Parcs et jardins à Meudon : du jardin privé aux ... - Ville de Meudon

Véritable havre de calme et de verdure, leur fonction est tout autre : vocation esthétique, festive. («Les parcs et .... à Reims («Fontaine»), l'Université de Stanford.
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Exposition Service des Archives avril / novembre 2010

Parcs et jardins à Meudon : du jardin privé aux parcs publics

D IRECTION

DE L ’ EXPOSITION

S TÉPHANIE L E TOUX , A RCHIVES MUNICIPALES . PARTICIPATION DE D ANIELLE G REUILLET ET S YLVIE C AZÈRES . R ÉALISATION DU CATALOGUE D ANIELLE G REUILLET.

RESPONSABLE DU SERVICE DES

A VEC

LA

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Carte générale des parcs et jardins de Meudon et de Chaville & leurs Environs. Musée d’Art et Histoire de Meudon.

Avec 45 hectares de parcs et jardins et 50 % de son territoire couvert par la forêt domaniale, Meudon dispose d’un patrimoine vert exceptionnel, héritage du passé que la ville s’efforce constamment d’agrémenter et de protéger. Le service des archives municipales consacre cette exposition à l’évocation des parcs de grandes demeures, souvent à l’origine des espaces verts qui contribuent aujourd’hui à la qualité de vie des Meudonnais.

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SOMMAIRE

I - Quand Meudon était la résidence des princes et des aristocrates La grotte de Meudon

p. 5

Le jardin à la française

p. 6

André Le Nôtre

p. 6

II - Quand la grande bourgeoisie remplace l’aristocratie Propriété Marbeau

p. 9

Propriété Hamelin

p. 11

La Source

p. 12

Propriété Le Corbeiller

p. 13

III - Quand les jardins des grandes demeures deviennent des parc publics Parc Gilbert Gauer

p. 16

Gabriel Thomas

p. 17

Parc Paumier

p. 18

Les sculptures du parc Paumier

p. 19

Sources : Archives municipales (AMM) Série Fi : documents iconographiques Bibliothèque historique Musée d’Art et d’Histoire de Meudon (MAH) Internet

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Dès le XVème siècle, Meudon voit fleurir de magnifiques demeures dont l’extension ne cesse de s’affirmer au fil des siècles. La transformation progressive de ces demeures se manifeste, entre autres, par l’apparition de jardins et de parcs donnant ainsi à Meudon sa physionomie de résidence princière. Si ces jardins sont, dans un premier temps, entièrement privés et donc sans accès possible à quelconque public, le XVIIème siècle - siècle de la monarchie absolue - marque un tournant dans la perception de ces espaces verdoyants. Ils deviennent alors un outil de mise en scène du statut et des privilèges de leur propriétaire. Il faut donc montrer sa richesse. Les parcs des grandes propriétés royales et aristocratiques s’ouvrent avec parcimonie aux nobles et aristocrates. PARC, JARDINS & CHÂTEAU ET BOURG DE

MEUDON Pres et au dessous de Paris. Presentement à Monseigneur Le Dauphin. Presenté a Monseigneur, par son tres humble serviteur et Geographe, de Fer. 1708

Description de Meudon. Le Château de Meudon est construit sur une éminence, à moitié chemin de Paris à Versailles, quand on sort par le Faubourg Saint-Germain. Le Cardinal Charles de Lorraine qui fut ministre d'Etat sous le règne d'Henry II et de ses enfants, y fit des bâtiments magnifiques, Mr Abel de Servien Intendant des Finances, entre les mains de qui ce château tomba, y a fait des dépences considérables, particulièrement à la prodigieuse Terrasse, qui sert d'avenue et d'avant-court au château. Après la mort de Mr de Louvois ministre d'Etat, qui a fait travailler à l'embelir jusque à sa mort, qui arriva l'an 1691 après laquelle le Roy changea contre Choisi-sur-Seyne, et le donna à Monseigneur Le Dauphin l'an 1695, qui l'a rendu une des plus magnifiques maison de l'Univers.

5Fi476. AMM

I -

QUAND M EUDON ÉTAIT LA RÉSIDENCE DES

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PRINCES ET DES ARISTOCRATES

La grotte de Meudon La grotte apparaît en France vers 1550, importée d’Italie, elle devient pendant plus de deux siècles, un des principaux éléments de la décoration des jardins. La grotte de Meudon est particulièrement renommée pour la richesse de sa décoration. Construite entre 1552 et 1560 par le Cardinal de Lorraine sur les dessins du Primatice, sa décoration intérieure était pour le moins étonnante : voûtes somptueusement ornées de stuc modelé et peint, murs tapissés de coraux, coquillages, majoliques dans lesquels étaient creusées des niches où des mufles et des lions crachaient de l’eau dans des vasques. Le sol était pavé d’une mosaïque polychrome, mouchetée de blanc, rouge, vert et gris. A l’étage du pavillon central, un salon avec un plafond à caissons abritait une galerie de bustes d’empereurs et d’écrivains romains. « La Grote de Meudon à main droite à côté du Château. Le Cardinal de Lorraïne la fit élever dans le siècle passé sur les desseins de Primatice ; et en dedans elle fut embellie d’un grand nombre de peintures de Messer Nicolo Peintre de François Ier qui ne s’y voïent plus aussi bien que plusieurs Bustes et Statues antiques avec des Fontaines, et sur tout un pavement à la Mosaïque presque le seul que l’on ait veu en France, qui a été ruiné comme tout le reste. L’Architecture est rustique. Les Pavillons des côtez ont été depuis peu couverts de combles pour en faire des Logemens ; et le devant de cette Grotte qui etait autrefois désert et en mauvais ordre, est apresent orné d’un Parterre magnifique ou l’on a mis l’Orangerie ».

Veüe du Jardin et parc du Château de Meudon apartenant à Monseigneur le Marquis de Louvois. Reproduction d’une gravure d’Israël Silvestre. 3Fi561

Prosp. de la Grotte de Meudon. Gravure à l’eau-forte anonyme. Musée d’Art et d’Histoire de la ville de Meudon. MTH 086

La Grote de Meudon. Gravure de la fin du XVII ème siècle. (Bibliothèque Mazarine. Paris. Manuscrit 3361) 3Fi561

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Le jardin à la française

André Le Nôtre

En opposition au jardin anglais, le jardin à la française connaît son apogée grâce aux dons d’André Le Nôtre et à la volonté d’un monarque épris d’absolutisme : Louis XIV.

Fils de Jean Le Nôtre, Premier Jardinier de Louis XIII et de Jeanne-Marie Jacquelin.

Le jardin à la française, créé pour la première fois au XVIème siècle par Philibert de l’Orme au château d’Anet (1536), transforme radicalement la perception du jardin prenant pour modèle le jardin à l’italienne. Il n’est plus un lieu de simple promenade ou de culture potagère mais le prolongement du château. Il ordonne et domestique la nature et doit, à ce titre, répondre à des exigences esthétiques et architecturales : agencement, perspective, harmonie et symétrie sont alors les maîtres mots. Principaux jardins à la française : Châteaux de Chantilly, Vaux-le-Vicomte, Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Parc de Sceaux, Jardin des Tuileries.

(Paris 12 mars 1613 - 15 septembre 1700)

1649 : jardinier titulaire aux Tuileries. 1656 : avec Charles Le Brun et l’architecte Louis Le Vau, il participe à l’embellissement du château de Nicolas Fouquet, surintendant des Finances, à Vaux-le-Vicomte. Ce chantier fait de lui un jardinier de renommée internationale. Il collabore à la réalisation de nombreux jardins : Saint-Germain-en-Laye, Fontainebleau, Saint-Cloud, Chantilly, Marly-le-Roi… 1661 : il est engagé par Louis XIV pour réhabiliter les jardins de Versailles pendant plus de 20 ans (1662 – 1687). 1675 : anoblissement par Louis XIV.

… à Meudon En 1679, quand Louvois fait appel à l’illustre jardinier, André Le Nôtre est âgé de 66 ans. Après 12 ans (1679 - 1691) de présence à Meudon, le parc, qui existait déjà, atteint la perfection absolue, à l’image de ses autres réalisations, trouvant un équilibre parfait entre nature et raison.

Veue du château de Medon du Coté des parterres. Gravure à l’eau forte de Jacques Rigaud (1681 - 1754), 1733. Musée d’Art et d’Histoire de Meudon. MTH 086

Le Nôtre conçoit le parc de Meudon en s’adaptant à la composition déjà définie par Abel Servien et en faisant de la grande trouée l’axe principal depuis le parterre du château jusqu’en haut des bois de Trivaux.

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Veüe du parterre de la Grotte du Château de Meudon, apartenant à Monseigneur de Louvois. Le parterre de la Grotte a été maintes fois remanié. Il est ici dans l’état où l’a voulu André Le Notre, vers 1690. Il est composé autour d’un bassin carré et comporte une promenade à laquelle on accède par quelques marches. Des espaces sablés, diversifiés par des palissades de verdure, coupent l’étendue plane de la terrasse qui n’est que partiellement occupée par le parterre. On aperçoit dans le lointain, le Bassin de l’Ovale, les coteaux de Fleury et la forêt de Clamart.

Veüe du Jardin et parc du Château de Meudon, apartenant à Monseigneur le Marquis de Louvois.

Vue prise de la « loggia » montrant la Grande Perspective du château, vers 1685 - 1690. Au premier plan, le parterre de l’Orangerie puis le bassin du Grand Carré, la Grille d’Eau, l’étang de Chalais et le Tapis Vert. A gauche, on aperçoit le bassin du Grand Ovale.

Veüe du château de Meudon du côté du Jardin, appartenant à Monseigneur le Marquis de Louvois.

Vue prise du bas du Tapis Vert, vers 1685-1690. Au premier plan le bassin de Chalais, puis un parterre de gazon menant à la Grille d’Eau, au bassin du Grand Carré et au parterre de l’Orangerie. On aperçoit, à l’arrière plan, l’Orangerie, la Loggia et la façade sud du château. Au gauche du château, on distingue la promenade en treillage des Berceaux et la Grotte. A droite de la gravure, apparaît le village de Meudon.

Gravures à l’eau-forte d’Israël Silvestre (1621-1691). Reproductions Musée d’Art et d’Histoire. MTH 086

II -

Q UAND LA GRANDE BOURGEOISIE REMPLACE L’ARISTOCRATIE

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La grande bourgeoisie vient s’installer à Meudon dès la fin du XVIIIème afin de profiter du bon air et des vues dégagées sur Paris. Souvent situées sur l’ancien domaine royal, ces villas fleurissent dans les différents quartiers de Meudon. Certaines de ces propriétés sont encore aujourd’hui très célèbres : Hôtel de Madame de Verrue, Hôtel de Tourmont, Hôtel de la Source, Château de Fleury (d’Aubigny), propriétés Redouté, Pastourel, Maison Huvé, la Folie Biancourt, le Potager du Dauphin…

La Source. 1Fi927

La Maison Huvé. 4Fi3666

La Folie Biancourt. 1Fi291

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Propriété Marbeau - 2 rue de l’Orphelinat

La propriété fut construite en 1630 pour le seigneur de la Morinière, Président de la Cour des Comptes de Bourgogne : Messire Galleran Gailliard. Les Lemaistre, grande famille parlementaire parisienne, succèdent à M. de la Morinière. En 1736, la propriété est rachetée par M. Barbou, éditeur à Limoges et Paris. Le petit-fils de l’imprimeur fut général d’Empire puis nommé baron par Napoléon Ier.

Jardin de la propriété Marbeau : vue sur le château de Meudon et la terrasse avant 1870 (prise de vue réalisée au-dessus du salon). 4Fi2839. AMM

Par héritage, la propriété de Fleury passe à la famille Marbeau : Edouard Marbeau, Maire de Meudon, s’y installe en 1887. C’est après la Seconde Guerre mondiale que la ville de Meudon en devient propriétaire (1946), transformant la propriété en une école maternelle, un complexe sportif Marbeau/René Leduc et un groupe d’H.L.M.

Edouard Marbeau devant la chapelle près de la propriété (1930). 4Fi2936. AMM

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Description de la propriété de Fleury dans les années 1730 par Francis Roux-Devillas : «Un plan de cette époque nous montre le beau jardin à la française qui entourait sa maison. Une allée terminée par des gradins était axée sur le château de Meudon, une grande allée d’ormes qui subsiste encore de nos jours, dirigeait la vue sur la vallée de la Seine, en contrebas une grande pièce d’eau était entourée de bosquets boisés.»

Maison côté sud (photo prise de la petite porte près de la chapelle Saint Augustin) 4Fi2824. AMM

Bulletin de la société des Amis de Meudon-Bellevue, n°124, p. 1925, 1971.

Maison côté nord . 4Fi2826. AMM

Propriété Marbeau : la grande allée bordée d'ormes 4Fi2833. AMM

Maison côté ouest vue de la pelouse. 4Fi2827. AMM

Propriété Marbeau : le jardin et la vue sur Paris. 4Fi2838. AMM

Photographies pages 9 et 10 extraites de l’album datant de 1870 offert le 10 mars 1992 à la Ville de Meudon par M. Marc-Etienne MARBEAU, petit-fils de M. Edouard Marbeau.

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Propriété Hamelin - 3/5 avenue de Trivaux

La propriété Lefort-Hamelin a été construite sous la Restauration sur un terrain provenant du démembrement du Petit Parc. Elle entre dans la famille Demanche en 1846 et y restera pendant un siècle et demi. Son premier propriétaire François Alexandre Théodore Demanche, arrièregrand-père de Marthe Hamelin, était alors notaire à Paris.

Propriété de Mme Marthe Hamelin en 1976. 4Fi3349. AMM

En 1990, la propriété est vendue à un promoteur afin d’y réaliser une opération immobilière.

Canal de l’ombre vue des Vertugadins. Vestige des jardins bas de l’ancien domaine royal. Carte postale des Amis de Meudon. 1Fi1506. AMM

Marthe Hamelin née Demanche (Paris, 1921 - Meudon, 1990)

Conseillère municipale (1953 - 1959) puis Maire-adjointe (1959-1983), Marthe Hamelin est l’arrière-petite-fille de Théodore Demanche, acquéreur de la propriété en 1846. Son époux, Roger Hamelin, officier de la marine puis industriel, fut maire de Meudon entre 1941 et 1944.

Élection de Marthe Hamelin comme 3ème Maire-adjoint le 25 mars 1977. 4Fi68. AMM

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La Source - 24 rue de l’Orphelinat La propriété connue dès le XVème siècle appartenait à Pierre Galie, échevin de Paris. M. Gallyot, avocat au Parlement, fait construire la maison au début XVIIIème siècle. De 1801 à 1812 , la propriété est occupée par Aurore et Adélaïde de Bellegarde (jardins à l’anglaise et orangerie) puis par une famille parisienne, les Brasserie, pendant 60 ans. Acquise en 1904 par Franck Puaux, historien, elle reste dans la famille jusqu’en 1969. in n échev u , s i r à Pa e siècle, I I V r at . Au X magist n u t i désigna

1Fi930. AMM

1 Fi928 et 1Fi929. AMM

1Fi926. AMM

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Propriété Le Corbeiller - 6 avenue le Corbeiller

En 1884, Louis Le Corbeiller acquiert une « maison estivale » située en bordure de l’avenue Jacqueminot (actuellement avenue Le Corbeiller). Quelques années plus tard, en 1887, il fait construire un hôtel particulier (mairie actuelle) pour sa femme et ses six enfants. La demeure, réalisée probablement par l’architecte Eugène Dupuis, est alors construite dans le pur style de la fin du XIXème : meulière, pierre de taille, pierre dure et deux perrons en pierre de Comblanchien.

La pierre de Comblanchien est un calcaire provenant des carrières de la ville de Comblanchien en Côte d'Or. Dure et résistante, elle a notamment été utilisée pour la construction de l’Opéra de Paris, du sol de la basilique Saint-Denis, du socle de la statue de la Liberté à New-York et plus récemment le carrousel de la Pyramide du Louvre et de nombreux palais saoudiens .

La petite pelouse. Au fond le kiosque et la gymnastique «(balançoires) ». 4Fi2809. AMM

Le jardin donnant sur l’avenue Jacqueminot (avenue Le Corbeiller). 4Fi2807. AMM

La serre (actuel emplacement de la DAL). 4Fi2815. AMM

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La « maison estivale » est détruite et remplacée par une maison plus petite afin d’y loger le jardinier. Parallèlement, il continue d’acquérir des terrains au moyen de 14 ventes et adjudications entre 1881 et 1899. L’ensemble de la propriété était alors composée, outre l’hôtel particulier, d’une écurie, un jardin d’agrément à la française, un kiosque, une gymnastique, un petit bois, une serre, un hangar, un potager et un tennis.

La « maison estivale » en juin 1884 avant la construction de l’hôtel particulier (actuel service logement). Fi2850. AMM

A la mort de Louis Le Corbeiller, la maison est transmise aux héritiers puis acquise par la Ville de Meudon en 1926.

Louis Le Corbeiller (1842-1921) Louis Le Corbeiller débute sa carrière à l’Imprimerie impériale comme «compositeur» puis devient représentant à la librairie Delagrave avant de créer avec son collègue Armand Colin, en 1870, la maison d’édition «Librairie Armand Colin». Il en assure la gestion pendant 30 ans jusqu’en 1900. M. Le Corbeiller a été Maire de Meudon entre 1884 et 1892.

Mr. et Mme Le Corbeiller avec leur chien Turc, 1898. 4Fi2858. AMM

I I I - QUAND LES JARDINS DES GRANDES DEMEURES

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DEVIENNENT DES PARCS PUBLICS Forte de ces 4 fleurs obtenues au concours des villes fleuries en 2009, Meudon bénéficie d’un «patrimoine vert» sans cesse aménagé et entretenu : parc du Tronchet, parc Paumier, parc des Montalets, parc Gilbert Gauer, Potager du Dauphin et le jardin de la maison d’Armande Béjart. Ces espaces verts ont tous été élaborés sur les anciens parcs et jardins du domaine royal, des résidences aristocratiques ou de la grande bourgeoisie. Ces parcs dont la fonction était avant tout la mise en scène de la richesse et du pouvoir deviennent des espaces publics où cohabitent désormais histoire et nature. Véritable havre de calme et de verdure, leur fonction est tout autre : vocation esthétique, festive («Les parcs et jardins s’animent», «Fête des étangs», «Fête des familles au Parc Paumier», …), éducative et récréative pour les enfants (aires de jeux). Chacun peut alors s’approprier cet espace indispensable dans un monde urbain. AMM Fi3644. 4 r. ie m u P arc P a

Parc des Montalets. www.geocaching.com

nde Béjart on Arma is a M la Jardin de . AMM 4Fi3834

.

Parc Gilbert Gauer. 4 Fi1844. AMM

Parc du Tronchet. 4Fi3664.

AMM Parc du Potag er du Dauph in. 4Fi3585. A MM

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Q UAND LES JARDINS DES GRANDES DEMEURES DEVIENNENT DES PARCS PUBLICS

Parc Gilbert Gauer, rues de l’Abbaye et du Bel-Air

Ce parc de 8 000 m² porte le nom du maire de Meudon Gilbert Gauer (1971 - 1983). Ancien domaine des Capucins, un monastère y avait été édifié en 1563 par le Cardinal de Lorraine. En 1890, Gabriel Thomas rachète la propriété et fait construire à l’emplacement du couvent, une magnifique demeure, dénommée «Les Capucins», par l’architecte Gustave Rives.

Inauguration du buste de M. Gilbert Gauer en présence de MM. Wolf et Marseille, 21 novembre 1998. 4Fi1868. AMM

A la mort de son fils, Charles Thomas, la maison et son parc sont mis en vente et le bâtiment est démoli. La propriété est acquise par la Ville de Meudon en 1989 et transformée en parc public, inauguré le 6 octobre 1990 par M. Henri Wolf. En hommage à Gabriel Thomas, protecteur des arts, des œuvres de sculpteurs contemporains, Andras Beck et Roseline Granet, ornent le parc.

Photographies du Parc Gauer, 1999. 4Fi3008. AMM

Buste de M. Gilbert Gauer, Maire de Meudon (1971-1983) inauguré le 21 novembre 1998. 4Fi3102. AMM

Q UAND LES JARDINS DES GRANDES DEMEURES

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DEVIENNENT DES PARCS PUBLICS

Gabriel Thomas (1854 - 1932) Financier et mécène, il fut Administrateur puis Président de la Société de la Tour Eiffel. Il est à l’origine de plusieurs grandes réalisations : le théâtre des Champs-Élysées, le funiculaire de Meudon, le musée Grévin, la Tour Eiffel. Dans sa maison de Meudon, il accueillait de nombreux artistes, notamment Maurice Denis et Antoine Bourdelle, dont il acquit des peintures et sculptures afin d’orner sa propriété.

Le Grand Héraclès Archer d’Antoine Bourdelle trônait dans le parc.

Le Grand Héracles Archer d’Antoine Bourdelle. Droits de reproduction JM Goublin, Meudon (1976). 4Fi539. AMM

Sculpture Espérance d’Andras Beck, 1997, réalisé par la Fonderie Clémenti. 4Fi3643. AMM

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Parc Paumier - rues du Haut d’Arthelon, de Rushmoor, Hérault et ruelle des ménagères. Inauguré le 6 novembre 1982 par Gilbert Gauer, ce parc, de plus de 3 hectares, se situe en plein cœur du quartier de Val Fleury. Ancienne seigneurie connue depuis le MoyenÂge, elle est acquise par Abel Servien en 1656 puis devient un «bien de la Couronne» en même temps que le Château de Meudon. En 1779, Louis XVI la cède à Louis Thomas Richard d’Aubigny, Administrateur Général des Postes du Royaume qui fait construire un château et un parc (Hôtel Richard d’Aubigny). La propriété est rachetée par Louis Paumier en 1860 et reste dans la famille Paumier jusqu’en 1972, date à laquelle celle-ci est léguée à la Fondation de France qui en offre les 2/3 à la commune afin d’aménager un parc public. Le 1/3 restant est dédié à la construction d’un établissement d’enseignement pour l’architecture, l’urbanisme et plus généralement l’environnement.

Propriété Paumier, 1963. 4Fi3026. AMM

Parc Paumier, 1997. 4Fi1952. AMM

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Q UAND LES JARDINS DES GRANDES DEMEURES DEVIENNENT DES PARCS PUBLICS

Les sculptures du parc Paumier Deux sculptures agrémentent le Parc Paumier : ∼

Neptune, sculpture prêtée par François Stahly,



La Sphère de Day Schnabel qui orne le bassin situé au centre de la grande pelouse. Neptune, sculpture de François Stalhy, 1983. 4Fi309. AMM

François Stalhy (Constance, 1911 - Meudon, 2006) Sculpteur de grande renommée, François Stahly vivait à Meudon depuis 1949. On peut voir certaines de ses œuvres au Parc Floral de Vincennes («Fontaine»), à la Maison de la Radio à Paris («Portiques ou L’Écho de la Forêt»), la Maison de la culture André Malraux à Reims («Fontaine»), l’Université de Stanford («Palo Alto»).

La sphère, sculpture de Day Schnabel, 1983. 4Fi309. AMM

Élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1992, François Stahly est primé et distingué à plusieurs reprises : Médaille d’Or de la triennale de Milan (1953), Grand Prix des Beaux-Arts de la Ville de Paris (1972), Grand Prix de la Sculpture (1979), … Ses œuvres sont aujourd’hui conservées en France et l’étranger : Musée d’Art et d’Histoire de Meudon, Musée National d’Art Moderne à Paris, Fond National d’Art Contemporain, Musée du Havre, Musée de l’Annonciade à SaintTropez, …

François Stahly reçoit des mains de M.Wolf, Maire de Meudon, son épée d’Académicien des Beaux-Arts (1995). 4Fi865. AMM

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Mairie de Meudon Service des Archives 6 avenue le Corbeiller 92190 Meudon Téléphone : 01 41 14 80 52 Télécopie : 01 41 14 82 00 Messagerie : [email protected]

Faire le tour d’un jardin c’est faire le tour de l’univers proverbe chinois