ONU: l'édition du jour

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ONU: l’édition du jour

Mises à jour et alertes emails sur le Centre d'actualités de l'ONU: www.un.org/french/news

Numéro PPQ/5912

mercredi 19 décembre 2012

ACTUALITES EN BREF DU MERCREDI • L'ONU souligne l'urgence de remettre sur les rails

• RDC : la MONUSCO enquête sur les allégations de

• Syrie : l'ONU et ses partenaires demandent 1,5

• À l'approche du retrait de la MINUT, le Conseil

le processus de paix israélo-palestinien

milliard de dollars pour financer l'aide humanitaire



L'ONU constamment mise à l'épreuve en 2012, déclare Ban lors de sa conférence de presse de fin d'année

• Madagascar: pauvreté et impunité, à l'origine de formes contemporaines d'esclavage, selon une experte de l'ONU

• Le Bureau du Procureur de la CPI fait appel du

jugement qui a acquitté Mathieu Ngudjolo Chui

graves violations des droits de l'homme à Minova salue les progrès considérables accomplis par le Timor-Leste

• Syrie : le Conseil de sécurité renouvelle jusqu'au 30 juin 2013 le mandat de la Force chargée d'observer le désengagement (FNUOD)

• L'OMS et l'UNICEF condamnent les attaques contre des personnels de santé au Pakistan

• Les écarts de salaires entre hommes et femmes

reculent, mais pas pour les bonnes raisons, selon l'OIT

L'ONU souligne l'urgence de remettre sur les rails le processus de paix israélo-palestinien 19 décembre - Des responsables des Nations Unies ont souligné mercredi l'urgence de remettre le processus de paix au Moyen-Orient sur les rails, estimant qu'une reprise des pourparlers était plus que jamais nécessaire alors que l'élan en faveur d'une solution au conflit israélo-palestinien semble être retombé.

De jeunes garçons jouent dans les décombres du Stade de Palestine, à Gaza, après des frappes aériennes israéliennes. Photo: ONU/Shareef Sarhan

« Le processus de paix au Moyen-Orient est dans une profonde hibernation », a résumé le Secrétaire général Ban Ki-moon lors de sa conférence de presse de fin d'année au Siège des Nations Unies à New York, ajoutant que les deux parties étaient plus divisées que jamais.

Des négociations directes entre les deux parties doivent encore reprendre depuis la suspension des pourparlers en septembre 2010, après qu'Israël a refusé de prolonger la période de gel de ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés. En outre, le mois dernier a été marqué par un nouveau cycle de violences à Gaza et en Israël, ainsi que l'octroi, par l'Assemblée générale, du statut d'État non membre observateur à la Palestine. « Alors que les bombes et les roquettes ont arrêté de s'abattre sur Gaza et Israël, il est plus que jamais clair que la paix doit être plus que l'absence de guerre », a plaidé M. Ban. Suite à la décision de l'Assemblée de rehausser le statut de la Palestine, le gouvernement israélien a annoncé la construction de 3.000 logements supplémentaires en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et en particulier dans la zone dite E1 située entre Jérusalem-Est et la colonie de peuplement de Maale Adumim, où tout projet de construction avait été suspendu depuis

Document destiné aux médias non - officiel

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2009. Le Secrétaire général a exprimé sa profonde préoccupation devant l'expansion de ces colonies de peuplement, qui remettent en cause la viabilité même d'un futur état palestinien. « J'appelle Israël à s'abstenir de continuer sur cette voie dangereuse, qui ne pourra que compromettre les perspectives de reprise du dialogue et d'avenir pacifique entre Israéliens et Palestiniens. « Remettons le processus de paix sur les rails avant qu'il ne soit trop tard », a-t-il lancé. Au Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a lui aussi dressé un sombre tableau de la situation récente au Moyen-Orient, qui montre « que l'élan pour une solution de deux États est largement retombé et qu'il sera difficile d'inverser cette tendance ». Outre le feu vert donné à la construction de 3.000 unités de logement en Cisjordanie, le gouvernement israélien a décidé d'accélérer la construction à Jérusalem-Est de près de 6. 500 unités déjà approuvés, y compris à Givat Hamatos, a déploré M. Feltman, qui lui aussi s'est alarmé de la planification de plusieurs milliers d'unités supplémentaires dans la zone E1. « Si tous ces projets devaient être mis en œuvre, ce serait un coup presque fatal porté à la solution de deux États », a mis en garde le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, qui a souligné, à l'instar de plusieurs organisations non gouvernementales, que le nombre d'appels d'offre pour la construction de nouvelles unités dans les colonies de peuplement israéliennes avait triplé en 2012 par rapport à 2011. M. Feltman a en outre déploré que le Gouvernement israélien refuse de transférer aux Palestiniens certains fonds qui leur sont destinés, portant ainsi atteinte à l'intégrité de l'Autorité palestinienne, alors que celle-ci est déjà confrontée à une situation budgétaire difficile. Dans ce contexte, a-t-il dit, « il est clair qu'un nouvel élan devrait être donné pour relancer, début 2013, des efforts de paix véritablement robustes », a-t-il souligné, en réaffirmant le rôle important que devront jouer, à cette fin, les Nations Unies, le Quatuor pour le Moyen-Orient et la Ligue des États arabes. Si « le calme est revenu à Gaza, il reste fragile », a poursuivi M. Feltman, qui a expliqué que la violence du mois dernier n'avait fait qu'aggraver la situation des habitants les plus pauvres de Gaza. Estimant que l'octroi du statut d'État nom membre observateur à la Palestine reflétait l'impatience grandissante de la communauté internationale vis-à-vis du statu quo, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a souligné que dans leur immense majorité, « Palestiniens et Israéliens n'entretiennent pas des rêves inaccessibles ». C'est pourquoi, il a estimé que l'année 2013 sera décisive pour le processus de paix.

Syrie : l'ONU et ses partenaires demandent 1,5 milliard de dollars pour financer l'aide humanitaire 19 décembre - Les Nations Unies et ses partenaires humanitaires ont lancé mercredi un appel d'un montant de 1,5 milliard de dollars afin de prêter assistance aux civils touchés par le conflit en Syrie au cours des six prochains mois, qu'il s'agisse de ses habitants ou de ceux qui se sont réfugiés dans les pays limitrophes. Il s'agit de l'appel de court terme le plus important jamais lancé, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires. Plus de 519 millions de dollars seront nécessaires pour financer le Plan d'assistance humanitaire pour les quatre millions de personnes en détresse à l'intérieur même de la Syrie, dont deux millions de déplacés. Mais les deux tiers de cet appel – un milliard de dollars – serviront à financer le Plan d'action régional, qui sera mis en œuvre par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et 55 autres organisations humanitaires pour venir en aide aux réfugiés ayant fui la Syrie vers la Jordanie, l'Iraq, le Liban, la Turquie et l'Égypte. Des réfugiés syriens dans la Vallée de la Bekaa, au Liban. Photo: HCR/S.Malkawi

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« Cette crise humanitaire énorme exige un soutien urgent de la part des gouvernements, du secteur privé et des particuliers », a plaidé Panos Moumtzis, le Coordonnateur régional du HCR pour les réfugiés syriens. « Si ces fonds ne nous parviennent pas rapidement, nous ne pourrons répondre pleinement à leurs besoins cruciaux, alors que tant d'entre eux sont dans une situation véritablement désespérée. » Dans les pays voisins de la Syrie, 525.000 Syriens sont déjà enregistrés comme réfugiés ou reçoivent une aide de la part de la communauté humanitaire, soit sept fois plus que le chiffre de mai dernier, lorsque tout juste 70.000 Syriens étaient enregistrés. C'est sans compter les réfugiés syriens qui ne se sont pas encore présentés auprès du HCR. « Nous sommes constamment choqués par les histoires affreuses que nous racontent les réfugiés », explique Panos Moumtzis. « Leur vie est bouleversée. Ils ont perdu leur maison et des proches. Quand ils arrivent à la frontière, ils sont épuisés, traumatisés et ils n'ont pas, ou peu, de ressources pour survivre. » Le plan d'action de 2013 vise à intensifier les efforts pour protéger les réfugiés vulnérables et tout particulièrement les actions de sensibilisation et d'engagement auprès des réfugiés établis en zone urbaine. Une grande partie de ce travail est effectué par 43 ONG nationales et internationales inclues dans cet appel de fonds. Des activités spécifiques sont prévues pour les enfants, les femmes, les personnes âgées et les victimes de violences sexuelles. « Les enfants représentent la moitié de la population réfugiée dans les cinq pays d'accueil et leur nombre ne cesse d'augmenter », indique Maria Calivis, Directrice régionale de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « L'évolution de la situation sur le terrain excède constamment notre capacité à mobiliser les fonds nécessaires. Aujourd'hui, d'autres actions sont, une fois encore, nécessaires d'urgence pour atténuer les conséquences de la situation difficile des enfants syriens. » Depuis juillet, les réfugiés syriens ont fui le conflit vers les pays voisins au rythme de 2.000 à 3.000 par jour. Le plan d'action de 2013 établit une priorité pour l'aide aux nouveaux arrivants, le soutien aux communautés d'accueil et les projets de construction de nouveaux camps. Alors que la crise continue de s'aggraver à l'intérieur de la Syrie, une attention particulière est accordée, dans le cadre de ce Plan, à l'élaboration de mesures d'urgence. Les entrepôts régionaux seront réapprovisionnés en tentes, couvertures et articles de première nécessité. Pour la première fois, ce plan d'action associe l'Égypte, un des cinq pays d'accueil, où plus de 10.400 Syriens sont enregistrés par le HCR. Selon les estimations gouvernementales, des dizaines de milliers d'autres réfugiés syriens se trouveraient dans le pays. Par ailleurs, un volet de ce plan d'action concerne le soutien aux activités de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient(UNRWA) afin d'aider les Palestiniens ayant fui la Syrie pour le Liban. Cet appel de fonds est la quatrième mise à jour du Plan d'action régional pour les réfugiés syriens, lancé initialement en mars 2012. Il a été financé à hauteur de 70% jusqu'à présent, alors qu'il était précédemment fixé à 487 millions de dollars.

L'ONU constamment mise à l'épreuve en 2012, déclare Ban lors de sa conférence de presse de fin d'année 19 décembre - Revenant sur ce qu'il considère comme une période « tumultueuse », le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a ouvert sa conférence de presse de fin d'année en affirmant que l'Organisation n'avait cessé d'être mise à l'épreuve en 2012 dans le cadre des efforts qu'elle a déployés pour mettre fin aux conflits et consolider la paix dans le monde.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Kimoon, lors de sa conférence de presse de fin d'année. Photo: ONU/Mark Garten

« Une fois de plus, des troubles ont mis à rude épreuve notre obligation fondamentale de mettre fin aux conflits et d'instaurer la paix », a constaté Ban Ki-moon devant les journalistes réunis au Siège de l'ONU à New York.

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Il a, tour à tour, exhorté la communauté internationale à contribuer à une transition démocratique en Syrie; à « remettre sur les rails » le processus de paix israélo-palestinien « avant qu'il ne soit trop tard »; à aider les Maliens à rétablir la démocratie et à reprendre le nord du pays; et à réexaminer l'approche actuelle en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs. « En 2012, nous avons saisi certaines occasions, mais raté bien d'autres », a estimé le Secrétaire général. « La Syrie a commencé l'année par un conflit et l'achève par une guerre », a-t-il déploré, en relevant que le nombre de victimes n'avait cessé de croître et que l'impact de la situation avait fini par se faire ressentir dans toute la région. Selon les dernières estimations, les combats auraient fait au moins 20.000 morts en 22 mois de conflit. M. Ban s'est félicité de ce que l'opposition syrienne se soit unie et dit envisager la convocation, en début d'année prochaine, d'une conférence internationale des donateurs à l'appui de l'aide humanitaire. Aujourd'hui, l'ONU a officiellement lancé un appel de fonds d'un montant de 1,5 milliard de dollars pour couvrir les besoins de la population syrienne pendant le premier semestre 2013, en particulier pour les réfugiés se trouvant dans les pays voisins. Toujours au Moyen-Orient, le Secrétaire général a dit qu'il était encore plus évident que jamais que la paix devait être « plus que l'absence de guerre ». Alors que le processus de paix est entré dans une « profonde hibernation », il s'est dit préoccupé par la reprise intensive des activités de peuplement, qui constitue une grave menace à la viabilité d'un futur État palestinien. Le chef de l'ONU s'est attardé sur le cas de la région du Sahel, où environ 20 millions de personnes, dans neuf pays, sont confrontées à la sécheresse, à la mauvaise gouvernance, au trafic de la drogue, au terrorisme et à l'extrémisme. Au Mali en particulier, il a déclaré que les négociations devaient être menées sérieusement alors que l'option militaire est à l'étude. Selon lui, la nomination du nouveau Premier Ministre, Django Cissoko, est une « occasion susceptible de réactiver le processus politique » et de stopper « l'immixtion continue du militaire dans la vie politique ». Quant au « théâtre d'instabilité » dans l'est de la RDC, où des violences sexuelles sont commises par les combattants de tout bord, le Secrétaire général a demandé que l'on s'attaque aux causes sous-jacentes d'un conflit qui est facteur d'instabilité régionale. Ban Ki-moon s'est dit prêt à se rendre en République populaire démocratique de Corée (RPDC), « au moment opportun et lorsque les conditions s'y prêteront ». Il a dit attendre une décision du Conseil sur la réponse à apporter au « lancement provocateur » d'un missile. À l'issue du scrutin sud-coréen, qu'il a salué pour sa « maturité », le Secrétaire général avait félicité ce matin même Park Geun-hye de son élection en tant que prochaine Présidente de la République de Corée. Parallèlement à ces crises, à la résolution desquelles œuvrent les Nations Unies, le Secrétaire général a jugé que l'Organisation avait contribué à jeter les bases pour relever le défi majeur du XXIème siècle, à savoir le développement durable, grâce à la tenue de la Conférence Rio+20, qui s'est tenue en juin 2012. Il s'est également félicité de l'adoption, en septembre dernier, d'une Déclaration sur l'état de droit par l'Assemblée générale et des résultats de la Conférence de Doha sur les changements climatiques de Doha, au Qatar, qui a mis l'accent sur la nécessité de préparer, d'ici à 2015, un accord juridiquement contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. M. Ban a enfin annoncé qu'il comptait réunir en 2014 les dirigeants du monde pour des négociations « très difficiles », alors que se déroulent déjà les débats sur l'agenda du développement post-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

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Madagascar: pauvreté et impunité, à l'origine de formes contemporaines d'esclavage, selon une experte de l'ONU 19 décembre - La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage, Gulnara Shahinian, a appelé aujourd'hui le gouvernement de Madagascar à prendre d'urgence des mesures afin de lutter contre la pauvreté dans le pays, qui a donné naissance à des formes contemporaines d'esclavage dans l'île. « Les droits de l'homme ne peuvent se développer dans un environnement d'extrême pauvreté », a affirmé Mme Shahinian au terme de sa première mission dans le pays, qui Gulnara Shahinian, Rapporteuse spéciale s'est déroulée du 10 au 19 décembre. « La situation à Madagascar révèle à quel point sur les formes contemporaines hommes, femmes et enfants en situation d'extrême pauvreté sont victimes de formes d'esclavage. contemporaines d'esclavage, telles que la servitude domestique, le travail forcé des enfants dans les mines et carrières et les mariages imposés », a prévenu l'experte indépendante des droits de l'homme. La Rapporteuse spéciale a souligné que le manque d'action et d'engagement solides des autorités avait jeté des pans entiers de la société malgache dans l'abandon et le désespoir total. Peu d'investissements ont été consentis dans les services de santé et l'éducation, confrontés à des manques cruels de fonds. « Cela met en danger le potentiel humain de Madagascar et constitue un revers majeur vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment celui portant sur la réduction des inégalités s'agissant de la scolarité des garçons et des filles», a-t-elle expliqué. « J'ai rencontré des femmes, des garçons et des filles victimes de violences physiques, verbales et sexuelles alors qu'ils travaillaient comme employés domestiques à l'étranger et à Madagascar », a déclaré Mme Shahinian. « J'ai découvert que des parents faisaient travailler leurs enfants afin de rembourser une dette ou pour gagner de l'argent et nourrir leur famille. » L'experte a rencontré des parents désespérément pauvres et des enfants souffrant de faim chronique, ce qui compromet leur développement physique et mental. « Ces enfants qui portent des charges lourdes dans les mines, les carrières, lors de la fabrication de briques et de l'approvisionnement en eau souffrent de retards de croissance à cause de la pression exercée sur leur moelle épinière et ressentent de graves douleurs physiques dans le cou, les épaules et le dos », a-t-elle déploré. La Rapporteuse spéciale a souligné la nécessité, pour les autorités, de veiller à ce que la législation nationale existante soit appliquée avec un accent particulier sur la lutte contre l'impunité et de s'assurer que les responsables rendent compte de leurs actes. « Le pays dispose de législation suffisante pour lutter contre l'esclavage, mais les lois ne sont pas appliquées ou contrôlées, ce qui explique l'impunité et la corruption », a-t-elle souligné. Ces enfants qui travaillent illégalement dans le secteur minier vivent souvent dans des zones reculées, où ils risquent par ailleurs d'être victimes de viol, de prostitution, de maladies respiratoires et autres maladies pouvant entraîner des décès prématurés. Mme Shahinian a par ailleurs constaté qu'en dépit de la législation nationale qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans, beaucoup de garçons et de filles sont contraints de se marier contre leur volonté dès l'âge de 10 ans. La Rapporteuse spéciale a appris que, dans certains cas, des filles épousent des hommes beaucoup plus âgés qu'elles, parfois même des vieillards, avant d'être ostracisées une fois veuves. La Rapporteuse spéciale a par ailleurs été informée de discriminations reposant sur le système de castes, fortement enraciné dans les mentalités. Dans un pays où plus de 70% de la population est pauvre, dont plus de 50% extrêmement pauvre, les descendants d'esclaves sont les plus vulnérables à l'exclusion sociale et économique. « Le gouvernement, ainsi que la société civile et les organisations internationales, ne peuvent pas continuer à ignorer cette question. Tous les acteurs doivent œuvrer avec les communautés locales à éradiquer la stigmatisation qui frappe les descendants d'esclaves », a-t-elle plaidé. « Madagascar ne pourra pas se développer efficacement tant que ces vieilles blessures ne seront pas refermées. Le gouvernement doit travailler à tous les niveaux, en particulier en coopération avec les chefs de communautés, tels que les fokontany et lonaka, pour résoudre cette situation. »

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L'experte indépendante a également exhorté les autorités à accorder la priorité à la lutte contre ce phénomène et à y consacrer suffisamment de ressources. « J'exhorte le gouvernement à prendre des mesures urgentes et à lancer des programmes en étroite collaboration avec la société civile et les organisations internationales pour lutter contre les formes contemporaines d'esclavage. » L'éducation s'est aussi révélée être un moyen efficace de dissuasion contre les mariages précoces. « Accorder la priorité à une éducation et à une alphabétisation gratuites pour les enfants et les adultes est essentiel pour garantir l'avenir économique du pays. Des formations professionnelles assorties d'opportunités d'embauche sont également cruciales pour donner aux adolescents et aux adultes des alternatives économiques viables aux pratiques esclavagistes. » Au cours de sa première mission à Madagascar, Mme Shahinian s'est rendu dans les villes d'Antananarivo, Antsirabe, Ambositra, Fianarantsoa, Ihosy et Sakaraha, où elle a rencontré des représentants gouvernementaux, des forces de l'ordre, des ONG, ainsi que des victimes et des membres des communautés locales. Mme Shahinian présentera au Conseil des droits de l'homme un rapport complet sur les conclusions de sa mission en septembre 2013.

Le Bureau du Procureur de la CPI fait appel du jugement qui a acquitté Mathieu Ngudjolo Chui 19 décembre - Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, procède actuellement à l'examen complet du jugement rendu hier par la Chambre de première instance de la Cour en vertu duquel celle-ci a acquitté Mathieu Ngudjolo Chui, accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.

Fatou Bensouda. Photo: Max Koot Studio

A l'issue d'un examen préliminaire, l'Accusation a décidé de faire appel de cette décision. Hier, elle avait demandé le maintien en détention de M. Ngudjolo Chui en attendant l'issue de cet appel, demande rejetée par la Chambre de première instance. Le Bureau interjettera également appel de cette décision aujourd'hui.

« La justice et le respect de l'État de droit sont les fondements de la CPI. Le procès ainsi que la procédure en appel sont régis par l'État de droit. Le Bureau du Procureur respecte la Chambre de première instance même lorsqu'il ne partage pas ses conclusions », déclare le communiqué publié par Mme Bensouda. Ressortissant congolais, Mathieu Ngudjolo Chui était accusé de trois chefs de crimes contre l'humanité et de sept chefs de crimes de guerre qu'il aurait commis dans le cadre d'un conflit armé en Ituri, le 24 février 2003, lors de l'attaque du village de Bogoro. Au vu des différents éléments de preuve produits et des témoignages cités, la Chambre préliminaire avait indiqué qu'il n'était pas prouvé « au-delà de tout doute raisonnable » que Mathieu Ngudjolo Chui était le commandant en chef des combattants lendu de Bedu-Ezekere lors de l'attaque lancée contre Bogoro le 24 février 2003.

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RDC : la MONUSCO enquête sur les allégations de graves violations des droits de l'homme à Minova 19 décembre - La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est en train d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme qui auraient eu lieu à Minova et dans les villages des environs, entre le 20 et 30 novembre, dont de nombreux viols, indique un communiqué de la mission publié mercredi.

Des Casques bleus de la MONUSCO évacuent des enfants au lendemain de la prise de Goma par les rebelles du M23. Photo: MONUSCO

À ce jour, neuf soldats des Forces armées congolaises (FARDC) ont été arrêtés, dont deux dans le cadre de viols et sept dans le cadre de pillages.

Deux équipes du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme s'étaient rendues dans la région au cours des dernières semaines et s'étaient entretenues avec plus de 200 personnes. Dans ce contexte, au moins 126 cas avérés de viols ont été recensés. Les équipes ont également été en mesure de confirmer la mort de deux civils, dont un mineur. De leur côté, les Forces armées congolaises (FARDC) ont commencé d'enquêter sur ces violations, conduisant aux arrestations évoquées. La MONUSCO apporte son soutien à la procédure judiciaire militaire en menant des enquêtes approfondies sur ces allégations afin que tous les coupables soient identifiés et tenus pour responsables de leurs actes. Des représentants de la Mission ont rencontré hier, mardi 18 décembre, le Vice-Premier Ministre et Ministre de la défense de la RDC, afin de prendre connaissance des résultats de l'enquête. La MONUSCO coopère avec le gouvernement congolais pour déterminer à quelles unités des Forces armées congolaises les soldats arrêtés appartiennent.

À l'approche du retrait de la MINUT, le Conseil salue les progrès considérables accomplis par le Timor-Leste 19 décembre - Dans une déclaration lue par son Président pour le mois de décembre, Mohammed Loulichki, du Maroc, le Conseil de sécurité a salué, mercredi, les progrès « considérables » accomplis par le Timor-Leste pour renforcer ses institutions publiques, notamment dans les secteurs de la sécurité, de la justice et de la gouvernance. Ses membres se félicitent également de la réussite des élections présidentielle et législatives de 2012, qui ont concouru à la consolidation de ces mêmes institutions. Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre 2012, l'Ambassadeur Mohammed Loulichki, du Maroc.

Alors que s'achève le mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) le 31 décembre 2012, ils saluent le rôle non négligeable joué par celle-ci dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans le pays, notamment dans le renforcement de la police nationale. Les membres du Conseil remercient également le gouvernement et tous les Timorais d'avoir résolument participé à l'action menée par la MINUT et l'équipe de pays depuis la création de la Mission, « qui a permis, entre autres, de renforcer le principe de la maîtrise nationale dans l'intérêt de tous et pourrait servir de modèle de collaboration à d'autres missions. » Enfin, soulignant qu'il importe de continuer d'apporter un concours à ce pays alors qu'il entame la phase suivante de son développement, ils notent qu'à la demande des autorités timoraises, l'ONU ainsi que des partenaires bilatéraux et multilatéraux ont accepté de continuer à jouer un rôle à cette fin.

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Syrie : le Conseil de sécurité renouvelle jusqu'au 30 juin 2013 le mandat de la Force chargée d'observer le désengagement (FNUOD) 19 décembre - Le Conseil de sécurité a décidé, mercredi, de renouveler pour une période de six mois allant jusqu'au 30 juin 2013, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD), créée en mai 1974 pour superviser le cessez-le-feu et l'accord de dégagement entre les forces syriennes et israéliennes du 31 mai 1974. Par une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, le Conseil demande aux parties intéressées d'appliquer immédiatement sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973. Des casques bleus de l'ONU patrouillant sur le Plateau du Golan, en Syrie.

En renouvelant le mandat de la FNUOD pour une période de six mois, le Conseil de sécurité a suivi la recommandation formulée par le Secrétaire général dans son rapport sur les activités de la Force au cours des six derniers mois. Dans le préambule de la résolution adoptée aujourd'hui, le Conseil souligne que les récents incidents de part et d'autre de la ligne de cessez-le-feu ont montré « qu'il existait un risque d'escalade des tensions entre Israël et la République arabe syrienne, et qu'ils compromettraient le cessez-le-feu entre les deux pays ». Au 20 novembre 2012, l'effectif militaire de la FNUOD comptait 1 035 membres.

L'OMS et l'UNICEF condamnent les attaques contre des personnels de santé au Pakistan 19 décembre - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) se sont joints mercredi au gouvernement du Pakistan et aux provinces du Sindh et du Khyber Pakhtunkhwa pour condamner les attaques multiples qui ont tué au moins six personnels de santé au cours des 48 dernières heures.

Un enfant pakistanais reçoit des gouttes contre la poliomyélite. Photo: IRIN/Kamila Hyat

Ces personnels, qui menaient une campagne de vaccination contre la poliomyélite, ont été abattues dans plusieurs localités du Pakistan, à Gadap, Landi, Baldia et Orangi, mais aussi dans des quartiers de Karachi, dans la province de Sindh et à Peshawar. Les victimes faisaient partie des milliers de personnels de santé qui travaillent sans relâche dans tout le Pakistan pour éradiquer la polio.

Le gouvernement pakistanais et les provinces concernées ont suspendu provisoirement la campagne en raison de préoccupations liées aux conditions de sécurité actuelles. De telles attaques privent les populations les plus vulnérables du Pakistan - en particulier les enfants – d'interventions sanitaires de base qui peuvent sauver des vies, rappellent l'UNICEF et l'OMS. « Nous appelons les dirigeants des communautés touchées et toutes les personnes concernées à faire tout leur possible pour protéger les personnels de santé et créer un environnement sécuritaire favorable, afin que nous soyons en mesure de répondre aux besoins des enfants du Pakistan en matière de santé », déclare le communiqué conjoint des deux organisations onusiennes. La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui peut entraîner une paralysie permanente en quelques heures. Il existe des vaccins sûrs et efficaces qui protègent les enfants de cette maladie. À l'heure actuelle, elle reste endémique dans trois pays seulement : l'Afghanistan, le Nigéria et le Pakistan.

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Les écarts de salaires entre hommes et femmes reculent, mais pas pour les bonnes raisons, selon l'OIT 19 décembre - L'écart de rémunération entre hommes et femmes a reculé au cours des années de crise dans la plupart des pays, mais pas toujours pour les bonnes raisons, selon le Rapport mondial sur les salaires 2012/13 que vient de faire paraître l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Un tailleur dans un village rural du Zimbabwe. Photo: The Global Fund/Charlie Shoemaker

«Dans certains cas, cela est lié à la situation des hommes sur le marché du travail, qui s'est détériorée tandis que celle des femmes s'améliorait ou restait inchangée», a déclaré Kristen Sobeck, l'une des coauteurs du Rapport mondial sur les salaires 2012/13.

En Estonie, par exemple, l'évolution des écarts de rémunération entre hommes et femmes est généralement cyclique: ils augmentent en période de croissance et diminuent pendant les phases de récession. Les hommes travaillaient dans les secteurs les plus durement frappés par la crise et ont également effectué moins d'heures, ce qui a contribué à resserrer les écarts. Dans certains pays du Moyen-Orient, peu de femmes disposent d'un travail et celles qui disposent d'un emploi gagnent plus que les hommes. En Syrie, par exemple, seuls 13% des femmes étaient économiquement actives en 2010, avant la guerre civile, mais 74% d'entre elles travaillaient dans le secteur public, où les salaires sont une fois et demie supérieurs à ceux du secteur privé. On relève des différences majeures dans le monde quand il s'agit de savoir combien les hommes et les femmes sont payés. Les statistiques varient parfois en fonction du fait que l'on considère les employés selon qu'ils travaillent à temps complet ou à temps partiel. En Norvège, les écarts de salaire horaire sont plus faibles pour le travail à temps partiel. Ainsi, les hommes et les femmes qui travaillent à temps partiel touchent une paie similaire. Mais les hommes gagnent beaucoup plus que les femmes dans les emplois à plein temps. Les disparités salariales liées au sexe sont même plus importantes si l'on prend en compte la totalité de la main-d'œuvre parce qu'une plus forte proportion des femmes travaillent à temps partiel, là où le salaire horaire est inférieur à celui versé pour le travail à plein temps.

Bulletin quotidien de l'ONU est préparé par la Section des services de l’information sur Internet du Département de l’information de l’ONU