Pascal Chancerel

20 févr. 2014 - On parle beaucoup de digital mais le digital c'est quoi ? Tenter de définir le digital en quelques mots est un véritable défi ! Le périmètre.
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INTERVIEW

Télécoms 2014 : Poser la bonne équation pour renouer avec la croissance

Sofrecom, The Know-How Network

Pascal Chancerel Sofrecom Business Consulting – Directeur

« Avec l’explosion de la data et la nécessité de renforcer les réseaux et le content delivery, l’opérateur a l’opportunité de recapter une partie de la valeur. »

On parle beaucoup de digital mais le digital c’est quoi ? Tenter de définir le digital en quelques mots est un véritable défi ! Le périmètre du digital est vaste et en constante évolution. Il couvre à la fois l’accès, les services, les interfaces et les contenus et on peut dire qu’il a transformé en profondeur nos vies personnelles et professionnelles. Nous sommes tous des utilisateurs du digital : réseaux sociaux, mails professionnels et personnels, téléphonie, e-commerce, TV connectée, catch-up sur tablette, musique et vidéo sur smartphone… En 2013, plus de 2,2 milliards de personnes se sont connectées à Internet. Le digital est devenu un accélérateur pour l’économie mondiale. Ce qui est passionnant aujourd’hui avec le digital, c’est que nous sommes au cœur d’un sujet en perpétuel mouvement porté par les évolutions technologiques. On voit apparaître sans arrêt de nouveaux usages. Vous évoquez les contenus. Pour vous l’opposition opérateur – OTTs a-t-elle encore un sens ? Le terme opposition ne me semble pas juste, je parlerais plutôt de complémentarité : l’opérateur a les réseaux et les OTTs utilisent les accès fournis par le réseau de l’opérateur. Les opérateurs ont tenté de capter plus de valeur sur les contenus et les services à valeur ajoutée avec un succès limité. Pourquoi ? Parce que l’on est sur des services qui évoluent très vite et qui sont différents de ce que les

opérateurs ont l’habitude de gérer. Les opérateurs sont habitués à des cycles de développement et de déploiement longs alors que les OTTs sont sur des structures plus légères avec des temps de développement beaucoup plus courts. Le métier de l’opérateur et le métier de l’OTT sont différents mais c’est là où cela devient intéressant : jusqu’à présent, la valeur perçue était du côté du contenu. Avec l’explosion de la data et la nécessité de renforcer les réseaux et le content delivery (CDN), il y a une notion de partenariat à développer. L’opérateur a l’opportunité de recapter une partie de la valeur en amont, sur la partie réseau et sur la qualité de service. Comment un opérateur peut-il réussir sa transformation digitale ? Au-delà de la transformation digitale de son réseau qui n’est pas visible par ses clients, c’est aussi et surtout sa capacité à leur proposer une expérience digitale sans couture, c’est-à-dire leur permettre d’accéder à tous leurs contenus quels que soient leurs modes d’accès (réseaux et terminaux), via du stockage cloud. C’est aussi une expérience d’achat optimisée via le cross-channel. 81 % des internautes utilisent différents supports pour réaliser une recherche online et 67 % ont recours au multiécrans lorsqu’ils effectuent leurs achats en ligne. Comme l’opérateur a le contact direct avec le client, il a une opportunité unique, en étant à l’écoute de ses besoins et attentes, de façonner cette expérience client et de diriger les usages vers ses services à valeur ajoutée.

Quel est le futur du digital ? Quatre éléments me viennent à l’esprit : • La personnalisation des services va se poursuivre avec une délinéarisation des contenus et une consommation à la demande de plus en plus importante (téléchargement, VoD…). • L’Internet des objets va exploser : de plus en plus d’objets vont être reliés d’une manière ou d’une autre à Internet, notamment dans le M2M et l’esanté/e-wellness. Entre 2010 et 2012, le nombre d’objets connectés à Internet est passé de 4 à 15 milliards (Idate août-13). À ce rythme, nous pensons que nous devrions dépasser les 100 milliards d’objets connectés en 2016. • La question de l’évolution des données personnelles et de leur protection va prendre de plus en plus d’ampleur et sera un facteur clé de confiance. • Le besoin d’être connecté non-stop est déjà très structurant et va devenir de plus en plus critique.

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