la suite, la confiance renouvelée envers le transport aérien dès 2003, la vigueur de l’économie canadienne et la reprise de l’activité aux États-Unis ont permis de surmonter les problèmes qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, de sorte que l’emploi a rebondi en 2003. Depuis, l’appréciation à peu près ininterrompue du dollar canadien a eu pour effet de réduire les exportations de biens vers les États-Unis et la hausse du prix du pétrole a provoqué une augmentation des coûts dans l’industrie du transport, de sorte que la croissance de l’emploi a ralenti de nouveau en 2004 et 2005, en particulier dans le sous-secteur du camionnage. On s’attend par contre à ce que la vigueur de l’économie américaine au cours des prochaines années stimule les exportations canadiennes au sud de la frontière et ait un effet positif sur l’industrie du transport et de l’entreposage. Bien qu’on prévoit une légère baisse du taux de change, les entreprises manufacturières vont s’adapter à la valeur plus élevée de la devise canadienne en investissant en machines et en matériel afin d’accroître leur compétitivité. De plus, l’industrie aérienne semble s’être remise des turbulences auxquelles elle a été exposée ces dernières années et devrait reprendre un rythme de croissance plus dynamique. La hausse des investissements dans les transports publics devrait par ailleurs favoriser l’industrie du transport grâce à la demande accrue en services de transport en commun. La demande de travailleurs devrait se situer près de la moyenne de l’économie, soit une croissance moyenne de l’emploi de 1,0 % par an au cours de la prochaine décennie.

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Les dernières années ont été difficiles pour le groupe hébergement et services de restauration. Après avoir été durement touché par les contrecoups du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) sur le tourisme en 2003, ce secteur a fait les frais de l’appréciation du dollar canadien en 2004 et 2005. La hausse de la devise canadienne, surtout par rapport au dollar américain, a eu un impact négatif sur le nombre de visiteurs étrangers et a incité de nombreux Canadiens a voyager à l’extérieur du pays en raison du pouvoir d’achat plus élevé à l’étranger. Comme on s’attend à ce que la valeur du dollar canadien reste élevée au cours des prochaines années, il est peu probable que le compte des voyages internationaux s’améliore sensiblement à court terme. La vigueur de la consommation intérieure, stimulée par la hausse du revenu disponible réel, devrait néanmoins favoriser la production de cette industrie. À plus long terme, on prévoit que la consommation de services d’hébergement et de restauration s’accroîtra en raison de l’augmentation du nombre de retraités issus de la génération des baby-boomers, qui auront plus de temps à consacrer aux voyages et à d’autres loisirs. Aussi le taux de croissance du PIB de ce secteur devrait s’établir à 2,7 % par année en moyenne d’ici 2015, tandis que l’emploi devrait augmenter de 1,2 % par année, ce qui situe la performance de l’industrie près de la moyenne de l’économie dans son ensemble. INDUSTRIES PRODUCTRICES DE BIENS Après le boom qu’a connu la construction résidentielle ces dernières années, la croissance de l’emploi devrait être plus faible dans la construction et les services d’utilité publique C’est au dynamisme de la construction domiciliaire qu’il faut d’abord attribuer la croissance de l’emploi dans l’industrie de la construction depuis 2001. Les investissements dans le logement ont en effet monté en flèche au cours de cette période à la faveur d’un marché du travail vigoureux et de taux d’intérêt très faibles. Même si la croissance est demeurée solide en 2005, l’activité dans la branche résidentielle a commencé à s’essouffler. La relance des investissements dans la construction non résidentielle, après plusieurs années de croissance anémique, a néanmoins permis à l’ensemble de l’industrie de la construction de maintenir son élan. Cette reprise de la construction non résidentielle est principalement attribuable aux investissements considérables qui ont été effectués dans le secteur énergétique. En effet, la demande d’espaces à bureau dans les grands centres a été bien inférieure à l’offre ces dernières années, de sorte que la construction de nouveaux immeubles s’est accrue à un rythme modéré. C’est pourquoi les taux de vacance restent élevés partout au Canada sauf dans certaines villes de l’Ouest. En termes nets, l’emploi dans l’ensemble de l’industrie a augmenté de plus de 25 % (110 000 nouveaux postes) depuis 2001. Outre l’accroissement des mises en chantier, on note aussi une reprise dans le secteur de la rénovation, stimulée par le dynamisme du marché de la revente et le vieillissement des unités construites pendant le boom de la fin des années 80. Le boom du logement a également eu des retombées importantes sur l’emploi dans la fabrication et la vente au détail de meubles, la vente de matériel de construction, le secteur immobilier et les services bancaires (marché hypothécaire). Le rythme de l’activité du secteur de la construction résidentielle ralentira considérablement en 2006 et on s’attend à ce que la croissance dans le secteur de la construction de logement soit presque nulle par la suite. À court terme, la hausse des taux

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d’intérêt et l’absence de demande insatisfaite seront à l’origine de cette baisse d’activité. À plus long terme, les projections indiquent que le vieillissement de la population aura un effet dépressif sur ce secteur car le nombre de personnes appartenant à la génération la plus susceptible d’acheter une première maison va diminuer de plus en plus. La rénovation de logements pourrait toutefois compenser en partie la baisse du nombre de mises en chantier. L’industrie de la construction non résidentielle bénéficiera de la réalisation de grands projets, notamment énergétiques (électricité et hydrocarbures). Dans l’ensemble, on prévoit que l’emploi dans la construction croîtra à un taux annuel moyen de 1,3 % de 2006 à 2015. On verra par ailleurs la productivité s’accroître davantage à mesure que la construction non résidentielle prendra le relais de la construction résidentielle, où le coefficient de maind’œuvre est plus élevé. La production du secteur des services d’utilité publique est liée à celle de l’économie dans son ensemble. Aussi le ralentissement qu’a connu cette dernière en 2001 et de nouveau en 2003 s’est-il répercuté sur la production réelle dans ce secteur. La croissance des services d’utilité publique est restée anémique en 2004 et 2005, alors que la forte appréciation de la devise canadienne ralentissait l’activité dans le secteur de la fabrication. Bien que de nombreuses pertes d’emploi se soient produites en 2005, le PIB réel a fait un bond important en 2005, sans doute sous l’impulsion de la hausse des tarifs de l’électricité dans plusieurs provinces. Comme la croissance de la production industrielle devrait se situer dans la moyenne au cours de la période de projection, on s’attend à ce que l’augmentation du PIB des services d’utilité publique suive de près celle de l’économie dans son ensemble. Elle découlera aussi de l’accroissement de la demande en énergie au Canada et aux États-Unis, ainsi que du vieillissement de certaines installations dans les secteurs de l’énergie et des services municipaux (adduction d’eau et égouts). Les projections tiennent également compte de la décision de certaines provinces de déréglementer leur marché de l’électricité et d’exporter cette ressource aux États-Unis. Comme il s’agit d’un secteur à forte densité de capital et que la productivité est très sensible à l’adoption de nouvelles technologies, on s’attend à ce que la demande en nouveaux travailleurs soit très faible au cours de la prochaine décennie (taux annuel de 0,1 %), tandis que la croissance de la production (taux annuel de 2,8 %) sera comparable à la moyenne de l’ensemble de l’économie. La croissance de l’emploi sera inférieure à la moyenne dans la fabrication en raison d’une hausse sensible de la productivité pour maintenir la compétitivité L’année 2004 a été relativement bonne pour les industries du secteur de la fabrication, aussi bien la production que l’emploi ayant repris de la vigueur après la croissance anémique de la production et les pertes d’emplois subies en 2003. Malgré la valeur élevée de la devise canadienne et la persistance de certains différends commerciaux avec les États-Unis, la plupart des industries ont connu une performance vigoureuse en 2004 grâce à la forte reprise de l’économie américaine et à la hausse marquée des investissements en machines et matériel. En 2005, cependant, l’appréciation continue du dollar canadien, la hausse des coûts du pétrole et la concurrence de plus en plus vive venant des économies asiatiques, celle de la Chine notamment, se sont conjuguées pour forcer les entreprises manufacturières canadiennes à faire près de 85 000 mises à pied – une baisse 80

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de 3,7 % de la main-d’œuvre. Les secteurs les plus touchés étaient les « autres industries manufacturières » (textiles, vêtements et meubles), la fabrication de produits en bois, l’impression et la fabrication de véhicules automobiles. On prévoit qu’au cours de la période de projection, la production du secteur de la fabrication croîtra de 3,4 % par année en moyenne, soit à un taux supérieur à celui de l’économie dans son ensemble. Ce dynamisme sera en bonne partie le fruit de la solide performance des investissements en machines et matériel. On s’attend à ce que les manufacturiers continuent d’accroître leur productivité afin de rester compétitifs face à la valeur élevée du dollar canadien et à la concurrence intense qu’ils doivent affronter sur les marchés mondiaux, de sorte que la croissance moyenne de l’emploi sera relativement faible, soit 0,6 % par année. La situation variera considérablement d’une industrie à l’autre. Du côté de l’emploi, on s’attend d’ici à 2015 à des taux de croissance élevés dans la fabrication de produits informatiques et électroniques (2,9 % par année en moyenne) et d’autre matériel de transport (2,4 %). Par contre, il faut prévoir des pertes d’emplois dans la fabrication de véhicules automobiles et de pièces (-0,1 %), les « autres » industries manufacturières (-0,2 %), l’imprimerie (-0,5 %), les produits du bois (-0,6 %) et les pâtes et papiers (-0,9 %). Enfin, on prévoit que la production dans la fabrication de produits du caoutchouc, plastiques et chimiques et de produits métalliques et de machinerie se rapprochera de celle de l’ensemble de l’économie. Dans la fabrication d’aliments et de boissons et celle de produits minéraux manufacturés, la croissance de l’emploi devrait être légèrement inférieure à la moyenne générale. • Dans l’industrie des produits informatiques, électroniques et électriques, les

fabricants de produits électroniques se sont enfin relevés au cours des deux dernières années de l’effondrement du marché mondial du matériel de télécommunications qui s’était produit au début de la décennie. De 2001 à 2003, le PIB de l’industrie a chuté de presque 40 % tandis que plus de 35 000 emplois ont disparu, principalement en raison des capacités excédentaires des firmes de télécommunications. L’industrie s’est toutefois remise en partie de l’effondrement de la demande en matériel d’ordinateur et de télécommunications en 2004 et 2005, alors que le PIB a augmenté de près de 20 %. Le redressement de l’économie aux États-Unis et au Canada, conjugué à l’augmentation des bénéfices des entreprises, a stimulé les dépenses en immobilisations depuis deux ans, préparant ainsi la voie au renouvellement de la demande en matériel de télécommunications, d’ordinateurs et d’autres produits électroniques. La reprise des dépenses en matériel et en logiciel dans les deux pays est également attribuable à l’obsolescence du matériel après trois années de sous-investissement. Par contre, la forte croissance de la production en 2004 et 2005 ne s’est pas accompagnée d’une hausse concomitante de l’emploi : après avoir chuté de 13 % en 2004, l’emploi n’a pas bougé en 2005. On s’attend à ce que la capacité excédentaire de l’industrie des télécommunications se résorbe graduellement au cours des prochaines années, mais elle continuera néanmoins d’avoir un impact négatif. La croissance continue des services sans fil et le début de la transition vers les systèmes de télécommunication IP – la tendance la plus récente au sein de cette industrie – devraient stimuler les ventes de matériel de télécommunications. Les taux de croissance n’atteindront sans doute pas les sommets enregistrés pendant les années 90, mais l’industrie des produits informatiques et électroniques peut néanmoins s’attendre à des augmentations annuelles moyennes du

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PIB (6,7 %) et de l’emploi (2,9 %) qui dépasseront largement la moyenne des autres secteurs au cours de la prochaine décennie. • Le groupe autre matériel de transport comprend notamment la fabrication de

produits et de pièces pour l’aérospatiale, les wagons et les moteurs, et la construction de navires et de bateaux. Ce sont les produits et pièces pour l’aérospatiale qui dominent cette industrie, représentant environ les trois quarts de la production à valeur ajoutée. Aussi la fabrication d’autre matériel de transport a-t-elle subi les contrecoups de la conjoncture défavorable qu’a connue l’aviation commerciale ces dernières années. Les commandes de nouveaux appareils ont diminué à la suite des événements du 11 septembre, provoquant des baisses importantes de la production et de l’emploi dans la fabrication aérospatiale depuis 2001. La situation semble toutefois s’améliorer et les carnets de commandes des entreprises commencent à se regarnir. La reprise de l’économie américaine, la hausse des dépenses militaires et la confiance renouvelée envers l’aviation commerciale devraient contribuer à stimuler la demande envers les produits aérospatiaux du Canada. D’autre part, la baisse ininterrompue de la construction navale qui avait débuté dans les années 90 a pris fin; les taux de croissance resteront modestes, mais cette industrie va tout au moins cesser de tirer le PIB du groupe vers le bas. Enfin, on s’attend à ce que l’évolution démographique, la congestion routière accrue et le souci de préserver l’environnement contribuent à soutenir la demande en systèmes de transport automatisés, y compris le transport ferroviaire. Dans l’ensemble, on prévoit un redressement important de la fabrication d’autre matériel de transport au cours des prochaines années, de sorte que le taux de croissance moyen de la production se situera à 5,1 % par année pendant la période de 2006 à 2010, pour ensuite passer à 3,6 % de 2011 à 2015 (soit une croissance annuelle moyenne de 4,4 % d’ici 2015). L’emploi devrait connaître une croissance moyenne de 2,4 % par année sur l’ensemble de la période de prévision; on s’attend à ce qu’il fasse un bond important de 2007 à 2010 grâce à la reprise de la fabrication aéronautique. • L’industrie des produits en caoutchouc, en plastique et chimiques est en pleine

expansion depuis plus de 10 ans; en particulier, les sous-secteurs de la fabrication de produits en plastique et de produits pharmaceutiques et de médicaments ne cessent s’accroître. Malgré cette tendance très positive, la croissance de la production et de l’emploi a récemment connu des années plus difficiles. Cela s’explique en partie par l’appréciation du dollar canadien, qui commence à avoir des répercussions sérieuses sur les exportations, et par la forte croissance des prix des produits pétroliers, qui a provoqué une hausse des coûts de production dans cette industrie. En conséquence, les compagnies canadiennes n’ont pas été en mesure de tirer parti de toutes les retombées positives engendrées par la solide croissance de l’économie américaine. En outre, le ralentissement des mises en chantier aura pour effet de réduire la demande de produits en plastique. La vigueur du sous-secteur de la rénovation domiciliaire compensera toutefois en bonne partie la baisse de la demande en nouvelles maisons. À plus long terme, la restructuration qu’ont récemment entreprise certains soussecteurs de cette industrie devrait porter fruit et les faire figurer parmi les principaux acteurs mondiaux; ce sera notamment le cas des sous-secteurs du plastique, des produits pharmaceutiques et des produits biotechnologiques. La croissance du PIB devrait donc être en moyenne de 4,2 % par an d’ici 2015, taux qui sera supérieur à la

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moyenne de l’ensemble des industries. Toutefois, pour faire faire face à une concurrence étrangère de plus en plus féroce, l’industrie devra investir pour augmenter sa productivité, ce qui limitera la croissance de l’emploi. Celle-ci devrait tout de même se situer à 1,3 % en moyenne par année pour la période 2006-2015, taux qui sera lui aussi légèrement supérieur à la moyenne. • Le secteur de la fabrication de produits métalliques et de machines a généralement

connu une croissance vigoureuse au cours de la dernière décennie, car les produits métallurgiques sont un élément essentiel de la production industrielle. Après une très forte croissance pendant la majeure partie des années 90, la production a baissé légèrement de 2001 à 2003. Le PIB de ce secteur a toutefois fait un bond de plus de 12 % en 2004 et 2005 en raison de la reprise du secteur de la fabrication aux États-Unis, destination de la majeure partie de la production canadienne, et d’une hausse importante des investissements en machines et en matériel. L’emploi a suivi la même tendance : après avoir diminué en 2003, il a augmenté de près de 7 % depuis deux ans. La production de ce secteur devrait connaître une croissance notable au cours des années à venir car les investissements en machines et en matériel augmenteront à la faveur de la croissance de l’économie américaine, de l’abondance de projets de construction dans le secteur énergétique (en particulier dans les sables bitumineux) et de la hausse des bénéfices des entreprises. La forte demande en provenance des pays émergents, au premier chef de la Chine, devrait également stimuler la production de produits métalliques et de machines. Pris ensemble, ces divers facteurs devraient favoriser les exportations de ces produits et accroître la production de 4,4 %. Par contre, la forte concurrence étrangère obligera les entreprises à investir pour accroître leur productivité afin de demeurer compétitives, ce qui entraînera une croissance relativement faible de l’emploi au cours de la prochaine décennie, soit un taux moyen de 1,1 % par année. • L’industrie des produits minéraux manufacturés comprend notamment le raffinage

du pétrole et la fabrication d’autres produits du pétrole, la fabrication d’asphalte, de ciment et de béton, la fabrication de produits de verre, la sidérurgie, les fonderies, les aciéries et les alumineries. Au cours des 10 dernières années, la production de cette industrie a connu une croissance solide, mais cela s’est fait au profit d’une hausse de la productivité, de sorte que l’emploi a connu une légère diminution pendant cette période. C’est surtout dans le secteur de la production de métaux primaires que les pertes d’emplois se sont fait sentir. Ce secteur – qui comprend notamment la sidérurgie et la production d’acier – a subi une restructuration importante au cours des dernières années. Pour la période de projection, la production devrait poursuivre sa croissance. La vigueur de la construction non résidentielle et des projets d’ingénierie et d’infrastructure profitera aux producteurs d’asphalte, de ciment et de béton, ainsi qu’aux producteurs de métaux primaires, tels l’acier et l’aluminium. Cependant, la hausse des prix de l’énergie nuit grandement aux industries du fer, de l’acier et de l’aluminium car elle augmente leurs coûts de production, ce qui rend les entreprises canadiennes moins compétitives sur les marchés mondiaux. La hausse prévue de la demande en métaux primaires dans certains pays en forte expansion devrait toutefois compenser les effets des coûts de l’énergie et limiter la baisse de la production de métaux primaires au pays. Par ailleurs, la demande toujours croissante d’énergie,

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la hausse du prix du pétrole et l’augmentation de la population permettront au PIB du sous-secteur du raffinage du pétrole de croître tout au long de la période de projection. On prévoit donc une forte croissance de la production (taux annuel de 3,9 %) sur les dix prochaines années, mais la croissance de l’emploi devrait rester faible (0,6 %), car il s’agit d’une industrie à forte teneur en capital, dont le niveau de la productivité est très élevé, et qui est en pleine phase de consolidation. • L’industrie de fabrication de produits alimentaires et de boissons a rencontré de

nombreux obstacles ces dernières années. En effet, les exportations ont subi les effets négatifs de l’appréciation du dollar canadien, de la léthargie de l’économie nord-américaine en 2002 et 2003 et des restrictions imposées par nos principaux partenaires commerciaux à l’encontre du bœuf canadien. L’augmentation du taux de change a par ailleurs favorisé la concurrence étrangère sur le marché intérieur. L’affaiblissement de la demande a entraîné un accroissement des inventaires, en particulier parmi les producteurs de boissons. Ce qui est étonnant, c’est que l’emploi dans ce secteur a progressé plus rapidement que dans l’ensemble de l’économie, malgré la faiblesse relative de la croissance de la production. Ce phénomène s’explique par la multiplication des petites entreprises spécialisées, notamment dans les aliments biologiques, les mets déjà préparés et la nourriture adaptée à différents régimes alimentaires, pour répondre à la demande de plus en plus diversifiée des consommateurs. Au cours de la prochaine décennie, la production de cette l’industrie devrait croître à un rythme légèrement inférieur à la moyenne. La bonne performance de l’économie mondiale, et de l’économie américaine notamment, conjuguée à la spécialisation dans des créneaux mieux adaptés à la demande des consommateurs, permettra de soutenir la croissance au-delà de la simple augmentation de la population. Par contre, les entraves aux échanges commerciaux vont continuer de limiter l’expansion de certaines industries – celle des produits laitiers, par exemple – et les contraintes sur les capacités de production vont réduire la croissance des exportations dans d’autres industries, notamment celle des produits de la mer. De plus, pour accroître sa productivité et maintenir sa compétitivité sur les marchés mondiaux, l’industrie devra poursuivre la modernisation des usines. C’est pourquoi on prévoit que l’emploi n’augmentera que très faiblement d’ici 2015, soit à un taux moyen de 0,4 % par année. • Les perspectives du secteur des véhicules et pièces automobiles sont mitigées. Après

avoir atteint un niveau record en 2000, les ventes d’automobiles en Amérique du Nord ont légèrement diminué par la suite. Elles sont toutefois restées très près de ce sommet grâce à des taux d’intérêt très bas et à des remises supplémentaires offertes par certains fabricants de voitures. Malgré cette stagnation des ventes nord-américaines, la production canadienne a augmenté de façon importante. L’emploi a néanmoins diminué de plus de 4 % depuis 2002. Cette baisse s’explique principalement par la restructuration amorcée par les trois grands fabricants pour maintenir leur compétitivité face à leurs concurrents asiatiques et européens; cette restructuration s’est soldée par une hausse importante de la productivité au détriment de l’emploi. Le nombre de nouveaux véhicules vendus en Amérique du Nord depuis 2000 est beaucoup plus élevé que la « normale », de sorte que le marché est saturé, les mesures d’incitation des concessionnaires ne donnant plus les résultats escomptés. En outre, les grands fabricants sont aux prises avec des capacités

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excédentaires depuis quelques années. Il faut donc s’attendre à ce que la croissance du secteur de l’automobile soit inférieure à la moyenne des 10 dernières années. Cet assombrissement des perspectives résultera notamment de la hausse prévue des taux d’intérêt et des faibles besoins de remplacement d’automobiles, les ventes élevées de ces dernières années ayant abaissé l’âge moyen du stock de véhicules. À plus long terme, le ralentissement de la production et de l’emploi dans l’industrie canadienne de l’automobile et des pièces sera principalement attribuable aux capacités excédentaires du secteur automobile à travers le monde, au rétrécissement de la part du marché détenue par les trois grands fabricants (Ford, General Motors et Daimler-Chrysler sont les principaux employeurs dans l’industrie automobile canadienne) et à la concurrence de plus en plus vive de pays comme le Mexique, le Brésil et la Chine. La croissance de la production de 2006 à 2015 sera en deçà de la moyenne générale, soit 1,9 % par année. En outre, les fabricants canadiens investiront des sommes importantes pour accroître la flexibilité de la production et l’automatisation des usines afin de rehausser leur compétitivité et d’assurer leur viabilité à long terme. La restructuration amorcée par les constructeurs automobiles, particulièrement GM et Ford, entraînera inévitablement des mises à pied. La société GM a d’ailleurs annoncé la diminution, d’ici trois ans, de nombre de quarts de travail et même la fermeture d’usines, dont l’une des deux usines d’Oshawa en 2008. Toutefois, l’ouverture la même année d’une nouvelle usine de Toyota à Woodstock (Ontario) compensera en partie les pertes d’emplois chez GM. On s’attend donc à ce qu’il y ait une légère baisse de l’emploi, à raison de 0,1 % en moyenne par année. Bref, bien que la situation de l’industrie des véhicules et pièces automobiles soit difficile, on est loin de la crise appréhendée par de nombreux analystes et médias. • L’industrie des autres produits manufacturiers, laquelle comprend notamment les

secteurs du vêtement, du textile et des meubles, fait face à de nombreuses difficultés depuis quelques années. Ces secteurs ont été durement touchés par la concurrence internationale, en particulier de la part des pays émergents tels que la Chine, le Mexique et l’Inde. De plus, alors même que les entreprises canadiennes font face à des coûts de production plus élevés que leurs concurrentes d’Asie ou d’Amérique latine, l’appréciation du dollar canadien vient augmenter les prix des produits canadiens payés à l’étranger. Plus particulièrement, dans les secteurs du textile et surtout du vêtement, la production et l’emploi ont chuté en raison de la forte concurrence étrangère, qui a contribué à la baisse des exportations canadiennes de ces produits vers les États-Unis. L’expiration du pacte sur le textile au début de 2005 a porté un coup dur aux entreprises canadiennes de vêtement et de textile. Le déclin de ces deux secteurs devrait donc se poursuivre tout au long de la période de projection. Par contre, le secteur de la production de meubles a bénéficié de l’intense activité de la construction résidentielle des dernières années, ce qui a permis de compenser les pertes attribuables à la concurrence étrangère. La baisse des mises en chantier et des ventes de maisons au cours des prochaines années devrait toutefois réduire la cadence dans la production de meubles. Pour faire face à la concurrence étrangère, les entreprises devront se spécialiser dans les produits à forte valeur ajoutée et elles devront investir afin d’augmenter leur productivité. La croissance de l’emploi dans ce secteur devrait donc ralentir sensiblement au cours de la période de projection. Enfin, la fabrication

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d’autres fournitures (notamment de fournitures et de matériel médicaux), qui a enregistré une forte croissance au cours de la dernière décennie, continuera d’être le moteur de croissance du secteur des autres produits manufacturiers au cours des 10 prochaines années. Dans l’ensemble, on s’attend donc pour la période 2006 à 2015 à une croissance de 2,7 % de la production, mais elle s’accompagnera d’une faible perte d’emplois (0,2 %). • L’industrie des produits du bois a connu une forte expansion au cours des 10

dernières années. Si l’on exclut l’année 2005, qui a été catastrophique, la croissance en taux annuels moyens a été de 6,2 % pour le PIB et de 3,9 % pour l’emploi. Cette solide performance est attribuable au dynamisme de la construction résidentielle et à l’amélioration de l’accès aux marchés étrangers. Par ailleurs, les pertes financières attribuables aux droits compensatoires imposés par les États-Unis sur le bois d’œuvre canadien ont, jusqu’en 2004, été partiellement compensées par une augmentation de la production des produits du bois. En 2005, toutefois, les pressions financières causées par le conflit sur le bois d’œuvre ont forcé les entreprises de fabrication de produits du bois, en particulier les scieries, à faire des mises à pied massives. Malgré la résolution du conflit en 2006, les projections laissent entrevoir une détérioration de la conjoncture dans cette industrie, comparativement à la dernière décennie. Non seulement le ralentissement prévu des mises en chantier au Canada et aux États-Unis et la diminution de l’offre de bois auront-ils un impact négatif à court terme, mais le vieillissement de la population et la diminution de la demande de logements qui en découlera susciteront aussi une baisse importante de la demande en produits du bois à long terme. La mise au point de nouveaux produits à base de plastique ou d’acier destinés à remplacer les produits du bois et les panneaux de fibre aura également des répercussions sur ce secteur. Enfin, pour maintenir leur compétitivité, les firmes de cette industrie devront investir afin d’accroître leur productivité, et ce, au détriment de l’emploi. On peut donc s’attendre à une faible hausse de la production (moyenne annuelle de 1,5 %) et à une baisse de l’emploi (-0,6 %) d’ici 2015. • Les cinq dernières années ont été très difficiles pour l’industrie des pâtes et papiers.

La production a en effet diminué de plus de 6 % depuis 2000, après avoir connu une longue période de croissance dans les années 90. Cette baisse, attribuable notamment à la faible demande mondiale, à la hausse des coûts de production (notamment ceux de l’énergie) et à la forte concurrence étrangère, a forcé les entreprises à se consolider et à moderniser leurs installations. Plusieurs ont délaissé la production de papiers « traditionnels » (le papier journal, par exemple) pour se réorienter vers des papiers spécialisés à forte valeur ajoutée. Aussi la fermeture des usines les moins performantes s’est-elle traduite par une chute de l’emploi de près de 13 % depuis 2000. Les pertes d’emplois provoquées par la restructuration de l’industrie devraient se poursuivre au cours des prochaines années, malgré la reprise de la production. Celle-ci devrait être légèrement à la hausse d’ici 2015 grâce à la croissance de l’économie américaine et à l’augmentation de la demande en provenance de la Chine et de l’Inde. Par contre, la popularité grandissante du courrier électronique et du CD-ROM continuera de déprimer la demande de papier et de restreindre la croissance de la production et de l’emploi à long terme. L’usage plus répandu de la presse électronique se traduira par une diminution de la demande de magazines et de journaux en format papier. En outre,

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des machines plus performantes et d’importants investissements technologiques destinés à renforcer la compétitivité internationale de l’industrie feront augmenter la productivité à un point tel qu’à la fin de la période de projection, toutes les hausses de production seront obtenues par la progression de la productivité. On s’attend donc à ce que l’emploi diminue en moyenne de 0,9 % par an dans l’industrie des pâtes et papiers au cours de la période 2006 à 2015. • Les perspectives de l’industrie de l’imprimerie s’apparentent à celles de l’industrie des

pâtes et papiers. En effet, le remplacement des produits imprimés par le recours accru aux technologies de communication telles que le courrier électronique et Internet (par exemple, la presse électronique), ainsi que la hausse des coûts de production et la concurrence internationale, sont autant de facteurs qui viendront limiter la croissance de la production. En plus de la faiblesse générale de la demande, la diminution de la publicité aura également une incidence négative sur le secteur de l’imprimerie. Par rapport aux autres médias d’information, la part de marché des produits imprimés devrait diminuer lentement au fil des ans. Néanmoins, la production devrait être légèrement à la hausse au cours des 10 prochaines années à la faveur de la croissance économique aux États-Unis et de la demande croissante de la Chine et de l’Inde envers ces produits. Cette croissance s’accompagnera toutefois d’une hausse de la productivité, les imprimeries investissant dans des machines plus performantes, et d’une baisse de la main-d’œuvre. On s’attend donc à ce que, d’ici 2015, l’emploi diminue de 0,5 % dans l’imprimerie. La croissance de l’emploi devrait être faible dans les professions propres au secteur primaire, sauf dans les secteurs liés au pétrole et au gaz Au cours des 10 dernières années, plusieurs facteurs défavorables ont contribué à la baisse de l’emploi dans le secteur de l’agriculture. L’industrialisation des fermes (concentration de la production dans moins d’exploitations), la faiblesse du cours mondial du blé, une grave sécheresse dans l’Ouest canadien, l’embargo appliqué contre le bœuf canadien par un certain nombre de pays, dont les États-Unis, et le recours accru aux technologies nécessitant moins de main-d’œuvre ont fait que l’emploi a diminué de près de 20 % au cours de cette période. Depuis 2002, la conjoncture du marché du travail agricole s’est grandement améliorée, ce qui laisse supposer que les transformations structurelles entreprises dans ce secteur prendront fin bientôt. De son côté, la production a poursuivi en 2005 la forte reprise amorcée en 2003 suite au retour de températures plus clémentes pour l’agriculture dans les provinces de l’Ouest. Au cours de la période de projection, la croissance de l’emploi devrait poursuivre la tendance à la hausse amorcée en 2002, mais elle restera en deçà des taux que connaîtront la plupart des autres branches d’activité de l’économie canadienne. Une reprise se produira éventuellement dans l’industrie bovine mais, dans son ensemble, le secteur de l’agriculture continuera de subir les répercussions négatives du conflit qui oppose les États-Unis à l’Europe au sujet des subventions agricoles et qui contribue à déprimer les prix de nombreux grains céréaliers. Les projections indiquent que l’emploi devrait augmenter à un taux annuel moyen de seulement 0,3 % entre 2006 et 2015. Cette faiblesse est attribuable à la croissance relativement faible de la production, conjuguée à la progression rapide de la productivité

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réalisée grâce aux investissements que les exploitants agricoles continuent de faire dans les technologies. Dans le secteur de la pêche, on s’attend à ce que la production réelle augmente faiblement au cours de la période de projection. L’industrie a peine à se relever des effets de la décision de Pêches et Océans Canada de réduire le total autorisé des captures de crabes en 2003. Elle subit également le contrecoup de la fermeture de la pêche de la morue sur la côte atlantique et de la diminution des prises de homard, deux événements qui découlent de la rareté grandissante des stocks. On s’attend toutefois à ce que la pêche au crabe reprenne quelque peu à court terme. En fait, presque toute la pêche sur la côte Est se concentre désormais sur les crustacés et les mollusques, plus profitables que les poissons de fond (notamment la morue), mais cela se traduit par une baisse de l’emploi. À plus long terme, la production réelle continuera de subir les effets négatifs des contraintes qui pèsent sur l’offre. En effet, il semble difficile de ramener les stocks de poissons de fond à des niveaux exploitables malgré les moratoires, et les stocks de mollusques et de crustacés font également face à des baisses importantes. De plus, presque toute augmentation de la production devrait venir d’une hausse de la productivité plutôt que d’un accroissement de l’activité de la main-d’œuvre. On s’attend donc à ce que l’emploi enregistre une très faible croissance entre 2006 et 2015 (taux annuel moyen de 0,4 %). Il s’agit toutefois d’une meilleure performance que celle enregistré au cours de la dernière décennie, alors que l’emploi a chuté de plus de 1 % par année en moyenne. Les droits compensatoires imposés par les États-Unis à l’encontre du bois d’œuvre canadien en 2002 ont gravement compromis la croissance du secteur de la foresterie. Les effets négatifs de ce conflit ont continué à se faire sentir en 2005. Pour maintenir leur compétitivité, les entreprises ont investi des sommes considérables, destinées à accroître la productivité et à réduire les coûts de production, ce qui a entraîné une chute de l’emploi de près de 20 % depuis 2001. On s’attend à ce que les mises en chantier diminuent progressivement au cours des prochaines années, entraînant ainsi une baisse de la demande de bois d’œuvre. En plus de cela, les préoccupations relatives à l’environnement et les revendications territoriales des Autochtones limiteront la disponibilité de la ressource. Par ailleurs, la baisse des droits de coupe dans plusieurs régions du Canada, notamment au Québec, viendra limiter l’offre de bois. L’impact de la baisse de la demande et de la diminution des droits de coupe sera toutefois limité à court terme, car les droits de coupe en Colombie-Britannique seront considérablement augmentés afin de faire face à une infestation du dentroctone du pin qui affecte déjà le tiers des forêts de pins du nord de la province. Les perspectives de l’industrie forestière ne sont donc pas particulièrement reluisantes et on s’attend à ce que le taux de croissance de son PIB entre 2006 et 2015 soit le plus bas de toutes les industries canadiennes. On prévoit en outre une baisse de l’emploi pour l’ensemble de la période de prévision (de 0,6 % par année en moyenne). Par conséquent, toute augmentation de la production au cours des prochaines années sera attribuable à la hausse de la productivité plutôt qu’à un niveau plus élevé de l’emploi.

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La productivité du secteur des mines (à l’exclusion du pétrole et du gaz) a connu une croissance fulgurante au cours des 10 dernières années, sauf en 2005, alors qu’elle a chuté en faveur de l’emploi. C’est pourquoi, alors que la production a augmenté de près de 25 % depuis 1996, l’emploi a diminué de plus de 25 %. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse de la productivité : l’augmentation des investissements des entreprises en machines et en matériel, l’amélioration notable des techniques et technologies d’extraction des minéraux et l’exploitation à grande échelle de nouveaux types de minerais (notamment le diamant, la potasse et l’uranium). Par contre, la chute des prix de certaines matières premières a entraîné une diminution des activités d’exploration. Le relèvement des prix des matières premières amorcé en 2004, qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années, conjugué à la reprise économique aux États-Unis et à la forte demande chinoise, favorisera l’exploration et l’exploitation minières au Canada. L’expansion récente de l’industrie du diamant dans le nord du pays continuera d’aider à stimuler la production et l’emploi dans le secteur minier. Celui-ci bénéficiera également des retombées rattachées aux gisements de nickel, de cuivre et de cobalt de Voisey’s Bay, dans le province de Terre-Neuve-et-Labrador. La construction de la mine à ciel ouvert et de l’usine de traitement par broyeur/concentrateur est maintenant terminée et la production de concentrés a commencé en 2006. Enfin, la demande en uranium et en potasse devrait également être bonne au cours des prochaines années. Les projections indiquent que le PIB de l’industrie minière connaîtra un bond important de 2006 à 2008 et croîtra de 2,3 % par année entre 2006 et 2015. La concurrence accrue en provenance de l’Australie et de divers pays d’Amérique latine et la forte croissance de la productivité limiteront toutefois la croissance de l’emploi, dont on estime qu’elle se chiffrera en moyenne à 0,2 % par année au cours des 10 prochaines années. L’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz est en effervescence depuis quelques années, ce qui est attribuable à la hausse vertigineuse du prix du pétrole et à la forte demande mondiale, qui ont stimulé les activités d’exploration et permis aux entreprises d’envisager l’exploitation de sources non classiques (les sables bitumineux, notamment). Les entreprises pétrolières et gazières ont donc commencé à investir des sommes énormes dans l’exploration de nouvelles sources d’hydrocarbures et dans la préparation des zones d’extraction des sables bitumineux. Ces investissements se sont traduits par une hausse sensible de l’emploi (8,2 % par année) dans l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz depuis 2001 et par une augmentation de l’activité dans des industries connexes comme les activités de soutien à l’extraction minière, de pétrole et de gaz et la construction non résidentielle. Toutefois, comme l’extraction du pétrole provenant de ces sources reste relativement faible pour l’instant, la production de l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz n’a pas augmenté de façon significative au cours des cinq dernières années (1,5 % par année). L’extraction du pétrole provenant des sables bitumineux devrait s’intensifier dès 2006. La production de l’industrie dans son ensemble en 2006 sera d’autant plus forte qu’il s’agira de la première année complète d’exploitation de la plate-forme White Rose à Terre-Neuve. Par conséquent, on prévoit que la production réelle dans l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz augmentera de 3,7 % par année en moyenne d’ici 2015. Les prix du gaz naturel et du pétrole devraient rester élevés à court et à moyen terme, étant donné la croissance de la demande et les tensions géopolitiques. En Alberta et en Colombie-Britannique, les producteurs de gaz naturel profiteront des cours élevés des produits de base pour forer un nombre record de nouveaux puits. La croissance sera également très forte (3,1 %) dans l’industrie des activités de soutien à l’extraction minière, de pétrole et de gaz, qui comprend la sous-traitance

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

89

des compagnies pétrolières, notamment pour le forage. La croissance de la production totale de pétrole sera toutefois limitée, même si le prix du brut reste à des niveaux très élevés. En effet, la plupart des analystes estiment que la diminution des ressources du bassin sédimentaire de l’Ouest canadien (BSOC) limitera la production à moyen terme. La production des gisements sous-marins à Terre-Neuve (Hibernia, Terra-Nova, White Rose en 2006 et Hebron en 2009) permettra de compenser en partie la baisse de l’offre de pétrole classique dans l’Ouest. L’augmentation de la production tirée des sables bitumineux aidera également à maintenir le taux de croissance réelle à long terme, mais on ne prévoit pas de retour aux taux de 5 à 8 % observés au début des années 90. On s’attend à ce que la croissance de l’emploi d’ici à 2015 soit en moyenne de 2,0 % par année dans l’industrie de l’extraction de pétrole et de gaz et de 1,9 % par année dans les activités de soutien.

90

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Projections relatives à l’emploi par profession : méthodologie et résultats Méthodologie Les projections relatives à l’emploi par profession ont été établies en estimant la part qu’occupe une profession dans l’emploi total d’une industrie. Le modèle comprend plus de 4 500 équations (soit 140 professions dans 33 industries). La part de chaque profession est estimée en faisant appel aux valeurs retardées de cette part (afin de pouvoir saisir les tendances à long terme) et à une estimation de la situation conjoncturelle de l’industrie (afin de pouvoir saisir l’influence des effets cycliques à court terme). Résultats Pour consulter les projections relatives à l’emploi par profession, cliquer ici.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

91

92

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Projections relatives aux départs à la retraite : méthodologie et résultats Méthodologie Comme il n’existe aucun ensemble de données détaillées capables de fournir des renseignements fiables sur les départs à la retraite, une série chronologique a été établie à l’aide d’une formule en trois étapes : • Le nombre annuel de départs à la retraite au niveau global est obtenu en faisant appel à

la Banque de données administratives longitudinales (DAL); les travailleurs de 50 ans et plus qui avaient quitté leur emploi et étaient restés sans travail pendant au moins trois années de suite ont été considérés comme ayant pris leur retraite24. • Le nombre de départs à la retraite par profession a été calculé en utilisant l’Enquête sur

la population active (EPA) car la banque DAL ne comprend pas de détails sur les professions. Le nombre annuel moyen de travailleurs qui étaient à moins de cinq ans de l’âge médian de la retraite selon l’EPA a été utilisé pour estimer le nombre annuel de départs à la retraite. • Les estimations des départs à la retraite tirées de l’EPA ont ensuite été normalisées

pour veiller à ce qu’elles concordent avec l’estimation globale tirée des données de la DAL. La projection du nombre annuel de départs à la retraite est obtenue à l’aide d’une approche descendante. • Les projections s’établissent en trois étapes : – Les projections d’emploi selon l’âge et le sexe sont obtenues en posant des

hypothèses au sujet des taux d’emploi propres aux sexes et aux groupes d’âge. – Les taux de retraite selon l’âge et le sexe sont estimés à l’aide d’un modèle

économétrique qui tient compte des divers facteurs qui influent sur la décision de prendre sa retraite, y compris le niveau de scolarité, la richesse et la demande de main-d’œuvre. – La projection du niveau des départs à la retraite est ensuite établie en multipliant les

taux de retraite prévus selon l’âge et le sexe par le niveau d’emploi prévus pour ces mêmes variables.

24

La banque DAL a été choisie en raison du vaste échantillon représentatif de travailleurs plus âgés qu’elle renferme et aussi de son caractère longitudinal, deux caractéristiques qui revêtent une importance critique lorsqu’on met au point une série chronologique globale des départs à la retraite. En fait, la taille de l’échantillon DAL est telle qu’elle se compare à la taille du recensement, ce qui n’est pas le cas de l’Enquête sur la population active ou de l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

93

• Les départs à la retraite par profession sont projetés en « vieillissant » le profil d’âge

d’une profession et en calculant le nombre annuel moyen de travailleurs occupés qui sont à moins de cinq ans de l’âge médian de la retraite dans cette profession, cette dernière valeur étant tenue constante sur la période de projection. Les différentes estimations des départs à la retraite par profession sont ensuite normalisées afin de veiller à ce que l’addition de ces estimations concorde avec l’estimation du nombre total de départs à la retraite. Résultats Le nombre de départs à la retraite au sein de l’économie canadienne devrait s’accroître sensiblement au cours de la prochaine décennie : le taux annuel de retraite, mesuré par le nombre de départs à la retraite divisé par le nombre d’emplois non étudiants, devrait augmenter de façon ininterrompue entre 2005 et 2015, passant de 2,1 % à 2,6 %, ce qui donne un nombre total d’environ 3,8 millions de départs à la retraite pendant cette période. Taux annuel de départs à la retraite, 1990-2015 (%) 2,8 2,6 2,4 2,2 2,0 1,8 1,6 1,4 1,2 1990

1992

1994 1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

Source : RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006, à l'aide des données DAL de Statistique Canada.

Le vieillissement de la population est le principal facteur contribuant à la hausse des départs à la retraite, car la proportion des personnes âgées de 55 ans ou plus dans la population adulte, qui est passée de 25 % en 1990 à 29 % en 2005, atteindra 35 % en 2015.

94

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Profil d’âge de la population en 1990, 2005 et 2015 1990

(en milliers) 600

2005

2015

500 400 300 200 100 0 0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85 Âge

Sources : (1990 & 2005) Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles; (2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Professions exposées aux pressions des départs à la retraite les plus fortes Le nombre de départs à la retraite projeté pour chaque profession est d’abord déterminé par l’interaction de deux variables, à savoir le profil d’âge des travailleurs et l’âge moyen de ceux-ci au moment de prendre leur retraite. Les pressions de la retraite devraient se faire sentir le plus dans les professions dont les effectifs sont plus âgés et dans celles où l’âge de la retraite est relativement bas. En 2005, l’âge moyen des travailleurs était de 39 ans et l’âge médian des personnes qui prenaient leur retraite était de 61 ans. Les professions exigeant les compétences nécessaires pour exercer des fonctions de gestion et celles qui nécessitent habituellement des études universitaires devraient être les plus touchées par les pressions exercées par les départs à la retraite d’ici à 2015. En moyenne, 2,8 % des travailleurs occupant des postes de gestion devraient prendre leur retraite à chaque année, ce qui est surtout attribuable au fait que l’âge moyen de ces travailleurs est plus élevé que la moyenne (44 ans). Les professions qui joueront un rôle clé à cet égard sont les cadres dans les services de santé et les services éducatifs, communautaires et sociaux, ainsi que les membres des corps législatifs et les cadres supérieurs. Les travailleurs dans les professions qui exigent habituellement des études universitaires devraient également afficher un taux de retraite annuel supérieur à la moyenne (2,5 %) parce que l’âge moyen dans cette catégorie est supérieur à la moyenne (41 ans) tandis que l’âge moyen des départs à la retraite est inférieur à la moyenne (60 ans). Les professions qui contribueront le plus à la hausse des taux de retraite sont les enseignants/enseignantes et conseillers/conseillères en orientation aux niveaux primaire et secondaire, les enseignants/enseignantes au niveau collégial et dans les écoles de

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

95

formation professionnelles, les professionnels/professionnelles en sciences infirmières, et les professionnels/professionnelles des bibliothèques, archives, musées et galeries d’art. Professions où les pressions des départs à la retraite seront faibles Les travailleurs dans les professions exigeant habituellement une formation en cours d’emploi auront les taux de retraite projetés les plus faibles (2,1 %), ce qui s’explique par leur jeunesse relative (34 ans) et par leur âge de retraite supérieur à la moyenne (63 ans). Les professions qui ont une influence déterminante sur la tendance à afficher des taux de retraite inférieurs à la moyenne comprennent les professions de la vente et des services, dont les caissiers/caissières, les serveurs/serveuses d’aliments et de boissons et les travailleurs des autres professions de la vente. Le tableau qui suit présente les données relatives à la retraite pour les professions à trois chiffres de la CNP. Données sur la retraite pour les professions à trois chiffres, 2006-2015 Nombre total (milliers) 2006-2015

Total

96

Taux de retraite 2006-2015 1 (TRAM)

Âge Âge moyen 2 médian à la des Écart retraite travailleurs

3 801

2,4 %

61

39

22

001 Membres des corps législatifs et cadres supérieurs

45

4,7 %

60

48

12

011 Directeurs/directrices des services administratifs

35

2,8 %

60

43

17

012 Directeurs/directrices des services financiers et des services aux entreprises

27

2,9 %

61

43

18

013 Directeurs/directrices des services de communications (sauf la radiotélédiffusion)

4

2,7 %

61

42

19

021 Directeurs/directrices des services de génie, d’architecture, de sciences naturelles et de systèmes informatiques

15

2,3 %

61

42

19

031 Directeurs/directrices des secteurs de la santé, de l’enseignement et des services communautaires et sociaux

51

4,9 %

57

46

11

041 Directeurs/directrices de la fonction publique

16

5,9 %

59

47

12

051 Directeurs/directrices des arts, de la culture, des sports et des loisirs

4

3,6 %

59

42

17

061 Directeurs/directrices des ventes, du marketing et de la publicité

30

2,2 %

61

42

19

062 Directeurs/directrices du commerce de détail

83

2,3 %

64

44

20

063 Directeurs/directrices de la restauration et des services d’hébergement

43

2,3 %

65

44

21

064 Directeurs/directrices des services de protection

2

3,8 %

61

45

16

065 Directeurs/directrices d’autres services

5

3,2 %

61

42

19

071 Directeurs/directrices de la construction et du transport

39

2,4 %

63

45

18

072 Directeurs/directrices de l’exploitation et de l’entretien d’immeubles

9

2,1 %

63

42

21

081 Directeurs/directrices de la production primaire (sauf l’agriculture)

2

2,2 %

63

44

19

091 Directeurs/directrices de la fabrication et des services d’utilité publique

23

2,7 %

63

45

18

111 Professionnels/professionnelles en finance, en vérification et en comptabilité

77

2,2 %

62

42

20

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Données sur la retraite pour les professions à trois chiffres, 2006-2015 (suite) Nombre total (milliers) 2006-2015

112 Professionnels/professionnelles en gestion des ressources humaines et en services aux entreprises

48

Taux de retraite 2006-2015 1 (TRAM)

Âge Âge moyen 2 médian à la des Écart retraite travailleurs

3,0 %

61

44

17

121 Personnel de supervision du travail de bureau

45

3,5 %

58

41

17

122 Personnel administratif et de réglementation

111

3,2 %

59

43

16

123 Personnel d’administration des finances et des assurances

62

2,6 %

62

43

19

124 Personnel en secrétariat

100

4,3 %

60

44

16

141 Commis au travail général de bureau

67

2,8 %

61

39

22

142 Commis en bureautique et en éditique

16

3,0 %

60

38

22

143 Commis des finances et de l’assurance

95

2,5 %

60

39

21

144 Commis de soutien administratif

68

2,7 %

60

40

20

145 Commis de bibliothèque, de correspondance et à l’information

33

1,6 %

60

35

25

146 Commis des services postaux et de messageries

28

3,1 %

62

40

22

147 Commis à l’expédition et à la distribution

48

1,9 %

62

38

24

211 Professionnels/professionnelles des sciences physiques

8

2,5 %

61

42

19

212 Professionnels/professionnelles des sciences de la vie

5

2,1 %

61

40

21

213 Professionnels/professionnelles en génie civil, mécanique, électrique et chimique

29

2,1 %

62

42

20

214 Autres professionnels/professionnelles en génie

12

1,7 %

63

41

22

215 Professionnels/professionnelles en architecture, en urbanisme et en arpentage

8

2,4 %

63

44

19

216 Mathématiciens/mathématiciennes, statisticiens/statisticiennes et actuaires

1

1,7 %

63

39

24

217 Professionnels/professionnelles en informatique

33

1,0 %

63

38

25

221 Personnel technique des sciences physiques

7

2,1 %

61

38

23

222 Personnel technique des sciences de la vie

9

2,2 %

61

39

22

223 Personnel technique en génie civil, mécanique et industriel

14

1,9 %

61

39

22

224 Personnel technique en génie électronique et électrique

28

2,0 %

61

37

24

225 Personnel technique en architecture, en dessin, en arpentage et en cartographie

10

1,9 %

61

37

24

226 Autres contrôleurs/contrôleuses techniques et officiers/officières de réglementation

14

2,8 %

61

44

17

227 Officiers/officières et contrôleurs/contrôleuses des services de transport

8

2,7 %

61

42

19

228 Personnel technique en informatique

10

0,9 %

61

36

25

311 Médecins, dentistes et vétérinaires

21

2,0 %

67

45

22

312 Optométristes, chiropraticiens/chiropraticiennes et autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé

4

2,5 %

61

44

17

313 Pharmaciens/pharmaciennes, diététistes et nutritionnistes

8

2,0 %

61

41

20

314 Professionnels/professionnelles en thérapie et en évaluation

7

1,4 %

61

38

23

315 Professionnels/professionnelles en sciences infirmières

99

3,2 %

59

43

16

321 Technologues et techniciens/techniciennes des sciences de la santé (sauf soins dentaires)

22

2,3 %

60

40

20

322 Personnel technique en soins dentaires

5

1,7 %

60

38

22

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

97

Données sur la retraite pour les professions à trois chiffres, 2006-2015 (suite) Nombre total (milliers) 2006-2015

98

Taux de retraite 2006-2015 1 (TRAM)

Âge Âge moyen 2 médian à la des Écart retraite travailleurs

323 Personnel technique en soins de santé (sauf soins dentaires)

29

2,5 %

60

40

20

341 Personnel de soutien des services de santé

62

2,2 %

62

40

22

411 Juges, avocats/avocates (partout au Canada) et notaires (au Québec)

14

1,8 %

67

44

23

412 Professeurs/professeures et assistants/assistantes d’enseignement au niveau universitaire et postsecondaire

23

2,3 %

64

39

25

413 Enseignants/enseignantes au niveau collégial et dans les écoles de formation professionnelle

34

3,7 %

61

44

17

414 Enseignants/enseignantes aux niveaux secondaire, primaire et préscolaire et conseillers/conseillères d’orientation

159

3,6 %

57

41

16

415 Professionnels/professionnelles en psychologie, en travail social, en counselling, en religion et en probation

47

3,4 %

60

43

17

416 Agents/agentes des politiques et des programmes, recherchistes et experts-conseils/expertes-conseils

35

2,5 %

60

41

19

421 Personnel paraprofessionnel du droit, des services sociaux, de l’enseignement et de la religion, n.c.a.

62

1,7 %

62

38

24

511 Professionnels/professionnelles des bibliothèques, des archives, des musées et des galeries d’art

7

4,8 %

61

46

15

512 Professionnels/professionnelles de la rédaction, de la traduction et de relations publiques

24

2,1 %

63

41

22

513 Professionnels/professionnelles des arts plastiques et des arts de la scène

22

2,2 %

63

40

23

521 Personnel technique des bibliothèques, des archives, des musées et des galeries d’art

6

3,4 %

60

41

19

522 Photographes, techniciens/techniciennes en graphisme et personnel technique et personnel de coordination du cinéma, de la radiotélédiffusion et des arts de la scène

7

1,5 %

62

37

25

523 Annonceurs/annonceures et autres artistes de spectacles

1

1,1 %

62

35

27

524 Concepteurs/conceptrices artistiques et artisans/artisanes

18

1,8 %

62

39

23

525 Athlètes, entraîneurs/entraîneuses, arbitres et personnel assimilé des sports et des loisirs

7

1,3 %

62

27

35

621 Personnel de supervision des ventes et des services

44

1,8 %

62

37

25

622 Personnel technique du commerce de gros

25

1,9 %

63

41

22

623 Personnel de l’assurance, de l’immobilier et des achats

47

2,7 %

64

45

19

624 Chefs et cuisiniers/cuisinières

19

1,0 %

66

34

32

625 Bouchers/bouchères et boulangerspâtissiers/boulangères-pâtissières dans le commerce de gros ou de détail

11

1,6 %

64

35

29

626 Policiers/policières et pompiers/pompières

33

3,4 %

55

39

16

627 Personnel technique des services personnels

21

2,1 %

62

39

23

641 Représentants/représentantes des ventes dans le commerce de gros

53

2,1 %

63

41

22

642 Vendeurs/vendeuses et commis-vendeurs/commisvendeuses dans le commerce de détail

91

2,1 %

62

33

29

643 Personnel de l’hébergement et des voyages

16

2,1 %

59

37

22

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Données sur la retraite pour les professions à trois chiffres, 2006-2015 (suite) Nombre total (milliers) 2006-2015

Taux de retraite 2006-2015 1 (TRAM)

Âge Âge moyen 2 médian à la des Écart retraite travailleurs

644 Guides et personnel préposé au jeu dans les casinos

4

2,1 %

59

36

23

645 Personnel des services des aliments et boissons

26

1,3 %

59

29

30

646 Personnel des services de protection

10

3,0 %

59

39

20

647 Personnel de soutien familial et de garderie

62

3,7 %

60

40

20

648 Autre personnel des soins personnalisés

9

1,8 %

59

35

24

661 Caissiers/caissières

29

1,4 %

63

28

35

662 Autre personnel de la vente et personnel assimilé

26

1,6 %

63

30

33

664 Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel assimilé dans les services alimentaires

27

1,6 %

63

28

35

665 Gardiens/gardiennes de sécurité et personnel assimilé

26

2,7 %

65

41

24

666 Nettoyeurs/nettoyeuses

125

3,1 %

62

42

20

667 Autre personnel des services de voyage, d’hébergement, de loisirs et de parcs d’attractions

4

2,1 %

63

31

32

668 Personnel élémentaire des services personnels

15

3,3 %

64

40

24

721 Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses du personnel des métiers et du personnel assimilé

67

2,9 %

61

44

17

722 Surveillants/surveillantes du personnel des transports ferroviaire et routier

12

4,0 %

61

45

16

723 Machinistes et personnel assimilé

15

1,9 %

62

40

22

724 Électriciens/électriciennes et monteurs/monteuses de lignes d’électricité et de télécommunications

46

3,1 %

58

40

18

725 Plombiers/plombières, tuyauteurs/tuyauteuses et monteurs/monteuses d’installations au gaz

13

2,1 %

62

39

23

726 Personnel des métiers du formage, du profilage et du montage du métal

27

1,9 %

62

39

23

727 Charpentiers/charpentières et ébénistes

24

1,8 %

63

39

24

728 Personnel de maçonnerie et de plâtrage

9

1,4 %

62

37

25

729 Autre personnel des métiers de la construction

18

2,0 %

62

39

23

731 Mécaniciens/mécaniciennes de machinerie et d’équipement de transport (sauf véhicules automobiles)

52

2,8 %

61

42

19

732 Mécaniciens/mécaniciennes de véhicules automobiles

29

1,7 %

62

38

24

733 Autres mécaniciens/mécaniciennes

6

2,0 %

62

39

23

734 Tapissiers-vernisseurs/tapissières-vernisseuses, tailleurs/tailleuses, cordonniers/cordonnières, bijoutiers/bijoutières et personnel assimilé

15

4,7 %

60

47

13

735 Mécaniciens/mécaniciennes de machines fixes et opérateurs/opératrices de centrales et de réseaux électriques

10

3,8 %

60

44

16

736 Personnel des opérations de transport ferroviaire

5

3,9 %

60

45

15

737 Grutiers/grutières, foreurs/foreuses et dynamiteurs/dynamiteuses

5

3,5 %

60

42

18

738 Personnel de l’imprimerie, scaphandriers/scaphandrières, autre personnel des métiers et personnel assimilé, n.c.a.

12

3,2 %

60

41

19

741 Conducteurs/conductrices de véhicules automobiles et opérateurs/opératrices de transport en commun

120

2,5 %

64

43

21

742 Conducteurs/conductrices d’équipement lourd

19

2,0 %

65

43

22

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

99

Données sur la retraite pour les professions à trois chiffres, 2006-2015 (suite) Nombre total (milliers) 2006-2015

100

Taux de retraite 2006-2015 1 (TRAM)

Âge Âge moyen 2 médian à la des Écart retraite travailleurs

743 Autres conducteurs/conductrices de matériel de transport et personnel assimilé

5

2,5 %

63

41

22

744 Personnel d’installation, de réparations et d’entretien

12

1,8 %

61

36

25

745 Débardeurs/débardeuses et manutentionnaires

38

1,9 %

61

37

24

761 Aides de soutien des métiers et manœuvres en construction

12

1,2 %

63

32

31

762 Manœuvres aux travaux publics et personnel assimilé, n.c.a.

6

2,4 %

63

40

23

821 Surveillants/surveillantes de l’exploitation forestière

2

2,6 %

63

43

20

822 Surveillants/surveillantes de l’exploitation des mines, du pétrole et du gaz

4

1,7 %

63

42

21

823 Personnel du forage, des mines souterraines et de la production gazière et pétrolière

6

1,4 %

63

40

23

824 Conducteurs/conductrices de machines d’abattage du bois

3

2,4 %

63

41

22

825 Entrepreneurs/entrepreneuses, surveillants/surveillantes et exploitants/exploitantes en agriculture, en horticulture et en aquiculture

68

2,7 %

69

48

21

826 Capitaines et officiers/officières de pêche et pêcheurs/pêcheuses

3

1,7 %

68

44

24

841 Personnel d’entretien des mines et du forage des puits de pétrole et de gaz

1

1,0 %

63

34

29

842 Personnel de l’exploitation forestière

5

3,2 %

63

42

21

843 Personnel en agriculture et en horticulture

10

1,3 %

67

32

35

844 Personnel de la pêche, de la chasse et du trappage

1

0,7 %

68

37

31

861 Personnel élémentaire de la production primaire

10

1,3 %

63

32

31

921 Surveillants/surveillantes dans les industries de transformation

29

3,7 %

58

43

15

922 Surveillants/surveillantes dans la fabrication et le montage

24

4,0 %

58

42

16

923 Opérateurs/opératrices de poste central de contrôle dans les procédés de fabrication et de transformation

8

3,3 %

58

42

16

941 Opérateurs/opératrices de machines dans le traitement des métaux et des minerais et personnel assimilé

7

2,1 %

63

40

23

942 Opérateurs/opératrices de machines dans le traitement des produits chimiques, du caoutchouc et du plastique et personnel assimilé

12

1,4 %

64

40

24

943 Opérateurs/opératrices de machines dans la production des pâtes et papiers et dans la transformation du bois et personnel assimilé

11

1,8 %

64

40

24

944 Opérateurs/opératrices de machines dans la fabrication de produits textiles et personnel assimilé

4

2,3 %

64

42

22

945 Opérateurs/opératrices de machines dans la confection d’articles en tissu, en fourrure et en cuir et personnel assimilé

15

3,2 %

64

44

20

946 Opérateurs/opératrices de machines dans la transformation des aliments, des boissons et du tabac et personnel assimilé

15

1,8 %

64

39

25

947 Opérateurs/opératrices de machines à imprimer et personnel assimilé

4

1,5 %

64

38

26

948 Monteurs/monteuses de matériel mécanique, électrique et électronique

30

2,7 %

60

40

20

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Données sur la retraite pour les professions à trois chiffres, 2006-2015 (suite) Nombre total (milliers) 2006-2015

Taux de retraite 2006-2015 1 (TRAM)

Âge Âge moyen 2 médian à la des Écart retraite travailleurs

949 Autre personnel de montage et personnel assimilé

16

1,5 %

64

38

26

951 Opérateurs/opératrices de machines dans le façonnage et l’usinage des métaux et le travail du bois et personnel assimilé

22

1,5 %

64

39

25

961 Manœuvres dans la transformation, la fabrication et les services d’utilité publique

39

2,0 %

61

37

24

Source : RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006. 1 TRAM : taux de retraite annuel moyen, calculé en divisant le nombre de départs à la retraite par le niveau de l’emploi dans l’année. 2 L’écart entre l’âge moyen des travailleurs et l’âge médian à la retraite est un indicateur des pressions exercées par les départs à la retraite. Habituellement, plus l’écart entre l’âge de la retraite et l’âge moyen des travailleurs dans une profession est élevé, plus le taux de retraite est bas.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

101

102

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Projections relatives aux sortants du système scolaire : méthodologie et résultats Méthodologie Le Modèle des sortants scolaires (MSS) produit des projections quant au nombre de personnes qui ont quitté le système scolaire pour intégrer le marché du travail. • Le modèle permet d’établir des projections générales pour le nombre d’étudiants et le

nombre de sortants à quatre niveaux du système : écoles secondaires, écoles de métiers et de formation professionnelle, collèges communautaires, universités. Les données, tirées du Centre de la statistique de l'éducation de Statistique Canada, sont disponibles jusqu’en 1999 pour les écoles de métiers et de formation professionnelle et les collèges communautaires, jusqu’en 2003 pour le niveau universitaire et jusqu'en 2004 pour le niveau secondaire25. Les projections ne comprennent que les étudiants à plein temps, afin d’éviter de compter parmi les nouveaux entrants les personnes qui travaillent à temps partiel ou qui retournent aux études à des fins de recyclage. Les principaux groupes qui sont exclus sont les étudiants des trois cycles universitaires inscrits à des programmes de certificat ou de diplôme. • Le modèle fournit également une estimation des décrocheurs, car ce ne sont pas tous

les étudiants inscrits qui terminent leurs études; dans le cas d’un programme qui dure quatre ans, par exemple, le nombre de décrocheurs au cours d’une année donnée est calculé en soustrayant du nombre d’étudiants inscrits quatre ans plus tôt le nombre de diplômés durant la présente année. • Pour mesurer le nombre de sortants selon le niveau de scolarité atteint, le modèle exclut,

outre les décrocheurs, les diplômés qui poursuivent leurs études ou qui n’intègrent pas le marché du travail (par exemple, les titulaires d’un baccalauréat qui s’inscrivent à un cycle d’études supérieures sont exclus du modèle). • Le modèle répartit ensuite ces sortants suivant les professions :



25

Dans le cas des personnes qui n’ont pas terminé un programme d’études postsecondaires (qui n’ont pas fait d’études secondaires, qui ont un diplôme d’études secondaires ou qui ont fait des études postsecondaires incomplètes), le modèle se sert des données de l’Enquête sur la population active;

À cause des décalages dans la publication des données de Statistique Canada, le modèle doit d’abord « prédire » le passé avant de prédire l’avenir. Ainsi, comme les données relatives aux collèges communautaires ne sont disponibles que jusqu’en 1999, il faut établir des projections pour la période 2000-2005 avant de passer à la période de référence 2006-2015. L’examen de certaines données administratives provinciales, qui sont disponibles jusqu’en 2004, indique que nos projections suivent les tendances générales de près.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

103



Dans le cas des personnes qui possèdent un diplôme d’études postsecondaires (délivré par un collège, une école de métiers ou de formation professionnelle, ou une université), le modèle fait appel aux résultats de l’Enquête nationale auprès des diplômés (END) de Statistique Canada26. Il convient de noter qu’une sélection préalable a été utilisée : pour chaque domaine d’études à l’intérieur d’un niveau de scolarité, seulement les professions se rattachant à ce domaine d’étude ont été retenus. Par exemple, comme on ne s’attend pas à ce que le titulaire d’une maîtrise en philosophie devienne caissier (même s’il peut arriver qu’il le devienne dans la réalité), la profession de caissier/caissière n’a pas été considérée comme étant reliée à ce domaine d’études.

Résultats Voici les principaux résultats produits par le MSS : Inscriptions Le nombre total des inscriptions de première année27 devrait rester le même pendant la période de 2006 à 2015. Pendant la décennie qui a précédé, ce nombre a augmenté de 0,7 % par année, en moyenne. Cette tendance est étroitement liée au ralentissement de la croissance de la population âgée de 15 à 24 ans. Alors que ce groupe a progressé à un taux moyen de 0,9 % entre 1996 et 2005, on s’attend à ce qu’il diminue de 0,3 % en moyenne pendant la période de projection.

26

27

104

L’Enquête nationale auprès des diplômés vise notamment à déterminer dans quelle mesure les diplômés du niveau postsecondaire ont pu trouver un emploi après avoir obtenu leur diplôme, à établir quels sont les liens entre le programme d’études du diplômé et son emploi subséquent, et à décrire le passage de l’école au travail des diplômés des écoles de métiers et de formation professionnelle, des collèges et des universités. Les participants à l’enquête ont été contactés deux et cinq ans après l’obtention de leur diplôme. Notre analyse fait appel aux résultats des deux dernières enquêtes, l’END de 2002 auprès des diplômés de 2000 et l’END de 1997 auprès des diplômés de 1995. Il s’agit ici des inscriptions de première année dans un domaine d’études particulier. Comme le MSS établit des projections relatives aux entrées de nouveaux travailleurs dans le marché du travail, il est nécessaire d’analyser les entrées de nouveaux étudiants pour les divers niveaux de scolarité considérés.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Inscriptions en première année par niveau de scolarité, 1985-2015 Secondaire École de métiers et de formation prof. Collège communautaire Université Total (échelle de droite)

(en milliers) 600 500

(en milliers) 1000

900

400 800 300 700 200 600

100 0

500 1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

2012

2015

Sources : (1985-2005) Statistique Canada, Données administratives sur l'éducation; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

La diminution des inscriptions en première année de l’école secondaire anticipée pendant la période de projection (taux annuel moyen de décroissance de 1,2 %) est entièrement attribuable aux facteurs démographiques. En fait, le nombre de jeunes âgés de 13 et 14 ans baissera à un taux annuel de 1,5 % pendant cette période. Par ailleurs, les inscriptions de première année aux programmes de formation professionnelle des collèges communautaires et à l’université continueront de s’accroître (à des taux annuels moyens de 1,0 et 1,1 %, respectivement), malgré la légère diminution (0,02 %) des effectifs du groupe d’âge de 18 à 24 ans qui est prévue d’ici 2015. On prévoit enfin que les inscriptions aux écoles de métiers et de formation professionnelle augmenteront à un taux annuel de 0,7 %. Diplômés Le nombre total de diplômés issus du système d’éducation augmentera pendant la période de projection, passant de 643 000 en 2005 à 674 000 en 2015, soit une hausse annuelle de 0,5 % en moyenne, un taux bien inférieur à celui de 1,2 % enregistré pour la période 1996-2005.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

105

Diplômés par niveau de scolarité, 1985-2015 Secondaire École de métiers et de formation prof. Collège communautaire Université Total (échelle de droite)

(en milliers) 500

(en milliers) 700

400 600 300

200 500 100

0

400 1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

2012

2015

Sources : (1985-2005) Statistique Canada, Données administratives sur l'éducation; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

En raison de la diminution des jeunes cohortes, le nombre de diplômés de l’école secondaire se mettra à baisser après 2009, suivant ainsi la tendance prévue pour les inscriptions à ce niveau. On s’attend par contre à une augmentation du nombre de diplômés postsecondaires. Les collèges communautaires et les universités continueront à fournir des gens hautement scolarisés, les taux moyens respectifs se situant à 1,7 % et 1,2 % par année. La hausse prévue du nombre de diplômés concorde avec celle des inscriptions dans les collèges communautaires et les universités, tant par le passé que pendant la période de projection. Le nombre de diplômés des écoles de métiers et de formation professionnelle devrait être relativement stable pendant la période de projection. Décrocheurs Le nombre annuel de décrocheurs augmentera pendant la période de projection, passant de 252 000 en 2005 à 254 000 en 2015. On s’attend à ce que le phénomène du décrochage diminue légèrement au niveau secondaire pendant la période de projection, suivant ainsi une tendance à long terme qui se poursuit depuis la fin des années 80.

106

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Décrocheurs par niveau de scolarité, 1985-2015 Secondaire École de métiers et de formation prof. Collège communautaire Université Total (échelle de droite)

(en milliers) 200

(en milliers) 400

150

300

100

200

50

100

0

0 1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

2012

2015

Sources: (1985-2005) Statistique Canada, Données administratives sur l'éducation; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Le taux de décrochage restera inchangé dans les collèges communautaires et les universités car on s’attend à ce que les taux d’achèvement des études s’accroissent pendant la période de projection. En revanche, il devrait augmenter dans les écoles de métiers et de formation professionnelle par suite d’une légère baisse des taux d’achèvement des études. Diplômés par domaine d’études Le MSS décompose la population des diplômés postsecondaires selon le domaine d’études avant de procéder à la conversion en professions. On ne tient compte que des ventilations relatives aux trois grands groupes du niveau postsecondaire, car le degré de spécialisation des sortants du niveau secondaire et de certains sortants du niveau postsecondaire est considéré comme étant insuffisant. En tout et pour tout, 49 domaines d’études sont retenus pour les diplômés des écoles de métiers et de formation professionnelle, 55 pour ceux des collèges communautaires et 58 pour les diplômés universitaires (baccalauréat, maîtrise et doctorat). Comme les ventilations selon le domaine d’études sont relativement stables dans le temps, elles sont tenues pour constantes dans le MSS au cours de la période de projection28.

28

Dans Une dynamique de la transition de l’école au travail des diplômés de niveau postsecondaire (Développement des ressources humaines Canada, R-9914F, 1999), Ross Finnie indique que la répartition selon le domaine d’études avait peu changé sur une période de 15 ans.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

107

Sortants par niveau de scolarité Le groupe des sortants scolaires est constitué des personnes qui ont obtenu un diplôme (ou qui ont décroché avant la fin de leurs études supérieures), qui ne poursuivent pas leurs études et qui se trouvent sur le marché du travail29. Sortants du système scolaire par niveau de scolarité, 1985-2015 Études secondaires ou moins Études postsecondaires incomplètes École de métiers et de formation prof. Études collégiales Études universitaires Total (échelle de droite)

(en milliers) 300

(en milliers) 600

550

200 500 100 450

0

400 1985

1988

1991

1994

1997

2000

2003

2006

2009

2012

2015

Sources: (1985-2005) Statistique Canada, Données administratives sur l'éducation; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

On prévoit que, pendant la période de projection, le nombre total des sortants à chaque année passera de 536 000 en 2005 à 572 000 en 2015, Cela représente un taux de croissance annuel de 0,7 % en moyenne, inférieur au taux de 1,2 % observé au cours de la décennie précédente (1996-2005). Il reste néanmoins supérieur au taux de croissance prévu pour l’ensemble du groupe âgé de 17 à 29 ans (0,2 %). Les tendances observées par le passé en ce qui a trait au nombre de sortants répartis selon le niveau de scolarité vont se maintenir. La hausse la plus marquée devrait se produire parmi les sortants des niveaux universitaire et collégial. Au niveau universitaire, le nombre devrait passer de 179 000 en 2005 à 201 000 en 2015, ce qui représente un taux de croissance annuel de 1,2 % en moyenne. Au niveau collégial, il devrait passer de 101 000 à 119 000 pendant cette période (taux annuel moyen de 1,7 %).

29

108

Les données relatives aux pourcentages des étudiants qui poursuivent leurs études et aux taux de fréquentation au niveau secondaire sont tirées de l’Enquête auprès des jeunes en transition et de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada. Les données relatives aux taux de fréquentation au niveau postsecondaire sont tirées de l’Enquête nationale auprès des diplômés.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Sortants du système scolaire : Répartition par niveau de scolarité, 1986-2015 100%

Maîtrise et doctorat

80%

Baccalauréat

60%

Collège communautaire École de métiers et de formation professionnelle Études postsecondaires incomplètes Études secondaires ou moins

40%

20%

0%

19861990

19911995

19962000

20012005

20062010

20112015

Sources : (1986-2005) Statistique Canada, Données administratives sur l'éducation; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Le nombre de sortants qui ont fait des études postsecondaires incomplètes30 ou qui sont issus des écoles de métiers et de formation professionnelle devrait rester à peu près le même pendant la période de projection. Dans le cas des sortants qui ont fait des études secondaires ou qui n’ont pas atteint ce niveau, le nombre devrait s’abaisser, passant de 145 000 en 2005 à 139 000 en 2015 (soit un taux de décroissance de 0,5 %). La proportion de sortants qui ont terminé leurs études postsecondaires devrait donc augmenter – de 57,8 % en 2005 à 61,1 % en 2015. Ce phénomène de scolarisation croissante, conforme aux tendances du passé, reflète le besoin grandissant de travailleurs du savoir au sein de l’économie.

30

Dans le MSS, les personnes qui ont fait des études postsecondaires incomplètes sont traitées comme un groupe distinct à cause de leur nombre et du fait que leurs caractéristiques professionnelles diffèrent de celles des personnes qui ont terminé leurs études secondaires.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

109

110

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Projections relatives à l’immigration : méthodologie et résultats Méthodologie Le modèle de l’immigration comporte trois étapes pour l’estimation du nombre d’immigrants récents qui deviennent de nouveaux chercheurs d’emploi : • En premier lieu, on établit une projection de la population des immigrants

récents. On postule que l’immigration augmente au même rythme que la population canadienne, soit à un taux annuel moyen de 0,75 %. La projection relative à la population canadienne vient du volet démographique des MEDS31. • Ensuite, on établit une projection de la population active des immigrants récents à

l’aide des données historiques sur la proportion des immigrants âgés de 15 ans ou plus et des taux d’activité passés tirés du recensement. • Enfin, on répartit les immigrants récents qui intègrent le marché du travail entre les

professions en suivant les tendances observées dans le Recensement de 2001 relativement à la répartition professionnelle des immigrants qui faisaient partie de la population active entre 1996 et 200132. Résultats Voici les principaux résultats des projections relatives à l’immigration : Population immigrante Depuis 10 ans, 2,2 millions d’immigrants se sont établis au Canada, soit environ 221 000 par année en moyenne, un chiffre équivalent à 0,72 % de la population canadienne. Le graphique suivant montre l’évolution du nombre annuel d’immigrants ainsi que du taux d’immigration (le rapport entre le nombre annuel de nouveaux immigrants et la population canadienne totale). On prévoit que la population canadienne passera de 32,3 millions d’habitants en 2005 à 35,0 millions en 2015. Le nombre d’immigrants devrait donc s’accroître proportionnellement, passant de 244 600 à 260 700 par année pendant la même période. 31

32

Le volet démographique des MEDS établit des projections démographiques jusqu’en 2051 pour le Canada et les provinces à l’aide des facteurs habituels – taux de natalité, de mortalité et de migration. On pourrait adopter une approche différente basée sur les professions envisagées par les immigrants avant leur arrivée au Canada, renseignement qui se trouve dans la base de données sur l’immigration. L’analyse a cependant montré que la relation entre la profession envisagée et celle qu’occupe l’immigrant après son arrivée n’est pas statistiquement significative lorsqu’on considère d’autres caractéristiques personnelles liées aux professions. Il semble qu’on puisse en conclure que l’influence de caractéristiques comme la scolarité et la région sur la profession exercée est plus importante que celle des intentions exprimées à l’arrivée au Canada. Pour plus de détails, voir David A. Green, « Intended and Actual Occupations of Immigrants », dans Don J. DeVoretz (dir.), Diminishing Returns: The Economics of Canada's Recent Immigration Policy, étude no 24 sur les politiques (1995).

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

111

Immigration et taux d’immigration1, 1972-2015 Immigration

Taux d'immigration (échelle de droite)

(%) 100

300,000 0.75%

90 80

250,000

70 60

200,000

50 40

150,000

30 20

100,000

10 0

50,000 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 1

Immigration en pourcentage de la population totale

Sources : (1972-2005) Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles; (2006-2051) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Population active immigrante Les immigrants sont plus jeunes que la moyenne des Canadiens. En 2005, environ 58 % d’entre eux étaient âgés de 15 à 39 ans, comparativement à 35 % pour la population dans son ensemble. La même année, plus de 77 % de tous les immigrants avaient 15 ans ou plus33. D’après les projections, la population immigrante de 15 ans ou plus devrait passer de 186 500 personnes en 2005 à 202 920 en 2015, en chiffres annuels.

33

112

D’après les dernières données sur l’immigration selon l’âge, tirées de l’ouvrage de Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 2005.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Profil d’âge des immigrants et de la population totale, 2005 Population immigrante

(en % du total) 4.0

Population totale

3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85 90+

Source : Statistique Canada, Statistiques démographiques annuelles 2005

Comme le fait voir le tableau, les immigrants de 15 ans ou plus arrivés au pays entre 1996 et 2000 avaient un taux d’activité de 64,8 %, sensiblement supérieur aux 59,4 % relevés pour les cinq années précédentes. Ce taux est appliqué à la population immigrante de 15 ans ou plus pour déterminer la taille de la population active immigrante. En 2005, quelque 120 900 nouveaux immigrants avaient un emploi ou étaient activement à la recherche d’un emploi, nombre qui devrait passer à environ 131 500 en 2015. Indicateurs du marché du travail pour les immigrants et la population non immigrante, 1996 et 2001 Taux d’activité

Recensement 1996 Taux Taux de d’emploi chômage

Taux d’activité

Recensement 2001 Taux Taux de d’emploi chômage

Population canadienne totale

65.5 %

58.9 %

10.1 %

66.4 %

61.5 %

7.4 %

Population Non immigrante

66.9 %

60.2 %

9.9 %

68.0 %

62.9 %

7.4 %

60.7 %

54.3 %

10.5 %

61.4 %

56.9 %

7.4 %

59.4 %

48.8 %

18.0 %

64.8 %

56.5 %

12.7 %

Population immigrante Immigrants arrivés au pays dans les cinq dernières années

Source : Statistique Canada, recensements de 1996 et 2001.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

113

Population active immigrante et niveau de scolarité Les immigrants récents sont plus scolarisés que les Canadiens de souche dans la population active. La proportion des détenteurs de grades universitaires est particulièrement élevée : en 2001, 42,1 % de ceux qui se trouvaient sur le marché du travail avaient un grade universitaire, comparativement à 18,5 % pour les Canadiens de souche. Toujours au sein de la population active, la proportion des immigrants récents qui avaient fait des études postsecondaires était supérieure de 9 points à celle des Canadiens de souche (61,5 % contre 52,4 %). Répartition des immigrants récents et de la population active totale (moins les immigrants récents) selon le niveau de scolarité (%)

Population immigrante

Population active totale (moins les immigrants récents)

45

42.1%

40 33.8%

35 30 22.7%

25 20

23.3%

24.9% 19.5%

18.5%

15.2%

15 10 5 0 Moins que les études secondaires

Études secondaires

Études collégiales

Source : Statistique Canada Recensement de 2001

114

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Grade universitaire

Évaluation des déséquilibres futurs sur le marché du travail par profession L’évaluation des déséquilibres futurs par profession (et l’identification des professions qui devraient être en pénuries ou surplus de main-d’oeuvre au cours des 10 prochaines années) est basée sur : –

L’équilibre actuel entre l’offre et la demande de travail;



Les projections du nombre de nouveaux chercheurs d’emploi issus du système scolaire et de l’immigration et du nombre d’ouvertures d’emploi disponibles en raison de la demande d’expansion ou des départs à la retraite.

Le tableau à la fin de cette section présente les principaux résultats des projections des nouveaux chercheurs d’emploi et des ouvertures d’emploi. Il est à noter que ces projections offrent une indication quantitative sur les pressions potentielles sur le marché du travail à moyen terme. De plus, les professions montrant des signes de pressions résultant de déséquilibres entre les projections de nouveaux chercheurs d’emploi et d’ouvertures d’emploi ne sont pas nécessairement catégorisées comme étant en demande ou en offre excédentaire. La raison est que la mobilité du travail est prise en compte dans l’identification de la situation future d’une profession. Par exemple, certaines professions estimées être actuellement en demande excédentaire, comme les superviseurs de commis de bibliothèque, de correspondanciers et d'autres commis à l'information (1213) et les directeurs de services d'hébergement (0632) devraient retourner vers l’équilibre malgré le fait que les projections des nouveaux chercheurs d’emploi n’excèdent pas le nombre d’ouvertures d’emploi. La mobilité verticale du personnel de bureau (grand groupe 14) et du personnel de l'hébergement et des voyages (643) viendra atténuer les pressions de demande excédentaire.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

115

Description du tableau On trouve dans la première colonne les données relatives à l’emploi non étudiant selon la profession en 2005. Pour chacune des composantes de l’offre et la demande, on additionne la somme des flux projetés pour les années 2006 à 2015, puis un indicateur qualitatif vient classer une profession par rapport aux autres pour cette même composante. Ce dernier classement respecte une règle de distribution de 25 %, 50 % et 25 %; en d’autres termes, 35 professions se retrouvent « au-dessus de la moyenne » (AM), 70 professions sont « dans la moyenne » (M) et 35 professions se retrouvent « sous la moyenne » (SM). Dans la première colonne, sous la rubrique « équilibre », la demande anticipée est comparée à l’offre anticipée (puis divisée par 10 pour obtenir une moyenne annuelle) afin d’obtenir une estimation de la demande excédentaire annuelle. L’indicateur est positif si la demande excède l’offre et négatif si l’offre surpasse la demande. L’avant-dernière colonne présente l’indice normalisé des conditions futures du marché du travail (INCFMT), indicateur sommaire estimant l’orientation que devrait prendre la conjoncture future du marché du travail de la façon suivante : offre annuelle moyenne (nouveaux chercheurs d’emploi) – demande annuelle moyenne (ouvertures d’emploi)

emploi dans l’année de référence Si l’indice NFLMS a une valeur positive, cela indique que la profession se dirigerait vers une pénurie de main-d’œuvre (demande excédentaire), tandis qu’une valeur négative indique que l’offre de main-d’œuvre tend à être excédentaire. La dernière colonne présente l’augmentation (ou la diminution, si le chiffre est négatif) du nombre de sortants scolaires et d’immigrants nécessaire pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande projetés. Une valeur de 100 % signifie qu’il faudra doubler l’offre de travailleurs pour atteindre l’équilibre. Une valeur négative indique dans quelle proportion l’offre dépasse la demande.

116

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

117

001 Membres des corps législatifs et cadres supérieurs 011 Directeurs des services administratifs 012 D. des serv. financiers et des serv. aux entreprises 013 D. serv. communications (sauf radiotélédiffusion) 021 D. génie / architecture / sc. naturelles / sys. Info. 031 Directeurs santé / ens. / serv. comm. et sociaux 041 Directeurs de la fonction publique 051 Directeurs arts / culture / sports / loisirs 061 Directeurs ventes / marketing / publicité 062 Directeurs – commerce de détail 063 D. de la restauration et des serv. d'hébergement 064 Directeurs des services de protection 065 Directeurs d'autres services 071 Directeurs de la construction et du transport 072 D. de l'exploitation et de l'entretien d'immeubles 081 D. de la production primaire (sauf l'agriculture) 091 D. de la fabrication et des serv. d'utilité publique 111 Prof. en finance, en vérification et en comptabilité 112 Prof. ressources humaines / serv. aux entreprises 121 Personnel de supervision du travail de bureau 122 Personnel administratif et de réglementation 123 Pers. administration des finances et assurances 124 Personnel en secrétariat 141 Commis au travail général de bureau 142 Commis en bureautique et en éditique 143 Commis des finances et de l'assurance 144 Commis de soutien administratif 145 Commis de biblio., de correspondance et à l'info. 146 Commis des services postaux et de messageries 147 Commis à l'expédition et à la distribution 211 Professionnels des sciences physiques 212 Professionnels des sciences de la vie 213 Prof. génie civil / mécanique / électrique / chimique 214 Autres professionnels en génie 215 Prof. en architecture, en urbanisme et en arpentage 216 Mathématiciens, statisticiens et actuaires 217 Professionnels en informatique 221 Personnel technique des sciences physiques 222 Personnel technique des sciences de la vie 223 Pers. tech. en génie civil, mécanique et industriel 224 Pers. technique en génie électronique et électrique 225 Pers. tech. arch. / dessin / arpentage / carto. 226 Autres cont. tech. et officiers de réglementation 227 Officiers et contrôleurs des services de transport

Toutes les professions

84.1 109.4 87.9 13.5 58.1 90.6 24.9 12.0 121.8 323.8 164.5 5.0 14.6 142.4 35.9 8.2 80.0 304.0 138.6 118.4 306.9 206.3 231.0 230.5 57.5 340.9 226.6 180.6 89.1 235.5 27.7 22.4 115.2 62.3 31.0 6.1 301.7 30.3 38.8 63.9 117.1 49.8 43.9 27.8

14,565.9

Emploi non étudiant 2005 ('000)

11.5 16.7 6.1 1.8 8.1 13.6 2.6 0.5 18.4 29.8 21.1 0.8 1.6 24.9 6.5 1.2 5.2 41.8 29.2 5.2 44.8 22.7 -20.4 20.2 -8.1 31.1 26.7 33.0 4.0 26.7 3.2 3.9 28.6 11.5 3.0 1.1 67.8 3.6 6.2 14.9 27.7 2.9 7.9 5.0

M M M M M M M SM M M M AM M AM AM M SM M AM SM M M SM M SM M M AM SM M M AM AM AM M AM AM M M AM AM SM AM AM

M

45.4 35.0 26.6 4.1 15.1 50.6 16.1 4.5 29.8 82.8 43.2 2.4 5.1 38.7 8.5 1.9 23.2 77.0 48.4 45.0 111.5 61.6 99.7 67.1 15.6 94.8 67.9 32.6 28.4 47.9 7.8 5.2 28.6 12.0 8.0 1.2 33.4 6.6 9.2 13.7 27.7 10.1 14.0 8.2

3,800.6

M

AM AM M M M AM AM AM M M M AM AM M M M M M AM AM AM M AM M M M M SM M M M M M SM M SM SM M M M M M M M

06-15

06-15

1,697.9

Retraites (2)

Demande d'expansion (1)

4.4 5.7 4.2 0.7 3.0 4.8 1.2 0.6 6.2 16.7 8.7 0.3 0.7 7.5 1.9 0.4 3.9 14.2 6.5 6.0 16.6 11.3 10.9 7.7 1.6 11.3 7.4 6.5 3.0 7.6 0.8 0.6 3.5 1.8 0.8 0.2 8.8 1.0 1.3 2.2 4.0 1.5 1.4 0.9

601.4

06-15

Décès (3)

AM AM AM AM AM AM AM M AM AM AM AM AM AM AM AM AM M M AM AM AM M M SM M M M M M SM SM SM SM SM SM SM M M M M M M M

M

Demande

2.5 3.3 2.6 0.4 1.8 2.8 0.7 0.4 3.7 9.8 5.0 0.2 0.4 4.3 1.1 0.2 2.4 9.1 4.2 3.6 9.3 6.2 7.1 7.2 1.8 10.4 6.9 5.7 2.7 7.4 0.8 0.7 3.5 1.9 0.9 0.2 9.1 0.9 1.2 1.9 3.6 1.5 1.3 0.8

450.2

06-15

Émigration (4)

5,593.0

M

AM AM M M M AM AM M M M M AM AM AM M M M M AM M AM M M M SM M M M M M M M AM M M M M M M M AM SM AM AM

6,550.1

63.9 60.7 39.7 7.0 28.0 71.7 20.7 5.9 58.1 139.1 78.0 3.7 7.8 75.4 17.9 3.8 34.6 142.1 88.2 59.7 182.2 101.9 97.4 102.2 10.9 147.5 109.0 77.8 38.1 89.7 12.7 10.5 64.2 27.2 12.8 2.6 119.1 12.2 17.9 32.7 63.0 16.1 24.7 15.0 8.0 35.6 20.2 1.1 14.6 26.3 4.3 5.5 17.6 36.2 18.0 1.0 0.1 7.7 1.9 1.4 10.5 166.2 53.0 20.5 76.5 45.3 50.7 74.5 18.3 119.4 48.7 74.0 13.5 63.7 18.7 24.4 73.8 38.1 19.8 10.6 161.6 24.4 43.8 26.5 75.1 32.7 12.3 3.9

06-15

SM M M SM M M SM M SM SM SM SM SM SM SM SM SM AM M SM M M M M M M M M SM M AM AM AM AM AM AM AM AM AM M AM AM M SM

M

Sortants scolaires (6)

06-15

Demande anticipée (5)=(1+2+3+4)

10.4 6.9 5.9 1.1 7.7 2.5 0.3 1.1 12.0 23.0 16.2 0.2 2.9 4.5 2.2 0.3 6.3 28.2 5.2 4.0 16.1 8.3 15.5 25.8 7.7 26.6 5.1 16.7 5.3 19.2 6.8 2.8 23.8 18.5 2.3 0.8 85.3 3.6 1.7 5.4 13.1 7.1 1.2 1.5

1,266.9

06-15

AM M M M AM SM SM M M M M SM AM SM M SM M M SM SM M M M M AM M SM M M M AM AM AM AM M AM AM AM M M M AM SM M

M

Immigration (7)

Offre

Évaluation des déséquilibres futurs sur le marché du travail par profession

17.8 39.8 24.5 2.1 21.3 26.8 4.3 6.1 28.3 56.5 32.9 1.1 3.0 11.6 4.0 1.6 16.0 181.9 54.2 23.0 86.8 50.2 62.3 94.7 24.7 137.1 50.2 85.2 17.8 78.2 24.1 25.3 92.1 53.8 20.7 10.6 234.8 26.2 42.2 29.9 82.6 37.4 12.6 5.0

6,441.8

06-15

SM M M SM M M SM M SM SM SM SM SM SM SM SM SM AM M SM M M M M M M SM M SM M AM AM AM AM AM AM AM AM AM M AM AM M SM

M

Offre anticipée* (8)=(6+7)

4.6 2.1 1.5 0.5 0.7 4.5 1.6 0.0 3.0 8.3 4.5 0.3 0.5 6.4 1.4 0.2 1.9 -4.0 3.4 3.7 9.5 5.2 3.5 0.7 -1.4 1.0 5.9 -0.7 2.0 1.1 -1.1 -1.5 -2.8 -2.7 -0.8 -0.8 -11.6 -1.4 -2.4 0.3 -2.0 -2.1 1.2 1.0

10.8

Demande excédentaire (annuelle)** (9)=(8-5)/10

5.5 1.9 1.7 3.6 1.2 5.0 6.6 -0.1 2.5 2.6 2.7 5.2 3.3 4.5 3.9 2.7 2.3 -1.3 2.4 3.1 3.1 2.5 1.5 0.3 -2.4 0.3 2.6 -0.4 2.3 0.5 -4.1 -6.6 -2.4 -4.3 -2.5 -13.2 -3.8 -4.6 -6.3 0.4 -1.7 -4.3 2.8 3.6

0.1

NFLMS ***

Équilibre

250% 49% 58% 217% 30% 156% 355% -3% 101% 140% 132% 226% 160% 521% 335% 133% 112% -21% 58% 150% 103% 96% 53% 7% -53% 7% 109% -8% 108% 14% -45% -55% -29% -47% -36% -70% -47% -50% -53% 9% -22% -53% 90% 186%

1.6%

Variation offre requise ****

118

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

228 Personnel technique en informatique 311 Médecins, dentistes et vétérinaires 312 Optométristes / chiro. / diagnostic et traitement 313 Pharmaciens, diététistes et nutritionnistes 314 Professionnels en thérapie et en évaluation 315 Professionnels en sciences infirmières 321 Tech. des sc. de la santé (sauf soins dentaires) 322 Personnel technique en soins dentaires 323 Pers. tech. soins de santé (sauf soins dentaires) 341 Personnel de soutien des services de santé 411 Juges, avocats (Canada) et notaires (Québec) 412 Professeurs et assistants universitaire 413 Enseignants collégial et formation professionnelle 414 Ens. Sec. / primaire / préscolaire / cons. d'orient. 415 Prof. psychologie / travail soc. / couns. / religion 416 Agents des pol. / prog. / recherch. / exp.-conseils 421 Pers. paraprof. droit / serv. soc. / ens. / religion 511 Prof. Biblio. / archives / musées / galeries d'art 512 Prof. rédaction / traduction / relations publiques 513 Prof. des arts plastiques et des arts de la scène 521 Pers. tech. biblio. / arch. / musées / galeries d'art 522 Photographes / graphisme / cinéma / radiotélédiff. 523 Annonceurs et autres artistes de spectacle 524 Concepteurs artistiques et artisans 525 Athlètes, entraîneurs, arbitres 621 Pers. de supervision des ventes et des services 622 Personnel technique du commerce de gros 623 Pers. de l'assurance, de l'immobilier et des achats 624 Chefs et cuisiniers 625 Bouchers et boulangers-pâtissiers – gros ou détail 626 Policiers et pompiers 627 Personnel technique des services personnels 641 Représentants des ventes – commerce de gros 642 Vendeurs et commis-vendeurs – comm. de détail 643 Personnel de l'hébergement et des voyages 644 Guides et pers. préposé au jeu dans les casinos 645 Personnel des services des aliments et boissons 646 Personnel des services de protection 647 Personnel de soutien familial et de garderie 648 Autre personnel des soins personnalisés 661 Caissiers 662 Autre personnel de la vente et personnel assimilé 664 Serveurs au comptoir, aides de cuisine 665 Gardiens de sécurité et personnel assimilé 666 Nettoyeurs 667 Autre pers. voyage / hébergement / loisirs / parcs d'att. 668 Personnel élémentaire des services personnels 721 Entrepreneurs et contremaîtres du pers. des métiers 722 Surv. du pers. transports ferroviaire et routier 723 Machinistes et personnel assimilé 724 Électriciens / mont. de lignes d'élec. / télécomm. 725 Plombiers, tuyauteurs et monteurs d'ins. au gaz 726 Pers. formage / profilage / montage du métal 727 Charpentiers et ébénistes 728 Personnel de maçonnerie et de plâtrage 729 Autre personnel des métiers de la construction 731 Méc. mach. / équip. de trans. (sauf véhicules auto.)

105.7 82.5 13.2 31.7 43.5 252.1 80.3 24.7 108.7 254.6 73.2 83.0 78.1 406.6 121.0 123.6 322.7 12.8 105.5 90.1 18.0 40.5 12.7 87.3 56.6 220.6 113.1 154.1 174.7 62.0 90.6 94.0 230.7 409.2 70.8 16.4 185.1 32.3 159.6 50.2 211.6 161.7 169.9 79.0 375.7 21.7 40.8 208.5 27.2 70.7 140.6 57.3 132.2 128.3 62.0 85.3 173.0

18.2 27.9 2.9 9.5 16.4 71.2 22.8 4.3 12.0 50.4 7.5 18.5 10.5 34.3 20.3 20.8 43.3 0.7 8.7 6.0 1.5 7.5 0.8 17.3 13.4 36.4 19.4 14.3 32.7 10.3 7.7 9.0 18.3 38.0 8.6 1.9 30.7 4.2 5.8 1.7 13.3 13.8 15.3 16.3 19.7 3.5 2.6 23.6 2.0 10.2 11.7 5.6 13.1 10.0 8.9 7.9 15.4

AM AM AM AM AM AM AM AM M AM M AM M M AM AM M SM M SM M AM SM AM AM M AM M AM M M M M M M M M M SM SM SM M M AM SM M SM M M M M M M M M M M

10.4 20.5 4.2 7.7 7.4 99.3 21.6 4.8 29.3 62.4 14.5 22.9 33.8 158.6 47.0 35.2 62.0 6.5 24.2 22.1 6.4 7.2 1.4 17.8 6.9 43.9 24.7 46.6 18.8 11.0 32.8 21.1 52.7 91.3 16.4 3.6 26.1 10.3 62.2 9.2 29.3 26.3 26.8 26.0 125.0 4.4 14.7 66.7 12.3 14.9 46.4 13.4 27.1 24.2 9.4 17.6 52.3

SM M AM M SM AM M M M M M M AM AM AM M SM AM M M AM SM SM M SM M M M SM SM AM M M M M M SM M AM SM SM SM SM AM AM M AM AM AM M AM M M SM SM M M

3.5 4.1 0.6 1.4 2.0 11.7 2.5 0.7 3.2 13.2 3.9 6.8 4.5 21.6 6.8 7.1 9.6 0.5 3.9 3.5 0.5 1.1 0.3 2.3 2.4 7.4 3.8 5.0 6.6 2.3 2.7 2.9 5.8 13.6 1.9 0.4 6.3 0.9 4.4 1.3 10.2 7.1 8.4 3.2 12.8 1.0 1.5 8.1 1.1 2.8 5.4 2.3 5.1 4.9 2.5 3.3 6.7

M AM M M M M M SM SM AM AM AM AM AM AM AM SM M M M SM SM SM SM M M M M M M M M SM M SM SM M SM SM SM M M AM M M M M M M M M M M M M M M

3.2 2.4 0.4 0.9 1.3 7.5 2.4 0.7 3.2 7.7 2.2 2.6 2.4 12.3 3.6 3.8 9.8 0.4 3.2 2.8 0.6 1.3 0.4 2.7 1.8 6.7 3.4 4.6 5.6 1.9 2.7 2.8 7.1 12.9 2.2 0.5 5.8 1.0 5.0 1.5 6.7 5.2 5.5 2.5 11.8 0.7 1.3 6.3 0.8 2.2 4.4 1.8 4.2 4.2 2.0 2.8 5.3

35.3 54.9 8.2 19.6 27.2 189.7 49.3 10.6 47.8 133.7 28.1 50.7 51.3 226.9 77.7 66.9 124.7 8.0 40.0 34.4 8.9 17.2 2.9 40.0 24.5 94.4 51.3 70.5 63.8 25.5 45.8 35.9 84.0 155.8 29.0 6.4 69.0 16.3 77.4 13.7 59.4 52.4 56.1 47.9 169.4 9.6 20.1 104.6 16.2 30.0 67.9 23.0 49.5 43.3 22.8 31.5 79.6

SM AM AM AM AM AM AM M M AM M AM AM AM AM AM M AM M M M M SM M M M M M SM M M M SM M M M SM M M SM SM SM SM AM M M M M AM M M M M SM SM M M 16.7 32.3 3.2 16.3 31.8 109.0 46.0 9.4 23.5 69.1 37.2 90.8 37.0 362.4 117.2 132.4 251.1 8.6 68.5 49.2 13.4 23.8 3.9 64.7 60.4 75.1 17.3 17.6 101.5 32.1 28.5 18.6 53.3 206.1 33.6 4.3 126.4 14.2 79.2 19.4 84.6 102.3 122.8 32.6 79.2 14.6 12.5 14.1 1.2 20.3 51.7 16.3 51.3 32.4 12.4 27.5 52.5

SM M M M AM M AM M M M M AM M AM AM AM AM AM AM AM AM AM M AM AM M SM SM AM AM M SM M M M M AM M M M M AM AM M M AM M SM SM M M M M M SM M M

17.3 5.6 0.6 2.7 1.8 7.0 5.6 1.3 4.0 15.9 1.5 18.7 5.2 11.4 6.0 9.8 20.9 0.6 6.7 6.8 0.7 2.9 0.6 7.7 2.6 7.8 4.7 5.9 24.1 7.6 0.7 5.4 9.7 47.0 9.1 2.9 20.1 1.2 26.2 3.8 27.9 19.8 38.0 10.8 40.9 1.2 7.5 3.3 0.2 7.5 7.5 1.8 8.3 6.0 3.5 6.0 6.9

AM M M M M SM M M SM M SM AM M SM M M M M M M M M M M M SM M M AM AM SM M M AM AM AM M SM AM M AM AM AM AM M M AM SM SM M M SM M M M M M

32.7 35.5 3.5 17.8 31.2 107.9 48.1 9.9 25.7 79.8 35.9 102.6 39.4 346.8 114.4 132.3 253.2 8.6 70.1 52.2 13.1 25.0 4.2 67.5 58.4 77.3 20.7 22.2 118.0 37.4 27.1 22.6 59.1 237.7 40.2 6.9 137.1 14.4 99.4 21.7 106.2 114.5 151.7 40.9 114.3 14.7 19.1 16.3 1.3 26.2 55.4 16.9 55.7 36.0 15.0 31.4 55.5

M M M M AM M AM M SM M M AM M AM AM AM AM AM AM M AM AM M AM AM M SM SM AM AM M SM M M M M AM M AM M M AM AM M M AM M SM SM M M M M M M M M 0.3 1.9 0.5 0.2 -0.4 8.2 0.1 0.1 2.2 5.4 -0.8 -5.2 1.2 -12.0 -3.7 -6.5 -12.8 -0.1 -3.0 -1.8 -0.4 -0.8 -0.1 -2.7 -3.4 1.7 3.1 4.8 -5.4 -1.2 1.9 1.3 2.5 -8.2 -1.1 0.0 -6.8 0.2 -2.2 -0.8 -4.7 -6.2 -9.6 0.7 5.5 -0.5 0.1 8.8 1.5 0.4 1.2 0.6 -0.6 0.7 0.8 0.0 2.4

0.2 2.4 3.5 0.6 -0.9 3.2 0.1 0.3 2.0 2.1 -1.1 -6.3 1.5 -2.9 -3.0 -5.3 -4.0 -0.4 -2.8 -2.0 -2.3 -1.9 -1.0 -3.1 -6.0 0.8 2.7 3.1 -3.1 -1.9 2.1 1.4 1.1 -2.0 -1.6 -0.3 -3.7 0.6 -1.4 -1.6 -2.2 -3.8 -5.6 0.9 1.5 -2.4 0.3 4.2 5.5 0.5 0.9 1.1 -0.5 0.6 1.3 0.0 1.4

8% 51% 124% 9% -12% 70% 2% 6% 80% 63% -20% -47% 28% -32% -30% -46% -47% -6% -40% -32% -30% -29% -28% -38% -54% 21% 140% 206% -43% -30% 64% 56% 39% -32% -26% -7% -47% 13% -21% -35% -42% -51% -59% 16% 46% -32% 5% 509% 1090% 14% 21% 34% -10% 19% 49% 0% 41%

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

119

149.9 28.0 29.3 27.8 12.1 11.7 34.4 431.8 88.0 19.3 61.7 182.1 105.5 20.9 8.3 19.9 38.0 14.2 212.2 18.3 11.6 14.8 76.4 6.6 83.0 72.8 57.0 23.4 30.3 75.2 60.8 18.1 47.7 82.3 28.5 105.5 107.5 135.7 197.7

16.2 3.4 1.1 -1.6 -0.3 1.5 0.8 45.0 9.6 0.1 4.1 25.6 3.3 3.9 -0.8 1.8 8.4 -1.0 14.4 0.6 2.5 -1.2 -0.5 0.0 7.7 8.3 4.1 2.9 1.1 11.3 -2.6 -0.4 -1.8 4.3 2.0 14.0 1.9 17.0 -2.2

M M SM SM SM M SM M M SM SM M SM AM SM M AM SM M SM AM SM SM SM M M M M SM M SM SM SM SM M M SM M SM

28.5 6.3 15.1 10.2 4.8 4.7 11.7 120.1 18.8 4.9 11.6 38.0 12.4 5.5 2.1 3.7 6.2 3.3 67.9 3.3 1.3 4.6 9.5 0.4 10.1 29.3 24.0 8.3 7.2 11.7 10.5 4.1 15.1 15.1 4.4 30.4 16.0 21.9 39.4

SM M AM AM AM AM AM M M M SM M SM M M SM SM M AM SM SM M SM SM SM AM AM AM M SM SM M M SM SM M SM SM M

5.9 1.1 1.2 0.9 0.4 0.5 1.3 18.8 3.8 0.8 2.7 8.3 2.6 0.5 0.8 2.1 4.5 1.4 26.4 1.9 0.5 0.5 3.0 0.2 2.2 3.1 2.4 1.0 0.8 2.0 1.4 0.4 1.1 2.1 0.8 2.8 2.6 3.6 5.0

M M M M M M M M M M M M SM SM AM AM AM AM AM AM M M M M SM M M M SM SM SM SM SM SM SM SM SM SM SM

4.6 0.8 0.9 0.8 0.4 0.4 1.1 13.4 2.8 0.6 1.9 5.9 3.7 0.7 0.3 0.6 1.2 0.5 6.4 0.6 0.4 0.6 2.6 0.3 3.0 2.2 1.7 0.7 1.0 2.3 1.9 0.6 1.6 2.7 0.9 3.4 3.4 4.3 6.6

55.2 11.6 18.2 10.3 5.3 7.0 14.8 197.2 35.0 6.4 20.3 77.8 22.0 10.6 2.4 8.2 20.3 4.2 115.1 6.4 4.7 4.4 14.5 1.0 23.0 42.9 32.2 12.9 10.1 27.3 11.1 4.7 16.1 24.1 8.1 50.6 23.9 46.8 48.7

SM M AM SM M AM M M M SM SM M SM M SM M AM SM AM SM M SM SM SM SM AM AM AM SM SM SM SM SM SM SM M SM SM SM 59.8 11.4 5.9 5.3 0.4 2.7 7.5 51.7 13.2 3.3 25.7 72.2 71.3 7.1 2.7 1.8 7.5 3.3 20.8 4.1 6.2 6.5 31.3 2.4 54.4 5.8 4.4 3.9 8.3 16.0 16.1 4.2 6.9 24.5 10.8 33.2 33.6 35.3 78.1

M M SM SM SM M M SM SM SM M M AM M M SM SM M SM A AM M M M AM SM SM SM M M M M SM M M M M M M

6.6 1.5 5.7 0.8 0.1 0.3 1.5 26.5 1.2 1.1 2.5 16.4 6.4 0.7 0.0 0.1 0.2 0.0 8.0 0.1 0.1 0.2 10.8 0.1 6.5 2.8 3.8 0.6 4.1 8.8 2.3 5.7 21.5 8.2 4.2 26.9 20.1 13.2 49.0

M M AM SM SM SM M M SM M M M M SM SM SM SM SM SM SM SM SM AM SM M M M SM AM AM SM AM AM M AM AM AM M AM

62.0 12.0 11.2 5.6 0.4 2.8 8.4 74.4 13.4 4.2 26.3 83.3 72.4 7.2 2.6 1.8 7.1 3.1 27.2 3.9 5.8 6.3 39.7 2.3 56.9 8.2 7.9 4.3 11.8 23.6 17.2 9.6 27.9 30.8 14.2 57.6 51.2 45.9 121.4

M M M SM SM M M SM SM SM M M AM M M SM SM SM SM SM M M M M AM SM SM SM M M M M M M M M M M AM -0.7 0.0 0.7 0.5 0.5 0.4 0.6 12.3 2.2 0.2 -0.6 -0.5 -5.0 0.3 0.0 0.6 1.3 0.1 8.8 0.2 -0.1 -0.2 -2.5 -0.1 -3.4 3.5 2.4 0.9 -0.2 0.4 -0.6 -0.5 -1.2 -0.7 -0.6 -0.7 -2.7 0.1 -7.3

-0.4 -0.2 2.4 1.7 4.0 3.6 1.9 2.8 2.5 1.1 -1.0 -0.3 -4.8 1.6 -0.2 3.2 3.5 0.8 4.1 1.4 -1.0 -1.2 -3.3 -2.0 -4.1 4.8 4.3 3.7 -0.6 0.5 -1.0 -2.7 -2.5 -0.8 -2.1 -0.7 -2.5 0.1 -3.7

-10% -3% 61% 78% 1062% 140% 71% 157% 150% 49% -21% -6% -65% 44% -7% 338% 172% 34% 305% 59% -18% -27% -60% -53% -56% 403% 294% 190% -14% 15% -33% -49% -41% -21% -41% -12% -51% 2% -57%

AM = au-dessus de la moyenne, M = autour de la moyenne et SM = sous la moyenne. Cette classification est déterminée en utilisant des seuils permettant une répartition de 50 % à la catégorie M, 25 % à la catégorie AM et 25 % à la catégorie SM. * L'offre anticipée diffère de la somme de ses composantes en raison d'autres facteurs (comme les mouvements d'entrées et de sorties du marché du travail). ** Demande excédentaire (annuelle) représente la différence entre les ouvertures d'emploi (demande anticipée) et les chercheurs d'emploi (offre anticipée) exprimée annuellement en divisant par le nombre d'années de projection (10 ans). *** NFLMS est un indicateur de la demande excédentaire (offre excédentaire si négatif) normalisé à l'emploi de l'année de référence (2005); NFLMS est un acronyme pour "Normalized Future Labour Market Situation". **** Cet indicateur reflète l'augmentation en pourcentage des sortants scolaires et de l'immigration nécessaire pour équilibrer l'offre et la demande. Par exemple, une augmentation de 100% indique que l'offre anticipée devrait doubler de taille afin d'atteindre l'adéquation entre la demande de travail et l'offre, tandis qu'un -50% indique que l'offre anticipée devrait diminuer de moitié pour atteindre l'équilibre.

732 Mécaniciens de véhicules automobiles 733 Autres mécaniciens 734 Tapissiers-garnisseurs, tailleurs, cord., bijoutiers 735 Méc. de mach. fixes / op. centrales / réseaux élec. 736 Personnel des opérations du transport ferroviaire 737 Grutiers, foreurs et dynamiteurs 738 Personnel de l'imprimerie, scaphandriers 741 Cond. de véhicules auto. / op. transport en commun 742 Conducteurs d'équipement lourd 743 Autres conducteurs de matériel de transport 744 Pers. d'installation, de réparation et d'entretien 745 Débardeurs et manutentionnaires 761 Aides de soutien métiers / man. en construction 762 Manœuvres aux travaux publics 821 Surveillants de l'exploitation forestière 822 Surv. exploitation des mines / pétrole / gaz 823 Pers. forage / mines sout.. / prod. gaz. / pétrol. 824 Conducteurs de machines d'abattage du bois 825 Ent., surv. et exp. agri. / horticulture / aquiculture 826 Capitaines et officiers de pêche et pêcheurs 841 Pers. d'entretien mines / forage puits pétrole / gaz 842 Personnel de l'exploitation forestière 843 Personnel en agriculture et en horticulture 844 Pers. de la pêche, de la chasse et du trappage 861 Personnel élémentaire de la production primaire 921 Surveillants dans les industries de transformation 922 Surveillants dans la fabrication et le montage 923 Op. poste central / cont. procédés fab. / transf. 941 Op. machines trait. des métaux et des minerais 942 Op. produits chimiques / caoutchouc / plastique 943 Op. prod. pâtes et papiers / transf. du bois 944 Op. machines fabrication de produits textiles 945 Op. confection d'articles en tissu / fourrure / cuir 946 Op. machines transf. aliments / boissons / tabac 947 Opérateurs de machines à imprimer 948 Monteurs mat. mécanique, électrique et électron. 949 Autre personnel de montage 951 Op. façonnage / usinage métaux et bois 961 Manœuvres transf. / fab. / serv. d'utilité publique

120

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Autres matériels de support

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

123

60,6

66,5

8,8

13 523

12 333

709 058

61,7

66,8

7,8

1,9

13 778

3,1

12 710

5,0

744 333

1988

62,2

67,3

7,5

2,0

14 053

2,3

12 995

2,6

763 837

1989

61,7

67,2

8,2

1,4

14 247

0,7

13 085

0,2

765 311

1990

59,7

66,6

10,3

0,6

14 334

-1,8

12 857

-2,1

749 294

1991

58,3

65,7

11,2

0,0

14 340

-1,0

12 730

0,9

755 848

1992

57,9

65,4

11,4

0,7

14 438

0,5

12 795

2,3

773 528

1993

58,4

65,1

10,4

0,9

14 570

2,1

13 057

4,8

810 695

1994

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active et Comptes économiques nationaux.

Taux d’emploi (%)

Taux d’activité (%)

Taux de chômage (%)

Croissance de la population active

Population active (milliers)

Croissance de l’emploi (%)

Emploi (millions)

Taux de croissance du PIB

Produit intérieur brut (PIB) aux prix du marché (milliards de $ de 1997)

1987

58,7

64,8

9,5

0,8

14 688

1,8

13 296

2,8

833 456

1995

58,4

64,7

9,6

1,1

14 855

0,9

13 422

1,6

846 952

1996

58,9

64,8

9,1

1,5

15 077

2,1

13 706

4,2

882 733

1997

1999

2000

59,7

65,1

8,3

1,6

15 318

2,5

14 046

4,1

60,6

65,5

7,6

1,8

15 589

2,6

14 409

5,5

61,3

65,8

6,8

1,7

15 849

2,5

14 765

5,2

918 910 969 750 1 020 488

1998

Économie et marché du travail : statistiques annuelles, 1987-2005 2002

2003

61,1

65,9

7,2

1,7

16 111

1,2

14 945

1,8

61,7

66,8

7,6

2,9

16 576

2,4

15 310

3,1

62,4

67,5

7,6

2,3

16 959

2,4

15 672

2,0

1 038 702 1 070 789 1 092 388

2001

62,7

67,5

7,2

1,3

17 183

1,8

15 949

2,9

1 124 428

2004

2005

62,7

67,2

6,8

0,9

17 341

1,4

16 169

2,9

1 157 446

Indicateurs de l’économie et du marché du travail, 1987-2005

124

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015

Emploi par industrie Emploi par industrie1, 1987-2005 Emploi (en milliers) 1987 Tous les secteurs

2005

Variation 1988-2005 (TCAM2)

Ventilation 2005

12 333,0

16 169,7

3 633,9

4 002,4

0,5 %

24,8 %

464,5

343,7

-1,7 %

2,1 %

Foresterie et exploitation forestière

68.5

69,5

0,1 %

0,4 %

Pêche, chasse et piégeage

34.2

26,3

-1,4 %

0,2 %

Extraction du pétrole et du gaz

48.4

68,0

1,9 %

0,4 %

Extraction minière (sauf pétrole et gaz) Activités de soutien à l’extraction minière, pétrolière et de gazière Construction

101.9

60,1

-2,9 %

0,4 %

34.1

82,6

5,0 %

0,5 %

726,6

1 019,5

1,9 %

6,3 %

Services d’utilité publique

114,8

125,3

0,5 %

0,8 %

Secteur de la production de biens Agriculture

Fabrication

1,5 %

2 041,0

2 207,4

0,4 %

13,7 %

Produits alimentaires et boissons

275,1

302,7

0,5 %

1,9 %

Produits en bois

120,4

169,2

1,9 %

1,0 %

Pâtes et papiers, produits du papier

123,3

101,2

-1,1 %

0,6 %

89,1

99,3

0,6 %

0,6 %

Caoutchouc, plastique et produits chimiques

197,9

259,7

1,5 %

1,6 %

Produits minéraux manufacturés

206,9

171,8

-1,0 %

1,1 %

Produits métalliques et machines Produits informatiques, électroniques et électriques Véhicules automobiles, remorques et pièces

258,6

321,3

1,2 %

2,0 %

179,9

150,7

-1,0 %

0,9 %

169,1

231,8

1,8 %

1,4 %

66,8

77,5

0,8 %

0,5 %

354,0

322,0

-0,5 %

2,0 %

8 699,2

12 167,3

1,9 %

75,2 %

417,4

607,1

2,1 %

3,8 %

Impression et activités connexes

Autres matériel de transport Autres industries manufacturières (textile, vêtement, meubles et fournitures) Secteur des services Commerce de gros Commerce de détail

1 564,6

1 967,5

1,3 %

12,2 %

Transport et entreposage

634,0

793,6

1,3 %

4,9 %

Finance, assurances, immobilier et location

765,8

987,8

1,4 %

6,1 %

Services professionnels aux entreprises

314,6

510,7

2,7 %

3,2 %

48,2

253,6

9,7 %

1,6 %

127,0

285,8

4,6 %

1,8 %

Services de conception de systèmes informatiques Autres services professionnels

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

125

Emploi par industrie1, 1987-2005 (suite) Emploi (en milliers) 1987

2005

Variation 1988-2005 (TCAM2) 5,0 %

Ventilation 2005

Gestion, administration et services de soutien

272,6

654,4

Services d’enseignement

776,6

1 106,1

2,0 %

6,8 %

1 152,0

1 734,6

2,3 %

10,7 %

Soins de santé et assistance sociale

4,0 %

Information, culture et loisirs

511,1

735,1

2,0 %

4,5 %

Hébergement et services de restauration

716,7

1 004,5

1,9 %

6,2 %

Autres services

633,1

693,4

0,5 %

4,3 %

Administration publique

765,4

833,1

0,5 %

5,2 %

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. 1 Cette ventilation en 33 industries est celle qu’utilise le Système de projections des professions du Canada (SPPC). 2 TCAM : taux de croissance annuel moyen.

126

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

127

GESTION

Une formation en cours d'emploi caractérise habituellement les professions.

D

NIVEAU DE COMPÉTENCE

Une formation de niveau secondaire ou une formation spécifique à la profession, ou les deux caractérisent les professions.

C

NIVEAU DE COMPÉTENCE

Une formation collégiale ou un programme d'apprentissage caractérise habituellement les professions.

B

NIVEAU DE COMPÉTENCE

Une formation universitaire caractérise habituellement les professions.

A

NIVEAU DE COMPÉTENCE

0

Grandgroupe 14 PERSONNEL DE BUREAU 141 Commisau travail généralde bureau 142 Commisen bureautiqueet en éditique 143 Commisdes financeset de l’assurance 144 Commisde soutienadministratif 145 Commisde bibliothèque,de correspondanceet à l'information 146 Commisdes servicespostauxet de messageries 147 Commisà l’expéditionet à la distribution

Grandgroupe 22 PERSONNEL TECHNIQUERELIÉ AUX SCIENCESNATURELLES ET APPLIQUÉES 221 Personneltechniquedes sciencesphysiques 222 Personneltechniquedes sciencesde la vie 223 Personneltechniqueen géniecivil, mécanique et industriel 224 Personneltechniqueen génieélectronique et électrique 225 Personneltechniqueen architecture,en dessin, en arpentageet en cartographie 226 Autrescontrôleurs/contrôleusestechniques et officiers/officièresde réglementation 227 Officiers/officièreset contrôleurs/ contrôleusesdes servicesde transport 228 Personneltechniqueen informatique

Directeurs/directricesdes services de génie,d’architecture,de sciences naturelleset des systèmes informatiques

Grandgroupe12 PERSONNEL SPÉCIALISÉEN ADMINISTRATION ET EN TRAVAIL DE BUREAU 121 Personnelde supervisiondu travail de bureau 122 Personneladministratifet de réglementation 123 Personneld’administrationdes finances et des assurances 124 Personnelen secrétariat

021

APPLIQUÉESET DOMAINES APPARENTÉS

2 SCIENCESNATURELLESET

Grandgroupe 21 PERSONNEL PROFESSIONNEL DES SCIENCESNATURELLES ET APPLIQUÉES 211 Professionnels/professionnelles des sciencesphysiques 212 Professionnels/professionnelles des sciencesde la vie 213 Professionnels/professionnelles en géniecivil, mécanique,électriqueet chimique 214 Autresprofessionnels/professionnelles en génie 215 Professionnels/professionnelles en architecture,en urbanismeet en arpentage 216 Mathématiciens/mathématiciennes, statisticiens/statisticienneset actuaires 217 Professionnels/professionnelles en informatique

Directeurs/directricesdes services administratifs Directeurs/directricesdes services financierset des servicesaux entreprises Directeurs/directricesdes services de communications(sauf la radiotélédiffusion)

AFFAIRES,FINANCE ET ADMINISTR ATION

Grandgroupe11 PERSONNEL PROFESSIONNEL EN GESTIONDES AFFAIRES ET EN FINANCE 111 Professionnels/professionnelles en finance, en vérificationet en comptabilité 112 Professionnels/professionnelles en gestion des ressourceshumaineset en services aux entreprises

013

012

011

1 SCIENCESSOCIALES, ENSEIGNEMENT, ADMINISTR ATION PUBLIQUE ET RELIGION

4

Grandgroupe 34 PERSONNEL DE SOUTIEN DES SERVICES DE SANTÉ 341 Personnelde soutiendes servicesde santé

Grandgroupe 32 PERSONNEL TECHNIQUEET PERSONNEL SPÉCIALISÉ DU SECTEURDE LA SANTÉ 321 Technologueset techniciens/techniciennesdes sciencesde la santé (sauf soins dentaires) 322 Personneltechniqueen soins dentaires 323 Personneltechniqueen soins de santé (sauf soins dentaires)

Grandgroupe 42 PERSONNEL PARAPROFESSIONNE L DU DROIT, DES SERVICES SOCIAUX,DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA RELIGION Personnelparaprofessionneldu droit, des servicessociaux,de l’enseignementet de la religion,n.c.a.

421

Grandgroupe 41 PERSONNEL PROFESSIONNEL DES SCIENCESSOCIALES,DE L’ENSEIGNEMENT, DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUEET DE LA RELIGION 411 Juges,avocats/avocates(partoutau Canada)et notaires(au Québec) 412 Professeurs/professeureset assistants/ assistantesd'enseignementau niveau universitaireet postsecondaire 413 Enseignants/enseignantesau niveaucollégialet dans les écolesde formationprofessionnelle 414 Enseignants/enseignantesaux niveaux secondaire,primaireet préscolaireet conseillers/conseillèresd'orientation 415 Professionnels/professionnelles en psychologie, en travail social, en counseling,en religion et en probation 416 Agents/agentesdes politiqueset des programmes,recherchisteset expertsconseils/expertes-conseils

Directeurs/directricesdes secteursde la santé,de l’enseignement et des servicescommunautaireset sociaux Directeurs/directricesde la fonctionpublique

SECTEURDE LA SANTÉ

Grandgroupe 31 PERSONNEL PROFESSIONNEL DES SOINS DE SANTÉ 311 Médecins,dentisteset vétérinaires 312 Optométristes,chiropraticiens/ chiropraticienneset autresprofessionnels/ professionnellesen diagnostic et en traitementde la santé 313 Pharmaciens/pharmaciennes, diététistes et nutritionnistes 314 Professionnels/professionnelles en thérapieet en évaluation 315 Professionnels/professionnelles en sciencesinfirmières

041

031

3

M A T R I C E D E L A C L A SSI F I C A T I O N N A T I O N A L E D E S P R O F E SSI O N S 2001 ARTS, CULTURE, SPORTS ET LOISIRS

Grandgroupe 52 PERSONNEL TECHNIQUEET PERSONNEL SPÉCIALISÉDES ARTS, DE LA CULTURE, DES SPORTS ET DES LOISIRS 521 Personneltechniquedes bibliothèques, des archives,des muséeset des galeriesd’art 522 Photographes,techniciens/techniciennes en graphismeet personneltechniqueet personnelde coordinationdu cinéma,de la radiotélédiffusion et des arts de la scène 523 Annonceurs/annonceureset autresartistes de spectacle 524 Concepteurs/conceptricesartistiques et artisans/artisanes 525 Athlètes,entraîneurs/entraîneuses,arbitres et personnelassimilédes sportset des loisirs

Grandgroupe 51 PERSONNEL PROFESSIONNEL DES ARTS ET DE LA CULTURE 511 Professionnels/professionnelles des bibliothèques,des archives,des musées et des galeriesd’art 512 Professionnels/professionnelles de la rédaction, de la traductionet des relationspubliques 513 Professionnels/professionnelles des arts plastiques et des arts de la scène

Directeurs/directricesdes arts, de la culture,des sports et des loisirs

001 Membresdes corps législatifset cadres supérieurs/cadressupérieures

Grandgroupe 00 CADRESSUPÉRIEURS/CADRESSUPÉRIEURES

051

5

Directeurs/directricesdes ventes, du marketinget de la publicité Directeurs/directrices- commercede détail Directeurs/directricesde la restauration et des servicesd’hébergement Directeurs/directricesdes services de protection Directeurs/directricesd’autresservices

VENTE ET SERVICES

Bouchers/bouchères

et boulangers-pâtissiers /

boulangère s -pâtissières– commercede gros ou de détail Policiers/policièreset pompiers/pompières Personneltechniquedes servicespersonnels

Grandgroupe 66 PERSONNEL ÉLÉMENTAIRE DE LA VENTEET DES SERVICES 661 Caissiers/caissières 662 Autre personnelde la vente et personnelassimilé 664 Serveurs/serveusesau comptoir, aides de cuisineet personnelassimilédans les services alimentaires 665 Gardiens/gardiennesde sécuritéet personnel assimilé 666 Nettoyeurs/nettoyeuses 667 Autre personneldes servicesde voyage, d’hébergement,de loisirs et de parcs d'attractions 668 Personnelélémentairedes servicespersonnels

Grandgroupe 64 PERSONNEL INTERMÉDIAIREDE LA VENTEET DES SERVICES 641 Représentants/représentantes des ventes– commercede gros 642 Vendeurs/vendeuseset commis-vendeurs/commis-vendeuses – commercede détail 643 Personnelde l’hébergementet des voyages 644 Guideset personnelpréposéau jeu dans les casinos 645 Personneldes servicesdes alimentset boissons 646 Personneldes servicesde protection 647 Personnelde soutienfamilialet de garderie 648 Autre personneldes soins personnalisés

626 627

62 5

Grandgroupe 62 PERSONNEL SPÉCIALISÉDE LA VENTEET DES SERVICES 621 Personnelde supervisiondes venteset des services 622 Personneltechniquedu commercede gros 623 Personnelde l’assurance,de l’immobilieret des achats 624 Chefs et cuisiniers/cuisinières

065

064

062 063

061

6

Directeurs/directricesde la construction et du transport Directeurs/directricesde l’exploitationet de l’entretiend’immeubles

MÉTIERS, TRANSPORT ET M ACHINERIE

Grandgroupe76 PERSONNEL DE SOUTIENDES MÉTIERS,MANŒUVRES ET AIDES D’ENTREPRISEEN CONSTRUCTIONET AUTRE PERSONNEL ASSIMILÉ 761 Aides de soutiendes métierset manœuvresen construction 762 Manœuvresaux travauxpublicset personnelassimilé,n.c.a.

Grandgroupe74 PERSONNEL INTERMÉDIAIREEN TRANSPORT, EN MACHINERIE,EN INSTALLATION ET EN RÉPARATION 741 Conducteurs/conductricesde véhiculesautomobiles et opérateurs/opératricesde transporten commun Conducteurs/conductricesd’équipementlourd Autresconducteurs/conductricesde matérielde transportet personnelassimilé 744 Personneld’installation,de réparationet d’entretien 745 Débardeurs/débardeuseset manutentionnaires 742 743

Grandgroupe72/73 PERSONNEL DES MÉTIERSET PERSONNEL SPÉCIALISÉ DANS LA CONDUITEDU MATÉRIEL DE TRANSPORT ET DE LA MACHINERIE 721 Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses du personneldes métierset du personnelassimilé 722 Surveillants/surveillantesdu personneldes transportsferroviaire et routier 723 Machinisteset personnelassimilé 724 Électriciens/électricienneset monteurs/monteusesde lignes d’électricitéet de télécommunications 725 Plombiers/plombières,tuyauteurs/tuyauteuseset monteurs/monteusesd’installationsau gaz 726 Personneldes métiersdu formage,du profilageet du montagedu métal 727 Charpentiers/charpentières et ébénistes 728 Personnelde maçonnerieet de plâtrage 729 Autre personneldes métiersde la construction 731 Mécaniciens/mécaniciennesde machinerieet d’équipementde transport(sauf véhiculesautomobiles) 732 Mécaniciens/mécaniciennesde véhiculesautomobiles 733 Autresmécaniciens/mécaniciennes 734 Tapissiers-garnisseurs/tapissières-garnisseuses, tailleurs/tailleuses, cordonniers/cordonnières,bijoutiers/bijoutièreset personnelassimilé 735 Mécaniciens/mécaniciennesde machinesfixes et opérateurs/opératrices de centraleset de réseauxélectriques 736 Personneldes opérationsdu transportferroviaire 737 Grutiers/grutières,foreurs/foreuseset dynamiteurs/dynamiteuses 738 Personnelde l’imprimerie,scaphandriers/scaphandrières, autrepersonneldes métierset personnelassimilé,n.c.a.

071 072

7

Directeurs/directricesde la production primaire(sauf l’agriculture)

SECTEURPRIMAIRE

Grandgroupe 86 PERSONNEL ÉLÉMENTAIRE DU SECTEURPRIMAIRE 861 Personnelélémentairede la productionprimaire

Grandgroupe84 PERSONNEL INTERMÉDIAIRE DU SECTEURPRIMAIRE 841 Personneld’entretiendes mines et du foragedes puits de pétroleet de gaz 842 Personnelde l’exploitationforestière 843 Personnelen agricultureet en horticulture 844 Personnelde la pêche,de la chasse et du trappage

Grandgroupe 82 PERSONNEL SPÉCIALISÉDU SECTEURPRIMAIRE 821 Surveillants/surveillantesde l’exploitationforestière 822 Surveillants/surveillantesde l’exploitation des mines,du pétroleet du gaz 823 Personneldu forage,des mines souterraineset de la production gazéifèreet pétrolière 824 Conducteurs/conductricesde machinesd’abattage du bois 825 Entrepreneurs/entrepreneuses, surveillants/surveillanteset exploitants/exploitantes en agriculture,en horticultureet en aquiculture 826 Capitaineset officiers/officièresde pêche et pêcheurs/pêcheuses

081

8

Grandgroupe 96 PERSONNEL ÉLÉMENTAIRE DANS LA TRANSFORMATION, LA FABRICATION ET LES SERVICES D’UTILITÉPUBLIQUE 961 Manœuvresdans la transformation,la fabricationet les servicesd’utilitépublique

Grandgroupe 94/95 PERSONNEL RELIÉ À LA TRANSFORMATION, À LA FABRICATION ET AU MONTAGE 941 Opérateurs/opératricesde machinesdans le traitementdes métauxet des mineraiset personnelassimilé 942 Opérateurs/opératricesde machines dans le traitementde produitschimiques, du caoutchoucet du plastiqueet personnel assimilé 943 Opérateurs/opératricesde machinesdans la productiondes pâtes et papierset dans la transformationdu bois et personnelassimilé 944 Opérateurs/opératricesde machinesdans la fabricationde produitstextileset personnel assimilé 945 Opérateurs/opératricesde machinesdans la confectiond'articlesen tissu, en fourrure et en cuir et personnelassimilé 946 Opérateurs/opératricesde machinesdans la transformationdes aliments,des boissons et du tabac et personnelassimilé 947 Opérateurs/opératricesde machinesà imprimeret personnelassimilé 948 Monteurs/monteusesde matérielmécanique, électriqueet électronique 949 Autre personnelde montageet personnel assimilé 951 Opérateurs/opératricesde machinesdans le façonnageet l’usinagedes métauxet le travail du bois et personnelassimilé

Grandgroupe92 PERSONNEL DE SUPERVISIONET PERSONNEL SPÉCIALISÉDANS LA TRANSFORMATION, LA FABRICATION ET LES SERVICES D’UTILITÉPUBLIQUE 921 Surveillants/surveillantesdans les industriesde transformation 922 Surveillants/surveillantesdans la fabricationet le montage 923 Opérateursspécialisés/opératrices spécialiséesde poste centralde contrôle dans les procédésde fabricationet de transformation

Directeurs/directricesde la fabricationet des servicesd’utilitépublique

TRANSFORMATION, FABRICATION ET SERVICES D’UTILITÉ PUBLIQUE

091

9

La matrice de la Classification nationale des professions (CNP) présente une vue d’ensemble de la classification au niveau des groupes intermédiaires. Elle illustre également la possibilité d’utiliser la CNP en se basant sur le niveau de compétence, sur le genre de compétence ou sur une combinaison de ces deux critères. Les quatre catégories de niveau de compétence sont énumérées verticalement sur le côté gauche de la matrice tandis que les neuf catégories de genres de compétence sont énumérées horizontalement en haut de la matrice. La dixième catégorie de genres de compétence (0 Gestion) se retrouve aussi sur le haut de la matrice. Dans la plupart des cas, chaque cellule de la matrice représente un grand groupe.

http://www23.hrdc-drhc.gc.ca/2001/f/generic/matrice.pdf

Matrice de la Classification nationale des professions (CNP)

128

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Emploi selon les professions détaillées (3 chiffres), 1987-2015 Emploi dans les professions à trois chiffres, 1987-2015

000

001 011 012 013 021

031 041 051 061 062 063 064 065 071 072 081 091 111 112 121 122

Total Membres des corps législatifs et cadres supérieurs Directeurs/directrices des services administratifs Directeurs/directrices des services financiers et des services aux entreprises Directeurs/directrices des services de communications (sauf la radiotélédiffusion) Directeurs/directrices des services de génie, d’architecture, de sciences naturelles et de systèmes informatiques Directeurs/directrices des secteurs de la santé, de l’enseignement et des services communautaires et sociaux Directeurs/directrices de la fonction publique Directeurs/directrices des arts, de la culture, des sports et des loisirs Directeurs/directrices des ventes, du marketing et de la publicité Directeurs/directrices du commerce de détail Directeurs/directrices de la restauration et des services d’hébergement Directeurs/directrices des services de protections

Directeurs/directrices d’autres services Directeurs/directrices de la construction et du transport Directeurs/directrices de l’exploitation et de l’entretien d’immeubles Directeurs/directrices de la production primaire (sauf l’agriculture) Directeurs/directrices de la fabrication et des services d’utilité publique Professionnels/professionnelles en finance, en vérification et en comptabilité Professionnels/professionnelles en gestion des ressources humaines et en services aux entreprises Personnel de supervision du travail de bureau

Emploi non étudiant (milliers)

Croissance Croissance future passée

1987

2015

1988-2005 (TCAM1)

2005

11 242,9

14 566,0

16 263,7

1,4 %

1,1 %

67,8

84,1

95,6

1,2 %

1,3 %

92,8

109,4

126,1

0,9 %

1,4 %

69,0

87,9

94,0

1,3 %

0,7 %

10,7

13,5

15,3

1,3 %

1,2 %

24,2

58,1

66,2

5,0 %

1,3 %

54,2

90,6

104,1

2,9 %

1,4 %

9,0

24,9

27,6

5,8 %

1,0 %

12,1

12,0

12,5

0,0 %

0,4 %

97,5

121,8

140,2

1,2 %

1,4 %

269,2

323,8

353,6

1,0 %

0,9 %

107,6

164,5

185,6

2,4 %

1,2 %

3,8

5,0

5,8

1,6 %

1,6 %

13,7

14,6

16,2

0,3 %

1,0 %

80,9

142,4

167,3

3,2 %

1,6 %

19,9

35,9

42,3

3,3 %

1,7 %

4,4

8,2

9,4

3,5 %

1,3 %

72,7

80,0

85,2

0,5 %

0,6 %

198,6

304,0

345,8

2,4 %

1,3 %

42,0

138,6

167,7

6,9 %

1,9 %

83,8

118,4

123,6

1,9 %

0,4 %

191,5

306,9

351,8

2,7 %

1,4 %

163,0

206,3

229,0

1,3 %

1,1 %

451,8

231,0

210,7

-3,7 %

-0,9 %

386,8

230,5

250,7

-2,8 %

0,8 %

57,5

49,4

-2,6 %

-1,5 %

340,9

371,9

2,1 %

0,9 %

253,3

10,8 %

1,1 %

124

Personnel administratif et de réglementation Personnel d’administration des finances et des assurances Personnel en secrétariat

141

Commis au travail général de bureau

142

Commis en bureautique et en éditique

92,6

143

Commis des finances et de l’assurance

235,5

144

Commis de soutien administratif

35,7

226,6

123

2006-2015 (TCAM1)

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

129

Emploi dans les professions à trois chiffres, 1987-2015 (suite)

145 146 147

215 216

223 224 225 226 227 228 311 312 313 314 315 321 322 323 341 411 412 413 414

2015

1988-2005 (TCAM1)

180,6

213,5

6,2 %

1,7 %

2006-2015 (TCAM1)

89,1

93,1

-0,1 %

0,4 %

262,3

1,3 %

1,1 %

27,2

27,7

31,0

0,1 %

1,1 %

15,3

22,4

26,3

2,1 %

1,6 %

66,9

115,2

143,8

3,1 %

2,2 %

38,0

62,3

73,8

2,8 %

1,7 %

23,8

31,0

34,0

1,5 %

0,9 %

7,9

6,1

7,2

-1,4 %

1,7 %

103,4

301,7

369,5

6,1 %

2,0 %

Personnel technique des sciences physiques

20,2

30,3

33,9

2,3 %

1,1 %

Personnel technique des sciences de la vie Personnel technique en génie civil, mécanique et industriel Personnel technique en génie électronique et électrique Personnel technique en architecture, en dessin, en arpentage et en cartographie Autres contrôleurs/contrôleuses techniques et officiers/officières de réglementation Officiers/officières et contrôleurs/contrôleuses des services de transport Personnel technique en informatique

27,5

38,8

45,0

1,9 %

1,5 %

28,2

63,9

78,7

4,7 %

2,1 %

74,2

117,1

144,8

2,6 %

2,1 %

56,4

49,8

52,7

-0,7 %

0,6 %

22,6

43,9

51,8

3,7 %

1,7 %

21,5

27,8

32,8

1,4 %

1,7 %

44,2

105,7

123,9

5,0 %

1,6 %

57,1

82,5

110,4

2,1 %

3,0 %

8,6

13,2

16,1

2,4 %

2,0 %

20,8

31,7

41,2

2,4 %

2,7 %

16,6

43,5

60,0

5,5 %

3,3 %

211,1

252,1

323,3

1,0 %

2,5 %

53,2

80,3

103,1

2,3 %

2,5 %

14,1

24,7

29,0

3,1 %

1,6 %

86,0

108,7

120,7

1,3 %

1,1 %

103,8

254,6

305,0

5,1 %

1,8 %

48,1

73,2

80,7

2,4 %

1,0 %

51,4

83,0

101,4

2,7 %

2,0 %

56,4

78,1

88,6

1,8 %

1,3 %

238,4

406,6

440,9

3,0 %

0,8 %

222

214

61,0

2005

235,5

221

213

1987

91,4

217

212

Croissance Croissance passée future

185,7

Commis à l’expédition et à la distribution Professionnels/professionnelles des sciences physiques Professionnels/professionnelles des sciences de la vie Professionnels/professionnelles en génie civil, mécanique, électrique et chimique Autres professionnels/professionnelles en génie Professionnels/professionnelles en architecture, en urbanisme et en arpentage Mathématiciens/mathématiciennes, statisticiens/statisticiennes et actuaires Professionnels/professionnelles en informatique

211

130

Commis de bibliothèque, de correspondance et à l’information Commis des services postaux et de messageries

Emploi non étudiant (milliers)

Médecins, dentistes et vétérinaires Optométristes, chiropraticiens/chiropraticiennes et autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé Pharmaciens/pharmaciennes, diététistes et nutritionnistes Professionnels/professionnelles en thérapie et en évaluation Professionnels/professionnelles en sciences infirmières Technologues et techniciens/techniciennes des sciences de la santé (sauf soins dentaires) Personnel technique en soins dentaires Personnel technique en soins de santé (sauf soins dentaires) Personnel de soutien des services de santé Juges, avocats/avocates (partout au Canada) et notaires (au Québec) Professeurs/professeures et assistants/assistantes d’enseignement au niveau universitaire et postsecondaire Enseignants/enseignantes au niveau collégial et dans les écoles de formation professionnelle Enseignants/enseignantes aux niveaux secondaire, primaire et préscolaire et conseillers/conseillères d’orientation

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Emploi dans les professions à trois chiffres, 1987-2015 (suite)

415

416

421

511 512 513 521

522

523 524 525 621 622 623 624 625 626 627

Professionnels/professionnelles en psychologie, en travail social, en counselling, en religion et en probation Agents/agentes des politiques et des programmes, recherchistes et expertsconseils/expertes-conseils Personnel paraprofessionnel du droit, des services sociaux, de l’enseignement et de la 2 religion, n.c.a. Professionnels/professionnelles des bibliothèques, des archives, des musées et des galeries d’art Professionnels/professionnelles de la rédaction, de la traduction et de relations publiques Professionnels/professionnelles des arts plastiques et des arts de la scène Personnel technique des bibliothèques, des archives, des musées et des galeries d’art Photographes, techniciens/techniciennes en graphisme et personnel technique et personnel de coordination du cinéma, de la radiotélédiffusion et des arts de la scène Annonceurs/annonceures et autres artistes de spectacles Concepteurs/conceptrices artistiques et artisans/artisanes Athlètes, entraîneurs/entraîneuses, arbitres et personnel assimilé des sports et des loisirs Personnel de supervision des ventes et des services Personnel technique du commerce de gros Personnel de l’assurance, de l’immobilier et des achats Chefs et cuisiniers/cuisinières Bouchers/bouchères et boulangerspâtissiers/boulangères-pâtissières dans le commerce de gros ou de détail Policiers/policières et pompiers/pompières

Emploi non étudiant (milliers)

Croissance Croissance passée future

1987

2005

2015

1988-2005 (TCAM1)

60,1

121,0

141,3

4,0 %

1,6 %

50,0

123,6

144,3

5,2 %

1,6 %

166,3

322,7

366,0

3,8 %

1,3 %

12,9

12,8

13,5

0,0 %

0,5 %

59,5

105,5

114,2

3,2 %

0,8 %

53,4

90,1

96,1

2,9 %

0,6 %

12,6

18,0

19,5

2,0 %

0,8 %

25,4

40,5

48,0

2,6 %

1,7 %

11,2

12,7

13,5

0,7 %

0,6 %

51,4

87,3

104,6

3,0 %

1,8 %

25,0

56,6

70,0

4,6 %

2,1 %

91,2

220,6

256,9

5,0 %

1,5 %

76,9

113,1

132,5

2,2 %

1,6 %

130,0

154,1

168,4

1,0 %

0,9 %

132,0

174,7

207,4

1,6 %

1,7 %

45,2

62,0

72,3

1,8 %

1,5 %

77,4

90,6

98,3

0,9 %

0,8 %

83,4

94,0

103,0

0,7 %

0,9 %

100,6

230,7

249,0

4,7 %

0,8 %

393,5

409,2

447,2

0,2 %

0,9 %

50,4

70,8

79,4

1,9 %

1,1 %

2006-2015 (TCAM1)

4,9

16,4

18,4

7,0 %

1,1 %

645

Personnel technique des services personnels Représentants/représentantes des ventes dans le commerce de gros Vendeurs/vendeuses et commisvendeurs/commis-vendeuses dans le commerce de détail Personnel de l’hébergement et des voyages Guides et personnel préposé au jeu dans les casinos Personnel des services des aliments et boissons

140,5

185,1

215,8

1,5 %

1,5 %

646

Personnel des services de protection

28,2

32,3

36,4

0,8 %

1,2 %

647

Personnel de soutien familial et de garderie

191,4

159,6

165,4

-1,0 %

0,4 %

648

Autre personnel des soins personnalisés

25,2

50,2

51,9

3,9 %

0,3 %

661

Caissiers/caissières

156,9

211,6

224,9

1,7 %

0,6 %

662

Autre personnel de la vente et personnel assimilé Serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel assimilé dans les services alimentaires

95,8

161,7

175,5

3,0 %

0,8 %

153,7

169,9

185,2

0,6 %

0,9 %

641 642 643 644

664

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

131

Emploi dans les professions à trois chiffres, 1987-2015 (suite) Croissance Croissance passée future

1987

2005

2015

1988-2005 (TCAM1)

66,1

79,0

95,3

1,0 %

1,9 %

303,9

375,7

395,4

1,2 %

0,5 %

10,8

21,7

25,2

3,9 %

1,5 %

46,1

40,8

43,4

-0,7 %

0,6 %

183,5

208,5

232,1

0,7 %

1,1 %

20,7

27,2

29,3

1,6 %

0,7 %

58,5

70,7

81,0

1,1 %

1,4 %

124,0

140,6

152,3

0,7 %

0,8 %

49,4

57,3

62,8

0,8 %

0,9 % 1,0 %

2006-2015 (TCAM1)

124,5

132,2

145,4

0,3 %

727

Gardiens/gardiennes de sécurité et personnel assimilé Nettoyeurs/nettoyeuses Autre personnel des services de voyage, d’hébergement, de loisirs et de parcs d’attractions Personnel élémentaire des services personnels Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses du personnel des métiers et du personnel assimilé Surveillants/surveillantes du personnel des transports ferroviaire et routier Machinistes et personnel assimilé Électriciens/électriciennes et monteurs/monteuses de lignes d’électricité et de télécommunications Plombiers/plombières, tuyauteurs/tuyauteuses et monteurs/monteuses d’installations au gaz Personnel des métiers du formage, du profilage et du montage du métal Charpentiers/charpentières et ébénistes

131,3

128,3

138,3

-0,1 %

0,8 %

728

Personnel de maçonnerie et de plâtrage

50,0

62,0

70,9

1,2 %

1,4 %

729

Autre personnel des métiers de la construction Mécaniciens/mécaniciennes de machinerie et d’équipement de transport (sauf véhicules automobiles) Mécaniciens/mécaniciennes de véhicules automobiles Autres mécaniciens/mécaniciennes Tapissiers-vernisseurs/tapissières-vernisseuses, tailleurs/tailleuses, cordonniers/cordonnières, bijoutiers/bijoutières et personnel assimilé Mécaniciens/mécaniciennes de machines fixes et opérateurs/opératrices de centrales et de réseaux électriques Personnel des opérations de transport ferroviaire Grutiers/grutières, foreurs/foreuses et dynamiteurs/dynamiteuses Personnel de l’imprimerie, scaphandriers/scaphandrières, autre personnel des métiers et personnel assimilé, n.c.a. Conducteurs/conductrices de véhicules automobiles et opérateurs/opératrices de transport en commun Conducteurs/conductrices d’équipement lourd Autres conducteurs/conductrices de matériel de transport et personnel assimilé Personnel d’installation, de réparations et d’entretien Débardeurs/débardeuses et manutentionnaires Aides de soutien des métiers et manœuvres en construction Manœuvres aux travaux publics et personnel 2 assimilé, n.c.a. Surveillants/surveillantes de l’exploitation forestière Surveillants/surveillantes de l’exploitation des mines, du pétrole et du gaz

60,1

85,3

93,2

2,0 %

0,9 %

158,7

173,0

188,3

0,5 %

0,9 %

147,0

149,9

166,1

0,1 %

1,0 %

24,3

28,0

31,4

0,8 %

1,1 %

38,4

29,3

30,4

-1,5 %

0,4 %

30,7

27,8

26,1

-0,6 %

-0,6 %

14,5

12,1

11,8

-1,0 %

-0,2 %

20,9

11,7

13,2

-3,2 %

1,2 %

46,2

34,4

35,1

-1,6 %

0,2 %

379,3

431,8

476,8

0,7 %

1,0 %

74,1

88,0

97,6

1,0 %

1,0 %

24,4

19,3

19,4

-1,3 %

0,0 %

45,5

61,7

65,8

1,7 %

0,6 %

137,7

182,1

207,7

1,6 %

1,3 %

104,6

105,5

108,8

0,0 %

0,3 %

15,3

20,9

24,7

1,7 %

1,7 %

7,8

8,3

7,5

0,4 %

-1,0 %

11,8

19,9

21,8

3,0 %

0,9 %

665 666 667 668 721 722 723 724 725 726

731 732 733 734

735 736 737 738

741 742 743 744 745 761 762 821 822

132

Emploi non étudiant (milliers)

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Emploi dans les professions à trois chiffres, 1987-2015 (suite)

823 824

825

826 841 842 843 844 861 921 922 923

941

942

943

944

945

946 947 948 949 951 961

Personnel du forage, des mines souterraines et de la production gazière et pétrolière Conducteurs/conductrices de machines d’abattage du bois Entrepreneurs/entrepreneuses, surveillants/surveillantes et exploitants/exploitantes en agriculture, en horticulture et en aquiculture, horticulture Capitaines et officiers/officières de pêche et pêcheurs/pêcheuses Personnel d’entretien des mines et du forage des puits de pétrole et de gaz Personnel de l’exploitation forestière Personnel en agriculture et en horticulture Personnel de la pêche, de la chasse et du trappage Personnel élémentaire de la production primaire Surveillants/surveillantes dans les industries de transformation Surveillants/surveillantes dans la fabrication et le montage Opérateurs/opératrices de poste central de contrôle dans les procédés de fabrication et de transformation Opérateurs/opératrices de machines dans le traitement des métaux et des minerais et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines dans le traitement des produits chimiques, du caoutchouc et du plastique et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines dans la production des pâtes et papiers et dans la transformation du bois et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines dans la fabrication de produits textiles et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines dans la confection d’articles en tissu, en fourrure et en cuir et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines dans la transformation des aliments, des boissons et du tabac et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines à imprimer et personnel assimilé Monteurs/monteuses de matériel mécanique, électrique et électronique Autre personnel de montage et personnel assimilé Opérateurs/opératrices de machines dans le façonnage et l’usinage des métaux et le travail du bois et personnel assimilé Manœuvres dans la transformation, la fabrication et les services d’utilité publique

Emploi non étudiant (milliers)

Croissance Croissance passée future

1987

2005

2015

1988-2005 (TCAM1)

20,8

38,0

46,4

3,4 %

2,0 %

11,6

14,2

13,2

1,1 %

-0,7 %

263,0

212,2

226,6

-1,2 %

0,7 %

21,4

18,3

18,9

-0,9 %

0,3 %

7,0

11,6

14,1

2,8 %

2,0 %

2006-2015 (TCAM1)

26,3

14,8

13,6

-3,1 %

-0,8 %

111,6

76,4

75,8

-2,1 %

-0,1 %

11,4

6,6

6,6

-3,0 %

0,1 %

61,8

83,0

90,7

1,7 %

0,9 %

54,3

72,8

81,2

1,6 %

1,1 %

38,2

57,0

61,1

2,3 %

0,7 %

29,5

23,4

26,3

-1,3 %

1,2 %

43,7

30,3

31,4

-2,0 %

0,4 %

47,5

75,2

86,5

2,6 %

1,4 %

47,3

60,8

58,1

1,4 %

-0,4 %

25,5

18,1

17,7

-1,9 %

-0,2 %

83,8

47,7

45,9

-3,1 %

-0,4 %

62,2

82,3

86,6

1,6 %

0,5 %

29,1

28,5

30,4

-0,1 %

0,7 %

124,8

105,5

119,5

-0,9 %

1,3 %

80,1

107,5

109,4

1,6 %

0,2 %

68,8

135,7

152,6

3,8 %

1,2 %

185,9

197,7

195,5

0,3 %

-0,1 %

Source : RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l’analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006. 1 TCAM : taux de croissance annuel moyen. 2 n.c.a. : non classé ailleurs.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

133

134

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Raisons expliquant pourquoi il n’y a pas une parfaite correspondance entre le niveau de scolarité d’un travailleur et le niveau de compétence requis pour la profession Il y a de nombreux facteurs pouvant expliquer pourquoi un individu possédant une scolarité élevée peut se retrouver dans une profession nécessitant de faibles qualifications : • les travailleurs possédant une scolarité élevée peuvent être incapables de travailler dans

une profession correspondant à leur niveau de scolarité à cause de lacunes personnelles (en relations interpersonnelles ou en éthique professionnelle, par exemple); • suivant un cheminement de carrière normal, certains jeunes travailleurs instruits doivent

d’abord occuper des postes peu qualifiés avant de passer à des emplois plus qualifiés (par exemple, le commis dans un commerce de détail qui devient superviseur); • les travailleurs âgés ou les parents de jeunes enfants peuvent décider d’exercer

une profession de niveau moins élevé qui offre des conditions de travail plus souples; • certains travailleurs peuvent décider d’abandonner le marché du travail des diplômés

d’université pour des motifs d’ordre personnel (parce qu’ils ont besoin de plus de temps pour prendre soin des enfants, par exemple) ou parce que les conjoints ont décidé que l’un d’eux prendrait un emploi mieux rémunéré; • dans certaines disciplines, l’insuffisance de la demande ou la surabondance de l’offre

force les diplômés à chercher du travail dans des professions moins qualifiées (par exemple, la faible demande de diplômés en biologie, qui ne peuvent pas postuler sur des emplois dans d’autres professions scientifiques, les force à se rabattre sur des emplois moins qualifiés); • un manque de coordination fait que les candidats ne savent pas qu’il existe des

vacances ou des postes disponibles dans une autre région; • le système de classification des professions, qui est remis à jour tous les 10 ans, ne rend

pas compte du relèvement des compétences exigées dans certaines professions.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

135

À l’inverse, une proportion appréciable de travailleurs moins scolarisés se trouve dans des professions hautement qualifiées, notamment dans la gestion et dans des professions exigeant habituellement des études collégiales ou une formation d’apprenti. Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi des travailleurs moins scolarisés pourraient occuper des emplois hautement qualifiés : • un individu peut avoir acquis beaucoup d’expérience de travail qui lui permet de

devenir suffisamment qualifié pour occuper un poste qui requière généralement un niveau de scolarité plus élevé. C’est particulièrement le cas pour les professions de gestion où un travailleur peut débuter comme commis et progresser pour devenir un gestionnaire; • dans un marché du travail serré, certains travailleurs avec des compétences

exceptionnelles peuvent être embauchés dans une profession requérant un niveau de scolarité plus élevé que le leur parce qu’il n’y a pas de travailleurs avec les qualifications appropriées de disponibles; • le

système de classification des professions peut ne pas toujours capturer l’hétérogénéité entre les professions lorsqu’il regroupe les professions ensembles. Par exemple, la profession à 3 chiffres des chefs et cuisiniers est définie comme requérant habituellement des études collégiales ou une formation d’apprenti. Cependant, les emplois de cuisinier requièrent généralement moins d’éducation.

136

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Méthodologie employée pour établir la probabilité qu’une personne possédant un niveau de scolarité donné occupera un poste exigeant un niveau de compétence donné On peut déterminer l’offre future de main-d’œuvre par niveau de compétence à l’aide de projections de l’offre selon le niveau de scolarité en calculant la probabilité qu’une personne possédant un niveau de scolarité donné occupera un emploi exigeant normalement un niveau de compétence donné. Dans certains cas, il y a une concordance relativement étroite entre le domaine d’études et la profession – le diplômé d’une école de médecine qui devient médecin, par exemple. Dans d’autres cas, la concordance n’est pas aussi facile car les sortants formés dans une discipline particulière peuvent se retrouver dans toutes sortes de professions. En plus, à mesure que vieillit la population, la mobilité ascendante (par exemple, l’accession aux fonctions de gestion de travailleurs qui accumulent de l’expérience) et descendante (par exemple, les travailleurs plus âgés qui choisissent un emploi moins qualifié dans le cadre de leur transition vers la retraite) aura une influence de plus en plus grande sur la composition de l’offre de main-d’œuvre future selon le niveau de compétence. Compte tenu de ces considérations, les probabilités de concordance pour cinq niveaux de compétence, quatre catégories de scolarisation (université, collège, école secondaire, moins que l’école secondaire) et neuf tranches d’âge (15-24 ans, 25-29 ans, 30-34 ans, 35-39 ans, 40-44 ans, 45-49 ans, 50-54 ans, 55-64 ans, 65 ans ou plus) ont été estimées. De façon générale, cette façon de procéder permet de veiller à ce que l’influence du vieillissement de la population se reflète dans les projections de la population active selon le niveau de compétence. Population active de 15 à 34 ans La probabilité que les jeunes travailleurs possédant un niveau de scolarité donné occupent un emploi dans une profession exigeant un niveau de compétence donné a simplement été projeté comme une constante basée sur la moyenne mobile des cinq années les plus récentes (afin d’éliminer l’effet des variations cycliques). Cette démarche permet de suivre les jeunes travailleurs qui passent d’un niveau de compétence à l’autre lorsqu’ils passent du milieu scolaire au marché du travail. Par exemple, le modèle indique qu’à mesure que les jeunes passent des emplois d’étudiant à des postes de carrière, la proportion de travailleurs ayant fait des études universitaires qui occupent des emplois exigeant habituellement ce niveau de scolarité (niveau de compétence A) passe de 43 % pour le groupe des 15 à 24 ans à 53 % pour le groupe des 25 à 29 ans et demeure ensuite relativement inchangée à 52 % pour le groupe des 30 à 34 ans.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

137

Population active de 35 à 49 ans Pour les travailleurs du « groupe principal », les probabilités sont estimées au moyen de la méthode des cohortes synthétiques. Par exemple, la proportion des travailleurs âgés de 40 à 44 ans qui ont fait des études universitaires et qui se trouvent au niveau de compétence A dépendra de la proportion de ceux qui étaient âgés de 35 à 39 ans et se trouvaient à ce même niveau cinq ans plus tôt. En outre, le modèle inclut des estimations de la mobilité ascendante basées sur les tendances historiques – une variable qui englobe à la fois l’accession aux postes de gestion et l’accession à des postes plus qualifiés de travailleurs qui se trouvaient jusque-là dans une profession exigeant un niveau de scolarité moindre que celui qu’ils possèdent. Ainsi, la relation chronologique entre les travailleurs âgés de 40 à 44 ans qui possèdent une formation universitaire et ceux qui avaient de 35 à 39 ans cinq ans plut tôt semble indiquer qu’une certaine proportion de ces travailleurs sont passés à des postes de gestion. Il convient de signaler que le modèle ne permet pas la mobilité descendante pour les travailleurs appartenant à ces tranches d’âge. Toute transition vers un niveau de compétence exigeant un niveau de scolarité moindre est considérée comme étant causée par les fluctuations de le demande et ne fait pas partie de la progression normale d’une carrière typique. Population active de 50 ans et plus Dans le cas des travailleurs plus âgés, le même procédé que pour les travailleurs du groupe d’âge précédent est utilisé, mais on fait place ici à la mobilité descendante, qui marque une phase de transition vers la retraite. Ainsi, la relation chronologique entre les travailleurs âges de 55 à 64 ans qui ont fait des études universitaires et ceux qui étaient âgés de 50 à 54 ans cinq ans plus tôt laisse croire qu’un certain nombre de ces travailleurs abandonnent les postes de gestion et les professions exigeant des études universitaires pour passer à des emplois et professions où le niveau de compétence exigé est moins élevé. Les graphiques qui suivent illustrent les projections concernant la concordance relative des niveaux de scolarité et des niveaux de compétence. Si on examine de nouveau le cas du travailleur possédant une formation universitaire, on peut voir que la probabilité qu’il occupe un poste de gestion diminuera à l’avenir en raison du rôle relativement plus important que joue la mobilité descendante pour ceux qui se préparent à prendre leur retraite. Par ailleurs, on s’attend à ce qu’augmente la probabilité que ce travailleur se trouve dans une profession exigeant habituellement des études secondaires. Enfin, la probabilité qu’un travailleur ayant une formation universitaire se trouve dans une profession exigeant ce niveau de scolarité devrait rester relativement stable à l’avenir, car les pressions tenant à favoriser la mobilité descendante en raison du vieillissement de la population se trouvent compensées par la concordance plus étroite des compétences et de la scolarité dans les groupes d’âge plus jeunes.

138

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Répartition de la population active ayant fait moins que des études secondaires selon le niveau de compétence (%) 45

Prof. exigeant habituellement... gestion des études universitaires des études collégiales ou une formation d'apprenti des études secondaires uniquement une formation en cours d'emploi

40

Répartition de la population active ayant fait des études secondaires ou des études PS incomplètes selon le niveau de compétence Prof. exigeant habituellement... gestion des études universitaires des études collégiales ou une formation d'apprenti des études secondaires uniquement une formation en cours d'emploi

(%) 45 40

35

35

30

30

25

25

20

20

15

15

10

10 5

5

0

0 1990

1995

2000

2005

2010

1990

2015

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Répartition de la population active ayant fait des études collégiales selon le niveau de compétence

Répartition de la population active ayant fait des études universitaires selon le niveau de compétence

(%) 50

Prof. exigeant habituellement... gestion des études universitaires des études collégiales ou une formation d'apprenti des études secondaires uniquement une formation en cours d'emploi

(%) 60

45

Prof. exigeant habituellement... gestion des études universitaires des études collégiales ou une formation d'apprenti des études secondaires uniquement une formation en cours d'emploi

50

40 35

40

30 25

30

20

20

15 10

10

5 0

0 1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

1990

1995

2000

2005

2010

2015

Sources : (1990-2005) Statistique Canada, Enquête sur la population active; (2006-2015) RHDSC, DRPS, Division de la prévision et de l'analyse du marché du travail et des compétences, Scénario de référence 2006.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

Évaluation des pressions futures par profession Prévision globale relative aux variables macroéconomiques et au marché du travail (horizon de 10 ans) Projections annuelles des principales variables de l’économie (par exemple, les composantes du PIB canadien) et du marché du travail

Évolution démographique et de la population active Projections relatives aux indicateurs démographiques et à la population active

Demande d’expansion par industrie Projections annuelles de l’emploi et du PIB par industrie (33 groupes d’industries du SCIAN)

Demande d’expansion par profession Projection annuelle des ouvertures d’emplois créées grâce à l’accroissement de l’activité économique

Départs à la retraite par profession

Offre de main-d’œuvre par profession

Projection du nombre de travailleurs qui prennent leur retraite

Projection du nombre de nouveaux chercheurs d’emploi issus du système scolaire et de l’immigration

Pressions éventuelles par profession Des pressions à la hausse se manifesteront si on prévoit que le nombre d’ouvertures d’emplois (attribuables à la demande d’expansion et aux départs à la retraite) sera nettement supérieur au nombre de nouveaux chercheurs d’emploi. Les pressions seront à la baisse dans le cas contraire.

Perspectives du marché du travail canadien pour la prochaine décennie (2006-2015)

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